mardi 16 octobre 2018

(14) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
 
Chrétiens honorifiques

                    Nous entendons parfois parler d'un homme politique ou d'une autre personne célèbre qui est nommée "chef" d'une tribu d'Indiens d’Amérique. Il est salué solennellement, on l'accueille avec des chants tribaux, et il est investi d'une parure flamboyante de plumes d'aigles. On le prend en photo avec les grands hommes de la tribu et à partir de ce moment-là il est considéré comme étant "chef" parmi eux.

                 Son sourire esquissé montre clairement qu'il considère tout ça comme un grand jeu, mais les Indiens pour leur part ne sourient pas, et ils prennent apparemment cela très au sérieux. Il n'y a pas besoin de beaucoup de clairvoyance pour voir que toutes les cérémonies, les bijoux, les plumes et les chants ne peuvent faire un indien d'un occidental. Au mieux celui-ci reste un chef honorifique, mais pas un vrai.

                    Comparez cela à tant d'églises évangéliques, où l'on trouve bien trop de membres qui sont chrétiens que par initiation, et non pas par naissance spirituelle. Ils ont été enseignés par les initiés ou par les sachems locaux pour leur donner l'impression que ce sont des chrétiens mais en réalité ils n'ont de chrétien que le nom.

                     Toutes les cérémonies religieuses qui ont été inventées par les esprits prolifiques des dirigeants du monde chrétien ne peuvent faire d'un pécheur un chrétien. Aucun homme, aussi riche et mystérieuse que soit sa parure vestimentaire, ne peut transformer un autre homme en chrétien. Les appointements impressionnants de la magnifique église et les rites solennels sont l'équivalent du tipi du Grand Sachem, simplement sur une plus grand échelle. Tout ce que l'on peut attendre de meilleur c'est une religion par initiation.

                Les chercheurs ressortent uniquement comme chrétiens honorifiques. La racine de la vie n'est pas en eux -- et ils méritent notre pitié.

                     Notre Seigneur nous indique clairement que nous devons être né de nouveau avant de pouvoir entrer dans le royaume de Dieu. Ne nous contentons pas d'être membres honorifiques dans le royaume. Et ne considérons rien comme acquis. Il y a trop de choses en jeu dans ce domaine vital de notre existence.


Donnons généreusement, mais sagement

                    La somme d'argent gaspillée tous les ans dans le travail religieux ne peut jamais être calculé de manière exacte, mais elle doit certainement se compter dans les millions de dollars, ne serait-ce qu'aux États-Unis. L'une des contreparties de notre système protestant libre c'est l'absence des garde-fou nécessaires pour éviter que des personnes irresponsables se lancent dans une mission religieuse quelconque comme bon leur semble et fassent appel au public chrétien pour payer leurs factures. Le résultat de cette liberté c'est que l'escroquerie a depuis longtemps envahi la scène religieuse et que d'innombrables prophètes auto-proclamés vivent luxurieusement aux frais des saints.
                   Je ne parle pas des grandes sommes d'argent qui sont dépensées pour propager les nombreuses fausses sectes qui fleurissent comme une mauvaise herbe verdoyante sur notre riche sol américain. Je limite mes considérations au domaine des activités religieuses qui passent pour du Christianisme néo-testamentaire. Les faits indiquent que même là, tout ne va pas bien.

                    Plusieurs facteurs se sont combinés ces dernières années pour encourager la magouille dans le domaine de l’œuvre religieuse et pour rendre possible à des personnages peu recommandables de s'engraisser aux frais du généreux public chrétien.

                  Tout d'abord, il y a l'extraordinaire prospérité financière dont la nation jouit aujourd'hui. Pratiquement tout-le-monde ces jours-ci a largement de quoi donner aux œuvres religieuses ou caritatives, et il n'est pas dans la nature humaine de laisser un si riche potentiel inexploité, alors qu'il est tellement facile d'en détourner de grandes sommes en se lançant dans une entreprise religieuse quelconque et en faisant appel au bon peuple pour couvrir les frais.

                    Il est à la gloire éternelle des enfants de Dieu qu'ils peuvent être poussés à donner abondamment en entendant une histoire touchante ou en voyant la souffrance humaine. Il suffit de faire le tour du monde et de revenir avec des photos de la misère humaine, et les chères brebis de Dieu s'accroupiront promptement et se laisseront tondre jusqu'à la peau par des gens moralement indignes de nettoyer l'abri des moutons. Les saints au cœur tendre réfléchissent avec les sentiments et déversent sans discrimination les richesses consacrées sur toute personne qui dit des choses positives sur le Seigneur et qui prêche avec enthousiasme. Donner de si vastes sommes d'argent sans jamais exiger ni s'attendre à un compte-rendu, cela montre la bonté de leur cœur, mais ça n'indique pas beaucoup de discernement spirituel.

                    Sachant combien nous, les américains, tenons à notre droit de décider quand et où nous donnons et qui nous finançons, je n'imagine pas que mes lecteurs prendront cette exhortation paisiblement. Je m'attends à entendre que je me mêle de choses qui ne me concernent pas. Ma réponse, c'est que je sais personnellement qu'il y a des dizaines de pasteurs pieux qui déplorent secrètement l'exploitation du peuple de Dieu par des gens peu honorables, mais qui sont trop timides pour le dire publiquement. Les insensés s'empressent là où les anges craignent de mettre pied, et si ces anges ne veulent pas parler ouvertement pour protéger les saints alors quelqu'un de moins craintif (même s'il est moins angélique) devra le faire. 

                    De plus, nous devons tous rendre compte à Dieu de l'utilisation des richesses dont nous jouissons. Donner pour promouvoir des projets malhonnêtes, c'est gaspiller l'argent de Dieu, et nous devrons expliquer à Dieu, au grand jour, pourquoi nous l'avons fait. Nous aurions tout intérêt à prier attentivement avant de faire nos dons. Ne donnons pas moins, mais donnons plus sagement. Un jour, nous serons heureux de l'avoir fait.

