dimanche 15 juillet 2012

PARTENAIRES AVEC CHRIST Théodore AUSTIN-SPARKS (1)


 Traduit et adapté de l’anglais par: Jean-Marc TOURN (2011)   Première partie

I - L’objectif du partenariat.  Lire: Josué 1: 1-11

Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement pendant qu’il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » (Hébreux 3: 14-15)

    La traduction exacte du verset 14 est: « nous sommes devenus partenaires avec Christ, pourvu que nous retenions le début de notre confiance ferme jusqu’à la fin ». Le vrai sens du verset est « partenaires avec Christ » Cette précision est très importante car tout l’objectif de cette épître est le partenariat avec Christ.
    Dès le début de cette lettre, apparaissent les mots « fils » et « héritier ». « Dieu à la fin des temps nous a parlé par Son Fils…qu’il a fait héritier de toutes choses. » Ces mots de « Fils » et d’« héritier » sont les 2 mots clés de la lettre. A ce propos, nous avons très vite dans cette lettre une citation des psaumes:

En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Or, quelque un a rendu ce témoignage: qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Hébreux 2: 5-6) « Tu as mis toutes choses sous ses pieds…cependant nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises…mais nous le voyons couronné de gloire et d’honneur.  (Hébreux 2: 8-9)

    Et puis, il y a cette merveilleuse révélation de la relation du Christ exalté avec la race des rachetés:

Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé Lui-même… » (Hébreux 2: 14)
Car Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul…  (Hébreux 2: 10)

     C’est ainsi qu’il ouvre le chapitre 3 avec ces mots:

 C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste… » Quelle est cette vocation céleste ? Le partenariat avec Christ :

Car nous sommes devenus partenaires avec Christ pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance… »

   La traduction correcte est très importante ici car toute l’épître est en rapport avec ce «partenariat avec Christ » et nous pourrions résumer cette expression ainsi: la plénitude de Christ et notre accès à celle-ci.
    Si nous voulons saisir la signification de ce partenariat dans sa plénitude, il nous faut revenir aux paroles du psaume: « Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains. » (Psaume 8: 6) Il s’agit bien ici d’un partenariat avec le Christ exalté couronné de gloire et d’honneur à qui toutes choses ont été soumises. Ce n’est pas rien à contempler et c’est tout le contenu de cette lettre.
    En lien avec cet objectif important, toutes sortes d’éléments d’avertissements et d’urgence apparaissent par la forme impérative utilisée 19 fois dans des verbes d’action (« allons » « entrez en pleine stature » « croissez »…) Quelle est cette pleine stature à atteindre ou cette croissance à ne pas manquer ? Pourquoi toutes ces supplications et ces exhortations ? A quoi est-ce lié ? A la plénitude de Christ, à Son appel céleste, à notre partenariat avec Lui.

Le parallèle entre l’épître aux Hébreux et le livre de Josué.

   Nous passerons d’un livre à l’autre et réciproquement pour découvrir à partir du livre de Josué l’illustration historique de ce mouvement spirituel qui apparaît dans la lettre aux Hébreux. Trois points vont nous occuper à présent:
1) L’objectif dont nous venons de parler.
2) L’urgence
3) Le processus qui intègre les principes d’atteinte de l’objectif.

1) L’objectif.
    L’objectif est la plénitude de Christ ou le partenariat avec Christ. Cet objectif prioritaire est représenté par une grande quantité de choses comme les promesses, les alliances, la description du pays promis, le repos de sabbat. Passons-les en revue:

a) Les Promesses.
    L’épître aux Hébreux parle des promesses en au moins 12 occasions, particulièrement les promesses que Dieu fait à Son peuple. Ces promesses reliaient Israël à la terre de Canaan, c’est ainsi que cette terre est connue sous le nom de pays de la promesse ou terre promise. Historiquement, toutes les promesses doivent s’accomplir et se réaliser dans le pays. Lorsqu’on comprend que l’épître aux Hébreux est la contrepartie spirituelle du livre de Josué qui en était le parallèle littéral et matériel, quand on comprend que l’objectif est Christ exalté dans la plénitude, il est significativement impressionnant d’avoir autant de références aux promesses dans cette lettre. Ceci confirme clairement ce que Paul a affirmé en une autre occasion:

