jeudi 20 juillet 2017

(2) La Foi du Vainqueur par T. Austin-Sparks Chapitre 2 - Autres Caractéristiques du Septuple Fruit de la Foi

                    Considérant toujours cette lettre aux Galates et le verset de qui la résume, à savoir le verset 20 du chapitre 2, avec la dernière partie du verset 19. Nous avons vu quelle large place Abraham tient dans cette lettre, et donc quelle large place est faite à la foi. Je pense qu'il serait juste de dire qu'en écrivant cette lettre, l'apôtre avait pour objet de traiter la question de la foi, et il introduisit Abraham comme le grand exemple. Comme nous l'avons déjà dit, nous y voyons Paul symboliquement joignant ses mains à celles d'Abraham et se tenait avec lui sur la même base.
                   Nous avons dit que sept choses dans lesquelles la foi a introduit Abraham, et de façon semblable Paul, et cela s'applique à nous. Nous avons brièvement mentionné trois de celles-ci. La première chose dans laquelle la foi amena Abraham fut l'unité avec l'intention divine, cette intention étant une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu. La seconde chose fut l'unité avec la méthode divine, à savoir, la séparation d'avec la terre et la nature, et l'union avec le ciel. La troisième chose fut l'unité avec le moyen divin par lequel Dieu œuvre toutes choses, qui est l'Esprit nous conformant à l’image du Fils par la croix. Maintenant nous continuons avec le quatrième aspect de la foi.
4 - L'Unité avec le Temps Divin
« – quand l'accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils – »,

                  Galates 4 :4. Quand l’accomplissement du temps est venu, ou encore quand vint la plénitude du temps ! Il n'est pas difficile pour nous de voir, comment dans le cas d'Abraham, sa foi fut amenée en relation avec le temps de Dieu. Le facteur temps chez Abraham fut un facteur très réel, et peut-être l'un des plus éprouvants et des plus difficiles pour sa foi.
                    Or, cette question du temps, dans le cas d'Abraham, a affecté bien des points quant à la signification de sa vie. Abraham reçut une représentation très vaste de la vérité divine et une révélation très complète. Aussi, sa vie a eu une influence significative sur beaucoup de choses, maintes et maintes fois nous rencontrons un test de la foi d’Abraham en relation avec les agissements de Dieu. En vérité, d'une certaine perspective, en considérant sa vie tout entière, nous pouvons dire qu'elle a abouti finalement au triomphe de la foi sur ce facteur particulier du temps.

                    Dans le sens divin absolu, il n'a point reçu les promesses divines durant son existence. A la fin de sa vie, il s'attendait encore a l'accomplissement de la promesse, et si sa foi avait succombé, il aurait naturellement adopté l'attitude suivante : étant donné que la chose ne s'était pas accomplie depuis un temps si long et durant sa vie, tout cela représentait peut-être une grosse erreur de sa part, une fausse espérance, un certain égarement et ainsi de suite.

                    Mais, si la lettre aux Hébreux doit être prise comme révélant sa position réelle, il crut jusqu’à la fin. Il a donc cru que Dieu avait Son temps en vue de l'accomplissement de Son intention et que, bien que cela ne se soit pas produit durant sa vie, Ses paroles s’accompliraient néanmoins. Durant toute sa vie, dans tous les agissements de Dieu à son égard quant à l'intention divine, il dû endurer des épreuves à propos du facteur temps, et ayant été éprouvé sur ce critère, la promesse fut accomplie.
                    C'est ce principe spirituel que nous voulons mettre en avant. Nous le voyons très clairement et de façon suprême, au sujet de la promesse d’Isaac. Vous vous souvenez comment, dans le quinzième chapitre de la Genèse, le Seigneur est venu vers Abram lui faire la promesse qu'en sa descendance il y aurait une bénédiction universelle. C'est alors que le combat commença, et qu’Abram prépara un sacrifice, et comment, de son côté, il entra lui-même dans une alliance avec Dieu par la foi. Quand il eut réalisé sa part, c'est à dire la part de la foi, qu'il croyait Dieu et lorsqu’il confirmait ceci dans une alliance par le sacrifice, alors il nous est dit, quand toutes les conditions furent réunies, que l’alliance entre Dieu et Abram fut alors ratifiée.
                    L'épisode semble nous indiquer une confiance très absolue dans la promesse de Dieu concernant la descendance ; l'indication qu'Abram prit position à cet égard, une position absolue et qui l'engageait totalement par la foi. Cela renfermait tout, et cela n'est compris et reconnu que lorsque l'on voit à quoi Dieu s'était engagé ce jour-là ; car Dieu n'a jamais fait d'alliance qu'en relation avec Son propre Fils. Il est important de se souvenir que les alliances de Dieu sont toujours en relation avec Son Fils. Elle sont liées au Seigneur Jésus.

                    Quand Dieu, ce jour-là, fit alliance avec Abram, dans le sang et par l'autel, Dieu s'engageait en ce jour avec tout ce qu'Il possédait, par tout ce qu'Il pouvait faire. Il s'engageait jusqu'à la mesure de Son Fils unique et bien-aimé, et ce, jusqu'à la mort ; car cet autel et ce sacrifice préfiguraient le don le plus plein et le plus grand de Dieu dans l'alliance. Pour sa part, Abram entra en cela en coopération avec Dieu. Qu'il sût ou non ce qui allait arriver, nous ne pouvons pas le savoir, mais il devait savoir que, pour sa part, l'alliance l'engageait à être aussi absolu que Dieu.

                    Ce qui suivit quelques années plus tard, fut la demande de Dieu à Abram d'accomplir sa part dans l'alliance. « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes – » Abram fut réellement éprouvé en ce jour-là, concernant ce qui avait eu lieu en ce jour particulier, et c'est la même foi qui, à la fois, reçoit et donne le fils.
L'Intention du Délai
                    Ainsi, au chapitre 15, nous avons la promesse, et bien que cela ne paraisse pas être ainsi, vu que l'histoire est si rapidement présentée, il semble cependant que cela eut lieu au moins quinze ans avant que la promesse fût accomplie. Cela eut lieu au moins une quinzaine d’années auparavant, mais nous ne pouvons pas le dire avec certitude car l'Hébreu est très imprécis sur ce point. Vous vous souvenez que lorsque les hommes vinrent vers la tente d'Abram et ratifièrent la promesse, leurs propos dans notre traduction ressemblent a quelque chose comme ceci : « au temps » ou « à l'époque » ou « à la période », (Genèse 18:14). Les mots sont très vagues. Certains ont traduit cela : « L'année prochaine, au temps fixé... », mais nous ne pouvons traduire cette expression avec certitude.

                     Tout ce que nous pouvons dire est que ce fut une ratification précise de la promesse, qu'au temps fixé par Dieu ce serait accompli. Cette ratification dans la tente eut lieu quelques quatorze ou quinze années après les événements du chapitre 15, où la promesse fut donnée. Ainsi, en prenant en considération toutes les circonstances : la promesse, l’âge, l’époque, etc., vous pouvez constater que ce facteur temps fut une réelle question de foi. Le temps passe. On s'éloigne de plus en plus de toute possibilité d'accomplissement. Abram était âgé de quatre-vingt dix neuf ans lorsque cette ratification de la promesse fut faite.

                    Vous voyez que le facteur temps fut une réelle épreuve. En outre, ce fut un mouvement de Dieu délibéré et précis. Pourquoi le Seigneur, sachant ce qu'Il ferait, n'a-t-Il pas attendu jusqu'a ce qu'Il soit sur le point de l'accomplir, pour venir simplement dire : « Abram, ceci aura lieu ! » et le réaliser ? Mais non ! Il est venu, l'a annoncé et s'en est allé, et les années se sont succédées. Puis Il revint, ratifia Sa promesse, et sur ce, il y eut encore de l'attente. Le Seigneur a des voies étranges. Il agit à notre égard de cette façon. Il recherche à introduire Ses instruments dans l'unité avec Lui-même.

                    Il y a une petite phrase dans le Nouveau Testament qui est connue comme ceci : « quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé ». La signification de cette parole est que d’attendre, comme dans le cas d'Abram, n'était pas une chose plaisante, ce n’est pas une chose que les hommes choisissent. Ceci sous-entend que si le Seigneur pouvait en avoir la liberté, Il accomplirait Son intention immédiatement. La longanimité, l'indulgence, la patience, l'endurance, toutes ces choses de la part de Dieu ne sont pas celles qu'Il choisirait dans la mise à exécution de Ses intentions, vu toute la souffrance, la détresse et la peine qui s'y trouvent. Mais Il a souffert, et Il a souffert longuement, afin que Ses instruments parviennent a l'unité avec Lui ; unité avec Sa pensée.
                    Le but est que cela élève cette chose à un certain niveau. Ce n'est pas que le Seigneur agisse avec vous et avec moi simplement comme un maître d'école, essayant d'obtenir quelque chose de nous. Il se peut que le Seigneur désire que des qualités morales se développent en nous : la patience, la longanimité et ainsi de suite ; il n'y a aucun doute que cela est vrai, mais ce n'est pas simplement cela. Le Seigneur dit : « Je ne vais pas faire ceci jusqu'à ce que tu manifestes des signes de certaines qualités ». Le Seigneur nous élève exactement sur le même niveau que le Sien, nous introduisant dans une réelle unité avec Lui-même, de sorte que nous ayons le même sentiment que le Sien envers les autres, et à l'égard de la situation et du besoin.

