samedi 3 juin 2017

(1) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
Table des matières

Introduction

I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration


INTRODUCTION Le plan de Dieu maintenant.

A - Mise à part d’un peuple sorti du monde

                    La période où nous vivons s’étend de l’ascension du Seigneur Jésus au Ciel jusqu’à son prochain retour. Il est bon de se rappeler que dans cette période de temps, le but principal de Dieu avec ce monde est d’en extraire quelque chose, qui n’aura plus du tout de rapport ni de lien identitaire avec lui. Tant que cette question n’est pas bien claire dans les esprits, nous serons toujours dans la confusion sur tous les sujets relatifs au Seigneur, à son œuvre, à son Plan et à notre communion avec Lui. Le Seigneur est donc avant tout concentré sur ce qui va sortir de ce monde présent. Tout le reste n’est qu’une préparation de ce monde au Jugement. Lorsque Dieu en aura terminé avec cette tâche prioritaire, alors le monde sera jugé.

                    Ainsi donc, la volonté de tirer de ce monde tout ce qui est profitable et d’y établir quelque chose pour Dieu, est fondée sur des idées fausses, qui risquent de nous conduire à un grand nombre d’erreurs, et, peu à peu, à des désillusions. 

B - Cette séparation est surtout et avant tout spirituelle


                    Cette mise à part est essentiellement spirituelle : bien sûr, Dieu fait littéralement une séparation entre Son peuple et le monde, génération après génération, et, à la fin, le restant de ceux qui attendent Son apparition sera enlevé, l’aspect physique de cet enlèvement n’en étant que la phase ultime.Le processus de séparation spirituelle provoque en premier lieu une crise : la nouvelle naissance, où nous prenons conscience que nous sommes nés ailleurs, que nous n’appartenons plus à l’ancien monde, et qu’au plus profond de notre être, nous avons la certitude que nous ne sommes plus de ce monde, mais d’En Haut. Cette crise est l’acceptation pleine et entière de notre séparation d’avec le monde. En deuxième lieu, cette crise une fois passée, la mise à part et même une certaine forme d’émancipation se mettent en place progressivement. Il s’agit d’une sorte de pèlerinage, d’une marche en avant, et si nous marchons en vérité avec le Seigneur, nous nous éloignons de plus en plus de ce monde présent, spirituellement parlant. Ce sont des vérités simples et élémentaires, connues, mais absolument nécessaires pour revoir nos fondements de vie.

C - Pourquoi Dieu laisse-t-Il Son peuple évoluer dans ce monde ?

                    Il y a trois raisons. Nous parlons ici de ce qui est sorti de la crise de la nouvelle naissance, qui est en phase de progression, qui reste toujours présent à ce monde, bien qu’étranger. Ces trois raisons vont dans trois directions :

- vers Dieu, 
- vers Son peuple,
- vers le monde.

                    Pour Dieu, le but principal de la présence de Son peuple est de représenter Ses droits et prérogatives sur terre. Comme David fut chassé de son royaume et bouté hors de Jérusalem, il renvoya à Jérusalem Zaddok, le sacrificateur, avec l’Arche de l’Alliance, comme le témoignage du fait que c’était sa place à Jérusalem et qu’il y reviendrait un jour ou l’autre ; de la même manière, le Seigneur, qui a été rejeté et chassé de ce monde, place stratégiquement son peuple allié à Lui-même, pour représenter Ses droits et prérogatives ici-bas. C’est la raison pour laquelle nous sommes appelés à tenir délibérément notre place sur cette terre pour nous opposer fermement aux déclarations de cet usurpateur, comme un défi au Prince de ce monde, et pour défendre les intérêts de Celui dont le droit est d’y régner. Nous sommes tout simplement là dans ce but. 

                     A propos de la présence, de Dieu sur cette terre, l’objectif pour nous est d’apprendre à connaître et à vivre Sa vraie nature, celle de Dieu. Nous sommes placés ici bas pour être éduqués dans les choses de Dieu. Nous avons beaucoup de leçons à apprendre, pour connaître la différence entre : 
-
ce qui vient de l’homme et ce qui vient de Dieu, 
- ce qui est de la nature d’Adam et ce qui est de la nature de Christ,
- ce qui vient de la terre et ce qui vient du ciel,
- le domaine de la chair et le domaine de l’Esprit. 

                     Ce sont les orientations et les finalités de notre éducation. Cette éducation très pratique est basée sur l’expérience. Nous nous sommes trouvés transférés au ciel immédiatement après notre nouvelle naissance ; nous ne pouvions tout de suite connaître la nature divine, et certainement pas de la même manière que maintenant : cela aurait été une connaissance générale et théorique. 

                   Mais, étant placés au milieu des éléments conflictuels, nous apprenons la nature de Dieu par la pratique de l’expérience, à travers les souffrances, les contrariétés, la discipline, pour accomplir une grande œuvre intérieure. Nous sommes formés et façonnés dans tout notre être : c’est la méthode divine d’enseigner Son peuple et c’est sûrement la plus concluante, sinon, Il aurait adopté une autre méthode.

                    A propos de la présence, du peuple de Dieu sur la terre, tout est question de témoignage et de témoin. Attention, car ces deux mots n’ont pas tout à fait le même sens. Le témoin est l’instrument lui-même. Le témoignage est ce qui est produit par le témoin. 

                    Le Seigneur a besoin d’une incarnation de la Vérité, pour que cette Vérité puisse être apportée et communiquée. Nous sommes ici bas dans le monde pour être les contenants qui puissent manifester la Vérité. Cet objectif ne restera pas toujours ainsi, car, quand Son objectif sera atteint et qu’Il décidera dans Sa sagesse et Sa souveraineté qu’il serait préférable pour ses instruments qu’ils soient transférés dans le Royaume des Cieux, Il le fera.

D - Le Fils de l’Homme, Modèle divin

Le modèle divin a deux caractéristiques :

                    1. Dans le monde, mais étranger au monde. Pendant son court séjour sur terre, toute la vie du Fils de l’Homme était en relation directe avec le Ciel, pas avec la terre. Sa position était au cœur du Père, avec Dieu, pas au sein du monde. Il vécut selon les lois spirituelles d’une relation avec le Père, pour démontrer le fait que l’être humain est appelé à vivre par Dieu et pour Dieu.

                    Il est vrai qu’Il était Dieu, mais nous voulons dans ce chapitre insister sur l’autre aspect : pourquoi fallait-il qu’Il vive ici-bas et qu’Il prouve que l’être humain peut vivre sur cette terre en étant guidé par des lois et des principes, qui, s’il y obéit, fera de lui quelqu’un de différent d’un autre être humain de ce monde.