Toutes les promesses sont en Lui Oui et Amen, pour la gloire de Dieu le Père » 
(2 Corinthiens. 1: 20)

    Par conséquent, de même la terre était le pays de toutes les promesses, Christ à présent est le pays en qui toutes les promesses ont leur accomplissement. Il est important de réaliser que chaque promesse est centrée sur le Seigneur Jésus et déjà accomplie en Lui dans la gloire. En Sa Personne, toutes les promesses sont réalisées, même si beaucoup d’œuvres doivent encore s’accomplir et des choses à venir.
    Sa position de gloire et d’honneur affirme sans l’ombre d’un doute, d’une question ou d’un risque, que chaque promesse s’accomplit. Son exaltation se situe bien au-delà de toute autorité, de toute principauté, de toute domination et de tout nom qui peut se nommer, non seulement au temps présent mais dans l’avenir. Il est établi En Haut pour que, de par sa position, chaque promesse se réalise. Cela signifie qu’en Christ est assurée la réalisation de chaque promesse et son appropriation par la pleine communion avec Christ et la plénitude de foi en Lui.
    « Tout lieu que foulera votre pied, je vous le donne… » Cette terre est donc le pays de la promesse : Christ. Pour notre foi et notre marche, il est important de reconnaître que, en Christ, Dieu nous a déjà assuré l’accomplissement des promesses; c’est pourquoi tant de choses sont écrites sur la foi inébranlable.
   Dans nos requêtes, dans nos prières, nous sommes exhortés à avoir une foi inébranlable, et la loi qui nous guide dans la pensée de Dieu est que Dieu a déjà tout assuré, tout accompli en Christ. C’est une nécessité pour nous de reconnaître et de saisir pleinement la plénitude de l’œuvre de Dieu en Christ.
    N’est-il pas vrai que beaucoup de nos échecs sont dus au fait que nous avons un doute ou une question sur l’accomplissement des choses; ou, pour l’exprimer autrement, que nous n’avons pas suffisamment reconnu que, par l’exaltation du Seigneur Jésus, l’œuvre complète de Dieu, est accomplie? C’est simplement honorer Dieu que de croire que Son oeuvre en Christ est parfaite, que tout est accompli en Lui. Il n’y a rien à ajouter à l’œuvre de Dieu: elle est totale, elle est finale !
    Dans un sens, Christ ne sera jamais plus qu’Il l’est déjà maintenant. Il sera exalté au milieu de nous et par nous; mais Lui-même est déjà exalté, et dans ce sens Il ne sera jamais en position plus élevée qu’à présent. Il a atteint la place suprême. Cela veut dire que l’œuvre de Dieu est totale, complète, finale dans le Seigneur Jésus, et, si c’est vrai, alors toutes les promesses sont accomplies en Christ. Ceci constitue la base de l’avancée de la foi vers la possession. C’est mettre le pied sur quelque chose que Dieu a fait. C’est le point de vue du livre de Josué - « J’ai donné… » Le Seigneur n’a jamais dit qu’Il allait donner. C’est un fait accompli pour Lui avant même de dire qu’ils avaient à avancer. Avant que le pied ne foule le pays, Il a dit:
    « J’ai donné… » « Tout lieu que foulera la plante de tes pieds, Je te l’ai donné… » ce qui veut dire en effet: Va et prend possession. Ceci s’applique à nous à propos des promesses divines.
   Ces promesses ne nous appartiennent qu’en Christ. Cela veut dire qu’une position spirituelle, et une position de foi est à la base de la réalisation des promesses. Notre difficulté n’est pas, comme quelquefois nous pourrions le penser, de faire en sorte que Dieu accomplisse Ses promesses, mais plutôt de nous mettre dans la situation où nous croyons suffisamment pour prendre comme une chose certaine que les promesses sont accomplies en Christ.