à suivre...



dimanche 14 octobre 2018

(13) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


L'obéissance : une doctrine négligée

                    Il y a, comme l'a dit William James, « une sorte d'aveuglement dans les êtres humains » qui nous empêche de voir ce que nous ne voulons pas voir. C'est peut-être cela, ainsi que l’œuvre du diable lui-même, qui fait que la doctrine de l'obéissance est tellement négligée dans les cercles religieux modernes. On reconnaît, bien-sûr, que Dieu exige que nous soyons des « enfants obéissants, » mais ce fait reçoit rarement assez d'attention pour produire un quelconque changement dans nos actes. Beaucoup de personnes semblent penser que leur devoir d'obéissance a été rempli une fois pour toutes par l'acte de croire en Jésus Christ au début de notre vie chrétienne.

                    Il faut se souvenir que « la volonté est le siège de la vraie religion dans l'âme. » Rien d'authentique n'a jamais été accompli dans la vie d'un homme avant qu'il ait cédé sa volonté dans un acte d'obéissance actif. C'est la désobéissance qui a engendré la chute de notre race. C'est « l'obéissance de la foi » qui nous ramène de nouveau dans la faveur divine.

                Essayer de croire sans obéir donne lieu à tout un monde de confusion et de déceptions. Nous nous retrouvons dans position d'un oiseau qui essayerait de voler avec une aile repliée. Nous battons de l'aile en rond, et cherchons à nous réconforter dans l'espoir que les plumes qui voltigent dans tous les sens sont la preuve qu'un réveil ne tardera pas à venir. Une bonne partie des prières qui sont faites lors de nos réunions de camp ont exactement le même effet que pleurer un bon coup: ça permet de libérer la pression émotionnelle et soulager les nerfs tendus. Le sourire qui en résulte est accepté comme preuve qu'une œuvre spirituelle profonde a été accomplie. Pour certains individus ce peut être une erreur tragique, donnant lieu à des blessures et des pertes permanentes dans la vie spirituelle.

                    Une soumission passive n'est pas nécessairement une véritable soumission. Se soumettre vraiment à la volonté de Dieu, c'est être prêt désormais à prendre des ordres de Sa part. Quand le cœur s'est engagé irrévocablement à accepter des ordres du Seigneur Lui-même et à y obéir, on peut alors dire qu'une œuvre a été faite, mais pas avant. Nous ne verrons probablement pas parmi nous des transformations remarquables d'individus ou d'églises tant que les ministres du Seigneur ne rendent pas à l'obéissance la place de proéminence qu'elle occupe dans les Écritures.

Fuyez l'idolâtrie

 

                    L'idolâtrie est de tous les péchés le plus détestable à Dieu, parce que c'est au fond une diffamation du caractère divin. L'idolâtrie tient une basse opinion de Dieu, et quand elle publie cette opinion, elle se rend coupable de diffuser de mauvais bruits sur la Majesté céleste. Ainsi, l'idolâtrie calomnie la Divinité. Ce n'est pas étonnant que Dieu l'ait en horreur. Nous devons nous garder de l’habitude confortable de supposer que l'idolâtrie ne se trouve que dans les pays païens et que les gens civilisés en sont libres. C'est là une erreur qui résulte de l'orgueil et d'une réflexion superficielle. En réalité, l'idolâtrie est présente partout où il se trouve des hommes. Quiconque tient une conception ignoble de Dieu ouvre son cœur au péché de l'idolâtrie. Il suffit que celui-ci personnalise sa basse représentation mentale de Dieu et se mette à y faire des prières, pour qu'il devienne idolâtre – et ce, qu'il soit ou non de confession chrétienne.

 

                    Il nous est vital de penser à Dieu correctement. Puisqu'Il est au fondement de toutes nos convictions religieuses, il s'en suit que si nous nous égarons dans nos pensées sur Dieu, nous nous égarerons également sur tout le reste. Les faux dieux de l'humanité ont été nombreux – presque aussi nombreux que les adorateurs eux-mêmes. Il faudrait un livre d'une bonne taille pour faire la liste complète de tous les dieux qui ont reçu un nom et qui ont été adorés à un certain temps, quelque part dans le monde. Les plus dépravés et les plus bas sont probablement les obscènes dieux phalliques des anciens. Tout près d'eux, et pas bien plus élevés sur l'échelle, se trouvent le scarabée, le serpent, le taureau, et toute une ménagerie d'oiseaux, de quadrupèdes et de créatures rampantes. Paul dit ouvertement qu'une telle adoration dégradée avait jailli des imaginations vaines et des cœurs obscurcis résultant du rejet de la connaissance de Dieu.

 

                     Plus haut sur l'échelle se trouvaient les dieux plus nobles des philosophes et des religieux de Grèce, de Perse et de l'Inde. Ceux-ci représentaient la pensée la plus fine sur Dieu, adorés par des chercheurs de vérité sérieux. Mais ils n'atteignaient pas le vrai Dieu car ils tiraient leur source des intelligences d'hommes déchus n'ayant pas la révélation de Dieu pour purifier leurs concepts. Leur adoration était de l'idolâtrie.

 

                    Ce serait réconfortant de croire que de telles erreurs sont une chose du passé et que cela appartient à l'enfance de l'humanité et à des temps et des lieux distants. Mais je me demande si une telle conclusion serait justifiée.

 

                     Où placerons-nous les nombreux dieux actuels ? Que faire du président de comité exalté dans le monde des affaires occidental ? Ou du dieu farceur et sympathique des bars et des cafés ? Ou le dieu robuste et costaud qui écoute les prières des boxeurs adonnés à la violence et à l'argent ? Puis il y a aussi le dieu rêveur du poète non-régénéré. Ce dieu est agréable et philosophe et se plaît à communier avec tous ceux qui entretiennent de hautes pensées et qui croient à l'égalité sociale.

