jeudi 17 mars 2016

(13) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964

Chapitre 13

L'EXPRESSION CORPORATIVE DE L'HOMME CÉLESTE

Lecture Ephésiens 3:17-21 ; 4:1-10

                    Dans cette lecture, le fait que le Seigneur Jésus est l'Homme céleste, est traité en divers points. Ici, au chapitre 4 nous avons la déclaration qu'Il "....est monté au dessus de tous les cieux..." tandis que tout ce qui suit dans le chapitre est relatif à l’expression présente de l'homme céleste, comme étant ici dans le monde.

                   Nous avons déjà remarqué ce trait caractéristique dans l'Évangile de Jean. Nous avons vu, là, l'Homme céleste en personne comme étant à la fois présent ici dans le monde et en même temps dans le ciel. Maintenant, nous sommes à nouveau confrontés à cela dans Ephésiens, mais cette fois-ci dans un sens plus large, car ici, nous avons à faire avec l'expression corporative du même Homme céleste dans Son Corps, qui est l’Église.

                    Ces deux sont un, non pas simplement dans leur relation, mais par leur vie même; un dans leur ressource, un en pensée, un dans leur conscience, un dans leur nature, un dans les lois de leur vie, un dans leur but, un dans leur méthode, un dans leur temps. Il n'y a rien qui se rapportent à eux, en tant qu'Homme céleste, en lequel ils ne sont pas un. Ce n'est pas simplement l'unité qu découle d'une compréhension ou d'un accord, mais qui résulte d'être un en substance, un en essence.

                    De nouveau, nous parlons de Christ en tant qu'Homme céleste, et non pas de Lui, en tant que Dieu. Dans cette expression corporative, il n'est pas question du Corps agissant pour la Tête, ou de l’Église agissant pour le Seigneur. Il n'y a aucune indépendance ni de responsabilité séparée. C'est le Seigneur Lui-même qui continue Sa propre vie et qui travaille dans Son Corps et par le moyen de celui-ci. Le tout constitue un seul Homme. Cela ne signifie pas que le Seigneur aurait abandonné une identité personnelle et aurait cessé d'être une personne séparée, mais qu'Il a donné, provenant de Son humanité céleste même, Sa propre substance, Ses propres constituants, Sa propre vie, pour constituer un Corps qui est tellement un avec Lui, qu'il est absolument comme une partie de Lui-même. C'est cela le Corps de Christ, tel qu'il est présenté ici. C'est cela l'Homme céleste exprimé corporativement.

                    Le Corps, (l’Église), n'a jamais été destinée à être quelque chose en lui-même, mais depuis l'éternité il a toujours été destiné à être "la plénitude de celui qui remplit tout en tous." Il n'a donc aucune existence indépendamment de Lui, ni n'a d'existence indépendamment du dessein de Dieu en Lui. Ces faits, si simples qu'ils soient dans leur énoncé, sont très profonds et vont au tréfonds des choses dans leur signification. Ils gouvernent et déterminent ce qu'est l’Église. Rien de ce qui porte le nom "d’Église" (selon le sens de ce terme dans le Nouveau Testament) et qui n'est pas la continuation de Son Fils dans cet univers, n'existe pas dans la pensée de Dieu.

                    Or, ceci implique plusieurs choses, et celles-ci sont présentées dans le chapitre que nous avons devant nous.

UNE SEULE VIE EN CHRIST

                   Premièrement ceci concerne l'unique vie qui se trouve dans tous les membres de Christ par le Saint-Esprit. "Il y a...un seul Esprit"; "vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit..." Il y a l'unique vie par le Saint-Esprit. C'est seulement ainsi que Christ parvient à Sa plénitude dans Son Corps, que l’Église accomplit la pensée divine pour son existence, qu'elle parvient au but divin.

