Nouvelle
Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG
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(27) COMME CHRIST Demeurant dans l'amour de Dieu.
«
Comme mon père m'a aimé, je vous ai aussi aimés... demeurez dans
mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon
amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je
demeure dans son amour. » Jean 15 : 9, 10.
Notre
Seigneur ne s'est pas borné à nous dire : «
Demeurez en moi », il
nous dit encore : «Demeurez
dans mon amour ».
Pour demeurer en lui, il faut d'abord entrer, se plonger, s'immerger
dans cet amour admirable dont il nous a aimés jusqu'à se donner
pour nous. «L'amour
ne cherche point son intérêt » (1
Corinthiens 13 : 5). Il sort de lui-même pour se donner à ceux
qu'il veut aimer.
Demeurer
en Christ, c'est nous perdre dans l'Amour Infini, c'est éprouver
qu'il nous aime, c'est ne pouvoir être heureux que dans son amour.
Pour
nous révéler toute la divine excellence de son amour pour nous,
Jésus, en nous
invitant à demeurer dans son amour, nous dit qu'il est le même que
l'amour du Père pour lui. Rien
pourrait-il nous faire désirer davantage de demeurer dans son amour ?
« Comme
mon Père m'a aimé, je
vous ai aussi aimés; demeurez dans mon amour ». Notre
vie peut donc être, comme celle de Christ, indiciblement heureuse de
la certitude que l'Amour Infini nous enveloppe et se complaît à
nous aimer.
Nous
savons que ce fut là le secret de la vie admirable de Christ, le
secret aussi de sa force à l'approche de la mort. A son baptême
s'était fait entendre ce divin message apporté par le Saint-Esprit, et confirmé plus tard par le même Esprit : «
C'est ici mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir » (Mathieu
3 : 16). Plus d'une fois nous lisons : «Le
Père aime le Fils » (Jean
3: 35 ; 5 : 20) ; et Christ en parle comme de son plus grand bonheur
: «Que le monde
connaisse que tu les aimes comme
tu m'as aimé. Tu m'as aimé avant la fondation du monde. Que
l’amour dont tu m'as aimé soit en eux » (Jean
17 : 19-26). Ainsi que nous marchons ici-bas à la lumière du soleil
qui nous entoure, Jésus marchait continuellement à la lumière de
l'amour du Père. C'est comme le Bien-aimé
du Père qu'il
put faire la volonté de Dieu et accomplir son œuvre. Il demeurait
dans l'amour du Père.
Nous
sommes de même les
bien-aimés de Jésus. Comme le
Père l'a aimé, il nous aime aussi. Pour le savoir nous n'avons qu'à
prendre le temps de fermer les yeux à tout ce qui nous entoure, et
d'adorer, et d'attendre jusqu'à ce que l'amour infini de Dieu, dans
toute sa puissance et sa gloire, se répande sur nous en passant par
le cœur de Jésus, qu'il se fasse connaître à nous, et qu'il
prenne entièrement possession de nous. Oh, si le chrétien voulait
bien prendre le temps de se pénétrer de cette pensée : « Je
suis le Bien-aimé du Seigneur, Jésus
m'aime d'instant en instant précisément comme le Père l'aimait »,
avec quelle foi croissante il pourrait se dire qu'étant aimé comme
Christ l'était, il doit aussi marcher comme Christ a marché !
Voici
encore ce que cette comparaison offre à notre examen. Ce
n'est pas seulement l'amour dans lequel nous devons demeurer qui est
semblable à celui dans lequel Jésus demeurait, c'est encore le
moyen d'y parvenir qui est pour nous le même que pour lui. Comme
Fils, Christ possédait déjà l'amour du Père quand il vint dans le
monde, mais ce n'est que par son obéissance qu'il pouvait s'assurer
la continuation de cet amour, qu'il pouvait y demeurer. Et il ne
s'agissait pas d'une obéissance qui ne lui coûtât rien, loin de
là; c'était en renonçant à sa propre volonté, en apprenant à
obéir dans tout ce qu'il avait à souffrir, en se rendant obéissant
jusqu'à la mort de la croix, qu'il gardait les commandements du Père
et demeurait dans
son amour. «
Voici pourquoi mon Père m'aime, c'est
parce que je donne ma vie... J'ai reçu cet ordre de mon Père ».
« Le Père ne
m'a point laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui est
agréable » (Jean.
10 : 17, 18 ; 8 : 20).
Après
nous avoir donné cet exemple et nous avoir montré par là que la
voie de l'obéissance nous assure l'amour de Dieu, il nous invite à
le suivre, « Si
vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme
j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son
amour ».