 

                    Deux autres dieux modernes méritent d'être mentionnés, différents l'un de l'autre en caractère et pourtant similaires dans la mesure où ce sont tous deux de faux dieux. L'un est le dieu sournois et sans scrupule des superstitieux. C'est le dieu de la lettre chaîne et de tous ceux qui pratiquent la magie blanche. Quoi que ce soit un dieu bon marché, entrée de gamme, il a tout-de-même beaucoup de fidèles aux États-Unis. L'autre est le dieu intellectuel et intransigeant du théologien inconverti. Il n'est connu que de l'élite intellectuelle, il montre une partialité marquée pour les instruits et il fréquente exclusivement les gens dotés d'un grand nombre de diplômes.

 

                     Les Écritures sont la seule révélation fiable de Dieu, et c'est à nos risques et périls que nous nous en écartons. La nature nous apprend des choses sur Lui, mais pas suffisamment pour nous éviter de tirer des conclusions erronées. Ce que nous apprenons dans la nature doit être complété et corrigé par les Écritures si nous voulons échapper au risque de tomber dans des concepts de Dieu incorrects, et indignes de Lui.

 

Les cieux déclarent Ta gloire, Seigneur !

Dans chaque étoile Ta sagesse resplendit;

Mais quand nos yeux contemplent Ta Parole,

Nous y lisons Ton nom en traits plus beaux.

 

                    Bien-sûr, la révélation finale de Dieu, c'est Christ. « Celui qui m'a vu, a vu le Père. » « Il est l'image du Dieu invisible, la radiation de la gloire de Dieu et exacte représentation de son être. » Connaître et suivre Christ, c'est être sauvé de toutes les formes d'idolâtrie.

 

à suivre...



 

vendredi 12 octobre 2018

(12) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Le chrétien est le véritable réaliste

                    Certains penseurs superficiels rejettent les chrétiens comme étant des personnes irréalistes qui vivent dans un monde imaginaire. "La religion", disent-ils, "est une échappatoire, une négation de la réalité. Y adhérer, c'est se réfugier dans des rêves." 
                    En argumentant de cette manière, ils ont réussi au fil des années à perturber un grand nombre de personnes et à créer dans l'esprit des gens un affreux doute concernant la sagesse de la position chrétienne. Mais il n'y a pas de quoi être perturbé -- une meilleure analyse des faits permettra de dissiper tous les doutes et de convaincre les croyants que leurs attentes sont valables et que leur foi est basée sur un fondement sûr.

                    Si on comprend le réalisme comme étant la reconnaissance des choses telles qu'elles sont réellement, les chrétiens, d'entre tous les humains, doivent être les plus réalistes. Parmi tous les penseurs intelligents, ce sont eux qui s'intéressent plus à la réalité. Ils insistent que leurs croyances correspondent aux faits. Ils réduisent les choses à leur essence primitive et rejettent de leur esprit tout ce qui enfle leur raisonnement. Ils demandent à connaître l'entière vérité concernant Dieu, le péché, la vie, la mort, la responsabilité morale et le monde à venir. Ils veulent connaître tout ce qu'il y a de mal en eux-mêmes afin qu'ils puissent y remédier. Il y a quelque chose en eux qui refuse d'être dupé, même si l'aveuglement leur permettrait de maintenir leur amour-propre et leur dignité personnelle. Ils tiennent compte du fait indéniable qu'ils ont péché. Ils reconnaissent la brévité de leur vie et la certitude de la mort. Ils ne tentent pas d'éviter ces choses, ni de les modifier pour qu'elles leur conviennent mieux. Ce sont des faits, et ils les regardent en face. Ce sont des réalistes. 
                    Nous qui adhérons à la foi chrétienne n'avons pas besoin de nous justifier. La charge de la preuve se tient avec l'adversaire. L'accusation d'irréalisme peut être portée à l'incroyant avec une logique imparable.

                    Ce sont les hommes ou les femmes de ce monde qui sont les songeurs, pas les chrétiens. Un pécheur ne peut jamais vraiment être lui-même. Il doit faire semblant toute sa vie. Il doit vivre comme s'il n'allait jamais mourir, tout en sachant pertinemment qu'il doit mourir. Il doit agir comme s'il n'avait jamais péché, tout en sachant, au plus profond de cœur, à chaque fois qu'il commet un péché. Il doit faire semblant de ne pas s'intéresser à Dieu et au jugement et à la vie future, mais dans son cœur il est profondément perturbé par sa condition irrégulière. Il doit maintenir une façade de nonchalance tout en reculant devant les faits et en souffrant des accusations de sa conscience. Les nouvelles d'un ami proche qui est décédé le laissent perturbé, avec l'hypothèse que ce sera lui le suivant -- mais il n'ose pas montrer son angoisse, il doit masquer sa terreur de son mieux et continuer de jouer son rôle. Durant toute leur vie adulte, il doit esquiver, masquer et cacher. Lorsque enfin arrêtent de faire semblant soit ils perdent la tête, soit ils se tournent vers Christ, soit ils se suicident.

Prier jusqu'à prier

                    Le Dr. Moody Stuart, un grand homme de prière d'une génération passée, avait dressé une liste de règles pour le guider dans ses prières. Parmi ces règles se trouvait celle-ci : « Prie jusqu'à ce que tu pries ».

                    La différence entre prier jusqu'à s'arrêter et prier jusqu'à prier est illustrée par l'évangéliste américain John Wesley Lee. Il comparait souvent une session de prière à un culte, et il insistait que bon nombre d'entre nous arrêtons la réunion avant la fin du culte. Il a avoué qu'à une occasion, il s'était levé trop tôt d'une session de prière et il avait commencé à marcher dans la rue pour s'occuper d'une affaire pressante. Il n'avait parcourue qu'une courte distance quand une voix intérieure l'a repris. « Mon fils, » semblait dire la voix, « n'as-tu pas prononcé la bénédiction avant que la réunion soit terminée? » Il a compris, et il s'est empressé aussitôt de retourner à son lieu de prière, où il est resté jusqu'à ce que le fardeau se lève et la bénédiction tombe.

