lundi 8 mars 2021

(16) - prophétique NE CRAIGNEZ PAS LES HOMMES par Chip Brogden

                     Beaucoup de chrétiens sont liés par la peur des hommes. Avant de discuter de ce problème bien réel et très largement répandu, reconnaissons dès le début que nous ne pouvons pas être les porte-parole de Dieu et en même temps avoir peur des gens. Il nous sera très difficile sinon impossible d'apporter tout le conseil de Dieu si nous sommes habités par un esprit de peur, de timidité ou d'anxiété.

                    Si il y a un jour dans votre vie où vous vous êtes courbés et avez dit, « Seigneur utilise moi, parle à travers moi, que Ta volonté soit faite en moi », alors vous pouvez vous attendre à ce que le Seigneur commence immédiatement à vous travailler sur la question de la crainte des hommes. C'est une leçon fondamentale que nous devons apprendre si nous voulons porter du fruit et être fidèle dans tout ce que Dieu nous commande.

                     Allons directement au but, nous avons peur des autres parce que nous nous aimons trop. Quand vous vous serez débarrassés de l'amour de soi, le problème de la crainte des hommes sera résolu pour toujours. La crainte des hommes est en fait un symptôme de l'amour propre, et elle se manifeste dans trois domaines liés à nos relations avec les autres. Si un serviteur de Dieu est capable de vaincre dans ces trois domaines, il ou elle sera libre de la peur des hommes. Ces domaines sont: le désir d'être apprécié, le désir d'être récompensé, le désir de recevoir une promotion. Nous regarderons ces trois points successivement.

LE DÉSIR D’ÊTRE APPRÉCIÉ

                    Un grand nombre de saints échouent sur ce point. Nous voulons que les autres nous comprennent. Nous voulons qu'ils comprennent la signification de nos actions. Nous voulons qu'ils comprennent ce que nous disons. Nous ne supportons pas de ne pas être compris. Nous aimerions que les autres reconnaissent la valeur des vérités que nous apportons, de la parole que nous donnons, et de la perspicacité que nous avons.

                      La chair est habitée par ce désir, et ce sera un piège pour celui qui apporte la Parole de Dieu. Nous ne devons pas craindre les autres personnes, ce qu'elles pensent, comment elles réagissent, si nous faisons et disons ce que le Saint Esprit nous conduit à faire et à dire. La crainte des hommes nous conduira à ajouter beaucoup de mots à ceux que Dieu nous demande d'apporter. Cela doit être évité à tout prix.

                 Quand Jésus  parlait  à  la multitude,  Il ne se glorifiait  pas  de la grandeur de la foule. Il ne se félicitait pas Lui-même d'avoir un ministère si influent. A la place, Il cherchait à réduire le nombre de Ses disciples en les mettant à l'épreuve avec une parole difficile « Vous devez manger ma chair et boire mon sang si vous voulez être mon disciple. » A ces paroles, la foule et beaucoup de Ses disciples Lui ont tourné le dos et ont cessé de le suivre. Au lieu de leur courir après pour tenter d'être mieux compris et accepté, Il les a regardés partir. Ensuite, se tournant vers les douze, il a dit « Voulez-vous aussi me quitter? » Voici un Homme qui n'a pas peur de mal se faire comprendre parce qu'Il n'a pas peur des gens, ce qu'ils penseront, ou ce qu'ils diront de faux sur Lui.

                    Nous pouvons discerner ce qu'Il veut dire mais eux ne le pouvaient pas. Pourquoi n'a t-Il pas expliqué ce qu'Il voulait dire? Parce qu'Il n'avait pas d'amour pour Lui-même, pas de désir d'être compris. Il n'appelait que ceux qui avaient des oreilles pour entendre. Il partageait une parole et laissait Ses auditeurs exercer leur propre jugement et discernement spirituel. Il n'avait pas de désir d'être accepté ou apprécié. Il ne les laissait pas l'accepter Lui et en même temps rejeter la PAROLE qu'Il apportait. S'ils rejetaient Sa parole, c'est Lui qu'ils rejetaient.

                     Pour vaincre la peur des hommes, nous ne devons pas simplement être prêts à être mal compris et non appréciés, nous devrions nous y attendre. Ensuite nous serons libres de partager le message que Dieu nous a donné et nous ne serons plus troublés si les autres ne peuvent pas comprendre sa signification.

LE DÉSIR D’ÊTRE RÉCOMPENSÉ

             Quand nous apportons la parole de Dieu aux personnes qui nous soutiennent matériellement, cela représente un conflit inhérent d'intérêts. La tentation est forte d'adoucir la Parole de Dieu par peur d'offenser ceux qui prennent soin de nous.

             La compensation que nous recevons peut ne pas être limitée aux choses financières. Quand nos amis tiennent une place spéciale dans notre cœur, nous pouvons aussi être tenté de parler avec plus de douceur pour garder leur amitié, alors que notre parole serait plus rude pour quelqu'un qui ne serait pas notre ami. Si Dieu nous demande d'apporter une parole douce alors nous le ferons. Mais nous ne pouvons pas toujours parler doucement quand les paroles que nous devons apporter doivent être tout sauf douces.

                L'amour de soi est ici, à nouveau, le problème. Par exemple, un pasteur qui dépend de sa congrégation pour percevoir son salaire passera par des temps difficiles s'il veut leur apporter tout le conseil de Dieu. Ce n'est pas qu'il ne puisse pas prêcher, mais il y a une ligne invisible qu'il ne doit pas franchir par crainte de fâcher trop de gens. Invariablement si cette ligne est franchie, vous le sentirez très mal à l'aise. Peut-être apportera-t-il ses excuses à ceux qu'il a offensés. Il est inhibé par la peur des hommes parce qu'il dépend des hommes pour son soutien. Chacune de ses expressions et actions doit être filtrée par la question « Que pensera notre soutien?»

                   Pour vaincre la peur des hommes, nous ne devons pas dépendre d'aide humaine, qu'elle soit financière ou émotionnelle. Abraham a rejeté le don du Roi de Sodome, et ensuite le Seigneur lui a dit « Ne crains pas car JE SUIS ta grande récompense. » Le Seigneur étant Celui qui pourvoit et aussi notre Provision, nous devons regarder à Lui seul. Nous ne cherchons pas à gagner des supporters, des partenaires, des engagements, des dîmes ou des offrandes. Si nous n'avons rien c'est parce que nous n'en avons pas besoin. Parce que lorsque nous en aurons besoin, Dieu pourvoira. Il UTILISERA sûrement d'autres personnes pour nous bénir, mais nous ne RECHERCHONS pas les personnes pour être bénis. En fait, nous devrions nous attendre à ce que les personnes ne veuillent pas nous soutenir. Ensuite nous pourrons leur parler sans crainte des hommes.

LE DÉSIR DE RECEVOIR UNE PROMOTION

                     Celui qui travaille pour le Seigneur aime à être vu et entendu. Nous aimerions la plus grande audience possible. Naturellement nous aimerions que les gens parlent bien de nous et qu'ils fassent notre promotion pour que beaucoup d'autres entendent la Parole que nous avons reçue de Dieu. Derrière ce désir de promotion se trouve encore cachée la crainte des hommes.

                   J'ai découvert un jour qu'un autre ministère avait pris une partie d'un de mes articles et l'avait édité avant de l'envoyer à ses souscripteurs. En éliminant ce qui était le plus blessant dans le texte, il a dilué le message que je voulais communiquer. J'ai contacté ce ministère et lui ai demandé de publier soit tout l'article soit de le retirer complètement. Comme ils ne voulaient pas apporter tout le conseil de Dieu, il m'a informé qu'il allait le retirer. Son commentaire final était, « La plupart des auteurs sont heureux d'avoir ne serait ce qu'une petite portion de leur travail publiée, car un peu de promotion est meilleure que pas du tout ».

                 Notre  désir  de  promotion  nous  conduira  inévitablement  au compromis, à la dilution, au filtrage, à la distorsion, ou à rendre plus acceptable le message que nous apportons. Si nous faisons notre promotion alors faisons tout ce que nous pouvons pour mettre notre nom en avant et soyons heureux de toutes les reconnaissances que nous pourrions recevoir. Mais si c'est la Parole du Seigneur que nous apportons, laissons Dieu s'occuper de la promotion de Sa Parole et de Son serviteur. Il vaut mieux avoir un petit cercle d'influence avec la liberté de parler que d'avoir un large cercle d'influence obtenu par un message estampillé « sans danger pour le consommation publique ».

