samedi 4 novembre 2017

«Un Seul Homme Nouveau» par T. Austin-Sparks

Galates 1 :15-16 ; Éphésiens 2 :15-16 ; 4 :15-16, 24 ; Colossiens 3 : 10

                    Ce que j'ai à cœur de méditer avec vous aujourd'hui, c'est cette expression que nous trouvons au quinzième verset du chapitre 2 de l’épître aux Éphésiens: « Un seul homme nou­veau. » Mais avant de parler spécifiquement de ce sujet, nous devons mentionner quelque chose qui doit nous y conduire.
                     La question qui est sur beaucoup de cœurs aujourd'hui est celle qui concerne le besoin, le grand besoin de retrou­ver la fraîcheur primitive de la foi chrétienne, sa vitalité première, sa puissance originelle. Nombreux sont ceux que cette question préoccupe. Comment le peuple de Dieu pourra-t-il retrouver cette fraîcheur première, cette vitalité et cette puissance des premiers jours? Nous allons chercher à répondre à cette question, du moins en partie, et je crois que cela ne sera pas sans profit pour nous. Mais nous devons nous demander d'abord pourquoi, pour quelle raison cette fraîcheur et cette vitalité ont disparu. Comment s'expliquer leur absence? Qu'y a-t-il à la base de la situation actuelle qui la rende si différente de celle des premiers jours? Nous ne prétendons pas tenir la clef de l'énigme, mais si la foi chrétienne se trouve actuellement dans un état si fâcheux, spirituellement, il me semble qu'il faut l'attribuer dans une large mesure au fait qu'elle est devenue presque entièrement une tradition, un système rigide, cristallisé, aussi bien dans sa doctrine que dans son application pratique. C'est quelque chose qui vient à nous de l'extérieur et qui est présenté comme devant être accepté, adopté et à laquelle il faut se conformer. Le christianisme a pris une forme fixe, il est devenu une « chose », et on attend de vous que vous acceptiez cette « chose-là. » Quand nous avons reconnu cela, je crois que nous sommes parvenus au cœur du problème. Car au commencement, on peut d'ailleurs en suivre le principe à tra­vers tout le Nouveau Testament, tout était une question de révélation intérieure vivante d'une Personne. Car toutes les fois que Dieu s'est mis à agir à nouveau en relation à Son plan éternel, Son dessein tout-inclusif, Il l’a toujours fait en donnant une révélation intérieure nouvelle.
Une Révélation du Seigneur – la Voie de l’Accroissement

                    Ce fut un grand pas en avant dans la réalisation de ce dessein de Dieu lorsqu’Il amena Abraham en communion avec Lui. « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham » (Actes 7 :2), ce qui est une autre manière de dire: « Il plut à Dieu de révéler ... » Ce qui arriva à Abraham, ce fut en principe une révélation du Dieu de gloire. Et ce fut cette révélation du Dieu de gloire qui émancipa Abraham et qui résulta en tout ce qui vint en et de par lui comme un maillon dans la chaîne du dessein de Dieu.
                    Il en fut ainsi pour Moïse, qui représente une autre étape de la part de Dieu, une action nouvelle dans la réalisation de Son dessein. Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent. Moïse vit le Seigneur, il eut une vision du Seigneur; et ceci fut déterminant pour lui. Nous ne risquons pas de nous tromper beaucoup en disant que bien des fois dans la vie de Moïse, lorsqu'il se trouvait pressé par les circonstances, dans la tension, l'épreuve, la tentation, la souffrance ou l'adversité, dans les difficultés de son cheminement, il revenait en à cette vision initiale. Il se remémorait le jour où il vit le Seigneur dans la flamme du buisson. Le Sei­gneur lui était apparu. C'est quelque chose qui demeura fondamental dans sa vie. Ce jour-là, pouvait-il dire, j'ai vu le Seigneur, j'ai été en contact vivant avec le Seigneur, il plut à Dieu de se révéler à moi !
                    Et ainsi nous pourrions continuer cette revue et constater que cela était vrai à chaque fois. Esaïe dira : « Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple » (Esaïe 6 :1 ).

                   Il en était de même dans le Nouveau Testa­ment. Pour les disciples, tout leur témoignage devait reposer sur les quarante jours qui suivirent la résurrection : « Nous avons vu le Seigneur ». C’était bien là le but du Seigneur. Il se montra à eux pendant quelque qua­rante jours, Ils le virent, quoique tout autrement, d'une manière spirituelle, d'une manière dont ils ne L'avaient jamais vu auparavant ; c’était d’une façon vivante.
                     Paul fonde son his­toire tout entière sur ce fait: « Quand il plut à Dieu … de révéler Son Fils en moi ». Il pouvait dire : J’ai vu le Seigneur.
                    Mais cela n’était pas seulement vrai au commencement de chacun de ces hommes, mais c'était une réalité qui, en principe, devait se répéter chaque fois que de nouveaux développements étaient en vue, chaque fois qu'un autre pas en avant devait être fait. Pierre, après la Croix, avait vu le Seigneur vivant pen­dant une quarantaine de jours. Il L'avait vu sous cet aspect, mais Pierre devait encore progresser dans la réalité spirituelle; et il vit de nouveau le Seigneur à propos de Corneille et de l'admission des nations dans la famille de la foi. Il revit le Seigneur, et cette fraîche vision du Seigneur l'émancipa encore davantage de la tradition dans laquelle il se tenait, du vieil esclavage légaliste, de ce qui est de cette terre, de ce qui est historique, de la connaissance selon la chair. Il vit, et nous savons ce qui arriva. Quand il eut vu, ce fut plus fort que lui, tous les arguments étaient désormais inutiles. Il monte à Jérusalem, où ses condisciples le prennent à partie, argumentent avec lui, ils le questionnent au sujet de sa visite parmi ceux des nations. Ce qu'il répond revient en substance à ceci: « J’ai vu, c'est plus fort que moi; j'ai vu, que voulez-vous que je fasse? » Quand un homme voit, c'est plus fort que lui. Il est émancipé par ce qu'il voit, s'il voit de la bonne manière.
                    Quand le Seigneur voulut commencer un mouvement nouveau, un mouvement de grande portée, avec l’évangile en Europe, Il le fit en montrant quelque chose. Paul vit un homme de Macédoine, et cet homme dit : « Passe en Macédoine et aide nous » ! Et bien que Paul ait bien essayé d'entrer en Bithynie, et ait cherché aussi à prêcher la Parole en Asie, le Seigneur avait dit non. Et Il lui fait voir ensuite un homme de Macédoine (Actes 16 :6-10). Paul aurait pu résumer tout cela comme suit : Ce puissant mouvement de l'évangile en Europe, c'est par une nouvelle vision, une vision céleste, que Dieu l’a réalisé; j'ai vu et je suis allé.
                    Pour avancer, il fallait une vision céleste. La voie de l’accroissement était par une nouvelle révélation. Le chemin de la progression dans le dessein de Dieu, était que les yeux du cœur soient ouverts pour voir. Non pas une fois, ni deux fois mais à chaque fois que Dieu veut aller de l’avant, Il ouvre les yeux tout à nouveau. « Mais quand il plut à Dieu … de révéler son Fils en moi », ­voilà le principe, du commencement à la fin. Il en a toujours été ainsi, une révélation vivante, les yeux du cœur illuminés, mais par une révélation de Christ. « Il plut à Dieu … de révéler... », voilà l'ouverture de l'œil intérieur, l'ouverture des yeux du cœur, de l'entendement spirituel.

Rien d’Autre que Christ

                    « Il plut à Dieu de révéler son Fils », là est l'objet de la révélation. Il englobe tout. En Lui sont réunis tous les desseins, toutes les voies, toutes les inten­tions de Dieu. Ce ne sont pas des choses que Dieu montre aux Siens, c'est Son Fils. Il ne leur montre pas des vérités, pour Dieu aucune vérité n'est une chose abstraite; elle est inséparable de la personne. Le chris­tianisme, malheureusement, est devenu un système de vérités abstraites: les vérités de l'évangile. Mais Dieu s'en tient toujours à une Personne: Il présente Son Fils. Les vérités, Il ne les fait apparaître qu'en relation avec une Personne vivante, jamais pour ce qu'elles sont en elles-mêmes. Si nous voyons le Seigneur par la révélation du Saint Esprit, nous avons vu tout ce qui touche à notre salut, tout ce qui touche à notre sanctification et tout ce qui touche à notre glorification. Tout est en relation avec notre vision de Christ. Pour retrouver la vitalité spirituelle, la fraîcheur spirituelle et la puissance spirituelle des premiers jours, il n'y a qu'un chemin: une nouvelle révélation, une révélation intérieure, vivante de ce qu'est le Seigneur Jésus et de ce qu'Il signifie­.

