vendredi 15 mars 2013

Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. Austin - Sparks (deuxième partie)

VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration 

VI - LA FONCTION ET L’OEUVRE DU SAINT-ESPRIT.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais elles sont encore au dessus de votre portée. Mais quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et qu’il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera » (Jean 16:12-15).

« Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui n’étaient point montées au cœur de l’homme, que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Car qui connaît ce qui est en l’homme si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses données par Dieu ; et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le Saint-Esprit, expliquant les choses spirituelles aux personnes spirituelles. Or l’homme naturel (animal) ne comprend pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui semblent folles et il ne peut les connaître parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Mais l’homme spirituel juge de toutes choses et n’est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour l’instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2:9-16).

    Les dons du Saint-Esprit : 1 Corinthiens 12:4-14 « Or, vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12:27).
    Il nous faut toujours garder à l’esprit l’importance primordiale du Saint-Esprit. Pour nous aujourd’hui tout dépend du Saint-Esprit et sans lui rien n’est vraiment possible. Le Seigneur Jésus l’a dit clairement : face à deux grandes options, celle de rester physiquement sur terre avec ses disciples, ou celle de son départ pour laisser la place à l’Esprit, Il a évidemment choisi la deuxième en leur disant qu’il était avantageux pour eux qu’Il s’en aille. En effet, s’Il n’était pas parti, le Saint-Esprit ne serait pas descendu et pour Lui, la venue du Saint-Esprit était bien plus importante que de rester physiquement présent ici bas.
    Remarquez bien que, lorsqu’Il était toujours avec eux, Il avait encore beaucoup de choses à partager et à dire, mais que c’était quasiment impossible de les partager à cause de leurs incapacités. Il n’a pu élargir leur vision et leur cœur. La difficulté n’était pas une question de temps, mais une oeuvre qui devait se faire en eux, que Lui personnellement ne pouvait faire mais que le Saint-Esprit pourrait accomplir. Et en fait, tout ce qu’Il voulait toujours dire et faire serait dit et fait au temps opportun.
    Il n’est donc pas étonnant que Paul ait pu dire ces paroles : « Des choses que l’œil n’a pas vues et que l’oreille n’a pas entendues… Dieu nous les a révélées par l’Esprit ». Une évidence pour les apôtres ; une preuve irréfutable que le Seigneur avait raison et une indication forte de l’importance capitale de l’avènement de l’Esprit.

A - Le sens de l’avènement du Saint-Esprit

    Nous allons traiter de ce sujet de manière fragmentée, mais chaque partie aura son importance. Voyons d’abord dans quel contexte immédiat cet avènement de l’Esprit se situe, dans la révélation d’un objectif divin et d’un plan divin. Nous le savons et nous le croyons. Nous commençons par là : Dieu a un schéma, un plan, un grand objectif qui l’occupe depuis la création de l’univers. Ce plan a un ordre établi qui vise très loin dès le départ et qui implique toutes sortes de facultés, de potentialités et de fonctions.
    Il est capital de connaître le sens de ces mots caractéristiques. Trois mots sont utilisés : ordre, faculté, fonction. Ces choses sont écrites dans le cadre de l’univers créé par Dieu et toutes ses composantes dont le centre est l’être humain lui-même. L’homme occupe la place centrale et il n’y qu’à nous regarder pour voir l’importance que Dieu nous accorde. Tout dépend du respect que nous accordons à l’ordre créé par Dieu.
    Si nous sommes déséquilibrés physiquement et mentalement, nous n’entrerons jamais dans notre destinée. L’ordre divin est reconnu par l’homme puisque toute la science s’est développée dans le but de traiter les désordres du corps humain.
    Ensuite, nous avons la faculté et la fonction. L’univers de Dieu a repris ces deux concepts pour réaliser Son Plan.
    Nous devons nous rappeler que ces choses ont été voulues par Dieu pour nous donner des indications sur les choses invisibles. La matière, le monde visible sont une représentation, et la Parole de Dieu enseigne clairement que les choses ici bas, lorsqu’elles sont conformes à l’ordre établi par Dieu, sont des illustrations de l’ordre spirituel.
    Le chapitre 5 des Ephésiens en parle très clairement au sujet des relations domestiques, entre maris et femmes. Leur rapprochement, l’évidence de leur unité, la nature de leur relation indique clairement que cette relation, lorsqu’elle est juste, symbolise une relation spirituelle, celle de Christ avec l’Eglise. Adam et Eve en sont les plus grands parallèles ; nous pourrions retrouver ces symboles dans bien des passages des Écritures  Par exemple, le Tabernacle dans le désert est destiné à être un modèle des choses célestes, pas un objet en lui-même.
    Ainsi donc le Seigneur a institué sur cette terre un ordre qui doit illustrer un ordre céleste. Si vous considérez chaque illustration, chaque représentation ou chaque symbole, ces trois concepts reviennent toujours : si vous perturbez l’ordre, vous détruisez l’objet ; si vous violez l’ordre, vous annulez l’objectif. Tout ceci est très bien illustré dans nos modèles physiques. Derrière toutes choses, Dieu a un but et un plan, avec une trilogie : ordre, faculté, fonction.
    Le deuxième point important est le suivant : parce que l’ordre a été détruit par le péché et la chute, l’homme naturel se retrouve totalement dépourvu de la faculté ou capacité de connaître l’objectif et le plan de Dieu ; il en est incapable et il ne peut fonctionner ainsi. Il faut souvent du temps à bien des chrétiens pour le reconnaître, mais c’est un fait et pour Dieu un fait définitif… que nous le reconnaissions ou pas, c’est ainsi !
    Le troisième point : le Saint-Esprit connaît totalement le plan de Dieu. « Les choses de Dieu, nul ne peut les connaître, excepté l’Esprit de Dieu ». Il sait, Il connaît, c’est pourquoi Il nous conduira dans toute la Vérité. L’ordre mondial actuel est un mensonge, une tromperie monumentale. Le Saint-Esprit connaît toute la vérité sur ce monde, ce que Dieu veut dire, Son intention et Sa pensée le concernant. Et puis, le Saint-Esprit sait aussi tout ce que cela implique.  Il connaît parfaitement l’ordre divin pour un univers qui ne répond pas à Son Plan. Il sait les facultés et fonctions liées à Son Plan. Le Saint-Esprit y est engagé car Il connaît toute la Vérité : c’est son affaire. Il est le membre exécutif de la Tête, consacré au Chef suprême.
    Le quatrième point : Seul le domaine spirituel peut connaître le Plan de Dieu et y entrer. Comme dans un cercle, nous avançons de la circonférence vers le centre, vers le cinquième point : le Saint-Esprit lève un peuple spirituel. Pour réparer les dégâts du désordre de l’univers vers un tout ordonné selon le Plan divin, le Saint-Esprit ne commence pas par ce qui est à la circonférence de l’univers, mais par le cœur, c’est-à-dire l’être humain.
    Il commence par faire émerger un peuple spirituel en lui attribuant Sa propre nature et lui communiquant les dons spirituels. La nature spirituelle de Dieu restaure l’esprit de l’homme en lui insufflant une vie nouvelle accompagnée de dons et de facultés spirituels. Cela signifie que, par la nouvelle naissance et la visitation du Saint-Esprit qui suit, nous recevons des facultés différentes de celles que nous avons par nature, des facultés pour connaître, comprendre, discerner, examiner, juger et bien plus encore, des capacités que nous ne possédons pas naturellement pour être, pour faire, pour accomplir et pour atteindre.
    Quel repos extraordinaire pour nous car ce n’est certainement pas simplement une question de technique. Si vous manquez de don ou de qualification dans le naturel, ce n’est en rien un handicap pour les choses de Dieu. Le Saint-Esprit attribue une grande quantité de dons et de talents ; il ne comble pas seulement ce qui manque dans le naturel, mais va bien au-delà de ce que la nature peut faire.
    Ces 5 points nous amènent au point suivant : La vie dans l’Esprit est essentielle et indispensable. Nous avons donc 6 points positifs, mais nous n’atteindrions pas la perfection sans un septième qui lui pencherait en apparence plutôt vers le négatif : La vie dans l’Esprit exige la séparation de la vie charnelle.
    Ainsi, nous voyons jusqu’à un certain point ce qu’est d’être spirituel, ce qu’est la vie dans l’Esprit. Une question importante se pose alors : Pourquoi le Seigneur Jésus accorda une telle valeur à l’avènement du Saint-Esprit ?

B - Définition de l’homme spirituel

    Qu’est-ce que l’homme spirituel ? Celui qui a reçu le Saint-Esprit et ce qui Lui correspond : faculté, fonction et capacité : « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit… » Il ressemble à la nature divine. Ce n’est pas seulement un type de nature ou une qualité de nature, mais une capacité. Ce qui veut dire que cette nature a des traits et des caractéristiques pratiques qui en sont la conséquence : par exemple, le discernement spirituel, la perception spirituelle, la connaissance spirituelle. L’apôtre prie que la Parole de Dieu puisse demeurer en nous en toute
compréhension spirituelle.
    C’est toute la différence entre l’action d’une force sur quelque chose qui fonctionne à cause des conséquences d’un impact, sans intervention ou coopération avec cette action et un mouvement d’ordre purement mécanique. La différence fait que les facultés correspondantes à celles de l’Esprit sont introduites dans notre esprit renouvelé, au sein d’une union d’intelligence.
    Prenons un exemple. Nous savons par le début de l’évangile de Luc qu’il y avait un homme à Jérusalem du nom de Siméon, homme juste et consacré, qui recherchait la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. Il vint au temple, conduit par l’Esprit, au moment précis où les parents amenaient l’enfant Jésus pour accomplir le rite de la Loi.
    Certaines personnes ont imaginé qu’il y aurait eu un arrangement pour que Siméon en soit le sacrificateur pour accomplir la circoncision de Jésus. La Parole ne dit pas ça du tout. L’histoire est toute naturelle : ils amenèrent l’enfant pour le présenter au Seigneur et cet homme arriva à ce moment-là ; il n’était pas le ministère officiel prêt à le recevoir dans le temple. On pourrait dire alors : « Il se trouvait là par hasard, pile au bon moment ! » Non !
    Il est venu guidé par le Saint-Esprit et rien n’indique qu’en arrivant il savait qui était cet enfant. Personne ne lui a dit : « C’est Jésus ! » Jésus a été amené là par ses parents comme n’importe quels autres parents l’auraient fait. Il avait la même apparence extérieure qu’un autre enfant, pas du tout différent des centaines et milliers d’enfants qui se rendaient au temple : des parents ordinaires avec un bébé ordinaire. Lorsqu’ils ont amené l’enfant, Siméon le prit dans ses bras et se mit à prononcer des paroles extraordinaires : « Seigneur, laisse maintenant ton serviteur partir en paix, car mes yeux ont vu Ton Salut ».
    De quoi Siméon parlait-il ? Comment savait-il ? D’où cela lui vint-il ? Voyez-vous la signification de tout cela ? Siméon vint poussé par l’Esprit ; ses mouvements étaient réglés par l’Esprit, et lorsqu’il a pris l’enfant Jésus dans ses bras, le même Esprit témoigna à son esprit : « Voilà Christ ! » Parce que le Saint-Esprit reposait sur lui, Siméon avait une perception spirituelle. Quand il fut en présence de Christ, il le reconnut immédiatement dans son esprit. Vous voyez donc ce qu’est un homme spirituel. Siméon en est l’illustration, bien qu’il n’en est qu’une représentation partielle car la Pentecôte n’avait pas encore eu lieu.
    L’homme spirituel est guidé par l’Esprit, ses mouvements sont synchronisés par l’Esprit ; il a la perception du moment où il agit par l’Esprit. En agissant ainsi, il découvre les secrets spirituels sur Christ et se trouve en possession d’une faculté de perception spirituelle qui fait que, lorsque le Seigneur accomplit quelque chose, il en possède toute l’intelligence et la connaissance. La faculté conduit à la fonction, en relation avec le plan souverain de Dieu. Cela paraît un peu difficile, mais c’est la vie normale du croyant, selon Romains chapitre 8.
    Il est vrai que nous n’y entrons pas pleinement d’un coup ; nous grandissons dedans, comme Paul nous le rappelle : « Croissez en Lui en toutes choses ». C’est bien la définition de l’homme spirituel.

C - Pas une apparence extérieure, mais un style de vie

    Nous avons fait référence lors d’une dernière méditation à une communauté de sacrificateurs et à ses caractéristiques. Sans aucun doute, Siméon occupait une fonction sacerdotale. La sacrificature n’est pas officielle, elle est spirituelle et la vraie sacrificature est basée sur la conduite de l’Esprit, l’instruction de l’Esprit. Ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Siméon est pleinement dans cet esprit de filiation, c’est pourquoi il est un vrai sacrificateur au sens spirituel. Cela veut dire que si le peuple du Seigneur est un peuple spirituel et qu’il rentre pleinement dans le Plan de Dieu, il doit y entrer par la vie et par la révélation du Saint-Esprit différemment d’un moyen d’y entrer mécaniquement par un livre ou une tradition. C’est à ce niveau que le besoin est si grand dans le peuple de Dieu.
    Après tous ces siècles de christianisme, nous sommes en présence d’un système et d’un ordre où tout ce qui est dans le Nouveau Testament est repris en système et en planification fixes et établis dans ce monde. Par exemple, le commandement « Allez par tout le monde et prêchez lÉvangile… » a été repris pour en faire quelque chose de systématique et figé où il faut se conformer à un système chrétien reconnu. L’idée d’église est devenue quelque chose de formel et de figé. Les chrétiens sont appelés à s’y conformer et à agir en conséquence sous peine de sanctions. C’est peut-être un des plus gros handicaps, que rencontre la spiritualité… Si nous n’avions pas connu toute cette histoire de l’Eglise, si nous pouvions revenir au commencement, les choses auraient été tellement plus simples et nous aurions eu moins de mal à entrer dans notre condition spirituelle…. mais nous traînons toujours ce fardeau qui est la norme.
   Ce que nous appelons le christianisme n’est pas un système terrestre, mais spirituel, et chacune de ses composantes doit l’aborder de manière spirituelle, par la Vie et la révélation. Là réside toute la différence entre l’imitation et la vraie Vie. Oh quel contraste entre voir quelque chose objectivement et y pénétrer par la Vie, où règne le merveilleux, la vitalité, la gloire, l’énergie et la puissance ! Peut-être avez-vous parlé pendant des années sur des choses concernant la Parole de Dieu et vous y avez cru comme étant la vérité jusqu’au moment où vous en avez perçu le sens… et tout vous est apparu sous un tout autre aspect.
    Tout votre discours, toute votre prédication et toute votre croyance étaient plutôt vrais, justes et convaincants au niveau doctrinal, mais quel effet cela a pu avoir sur vous ? Maintenant, comme tout a dégringolé et s’est brisé, vous vous transfigurez au point qu’une joie, un plaisir, une extase, une Vie s’installent. Nous commençons à entrer dans les choses par le moyen de la Vie et de la révélation, autrement dit, pénétrer les choses et voir les choses par l’Esprit.
    Beaucoup de gens auraient pu venir en ce temps-là à Jérusalem pour voir ce bébé. Peut-être auraient-ils accompli la même performance : prendre le bébé et prononcer sur lui quelques paroles de bénédiction, remettre le bébé et repartir… cela aurait été fini ! Mais Siméon lui est venu guidé par l’Esprit de Dieu et a fait une découverte. Sa faculté spirituelle lui a permis de discerner quelque chose que personne n’aurait vu : « Une lumière pour éclairer les païens et la gloire de ton peuple, Israël ! »
    Siméon entra dans la vie de l’Esprit par la Vie et par la révélation. Autrement dit, il entra par et dans l’Esprit. Le Seigneur veut que son peuple lui ressemble. Cela s’applique à la totalité du Plan divin et dans tous ses détails. Ne nous en inquiétons pas car nous aurons à connaître le secret de ces choses et nous découvrirons que ça marche… Le Seigneur veut que son peuple entre dans la plénitude de Sa Pensée, ce qui n’est possible que s’il cesse d’être dirigé par un système ou un ordre établi et qu’il apprenne ce qu’est la marche avec Dieu dans le Saint-Esprit.
    Cette vie de l’Esprit n’a pas de limites. Elle touche au Plan divin et nous en faisons partie ; nous sommes « les élus conformément à Sa volonté ». Nous voulons connaître le Plan et quelle est notre place dans ce Plan. Nous voulons aussi connaître nos facultés et nos fonctions. Comment cela ? Pas en les étudiant, mais en les vivant.
    Avoir une connaissance scientifique du fonctionnement du corps humain est peut-être intéressant, mais on en a pas besoin pour vivre. Vivez et la chose fonctionne ! Vous n’avez pas besoin de faire un exercice mental épuisant pour inspirer et expirer de l’air dans vos poumons ; vous le faîtes automatiquement et le reste suit son cours. Bien sûr, bien respirer est important aussi. Vivez et le reste suivra ! Bougez et vivez dans le Saint-Esprit et tout le Plan de Dieu suivra ! Vous êtes obligés, vous ne pouvez pas faire autrement. Donc, l’objectif est d’amener le
peuple de Dieu à un stade où il marche avec le Seigneur, où il est si ouvert à Lui qu’il est préparé à cheminer avec Lui.
    Quelquefois ce sera laisser beaucoup de choses qui sont secondaires, peut-être même abandonner des choses religieuses et accepter certaines choses pour marcher avec le Seigneur. Il peut y avoir un prix à payer : incompréhension, solitude et tout ce qui va avec. Mais si vous êtes tellement ouverts au Seigneur, ces choses ont peu d’importance et vous êtes prêts à marcher avec Lui quelqu’en soit le prix, quelque soit les propos tenus par les gens du système religieux ; vous entrerez dans les secrets de la pensée de Dieu aussi naturellement qu’une fleur s’ouvre sous les rayons du soleil ; vous ferez des découvertes et vous trouverez qu’il existe un domaine illimité de compréhension et d’intelligence, de possibilité, de capacité et de puissance, dont vous n’auriez jamais rêvé.
    Le Seigneur ne va pas nous le montrer et l’élargir devant nous. Nous le découvrirons en marchant par l’Esprit.