                    Nous avons déjà cherché à voir comment l'Homme céleste, en personne, fut gouverné par l'Esprit, en chaque détail, vu que l'accomplissement de toute la révélation de Dieu le concernant dépendait d'un tel gouvernement. Toutes les Écritures qui avaient été transmises auparavant L'indiquaient et attendaient leur accomplissement en Lui, et Il devait être l'accomplissement de toutes ces Écritures jusqu'au moindre détail. Cela aurait été une responsabilité écrasante, accablante et impossible de Se charger mentalement de leur réalisation, d'être, à chaque instant de Sa vie, conscient qu'Il était responsable de tout ce qui était consigné dans les Écritures. D'avoir cela dans le domaine de Sa pensée aurait été un fardeau impossible à porter. Il aurait été la personne la plus introspective qui ait existé. A chaque instant, Il se serait posé la question : "Suis-je en train de faire la chose qui convient ? Est-ce la bonne façon de le faire ? Suis-je en train d'accomplir ce que je dois selon le Livre ou selon ce standard ?" Mais Sa vie était gouvernée par l'onction, étant sous le contrôle de l'Esprit, prouvait qu'Il accomplissait toute la révélation spontanément et par la conscience intérieure qui était la Sienne par le Saint-Esprit quant à ce qui était ou qui n'était pas la pensée de Dieu.

                    Or ce qui était vrai de Lui personnellement doit être vrai de Lui dans le sens corporatif. Voici une révélation concernant Jésus-Christ, qui est issue des conseils éternels de Dieu, une révélation d'une immense signification, une destinée, un système céleste, spirituel, grandiose, résumé en Lui et qui doit être exprimé, forgé, en Lui corporativement, comme ce le fut en Lui personnellement. Mais comment est-ce possible pour nous d'accomplir cela, de le réaliser, d'y parvenir, que cela ait son accomplissement et son expression en nous ? Seulement sur la base d'une vie unique par le Saint-Esprit en tous. C'est là ce qui donne de la force à l'exhortation contenue dans cette même lettre, que nous soyons "...remplis de l'Esprit". Cela donne la véritable signification et la vraie valeur à tout l'enseignement concernant le Saint-Esprit , à savoir, la réception de l'Esprit, la marche selon l'Esprit, la conduite selon l'Esprit, parce que, seulement s'il en est ainsi, ce qui a été produit par la pensée de Dieu concernant Son Fils, et qui doit avoir sa pleine réalisation dans le Corps de Christ, peut être atteint. Combien il est donc nécessaire pour nous tous de vivre par l'Esprit. Ce n'est pas suffisant que quelques-uns d'entre nous vivent par l'Esprit. Il est important que tous vivent ainsi, et que pas un seul ne marche selon la chair.

UNE VIE DE RELATION MUTUELLE ET D’INTERDÉPENDANCE

                  La seconde chose, qui est en réalité une partie des mêmes vérités, mais avec, peut-être, une application un peu plus étroite de cela, est la nécessité de considérer et de conserver avec diligence une vie de relation réciproque et d'interdépendance. C'est quelque chose qui doit être tout d'abord reconnu, puis pris en compte, et puis quelque chose que nous devons être diligents à maintenir. C'est-à-dire, tous les membres de Christ sont liés. Il y a une relation mutuelle. Nous ne sommes pas autant de parties séparées, de fragments, d'individus, nous sommes tous liés. E non seulement cela, mais nous sommes tous dépendants l'un de l'autre. En vue de l'intention de DIeu, de Son dessein, nous ne pouvons pas agir l'un sans l'autre. Sur tout autre niveau que celui-là nous pourrions agir l'un sans l'autre. Si nous vivions sur un plan naturel, nous pourrions peut-être dire de quelques-uns que nous pourrions agir sans eux, mais quand nous parvenons à la lumière du dessein de Dieu, alors nous sommes gouvernés par une dépendance réciproque. Nous découvrons que nous avons besoin l'un de l'autre, que nous sommes dépendants l'un de l'autre en ce qui concerne la plénitude de Dieu. Nous avons une claire indication de ce fait dans les paroles suivantes : "...fortifiés, en sorte que...vous puissiez comprendre avec tous les saints..."" Nous ne pouvons comprendre en étant à part du reste. Aucun d'entre nous ne pourra jamais comprendre le tout. Nous avons besoin de la force de tous les saints pour comprendre avec tous les saints.