                    Cela peut sembler compliqué, mais, en fait, c’est très simple : le Fils de l’Homme vécut comme homme sur la terre, mais sans appartenir à cette terre. Pour en arriver là, Il a été dirigé et guidé par des lois et des principes étrangers à ce monde, ceux du Ciel. Tout est résumé là.

                    2. Dans le Ciel, tout en manifestant Sa vie céleste dans l’Eglise par le Saint- Esprit. Le Saint-Esprit a été envoyé pour faire « re-vivre » Christ dans l’Eglise et pour faire de l’Eglise une communauté humaine céleste selon Christ. Il nous est donc plus que nécessaire de connaître la vie de l’Esprit.

E - La grande Loi spirituelle

                    Il existe une période transitoire où les deux phases de la vie de Christ se rencontrent : elle se situe dans les quarante jours qui ont suivi sa Résurrection. Sa vie sur terre et sa vie nouvelle se confondent. Il est encore Jésus de Nazareth, mais il y a une différence, et ces deux vies ne sont pas uniformes, elles restent séparées.

                    Le matin de la résurrection lorsqu’elle l’a rencontré, Marie eut une attitude qui appartient encore à l’ancienne situation. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras, mais Il lui a dit : « Ne me touche pas ! » Un changement radical s’est opéré : la relation d’avant est terminée, elle change du tout au tout, même si les réalités profondes vont demeurer.

                    La loi qui marque tant cette période intermédiaire est celle de la spiritualité. Cette spiritualité va déterminer la réalité et la valeur de toutes choses ; elle guide tout. Avec quelques autres, Marie croyait et pensait que pour posséder Christ, il fallait le voir, le toucher et le saisir. Il leur a enseigné deux points : l’un est que posséder Christ correspondait à une réalité bien plus grande que de l’avoir présent physiquement ; l’autre est que le principe qui domine cette réalité est la spiritualité.

Qu’est-ce que la spiritualité ? C’est connaître Christ :

- non plus selon la chair, mais selon l’Esprit,
- non plus selon les standards et échelles de valeur humains, les références psychiques du variable, du visible, mais selon une connaissance intime et spirituelle de Christ, conformément à la puissance de vie divine, en un mot la spiritualité.

                    Ces 40 jours ont imprimé en eux cette loi spirituelle qui conditionne leur relation avec Christ et tout ce qui est en rapport avec cette relation.

F - Une différenciation vitale

                    Il ne faut pas confondre la spiritualité avec une notion abstraite, mystique et éthérée qui n’a aucun rapport avec son côté pratique et positif. La pensée humaine a parfois une conception étrange de la spiritualité. Si vous accompagnez un critique d’art dans une galerie d’expositions, vous entendrez souvent le mot « spirituel » quand il évoque une œuvre. Lorsque vous écoutez un concert, vous entendez le même genre de discours. La « spiritualité » présente ou absente déterminera la valeur artistique de l’œuvre. Dans le domaine de l’architecture, c’est pareil…

                    Il faut sortir totalement de cette conception-là de la spiritualité, prise dans un sens abstrait, mystique voire ésotérique. Ce n’est pas ainsi que la Parole de Dieu utilise le mot « spirituel ». Les questions les plus importantes de notre vie sont liées à la spiritualité comme l’entend la Parole de Dieu. Par exemple, Dieu, dans Sa Parole, donna une révélation sur la méthode et la manière de transporter l’Arche de l’Alliance. Un jour arriva où l’arche devait être déménagée et transportée d’un certain lieu à Jérusalem, et David essaya de le faire. David connaissait tout ce qui concernait l’arche et il se consacra avec un zèle entier aux intérêts du Seigneur. Mais, il pensait avoir compris une certaine méthode pour la transporter et il l’appliqua, mais une tragédie survint dans l’exécution de ce plan : Uzzah, l’un de ceux qui accompagnaient l’arche mourut. Où était l’erreur ?

                    L’objectif et le plan de Dieu n’étaient pas faux. La consécration et le zèle étaient justes. L’erreur a été de mal percevoir la manière de réaliser le plan divin, de mal discerner comment Dieu voulait que cette opération se fasse.

                    Ce n’était ni l’objet ni la motivation ni la consécration ni le zèle qui étaient en cause, mais la méthode et les moyens de réaliser ce plan. Ce qui veut dire que David a agi à un niveau bien inférieur à ce qui était révélé dans la Parole de Dieu.

                    C’était une erreur d’ordre spirituel, parce que la spiritualité a comme la marque de fabrique, l’intelligence spirituelle qui est celle de connaître non seulement les intentions de Dieu, mais aussi les méthodes ; non seulement le but, mais les moyens d’atteindre ce but.

                     On peut avoir des idées très générales sur ce que Dieu veut faire et ne pas être vraiment sûr de la manière dont Il veut le faire, mais ça ne s’arrête pas là, car il peut y avoir un problème à ce niveau. Vous verrez donc que la spiritualité est une question de perception des pensées du Seigneur, sur la réalisation de Son Plan.

                     Est-ce pratique ? Demandez à Uzzah ; demandez à David le jour où le Seigneur provoqua un drame, si c’est pratique. Quand on y passe, c’est on ne peut plus concret, tellement concret que ça devient une question de vie et de mort, au point où la bénédiction divine est présente ou se retire. La spiritualité implique de gros enjeux, car elle signifie une connaissance intime du Seigneur. Ainsi donc, la spiritualité est pratique, réelle, concrète et entraîne les conséquences les plus extraordinaires dans nos vies. David en est progressivement arrivé à percevoir le sens divin et à comprendre l’importance de discerner la pensée de Dieu, soit en totalité soit seulement en partie.

                    La partie qu’il avait saisie, était que Dieu voulait que l’Arche soit en un certain lieu dans une certaine position. Pour lui, c’était suffisant : peu lui importait, dans son zèle, comment cela devait se faire et combien de temps cela mettrait, mais pour le Seigneur, c’était très important, dans ce cas de figure ! Il y a une manière erronée de faire quelque chose de juste, qui peut conduire au désastre. Le résultat fut tragique, malgré le fait que le plan était bien préparé, il était mal négocié, mal géré. Il y avait un défaut, car cette spiritualité implique un discernement des voies et des intérêts de Dieu.

G - La spiritualité émane de la Nature Divine

                    Quand nous parlons d’un peuple spirituel ou d’un peuple d’Eglise qui est spirituel, on ne dit pas qu’il est un peuple mystique. On entend souvent parler de l’Eglise comme le corps mystique de Christ. Il nous faut faire très attention au sens que nous donnons à ce terme. Le Saint-Esprit présente le Corps de Christ de manière très pratique au travers de l’apôtre Paul. Par exemple : « L’œil ne peut dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ». Il n’y a rien d’abstrait et de mystique : c’est très concret et la conséquence de ce refus est immédiate !