                 L'habitude de couper court nos prières avant que nous ayons réellement prié est aussi courante qu'elle est malheureuse. Bien souvent, les dix dernières minutes peuvent être plus significatives que la première demi-heure, car il nous faut assez longtemps avant de se mettre dans l'état d'esprit nécessaire pour prier efficacement. Nous devrons peut-être lutter avec nos pensées pour les empêcher de se dissiper à cause des multitudes de distractions qui résultent de notre vie dans un monde désordonné.

                    Ici, comme partout dans les choses spirituelles, nous devons nous efforcer de distinguer l'idéal du réel. Dans l'idéal, nous devrions vivre à chaque instant dans un tel état de parfaite union avec Dieu qu'aucune préparation particulière ne soit nécessaire. Mais en réalité, rares sont ceux qui peuvent honnêtement dire que telle soit leur expérience. La candeur nous oblige pour la plupart à admettre que nous devons souvent lutter avant de pouvoir échapper à l'aliénation et au sentiment d'irréalité qui reposent parfois sur nous comme une sorte d'humeur générale.

                    Quoi qu'en puisse dire un idéalisme rêveur, nous sommes obligés de traiter les choses au niveau de la réalité concrète. Si lorsque nous venons prier nos cœurs sont apathiques et sans sens spirituel, il ne sert à rien d'essayer de se convaincre que ce n'est pas le cas. Il vaut bien mieux l'admettre franchement et le surmonter par la prière. Certains chrétiens sourissent à l'idée de « surmonter par la prière, » mais on retrouve des pensées similaires dans les écrits de pratiquement tous les grands saints prieurs depuis Daniel jusqu'à nos jours. Nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter nos prières avant que nous ayons réellement prié.  

à suivre...

mercredi 10 octobre 2018

(11) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Veillons à nos paroles

                   Je trouve que la plupart des chrétiens ne s'entraident pas énormément dans le domaine de la conversation, et souvent ils se font beaucoup de mal. Il y en a peu qui peuvent parler longtemps sans tomber dans des discours qui manquent non seulement d'édifier l'autre, mais qui s'avèrent en plus être véritablement nocifs. 
                     C'est là un défaut dans notre vie que nous devons analyser sérieusement. Il arrive souvent que tout le bénéfice d'un sermon soit perdu par les discours légers et frivoles qui suivent la réunion dominicale. C'est une triste erreur, car le ministère de toute église doit être ni plus ni moins l'expression publique de la pure spiritualité qui constitue le quotidien de ses membres. 
                     Le pasteur lui-même devrait simplement porter le dimanche matin le même esprit qui l'a caractérisé durant la semaine entière. Il ne devrait pas être obligé de prendre une autre voix ou un ton différent. Ses paroles doivent forcément être différentes, mais son attitude et sa disposition doivent être identiques à sa vie quotidienne. 
                    Les paroles vaines ou nocives bloquent le réveil spirituel et peinent le Saint Esprit. Cela détruit l'effet cumulé des impressions spirituelles, et cela nécessite de retrouver tous les dimanches la disposition de dévotion qui a été perdue pendant la semaine. Ainsi, nous sommes constamment obligés de refaire le travail de la semaine passée et de regagner le terrain perdu à cause des conversations inutile. 
                    Ce n'est pas la peine de s'efforcer d'entretenir une causerie religieuse à chaque fois que nous rencontrons nos amis. Il n'y a pas de meilleure preuve de notre légèreté d'esprit, que d'observer la façon négligée et désinvolte que nous avons de parler de religion. Je ne demande pas davantage de jacasserie religieuse -- la jacasserie religieuse peut s'avérer tout aussi fade et ennuyeuse que toute autre jacasserie, et, ce qui est bien pire, elle peut devenir hypocrite et creuse. L'idéal est une conversation chaste, naturelle, et remplie d'amour, que nous discutions de choses terrestres ou célestes.


Nous devons rétablir des dirigeants spirituels

                   Quelqu'un a écrit au pieux Macarius d'Optino que ses conseils spirituels lui avaient rendu service. « C'est impossible, » répondit Macarius. « Seules les erreurs sont à moi. Tout bon conseil, c'est le conseil de l'Esprit de Dieu. Il se trouve que j'ai correctement entendu ce conseil, et que je l'ai transmis sans le corrompre. »

                    Il y a là une excellente leçon que nous ne devons pas négliger. C'est la douce humilité de l'homme de Dieu. « Seules les erreurs sont à moi. » Il était fermement convaincu que ses propres efforts ne pouvaient donner lieu qu'à des erreurs, et que tout bon fruit de ses conseils ne pouvait être que l’œuvre de l'Esprit Saint qui opérait en lui. Apparemment, c'était là plus qu'une impulsion ponctuelle de dépréciation de soi -- laquelle le plus orgueilleux des hommes est à même de ressentir à l'occasion -- mais plutôt une conviction profondément ancrée en lui, une conviction qui donne une direction à sa vie toute entière. Son long et humble ministère, qui apporta de l'aide spirituelle à des multitudes, le montre assez clairement.

                    En ce jour où des « personnalités » éclatantes conduisent l’œuvre du Seigneur selon les méthodes de l'industrie du spectacle, il est rafraîchissant de s'associer ne serait-ce que pour un instant, dans les pages d'un livre, avec un homme sincère et humble qui écarte de vue sa propre personnalité et place l'emphase sur l’œuvre intérieure de Dieu. Il est notre conviction que le mouvement évangélique continuera à partir de plus en plus à la dérive, jusqu'au jour où sa direction, au lieu d'être entre les mains de la célébrité religieuse moderne, sera transmise à l'humble saint, qui ne demande pas qu'on l'acclame et ne recherche pas de position, qui n'est satisfait que quand la gloire et attribuée à Dieu, et lui-même est oublié.