                Pour nous délivrer de la peur des hommes, le Seigneur nous préparera un chemin semé de malentendus. Nos finances s'écrouleront. Nous seront mis de côté pendant un certain temps, jusqu'à ce que nous ne regardions plus les gens comme notre ressource. Pour vaincre la peur des hommes nous devons être entièrement à DIEU, et à personne d'autre. Un homme ou une femme qui n'a pas besoin d'être apprécié, ou compris, qui ne désire pas de compensation matérielle, ou autre, qui ne désire pas un grand ministère mais un ministère fidèle; cet individu est libre d'être un SERVITEUR de tous sans être L'ESCLAVE de personne.

                    Que Dieu puisse imprimer cela sur notre cœur et qu'ainsi nous ne craignions aucun homme.

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jeudi 4 mars 2021

(15) - prophétique L’ÉVANGILE DU ROYAUME par Chip Brogden

 « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du Royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. » (Matthieu 4:23)

                   Qu'est-ce que l’Évangile? Le mot Évangile signifie « Bonne Nouvelle ». En langage actuel, c'est le message du salut - ce que vous avez besoin de faire pour aller au ciel après votre mort. La Bonne Nouvelle, dans la compréhension de la majorité des gens aujourd'hui, se résume par comment être sauvé, ou « Né de nouveau »; comment devenir un croyant, un Chrétien. L'annonce de l’Évangile consiste à dire aux gens que pour être sauvés, ils doivent accepter Jésus Christ comme leur Sauveur personnel. Cela procure la promesse d'une vie éternelle au ciel avec Dieu après la mort du croyant.

                   Pour  certains, la  Bonne  Nouvelle  va même  plus  loin,  et leur message de l’Évangile inclut le don par Dieu de puissance, santé, prospérité et succès à ceux qui apprennent à exercer leur foi.

                   Bien évidemment, si vous ne priez pas « la Prière du Pêcheur », si vous n'acceptez pas Jésus comme votre sauveur personnel, alors cette Bonne Nouvelle devient une Mauvaise Nouvelle; votre destinée éternelle est de brûler en enfer avec tous les incroyants.

                   Mais  cette  description  de  « l’Évangile »  fait  surgir  plusieurs questions auxquelles il faut répondre. Nous entendons ce qui est prêché et proclamé de nos jours comme étant « l’Évangile ». Mais est-ce l’Évangile que Jésus prêchait? Est-ce l’Évangile que les apôtres prêchaient? Cet Évangile correspond-il à la conception qu'en avait l’Église primitive? L’Évangile était-il plus pour eux que la question du ciel et de l'enfer?

                 Est-il possible  que, quelques 2000  ans après  que  Jésus  ait commencé à partager Sa Bonne Nouvelle, nous soyons passés à coté de ce sujet? Est-il possible que nous ayons ajouté ou soustrait des choses au message original?

                     Si nous sommes passés à coté de quelque chose, et que l’Évangile que nous prêchons est en quelque sorte erroné ou incomplet, cela ne pourrait-il pas expliquer le manque de foi, de puissance, et de sainteté que l'on constate chez ceux qui se proclament Chrétiens aujourd'hui?

                  Qu'en serait-il si nous retournions aux Écritures pour y découvrir le sens réel derrière toute chose - le véritable message de l’Évangile, le plein conseil de Dieu, le dessein, la pensée et l'intention ultimes qui sous-tendent tout ce que Dieu a fait, fait, et fera?

                   Quand nous examinons vraiment ce que dit la Bible et saisissons les implications de l'Evangile selon Jésus, nous découvrons alors rapidement que cette Bonne Nouvelle est bien meilleure que tout ce que nous avons osé espérer un jour. Cela nous parle de recouvrer quelque chose que l'on pouvait penser perdu à jamais, de racheter quelque chose qui semblait absolument sans espoir. C'est l'histoire de Dieu faisant surgir quelque chose de merveilleusement bon à partir de quelque chose de terriblement mauvais. C'est l'histoire de Dieu apportant la vie et la lumière au milieu de la mort et de l'obscurité. C'est l'histoire de l'amour, et les extrémités incroyables où peut aller cet amour pour mettre en lieu sûr l'objet de son affection.

               L’Évangile est plus, tellement plus, que le moyen d'éviter l'enfer et d'aller au ciel; c'est l'histoire d'une Idée, d'un Dessein, d'une Intention, d'un Plan, qui est à l’œuvre dans cet univers aussi sûrement que vous êtes assis là en train de lire ces lignes.

                  Ce Dessein Ultime peut être résumé par une pensée simple, une idée centrale, que vous trouvez traçant son chemin tout au long de la Bible, à travers l'histoire humaine. C'est le thème de Jésus, la prédication des apôtres, et la compréhension avec laquelle les premiers croyants de l'église primitive se sont mis en marche à la suite de Christ. Et cette compréhension du Dessin et de l'Intention Ultime de Dieu trouve son expression dans ce que la Bible appelle le Royaume de Dieu.

                     Au centre de ce Royaume de Dieu se trouve une Personne. Tout ce que Dieu a fait, fait, et fera, est centré sur cette Personne. La Bible dit que toutes choses viennent de Lui, par Lui et pour Lui. Cette personne est le Seigneur Jésus-Christ.

                   La Volonté de Dieu est que ce Roi et Son Royaume remplisse toutes choses de Sa Lumière, de Son Amour, et de Sa Vie; et ce Royaume est donc en constante croissance, expansion, et développement. Il y a dans cet univers des éléments qui tentent de résister à cet accroissement. Bien qu'ils puissent différer ou entraver ce Royaume, ils ne peuvent arrêter sa croissance. Et non seulement il ne peut pas être arrêté, mais quand les gens voient le Roi tel qu'Il est réellement, alors ils ne désirent même plus Lui résister. C'est pourquoi le Royaume ne cesse de grandir et de s'étendre, pour finalement remplir toutes choses.

L’ÉVANGILE SELON JÉSUS

           Après tant de siècles d'attente, le Messie a fini par arriver. Bien évidemment, ils n'ont pas réalisé qu'Il était le Messie, et ils n'ont donc pas pu pleinement apprécier la signification de Son Ministère. Pour ce qui nous concerne, nous pouvons regarder dans les Écritures afin d'y voir quel type d'Homme Il était.

                 La première chose qu'Il a dite revêt un intérêt particulier. Le Fils de Dieu a vécu dans une relative obscurité pendant les trente premières années de Sa Vie qui dura Trente trois ans sur terre, attendant le bon moment. Ce temps a fini par arriver, et Il a commencé à prêcher Sa Bonne Nouvelle. Nous sommes reconnaissants qu'Il soit venu apporter une Bonne Nouvelle, plutôt qu'une Mauvaise Nouvelle! Étant donné l'état des choses dans lequel Il se trouvait Lui-même, le fait qu'Il apporta une Bonne Nouvelle est en soi extraordinaire.

              Alors, quelle était cette Bonne Nouvelle? Plus précisément, quand Jésus a finalement commencé à prêcher à l'âge de trente ans, quel était Son thème? Le Salut? La santé et la prospérité? La nécessité d'un réveil? Une dissertation érudite sur les écrits Juifs? Ou l'affirmation qu'Il était Lui-même le Fils de Dieu, et que tout Israël devait Le reconnaître comme tel?

                  Nous n'avons pas besoin de faire des spéculations sur le contenu de Ses premières prédications:

« Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche. » (Matthieu 4:17)

« Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Évangile de Dieu. Il disait: Le temps est accompli, et le Royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. » (Marc 1:14,15)

« Mais Il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du Royaume de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » (Luc 4:43)

            La chose extraordinaire n'est pas seulement la part prédominante qu'occupe le Royaume de Dieu dans les enseignements de Jésus, mais le fait que « l’Évangile » est complètement connecté au « Royaume ». Il n'existe pas d’Évangile existant de façon indépendante et séparée du Royaume. Jésus est venu en Galilée « prêchant l’Évangile du Royaume de Dieu ». Le Royaume de Dieu est ce qui fait de l’Évangile l’Évangile. C'est la Bonne Nouvelle concernant le Royaume.