D - La dépendance des croyants

    Nous allons en voir un autre aspect dans 1 Corinthiens chapitre 12. Paul parle aux Ephésiens du Corps qui est l’Eglise. « L’Eglise qui est Son Corps », l’assemblée qui est l’instrument oint par Dieu. Il est vrai que le croyant individuellement reçoit le Saint-Esprit et est oint du Saint-Esprit, mais c’est le Corps de Christ qui est oint du Seigneur comme Christ est un ; c’est le Saint-Esprit qui amène Christ à tous les vrais croyants et ce faisant, Il fait de tous les croyants un, parce que Christ est un et indivisible. C’est pareil, autrement dit, de constater que l’onction n’est pas distribuée de façon fragmentée, car elle est une.
    Nous sommes tous baptisés dans un seul Esprit en un seul Corps. C’est ainsi que le Seigneur voit les choses d’En Haut. Cette onction est corporative, ce qui signifie que la véritable Eglise est essentiellement spirituelle, car elle est constituée de la demeure du Saint-Esprit. Dans sa nature, elle est spirituelle, et tout ce que nous avons dit au sujet de l’homme spirituel est vrai de l’Eglise selon la pensée divine. L’assemblée des croyants a donc une valeur pratique importante comme instrument oint par Dieu.
    La Vie est sa valeur première. Peut-être n’en avez-vous pas expérimenté sa valeur précieuse, mais gardez cette affirmation dans votre cœur et quand vous irez de l’avant avec le Seigneur, vous le découvrirez parce que vous en aurez besoin. La Vie est liée à l’assemblée, instrument oint de Dieu ; a moins de reconnaître et de vous reposer sur la valeur de cette communion du Saint-Esprit, qui est celle des croyants (quelque chose qui émane du Saint-Esprit entre les croyants), nous serons anéantis. C’est pourquoi Paul met ce que nous appelons la bénédiction à la fin de l’épître aux Corinthiens ; pourquoi à la fin ? « La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ… » C’était une contradiction à tout ce qui se passait à Corinthe : ils s’étaient tellement adonnés à la sagesse et le sujet des dons spirituels était si important pour eux ! Et Paul arrive au chapitre 13 :

« Quand je parlerais toutes les langues des anges et des hommes, si je n’ai pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne et une cymbale qui retentit… »

Je pourrais avoir tous ces dons, prophétie, foi, guérison,… et que je n’ai pas l’amour – qu’en est-il ? Ce n’est pas le don mais la grâce qui fait toute la différence. « La grâce… l’amour », il y a des divisions à Corinthe (l’un dit : je suis de Paul ; un autre dit : je suis d’Apollos ; un troisième : moi je suis de Pierre) ; Paul parle de l’amour de Dieu.
    « La communion du Saint-Esprit soit avec vous tous… » L’assemblée est vue sous l’angle de la relation des croyants, dans le Saint-Esprit, la communion des croyants en un seul Esprit. Pour les croyants c’est absolument vital et indispensable.
    Si le Seigneur vous met en relation avec un groupe spirituel de son peuple, vous commettez un suicide spirituel si vous sortez de là où il vous a placé. Le Seigneur ne nous a pas mis ensemble juste pour avoir des amis. Son but c’est la Vie ; il a été prouvé maintes fois qu’un enfant de Dieu a été restauré et guéri dans sa propre vie, suite à la restauration d’une relation brisée avec d’autres enfants de Dieu, par le renouvellement de la communion, avec le peuple de Dieu.
    On peut en faire un constat encore plus simple : quand vous êtes fatigués, épuisés, découragés et que vous vous joignez au peuple de Dieu pendant une heure, quel est le résultat ? Vous êtes en forme ! Cela veut dire la vie spirituelle pour vous ! Un des principaux objectifs du diable est de détruire la vie du peuple de Dieu en le dispersant, en le séparant et en isolant ses membres. Ce qui signifie que lorsque le Seigneur dispose de 2 ou 3 personnes ou plus si possible (le minimum est 2), alors il existe une force bien plus grande qu’une force individuelle.
    La plénitude est liée au rassemblement des croyants. Que d’élargissement et que de croissance dans la lumière et dans la vie ! Que de dangers et de limitations dans l’isolement et la séparation !

E - Une question d’équilibre et de proportion

    Une autre chose très importante qui est en relation avec la communion du peuple de Dieu dans l’assemblée, c’est la proportion et l’équilibre. L’isolement et le détachement du Corps conduisent en général à un déséquilibre et une perte de proportion, une sorte de position extrême dangereuse qui ne correspond pas à la réalité. Gardez la communion et vous maintiendrez l’équilibre ; nous avons besoin l’un de l’autre pour maintenir l’autre en bonne santé spirituelle et pour nous maintenir dans l’équilibre.
    Lorsque le peuple spirituel est en danger de déséquilibre, le Saint-Esprit doit opérer un ajustement nouveau avec les autres enfants de Dieu qui va dans le sens d’une reconnaissance et d’une joie au sein de la communion. Il existe des choses célestes, éternelles et spirituelles de très grande importance qui doivent être révélées à la vie de l’assemblée et à la relation pratique du peuple de Dieu.
    Le Seigneur ne fait jamais rien au hasard, mais Il est toujours guidé par un autre intérêt vital. Il est clair que l’assemblée, en raison du nombre de ses membres, apporte une mesure élargie de Christ.
    Un des résultats immédiats de l’avènement du Saint-Esprit, à la Pentecôte fut qu’ils persévérèrent dans la communion fraternelle. Le résultat de la présence du Saint-Esprit, c’est la vie et la communion. Ananias et Saphira avaient violé ce principe et ils en sont morts. La vie demeure dans la communion : elle est force et plénitude.
    Toutes ces caractéristiques étaient présentes dès le début : lorsque le Saint-Esprit est venu, il régnait l’équilibre, la bonne proportion, à cause de la mesure élargie de Christ, du fait du rassemblement des membres. Ce qui signifie que l’onction régnait aussi dans une large mesure.  
    Nous ne pouvons n’en connaître qu’une petite mesure individuellement, mais si nous sommes tous réunis, cette mesure se trouve à un degré bien plus élevé. L’onction réside dans la présence du Seigneur Lui-même où Dieu vient et s’engage, selon qu’il est écrit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis présent au milieu d’eux ». Ceci pourrait poser certaines questions, mais nous ne faisons ici que poser les fondements des principes de la vie de l’Esprit. La manifestation doit être prouvée par vous, et si vous marchez avec le Seigneur, si vous êtes spirituels, si vous êtes conduits par l’Esprit et que votre vie lui est consacrée, vous en arriverez là. Ce peut être lent ou rapide, mais on est obligé d’y arriver ! La forme extérieure n’a
aucun sens… Que le Seigneur garde nos cœurs attachés à Sa Parole !

VII - LA RELATION ENTRE VIE DE L’ESPRIT ET PLAN DE DIEU

« Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et de diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils qu’Il a établi héritier de toutes choses et par qui Il a fait le monde ; et qui, étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant opéré par Lui-même la purification de nos péchés, Il s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux célestes » (Hébreux 1:1-3).

« …Car Il n’a point soumis aux anges le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu’un a rendu témoignage en disant : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le Fils de l’Homme pour que tu jettes les yeux sur Lui ? Tu l’as fait un peu inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as établi sur l’ouvrage de tes mains. Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car Dieu lui ayant assujetti toutes choses n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; or, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti. Mais nous voyons couronné de gloire et d’honneur ce Jésus, qui, par la mort qu’il a soufferte, a été fait un peu inférieur aux anges, afin que par la grâce de Dieu il subît la mort pour tous. En effet, il était convenable que celui pour qui et par qui sont toutes choses, voulant amener à la gloire un grand nombre de ses enfants, rendît parfait le Prince de leur salut, par les souffrances. Car tous, celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, relèvent d’un seul ; c’est pourquoi il n’a point honte de les appeler frères, en déclarant : J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée » (Hébreux 2:5-12).

« C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ, qui a été fidèle à Celui qui l’a établi, comme Moïse aussi le fut dans toute sa maison » (Hébreux 3:1-2).

« …C’est pourquoi, le Saint-Esprit dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme ce fut le cas lors de la contestation au jour de la tentation au désert… » (Hébreux 3:7-8).

    L’épître aux Hébreux semble prédominante. C’est une des épîtres les plus importantes de la Bible. Nous sommes ici en présence de clauses qui sont des clés pour la lettre mais aussi des clés pour quelque chose de bien plus grand que cette lettre. Au chapitre 2 et au verset 5, nous avons l’expression : « le monde à venir dont nous parlons ».
    Toute la lettre de l’apôtre est reliée à cette expression extraordinaire. Cela nous montre toutes les voies et tous les moyens que Dieu a utilisé pour sécuriser, non seulement le monde inhabité à venir qu’Il a à cœur, mais tout le gouvernement de ce monde. Ainsi donc ce dont il est parlé dans cette lettre est la domination du monde inhabité à venir, et nous allons en parler dans le cadre du Plan de Dieu.

A - Le Plan originel de Dieu

    Il apparaît clairement dans les chapitres 1 et 2 de l’épître aux Hébreux. Dieu avait un concept spécial, l’être humain, qui est caractérisé par une humanité créée comme une manifestation de la pensée de Dieu, c’est-à-dire que l’homme exercerait une domination sur la création. « Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme pour que tu le visites (ou que tu y accordes de l’importance) ?… Tu l’as fait de peu inférieur aux anges ; tu l’a couronné de gloire et d’honneur et tu l’as établi au dessus des oeuvres de tes mains : tu as placé toutes choses sous ses pieds ».
    Telle était l’intention divine, les conseils éternels de Dieu : la domination de l’être humain sur la création, le monde inhabité. C’était le plan originel de Dieu.
    Ensuite, se produit la grande tragédie de la Chute, où l’être humain ne peut plus atteindre la pleine mesure du plan divin. L’homme qui aurait pu entrer dans cette dimension, dès le commencement a chuté et a perdu, non seulement la position qu’il aurait dû tenir mais aussi celle qui lui était promise. Nous sommes face à la tragédie de la chute de l’homme et ses conséquences.

B - La protection de l’intention et du but originels

Celle-ci se fait par deux moyens :
- l’incarnation de Son Fils,
- l’expiation et la rédemption de Son Fils.

« Dieu… nous a parlé en ces deniers temps par Son Fils… qui… ayant opéré par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très haut ».

    Dieu protège et sécurise son intention originelle par Son Fils. Ainsi l’apôtre dit : A présent nous ne voyons pas que toutes choses soient sous ses pieds ; nous ne voyons pas le plan divin originel réalisé en l’homme, mais nous voyons un Homme, le Fils de Dieu et Fils de l’Homme, couronné de gloire et d’honneur, à cause des souffrances de sa mort ; et, en tant que représentant de l’être humain, toutes choses sont sous ses pieds.
« Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ». Ceci est dit au Fils. « Nous voyons Jésus ». C’est toujours le titre d’incarnation, le titre de Fils de Dieu, qui ont un rapport avec l’humanité de cette Personne Divine, qui est utilisé. En conséquence, nous voyons, en deuxième lieu, la protection du plan originel en Christ au travers de l’incarnation et de la Croix.

C - La vocation céleste et le partenariat des Fils

    « C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à (qui êtes partenaires de) la vocation céleste, considérez l’Apôtre et le Souverain sacrificateur……. » L’apôtre dit plus loin : « Nous sommes devenus participants (partenaires) de Christ pourvu que nous conservions ferme jusqu’à la fin notre première assurance ». Ceci implique la domination sur le monde inhabité à venir en communion avec Christ, et pas seulement l’établissement dans le monde inhabité qui vient.
    Ce sera une bonne chose d’être dans ce monde-là, sans avoir été frappé sous le coup du jugement. Mais, ce n’est pas tout : il est question du gouvernement, quelque chose de plus, et ceux qui y seront ne gouverneront pas tous. C’est le peuple particulier qui est appelé à gouverner sur le monde inhabité à venir. C’est l’Eglise qui sera l’instrument dirigeant de ce monde. C’est par Son Corps que Christ exercera son autorité.
    Il y a une différence entre résider dans les nouveaux cieux, être en relation avec la nouvelle terre, et simplement être sur la nouvelle terre à venir, lorsque le feu l’a purifiée, qu’elle a été restaurée et changée. Il est très clair que le péché n’a pas seulement pénétré l’être humain et perturbé la race humaine, mais il s’est produit un grand désordre cosmique qui a détraqué ce monde de sa position cosmique. Le prince de la puissance de l’air est très actif dans les domaines atmosphériques pour provoquer désordres et perturbations.
    Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, une terre glorieuse. Il y aura aussi des nations, mais il nous est dit plus loin qu’il y aura une cité sainte, une nouvelle Jérusalem. C’est un langage symbolique. C’est une figure de l’Eglise, et les nations marcheront à sa lumière. Il est question ici du gouvernement de la cité.
    Il semble qu’au temps de ses épîtres aux Ephésiens et aux Philippiens, l’apôtre Paul s’était rendu compte qu’il existait bien plus que d’être simplement sauvé. Il le résume au verset 14 de Philippiens 3 : «

 Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi et avançant vers ce qui est devant moi, je cours avec ardeur vers le but, à cause du prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus ».

