dimanche 11 octobre 2015

(5) LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 5

CE QUE REPRÉSENTE LA MURAILLE

2   Les uns disaient: Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux; qu’on nous donne du blé, afin que nous mangions et que nous vivions.
3  D’autres disaient: Nous engageons nos champs, nos vignes, et nos maisons, pour avoir du blé pendant la famine.
4  D’autres disaient: Nous avons emprunté de l’argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi.
5  Et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants; et voici, nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles, et plusieurs de nos filles y sont déjà réduites; nous sommes sans force, et nos champs et nos vignes sont à d’autres.
6 Je fus très irrité lorsque j’entendis leurs plaintes et ces paroles-là. (Néhémie 5)

14 Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour.
15  Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous.
16  Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
17  et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit:
18  L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, 4-19 Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés,
19  Pour publier une année de grâce du Seigneur.
20  Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
21  Alors il commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. (Luc 4)

1 Une femme d’entre les femmes des fils des prophètes cria à Élisée, en disant: Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l’Éternel; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves.
2  Élisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Dis-moi, qu’as-tu à la maison? Elle répondit: Ta servante n’a rien du tout à la maison qu’un vase d’huile.
3  Et il dit: Va demander au dehors des vases chez tous tes voisins, des vases vides, et n’en demande pas un petit nombre.
4  Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants; tu verseras dans tous ces vases, et tu mettras de côté ceux qui seront pleins. (2 Rois 4)

                    
Dans ces messages, nous permettons à Néhémie, ce grand serviteur du Seigneur de l'ancienne dispensation, d'illustrer pour nous le rétablissement du témoignage du Seigneur en plénitude, et de nous conduire en ce qui concerne ce rétablissement. Néhémie déclarait qu'il avait "un grand ouvrage à exécuter" et que Dieu avait mis ce fardeau dans son cœur. Notre souci concerne le grand ouvrage que Dieu voudrait faire en notre temps et qui est la contrepartie spirituelle de celui que Néhémie accomplit de façon historique par le rétablissement de la muraille de Jérusalem. Nous allons à présent considérer quelques-unes de ces choses qui se trouvent à l'arrière-plan de l'état de ruine de la muraille de Jérusalem. Nous avons observé que la condition de la muraille était une illustration ou une représentation de la condition spirituelle du peuple du Seigneur à cette époque. Les causes de la condition de la muraille devaient être trouvées dans la vie même du peuple. Nous perçons du regard ma muraille pour découvrir la raison pour laquelle il en était ainsi. Ainsi, nous pouvons sans difficulté établir la transition entre ce temps-là avec le nôtre, dans le but de voir quelle est la situation et ce qui a besoin d'être fait.

UN ÉTAT DE FAILLITE, D'ESCLAVAGE ET DE MORT

            
        Le cinquième chapitre de Néhémie nous apporte la première des conditions particulières qui caractérisait cette muraille en ruines, mais aussi du peuple de Dieu, étant donné qu'en ce temps-là, la muraille reflétait son état. Ils se trouvaient dans l'esclavage et la faillite. Si vous avez pu regarder cette muraille, vous aurez sûrement dit  : "C'est là une bien triste image de l'état de faillite du peuple du Seigneur !" Et cet état était en pleine contradiction avec la pensée et la volonté du Seigneur. C'était une contradiction à la liberté et à l'abondance du peuple du Seigneur, tels qu'Il les voulait pour eux : "Nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles" (Néhémie 5:5) Or le Seigneur Jésus vint et proclama en termes prophétiques : L'Esprit du Seigneur l’Éternel est sur moi...pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers, la délivrance." (Esaïe 61:1 - Luc 4:18) C'est là, réellement la pensée du Seigneur pour Son peuple. L'esclavage parle toujours de loi et de tyrannie et donc de crainte. Ces choses vont toujours ensemble : esclavage, loi, tyrannie et la peur qui en résulte, une vie de crainte.


LA MURAILLE REBÂTIE :
UN REMPART CONTRE LA CRAINTE

                    Vous vous souviendrez d'un autre incident parmi ceux qui ont eu lieu pendant la vie du prophète Élisée, consigné dans le second livre des Rois, au chapitre 4. Vous connaissez l'histoire. La voici résumée en quelques phrases. La mort a fait son entrée. Le créancier est venu réclamer de ce qui est impossible à pourvoir. La loi se trouve à la porte menaçant de réduire à l'esclavage, et la peur a pris place. Face à cette situation se trouve Élisée, l'homme que nous savons représenter et incarner la loi de l'Esprit de vie, qui a toujours affaire à des situations de mort et à leurs conséquences. Et ainsi Élisée entre en scène, procure la vie, en employant "la loi de l'Esprit de vie". Il rend possible de faire honneur à toutes les obligations, satisfait le créancier, détruit la crainte et libère les fils !
                    C'est là une belle illustration d'une grande partie de la vérité néotestamentaire. En effet, la lettre aux Galates est l'interprétation de de ce petit incident. Cette lettre, comme vous le savez, traite de l'état des fils réduits à l'esclavage et montre que la loi de la libération s'opère par l'Esprit de vie, la liberté par l'Esprit.

                    Eh bien, cela établit la base en vue de cette explication-ci du message. Le Seigneur Jésus dit : L'Esprit du Seigneur l’Éternel est sur moi...pour proclamer.... aux prisonniers, la délivrance." C'est l'Esprit en face de la loi du péché et de la mort. L'apôtre dit "Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! (Romains 8:15) L’apôtre dit en outre aux mêmes gens : Nous étions sous l'esclavage de la loi, mais Christ est venu faire face à notre état d'esclavage de la loi (4:3-5). Il y a ces paroles si familières qui se trouvent dans la lettre Hébreux : "Ainsi il délivre tous ceux, qui par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude." (Hébreux 2:15)

                     Que signifie "par crainte de la mort" ? Si vous considérez le contexte de cette lettre, il est parfaitement clair qu'il s'agit de la crainte de la conséquence qui résulte de la violation de la loi. Cette lettre fait entièrement face à la loi, et ces Juifs savaient très bien ce qu'était la sanction pour avoir violé la loi. Par la lecture d'incidents consignés dans l'Ancien Testament, nous savons ce que cela signifiait pour ceux qui violaient la loi. Dans certains cas, ils étaient pris et lapidés, c'était la mort. Ainsi, la loi était comme une épée suspendue au-dessus d'eux. Ils vivaient dans cette crainte et dans cette terreur de violer la loi et ainsi, d'encourir la peine de mort. A cause de cette loi "ils étaient toute leur vie retenue dans la servitude" "par crainte de la mort". Mais écoutez les paroles de cet autre passage : "La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte." (1 Jean 4:18) Combien c'est vrai !

                    Qu'est-ce donc cette muraille ? Eh bien, dans sa condition de ruines, elle signifie que quelque chose s'est produit pour causer la mort. Ce quelque chose est un règne de loi qui ne pouvait pas être satisfait. Le créancier ne pouvait pas être apaisé, ni satisfait. Le créancier, c'est la loi. Enfreignez la loi et vous entrer en esclavage, dans la servitude. Se trouver sous ce terrible fardeau de la loi : c'est la mort, la mort à l'égard de tout, la mort tout en vivant. Donc, rebâtir la muraille signifie simplement que, d'une certaine manière, un témoignage se rétablit. Le témoignage que le peuple du Seigneur est un peuple libre, que le créancier est complètement remboursé et renvoyé à ses affaires, qu'il est satisfait. Cela signifie que la mort a été détruite, l'esclavage brisé. Ils ne sont pas seulement tirés d'affaire. Ils ne sont pas simplement libres, et laissés pauvres. Ils sont dans l'opulence avec des richesses célestes, en tant que peuple riche et libre du Seigneur.


                    Ne convenez-vous pas qu'il y a aujourd'hui, parmi le peuple de Dieu, la nécessité de recouvrer quelque chose de semblable ? Que se soit la loi de l'Ancien Testament ou celle du nouveau, un très grand nombre de gens ne jouissent pas de la liberté de la vie dans l'Esprit. Même le Nouveau Testament, malgré ses grandes doctrines, s'est cristallisé en un système de loi et les gens sont traités avec rudesse pour cela. Ainsi le fondamentalisme, en tant que tel, peut devenir simplement une forme de loi sans vie !  Ses vérités sont exactes, mais en lui-même, il tombe dans la catégorie de ce dont parlait l'apôtre quand il faisait la distinction entre la lettre et l'esprit (Romains 7:6)


                    En effet, il disait : Vous pouvez avoir la lettre qui est parfaitement juste et exacte, parfaitement vraie, car même la vérité dans son exactitude peut devenir quelque chose qui vous introduit dans l'esclavage et vous dérobe votre liberté, votre joie, votre bien- être. En d'autres termes, le fait de votre parfaite orthodoxie, de votre doctrine correcte, n'est pas une preuve que vous êtes une personne faisant partie du peuple libre du Seigneur, jouissant de ce bien-être et de cette abondance du Seigneur. Vous pouvez aller ça et là avec ce lourd carcan de l'orthodoxie autour du cou et ne pas être du tout heureux dans votre christianisme, craignant de violer quelque principe ou quelque vérité. Vous pouvez être une personne très misérable tout en étant dans une absolue orthodoxie et exactitude d'enseignement et de doctrine. Non, malgré le fait de l'exactitude de la doctrine, et de celui de se trouver dans ce qui est vrai, il y a ce facteur supplémentaire qui signifie que vos et moi, nous sommes le peuple libéré de Dieu. Nous jouissons de le liberté de l'Esprit et de la vie de l'Esprit.


                    Ainsi, cette muraille représente ou parle d'un rempart contre la crainte. Toute muraille de ville signifie cela. C'est la raison de son existence, si elle mérite ce nom. Et remarquez qu'en ces temps-là, ils avaient l'habitude de bâtir très correctement et très méticuleusement des murailles. Elles n'étaient pas construites avec des matériaux de mauvaise qualité, qui basculeraient quoiqu'en dise Tobija : "Si un renard s’élance, il renversera leur muraille de pierres !" (Néhémie 4:3) Que tous les renards de la création s'élancent contre cette muraille, elle tiendra bon ! Les murailles sont destinées à être des remparts contre la crainte.Vous vous trouvez à l'intérieur de cette muraille, et vous êtes en sécurité, affranchi de la crainte, débarrassé de la sensation d'être emmené en captivité. C'est là, la signification de la muraille.  