                  C'est très significatif parce que cela soulève une question importante. Si l’Évangile, tel qu'il est prêché de nos jours, ne mentionne que rarement le Royaume de Dieu, est-il réellement l’Évangile? Vu dans une Perspective Scripturaire, le Royaume de Dieu est ce qui fait de l’Évangile l’Évangile. Mais bien peu de gens aujourd'hui sont vraiment capables de définir ce qu'est Le Royaume de Dieu, où il est, et ce qu'il signifie. C'est à peine mentionné dans ce qui est appelé la prédication du « Plein Évangile ». Et si c'est mentionné, cela ne l'est qu'en passant.

             Demandez à un Chrétien de vous expliquer le Royaume de Dieu (comme je l'ai fait), et vous obtiendrez des réponses très variées. La plupart ne peuvent pas répondre du tout. Certains diront que ce sont les Cieux, qui sont devenus une sorte de maison de repos céleste pour les chers saints qui nous ont quittés. D'autres répondront que le Royaume de Dieu fait référence à une période de temps à venir durant laquelle Jésus régnera sur la terre pendant 1000 ans. D'autres encore répondront avec l’Écriture qui nous dit que le Royaume de Dieu est en nous, mais seront incapables d'en dire plus concernant ce verset.

               Comment  est-il  possible  qu'avec toutes  ces  prédications  de « l’Évangile », nous soyons encore si vagues et si imprécis à propos du Royaume de Dieu? Quand Jésus dit, «Cette bonne nouvelle du Royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » (Matthieu 24:14), est-il possible que cette fin soit différée justement parce que nous n'avons pas prêché, et nous ne prêchons toujours pas, l’Évangile du Royaume? Est-il possible que nous ne prêchions pas l’Évangile du Royaume, parce que nous ne savons pas ce qu'il est? Et sinon, pourquoi? Est-ce qu'une compréhension plus précise du Royaume de Dieu changerait notre prédication et pourrait hâter la fin de cet âge et le début d'un nouvel âge?

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lundi 1 mars 2021

(14) - prophétique LETTRE A UN PROPHÈTE RÉTICENT par Chip Brogden

Cher Ami,

                   Ce n’est pas  sans une certaine  crainte  que je réponds à ta demande, car je ne suis pas une autorité en la matière. Je peux sans doute m’associer à ta réticence à être identifié comme faisant partie de ceux qu’on appelle prophètes alors qu’il y une abondance de faux apôtres, prophètes, et enseignants. Je souhaiterais pouvoir t’indiquer la bonne direction, mais je ne peux que te diriger vers le Seigneur. C’est Lui qui choisit ses messagers, et je n’ai rien de plus à te proposer concernant la marche à suivre.

                    Tu peux au mieux voir en moi un exemple de ce qu’il Ne faut PAS faire, et recevoir quelques conseils d’un frère faible qui a fait beaucoup d’erreurs et qui a subi beaucoup de défaites tout au long du chemin. Il est possible que tu ais besoin de faire les mêmes erreurs que moi pour pouvoir apprendre, mais suivre mes conseils pourra peut-être t’aider à éviter de faire du mal et causer des préjudices non nécessaires à toi-même et aux autres tout en pensant servir Dieu.

                    Je te conseillerais, en tout premier lieu, d’être un Chrétien. Ne passe pas trop de temps centré sur ce qui est prophétique. Ne viens pas vers les autres en tant que prophète, mais en tant qu’enfant. Laisse Christ être ton « obsession », et non les paroles prophétiques. Car « le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie » (Apocalypses 19:10 NdT). Il n’est pas nécessaire d’être troublé au sujet de ton appel; il est clair que tu es de « Ceux qui sont appelés selon Son dessein » (Romains 8:28 NdT). Et quel est Son but? Que « vous soyez conformés à l’image de son Fils. » C’est cela ton premier appel, et le plus important.

                     Beaucoup sont enthousiastes à l’idée de porter le titre de Prophète, mais répugnent à porter la Croix du Chrétien. Il ne faut pas qu’il en soit ainsi. Si tu as le choix entre Chrétien et Prophète, choisis Chrétien. Sers Dieu comme un vase terrestre que tu es, à l’endroit où tu te trouves. Le Seigneur t’utilisera peut-être effectivement dans le domaine prophétique, mais si ce n’est pas le cas tu auras au moins été fidèle avec le « seul talent » qui t’a été donné. Dieu ne donnera pas cinq talents à celui qui ne peut pas être fidèle avec un, et ne donnera pas dix talents à celui qui n’a pas été fidèle avec cinq.

                Si tu es un Chrétien, rappelle-toi que tu dois premièrement te comporter avec douceur et humilité, en estimant les autres comme étant supérieurs à toi-même. Ensuite la parole prophétique, quand et si elle vient, devra être partagée avec la bonne proportion de miséricorde et de grâce. Rappelle-toi que sans amour tu seras inévitablement comme « un airain qui résonne », tu ne feras qu’apporter un jugement. Si nous ne pouvons être et rester dans l’Amour, Dieu nous demandera de nous humilier honteusement devant nos frères et sœurs pour que nous comprenions la profondeur de notre hypocrisie et de notre propre justice. C’est ainsi qu’Il manifeste SON grand amour envers nous.

                     Maintenant, en ce qui concerne la parole prophétique elle-même. Dieu te donnera le « quoi », mais le « quand » et le « comment » seront laissés à ta propre appréciation. « Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ». Tu peux avoir raison au sujet du « quoi », mais si tu rates le « quand » et en particulier le « comment » tu peux faire du mal aux autres inutilement.

                    Jésus a dit, « Prenez mon joug sur vous (cela parle d’une restriction quant au chemin que NOUS voulons prendre) et apprenez de Moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes ». Qu’en est-il? Il nous laisse la liberté de parler, mais permet que nous souffrions quand nous parlons de nous-mêmes. Il nous permet d’être restreints pour que nous prenions notre liberté pour la Lui remettre, sachant que nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes. Il ne nous force pas à porter le joug, mais nous invite en disant « prenez mon joug ». En abandonnant notre liberté, nous la retrouverons à nouveau.

                  Non, nous ne pouvons pas faire ce que Jésus a fait, car Jésus a porté le joug de son Père tout le temps. Nous, nous rejetons le joug si rapidement. On ne peut pas nous faire confiance, mais Lui reste fidèle. N’essayons pas seulement de l’imiter, mais apprenons de Lui. Ne soyons pas seulement familier avec Sa Parole, mais devenons familier avec Ses méthodes. Ce n’est pas suffisant de mémoriser ce qu’Il a dit, nous devons prendre son joug sur nous et marcher en tandem avec Lui.

                     Comme Christ nous demande « d’apprendre de Lui », fais attention à ceux qui essayeront de trouver un accès dans ta vie avec un désir démesuré de devenir ton mentor ou ton berger. Nous devons certes rechercher l’aide, la prière et le conseil des croyants plus mûrs que nous. Même le petit enfant dans le Royaume de Dieu peut nous apprendre beaucoup. Mais les hommes ne peuvent que nous emmener jusqu’à un certain point, et il y une sorte de fierté humaine qui apparaît chez les enseignants qui essaient de former les étudiants à leur propre image. Cela n’est pas bon. L’Onction Qui est le Christ nous enseignera toutes choses. Son Esprit nous guidera dans toute la Vérité. Sa grâce est suffisante. Il n’y a aucun homme ou femme qui puisse te donner quoi que ce soit en dehors de ce que tu as déjà en Jésus, car nous avons été « bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Jésus Christ » (Éphésiens 1:3).

                    Vois-tu, cher  ami, que  Dieu est  davantage  concerné  par le messager que par le message? Vois-tu que le ministre est plus important que le ministère? Si le messager est mauvais, le message sera aussi mauvais. Et vois-tu que le Seigneur de l’œuvre est plus important que l’œuvre pour le Seigneur? Médite sur ces choses.

                      Il n’y a pas de famine pour la Parole de Dieu. Si Dieu peut trouver le bon vase, le Parole viendra avec abondance. C’est pour cela qu’Il prend beaucoup de temps pour modeler, préparer, entraîner, purifier, briser, reconstruire, discipliner et créer Ses prophètes. Soumets-toi à ce processus. Il ne peut pas être accéléré, mais il peut sûrement être empêché. Nous ne pouvons pas forcer l’Esprit, mais nous pouvons sûrement L'éteindre.