    Paul n’a jamais rien eu à faire pour assurer son salut, mais il a saisi un éclair de quelque chose de plus que le fait de n’être qu’un simple habitant de ce monde à venir. Il a vu l’union du Trône avec Christ (« A celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec moi sur Mon Trône »). Là est tout le sens de la vocation céleste de l’Eglise.
    L’apôtre nous en donne une illustration à caractère historique. Il nous ramène à Israël dans le désert, à la génération qui n’est pas entrée dans la terre promise, qui a échoué. Il nous rappelle la parole d’avertissement qu’il a eu à cette occasion :

« C’est pourquoi, l’Esprit dit : aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme une provocation le jour de la tentation dans le désert où vos pères me tentèrent et me mirent à l’épreuve, alors qu’ils avaient vu mes oeuvres pendant 40 ans. C’est pourquoi, je suis irrité contre cette génération… et Je le jure dans ma colère, ils n’entreront point dans mon Repos ».

    La génération suivante y est entrée, y posséda la terre, et les peuples qui y étaient présents lui furent soumis. Le monde inhabité à venir doit lui aussi être placé sous la domination de ceux qui ont été appelés à la vocation céleste. Le Seigneur nous dit : « Entendez-vous Ma Voix ? Alors, n’endurcissez pas vos cœurs au point de passer à côté de mes intentions ! » Le gouvernement du monde à venir dépend de notre partenariat avec Christ et de notre obéissance à la vocation céleste et à la voix céleste.

D - La formation des Fils

    Le point suivant qui se dégage de cette épître sur le plan et la vocation célestes, c’est la formation des Fils. Parce que cette vocation doit se réaliser par la filiation, il nous faut être entraînés et formés. Après avoir introduit l’épître par la filiation et l’avoir répété encore et encore jusqu’à mentionner le mot « frères », après avoir évoqué le processus de la Croix, l’œuvre d’expiation, le service sacerdotal et tout ce qui est lié à la rédemption de l’être humain, l’apôtre arrive au chapitre 12 où la filiation est au cœur de notre formation. Là, vous êtes considérés comme des fils. On est enclin à penser que cela demande trop de discipline, de correction, d’expériences étranges et d’épreuves. Mais, arrêtez-vous un instant !
    Le gouvernement du monde à venir, le partenariat avec Christ, ce que cela implique de gloire et d’honneur, tout cela ne demande-t-il pas correction, rectifications et discipline ? Paul nous dit que « le Seigneur châtie chaque fils qu’Il aime ». Cela n’a pas pour nous un rapport simplement comme enfants de Dieu, mais il y a plus loin : la version grecque est claire en disant qu’ « Il châtie chaque fils qu’Il reçoit (littéralement : qu’Il positionne) ». Le fils représente plus que l’enfant. L’enfant naît dans la maison, le fils grandit dans le foyer. Le niveau de la filiation est celui où le père place le fils en position d’honneur et de responsabilité.
    La Bible parle du « fils de ma Droite ». Le fils est le « bras droit » du père. L’apôtre va encore plus loin dans l’entraînement et la formation : « Si vous endurez le châtiment, Dieu vous traitera comme des fils ». Ceci vient après une autre affirmation : « Le Seigneur châtie celui qu’Il aime ». L’apôtre continue :

« Jusqu’à présent, nous avons eu des pères selon la chair qui nous corrigeaient et nous les respections ; pourquoi ne nous soumettrions pas aussi au Père des esprits et vivre ? »

    Le Père s’occupe de notre esprit. Ceux qui auront développé ici-bas leur esprit, qui auront atteint la maturité spirituelle, ceux-là régneront dans le monde à venir.
    Tout ceci fait un lien avec notre sujet : la relation entre la vie de l’Esprit et le Plan ultime de Dieu. C’est la question de notre éducation spirituelle et de notre développement spirituel.

E - Le Plan de Dieu se réalise en l’homme par la filiation

    Deux points importants de plus sur ce sujet : Le premier est que ce mot « fils » ou « filiation » intègre en nous la volonté de Dieu de création de l’être humain.
    L’homme est homme, mais dans le plein sens du terme, il est « fils » ou « fille ». Tout est concentré dans ce mot. Vous comprendrez alors ce que Dieu veut dire quand l’homme est une représentation de Lui-même, créé à Son Image : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance ». Dieu a notre pensée sur les choses ; Il a notre autorité sur les choses, et la façon dont Il est traité est aussi la façon dont nous sommes traités. Nous sommes UN. C’est le sens précis de l’expression si courante dans la bouche des prophètes de l’Ancien Testament : « Fils de l’homme ». Dieu parle par son représentant le prophète, et le traitement subi par les prophètes est le même pour Dieu. « Fils de l’homme » signifie « représentant ». Dieu va diriger le monde inhabité à venir par un Représentant commun et collectif : l’Eglise.
    Ainsi, la représentation s’effectue par la filiation. La filiation est le niveau de maturité où la responsabilité est pleinement assumée, et un fils d’homme, dans le plein sens du terme, est celui qui représente le père. On parle quelquefois du fils comme d’un enfant, en comprenant bien ce que l’on dit, mais chez les Grecs cela n’aurait jamais pu être le cas : en effet, dans leur culture de l’époque il aurait été honteux de dire à propos de son fils qui atteint sa majorité qu’il est mon enfant.
    Lorsque l’enfant atteignait sa majorité, il était placé en position de responsabilité, d’honneur et de confiance, car il était considéré comme représentant du père, grand et mature.
    Dieu est représenté par Son Fils et ce Fils amène beaucoup de fils à la gloire et l’honneur. La filiation est une notion inclusive à Christ et à Ses fils qui sont amenés à diriger le monde inhabité qui vient.

F - La souveraineté est inhérente à la filiation

    Un autre point ressort clairement de cette épître : la souveraineté ou le gouvernance est inhérente à la filiation. Les deux choses vont ensemble : si nous sommes dans le Fils de Dieu « qu’Il a fait Héritier de toutes choses », alors nous sommes « cohéritiers avec Lui ».
    Nous sommes appelés à une communion avec le Fils de Dieu, mais Il fait une oeuvre en nous pour rendre possible une prise de position à cause de l’intelligence spirituelle, de la croissance spirituelle et de la maturité spirituelle. Tout au long de cette épître, on découvre que l’héritage est toujours étroitement lié à la filiation. Cette représentation de Dieu au sein de la filiation et de la gouvernance a aussi certaines caractéristiques :

1. Elle est liée à et marquée par la résurrection.
    Alors que Jésus était Fils de Dieu à sa naissance, Il fut surtout et spécialement marqué comme Fils de Dieu à sa Résurrection. L’apôtre le souligne bien : « Marqué comme Fils de Dieu par la résurrection des morts, selon l’esprit de sainteté ». Le terrain de la résurrection est celui où tout ce qui est de la chair a été détruit, et sur ce fondement, la filiation symbolise une mise à part pour Dieu, qui était une caractéristique et une réalité de la vie de Jésus, Fils de Dieu.

2. Elle vient du Saint-Esprit.
    Rien ne vient de nous-mêmes, mais tout vient du Saint-Esprit, donc le lien entre la vie dans l’Esprit et le Plan de Dieu. Le fils est conduit par le Saint-Esprit en toutes choses : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ».

3. Elle s’inscrit dans l’ordre divin, qui est ici une question capitale.
    Cet ordre divin comprend la soumission à Christ la Tête, et la soumission au Père de nos esprits dans toutes nos actions. Le désordre est le contrôle personnel sur tout ce que Dieu veut faire et refuser la formation qu’Il veut nous donner ; ce qui amène une perturbation générale, qui fait que Dieu, dans de telles conditions, ne peut jamais atteindre ses objectifs.

G - La nécessité d’une adaptation et d’un ajustement

    Cette notion est très importante pour le Seigneur. Sommes-nous malléables et prêts à nous adapter ? Il y a beaucoup d’exemples d’un principe d’adaptabilité, dans la Parole de Dieu. L’apôtre Paul parle de servir « en nouveauté d’esprit ».
    Avant sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas, il était animé d’un esprit de domination et d’agression. Là il parle d’un esprit nouveau : en effet, il ne sert plus son ego, animé par la volonté de Saul de Tarse ; il est animé d’un esprit nouveau, car il a accepté de s’ajuster et de changer.
    Le Seigneur n’a rien pu faire avec lui tant que Saul de Tarse ne s’est pas humilié en déclarant : « Seigneur, que veux-tu ? » Sans nul doute Saul de Tarse n’aurait jamais été dans une telle disposition… Paul a dû s’adapter en permanence à des changements : il renonça par exemple à aller en Bithynie. Saul de Tarse, lui, serait parti sans demander l’avis de personne, mais Paul l’apôtre savait que marcher par l’Esprit c’était lui obéir et il n’est pas parti. Ailleurs, il était désireux d’aller en Asie Mineure, mais le Saint-Esprit le lui interdit et il renonça. Mais, sachant que Paul était sensible à la direction de l’Esprit, ce dernier lui proposa une autre option et Paul la prit. Il avait une grande faculté d’adaptation et il s’ajustait aisément.
    Un autre exemple : les 11 disciples de Jésus. Remarquez l’adaptabilité de ces hommes, comment ils s’ajustaient au Seigneur ressuscité. Ils avaient des convictions fortes au sujet du Royaume de Dieu, et vers la fin, ils disaient encore au Seigneur : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu restaureras le royaume au peuple d’Israël ? » Ont-ils mal réagi à sa réponse ? Non, ils sont retournés à Jérusalem et ils ont attendu ; ils se sont adaptés à une situation nouvelle.
    Toute l’épître aux Hébreux et celle des Galates nous montre l’importance de l’adaptabilité à un changement de situation et de positionnement. Les Hébreux ont été élevés dans le judaïsme, dans la rigidité du service religieux du temple Paul leur dit Christ a tout accompli en devenant le contre symbole de tous les symboles : plus de temple, plus de sacrificateur, plus de sacrifice, plus de tout cela aux yeux de Dieu ; tout a été accompli dans Sa Personne et le reste est écarté.
    Ils ont dû s’adapter : le système terrestre n’existe plus et est remplacé par le système céleste: le temple a été remplacé par le rassemblement au Nom de Jésus ; l’œuvre d’expiation du Seigneur Jésus a remplacé le sacrifice ; l’œuvre sacerdotale de Christ dans les cieux a remplacé le sacrificateur. Christ vit éternellement dans le Ciel pour intercéder. La question est de savoir ce que Dieu peut faire avec nous, comment Il peut nous utiliser et qui va pouvoir s’ajuster et s’adapter pour atteindre Son objectif. La Parole de Dieu nous donne une application très pratique de toutes ces choses.
    Beaucoup de chrétiens ne veulent ni s’ajuster ni s’adapter à la vérité, parce que souvent cela implique de rompre avec quelque chose de très important et de très précieux pour nous, ou encore parce que ce n’est pas dans notre conception des choses. Aux yeux de Dieu ces choses n’occupent de loin pas la place que nous pensions, et il faut le laisser derrière.
    Sachons nous adapter à quelque chose de plus élevé et de plus grand et à une conception plus spirituelle et céleste des choses. Pour les Hébreux, c’est une nouvelle configuration qu’il fallait rencontrer et il a fallu s’adapter fortement : puisqu’il ne comptait plus pour Dieu, le temple faisait partie du passé.
    Tout le service religieux et les activités du temple étaient clos. Qu’allait-il se passer ? Très vite toute la communauté juive se dressa contre eux en les traitant d’apostats. L’apôtre règle la question : « Sortons du camp et avançons vers Lui en supportant sa réprobation et son opprobre ». Est-ce le prix à payer ?
    Quel camp ? Le camp de l’ordre religieux reconnu quel qu’il soit. Ils subirent l’opprobre et la réprobation. Quelle réprobation ? La sienne. Est-ce que nous nous adaptons ? Non, si nous nous arrêtons au prix à payer. Si nous refusons de nous ajuster et de nous adapter, Dieu ne pourra atteindre son but : diriger le monde à venir.
    Voilà donc notre vocation et ce qui est nécessaire pour l’assumer. Cela inclut la vie de l’Esprit, sous la direction du Saint-Esprit. Dans la perspective de ce Plan, il est urgent de s’assurer que le Corps soit mis à part des nations pour diriger et gouverner le monde inhabité à venir. C’est notre vocation céleste.

VIII - UNE RESSOURCE COMMUNE

« Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi nous, qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et nous sommes chacun en particulier les membres les uns des autres, ayant toutefois des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée : soit la prophétie pour l’exercer selon la mesure de la foi ; soit le ministère pour s’y attacher ; soit l’enseignement pour s’y appliquer ; soit l’exhortation pour la pratiquer. Celui qui distribue les aumônes, qu’il le fasse avec simplicité ; celui qui préside, qu’il le fasse avec soin, celui qui exerce les oeuvres de miséricorde, qu’il le fasse avec joie » (Romains 12:3-8).
« Il y a diversité de dons, mais un même Esprit. Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur ; il y a aussi diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu, qui opère tout en tous. Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune » (1 Corinthiens 12:4- 7).

« Il a mis toutes choses sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême de l’Eglise, qui est son Corps et la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1:22-23).

« Mais que, professant la vérité dans l’amour, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le Chef, Christ ; de qui, tout le corps, bien coordonné et étroitement uni, par le concours de toutes les articulations, tire son accroissement, selon la force accordée à chaque membre, afin qu’il soit édifié lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:15-16).

« C’est Lui qui est la Tête du Corps de l’Eglise : Il est le commencement, le premier né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses » (Colossiens 1:18).

« …Dont tout le corps, joint et étroitement uni par les articulations et les liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu » (Colossiens 2:19).

« Ne néglige point le don qui est en toi, qui t’a été donnée par prophétie, par l’imposition des mains du conseil des anciens » (1 Timothée 4:14).

« C’est pourquoi je te rappelle de ranimer le don de Dieu qui t’a été transmis par imposition de mes mains » (2 Timothée 1:6).

    Nous abordons l’aspect collectif commun : la relation entre la vie de l’Esprit et le Plan de Dieu à propos de l’Eglise, en reconnaissant ce qui est établi dans la Parole, c’est-à-dire que la représentation de Dieu dont nous parlons n’est pas seulement individuelle mais commune et collective. Il existe deux définitions très importantes de l’Eglise. La première est celle de 1 Corinthiens 12:12 : « de Christ » « comme le corps est un… il en est de même de Christ ». Voila la définition la plus complète de l’Eglise.
    La deuxième est dans Ephésiens 2:15 : « …un homme nouveau ». Les deux premières sont résumées dans une troisième : « l’Eglise qui est son Corps ». Dans l’esprit de Paul, le Corps est Christ symbolisé de manière collective : c’est encore et toujours l’homme nouveau. Tout est concentré dans ces deux définitions : Christ et l’homme nouveau en une entité commune, l’Eglise. Nous avons beaucoup parlé de l’esprit de filiation chez l’individu chrétien, mais cet esprit est encore plus présent au sein de l’Eglise. C’est en un seul et même Esprit que nous sommes baptisés dans un Corps, l’Esprit de filiation. Ceci veut dire que l’importance de l’individu dépend du Corps, dans le Corps.
    L’Apôtre le souligne en déclarant : « par la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’exhorte chaque être humain à ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, parce que nous sommes tous membres les uns des autres ». L’individu ne doit pas être placé au-dessus du corps. Le membre a son importance, l’apôtre le dit clairement, mais il n’est pas prédominant. Ce qui nous amène à un autre aspect de la vérité du Corps de Christ, qui est présenté dans la Parole de Dieu.