    A quoi servent les promesses ? Les promesses n’ont jamais eu comme but un intérêt personnel, que ce soit dans le cas d’Israël ou dans le nôtre. Peut-être est-ce un domaine où nous ne sommes jamais entrés dans la joie des promesses. En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes souvent en situation d’embarras, de difficulté, de souffrance personnelle qui rendent pour nous les choses difficiles. Dans de telles circonstances, nous sommes inclinés à prendre un passage de la Parole de Dieu et l’apporter au Seigneur en Lui demandant de nous délivrer. C’est juste parfois, mais si la motivation est purement personnelle, nous pouvons tenir pour acquis que la promesse ne se réalisera pas.
    Combien d’entre nous ont constaté que c’est ainsi que cela se passe. Dans une situation donnée, en raison d’une difficulté, d’une épreuve, d’une souffrance, d’une adversité, vous êtes venus au Seigneur, en prenant Sa Parole pour plaider devant Lui un changement de situation, une délivrance, la libération de quelque chose, et vous vous êtes aperçu que vous étiez face à un mur en pierre. Vous vous êtes retrouvés en pièces, muet et silencieux ; impossible d‘aller plus loin. Le ciel semblait fermé, pas d’issue, pas de réponse, plus personne qui vous entende; et face à la question, vous avez été tentés de douter de la promesse, vous avez remis en question la fidélité de Dieu, soulevé des questions sur la véracité de Sa Parole. Mais en fin de compte, le Seigneur vous a montré que quelque chose devait être accompli en vous.
    Vous avez saisi à propos d’un objectif que vous aviez, qui vous semblait nécessaire et très important, que quelque part se cachait un intérêt personnel - inconscient peut-être, mais très réel aux yeux de Dieu – qui rendait impossible pour vous d’accepter cette situation. A la longue, vous en êtes arrivés à voir que votre recherche du Seigneur dans la situation n’était pas centrée sur les intérêts divins, mais au fond sur la manière dont cette situation vous avait affecté. Le Seigneur a donc dû vous faire entrer dans une crise au niveau de votre expérience, où vous avez dû accepter pleinement cette épreuve liée à la volonté de Dieu.
    Si le Seigneur permet cette chose, alors j’y acquiesce pleinement, et je dis: « Seigneur, si c’est ta volonté pour moi, je l’accepte totalement; tout ce que je demande est de savoir que c’est ta volonté, et, si c’est le cas, je l’accepte de tout mon cœur. » Quand vous en êtes là, le mur disparaît et vous avez le sentiment qu’une percée s’est faite; et très souvent la chose pour laquelle vous vous teniez devant Dieu a été exaucée; la délivrance est venue et un changement s’est opéré. Il n’en est pas toujours ainsi, mais souvent…
    En vivant de telles expériences, nous apprenons que les promesses ne sont pas des choses pour notre intérêt personnel, mais totalement pour la gloire de Christ, dans le but d’apporter une plus grande mesure de la plénitude de Christ en nous. Une fois de plus, par cet exemple, nous en sommes venus à « Ce n’est plus moi, mais Christ qui vit en moi.. »    Voila la base requise par Dieu pour la réalisation de Ses promesses. Si vous lisez le livre de Josué, vous découvrirez que ceci peut être très largement interprété de ce point de vue.
    Chaque fois que l’intérêt personnel de l’individu était manifeste, il y avait arrêt dans la progression, dans la possession. Les promesses ont toujours pour but de réaliser l’objectif de Dieu : la plénitude de Christ.
    Lorsque nous posons nos pieds sur les promesses avec détachement personnel et une consécration de tout notre cœur à la volonté de Dieu, nous sommes sur le chemin de la réalisation des promesses ; ou, plus exactement, dans l’accomplissement qui s’est déjà réalisé en Christ.
    Ainsi les promesses sont proclamées dans l’Ancien Testament en relation avec le pays qui intègre la plénitude de Christ, et dans la lettre aux Hébreux, les nombreuses références aux promesses sont faites par rapport à cette relation particulière. Christ est en pleine lumière: les promesses sont vues comme étant accomplies en Lui; et l’assurance des promesses réside en Lui pour nous.