                    Ah, ton don t’a peut être été donné en un seul instant, mais ton fruit, ton caractère, TOI-MÊME, nécessitent beaucoup d'actions de Dieu dans ta vie pour son développement. Ne sois pas obsédé par ton don, mais regarde si tu portes du fruit de L’Esprit, en ayant beaucoup de fruits, en abondant dans l’amour, la joie, la paix, la fidélité, la patience, la gentillesse, la bonté, la douceur, le contrôle de soi. Tu peux être sûr qu’il y a des gens plus doués que toi sur la terre, mais c’est le fruit qui restera quand les dons passeront. Ne néglige jamais le fait de demeurer en Lui, et tu continueras d’être un sarment sur la Vigne.

                    Attends-toi à être mal compris, persécuté, ridiculisé, mal traité, souffrant, rejeté. Ainsi tu ne seras pas surpris quand cela se produira. Et quand cela viendra, tais-toi, va à la Croix, et meurs pour pouvoir vivre. Apprends à embrasser les mains qui te cloueront à la croix, car pendant que tu diminues, Il grandit. Ce n’est pas d’une meilleure vie dont nous avons besoin, mais d’une meilleure mort. Nous ne pouvons pas atteindre la Pentecôte sans passer par la Pâque. Il ne peut y avoir de résurrection sans la crucifixion. Il n’y a pas de couronne sans la Croix. Vivre c’est Christ, et mourir est un gain.

                   Alors si tu veux te vanter, glorifie-toi des choses qui t’affaiblissent, car quand tu es faible, tu es fort - en Lui. Fais attention aux louanges et à l’approbation des autres, car ce sont comme des engrais qui favorisent le développement des hautes pensées d’autosatisfaction qui prennent naissance dans le terreau de nos pensées charnelles. Porte ton attention sur la Mort du Seigneur pour que tu puisses avoir la Vie du Seigneur. Sois prêt à souffrir pour Lui pour pouvoir régner avec Lui.

Et maintenant quelques conseils pratiques:

--Reste loin de l’argent autant que tu le peux. Tu as reçu gratuitement, donne gratuitement.

--Ne participe pas aux débats sur des questions folles et stériles; n’en pose pas et n’y réponds pas. Laisse tomber tes opinions et va à la Croix.

--Refuse de faire ta promotion ou de mettre en avant « ta » parole, ou « ton » ministère. Si Dieu te donne quelque chose à dire, laisse Le s’occuper de la promotion.

--Le service spirituel le plus élevé ne doit jamais prendre le pas sur la responsabilité terrestre la plus commune. Occupe-toi de ta famille, de ton chien, de ton gazon, de tes affaires, de ton voisin. Continue de te brosser les dents, et de te coiffer.

--Ne sois pas effrayé de faire des tentes. Si tu veux manger, travaille.

--Sois lent à te mettre en colère et rapide pour pardonner.

--Avant, tu ne te serais jamais excusé même si tu avais tort. Maintenant, sois prêt à t’excuser même si tu sais que tu as raison.

                     Voilà mon conseil, cher ami, et peut être qu’une chose ou l’autre que j’ai écrite dans cette courte lettre portera du fruit en toi. Avec ces paroles, je te confie au Seigneur Jésus Christ, Qui est capable de terminer l’œuvre qu’Il a commencée en toi et de t’emmener vers la maturité, alors que tu es ancré et fondé en Lui, étant équipé par Sa Puissance qui agit en ceux qui ont pris leur Croix pour trouver la puissance dans la faiblesse.

                   Bien sûr, si je peux te servir en quoi que ce soit, j’espère que tu m’appelleras sans hésiter, car je suis ton frère,

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vendredi 26 février 2021

(13) - prophétique LES PRÊTRES DU SEIGNEUR (Partie2) par Chip Brogden

 « Ils entreront dans Mon sanctuaire, ils s'approcheront de Ma table, pour Me servir, ils seront à Mon service. » (Ézéchiel 44:16)

                    Dans la première moitié de cette série, nous avons établi que le Seigneur a décidé d'appeler à Lui des individus pour entrer dans une relation d'amour avec Lui à un niveau très intime. Nous avons expliqué que le Seigneur a un « Besoin » à l'égard de l'homme tout comme l'homme a besoin du Seigneur, un vide qui ne peut être satisfait que lorsque les deux deviennent un. Nous avons également évoqué la faillite générale de notre système actuel de culte organisé à vraiment satisfaire le cœur de Dieu, et comment l'offrande de nous-mêmes en tant que sacrifices vivants est le vrai service pour le Seigneur en Esprit et en Vérité.

                    Nous avons vu que tous ceux qui ont décidé d'accomplir le désir de Dieu ou de satisfaire Son Cœur se sont consacrés au service pour Lui. Nous avons examiné quelques individus dont les vies sont caractérisées par le fait qu'ils ont servi le Seigneur, et nous avons vu que le Seigneur s'est révélé à eux d'une façon puissante. Nous avons même établi le fait que, indépendamment d'une relation intime avec Dieu fondée sur le service pour le Seigneur, il ne peut y avoir aucune révélation, aucun sens prophétique, aucune profondeur dans Sa connaissance.

                   Si nous pouvions résumer tout ce qui a été dit jusqu'ici, voilà à quoi cela ressemblerait: vous avez été créés pour L'aimer, et pour être aimés par Lui. Tout tourne autour de Lui, et non autour de vous et de vos besoins. Nous ne sommes pas le centre de l'univers, Lui l'est. Il n'a pas été créé pour nous, nous avons été créés pour Lui. C'est le cœur du sujet. Quand le Seigneur a commencé à me pousser plus profondément dans le ministère pour Lui, voilà les paroles qu'Il m'a adressées: « Tu as été créé pour m'aimer, tu as été créé pour être aimé par Moi. » C'est une chose si sainte et personnelle que je suis peu disposé à la partager, mais je crois que c'est une invitation destinée à chacun d'entre nous et pas spécialement à moi. Mais pourquoi Dieu veut-Il que « je » Le serve Lui? Qui suis-je? Que puis-je donner au Seigneur? Et quel est le lien avec toutes les choses que je fais pour Dieu? Je sais ce que signifie enseigner, écrire, prier pour des personnes et s'occuper d'une église; je peux visualiser cela, et j'avais l'habitude de penser que c'était suffisant. Mais le fait de servir le Seigneur est d'une profondeur que peu de gens connaissent. J'en sais tellement peu à son sujet moi-même. Mais je sais cela: il y a un océan de différence entre servir POUR le Seigneur et servir LE Seigneur.

                     Il y a une poignée de gens qui ont été poussés à servir le Seigneur. Veuillez bien comprendre que nous n'appelons pas un petit groupe de personnes à être plus spirituelles que les autres. Nous reconnaissons simplement le fait que bien que beaucoup soient appelés par Dieu, peu répondent; donc, peu sont choisis. Il y a une raison pour laquelle les fils de Tsadok ont été autorisés à entrer dans le Lieu Saint pour servir le Seigneur, alors que les autres Lévites devaient rester dans la cour extérieure pour servir le peuple. Ce n'est pas un accident. Certains, même aujourd'hui, entendent l'appel du Seigneur et, laissant la cour extérieure, s'empressent d'entrer dans le Lieu Saint pour servir le Seigneur. Nous devons comprendre pourquoi. Nous devons regarder la cour extérieure et la comparer au sanctuaire. Nous devons comparer le ministère auprès du peuple au ministère auprès du Seigneur. Le Seigneur a partagé certaines des plus grandes choses avec moi quand j'ai simplement demandé, « Pourquoi? » Si nous connaissons « le quoi » alors nous connaissons Sa Volonté; mais si nous connaissons « le pourquoi » alors nous connaissons Ses Voies. Sa volonté est Son Désir, Ses voies sont la façon dont Il va satisfaire Son Désir. Nous devons connaître les deux si nous devons coopérer avec Lui. Alors examinons dans le même temps Sa Volonté et Ses Voies.

LA RELIGION ORGANISÉE EST PRINCIPALEMENT PRÉOCCUPÉE PAR LA COUR EXTÉRIEURE

« De plus, les Lévites qui se sont éloignés de Moi, quand Israël s'égarait et se détournait de Moi pour suivre ses idoles, porteront la peine de leur iniquité. Ils seront dans Mon sanctuaire comme serviteurs, ils auront la garde des portes de la maison; et feront le service de la maison; ils égorgeront pour le peuple les victimes destinées aux holocaustes et aux autres sacrifices, et ils se tiendront devant Lui pour être à son service. » (Ézéchiel 44:10,11)

                     La vision du temple d’Ézéchiel est un symbole de l’Église. Cela va au-delà de la portée de notre étude et nous ne le développerons pas en détail, mais je le mentionne de sorte que nous comprenions qu'il y a quelque chose ici qui est applicable pour nous aujourd'hui. Si c'était seulement applicable aux Israélites alors cela aurait peu de pertinence pour nous aujourd'hui. Mais c'est non seulement applicable pour nous, mais, de plus, fortement d'actualité.

