samedi 12 mars 2016

(11) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964


Chapitre 11

L'HOMME CÉLESTE ET LA PAROLE DE DIEU
(suite)

                    Lecture : Jean 1:14 ; 14:10 ; Colossiens 3:16-17 ; Apocalypse 19:13

                    Au cours de notre méditation précédente, nous avons remarqué la relation du Saint-Esprit avec la Parole de Dieu et l'Homme céleste. Avant que nous passions à des considérations supplémentaires il peut être bien de résumer cette relation sur trois ou quatre titres spécifiques.

LE SAINT-ESPRIT LIÉ A LA PAROLE DE DIEU ET A L'HOMME CÉLESTE

                   (a) Dans la naissance. Nous observons que le Saint-Esprit est lié à la Parole de Dieu dans la naissance de l'Homme céleste. La Parole fut présentée à Marie, elle créa un problème pour elle. Dans le domaine humain, il y avait de la perplexité quant à savoir comment la réalisation de cette Parole pouvait se faire. Comment elle pouvait parvenir à cela. Comment cette merveilleuse présentation dévoilant cette possibilité et cette signification, ce dessein et cette intention,et cette pensée divine, pouvait devenir une réalité. C'était son problème. L'ange répondit à cette interrogation et élimina sa perplexité par une déclaration : "...Le Saint-Esprit viendra sur toi.." (Luc 1:35) Ainsi nous voyons que dans cette naissance, il y a l'Esprit lié à la Parole de Dieu.

                    Le Saint-Esprit n'a pas saisi la Parole pour en faire une chose réalisée en Marie avant qu'elle ne se soit engagée vis-à-vis de la Parole. Cela est toujours une loi. Mais lorsqu'elle s'est délibérément engagée vis-à-vis de la Parole, alors le Saint-Esprit a entrepris la réalisation de cette Parole, son implication, sa teneur, son but.

                   (b) Dans le conflit. De la même manière, le Saint-Esprit fut associé à la Parole de Dieu dans le conflit. Quand l'Esprit fut venu sur le Seigneur Jésus, en tant qu'Homme céleste, au Jourdain, Il fut conduit dans le désert pour y être tenté par le diable. Étant conduit, par l'Esprit, gouverné par l'Esprit, poussé par l'Esprit et entrant en scène par Lui, la Parole de Dieu, fut, par l'Esprit, l'instrument pour la défaite de l'ennemi et pour l'avance définitive de l'Homme céleste plutôt que Son arrêt. Vous remarquerez qu'il y a la marque de l'élargissement, car quand le diable L'a quitté, il est dit : "Jésus revêtu de la puissance de l'Esprit, retourna..." (Luc 4:14) Il y a la marque de l’élargissement, le signe de la croissance, par le moyen de ce qui s'est produit. L'Esprit fut associé à la Parole dans le conflit, en vue de la victoire et de l'élargissement.

                    (c) Dans le ministère. La même chose fut vraie dans le ministère du Seigneur Jésus: "...les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres" (Jean 14:10) Les paroles sont le résultat d'une activité incessante du Père par le l'Esprit.

                      Présentement nous parlons seulement de Christ en tant qu'Homme céleste, non pas de Christ dans Sa divinité, en tant que Fils de Dieu dans le sens le plus élevé. Dans Son ministère, par l'onction, par l'Esprit du Père demeurant en Lui, il y a des activités qui se poursuivent en Lui, résultant en paroles venant de Lui. Mais elles ne sont pas de Lui indépendamment du Père, elles ne sont pas de Lui en dehors d'une relation avec l'Esprit, elles proviennent des activités intérieures et des énergies de l'Esprit du Père. L'Esprit produit les paroles par ce qu'Il opère dans la vie. C'est la raison pour laquelle elles sont toujours des paroles pratiques, c'est-à-dire des paroles ayant un effet pratique. Nous reviendrons sur cela bientôt.