                   Il y a là beaucoup plus qu'il n'y paraît à première vue, parce qu'en réalité, en dehors de Lui, il n'y a rien qui ne soit significatif. L'univers lui-même ne livrera son secret à personne, si on ne le cherche pas dans le Fils de Dieu. « Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui », (Colossiens 1 :16). C'est par Lui que tout s'explique. Le temps n'a de sens qu'en Lui: « Lui est avant toutes choses », (Colossiens 1 :17). Voir ce que signifie le Seigneur Jésus, c'est être libéré de tout ce qui nous lie à la terre, au temps, ou à la chair. On ne peut pas voir le Seigneur Jésus et rester limité à quoi que ce soit de l'ancienne création.
                    Nous avons mentionné quelques uns de ceux qui virent, vous avez remarqué ce qui arriva ensuite? Lorsqu’ils virent Dieu, ils partirent rapidement, ils allèrent avec Dieu, libres avec Lui. Rien au monde n’aurait pu faire sortir Saul de Tarse de son histoire juive, de son étroitesse pharisaïque, de la camisole de force dans laquelle le légalisme l'enserrait; du sang israélite qui coulait dans ses veines, rien ! Mais il vit Christ, le Fils de Dieu et ceci l’émancipa.

                    C'est une erreur de croire qu'en parlant aux gens de telle ou telle chose qui les tient prisonniers et dont ils devraient se libérer, de ces choses dont ils devraient « sortir ». On arrive à quelque chose sans doute mais à quoi ? A un christianisme imposé, à un ordre de choses érigé en système. C'est à un ordre de choses qu'on se range; c'est un système qu'on embrasse; c'est en ce christianisme-là qu'on a une certaine foi, mais on ne retrouve pas la fraîcheur, la vitalité et la puissance qui étaient là au commencement. Car pour les retrouver, il faut pouvoir dire : « J'ai vu ». « Il a plu à Dieu de révéler Son Fils en moi. J'ai vu, c'est plus fort que moi. Je dois m’engager dans cette voie, parce que j'ai vu! »
                    On peut mesurer la bigoterie de Pierre à la réponse qu'il fait au Seigneur : « Non point, Seigneur ; car jamais chose im­pure ou immonde n'entra dans ma bouche » (Actes 11 :8). « Non, Seigneur » ! Si nous voyons Christ: vous et moi, les choses qui sont impossibles pour nous dans le domaine religieux deviendront des réalités, des actualités. Et les impossibles religieux sont autrement plus forts que les impossibles simplement humains.
                   Aujourd'hui, le besoin primordial, ce n'est pas de restaurer quelque doctrine et vérité. Il est peut-être nécessaire, et cela sur une grande échelle, de rendre à la vérité fondamentale et à la doctrine fondamentale la place qui leur est due. Mais une fois que c'est chose faite, une fois qu'on a la doctrine exacte, peut-on être certain d'avoir la vie? Pas du tout. On peut être exact et correct au point de vue doctrinal, et être parfaitement mort. Quel que soit le besoin de retrouver des vérités perdues, le besoin prédominant, celui qui prime tous les autres, c'est le besoin d'une révélation spirituelle en ce qui concerne le Seigneur Jésus ; Le voir, Lui, tout à nouveau.
Une révélation du Christ Corporatif

                     Nous pouvons en venir maintenant à ce fragment de la Parole que nous avons devant nous: « un seul homme nouveau ». Nous voyons dans les versets que nous avons lus au début, que la grande révélation de Christ dans le Nouveau Testament est double ; elle a deux facettes, et cela vient par révélation.
                   Premièrement, il y a la révélation du Christ individuel, la personne de Christ, le Fils de Dieu. Ensuite, et toujours par révélation, le Christ corporatif; ce ne sont pas deux choses différentes, mais deux facettes d’une seule. Si bien que ce deuxième aspect est appelé « le Christ » (1 Corinthiens 12 :12). Cet « homme » dont il est question ici est un terme collectif, et prend toute sa signification dans « le Christ ». Voici ce qui est dit: « Ayant revêtu le nouvel homme … où il n’y a pas Grec, et Juif … mais où Christ est tout et en tous » (Colossiens 3 :10-11). 
                    Remarquez la signification d’Éphésiens 4 :20. Elle mérite d'être examinée de près: « Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ, si du moins vous l'avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus, … d’avoir dépouillé le vieil homme..., et d’être renouvelés dans l'esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme ». Ainsi apprenez Christ afin de vous dépouiller du vieil homme, et de revêtir l'homme nouveau, étant renouvelés dans l'esprit de votre entendement. Cela vaut la peine d’être médité: apprendre Christ, c'est faire quelque chose, c'est arriver à quelque chose, et ce quelque chose, c'est que, si vous avez appris Christ, vous avez dépouillé le vieil homme. Si vous avez appris Christ, vous avez revêtu le nouvel homme. Apprendre Christ, c'est voir et embrasser un ordre de choses entièrement nouveau, en ce qui concerne l'homme. Telle est la signification de Christ: une nouvelle et différente race d’homme, a été introduite par Dieu dans cet univers; et c'est cet Homme-là qui est l'objet de toute éducation spirituelle. « Ainsi apprenez le Christ ». C'est une chose pratique, ce n'est pas une chose académique, ce n'est même pas une chose du tout : c'est une Personne, et pour apprendre cette Personne, la méthode n'est ni l'observation ni l'imitation. La méthode pour apprendre, c'est d'échanger quelque chose contre Lui, un vieil homme contre un nouveau. 

                   L'avons-nous vu ce nouvel homme? Avons-nous réellement vu Christ, et l'abîme qui Le sépare de toute autre création? Sommes-nous en train de saisir cela, de comprendre au dedans de nous-mêmes que nous sommes absolument différents de Christ, qu'entre Lui et nous il y a un abîme? « Renouvelés dans l'esprit de votre entendement… »; afin que nous « marchions en nouveauté de vie », (Romains 6 :4); « en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit », (Romains 7 :6). Tout est nouveauté, tout est différent, tout est autre. Voir cette différence, c'est le moyen de recouvrer la vitalité, la fraîcheur et la puissance d'une vision toujours grandissante de ce qu’est le Christ. Il est le premier et le modèle d'une nouvelle famille. Le Saint Esprit est venu pour engendrer un nouvel homme selon l'ordre de Christ. La vie dans l’Esprit, c'est la conformité progressive à l'image du Fils de Dieu; et cette vie a pour consommation la révélation des Fils de Dieu, un ordre absolument autre d'humanité.
                    Chers amis, si nous pouvions seulement le reconnaître, l'explication de tout dans ce monde, est liée à cette révélation. Quelle est l’explication du malaise et de l’angoisse du monde dans lequel nous vivons? Bien sur, cela est le développement des choses qui se déroulent depuis des siècles ; mais quelle en est l’explication? Il n’y a aucun doute que des plaies se sont abattues sur le monde. Il y a le fléau de la guerre, des peuples en tumulte. c'est plaie sur plaie, et il n'y a pas de répit. Qui donc les envoie, ces plaies? C'est Dieu qui les envoie. Et pourquoi Dieu les envoie-t-Il ? Parce que ce monde est le royaume de Satan et de même que Dieu a continuellement frappé l'Égypte pour lui faire rendre et libérer Son Fils, ainsi Dieu a envoyé ces fléaux contre ce grand royaume de Satan, jusqu'à ce que les fils de Dieu Lui soient acquis. Alors « la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption », (Romains 8 :21). Une explication du trouble qui angoisse et ravage le monde, c'est qu'à l'in­térieur de ce royaume il y a un aspect corporatif de fils; et tant que le Pharaon de ce royaume n'aura pas été pratiquement renversé, le monde sera frappé de plaies. « Toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant … car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu », (Romains 8 :22, 19) ; voilà l'explication.
                    Comment cela nous affecte-t-il? Cela nous ramène tout droit à notre sujet. Notre préoccupation première n'est pas de voir s'amé­liorer la situation du monde, d'obtenir la paix et un nou­vel ordre de choses sur la terre. Dieu sait pourtant que nous soupirons après la cessation des guerres et après un changement de la situation générale, mais ce n'est pas là notre préoccupation première. Notre préoccu­pation principale, c'est cette question des fils, cette ques­tion de voir Dieu obtenir d’entre les nations un peuple pour Son Nom, de voir sortir de ce royaume cette nouvelle famille, d’obtenir cet ordre nouveau, selon Christ. Nous sommes en relation avec ceci, nous nous devons d’être entiers à cette cause. C'est à nous qu'il incombe de voir cet ordre selon Christ, cette nature selon Christ, cette espèce humaine selon Christ, dans laquelle nous avons été amenés par la régénération du Saint-Esprit, arrivé enfin à sa perfection en ce qui nous concerne. Nous devons nous assurer que nous sommes effectivement sur la voie de conformité à l'image de Son Fils; que notre croissance en toutes choses en Lui qui est la Tête, Christ, soit réelle et pra­tique, et, que notre développement spirituel selon cet ordre-là fasse des progrès continus.

