Nouvelle
Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG
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« Quiconque voudra être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur, et quiconque voudra être le premier entre vous, qu il soit votre esclave; comme le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. » Mathieu 20 : 215-28.
«
Nous avons connu la charité en ce qu'il a donné sa Vie pour nous ;
nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ». 1
Jean 3 : 16.
Quand
on cherche à devenir conforme à Christ en sa mort, à porter la
croix et à être crucifié avec lui, voici le danger qui menace tout
croyant, même le plus sérieux, c'est de ne désirer ces
bénédictions que pour son propre compte, se figurant qu'il suffit
pour la gloire de Dieu de devenir plus parfait soi-même. Cette
erreur serait fatale, elle empêcherait le croyant d'obtenir cette
conformité à la mort de Christ qu'il désire, car il négligerait
ainsi l'élément essentiel de cette mort en Christ et du sacrifice
qu'elle entraîne, c'est-à-dire l'absence de tout égoïsme et le
dévouement aux autres. Devenir
conforme à Christ en sa mort implique la mort du moi, l'acte de se
perdre de vue soi-même pour se sacrifier aux autres et donner sa vie
pour eux. Quant
à savoir jusqu'où nous devons aller dans cette voie d'amour, de
service et de désir de sauver des âmes, l’Écriture n'hésite pas à
nous donner cette réponse qui ne laisse aucun doute : Nous devons
aller aussi loin que Jésus, même jusqu'à donner notre vie. Nous
devons si bien considérer ceci comme étant le but pour lequel nous
avons été rachetés et pour lequel nous sommes laissés dans ce
monde, le seul but pour lequel nous devions vivre, que donner notre
vie doit nous paraître une condition toute naturelle et qui va de
soi. La seule
chose digne de nous retenir dans ce monde doit être, comme pour
Christ, la gloire de Dieu et le salut des pécheurs. L’Écriture
n'hésite pas à nous dire que c'est dans la voie de la souffrance
que nous devons suivre Christ, cette voie qu'il a suivie lui-même
pour accomplir l'expiation et la rédemption (1).
C'est
d'ailleurs ce qu'enseignent clairement les paroles mêmes du Maître
: « Quiconque
voudra être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave, comme
le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Le
plus haut placé dans la gloire sera celui qui se sera le plus
abaissé à servir, qui aura le plus ressemblé au Maître, donnant
sa vie en rançon pour plusieurs. Quelques
jours après, le Seigneur ajoute encore en parlant de sa mort :
«L'heure est
venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en
vérité, je vous le dis : Si le grain de froment ne meurt après
qu'on l'a jeté dans la terre, il demeure seul, mais s'il meurt il
porte beaucoup de fruit ». Et
tout de suite il applique à ses disciples ces derniers mots, en leur
répétant ce qu'ils lui avaient déjà entendu dire : «
Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie en ce
monde, la conservera pour la vie éternelle ». (Jean
12 : 23- 27). Le grain de blé mourant pour sortir de terre de
nouveau, perdant sa vie pour la retrouver au centuple, nous est
clairement donné ici comme emblème, non seulement du Maître, mais
aussi de chacun de ses disciples. Aimer la vie, refuser de mourir,
signifie rester dans son égoïsme, tandis que perdre la vie pour
porter beaucoup de fruit en se dévouant aux autres, est le seul
moyen de la conserver pour soi-même. Pour sauver notre vie, il n'y a
pas d'autre moyen que de faire comme Jésus, de la donner pour sauver
les autres, et alors intervient le Père, alors «
le Père l'honorera ».
La
mort de Christ est de donner sa vie à Dieu pour le salut des autres.