                     Tant que nos églises ne seront pas dirigées par de tels hommes, nous pouvons nous attendre à une détérioration progressive de la qualité du Christianisme populaire, jusqu'à ce que nous arrivions au point où l'Esprit Saint, blessé, nous quitte comme le Shechinah avait quitté le temple, et nous soyons délaissés comme Jérusalem après la crucifixion -- désertés de Dieu, et seuls. Malgré tous les efforts pour torturer la doctrine dans le but de prouver que l'Esprit ne quitte pas les hommes religieux, l'histoire montre clairement que parfois, cela arrive. Il a déjà dans le passé délaissé bon nombre de groupes qui s'étaient égarés trop loin pour que le rétablissement soit possible.

                     La question est ouverte, si le mouvement évangélique a péché trop longtemps et s'est trop éloignée de Dieu pour pouvoir revenir à la santé spirituelle. Personnellement, je ne crois pas qu'il soit trop tard pour se repentir, si les soi-disant chrétiens de notre temps répudiaient les conducteurs iniques et cherchaient Dieu à nouveau dans la vrai pénitence et dans les larmes. Le grand problème, c'est le si -- le feront-ils? Ou sont-ils trop satisfaits des gamineries et de l'écume religieuses pour pouvoir reconnaître leur triste éloignement de la foi du Nouveau Testament ? Si tel est le cas, il ne reste que le jugement.

                     Une stratégie que le diable maîtrise c'est de mener les chrétiens sur de fausses pistes. Il sait très bien divertir l'attention du chrétien qui prie pour qu'il néglige ses attaques subtiles mais mortelles, en se concentrant à la place sur des choses plus évidentes et moins dangereuses. Ensuite, pendant que les soldats du Seigneur s'assemblent avec empressement à l'une des portes, il entre discrètement par une autre porte. Et quand les « saints » ne s’intéressent plus au sujet de divertissement, ils reviennent et trouvent le pieux ennemi nouvellement baptisé et à la direction des opérations. Ils sont tellement loin de le reconnaître qu'ils adoptent vite ses façons de faire, et ils appellent cela le progrès.

                     Dans le dernier quart de siècle, nous avons vu dans les croyances et les pratiques du segment évangélique de l'église un bouleversement majeur au point de constituer un abandon total de ses principes -- le tout sous le manteau de l'orthodoxie la plus fervente. Avec une Bible sous le bras et une pile de tracts dans la poche, les gens religieux se rassemblent maintenant pour conduire des « cultes» tellement charnels, tellement païens, qu'ils sont difficilement distinguables des anciens spectacles vaudeville des jours passés. Et si un prédicateur ou un éditeur remet en cause cette hérésie, il invite sur lui-même le ridicule et l'abus de tous coins.

                    Notre seul espoir, c'est qu'un renouveau de pression spirituelle sera engendré de plus en plus par des hommes humbles et courageux qui ne désirent rien d'autre que la gloire de Dieu et la pureté de l'église. Que Dieu nous en envoie un grand nombre. Ils se font longuement attendre.

à suivre...

mardi 9 octobre 2018

(10) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

L'importance de la direction

                    Dans la vie chrétienne, la chose la plus vitale n'est pas tant la vitesse ni la distance parcourue, mais plutôt la direction. C'est pour cette raison que les Écritures exhortent à courir avec patience, mais ne parlent pas de la vitesse. Le Seigneur semble être plus concerné par où nous allons que par la vitesse à laquelle nous y allons. Un pas régulier dans la bonne direction finira par conduire au but, mais si notre vie se dirige vers le mauvais but, la vitesse ne fera que nous égarer plus loin dans un temps plus court.

                  Le manque de direction est la cause d'un grand nombre de manquements tragiques dans les activités religieuses. Les églises sont envahies de gens (aussi bien hommes que femmes, quoique ce soient surtout des hommes) qui n'ont jamais connu d'appel divin à faire quelque chose de particulier. De telles gens sont souvent les victimes du sort et des circonstances, une proie facile pour des dirigeants ambitieux qui cherchent de se mettre en avant aux dépends des autres. Le chrétien sans direction c'est celui qui est à l'affût du nouveau et du spectaculaire, que ce soit ou non en accord avec les Écritures et la volonté révélée de Dieu.

                    Nous pourrions nous épargner beaucoup de temps et d'effort si nous apprenions ce que nous devons faire, puis que nous nous y tenions simplement, refusant d'être détourné de notre tâche. Paul a dit, « Mais je fais une seule chose, » et en réduisant ses activités aux minimum qui soit réellement important, il grandement multiplié son efficacité. Nous devons éviter l'erreur de penser que parce que nous sommes très occupés nous accomplissons du coup beaucoup de choses. Une grande partie de notre activité est équivalente à celle du vieil homme qui avait coincé sa jambe en bois dans un trou du trottoir et qui avait tourné en rond toute la nuit en essayant de rentrer chez lui.

                   Plus nous nous éloignons de nos débuts, plus la tentation devient forte de nous rendre face aux voies confuses du Fondamentalisme moderne et de faire la cour aux célébrités religieuses du moment. Cette tentation, nous devons y résister avec tout ce qui est en nous. Si nous adoptons les voies de l'église aveugle de 20ième siècle, nous ne pourrons manquer de gaspiller notre temps et l'argent des autres à faire ce que nous pensons à tort être la volonté de Dieu. D'une telle calamité, O Seigneur, délivre nous.