                    Or le témoignage que le Seigneur désire avoir doit être ce ce genre-là, c'est-à-dire que le peuple du Seigneur sache qu'il se trouve dans un lieu absolument sûr. Il a besoin de ne ressentir absolument aucune crainte : toute crainte étant anéantie, il ne se trouve plus sous cet esclavage. Il a été glorieusement délivré. Pour encore employer les termes de la lettre aux Galates, ce sont des fils. Ce ne sont plus des esclaves car ils se sont à présent approchés d'un Père. Ils ne sont pas simplement des élèves, car l'apôtre, comme vos le savez, dit que la loi était notre précepteur (Galates 3:24). Maintenant, nous ne sommes plus sous tutelle du précepteur. Nous sommes des fils, non pas des élèves. Nous sommes des fils, non pas des prisonniers. En tant que fils, nous sommes libres. La muraille, donc parle de sûreté, de sécurité, de délivrance de l'esclavage de la crainte. Oh ! Puisse le Seigneur avoir un peuple comme cela !


                     Or, quel est votre témoignage ? Le témoignage du Seigneur est véritablement ainsi. Quel est le vôtre ? Vivez-vous dans la servitude, celle du Nouveau Testament, l'esclavage e la crainte ? Vivez-vous chaque jour dans la crainte de commettre une erreur, sous la menace du "gros bâton", même celui de votre propre conscience ? Êtes-vous dans la crainte, avec un visage misérable, à cause de cette terrible tyrannie ? Ce n'est pas la volonté du Seigneur à notre égard. Le Seigneur désire que Son peuple soit entièrement délivré de la crainte car : " Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!" (Romains 8:15)


TOUTES LES DETTES SONT RÉGLÉES

                    Cette muraille, donc, parle aussi des dettes toutes payées et des riches émoluments de la grâce. Cela est simple, c'est l’Évangile de basemais c'est oh ! combien glorieux. Toutes les dettes payées, le créancier est satisfait. Le Seigneur Jésus fit cela pour nous à la croix. Il paya toute la dette à l'égard de la loi. Il a satisfait la loi et a renvoyé le créancier à ses affaires. Nous sommes affranchis de lui, c'est-à-dire de la loi. Il nous a affranchis de toutes nos dettes. C'est une merveilleuse chose que de savoir que toutes vos dettes spirituelles sont réglées, mais une chose terrible de savoir que vous devez affronter la loi de Dieu, rendre des comptes, si ces dettes ne sont pas payées, car vous devez d'une façon ou d'un autre les acquitter, dans le temps ou l’éternité. Mais le véritable enfant de Dieu, qui sait ce que Christ a accompli pour lui ou pour elle, est toujours prêt à chanter :

De la loi, libéré,ô heureuse condition !
Son Sang, Jésus a versé, là est rémission.

LE DROIT DE CITÉ DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE

                    Puis cette muraille, étant celle de Jérusalem, indiquant une autre Jérusalem céleste et spirituelle parle de citoyenneté céleste, du droit de la Jérusalem céleste, des hommes libres du ciel.

                    Vous vous souvenez qu'en une occasion, lorsque l'apôtre Paul fut emprisonné, il fut amené devant le centenier romain et on allait lui donner la question par le fouet. On allait appliquer la méthode forte pour obtenir de lui tout renseignement qui le concernant. Notre traduction ne permet pas de saisir la pleine signification de ce qui allait se passer. Elle nous dit simplement qu'il fut lié. Réellement et littéralement il faut comprendre : "ils l'avaient allongé et étiré"Cette méthode appliquée par les Romains était en vérité un véritable supplice. Flageller ainsi était terriblement dur, car l'homme, auparavant ayant été étiré, les mains et les pieds fermement liés, trouvait souvent la mort ou était estropié pour la vie. Quand Paul fut placé dans cette position-là, il demanda : " Vous est-il permis de battre de verges un citoyen romain, qui n’est pas même condamné?" (Actes 22:25) Le tribun, pensant qu'il avait une bonne situation, répondit : "C'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen." J'ai acheté le droit d'agir comme il me plaît, je suis simplement en train d'exercer mon droit, pour lequel j'ai payé un grand prix. Paul répondit : "Mais moi, je suis né libre." (version anglaise)

                    Or, quand le tribun apprit ce que Paul avait déclaré, une grande crainte s'empara de lui, celle d'avoir dû prendre un homme libre, un citoyen de l'Empire romain né libre, et de l'avoir, non seulement mis dans les chaînes et les liens, mais d'avoir été à deux doigts de le battre. Un homme libre ne devait pas être traité ainsi. Il avait à faire valoir en sa faveur le droit de citoyen de l'Empire. Être né libre était même un avantage supérieur à celui d'acheter sa liberté. Être né libre signifiait que vous ne pouviez pas être réduit à l'esclavage, ni battu, ni traité d'une façon analogue, et malheur à l'homme qui enfreignait cette règle ! Il devait en rendre copte à l'Empereur. Toute la puissance de l'Empire romain était derrière l'homme qui était né libre, et Paul le savait bien. Aussi, le tribun fut rempli d'effroi lorsqu'il réalisa qu'il était en train de traiter un homme libre de cette façon.


                    Voyez-vous l'illustration ? Oui, nous sommes des fils premiers-nés, affirme la Parole. Nous sommes inscrits dans le ciel, nous avons la citoyenneté du Royaume de Dieu. Nous ne pouvons pas être réduits à esclavage, ni frappés par la loi, ni traités de cette façon, avec tant de dureté, par ce tyran. Peu importe ce que ses revendications peuvent avoir de juste pour agir ainsi, il y a un droit au-dessus. C'est celui de l'état de fils. Vous ne pouvez pas traiter les fils de Dieu comme les autres gens. C'est une merveilleuse illustration de cette grande vérité .


                     La muraille de Jérusalem signifie qu'il y a quelque chose qui est l'enceinte d'un peuple céleste délivré de l'esclavage, affranchi de toute dette, et qui marche en étant au bénéfice de l'état de fils, c'est le peuple libre et riche de Dieu. C'est là, la vérité de la Parole de Dieu. L'état de fils est une position dont on doit jouir, mais cette muraille-là n'était pas une illustration de la joie ni de l'état de ces gens-là non plus. C'était une contradiction à l'égard de ce que le Seigneur voulait avoir. C'est ce que nous venons de voir qu'Il désirait.


UN SABBAT RESTAURÉ

                    Maintenant la chose suivante : le sabbat. Il y a quatorze références au jour du sabbat, dans le livre de Néhémie. Il y est question de l'annulation du sabbat. Si vous désirez une preuve de cela, allez vers Malachie, le contemporain de Néhémie. Vous verrez ce qu'il a dire à ce sujet. Mais ici, dans ce livre, le sabbat est mentionné quatorze fois, aussi il a une très large place. Vous savez que ces gens représentaient l'annulation du sabbat. Or je ne vais pas me mettre à argumenter pour l'Adventisme du septième jour ou pour l'observation du dimanche. Le motif est bien plus élevé et glorieux que cela. Mais souvenez-vous que le sabbat était l'alliance la plus ancienne en existence. Dieu se reposa de Ses œuvres le septième jour. Dieu sanctifia le septième jour. Il demanda qu'il soit perpétuellement sanctifié. Si vous voulez examiner la question, vous constaterez combien de choses dans la vie du peuple de Dieu, pour son bien ou son malheur, étaient liées à l'observation du sabbat, à l'alliance du sabbat, comme l'alliance de base, l'alliance de toutes les alliances.

                    Mais que signifie-t-elle ? Bien entendu, c'est une préfiguration de Christ. Dieu se reposa de Son travail, de toutes Ses œuvres, le septième jour : "Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia." (Genèse 2:3) Israël alla en captivité à Babylone parce qu'ils n'avaient pas observé les sabbats de l’Éternel, le septième jour, le septième mois, la septième année et les septièmes années jusqu'à la quarante-neuvième. Ils avaient failli dans l'observation du sabbat et dans tout ce qu'il impliquait, aussi les envoya-t-Il à Babylone pendant soixante- dix à cause de Ses sabbats. "Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi." (Galates 6:7) C'est toujours le "ce". Et maintenant cette muraille en ruines parle du sabbat violé, du sabbat annulé. Or on trouve Néhémie restaurant le sabbat et vous savez qu'il le fit d'une façon très vigoureuse. Quand les marchands vinrent aux portes le jour du sabbat, il les chassa. Il les traita très rudement et restaura le sabbat.

                    De quoi s'agit-il dans tout cela ? J'ai dit que cela attirait l'attention sur Christ, Celui qui, dans la nouvelle création, a achevé toutes les œuvres de Dieu, les œuvres de cette nouvelle création, qui a de nouveau procuré à Dieu de la satisfaction en L’introduisant dans Son repos, le repos de Sa satisfaction. Ainsi, Christ et Son œuvre accomplie est à présent le sabbat. Le sabbat n'est pas un jour, c'est une Personne. Il n'est plus du tout une question de temps. C'est une œuvre accomplie et ainsi, toute violation à son égard est sévèrement punie par le Seigneur. Cela signifie ceci : enlevez un petit fragment à l’œuvre pleinement accomplie de Christ et à la satisfaction absolue de Dieu à Son égard et vous violez le principe du sabbat, vous bradez l'alliance. Si seulement on réalisait cette vérité, cela détruirait l'Adventisme du septième jour en cinq minutes. Eh bien, dites-vous, ne devons-nous pas observer le jour du Seigneur ? Oh ! Oui, mais comme un témoignage, pas comme une question de loi. Nous nous rassemblons maintenant un certain jour, le premier jour de la semaine, pour célébrer la vérité glorieuse que Dieu est satisfait dans Son Fils. Ainsi, nous nous réunissons autour de Sa Table, et nous adorons sur la base des valeurs de Jésus-Christ, le fondement de la satisfaction de Dieu. Ôtez quoi que ce soit à cela et vous violez le sabbat.

