jeudi 31 mars 2016

(3)La dispensation du mystère T. Austin-Sparks (volume 2)

Préface de la deuxième édition

                 Durant l'année 1939, nous avons publié deux volumes sur La dispensation du mystère. Le volume 1, le plus important des deux, a couvert un domaine plus large sous le titre Toutes choses en Christ. Ce dernier a été réimprimé et réédité et est toujours disponible. Le volume 2 fut plus spécifique en ce qui concerne le ministère de Paul et l’Église. Ce second volume était épuisé depuis un certain temps, et bien que nous ayons eu beaucoup de demande à son sujet, il y a eu une retenue inhabituelle à le réimprimer sous sa forme originale. Mais il y a eu un fardeau croissant de mettre par écrit l'essence de ce ministère particulier du "Mystère" et, sous cette pression que nous estimons de Dieu nous avons rédigé le présent volume qui, bien que modifié à plusieurs égards par rapport au précédent volume 2, est une focalisation de cette "Révélation" accordée à l'apôtre. Dans la présence irrésistible d'un si grand dévoilement, ce serait une chose impossible de donner une présentation adéquate et, bien que tellement chargés et pressés, nous éprouvons finalement un profond sentiment d'échec. Nous ne pouvons faire que "jeter à la surface des eaux" et croire qu'en tant que message de Dieu en un temps opportun, il peut toucher quelques cœurs préparés. Ce n'est pas une exposition dont on a besoin, mais d'une révolution semblable à celle qui a eu lieu chez l'apôtre quand "il plut à Dieu de révéler en lui son Fils." Que la prière contenue dans Ephésiens 1:17-21 soit exaucée dans la cas de beaucoup de lecteurs.

Forest Hill, Londres

Chapitre 3

EXPLORANT LE PAYS

                     Alors que le peuple songeait à entrer dans le pays de l'Alliance et de la Promesse, des espions y furent d'abord envoyés en deux occasions. Le premier envoi fut désastreux car ce fut la décision du peuple gouverné par l'intérêt personnel, et bien que Moïse ait accédé à leur demande, que le Seigneur ait acquiescé, le mobile secret fut révélé par la suite. Après une longue et profonde discipline, le principe du "bon plaisir de Seigneur" était présent et la foi triompha. Les espions peuvent partir accompagnés de l'approbation et de la bénédiction lorsque le mobile est la gloire du Seigneur, non celle de l'homme. Nous croyons vraiment que le changement entre la première épitre aux Corinthiens, au chapitre 10, et celle des Éphésiens, des Philippiens, des Colossiens, correspond à celui entre la première et la seconde exploration du pays.Que la nôtre corresponde à la seconde tandis que nous contemplerons le pays glorieux !

Voici quelques-unes des considérations préliminaires :

                    1  Paul -- tandis qu'il écrivait -- était lui-même conscient que ce qui lui avait été montré par le Seigneur dépassait son pouvoir d'expression. Les mots mêmes : "les richesses incompréhensibles" implique ce que nous disons. L'adjectif pourrait correctement être traduit par "introuvables", ou par "inexplorables".  Ces choses se situent au-delà de ce qu'on peut trouver, explorer, sonder. Paul savait qu'il tentait une tâche impossible. Il demandait aux croyants d'Asie de prier pour lui "...afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre la bouche , de faire connaître... le mystère." (Éphésiens 6:19) Il était en travail pour exprimer l'inexprimable, pour sonder l'insondable, pour comprendre l'incompréhensible. Le paradoxe de prêcher ce qui est intransmissible caractérise ses derniers épitres. Si cela est vrai de cet homme, que pouvons-nous faire de plus que de regarder à distance ! 