                    Si nous paraissons parfois être un peu lents, souvenons-nous que nous connaissons la direction que nous sommes appelés à tenir, et que tant que nous avons suivi cette direction initiale nous avons été bénis de succès dépassant de loin nos attentes. Il est essentiel que nous maintenions la direction que Dieu nous a donnée. Ne nous trompons pas sur ce point.


La « Bonne confession » de Faber

                   Il y a quelques années, j'ai découvert un témoignage chrétien dont la simple beauté est difficilement égalée dans toute notre littérature religieuse. Cette confession lyrique est celle de Frédéric W. Faber, l'auteur de « La foi de nos pères, » « Il y a une largesse dans la miséricorde de Dieu, » « Jésus! Jésus! Cher Seigneur » et d'un grand nombre d'autres hymnes bien aimées. C'est à peu près la combinaison la plus parfaite de dignité restreinte et de joyeux abandon qui puisse se trouver dans la littérature évangélique. Sa place serait aussi appropriée dans l'étude silencieuse du mystique que dans le tabernacle rudimentaire de la réunion de camp.

                  En lisant cette confession, on doit se garder du sentiment que l'expérience de Faber était unique. Parce que nous ne l'avons jamais entendu exprimer ainsi, on peut être tenté de supposer qu'il n'y a pas eu beaucoup de gens aussi radicalement et profondément convertis que Faber. Ce serait une erreur de jugement. Des millions ont été aussi merveilleusement convertis que convertis que Faber, mais un seul sur un million a le don d'exprimer avec une perfection aussi exquise sa propre expérience.

                    Un auteur récent a remarqué qu'après la capacité de créer de grandes œuvres d'art se trouve la capacité de les apprécier. L'esprit le plus à même d'apprécier Bach ou De Vinci ou Milton, c'est celui qui est le plus proche de la capacité du génie lui-même. Ainsi, le chrétien qui peut comprendre et apprécier un témoignage tel que celui-ci n'est peut-être pas très loin de l'attitude spirituelle de l'homme qui l'a écrit. L'âme terrestre ne se sentira pas à l'aise avec Faber.

                   Il est notre attente joyeuse que des milliers de gens qui lirons ces paroles auront rencontré Dieu de manière révolutionnaire et transformatrice tout comme l'expérience de Faber. Ce qui nous a manqué, c'est le don de l'analyse de soi et la maîtrise littéraire qui nous donnerait le moyen d'écrire avec un tel langage extatique.

Le voici : Faber l'a nommé « Une bonne confession. »

Les chaînes qui me liaient sont jetées au vent,
Par la miséricorde de Dieu le pauvre esclave est affranchi;
Et la puissante grâce du ciel souffle sur l'esprit,
Comme les grands vents de l'été qui réjouissent la mer.
Il n'y avait rien dans la création de Dieu d'aussi vil et ténébreux,
Que le péché et l'esclavage qui emprisonnaient mon âme;
Il n'y avait rien qui approchait la bassesse de la malice et la culpabilité
De mes propre passions sordides, ou du contrôle de Satan.
Pendant des années j'ai porté l'enfer en mon sein;
Quand je pensais à mon Dieu, l'horizon était sombre;
Le jour ne m'apportait pas de plaisir, ne la nuit de sommeil,
Il demeurait l'ombre morose de l'horrible perdition.
Rien ne semblait moins probable
Que de voir jaillir la lumière dans un donjon si profond;
Créer un monde nouveau eût été moins dur que de libérer
L'esclave de sa servitude, l'âme de son sommeil.
Mais la Parole avait été envoyée, et avait dit, que la lumière soit,
Et elle a traversé mon âme comme un choc perçant;
Un regard vers mon Sauveur, et toute la sombre nuit,
Comme un rêve dont à peine on se souvient, avait quitté mon cœur.
J'ai crié miséricorde, je suis tombé à genoux,
J'ai confessé, alors que mon cœur était tourmenté d'agonie;
En quelques minutes de tourment des années de maladie
Sont tombées de mon âme comme les paroles de ma langue.
Et maintenant, béni soit Dieu et le cher Seigneur qui est mort!
Aucune biche sur la montagne, aucun oiseau dans le ciel,
Aucune vague qui bondit sur la mer obscure,
N'est une créature aussi libre ou aussi joyeuse que moi.
Acclamons tous, acclamons le cher Sang Précieux,
Qui a œuvré en moi ces douces merveilles de miséricorde;
Que chaque jour des foules sans nombre se jettent dans son torrent,
Que Dieu ait Sa gloire et que les pécheurs soient libérés.

à suivre...



lundi 8 octobre 2018

(9) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Méditations pascales

                    Il est singulièrement approprié que nous célébrions la résurrection de Christ au printemps. Au moment même où la nature tout entière se réveille de son sommeil hivernal, les pensées des chrétiens de par le monde entier sont tournées vers la sortie miraculeuse du Sauveur de la tombe après sa victoire sur le péché et la mort. La résurrection de Christ est un fait historique accompli une fois pour toutes. Ce fait ne dépend aucunement des saisons ni des célébrations, et le miracle du printemps n'ajoute rien à  la gloire de cet acte accompli. Néanmoins, les œuvres de Dieu dans la nature jettent tout-de-même une lumière chaleureuse sur Son œuvre dans rédemption, et le miracle du printemps de la vie sur terre illustre le miracle de la vie dans la nouvelle création.

                     Nicolas Herman, à  l'âge de 18 ans, fut mené à  Christ en voyant en plein hiver un arbre sec et sans feuille, et en pensant à  la transformation qui se ferait en cet arbre au printemps. Il raisonna que si Dieu était capable de produire une telle transformation dans un arbre, Il devait être capable de transformer également le cœur d'un pécheur, et Dieu ne lui fit pas défaut. Son cœur fut changé, et à  partir de ce jour-là , sa vie fut consacrée au service de Christ. Des milliers de Chrétiens au cours des 300 dernières années ont remercié Dieu que le jeune Nicolas avait vu cet arbre sec.