b) Les Alliances.
    Ce qui est vrai pour les promesses l’est également pour les alliances. Dans cette épître, le mot « alliance » apparaît fréquemment. Le terme est mentionné au moins 9 fois et il a son sens propre. Nous savons que ces alliances sont appelées alliances de promesse. Revenez à l’Ancien Testament avec ses alliances et vous verrez qu’elles font toutes allusion au pays de la promesse: toutes les alliances faites avec Abraham, Isaac et Jacob sont reliées au pays par leur postérité. Dieu a contracté une alliance avec eux par rapport à une terre.
    Dans l’épître aux Hébreux, deux alliances spécifiques sont mentionnées, une ancienne et une nouvelle: l’alliance faite avec Israël au sujet de la terre, et l’alliance présente faite avec l’Eglise, au sujet de la plénitude de Christ. L’une était un symbole, une illustration, une préfiguration de l’autre. Et comme les symboles et les typologies sont annulées par la réalité et la finalité, ainsi la première alliance fut une préfiguration de la seconde, la dernière alliance, l’alliance de Son Sang. L’important réside dans le fait que c’est une alliance !
    Dieu fit alliance pour amener les enfants d’Israël dans le pays de la promesse, qui est le terrain de renforcement de la foi pour la volonté de Dieu. Pour sa part, Dieu a fait alliance avec nous par le Sang de Son Fils; Il s’est donné jusqu’au bout et c’est le sens même de l’alliance. Si vous étudiez les alliances dans les Écritures, vous découvrirez qu’elles impliquent un total échange mutuel de la part de ceux qui font alliance.
    Nous n’irons pas plus loin sur ce sujet, mais c’est très clair; Il y a toujours deux côtés dans une alliance, c’est pourquoi en faisant alliance, le sacrifice était séparé en deux parties, chaque membre de l’alliance en constituant la moitié, où chacun se donnait totalement à l’autre dans un but précis et n’en retenait rien.
    Nous en avons une illustration très forte dans la vie d’Abraham avec la scène familière de Genèse chapitre 15: le sacrifice est divisé en deux, chaque moitié face à l’autre moitié. Abraham a assumé sa part du sacrifice en prenant position et le Seigneur aussi est présent en disant: « Je le jure par Moi-même, par tout ce que Je suis et ce que J’ai, Je me donne dans ce but ! » Abraham a dû de son côté s’engager en disant: « Pour moi, tout ce que j’ai toujours eu et tout ce que je suis est attribué à Dieu dans ce but ! » Nous lisons plus loin:

Il arriva que Dieu mit Abraham à l’épreuve en lui disant: prends ton fils, ton unique, que tu aimes et offre-le en sacrifice sur l’autel. »

   As-tu bien assuré ta part de l’alliance, Abraham ? As-tu bien pensé à tout, même éventuellement à la vie de ton fils et à ta propre vie ? Abraham fut fidèle à sa part de l’alliance. Dieu vint vers lui et lui dit plus loin:

J’ai juré par Moi-même…que Je te bénirai de ma bénédiction, et en te multipliant, Je multiplierai ta postérité…par ce que tu as obéi à ma Voix…et parce que tu n’as pas épargné ton propre fils. »
  
    C’est l’Alliance absolue et Dieu s’est lié par serment en affirmant que Son Plan ne sera jamais inachevé. Cette épître aux Hébreux est un appel pour nous engager pareillement avec Dieu en Christ, pour que l’Alliance soit pleinement réalisée. La lettre conclut par une déclaration glorieuse sur la part prise par Dieu dans l’Alliance:

Le Dieu de paix qui ressuscita le Grand Berger des brebis d’entre les morts avec le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, nous a rendus parfait en Lui. »

    Si Jésus était resté au tombeau, l’alliance divine éternelle n’aurait pu être ratifiée. Il a fait tout le chemin, et en ressuscitant Jésus de la mort, Il a fait le maximum pour assurer la réalisation optimale de Son Plan pour toi, pour moi et pour tous les siens. L’alliance intègre la plénitude de Christ. Si nous tenons fermes, nous sommes maintenant partenaires (Hébreux 3: 14). Rien ne manque en Dieu: en vue de la perfection de Son Plan, nous ne devrions pas être en peine pour entrer dans tout ce que le Seigneur a prévu.
    Cette épître continue en lançant un appel insistant de différentes manières. Par exemple, vers la fin du chapitre 5:

Alors que vous devriez être des enseignants, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les rudiments des premiers principes…alors pressons ! 