                    Je crois que lorsque le Seigneur parvient à obtenir dans Son Église la même pensée que la Sienne, alors Son temps est arrivé. Le Seigneur n'est pas simplement en train d'attendre un temps quelconque. Il y a quelque chose qui est lié à ce temps, et Il cherche à produire dans le cœur de Son instrument ce qui est dans Son propre cœur, de sorte que cet instrument, qu’il soit individuel ou collectif, aspire à la même chose que Lui. L'Eglise doit aspirer aux choses de Dieu, sa pensée doit être en accord avec celle de Dieu et cette aspiration et attente unique ne se trouve pas encore dans l’Église.

                    Il y a bien des voix, des voix différentes et discordantes parmi le peuple de Dieu, des voix qui sont même en contradiction les unes avec les autres. Ceci se traduit par des délais agonisants, par des impossibilités grandissantes de la situation de l’Église. Les vainqueurs aspirent dans la souffrance à tout ce qui est de Dieu par rapport à tout ce qui est autre ; l’Église sera amenée à cette aspiration céleste. Au milieu de la nuit, il y aura un cri ! C’est ici l’unité avec Dieu dans Son temps, dans les temps fixés par Dieu.
                    Cependant, il est vrai que Dieu a Son temps. Il existe une plénitude de temps à l'égard de tout mouvement divin, et nous ne pouvons pas agir en dehors du temps de Dieu. Peut-être avons-nous appris cela. Nous ne pouvons pas précipiter les choses, nous ne pouvons pas hâter Dieu, nous ne pouvons pas produire les choses pour lesquelles le temps n'est pas approprié. Cette connaissance se trouve dans le Seigneur, et Il voudrait nous introduire en esprit dans l’unité avec Lui sur ce point. Il cherche et désire que nous soyons un avec Lui en Son temps, afin que, lorsque Son temps sera vraiment là, Il nous ait à Sa disposition comme ceux par lesquels Il peut agir. Quelle que soit l'intention qui est liée à Son temps, le Seigneur doit avoir un instrument par lequel Il puisse agir en vue de son accomplissement.

                    Et lorsque le temps du Seigneur arrive, combien nous le savons dans nos cœurs ! Je pense que nous tous avons appris quelque chose à ce sujet. Oh, combien nous avons crié, gémi, agonisé, lutté de toutes nos forces et fait tout ce que nous pouvions faire pour obtenir de Dieu qu'Il fasse certaines choses ; mais Son temps n'etait pas venu.
                    Nous avons été éprouvés dans la foi et nous avons fini par parvenir là où nous nous tenons de façon précise et ferme avec Dieu pour cette chose-là et nous ne lâchons pas prise, alors le temps de Dieu arrive, nous savons dans nos cœurs que le temps est venu ; alors de façon merveilleuse, son propos s’accomplit. Tout ce que cela a coûté de prière et d'angoisse nous porterait peut-être à espérer que, lorsque Dieu agit, le monde le sache ; mais cela se produit simplement, et l'on reconnaît à peine par les indications extérieures que la chose s'est produite.
                    Le temps de Dieu est arrivé, et ce fut si facile ; cela s'est passé simplement. Mais nous ne pouvons point dire, il nous est défendu de dire, que le fait de s’attacher au Seigneur, que notre prière, notre prise de position avec Lui, notre effort pour parvenir au but étaient inutiles ; que cela se serait produit au décret de Dieu en Son temps, que nous agonisions ou non. On ne se permet pas de prendre cette position à propos de quoi que ce soit, en ce qui concerne Dieu. Isaac peut avoir été prédéterminé avant la fondation du monde, et cependant la foi d'Abram fut le facteur essentiel de l'introduction d'Isaac. Toute la Parole de Dieu converge vers le fait que Dieu Lui-même requiert la foi coopérante de Son peuple, même pour mener à bien les œuvres qui ont été pré-ordonnées.
                    Maintenant, nous pourrions approfondir ce point-là, en suivant cette ligne à travers toute la Parole, mais nous ne le ferons pas présentement. Retenons simplement que le facteur temps dans la Parole de Dieu est une chose très utile à savoir.
5 – Unité sur la Base Divine
                    Considérons maintenant la foi qui nous amène dans l'unité avec la base divine du dessein éternel de Dieu, à savoir, la résurrection. Nous remarquons combien tout ceci est implicite dans la lettre aux Galates, et est particulièrement mis en avant dans le verset que nous avons devant nous : « Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu – » Vous voyez, la résurrection est implicite, et il en est ainsi dans toute cette lettre aux Galates. C'est la base de Dieu pour réaliser Son intention. En vérité, s’il doit y avoir la patience de la foi, s'il doit y avoir toutes ces autres choses que nous avons mentionnées en tant qu'expressions de la foi, il est tout à fait aussi essentiel et indispensable qu'il y ait la résurrection comme base pour l’œuvre de Dieu.

                    Maintenant, élargissez cela et vous vous apercevrez que Dieu demande cette base-là : tout le dessein de Dieu et toutes Ses intentions, sont réalisés sur la base de la résurrection. Aussi, il y a un vaste champ, mais cela est récapitulé dans le cas du Seigneur Jésus, car toutes les Écritures se trouvent rassemblées en Lui : Il est la somme de toute la Parole de Dieu ; tout se retrouve en Lui, tous les symboles, ombres et figures se trouvent simplement rassemblés en Lui. Tout le dessein de Dieu pour tous les âges se concentre en Lui, et pas le moindre détail de ce dessein ne peut être accompli si ce n'est sur la base de Sa résurrection d'entre les morts.