                    Lorsqu’on parle d’un peuple spirituel, d’homme spirituel ou d’Eglise spirituelle, il n’y a pas de mysticisme là dedans, rien de caché… La vraie nature de l’enfant de Dieu et de l’Eglise est cachée au monde et un mystère pour le monde. A son sujet, l’homme naturel dira toujours : « Comment un homme peut-il naître de nouveau ? » « Comment le Fils de l’Homme peut-Il donner sa chair à manger ? » « Comment les morts peuvent-ils ressusciter ? » Pour ceux qui ne sont pas éclairés, c’est un mystère caché. Cependant, le peuple spirituel et la nature spirituelle de l’Eglise sont des choses bien définis, très positifs, parce que cette nature est bien différente de celle de l’homme naturel, dans ses qualités, ses capacités et ses potentialités. L’homme naturel ne peut pas recevoir les choses de l’Esprit et encore moins les connaître. L’homme spirituel, lui, le peut.

« Selon qu’il est écrit, des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont point entrées dans le cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais Dieu nous les révèle par l’Esprit » (1 Corinthiens 2:9).

                    La spiritualité, c’est donc l’acquisition d’une nature qui est d’un niveau bien supérieur à la nature humaine ordinaire et qui a des capacités et des potentialités qui sont bien plus élevées que celles de l’homme ordinaire. La nature même de cette spiritualité s’intègre dans l’être humain par l’opération et la présence du Saint-Esprit. C’est un fait bien établi, une assurance, mais c’est ce qui est concrètement la plus grande difficulté entre nous et ceux qui ne possèdent pas cette nature.

                    Parlez par exemple des choses du Seigneur à un homme non régénéré ; rapidement vous serez face à un mur. Vous pouvez parler de religion, de théologie, de christianisme, même longtemps, mais quand vous en venez aux réalités de la connaissance de Dieu, même si vous commencez déjà par la nouvelle naissance, ceux qui n’y sont pas passés, qui ne sont pas nés d’En Haut, ne comprendront pas. Ils diront : « Je ne sais pas de quoi tu parles avec la nouvelle naissance… »

                    Essayez d’expliquer votre marche avec Dieu et vous vous apercevrez que ceux qui ne sont pas spirituels sont exclus du sujet et il ne sert à rien d’essayer d’établir un pont avec eux. C’est bien le plus gros problème de nos vies. On sait très bien qu’on est uniquement dépendant du Saint-Esprit dans ce domaine des relations avec les autres.

                    Nous pouvons prêcher toute notre vie, de toute notre force, mais si le Saint-Esprit ne donne pas la révélation, l’illumination, la capacité à ceux qui nous entendent, notre prédication est vaine, nous sommes insensés et notre énergie a été dépensée en vain.

                    Il est impossible d’inculquer des choses spirituelles à des pensées naturelles, il est irréfléchi de dire que ces choses spirituelles sont mystiques, abstraites, irréelles, liées à une certaine atmosphère. Ce sont les plus grandes réalités de l’univers. Impossible d’admettre une seule seconde que c’est du domaine de l’imagination, que toute autre chose soit aussi réelle que ce qui est venu à nous par notre union avec Christ : ces choses sont si intenses et vraies qu’elles font partie de notre être. Si quelqu’un abandonne sa foi, change de croyance, on peut considérer qu’il a revêtu comme un manteau et ce n’est plus la réalité.


H - La connaissance divine intime

                    Tout ce qui a été dit jusqu’à présent nous prépare à expliquer la vraie valeur de la spiritualité. Une chose concerne très fortement et pour toujours le peuple de Dieu : l’invincible et l’indestructible ; ce qui demeurera quand tout aura disparu et sera consumé dans l’univers. Lors de l’ébranlement de la terre et des cieux, tout ce qui pourra être ébranlé le sera : alors demeurera ce qui restera et sera indestructible pour l’éternité. C’est la conséquence de notre présence ici-bas sur la terre.

                    Au-delà de tout le reste, ce qui demeurera et que Dieu recherche, c’est la marque de la spiritualité : l’intelligence spirituelle, la connaissance du Seigneur dans l’intimité et la profondeur de Sa Pensée et de Son Plan. Voila toute la portée et le sens du fait de se situer dans l’action suprême et souveraine de Dieu, au cœur de cette dispensation. Ce monde, et tout ce qui lui est propre, ne durera pas : par conséquent, nous n’y prendrons pas racine, nous n’y établirons pas de fondation, même sur le plan religieux.

                     Il nous faut entrer dans l’action souveraine de Dieu, qui est d’être séparé de ce monde, dissocié de lui, pour nous associer à Lui, ce qui demeurera éternellement alors que tout disparaîtra. La spiritualité réside dans un peuple, mais surtout dans une connaissance divine intime.

                    Quand nous parlons de peuple spirituel, d’Eglise spirituelle, nous parlons d’une connaissance bien plus élevée avec une intelligence supérieure à la connaissance et à l’intelligence humaines. Toute approche mentale des pensées de Dieu qui ne conduit pas à une action correspondante, est soit mauvaise, soit n’a aucun sens.

                      Beaucoup de gens restent sur des pensées et des idées spirituelles superficielles qui ne sont qu’apparentes et théoriques au plus haut point. En fait, rien ne se produit dans leur vie. L’apparence des pensées divines n’est pas suffisante ; ces pensées doivent s’exprimer de façon pratique. L’œuvre de Dieu doit suivre les principes divins et ces principes doivent être révélés par le Saint-Esprit dans la vie et dans les œuvres.

                    Voyez ces hommes qui ont bien saisi les idées contenues dans la Parole de Dieu, mais ils ont fait ce qui correspond au char philistin construit par David.

                     Ils ont mis en forme ces idées en quelque chose de tangible qui correspond à ce monde, pour établir selon leur propre logique ce qu’ils appellent l’église, en disant : « Ceci est conforme à la Parole de Dieu et c’est elle qui nous inspire de le faire ! » on se retrouve en face d’une douzaine de choses différentes, toutes en contradiction les unes avec les autres, mais se prétendant en accord avec la Parole de Dieu.