                    Or le témoignage qui doit être rétabli signifie simplement qu'il doit y avoir un peuple qui jouit de cela et se réjouit en la grande réalité que l’œuvre de la rédemption est glorieusement accomplie. "Dieu se trouve en repos, entièrement satisfait et Son peuple est entré dans Son repos. Présenté ainsi, cela peut paraître très simple , mais ne sommes-nous pas mis à l'épreuve quant à son effet pratique ? Presque chaque jour de notre vie, nous sommes mis à l'épreuve à l'égard du sabbat, non pas simplement en tant que jour, mais quant à notre repos dans la satisfaction de Dieu, notre comportement quant à la satisfaction de Dieu. En d'autres termes, quant à notre compréhension du fait que Christ a entièrement  achevé la nouvelle création en Lui-même. Il a apporté à Dieu la réponse à Sa demande et à Son besoin ultimes. Dieu désire un peuple qui se réjouisse de cela. Il désire un témoignage de cette nature. Le Seigneur a fait de nous un peuple de ce type-là ! La muraille proclame cette vérité, c'est pourquoi, comme vous le remarquez, aussitôt que la muraille fut achevée, Néhémie, qui entre-temps avait fait une visite à Babylone et en était revenu, s'empressa de rétablir le sabbat et tout mettre en ordre par rapport  à ce sabbat.

LA PURETÉ DU SANG RESTAURÉ

                    Soulignons encore une chose pour le moment: C'est l’état de mélange qui existait. Il nous est précisé que les enfants du peuple ne savait pas parler l’hébreuIls parlaient à moitié dans une langue et à moitié dans une autre. Ensuite nous trouvons la mention de mariages mixtes avec les peuples des nations étrangères. Voici les éléments, des traits distinctifs de mélange dans le peuple du Seigneur, et Néhémie œuvra pour régler cette question. Il agit très méticuleusement, et grâces soient rendues à Dieu, le peuple coopéra avec lui. Il était nécessaire en tant que principe spirituel que ceci soit fait.  Mais ici encore, le mélange étant, l'une des condition représentées par la muraille (la muraille étant en ruines et détruite par manque de pureté en Israël) dans sa reconstruction, c'était une protection contre le mélange du sang. 

                    Cela énonce quelque chose de très fort et de très précis, la nécessité pour ceux qui déclarent avoir une place dans la cité de Dieu, dans l’Église de Dieu, dans le Royaume de Dieu, de pouvoir prouver que leur sang est pur, qu'ils sont réellement nés d'en-haut, qu'ils ont en eux la vie pure du Seigneur, qu'ils ne sont un peuple mélangé dans leur constitution : ils sont un peuple ayant une seule langue, un seul langage, un seul sang, une seule vie. La muraille étant réédifiée devait être un témoignage à "une mise en ordre" dans le domaine du mélange au sein du peuple du Seigneur : une pureté de sang, une pureté de langage, une pureté d'adoration.

                    Vous savez combien il est facile de rendre ces choses confuses. Très souvent, vous trouvez des gens qui emploient le langage et la phraséologie, mais vous reconnaissez à peine ce qu'ils expriment dans le langage de l'Esprit Oh ! ils possèdent toute la phraséologie chrétienne, mais il y a beaucoup de mélange et de contradictions dans leur vie. Il doit y avoir un peuple au langage pur, qui parle vraiment le langage de l'Esprit. N'est-il pas vrai qu'il y a beaucoup de chrétiens "professants" qui ne parlent pas le langage de l'Esprit ? Beaucoup parmi vous savent cela. Oui, il nous manque quelque chose. Il y a cette façon de parler du "christianisme" et de la "religion" qui montre qu'ils ne sont pas réellement né d'en-haut.

LA DÎME RESTAURÉE

                    Et je termine avec cette autre chose : défaillants dans la dîme. Malachie, qui dépeint les conditions qui prévalaient en ce temps-là, tient le peuple responsable des défaillances dans le domaine de la dîme du Seigneur. Il dit, en parlant de la part de Dieu : "Vous me trompez, la nation toute entière, et vous dites : En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes." (Malachie 3:8) Il y avait des défaillances au sujet de la dîme. Mais de quoi est-il question ? Oh ! Ne pensez pas que nous pouvons nous en tirer en prenant simplement la dixième partie de nos revenus et en la donnant au Seigneur. Vous pouvez agir ainsi et ne pas donner du tout la dîme. Que signifie-elle, cette dîme ? Elle se pratiquait comme ceci : les dîmes étaient tirées de tout, de leurs salaires, leurs champs, leurs vigne, leurs troupeaux.  Voici comment on procédait : le fermier, le vigneron ou le berger veillait soigneusement sur les premiers fruits mûrs, les premiers produits arrivant à maturité, le premier animal qui venait de naître. En supposant qu'il s'agissait d'un champ, alors que le blé poussait, il observait et tandis que le moment s'approchait, il sortait pour voir l'état du blé et veillait sur les premiers épis mûrs. Aussitôt qu'il en apercevait, il n'attendait pas que toute la moisson soit prête, il les amenait à la maison de Dieu, et il disait en réalité : "Ceci représente le fait que tout t'appartient Seigneur. Ceci représente les arrhes, les prémices de ce qui est à venir. Tout est à Toi et je donne ce ceci comme un gage que tout est à Toi. Tu as la première place, toute la place." Le vigneron agissait de même avec ses premiers fruits. Le berger prenait les premiers-nés du troupeau et agissait de même : "Tout est à Toi Seigneur, en voici le gage."

                    C'est cela la dîme. La dîme n'est pas quelque chose de détaché et donné à Dieu, tandis que nous avons le reste. C'est le témoignage que le Seigneur a la place du commencement à la fin. Or, voyez-vous, c'était là le trouble en ce qui concerne Israël défaillant dans la question de la dîme, et c'était la raison pour laquelle, le témoignage était ruiné. Le Seigneur n'avait ni la première, ni toute la place dans tous leurs intérêts, dans toutes leurs affaires, dans toutes leurs possessions. Le Seigneur désire un peuple de ce genre, qui rend réellement ce témoignage. Il voudrait relever la muraille du témoignage dans un peuple qui ne Lui accorde pas simplement une place à part, mais qui Lui donne toute la place et qui soit toujours en éveil pour savoir comment il peut Lui procurer ce qui représente Son droit, un peuple de cette nature-là.

                    Permettez la simplicité de ces mots, mais ils vont plus profondément que peut-être vous le reconnaissez. Ils touchent à des questions très vitales. Tout ceci est très pratique. Quand Néhémie redressait ce choses, il n'édifiait pas simplement une muraille. Il redressait les choses que la muraille représentait. Le témoignage était soutenu par une réalité spirituelle se trouvant à l’arrière-plan. C'est là ce que le Seigneur désire. 

samedi 10 octobre 2015

(4) LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 4

LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION 


 ".....et du sel à discrétion" (Esdras  7:22)

Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. (Matthieu 5:13)

Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous? 9-51 Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns  avec les autres. (Marc 9:50)

                    
Nous revenons au livre de Néhémie et nous désirons considérer avec la reconstruction de la muraille de Jérusalem sous la conduite inspirée de Néhémie, un élément de plus, qui englobe tout, un facteur que cette œuvre représente. Nous parlons du rétablissement du témoignage du Seigneur, ce que Néhémie appelait "le grand ouvrage" que Dieu avait mis dans son cœur de faire. Lorsque nous en venons à considérer ce rétablissement du côté positif, nous trouvons un grand principe de rétablissement qui renferme toute l’œuvre. Il n'y a pas de nécessité d'une réflexion très profonde pour reconnaître que la reconstruction de la muraille détruite de Jérusalem entre en ligne avec un témoignage de résurrection, et pour constater combien ceci est "tout d'une pièce" avec l'histoire d’Israël, parce que nous nous rendons compte que cette muraille est un emblème de l'histoire spirituelle du peuple. (Je crois que nous pouvons affirmer cela.) Ce qui est vrai de la muraille dans cette période est vrai du peuple. La muraille manifeste seulement la condition du peuple : spirituellement ruiné avec beaucoup de brèches, rien qui soit complet ou parfait, rien qui contribue à une pleine satisfaction, et donc rien qui soit à la gloire de Dieu. 

                    Nous avons fait remarquer précédemment que Néhémie était contemporain de Malachie. Or les prophéties de Malachie nous donne un compte-rendu très clair, quoique très terrible, de la condition du peuple de Dieu en ce temps-là. Aussi, cette muraille représentant l'état du peuple, révèle très clairement la nécessité d'une résurrection. De façon répétée, l'histoire d'Israël nécessita cela. Mais à propos de cette situation-ci, vous vous souviendrez que les plus grands prophètes, en regardant au-delà de la captivité, avaient parlé de leur retour comme une résurrection. Par exemple, Ézéchiel, à l'égard de la captivité pleinement en vue, avait crié au peuple, comme le Seigneur l'avait commandé : "Voici, j'ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres." (Ézéchiel 37:12) Or, dans cette grande parabole de la vallée des ossements desséchés, nous trouvons sans aucun doute, la question de la résurrection d'Israël avec la captivité après l'exil. De sorte que leur retour, celui du reste, de Babylone à Jérusalem, et la reconstruction de la muraille correspondent aux prophéties concernant la résurrection, quoique sous l'aspect temporel et terrestre l’accomplissement fut très imparfait. Un accomplissement beaucoup plus grand est encore en vue.

                    Mais voici le point : il s'agit d'une question de résurrection. Le départ en captivité fut en premier lieu un jugement sur le péché. Il est donc représenté comme suivi par la mort : car la mort suit dans le sillage du jugement, et Israël est représenté comme étant entré dans la mort, dans un sépulcre spirituel. Si nous demandons ce qu'est la mort, c'est être éloigné de Dieu, c'est la séparation d'avec Dieu. Et c'était leur état. Le peuple était hors du lieu que Dieu avait désigné pour le recouvrement, ils s'étaient éloignés du Seigneur. Et si, être éloigné du Seigneur, en guise de jugement, représente un état, c'est assurément celui de la mort.