                    (d) Dans la vie. Ce qui fut vrai dans Son ministère parlé, et dans ces autres aspects, fut également vrai dans Sa vie. Sa vie fut un accomplissement continuel et spontané des Écritures, non par une référence continuelle à celles-ci, mais par le moyen de l'Esprit demeurant en Lui. L’Esprit possédait les Écritures, les ayant données et inspirées. Elles sont éternelles et l'Esprit se mouvait en Lui de telle sorte que les Écritures s'accomplissaient constamment. En de nombreuses occasions il est fait une déclaration pour indiquer ce fait : "...afin que l’Écriture soit accomplie..." Ainsi, dans Sa vie et dans tous les incidents de Sa vie, Il était stimulé et mis en action par l'Esprit en relation avec la Parole. L'Homme céleste est gouverné par la Parole de Dieu, par le moyen de l’Esprit éternel. Cela est vrai de Lui personnellement.

                    Or cela est également vrai de Lui corporativement. L'Homme céleste corporatif est le résultat du même processus. L’Église, son Corps, dans toutes ses parties, est amenée à l'existence par la Parole, premièrement présentée, puis envisagée, prise en considération, à laquelle une réponse positive est donnée. Le Saint-Esprit prenant acte de la réception de la Parole en fait une chose vivante. Le résultat est l’Église, le Corps de Christ, l'Homme céleste corporatif.

                    C'est ainsi que naît l’Église, et considérer une sorte de chose appelée l’Église qui ne provient pas de l'opération du Saint-Esprit par le moyen de la Parole de Dieu, revient à considérer quelque chose qui n'existe pas dans la pensée de Dieu. Mettez de côté la Parole de Dieu et vous n'aurez aucunement l’Église. Ce que vous aurez sera quelque chose d'entièrement faux. Mettez de côté le Saint-Esprit, en relation avec la Parole de Dieu, et vous détruisez ce que vous êtes en train de bâtir.

                    On est occupé de regarder cela d'une façon très générale, mais pour nous, cela devient une question pressante, à savoir, que notre existence même, en tant que membre de Christ, provienne exactement du même principe tel qu'il s'est opéré dans Son incarnation, la Parole et l’Esprit coopérant.

UNE RÉITÉRATION DE L'INTENTION DIVINE 
LE PRINCIPE DE 'INCARNATION

                    Laissons ceci et retournons un peu en arrière. Dieu a besoin d'un Homme pour l'expression de Ses pensées. Pour dire cela différemment, Dieu n'a jamais eu l'intention de prononcer simplement des paroles, des déclarations, de Se faire connaître et Se manifester par des déclarations verbales. Il y a beaucoup plus de choses qui s'appuient sur ce fait que cela ne puisse paraître pour le moment, mais c'est un fait simple, que Dieu ne s'est jamais proposé de Se faire connaître par des affirmations, par des mots, par des déclarations. C'est pour cette raison qu'il est extrêmement dangereux d'être occupé par un enseignement en tant que tel, d'adopter un enseignement en tant que tel, d'adopter ce qui est enseigné, et de penser que, parce que nous recevons ce qui est dit, nous avons la chose elle-même. Nous ne l'avons point ! Beaucoup de gens ont toutes les choses qui ont été dites, mais n'ont pas la chose elle-même. Il y a la possibilité d'être capable d'apprendre sans jamais parvenir à la connaissance de la vérité. C'est une position de grand danger. Oui, pendant vingt, trente quarante, cinquante ans, nous pouvons avoir entendu tout ce qu'il y a à savoir et connaître tout cela, et cependant ne jamais parvenir à une connaissance de la vérité. Cela semble être une contradiction, mais c'est possible, ou la Parole de Dieu ne le dirait pas ainsi. Où est le problème ? Où est la faille ? C'est ce que nous allons essayer de voir à présent.

                    Or, comme nous l'avons dit, Dieu n'a jamais eu l'intention de Se faire connaître, de Se manifester, par des mots, par des affirmations, par de simples déclarations, c'est-à-dire par des choses dites. Pour l'expression de Ses pensées Dieu a besoin d'un Homme. La Parole, donc, devient chair, car l'homme que Dieu désire, doit être le produit de Sa Parole d'une manière intérieure. C'est-à-dire, la vie doit être liée à la vérité, et la vérité doit être liée à la vie.