                     Est-ce juste ? Tant que des choses établies sur cette terre revêtent une grande importance pour nous, quelque part la pensée de Dieu dans Sa Parole nous a échappé ; l’erreur et la déviation nous guettent. D’où la confusion, la contradiction dans une situation telle qu’il n’est plus possible qu’elle exprime la pensée de Dieu. Ce qui reviendrait à dire que Dieu a 12 plans différents et qu’aucun d’eux ne s’accorde. Dieu a une seule et unique pensée. Pour recevoir la pensée de Dieu, il nous faut être spirituel et avoir une pensée et une expression uniformes.

                    Les apôtres en sont une bonne illustration. Nous en parlerons plus loin avec le premier chapitre des Actes : vous découvrirez des hommes qui n’étaient manifestement pas en accord avec Christ dans les premiers temps de leur cheminement avec Lui, se retrouver tous ensemble dans l’unité, manifestant une union de pensée, d’esprit, de parole : ils sont comme un seul homme !

                     La manifestation immédiate de la venue du Saint-Esprit a été une remarquable union entre des hommes qui n’avaient rien pour s’unir. Ah, les différences et les divergences entre être humains ! L’unité est la marque extraordinaire et merveilleuse de l’effusion du Saint-Esprit ! Seul l’Esprit de Dieu peut opérer en tous ceux qui se laissent diriger et guider par Lui.

                    La spiritualité, c’est l’intelligence de la pensée de Dieu en mouvement. Nous avons ainsi dans l’homme spirituel et dans l’Eglise, cette œuvre puissante mue par une intelligence bien plus grande que celle de l’homme naturel. Elle est si élevée que l’homme naturel est incapable de l’atteindre.

                    Ce que le Seigneur recherche par dessus tout, c’est un peuple spirituel qui possède une connaissance, une compréhension, une perception de Lui-même radicalement différente de ce que possède l’homme naturel et qui est ce qui va subsister quand tout aura disparu, pour supporter tous les tests et toutes les épreuves : la connaissance intime de Dieu par étapes.

                    La préoccupation du Seigneur par rapport à nous aujourd’hui est de connaître la pensée de Dieu comme pensée spirituelle (aussi bien sur le plan individuel, que collectivement en tant qu’Eglise) conformément à Christ dans les cieux par le Saint-Esprit, ce dernier reproduisant en nous la vie, la pensée, l’intelligence du Seigneur Jésus, Homme Céleste venu de Dieu.

                    Que nos yeux restent bien ouverts à tout cela, pour que le Seigneur nous fasse entrer dans la vraie liberté des enfants de Dieu !

à suivre...


jeudi 1 juin 2017

(8) L'école de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964)

L’Ecole de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA - -

Table des matières

I. Le fondement de l’éducation spirituelle page 5
II. Apprendre la Vérité page 13
III. Apprendre par Révélation page 20
IV. La Maison de Dieu page 25
V. La lumière de la Vie page 33
VI. Un ciel ouvert page 43
VII. Apprendre sous l’onction page 53
VIII. La souveraineté de l’Amour divin. Page 62

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ». (David WILKERSON – 2000)

VIII – LA SOUVERAINETÉ DE L’AMOUR DIVIN

 A – Le point zéro
  
                    Tous les passages bibliques qui ont été lus forment comme une séquence, une suite ; ils sont tous l’aboutissement, la continuité du premier : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4). Chacun de ces passages correspondent à un point de départ, que l’on appelle le point Zéro. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin » c’est le point zéro, rien à ajouter !
   
                    Nicodème vint à Jésus et proposa un point qu’il considérait comme un bon point de départ pour « négocier » avec Jésus, mais il était beaucoup trop en avance par rapport à ce que Jésus pouvait accepter. Jésus le ramena donc au point zéro en lui disant : « il faut que tu naisses de nouveau ». Il est impossible de démarrer à un autre point que celui-là. Si nous voulons connaître une relation vivante, il nous faut revenir en arrière pour un nouveau départ : si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir… Cela ne nous sert donc à rien de partir d’un autre point de départ, si nous ne sommes pas capables de voir !
   
                    Le chapitre 4 de Jean offre une facette différente de cette même vérité avec l’histoire de la femme samaritaine qui se trouve, elle aussi, vraiment au point zéro. Progressivement Jésus va la sortir de son marasme, ce qui amènera la samaritaine à dire qu’elle n’avait jamais entendu quelque chose de pareil : « je ne sais rien, je ne comprend rien de ce que tu me dis ! ». Elle était tout en bas, au point zéro et Jésus lui dit alors : « C’est là que tu dois commencer. L’eau que je te donne n’est pas tirée de tes propres ressources, ni de ton puits, car il n’y a rien que tu puisses produire, tester ou améliorer. Non, c’est quelque chose qui vient seulement de Moi ; c’est l’Eau que je te donnerai. Allez on recommence tout à zéro ! ».
   
                    Dans le chapitre 5 de Jean, nous voyons l’histoire d’un homme qui se trouve dans une situation désespérée. Ses espoirs étaient déçus et tout effort semblait inutile. Pendant 38 ans (le temps d’une vie), cet homme demeura ainsi dans cet état critique. Cependant Jésus ne lui dit pas : « Regarde, tu es un pauvre estropié, je vais te prendre par la main et après une période de traitement, je vais te remettre sur pieds, ta condition va s’améliorer ». Mais au contraire, Jésus fit un miracle qui en un instant transforma cet homme en un homme nouveau. Ce ne fut donc pas ici la guérison d’un vieil homme mais la création d’un homme nouveau. Quelque chose s’est passé qui n’existait pas avant et qui n’aurait pas pu se faire sans l’action du Christ qui commença au point zéro.
   
                     Le chapitre 6 décrit la présence d’une grande foule venue écouter Jésus, Celui-ci demanda alors à Philippe: « Où acheter assez de pain pour nourrir la multitude ? ». La situation était critique, mais de Sa propre initiative, Jésus non seulement y remédia mais enseigna ensuite ses disciples sur le fait qu’Il venait de nourrir Lui-même cette foule. Il ajouta : « Je suis le pain descendu du Ciel ». Car rien sur terre ne peut vraiment satisfaire ce besoin. Cela doit venir du Ciel : Le Pain céleste pour la vie du monde. Nous démarrons à zéro, et les pains et les poissons représentent notre mesure de Christ qui doit s’accroître et se multiplier.
   
                    Le chapitre 9 de Jean nous parle de l’histoire de l’aveugle-né. Le thème ici n’est pas le recouvrement de la vue d’un homme aveugle depuis sa naissance car la gloire de Dieu ne se situe pas dans l’amélioration d’une condition, mais dans la résurrection. En effet, la gloire de Dieu ne se manifeste pas dans notre capacité à produire quelque chose ou à remettre les choses entre les mains de Dieu quelque chose de nous qu’Il pourrait utiliser. La gloire de Dieu se manifeste dans quelque chose qui vient de Dieu Lui-même, et nous n’y sommes pour rien. La gloire de Dieu se manifeste au point zéro.
   