A - Le Saint-Esprit et l’ordre au sein du Corps

    La vision de Paul sur le Corps est si surprenante qu’elle semble impossible. Il présente l’Eglise, Corps de Christ, comme un organisme complet dès le départ et déjà en marche. Il en parle au présent. « Tout le corps bien coordonné et étroitement uni… fait croître… » Le corps est un. Paul ne parle jamais de l’Eglise comme si elle allait être unie et coordonnée : « le Chef, Christ… de qui le corps bien coordonné et étroitement uni… fait croître ».
    On en est stupéfié au point de se poser des questions et d’en tirer certaines conclusions. Le fait est que, comme nous le constatons, le corps est loin d’être coordonné et uni ; il est même écartelé et désordonné. Ce n’est que très rarement que nous pouvons affirmer que l’Eglise est unie et parfaitement coordonnée.
    C’est surtout le contraire ! Même deux personnes parfaitement unies en Christ font partie des exceptions. Et pourtant Paul affirme que c’est l’état de l’Eglise.
    Nous pensons que c’est la situation idéale, donc impossible. Paul l’a écrit il y a des siècles de cela, comme si l’Eglise était dans cet état-là, et nous devons examiner les circonstances du temps de Paul pour voir que sa conception était en contradiction avec la situation d’alors. Ce n’est pas une situation impossible. Si nous avions vu les choses comme Paul, nous aurions dit la même chose. Ce que Paul voyait sur l’Eglise, Corps de Christ était bien évidemment une vision spirituelle et pas naturelle. Il voyait l’Eglise d’en haut et non d’en bas.
    Il ne considérait pas le côté humain des croyants et ce qui provoquait conflits et tensions, la division et le manque d’adaptabilité, de communion et d’unité, il voyait le lien intime. C’est une des choses les plus difficiles à expliquer. Nous pouvons bien voir ce que Paul veut montrer, et il y a une clé à cela. La clé est que Christ est une unité. Il n’y a ni conflit, ni tension, ni division, ni esprit de parti, mais une parfaite harmonie, une vie ordonnée.
    Le Saint-Esprit, qui est l’Esprit de Christ, distribue Christ à tous Ses membres. Ce qu’ils sont en eux-mêmes est une chose, mais ce que Christ est en eux, c’est autre chose. En venant au sein du conflit de notre humanité, il n’a pas abandonné sa nature et n’a perdu ni sa parfaite harmonie ni son unité. Ce qui est de Christ en nous produit une chose, d’une seule manière dans un seul but pour accomplir un plan bien défini. Il ya une unité parfaite et une relation parfaite. Ce qui vous est donné est un aspect des choses, une caractéristique de Christ, alors qu’à moi est donné un autre aspect, et à un troisième encore un autre aspect. Cependant, toutes ces caractéristiques forment un seul Homme parfait et sont nécessaires dans ce but.
    Si nous vivons dans l’Esprit, si notre vie est dans l’Esprit, malgré tout ce que nous sommes par nous-mêmes, il y a en nous toute la parfaite unité de Christ ; il y a quelque chose de Christ à l’œuvre en chacun qui, reliée à tout ce qui est de Lui dans tous les autres, accomplit toute la manifestation de Christ.
    C’est ce que Paul a vu, et c’est ce que nous devons voir. C’est ainsi que l’Apôtre évalua la situation à Corinthe. L’un disait : « Je suis de Paul ! » ; un autre : « Je suis d’Apollos ! » ; encore un autre : « Je suis de Pierre ! » Paul rétorque : « Christ est-Il divisé ? » Il veut dire : « C’est vous, c’est pas Christ. Vous violez la vérité, vous détruisez la réalité. La réalité est que Christ demeure un. Parce que vous vivez en vous-mêmes, vous êtes en contradiction, mais le fait demeure que Christ est un. Si vous abandonnez cette façon de penser, et venez sur le terrain de Christ, vous entrerez dans cette réalité ».
     Ainsi Paul vit comme d’en haut, tout ce que nous voyons sur ce qui se présente à nous en tant qu’Eglise, Corps de Christ et peuple du Seigneur. Paul a vu l’Eglise sous une perspective céleste et il en enseigna la vérité ; laquelle ? Christ est un et, bien qu’Il puisse se livrer à nous par le Saint-Esprit, sous divers aspects de Sa Personne. Il n’est pas divisé. Même si nous, les enfants de Dieu, nous sommes divisés, l’unité de Christ demeure malgré tout. Mais Paul a perçu et vu plus que cela. Il a compris son fonctionnement.
    Il a dit des choses qui nous concernent et nous a dit de considérer cela pour manifester autant que possible la réalité du Corps. Cette réalité nous n’en sommes pas responsables et nous ne pouvons rien y changer. Rien dans l’univers ne peut enlever le fait que Christ est un. Rien ne peut détruire ni diviser Christ pour l’éparpiller en de multiples fragments disparates. Rien ! La Tête est aux cieux, puissance universelle de victoire, sur chaque pouvoir de division dans l’univers ; rien ne peut affecter l’unité absolue de Christ.
    Comme membres de Christ, nous pouvons tous connaître le conflit le plus violent, mais nous ne pouvons rien faire contre cette unité. L’expression et la manifestation de cette unité, c’est une autre histoire et c’est là que commence notre responsabilité. En voyant le contexte et la réalité de cette unité, Paul avait des choses à partager sur notre responsabilité, relative à la manifestation de l’unité, au milieu de nous.
    Nous en verrons certains points. Il ne s’agit pas de faire un exposé sur des grands thèmes, de grandes idées sur l’unité. L’unité a un rapport avec le plan de Dieu pour cet univers, Dieu manifesté en « Homme corporatif ». C’est notre appel, notre destinée, ce pour quoi nous vivons, quelque chose où nous allons passer à côté si nous ne la reconnaissons pas.
    Nous n’avons ni une connaissance ni une compréhension exactes de ce que Dieu fait et pourquoi Il agit ainsi avec nous, tant que nous ne voyons pas clairement le plan de Dieu qui est d’être conforme à l’image de Son Fils, le produit d’un Homme collectivement parlant au sein de l’univers, qui est la plénitude de Christ.

B - La croissance a besoin d’ordre

    Premier point : Le Corps (l’homme nouveau, collectivement parlant) grandit et croît dans l’ordre. L’apôtre le dit clairement : quand le corps est bien et étroitement coordonné, il grandit dans la croissance divine, chaque membre opérant selon sa mesure. L’ordre et la croissance vont de pair. Le parallèle avec le corps physique est logique : pas de croissance, pas de développement, pas d’épanouissement sans que le corps soit en ordre de marche, une bonne coordination et un fonctionnement harmonieux.
    La création de Dieu dans le monde physique est une merveille : chaque élément est à sa place pour le but qu’il doit atteindre. Essayez n’importe quel autre fonctionnement dans la disposition des membres du corps et vous verrez combien vous serez handicapés. Sans vouloir faite de l’humour, supposons que notre pouce se situe de l’autre côté de notre main et qu’ont doit travailler ainsi, imaginons les limites que cela nous impose.
    Ainsi donc, le Seigneur a un ordre qui, s’il est respecté et reconnu et s’il fonctionne, nous amènera à un haut niveau de croissance et à la réalisation du plan divin. Nous ne pouvons davantage réaliser le Plan de Dieu sans respecter l’ordre divin, que nous ne pouvons exploiter nos capacités physiques avec un corps malade.
    Le facteur déterminant de cet ordre, c’est l’autorité de Christ, et bien sûr, notre attachement à son autorité : « Attachés à la Tête d’où le corps tout entier dépend… » L’autorité de Christ et notre soumission à elle est inhérente à la croissance spirituelle. Chaque élément est relié et centré sur Lui, la Tête.
    Aucune partie du corps ne peut fonctionner si la Tête est séparée du corps, indépendamment de lui. Un problème neurologique ou une fracture osseuse, et le corps entier ne fonctionne plus bien.
    Tout est dépendant de la Tête. Donc, l’autorité de Christ est essentielle à l’ordre du corps, l’Eglise. Quand nous parlons de l’autorité de Christ, c’est de la direction du Saint-Esprit venant de la part de Christ, la Tête. Symboliquement, si l’huile répandue sur la tête ne descend pas de la tête vers le corps (en référence à l’huile qui coulait de la tête sur la barbe et les vêtements d’Aaron), elle n’a aucune utilité. Ici, le Saint-Esprit répandu sur la Tête se répand sur tous les membres du Corps, plaçant tous les membres sous l’autorité de la Tête et sous une seule onction.
    Nous sommes tous baptisés d’un seul Esprit dans un seul Corps, sous une autorité unique, parce que l’huile d’onction est donnée à la Tête. Il s’agit bien du gouvernement du Saint-Esprit. Il nous faut maintenant aborder le fonctionnement individuel des membres du Corps. En tant que telle, la question de notre fonction propre n’est pas prioritaire. La relation avec les autres n’est pas une question qui devrait nous poser un problème moral.
    Ce qui est primordial, c’est de nous placer sous l’onction et sous la direction du Saint-Esprit. L’ordre en résultera. Quand le membre reconnaît l’autorité de Christ en toutes choses, il fonctionne spontanément avec chaque membre, expression de Christ. L’harmonie s’installe de manière aussi spontanée.

C - Nature de la relation et de la fonction spirituelles

    Deuxième point : les membres de Christ sont des parties fonctionnelles de Christ. C’est la suite logique. Débarrassons-nous de tout schéma préétabli et reconnaissons que le Corps de Christ est l’union d’esprits renouvelés habités par le Saint-Esprit. Ce n’est pas l’unité de tant et tant de personnes physiques qui se font appeler « église » ; c’est simplement un rassemblement ou une assemblée.
    Ce que nous sommes ensemble en esprit fait de nous l’Eglise. Les croyants et les assemblées ou communautés ne font pas une Eglise. L’Eglise est spirituelle, parce qu’elle est une union d’esprits. N’est-ce pas ce que le Maître voulait souligner dans son dialogue avec la Samaritaine, A ses paroles :
« Nos pères adoraient sur cette montagne ; et vous dîtes que Jérusalem est le lieu où les hommes doivent adorer Dieu ? »
Jésus répondit :
« Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Il n’était pas question du temple des Samaritains ni du temple des Juifs à Jérusalem : les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et le Père recherche de tels adorateurs. « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit et en vérité ».
    Le Seigneur disait en effet : « Je suis venu pour remplacer le temple et tout le système religieux extérieur, et à présent, de par ma venue, l’Eglise n’est plus un lieu ou une assemblée quelconque mais une union d’esprits ». « Là où deux ou trois sont assemblés en Mon Nom, là Je viens et Je me joins à eux ». Quelque part, les gens ont l’idée que si deux ou trois se rassemblent ils vont dire : « Seigneur, nous sommes venus pour nous réunir en Ton Nom, vient Seigneur et unis-toi à nous ! » Nulle part, il ne dit cela. Il est hors de question de chercher un endroit où nous pourrions y proclamer que le Seigneur y est présent.
    Il a dit : « Là où deux ou trois sont… Je suis présent… ces deux ou trois ont déjà ma présence demeurant en eux ». Voilà l’Eglise !
    Une union d’esprits, pas quelque chose de physique mais le Corps spirituel de l’Eglise. « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit avec Lui ». C’est la nature de l’union et de celle des membres du Corps. Etre membre de Christ est différent de notre relation physique.
    Combien faudra-t-il de temps pour nous débarrasser de ces notions fausses sur l’Eglise ? Lorsque nos noms sont inscrits sur un registre d’église, nous disons que nous faisons partie de l’Eglise. Etre membre de l’Eglise, c’est être membre de Christ en union d’esprit avec Lui. L’esprit n’est qu’un canal.
   Revenons à ce que nous disions. Le Saint-Esprit donne au croyant obéissant une certaine mesure de Christ, c’est-à-dire une certaine faculté spirituelle. Pensez-y un instant. Les dons de l’Esprit, que signifient-ils ? Nous les avons évoqués dans notre dernier chapitre à propos de 1 Corinthiens 12 et Ephésiens 4. Ils ne couvrent pas la totalité de ces dons de l’Esprit, car les facultés spirituelles de Christ ne peuvent pas toutes être inventoriées. Mais vous en avez quelques exemples.