                   Il y a encore le terrible danger de parler indépendamment de la Parole de Dieu préalablement forgée en soi. Il y a une fascination des grandes vérités, et en relation avec cela, il y a un danger, particulièrement s'il se trouve que vous soyez dans ce qui est appelé le "ministère". Le danger est celui de s'emparer de vérités, de doctrines, de thèmes, de sujets, de choses dans la Parole de Dieu, et d'en parler constamment. Vous allez entendre quelque chose de nouveau, c'est une idée nouvelle, et vous voilà donc parti pour la faire connaître. En réalité, vous rassemblez des éléments pour votre ministère, et il y a un terrible danger  en agissant ainsi. C'est aller mettre vous et vos auditeurs dans une fausse position. Comme nous l’avons déjà dit, cela amènera les choses dans un équilibre instable. Vous édifiez un enseignement sur quelque chose qui n'est pas la vie, qui n'est pas la croissance. C'est une situation dans laquelle on donne à des personnes un enseignement comme information, et peu de temps après, tout s'écroulera et vous en chercherez la raison. C'est seulement la vie qui compte. Vous devez poser un fondement , mais il doit y avoir une excavation, un chamboulement, un brisement intérieur avant de pouvoir apporter un enseignement. C'est la raison pour laquelle, dans le Nouveau Testament, la doctrine a suivi l’œuvre de la grâce dans le cœur. L’œuvre de grâce fut commencée, puis le Seigneur a expliqué par la doctrine ce qu'Il avait fait. C'est souvent ainsi quant à nous-mêmes. Le Seigneur nous prend et nous fait traverser quelque chose que nous ne pouvons comprendre, et qui est pour nous, alors que nous sommes dans cette épreuve, une expérience terrible, sombre, profonde. Mais ensuite, Il nous l'explique dans Sa Parole, et nous sommes introduits dans une pleine interprétation de ce que nous avons traversé. C'est de loin préférable de recevoir ainsi.

                    La réception de la Parole de Dieu par les prophètes de l'Ancien Testament, est décrite par le verbe hayah qui signifie "s'est produit". Ainsi le sens littéral dans l'hébreu est : "la parole de l’Éternel s'est produite à un tel." Dans la version Darby, s'est exprimé par le verbe "vint" : "La Parole de l’Éternel vint à untel". Il s'agit d'un évènement et pas seulement de mots prononcés. Ce doit être la même chose pour nous, par notre moyen, à l'égard d'autres personnes. C'est pour cela que le Seigneur a dit : "...les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie." (Jean 6:63) Il y a un événement accompagnant Ses paroles, pas toujours dans la conscience immédiate des auditeurs, mais, comme nous l'avons déjà fait remarquer, quelque chose s'est produit et cela viendra à la lumière, un jour. Tout, en destinée, s'appuie sur cela. Dieu parle et quelque chose se réalise d'une façon ou d'une autre. Aussi, la Parole de Dieu n'est pas seulement une sentence, une discussion, mais c'est un événement.

                    La pleine valeur est accordée à la Parole de Dieu quand elle est incluse dans un corps. C'est, bien sûr, patent, dans le cas du Seigneur Jésus Lui-même. La pleine valeur des Écritures fut atteinte lorsqu'elles furent incorporées personnellement, quand il put être dit : "Et la Parole a été faite chair, elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité..." (Jean 1:14)

LA PAROLE DE DIEU ET UNE ASSEMBLÉE VIVANTE

                   Sur le plan corporatif, il y a quelque chose qui doit être reconnue, qui peut peut-être occasionner une difficulté pour le moment, mais qui est néanmoins vrai et doit être pris en compte et dont il faut se souvenir, à savoir que le Parole du Seigneur a une valeur spéciale et une puissance particulière dans une assemblée vivante. Si vous n'avez pas considéré cela mentalement et reconnu comme une vérité, il est possible que vous l'ayez connu en tant qu'expérience, en tant que fait. Dans une assemblée vivante, du peuple du Seigneur, avec la Parole du Seigneur au milieu d'elle, quelle puissance a cette Parole, et quelle valeur ! Mais combien il est peu fructueux de prêcher la Parole au milieu d'une assemblée qui n'est pas vivante, mais morte et desséchée. Cela peut être la Parole du Seigneur dans toute la mesure où le prédicateur est concerné, elle peut être prêchée dans la puissance du Saint-Esprit avec très peu de profit. Quand vous avez une assemblée réellement vivante pour le Seigneur, un corps frémissant de vie, quelle valeur, quelle puissance, quel fruit il y a dans la Parole ! Ce fut vrai das le cas du Seigneur Jésus. Vous avez là, une Personne vivante, avec la Parole de Dieu en Lui, et vous constatez, dans toute la mesure où Il était concerné, la Parole était esprit et vie. La Parole avait une valeur spéciale en Lui, parce qu'en Lui était la vie.