                    Le chapitre 11 résume tout : Lazare représente « celui qui n’avait plus de vin », « celui qui doit naître de nouveau », « l’eau que Je te donnerai….. »Il représente un état de désastre : 4 jours dans la tombe, avant que Jésus intervienne. Vous remarquerez que Jésus intervient chaque fois que la situation est désespérée et qu’elle se trouve au point zéro. Il n’est pas question ici d’indifférence ou de manque d’amour de la part de Dieu mais au contraire, il s’agit là de l’Amour divin en action, toujours relié à un principe : la Gloire dominante de Dieu !
B – La Gloire dominante de Dieu
     
                    L’amour divin est lié à une loi, la loi dominante de la Gloire de Dieu. Il montrera toujours Son Amour dans le but de manifester Sa Gloire et d’être glorifié car la gloire de Dieu est toujours liée à la résurrection : 
Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?  Et  Ton frère reviendra à la vie.

                    La gloire de Dieu se situe donc dans la résurrection, et son amour ne réside que là où la résurrection répond à une situation donnée. Il n’y a donc ni arrangement, ni amélioration et ni remède pour le vieil homme.
   
                     Il y a beaucoup de gens aujourd’hui dans ce monde qui croient qu’il y a en l’homme quelque chose qui peut contribuer à la gloire de Dieu, et que le christianisme est l’émergence d’actions humaines faites pour la Gloire de Dieu.
   
                    Voila un mensonge subtil et fallacieux ! Ce n’est pas vrai. Nous pouvons appeler cela comme nous voulons : « la lumière intérieure », « l’étincelle de vie » mais la Parole de Dieu s’oppose tout le temps à cette conception des choses. Nous commençons à zéro, et zéro pour nous signifie que nous n’y pouvons rien. Tout doit venir de Dieu.
   
                    Le fait que le don de Dieu c’est la vie éternelle, cela veut bien dire que nous ne l’obtenons pas tant que nous ne la recevons pas :

nous sommes aveugles tant que Dieu ne nous donne pas la vue,
nous sommes morts tant que Dieu ne nous donne pas la vie,
nous sommes irrémédiablement estropiés tant que Dieu ne fait pas quelque chose pour nous et en nous, que nous ne pourrions faire.

                    « Nicodème, tu n’as rien à donner, il te faut naître de nouveau, je ne peux pas te prendre au point où tu étais quand tu es venu vers Moi ! »

                    « Femme de Samarie, tu n’as rien ; tu le sais et tu le reconnais : c’est ici que ça commence ! »

                    « Homme de Béthesda, tu ne peux rien et tu le sais bien : donc, tout repose sur Moi ! »

                    « Lazare, que peux-tu faire à présent et que peuvent faire les autres pour toi ? Si je ne descend pas maintenant du Ciel, alors il n’y aura que corruption ».
   
                     C’est une des plus grandes leçons que nous avons à apprendre à l’École de Christ : Dieu démarre à zéro pour Sa Gloire. Il utilisera le Saint-Esprit dans les douleurs pour nous faire comprendre ce qu’est le point zéro, nous y amener et nous faire réaliser que tout vient de Lui. 
   
                    Au bout il y a toujours le Dieu souverain et Sa Gloire en relation à Christ. Son objectif pour nous c’est la plénitude de la gloire. C’est pourquoi aucune chair ne peut se glorifier devant Lui :
 
Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur !... Il a été fait pour nous par Dieu sagesse, justice, sanctification, rédemption ; comme il est écrit : Que celui… » (1 Corinthiens 1:29-31)

et

Je ne partagerai ma gloire avec personne » (Esaïe 42:8 ; 48:11).
    
                    Nous mettons tellement de temps à apprendre ces leçons si élémentaires. Nous continuons à nous accrocher à l’idée que nous pouvons produire quelque chose, et nos jours misérables ne sont que le résultat de notre espérance à vouloir aider le Seigneur !
   
                     Tout ce qu’Il peut utiliser, c’est Son Fils, et la mesure de notre gloire sera la mesure de Christ en nous, rien d’autre. Et il y aura des degrés dans cette gloire, comme une chose est différente d’une autre, il y aura une gloire pour le soleil, une gloire pour la lune, une gloire pour les étoiles.
   
                    Cette différence de degré sera conforme à la mesure de Christ en chacun de nous, conforme à ce que nous aurons fait de Christ, par la foi, la base de notre vie, de notre manière de vivre, de notre être : « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ! ».
   
                  Y a-t-il quelque chose de plus grand que le Seigneur glorifié en nous ? La Gloire de Dieu est liée à la résurrection et celle-ci est la prérogative unique de Dieu.
   
                 Ainsi, si Dieu doit être glorifié en nous, nous aurons juste besoin d’une vie entière pour Le connaître !

FIN

T.A.S.
 


mardi 30 mai 2017

(7) L'école de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964)

L’Ecole de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA - -
Table des matières

I. Le fondement de l’éducation spirituelle page 5
II. Apprendre la Vérité page 13
III. Apprendre par Révélation page 20
IV. La Maison de Dieu page 25
V. La lumière de la Vie page 33
VI. Un ciel ouvert page 43
VII. Apprendre sous l’onction page 53
VIII. La souveraineté de l’Amour divin. Page 62

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ». (David WILKERSON – 2000)


VII - APPRENDRE SOUS L’ONCTION

Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes  (Matthieu 11:29).

Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui  (Matthieu 3:16).

En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes  (Jean 1:4).

Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme  (Jean 1:51).

En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort  (Romains 8:2).

.....mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur  (2 Corinthiens 3:16-18).

                     L’École de Christ, c’est l’École où Christ est la leçon vivante, et l’Esprit, le grand professeur. L’enseignement y est subjectif et pratique et non objectif et théorique. On n’y enseigne pas des choses, mais on y reçoit une formation intérieure et expérimentale de Christ, en tant que partie intégrante de nous-même. Voilà la nature de cette École.

A- L’Onction : pour quoi faire ?

« Tu verras le ciel ouvert... Il vit les cieux ouverts et l’Esprit de Dieu descendant sur lui ».
          