                    Il y a une cour extérieure, et il y a une cour intérieure. Il y a ceux qui servent principalement le peuple, et il y a ceux qui servent principalement le Seigneur. Pour commencer, nous devons considérer la cour extérieure et ainsi nous pourrons comprendre la cour intérieure. Alors qu'est ce que la cour extérieure? Elle représente le ministère auprès du peuple, l'offrande des sacrifices. C'est visible et public, composé de choses à faire. Ses ministres sont visibles de tous et facilement identifiables. Il y a beaucoup de travail à faire. Puisqu'il est public, chacun y a accès. C'est là où se trouve toute l'activité. Les Lévites se tiennent dans la cour extérieure pour servir le peuple.

                  Mais lisez à nouveau notre texte. Qui sert dans cette cour extérieure ? Les Lévites qui se sont égarés et ont adoré des idoles. Une partie de « la peine de leur iniquité » est qu'on leur interdit d'approcher le Seigneur dans la cour intérieure. Ils sont pour toujours liés à la cour extérieure, le ministère auprès du peuple. Ils ne sont pas autorisés à aller plus profond. N'est-ce pas une tragédie? « Ils ne s'approcheront pas de Moi pour être à Mon service dans le sacerdoce, ils ne s'approcheront pas de Mes sanctuaires, de Mes lieux très saints; ils porteront la peine de leur ignominie et des abominations qu'ils ont commises. » (v.13)

                    Voici le plus grand des problèmes avec la Religion Organisée: elle ne peut pas emmener les gens plus profondément en Dieu qu'elle n'y est allée elle-même. Ses membres sont destinés à rester dans la cour extérieure. Techniquement parlant, ils sont « dans le sanctuaire », mais ils sont loin de Dieu, et ne peuvent pas s'approcher de Lui. Il vaut mieux être « hors de l'église » et « en Dieu » que d'être « dans l'église » et « loin de Dieu ». Comme ce serait bien d'avoir les deux, mais la réalité est que Dieu et l'« église » sont souvent opposés l'un à l'autre. Beaucoup en sont venus à réaliser qu'ils doivent choisir entre les deux. Les ministres de la cour extérieure sont amoureux de leur ministère auprès du peuple, avec les éléments et les instruments de leur travail, avec leur statut et leur position dans la cour extérieure. Ils ne peuvent pas nous mener là où ils sont peu disposés à aller eux-mêmes. Naturellement, je parle de façon générale. Je pense qu'il est faux de supposer que tous ceux qui s'occupent d'une église font partie de ce groupe. Ce serait incorrect. Nous parlons d'une chose intérieure. Je ne vous dis pas que vous devez quitter la cour extérieure afin d'obéir à Dieu. Mais je dirai ceci: si vous n'êtes pas disposé à abandonner le ministère de la cour extérieure alors vous ne pouvez pas servir dans la cour intérieure. Vous ne pouvez pas vous tenir dans les deux cours en même temps.

SERVIR LES GENS, OU SERVIR LE SEIGNEUR?

« Quand ce peuple s'approche de moi, Il m'honore de la bouche et des lèvres; Mais son cœur est éloigné de Moi. » (Ésaïe 29:13a)

                      Laissez-moi aller droit au cœur du sujet. Qu'est-ce qui m'afflige le plus dans la Religion Organisée? Je pense que c'est ceci: Elle donne l'impression qu'il n'y a pas du tout de cour intérieure, que la seule chose qui existe, c'est la cour extérieure. Tout se concentre sur le ministère auprès du peuple, et le ministère auprès du Seigneur est oublié, ou pire, les choses sont faites de telle manière que l'on trompe les gens en leur faisant croire qu'ils servent le Seigneur alors qu'il n'en est rien.

                     Je souhaiterai qu'un pasteur puisse se lever devant l'assemblée et dire, « Il est bon que nous soyons là, et il est bon pour nous d'avoir la communion fraternelle, mais vous devez comprendre que c'est seulement la cour extérieure. Tout ce que nous faisons est pour nous-mêmes. Nous devons encore toucher Dieu. Il y a une cour intérieure dans laquelle nous cessons de nous servir les uns les autres, et où nous servons le Seigneur. C'est là où nous devons aller. Nous ne pouvons pas être satisfaits tant que le Seigneur n'est pas satisfait. » Si c'est cela que les pasteurs ont à cœur alors louez Dieu pour cela! Mais combien de pasteurs avez-vous entendu dire cela? Et combien d'entre eux, après l'avoir dit et avoir commencé à le mettre en pratique, resteraient dans le ministère pastoral encore longtemps?

                    Le ministère de la cour extérieure est important, mais nous l'avons rendu important pour de mauvaises raisons. Au lieu de le voir comme un moyen par lequel nous entrons dans la cour intérieure, nous nous sommes entièrement focalisés dessus. Nous sommes plus intéressés par l'« attrait », en donnant à la cour extérieure une bonne image aux visiteurs et un endroit intéressant pour ceux qui souhaitent « expérimenter un culte », alors que le Seigneur Lui-même se tient dans la cour intérieure, oublié et ignoré. Notre ressenti après le culte et ce que nous avons pu ou pas en retirer est devenu plus important que répondre au Besoin du Seigneur. Ne voyons-nous pas que nous sommes tombés bien bas?

                     Puis-je dire franchement que le Seigneur NE SORTIRA pas de la cour intérieure, hors du Lieu Saint, pour vous rencontrer dans la cour extérieure, peu importe votre consécration, votre sincérité, ou votre zèle. La voie est ouverte en Christ, mais vous devez aller à Lui, et pour cela vous devez passer par la cour extérieure pour arriver là où Il se trouve, c'est à dire dans la cour intérieure. Observez maintenant de quelle manière nous faisons exactement l'opposé. Nous nous réunissons ensemble dans la cour extérieure et prions, crions, chantons, adorons, et nous nous attendons à ce que le Seigneur nous fasse grâce de Sa présence ou se manifeste à nous d'une façon tangible, c'est à dire, « tombe sur nous » ou « nous rende visite » ou « se montre ». Du début à la fin, ce processus prend environ trente minutes à une heure, et à chaque fois, il y a un certain genre de « manifestation » qui se produit afin de faire croire à chacun que le Seigneur lui a répondu. Quel non-sens! Il ne nous rencontrera pas dans la superficialité de la cour extérieure une fois par semaine pendant une heure à un moment où cela est si commode pour nous et pour notre programme. Nous devons entrer dans le Lieu Saint de la cour intérieure pour nous approcher de Dieu. C'est le plus petit qui s'approche du plus grand, pas le contraire.

                   Il peut être utile de retourner au moment dans ma vie où le Seigneur a, pour la première fois, commencé à me parler au sujet du service du Seigneur. Beaucoup de personnes croient que tout a commencé quand j'ai quitté l'église, et que j'ai développé ma philosophie particulière depuis lors. C'est tout à fait l'opposé, en fait, qui s'est passé. Le Seigneur a commencé à s'occuper de moi et à me montrer des choses alors que j'étais encore très engagé dans l'Eglisianisme(1). Par la suite, ma décision de vivre en accord avec la Vérité a fait que j'ai dû quitter l'église. Ainsi, le fait de partir a été la conséquence des implications de la révélation, et n'a pas eu pour cause des blessures ou des désillusions (et je dois toujours souligner le fait que l'on ne peut jamais quitter la vraie Église, le corps du Christ, parce que ce n'est pas la même chose que l'Eglisianisme).

              J'occupais ma place habituelle dans l'église un dimanche matin, chantant et adorant le Seigneur, tout juste comme je l'avais fait pendant d'innombrables dimanche matins dans ma vie entière. Il ne se passait rien de différent que d'habitude. Il est difficile de décrire ce que j'ai ensuite perçu, mais je peux seulement dire que j'ai ressenti un sens profond de solitude survenir sur moi, une sorte de peine. J'ai rapidement cessé complètement de chanter et j'ai juste écouté les autres autour de moi. J'ai ensuite ouvert les yeux et j'ai regardé autour de moi. Je n'avais aucune raison de me sentir seul; j'ai alors perçu que cette sensation n'était pas la mienne, le Seigneur me permettait de partager quelque chose venant de Lui.