                     C'est un principe vrai en ce qui concerne l'Homme céleste, considéré corporativement. Vous avez, dans un lieu, un corps vivant, et en son sein la vie et la Parole Seigneur présentes, qui opèrent, ayant libre cours et étant exaltées. En marge de cette compagnie, il peut y avoir les inconvertis et d'autres qui n'ont pas conscience de l'Esprit, mais le fait que le Seigneur a un noyau de personnes vivantes parmi eux, donne de la valeur à la Parole. Elle la rend plus puissante et bien plus efficace que là où ce n'est pas le cas. C'est quelque chose que ceux qui exercent le ministère dans l'Esprit, connaissent parfaitement bien en expérience. Si la Parole est administrée au sein d'une compagnie assez nombreuse, pas très avancée et n'ayant pas appris le langage de l'Esprit, et si quelque chose est dit allant bien au-delà des rudiments, ils vous regardent bizarrement et pensent que vous parlez une langue étrangère. Mais lorsque la Parole  a été délivrée et qu'il y a deux ou trois personnes comprenant bien la Parole, elle se revêt de puissance, et ces autres personnes, bien que ne comprenant peut-être pas la terminologie, deviennent conscientes de quelque chose. Quelques-uns d'entre vous, en prêchant, peuvent avoir lancé un regard circulaire dans la congrégation pour trouver un esprit coopérant, et la Parole a connu une libération. Si il y a un noyau au milieu d'une sphère de mort, ou de mort relative, la Parole de Dieu a une valeur spéciale en raison d'une unité mise en action par le Saint-Esprit. C'est là que nous devons constater l'importance d'être vivant pour le Seigneur en faveur du ministère.

                    Nous nous sommes occupés du quatrième chapitre des Ephésiens,où il est question de l'Homme céleste accordant des dons : apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère. Les saints doivent exercer le ministère. Or, voici une façon dont les saints exercent le ministère. Tous les saints ne montent pas sur l'estrade pour donner le message, mais ils exercent merveilleusement le ministère en coopérant avec le ministère, et le ministère d'apôtre ou de prophète, d'évangéliste, de pasteur ou de docteur est réellement accompli par la compagnie vivante. C'est un mauvais augure pour celui qui exerce le ministère s'il n'y a pas une compagnie pour accomplir le ministère de cette manière, par une coopération spirituelle. De cette façon le Seigneur parvient à Se révéler Combien le Seigneur peut bien davantage Se révéler quand Il a une compagnie vivante.

                    Le Seigneur semblait sévèrement limité quand Il vivait ici-bas, de sorte qu'Il ne pouvait jamais dire tout ce qu'Il désirait dire : "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les supporter maintenant." (Jean 16:12) Il ne pouvait agir comme Il le désirait : "Et il ne fit pas beaucoup de miracles en ce lieu, à cause de leur incrédulité." (Matthieu 13:58) Mais il n'y a aucune limite si une compagnie vivante est présente. Là, le Seigneur peut Se révéler et S'exprimer. Le Seigneur a besoin d'un Homme, un Homme céleste, pour la révélation de Lui-même, l'expression de Ses pensées, et la pleine valeur  n'est accordée à la Parole que lorsqu'elle est incuse dans un corps.

CHRIST ET LA PAROLE DE DIEU SONT UN

                    Maintenant nous ? Ce qui doit immédiatement être dit est que, par le Saint-Esprit, la Parole est Christ. Ce n'est pas une déclaration de choses, mais l'expression d'une Personne. Ce que nous voulons dire, c'est que nous devons prendre la même attitude à l'égard de la Parole que celle que nous prenons à l'égard de Christ. Nous devons nous tenir devant la Parole de Dieu de la même manière dont nous nous tenons devant le Seigneur Lui-même. Ce n'est pas quelque chose du Seigneur, qui nous est présenté en paroles, mais c'est le Seigneur Lui-même qui vient à nous. Nous ne pouvons pas rejeter une partie de Sa Parole et Le conserver. Il est impossible de séparer le Seigneur de Sa Parole. Des personnes semblent penser qu'elles peuvent prendre quelques-unes des choses que le Seigneur a dites et laisser les autres. La Parole est une. La Parole est le Seigneur. Refuser une partie quelconque de la Parole, c'est refuser le Seigneur, limiter le Seigneur, dire en fait : "Seigneur, je ne Te désire pas ! Seigneur, je ne veux pas T'avoir !" Ce n'est pas la Parole que nous refusons, mais le Seigneur Lui-même, car les deux sont un : "...son Nom est la Parole de Dieu" (Apocalypse 19:13) ; "et la Parole a été faite chair..." (Jean 1:14) Vous ne pouvez vous interposer entre les deux car les deux sont un. Il est la Parole de Dieu. Dieu ne vient pas à nous avec des déclarations. Il vient à nous en Personne, et le défi est d'adopter une attitude, non à l’égard de ce qui est dit, mais à l'égard du Seigneur Lui-même
 