LES RÉSURRECTIONS DE LA JÉRUSALEM TERRESTRE

                    Or toutes les foi où Dieu S'est remis en mouvement pour restaurer Son témoignage, en quelque partie que ce soit ou dans une plénitude plus grande, un tel mouvement a toujours été marqué par ce qui est inhérent à la résurrection, à savoir, la nouveauté de vie, ou pour le dire sous une autre forme, la victoire sur la mort. Il en a toujours été ainsi et il en est toujours ainsi. Un mouvement de Dieu en relation avec Son témoignage dans une plus grande plénitude, a toujours le caractère d'une résurrection, la nature d'une nouvelle vie. 
                    Les récits historiques de Jérusalem montrent que la cité a toujours été à nouveau la scène des sièges, des ravages est des destructions. La survie même de Jérusalem, simplement comme une cité terrestre n'est rien moins qu'un miracle. Il y a d'autres grandes cités qui, en ce qui concerne ce monde, ont été bien plus grandes et plus glorieuses que Jérusalem. Babylone par exemple, Ur en Chaldée, et nous pourrions même citer Rome et bien d'autres. Ce furent des cités grandes et puissantes, plus grandes et plus puissantes du point de vue des hommes que Jérusalem. Mais, en ce qui concerne leur gloire d'autrefois, elles sont tombées une fois pour toutes. Babylone, où est-elle ? Ur où est-elle ? Il y a deux ans, je survolais Ur en Chaldée et que pouvais-je voir ? Rien, si ce n'est des excavations et des fouilles des siècles passés. Et Rome, qu'est-ce que Rome maintenant comparée à la grande et glorieuse cité impériale des siècles passés ? Une ombre remplie de monuments et de ruines, des choses qui parlent de la gloire passée. Ces cités sont tombées pour ne plus se relever comme elles étaient.

                    Mais Jérusalem, elle s'est relevée, toujours et à nouveau après siège et destruction, montrant très clairement que Dieu, le Dieu de la résurrection, trouve de l'intérêt en Jérusalem Il maintient, même dans le monde, dans une Jérusalem temporelle, (une pauvre chose d'un point de vue humain; je ne pense pas que quelqu'un choisirait réellement de vivre à Jérusalem, la sentimentalité mise à part) dans une Jérusalem qui a toujours à nouveau été relevée comme d'entre les morts, Il maintient une parabole  d'une vérité plus grande.



LE PLEIN TRIOMPHE 
DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE SUR LA MORT   

                    Et quand nous passons du terrestre au céleste, quand nous passons de l'ancienne dispensation, la dispensation de cette Jérusalem "actuelle" (comme le dit Paul) qui se trouve ici-bas sur terre, à cette autre Jérusalem, dans le ciel, dont l'apôtre parle, la "Jérusalem d'en haut" (Galates 4:25, 26) ou à cette Jérusalem dont nous nous sommes maintenant approchés, selon Hébreux 12:22 ou de la Jérusalem qui apparaît à la fin dans une plénitude de gloire (Apocalypse 21:10) : à quoi parvenons-nous ? Nous parvenons au plein triomphe sur la mort, car c'est dans une Jérusalem céleste finale que l'arbre de vie se trouve, ainsi que le fleuve d'eau de la vie. Tout parle de la mort vaincue de façon pleine et finale. De sorte que la muraille en restauration n'est qu'une parabole et une image de cette grande vérité, prouvée dans l'histoire, mais pleinement réalisée en gloire dans le domaine spirituel. C'est un monument au principe suivant : lorsque Dieu se trouve associé, vraiment associé, avec quelque chose ou quelqu'un, ou lorsqu'on se trouve associé avec Dieu, la marque sera la résurrection, la nouveauté de vie. Ce sera la vie. Un témoignage de vie est celui qui se trouve représenté ici, comme rétabli, projetant sa lumière en plein sur notre temps qui est marqué par tant de traits distinctifs qui caractérisaient spirituellement les jours de Néhémie. Dieu se mettra à nouveau en mouvement (ne devons-nous pas dire que Dieu est de nouveau en mouvement ?) pour mener à bonne fin, d'une novelle façon, dans un peuple, ce grand témoignage à l'indestructibilité de Sa propre vie. Quelque chose qui déclare que Sa vie, quoiqu'elle semble souvent entrer dans la mort, être engloutie, submergée, néanmoins, elle se relève. Cette vie ne peut pas être pleinement  et finalement détruite. Un témoignage de vie ! C'est un témoignage à ce que Dieu fait, voilà le point.


LA RÉSURRECTION :
L'EXCLUSIVE COMPÉTENCE DE DIEU

                    Nous avons si souvent dit que la résurrection est l'exclusive compétence de Dieu. Nous pouvons accomplir beaucoup de réanimations, beaucoup de choses dans le domaine de la respiration artificielle, mais nous ne pouvons rien faire dans les résurrections. Une fois que la mort a pris la place, c'est la fin de tout pouvoir et de tout espoir humain. Alors, c'est à Dieu d'agir, sinon il n'y a plus d'issue. Dieu est le Dieu de la résurrectionc'est là, Sa prérogative exclusive, de sorte que tout ce qui est réellement une œuvre de Dieu porte cette marque, que rien d'autre ne peut expliquer sinon une vie indestructible et impérissable. Il y a là quelque chose qui est plus que de l'homme.

                    Parfois l'homme pénètre dans les choses de Dieu, (nous verrons cela dans ce livre en poursuivant) usurpant la place de Dieu dans Sa Jérusalem par rapport à Son témoignage. Et alors commence la mort. La destruction met fin au développement. Dieu livre l'action à la mort. C'est une chose solennelle de réaliser qu'il arrive un moment où Dieu doit se retirer et livrer à la mort, parce que l'homme a pris de l'emprise et s'est introduit dans Son chemin. Mais quand l'homme agit ainsi, les feux du jugement opèrent. Le résultat d'une telle ingérence à l'égard de Dieu se règlera de lui-même. Et alors, quand cette œuvre de purification par le feu est accomplie, Dieu revient et produit une résurrection. C'est là l'histoire de bien des situations avec lesquelles Dieu a commencé, mais desquelles, dans le cours des évènements, Il a du se tenir à l'écart, et puis, à nouveau, il a fait Son entrée. Il en est ainsi. 


                    Et c'est parfois ainsi dans les vies chrétiennes individuelles. Dieu constate qu'Il ne peut aller plus loin. Il est allé aussi loin qu'Il a pu. Maintenant Il est entravé. Il y a là une volonté qui refuse de se soumettre à Lui. Il y a là un cœur qui ne veut pas céder devant Dieu. Il se tient en retrait, et que ce soit pendant la durée de longues, longues décades, le Seigneur n'abandonne pas la partie. Voyez le témoignage des quarante ans d'Israël dans le désert, et des soixante-dix ans de captivité; de longues années de dénuement, de stérilité et de désolation. Il voulait recouvrer, restaurer, revenir, Il voulait avoir même là un témoignage. Mais oh ! Quel avertissement solennel à ne pas gaspiller la vie pendant des années et la fécondité qui aurait pu avoir lieu, en résistant au Seigneur, et ne connaissant rien d'autre qu'une mort stérile à Son égard. Quelque chose que Dieu a accompli est un témoignage au fait que Dieu ressuscite. Non pas ce que l'homme a accompli pour Dieu, mais ce que Dieu Lui-même a réalisé. Et plus encore : un témoignage de vie, non seulement concernant ce que Dieu a fait, mais ce que Dieu fera par le moyen de ce qu'Il a accompli. Il a levé un instrument, Il l'a ramené à la vie, Il a un vase ressuscité. Voyez à présent ce qu'Il fera par ce moyen !


                    Un témoignage de vie, c'est là assurément le triomphe glorieux de la Jérusalem ultime "descendant du ciel d'auprès de Dieu". Quelle histoire mouvementée a eu ce nom de Jérusalem ! Mais finalement, il y a le triomphe en rapport avec ce nom même-même. Il ne représente plus la défaite, la faillite, la tragédie. Il est maintenant le symbole du triomphe de Dieu. Ici enfin, la mort est engloutie dans la victoire. Et que se passe-t-il ? De cette Jérusalem-là coule un fleuve d'eau de la vie. Les nations en retirent le bénéfice. L'arbre est arrosé par ce fleuve, porte son fruit, et les feuilles de l'arbre servent à la guérison des nations. C'est un témoignage de vie.



TOUTES CHOSES IMPRÉGNÉES DE VIE

                    Or, il y a beaucoup de différence entre ce qui est communément appelé la vie et ce que Dieu entend par la vie. C'est la raison pour laquelle j'ai lu ces fragments au sujet du sel. Cette vie dont nous nous entretenons a, en elle, un élément. C'est seulement une façon de s'exprimer quand je passe de l'usage du mot "vie" à celui du mot "vitalité". C'est le même message avec deux façons différentes de s'exprimer, mais c'est utile, ici. Cette vie a un élément vital en elle. Il y a ici quelque chose qui a réellement en elle du mordant. Nous parlons parfois de choses qui ont en elles du "piquant". Il y a là quelque chose, un élément positif et si nous le touchons, nous réalisons que nous sommes en train de toucher quelque chose de mystérieux, de vital. Si cela touche une situation, elle l'enregistre. La situation sait qu'elle a été touchée par quelque chose. C'est un élément qui est représenté par le sel.

                    Or, le sel est une chose très intéressante dans la Bible. Vous remarquez que nous avons cité une portion du livre d'Esdras. Esdras, bien entendu, précède Néhémie. Ils travaillent ensemble tous les deux au même but. Esdras s'est principalement occupé de l'embellissement du temple après qu'il eût été rebâti, de certaines formes et du rétablissement de la Parole de Dieu. Dieu a agi souverainement, conformément aux premières paroles du livre d'Esdras : "afin que s'accomplisse la parole de l’Éternel prononcée par  la bouche de Jérémie, l’Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout le royaume", accordant la liberté, toute provision et toute facilité à ceux qui volontairement choisirent, non par loi ou par contrainte, mais d'un cœur spontané, de retourner à Jérusalem. Il y avait, parmi toutes ces merveilleuses mesures prises par le roi, cette recommandation étrange : Donnez-leur ceci et cela en abondance, de l'argent, de l'or et toutes les autres choses, et puis ceci : "et du sel à discrétion". Du sel sans limite !