    L’alliance concerne la plénitude de Christ dans l’Eglise. Comme Paul l’exprime si bien dans l’épître aux Ephésiens, l’Eglise est « la plénitude de Christ qui remplit tout en tous. » (Ephésiens 1: 23)

c) La description du pays.
    A ce sujet, il y a peu de choses à dire. Nous parlons de la plénitude de Christ comme objectif principal représenté dans l’Ancien Testament de diverses manières : premièrement, par les promesses; deuxièmement, par l’alliance; troisièmement, par la description du pays.
    Nous sommes tous familiers avec la description de ce pays promis: c’est une bonne terre, dit le Seigneur, un pays où coulent le lait et le miel, le froment, l’huile, les oliviers, les grenades et des minerais sur les collines (Deutéronome 8). Ces ressources avaient-elles été découvertes en même temps que toutes les richesses de la terre promise ou avaient-elles été déjà exploitées, on ne sait pas exactement…mais ici nous avons une indication sur les ressources minérales de la Palestine. Le Seigneur nous donne une merveilleuse description du pays et nous savons que cette terre a été convoitée par toutes les nations alentours dès le commencement.
    Aucun pays de ce monde n’a été autant l’objet de rivalités et de conflits que celui-ci; tous les grands empires existants ont combattu pour dominer sur ce pays. Dieu n’a choisi ni l’Islande, ni le Mexique ni un autre pays. Il a choisi spécifiquement cette terre qui se trouve être le centre géographique du monde pour y rendre possible des richesses merveilleuses.
    Conformément à la pensée spirituelle de Dieu, ce pays serait une illustration de Son Fils le Seigneur Jésus pour l’éternité, en qui sont tous les trésors de sagesse et de connaissance, de grâce divine et de plénitude de Dieu. La description de ce pays est une merveilleuse révélation de la pensée de Dieu concernant Son Fils.

d) Le Repos de Sabbat.
    La lettre aux Hébreux nous ramène à Josué. A un endroit, au chapitre 4, se référant au repos du sabbat, nous lisons:

Car si Josué les avait introduits dans le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Il reste donc au peuple de Dieu un repos de sabbat. » (v.8)

     Ce qui nous indique clairement que la pensée de Dieu pour le pays était que ce dernier soit pour eux le lieu de Son repos de Sabbat. Il était ce Sabbat individuel qui disait:

Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et Je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car Je suis doux et humble de cœur: et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matthieu 11: 28-29)