                    Si le crucifié était resté dans le sépulcre, le dessein de Dieu aurait entièrement échoué. C'est par la résurrection d’entre les morts que tout est réalisé, et c'est ici un principe spirituel gouvernant. Quant au peuple du Seigneur, ceci signifie que le Seigneur doit œuvrer parmi eux afin qu'Il obtienne positivement en eux la résurrection comme base d’action. Bien sûr, là où il n'y a pas de mort il ne peut y avoir de résurrection ; ainsi, la mort doit prendre place avant qu’il n’y ai la résurrection. Nous devrions considérer la mort comme le côté négatif et la résurrection comme le coté positif d’une même chose. La valeur de la mort est appréciée en ce à quoi elle conduit et par rapport à ce qu'elle rend possible, à savoir la résurrection et Dieu se tient toujours du côté positif. Ainsi, le Seigneur recherche toujours en nous la foi en vue de la résurrection.
                    Or, Abram, une fois encore, fut éprouvé à ce sujet par rapport à la foi. Ce fut la puissance de la résurrection, qui, à la fois dans son cas et dans celui de Sara, en tout premier lieu, amena Isaac. Vous vous souvenez que Sara avait ri. Le Seigneur dit à Abram : « Pourquoi Sara a-t-elle ri ? … Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ? » La foi en la résurrection était requise, car, comme Paul nous le dit dans sa lettre aux Romains : « [Abraham] n'eut pas égard à son propre corps déjà comme mort » (Romains 4 :19, traduction littérale). En tout premier lieu, Abraham crut Dieu quant à la résurrection, dans cette première épreuve. D'autre part, quand arriva l'offrande d'Isaac, il crut Dieu tout autant. Il nous est dit qu'il obéit parce qu'il croyait que Dieu pouvait le ressusciter d'entre les morts. Ce fut la foi en la résurrection qui fournit à Dieu ce qui était nécessaire en vue de l'accomplissement de Son intention.
                    Combien nous sommes éprouvés par cette chose même ! Le Seigneur permet parfois que les choses soient très difficiles, à la fois dans nos vies individuelles et corporellement. Il permet ces temps pendant lesquels tout semble comme si la mort avait la victoire. Et il semble que notre foi est sans cesse éprouvée quant à cette question de la résurrection. Si nombreuses que soient nos expériences et les fois où nous sommes sortis vainqueurs dans la résurrection et le triomphe ; il semble cependant que nous serons toujours éprouvés. Chaque nouvel assaut de la mort, chaque nouvelle expérience lorsque les choses semblent aller au plus mal, nous testent jusqu’à nos limites. C’est ici la signification de toutes ces épreuves : nous sommes très éprouvés, et ceci nous interpelle profondément. Nous questionnons le Seigneur et ses méthodes, et nous remettons en cause des choses pour lesquelles nous avions fait les plus grandes déclarations d'assurance.
                    De telles épreuves devraient nous amener à ne plus jamais dire : je ne douterai plus jamais ! C’est par ces choses, les difficultés et les adversités que le Seigneur produit des progrès spirituels dans nos vies. Le Seigneur s'approprie un point d’appui en nous. Son œuvre, en ce qui nous concerne, par l'épreuve de la foi, est de nous amener (quoique notre réponse soit si lente) à la position où nous Lui faisons confiance en tant que Dieu de la résurrection. Où nous pourrons nous libérer de tout ce qui semble être la mort ; avec l'assurance et la confiance que la fin n'est pas la mort mais plutôt la résurrection.
                    Encore une fois, c'est la base que le Seigneur doit posséder, la foi en Lui – le Dieu de la résurrection. Lorsque que dans une situation définie nous en arrivons à une question de vie ou de mort, nous nous s’exclamons alors : Impossible ! C'est sur ce point précis que nous devons faire face à l'épreuve : Est-ce trop difficile ? Est-ce impossible ? Vous remarquez que le mot "impossible" est particulièrement lié à la question de la résurrection. La foi n’est jamais plus éprouvée que face à la résurrection, là où la mort est confronté. Cela signifie que là où nous avons la foi quant à la résurrection, il y a une grande victoire ; c’est dans ce domaine de la résurrection sur la mort que la foi obtient sa plus grande victoire. C'est ici le triomphe final : la foi dans le Dieu de la résurrection.
6 – Unité avec la Passion Divine
                    La foi a introduit Abraham dans l'unité avec la passion divine. C'est étrange, et néanmoins réel, que le Seigneur appelle Son peuple à être un avec Lui dans la passion de Son propre cœur. Je pense qu'il n'y a aucun exemple dans toute la Parole de Dieu, où le langage est plus identique que dans le cas d'Abram appelé à offrir Isaac et Dieu donnant Son Fils. « Prends ton fils, ton uinque, celui que tu aimes… », (Genèse 22:2). « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique… » (Jean 3:16). Le fils de son amour ! Cela amène Abraham très près de Dieu, et Dieu très près d'Abraham. C'est ici que nous avons la plus grande unité entre Abraham et le Seigneur. Nous avons dit que Paul joint les mains à celle d'Abraham sur la même base, et ce grand serviteur de Dieu avait bien des choses à dire qui indiquaient qu'il était sur cette même base de la passion divine :
« Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j'accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l'assemblée. »
« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. »
                    C’est ici l’unité avec le Seigneur dans sa passion.
« Et Jésus leur dit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi je bois, ou être baptisés du baptême dont moi je serai baptisé? Et ils lui dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur dit: Vous boirez bien la coupe que moi je bois, et vous serez baptisés du baptême dont moi je serai baptisé. »
                    Le Seigneur nous appelle à cela en relation avec Son dessein. Le grand dessein éternel de Dieu requiert que ceux qui sont liés avec ce dessein, en tant qu'instruments pour sa réalisation, soient par cela même en contact, mais très légèrement, avec Sa coupe, qu'ils goûtent à la coupe de Sa passion, qu'ils parviennent à l'unité avec Lui dans cette passion de souffrance, de peine, de chagrin qui brise le cœur. L'ennemi, si souvent, touche aux choses les plus saintes, les plus sacrées, de sa main corruptrice, de sorte que, lorsque quelque enfant de Dieu goûte seulement un peu à la communion de Ses souffrances, l'ennemi donne une interprétation erronée à ces souffrances et met sur elles l'aspect de la colère du Seigneur, de Son déplaisir, alors que réellement c'est un partage à l'unité la plus sacrée avec le Seigneur, l'honneur le plus grand.
                    Je suis toujours très hésitant à m’exprimer sur la façon dont Paul parlait, comme par exemple : « S'il faut se glorifier, je me glorifierai dans ce qui est de mon infirmité. ... » Je me glorifie de mes infirmités ? Peut-être éprouvons-nous beaucoup de difficulté à l’admettre, mais il y a sans doute de la place pour admettre que la souffrance offre des possibilités de privilèges, une place d’honneur. Une telle souffrance qui sera significative pour le Seigneur, qui le glorifiera et qui contribuera à l’accomplissement de Son dessein.
                    Il semble évident que Paul comprenait ces choses avec beaucoup de discernement. Il est vrai qu’à travers « la communion de ses souffrances », le Seigneur a acquis beaucoup pour Lui-même, et que Son Corps a bénéficié beaucoup par la participation des chrétiens qui ont acceptés de souffrir avec Lui.
                    Je pense que nous avons souvent dit que ceux qui n'ont pas souffert ont très peu à donner. Certes, nous ne voulons pas attacher beaucoup d'importance à nos souffrances, mais nous signalons le principe spirituel: il faut que Dieu ait ceux qui sont dans l'unité avec Sa passion.
7 – Unité avec la Plénitude Divine
                    Nous pouvons utiliser le mot élargissement au lieu du mot plénitude, les deux ont la même signification ici. Ce que nous avons ici c’est la foi testée et éprouvée dans bien des directions :
« Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera ta semence. », Genèse 15 :5
« Et toutes les nations de la terre se béniront en ta semence. », Genèse 22 :18
                    C'est l'élargissement, c'est la plénitude et la foi qui ont amené Abram à cette position.
                   La foi du vainqueur ne se préoccupe pas des éléments restreignant du temps et de ce monde mais le conduit pleinement dans le vaste domaine du dessein de Dieu connu de toute éternité. L’Église est appelée à ce dessein qui, comme nous l'avons dit, est universel.
                   Ce qui est vrai de l’Église, l’est aussi pour nos vies individuelles. La voie de l'élargissement passe par l’épreuve de la foi quant aux temps de Dieu, quant à la passion de Dieu ; le test de la foi quant à la base de Dieu, quant au moyen de Dieu. Lorsque le Seigneur a éprouvé Son peuple dans le domaine de la foi sur ces points, alors l'élargissement prend place. C’est de cette façon que nous parvenons à la plénitude. C'est sous les pressions diverses que nous sommes élargis, l’accroissement spirituel passe par une une foi éprouvée par chaque agissement divin ; et il n'y a pas d’autre voie.
                    Ainsi s'est accomplie la promesse envers Abram. Vous remarquez ce que dit Paul dans Galates : « afin que la bénédiction d'Abraham parvînt aux nations dans le Christ Jésus ». Quelle était cette promesse? C'était le don de l'Esprit. Maintenant nous pouvons résumer tout cela en une déclaration familière du Seigneur dans Luc 12:49-50 : « Je suis venu jeté le feu sur la terre; et que veux-je, si déjà il est allumé? Mais j'ai à être baptisé d'un baptême; et combien suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli! ». Il était à l’étroit, et Il soupirait dans cette étroitesse alors qu’Il aspirait à l’élargissement, à l'affranchissement. Comment va-t-Il venir ? « Mais j'ai à être baptisé d'un baptême ». Quel baptême ? La Passion, la Croix. Quel sera le résultat ? La propagation du feu sur la terre ; c'est à dire l'Esprit. La Pentecôte fut le résultat de la Passion. Ce fut l'élargissement provenant de la mise à l'étroit, et ce fut par le moyen de la Croix. Nous devons parvenir de cette façon à l'unité avec Dieu dans Sa plénitude. Souvenons-nous que la plénitude est Son but pour nous. Autant l'intention de Dieu est d'élargir, autant Sa façon d'opérer est d’éprouver la foi. Oh combien de fois nous ne voyons que l’épreuve, nous avons l’impression que Dieu n'a rien d'autre pour nous. Mais en fait, son but est élargissement spirituel, et cet élargissement, cet accroissement se produit par la Croix. Il recherche à nous introduire dans ce qui répond pleinement a Son but ultime par le moyen de l'épreuve de la foi et ce, jusqu’à ce que Son Fils remplisse toutes choses. Nous sommes appelés a cette plénitude, c’est notre vocation.
                    Que le Seigneur utilise ces paroles pour nous encourager en chemin, nous fortifier et garder toujours devant nous le fait que la foi est la victoire.

à suivre....

mardi 18 juillet 2017

(1) La Foi du Vainqueur par T. Austin-Sparks Chapitre 1 - La Foi en Christ en Relation avec l’Intention Divine