                    Il faut une certaine foi pour contempler un paysage hivernal, environné du silence glacial de la neige et de la glace, et croire que dans quelques courtes semaines toute trace de gel aura disparu, que les collines enneigées seront vêtues de verdure et que les ruisseaux gelés couleront rapidement de nouveau sous le soleil de l'été. Pourtant, nos attentes se matérialisent toujours. " La terre est au Seigneur" et Il " renouvelle [toujours] la face de la terre."

                    Il est difficile d'imaginer quelque chose de plus désolant qu'un enterrement. Quand le corps de Christ fut descendu de la croix, drapé d'un lin propre et posé dans un tombeau neuf taillé dans la roche, combien de ceux qui regardaient avaient la foi de croire qu'en l'espace de trois jours cet Homme mort marcherait à  nouveau parmi les hommes, vivant à  tout jamais? Et pourtant, c'est ce qui arriva. La verge d'Aaron a fleuri. L'arbre sec sur lequel le Sauveur est mort a refleuri. Ce qui avait été mort a été vivifié au toucher de Dieu, et la potence est devenue la porte vers la vie éternelle.

                   La résurrection de Christ, je le répète, est un acte accompli de manière finale. " Car nous savons que Christ, étant ressuscité des morts, ne peut plus mourir; la mort n'a plus de pouvoir sur lui."Mais les chrétiens meurent tout-de-même. Tous les jours, les corps de croyants ou croyantes sont emmenés au cimetière pour reposer dans la tombe, avec des chants doux et des récitations des Écritures. On ne peut pas échapper au fait que les chrétiens meurent, comme leur Sauveur avant eux. Leur froide impuissance, leur subit et étrange silence que les pleurs les plus amers ne peuvent pas rompre, leur défaite apparente par les forces de la nature â toutes ces choses frappent le cœur et (à  dire vrai) soulèvent en nous des craintes inconfortables, que c'est terminé, et que nous avons vu nos amis pour la dernière fois. C'est l'hiver, lorsque nous nous séparons de nos proches. C'est ainsi qu'il en semble au cœur naturel. C'est ainsi qu'ont dû se sentir les chrétiens de Thessalonique. Autrement, pourquoi aurait-il été nécessaire à Paul de leur écrire et de les exhorter à  ne pas être peinés comme les autres qui n'ont pas d'espérance.

                    L'une des choses que la résurrection nous apprend est qu'il ne faut pas se fier aux apparences. L'arbre sec déclare par son apparence qu'il n'y aura plus de printemps. Le corps dans le nouveau tombeau de Joseph semble signifier la fin totale pour Christ et Ses disciples. La forme molle d'un croyant nouvellement mort suggère la défaite éternelle. Pourtant, toutes ces apparences sont fausses. L'arbre refleurira. Christ est ressuscité des morts le troisième jour en accord avec les Écritures, et le chrétien ressuscitera au cri du Seigneur et à  la voix de l'archange.

à suivre...

samedi 6 octobre 2018

(8) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Méditation parmi des feuilles d'automne

                   Ici dans le nord les champs virent au marron et les érables avec leur rouge éclatant parsèment le paysage. L'air parfumé de l'encens de feuilles brûlées a une douceur subtile tandis que l'homme et la nature s'unissent pour célébrer le passage de l'été et l'arrivée des « jours mélancoliques. » Le ciel est d'un bleu décidé et le soleil brille courageusement, même si son éclat est terni par la fumée de mille feux alimentés par les guirlandes fanées qui hier couronnaient les fiers sommets des arbres. 

                    Oui, il faut se rendre à l'évidence -- l'été indien est parmi nous à nouveau et un de ces jours il y aura la gelée, voire même quelques flocons expérimentaux, prémices trompeurs des profondes congères qui nous attendent. 

                   Il fait encore chaud et les signes de l'été ne sont pas tous disparus, et pourtant il manque quelque chose -- le chant des oiseaux qu'on entendait encore il n'y a pas si longtemps dans les villages et à la campagne et parfois même jusque dans le cœur des villes. Les forêts sont étrangement silencieuses maintenant, alors qu'il y a seulement quelques semaines le chant mélodieux de mille oiseaux annonçait le lever et le coucher du soleil.

                   Où sont-ils ces chantres rustiques de l'arbre et de la haie, ces Asaph du champ et du buisson ? C'est dommage, mais ils sont partis quand nous en avions le plus besoin. Ils ont pris la fuite vers le midi pour s'échapper à l'haleine glaciale de l'hiver. Ils ont fait leur nid dans nos arbres, et se sont nourris dans nos champs de blé pendant que l'été était avec nous, mais tout cela ils l'ont oublié et ils ont pris la route sans même nous saluer du bout de l'aile. Et nous sommes un peu déçus car nous les aimions bien et malgré les expériences passées nous leur faisions confiance. Un être avec tant de mélodie dans la gorge ne pourrait être infidèle, pensions-nous, mais une fois de plus nous avions tort -- ils ont trahi notre confiance. Ils sont déjà loin et pendant que nous frissonnons sous nos cols retournés ils planeront au dessus de prairies vivantes de chaleur et de fleurs et d'insectes multicolores.Eh bien, nous pouvons leur pardonner car apparemment la nature leur a fait habiter le soleil ; la gelée tue leur enthousiasme et détruit leur chant. Ce sont des amis estivaux et il nous faut les accepter pour ce qu'ils sont. Mais si nous sommes assez sages pour le voir, la migration des oiseaux peut contenir une morale pour nous, et la considération des oiseaux pourrait bien rendre mal à l'aise quelques uns parmi nous. Car il y a des chrétiens qui semblent faits uniquement pour le soleil. Il leur faut une température favorable avant qu'ils ne puissent agir comme des chrétiens -- ils n'ont jamais appris à porter en eux leur propre climat. Ceux qui réussissent à générer un enthousiasme incroyable pendant que les choses vont bien disparaissent dès le premier signe d'ennuis. Ils ne peuvent pas servir Dieu dans la neige -- ce sont des oiseaux strictement estivaux. Ils nous désertent dès que l'hiver approche.