Sans cela tout désir de devenir conforme à Christ en sa mort court
le risque de n'être qu'un raffinement d'égoïsme. Quel exemple nous
donne l'apôtre Paul de cette vie-là, et quel enseignement pour nous
dans ces paroles que lui inspire le Saint-Esprit: «
Nous portons toujours en notre corps la mort du Seigneur Jésus, afin
que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car,
nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause
de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans
notre chair mortelle, de sorte que la mort agit en nous, et la vie en
vous ». Car
bien qu'il ait été crucifié
dans la faiblesse, toutefois
il est vivant par
la puissance de Dieu; et nous, nous
sommes aussi faibles avec lui; mais
nous vivrons avec
lui par la puissance de Dieu au milieu de vous »
2 Corinthiens 4 : 10-12; 13 : 40. «
Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et j'achève
de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ pour son
corps qui est l’Église » (Colossiens
1 : 24).
Ces
passages nous enseignent que les souffrances subies par Christ en son
corps, lorsqu'il nous représentait sur la croix, caractérisent en
quelque mesure les souffrances de « son corps qui est l’Église
». Les croyants qui se dévouent à porter devant le Seigneur le
poids des péchés des hommes, qui endurent reproches, opprobres,
fatigue et douleur pour chercher à sauver des âmes, «
achèvent de souffrir en leur chair le reste des afflictions de
Christ ». La
puissance qui résulte de ses souffrances et de sa mort se communique
à eux, tandis que la puissance de la vie de Christ passe par eux en
ceux qui sont l'objet de leur travail et de leur amour. C'est
là ce que nous dit Paul dans Philippiens 3 : 10. En parlant de «
cette communion des souffrances et de cette conformité en sa mort »,
il avait en vue, non seulement le sens spirituel, mais aussi la
participation extérieure et corporelle aux souffrances de Christ.
Il
doit en quelque mesure en être de même pour chacun de nous. Le
sacrifice de nous-même, non seulement pour notre sanctification,
mais aussi pour le salut de nos semblables, est ce qui nous rend
conforme au Christ qui s'est donné pour nous.
L'application
pratique de cette pensée est très simple. Cherchons à comprendre
ce que le Saint- Esprit nous enseigne ici. L'essentiel pour
ressembler à Christ est de lui être semblable dans sa mort, de même
l'essentiel pour lui être semblable dans sa mort est de donner notre
vie pour gagner des âmes à Dieu. C'est une mort dans laquelle toute
pensée de se sauver; soi-même se perd dans le désir de sauver les
autres. Demandons que la lumière du Saint-Esprit nous le fasse bien
saisir, nous amenant à sentir que nous sommes dans ce monde, comme
Christ y était, pour renoncer à tout égoïsme, pour aimer, pour
servir, pour vivre et mourir «
comme le Fils de l'homme, qui est venu, non pour être servi, mais
pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Oh
! veuille notre Dieu faire comprendre à ses enfants qu'ils ne
s'appartiennent pas à eux-mêmes, mais qu'ils se doivent à Dieu et
à leurs Semblables, et que, comme Christ, ils ne doivent vivre
ici-bas que pour être en bénédiction au monde.
Puis,
croyons à
la grâce qui est prête à réaliser en nous cette vérité. Croyons
que Dieu accepte le sacrifice de toute notre vie pour nous faire
vivre à sa gloire et nous employer à sauver les autres.
Croyons
que le Saint-Esprit accomplira en nous, cette conformité à la mort
de Christ sur ce point-là qui en est le principe vital. Croyons
avant tout en Jésus : c'est lui, oui, lui-même, qui viendra initier
à la pleine communion de sa mort toute âme qui s'abandonne
entièrement à lui, et qui lui fera porter beaucoup de fruit.
Cherchons donc par la foi à devenir semblables à Jésus, attendant
cette grâce de son action directe en nous.