                    Mais c’est quelque chose de corporatif, c’est-à-dire qui relève du Corps. Le devoir qui nous incombe, c'est de compléter cet ordre de choses selon Christ dans un sens collectif dans l'Église qui est Son Corps, et au delà de cela amener ceux d'entre les nations qui sont appelés à compléter enfin ce Corps, pour qu'il soit la plénitude de Celui qui remplit tout en tous.
                     Vous le voyez, chers amis, le Nouveau Testament a un seul but en vue, un objet unique: le parachèvement de ce Corps et de son émancipation. Cela commence par l'évangélisation, mais l'évan­gélisation n'a pas une fin en elle-même. Quand le Seigneur monté au ciel dispensa Ses dons à l'Église, apôtres et prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs, ceux-ci sont tous en relation avec un seul et unique but. Ceux-ci ne sont pas des « choses » en eux-mêmes. Ils sont « pour l'édification du Corps de Christ ». C'est là leur point d'aboutissement à tous, et aucun ne doit y échapper. Mais on a fait de l'évangélisation une chose ayant sa valeur propre, détachée et sans relation au reste. Ceux qui s'y adonnent n'ont sou­vent aucun intérêt au delà de cela. C'est quelque chose qui est sans rapport avec le tout. Évangélisez, évangélisez! Sauvez des âmes! C'est la seule chose qui compte! Mais il faut un centre auquel cette acti­vité se rattache organiquement.
                     D'autres sont voués à l'enseignement; tout leur inté­rêt est là, l'enseignement devient une fin en soit; on ne voit rien d'autre que l'enseignement. Les pauvres gens sont enseignées et enseignées encore, mais on ne fait que tourner en rond. Or l'ensei­gnement a pour objet l'édification du Corps. Celui qui enseigne, celui qui évangélise, celui qui prophétise – tous ont un seul et unique objet: l'édification du Corps. C’est le Corps de Christ qui est le but de Dieu. L'évangéliste fournit l'apport initial, le docteur enseigne, instruit, et tout contribue à un seul but, à savoir, le Christ exprimé corporativement, et pour être finalement manifesté universellement dans ce Corps!

                     Mais laissez-moi vous redire combien il est nécessaire que nous saisissions cela par la voie d'une révélation vivante; autrement toutes ces choses prendront pour nous un caractère technique et ecclésiastique; elles seront une chose en elles-mêmes et quelque chose de très terre à terre. D’avoir les yeux pleinement ouverts sur ces choses par une révélation de ce que Dieu recherche à réaliser, c'est être délivré de toutes ces médiocrités spirituelles qui se donnent un air important, c'est être délivré de tous ces cercles vicieux dans lesquels on tourne parce qu'on est rivé à la terre, de tous ces régimes ecclésiastiques, ces systèmes religieux riches en doctrine et en enseignement, mais incapables de les faire servir au vrai but que Dieu leur a assigné. Oh! De voir le grand, l'unique objectif de Dieu et son accroissement; cela est la vie!
                    C’est évidemment là que réside la difficulté. Si vous n'avez pas en vous-même quelque expérience réelle de ce que j'essaye de vous dire, c'est comme dire à des aveugles : Voyez! C'est toujours là la difficulté. Si vous savez en une mesure quelconque, si faible soit-elle, ce que je veux dire, si vous avez vu, si peu que ce soit, si quelque chose vous est apparu un jour avec toute la force, toute la puissance qu’amène l’illumination des yeux intérieurs, si vous avez vu et que vous dites : maintenant je vois! Alors vous savez quelle puissance est devenue, dans votre vie ce simple fait d'avoir vu, quelle libération en est résultée pour vous, quelles perspectives nouvelles se sont ouvertes à vous. Il y a une très grande puissance dans le fait de voir ainsi! Si vous voyez, vous savez de quoi je parle. 
                     Mais ce que je dis, c'est qu'il y a un grand abou­tissement que Dieu a en vue, quelque chose de très grand, d'immense, et le moyen par lequel il va y parvenir est en ouvrant continuelle­ment les yeux. Nous resterons plantés là, nous serons simplement bloqués sur place, si nous n’avons plus de révélation. Il y en a beau­coup, hélas, pour lesquels toute révélation a cessé. Vous comprenez bien que je ne parle pas ici de quelque chose qui serait au-delà des Écritures. Je ne sors pas de la Parole de Dieu. Ce que je dis, c'est que nous avons ici le Livre, et que le Livre peut être saisi, possédé, maîtrisé, et qu'on peut être, comme Apollos, puissant dans les Écritures, et ne pas avoir la moindre notion de la merveilleuse vitalité du Saint-Esprit. Paul arriva à Éphèse sur les talons d'Apollos, dont on disait qu'il était puissant dans les Écritures, et constata que ceux auprès de qui s'était exercé ce ministère igno­raient jusqu'à l'existence même du Saint-Esprit. Aquilas et Prisca prirent Apollos avec eux et lui exposèrent les choses plus exactement. On peut donc être puissant dans les Écritures: le Livre est là, la lettre est là, et on peut être parfait quant à la lettre, parfait quant au Livre, on peut connaître par le menu tout ce qui s'y trouve écrit, et rester néan­moins parfaitement étranger à la vie, à l'énergie, à la puissance, à la fraîcheur qui s’y trouvent. L'un ne va pas sans l'autre. Il nous faut les Écritures, Oh ! mais que sont-elles sans le Saint-Esprit pour nous les ouvrir, nous les révéler par un chemin vivant, de telle sorte que nos yeux intérieurs, à travers les Écritures, voient de façon grandissante la signification de Christ, Sa plénitude nous émerveillant de plus en plus? C’est cela qui fait de la foi chrétienne quelque chose de vivant, de rafraîchissant, de puissant. Là est le chemin du réveil! Je suis d'avis que c'est là le réveil dont nous avons besoin: voir le Seigneur à nouveau. Il n'en faut pas davantage pour que les choses changent. De voir, de notre point de vue, la plénitude de Christ s’accroître sans cesse; les choses avancent lorsqu’il en est ainsi.

                    Je n'ai fait ici que vous présenter l'objet de la révé­lation, en précisant le domaine où elle se réalise. Ce dont nous avons besoin, c'est que le Seigneur nous révèle Christ, nous Le révèle pleinement en notre for intérieur. Mais il n’y a aucun doute que cela sera coûteux. Il n'y a encore jamais eu de vraie révélation sans qu’une très grande responsabilité et un très grand coût n’en découle. Ceux qui ont vu n'ont pas tardé à constater qu'ils étaient dans un chemin bien douloureux. Il en coûta à Abraham de voir le Dieu de gloire. Il en coûta aussi à Moïse de voir le Seigneur! Et à Esaïe! Et que dire de Paul ? Voir le Seigneur lui coûta tout ce qu'il avait et tout ce qu'il était. Mais qui donc, après L'avoir vu, voudrait échanger cette révé­lation contre une tradition, contre quelque chose de terrestre, contre quelque chose de temporel, même religieux? Non, on ne peut plus retourner à ces choses. Ce que nous avons de plus précieux c’est d’avoir vu et de continuer à voir. C'est la vie, et je suppose que vous comme moi, nous désirons, plus que toute autre chose, avoir une foi chrétienne vivante. Être élevé dans une atmosphère simplement pieuse, savoir quelque chose parce qu'on nous l'a dit, être ins­truit de certaines vérités par des méthodes tout exté­rieures, n'avoir que cela pour toute religion, est-ce là ce que nous voulons? Non, ce qu'il nous faut, c'est quelque chose qui se révèle constamment à la hauteur des nécessités du jour, quelque chose qui soit réel. Peu importe ce qu'il doit nous en coûter, peu importe les impasses, les aveux nécessaires, les déconvenues, les exigences, pourvu que ce chemin nous apporte la réalité et la vie. 
                       C'est cela qu'il faut au peuple de Dieu : une vie chrétienne qui soit vraiment vivante, qui soit réelle, qui soit pour lui un défi continuel et, à travers lui, que cela en soit de même pour les autres. Le secret d'une telle vie chrétienne est de voir le Seigneur et de voir de façon grandissante la signification de Christ. C’est par ce chemin de révélation vivante que vient la puissance. Veuille le Seigneur expliquer à nos cœurs ce que cela signifie, et qu’Il veuille aussi nous interpréter Lui-même Sa parole.