                     Il n'y a aucun doute que la croix de Christ était plus lourde à porter à cause du comportement des disciples -- « Puis tous l'ont abandonné et se sont enfui. » Paul connaissait ce sentiment terrible lorsqu'il a écrit « Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! » Tout véritable chrétien, aura assez vite dans sa vie spirituelle l'occasion de comprendre au travers de l'amère expérience ces paroles de l'apôtre. Trop de personnes religieuses sont des amis estivaux.

                      Alors, que faut-il faire de ces amis inconstants ? Prier pour eux et les laisser entre les mains du Sauveur qui est mort pour eux. Il les connaît mieux que nous et c'est à Lui qu'ils devront rendre compte finalement. Nous ne permettront pas que cela nous décourage. Seulement nous remarquons que cela existe et nous enfilons nos bottes pour nous préparer à servir Dieu dans le mauvais temps. Lorsque le printemps reviendra nous serons contents, mais nous refusons de fuir les tempêtes de l'hiver. Nous devons nous occuper des affaires de notre Père. Il s'occupera du temps.

Nous ne devons pas nous défendre, mais attaquer
  
                      Nous avons trop de conviction religieuses qui sont négatives. Nous n'agissons pas à cause d'une conviction positive que quelque chose est bien, mais parce que nous avons le sentiment que le contraire serait mal. Nous développons une allergie envers certaines croyances et certaines pratiques, et nous réagissons violemment contre elles. Ainsi, nos réactions deviennent des actions -- nous sommes poussés à tenir les positions que nous tenons par l'ennemi, plutôt que d'y être amenés par la vérité.

                    Cette attitude découle de la fausse supposition que si quelqu'un a tort sur un certain point, il a tort sur tous les points -- si un libéral ou un adhérent d'une secte a une certaine croyance, nous nous en détournons, non pas parce que nous savons pourquoi cette position est fausse, mais parce que nous savons qui la tient. Ainsi, nous sommes toujours sur la défensive. Nous prenons nos positions à reculons comme des chevaux obstinés, plutôt que de les prendre face-à-face comme des moutons obéissants. Pour être dans la bonne voie, raisonnons-nous, il faut observer l'ennemi, découvrir ce qu'il choisit, et choisir le contraire.

                  Il ne serait pas difficile de prouver que bon nombre des croyances que nous défendons avec tant de vigueur ne sont autre chose que des réactions. Par exemple, la doctrine de la justification par les œuvres (qui constitue une grave erreur), a conduit certains enseignants à embrasser l'erreur tout aussi nocive du salut sans œuvres. Pour beaucoup de personnes, l'idée d'avoir des "œuvres" est répugnante de par son association avec le judaïsme de l'époque du Nouveau Testament. La conclusion de cette affaire, c'est que nous avons le salut sans justice, et que nous avons la bonne doctrine sans les bonnes œuvres. On distort la grâce et on la sort de son contexte moral de sorte à en faire la cause d'une baisse des standards moraux dans l'église.

                    De même, la peur du "légalisme", a conduit une partie du peuple de Dieu à tenir des positions tellement grotesques qu'elles en sont ridicules. Il y a quelques années, dans un journal de l'église, nous avons trouvé un exemple de cette doctrine négative. Afin de distinguer clairement entre la grâce et loi, l'auteur affirmait que si un meurtrier venait à lui, et lui demandait comment être sauvé, il ne dirait pas, "Détourne-toi de ta vie passée, arrête de commettre des meurtres, et crois en Jésus Christ." Selon l'auteur, ce serait là mélanger la loi et la grâce. Tout ce qu'il pourrait dire, pour être conforme aux Écritures, ce serait, "Crois au Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé."Un tel enseignement contraire à la sainteté ne pourrait pas venir directement des Écritures -- ce ne peut être que le résultat de la retraite craintive de l'auteur face à l'erreur du salut par les œuvres. 

                  Nous avons remarqué la même chose dans nous attitudes standards envers la science, l'évolution et diverses philosophies contemporaines que nous croyons être contraires ou hostiles à la foi chrétienne. Notre réaction envers ces ennemis, c'est le combat aveugle. Nous utilisons beaucoup de munitions, mais nous le gaspillons sur une action défensive, qui pourra tout au plus ralentir ce qui est manifestement une retraite.

                     Il est notre ferme assurance que le christianisme peut voler de ses propres ailes. Christ n'a pas besoin de notre défense nerveuse. L'église ne doit pas se laisser manipuler pour combattre la guerre de son ennemi, et pour laisser la monde incrédule décider ce qu'elle doit croire et où et quand elle doit agir. Tant que l'église agit ainsi, elle manque aux privilèges qu'elle a en Christ Jésus.

                    "Vous recevrez une puissance," a dit le Seigneur à Ses disciples, et le mot "puissance" signifie "la capacité de faire." L'intention de Dieu, c'est de nous donner largement la puissance qu'il faut pour déclarer la guerre à l'ennemi, plutôt que d'attendre passivement que l'ennemi nous déclare la guerre. Si quelqu'un doit prendre la défensive, ce ne devrait jamais être l'église. La vérité se suffit à elle-même -- sa psychologie tout entière est orientée vers l'attaque. Sa propre attaque vigoureuse lui suffit pour défense. 

                    La cause profonde de toute cette défense craintive de la part des évangéliques d'aujourd'hui, pourrait-ce être le manque de véritable expérience personnelle chez tant de dirigeants? Il est difficile de voir comment quelqu'un qui a vu le ciel ouvert et qui a entendu la voix de Dieu parler à son propre cœur pourrait être incertain du message qu'il doit proclamer. 

à suivre...