LA NÉCESSITÉ DE L'EXERCICE DU CŒUR

                    La question qui s’élèvent dans la plupart de nos cœurs quand nous avons entendu beaucoup de choses, est : "Comment cela doit devenir notre vie ? Comment cela doit devenir une partie de nous-mêmes ? Comment pouvons-nous devenir l'expression vivante de cela ?" C'est la question qui devrait s'élever en tout cas. Rappelons-nous et rappelons ceux à l'égard desquels nous avons une responsabilité dans le ministère, qu'il est possible d'être toujours en train d'apprendre et de ne jamais parvenir à une connaissance de la vérité. Nous pouvons assister à des conférences, à toutes les réunions et comprendre mentalement tout ce qui est dit, et s'en aller avec ces choses dans nos pensées, ou les avoir dans nos carnets, et devoir revenir à une autre conférence pour obtenir davantage, et puis à une autre et encore à une autre. Nous regardons en arrière sur toutes ces années de conférences et nous nous mettons à dresser l'inventaire et une question vient : "Quel est le résultat de tout ceci ?" Je me souviens qu'en telle et telle occasion on parla de telle et telle chose, et à une autre occasion d'un autre sujet. Ceci a constitué le sujet de diverses conférences. Maintenant qu'es-ce que cela représente ? C'est une question très solennelle. Est-c que nous connaissons ces choses ? C'est-à-dire, si elles étaient répétées aurions- nous l'attitude : "Et bien, nous avons déjà entendu cela, nous savons !" C'est ce que nous voulons dire par toujours en train d'apprendre, toujours en train d'apprendre sans jamais parvenir à la connaissance de la vérité, dans le sens dans lequel ce mot "connaissance" est utilisé. Qu'allons-nous faire ? Comment tout ceci doit-il être traduit en quelque chose de plus que des mots, que des pensées, que des idées, que des vérités en tant que vérités, qu'un enseignement, de telle sorte que cela soit incorporé, exprimé dans un Homme ? Cela peut être et cela doit être. Exactement le même principe doit opérer, comme lorsque Christ est né de Marie. Cela signifie que la Parole présentée doit nous conduire à un exercice de cœur. C'est ce qui s'est produit avec Marie. Elle est entrée immédiatement dans un exercice de cœur à propos de ce qu'elle avait entendu. Vous savez quelle sorte d'exercice a résulté de votre écoute de la Parole. Considérez cela ainsi : "Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'est- ce que cela implique ? Quel coût cela va occasionner ? A quoi cela conduira ? Est-ce la volonté de Dieu pour moi ? " Le besoin de saisir présentement directement, délibérément la Parole, et, se tenant devant elle et la considérant, d'entrer dans un exercice de cœur à son égard. C'est là, le premier pas vers une incarnation de la Parole.