Puis,
sans retard, mettons-nous à l’œuvre avec foi, nous tenant pour
consacrés, comme Christ, à vivre et à mourir pour Dieu et pour nos
semblables. Avec un nouveau zèle, exerçons le ministère d'amour
qui cherche à gagner des âmes. Attendons-nous à Christ pour
réaliser en nous sa ressemblance, confions-nous au Saint-Esprit pour
nous approprier toujours plus l'Esprit de Christ et commençons tout
de suite avec foi à vivre comme les disciples de celui dont la vie
et la mort ont été en bénédiction aux autres. Que notre amour
ouvre la voie dans l’œuvre à faire, nous remplissant de bonté,
de douceur, d'obligeance pour tous ceux que nous rencontrons dans la
vie de chaque jour. Intercédons auprès de Dieu pour nos semblables,
lui demandant aussi de se servir de nous pour répondre à nos
prières d'intercession. Parlons et travaillons pour Jésus comme
ayant reçu d'En haut une mission et une force qui nous donnent la
certitude d'être bénis dans notre travail. Que notre but soit de
gagner des âmes. Joignons-nous aux bandes de moissonneurs que le
Seigneur envoie dans sa moisson; et nous éprouverons plus tôt que
nous ne le pensons que donner
sa vie pour en amener d'autres à Dieu, est le meilleur moyen de
mourir à soi-même et de devenir ce qu'était le Fils de l'homme,
le serviteur et le Sauveur de ceux qui étaient perdus.
Oh!
que de merveilles, que de bénédictions résultent pour nous du
devoir et de la possibilité d'être semblables à Christ ! «
Il s'est donné lui-même pour nous » (Tite
2 : 14) ; il n'a pu atteindre les pécheurs qu'en s'offrant en
sacrifice à Dieu pour
eux. Le grain de froment a dû mourir pour que la vie en sortît :
alors la bénédiction divine s'est répandue avec force et
puissance. Et moi, je puis bien aussi chercher à aimer et à servir
mes semblables, mais je n'aurai d'influence bénie sur eux qu'en me
livrant entièrement à Dieu,
qu'en remettant
ma vie entre ses mains pour eux. C'est en m'offrant en oblation sur
l'autel, que je serai en bénédiction aux autres par l'esprit et la
puissance de Jésus. C'est quand j'aurai remis mon esprit entre ses
mains, qu'il pourra m'employer et me bénir. Seigneur, mon Dieu ! me
demandes-tu vraiment de me donner à toi, de te donner ma vie tout
entière et jusqu'à la mort pour mes semblables? Si j'ai bien
compris les paroles du Maître, tu ne demandes en effet pas moins de
moi.
Ô
mon Dieu ! Veux-tu réellement me prendre à ton service? Veux-tu me
permettre, en Christ, comme lui, comme membre de son corps, de vivre
et de mourir pour ceux qui m'entourent, de me placer, je le dis avec
le plus profond respect, à côté de Christ, sur l'autel de sa mort,
crucifié avec lui, en vivant sacrifice à toi pour les hommes :
Seigneur, je te bénis de cette grâce divine. Me voici, Seigneur,
mon Dieu. Je m'offre à toi. Que ton Saint-Esprit rende cet acte sûr
et définitif ! Seigneur! me voici, consacré à toi, ne voulant plus
vivre que pour ceux que tu cherches à sauver. Seigneur Jésus, viens
toi-même m'apporter le souffle de ton esprit et de ton amour. Prends
possession de moi, de mes pensées, de mon cœur, de mes facultés,
de ma vie tout entière. Grave ceci dans mon cœur : Je suis consacré
à Dieu qui m'a accepté. Garde-moi chaque jour, Seigneur, dans
l'attente et l'assurance que Dieu m'emploiera. Quand tu t'es livré
toi-même, tu as aussitôt reçu puissance de vie, avec effusion
nouvelle de bénédiction céleste. Il en sera de même pour les
tiens. Gloire
soit à ton nom. Amen.
[1] Comparez Mathieu 20 : 28 avec Éphésiens 5 : 2, 20, 26; Philippiens 2 : 5-8 ; 1 Pierre 2 : 21-23, et voyez que c'est tout particulièrement ici par rapport à son œuvre de rédemption que Christ nous est donné en exemple. Donner sa vie pour les autres, est le but de sa vie terrestre.
à suivre.......
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