                    Ce n'est pas simplement une déclaration de fait, mais une vérité par laquelle nous sommes immédiatement mis à l'épreuve. Disons-nous : "Oui, nous avons vu le Corps de Christ, nous avons vu l’Église !" Le fait que nous avons bien vu cela, sera prouvé par notre dépendance mutuelle vécue. Si quelqu'un d'entre nous prenait l'attitude que nous pouvons nous dispenser d'un autre membre de Christ, ou s'il se tenait dans cet esprit là, une telle personne n'a pas réellement vu le Corps de Christ. Peut-être y a-t-il eu une vision de quelque chose, mais pas du Corps de Christ. Cette personne n'a pas connu que ce Corps doit être la plénitude de Christ. En vue de cette plénitude, tous les saints sont nécessaires. Le Seigneur Jésus, à Sa manière et par des paraboles, mettait constamment le doigt sur des principes et des lois : "...gardez-vous de mépriser un seul de ces petits..." (Matthieu 18:10) ; "...toutes les fois que vous n'avez pas ces choses à l'un de ces plus petits..." (Matthieu 25:45) Ce n'est pas simplement un genre de choses communautaire, une fraternité. Nous sommes en face d'une loi quand il est dit qu'il faudra tous les saints pour parvenir à Sa plénitude et pour l'exprimer. Si nous avons vu le Corps de Christ nous devons avoir vu la relation réciproque et l'interdépendance de tous les membres. Nous devons être en train de vivre sur la base que le Corps est un.

                    L'apôtre exhorte à la diligence à cet égard. Nous devons reconnaître que le Corps est un, et donc être diligents pour conserver l'unité de l'Esprit. Je crois que l'apôtre au moment où il écrit cette lettre, savait très bien combien il fallait de diligence pour cela. Il avait commencé à s’apercevoir combien il était facile pour des chrétiens de se dispenser l'un de l'autre, d'adopter l'attitude de pouvoir agir l'un sans l'autre, ou en tout cas sans certaines personnes. Combien il leur était facile de manquer de cohésion, d'adopter une attitude négligente, d'être tout sauf diligent à conserver l'unité.

                    Ce maintien de l'unité  est une chose positive. Cela signifie être pleinement engagé pour quelque chose. Il n'est pas seulement question qu'on désire cela, qu'on le veuille, que l'on considère cela comme étant la meilleure chose et même comme une chose nécessaire, mais il s'agit de s'appliquer à le pratiquer. Cela réclame de l'application pour être diligent à conserver l'unité de l'Esprit.

                     C'est ce qui signifie être "renouvelé dans l'esprit de votre intelligence" ce qui, encore, contribue au revêtement de "l'homme nouveau", l'Homme céleste corporatif. Ainsi, dans la passage placé devant nous, l'exhortation pratique suit immédiatement : "C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun d'entre vous parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres." (Ephésiens 4:25) Le renouvellement de l'esprit de l'intelligence s'opère en chaque personne parlant selon la vérité à son prochain par le fait du rejet de toute fausseté. Pourquoi dire à soi-même un mensonge ? Nous ne mentirons pas de manière délibérée. A quoi bon dire à soi-même quelque chose qui n'est pas vraie ? Quel sens cela aurait-il si ma main gauche blessait ma main droite, vu qu'en fin de compte ce sont les deux qui vont souffrir ? De façon similaire, "nous sommes membres les des autres." Dans l'autre façon de penser, celle du vieil homme, qui est mentionné ici, il y a une absence de ce sens de vie corporative, de cette interdépendance, de cette relation réciproque, où il est reconnu que chacun est nécessaire, indispensable. Vous pouvez mettre des gens en dehors de ce domaine, vous pouvez vous débarrasser deux, atteindre votre objectif, prendre de l'avantage, simplement par le fait de retenir la vérité. Mais ici, nous avons à faire à une seule entité, et cette entité ne doit pas être en conflit, elle ne doit pas être différentes choses, mais une seule chose. Nous devons être renouvelés dans l'esprit de notre intelligence en revêtant ce nouvel Homme céleste corporatif.

                   Ces versets valent la peine que nous les notions de nouveau, à la lumière de ce que nous sommes en train de dire.