                    L'ayant considérée, et étant exercé par elle, nous devons faire un pas délibéré dans la foi, en relation avec elle. C'est nécessaire. Vous n'aboutirez nulle part à moins que vous le fassiez. Lorsque, vous étant tenu devant cette Parole, l'ayant pesée, l'ayant considérée à la lumière de la volonté de Dieu pour vous, et étant parvenu à une position, prenez une attitude délibérée : "Je suis la servante du Seigneur -- Je suis le serviteur du Seigneur --; qu'il me soit fait selon ta Parole." "Je suis incapable d'agir, c'est impossible pour moi, mais qu'il en soit ainsi en ce qui me concerne." C'est cela la foi. Marie n'a pas reculé disant : "C'est une merveilleuse révélation, bien trop grande pour moi. Je ne crois pas à sa réalisation. Je ne peux pas l'accepter !" Toute merveilleuse et entièrement impossible qu'elle était sur toute autre base que celle de Dieu, avec l'absolue impossibilité de son existence sur quelque base naturelle que ce soit, elle a répondu "qu'il en soit ainsi !" C'est la foi. Ce n'est pas selon ce que je crois, pense ou sens être possible, mais "selon Ta parole." C'est selon la Parole et cette Parole est possible ! Si Tu as parlé, Tu ne prononces pas des impossibilités, Tu ne me mets pas au défi avec des impossibilités !" "....qu'il me soit fait selon Ta parole !" Dieu demande un vrai engagement de foi, un acte délibéré de foi conformément à la Parole.

                  Combien d'entre nous ont agi de la sorte pour des choses que nous avons entendues ? Combien d'entre nous s'en sont allés et, sous l'emprise d'un coup de cœur, ont dit : "Seigneur c'est une chose immense, impossible à réaliser naturellement, impossible ! Mais sur Ta Parole, qu'il en soit ainsi en ce qui me concerne. Je me tiens sur elle, je prends position pour elle, accomplis-la ! Je ne peux que dire : Oui et je crois Dieu." Une transaction comme celle-ci est d'une grande valeur. Sans cela, nous ne grandissons pas. Sans cela, nous serons toujours en train d'apprendre et nous ne parviendrons jamais à une connaissance de la vérité. Sans cela, beaucoup de vérités deviennent simplement mentales dans leur compréhension et ne sont ni vivante, ni efficace.

                    Quel que soit le nombre de fois où nous avons failli dans le passé, il y a quelque chose qui doit être fait à cet égard. Quand le Seigneur nous parle, nous devons nous mettre impérativement et prioritairement à part dans Sa présence. Vous ne vous rendez pas compte du brisement du cœur que cela représente pour celui qui a donné libre cours à cette Parole de constater que, presque avant la fin du message et de la réunion, les gens parlent de toutes les banalités de leurs affaires domestiques et professionnelles, de ce qui peut très bien attendre. Ce n'est pas comme s'il s'agissait de quelque situation critique ou sérieuse dont il faut s’enquérir, mais ce sont de simples propos selon le cours des choses ordinaires et quotidiennes. Notre point de vue est qu'il doit y avoir une transaction délibérée avec le Seigneur, si cette parole doit devenir une expression de Dieu dans une vie. Et Dieu ne peut jamais être satisfait avec quelque chose d'autre. Dieu ne peut jamais être satisfait de avec simples déclarations, mais seulement avec l'homme, comme une expression vivante de Ses paroles.

LA RELATION DE LA PAROLE AVEC LA CROIX

                    C'est la raison pour laquelle la Parole est toujours liée à la Croix. L'apôtre Paul emploie cette phrase : "car la parole de la croix est....puissance de Dieu." (1Corntiens 1:18; version Darby) C'est la puissance de Dieu. C'est la sagesse de Dieu. Nous savons que le mot utilisé est le "Logos." Le Logos est la combinaison d'une pensée et d'une expression de manière personnelle. C'est la Parole dans une personne liée à la Croix. C'est pour cela que c'est écrit ainsi, par la même Saint-Esprit, qui est l'Esprit de connaissance et de compréhension, dans le livre de l'Apocalypse : "et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu." (Apocalypse 19:13) Vous constatez deux choses, le vêtement teint de sang et Son nom "la Parole de Dieu". Puis, regardez dans la lettre aux Hébreux, et vous vous souviendrez que, dans le chapitre 9 au verset 19, vous avez ces mots : "Moïse... prit le sang des boucs et des veaux, avec de l'eau, de la laine écarlate et de l’hysope; et il fit l'aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple..." Il y a la Parole et le Sang. C'est la Croix qui donne à la Parole la puissance agissante.  