                    C'était en vue de quoi ? Eh bien, voyez-vous, le sel est synonyme de vie. Même en dehors de l'économie juive ou hébraïque, le sel était reconnu presque universellement comme le symbole de la vie. Dans certains royaumes ils faisaient alliance dans le sang, en répandant du sang des deux parties puis en le mélangeant. C'était une alliance dans le sang entre deux peuples ou deux communautés. Dans d'autres royaumes, ils prenaient du sel et le mélangeaient, concluant alliance dans le sel. Mais les deux façons d'agir avaient la même signification. Le sang et le sel représentaient la vie. Sans sel, aucun sacrifice n'était considéré par Dieu comme acceptable. Cela signifiait, dans la conception de ces temps-là, que Dieu n'accepterait jamais un sacrifice mort. Tout sacrifice offert à Dieu devait être vivant. Certes, l’animal était immolé, et il était mort, mais le sel démentait la mort, niait qu'il était mort, lui accordait ce quelque chose, cet élément vital, qui faisait de lui un sacrifice vivant. Le Seigneur Jésus a dit : "vous êtes le sel de la terre" (Matthieu 5:13) et Paul a écrit : "Je vous exhorte....à offrir vos corps comme un sacrifice vivant" (Romains 12:1). "Salé de sel" fut une expression du Seigneur Jésus (Marc 9:49)

                    "Du sel à discrétion". Ceci se trouvait dans le témoignage de restauration de Néhémie. Voilà la vie plus abondante, la vie abondante. C'est ce témoignage que le Seigneur cherche, cet élément vital. "Vous êtes le sel de la terre". En d'autres termes, vous êtes la vie même dans ce monde mort. En dépit de toute la mort qui se trouve dans ce monde-là, (et tout, en ce qui concerne Dieu est dans la mort. Seuls les chrétiens le savent, mais ils le savent vraiment. Si nos sommes réellement au Seigneur, nous savons combien ce monde est mort, c'est la mort tout autour.) le Seigneur dit : "Au milieu de tout cela, vous êtes la vie", la vie même de ce monde environné par la mort. "Vous êtes la vie du monde, vous êtes le sel de la terre". "Soyez salés de sel". "Ayez du sel en vous-mêmes". "Soyez vivants", et pour changer à nouveau la façon de s'exprimer : "Soyez vitaux". 


                    Tel est le témoignage qui doit être rétabli, quelque chose, un quelque chose de mystérieux, qui ne se trouve pas dans le domaine minéral : car le minéral peut avoir le semblant, l'apparence de la substance réelle, tout en ayant perdu sa qualité vitale. "Si le sel perd sa saveur..."  Vous pouvez avoir tout le semblant, toute la profession, toute l'apparence extérieure, mais quelque chose s'en est allé, et ce quelque chose qui manque déclare que ce témoignage qui devrait se trouver à l'intérieur n'est plus là. Recouvrer ce quelque chose, c'est ce que Dieu veut : non pas un cadre extérieur, non pas une somme de matière avec un semblant, (c'était la plainte déposée à la porte d'une église, dans le livre de l'Apocalypse, qu'ils passaient pour être vivants et qu'ils étaient morts) non pas cela, mais ce quelque chose, ce quelque chose de mystérieux, touchant le peuple du Seigneur, qui vient de Dieu Lui-même et qui parle de la présence du Seigneur au-dedans d'eux.



UNE ILLUSTRATION DE L'ANCIEN TESTAMENT

                    Nous trouvons des illustrations de ceci dans l'Ancien Testament. Nous trouvons Élisée et les hommes de Jéricho, qui un jour vinrent à lui et dirent : "Le séjour de la ville est bon" (il plaît à tout point de vue) mais les eaux sont mauvaises et le pays est stérile." (2 Rois 2:19) C'est la marque de la mort. Vous savez, bien entendu d'où cela provenait. Vous vous souvenez que lorsque Jéricho fut détruite, Josué a prononcé une malédiction contre elle : "Maudit soit devant l’Éternel celui qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho. Il en jettera les fondements au prix de son premier-né et il en posera les portes au prix de son plus jeune fils." (Josué 6:26) Sa mort, la marque de la malédiction fut prononcée contre elle, et maintenant après toutes ces années, les hommes de la ville viennent dire que dans les eaux mêmes de cette ville, en dépit de toutes les belles et bonnes perspectives, réside la mort. Rien ne parvient à la perfection, "tout est vanité et poursuite du vent" , tout est désappointement. Élisée dit "Apportez-moi un vase neuf et mettez-y du sel." Ils lui apportèrent le vase neuf et y mirent du sel, et ils vidèrent le tout dans les eaux et les eaux furent assainies. La mort fut détruite par le sel, mais il dut se trouver  dans un vase neuf. C'est la résurrection, la nouveauté de vie dans une nouvelle création.

                    Nous pourrions nous arrêter sur cela longuement, mais vous saisissez le point essentiel. Si Élisée est le prophète de la vie, et il l'est sans aucun doute, car tout le concernant et toutes ses œuvres parlent d'une vie vainquant la mort, voici le témoignage : le sel est l'emblème de la vie qui détruit le pouvoir de la mort et de la stérilité, de ce qui est infructueux et du désappointement. Cette vie est une vie merveilleuse. "Vous êtes la vie de la terre."

                   Nous avons d'autres illustrations, mais je ne vais pas m'arrêter pour les donner. Nous avons dit, dans une étude précédente que le livre d'Esdras représente la souveraineté de Dieu, tandis que le livre de Néhémie représente la coopération de l'homme à l'égard de cette souveraineté. En retournant à Esdras, si ce livre est l'expression de l'activité de la souveraineté de Dieu, Dieu agissant du ciel, de Son propre chef, du fond de Lui-même, alors, quelle est Son action ? S'Il a réveillé l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et si Cyrus fit ce décret, et si ce décret était le résultat d'une œuvre de l'Esprit de Dieu en Cyrus, alors, lorsque Cyrus dit : "Et du sel à discrétion", ce fut une incitation de la souveraineté de Dieu qui lui fit dire cela. Cyrus fut assurément un instrument de la souveraineté divine. Vous savez comment Esaïe parle à son égard : "Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus... je t'ai ceint avant que tu ne me connaisses" (Esaïe 45:1 et 5) Un instrument dans la souveraineté de Dieu. Et cet homme, sous l'emprise de la souveraineté de Dieu, dit : "Et du sel à discrétion." Toutes ces autres choses peuvent n'avoir que très peu de signification si il n'y a point de sel, point de vitalité. Cet élément doit, pour ainsi dire, imprégner le tout.   

                    Dieu est en quête de ce quelque chose qui est plus que le cadre des choses. C'est quelque chose d'indéfinissable. Parfois il vous arrive d'entendre des hymnes, quelques-uns de ces beaux et magnifiques hymnes, interprétés sur des disques. Ceux-ci peuvent être interprétés par deux sortes de gens. Certains peuvent être chantés par un chœur très capable et très artiste, avec une technique parfaite, un art merveilleux, une harmonie magnifique et par de superbes voix. Par ailleurs, d'autres ne peuvent pas être chantés avec toute cette habileté professionnelle, tout cet art ou tout ce niveau vocal et cette qualité de voix. Mais chaque fois vous pouvez faire la différence entre ceux qui sont sauvés et ceux qui ne le sont pas. Vous savez que d'un côté c'est un chœur paroissial de gens inconvertis. Je veux dire ceci  (peut-être est-ce un jugement dur) : il y a quelque chose qui manque. C'est merveilleux, c'est magnifique, mais il y a là quelque chose qui est absent et qui vous manque. De l'autre côté, vous savez que ces gens sont sauvés, ils chantent parce qu'ils aiment le Seigneur, ils ont une relation avec le Seigneur.


                    Bien entendu, il faut être chrétien pour discerner la différence. Vous le savez, vous même cela vous l'avez entendu. C'est simplement le sel, cette chose indéfinissable, qui fait toute la différence entre ceux qui ont une relation vitale avec le Seigneur et ceux qui chantent les mêmes hymnes sans cette relation. Ils ont tout le semblant, toute l'apparence, toute la grosseur du sel, mais il manque l'essentiel. Le sel est sans saveur. Nous ne voulons pas simplement une technique, une doctrine correcte et juste, une pratique chrétienne convenable, des formes, des liturgies et tout le reste. Ce qui est nécessaire, que ces formes-ci soient présentes ou non, c'est qu'il y est quelque chose de vital qui amène les gens à réaliser : Eh bien, ils peuvent n'être pas artistes, ni des gens formidablement  capables, il peut ne pas y avoir toutes ces marques d'une compétence remarquables en ce qui les concerne, mais vous rencontrez le Seigneur, vous enregistrez quelque chose d'indéfinissable qui répond à votre cœur. C'est ce qui importe. Le rétablissement de ce témoignage-là a plus d'importance que toutes les paroles, la  phraséologie, la forme, la technique. Il est tout à fait possible d'avoir une technique et des églises néo-testamentaires, une doctrine et une pratique chrétienne mais cependant il manque ce quelque chose qui rend témoignage, et c'est le témoignage qui doit être établi.