                 Je me suis rendu compte que nous chantions AU SUJET du Seigneur, mais pas POUR LE Seigneur. Nous parlions du Seigneur, mais pas au Seigneur. Nous avons déjà vu des personnes agir ainsi avec des vieillards, parlant d'eux comme s'ils n'étaient pas là, pensant qu'ils ne comprenaient pas ce qui se disait, alors qu'ils souffraient silencieusement l'humiliation d'être traités comme s'ils étaient absents. C'est alors que j'ai compris que nous traitions le Seigneur de la même manière.

                    Ce n'était pas un culte particulièrement mauvais. J'ai participé à de mauvais cultes, et celui-ci était très bon! Mais cela rendait les choses encore pires. Meilleur était « notre » culte, plus le Seigneur semblait être oublié. C'était comme avoir une fête d'anniversaire pour quelqu'un et être si enthousiastes au sujet de la nourriture, des boissons, de la musique, de nos nouveaux vêtements et des cadeaux, que nous ne faisons pas attention à la personne dont c'est l'anniversaire et qui est assise seule dans un coin. J'ai vu que « notre » culte était vraiment « à nous » - pour nous, et pas pour le Seigneur. Le chant, la prière, la prédication, l'offrande, tout était pour nous, et, QUE LE SEIGNEUR SOIT SATISFAIT OU PAS, nous serions de toute façon de retour le dimanche suivant, refaisant exactement la même chose PUISQU'ELLE NOUS CONVENAIT.

                 J'étais si affecté par ce qui m'avait été révélé que je me suis assis, que j'ai sorti un morceau de papier, et que j'ai noté ces mots pour ne jamais oublier ce moment: « ce qui importe, ce n'est pas ce dont « J'AI » besoin ou ce que « JE » veux. Je suis venu vers toi, Seigneur, pour satisfaire TON besoin, pour satisfaire TES souhaits, pour répondre à TON désir. Je ne suis pas venu pour RECEVOIR une chose quelconque de Toi, mais plutôt pour te DONNER tout ce que j'ai et tout ce que je suis. » J'ai encore ce morceau de papier aujourd'hui. A ma petite échelle, j'ai senti que le Seigneur était satisfait par cette simple reddition; et cette satisfaction était supérieure à celle que pouvaient Lui procurer tous les chants, les prières, les dons et les prédications que nous faisions. Extérieurement nous étions « dynamiques » et « très vivants », mais j'avais vu les choses de la façon dont le Seigneur les voyait: « Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. » (Apocalypse 3:1b)

                 Quand nous voyons les choses comme Dieu les voit, c'est un moment critique dans notre cheminement avec Lui. Nous pouvons facilement mettre cette expérience de côté et continuer comme avant. Nous pouvons la critiquer, la rationaliser, ou complètement l'oublier. Je suis convaincu qu'il y a des centaines, sinon des milliers de personnes qui passent par la même expérience le dimanche matin, mais elles choisissent de l'ignorer. La réalité est trop douloureuse, sa remise en question est trop bouleversante.

                      Mais comme je continuais à penser à cette expérience, j'ai réalisé que si ce que j'avais vu était vrai, alors la plupart des choses que j'avais faites au nom de Jésus étaient une perte de temps, n'étaient pas agréables à Dieu, n'étaient pas acceptables pour Dieu, et ne faisaient rien pour satisfaire Son Besoin ou Son cœur. Bien sûr cela satisfaisait MES besoins et MON cœur. Comme c'était merveilleux d'être devant les gens quand ils m'écoutaient prêcher, enseigner et diriger le culte! Dimanche était le meilleur jour de la semaine, parce que chacun pouvait apprécier quel homme de Dieu oint je pouvais être! Ils étaient heureux de me laisser les conduire, et j'étais heureux d'être leur leader, et ainsi chacun était heureux. Chacun, on le pensait, mais qu'en était-il du Seigneur qui nous appelait depuis la cour intérieure tandis que nous jouions à l'« église » dans la cour extérieure.

                    J'ai appris que quelque chose d'aussi spirituel que de « vouloir Sa présence » était aussi touché par l'égocentrisme de la cour intérieure. Nous voulons tellement la « présence » que nous sommes disposés à la fabriquer et à attribuer au Seigneur le crédit de quelque chose qui est charnel et profane. Ce que nous recherchons n'est pas Sa présence mais Ses dons. En tant que tels, nous avons perdu la capacité de discerner la différence entre Dieu et l'homme, entre l'Esprit et la chair, entre le Saint et le commun. Chaque nouvelle chose qui arrive semble nous remettre sur pieds, mais par la suite, nous nous demandons comment nous avons pu être ainsi trompés, et pourquoi nous nous sentons si vides à l'intérieur. Nous poursuivons des fantaisies et des illusions, des réunions et des manifestations, pas le Dieu Vivant de la cour intérieure.

CEUX QUI SERVENT LE SEIGNEUR MAINTIENNENT LA SAINTETÉ DE LA COUR INTÉRIEURE

« Mais les sacrificateurs, les Lévites, fils de Tsadok, qui ont fait le service de Mon sanctuaire quand les enfants d'Israël s'égaraient loin de moi, ceux-là s'approcheront de Moi pour Me servir, et se tiendront devant Moi pour m'offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l'Éternel. Ils entreront dans mon sanctuaire, ils s'approcheront de Ma table pour Me servir, ils seront à Mon service. » (Ézéchiel 44:15,16)

                     Maintenant que nous avons suffisamment expliqué le ministère de la cour extérieure, nous allons focaliser notre attention sur le ministère de la cours intérieure. Rappelez-vous que c'est le Temple d’Ézéchiel, et pas le Tabernacle, ni le Temple de Salomon. Il est différent de tous les autres. Mais nous n'essayons pas d'identifier chaque pièce individuellement, nous soulignons simplement la différence entre l'extérieur et l'intérieur. La cour extérieure est composée de beaucoup de choses, de même que la cour intérieure. Mais nous sommes plus intéressés par le ministère en lui-même, et par la comparaison entre le ministère auprès des gens et le ministère auprès du Seigneur. Ces deux choses ne sont pas identiques.

                     Qu'y a-t-il de significatif au sujet des fils de Tsadok, et comment est-ce applicable à nous aujourd'hui? Les fils de Tsadok ont été choisis pour servir le Seigneur parce qu'ils « ont continué le service » du sanctuaire quand les enfants d'Israël se sont égarés loin du Seigneur et ont adoré des idoles. En langage courant cela signifie ceci: quand les choses ont commencé à décliner et que le temple a été souillé, les fils de Tsadok ont décidé qu'ils n'essayeraient plus de maintenir la cour extérieure sanctifiée, mais ils sont entrés dans la cour intérieure et ont continué à servir le Seigneur. Quand la cour extérieure a été souillée, ils ont été déterminés à maintenir la sainteté de la cour intérieure.

                   Ceci est d'une extrême importance pour nous. Il n'est pas bien difficile de mettre en évidence les nombreuses manières dont la cour extérieure est tombée, bien que je sois étonné par le grand nombre de personnes qui ne le voient pas. Néanmoins, pouvoir expliquer tout ce qui est erroné n'est que de peu d'utilité si nous ne sommes pas à même, et avec une conviction égale, de proposer une réponse à cet état de fait. Après avoir vu les problèmes de la cour extérieure, il semble n'y avoir seulement que deux options viables: rester où nous sommes et essayer de changer les choses, ou l'abandonner et aller plus loin. Il semble que chacun d'entre nous, à un moment ou à un autre, a essayé « de changer le système » mais tôt ou tard nous nous sommes sentis frustrés et notre état s'est aggravé. Immédiatement après avoir reçu la lumière du Seigneur, nous voulons que tous les autres marchent selon cette lumière, mais cela ne se produit pas. Ainsi le seul vrai choix est d'aller plus loin, plus profond.

                     Les fils de Tsadok ont décidé qu'il ne valait pas la peine de sauver la cour extérieure, et ils ont cherché à préserver la sainteté de la cour intérieure. Ils n'ont pas essayé de changer la cour extérieure, ils l'ont simplement abandonnée en faveur de la cour intérieure. C'était ça ou perdre le Témoignage dans son entier. Forcés de faire un choix, ils ont décidé de servir le Seigneur. Par la suite les deux cours ont été restaurées. Les fils de Tsadok sont un type des vainqueurs, se tenant dans la cour intérieure, servant le Seigneur au nom de tous les autres, et de ce fait préservant les deux cours - même si pour les personnes de la cour extérieure Il SEMBLE que ceux dans la cour intérieure ne font rien. En effet, IL SEMBLE que ceux qui sont dans la cour intérieure ont complètement disparus, et ils sont peut-être considérés comme, « ayant rétrogradé », alors que c'est exactement l'inverse qui est vrai.