Obéir
comme Christ, amène à jouir comme lui de l'amour divin. Oh! quelle
assurance nous en recevons pour compter sur la présence de Dieu. «
Aimons en effet et en vérité, car c'est en cela que nous assurerons
nos cœurs devant lui... Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne
point, nous avons de l'assurance devant Dieu. Et quoi que nous
demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses
commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable » (1
Jean 3 : 18-23).
Quelle
hardiesse nous puisons là pour affronter l'opinion des hommes,
quelle indépendance de leur approbation ou de leur désapprobation,
car nous n'agissons plus alors que selon l'ordre de Dieu, Nous
n'avons plus qu'à obéir à ses ordres. Et quelle hardiesse aussi en
face des difficultés et des dangers ! Puisque nous faisons la
volonté de Dieu, nous osons lui laisser toute responsabilité de
réussite ou de non-réussite. Le cœur, préoccupé d'obéir à Dieu
seul, s'élève alors au-dessus du monde pour ne vouloir que ce que
Dieu veut, et il sent que l'amour de Dieu repose sur lui. Comme
Christ, il demeure alors dans l'amour de Dieu.
Cherchons
à apprendre de Christ ce que c'est qu'une vie réglée par cet
esprit d'obéissance. C'est
d'abord un esprit de dépendance, c'est reconnaître que nous n'avons
plus aucun droit à faire en rien notre propre volonté et que nous y
renonçons. C'est encore un esprit docile. Convaincu de l'influence
trompeuse de la tradition, des préjugés et des habitudes, il ne
tire plus ses préceptes des hommes, mais il les reçoit de Dieu
lui-même. Convaincu aussi de l'insuffisance de l'intelligence
humaine pour comprendre la Parole de Dieu, pour en recevoir force et
vie spirituelle, il sent le besoin de recourir au Saint-Esprit pour
l'étudier à sa lumière. Il sait que ses propres vues sur la vérité
et sur le devoir sont très partielles et défectueuses, et il compte
sur Dieu lui-même pour lui donner des vues plus claires, pour ouvrir
des horizons plus élevés.
Il
a remarqué cette parole de Dieu : «
Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu
fais ce qui est droit à ses yeux » (Exode
15 : 26), il a compris que l'obéissance n'est acceptable et possible
que lorsque le commandement ne lui vient pas seulement de la
conscience, de la mémoire ou de la Bible, mais qu'il sort de la
bouche de Dieu, qu'il est la
voix de Dieu lui
parlant par l'Esprit. Il sait que l'obéissance
n'a toute sa valeur et qu'elle n'est pleinement bénie que si elle
exécute les ordres du Père, directement pour lui-même. Il
a grand soin de rester sur l'autel où il s'est consacré à Dieu,
d'avoir l’œil et l'oreille au guet pour saisir chaque indication
de la volonté de Dieu. Il ne se contente pas de faire le bien pour
sa propre satisfaction, mais il met toutes choses sous le contrôle
de son Dieu, faisant toutes choses «
comme pour le Seigneur » (Colossiens
3 : 23). Il veut que chaque heure de la journée et chaque pas dans
la vie le mette en relation avec Dieu. Il s'applique donc à obéir
consciencieusement au Père dans les petites choses de chaque jour,
voyant là la seule manière de se préparer à un travail plus
étendu. Tout son désir est de glorifier Dieu en accomplissant sa
sainte volonté, et pour réaliser ce désir, il travaille de tout
son cœur et de toutes ses forces à exécuter cette volonté divine
à chaque instant du jour. Pour tout cela, sa seule récompense, mais
récompense amplement suffisante, est de savoir qu'en faisant la
volonté de Dieu, il suit la voie ouverte par Christ lui-même, la
voie qui fait entrer plus avant dans l'amour de Dieu. «Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour».
Oh!
quelle bénédiction que cette obéissance-là qui nous amène à
demeurer comme Christ dans l'amour divin ! Pour l'obtenir, il faut
étudier encore mieux ce qu'était Christ. Il avait renoncé à
lui-même, il s'était «
abaissé lui-même, se
rendant obéissant»
(Philippiens
2:8). Qu'il veuille nous donner à nous aussi ce renoncement et cette
humilité ! A l'école de Dieu, «
Il a
appris l'obéissance, et,
ayant été rendu parfait, il est devenu l'auteur d'un salut éternel
pour tous
ceux qui lui obéissent »
(Hébreux 5: 8,
9). Il faut que
nous apprenions aussi de lui l'obéissance, que
nous l'écoutions nous dire qu'il ne faisait rien de lui-même, qu'il
ne faisait que ce qu'il voyait faire au Père, que ce qu'il apprenait
de lui. Nous avons besoin de savoir que son entière dépendance du
Père, que son recours continuel au Père était la source de son
obéissance habituelle, comme aussi le moyen de pénétrer toujours
mieux les secrets du Père. (Jean 5 : 19, 20). (Voyez : Quinzième
jour). L'amour de
Dieu et l'obéissance de l'homme vont ensemble comme une serrure et
une clef faites l'une pour l'autre.