                     Que signifie l’onction du Saint-Esprit ? Ce n’est rien d’autre que le Saint-Esprit prenant sa place de Seigneur absolu. L’onction porte en elle la seigneurie absolue du Saint-Esprit, l’Esprit comme Seigneur. Cela implique que toutes les autres seigneuries ont été déposées et mises de côté : celles de nos vies, de nos pensées, de nos volontés, de nos désirs, de nos plans ; la seigneurie des autres. Tout autre intérêt, tout autre attachement, toute autre influence a cédé sa place sans réserve à la seigneurie du Saint-Esprit. Nous ne pourrons jamais jouir de l’onction tant que cette étape n’aura pas été franchie.

                     C’est la raison pour laquelle le Seigneur Jésus est descendu dans les eaux du Jourdain, dans la mort et le tombeau, en prenant symboliquement la place de l’homme, pour qu’à partir de cet instant-là, Il ne soit plus dirigé par Sa Vie propre afin de réaliser le Plan de Dieu, en étant soumis au Saint-Esprit jusque dans les plus petits détails. Le tombeau du Jourdain a témoigné d’un renoncement de Jésus à toute volonté d’indépendance, à toute autre domination ou influence.

                     Quand nous examinons la vie spirituelle de Jésus dans les Évangiles, nous remarquons qu’Il prenait cette position à chaque instant. Pourtant, les pressions et les influences sur Jésus furent nombreuses et puissantes, et auraient pu affecter ou guider ses actions. Il dut même prendre des mesures pour préserver Sa vie contre les fortes attaques de l’Ennemi. Parfois, Satan se revêtait des arguments et de la persuasion d’un proche associé pour le faire dévier de sa route ou le convaincre de prolonger sa vie dans le but de lui éviter certaines souffrances. Il subissait quelquefois des pressions de toutes parts et bien des conseils semblaient sages et avisés.

                     Mais, que ce soit Satan, qui venait à lui directement, par ruse ou par insinuation, ou que ce soit par Ses proches disciples ou associés, quelque soit le type d’argument invoqué, personne n’a pu faire dévier Jésus de Son principe : je suis sous l’onction, je me consacre à la souveraineté absolue du Saint-Esprit, et je n’en bougerai pas, quelque soit le prix (ma vie, mon influence, ma réputation, tout ce qui m’est cher). Je ne peux changer de position tant que je sais par le Saint-Esprit quelle est la pensée du Père et non une autre pensée, quelle est la volonté du Père et non une autre volonté, que cette chose vient directement du Père. C’est ainsi que Jésus mettait tout à plat, jusqu’à ce qu’Il sache ce que l’Esprit de Dieu témoignait à Son esprit.

                     Il vivait selon cette loi, ce principe de l’autorité absolue, du gouvernement et de la seigneurie de l’onction, et c’est pourquoi l’Onction est descendue. Souhaitons-nous ardemment avoir l’onction du Saint-Esprit? Si oui, dans quel objectif le souhaitons-nous? Est-ce dans le but d’avoir de la puissance et de l’influence, et être capable de faire plein de choses merveilleuses?

                     Avant tout, la première chose concernant l’onction, c’est qu’on ne peut rien faire excepté ce que l’onction nous enseigne et nous conduit à accomplir. L’onction retire tout de nos mains. L’onction prend en charge notre réputation, elle prend en charge le plan de Dieu et prend le contrôle de tout. Et tout, dès cet instant, est entre les mains du Saint-Esprit.

                     Nous devons nous rappeler que si nous voulons apprendre Christ, cet apprentissage se fera par l’action du Saint-Esprit en nous, et cela signifie que nous devrons suivre exactement le même chemin que Christ dans le principe et dans la loi.  C’est pourquoi nous n’avancerons pas loin tant que nous n’entendrons pas Jésus dire :

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même… Les paroles que je vous dis, je ne les prononce pas de moi-même… Les œuvres que Je fais ne sont pas les miennes, mais le Père demeurant en Moi accomplit ses œuvres »

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même ».

                    Il y a un côté négatif dans l’onction, mais le côté positif peut se résumer en un mot, Le Père. Peut-être est-ce une idée de l’onction un peu différente de d’habitude où nous croyons qu’être oint du Saint-Esprit nous amènera dans une vie exaltante et merveilleuse.

                     Le premier point que nous devons savoir à propos de l’onction, c’est que nous allons être prisonniers de la seigneurie de l’Esprit, de telle sorte qu’il ne se passera rien dans nos vies si ce n’est Lui qui l’accomplit. Rien ! Cela ne nous fera pas plaisir, si notre vie naturelle est forte et prédominante ; c’est pourquoi, avant de recevoir l’onction, le Jourdain doit être présent. Il est donc nécessaire pour nous de renoncer à notre force naturelle et à notre égoïsme, car l’onction va porter en elle la domination absolue de l’Esprit. On en remarque l’importance dans 2 Corinthiens 3:16,18 : 

Quand on se tourne vers le Seigneur », lorsqu’Il est notre objectif, « le voile est ôté et nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » ou autre traduction « par l’Esprit qui est le Seigneur ».

                    Nous sommes à l’École et nous pouvons voir Christ, nous pouvons apprendre Christ et être transformés à l’image de Christ sous le contrôle de l’Esprit, si le Seigneur est notre objectif. Mais, pour nous chrétiens consacrés et dévoués, il nous faut du temps jusqu’à ce que le Seigneur Jésus devienne notre seul objectif et notre seul but. Nous disons aimer le Seigneur, mais nous aimons aussi nos propres voies, et nous n’aimons pas en changer.

                  Sommes-nous arrivés au point où spirituellement nous n’avons plus aucun problème avec le Seigneur ? Certainement pas car nous en sommes encore au point où nous pensons si souvent que ce sont les intérêts du Seigneur si nos cœurs suivent telle ou telle direction, et si par malheur le Seigneur ne nous laisse pas faire, nous nous sentons alors contrariés voir trahis ! Mais si nous en arrivons à abdiquer et à dire: « Très bien, Seigneur, je suis satisfait que tu ne m’aies pas permis de le faire et je me réjouis toujours de faire Ta Volonté ! », alors nous gagnerons du temps.

                   N’est-ce pas la réalité pour chacun de nous ? Si cela est vrai, cela signifie qu’après tout le Seigneur n’était pas vraiment notre objectif comme nous le croyions. Nous avons aussi un autre objectif associé au Seigneur, quelque chose que nous voulons être ou faire, un endroit où nous voulons aller, quelque chose que nous souhaitons posséder.

                     C’est une réalité, et le Saint-Esprit sait très bien tout cela. Dans cette École de Christ, où l’objectif de Dieu est Christ, seulement Christ, totalement Christ, l’onction implique que Christ soit Seigneur, par l’Esprit. L’onction se situe donc là, c’était une réalité en Christ, cela doit être une réalité en nous.