« – Afin que je vive à Dieu… Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. », Galates 2 :19-20
                    Il est très important que nous reconnaissions l'aspect objectif de la foi de l'apôtre ; cette foi qui doit être la même en nous. Le Seigneur Jésus est l'objet de la foi présentée ici, ceci rend la foi objective. Si nous saisissions cette vérité avec conviction et certitude, elle nous donnera l’assurance et elle délivrerait beaucoup de frères et sœurs parmi le peuple de Dieu de ces dangers qui nous assaillent si souvent.
                    Maintenant, remarquons ce que dit l’apôtre : « Je suis crucifié avec Christ. » Il ne dit pas : « Je suis en train d'être crucifié avec Christ » ou encore, « Je vais être crucifié avec Christ » ou bien, « J'ai commencé à d'être crucifié avec Christ et je continuerai d'être crucifié avec Christ jusqu'à la fin ». Non, ce n'est pas ce qui est dit, mais : « Je suis crucifié avec Christ. » Ce qu'il veut dire, c’est que la chose a été accomplie dans sa totalité lorsque Christ fut crucifié : non pas qu'une partie de moi-même fut crucifiée et qu'une autre partie ne l’a pas été, l’homme tout entier fut crucifié avec Lui. L’apôtre dit en effet avoir accepté cette vérité positivement, il l’a acceptée comme une chose accomplie et actuelle. Cette réalité est « Je suis crucifié dans le Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi. » Cela a été accompli : c'est ici que la vie de la foi commence.*
La Foi en Christ Demeurant en Nous
                    Notre préoccupation n'est donc pas de chercher chaque jour a être crucifié, de nous analyser et de nous inspecter dans tout ce que nous sommes par nature en vue de le crucifier ; tout ceci demeure entièrement l’œuvre du Seigneur, tandis que nous demeurons en Lui par la foi. Ce n'est pas notre travail, c'est le sien. Je suis crucifié, je suis en vie et cependant ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi. Ainsi, ma position est celle de la foi en Christ, qui, en Lui-même, m'a amené à la croix. Jésus est celui qui s'est livré Lui-même pour moi et en qui je suis crucifié. Il nous faut avoir la foi en Lui, croyant qu'il accomplira tout en ce qui nous concerne. Nous Lui faisons confiance de façon objective, comme celui qui, étant en nous, lié à nous ; est, cependant, à part de nous en Lui-même. Notre foi en Lui pour qu’Il mène tout à bien est liée a cette croix. Ceci ne doit pas être l’objet de notre souci, attention, inquiétude, anxiété, de nos efforts ; il s’agit de placer notre foi dans le Fils de Dieu.
                     Afin de nous assurer que c'est bien ici le sens de ce passage et qu’il expose en fait cette vérité, nous devons simplement prendre en compte le contexte : « ... par la loi, je suis mort à la loi... Je suis crucifié avec Christ ». Le rapport est avec la loi. Quels étaient l'intention et l'objet de la loi ? La loi est bonne, elle est parfaite et elle a pour dessein de nous rendre semblables à Dieu, de produire la piété ou de reproduire l’image de Dieu ou les traits de la piété en nous. La loi est l'expression de la pensée de Dieu ; elle exprime la pensée et l'attitude de Dieu à l'égard de la vie, non seulement à l'encontre de bien des choses, mais aussi en faveur de bien des choses. Ainsi, la loi avait pour dessein de rendre les hommes saints, de les rendre parfaits, et l'apôtre s'appliqua à la loi en vue d'être saint et conforme à la pensée de Dieu. Mais il découvrit que la loi ne pouvait pas réaliser ce dessein en raison de ce qu'il était en lui-même. Paul démontre ce fait clairement dans sa lettre aux Romains, où il montre que l'échec de la loi était dû à « l’infirmité de la chair ». Néanmoins, c'était là l'objectif de la loi. Ainsi, la loi a échoué a cause de la faiblesse de l’homme, cependant, il y a un puissant Fils de Dieu. Je suis crucifié quant à la loi, en vue de vivre par la puissance du Fils de Dieu. La loi est échangée contre le Fils de Dieu. Le Fils de Dieu prend la place de la loi. La loi ne peut pas me transformer a l'image de Dieu, mais la puissance du Fils de Dieu peut le faire ; et cela parce qu'Il vit en moi. La loi n'a trouvé en moi aucun élément de force, de capacité, d'aptitude, à satisfaire Dieu. C'est là où la loi a échoué, car il n'y avait rien en moi qui puisse satisfaire Dieu. Mais maintenant, Christ vit en moi, et si je vis, « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ». J'atteins donc le but de Dieu, non pas en m'efforçant de garder la loi, ce qui aboutit toujours à l’échec, mais en me confiant dans le Fils de Dieu. Ainsi, je parviens là où la loi avait pour but de m'amener, sans pouvoir y parvenir moi-même, parce qu'il n'y avait en moi aucune force, ni rien de bon. Mais à présent, je parviens à ce but parce que Christ est en moi et peut m'y amener. Désormais, tout ce que je dois faire, est de placer en Lui une foi implicite sans m’occuper de « ma crucifixion ». « Je suis crucifié en Christ », c’est un fait accompli en Christ, et je Lui laisse la charge de rendre cette œuvre effective en moi. Oh, le danger constant, les multiples écueils dus à cette conscience de soi qui est le résultat d'une mauvaise appréhension de la croix : celle qui consiste à être occupé de ce que nous sommes ou de ce que nous ne sommes pas, au lieu de nous reposer dans la vérité de la Parole de Dieu. Christ est le sujet intérieur, et je suis occupé de Lui : « La foi au Fils de Dieu ». Ainsi, nous sommes occupés, non avec nos imperfections, mais avec Sa perfection, non avec quelque faiblesse se trouvant en nous, mais avec Sa force, non avec nos incapacités, mais avec Sa puissance, non avec moi-même de quelque manière que ce soit, mais avec Lui. L'homme de foi est occupé du Fils de Dieu, celui « qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi ».
                   Ainsi, il nous faut jamais être occupé de l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons à un moment ou un autre. Il est possible de regarder à nous-mêmes quand nous nous sentons bien et de dire : « Nous sommes meilleurs aujourd'hui ». Ce peut être un terrain qui permette à l'ennemi de nous surprendre et de nous porter un coup, tout aussi fatalement que si nous sommes préoccupés par nos faiblesses. Ni ce qui nous semble bon, ni ce qui est mauvais ou médiocre, aucune expérience, aucun des traits de nous-mêmes et de nôtre propre condition ne doivent nous accaparer à quelque moment que ce soit. Nous devons toujours fixer « les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. »
                   Christ vit ! C'est ici où nous commençons. Ensuite, Christ vit en moi ! Enfin, c’est : Je vis par la foi en Lui. Il vit en moi et je vis en Lui – par la foi. Paul, comme vous le remarquez, rabaisse toute la force du mot « Je » (ou le « Moi »). « Ce que je vis maintenant » ; puis il complète sa pensée et dit : « Ce n'est plus moi ». C'est comme s'il craignait ce « Je ». Je vis, oui, je vis ; cependant, « je ne vis plus moi... c'est Christ... » Il détourne immédiatement toute la force de ce « Je » et met l’accent tout entier sur « Christ ». C'est la vie de la foi. Souvenons-nous que ce n'est pas la foi en tant que chose abstraite qui est de quelque valeur. En vérité, nous pourrions aller jusqu'à dire que ce n'est pas du tout la foi, en ce qu'elle est. Ce qui rend la foi vertueuse et efficace c'est son objet. Non pas la foi en elle-même, mais l’objet de la foi, c'est ici le facteur principal. Paul ne se limite pas à dire : « Je vis par la foi. » Pour lui, cette vérité très claire, très significative, c’est : « la foi au Fils de Dieu ». Le Fils de Dieu ! Le titre absolu : Dieu manifesté comme Fils, c'est à dire Dieu manifesté. Il était absolument impossible à Dieu en Lui-même, en ce qu'Il est dans Son essence, d'habiter en nous, d'être associé a nous. Cela était irréalisable à jamais. Il devait venir d'une façon qui rende possible Son union avec nous, et c'est ce que le Fils a permit.
                       Dans la lettre aux Galates nous avons trois personnes éminentes. L'une, bien sur, plus grande que toutes les autres et les éclipsant toutes, est le Fils de Dieu, Jésus Christ. Il se tient comme la grande figure centrale, ayant la prééminence. Mais ensuite, l’image que nous avons dans cette épître est celle de deux autres grandes figures, Abraham et Paul. De façon imagée, nous voyons le Seigneur Jésus, penché sur eux, ayant une main posée sur chacun d'eux. Il y a union entre eux. Paul se tient joignant les mains à celles d'Abraham. Dans cette lettre, Paul a en effet ses mains jointes à celles d'Abraham. Comme nous le verrons, l’apôtre se tient, tout comme Abraham, sur la même base de la foi ; la foi est l’élément essentiel de l'épître. Ce vingtième verset du chapitre deux, est celui qui gouverne tout. Il fédère et résume tout dans cette lettre aux Galates. Tout ce qui se trouve dans cette épître est rassemblé dans ce verset. Alors que nous considérons cette lettre, nous noterons certains de ces aspects.
La Septuple Base de la Foi
                    Il y a sept choses dans lesquelles la foi avait introduit Abraham. Et Paul, se saisissant symboliquement de la main d'Abraham, par delà les années, et sur la même base de foi, rend parfaitement clair que la foi l'a introduit dans ces mêmes choses ; il se trouve là avec Abraham. Ce qui en résulte est que l'Eglise est appelée à cette septuple base de la foi, parce que l'Eglise, dans sa plénitude particulière, nous est présentée par Paul ; c’est lui qui a reçu et transmis la révélation. Considérons donc ces sept choses, en examinant brièvement chacune d'elles.
1)Unité avec l’Intention Divine