C'est
la grâce de Dieu qui met la clef dans la serrure, et c'est l'homme
qui se sert de la clef pour ouvrir les trésors de l'amour divin.
A
la lumière de l'exemple et des paroles de Christ, quel sens nouveau
revêtent ces promesses de Dieu à son peuple : «
Je te bénirai certainement et je multiplierai ta postérité parce
que tu as obéi à ma voix ».
(Genèse 26 :
4). « Si
Vous obéissez à ma voix, vous
serez aussi mon plus précieux joyau ». (Exode
19 : 5). « L’Éternel ton Dieu te bénira certainement... pourvu
seulement que tu obéisses à la voix de l’Éternel ton
Dieu » (Deutéronome
15 : 4, 5). C'est
par l'amour et l'obéissance que s'établissent nos rapports avec
Dieu; d'un côté
l'amour de Dieu se donnant lui-même à l'homme avec tout ce qu'il a,
de l'autre l'obéissance du croyant, se donnant à Dieu avec tout ce
qu'il a.
On
a beaucoup parlé, ces dernières années, de renoncement à soi-même
et d'entière consécration à Dieu, et des milliers d'âmes louent
le Seigneur de tout le bien qu'elles ont reçu de lui par le moyen de
ces deux mots : mais prenons garde de ne chercher là qu'une
jouissance spirituelle, qu'un état d'âme à conserver, négligeant
d'en faire l'application directe et simple, c'est-à-dire d'obéir à
la volonté de Dieu. Souvenons-nous dans le courant de notre vie, de
ce mot obéissance,
que Dieu emploie
souvent, « Obéir
vaut mieux que sacrifice » (1
Samuel 15 : 22). Le
sacrifice de soi à Dieu n'est rien sans obéissance, car ce mot même
implique l'obéissance. C'est
l'obéissance douce et humble de Christ, comme fils et serviteur, qui
rendait son sacrifice «d'agréable
odeur »; c'est
l'obéissance de l’enfant prompt à écouter la voix du Père, puis
à faire ce qui est bien à ses yeux, qui témoignera en nous que
nous lui sommes agréables.
Cher
lecteur, cette vie-là ne sera-t-elle pas la vôtre aussi? Obéir à
Jésus et demeurer dans son amour, n'est-ce pas simple autant que
sublime !
Ô
mon Dieu, que dire de cet échange de la vie de la terre, contre la
vie du ciel que tu viens de placer devant moi ? Ton Fils, notre
Seigneur, nous a montré qu'il est possible à l'homme sur la terre
de vivre tout enveloppé de l'amour de Dieu, pourvu qu'il veuille se
soumettre à ta volonté, obéir à ta voix. Il nous a montrés aussi
quel bonheur il y a à le faire. Puisque Christ est à nous,
puisqu'il est notre Tête et notre Vie, nous savons que nous aussi,
nous pouvons, en quelque mesure, vivre et marcher comme lui, et nous
réjouir en ton amour, certains que tu acceptes à cause de lui notre
faible obéissance à tes commandements.
Ô mon Dieu, quelle grâce
insigne que celle d'être appelés à demeurer comme Christ dans ton
amour par l'obéissance que ton Esprit opère en nous. Seigneur
Jésus, comment te rendre grâce d'avoir réalisé sur la terre cette
vie-là pour m'y faire participer moi-même?
Ô Seigneur, je n'ai qu'à
m'abandonner de nouveau à toi pour que tu me fasses garder tes
commandements comme tu as gardé ceux du Père. Seigneur, révèle-moi
le secret de ta propre obéissance, de ta promptitude à écouter, de
ta vigilance, de ta douceur, de ton humilité et de ta confiance
filiale au Père bien-aimé dont tu savais être le Fils bien-aimé.
Mon Sauveur, remplis mon cœur de ton amour; et alors avec foi en ton
amour, je pourrai, moi aussi, t'obéir. Oui, Seigneur, que toute ma
vie s'emploie à garder tes commandements et à demeurer dans ton
amour. Amen.
à suivre......
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