jeudi 2 novembre 2017

Un Vase à Honneur par T. Austin-Sparks

Lecture : Zacharie 4
                    Ce chapitre tout entier est centré sur le verset six : « C'est ici la parole de l'Éternel à Zorobabel, disant : Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées. » Il n’est pas nécessaire, pour l’instant, de nous remémorer le contexte historique de ce chapitre. Nous devons plutôt insister sur le contexte spirituel à l’origine du livre de Zacharie. C’est une situation dans laquelle s’est souvent trouvé le peuple de Dieu. Cette situation particulière avérée au temps de Zacharie, n’a peut être été vraie que pour l’Israël d’alors, toutefois le contexte spirituel s’est répété maintes fois durant toute l’histoire de l’Eglise. Les éléments propres à ce récit révèlent que tout ce qui concerne le témoignage de l’Eternel a souffert d’une grande dépréciation. La Maison de Dieu, le lieu de son témoignage, a été l’objet de beaucoup d’attaques et d’hostilités. Au sein du peuple de Dieu, nombreux furent ceux qui se détournèrent de l’Eternel à cause de cela. Ils choisirent de ne plus se donner à l’œuvre du Seigneur. Ils avaient abandonné la foi et l’espérance. La majorité dit : « Ceci est trop difficile », et ils décidèrent qu’il était plus facile de rester dans le monde religieux ; à Babylone.
                    Néanmoins, un reste refusa cette situation qui ne reflétait pas la pensée du Seigneur. Ils dirent en substance : « La situation actuelle est contraire à la volonté de Dieu, elle déshonore son Nom ; quelque chose doit être entrepris pour y remédier. » Ce petit nombre devint l’instrument du Seigneur dans la restauration de la gloire de Dieu.
                    Ils avaient, parmi eux, des conducteurs qui les encouragèrent à cette fin : ceux-ci appréhendèrent spirituellement ce qui était nécessaire. Ils avaient la vision de ce que le Seigneur désirait avoir, et ils incitèrent un « reste » à œuvrer afin d’obtenir ce que l’Eternel désirait. C’est ici l’interprétation spirituelle de ce chapitre. Nous pouvons tous constater, je pense, qu’une telle situation s’est présentée plus d’une fois. Aussi, parce que les choses du Seigneur avaient subi bien des dommages, et que Son Nom avait été déshonoré, la majorité du peuple avait abandonné le combat. Comme Simon Pierre après la croix, ils dirent : « Je m’en vais pêcher, je retourne à mes occupations premières ; à mes propres intérêts. Car cette voie du Seigneur est bien trop difficile. » Ainsi, la majeure partie du peuple décida de rester à Babylone, car ils y étaient prospères.
                     Cependant, quelques uns d’entre eux ne voyaient pas les choses de cette façon là. Ils portaient sur leurs cœurs le fardeau de l’honneur du Nom de leur Dieu. Ils décidèrent de remédier à cette situation, de recouvrer l’honneur du Seigneur. Parmi eux, des conducteurs savaient ce qui devait être fait. Ces conducteurs encouragèrent ce « reste » à atteindre le but pour lequel ils étaient sortis de Babylone et revenus à Jérusalem. C’est cette situation qui est exposée ici, elle présentait d’énormes difficultés.
                    Premièrement, ils étaient très peu nombreux par rapport à tous ceux qui étaient restés à Babylone ; ceci est indiqué dans le verset dix. L’Eternel dit : « Car qui a méprisé le jour des petites choses? », ce qui démontre la petitesse du peuple. Cette parole sous-entend que le peuple se voyait petit : « Nous sommes si peu, si faibles et cette œuvre de restauration est si grandiose ; nous ne sommes pas assez forts pour l’accomplir. » Lorsqu’ils regardaient à eux mêmes, ils se sentaient totalement inadéquats pour l’œuvre qui devait être menée à bien. En réponse, l’Eternel déclare : « Qui a méprisé le jour des petites choses? » En effet, il est fréquent de voir le Seigneur réaliser des choses par de faibles moyens.
                    Maintenant, ceci nous ouvre l’horizon sur quelque chose de crucial. Considérons un exemple pour illustrer. Une nuit, à Bethlehem, il y avait une étable et une crèche, et dans cette dernière se trouvait un nouveau-né. Le grand représentant de l’Empire Romain tenta de détruire ce petit enfant. Plus tard, l’Empire tout entier essaya d’anéantir tout ce qui était rattaché à cet enfant. Hérode était un souverain puissant, l’Empire Romain l’était encore davantage et ils mirent tout en œuvre pour nuire à ce nouveau-né. Malgré tout, nous connaissons la suite de l’histoire, nous savons comment a fini Hérode ; il eut une fin terrible. Nous savons également ce qui arriva à l’Empire Romain, il n’existe plus depuis très longtemps. Mais qu’en est-il de ce petit enfant ? Dieu utilise très souvent de petites choses pour en détruire de très grandes. C’est pour cette raison que l’Eternel dit à son peuple découragé : « Qui a méprisé le jour des petites choses? » Ceci est corroboré par les paroles de l’apôtre Paul : « Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes. » Aussi, leur première difficulté était leur faiblesse, leur petitesse, et l’Eternel leur dit : « Ceci n’est aucunement un problème pour Moi. »
                    Ce peuple devait faire face à une grande opposition venue de l’extérieur, c’est la seconde difficulté. Si nous lisons les autres livres liés à ces évènements, Esdras et Néhémie, nous voyons combien l’opposition envers ce peuple et l’œuvre de restauration était développée. Ceci est l’explication du verset sept : « Qui es-tu, grande montagne – ? » Il existait une grande montagne d’opposition contre ce que ce peuple désirait accomplir ; lorsqu’ils considérèrent (accord des temps) cette grande montagne d’opposition, ils s’exclamèrent : « Tout ce travail est impossible à réaliser. » Or, la réponse de l’Eternel se fit entendre : « Qui es-tu, grande montagne – ? » « Qui es-tu après tout ? Devant Zorobabel tu deviendras comme une plaine, alors le peuple cherchera cette grande montagne mais elle ne sera plus. » Toutefois, pour ce peuple et à ce moment précis de leur histoire, c’était une énorme difficulté.
                   Ensuite, ils devaient braver un troisième obstacle. Ce peuple dit : « Nous n’avons pas d’aide, d’aucune part. Nous n’avons pas de soldats combattant pour nous, il n’y a aucune armée pour nous défendre. Nous sommes un peuple sans aide et sans défense. » Que fut donc la réponse de l’Eternel à ce dilemme ? Il déclara avec autorité : « Ni par force, ni par puissance. » Le sens du mot « force » ici implique une armée, aussi, nous pourrions tout aussi bien dire : « Ni par une armée, ni par puissance. » Ce peuple n’avait pas besoin ni d’une armée, ni d’une puissance de ce monde : il possédait bien plus que cela. Ainsi, face à ces très grandes oppositions, l’Eternel dit : « Ni par une armée, ni par une puissance terrestre ; mais par mon Esprit dit l’Eternel des armées. »
                    Cette déclaration révèle deux choses : en premier lieu, celui qui insuffle la toute suffisance au peuple est l’Esprit de Dieu. L’Esprit Saint est plus grand que toute faiblesse, plus grand que toutes les montagnes d’opposition et plus grand que tout soutien terrestre. Si nous avons le Saint Esprit, nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. Nous voyons comment l’Eternel fait comprendre à son peuple que ce n’est pas ce qu’il pense être nécessaire qui est indispensable, ni ce que le monde pense être essentiel ; rien de tout ceci n’est primordial. « Ce qui compte avant tout c’est la présence de mon Esprit avec vous.»
                    En second lieu, nous remarquons la façon dont Jéhovah se révèle dans ce passage : « Par mon Esprit, dit l’Eternel des armées. » C’est particulièrement par ce Nom que Dieu se manifeste à ce peuple dans ces livres, il en est ainsi à chaque fois qu’une œuvre décisive doit être accomplie. Le livre de Josué en fournit un exemple : L’Eternel a délivré son peuple Israël de l’esclavage d’Egypte. Il l’a gardé pendant quarante ans dans le désert et lorsqu’ils arrivent au Jourdain, ils doivent traverser pour entrer en possession du pays. Mais ce pays de la promesse est occupé par des peuplades hostiles et fortes, ces nations - au nombre de dix – sont très puissantes. En regardant à une seule de leurs villes, Jéricho, nous voyons combien ces peuples étaient redoutables et cette ville se tenait à l’entrée du pays. Toutes les autres nations de ce pays étaient aussi impressionnantes.
                    Lorsque les espions furent envoyés dans le pays, ils en revinrent et dirent : « Nous étions comme des sauterelles aux yeux de ces peuples ; nous n’étions rien comparés à eux. » Mais, « Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux, et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. » Ne sachant pas qui Il était, « Il alla vers lui, et lui dit : Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ? » Et Il lui répondit : « Non, car c’est comme chef de l'armée de l'Éternel, que je suis venu maintenant .» Alors Josué tomba sur sa face contre terre et il dit en résumé : « Tout va bien. Cette œuvre de conquête n’est pas de mon ressort, elle appartient au Seigneur. »
                     Ainsi, l’Eternel répondit à toutes leurs questions. Toutes leurs faiblesses naturelles furent comblées par une puissance spirituelle. Le peuple était petit et faisait face à une grande montagne d’oppositions, il n’avait pas d’armée pour le défendre, mais l’Eternel des armées était avec eux ; Il était présent par son Esprit. Lorsque la présence du Seigneur est manifestée par son Esprit, tout peut être accompli.
                    Nous notons, dans ce passage, qu’il est question des sept yeux de l’Eternel. Il est dit que ces sept yeux se réjouiraient lorsqu’ils verraient le plomb dans la main de Zorobabel. Bien entendu, il n’est question que de symbolisme, sept étant toujours le chiffre de la perfection spirituelle. Aussi, cette expression veut dire la parfaite vision spirituelle de Dieu, l’Eternel voit toutes choses parfaitement ; rien n’échappe à son regard. Il sait tout de la situation, Il en connaît tous les aspects.