                  Premièrement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec l'intention divine. Il y avait une intention souveraine dans le cœur et la pensée de Dieu quand Il apparut à Abram à Ur en Chaldée ; tous les agissements de Dieu envers Abraham avaient en vue cette intention. Quelle était-elle ? L'intention divine était une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu.
                    Considérons un ou deux passages, tout d’abord Galates, chapitre 3, versets 7, 16, 26-29. Vous voyez l’intention : une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu. L'obéissance de la foi d'Abraham l'a introduit dans une unité d’action et d’œuvre avec cette grande intention de Dieu. L’Eternel vint à Abraham avec une intention et Il fit une alliance avec lui, mais nous savons très bien que cela réclamait de la foi ; une foi véritable. Ceci exigea une décision importante de la part d'Abraham, afin que l’intention de Dieu devienne une réalité par lui. Dieu peut avoir une grande intention : Il a une grande intention concernant l'Eglise et dans un sens analogue, Il peut avoir une intention concernant chacun de nous : ce peut être un ministère qui nous est accordé de la part de Dieu en relation avec Son dessein, et cela devient le sens de nos vies. Mais malgré toute l'intention qui se trouve dans le cœur de Dieu, celle-ci est irréalisable tant que la foi fait défaut en nous. Elle est maintenue en suspens jusqu'a ce que la foi soit exercée de notre part. L'accomplissement de toute l’intention divine nécessite la foi et ne peut être réalisé que sur cette base. La foi introduisit Abraham dans une unité avec cette grande intention de Dieu. De même, la foi est exigée pour nous amener dans une unité active, à la fois avec le dessein de Dieu tout entier et avec les phases spécifiques de ce dessein qui, dans la pensée de Dieu, nous a été dévolue. « Sans la foi il est impossible de lui plaire », la satisfaction de Dieu se trouve dans la réalisation de Son intention.
2) Unité avec les Méthodes Divines
                     Deuxièmement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec les méthodes que Dieu avait l’intention d'employer tout au long de l'accomplissement de Son intention. Quelles étaient et quelles sont les méthodes de Dieu ? C'est, d’un coté, la séparation d'avec la terre et de tout ce qui est naturel, et, d’un autre coté, l'union avec le ciel (Galates 4:25-26 ; 6:14-15). Il y a le monde, la terre et ce qui est naturel. Tout cela est rendu effectif par la croix : séparation d'avec ce qui est d'en bas et union avec le ciel. Nous connaissons suffisamment la vie d'Abraham pour savoir a quel point Dieu a scrupuleusement suivi cette méthode avec lui : « Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. » Mais il s'agissait seulement du début de son exode. Ce principe fut appliqué entièrement jusqu'a la fin : sortir, se dissocier, se détacher de plus en plus ; se séparer de ce qui était terrestre, de ce qui était de ce monde, de ce qui était de lui-même, de sa propre pensée, de son propre jugement, de son « Moi ». Et puis, une union avec les cieux, une union grandissante avec le céleste ; allant en s'accroissant. C'est ici la méthode de Dieu pour réaliser Son intention. Or, s'il est une chose, plus qu'aucune autre, qui caractérise vraiment l'Eglise, en tant que Corps de Christ, c'est celle-ci : d'une part, elle est hors du monde, des choses terrestres et du naturel, et d’autre part, elle est en union avec les cieux ; elle est céleste. La foi a introduit Abraham en unité avec la méthode de Dieu, et il est parfaitement évident qu'à moins qu'il n'y ait la foi, nous ne parviendrons pas à cette unité. Cela nécessite beaucoup de foi, la foi de vivre avec nos pieds spirituellement séparés de la terre. Car si la foi est absente, ou si sa mesure est insuffisante comme cela arriva à Abram, nous descendrons en Egypte, nous nous tournerons vers Agar. Nous rechercherons ce qui est tangible, la voie des sens, dans nos tentatives de réaliser les desseins divins ; nous ferons le choix des ressources terrestres. Tel est donc le chemin de la foi, le chemin du dessein éternel. Dans la lettre aux Ephésiens sont étroitement associés le dessein éternel et la position céleste de l'Eglise, ces deux choses sont inséparables. Paul s’accorde avec d'Abraham sur cette base de la foi, et tous les deux sont liés au Christ céleste ; hors de ce monde et dans les cieux.
                  Ceci est suffisant pour illustrer ce qui concerne ce point. Nous voyons Galates 2:20 dans tout ceci : « Je suis crucifié avec Christ », j’ai été placé hors de moi-même et hors du monde. « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi », tout ce que je vis ici dans la chair, je le vis par la foi au Fils de Dieu. Ma vie est au ciel ; elle est hors de tout ce qui est d’ici-bas.
3) Unité avec les Moyens Divins
                    Troisièmement, la foi a introduit Abraham dans l'unité avec les moyens divins. Par quels moyens Dieu atteint-Il Son but dans Son peuple ? Quel est le moyen de Dieu pour mener à bonne fin Son intention ? C'est par l'Esprit œuvrant à notre transformation par la croix (Galates 4:6-7,19 ; 3:14). Il y a, dans cette lettre, bien d’autres choses concernant l’Esprit Saint, mais la place centrale qui lui est donnée dans cette épître, est celle de l'Esprit nous amenant à la position de fils. L'Esprit de Dieu est présenté ici de façon prééminente comme l'Esprit nous conduisant à la condition de fils, et il n'y a aucun espoir d'atteindre le but de Dieu, ni même de faire le premier pas dans cette direction, sans laisser l'Esprit œuvrer en nous afin de nous amener à la condition de fils. En premier lieu, il doit y avoir le cri du petit enfant : « Père ! » Il doit y avoir cette relation produite par l'Esprit. Puis l'Esprit, dans son œuvre de sanctification, une fois qu'Il est en nous, doit pleinement se mettre à former Christ en nous. Ainsi, dans cette lettre, l’apôtre dit : « Mes enfants, pour l'enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu'à ce que Christ ait été formé en vous . » En vérité, nous pourrions dire que cela est la cause immédiate de cette lettre. C'est en cela que ces Galates étaient en train d'abandonner cette vie dans l'Esprit en tant que fils ; cette vie qui devait les amener à la plénitude du dessein de Dieu. L'apôtre est en souci et en travail sur ce point. Il n'est pas question de ma lutte en vue du but de Dieu, mais de l'Esprit de Dieu qui, en moi, pourvoit l'énergie en vue de l’accomplissement du but de Dieu. Oh, que nous ayons cette foi. Si nous avions vraiment la foi quant à ce point particulier, nous aurions alors le secret d'un profond repos.
                    Parfois, nous avons spirituellement nos jours difficiles ; des temps de carence dans la vie de prière, quand il semble impossible de prier ; des temps de disettes spirituelles à bien d'autres égards. Peu importe nos efforts, nous n'y pouvons rien. Que pouvons-nous faire dans de tels moments ? Eh bien, si mon expérience vous est de quelque valeur, étant donné que je crois avoir découvert simplement un peu du secret des choses, je suis parvenu a cette position : grâce à l'Esprit, Christ est en moi, et tout se trouve en Lui, non pas en moi. Ce n'est pas ce que je peux faire, ni ce que je ne peux pas, ni comment je suis aujourd'hui ; mais tout se trouve en Lui. Aujourd’hui, peut-être ne suis-je pas conscient de Sa présence en moi, mais au contraire très ignorant de Sa présence en moi et, à contrario, je suis très conscient d'autres choses qui ne sont pas Christ. C'est parfois là notre état, mais Il est fidèle, il est véritable ; Il m'a accordé certaines garanties, s'engageant à ne point me délaisser ni m'abandonner. Il a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin, nous assurant que Celui qui a commencé cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Christ. Il a commencé cette chose, ce n'est pas moi et Il l’accomplira. Avant même que je nous soyons nés, Il s’était résolu à mener à bien Son œuvre parfaite en quiconque se confierait en Lui. Cela fut entièrement décidé avant même que nous voyons la lumière du jour : de sorte que nous n'avons pas commencé cette chose, elle n'a pas débuté avec nous. Notre part, c'est de nous confier en Lui, oui, de nous confier en Lui et si nous ne parvenons pas à prier, nous pouvons Lui dire : « Seigneur, je ne parviens pas à prier en cet instant, je dois me confier en Toi pour faire toute la prière. » Aucun de ceux qui ont vraiment leur cœur attaché au Seigneur ne s'emparera d'une déclaration de ce genre comme un prétexte pour ne pas prier.*
                   Je n'essaie pas de vous donner quelque excuse pour renoncer à la prière. Je dis qu'il y a des temps de « disette spirituelle », et il me parait possible que le Seigneur nous permette de connaître de tels moments afin que nous ne nous appuyons pas à nouveau sur des œuvres. Il nous retire justement de cette base-là et nous attire à Lui-même, où il ne nous reste aucune autre alternative que de nous confier en Lui. Vous n'abandonnez pas votre vie de prière en adoptant cette ligne de conduite, en un temps comme celui-là. Si vous pouviez prier, vous le feriez, mais maintenant en un temps de réelle incapacité, vous vous confiez simplement au Seigneur à ce sujet. Je constate que je connais ces temps difficiles, mais comme je me confie dans le Seigneur d'une manière précise et lui dis : « Seigneur, c'est ta responsabilité ; je sais que ceci ne durera pas ; cette vie de prière reviendra, et en attendant je me confie en Toi. » Cette vie de prière revient en effet et dans une plus grande plénitude, avec une plus grande bénédiction. Bien-aimés, j'ai éprouvé cela maintes et maintes fois. Cela revient. Ce n'est pas purement et simplement que vous devenez meilleur et repartez. Vous savez très bien que vous pouvez être parfaitement en forme et cependant être incapable de prier. Personne ne peut fabriquer la prière. Etre capable de prier n'est pas une question de santé ou de force. Vous pouvez être un homme ou une femme naturellement fort, mais ce ne sont pas là les conditions qui nous rendront capables de parvenir au ciel dans la prière. La prière nécessite d'être sous des cieux ouverts ; la prière est une communion avec le Seigneur. Cela est Son œuvre, non pas la nôtre. C'est le produit de Sa vie en nous. Confiez-vous en Lui. « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » ; Il a toutes choses en ses mains. Tandis que mon attitude est celle de la foi en Lui, Il veillera à ce qu'il y ait une vie de prière et une vie dans la Parole. Une foi positive en Lui est le secret de toutes choses dans la vie chrétienne quant à la volonté de Dieu.
                    La foi nous amène en unité avec l'intention divine, avec les méthodes divines, avec les moyens divins. Le but est un peuple en union avec le Fils de Dieu. La méthode est, d’une part, la séparation d'avec la terre et d’avec tout ce qui est naturel, et, d’autre part l'union avec les cieux. Le moyen est l'Esprit effectuant la transformation par la Croix. Tout cela se trouve dans Galates 2:20 :

« Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » Et notre confiance est que Christ nous soutiendra jusqu'au bout !
à suivre.......

vendredi 14 juillet 2017

(12) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Douze - DANS L'Épître AUX COLOSSIENS par T. Austin-Sparks


Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Douze - DANS L'Épître AUX COLOSSIENS

                     Dans « Philippiens » le point culminant et le parachèvement de tout se résume en une phrase : « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Là est le point auquel commence l'épître aux Colossiens. Dans Philippiens la suprématie de Christ est déclarée en deux phrases : « égal à Dieu » (2:6) et « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Dans Colossiens, Celui qui était égal à Dieu est présenté comme étant le Créateur de toutes choses et Celui en qui subsistent toutes choses; Lui étant le centre suprême. Mais ici nous sommes amenés à l'étendue la plus grande de Son ouvre victorieuse ainsi qu'à la sphère la plus grande de ce « Nom ». Nous n'allons pas nous engager à  parler ni à expliquer l'erreur gnostique qui fut l'occasion de cette lettre de la part de l'apôtre. La conclusion à laquelle nous arriverons, fera tout ce qu'il y a de nécessaire à cet égard.