B – « Seigneur » et « soumission »

                     Pour être diplômé de cette École, à la gloire de Jésus-Christ, et pour être compétent dans ce Royaume, la seule façon d’apprendre dans cette direction divine, c’est la soumission au Saint-Esprit. Ce mot « soumission », dans le Nouveau Testament, est très intéressant mais il a souvent été mal utilisé et mal compris. C’est ainsi que la notion de soumission est fréquemment associée à celle de pression continuelle, d’écrasement ou de refoulement. Comme c’est le cas dans le verset: « Femmes soyez soumises à vos maris » où l’on interprète à tord cette soumission comme une domination du mari sur sa femme.

                     Pour comprendre la signification de soumission en grec, il faudrait écrire le chiffre 1 et y associer le mot soumission. 1 est le chiffre de base sans lequel le système numérique ne tient pas. 1 se tient avant tout ce qui vient après et donne une valeur à tout le reste.

                     Soumission signifie donc que Lui a la prééminence en toutes choses. Nous venons après Lui et prenons toute notre valeur de Lui et en Lui. Cela ne veut pas dire que nous allons être écrasés par Lui, mais que nous allons tirer tout de Lui. Tant que nous sommes pas soumis à Christ, nous n’en tirerons aucun bénéfice. Il a la première place, nous avons la deuxième place, et nous n’aurons de la valeur qu’en prenant notre place.

                     L’Église n’est pas soumise à Christ, dans un sens répressif, mais dans le sens de se tenir après Lui, à son côté. Christ a la prééminence et la première place, et l’Église, Son Épouse, tire tout le bénéfice et le bien de cette prééminence. C’est vrai que l’Église reste au second rang, mais peu importe d’être second, si toutes nos valeurs émanent du premier. Voila la vraie soumission ! Dieu veut que l’Église possède toutes choses en se positionnant à Ses côtés et en Lui laissant toujours la prééminence.

                     La Seigneurie de l’Esprit n’est pas quelque chose de dur et d’ardu qui nous dépouille et qui nous tire vers le bas sans que l’on ose bouger, mais elle a pour but de nous amener dans toute la plénitude de Christ, la Tête.

                     Depuis Adam jusqu’à aujourd’hui, le problème a toujours été que l’homme n’a jamais voulu recevoir la plénitude de quelqu’un d’autre, mais de la connaître indépendamment de Dieu. Mais le Saint-Esprit nous « coupe l’herbe sous les pieds » en disant : « La plénitude est en Lui ! »

                     Pour pouvoir connaître la plénitude, Il doit prendre la place de Seigneur absolu. Il nous fait la grâce d’accepter le sens du Jourdain, afin d’avoir les cieux ouverts au-dessus de nous, et par ce ciel ouvert, l’onction qui nous apporte la plénitude céleste.

                     Nous n’avancerons jamais dans cette école tant que nous n’accepterons pas la seigneurie du Saint-Esprit. C’est pourquoi bien des chrétiens ne vont pas bien loin dans la connaissance du Seigneur car ils n’ont jamais accepté ce que l’onction implique et ne sont jamais descendus au Jourdain. Leur progrès sont très lents, voire insignifiants.

                      Le chrétien qui comprend vraiment le sens de la Croix et du Jourdain pour éclairer la seigneurie de l’Esprit, grandira et se développera rapidement, plus vite que les autres. En fait, c’est l’examen préliminaire, l’examen d’entrée.

C – École de Christ : Leçon numéro un

                     La première leçon que le Saint-Esprit nous enseigne est sur le fait que la nature de Christ est radicalement différente, voire opposée à la nôtre. Cette leçon sera continue tout au long de notre vie.

                     Lisons ainsi chaque Évangile, doucement et attentivement, avec la pensée de combien Christ est différent de nous tous, même de Ses disciples. Cette différence « saute aux yeux » encore et encore : « Vous êtes d’en bas ; Moi, Je suis d’En Haut » (Jean 8:23). C’est un contraste qui devient même au fur et à mesure une rupture, une opposition de jugements, de mentalités, de pensées, de raisonnements, d’idées et de valeurs. Une vraie rupture...

                     La nature de Christ est fondamentalement différente de la nôtre, c’est une nature céleste, divine. Personne d’autre n’a cette nature. Ses disciples avaient une nature terrestre, une mentalité terrestre. A quelque niveau que ce soit, les deux ne pouvaient se rencontrer car il existe un énorme fossé entre les deux. Ainsi, nous sommes à notre désavantage ! Comment résoudre un tel problème ?

                     Jésus parle toujours d’un temps où Il demeurera en eux et ils seront en Lui. Quand ce temps viendra, ils seront complètement et foncièrement différents de ce qu’ils étaient au plus profond de leur être. C’est-à-dire que ce qui est en Christ sera en eux, ce qui est différent sera en eux.

                     Quelquefois, la sagesse humaine leur dictera de faire ceci ou cela, mais cet Autre à l’intérieur d’eux dira : « Continue ! Avance ! ». L’homme extérieur dira : « C’est de la folie ! Je cours au désastre ! » L’homme intérieur dira : « Il faut le faire ! Avance ! » Les deux ne pourront se réconcilier.

                     Il nous faut apprendre à Le connaître, à suivre Son Chemin : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même et qu’il me suive ! », à renoncer à nos arguments, nos raisonnements, nos jugements, nôtre bon sens parfois ! Suis-Moi ! Nous ne pourrons jamais être sûr d’être sur le droit chemin tant que nous ne Lui serons pas soumis en toutes choses !

                     C’est pourquoi la prière a une si grande importance dans la vie de l’enfant de Dieu et qu’elle avait une place si primordiale dans la vie de Jésus sur terre. C’est presque une énigme pour nous : Lui, Christ, le Fils de Dieu, oint du Saint-Esprit et sans péché, passait malgré tout une nuit de prière après une journée de dur labeur. Pourquoi cela ? Parce qu’il n’y avait plus d’autre influence à l’œuvre, il n’y avait rien d’autre à prendre en considération que de rester en harmonie avec le Saint-Esprit sous l’autorité où Il s’était placé, car Il ne pouvait rien décider de Lui-même.

                     S’il en était ainsi pour Lui, à combien plus forte raison pour nous ! Tout dans notre nature combat (parfois avec violence) la pensée et la volonté de Dieu. Par notre vie de prière, le Saint-Esprit veut nous donner l’occasion de marcher dans Ses voies en conformité à Ses plans et à Son timing.

                     Ainsi le Saint-Esprit va nous apprendre encore et encore à quel point le Seigneur est différent de nous et à quel point nous sommes différents de Lui ! Et la première étape de ce processus va se passer à l’intérieur de nous lorsque nous allons prendre conscience de cette différence radicale.