                    Il est dit de l’Eternel qu’Il se réjouira lorsqu’Il verra le plomb dans la main de Zorobabel. Quelle est donc la signification de ceci ? L’Eternel se réjouit à la vue de son peuple se dévouant pour son honneur, rien n’est plus édifiant que de savoir que le Seigneur agréé son peuple ; combien il est encourageant de connaître la satisfaction du Seigneur. Dans le livre de Néhémie, nous lisons qu’alors Néhémie et le peuple reconstruisaient les murailles de Jérusalem, mais de nombreux ennemis s’opposaient à cette œuvre de restauration. En de telles circonstances, Néhémie dit au peuple : « La joie de l’Eternel est votre force. » Savoir que l’œuvre dans laquelle nous sommes impliqués est une chose que le Seigneur désire voir achevée, une chose qui Lui donne satisfaction, donne la force au peuple de Dieu. C’est toujours une source de grand réconfort de savoir que le Seigneur est pour nous. Alors que l’Eternel supervisait l’œuvre de restauration à Jérusalem, Il se réjouissait de voir cette ville se relever. L’accomplissement de Sa pensée pour son peuple était Son plaisir et cette satisfaction de Dieu procurait la force à son peuple.
                    Maintenant, nous arrivons à l’aspect le plus important de ce passage. A la lumière de ce qui précède, si cette restauration doit être pleinement réalisée, c’est une chose que seul l’Eternel fera et pourra faire. Supposons que ces temps aient été des temps de grandeur, que ce peuple ait été une vaste multitude, qu’il ait disposé d’une armée puissante pour le défendre, et qu’il ait ensuite décidé de se mettre à l’ouvrage ; quelle aurait été alors l’issue de cette œuvre ? Ils se seraient vantés de leur grand nombre, de leur puissance, de leur propre force et se seraient attribués le succès. L’Eternel ne permettra pas qu’il en soit ainsi. Car Il désire que toutes choses contribuent à Sa gloire, que Lui seul soit glorifié. Aussi, nous avons une œuvre témoignant que tout est de Dieu et non pas de l’homme. Ceci est un principe éternel, il n’y a rien qui soit en relation avec la pensée de Dieu et que l’homme puisse faire. Une multitude ne pourra jamais accomplir le dessein de Dieu. Si ce dessein est directement lié à la gloire de Dieu, personne - excepté l’Eternel – ne pourra l’accomplir. Avez-vous essayé de vous sauver vous-mêmes ? Avez-vous essayé d’accomplir votre salut ? Vous savez combien ceci est impossible ! Le Seigneur doit faire ces choses ou alors elles n’arriveront jamais. Ne vous êtes-vous jamais hasardé à faire face aux difficultés et oppositions de la vie chrétienne avec vos propres forces ? Vous avez vu que vous êtes dans l’incapacité de le faire. Si nous ne puisons pas dans la force du Seigneur, alors nous succomberons. Ceci est également vrai dans l’œuvre du Seigneur. Cette œuvre ne peut jamais être accomplie par la force naturelle. Toute la gloire doit revenir au Seigneur, ou alors Il n’acceptera rien. C’est précisément ce que chapitre nous annonce. Ce n’est pas ceci, ni cela, ni toute autre chose, mais c’est Mon Esprit dit l’Eternel. Cette œuvre sera de Moi, ou elle ne sera pas. Ce qui apporte le plus de gloire au Seigneur est ce qui peut Lui être attribué.
                    Notons la chose suivante : si cette œuvre doit vraiment être du Seigneur, s’Il doit en récolter toute la gloire, s’il s’agit de quelque chose que personne ne peut faire, sauf le Seigneur, ce doit absolument être un instrument d’or pur. C’est la raison pour laquelle le chandelier tout en or se trouve dans ce passage. Le prophète distingue dans sa vision un chandelier tout en or. C’est ici un symbole de l’instrument du témoignage du Seigneur. La lumière donnée par ce chandelier est le témoignage du Seigneur, et ce témoignage doit être dans un vase d’or pur. Bien entendu, nous ne parlons pas de choses physiques ici, nous parlons du symbolisme de toutes ces choses. Que représente donc cet or ? C’est un instrument dans lequel il n’y a aucun mélange ! Ce ne peut être quelque chose du Seigneur avec quelque chose de l’homme. Il ne peut s’agir à la fois de quelque chose de céleste et de ce monde. Ce n’est pas quelque chose de la volonté du Seigneur et de notre volonté. Non, il s’agit ici de quelque chose entièrement dépendante du Seigneur, sans aucun mélange – un chandelier d’or pur.
                       Comment ce chandelier fut-il fabriqué ? Si nous suivons les instructions pour confectionner le chandelier du Tabernacle, l’Eternel dit deux choses à son sujet. Tout d’abord, il devait être d’une seule pièce, ensuite il devait être d’or battu. Nous avons ici deux principes reconnus du Seigneur, ils Lui seront utiles, Lui apporteront toute la gloire et satisferont pleinement l’Eternel. L’instrument doit être d’une seule pièce. Ceci signifie qu’il n’est pas nécessaire d’essayer d’assembler plusieurs pièces disparates et étrangères les unes aux autres en une seule chose. Nous ne sommes pas appelés à aller ici et là et à dire à qui veut bien l’entendre : « Venez, rejoignez-nous ». C’est de cette façon que nous essayons d’assembler ce qui ne peut l’être. C’est ce qui est pratiqué dans les entreprises. Mais le Seigneur n’œuvre pas selon de tels principes. Notez bien ce que nous disons, je vous présente les principes fondamentaux de tout ce qui est véritablement de Dieu. Et le Seigneur indique ici ce que doit être tout instrument de témoignage. Il ne peut s’agir d’un amalgame de personnes disparates. Tout témoignage doit s’appuyer sur un fondement unificateur. L’homme ne doit pas, de lui même, essayer d’ajouter ceci ou cela, cette personne et cette autre, en vue de « fabriquer » un témoignage pour le Seigneur. L’unité doit être le résultat d’une œuvre de Dieu dans chacune des parties. Tous ceux qui sont ainsi ensemble doivent avoir la même vision. Tous doivent voir cette chose unique que Dieu désire, ce que l’apôtre Paul appelle « le propos éternel » de Dieu. Il est essentiel et même vital que, tous ceux qui sont prêts à servir le Seigneur selon ses critères, doivent avoir une seule et même vision. Si deux frères, seulement deux frères, ne sont pas un en vision, surtout s’ils ont une place de responsabilité, le résultat peut être la destruction complète de l’œuvre dans laquelle ils se trouvent ; ce principe s’applique à tous les saints. Cette unité, communion, unanimité, doit prévaloir tout premièrement parmi ceux qui ont des rôles de responsables. Ils doivent voir la même chose. Ils ont une même pensée et un même esprit. Et ceci doit s’appliquer à tous ceux qui ont un cœur pour le témoignage du Seigneur. Il est absolument fondamental et indispensable que nous voyions tous la même chose, que nous ayons tous la même vision. Il est de la plus haute importance que nous ayons le même esprit, que nous soyons « d’une seule pièce », non pas plusieurs morceaux hétéroclites placés ensemble ; mais un en vision et en réalité.
                     Notons maintenant la seconde chose que le Seigneur dit au sujet de ce chandelier : il doit être d’or battu. Ici nous avons un amas d’or, un seul grand morceau. Cet or doit être formé en un chandelier afin de témoigner du Seigneur. Comment allons-nous procéder pour le réaliser ? Deux outils vont être utilisés afin de former ce chandelier : un marteau pour frapper fort et une ciseau pour découper et couper. Ce chandelier doit être d’or battu. Ceci implique que l’instrument désiré par le Seigneur, sera formé par diverses disciplines et souffrances. Ce vase du témoignage sera le résultat de beaucoup de martelage, c'est-à-dire de souffrances. C’est ce que voulait dire l’apôtre Paul lorsqu’il écrivit : « Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. » Comme nous le savons, Paul fut un grand instrument de témoignage, cependant voyons-nous combien le marteau et le ciseau furent utilisés dans sa vie ? En retraçant sa vie, telle que décrite dans ses lettres, il semble que l’apôtre dû souffrir énormément pour Christ. Il fut terrassé puis relevé maintes fois.
                    Ce petit reste, dont il est question dans ce chapitre quatre de Zacharie, fut l’objet de beaucoup de souffrances, de privations et de persécutions. Mais le Seigneur allait faire d’eux un instrument vivant de Son témoignage. Ceci explique beaucoup de chose, n’est-ce pas ? Pourquoi le Seigneur agit-Il de la sorte envers nous ? Pourquoi la discipline, les souffrances, les difficultés ? Parfois même nous pensons ne pas pouvoir surmonter les situations difficiles placées devant nous. Mais ce que le Seigneur fait, et je parle dans le cadre d’une assemblée, c’est qu’Il nous éprouve ensemble afin que nous soyons une seule pièce d’or battu. Au lieu de nous briser à perte, comme trop souvent nous le percevons, Il nous a fait un. C’est ici le but de la discipline et de la souffrance. Ce doit être un instrument d’or pur, et ce doit être un témoignage qui a été formé au travers des adversités.
                    Une dernière chose. Dans ce chapitre, nous avons remarqué la mention de deux oliviers. Ceci est très significatif, et nous apporte beaucoup de réconfort. De chaque coté du chandelier il y avait un olivier, et ces deux oliviers déversaient leur huile pour le chandelier. Il ne s’agissait pas uniquement d’un réservoir d’huile, d’un récipient contenant toute cette huile, ils s’agissait d’arbres vivants ; et ils avaient une inépuisable réserve d’huile. Le Seigneur voulait dire exactement cela lorsqu’Il déclara : « par mon Esprit » – « Pour un instrument qui est passé par la souffrance, un qui a été battu et abattu, qui a été rendu pur par le feu de l’adversité, pour un instrument entièrement dédié à ma gloire, j’ai une provision infinie. Mes ressources, pour un tel instrument, ne se tariront jamais.
                    Les deux oliviers vivants continueront à produire leur huile pour toujours. Je pense que nous voyons tous combien les symboles de ce passage et ses leçons spirituelles expriment nombre de nos expériences. Les moyens par lesquels le Seigneur œuvre pour obtenir ce qu’Il désire, ainsi que les ressources inépuisable de Sa grâce, sont pour notre bien. Aussi, nous avons dans ce chapitre de Zacharie, un témoignage de la grandeur, de la puissance et de la grâce de notre Dieu. Le Seigneur désire que nous saisissions cela présentement. C’est ce que notre Dieu désire pour son peuple : un chandelier d’or pur, un instrument qui a été formé pour le servir Lui, et qui l’a été par les souffrances. Par ailleurs, c’est un instrument – un peuple – qui a appris les infinies ressources de Sa puissance et Sa grâce, en vue d’être ce que le Seigneur désire. « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées . »

lundi 30 octobre 2017

Le Bon Combat par T. Austin-Sparks

« Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timothée, selon les prophéties qui ont été précédemment faites à ton sujet, afin que par elles tu combattes le bon combat », 1 Timothée 1 :18.
« Combats le bon combat de la foi; saisis la vie éternelle, pour laquelle tu as été appelé et tu as fait la belle confession devant beaucoup de témoins », 1 Timothée 6 :12.
« Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ », 2 Timothée 2 : 3.
                     Si nous devions retenir un seul fragment représentatif de ces deux lettres, je pense que ce serait le dix-huitième verset du premier chapitre de la première lettre de Paul à Timothée : « Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timothée … que tu combattes le bon combat. » Méditons un instant sur ces deux lettres.
                    Tout d’abord, rappelons que Timothée était un jeune homme. Comparé à des hommes considérés comme forts, il était apparemment de frêle constitution. Paul met ceci en évidence en l’exhortant à être fort de corps et d’esprit. Dans ce contexte, nous devons nous souvenir de toutes ces choses pour lesquelles l’apôtre Paul mandate et responsabilise ce jeune homme. Ces deux épîtres contiennent certaines des plus grandes choses jamais confiées à un homme, qu’il soit jeune ou âgé. Aussi, Paul ne tient pas entièrement compte de la jeunesse de Timothée. Au contraire, il élève ce jeune frère à un très haut niveau, cherchant à lui faire comprendre que la grâce et la puissance de Christ peuvent faire de lui un homme d’une grande envergure spirituelle.
                    L’idée répandue parmi les hommes, est de tout ramener aux capacités naturelles. Or, la Parole de Dieu démontre que le Seigneur cherche toujours à élever les hommes, au-delà de leurs aptitudes naturelles, vers quelque chose de bien plus haut. Ainsi, Timothée n’est pas considéré comme quelqu’un de faible, qui importe peu dans les choses de Dieu. Au contraire, Paul s’adresse à lui de façon à nous faire réaliser combien l’appel de tout serviteur de Dieu est transcendant ! Combien une telle vocation est suréminente !
                    Ceci s’applique non seulement à ceux qui sont jeunes dans la foi, mais également à tous ceux qui appartiennent au Seigneur. Ces épîtres sont un grand appel à la maturité, à s’élever au-dessus de tout, car c’est le Seigneur qui nous y convie. Ayant présenté les choses telles quelles sont, examinons cet appel de plus près. Nous allons maintenant considérer la signification dominante de ces lettres et non pas nous arrêter à tous les détails qui s’y trouvent. Il ne s’agit pas d’étudier ces épîtres méthodiquement, verset par verset, ni même d’en considérer les principaux passages. Nous chercherons plutôt à voir ce qu’elles signifient pour nous dans leur ensemble. A cette fin, nous devons commencer par contempler l’auteur lui-même, l’apôtre Paul.
                    Nous savons que Paul écrivit ces lettres en prison. C’était ici son ultime emprisonnement après plusieurs autres. Pour ainsi dire, la seconde épître nous amène au point où le bourreau tient le glaive en main. Paul écrit : « Je sers déjà de libation, et le temps de mon départ est arrivé », (2 Timothée 4 :6). Lorsqu’il écrit sa seconde lettre à Timothée, sa vie est arrivée à son terme. Il est généralement admis qu’un certain laps de temps s’est écoulé entre ces deux lettres. Après avoir écrit la première, alors qu’il était en prison à Rome, Paul fut relâché pour un temps. Puis, il fut arrêté de nouveau et condamné à mort. Quoi qu’il en soit, Paul, au moment de cette deuxième épître, est arrivé à la fin de son séjour ici-bas. Il est emprisonné et, comme l’indique cette lettre, il demeure presque seul.
                    Ces lettres sont caractérisées de façon frappante par le fait que l’apôtre Paul reste constamment dans l’ardeur et l’effervescence du combat de la foi. Quelles que soient la situation et les circonstances, la ferveur habite toujours dans son cœur. C’est la flamme du combattant. Remarquons les termes militaires employés par l’apôtre, tels que « soldat » et « combat » par exemple. Ces deux lettres sont pleines de l’esprit battant et combatif de cet apôtre héroïque. Nullement refroidi, il cherche à stimuler et à dynamiser le feu intérieur dans le cœur de ce jeune homme.
                     Quelle dette de l’Église, à travers les siècles, envers cet esprit vaillant et intrépide de l’apôtre ! Il ne capitula jamais ni ne déposa jamais les armes. Il fut parfois blessé, éraflé et abattu, portant sur lui les marques d’un très long combat. Jusqu’à la fin, il ne désarme pas, ni ne se laisse dominer. Je répète que l’Église a contracté une immense dette envers cet apôtre. Ce genre d’esprit combatif jusqu’à la fin placera toujours les autres dans une position de responsabilité et d’exigence – sous une grande obligation.
                     Si vous et moi, nous sommes tentés de battre en retraite, de fléchir ou d’abdiquer, si nous avons l’impression que ce combat est perdu d’avance, nous perdons beaucoup nous-mêmes. En outre, nous privons nombre de frères et de sœurs d’obtenir ce à quoi ils auraient pu prétendre si seulement nous avions combattu jusqu’à notre dernier souffle.
Le Facteur Temps
                    Le temps et le facteur temps sont déterminants dans ces épîtres. Nous savons que Paul avait laissé Timothée à Éphèse, et qu’il y exerçait des responsabilités au sein de l’assemblée. En quelque sorte, Éphèse était la porte de toutes les assemblées d’Asie Mineure. Depuis Éphèse, la Parole de Dieu se répandit dans toute cette région. Dans le livre de l’Apocalypse, la toute première assemblée nommée parmi les sept églises est Éphèse. Il est important de nous rappeler ces faits lorsque nous considérons ces deux épîtres à Timothée, car ils en éclairent le contenu. Ce temps d’alors était d’une extrême importance.
                    Paul fut exécuté en l’an 68. Jean écrivit l’Apocalypse - donc ces lettres aux sept assemblées d’Asie - en l’an 96. Ainsi, vingt-huit ans séparent les conditions spirituelles évoquées dans les épîtres à Timothée puis dans le livre de l’Apocalypse – et quelles conditions ! Pensons à tout ce que le Seigneur accorda à ces assemblées d’Asie au travers de Paul. Combien cet homme s’est investi et sacrifié pour ces assemblées. Nous pensons à ces merveilleuses lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, et aux autres qui circulaient alors parmi ces assemblées. Considérons une seule de ces lettres, celle aux Éphésiens par exemple. La profondeur des choses qui y sont écrites est telle que jamais nous ne pourrons l’épuiser même avec la plus longue des vies. Tant de sagesse, tant de révélation et de connaissance, tout ceci se trouve pratiquement éteint en l’espace de vingt-huit ans. Nous lisons ces lettres de Paul aux assemblées d’Asie, puis celles du livre de l’Apocalypse. Vingt-huit ans les séparent ! Quelle tragédie ! Un homme avait pu autant se donner, ces assemblées avaient tellement reçu et pourtant moins de trois décennies plus tard, le Seigneur avait dû dire : « Je connais tes œuvres : J’ai contre toi, j’ai quelque chose contre toi, repens-toi. » Dans ces deux chapitres de l’Apocalypse, nous découvrons une situation spirituelle déplorable. Comment ceci fut-il rendu possible ? Voyez-vous, j’appelle cela le facteur « temps » et il est très significatif.
                    Le commencement, ou les commencements de cette triste situation évoquée dans le livre de l’Apocalypse, vingt-huit ans après, figurent déjà dans les lettres à Timothée. Nous y trouvons l’amorce du déclin, ainsi que l’attitude des assemblées envers Paul à la fin de sa vie. Quelle était donc la position de ces assemblées envers l’apôtre et son ministère ? (Bien entendu, l’homme et le ministère ne font qu’un). Paul écrit : « – tous ceux qui sont en Asie … se sont détournés de moi. », (2 Timothée 1 :15).
                    Ceci est très révélateur et démontre à quel point l’attitude de beaucoup changea par rapport à l’homme et à son ministère. Ensuite, Paul nomme en particulier cinq hommes qui s’opposèrent à lui et à sa doctrine. Il y avait Alexandre, l’ouvrier du cuivre, à propos duquel Paul déclare : « [il] a montré beaucoup de méchanceté envers moi », (2 Timothée 4 :14). Il y avait aussi Hyménée et Philète (2 Timothée 2 :17) puis Phygelle et Hermogène (2 Timothée 1 :15). Paul les désigne comme faisant partie de ceux qui s’opposèrent à lui et à son enseignement. Ces cinq hommes lui montrèrent « beaucoup de méchanceté ». Telle fut leur attitude, et, apparemment, ces hommes jouissaient d’une certaine influence dans l’assemblée. Lorsque pour une dernière fois, Paul appela les anciens de l’assemblée qui était à Éphèse, il leur dit : « Il se lèvera d'entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux . » (Actes 20 : 30). Certains étaient opposés à la saine doctrine au sein même de l’assemblée.