                    Donc, nous voyons que le problème est celui de la vie. Or, en vue d'obtenir cela, Dieu doit souvent prendre des mesures très strictes. Il ne sera jamais satisfait par quelque chose de moindre à cet égard. Peu importe ce qu'il peut y avoir d'autre, il ne sera pas satisfait par moins que cela, et donc Il sera prêt à faire passer la chose par le feu, même à sembler l'abandonner, pour un temps, si Il peut rétablir ce qui a été perdu. Il est le Dieu de la résurrection. Peut-être le Seigneur est-Il en train d'agir sur ce sujet-là avec quelques-uns d'entre nous. Il y avait d'avantage de sel à un certain moment qu'il y en a maintenant. Il y avait plus de mordant dans notre témoignage qu'actuellement. Le Seigneur peut nous conduire à travers une voie difficile. Ou, alors, il n'y a jamais eu ce mordant que désirait le Seigneur, et Il tente de nous enseigner qu'Il est le Dieu de la résurrection, que nous sommes impuissants, inutiles, indignes, jusque ce que Lui-même agisse et que nous criions pour ce quelque chose-là que Lui seul peut accorder. Quoiqu'il en soit, c'est ce que le Seigneur veut et Il agira avec nous en toutes circonstances, de cette façon ou d'une autre, avec ce but en vue, Ses façons d’agir auront pour objectif qu'à la fin, il y ait un témoignage à Son triomphe absolu sur le pouvoir de la mort. (ce que seul, le Seigneur peut faire) Si vous ressentez aujourd'hui que vous en êtes là, que seul le Seigneur peut accomplir cela, croyez-moi, vous vous trouvez dans une situation remplie d'espoir. Monsieur Spurgeon disait une fois que si jamais vous ressentez qu'il faut un miracle pour une certaine chose, vous vous trouvez dans la position juste pour demander à Dieu de l'accomplir !

Matthieu 26:39 T. Austin Sparks

Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. (Matthieu 26:39 )

Nous devons faire face à ce  fait et nous devons demander l'aide de Dieu pour toujours garder à l'esprit que nous allons avoir un chemin de souffrance si nous sommes en communion avec le Seigneur Jésus.

Oui, il y a quelque chose qui va contribuer à la louange et la gloire de Christ à mesure qu’Il est formé en nous par les feux de l'adversité et la souffrance. C’est la communion avec Lui dans Ses souffrances, qui nous rend de plus en plus semblable à l'image de Christ. Donc, la  première chose est de s’attendre à cela et que ce soit réglé pour nous.

Si vous priez pour la délivrance complète et définitive de l'adversité, de la souffrance et de la difficulté, permettez-moi de vous dire votre prière ne sera jamais exaucée. La souffrance peut prendre des formes diverses, mais nous la rencontrerons. Satan ne va pas devenir notre ami si nous sommes des amis de Jésus-Christ. Le royaume de Satan ne va pas se rallier à notre cause alors que nous nous appartenons à un Royaume qui est opposé au sien.


Par T. Austin-Sparks à partir de: Souffrance et Gloire

vendredi 9 octobre 2015

Jacques 5:16 T. Austin Sparks

Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière d'un homme juste est puissante et efficace. (Jacques 5:16)

Il y a plusieurs moments dans notre vie chrétienne où nous devons  nous ajuster à la volonté du Seigneur. La volonté du Seigneur n’est pas toujours une chose facile pour notre chair; et donc très souvent, nous devons livrer une véritable bataille pour s’ajuster à la volonté du Seigneur sur une question particulière; et la prière est le moment où cet ajustement doit être acompli. Il est tout à fait possible que certains d'entre nous aient une  telle bataille concernant la volonté de Dieu sur quelque chose. Eh bien, le moment est venu de traiter cette question. Nos temps de prière nous donnent l'opportunité de nous ajuster avec la volonté de Dieu sur toutes les questions ....

La vraie prière est la prière de confession et d’humiliation! La vraie prière est le temps de soumission et de consécration absolue au Seigneur! La vraie prière est le moment pour se mettre en conformité avec la volonté de Dieu sur toutes les questions! Mais il y a un quatrième aspect et je suis sûr que les temps de prière de Paul commençaient par un temps d'adoration profonde. D’où provient l’adoration? Qu'est-ce qui nous conduit à adorer? Quelle est la vraie nature et l'esprit d'adoration?


N’est-ce pas une gratitude indicible profonde pour la grâce de Dieu? Nous adorons seulement dans la mesure où nous apprécions la grâce de Dieu .... Vous vous souvenez qu'une des façons préférées de Paul de commencer ses lettres était avec trois mots: que la grâcela miséricorde et  la paix soient avec vous." Ce fut le fondement de tout pour Paul. La grâce merveilleuse, la grâce qui ne pourrait jamais être expliquée; l’infinie miséricorde; et la paix avec Dieu. Ce fut sûrement la conscience de cet homme pendant sa prière. C’était la prière d'adoration profonde pour la grâce de Dieu, et elle doit avoir une place dans toute vraie prière.

Par T. Austin-Sparks à partir de: «Que tous, ils soient un, comme nous sommes un» - Réunion 41

(3) LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 3

LA QUESTION FONDAMENTALE
DE L'ADORATION

                    Nous sommes occupés par ce que représente une partie d'une déclaration faite par Néhémie lorsque étant subtilement invité par ses ennemis à venir le rencontrer en quelque endroit à l'écart en vue de le piéger, il dit "J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre." Nous abrégeons cette déclaration et la réduisons à "un grand ouvrage", car ce livre de Néhémie expose en type, par cette illustration historique, le grand ouvrage de Dieu. Comme nous l'avons vu, juste au début du livre, Néhémie dit qu'il ne révéla à personne ce que Dieu avait mis sur son cœur d'accomplir. Plus tard, il le révéla, mais ce grand ouvrage auquel il fait allusion était quelque chose que Dieu avait déposé sur son cœur. 

                     Avant que nous avancions sur cette question de la reconstruction de la muraille du témoignage, je désire introduire ici une parenthèse très importante et qui englobe tout, non pas basée sur quelque proposition ou texte particulier, mais sur ce qui imprègne l'ensemble et lui est sous-jacent, à savoir l'adoration.

                  Car quand nous en venons à penser à Jérusalem, délimitée par sa muraille, cela nous parle simplement de la question de l’adoration, mais de façon inclusive et dans un sens large. En vérité, l'existence de Jérusalem était en vue de ce dessein. Babylone, comme nous venons de le voir, était le siège et le centre de la fausse adoration, de l'idolâtrie, de quelque chose qui n’était pas de Dieu. Dans la Bible, Jérusalem se dresse toujours en face de Babylone comme son contraire. Elle tient bon en faveur de l'adoration de Dieu. C'est le lieu de l'adoration de Dieu. Aussi, cette muraille de Jérusalem est une figure de ce qui entoure l'adoration de Dieu, et elle est, en elle-même, une figure de l’adoration. L'adoration est la chose première dans toute l'histoire de la relation avec Dieu, et l'adoration est la dernière chose. Nous trouvons dans la Bible des références à l'adoration ayant eu lieu avant que le monde fut, avant que la création fut entreprise. : les"Fils de Dieu" occupés de l'adorer avant la fondation du monde. Qui étaient ces fils de Dieu, nous ne savons pas, mais l'affirmation est là. Ensemble, ils chantaient de joie, ils adoraient le Seigneur. C'était là, cela avait lieu.  

                    Puis l'adoration fait son entrée comme le facteur dominant dans la Création. Comme nous le savons, ce fut une rupture dans l'adoration qui a été le péché de base d'Adam. Étant donné que cette question a été bouleversée, ici bas, sur terre, Dieu dut instituer tout l'ordre de l'adoration durant les âges et maintenir un témoignage pour Lui- même. L'une des dernières choses que nous trouvons dans la Bible est l'adoration universelle de Dieu. Et, je le redis, Jérusalem était, en tant que type, figure et illustration historique, le siège terrestre de l'adoration du Seigneur, celui du maintien de l'adoration à Son adresse. En passant au Nouveau Testament et, dans cette dispensation, du terrestre au céleste, nous nous somme approchés de "la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés" (Hébreux 12:22-23) ; et c'est l'adoration. C'est l'adoration rétablie dans le ciel.

L'ADORATION REPRÉSENTE LA RÉDEMPTION POUR DIEU 

                    Nous examinons donc cette question de l'adoration pendant quelques minutes. Nous constatons que l’œuvre de Néhémie était la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Et c'était réellement une œuvre rédemptrice : l’œuvre du rétablissement de la situation, du recouvrement du témoignage. C'est une œuvre de rédemption. Or, nous savons très bien que la rédemption est pour Dieu : "Tu as racheté pour Dieu" (Apocalypse 5:9). C'est là une expression. Et l'adoration signifie simplement que tout est racheté pour Dieu, ramené à Dieu, rétabli pour Dieu. Et cette œuvre de rédemption est toujours opérante, dans ce sens qu'elle agit contre une certaine tendance et évolution de choses qui se sont introduites dans la création par ce qui est arrivé entre Satan et Adam. La rédemption représente un redressement à cause d'une certaine tendance. La tendance de la création est maintenant toujours tournée vers le bas. En tout domaine de la création, l'évolution naturelle est vers le bas. Vous luttez contre cela , d'une façon ou d'une autre, chaque jour. Quiconque a un jardin sait qu'il s'agit d'un travail constant, quotidien, de rédemption à cause d'une tendance vers le bas. Tout docteur ou infirmière est journellement en train de lutter contre l'évolution vers le bas de la vie physique. A moins que le corps ne soit soigné, à moins qu'il n'y ait l'introduction d'un effet à contre-sens, l'évolution est de façon naturelle tournée vers le bas, il y a détérioration. Donc la profession médicale remplit dans son domaine une fonction de rédemption. Et ainsi nous pourrions continuer d'examiner chaque domaine, parce que partout et en tout c'est la tendance naturelle, à savoir le déclin.

                    Et si cela est vrai dans la création naturelle, la création physique, combien cela est vrai dans le domaine spirituel. La Bible est une vaste révélation du fait qu'à moins qu'il y ait une puissance opposée introduite du ciel, tout va vers le bas. Maintes fois et toujours à nouveau, nous trouvons dans la Bible, ces mouvements vers le bas qui prennent place, à savoir le déclin, la dégénérescence, et Dieu qui réagit en vue de redresser la situation à cause de cette évolution, et ainsi de racheter par Lui-même. L'adoration représente la rédemption de tout pour Dieu, en donnant aux choses la signification de Dieu.