D - L’imposition des mains : son but et sa signification

    Nous nous référons à deux passages, des épîtres à Timothée, à propos de l’imposition des mains. Paul parle du don qui était en lui par prophétie, accompagnée de l’imposition des mains par les anciens. Ce fut un don attribué par l’Esprit à Timothée. Cela montre que c’est une chose nécessaire, car c’est dans la Parole de Dieu ; Il nous faut être parfaitement honnête avec la Parole de Dieu, et avec nous-mêmes, et avec le Seigneur, et ne mettre de côté aucun de ces sujets.
    La première chose que signifie l’imposition des mains c’est qu’elle se fait dans le Corps. Dans le Nouveau Testament, l’imposition des mains était une reconnaissance que les convertis étaient maintenant membres d’un Corps. Le premier exemple est en Samarie. Les samaritains se tournaient vers le Seigneur, et là certains anciens vinrent de Jérusalem pour constater cette véritable oeuvre du Seigneur, et il est dit, par respect pour ceux qui avaient cru : « ils imposèrent leurs mains sur eux ». C’est déjà un merveilleux triomphe de l’Esprit sur les relations difficiles qui existaient à l’époque entre les Juifs et les Samaritains, et c’est un merveilleux accomplissement de ce que Christ avait dit à la femme samaritaine au sujet des vrais adorateurs qui n’étaient ni sur une montagne ni à Jérusalem.
    C’est le témoignage spirituel qui importe. Le témoignage rendu par l’imposition des mains était qu’ils formaient un seul Corps et un seul esprit. Et puis, à partir du moment où les mains étaient posées sur la tête des croyants, la souveraineté de Christ notre Tête était proclamée, autrement dit la soumission du membre à la Tête. Il serait utile d’élargir la question de l’autorité de la Tête et l’étudier tout au long de la Parole de Dieu pour que tout soit clair. Quand le Seigneur parle de la Tête, Il sous-entend la soumission à cette autorité. Il en donne une illustration humaine : L’homme est la tête de la femme comme Christ est la Tête de l’Eglise ; ce qui signifie que l’Eglise doit dans son intérêt et pour son plus grand bénéfice, se soumettre à Christ.
   Le Seigneur souhaite atteindre ses objectifs les plus élevés par cet ordre-là, et si cet ordre n’est pas respecté, il y aura toujours une limitation. Quand il s’agit de se soumettre à Christ, l’homme est autant concerné que la femme. Paul s’adresse autant à l’homme qu’à la femme à propos de la façon de se comporter dans l’assemblée. C’est un ordre sous contrôle céleste, donc nous devons tous nous soumettre à Christ et à Son Autorité, quelle que soit notre position ou notre place. Nous avons évoqué l’imposition des mains, l’existence d’un Corps et de la soumission de ce Corps à une Tête, Christ.
    Quand des représentants de ce Corps ont prié pour Timothée en lui imposant les mains et en reconnaissant la réalité de ce Corps soumis à Christ, ils ont été amenés à prier selon l’Esprit d’une certaine manière. Remarquez que le « presbytère » n’est pas le corps officiel en tant que tel, pas nécessairement un groupe d’apôtres, car Ananias a imposé les mains à Paul sans être apôtre. Il représentait la communauté de Damas tout au plus.
    A Antioche, il y avait 5 hommes en autorité qui n’étaient pas apôtres, mais simplement des hommes qui avaient pris une responsabilité spirituelle sous l’autorité de Dieu dans la communauté. Pendant qu’ils louaient et adoraient le Seigneur et jeûnaient, le Seigneur leur a commandé de mettre à part Barnabas et Saul pour le ministère.
    Pour Timothée, ils voulaient que le jeune homme soit envoyé et mis à part en sachant que le Seigneur le qualifierait d’une certaine manière. Cette prière fut inspirée et prophétique. Il devint clair pour tous que Timothée était marqué par un appel spécial : « Fais l’œuvre d’un évangéliste et applique-toi à ton ministère ». Comment cela s’est-il produit ? N’était-ce pas la prière d’imposition des mains ? C’était prophétique… une indication que Dieu lui faisait un don pour cela.
    Dans le fonctionnement biblique du Corps de Christ, ni la méthode, ni le témoignage, ni le résultat ne doivent être mis en question. Le Corps de Christ doit cesser d’être un système. Le témoignage du Saint-Esprit devrait se perpétuer pour les croyants. L’unité du Corps, l’autorité de Christ et le don du Saint-Esprit sont les trois piliers sur lesquels les ministères ou services devraient fonctionner dans l’Eglise, Corps de Christ. Ne rétrécissons pas le sens du mot « don » : il a été souvent limité à 3 ou 4 notions au détriment de toute la vérité. Certaines personnes croient qu’un don est le signe assuré du Saint-Esprit et que si vous n’avez pas ce don, vous n’avez pas reçu le Saint-Esprit.
    Que le Seigneur nous délivre d’une telle conception ! Paul montre très clairement que ce que des gens considèrent si important est le plus petit des dons, le parler en langues. D’autres dons sont bien plus importants que celui-ci : le don de sagesse, le don de connaissance, le don d’interprétation des langues, le don de révélation, par exemple. Ils sont même si importants qu’on ne peut vraiment les exercer en public, car ce ne sont pas des dons à démontrer devant les hommes. Ces dons s’exercent de manière paisible mais efficace. Il en existe d’autres qui oeuvrent en secret et ils sont cependant des dons du Saint-Esprit.
    La question est que le Saint-Esprit donne une certaine faculté de Christ à ses membres. Il doit y avoir une correspondance entre les facultés spirituelles et les facultés physiques. Le discernement et le Seigneur par l’Esprit font que certains membres du Corps voient et discernent pour Lui. Tous n’ont pas cette perception, ce discernement. Que ceux qui ne l’ont pas l’acceptent, au lieu de prétendre l’avoir et d’attirer des gens dans toutes sortes de problèmes parce qu’ils agissent sans aucun discernement.
    Quelques uns ont ce don et il serait bon pour ceux qui n’ont pas ce discernement de travailler en communion avec ceux qui voient plus clairement qu’eux. Moïse a dit à son beau-père : «Viens avec nous et sois des yeux pour nous ! » En l’occurrence, Moïse avait fait une erreur, mais néanmoins le Seigneur a besoin d’yeux pour guider Son peuple. Vous pouvez prendre chaque membre du corps et découvrir la faculté spirituelle qui lui correspond. Certains entendent plus clairement et plus rapidement que d’autres ce que le Seigneur veut dire… Christ
par l’Esprit est dispensé à travers Ses membres par des facultés spirituelles, et les membres doivent tous fonctionner par rapport à cela. Ensuite le Corps se construit et grandit.
    L’apôtre nous dit qu’il nous faut simplement le reconnaître et devenir, de par notre constitution, des membres actifs de Christ en esprit, mais il nous faut garder le don en activité. Attention de ne pas passer à côté en laissant les choses s’estomper ! Ranimons le don qui est en nous !

E - La reconnaissance du Corps

    L’apôtre Paul nous enseigne qu’il doit y avoir une reconnaissance mutuelle du Corps de Christ. Les paroles sont adaptées : « …à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même ». S’il le fait, il prendra les autres membres de haut et les considérera à un niveau inférieur à celui qu’ils ont. Ceci fait du tort au Corps de Christ comme le membre qui cherche à dominer une situation. La soumission mutuelle et la reconnaissance de ce qu’est l’autre, c’est le désir du Seigneur. Pierre disait : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte du Seigneur ».

F - Le Ministère de Christ

    Ensuite il doit y avoir le ministère de Christ de l’un vers l’autre. Nous avons quelque chose de Christ, une faculté pour exercer le ministère de Christ, c’est-à-dire une mesure de Christ à partager. C’est de cette façon que le Corps grandit.
    L’Apôtre Jean nous dit : « Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne conduit pas à la mort, il demandera à Dieu qui lui donnera la vie pour ceux qui commettent un péché qui ne conduit pas à la mort » (1 Jean 5:16).  Cela fait aussi partie de notre ministère : Christ n’est-Il pas notre Vie ? Ne pouvons-nous pas en Christ communiquer cette vie à l’autre ? Bien sûr que nous le pouvons puisque nous y sommes appelés. C’est ainsi que le Corps grandit.
    Oh, que le Seigneur nous permette d’être de plus grands ministères de vie l’un pour l’autre, et pas de mort ! A la lumière des Ecritures, il semble que l’ordre spirituel est une idée militaire. Parce que tout ce qui est lié à la victoire est associé à l’ordre.
    Prenons par exemple le livre des Nombres, on découvre que l’armée s’organise en fonction de la conquête. Au son de la trompette, ils recevaient l’ordre de se mettre en marche. Le Nouveau Testament nous rappelle toujours que nous sommes dans un conflit. Dans l’épître aux Ephésiens apparaît le bon agencement d’un corps dans des relation justes, par l’identification avec Christ, un ensemble bien ordonné rempli de l’Esprit ; alors vient seulement notre combat contre les puissances et les principautés spirituelles. Pourquoi cela vient à la fin ? De toute évidence, parce que, s’il existe un désordre dans le Corps, il n’y aura ni marche triomphante, ni aucune victoire sur les forces du mal.
    Nous avons déjà souligné que le détail et la technique d’organisation de l’Eglise, ce n’était pas notre affaire ; notre responsabilité à nous est de veiller à ce que notre vie soit alignée sur la vie de l’Esprit et reconnaître ses lois. Elles ont été établies et nous devons y obéir. C’est une très importante réalité, comme le souligne Paul. Mais Paul affirme également que, pour qu’il y ait croissance, édification, développement et victoire, il nous est impossible de vivre sur une base naturelle où le risque de division existe toujours.
    En quittant ce terrain charnel et en venant sur le terrain de Christ, vous serez sur une base d’unité, de croissance et de développement. Vous ne serez plus charnels, comme des bébés, mais vous entrerez en pleine maturité. Reconnaître cet ordre est capital. Si une communauté locale est dirigée par le Saint-Esprit, vous en aurez la manifestation et vous vivrez dans l’espérance. Malgré l’état imparfait et immature du peuple de Dieu, le Seigneur voit de là haut tout ce qui se passe : Il voit la valeur spirituelle de chacun de ses enfants et recherche une relation spéciale avec eux et Il pourra alors les mettre en contact avec des situations et des personnes qui auront besoin de ce qu’ils possèdent de Christ.
    Demandons au Seigneur de nous éclairer davantage sur ce sujet.

IX - LE BÉLIER DE CONSÉCRATION

« Moïse fit approcher Aaron et ses fils et les lava avec de l’eau… Ensuite, il prit l’huile d’onction ; il oignit le Tabernacle et toutes les choses qui y étaient et les consacra. Il en fit aspersion sur l’autel à sept reprises et il oignit l’autel et tous ses ustensiles… Il versa aussi de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron et l’oignit pour le consacrer. Puis Moïse fit approcher les fils d’Aaron et les revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures, et leur attacha des mitres comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Il fit approcher le taureau du sacrifice pour le péché, et Aaron et ses fils appuyèrent leur main sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché ; et Moïse l’égorgea, prit le sang et en mit avec son doigt sur les cornes de l’autel tout autour et purifia l’autel ; il répandit le sang au pied de l’autel et le consacra pour y faire l’expiation » (Lévitique 8:6,10-15).

« Il fit aussi approcher le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l’égorgea, prit de son sang et en mit sur le bout de l’oreille droite, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Moïse fit aussi approcher les fils d’Aaron, mit du sang sur le bout de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit, et Moïse répandit le sang
sur l’autel tout autour » (Lévitique 8:22-24).

« Et Moïse prit l’huile d’onction et le sang qui était sur l’autel ; il en fit aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils, et sur les vêtements de ses fils avec lui ; et il consacra Aaron et ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui » (Lévitique 8:30).

    Dans le contexte de la mise à part de la compagnie des sacrificateurs, il y avait deux béliers qui étaient sacrifiés : le bélier d’installation sur l’holocauste (verset 18) et le bélier de consécration (verset 22). C’est de ce dernier dont nous allons parler maintenant. Le bélier de consécration avec lequel Aaron et ses fils se sont identifiés en appuyant leurs mains sur sa tête, symbolise Christ dans Sa Vie avec le Père, en quelque sorte, dans sa consécration à la volonté de Dieu

- le Bélier de Consécration.
« Voici, Je suis venu pour faire Ta volonté ô Dieu ! » « Je fais toujours ce qui Lui fait plaisir » « Ma mission est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, pour accomplir Son oeuvre ». Ces paroles nous témoignent de la relation entre le Fils et le Père et nous donnent le sens de la Vie qui L’animait : un feu le consumait pour faire la volonté de Dieu et s’y consacrer. Il pouvait dire alors : « Pour eux, Je me consacre ».
    Tous ceux qui formaient le groupe des sacrificateurs posèrent leurs mains sur le bélier de consécration, puis ce dernier était mis à mort. Ensuite, le sang de ce bélier était extrait et appliqué sur l’oreille droite, le pouce droit et l’orteil droit, ce qui voulait clairement dire que ces sacrificateurs se consacraient totalement au Seigneur pour n’être conduits que par Lui.
    Tout d’abord, il leur fallait être guidé par ce que le Seigneur leur disait. Deuxièmement, tout ce qui était fait devait être dirigé par Sa main, symbole du service. Troisièmement, le pied et le gros orteil nous parlent de la marche et du mouvement des allées et venues selon la volonté de Dieu. Le sang du bélier de consécration avait tout contrôle. Tout cela était connu et bien compris, mais a aussi une application pour nous aujourd’hui.
    Le Seigneur nous a montré bien des choses au travers de ces méditations ; la question est de bien comprendre le sens de ce bélier de consécration, de prêter l’oreille à la volonté de Dieu manifestée et révélée, de s’accorder avec le Seigneur pour que Sa volonté soit notre raison de vivre et d’avoir une voie bien tracée et juste. C’est cette compagnie que le Seigneur recherche : tout notre être, toute notre vie dans Sa volonté.
    La référence est Christ ; notre mesure est Christ, le Bélier entièrement consacré au Seigneur, Son Père. Une vie de communion avec Christ signifie que, la dévotion de Christ envers Son Père doit être la référence et la mesure de notre consécration, ce qui occupera certainement notre vie toute entière. Nous devons avoir à cœur de tendre nos mains et de les poser sur Sa Tête, devenir un, identifié à Lui, dans sa consécration à la volonté de Dieu.
    « Un seul est mort pour tous » dit l’Apôtre « afin que ceux qui vivent ne vivent plus désormais pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux ». Nous parlons beaucoup d’identification avec Christ, mais nous devons réaliser que, sans la moindre réserve, Il s’est abandonné à la volonté du Père au plus grand prix possible et là nous touchons à la véritable mesure de la consécration : « Tel Il est, tels nous sommes dans ce monde ».
    A ce niveau, il y a plus que l’identification avec Christ, Celui qui porta notre péché. Il y a celle qui est avant l’offrande consumée du péché. Accepter de poser nos mains sur Sa tête à ce niveau est une chose ; mais il y a autre chose. Nous nous réjouissons de savoir qu’Il a enduré nos péchés dans son Corps sur la Croix, mais il existe un autre aspect de l’identification : l’intervention de la volonté parfaite par le Bélier de Consécration, Son Sang sur nous et nos mains appuyés sur Lui.
    Cette compagnie de sacrificateurs était en tous points un avec Christ, un avec l’autel. Le même sang qui était sur l’autel était appliqué et répandu sur eux (verset 30). Ils étaient un avec l’autel, un avec la Croix. Moïse aspergea le tabernacle et le peuple. Ils étaient unis au tabernacle, à la Maison de Dieu. Ils sont un avec l’Esprit d’onction, par lequel tout est un.
    L’huile d’onction et le sang sont répandus sur tout, eux-mêmes compris ; cette huile et ce sang font une unité, une union entre l’autel, la maison, les personnes et les vêtements. Tout cela à cause d’un Sang et d’un Esprit, tout ce qui est consécration, le Seigneur en entier et en plénitude.
    Si nous montrons que nous nous sommes donnés nous-mêmes à Christ, alors nous sommes unis à Lui ; ce qui implique que la volonté parfaite de Dieu doit diriger nos vies toutes entières : pas seulement être sauvé et délivré du péché, mais être consacré au Seigneur.

T.A.S.


mercredi 13 mars 2013

Les Choses de l’Esprit par T. Austin-Sparks



PREMIÈRE PARTIE - LA DISPENSATION DU SAINT ESPRIT


    L'on reconnaît généralement que Dieu a dirigé le cours de l'histoire de ce monde dans ce que l'on appelle des âges ou des dispensations, ce qui signifie simplement que, en des termes différents, un caractère particulier et distinctif est donné à chaque période. Il y a eu les dispensations passées, qui ont eu chacune, leur propre caractère, et leur propre nature, et leur propre course. Il y aura les dispensations futures, appelées dans le Nouveau Testament « les siècles des siècles » ; elles auront de nouveau leurs propres caractéristiques particulières. Nous-mêmes, en ce temps présent, nous sommes dans l'un de ces arrangements particuliers de Dieu.
L'on reconnaît aussi généralement que la venue du Saint-Esprit, en ce moment particulier que l'on appelle « le Jour de la Pentecôte », a marqué un changement dans la nature des âges. Ce jour a vu un changement de dispensation. Ce jour a introduit la dispensation dans laquelle nous vivons, et qui a ses caractéristiques propres à elle-même et particulières, différentes de toutes les autres.
    C'est là, naturellement, une vérité généralement acceptée, mais le fait de ne pas reconnaître, sous sa véritable lumière, la nature du changement qui s'est fait en ce jour, a été la cause de beaucoup de choses qui déshonorent le Seigneur, et la foi chrétienne. Il y a beaucoup de choses qui n'honorent pas le Seigneur Jésus, dans l'état actuel du monde chrétien, tel que nous le connaissons. Il y a dans les conditions présentes ce que déplore presque chacun. Il y a, par exemple les divisions qui existent entre les chrétiens. Ces choses-là, ainsi que beaucoup d'autres, ont créé une situation qui ne glorifie réellement pas notre Seigneur, et qui n'existerait pas si tout était selon Sa propre pensée. Cela est dû, dans l'ensemble, à ce que l'on n'a pas compris, dans toute sa valeur, le changement qui s'est produit au jour de la Pentecôte – la venue du Saint-Esprit – et tout ce qu'il devait signifiait pour ce monde et pour le peuple de Dieu.