21  si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits
22  à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,
23  à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
24  et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
25  C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. (Ephésiens 4: 21-25)

                  C'est l'intelligence nouvelle de "l'homme nouveau", qui est renouvelée dans l'esprit, sur la principe, la loi, la réalité de la relation mutuelle et l'interdépendance.

                    J'ai besoin de vous, vous m'êtes indispensables. Je ne peux point réaliser ma destinée, le but de mon existence, indépendamment de vous. Quel est donc la raison pour que je vous mente ? S'il y a quelqu'un sans lequel notre destinée, le but de notre existence, notre objectif tout entier est impossible et détruit, si en face d'un tel fait, il y a une relation mensongère, trompeuse, quelle contradiction ! C'est là, la force des mots présents ici. "Nous sommes membres les uns des autres." Nous devons donc avoir une seule pensée, et parler l'un à l'autre selon la vérité, est une marque de "l'homme nouveau", de l'Homme céleste qui n'a qu'une seule pensée. Les mensonges sont tous le fait de pensées contraires.

LES DONS DE CHRIST

                    La troisième chose que ceci implique est qu'en vue de la réalisation et de l'expression progressive de cet Homme céleste dans le temps et pour l'éternité, la Tête céleste a donné des dons.
8.......Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.
9  Or, que signifie: Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre?
10  Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. (Ephésiens 4)

                    Il y a l'Homme céleste, en personne, qui, étant la Tête céleste, donne des dons parmi les hommes en vue de la réalisation et de l'expression progressives de Lui-même, en tant qu'Homme céleste corporatif.

                    Nous devons maintenant nous arrêter un instant et considérer ce qui est écrit dans les versets 9 et 10. Ce passage comporte le fait qu'Il est descendu avant qu'Il ne montât. Il n'a pas eu Ses origines ici-bas. Bien sûr, nous le savons, mais c'est ici l'argument de l'apôtre. Son origine n’est pas d'ici-bas. Par le fait qu'Il est monté, il doit être compris qu'Il est descendu premièrement. Il y a l'Homme céleste qui descend et qui est ici présent parmi les hommes. C'est l'Homme céleste dans l'incarnation. Il est descendu des cieux. Étant descendu, Il est monté afin remplir toutes choses. L'univers tout entier doit être rempli de l'Homme céleste.
                   Or vous devez avoir ces données de base avant que vous puissiez comprendre
et apprécier ce qui suit au sujet de ces dons. En relation avec ce fait que toutes choses doivent être remplies par l'Homme céleste, il doit y avoir l'accroissement du Corps. Ce chapitre est tout d'une pièce. Christ n'est pas ici comme séparé de Son Corps. Ici, l'Homme céleste, en personne, et l'Homme céleste corporatif sont réunis comme étant un dans un dessein. Auparavant, dans la lettre, l'apôtre a montré comment avant les temps éternels, dans la pensée de Dieu, cet Homme céleste a quitté les cieux pour se trouver ici-bas. Mais tandis qu'iI se trouve ici-bas, Il est néanmoins dans le ciel. Or, Il doit être personnellement la plénitude universelle, et cette plénitude doit être par l’Église : "...la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations aux siècles des siècles..." En relation avec ce remplissage universel, il doit y avoir cet accroissement du Corps : "En lui tout l'édifice, bien coordonné s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur." (Ephésiens 2:21) Dans la lettre aux Colossiens il y a une parole très similaire :

.....sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne. (Colossiens 2:19)

                    Il doit remplir toutes choses par Son Corps, qui est Sa plénitude. Donc, le Corps doit grandir, le Corps doit s'accroître, le Corps doit ajouter à sa stature, jusqu'à ce qu'il parvienne à la pleine mesure de Christ. Or, en vue de cet accroissement, les dons célestes sont accordés à ce Corps céleste par l'Homme céleste.

                    Puis je désire que vous remarquiez une autre chose. Ces dons sont eux-mêmes une mesure de Christ : "Mais à chacun de nous la grâce été donnée selon la mesure du don de Christ."  (Éphésiens 4:7) Les dons sont une mesure de Christ, et donc ils sont destinés à produire la plénitude de Christ, à conduire cette plénitude. A leur façon, ils représentent une plénitude de Christ dispensée dans le Corps. Ils doivent contribuer à réaliser la pleine mesure. Ceci dit, nous pouvons considérer les dons mentionnés.