ILS VIENDRONT PRES DE MOI... ET SE TIENDRONT DEVANT MOI... ET M'OFFRIRONT

« Ils s'approcheront de Moi pour Me servir, et se tiendront devant Moi pour M'offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l'Éternel. » (Ézéchiel 44:15b)

                      Ézéchiel 44 est pour nous l'illustration de ce que signifie être un vainqueur. Quand l'Eglise dans son ensemble a failli à maintenir le Témoignage, Dieu appellera des vainqueurs du sein de l’Église qui maintiendront le Témoignage au nom des autres qui en sont incapables ou peu disposés à le faire. Les gens demanderont, « Pensez-vous que je sois un vainqueur? » Peu importe ce que je pense, je sais que vous êtes appelé à être un vainqueur. Mais regardez à vous-même et vous saurez immédiatement si vous êtes un vainqueur ou pas. Chacun est appelé à être un vainqueur, mais hélas, tout le monde n'est pas vainqueur. Nous ne vainquons pas parce que nous sommes des vainqueurs; nous sommes des vainqueurs parce que nous vainquons. Lisez cette phrase encore une fois, très soigneusement: ce n'est pas parce qu'on vous qualifie de vainqueur que vous en êtes un, mais vivre comme un vainqueur signifie vraiment que vous en êtes un. Il n'y a rien de mystique à ce sujet. Il convient de répéter que les vainqueurs ne sont pas meilleurs que les autres, ils se lèvent simplement et accomplissent l'intention initiale de Dieu pour eux, alors que les autres ne le font pas.

                   Si vous êtes un vainqueur, alors le Témoignage de Jésus est présent en vous. Maintenant si on regarde les choses en général, bien que le Témoignage puisse être présent dans quelques individus, il est clair que, de nos jours, le Témoignage de l'ensemble est brisé. Dieu n'est pas l'auteur de la confusion, mais la confusion abonde dans nos églises. Dieu n'est pas l'auteur de la discorde et des différends, mais la discorde et les différends abondent dans nos églises. Il n'y a donc pas un témoignage clair - il est la plupart du temps, au mieux peu clair, au pire contradictoire. L’Église dans son ensemble n'a pas accompli l'intention de Dieu pour elle. C'est une autre façon de dire que l'on n'a pas répondu au Besoin du Seigneur. Son Désir n'est pas satisfait. Sa Volonté n'est pas faite. Ce n'est pas assez que d'examiner la cour extérieure et de faire quelques petits ajustements. Si nous avons échoué dans le ministère de la cour intérieure, alors nous avons entièrement échoué, et C'EST là où se trouve la source de notre problème.

                      Beaucoup de gens se sont présentés pour nous donner un modèle ou un style issu du « Nouveau Testament » pour nous réunir ensemble. On essaie différentes formes de direction d'église. La réunion en cellules ou la réunion dans les maisons sont présentées comme une alternative. Les églises de maison ont fini par s'appeler « un mouvement radical ». Très vite cela risque de se transformer en une sorte de dénomination officieuse. Nous ne voulons pas remettre en cause ou critiquer les motifs de ceux qui y sont impliqués, et certaines de ces choses sont biens et bonnes, mais nous voulons préciser que toutes ces choses concernent la cour extérieure. L'accent est très peu, sinon pas du tout, mis sur la cour intérieure. À quelques exceptions près, il y a peu de ministère auprès du Seigneur, ni plus ni moins que dans un bâtiment qui sert « habituellement » d'église. Quelle différence cela fait-il de se réunir dans un bâtiment d'église, dans un salon ou sous un arbre, si nous sommes, spirituellement et mentalement, dans la cour extérieure à plein temps? Ce n'est pas d'une nouvelle méthode, d'un nouveau système ou d'un nouveau mouvement dont nous avons besoin, mais d'un nouveau cœur qui s'approche de Dieu pour satisfaire Son Besoin dans la cour intérieure.

                      Des rangs de la cour extérieure, le Seigneur attire des personnes pour le servir Lui dans la cour intérieure. Nous ne disons pas que la cour extérieure n'a aucune utilité. Encore une fois, nous devrions voir la cour extérieure comme un moyen vers une fin, comme la voie d'accès que l'on doit prendre afin d'accéder à la cour intérieure. C'est TOUT ce que c'est, une voie d'accès. Le problème c'est quand nous restons dans la cour extérieure et que nous nous y installons, quand le ministère auprès du peuple devient plus important que le ministère auprès du Seigneur. Pire, quand CELA devient une fin en soi, et que nous n'allons jamais plus loin, et pire encore, quand nous empêchons LES AUTRES d'aller plus profondément. Les faits sont là, certains découvrent un but plus profond pour eux-mêmes en Dieu que ce que l'on trouve dans la cour extérieure, et s'efforcent d'y aller. Ce n'est pas tant une question de désillusion qu'une question d'insatisfaction.

                      Ainsi dans le contexte de ce passage, que doit-il se passer pour que nous puissions servir le Seigneur? Cela implique deux choses préparatoires: « s'approcher » et « se tenir devant Moi ». Nous ne pouvons rien offrir ni rien faire avant que nous nous approchions d'abord de Lui et que nous nous tenions devant Lui. Je me demande: combien de temps avons nous passé simplement à nous tenir debout (ou assis ou agenouillé ou couché) devant le Seigneur, pour juste le servir Lui? Est-ce la base de tout de ce nous faisons, ou est-ce une chose occasionnelle que nous expérimentons, alors que nous essayons de Le faire entrer dans notre agenda si chargé? Le Seigneur du travail est plus important que le travail du Seigneur.

                    Quelle est la signification de la graisse et du sang? Cela représente la présentation de nos corps en tant que sacrifices vivants (Romains 12:1). Ce temple est unique par le fait que l'autel est le centre de tout. Ce temple est une place, et au milieu de la place se trouve l'autel, sur lequel ceux qui servent le Seigneur offrent la graisse et le sang. Il est clair que l'autel représente la Croix, parce que servir le Seigneur de cette façon signifie une mort complète et totale du Moi. Vous voyez, dans la cour extérieure vous pourriez être « quelqu'un », mais dans la cour intérieure vous n'êtes « personne », parce que dans la cour intérieure, le Christ a la prééminence en tant que Tout en Tous. Il n'y a aucun endroit pour votre Moi, votre titre ou votre position. Vous êtes cachés aux yeux des autres, protégés de l'éloge et des critiques des hommes.

                      Une autre caractéristique intéressante est l'habillement porté par les prêtres qui servent le Seigneur dans la cour intérieure. Nous notons deux choses: d'abord, ils doivent porter des habits de lin pour ne pas produire de sueur (vv.17,18). La sueur représente les œuvres de la chair. Dans la cour intérieure on doit apprendre à se tenir, pas à travailler. « Paix, restez tranquille » c'est le commandement du jour. Quel contraste avec l'activité bruyante de la cour extérieure. Ne pas faire ce que le Seigneur nous a dit de faire est pécher, mais faire ce qu'Il ne nous a pas demandé c'est aussi pécher. La deuxième chose que nous notons (v.19) est qu'ils doivent changer leurs vêtements quand ils sortent de la cour intérieure, et qu'ils doivent les remettre quand ils y retournent. On ne leur permet pas de porter leurs vêtements dans la cour extérieure. Oui, il y a des moments où les prêtres de la cour intérieure doivent aller dans la cour extérieure, et nous discuterons de cela un peu plus tard. Mais la raison du changement d'habits est intéressante: « ils ne doivent pas sanctifier les personnes avec leurs vêtements. »

                    En d'autres termes, il n'est pas permis à ceux qui servent le Seigneur dans la cour intérieure de donner quoi que ce soit de cette cour à ceux autour d'eux. Encore une fois, Dieu ne viendra pas nous rencontrer dans la cour extérieure, nous devons aller vers Lui dans la cour intérieure et Lui offrir la graisse et le sang sur l'autel en prenant notre Croix chaque jour. Ceci signifie simplement que chacun d'entre nous doit apprendre à rechercher Dieu pour lui-même. Je ne peux pas porter votre Croix, et vous ne pouvez pas porter la mienne. Nous ne pouvons pas compter sur les autres pour toucher Dieu à notre place, aussi spirituels et sanctifiés soient-ils. Pour cette raison, ceux qui sortent de la cour intérieure ne semblent pas du tout différents des autres, EXTÉRIEUREMENT PARLANT. Il n'y a aucune occasion pour eux de se glorifier d'eux-mêmes. Si nous ne faisons pas attention, nous pouvons les négliger en pensant qu'ils ne sont pas différents des autres, mais si nous regardons attentivement, nous les verrons parfois « changer de vêtement » alors qu'ils passent de la cour extérieure vers la cour intérieure, et qu'ils reviennent. Cette façon de se cacher n'est pas seulement caractéristique de ceux qui connaissent le Seigneur, c'est absolument essentiel. Nous aurons besoin d'un cœur sensible, d'un œil plein de discernement, et d'une oreille attentive pour les reconnaître et apprendre d'eux.