                     Ayant déclaré que Jésus Christ était le créateur, qu'Il maintient toutes choses, que toutes choses subsistent en Lui, l'apôtre fait une déclaration étincelante et dévastatrice : « ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d'elles en la [croix]. » (2:15). Combien cela est énorme ! Cela lie la croix à cette immense révolte contre Dieu et Celui « qu'il a établi héritier de toutes choses » et qui se passa dans l'éternité passée, avant la création : l'occasion de l'expulsion de Satan et des anges qui « qui ont abandonné leur propre demeure » (Jude 6). Une rébellion qui a bâtit un vaste royaume du monde et un système qui étaient déterminés à exclure ou à éviter que Christ n'obtienne Son héritage. Les différents échelons des forces spirituelles sont opposées à Dieu et à Ses droits. Un conflit cosmique pour le contrôle de ce monde et de ses occupants, et tout l'univers, a fait rage à travers les âges. Ce conflit, de l'extérieur, a fait son premier impact historique sur le premier couple, et il apparaît que cette bataille a tourné à l'avantage de Satan. A partir de ce point, une armée innombrable de forces hostiles s'attachèrent à préserver cet avantage. Les deux armes spirituelles principales de Satan et de ses hordes sont le péché et la mort. La réponse divine à ces deux choses sont, respectivement, la justice et la vie. La Bible tout entière se repose sur ces deux quatre choses. Ainsi, il s'agit d'une rédemption bien plus qu'historique (i.e. terrestre) qui est essentielle, elle doit être cosmique, universelle, super-ordinaire.
   
                    « Colossiens » se tient dans ce contexte, et son point de mire est la suprématie de Christ et l'étendue de Sa croix. La croix y est vue comme opérant une crevasse destructrice entre les deux souverains cosmiques et mondiaux, et entre, d'un coté, les deux forces du péché et de la mort, et de l'autre, celles de la justice et la vie.
   
                    Mais quelle autre description cette épître nous donne t-elle du Christ crucifié ! « L'Homme du Calvaire », brisé, battu, transpercé, en sang, méprisé et rejeté, n'est pas uniquement Jésus de Nazareth mourant entre les mains d'hommes méchants ; Il engage, pour un résultat éternel, la bataille des éternités avec les forces cosmiques de l'univers et règle pour toujours la question du péché et de la justice, de la mort et de la vie, et pose le fondement de la destinée humaine !
   
                    Il y a deux façons de voir ce drame de Golgotha. La première, est celle d'une tragédie humaine avec toutes ses horreurs et ses pathétismes , donnant une place au triomphe satanique et à la puissance maléfique de la nature pécheresse de l'homme. Cette interprétation décrirait la défaite de Dieu, la disparition de la justice et la victoire de la mort. Une telle interprétation accréditerai tous les organisateurs et les exécutants de la destruction de Christ et ferait de la crucifixion une justification des chefs juifs, qui en étaient les principaux ordonnateurs et acteurs. Mais il y a une autre interprétation et puissance qui sont plus puissantes. La Bible parle d'une Sagesse, une sagesse profonde qui est cachée en Dieu depuis toute éternité, cachée des hommes, des mauvais esprit et de Satan lui-même. Ceci veut dire qu'aussi bien les hommes méchants que les forces cosmiques sont dans l'obscurité et dans la cécité, ils sont trompés, si bien qu'ils ne savent pas véritablement ce qu'ils font dans leur haine, leur méchanceté et leur malveillance. Le résultat en est que, inconsciemment et aveuglément, ils ne font qu'exécuter ce que Dieu a pré-ordonné, et accomplissent le dessein même qu'ils avaient l'intention de détruire. C'est exactement ce qui s'est passé à Golgotha. Une grande ouvre de rédemption cosmique y fut accomplie de par les moyens mêmes employés par Satan afin de l'empêchée totalement. Et ainsi Paul parle de «Christ crucifié, la sagesse et la puissance de Dieu» (1Corinthiens 1:23-24).
   
                    La Bible considère la race humaine et le monde entier comme étant sous l'emprise et l'autorité de ce grand système spirituel conduit par Satan. L'homme est totalement incapable de se libérer lui-même, il n'a ni la sagesse ni la puissance de le faire. Un Homme doit venir à son secours et, parce que c'est le péché et la mort qui sont les puissances asservissantes et la base de l'emprise de l'Adversaire, le Libérateur et l'Émancipateur doit attiré et les ennemis et leurs puissances à Lui-même, (tout comme Samson et les Philistins) : « afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable » (Hébreux 2 :14).
   
                     C'est ce que le Dernier Adam a fait lorsqu'Il vint nous secourir. La vocation initiale de l'apôtre Paul se reposait sur ces paroles : « je t'envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Actes 26 :17-18). Tout y est résumé. Alors que la rédemption a beaucoup d'aspects, qui sont décrits par plusieurs mots et expressions dans l'Évangile, ici nous avons toute l'étendue et l'application la plus large de cette rédemption cosmique.
   
                    Nous avons décrit, de façon bien plus brève que cela nécessite, l’étendue de l’Évangile de notre salut, mais sans doute en nous avons dit suffisamment, pour démontrer combien est grand le salut par rapport à ce qui est souvent présenté dans les milieux évangéliques. Nous pourrions penser parfois, que Satan doit être très satisfait de la façon superficielle et désinvolte dont est présenté ce qui est supposé être si dévastateur pour lui ! Nous sommes appelés à une très grande vocation céleste dans les âges à venir, et « parvenir » ne peut être accompli qu’à travers un énorme développement dans l’histoire de cet univers. Relisons l’épître aux Colossiens à cette lumière. Il est très significatif que – selon l’agencement de l’Esprit Saint – cette lettre soit la dernière exposition doctrinale venant de la plume de l’apôtre Paul, précédant les épîtres traitant de l’avènement du Seigneur ; la consommation de toutes choses, alors que l’ordre chronologique en aurait décidé autrement.


T.A.S.


mardi 11 juillet 2017

(11) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Onze - Dans l’Épître aux Philippiens par T. Austin-Sparks

Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Onze - Dans l’Épître aux Philippiens

« Car ce commandement que je te commande aujourd'hui, n'est pas trop merveilleux pour toi, et il n'est pas éloigné. Il n'est pas dans les cieux, pour que tu dises: Qui montera pour nous dans les cieux, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions? Et il n'est pas au delà de la mer, pour que tu dises: Qui passera pour nous au delà de la mer, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions? Car la parole est très-près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la pratiquer. Regarde, j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et le bonheur, et la mort et le malheur, en ce que je te commande aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, de garder ses commandements et ses statuts et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu entres pour le posséder. Mais si ton cœur se détourne, et que tu n'écoutes pas, et que tu te laisses séduire, et que tu te prosternes devant d'autres dieux et que tu les serves: je vous déclare aujourd'hui que vous périrez certainement, et que vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où en passant le Jourdain, vous entrez afin de la posséder. J'appelle aujourd'hui à témoin contre vous les cieux et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta semence, en aimant l'Éternel, ton Dieu, en écoutant sa voix, et en t'attachant à lui; car c'est ta vie et la longueur de tes jours, afin que tu habites sur la terre que l'Éternel a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac, et à Jacob, de leur donner. » (Deutéronome 30 :11-20)

« Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable; et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. »' Hébreux 2 :14-15)

« Et j'ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du Hadès. » (Apocalypse 1 :18)

« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. » (Philippiens 3 :10)

                    Ce que nous avons en vue ici, c’est la relation de la croix par rapport à la manifestation de la vie. Il est très important que nous soyons bien au clair quand à cette relation. Une chose est évidente, cette vie appelée la vie éternelle, ne peut être obtenue que comme l’issue de la croix de Jésus Christ. C’est sur la base de Sa mort et par Sa résurrection, que cette vie éternelle est donnée à ceux qui croient. Nous parlons parfois de cette vérité comme étant la foi dans l’œuvre de propitiation du Seigneur Jésus. Dans l’appropriation de cette vie il n’y a peut être aucun sens de bataille ou de conflit ; il n’y a aucune connaissance de ce plus grand domaine où la bataille pour la vie fait rage. C’est parce que, en ce qui concerne le don de la vie éternelle, le Seigneur Jésus Lui-même a combattu à la croix, et nous recevons ce don en acceptant par la foi ce qu’Il a accompli de façon à ce que nous ayons la vie.
 
                    Ceci est un aspect de la croix et de la vie qui en découle. Autrement dit, par une compréhension objective de la croix, nous recevons la vie éternelle. Tout ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous à la croix afin que nous passions de la mort à la vie, saisi et approprié par la foi, abouti à ce que nous ayons la vie.
   
                    Mais il y a un autre aspect. La croix du Seigneur Jésus a généré le fait que nous ayons la vie en abondance. Ses propres paroles sont : « Je suis venu afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. » (Jean 10 :10). Je pense que la première partie de cette déclaration correspond à la simple appropriation par la foi de l’œuvre objective de la croix, ce qu’Il a accompli pour nous, mais que la deuxième partie du verset nous mène plus loin. La vie plus abondante demande que ce qu’Il a fait pour nous devienne réalité en nous. Considérons ceci sous cet angle : dans Sa croix Il s’occupa de nos péchés, et sur la base de ce qu’Il a accompli à cet égard, et de notre foi en cette œuvre propitiatoire pour nos péchés, nous recevons le don de la vie éternelle. Il s’occupa aussi de nous-mêmes, mais ceci doit être réalisé en nous progressivement, et c’est selon que nous sommes traités intérieurement par la puissance de la croix que la voie s’ouvre pour que cette vie s’exprime dans une plénitude s’accroissant. Le fait est que c’est le moi qui barre la route à la vie dans sa pleine expression. C’est la vie naturelle qui obstrue le développement de la vie divine. Ainsi, ce qui a été fait pour nous doit être fait en nous, et alors que cela se réalise en nous, cette vie devient plus qu’un simple dépôt, plus qu’une simple bien que glorieuse possession ; elle devient un plaisir grandissant et s’accroissant, une expression en plénitude.