                    Paul dit ensuite, comme avec un soupir de tristesse : « Démas m'a abandonné, ayant aimé le présent siècle ; et il s'en est allé à Thessalonique . » (2 Timothée 4 :10). Démas s’en alla à Thessalonique, ce fut sa tragédie. En prenant en compte ce que Paul écrit aux Thessaloniciens, nous comprenons que Démas n’a certainement pas été le bienvenu parmi eux. Les assemblées de cette région étaient d’une grande loyauté envers Paul. Lorsque Démas parvint à Thessalonique, je ne pense pas qu’il y soit resté longtemps. Paul rappelle : « Démas m’a abandonné », « Tous ceux qui sont en Asie se sont détournés de moi », « Luc seul est avec moi ». Nous percevons un changement radical d’attitude de la plupart envers l’apôtre et son ministère, celui à qui ils devaient tant.
                    A l’évidence, Timothée a besoin d’être encouragé et fortifié : « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus … Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ . » Ces deux lettres abondent de ce genre de recommandations. Timothée faisait face à de grandes difficultés, peut être en raison de ce changement d’attitude envers Paul, et peut être aussi en raison de son association avec lui. Le verset suivant semble l’indiquer : « N'aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. » (2 Timothée 1 :8). Vous connaissez le principe : si quelqu’un est objet de la défiance et se trouve placé sous un nuage de suspicion, les plus faibles éviteront de révéler leur association avec un tel individu. Pour essayer de garder la face, ils chercheront à cacher une telle relation et ils tairont leur association avec celui qui est placé sous la suspicion. Il semble clair que Timothée devait faire face à une semblable situation « … ni de moi son prisonnier », écrit l’apôtre.
                    Tant d’éléments font ici référence au combat, à la bataille. Timothée devait être fortifié, exhorté et encouragé à tenir ferme. Il était sous la menace d’être découragé, d’être pris au dépourvu. Il devait affronter l’influence de ces hommes puissants tel Alexandre, l’ouvrier du cuivre, et de tous les autres aussi. C’est pourquoi Paul l’exhorte ainsi : « Que personne ne méprise ta jeunesse. » (1 Timothée 4 :12). Voyons-nous la situation critique à laquelle Timothée devait faire face ? Il avait bien besoin de lire ces paroles de l’apôtre Paul.
Le Comportement dans la Maison de Dieu
                    Nous voyons, surtout dans la seconde lettre à Timothée, que Paul met l’accent sur une deuxième chose à savoir le comportement dans la maison de Dieu : « Afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu. » (1 Timothée 3 :15). Plusieurs autres sujets viennent en complément : les anciens et les serviteurs, les questions concernant la conduite, les positions, les services et les comportements dans la maison de Dieu. Pourquoi autant de sujets, de conseils, d’informations ? Parce que les choses commençaient déjà à se dégrader. De toute évidence, l’ensemble de ce qui concernait l’assemblée et son fonctionnement devait être le sujet de corrections, de remises en question, de renforcement spirituel, d’exhortations diverses. Ces lettres de Paul signifient que les conditions spirituelles évoquées dans le livre de l’Apocalypse avaient déjà commencé à arriver dès la fin de la vie de l’apôtre. Le déclin durera les vingt-huit années qui séparent les lettres à Timothée et le livre de l’Apocalypse. Paul savait ce qui était en jeu et comment les choses évolueraient si rien n’était fait.
                    A cause du déclin se développant et des ennemis internes et externes aux assemblées, nous trouvons ces appels répétés au combat : « – que tu combattes le bon combat … combats le bon combat de la foi … comme un bon soldat de Jésus Christ ». Il ne doit exister aucun sentimentalisme dans la foi chrétienne, aucune complaisance. L’Église n’est pas un lieu de divertissement, c’est un camp d’entraînement pour les soldats de la foi. C’est un lieu de préparation pour le combat et s’il y a des blessés, c’est aussi un lieu où ceux-ci sont guéris afin de les relancer dans la bataille. C’est ce que ces épîtres enseignent au sujet de l’Église. Les assemblées n’existent pas pour que nous y trouvions toutes sortes de divertissements. Nous devons prendre conscience que nous sommes engagés dans un des plus âpres combats. Tout ce que Paul et Jean ont écrit à propos des assemblées d’alors est toujours valable aujourd’hui. Ne nous voilons pas la face quant à ces choses qui demeurent d’une extrême importance.
                     Quelles étaient donc les circonstances et les forces en jeu, pour que Paul lance un tel défi à Timothée ?
Le Combat Céleste
                    Nous devons préciser ici, comme le dit Paul dans son épître aux Ephésiens, que cette lutte n’est pas « contre le sang et la chair » ; c'est-à-dire ni contre l’homme, ni contre des choses. Avez-vous remarqué que Paul dit au sujet d’Alexandre : « Alexandre, l'ouvrier en cuivre, a montré envers moi beaucoup de méchanceté ; le Seigneur lui rendra selon ses œuvres ». Il est possible que Paul se soit montré vindicatif et amer envers cet homme. Peut-être a-t-il sorti son épée contre lui ? Car Paul était fort capable d’utiliser des paroles puissantes lorsqu’il le désirait. C’est ainsi qu’il s’oppose contre les imposteurs en Galatie : qu’ils soient « anathème », autrement dit, que la malédiction divine soient sur eux (Galates 1 : 8, 9). Mais bien qu’Alexandre ait usé de beaucoup de méchanceté envers Paul, celui-ci écrit : « le Seigneur lui rendra selon ses œuvres ». Je le laisse aux mains du Seigneur. Il ajoute même : « que cela ne leur soit pas imputé » (2 Timothée 4 :16). Paul ne combat pas contre les hommes, contre le sang et la chair. Il s’agit d’un combat spirituel. C’est ce que nous devons retenir tandis que nous examinons quelques aspects de ce conflit.
1. Contre l’Affaiblissement du Niveau Spirituel
                      De toute évidence, l’apôtre Paul lance un appel déterminé contre le déclin et la régression spirituels, contre l’amoindrissement de la vie spirituelle. La vie spirituelle de l’Église est toujours en danger d’affaiblissement, de régression, d’obscurcissement spirituels. Parfois ces choses sont exprimées de façon convaincante : « Retournons au simple Evangile ! » C’est une autre façon d’exprimer : « Ne nous élevons pas trop haut dans les choses spirituelles. Contentons-nous de ce qui est facile et plaisant ! »
                    Dans ce contexte, l’apôtre enseigne : « Car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s'amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises. » (2 Timothée 4 :3). Autrement dit : « S’il vous plaît dites-nous des choses agréables, des choses divertissantes, apaisez-nous avec votre langage et enlevez-nous ce désagrément de cet incessant appel à quelque chose de plus haut et de plus grand. Changez les choses pour nous, ramenez-les à notre niveau. » Cette attitude, précisément, fit faire naufrage aux assemblées de l’Apocalypse et leur valurent d’être blâmées par le Seigneur vingt-huit ans plus tard. Paul désire mettre ceci en avant : « Timothée n’aies rien à voir avec ces choses. Ressaisis-toi ! La lutte n’est pas avec la chair et le sang. Elle se situe en fait contre cette tendance persistante à affaiblir la vie spirituelle, à sans cesse régresser. Ne considère même pas cette perspective – à aucun prix ! Maintiens le niveau spirituel auquel tu as été appelé. »
2. Contre la Perte de la Mesure Spirituelle
                    « Timothée, sois en garde contre toute perte éventuelle de la plénitude qui t’a été révélée et à laquelle tu as été appelé. » Sans aucun doute, l’apôtre Paul a toujours présenté la plénitude de l’appel céleste en Christ à tous ses auditeurs, aux assemblées et à ses collaborateurs, vocation qui demeure très riche et élevée.
                    Dans ces épîtres de Paul, nous constatons la tendance - déjà généralisée - à la dégradation et à la dévalorisation de cette vocation ; d’où son encouragement : « Combats le bon combat de la foi. » Ce que Paul entendait par « la foi » est expliqué dans toutes ses lettres : la foi représentait quelque chose d’immense et rempli de signification. Le danger toujours présent, à cette époque comme aujourd’hui, est d’abandonner quelque aspect de la foi, d’en sacrifier une partie, de concéder certains aspects de la grande plénitude de Christ à laquelle nous sommes tous appelés.
3. Contre Toutes les Formalités
                    Timothée doit aussi affronter toute possibilité de rituels et de cérémonials qui auraient pour effet l’extinction de la spiritualité et de la vie.