L'ADORATION UNE QUESTION DE MOBILE

                    Réfléchissons un instant à l'élément de base dans l'adorationlaissant la religion à part pour le moment. L'adoration a cours bien en dehors de toute forme ou système religieux. Elle se trouve là dans la constitution même. Qu’est-ce que l'adoration dans son principe élémentaire ? Eh bien, c'est simplement l'élément du mobile (but) dans la vie, c'est-à-dire la raison de vivre, ce qui vaut la peine de vivre. L'état le plus bas, le plus triste et le plus tragique auquel quelqu'un peut arriver est d'avoir perdu tout intérêt dans la vie, de dire "Il n'y a maintenant plus rien pour lequel il faut vivre, je n'ai plus rien comme but de vie." Vous ne pourriez pas aller plus bas que cela. La vie a été abandonnée, elle ne détient plus rien qui en vaille la peine. Cette raison est le principe de l'adoration. C'est un mobile (but) pour vivre, quelque chose pour lequel il faut vivre, et cela est présent dans le monde entier, excepté dans ces domaines tragiques où ces gens ont renoncé à la vie parce qu'ils n'ont plus d'intérêt, ni de mobile (but). Je dis que c'est la chose la plus triste et la plus terrible qui puisse jamais arriver à quelqu'un. Sauf là où cet état prévaut, l'adoration est simplement ceci : il y a quelque chose comme but de vie, quelque chose qui vaille la peine d'être en vie. C'est le principe de l'adoration.

                    Maintenant, vous transposez cela dans un domaine beaucoup plus large et beaucoup plus élevé. Qu'y a-t-il comme but de vie ? Quelle est la plus grande chose pour laquelle il faille vivre ? Et là, vous introduisez l'adoration dans sa juste sphère, et l'adoration devient ceci "Eh bien, la plus grande chose pour justifier la vie et lui donner une signification, une valeur et une raison est le Seigneur !" Non pas ce monde, comme quelque chose qui doit être adoré, ni ses royaumes, non pas ses princes ou son dieu, mais le Seigneur qui est digne et est Celui qui, dans la vie, en vaut le plus la peine et toute la raison de notre être et de notre existence même, en sorte qu'Il détienne toute la place, la place centrale. Le Seigneur est le sujet toujours en vue. 

                    L'adoration n'est pas l'affaire de quelque bâtiment ecclésiastique, semaine après semaine, peut-être une fois ou deux, afin qu'on y soit présent pour ce qui est appelé l'adoration de Dieu. Cela n'est pas l'adoration. Cela peut être simplement une forme vaine, une façon de traiter Dieu d'un air protecteur, tout sauf la réalité. L'adoration est une question de vie et non une habitude hebdomadaire; certainement pas une fois par trimestre à la "communion trimestrielle", ou aux grandes fêtes de l’Église : Pâques, Noël ainsi de suite. L'adoration est ceci : la vie est pour le Seigneur. Tout moment, tout heure, toute journée, toute semaine et toute année, tout est pour le Seigneur. C'est cela l'adoration. Notre première pensée le matin est : le Seigneur. Notre dernière pensée le soir est : le Seigneur. Et quoiqu'il y ait beaucoup d'occupations en pensée et en action durant les heures de la journée, il y a quelque chose à l’arrière-plan de celui qui a été racheté pour Dieu, qui tend toujours vers Lui. 

                   La vie de telles personnes est la prière et l'adoration. Elles ne l'expriment pas toujours par des mots, elles ne sont pas toujours sur leurs genoux, ni toujours dans les réunions, mais en ce qui les concerne, à l'arrière-plan, pour ainsi dire, il y a ce qui tend vers le Seigneur, elles aspirent au Seigneur. C'est vrai de ces personnes comme c'était le cas de ceux d'Israël aux jours de gloire de Jérusalem, bien qu'ils en fussent loin, soupirant après elle : "Oh ! Être là où se trouve l'autel, le lieu de Dieu, le lieu de l'adoration !" Les aspirations étaient là, et ils ne pouvaient pas être satisfaits ailleurs. Ils manifestaient ce vrai principe. Étant à Babylone, ce reste, dont le cœur était à Jérusalem, fut l'objet du mépris de la part des Babyloniens : "Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion (Psaume 137:3) "Chantez-nous un de vos cantiques populaires de Jérusalem"  "Aux saules....nous avions suspendu nos harpes....Comment chanterions-nos les cantiques de l’Éternel sur une terre étrangère ?" Leur aspiration était d'être là-bas. Ils étaient ainsi attirés. Nous devrions saisir cela d'une façon spirituelleNotre Jérusalem n'est pas un point central sur cette terre, mais il devrait y avoir, en ce qui nous concerne, ce qui est toujours en quête du Seigneur, ce qui réclame : "Quelle mesure supplémentaire peut-il y avoir dans ma vie ?"


                    Si vous lisez ce livre de Néhémie à la lumière de cela, il sera entièrement transformé par votre lecture, merveilleusement illuminé. Néhémie se trouvant loin là-bas, à Babylone, commence par ce formidable élan de cœur vers le Seigneur. Il vient à Jérusalem, se rend compte de la situation, déplore qu'elle ne soit pas à l'honneur du Seigneur, pleure, prie, se met à l’œuvre, en entraîne d'autres, et ne se donne pas de repos jusqu'à l'accomplissement de cette affaire, à tout prix, savoir : un témoignage instauré en plénitude pour le Seigneur. Tout cela est un esprit d'adoration. Et les gens qui trouvèrent leur place, ceux dont nous devons encore parler, eurent à cœur de travailler. Ils furent animés d'un esprit de franche volonté, c'est-à-dire que c'était l'esprit d'adoration. Ils accomplissaient à leur manière ce que Paul écrit dans sa lettres aux Romains : "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ce qui est votre adoration spirituelle." (Romains 12:1 version anglaise A.R.V.) Ils livraient leurs corps à cette œuvre, et c'était le mobile de l'adoration spirituelle. L'adoration naît donc d'un mobile. 



LE SEIGNEUR S'APPROCHE
SUR LA BASE DE L'ADORATION

                   Or, c'est là justement la ligne de démarcation dans la Bible. Quand Dieu a créé l'homme et l'a introduit dans une communion avec Lui-même, tout était pour le Seigneur. L'homme n'avait pas d'autre objet en vue pour vivre et travailler que le Seigneur. C'était un magnifique état de choses entre l'homme et le Seigneur, et, semble-t-il, c'était le Seigneur qui venait marcher dans le jardin, à la fraîcheur du soir, pour recevoir ceux qu'Il avait créés, et il y avait de la joie dans leur vie et leur œuvre. Le Seigneur y trouvait du plaisir. Dans la Bible, il est toujours montré que le Seigneur trouve du plaisir en ceux qui sont dans une attitude réelle d'adoration et Il s'approche d'eux. En d'autres termes, l'approche du Seigneur est basée sur le fait que le cœur est sans réticences à Son adresse. Vous ne trouvez jamais le Seigneur s'approchant quand il en est autrement, si ce n'est en jugement. Mais quand le Seigneur se présente en bénissant, c'est parce qu'Il trouve des cœurs sans réticences à Son adresse. Si le Seigneur venait là, dans le jardin, comme il est écrit en Genèse, c'est parce qu'Il avait des cœurs dirigés vers Lui, qu'Il trouvait ce qui Le satisfaisait. Quand le Seigneur Jésus se trouvait ici-bas, il en était de même. Il aimait être là où Il trouvait un cœur qui Lui était ouvert, prêt à Le recevoir, à satisfaire Ses désirs. C'est la raison pour laquelle il allait souvent à Béthanie. Il y avait là un cœur pour Lui, pour le Seigneur. Il y avait un esprit d'adoration.


LA TROMPERIE DU DIABLE
A L’ÉGARD DU GENRE HUMAIN 

                    Mais vint alors la terrible rupture et le diable entra dans le jardin pour détourner l'homme de Dieu et l'attirer à lui.  Mais comment ? Et c'est ici une chose terrible à reconnaître. Il a amené les intérêts personnels de l'homme en vue, les propres intérêts de l'homme au premier plan. Il lui a montré qu'il pouvait obtenir quelque chose, qu'il pouvait acquérir quelque chose. Jusqu'à ce moment, c'était uniquement ce que le Seigneur pouvait obtenir, et à présent la situation est que l'homme peut acquérir quelque chose. L'ennemi état à l’œuvre d'uns façon profonde et subtile pour détourner l'homme de Dieu et l'attirer à lui. Il a ainsi introduit l'homme dans une alliance avec lui-même. Il l'a trompé et l'a induit à  penser qu'il en retirerait un bénéfice. Mais, en réalité, c'est le diable qui en toutes circonstances en retire le bénéfice. C'est là l’illusion du genre humain. L'homme s'est détourné de Dieu pour obtenir quelque chose : un temps agréable, ce monde et tout le reste, et à la fin il découvre qu'il a été dupé, que le diable a tout eu, et lui par dessus le marché ! C'est là, la tragédie et la tromperie. Mais vous voyez le point : c'était en vue de le détourner de Dieu par cet intérêt personnel, cet égoïsme et cela a ruiné l'adoration. A partir de ce moment-là, il en fut ainsi. Le monde est un monde égoïste, qui attire à lui, qui ne donne pas à Dieu sa place, qui ne lui laisse pas tout, en premier et dernier lieu. Voilà comment sont les choses. 

                    Mais maintenant, Dieu veut construire Sa Jérusalem spirituelle : Il la veut rétablie, où tout, d'une manière délibérée et joyeuse (en y prenant grand plaisir) est pour le Seigneur. Un peuple dont ses délices est le Seigneur. Notre Seigneur Jésus était l'incarnation de ce principe. "C'est mes délices, ô mon Dieu de faire ce qui est ton bon plaisir." (Psaume 40:8, version Darby) Ses délices se trouvaient dans le Seigneur. Il est la véritable incarnation de l'esprit de la Jérusalem céleste, où tout, non pas sous une contrainte, mais de tout cœur, est au Seigneur.