Un État de Désordre dans la Création
   
                    Recherchons à établir la position. Premièrement, il y a dans la création un état de désordre avec lequel Dieu n’est pas uni, nous pouvons tous voir cela. Il n’y a rien de vraiment profond à ce sujet, sauf lorsque ce fait nous interpelle et que nous réalisons qu’il y a un état de désordre dans la création dans laquelle nous avons une part, et que Dieu n’est pas un avec cet état, c’est à dire avec la création dans l’état où elle se trouve. La création n’est pas selon Sa pensée, elle a cessé d’exprimer Sa pensée, elle est contraire à Son intention ; et ainsi Il n’y est pas en relation.

La Mort et Satan Sont Positivement Associés à cet État
   
                    Deuxièmement, il y a une association positive de la mort et de Satan avec cet état. Ce n’est pas uniquement une masse passive, dans la confusion, le chaos, le désordre ; il y a, au sein de la création en désordre, des éléments actifs. Nous pourrions dire qu’il s’agit d’une masse en effervescence. Il y existe des forces actives, et ces forces ne sont pas les forces de la vie mais de la mort. La mort travaille, et Satan est associé à cet état de chose.

Un Besoin se Manifeste
   
                    En troisième lieu, nous voyons qu’un besoin se manifeste, un besoin sous plusieurs aspects. Tout d’abord, il doit y avoir une mise à l’écart judiciaire de cette création. Ce que nous voulons dire par une mise à l’écart judiciaire, c’est qu’un jugement doit être prononcé sur cette création, et de par ce jugement, elle doit être écartée de la vue de Dieu. Elle doit être amenée à la position où elle est entièrement sous le bannissement divin. Là où pas une seule partie de cette création ne peut obtenir l’acceptation de Dieu ; c’est à dire qu’elle doit être traitée et mise à l‘écart judiciairement. Cette étape préliminaire devient nécessaire si Dieu doit œuvrer envers un nouvel ordre. Et cet ainsi que Dieu a agi avec la création dans la croix de Christ.
   
                    Ensuite, une véritable et potentielle destruction de cette puissance de la mort et de Satan doit prendre place. choisissons nos mots – une véritable et potentielle destruction de cette puissance de la mort et de Satan. Eh bien Dieu a réalisé ceci dans la Personne du Seigneur Jésus. Il a détruit la mort et celui qui avait la puissance de la mort, c’est à dire le Diable. En Christ c’est en fait accompli. Christ, à la droite de Dieu, représente et déclare que ceci à été consommé. La mort a été engloutie victorieusement. Satan aussi a été détruit. Ce mot « anéantît » que l’on trouve dans certaines versions, ne veut pas dire ce qu’en pensent certaines personnes. Parfois en parlant de destruction, nous pensons à aller jusqu’au bout, à oblitéré, à anéantir de toute existence. Le mot employé ici ne veut pas dire cela, amener à néant veut dire, dans l’intention de Dieu, rendre totalement inopérant. N’oublions pas cela, en ce qui concerne le Seigneur Jésus à la droite de Dieu, Satan est inopérant. Il ne peut Le toucher personnellement, et il le sait. Le seul moyen par lequel il peut L’atteindre c’est à travers Ses membres. Satan n’a plus aucun moyen de toucher Christ directement avec la mort, ni avec aucune autre arme. A travers la mort, Il a détruit celui qui avait la puissance de la mort. Cela est accompli objectivement en Christ.
   
                    Nous avons utilisé un autre mot : potentiellement. Cette destruction potentielle de la mort et de Satan a été accomplie pour les saints. C’est une chose qui est acquise et, bien que pas encore totalement vécue en expérience, elle peut être saisie par la foi et connue d’une façon progressive. Il ne peut être dit que vous et moi, à l’heure actuelle et dans l’entièreté de notre être, nous ne trouvons pas que la mort et Satan n’aient aucune puissance. En ce qui nous concerne, ce n’est pas un fait réel que Satan soit inopérant. Mais ceci a été obtenu potentiellement pour nous en Christ, afin que nous devinssions ceux qui vivent de plus en plus dans la victoire que Christ a obtenue pour nous, et pour que nous parvenions progressivement à jouir de l’œuvre accomplie potentiellement pour nous par Christ. Ainsi, en Christ, nous voyons cette destruction accomplie en réalité ; et nous la voyons accomplie potentiellement dans les saints.
   
                    Et encore, il est essentiel qu’il y ait une représentation vivante de l’ordre divin, qui ne contienne aucun élément de mort, et qui soit victorieuse sur Satan, une référence à laquelle les croyants soient rendus conformes. Ceci est une nécessité et elle est réalisée en Christ. Il est la représentation de la nouvelle création, l’ordre divin, auquel nous devons être rendus conformes, et qui est sans aucun élément de mort et victorieux sur Satan. Dieu doit œuvrer à un but, à un archétype, à un modèle, et Christ est cela pour Lui. Il œuvre dans les saints afin d’amener une conformité à Christ, ce qui implique une conformité à l’ordre divin représenté par Christ ; car nous devons nous rappeler que Christ est la somme totale de l’ordre divin. Trop souvent le peuple de Dieu ne reconnaît pas ceci. Nous devons bien sur, tout d’abord, reconnaître qu’Il est une Personne. Avant tout Il est la Personne Divine, mais Il est aussi la somme totale d’un ordre divin et céleste. Si le tabernacle ou le temple d’autrefois représentaient tout un système de choses, réglementées, ordonnées, préposées, fonctionnelles, reliées entre elles, un système merveilleux – n’ayez pas peur de ce mot, utilisé dans le bon contexte, c’est un très bon mot – si le tabernacle ou le temple représentaient toutes ces choses, ils ne sont que des figures de Christ. Christ est le Sacrificateur, Christ est l’Autel, Christ est le Sacrifice, Christ est le Fin Coton, Christ est l’Or, Christ est la parfaite Humanité : Christ est tout, et Christ est l’ordre divin. « Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre » dit l’apôtre. Il s’agit d’un arrangement rationnel, d’un accommodement et d’une économie célestes.
   
                    Lorsque nous sommes en Christ, bien qu’il soit vrai que nous sommes dans la Divine Personne, nous devons prendre la place qui est la nôtre dans l’ordre divin, et d’être en Christ demande qu’il y ait une bonne relation entre nous, une répartition, un fonctionnement, une relativité envers tout. Il s’agit d’un merveilleux système divin. La mort et Satan ont leur chance quand quelque chose qui est en relation avec l’ordre divin n’est pas obéi, reconnu, observé. Il est assez facile pour la mort d’obtenir une occasion avec le peuple de Dieu lorsqu’il y a un désordre parmi eux, lorsqu’ils ne sont pas conformes à Christ dans le sens qu’Il soit une expression d’un système ordonné et céleste. Assurément le Nouveau Testament est sans ambiguïté aucune à ce sujet. Si l’assemblée à Corinthe est l’exemple d’un faible témoignage, comme elle l’est vraiment, la raison est facile a déceler. Il s’agissait d’un certain désordre parmi ses membres.
   
                    Ainsi, Dieu doit avoir cette représentation de Son ordre divin, qui ne contient aucun élément de mort, qui est victorieux sur Satan, et auquel les croyants doivent être rendus conformes. Et ceci est la conformité à l’image de Son Fils, notre Seigneur Jésus Christ.
   
                    Enfin, il est exigé il est fondamental d’avoir une union vitale avec Lui, et d’avoir une vie totalement et continuellement dans le Saint Esprit. Nous acceptons tous la première nécessité, celle d’avoir une union vitale avec Lui comme fondation, mais ce qui est aussi important, s’il doit y avoir une pleine expression de la vie, est qu’il doit y avoir une vie qui doit être continuellement et entièrement dans l’Esprit Saint. La vie dans le Saint Esprit est la réponse divine à cette autre vie de la mort et qui est sous la puissance de Satan. Cette autre vie est dans le chaos, et Dieu n’a rien avoir avec elle.
   
                    Ceci est le premier état, une vie dans la mort, sous l’empire de Satan, dans le désordre ; extrêmement active, énergique, et néanmoins Dieu y est étranger. Elle peut être même active d’une façon religieuse, mais Dieu ne s’y trouve pas. Je me demande parfois si la religion n’est pas le plus grand ennemi de Dieu dans ce monde. Cela peut paraître une chose terrible à dire, mais je suis sincère en posant la question. La religion paraît placer la plupart de gens dans une position que Dieu trouve extrêmement difficile d’atteindre par le Saint Esprit, parce qu’elle les place dans une fausse position. Contre cet état de chose, Dieu établit ce nouvel ordre qui est totalement sous le gouvernement du Saint Esprit. Que cela veut-il dire d’être entièrement sous le gouvernement du Saint Esprit ? Cela veut dire que tout doit Lui être soumis. Vous et moi reconnaîtrons pleinement, d’une façon totale et exhaustive, que si nous bougeons, agissons, raisonnons, si nous fonctionnons de quelque façon que ce soit, sans que nos vies ne soient complètement consacrées et entièrement en communion avec le Saint Esprit, assurément nous fonctionnons alors en dehors du domaine de Dieu – et la fin de cela c’est la mort. Il peut y avoir les meilleures des intentions, nos motivations peuvent être droites, nous pouvons même agir pour le Seigneur ; mais il y une multitude de choses qui sont faites pour le Seigneur mais qui sont accomplies sans le Saint Esprit. Il existe toute une montagne d’activités procédant des motivations les plus pures pour les intérêts du Seigneur, mais elles ne sont pas les activités de l’Esprit. Je pense que le Seigneur est généreux et plein de grâce, et parce qu’il s’agit d’ignorance, Il est patient avec nous, et recherche à nous conduire dans des voies meilleures. Le mauvais chemin peut être avoir été pris par manque de lumière, et alors que plus de lumière n’est pas disponible, ou jusqu’à ce qu’elle arrive, le Seigneur marche à nos cotés et permet autant de bénédiction qu’Il le peut. Mais cela ne veut pas dire que toute cette activité va être reçue avec acceptation, et qu’elle sera approuvée comme ayant été une contribution à l’accomplissement du propos éternel. A un certain point, cette activité, échouera, et ceux qui y sont impliqués tomberont, et ils devront arrivés à la conclusion, qu’après tout, la grande majorité de ce travail pour le Seigneur n’a pas compté ; et le plus tôt nous arrivons à cette constatation, le mieux cela est pour nous.