UNE AUTORITÉ EN CHRIST

                    "...Et il a donné les uns comme apôtre..." (l n'est pas dit : 'pour être' apôtre") Donc, nous avons besoin de savoir ce que l'apôtre représente en tant que mesure de Christ. Quelle est sa valeur en amenant la plénitude de Christ par le moyen du Corps, de l’Église, de l'Homme céleste corporatif. Il est impressionnant de constater que l'apôtre tient la première place à cause de la valeur qui lui est associée. Que sont les apôtres ? Il y a un mot qui exprime ce que représentent les apôtres, et ce mot est "autorité". L'autorité vient en premier.
                   Nous savons que grammaticalement ce mot signifie "un envoyé". Mais pour voir sa signification, regardez encore dans la Parole de Dieu. Prenez le mot partout où vous le trouvez et considérez ce qui y est contenu. Regardez, par exemple, la parabole du maître de maison qui planta une vigne. Il leur a envoyé ses serviteurs pour recueillir le fruit. Ils sont venus dotés de son autorité, et les méchants vignerons, en tuant les serviteurs, ont totalement rejeté l'autorité du maitre. Vous voyez, l'application à Israël dans ce cas est vraiment visible. Le point de la parabole c'est qu'ils refusaient de reconnaître l'autorité de Dieu en Christ. Quand le maître de la vigne viendra lui-même traiter la situation, il fera périr misérablement les vignerons. Sur quel fondement le fera-t-il ? Parce qu'il n'a pas obtenu son propre contentement dans les fruits ? Non, parce qu'ils ont refusé de reconnaître son autorité en son fils. "...il envoya vers eux, son fils.." Toutes les fois où vous trouverez le mot "envoya" de la part du Seigneur, vous trouvez l'autorité du Seigneur. C'est cela un apôtre.
  
                  Tandis que vous considérez avec soin la question de l'apostolat, vous constaterez que tout ce qui a constitué un apôtre représentait ce qui contribuait à l'autorité. Un apôtre était un serviteur du Seigneur spécialement constitué. Il y a eu une loi très rigide gouvernant l'apostolat (en ce qui concerne les douze), à savoir qu'un apôtre devait avoir vu le Seigneur ressuscité. Il ne pouvait pas être apôtre si le Seigneur ne lui était pas apparu, car il n'avait pas eu une connaissance de première main du Seigneur ressuscité. Cette connaissance, de première main, du Seigneur ressuscité l'investissait d'une autorité. Il s'agissait du fait que le Seigneur Lui-même lui était apparu.

                    Si vous allez à la lettre aux Hébreux, vous constaterez qu'il est parlé du Seigneur comme l'Apôtre et le Souverain Sacrificateur de Dieu. L'expression même nous ramène aussitôt en pensée aux écrits de Moïse, et nous remarquons combien elle allie ce que Dieu a respectivement présenté en Moïse et Aaron. Moïse en tant qu'apôtre, Aaron en tant que souverain sacrificateur, représentent deux aspects du Seigneur Jésus. Moïse représente l'autorité, depuis le début jusqu'à la fin de l'utilisation de Moïse par Dieu. La verge qui était celle de Moïse devint celle de Dieu. Par cette verge, l'autorité de Dieu se manifestait. Il était tellement investi de l'autorité de Dieu que Dieu put lui dire, concernant Aaron : "...tu tiendras pour lui la place de Dieu..." (Exode 4:16)

                    Nous voyons plus tard comment cela s'est manifesté. Quand il y a eu ceux qui ont essayé d'évincer Moïse, ou de prendre une place égale à la sienne, vous voyez comment l'autorité a pu s'exprimer. Moïse n'a jamais dû lutter pour sa position. Quand la contestation s'est élevée concernant sa position, étant le plus doux des hommes, il a, en fait, juste dit au Seigneur : "Seigneur, suis-je ici par ton autorité ou non ? Me suis-je emparé de cette position ? Ai-je recherché l'autorité ou m'as-Tu placé ici doté de cette autorité ? Je compte sur Toi pour faire savoir si ma position relève de ma propre initiative ou de Ta nomination." Le Seigneur a convoqué le peuple à l'entrée du tabernacle et a défendu la cause de Moïse, et vous savez ce qui arriva. C'était à cause de ce qu'il représentait en tant qu'apôtre. 