L’ŒUVRE DU SAINT ESPRIT DANS CET ÂGE

Il y a, dans le ministère du Saint-Esprit en cet âge, quatre grands traits.

a) La Relation du Saint-Esprit avec l’Homme dans les Cieux
    Premièrement, le Saint-Esprit est lié à l'Homme Parfait qui est dans les cieux; c'est Lui qui est Sa – celle du Saint-Esprit – vision, Son but et Sa passion. En d'autres termes, le Saint-Esprit est venu, comme consacré à Celui qui est à la droite de Dieu, l'Homme devenu parfait, le Fils de Dieu, pour établir toutes choses en relation avec Lui. C'est Lui qui est le seul but de l'œuvre du Saint-Esprit dans cette dispensation. La passion du Saint-Esprit, c'est Jésus-Christ dans les Cieux, Lui qui est le Modèle de Dieu pour une nouvelle création. C'est la première chose.

b) Un changement dans l'Être de l'Homme
    La seconde grande question à laquelle est lié le Saint-Esprit dans cet âge, et qui est intimement liée à la première, c'est le changement de l'être même de l'homme. Il veut opérer une différence totale dans l'être même de l'homme, initialement puis progressivement. C'est une très grande chose.

c) Un Peuple appelé à Être en Union de Vie avec Christ
    La troisième chose, c'est que, du milieu des nations, Il appelle un peuple qui soit en union de vie avec Christ, et par lequel est formée Son Eglise - l'Eglise qui est Son Corps. C'est pour cela que le Saint-Esprit s'est consacré au Seigneur Jésus Lui-même: Pour amener à l'Existence Son Corps, pour Lui, pour le rendre conforme à Lui, et pour Lui ramener enfin ce Corps. Les énergies dû Saint-Esprit sont tournées vers l'Eglise; elles sont liées à la formation du Corps de Christ, pour le rassembler et l'édifier. C'est là simplement l'accomplissement des propres paroles du Seigneur: « Je bâtirai mon Eglise » (Matthieu 16:18). Puisque c'est si peu de temps après avoir dit ces paroles qu'Il est retourné dans la Gloire, il est évident qu'Il a confié au Saint-Esprit la tâche d'accomplir la chose qu'Il avait déclaré vouloir faire.

d) La Mission et la Puissance de l'Eglise pour son Ministère dans le Monde
    Et quatrièmement, le Saint-Esprit a pour tâche d'envoyer et de fortifier l'Eglise dans sa mission et son ministère dans le monde. Nous soulignons l'Eglise. Il est très important de souligner ce mot, parce que cela nous ramène à ce que nous avons dit au commencement: c'est qu'une compréhension inadéquate de la signification de la venue du Saint Esprit a conduit à beaucoup de faiblesses et d'erreurs. C'est l'Eglise qui est l'instrument oint pour la mission et le ministère dans ce monde. C'est l'Eglise qui est appelée à cette vocation. Mais cela a été manqué. Si l'Eglise dans son ensemble était restée sous l'onction et dans la mission qui étaient les siennes, nous aurions vu la continuation de ce qui existait à ses débuts. Mais cela a été largement perdu; cela n’a pas été reconnu comme il le fallait, bien qu’il y ait maintenant des signes d’un retour à cela. Mais la vérité, c'est que le Saint-Esprit, dans cette dispensation, est lié à l'Eglise, pour l'envoyer et la fortifier dans sa mission et son ministère en ce monde.
Nous réaliserons maintenant que, dans ces quatre choses, il s'en trouve beaucoup d'autres. Nous ne reprendrons pas ces quatre choses ici, mais simplement un petit fragment de la seconde.

Le Changement de l'Être de l'Homme
    Le changement dans l'être de l'homme est une œuvre à laquelle s'est consacré le Saint Esprit, et pour laquelle Il est venu. Le premier aspect de ce grand changement, accompli par l'œuvre et la puissance du Saint-Esprit, c'est l'établissement d'une union vitale entre l'homme et Dieu, en Jésus-Christ; la connaissance de Dieu, d'une manière très immédiate, très réelle, très pleine et très vivante; quelque chose d'entièrement nouveau dans cette connaissance que l'homme a de Dieu, et de cette vie de Dieu en lui. C'est la première phase et le premier stade de cette oeuvre du Saint Esprit dans l'être même de l'Homme.

La Nouvelle Naissance: Une Lampe Rallumée
    Cette connaissance vivante de Dieu implique ce que le Nouveau Testament appelle « la nouvelle naissance » – être né de nouveau, d’en haut. Mais qu'est-ce que cela? C'est la re-naissance d'une certaine faculté par laquelle l'homme peut avoir cette union de vie avec Dieu. La Parole de Dieu contient cette phrase: « L' esprit de l'homme est une lampe de l'Eternel » (Proverbes 20:27). Or, une lampe est un objet très défini et très concret. Une lampe est quelque chose en soi. Ce n'est pas uniquement une chose abstraite. Une lampe est un objet défini. « L'esprit de l'homme est une lampe de l’Éternel ». Lorsque Adam fut désobéissant, cette lampe s'éteignit. L'esprit de l'homme ne fut plus la lampe de l’Éternel dans cet homme. La lumière s'éteignit.
    C'est ainsi que, dans toute la Bible, il est montré et déclaré que, par nature, l'homme est dans les ténèbres; par nature, l'homme est aveugle; par nature, l'homme est sans intelligence; par nature, l'homme n'a pas la connaissance qui est la vie. Le Seigneur Jésus a fondé Sa venue et tout Son ministère sur ce fait. « Moi, je suis venu dans le monde, la lumière» (Jean 12:46). « Moi, je suis venu dans le monde... afin que ceux qui ne voient pas, voient » (Jean 9:39). « Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3). Il est reconnu et établi que l'homme est dans les ténèbres, qu'il est aveugle, sans connaissance, et sans intelligence.

« Les choses profondes de Dieu »
    Maintenant, le grand passage qui résume tout cela, c'est le texte d'où nous avons tiré le titre de ce message – 1 Corinthiens 2:14.

« L'homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu; car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. Mais celui qui est spirituel discerne toutes choses ».

    Il nous faudrait réellement lire le chapitre tout entier, et je vous demanderai de lire ce chapitre très attentivement le plus tôt possible. Que trouvons-nous ici? Au verset 10, nous avons cette phrase: « Car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu » . Or, ceci est déclaré au sujet de ce qui venait d'être dit. 

« Ce que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment, – Mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu » . (1 Corinthiens 2:9-10)

    Si nous analysons ce passage, nous avons simplement ceci. Il y a les choses profondes de Dieu. Ces choses profondes de Dieu sont ce que œil n'a vu, et que l’oreille n'a pas entendu, des choses dont le cœur humain n'a jamais eu la révélation, toutes ces choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment . Et la conclusion définitive, c'est que l'homme naturel est fermé à tout cela. Il ne peut simplement pas connaître les choses profondes de Dieu, car l'œil naturel n'a vu, l'oreille naturelle n'a entendu, le cœur naturel n'a conçu ni perçu rien de tout cela. Tout cela a été fermé pour l'homme lorsque Adam a désobéi à Dieu. L'homme naturel est absolument discrédité, entièrement inadéquat, dans le domaine des choses de Dieu. C'est une déclaration très formelle, très sévère, très entière.

Une Faculté Renouvelée
    Il faut donc que quelque chose soit fait dans l'homme, pour qu'il puisse rentrer dans le domaine où tout cela lui sera accessible, où les choses profondes de Dieu seront, pour lui, un livre ouvert – une chose merveilleuse à dire: où les choses que l'œil n'avait jamais vues, que l'oreille n'avait jamais entendues, que le cœur n'avait jamais perçues, seront désormais toutes ouvertes, ces choses qui sont l'héritage de l'homme. Il faut que quelque chose vienne changer cet état, et rendre tout cela réel. Mais c'est ce que nous trouvons ici! Cela ne nous est pas montré comme quelque chose qui doit arriver plus tard. Cela n'appartient pas à l'Au-delà; ce n'est pas dans les Cieux que nous le verrons. Non, c'est quelque chose qui a été fait au jour de la Pentecôte. « Dieu nous les a révélées » – non pas les révélera. - « Dieu nous les a révélées par Son Esprit », « à nous », dit Paul, « Dieu les a révélées par Son Esprit » . La lampe a été ré-allumée, la lumière est née de nouveau; la faculté, qui est la lampe de la vie spirituelle – de la lumière, de l'intelligence de la connaissance, de la perception spirituelles, et de l'héritage spirituel – a été amenée dans une vie nouvelle.
   C'est cela la nouvelle naissance. C'est l'esprit de l'homme, qui avait perdu son pouvoir de connaître Dieu et les choses de Dieu, et qui est ramené dans la vie, comme sortant de la mort, ramené dans la lumière, comme sortant de l'obscurité, ramené dans la connaissance, comme sortant de l'ignorance, ramené à la vue, comme sortant de l'aveuglement. Cela, mes chers amis, c'est le commencement même de la vie chrétienne. Oh! si cela avait été saisi et expérimenté, et était devenait réalité pour chaque chrétien, n'ai-je pas raison de dire que beaucoup des choses qui existent, n'existeraient pas? Et cela est dit très sobrement. Nous commençons ainsi par la nature d'un homme dans l’incapacité en ce qui concerne Dieu et toutes Ses choses, et ensuite, par la venue du Saint-Esprit et l’œuvre du Saint-Esprit dans la nouvelle naissance, cet homme alors dans l’incapacité est rendu capable. Il a désormais une faculté qu'il n'avait jamais possédée dans sa propre nature; il est vivifié, et rendu alerte et vivant.
   Or, toute cette question, comme nous l'avons dit, est liée avant tout, et pour commencer, à une faculté. Il nous faut bien réaliser cela, car c'est un point duquel dépendent tant de choses. Cela concerne une faculté, renouvelée, vivifiée et fortifiée par l'Esprit de Dieu, pour connaître les choses profondes de Dieu. Il ne s'agit pas simplement d'une question d'information venant de l'extérieur. Ce n'est pas simplement une question de ce que nous recevons par le moyen de prédications, d'enseignements, de ministères, de messages et de livres. Nous pouvons avoir tant d'informations au sujet de Dieu et des choses de Dieu, nous pouvons lire sans relâche et avoir toute cette connaissance, et la passer aux autres comme si elle était notre, mais ce ne sont que des informations reçue des autres. Ce que fait l'Esprit de Dieu, c'est de nous donner tout directement, dans notre propre expérience; s'il n'en est pas ainsi, nous vivons simplement de quelque chose d'objectif, qui est en-dehors de nous-mêmes, que ce soient des prédications, des messages, des églises, ou autre chose. Il doit y avoir en nous une lampe allumée, pour illuminer les choses de Dieu.

L'Union Vitale avec Dieu
    Cependant, nous avons parlé d'une union « vitale » avec Dieu. Elle nous est indiquée par les paroles qui suivent dans ce chapitre second de la première épître aux Corinthiens. «Qui des hommes connaît les choses de l’homme, si ce n’est l'esprit de l'homme qui est en lui? » (Verset 11). Permettez-moi d'illustrer cette pensée en m'adressant pour un instant à mes lecteurs hommes. Vous et moi, frères, nous pouvons nous comprendre l'un l'autre – en tout cas jusqu'à un certain point! – simplement parce que nous sommes des hommes-frères. Nous savons ce que pensent les hommes, ce que sentent les hommes et comment agissent les hommes; et si nous connaissons d'autres hommes, nous savons ce que nous devons attendre des hommes, et ce que nous ne pouvons pas attendre des hommes. Nous sommes des hommes, et il y a en nous quelque chose que nous avons en commun, et qui est la vie de l'homme, et qui nous donne la capacité de nous comprendre l'un l'autre.
    « Ainsi », dit l'apôtre, « personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n'est l'Esprit de Dieu ». Seul, l'Esprit de Dieu comprend les choses de Dieu, parce qu'Ils ont quelque chose en commun. Or, l'homme naturel ne comprend pas Dieu, ni les choses de Dieu. Nous savons cela. Alors même que nous sommes chrétiens, combien notre vie naturelle limite notre compréhension de Dieu! Il nous faut avoir une connaissance et une compréhension de Dieu, que nous ne possédons pas naturellement, sinon nous sommes troublés, et défaits, et désorientés. Seul l'Esprit de Dieu comprend Dieu, parce qu'Ils sont Dieu l'un et l'autre.
    Or, si l'Esprit de Dieu entre en nous, et commence à agir en nous, nous sommes élevés à un niveau beaucoup plus haut que le niveau de « l'homme naturel ». L'Esprit commence, par cette faculté renouvelée, à nous rendre capables de comprendre les choses de Dieu, et c'est là l'expérience de chacun de ceux à qui se révèle l'Esprit. Cela commence par une faculté qui est en nous. Oh! c'est une chose merveilleuse, une chose merveilleuse, que cette faculté – je pense que c'est la chose la plus merveilleuse dans toute la vie chrétienne, après la grâce de Dieu. C'est une chose immense que d'avoir la clef, le secret; d'avoir, en union avec l'Esprit de Dieu, une faculté en nous-mêmes, qui nous permet de sonder – de saisir les choses de Dieu. C'est une chose merveilleuse que d'avoir cette faculté, la chose la plus grande que nous puissions posséder. Pensons simplement à tout ce qui est fermé à l'homme naturel – les choses profondes de Dieu, avec tout ce qui nous est dit de ces choses profondes – et en avouant, disant, « Dieu nous les a révélées». Et ceci est parce qu'Il a accompli quelque chose en nous.
    Connaissons-nous ce bien suprême? Oh! ce n'est pas encore parfait. Nous avons dit que, pour commencer, c'est une faculté qui est renouvelée, de sorte que l'homme est devenu un être changé, qui possède cette faculté même. Mais c'est ensuite une oeuvre progressive, qui se poursuit dans deux lignes, ou de deux manières.

« Révélation » et « Compréhension »
    Ces deux termes se trouvent dans cette partie du Nouveau Testament qui est la présentation suprême de la pensée de Dieu pour l'Eglise – la Lettre aux Ephésiens. Le premier se trouve dans la prière du chapitre premier, au verset 17: « l’esprit de… révélation». Et le second est dans la prière du chapitre troisième, au verset 18: «fortifiés en puissance... que vous soyez capables de comprendre... et de connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance » (versets 16-18).
  Ainsi, pour ceux qui ont déjà expérimenté, par la nouvelle naissance, le changement fondamental et définitif, le chemin du progrès dans la connaissance et l'intelligence spirituelles, est par la révélation et la compréhension.
    Lorsque nous parlons de « révélation » , comprenons bien (et nous soulignons ceci avec toute la force possible) que nous ne parlons pas de quelque chose qui soit en-dehors des Écritures, mais de ce que Dieu nous dit par les Écritures. Il n'est sûrement pas nécessaire de chercher à prouver que c'est une chose que d'avoir le Livre, et une chose toute différente de le comprendre. De plus, l'intelligence de l'homme – du chrétien lui-même – ne saurait comprendre les Ecriture à moins que le Saint-Esprit ne lui révèle leur signification. Il y a beaucoup de preuves convaincantes de cela, et avant tout, peut-être, ce fait que tant d'interprétations absolument divergentes et contraires sont données aux Ecriture  et que tant de positions diverses sont soutenues par des serviteurs de Dieu très consacrés. L'Esprit de Dieu n'a pas deux, ou plusieurs, pensées en conflit. Il a une seule pensée, et dans les Écritures inspirées, Il exhorte les croyants à être « tous d’un même sentiment » (1 Pierre 3:8). Cela peut être considéré comme une espérance ou un désir impossibles à réaliser, et une telle réaction ne fera que prouver dans quelle mesure l'on s'est éloigné du gouvernement de l'Esprit. D'un autre côté, c'est simplement l'un des aspects – et le principal – de cette grande vérité, que le Seigneur n'abandonne pas Ses premiers principes, mais qu'Il cherche – dans le déclin général – à en avoir une expression véritable. Il en a toujours été ainsi.
    Mais, revenons à la « révélation » et à la « compréhension », qui sont deux aspects d'une seule et même chose – l'Esprit qui révèle, et la personne spirituelle qui est capable de saisir ce qui lui est montré, et d'obéir.
   Le cœur même de cette question, et celui duquel dépendent tant de choses, c'est précisément ce principe de 1 Corinthiens 2:14 « L'homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. » Il n'est pas plus possible à un chrétien – à un chrétien très consacré, sérieux, diligent – d'arriver à la pensée de Dieu, dans la Bible ou en dehors de la Bible – par le moyen d'une faculté naturelle, qu'il ne l'est pour une personne non-convertie. L'intelligence naturelle, la capacité intellectuelle, les sens, l'éducation n'ont aucune valeur dans ce domaine de l'Esprit. Cela est également vrai des puissances psychiques, du pouvoir d'un « sixième sens » , comme de la vision mystique.