                   La Croix du Seigneur Jésus est terriblement efficace. La Croix du Seigneur Jésus dans sa valeur spirituelle, brisera tout ce qui se dresse dans la chemin de Dieu. Elle défrichera le terrain de l'ancienne création. Elle détruira la puissance de l'ennemi et ses œuvres. La Croix est terriblement efficace pour briser, détruire, abattre. La Croix, sur le côté de la résurrection ne connaît aucune limite pour donner de la puissance : "et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l'a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts..."  (Éphésiens 1:19,20) La Croix a ces deux côté, celui qui brise et celui qui relève. Et c'est dans la puissance de la Croix du Seigneur Jésus que la Parole trouve son efficacité.Il devient la Parole de la Croix, et le vêtement teint de sang est le vêtement de Celui qui est "la Parole de Dieu" et en tant que "Parole de Dieu." Il obtient Sa puissance par le moyen de la Croix. Christ crucifié est la puissance de Dieu. Quand la Croix a sa place dans nos vies, la Parole de Dieu est énormément puissante. Un prédicateur non crucifié est un prédicateur inefficace et stérile. Le ministère dans la Parole de Dieu, de la part d'une personne qui n'est pas un ministre ou un vase crucifié, est impuissant, infructueux et stérile. Trouvez un homme crucifié donnant la Parole de Dieu, et vous saurez qu'elle sera fructueuse, efficace, puissante.

                    Prenez Jérémie comme une grande illustration de l'Ancien Testament. Si jamais il y eut un homme crucifié en esprit, ce fut Jérémie. Il porte les marques de l'homme crucifié, dès le début. Si vous désirez connaître ce qu'est un homme sacrifié, lisez le premier chapitre de la prophétie de Jérémie, et vous le verre manifesté comme tel, de suite. Lisez tout le livre de Jérémie, et vous verrez un portrait grandeur nature d'une homme crucifié. Alez au chapitre 1 et au verset 4 à 6

"La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations."
                    Tout homme naturel, non crucifié, saisirait cela en disant : "Moi ! Je suis quelqu'un ! Quel pouvoir m'est confié ! Quelle œuvre j’obtiens, celle de toute une vie !

"Je répondis: Ah! Seigneur Éternel! voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant."

                    C'est la réaction d'un homme crucifié, face à une grande perspective placée devant lui, par le Seigneur. Voyez ce qu'un homme crucifié peut être lorsque le Seigneur l'a dans Ses mains (versets 9, 10)

"Puis l’Éternel étendit sa main, et toucha ma bouche; et l’Éternel me dit: Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes."

                     Il y a la Croix dans la parole d'un homme crucifié : "...mes paroles dans ta bouche..." détruisant, ruinant, arrachant, abattant. C'est la puissance de la Croix. Le Seigneur agit ainsi à notre égard. La Croix fait des grands ravages dans notre chair. Elle nous amène à une fin. Mais il y a un autre côté de la Croix : celui de bâtir et de planter. C'est l’œuvre de la Croix en résurrection. Ainsi, nous avons la Parole dans la bouche d'un homme crucifié. Elle est en réalité, la Parole de la Croix. Elle est Christ crucifié, la puissance de Sa Croix amenant en vue un Homme céleste, par l'incarnation de la Parole de Dieu. La Croix se débarrasse de cet autre homme qui paraît tellement important, et qui doit se résumer dans l'antichrist, le surhomme qui s’assiéra dans le tempe même de Dieu disant qu'il est Dieu. Un personnage important de cette ancienne création maudite, tellement enflé d'orgueil qu'il s'arroge la place même de Dieu. La Croix le chasse et amène en vue l'homme de Dieu, qui est plus grand que lui. Christ se trouve en face de l'antichrist et il n'y a aucune comparaison. La Croix introduit cet homme en mettent l'autre dehors. La Croix fait échouer tout ce qui est en nous de cet autre homme, et ainsi fait la place pour la révélation de l'Homme céleste, à la fois personnellement et corporativement et nous accorde un ministère qui est le résultat de Sa Parole en nous. C'est un ministère qui est une œuvre, non pas un ministère fait de déclarations. C'est pour cela que nous avons souligné les paroles de Jean 14 : "....Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres." Le Père qui habitait en Lui, faisait Ses œuvres. Les paroles qu'Il prononce, Il ne les prononce pas de Lui-même, elles sortent des œuvres du Père. Ainsi, ce n'est pas une question de vérité, d'enseignement, de mots, d'idées. C'est un ministère (visible par des mots, mais par des mots....que l'Esprit enseigne) résultant de paroles intérieures, des œuvres de l'Esprit dans la personne. Que le Seigneur nous conduise davantage en cela

 

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