                     Jésus est radicalement différent, totalement Autre que nous, même lorsque nous pensons avoir complètement raison. Nous ne pouvons jamais relier cette différence à notre propre justice jusqu’à ce que nous Lui ayons soumis cette « justice » (le fait d’avoir raison). C’est très précis mais nécessaire…

                     Beaucoup d’entre nous ont déjà appris ces leçons-là ! Nous ne les apprenons pas dans des livres mais de notre propre expérience. Nous sommes parfois très sûr d’avoir raison et nous avançons en suivant la justesse de notre jugement ou de notre opinion, mais bien souvent nous nous retrouvons dans un brouillard de perplexité, de confusion et de douleur. Jusqu’à quel point nous attendons-nous au Seigneur ?

                     On peut très facilement avoir une belle et riche idée, mais ne pas s’attendre au Seigneur ! Comme ce fut le cas pour David qui voulut ramener l’Arche à Jérusalem en construisant un chariot pour la transporter. Même si sa motivation et son idée étaient bonnes, cela entraîna la mort d’Uzza et l’Arche dut être confiée tout un temps à un homme pour qu’il la garde chez lui. David n’avait pas consulté le Seigneur, et la conséquence fut terrible. C’est pourquoi plus tard, lorsqu’il voulut de nouveau transporter l’Arche, il dit :

Sanctifiez-vous, vous et vos frères, afin de pouvoir transporter l’Arche du Dieu d’Israël, à la place que j’ai préparée. Le Seigneur a fait une brèche sur nous, pour ne pas l’avoir fait conformément à son ordonnance.

                      L’instruction était bien présente, mais David ne s’est pas attendu au Seigneur qui l’aurait guidé en l’instruisant comme Il l’avait fait avec Moïse. Il n’y aurait eu ainsi aucun décès, aucun retard et tout se serait bien passé. Alors oui, on peut avoir une très bonne idée pour le Seigneur, mais il faut la lui soumettre, pour être sûr que ce n’est pas notre idée mais la pensée du Seigneur qui est en train de naître en nous. Voici ce qui divise les chrétiens en deux catégories :

                     1. Une majorité de chrétiens dont le christianisme est extérieur à eux-mêmes : ils font beaucoup de choses qu’ils ne feraient pas s’ils n’étaient pas chrétiens, aller à l’église, à des réunions, … beaucoup de choses qu’ils faisaient autrefois, ils ne les pratiquent plus aujourd’hui ; c’est une question de faire ou ne pas faire, d’aller ou ne pas aller, d’être en apparence un bon chrétien.

                     2. Une minorité de chrétiens qui sont à l’Ecole de Christ, pour qui la vie chrétienne est intérieure : ils ont une connaissance du Seigneur dans leur cœur, d’un Seigneur vivant et ils sont attachés à une relation authentique et vraie avec Jésus et le Saint-Esprit.

                   Il y a une grande différence entre ces deux catégories.

D – La loi de l’Esprit, moyen de formation et d’éducation

                    Comment le Saint-Esprit peut-il nous faire connaître le contraste existant entre Jésus et nous? Puisqu’Il ne nous parle pas avec une voix audible et avec des mots, comment connaître le chemin sur lequel nous devons marcher ? C’est par ce que l’Apôtre Paul appelle « la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ » et « en Lui était la vie, et la vie était lumière ».

                     Comment pouvons-nous connaître et être éclairés sur la différence entre nos pensées, nos voies, nos sentiments et ceux du Seigneur ?

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8:12),

et 

la loi de l’Esprit de vie en Christ Jésus qui me libère de la loi du péché et de la mort. (Romains 8.2)

                    Donc, l’instrument de l’Esprit pour notre éducation, c’est la vie en Christ. Ce qui veut dire que nous pouvons connaître la pensée de l’Esprit sur divers sujets, en discernant, en ressentant et en ranimant la vie, la vie divine, l’Esprit de vie.

                     Lorsque nous sommes vivants au Seigneur, nous savons parfaitement quand l’Esprit n’est pas d’accord et que nous prenons une direction de mort. Personne ne peut nous l’enseigner par des mots ou par des leçons, c’est quelque chose que nous savons intimement et que nous connaissons presque spontanément !

                     Lorsque nous prenons une mauvaise direction, nous sentons que cela ne va pas, mais nous voulons quand même aller jusqu’au bout de notre projet. Cependant si nous nous arrêtions un moment, nous réaliserions que c’est nous qui sommes à l’origine de ce projet et que nous ne retrouvons pas la spontanéité qui est la marque du Seigneur.

                     Le Seigneur ne viendra pas sans paix et sans spontanéité. Quelquefois, c’est forcé, provoqué, dirigé ! Chacun peut savoir de quoi nous parlons. La marque d’un homme ou d’une femme dirigé(e) et oint(e) par l’Esprit est qu’ils agissent pour la vie, ils communiquent la vie. Ce qui émane d’eux c’est la vie ! Par cette loi de l’Esprit de vie, ils savent où est et qui est le Seigneur, ce que le Seigneur recherche et ce qu’Il désire. C’est l’Esprit de vie qui arbitre. Combien il est nécessaire que nous saisissions cette vie tout le temps !

                     Satan cherche en permanence à peser sur nous avec ses esprits de mort, à entraîner notre esprit dans les « filets » de la mort. Il veut éteindre la lumière d’un coup et nous laisser vagabonds, afin que nous ne sachions plus où nous sommes et ce que nous devons faire ! C’est notre combat continuel pour la vie.

                     Tout ce qui contribue à la réalisation du Plan de Dieu est lié à cette vie. La vie est contenue dans la semence, et si elle est libérée, elle donnera un grand arbre. De même que la vie nous est donnée lors de notre croissance spirituelle ; notre nouvelle naissance contient en elle toute la puissance de la pensée divine.

                     Satan, au dehors, cherche non seulement à nous couper de la vie, mais aussi à empêcher les objectifs et les desseins de Dieu de s’accomplir en plénitude dans notre vie, la Vie Éternelle. Le Saint-Esprit nous exhorte à maintenir cette vie et à ne laisser personne interférer. Ainsi à chaque fois que quelque chose attriste le Saint-Esprit et arrête l’opération de cette vie, il nous faut faire appel au précieux Sang de Jésus, témoin de la victoire sur le péché et sur la mort, qui seul peut nous délivrer de la main de Satan. Ce précieux Sang garantit l’action de la vie, par laquelle nous pouvons connaître de manière vivante, Christ dans toute sa plénitude.

à suivre...