« L’Âme » et « la Chair » sont sans Recours quant aux Choses Spirituelles
   Nous n'avons qu'à nous arrêter sur le mot employé dans notre passage des Écritures  «l'homme naturel » . C'est un terme descriptif. Il n'a pas en vue uniquement une personne non convertie, qui ne connaît rien de la nouvelle naissance, mais il définit ou décrit une sorte particulière de personnes. « Naturel », c'est notre traduction du mot grec qui signifie « psychique » ou « homme de l'âme » . L'âme est constituée de la raison (l'intelligence), le sentiment (les émotions), et la volonté (le vouloir). Ainsi, l'homme qui s'approche des questions divines, et qui cherche a exercer un Jugement, ou à passer un verdict sur elles par le moyen de toutes ses facultés naturelles, nous est montré comme étant incapable en ce qui concerne le Saint Esprit et « les choses de l'Esprit ». C'est un verdict sévère, qui touche profondément et va très loin, mais c'est là l'enseignement de toutes les Écritures  enseignement qui est prouvé par elles avec une très grande puissance.
   L'on a ordinairement recours, pour tout verdict, tout jugement et toute direction, dans les questions en conflit, aux « docteurs » ou aux « érudits », à ceux qui ont étudié et ont été enseignés dans les écoles, ou qui ont des qualifications intellectuelles. La Parole de Dieu rejette simplement tout cela, comme quelque chose en soi, et elle passe son jugement sur l'âme de l'homme, et déclare que, en elle-même, elle n'a aucune autorité dans les questions spirituelles, et que, par conséquent, l'homme qui opère sur la seule base de son âme ne peut absolument pas connaître les choses de l'Esprit.
   Les seules personnes sur lesquelles nous puissions nous appuyer, et dont nous puissions chercher avec confiance le jugement, ce sont les hommes spirituels qui trouvent leur connaissance dans une marche intime avec Dieu, qui ont une vie vraiment crucifiée, une vie de prière, qui s'attendent à Dieu et se remettent à Dieu en tout. Une autre attitude ne saurait apporter que confusion et détresse. Cela donne une responsabilité très solennelle à tous ceux qui cherchent à aider les autres, et influencer des vies pour Dieu.
Le contexte de 1 Corinthiens 2:14 jette beaucoup de lumière sur tout cela. Les conditions qui y sont traitées sont celles de limitation spirituelle, d'enfantillage, d'esprit de dispute – toutes ces conditions qui tendent à détruire la vie. Tout cela est imputé à un niveau ou à une base de vie « psychique », qui s'ingère dans les choses divines. En contraste avec cela, le message catégorique affirme que, pour l'édification, l'unité, la croissance, la maturité et l'efficacité, une autre base est essentielle – celle d'une vie dans l'Esprit, vécue par des croyants réellement spirituels. L'apôtre introduit ensuite un autre mot: « charnel » . Ce terme ne signifie pas nécessairement une troisième classe de personnes. Charnel – ou « de la chair » – signifie simplement le facteur positif de la vie personnelle dans l'âme; c'est le principe du « Moi », comme le montre le contexte.
   Le problème ne consiste pas dans le fait que l'homme a une âme; mais lorsque l'âme devient la base sur laquelle on essaie de s'introduire dans les choses divines, elle sort de son domaine et cela créera des troubles. Et cependant, lorsque l'âme est poussée par des mobiles personnels, des intérêts égoïstes, et des considérations mesquines, c'est «la chair» qui s'affirme – un esprit charnel et cela est effectivement mauvais.
    Après avoir dit cela, nous pensons que quelqu'un ne verra pas encore clairement – au point de vue pratique – ce que signifie « la révélation ». Comment nous vient-elle? Nous disons avec force que nous ne parlons pas d'entendre des voix, d'entrer dans une attitude passive pour recevoir des impressions, des communications, pour avoir des idées et toute sorte de choses semblables. La véritable clé pour la révélation, c'est d'avoir un esprit vivant, ouvert et sensible à l'Esprit de Dieu. Nous aurons alors ce que l'apôtre appelle le témoignage de l'Esprit. « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu.» (Romains 8:16).

Le Témoignage de l'Esprit
    Comment l'Esprit rend t-il témoignage? « La pensée de l'Esprit est vie et paix » (Romains 8:6). L'Esprit est « l'Esprit de vie » (verset 2). Nos esprits ont été rendus vivants par la vie divine, qui est différente de la vie naturelle. Nous savons que nous sommes vivants d'une manière toute nouvelle. Ainsi lorsque nos pensées sont en accord avec l'Esprit, nous avons un réel témoignage, ou un sens de vie. Lorsqu'elles ne sont pas en accord avec l'Esprit, nous perdons ce témoignage; et si elles sont contraires à l’Esprit, nous ressentons – ou devrions ressentir – Sa réserve, Sa défense, Sa désapprobation, et cela, c'est la mort, une impression négative dans notre esprit.
    Ensuite, l'Esprit est « l'Esprit de vérité » (Jean 16:13). Il devrait être impossible à un enfant de Dieu – et d’autant plus à un serviteur de Dieu – de recevoir, d'accepter et de répéter quelque chose qui ne soit pas vrai, sans que l'Esprit montre à son esprit que cela n'est pas la vérité. Si à ce moment là, l'enfant de Dieu n'est pas suffisamment conscient du toucher de l'Esprit Saint, cependant lorsqu'il aura un temps de recueillement devant le Seigneur, pour la méditation et la communion (et non pas simplement pour apporter une quantité de requêtes), cette chose lui sera certainement rappelée, et il devra la considérer. C'est là la vraie spiritualité, et c'est ce que signifie marcher avec Dieu.
   Il est facile de voir que, si cela était plus généralement vrai dans l'expérience des enfants de Dieu, beaucoup de terrain serait enlevé a l’œuvre à l’ennemi, qui cherche a susciter des méfiances et des divisions. L'un des problèmes les plus poignants parmi les chrétiens évangéliques, c'est de comprendre comment des hommes qui connaissent et enseignent la doctrine de l'Esprit demeurant en nous, peuvent accepter, croire et enseigner des choses qui ne soient pas vraies concernant d'autres enfants de Dieu, sans toutefois que le Saint-Esprit ne puisse les rendre malheureux intérieurement à ce sujet.
   Ce que nous avons dit du témoignage de l'Esprit est la base de toute révélation. La Parole de Dieu doit devenir vivante en nous. Nous pouvons connaître la Bible, quant à son contenu, et la connaître très bien. C'est ainsi que la connaissaient les Juifs et leurs docteurs. Et cependant, ils ont tué le Fils de Dieu! C'est seulement lorsque le Saint-Esprit prend la Parole et la rend vivante pour nous, que cela fait toute la différence dans notre vie, notre conduite, notre compréhension, et notre force, et que nous pouvons dire: « Le Seigneur a fait vivre en moi cette parole, et je ne saurais plus jamais être le même! ».
  La connaissance spirituelle est d'un ordre différent de la connaissance purement intellectuelle, même en ce qui concerne la Parole de Dieu. L'intelligence est une servante de l'esprit, et non son maître. C'est l'esprit qui dicte à l'intelligence, et non l'opposé. L'intelligence est l'organe de l'existence consciente du Moi, de même que le sentiment et la volonté. L'esprit est l'organe de la vie consciente de Dieu, et il nous relie à des domaines de connaissance qui sont fermés à l'intellect par lui-même.
    Nous espérons que ce que nous venons de dire jettera quelque lumière sur deux choses:
1) Le chemin de la croissance spirituelle après la nouvelle naissance.
2) La cause de la confusion et des contradictions ahurissantes qui existent parmi les chrétiens les plus consacrés.
   En terminant cette partie de notre considération, il nous reste à ajouter brièvement une ou deux pensées.
    La réponse à toutes les questions, la fin de toutes les argumentations, et la vérité au sujet de toutes choses, ne sont jamais les meilleurs opinions ou jugements des hommes – si influents ou si consacrés soient-ils. C’est: Quelle place la chose en question donne-t-elle au Seigneur Jésus? Est-ce qu'elle signifie qu'Il a la seule place, et si nous suivons ce chemin, cela Lui donnera-t-il plus de place dans notre vie? Le chemin qui nous est présenté provoquera t-il un progrès dans la connaissance de Christ et un élargissement par rapport à la stature de Christ. C'est ainsi que Paul régla le conflit en Galatie, et les querelles au sujet des docteurs à Corinthe.
   Comprenons ensuite que le don du Saint-Esprit est le droit de naissance de chaque véritable enfant de Dieu. La présence du Saint-Esprit en nous, nous amène sous des cieux ouverts et dans une compréhension toujours grandissante de Christ. Mais souvenons-nous que le chapitre six des Romains précède le chapitre huit, et que Romains huit découle des plus certainement de Romains six.

NOTES SUR LA SIGNIFICATION DE LA « RÉVÉLATION »

Une Illustration Tirée de « La Vie de Martin Luther »

    « Je fus saisi par un désir merveilleux et ardent de comprendre ce que Paul disait dans son épître aux Romains: mais il y avait un passage qui m'arrêtait, et il se trouvait dans le premier chapitre. C'était le verset 17: « Car la justice de Dieu y est [dans l’évangile] révélée » . Je haïssais cette phrase, « la justice de Dieu », ce qui était alors courant parmi les étudiants. Je la comprenais dans le sens d'une justice qui « donne à chacun ce qui lui est dû » ; et cela signifiait donc que le Dieu juste punissait simplement les hommes pécheurs et méchants. Mais je sentais que, alors même que je vivais une vie sans reproche, une vie de moine, j'étais cependant un pécheur aux yeux de Dieu, et ma conscience était très tourmentée. Je sentais que je n'avais et ne pouvais avoir aucune certitude de trouver la réconciliation par une expiation qu'il me serait possible de faire. Je n'avais donc aucun amour pour un Dieu juste qui punissait les pécheurs; je Le haïssais plutôt; et, si ce n'était par des blasphèmes silencieux. c'était néanmoins par un esprit de rébellion que je me plaignais de Lui d'une manière terrible, en disant: « N'était-ce pas suffisant qu'un pauvre pécheur soit perdu pour toute l'éternité à cause du péché originel, et qu'il soit puni de toute sorte de souffrances et de peines par la loi de Moïse et les Dix commandements? Et faut-il que maintenant, Dieu doive se servir de l’Évangile pour amasser les punitions et nous menacer de Sa justice et de Sa colère? » Je m'emportais contre tout cela avec une conscience meurtrie et confuse, et j'entrais constamment en collision avec cette phrase de Paul, et aspirais ardemment à comprendre ce qu'il avait voulu dire par là. »
    «Luther se releva sur ses pieds, et marcha de long en large... Après un certain temps, il se rassit et relut une fois encore le texte dans son contexte. Soudain, sa vision s'éclaira; il sentit qu'un voile avait été enlevé; il put voir ce que Paul avait vu; la justice dont nous parlait Paul n'était pas la justice de Dieu qui demande la rétribution, mais celle qui est imputée au croyant; elle est donc une expression profonde de la grâce de Dieu: Dieu présente Sa propre justice au croyant. Par Sa grâce, Dieu le regarde comme étant déjà juste, alors même qu'en lui, il ne l'est pas... La justice de Christ est quelque chose qui m'appartient. »
    Ce fut à ce moment-là que Luther fut délivré. Il sauta de sa chaise. « Il me sembla que j'étais né de nouveau, et que j'étais entré dans le Paradis par des portes qui venaient de s'ouvrir. Aussitôt la Bible commença à me parler d'une manière toute différente. Cette phrase même – « la justice de Dieu » , que j'avais tant haïe auparavant, devint celle que j'aimais par-dessus tout. C'est ainsi que ce passage de Paul devint pour moi la porte du Paradis ».
    Nous aurions pu citer de meilleurs exemples de ce que nous entendons par « révélation », mais nous avons choisi celui-ci, parce qu'il peut servir à plus d'un objet.

DEUXIÈME PARTIE - « LES CHOSES DE L’ESPRIT »


(1 Corinthiens 2:14)

Dans notre première partie, nous avons relevé sept faits:
   Premièrement, le fait de l'existence d'un vaste domaine, que l'apôtre appelle « les choses profondes de Dieu », et que Dieu, dit-il, « a préparées pour ceux qui l'aiment », et qui, ensuite, lui ont été « révélées » par Son Esprit.
   Deuxièmement, le fait que « l'homme naturel », comme le décrit l'apôtre, est totalement incapable de recevoir, ou de connaître ces « choses de l'Esprit ».
   Troisièmement, par la nouvelle naissance, et l'entrée en nous du Saint-Esprit, la faculté nécessaire pour recevoir et connaître ces « choses de l'Esprit » est re-née en nous, et liée au Saint-Esprit, de sorte que ce qui était impossible est maintenant devenu possible. L'esprit de l'homme – « la lampe de l’Éternel », comme l'appellent les Écritures, a été ré-allumée.
    Quatrièmement, le fait que cette nouvelle naissance et cette union avec le Saint-Esprit sont la base de toutes les activités du Saint Esprit, pour révéler, pour conduire, pour transformer, et pour constituer toutes choses selon Christ.
   Cinquièmement, le fait que cette œuvre, qui est entièrement spirituelle, demande que le croyant vive sa vie dans l'Esprit, une vie distincte de celle de l'âme – la « vie de l'âme » étant, comme nous l'avons montré, la signification du mot original traduit par « homme naturel ». Cela signifie que le croyant doit vivre sa vie, non pas, en premier lieu, dans le domaine de l'intelligence ou de la raison, ni dans le domaine des sentiments, ni dans le domaine de la volonté, mais dans le domaine de l'Esprit. Et l'apôtre souligne encore avec force que cette vie ne doit certainement pas être vécue dans la chair, dans le domaine «charnel » – c'est-à-dire dans l'élément positif du « Moi », de l'âme, cet élément qui attire toujours tout à soi-même, qui cherche sa propre satisfaction et accomplit ses propres désirs. Cela n'est certainement pas la voie de l’Esprit.
    Sixièmement, le fait que, si les chrétiens s'approchent ou se saisissent des choses de Dieu sur la simple base de leur âme – intelligence ou raison, ou sentiments, ou volonté propre – ce sera le chemin de la séduction, ce sera le chemin de la confusion, et de beaucoup d'autres détresses, pour eux-mêmes, en même temps que pour tous ceux qu'ils influencent.
   Septièmement, le fait que la croissance dans la connaissance et la stature spirituelles est gouvernée par la révélation et la compréhension, selon Ephésiens 1:15-20 et 3:14-19, «l’esprit de sagesse et de révélation dans sa pleine connaissance » , et «fortifiés en puissance... que vous soyez capables de comprendre... et de connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance». Nous avons essayé d'expliquer ce que signifie ce terme « révélation », qui n'est certainement pas quelque chose en-dehors des Écritures  mais qui est la pensée de l'Esprit dans les Écritures.