                    2  Ce que Paul se mit à faire et ce qu'il ne se mit pas à faire. Paul -- dans ces derniers écrits -- ne se mit pas à écrire un traité sur un thème ou sur un autre, sur un sujet ou sur une doctrine. C'est toute la différence sous ce rapport entre Éphésiens et les "Galates" ou les "Romains". Aucune menace particulière à la foi ne l'a conduit -- comme dans ces épitres -- à écrire celle-ci, la plus grande de toutes, quoique cela puisse être partiellement vrai des "Colossiens". Dans "Éphésiens", Paul n'est pas en train de "raisonner", d'argumenter, de débattre contradictoirement. Il n'est pas en train d'énoncer sa "philosophe du christianisme". Il a une vaste et riche connaissance des philosophies et des idées religieuses du monde dans lequel il a évolué. Mais il n'avait pas l'intention de s'occuper de ces choses-là ou de comparer les autres religions au christianisme. Ce que Paul fit, dans cette épitre destinée à l'Asie, et, par leur moyen, à tous ceux avec lesquels l'Asie était en contact (et inconsciemment à nous) devait constituer une puissante proclamation. Nous avons ici un homme faisant une proclamation. Avec un cœur trop rempli pour pouvoir articuler, il est simplement en train de pousser un "cri". C'est comme une annonce urgente et impérative pour laquelle le micro est trop faible et inadéquat. Ce n'est pas quelque chose qu'il avait imaginé , et qui était le produit de son grand cerveau. Il l'attribuait à une "révélation" qui lui avait été donnée par l'initiative de Dieu. Ce qu’il est en train de rédiger est une présentation vitale et, dans en sens, achevée du long processus de la révélation personnelle de Dieu. Elle renferme la révélation pleine et finale de Dieu, de Son dessein éternel. C'est parce que c'est de cette nature que Paul tombe à genoux et prie une prière spéciale en faveur de ses lecteurs (1:15-17). C'est à cause d'une loi établie et inaltérable et d'un principe qu'il a énoncé ailleurs  (1 Corinthiens 2:14-16) d'une manière tellement claire et catégorique, à savoir, que les choses spirituelles, les choses de l'Esprit, ne peuvent être saisies que par des gens spirituels, le peuple de l'Esprit. Nous devons développer ceci, mais tout ce qui est devant nous, dans cette épitre, ne sera rien de plus que des mystères écrits, si nous ne prions pas cette même prière, pour cette même nécessité, avant que nous allions plus loin.

                    3  Les dernières épitres, étant tellement vastes en substance, rassemblent naturellement en allusion, sinon en nouvelle formulation, beaucoup de questions abordées incidemment dans les premières épitres. Ainsi, en allusion, nous avons des points vitaux se trouvant dans les Romains, les Corinthiens, les Galates, etc. Cela demanderait beaucoup de temps et de place pour relever et présenter les exemples. Quelques mots importants sont une indication, des mots tels que : "rédemption", "spirituels", "fils", "grâce", adoption", "prédestinés", etc.

                    4  Notre méthode sera différente de celle habituellement employée pour l'étude de ces (et des autres) épitres. Pour que ceux qui étudient la Bible obtiennent une connaissance rapide des livres, facile et simple, les épitres sont habituellement réduites par les docteurs de la Bible à des canevas, selon le contenu et les sujets principalement mentionnés. C'est une méthode très précieuse et très utile. Ainsi nous avons de tels canevas et analyses utiles (des Éphésiens) comme ceux du docteur Campbell Morgan: L’Église -- 1. La vocation céleste. 2. La conduite terrestre, chacune de ces deux sections étant divisées en trois autres. Ou nous avons ceux de Ruth Paxon : Les richesses, la marche, et la guerre du chrétien, ou de ce petit livre de Watchman Nee : Être assis, marcher, tenir ferme. Nous n'avons pas la pensée que nous pouvons d'une manière ou d'une autre améliorer de telles analyses car ce n'est pas la méthode que nous employons et nous nous empressons de le dire. A partir de ce qui suit, il ne vous sera pas donné "une vue à vol d'oiseau", ainsi que nous désignons habituellement une vue générale des choses
....à moins que ce soit celle d'un aigle qui voit les vastes étendues à de hautes altitudes. En ce sens, les "Éphésiens" reprennent l'aspect de l'aigle des chérubins --le mystère et l'aspect céleste. Notre méthode consistera -- pour ainsi dire -- à survoler autour de quelques éminences s'élevant de ce paysage ou, pour être fidèle à notre titre, à rester à contempler avec émerveillement quelques-unes des "richesses insondables de Christ" qui sont présentées dans ces derniers écrits, en particulier dans les "Éphésiens".

                    Ceci, donc, est ce que nous voulons dire par "explorant le pays". Au maximum, nous ne pouvons qu'entrevoir les grandeurs qui sont renfermées dans cet épitre. Même si nous pouvions les voir, étant libres de tout préjugé, parti pris et influences naturelles, nous retournerions remplis du même émerveillement et de la même assurance, comme le firent les espions de la seconde investigation


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