La Croix : La Réponse Toute-Inclusive
   
                    Tout cela est réuni dans la croix. La croix dit simplement qu’un ordre de choses – qu’il s’agisse d’un ordre religieux, d’un ordre de bonne motivation, un ordre de bonne intention, mais d’un ordre procédant néanmoins de l’homme naturel, et pas nécessairement en défi à Dieu, pas nécessairement en rébellion consciente contre Dieu, mais étant l’expression de l’homme naturel tel qu’il est – la croix déclare que cet ordre de choses tout entier est mis à l’écart. Dieu l’a judiciairement jugé, et lui a apposé un interdit. Dans la croix du Seigneur Jésus, Dieu a finalement déclaré : Toi, dans ton état naturel, tu ne peux Me servir, et tu ne peux apporter aucun fruit à Ma gloire ! Il est possible d’aller travailler, d’œuvrer et de mourir de fatigue en essayant de Me servir, néanmoins il n’en demeure pas moins vrai que tu ne peux pas de toi-même, de n’importe quelle ressource naturelle, porter du fruit pour Moi. La seule chose qui puisse atteindre le but de Dieu, et cela doit être par la vie – la vie éternelle, divine, céleste – est ce qui procède de l’Esprit Saint.
   
                    Combien cela est solennel ! Comment cela analyse et dissèque toutes choses ! Par exemple, les choses que nous disons, Il présente cette interrogation : Cela a t-il été dit par l’Esprit Saint ? Il n’est pas suffisant de se demander : La motivation était-elle bonne ? Ais-je parlé ainsi pour le Seigneur ? Mais plutôt : Cela a-t-il été dit, a-t-il été fait par l’Esprit Saint ; ou bien cela procède-t-il de moi ? Ce n’est pas une question de motivation, d’intention, mais de la puissance, de la vie dans laquelle j’ai parlé ou agi. Ais-je pris cette décision dans l’Esprit Saint, ou bien ais-je décidé selon mon propre jugement, après avoir pesé le pour et le contre et en venant à la conclusion que ce serait la meilleure chose à faire ? Tout est une question de vie dans l’Esprit Saint. Peut être dites-vous que c’est là une vie ardue, une vie très difficile, si nous devons nous arrêter avant même de parler ou d’agir, et de nous demander à chaque instant : Vais-je agir, ou bien vais-je parler cela dans le Saint Esprit ou bien en moi-même ? Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’adopter cette attitude dès le début. Mais nous devons reconnaître que chaque jour que nos vies doivent être assujetties au Saint Esprit, et lorsque nous sommes sensibles au fait que quelque chose a émané de nous-mêmes, nous devons être fidèles devant Dieu à ce sujet. Je crois que doucement mais sûrement, nous arriverons à cette position où nous vivrons avec cette pause dans nos cœurs qui est un signal de notre impulsivité, un signal quand à notre impatience, un signal lorsque nous sommes tentés d’agir de par nos émotions, un signal quand à notre propre façon de raisonner et de penser. Ceci est une chose que le Saint Esprit doit instaurer en nous. Notre préoccupation doit être de reconnaître que du centre à la circonférence, nos vies toutes entières doivent être soumises au gouvernement du Saint Esprit. Le résultat sera que le Saint Esprit nous ramènera sans cesse à la croix. La croix a établi, une fois pour toutes, cette position d’une façon absolue et détaillée. Elle se tient pour toujours comme garant de l’interdit judiciaire de Dieu sur l’homme naturel. L’Esprit Saint nous ramènera à cela sans cesse.
 
                     Reconnaissons que la croix est la fin de la vie de résurrection, et pas seulement son commencement. Si nous oublions tout le reste, rappelons-nous de ceci. La croix est la fin de la vie de résurrection, tout en étant son commencement : « Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort ». Certains m’ont demandé : Pourquoi Paul a mis la mort à la fin ? Cela devrait, sans doute, être le contraire : Que je sois rendu conforme à sa mort, pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrance ! Non, il n’y a point là d’erreur, l’ordre est du Saint Esprit. La puissance de Sa résurrection présuppose qu’il y a eu une mort, mais la vie de résurrection même conduit à la croix. Le Saint Esprit dans la puissance de la vie de résurrection nous ramène toujours à la croix, à la conformité à Sa mort. C’est la propriété même de la vie d’éliminer tout ce qui appartient à la mort. Le but de la puissance de la vie de résurrection est de nous ramener au lieu où la mort est constamment vaincue. Et ce lieu n’est autre que la croix de notre Seigneur Jésus Christ, là où la vie naturelle est écartée. Et ainsi Paul dit : « … étant rendu conforme à sa mort …, ce qui veut dire d’avoir continuellement la base de la mort, et d’être progressivement mis de coté, et ceci, comme nous l’avons dit, est le fruit de la vie d’union avec Lui. Ce serait qu’une pauvre perspective pour vous et moi, si nous devions être rendus entièrement conforme à Sa mort en dehors de la puissance de résurrection en nous, en dehors de ce que nous connaissons déjà de la vie du Seigneur. Où serait-ce notre espoir ? Qu’est-ce qui est la puissance de notre survie lorsque la croix est rendue plus réelle dans notre expérience ? Il n’y aurait pas de survie si Sa vie de résurrection n’était pas en nous. Ainsi Paul prie : «Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection…», et cela veut dire conformité à Sa mort sans destruction totale. L’aboutissement de la vie de résurrection c’est la croix. Le Saint Esprit œuvre toujours par rapport à la croix, afin que la vie de Sa résurrection soit manifestée en nous de plus en plus.
   
                    C’est là l’arrière-plan de toute la question de la vie. Je suis sûr, avec encore plus de certitude aujourd’hui qu’hier, que la base de la vie triomphante en nous est l’opération de la croix mettant de coté tout ce qui est naturel. Il n’y a rien qui ne soit haï d’avantage par l’ennemi que la croix. Recherchons à libérer nos pensées de toutes fausses conceptions de la croix. Bien souvent il y a eu ce genre de réaction : « Oh, il s’agit de la croix ; c’est la mort, la mort la mort ! Cette opération de la croix de façon subjective, nous conduit sans cesse à la mort ! » C’est pour cela que nous avons déjà dit qu’il est si important pour nous de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une mort qui nous détruit, mais qu’elle pave le chemin pour une plus grande plénitude de vie. C’est le côté positif que nous devons retenir, non pas le fait que nous sommes constamment mis à l’écart, mais plutôt que cela est fait par nécessité, afin qu’Il prenne la place, et qu’Il croisse et croisse encore. C’est le côté de la vie qu’il nous faut retenir, même dans l’opération de la croix par rapport à ce qui a été mis à l’écart par Dieu à Golgotha.
   
                     Ainsi, est-ce de la vie dont vous avez besoin ? En fait, le Seigneur dit : Eh bien mettons cette chose de côté ! Et lorsqu’Il met cette ceci ou cela de côté, il y a alors la vie. Voulez-vous plus de vie ? Eh bien, mettons cette chose de côté, et alors vous avez plus de vie. Très rarement rencontrez-vous des gens qui, s’étant vraiment donnés à Dieu pour un accroissement de vie spirituelle, n’ont pas été sujets à de pénibles expériences et à des temps très difficiles. En êtes-vous jamais venus à vous donner afin d’obtenir cette extra lumière, cette nouvelle chose que Dieu vous a révélée, sans qu’il vous en coûte un temps difficile et pénible ; un moment d’obscurité ? Il en est toujours ainsi, il n’y a rien d’anormal à cela. Le Seigneur dit simplement : « Veux-tu cela ? » Et il y a toujours quelque chose à éliminer, à écarter. Peut-être désirez-vous un accroissement spirituel parce que cela vous rendra plus heureux. Cette raison devra être mise de côté, afin que vous désiriez cette chose, non pas pour vous, mais pour Lui. Si vous traversez un mauvais moment, et que l’élément dominateur est le moi, vous direz : Eh bien cela n’a pas d’importance, je préfère ne pas l’avoir que traverser cela ! Ceci est la façon égoïste d’analyser cette expérience. Mais si vous êtes dans une nuit obscure par rapport à quelque chose de précis, et si vous en venez à vous dire : Quoi qu’il en coûte, le Seigneur doit obtenir cette chose dans ma vie ! vous y êtes parvenu en mettant de coté l’homme naturel. L’Esprit Saint nous amène toujours à ce résultat. C’est la vie qu’Il recherche, et la vie sur-abondante, et ceci est accompli uniquement en Le laissant nous ramener sans cesse à la croix. La croix est à la base de la vie, car c’est là que le Seigneur Jésus conquit la mort, et de là jaillit la vie pour les saints. Que le Seigneur nous conduise à la vie.

à  Ceci est un aspect de la croix et de la vie qui en découle. Autrement dit, par une compréhension objective de la croix, nous recevons la vie éternelle. Tout ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous à la croix afin que nous passions de la mort à la vie, saisi et approprié par la foi, abouti à ce que nous ayons la vie.

   
à suivre........