UN CŒUR PARTAGÉ
   
                    Maintenant vous considérez cette muraille en ruines, dans son délabrement, comme nous le faisons en ce moment, et vous redites : "Pourquoi cet état de choses ? Pourquoi cette allure de tragédie ? Qu'est-il arrivé que chacun, voyant cela hoche la tête ou pousse un soupir ? Que s'est-il passé pour que ce qui était si glorieux en soit ainsi maintenant ? Quelle est la raison ? La réponse est : "Leur adoration s'est éloigné du Seigneur. Le but pour lequel Jérusalem existait, à savoir, entièrement au Seigneur, s'est effondré. Ils permirent à d'autres objets d'adoration de saisir leurs cœurs et leurs vies." Oui, le Seigneur fut chagriné, et Jérusalem n'avait donc plus de raison d'être au yeux de Dieu. Dieu ne voit plus aucune raison qu’elle doit subsister, et donc Il la livre à la destruction. Ce n'était pas ce à quoi elle était destinée. 

                    Et cela ne peut-il pas être l'explication de beaucoup de faiblesse, oui, dans nos vies, et dans l’Église comme un tout, dans ce qui porte le nom du Seigneur : défaite, délabrement, l'absence de signes de la présence du Seigneur, de ces marques de plaisir du Seigneur ?  Ne ce peut-il pas qu'il y ait des cœurs partagés, une réserve dans nos vies, qu'il y ait,  après tout, quelque part das notre tréfonds, quelque principe du moi à l’œuvre ? Cela ne se peut-il pas ? Je ne juge pas, mais je connais la tromperie de nos cœurs. Il est vraiment "trompeur par-dessus tout." (Jérémie 17:9 version Darby) Très souvent, quand nous pensons que ce que nous faisons est pour le Seigneur, nous-mêmes, nous  y trouvons beaucoup de plaisir, et si dans le service du Seigneur l'élément du plaisir personnel n'est pas accordé ou est voilé, nous passons des moments très désagréables, car, après tout, c'était d'une façon ou d'une autre pour nous-mêmes. Oui, c'est comme cela. Nous ne voulons pas être trop introspectifs, mais vous voyez ce que je veux dire. Le Seigneur sonde le cœur, et lorsqu'Il voit qu'il est tout entier tourné vers Lui, qu'il n'y aucun mélange, aucun autre dieu, aucun autre intérêt, alors le Seigneur se livre à cette vie-là, à cette Jérusalem-là. Le Seigneur se livre là où c'est entièrement pour Lui. C'est là, l'adoration.

                    Maintenant, voyez-vous, la base de Satan pour enlever à Dieu et pour détourner de Dieu, est cette misérable vie propre sous l'une ou l'autre de ses nombreuses formes. A l'opposé, la base de Dieu, là où Il tient Son camp, où Il se livre, est celle où Lui-même est seul. Dieu se livre à Lui et à personne d'autre. Si le Seigneur est ici, si Il a Sa place pleine et entière, complètement, si tout est pour le Seigneur, le Seigneur Se livrera à ce terrain-là, non pas au nôtre et certainement pas à celui de Satan, mais à Lui-même. Si c'est pour Lui, alors Il se tiendra en Sa faveur et nous sommes tous d'accord que cela est parfaitement sûr et quoi que ce soit d'autre n'aurait pas cette assurance. Le Seigneur est l'unique terrain assuré sur lequel Il peut Lui-même travailler et être présent.

UNE DISPOSITION EN FAVEUR DU SEIGNEUR

                    Maintenant, je terminerai avec une simple et petite déclaration supplémentaire à ce sujet. L'apôtre, dans cette grande déclaration de l'adoration dans Romains 12 versets  1, 2 poursuit (et nous ne devons pas nous arrêter net à mi-chemin dans la déclaration, nous devons veiller à la conjonction tandis qu'il continue) "....qui est votre adoration spirituelle. Et ne vous conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement" ou un autre dit "le tout nouveau façonnage" de votre intelligence. Une "tendance" est le principe et le mobile de l’adoration. A quoi sommes-nos disposés ? Toute notre disposition est-elle pour le Seigneur, au Seigneur ? "Soyez transformés par le renouvellement de votre entendement", c'est-à-dire : votre tendance, votre inclinaison, votre disposition, transformés en une nouvelle disposition, entièrement différente que celle qui fit son apparition avec Adam dans ce que nous appelons la chute. 

                    Grâces soient rendues à Dieu pour le fait que cela est réel. C'est plus réel , peut-être, que souvent nous le réalisons ou le reconnaissons. Je pense que très souvent nous sommes tracassés et troublés au sujet de quelque chose qui n'est pas vrai, en ce qui nous concerne. Nous pensons des contrevérités au sujet de nous-mêmes. Bien entendu nous connaissons notre inclinaison au péché, nous connaissons le mal qui se trouve dans notre chair, nous savons combien nous sommes méchants et indigne et tout le reste. Mais alors que, parfois, nous permettons à cela d'aller trop loin, je vous demande ceci : malgré toute notre indignité, toute notre culpabilité, tout ce qui est mal dans notre chair, n'avons- nous pas, après tout, un cœur pour le Seigneur ? Nous ressentons que nous nous trompons, que nous errons, oui mais, nous avons un cœur pour le Seigneur. D'où cela est-il venu ? Il y avait un temps où nous n'avions pas un cœur pour le Seigneur, où nous n'avions aucune disposition, aucune tendance dans cette direction-là. Nous n'avions aucune inclinaison pour le Seigneur. Mais quelque chose s'est produit en nous de plus profond et de plus fort que toutes nos faiblesses, nos obstinations nos fautes, nos folies et nos péchés. Il y a une réaction qui s'élève chaque fois que nous commettons une erreur et qui nous ramène au Seigneur avec chagrin, tristesse, désappointement, désir ardent et nous ne sommes pas à nouveau heureux jusqu'à ce que nous ayons trouvé le Seigneur.


                    D'où cette disposition provient-elle ? C'est quelque chose qui a été accompli par Lui. C'est là, la base de l'adoration. C'est le terrain sur lequel le Seigneur obtiendra tout. Aussi ne permettons pas d'être trop découragé par nous-mêmes. Vous ne penserez point que je dis que nous devons pardonner notre culpabilité et notre folie et leur céder la place. Mais il est un fait glorieux que, tandis que tout ceci est vrai et que Satan peut nous raconter tant de choses mauvaise à propos de nous-mêmes, néanmoins nous pouvons répondre par les paroles du cantique :



"Je sais tout cela et des milliers de choses encore
mais, cependant, l’Éternel n'en trouve aucune."

                    Nous pouvons nous retourner contre toute accusation et dire : "Néanmoins Dieu a accompli quelque chose en moi, qui a disposé mon cœur à Sa faveur. Malgré toutes mes faillites, mon cœur est tourné vers Lui. Malgré toutes mes défaillances, je suis pour le Seigneur." Et ainsi, nous continuons. Cet esprit, cette loi de l'adoration, consume et consume encore, et nous trouvons, à la fin, dans Sa présence, qu'il n'y a rien d'autre qui demeure que Lui-même, simplement Lui.

                    Ce n'est qu'une simple parole, mais cela, après tout, souligne tout ce qui se trouve ici concernant Jérusalem. Tout ce que nous devrons dire, ou pourrions dire, quant au détail de cette question de la reconstruction de la muraille, trouve ses racines dans le terrain de l'adoration. Cette Jérusalem doit être une louange sur terre. Elle doit parler de la gloire de Dieu. Elle doit être toute tournée vers le Seigneur. Tout en elle doit témoigner de Sa gloire et de Son honneur. C'est là, la raison pour laquelle Jérusalem existe, et pour laquelle nous qui faisons partie de la Jérusalem spirituelle et céleste, nous existons : ramener tout au Seigneur, procurer un grand plaisir à Son cœur et constituer  le témoignage qu'Il est satisfait.



jeudi 8 octobre 2015

Romains 12:5 T. Austin Sparks

Bien que nous soyons plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes membres les uns des autres. (Romains 12: 5)

Le mot ou expression "Corps" n’est pas une simple métaphore. Les membres de Son corps sont pour Christ ce que nos corps physiques sont pour nous - des moyens de manifestation et  d'expression. Cette vérité est très radicale et va à la racine de toutes les questions de vie et de service. «Travailler pour le Seigneur", "prier le Seigneur», etc., on le verra,  sont soumis à une loi plus profonde qui régit leur efficacité. Nous ne pouvons pas prévoir un travail pour Christ – planifier,  concevoir, organiser - et ensuite réclamer le sceau divin et la bénédiction. Nous ne pouvons pas prier comme nous le voulons, même avec passion et larmes, en espérant ainsi obtenir la réponse divine. Ne pas reconnaître cela a entrainé des multitudes de gens dans le désespoir à cause du manque de sceau divin sur leurs œuvres, et aucune réponse à leurs prières. Durant Sa propre vie sur la terre, le Maître a mis énormément l'accent sur le fait que les mots qu’Il disait, et les œuvres qu'Il faisait, ne venaient pas de Lui-même, c’était le Père qui parlait et oeuvrait à travers Lui. 

Donc, pour tout l'avenir de Son oeuvre, Il a prié pour que Ses disciples puissent demeurer en Lui. Ainsi, la loi de la vie efficace et fructueuse, le service, la prière, etc., implique qu’il y ait une telle unité entre Lui et nous que nous faisons seulement  ce qu'Il fait. Nous devons connaître  dans notre esprit tout ce que Christ  fait, comment Il le fait, les moyens qu’Il utilise, et Son moment pour le faire.. En outre, nos prières doivent être les prières que le Seigneur Lui-même prie en nous et à travers nous par l'Esprit Saint.

Il est dit très clairement que c’est ainsi que l'Eglise des temps apostoliques a vécu. Cela passera au crible toutes les entreprises qui sont faites dans le nom de Jésus, et il faudra que rien ne soit fait tant que la pensée du Seigneur n’est pas connue. Mais cela va assurer alors une efficacité à cent pour cent, et les résultats ne périront jamais. Concernant les objectifs pratiques de Dieu  -Christ a un seul Corps attaché à la Tête, et l'activité de chaque membre est de réaliser de plus en plus pleinement le sens de cette union et l'unicité de cette identité .... Nous devons voir que nous sommes complètement en Christ, et vivre par l'Esprit. Tout le reste viendra spontanément.

Par T. Austin-Sparks à partir de: En Christ - Chapitre 1