                    "...Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez..." (Matthieu 28:18-19) Ainsi, un apôtre est quelqu'un qui est en autorité de la part de Dieu pour l'établissement et la continuation d'un témoignage divin. Vous pouvez constater cela en Moïse. Le Seigneur apparut à Moïse et lui parla face à face. Aucun autre ne pénétra dans ce domaine. Même s’ils avaient gravi le Mont, ils ne seraient pas parvenus exactement à la même place que Moïse. C'était avec Moïse que le Seigneur s'entretenait et qu'Il parlait face à face comme un homme parle à son ami. Puis, pour toute la suite, la seule chose qui gouverne Israël est la suivante : "...comme l’Éternel l'avait dit à Moïse..." A la fin de construction du tabernacle, il y a tout un chapitre dans lequel cette seule expression se rencontre sept ou huit fois : "...comme l’Éternel l'avait ordonné à Moïse". Cela parle de gouvernement plein d'autorité par ce qui était introduit par l’intermédiaire de Moïse, l'apôtre de Dieu. Oui, dans cet autorité, il a établi le témoignage et l'a maintenu. L'autorité fut sienne jusqu'à la fin.

                    Ou encore, prenez l'apôtre Paul qui, peut-être au-dessus de tous les autres, se détache comme apôtre, et vous constatez que sa mission et son autorité étaient, en premier lieu, pour l'établissement du témoignage en tout lieu, et puis, pour le maintien de ce témoignage. Il a dit aux Corinthiens que, s'il vient vers eux avec l'autorité qu'il a reçue, cela ira mal pour quelques-uns d'entre eux, parce qu'il était investi de cette autorité pour maintenir le témoignage dans sa pureté.

                    Maintenant, qu'est-ce que cela nous suggère ? C'est le Seigneur ! C'est le facteur de l'autorité céleste de Christ dans l'Homme corporatif. Cela peut être dispensé par l'intermédiaire d'individus. Le point est que c'est un trait caractéristique de l'Homme céleste, et que c'est effectivement au sein de l’Église. Nous sommes face à face avec le fait que Christ, dans Son autorité céleste, est dans l’Église pour l'établissement de Son témoignage et pour son maintient. Là où le témoignage du Seigneur est présent par le Saint-Esprit, là, l'autorité du Seigneur est présente, et les gens doivent compter avec cela.

                    Bien sûr, alors que nous devons prendre ces choses à cœur dans nos propres vies personnelles, nous les disons à ceux qui doivent instruire les autres. En tant que serviteur du Seigneur, vous ne pouvez pas avoir une reconnaissance trop claire de la mesure où cette opération de l'autorité de Christ dans Son Corps est définie et catégorique. Personne ne peut entrer en relation avec cette expression corporative de Christ, qui est constituée par le Saint-Esprit, sans devenir responsable du témoignage du Seigneur qui se trouve là, et si vous violez cela, vous souffrirez. Vous ne pouvez pas simplement vous joindre et échapper aux implications. Si vous violez le témoignage, l'unité du Corps de Christ, alors que vous avez été amené en réel contact avec celui-ci, et que vous ne mettez pas cela en règle, vous mourrez. Il se peut que vous mourriez physiquement. Vous pouvez avoir une fin tragique. Indubitablement vous traverserez des temps de souffrance et d'épreuve. Car vous n'êtes pas devenu membre d'un mouvement, de quelque chose qui est simplement de l'homme. Vous êtes entré là où la garde du dessein éternel est investie dans le Saint-Esprit qui œuvre dans l'esprit de l'apostolat, et l'autorité de Christ s'y trouve. C'est le sens exact de ces mots qui nous sondent, dans la première lettre aux Corinthiens : "C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades et qu'un grand nombre sont morts..." (Lisez 1 Corinthiens 11:29-30) Vous êtes entré dans un domaine où les choses ne doivent pas être prises comme étant simplement de la doctrine, une organisation, quelque chose de l'homme à l'égard duquel vous pouvez agir comme cela vous plaît. Vous devez parvenir à la place où l'autorité de Christ est une réalité opérante. C'est une chose terrible d'entrer dans la Maison de Dieu si vous ne désirez pas vous conformer comme il convient.