                    Il apparaît clairement que Paul a beaucoup à dire au sujet des anciens : sur leur comportement, leurs aptitudes et capacités, leurs critères de vies, leurs dons. De même à propos des serviteurs : ceux qui servent l’assemblée, qui s’adonnent à toute sorte de service. Alors qu’il met en avant tant de choses en rapport avec le peuple de Dieu et la vie d’assemblée, il tend à corriger certaines conditions qui commençaient à prévaloir. Quelles étaient ces conditions ? Tout ce qui se résumait à des coutumes, des usages, des traditions. Par exemple, que la vocation d’ancien ne soit réduite à une simple fonction, idem pour les serviteurs ou, à l’inverse, que ces hommes élèvent la position et le prestige au-dessus du service sacrificiel. L’apôtre cherche à arrêter une tendance qui sacrifie la vie et la spiritualité au profit de la médiocrité des usages et des traditions. Si nous le comprenons bien, Paul s’exprime de la façon suivante : « Un ancien n’est pas un officiel. Il n’est pas élevé à cette position en vertu d’un certain savoir ou de certaines ressources, d’une place sociale ou d’une relative popularité. Le danger serait d’accorder certaines responsabilités à des hommes tout en s’appuyant sur ce genre de critère. Appartenant à une certaine classe sociale, ils sont aisés, ils disposent de reconnaissance parmi les hommes et ainsi une position leur est octroyée. » Paul dit « Non ! » à ce genre de raisonnement. Un ancien est un homme spirituel ou alors il n’est rien. Ces fonctions doivent être préservées par des moyens spirituels, il n’est pas concevable de les laisser se métamorphoser en autre chose. Ces principes s’appliquent à tous ceux qui exercent des responsabilités dans l’assemblée. L’assemblée n’est pas une quelconque entité organisée et tenue par des rituels, des usages ou traditions. L’assemblée est un corps vivant – une expression vivante du Seigneur Jésus – sinon, elle n’est rien.
                    J’aimerais ajouter plusieurs choses à propos de l’Eglise du Nouveau Testament. Comme vous le savez, beaucoup a été dit et écrit au sujet des assemblées du Nouveau Testament. Je me demande quelles sont ces idées et ces vues. Personnellement, j’ai étudié ce sujet pendant plusieurs décennies, et aujourd’hui je suis obligé de dire : « Je me demande à quoi ressemble une assemblée du Nouveau Testament ! » En fait, nous ignorons ce qui se passait vraiment dans ces assemblées. Nous disposons de certains éléments, de certains principes spirituels et de certaines lignes de conduite, des choses qui doivent être maintenues. Mais je désire faire remarquer que la caractéristique principale des assemblées du Nouveau Testament était la spiritualité. Au commencement, il n’y avait rien de cérémonieux, rien de traditionnel : seule la vie prévalait.
                    Dans ses lettres adressées à Timothée, l’apôtre laisse entendre que tout ce qui touche les assemblées a commencé de dégénérer par le formalisme, le légalisme, l’autocratisme. Le cri de Paul était : « Timothée, tiens ferme contre ces choses ! Fais barrage contre elles ! Combats pour la spiritualité, pour la vie » ; « saisis la vie éternelle, pour laquelle tu as été appelé ».
4. Contre la Perte de la Ferveur Spirituelle
                    Timothée se devait de combattre la perte de cette ferveur, de cette vigueur, de cet enthousiasme spirituels qui étaient le vrai caractère du Seigneur et de Ses serviteurs. Ici Paul encourage : « je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu qui est en toi ». Il exhortait Timothée à attiser le feu de la foi, à le raviver car les éléments spirituels périclitaient rapidement, ils s’étiolaient. La flamme de la vie se trouvait menacée. Vous savez, lorsque les choses deviennent formelles, la ferveur spirituelle disparaît. Un tel état des choses prouve que ce qui était grand, louable et digne n’est plus. Combien Paul exhorte Timothée à maintenir un haut niveau de spiritualité ! Il souhaite que cette attitude de Timothée soit communicative et transmissible : « Ranime Timothée, ranime la ferveur spirituelle ; combats contre la perte de la vigueur de la foi ! » Dans une autre lettre, Paul exprime cette pensée : « Quant à l'activité, pas paresseux ; fervents en esprit ; servant le Seigneur » (Romains 12 :11). Le sens de cette phrase est en fait : « Maintenir la ferveur spirituelle ». Paul insiste auprès de Timothée précisément sur ce point : « Ranime le feu ! Ne perds aucune ferveur, maintiens la vigueur spirituelle et résiste à tout ce qui la menace ! »
5. Contre la Perte des Responsabilités
                      Enfin, Timothée se doit de combattre contre toute tendance qui provoquerait la diminution de la responsabilité et de la vocation spirituelles. C’est ce qui est indiqué par Paul lorsqu’il écrit : « O Timothée, garde ce qui t'a été confié ». Le sens du propos de Paul est : « Timothée préserve à tout prix la charge, l’obligation qui t’ont été confiées. Conserve cette administration qui t’a été conférée et défends-la contre toute tendance à la régression. Maintiens et protège ta vocation. »
                      Tout ce que Paul dit alors à Timothée, il l’adresse aussi à nous aujourd’hui encore. Du plus jeune au plus âgé parmi nous, nous devrions tous avoir un sens de vocation élevé et fort. Ceci n’est pas du tout optionnel : que nous le désirions ou pas, que cette position nous convienne ou pas, ceci ne change en rien la réalité des choses auxquelles nous avons été appelés. Nous ne pouvons pas choisir lorsque le Seigneur nous appelle. Nous sommes contraints d’aller de l’avant ; c’est notre responsabilité. C’est une charge qui nous a été confiée.
                     En nous souvenant d’Esdras, nous nous rappelons que lorsqu’ils se mirent en route pour reconstruire la ville, ils emmenèrent avec eux des biens précieux pris à Babylone, de l’or et de l’argent. Ils durent apporter l’ensemble à Jérusalem, sans aucune perte, dans sa totalité et ils réussirent à le faire. Ils invoquèrent l’Eternel afin qu’Il les protège en route et qu’ils puissent ramener ce trésor à destination. Il est écrit qu’ils rapportèrent tout ce qui leur avait été confié et ils le déposèrent dans la maison de Dieu. Rien ne fut ni perdu ni égaré. C’était une charge, un dépôt, une administration qu’ils gardèrent jusqu’au bout.
                     Chers amis, le témoignage de Jésus nous a été confié dans sa plénitude à vous et moi. Il nous a été confié une grande révélation de Christ. Nous constatons que, pour une majorité, la chrétienté se limite au domaine des sens : les gens y recherchent ce qu’ils désirent obtenir pour eux-mêmes. Nous sommes donc confrontés à un défi : maintenir coûte que coûte la vérité de la foi et de la vie spirituelle, même au prix de notre vie. Nous devons nous assurer que rien de tout ce qui nous a été confié ne soit perdu. La question n’est pas de savoir si cela nous convient ou non, d’y trouver quelque satisfaction personnelle, d’obtenir un certain loisir. Non ! Nous sommes engagés dans un combat ! La question demeure la suivante : sommes-nous prêts et déterminés à rapporter au but ce trésor, ces richesses qui nous ont été confiés, c'est-à-dire aux pieds du Seigneur et ce, en dépit de toutes les adversités ? Serons-nous capables de dire en ce jour-là : « Voici Seigneur, je te rends ce que tu m’avais confié, rien n’a été perdu. Tu m’as donné abondamment, je te restitue tout. » En référence à la parabole des talents, ce qui est rendu l’est avec intérêts, avec une multiplication.
                     En considérant ces lettres à Timothée, nous voyons clairement l’appel et le défi qui lui sont adressés en tant que membre représentatif de l’assemblée : il ne doit rien perdre de sa vocation céleste. L’exhortation s’adresse à la responsabilité envers Christ et envers Son Assemblée qui est Son Corps. Nous ne sommes pas ni des observateurs passifs, ni des passagers oisifs qui attendent d’être choyés, portés et nourris. Nous devons faire partie de ceux qui endossent des responsabilités dans une perspective de vocation. A chacun d’entre nous, le Seigneur Jésus Christ a confié un dépôt, une charge. Au dernier jour, Il contemplera ce que nous en avons fait.
                      Voyez-vous, c’est ici la signification de ces lettres adressées à Timothée. Aujourd’hui, nous sommes malheureusement devenus familiers avec la médiocrité au niveau spirituel. Nous sommes habitués à cette tendance constante à la détérioration, à l’avilissement, à la corruption du domaine spirituel. C’est un combat incessant que d’essayer de garder les critères du Seigneur, de maintenir les choses spirituelles à leur niveau, de préserver la plénitude spirituelle. Nous devons faire face à toutes sortes d’adversités : les pressions diverses, les influences néfastes, les découragements multiples, les déceptions amères, les frères déloyaux et perfides – il y a des Alexandre, ouvriers du cuivre.
                    C’est pourquoi le conflit et le combat ne cesseront jamais. Nous y serons engagés jusqu’à la fin. Depuis sa conversion jusqu’à son exécution, la vie de Paul fut marquée par les conflits et il n’y eût point de relâche jusqu’au terme de son existence. Si, de fait, le témoignage de Jésus est inextricablement lié à un instrument, qu’il soit individuel ou collectif, il est alors inéluctable que Satan et ses forces maléfiques s’acharnent dans une grande opposition. Car un tel instrument est suscité, en partie, pour tenir ferme contre ces puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. Que ce soit individuellement ou collectivement, si nous sommes appelés en réalité selon l’appel céleste du Christ Jésus, alors nous n’échapperons pas à cette antipathie et à cette opposition des forces mauvaises. Ainsi, le combat durera jusqu’à ce que nous ayons résisté : « et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. » Que le Seigneur nous fortifie et nous affermisse jusqu’à la victoire finale !