ILS ENSEIGNERONT CE QUI EST ACCEPTABLE ET INACCEPTABLE

« Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur. » (Ézéchiel 44:23)

                      Si je peux paraphraser le verset 23, je dirais, « ceux qui servent Le Seigneur dans la cour intérieure sont mieux qualifiés pour enseigner aux autres ce qui satisfait et ne satisfait pas le Seigneur et ce qui répond à Son Besoin. » Il se peut que nous ayons fait un certain nombre de choses qui nous sont agréables ou qui sont agréables à d'autres mais qui ne sont pas du tout agréables au Seigneur. Cela est profane et sale. C'est un sacrifice entaché, et il est inacceptable. Encore une fois, dans Romains 12, nous voyons les termes « saint et acceptable » utilisés en conjonction avec le sacrifice de nous-mêmes à Dieu. L'inverse de cela serait « pas saint et inacceptable. » Certains pensent que Dieu acceptera n'importe quelle chose pourvu que nous la fassions en Son nom. Pourtant nous savons que le Seigneur a accepté Abel et son offrande, mais a rejeté Cain et son offrande (Genèse 4:4,5).

                   Notre incapacité à percevoir, savoir, ou discerner la différence entre ce qui plaît et ce qui ne plaît pas à Dieu, ouvre la porte à toutes sortes de déceptions spirituelles et religieuses. Abel savait que le Seigneur voulait « la graisse et le sang », une vie pour une vie, mais Caïn a offert quelque chose produit par sa propre sueur (bonnes œuvres) sans s'arrêter et se demander s'il satisfaisait vraiment le Besoin du Seigneur. En fait, Abel se tenait dans la cour intérieure tandis que Cain se tenait dans la cour extérieure. Les deux sacrifices ont été offerts, mais l'un a été reçu alors que l'autre ne l'a pas été. Je me demande: parmi tous les « sacrifices de louange » offerts le dimanche matin, combien sont reçus, et combien sont rejetés? Écoutez-moi! Si seulement nous nous approchions de Dieu et nous nous tenions devant Lui pour le servir Lui, nous hériterions d'un sens remarquable de discernement quant à l'Objectif du Seigneur, Son Royaume, Sa Volonté, Son Désir, Son Besoin. C'est seulement ensuite que nous pourrons nous offrir en tant que sacrifices vivants, saints et acceptables par Lui. Son plaisir sera notre plaisir, et Son mécontentement sera notre mécontentement. Si nous ne savons pas ce que le Seigneur veut, comment pouvons-nous prier? Comment pouvons-nous enseigner les autres? Comment pouvons-nous obéir au Maître si nous ne connaissons pas la volonté du Maître? Et comment pouvons-nous connaître la volonté du Maître si nous ne connaissons pas le Maître? Seuls ceux qui servent le Seigneur peuvent connaître le Seigneur.

                     J'ai dit précédemment qu'il y a des moments où le prêtre de la cour intérieure vient et s'avance dans la cour extérieure. Ici nous voyons que bien que leur ministère premier soit pour le Seigneur, ils auront occasionnellement un ministère auprès du peuple. Que font-ils? Ils enseignent à d'autres la différence entre ce qui est saint et profane, entre ce qui est propre et sale. Ils montrent la différence entre l'offrande d'Abel et celle de Caïn. Quand les prêtres s'avancent en dehors de la cour intérieure, ils enseignent aux gens comment servir le Seigneur, comment satisfaire le Besoin du Seigneur, comment Lui offrir des sacrifices qui seront saints et acceptables pour Lui. Le mot hébreu « enseigner » dans ce verset est intéressant. Il signifie entre autre, « poser une fondation » ou « établir ». Le fondement, la base de tout ministère, est d'abord pour le Seigneur. Apprendre comment satisfaire le Besoin du Seigneur, et ensuite le faire, c'est ce que signifie être un prêtre du Seigneur; et enseigner d'autres à le faire est même encore plus honorable. Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de place pour enseigner le peuple, mais nous disons que cela est d'importance secondaire. Si nous rendons la cour extérieure plus importante que la cour intérieure alors nous avons échoué. Si nous avons répondu au besoin de chacun, cela ne signifie rien si le Besoin du Seigneur n'a pas été satisfait.

                    L'autel, la Croix, est au centre du temple d’Ézéchiel, parce que se consacrer au ministère du Seigneur exigera une attitude de mort à tout ce qui est en dehors de la cour intérieure. L'éloge et la critique des homme, les espérances des personnes, les demandes de la famille et des amis, les nombreux besoins et occasions qui se présentent à nous, nos propres aspirations et ambitions au sujet de ce que NOUS voulons faire ou de ce que NOUS sommes doués pour faire, nos propres idées quant à ce qui est saint et pas saint, acceptable et non acceptable: tout doit disparaître. Notre fruit n'est pas ce que nous sommes les uns pour les autres, mais ce que nous sommes pour Lui.

RÉSUMÉ

« C'est Moi qui serai leur héritage. Vous ne leur donnerez point de possession en Israël: Je serai leur possession. » (Ézéchiel 44:28b)

Qu'est-ce que signifie servir le Seigneur? Cela signifie...

- Non pas ma volonté, mais Ta Volonté

- Non pas mon royaume, mais Ton Royaume

- Non pas ma gloire, mais Ta Gloire

- Non pas mes besoins, mais Ton Besoin

                     Cela signifie que par le passé, nous avons pu servir le Seigneur avec l'espérance d'une future récompense, mais à présent nous servons le Seigneur en réalisant qu'Il est notre Héritage dès maintenant. Cela signifie que par le passé, nous avons pu considérer la prière comme un moyen d'atteindre nos propres objectifs, mais maintenant nous prions afin de nous assurer que l'Objectif du Seigneur soit réalisé. Cela signifie que par le passé, nous étions obsédés par nos besoins et nous essayions d'obtenir ce que nous voulions, mais maintenant nous sommes totalement préoccupés par le Besoin de Dieu, Son Désir, et par l'assurance qu'Il obtienne ce qu'Il veut de nous.

                     Cela signifie que par le passé, notre plus grande joie était d'être vus faire quelque chose pour Dieu, le servant dans la cour extérieure, étant occupés par beaucoup de choses; mais maintenant, étant insatisfaits par cela et après l'avoir découvert Lui, notre plus grande joie est de s'asseoir devant le Seigneur dans la cour intérieure, dans le calme et le silence comme un enfant, pour pouvoir Le connaître Lui. En un mot, servir le Seigneur c'est être contents et satisfaits, libérés de nos ambitions, conscients de n'avoir besoin de rien, puisqu'il est Tout en Tous pour nous. Nous avons été créés pour l'aimer; nous avons été créés pour être aimés par Lui.

                    Oh, Seigneur, avant toutes choses, fais de nous des ministres et des prêtres pour Toi. Enseigne-nous à entrer dans la cour intérieure et à Te rencontrer là-bas. Enseigne-nous à rechercher d'abord Ton Royaume et Ta Justice, Ton Désir, Ton Cœur, Ton Besoin, Ta Satisfaction, Ta Gloire. Tu es notre possession, notre héritage, notre récompense. Puissions-nous ne jamais être satisfaits par moins que cela.

(1)Le mot original est « Churchianity », il est basé sur les mots Church (Eglise) et Christianity (Christianisme), et représente tout le système religieux chrétien qui est une contrefaçon de la vraie Eglise appelée par son nom grec « Ecclesia » dans le texte. Pour expliciter cette notion, nous utilisons dans cet article les termes Eglisianisme et Eglisianiser. NdT

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