                    C'est un aspect et un côté terrible. Mais il y a un autre côté qui produit du repos et de l'assurance au cœur pour ceux qui ont en plus une responsabilité dans la Maison de Dieu, où il est possible de dire : "Eh bien, nous ne devons pas porter la pleine responsabilité qui se trouve de bon droit entre les mains du Saint-Esprit, sous l'autorité de Christ pour faire face à ce qui est contraire à la vérité et à la loi de la Maison de Dieu." Nous n'avons pas besoin d'être inquiet, en ce sens, parce que c'est notre responsabilité. Le Seigneur au ciel a disposé un fonctionnement de Son autorité dans l’Église. Il se peut qu'il y ait une contestation de cette autorité dans le vase. L'enfer peut contester, comme à Philippes, ou à Éphèse, ou en beaucoup d'autres lieux. Il peut se manifester par un antagonisme violent et une résistance véhémente. Mais quelle est  l'issue ? Chaque fois l'autorité de Christ triomphe.

                    L'établissement du témoignage dans tout l'empire romain, par le moyen de l'apôtre Paul, est une merveilleuse manifestation de l'autorité suprême du Seigneur Jésus-Christ sur toutes les puissances. Il ne s'agit pas simplement de vaincre la mentalité de l'homme, les préjugés et les difficultés parmi les hommes, c'est la conquête des forces mauvaises de l'enfer. Des forces cosmiques sont battues et brisées quand le témoignage est établi par le moyen d'un apôtre.  C'est le fait de l'autorité de Christ dans le Corps, par l'Esprit. Christ, vraiment exprimé das l'assemblée, ne peu réellement être mis de côté sans souffrance.

LA PENSÉE DE DIEU EN CHRIST

                    Maintenant, que sont les prophètes dans l'assemblée ? En un mot, le prophète est l'instrument pour l'expression de la pensée du Seigneur, et celle-ci est généralement mise en opposition à l'expression de la pensée de l'homme. L'injonction que nous avons déjà notée est d'une très grande importance : ...être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence..." Car, dans l'Homme céleste corporatif, le Corps, la pensée du Seigneur doit prédominer, opérer, être suprême. La pensée du Seigneur est la seule pensée dans cet "homme nouveau", cet Homme céleste. Vous devez être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, si vous devez parvenir à la pensée du Seigneur. La pensée du Seigneur vient par le moyen d'un instrument appelé prophète. Il est l'interprète de la pensée du Seigneur. Il apporte dans le Corps, la connaissance de la pensée du Seigneur. Cela, comme nous l'avons dit, implique la mise de côté de la pensée de l'homme.
                     Nous pensons, bien sûr, au fait suivant : combien les prophètes de l'Ancien Testament sont une source de confirmation de ce que nous venons de dire, car si vous examinez la question, vous découvrirez qu'ils viennent devant le peuple en relation avec les droits de Dieu dans Sa Maison. Ces droits étaient mis de côté par Son peuple. La pensée de l'homme prenait la place de celle de Dieu, et cela aboutissait habituellement à un très grand mal, de sorte que, les droits mêmes de Dieu Lui étaient refusés dans Sa propre Maison, parmi Son propre peuple.

                    Prenez Élie comme exemple. Élie se détache d'une manière prééminente parmi les prophètes en relation avec les droits de Dieu, et le Carmel est la grande crise aux droits de Baal, et à ceux de Dieu en Israël. Élie est l'instrument pour le rétablissement des droits de Dieu dune manière absolue, en vue de la destruction complète de cette autre pensée, représentée par la prophètes de Baal. Ces droits sont exprimés dans les termes de la pensée de Dieu pour Son peuple, et ainsi tous les prophètes introduisent la pensée de Dieu, l'interprètent, la maintiennent devant le peuple de Dieu, et livrent bataille pour elle, afin que Dieu ait Sa place, qu'Il ait les choses selon Sa pensée.
                    