La Différence entre Information et Connaissance Spirituelle.
    Nous continuerons maintenant notre étude, pour l'élargir et la souligner un peu plus, et nous concentrer sur un point particulier, en ce qui concerne les choses de l'Esprit, c'est-à-dire sur la différence qu'il y a entre information et connaissance spirituelle. C'est un point essentiel, et dont les conséquences sont très importantes. Il y a une différence très grande, réelle et définitive, entre information et connaissance spirituelle. Il est possible d'avoir une vaste quantité d'informations soigneusement acquises, par la lecture, par l'étude, par ce que l'on entend, et par toutes ces voies et ces moyens extérieurs, par lesquels s'accumule l'information, et cependant, si grande qu'elle soit, elle peut n'avoir aucune influence ni aucun effet sur la nature et le caractère de la personne qui la possède.
    Pour illustrer cette vérité, considérons un astronome, dont la vie tout entière est occupée par la contemplation des immensités de l'espace, des vastes étendues de l'univers. Il est cependant possible pour cet homme, malgré la vaste accumulation d'informations qu'il possède sur l'univers, après avoir été occupé de ces grandeurs durant toute sa vie, de rester en soi-même un homme très petit, un homme mesquin, un homme rempli de jalousie, un homme plein d'orgueil, d'opinion personnelle, et de tous ces traits qui parlent de petitesse de caractère. C'est une étrange anomalie, mais elle est réelle. Et cela sera vrai dans tous les autres domaines de la science naturelle ou physique, comme de tous les autres départements de la connaissance: il est possible d'avoir une pensée intensément cultivée, sans que le caractère ne soit touché, sans que la nature même de l’homme ne soit changée.
    Et ce qui est vrai dans les domaines profanes ou naturels, est également vrai dans le domaine de la foi chrétienne. Nous pouvons posséder une connaissance immense de la Bible; nous pouvons être très largement informés sur tout ce que contient la Bible et sur tout ce qu'elle enseigne, sur tous ses sujets et toutes ses instructions, sur toute la doctrine, et l'histoire, et les pratiques chrétiennes, et sur tout ce qu'embrasse ce mot de christianisme. Je le répète, nous pouvons avoir l'information la plus étendue, sans que tout cela puisse accomplir une transformation réelle en nous. Il est possible d'être excessivement bien informé sur toutes les questions de la vérité chrétienne évangélique, et de rester très petit, quant à notre stature spirituelle.
   C'est une tragédie. Il est décevant de rencontrer de telles contradictions. C'est terrible de les trouver dans le domaine naturel, comme dans le cas de l'astronome hypothétique dont nous venons de parler, de trouver un homme si petit dans un si vaste univers. Mais c'est infiniment plus tragique de rencontrer un chrétien – très bien informé, et cependant très petit dans sa stature spirituelle. Nous le voyons, le domaine de la connaissance chrétienne peut être une chose, et le domaine de la connaissance spirituelle tout un autre. Ce sont des mondes à part, entièrement différents, dans leur nature et dans leur effet. Cela nous montre la différence dont nous avons parlé, entre l'information dans les choses chrétiennes, si vaste et si soignée soit-elle, et la réelle connaissance spirituelle, la connaissance que Paul a en vue lorsqu'il écrit: 

« Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation dans sa pleine connaissance » (Ephésiens 1:16-17).

La Connaissance Spirituelle est Premièrement Vie
   La connaissance spirituelle est donc quelque chose qui touche et transforme la vie, et c'est là qu'est toute la différence. La connaissance spirituelle est pour ainsi dire quelque chose qui se passe. Le fait d'obtenir un peu de connaissance vraie, pure, spirituelle, est toujours un évènement  une expérience. C'est presque comme un décret. Nous pouvons l'exprimer de cette manière – une fois que nos yeux ont été réellement ouverts, nous ne pourrons plus jamais être ce que nous étions auparavant. C'est là la différence. Lorsque nous sommes réellement arrivés à la place où était arrivé l'homme aveugle de naissance, lorsque le Seigneur lui eut donné la vue et qu'il put s'écrier: « Je sais une chose; c'est que j'étais aveugle, et que maintenant je vois » (Jean 9:25) – nous ne pouvons plus être les mêmes. Une fois que nous avons pu nous écrier, appuyés sur la base, de l'enseignement de l'Esprit de Dieu – « Je vois! Je vois! » nous sommes libérés, nous sommes affranchis; nous sommes en vie, nous sommes dans l'assurance. La fin de tout argument se trouve simplement là – « Je vois! ». La connaissance spirituelle est une expérience effective -- elle accomplit quelque chose; tandis que toutes les autres connaissances nous laissent, en nous-mêmes, juste ce que nous sommes naturellement.
  La connaissance spirituelle est donc, premièrement, vie; et, mes chers amis, il nous faut examiner toute l'accumulation de connaissances que nous possédons à la lumière de l'effet qu'elles exercent sur notre vie. Dans quelle mesure, tout ce que nous connaissons – ou pensons connaître – se manifeste-t-il en nous en termes de vie? La connaissance spirituelle est premièrement vie. « C'est ici la vie éternelle » a dit le Seigneur Jésus, «C'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent...» (Jean 17:3) – qu'ils te connaissent. Il y a une connaissance qui est vie, et toute vraie connaissance spirituelle est vie.
    Il n'est pas nécessaire que nous essayons de définir la vie. La vie elle-même est une chose que l'homme est entièrement incapable de décrire ou d'expliquer; et cependant, tous nous connaissons la vie, lorsque nous la rencontrons ou l'expérimentons. Qu'est-ce que la vie? Nul ne saurait nous le dire, mais nous la reconnaissons, lorsque nous la rencontrons. Et la connaissance spirituelle est de ce même ordre: une chose qui, bien qu'elle soit inexplicable; est puissante – c'est une force, une énergie, un pouvoir – la puissance de la vie. Et pour que la vie soit triomphante sur la mort – la mort spirituelle qui agit tout autour de nous et sur nous – pour que la vie triomphe de tous ses ennemis, quels qu'ils soient, nous avons besoin de connaissance spirituelle, et non d'information. Nous ne pouvons pas simplement nous servir de l'information dans cette question; elle ne nous amènera à rien. Il nous faut avoir une connaissance intérieure, par l'Esprit. La première réalité de la connaissance spirituelle, c'est donc la vie.

La Connaissance Spirituelle est le Chemin de la Croissance et de la Plénitude
    Ensuite le chemin, et le seul chemin, de la croissance et de la plénitude spirituelles, c'est la connaissance spirituelle. C'est sûrement ce qui se trouve à la base des paroles de l'apôtre, soit que nous prenions ce merveilleux chapitre, ce chapitre profond, ce chapitre immensément pratique – le second de la première épître aux Corinthiens, ou que nous allions dans la lettre aux Ephésiens, à ces deux merveilleuses prières de Paul, dans le premier et le troisième chapitres de cette épître. Tout s'élève là contre la limitation et l'immaturité spirituelles. Elles étaient évidentes chez les Corinthiens – l'apôtre le dit clairement. Il ne pouvait pas leur parler comme à des hommes spirituels, mais seulement comme à de petits enfants. « Et moi, frères, je n'ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ » (1 Corinthiens 3:1). Il y avait chez eux un arrêt spirituel, de la petitesse avec toutes ses caractéristiques déplorables, comme nous le lisons dans cette lettre. Chez les Ephésiens, il semble qu'il ne se trouvait rien de ce qui existait à Corinthe, et qui soit positivement opposé à la croissance spirituelle, mais simplement ce fait que ceux qui marchent avec le Seigneur ont encore un long chemin à faire; ceux qui ont une connaissance du Seigneur ont encore beaucoup à apprendre pour connaître le Seigneur. Pour les enfants de Dieu, quel que soit le point où ils sont arrivés, il y a encore des immensités devant eux, et l'apôtre nous dit que le chemin, et le seul chemin qui, par notre croissance spirituelle, nous amène à la plénitude spirituelle, c'est la connaissance spirituelle, cette connaissance dont nous avons parlé.

Comment Vient La Connaissance

(a) Par l’Ecoute de la Foi Maintenant, comment la connaissance spirituelle nous vient-elle? Pouvons-nous nous exprimer, pour commencer, de cette manière: elle nous vient par une ouïe vitale de la Parole de Vérité - une ouïe ou une réception primordiale. Les Thessaloniciens, nous l'avons souvent rappelé, étaient des croyants modèles qui, dès leurs débuts spirituels, ont avancé et sont devenus « des modèles pour tous ceux qui croient » (1:7). Et l'apôtre nous fait entrer dans le secret de leur marche et de leur croissance spirituelles. Il nous dit que, lorsqu'ils ont entendu la parole, ils l'ont acceptée, « ayant reçu de nous la parole… non comme la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la Parole de Dieu » (1 Thessaloniciens 2:13). Ils la reçurent par la foi, et la foi est le facteur vital dans ce que nous entendons. Il est dit ailleurs: « Mais la parole qu'ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent. » (Hébreux 4:2). Elle ne leur a servi de rien, parce qu'elle n'avait pas été saisie par la foi, mélangée avec la foi. La foi est le facteur vital quant à ce que nous entendons.
    Peut-être cela n'est-il pas très clair. Nous pouvons entendre avec un esprit de critique; nous pouvons entendre avec des préjugés et des questions; nous pouvons entendre avec un esprit cynique; nous pouvons entendre et rester indifférents; nous pouvons entendre de beaucoup d'autres manières; et tout cela ne nous servira à rien et n'aura pour nous aucune signification; mais si nous entendons avec foi, cela donne au Saint-Esprit la possibilité de rendre témoignage à la vérité, et ce témoignage de l'Esprit à la vérité nous fait aussitôt réagir d'une juste manière. C'est la réaction de la foi. Ce n'est pas la réaction de l'incrédulité, du doute, des questions. C’est l'attitude de la foi, et c'est une attitude vitale. Approchons-nous de tout notre Nouveau Testament à cette lumière, et cela lui donnera une valeur distincte. La foi signifie simplement ceci: c'est que, s'il y a ici quelque chose de Dieu, je veux le recevoir; s'il y a pour moi quelque chose du Seigneur en ceci, rien, aucun préjugé, aucune question, aucune méfiance, aucune critique, non, rien ne m'empêchera de le recevoir. C'est un esprit de foi.
   Tout le monde Juif, durant la vie terrestre de notre Seigneur, a été empêché d'arriver à la connaissance de ce qu'Il était, parce qu'il ne L'a pas écouté avec cette attitude qui déclare: « Malgré toutes les difficultés que cela peut entraîner, si cet homme, Jésus, a quelque chose de Dieu, je veux le recevoir ». Nous le voyons, c'est la foi, et c'est une chose primordiale; c'est ce qu'attend le Saint-Esprit; alors sur cette base-là, Il révèle, Il donne la connaissance spirituelle, et quelque chose arrive. Cela arrive!
    C'est là, évidemment, la différence entre ce qui est simplement objectif, et ce qui est intérieur – non pas une imitation, mais une révélation intérieure. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur cela, bien qu'il puisse y avoir, je le crois, une grande valeur à considérer la signification de cette différence. Si nous prenons la Bible elle-même, et le Nouveau Testament, pour établir, d'après ce que nous y trouvons, une sorte de modèle et de système, que nous chercherons à créer et à suivre, cela ne nous amènera à rien, sinon à essayer une quantité de choses que nous regretterons ensuite d'avoir touchées. Mais lorsque nous recevons une chose par une révélation du Saint-Esprit, elle se fera tout naturellement, et de manière réelle et vivante. C'est toute la différence. Mais il nous faut laisser cela. La connaissance spirituelle nous vient par une écoute vitale.

(b) Par L’Obéissance de la Foi Et elle nous vient par l'obéissance de la foi. Mes chers amis, comment pouvons-nous recevoir tant d'informations, d'année en année, presque au point d'en être saturés et de ne pouvoir en supporter davantage, alors qu'il en reste si peu de conséquences radicales? Pourquoi? Une telle situation peut exister. Et c'est parce que nous ne faisons rien de ce que nous recevons. Je ne pense pas que nous soyons conscients d'un fait: c'est qu'il y a des esprits qui sont toujours en alerte pour dissiper tout ce que nous avons entendu, et avant que nous ne soyons rentrés chez nous, tout est plus ou moins oublié. C'est pourquoi il est nécessaire, lorsque nous entendons la Parole de Dieu, de faire immédiatement quelque chose à son égard – c'est-à-dire de prendre une décision, soit avant de nous retirer, soit comme la toute première chose en rentrant chez nous, de dire: « Il faut maintenant que cela devienne vrai - je veux obéir à cette parole » . Ayons, dans notre esprit, un accord avec le Saint-Esprit au sujet de la parole de Dieu, et nous verrons des résultats se produire. Nous avons dit, au commencement, que la différence entre information et connaissance spirituelle est grande en ce qui concerne les conséquences: et nous voulons réellement voir des conséquences, n'est-il pas vrai?

(c) Par une Expérience de plus en plus Profonde de la Mort …et de la Résurrection de Christ. La connaissance spirituelle nous vient, en troisième lieu, par l'action de plus en plus profonde de la mort et de la résurrection de Christ en nous. N'oublions pas que – il en est toujours ainsi – la signification de la mort de Christ doit s’effectuer de plus en plus profondément en nous et il en va de même de la signification de Sa résurrection. Et à mesure que cela s'accomplit en nous – la signification de la Croix, de notre mort avec Christ et de notre vie de résurrection avec Christ – à mesure que cela se forge en nous, nous croissons dans la connaissance ; c'est ainsi. Nous trouverons que c'est par des expériences de plus en plus profondes de mort avec Christ que nous arriverons à une plus pleine connaissance, une connaissance réelle ; une connaissance vivante.

(d) Par la Communion des Souffrances de Christ Et enfin, pour le présent, la connaissance spirituelle nous est donnée dans la mesure où nous partageons les souffrances de Christ, où nous acceptons la communion des souffrances de Christ. Si Paul a été un homme possédant une grande connaissance spirituelle, ce qu'il était certainement, ce fut parce qu'il a pu dire: « J'accomplis dans ma chair ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions de Christ pour son corps, qui est l'Eglise » (Colossiens 1:24). Ou encore: « Pour le connaître, lui, ... et la communion de ses souffrances » (Philippiens 3:10). Ce sont nos réactions, ou notre attitude, à l'égard des souffrances de Christ, dans la communion desquelles nous avons été amenés, qui décideront si nous allons, ou non, recevoir plus de lumière ou de connaissance spirituelle.
  Voyez-vous, une réaction d’amertume, de rébellion ou de plainte, à l'égard de la souffrance, peut nous fermer la porte. C'est ce qui est arrivé à Israël. Les Israélites ont murmuré à cause de leurs épreuves et de leurs adversités – et cela leur a fermé la porte. Si d'un autre côté, et par la grâce de Dieu, notre attitude à l'égard des souffrances de Christ que nous endurons est juste: une attitude de foi et non d'incrédulité, de soumission et non de rébellion – j'hésite à dire, une attitude de joie au lieu de tristesse, si nous pouvons avoir, par la grâce de Dieu, une attitude juste à l'égard de la souffrance, elle ouvrira la porte à notre Seigneur, qui pourra nous révéler beaucoup de choses, par cette souffrance même. Les souffrances peuvent être merveilleusement utiles et nous amener à connaître notre Seigneur ; mais tout dépend de notre attitude à l'égard de la souffrance.

Que le Seigneur nous enseigne plus profondément « les choses de l'Esprit ».

T.A.S.