                    Ceci, encore, est un fonctionnement de l'Homme céleste dans Son Corps, à savoir, de maintenir les choses selon la pensée de Dieu. Nous ne pensons pas particulièrement, en ce moment, à des gens parmi nous, que nous pouvons avoir en pensée d'appeler prophètes. Nous ne pensons pas à un office mais à une fonction. Un fonctionnement vital est ce qui nous préoccupe, et toute personne qui est ointe et qualifiée par le Saint-Esprit pour maintenir clairement les pensées de Dieu au sein de Son peuple, pour faire connaître la pensée de Dieu à Son peuple, de sorte que Dieu obtienne Sa place et Ses droit, et que toutes les autres pensées soient mises à l'écart, accomplit le ministère de prophète. Nous avons tellement tendance à commencer à l'autre bout, en prenant la ligne technique des choses, celle d’attitrer les prophètes. Considérons la fonction, non pas l'homme, et que c'est Christ qui est le Prophète, et qu'en tant que tel, Il exerce le ministère par le moyen de quelques-uns qu'Il donne pour l'expression de la pensée divine telle qu'elle est en Lui-même. Il est tout à fait possible de réunir ces fonctions dans une seule personne.

LE CŒUR DE DIEU EN CHRIST

                    Maintenant, que sont les évangélistes ? En un mot, l'évangéliste est celui qui doit faire connaître Dieu, par la moyen de l’Évangile, qui doit faire révéler le cœur de Dieu en termes de grâce. Et la fonction de l'évangéliste doit procurer des matériaux pour l'expression de l'Homme céleste corporativement. Ainsi nous commençons avec l'autorité de Christ, Christ tenant la place de l'autorité suprême bien au-dessus de tous les cieux. Puis nous avons la pensée de Dieu en Christ. Ici nous avons le cœur de Dieu en Christ. L’Évangile de la grâce doit procurer un accroissement par le rassemblement des matériaux pour l'Homme céleste corporatif. 

LES RESSOURCES DE DIEU EN CHRIST

                    Nous en venons maintenant aux pasteurs et docteurs. Ces deux fonctions sont réunies. Les matériaux sont en train d'être rassemblés, l'Homme céleste corporatif est progressivement amené à l'existence et est en train de parvenir à Sa plénitude éternelle. Or, tandis que les matériaux sont en train d'être rassemblés  et que l'Homme corporatif céleste  se constitue progressivement, le besoin suivant est celui de pasteurs et docteurs, et la fonction ici est celle de l'ajustement et de la coordination de cet Homme céleste. L'ajustement est amené par l'enseignement, par l'instruction. Le but de l'instruction est de nous ajuster , de nous amener à notre place, dans une juste relation, de nous amener dans une compréhension de Christ, de notre relation avec Lui et avec l'un et l'autre en Lui. L'instruction a affaire avec de telles questions comme celles des ressources des croyants en Christ, et tout cela est notifié par l'Homme céleste. C'est l’œuvre du docteur. Le pasteur est une personne dont la fonction est d'ajuster, de soigner, de conduire, de nourrir. L'édification par un ajustement approprié à la vérité révélée, est ce que nous avons ici.

                    Mais tout cela ne se termine pas là. L'apôtre, le prophète, l'évangéliste, le pasteur et le docteur, donnés afin que l'Homme céleste corporatif, tirant les valeurs de ces fonctions, subvienne à son édification mutuelle pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ. L'édification mutuelle le ministère mutuel, doivent résulter de ces dons. Parce que nous sommes au bénéfice de ce sacerdoce en Christ à notre égard, nous devons faire de ce bénéfice un sacerdoce mutuel, de sorte que le Corps s'édifie, s'accroisse de l'accroissement de Dieu, chaque partie distincte s'accroissant selon sa mesure.

                    Si cela vous semble technique, permettez que nous vous conseillions de vous détourner de l'enseignement et de tout ce qui ressemble à un système de vérités, pour avoir le Seigneur en vue. Gardez le Seigneur Lui-même en vue, et constatez que la seule chose qui gouverne tout, est la venue de Christ dans une plénitude de vie et une expression dans cet univers toujours plus grandes, par le moyen de l’Église qui est Son Corps.

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