    Christ est le repos de Sabbat dans le pays. La plénitude de Christ est le repos de Sabbat par expérience; Si on trouve Christ, on trouve immédiatement le repos, car notre agitation s’arrête quand on entre dans une relation vivante avec le Seigneur Jésus. Le repos va même en s’élargissant, si nous avançons avec lui.
    Pour l’exprimer autrement, plus nous découvrons Christ de manière vivante et expérimentale, plus notre repos et notre satisfaction sont profonds. Nous ne sommes pas encore entrés dans tout ce que le repos sabbatique de Dieu représente, parce que nous n’avons pas encore atteint toute la plénitude de Christ. L’accent dans cette lettre, même pour le repos sabbatique, est mis sur les croyants; pas d’avertissement pour des pécheurs, qui auraient failli venir à Christ pour trouver en Lui leur repos, mais un accent mis sur les croyants qui n’entrent pas dans la plénitude de Christ, c’est-à-dire dans le sabbat de Dieu en plénitude.
    Voilà tout ce que le Seigneur cherche à nous apporter. Toutes ces choses dans l’Ancien Testament sont réunies en Christ, et le grand désir du Seigneur est notre marche en avant, sous toutes ses formes. Nous avons à considérer ce qu’est cette marche et ce qu’elle implique. Par la grâce de Dieu nous allons le faire à présent.
  Le Seigneur nous appelle avec empressement, par chaque exhortation, par un encouragement et même par des avertissements, à aller de l’avant. Cette marche en avant, comme nous le verrons, sera parsemée de conflits, d’adversité, de résistances. Néanmoins, tout cela conduit à la volonté de Dieu, à cette plénitude finale. Le défi réside dans notre volonté ou non d’aller de l’avant, face à une résistance puissamment organisée, une opposition oeuvrant de différentes façons, ouvertement ou subtilement, le tout pour nous arrêter prématurément, pour céder un terrain qui devrait nous appartenir. Voilà le défi !
    Il est nécessaire de rappeler ce challenge et cette exhortation. Nous sommes spirituellement tout à fait dans la position de ces croyants juifs à qui s’adressait cette lettre. Ils venaient d’abandonner les choses terrestres, la religion terrestre, pour les choses célestes, les vraies réalités spirituelles, et ce faisant, ils ont eu à payer un grand prix. Ils furent mis de côté et rejetés à cause de Christ. Leur réputation, leur statut, leur position, tout s’est assombri pour eux et ils se sont retrouvés face à de grandes difficultés, même parmi les gens religieux, ceux qui se faisaient appeler peuple de Dieu, et ils furent réduits au silence.
    Oui, ils ont même eu la tentation de retourner aux choses terrestres, pas nécessairement des choses mondaines, mais des choses terrestres, de la religion terrestre.
    A cause du danger, à cause de tout ce qui avait déjà ralenti et arrêté leur marche, cette lettre a été écrite. Elle montre les promesses, les alliances, le grand désir que Dieu a pour Son peuple, et elle dit ensuite: Allons !
    Allons-y ! Entrons dans la pleine maturité! Ce sont les expressions dominantes. Gardons les bien dans nos cœurs le jour où nous aussi ressentons que le prix est trop élevé, que nous faisons face à trop de choses à cause de la position que nous avons prise ! Entendons les paroles: « … nous sommes devenus partenaires. Partenaires avec Christ, si nous tenons fermes dans notre confiance du commencement jusqu’à la fin… » Que le Seigneur nous vienne en aide !

II- Des Hommes de Foi.  Lire: Josué 1: 1-11

Nous sommes devenus participants de Christ (partenaires avec Christ), pourvu que nous conservions ferme jusqu’à la fin notre assurance du commencement; pendant qu‘il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n‘endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au temps de la contestation. » (Hébreux 3: 14-15)

    Il est important pour nous de voir que les promesses, les alliances, la nature du pays et le repos de sabbat, qui sont mentionnés dans l’Ancien Testament et le livre de Josué, trouvent leur vrai accomplissement en Christ.
    Historiquement, bien sûr, toutes ces promesses et alliances étaient liées à Israël et au pays, et elles peuvent être encore relatives à Israël. Il est possible qu’Israël entre dans la plénitude du pays, et que les promesses et les alliances s’accomplissent de manière terrestre. Mais la plénitude de réalisation de toutes ces choses est en Christ, dans l’Eglise, et tant que le sens spirituel de toutes ces choses ne sera pas réuni et accompli par l’enlèvement de l’Eglise, Israël ne pourra atteindre toute sa plénitude terrestre.

    Lorsque nous, en tant qu’Église, aurons été enlevés dans la plénitude qui est en Christ, et cette plénitude est réalisée dans l’Église, alors Israël commencera réellement à posséder et entrer dans son héritage. Il est important de le voir car cela rendra l’appel plus fort et urgent, et nous mettra en face ce que le Seigneur recherche et doit obtenir, à savoir un peuple qui entre spirituellement dans toute la plénitude de ce que Dieu a prévu.

 1) Dieu et les Hommes de Foi.
    Les hommes de foi dans l’Ancien Testament étaient eux-mêmes conduits au-delà d’une réalisation terrestre vers la réalisation céleste; car même si Dieu leur avait fait des promesses, elles n’ont pas pu s’accomplir pleinement de façon terrestre à cause de leurs échecs continuels. Ceux qui étaient avec eux, qui étaient cohéritiers des promesses et des alliances, les brisaient régulièrement, et c’est pour cette raison que même les hommes de foi n’ont pu hériter. Mais au milieu de ces déclins et de ces échecs répétitifs, il est toujours resté
quelques hommes de foi qui tenaient fermement jusqu’au bout leur assurance du commencement.
    Vous remarquerez que Dieu est venu vers ces hommes de foi et les a conduits du domaine terrestre vers le domaine céleste; Il a mis dans leurs cœurs l’assurance que, même s’ils ne réalisaient pas eux-mêmes la pleine signification des promesses et des alliances sur la terre, ils hériteraient de la valeur de ces promesses et de ces alliances sous une forme céleste. C'est ce qui semble précisément être le sens de la déclaration suivante que nous trouvons dans Jean 8: 56:

 Abraham a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour; et il l’a vu, et il s’est réjoui. » Ou bien:
 …ils désirent une meilleure patrie, qui est céleste… » (Hébreux 11: 16).

   Cela se situe au-delà du terrestre. Ils étaient élevés au-dessus de ce qui était devenu impossible de leur temps, une réalisation terrestre des promesses et des alliances, en recevant l’assurance d’un pays céleste:

 Il attendait la cité qui a des fondements dont Dieu est l’architecte et le fondateur. » (Hébreux 11: 10)

    Ce n’est pas la Jérusalem terrestre, c’est quelque chose de plus. Ainsi des hommes de foi qui ont tenu ferme jusqu’au bout leur assurance du début, ont découvert spirituellement que les promesses étaient transférées de la sphère terrestre vers la sphère céleste. Ce thème couvre toute l’épître aux Hébreux. C’est la foi qui nous autorise à nous élever du terrestre vers le céleste, et ce qui devient impossible ici bas à cause de l’échec, du déclin et des erreurs, est une assurance pour des hommes de foi en Christ exalté, Celui qui est l’auteur et le finisseur de notre foi, vers qui nous sommes appelés à fixer nos regards, Jésus même.
    Tout est résumé et incarné en Christ couronné de gloire et d’honneur et tout doit être réalisé en ceux qui sont participants ou partenaires dans l’appel céleste; pas celui qui est terrestre, mais le céleste. Voila l’appel céleste, la vision céleste qui sont au cœur de cette lettre. Ce qui signifie que Christ dirige chaque promesse, chaque vision, chaque espérance, chaque alliance. Il domine tout :
Abraham, que nous avons vu auparavant comme représentant de l’élection et de la promesse; Isaac, représentant la filiation dans la résurrection; Jacob, la correction et le service; et Joseph, en qui toutes les caractéristiques s’incarnent et s’orientent vers le trône pour donner toute plénitude à l’élu; et avec Joseph, le pays commence à émerger quand il donne des instructions concernant ses ossements.
    Ainsi tout ce que symbolisent Abraham (élection et promesse), Isaac (filiation et résurrection), Jacob (correction et service) et Joseph (l’incarnation du trône) est transposé vers le pays. Le pays représente tout cela et en devient l’incarnation. Vous avez encore et toujours Christ à la place de la terre promise. Tout est concentré en Lui qui incarne tout ce que le pays signifie, et en Christ nous entrons dans tout ce qu’Abraham, Isaac, Jacob et Joseph symbolisent pour le pays. Joseph donna des instructions concernant ses ossements, et c’était la compréhension de la foi concernant le pays promis. Le pays était en vue.

2) Le but de la discipline et de la correction.
    Il est important, et peut-être d’une valeur particulière, de réaliser que le service arrive à la fin. Jacob est le troisième des Patriarches avec qui l’alliance a été faite. L’alliance n’a jamais été établie avec Joseph.
    L’expression régulière que Dieu utilise toujours, « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » et bien que Joseph fut un symbole beaucoup plus représentatif que les autres, il n’est jamais dit, « Je suis le Dieu de Joseph », tout simplement parce que Joseph était l’incarnation de tous les autres; il intégrait tout le reste.
    Ainsi Jacob a été l’aboutissement de l’association divine, et il représente le service discipliné ou corrigé. C’est là que réside la clé des actions présentes du Seigneur avec nous, et nous arrivons à la fin de la lettre aux Hébreux à une limite; car n’est-ce pas la formation et l’entraînement qui nous occupent à la fin de l’épître ?

Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur et ne perd pas courage lorsqu’il te reprend; car le Seigneur châtie celui qu’il aime et il frappe de ses verges celui qu’il reconnaît.» (Hébreux 12: 5-6)

    C’est bien de reconnaissance et d’acceptation dont il s’agit lorsque Dieu corrige ou châtie celui qu’Il aime; Une autre traduction serait « Il frappe de verges celui qu’Il place »; en effet, il y a une différence entre recevoir, reconnaître et placer: il existe une progression, un mouvement vers l’avant lié au Seigneur. Nous sommes donc en cours de correction et de châtiment, pour nous préparer au service.
    Quelle conception et quelle idée avons-nous du service au point de ne pouvoir le comparer à rien d’autre tellement il est important pour nous ! Les gens semblent croire que le service est au-dessus de tout ce qui peut dominer et caractériser notre relation avec le Seigneur. Que Dieu nous garde de négliger son service parce que nous ne serions pas fervents d’esprit.
    Cependant souvenons-nous que bien souvent, le Seigneur attache beaucoup plus d’importance à ce que nous soyons prêts au service plutôt qu’être utilisés. C’est pourquoi le Seigneur pense souvent utile de sortir les gens du service pour les mettre à part et les purifier lors d’une longue période de discipline. Ceux-ci vont devenir plus tard des vases de grand honneur, de grande utilité pour le service.
    La communauté qui servira autour du trône sera une communauté fortement disciplinée. Ce n’est que dans la perspective divine que je puis expliquer l’intensité de la souffrance de ceux qui iront jusqu’au bout avec le Seigneur, qui représentent une valeur d’utilité pour Lui dans le futur. La Parole est claire sur ce point. C’est encore plutôt éloigné pour nous, mais il nous serait utile de comprendre pourquoi le Seigneur nous traite ainsi. Le point que nous cherchons à atteindre est que le pays est Christ, et Il concentre en Lui tout ce qui est en relation avec la plénitude divine, tout le sens symbolique d‘Abraham, Isaac, Jacob et Joseph.

3) La signification symbolique de Moïse.
Entre Joseph et le pays promis, vient Moïse. Moïse occupe une très large place dans cette section, située entre l’instruction sur les ossements de Joseph, et le pays dont il donna la direction. Moïse se tient là pour faire connaître la condition et l’ordonnancement de la vie céleste qui est une exigence inaltérable et irréductible de Dieu. Il est important de le savoir, parce que cette vie se résume en Moïse.
    Pourquoi Moïse ? Comment comprendre la signification de Moïse ? Comme nous l’avons dit: pour faire connaître la condition et l’ordonnancement de la vie d’En-Haut, comme exigence inaltérable et irréductible de Dieu. Tout ce qui s’est produit au travers de Moïse était un modèle des choses célestes. Tout son gouvernement dans le désert fut pour Israël un gouvernement par les lois célestes: Israël a dû apprendre par Moïse comment vivre à partir des ressources célestes, alors que toutes les ressources terrestres avaient disparu; l’intention était d’avoir une révélation sur la méthode et les moyens de vivre en ne comptant que sur le ciel, quand il n’existait plus aucun moyen de vivre sur terre. Tout en Moïse était de faire connaître cette condition céleste et cet ordonnancement demandé par Dieu à son peuple. Combien Dieu tient à ce que les choses se fassent sur Son fondement ! S’il y avait la moindre déviation, quelle colère et défaveur divines risquaient de tomber !
    Ils ont murmuré pour l’eau. C’était tout à fait naturel, nous aurions fait de même si nous mourions de soif dans le désert… Ils ont murmuré pour le pain, pour changer le régime de la manne. C’est tout naturel. Oui, c’est le problème: c’était naturel et pas spirituel. Dieu tentait de leur enseigner qu’ils avaient tout pleinement en Lui dans les cieux, quand il n’y avait plus aucune ressource. C’était une tentative de faire connaître par tous moyens à travers Moise, une communauté céleste avec un ordre céleste et des ressources célestes, et Dieu a montré Sa désapprobation, Sa défaveur, Sa colère, chaque fois qu’ils omettaient de reconnaître ce caractère céleste qu’Il voulait leur révéler.
    Cette révélation de l’ordre divin et de la condition divine leur étaient imposés, mais ils n’avaient ni position ni puissance pour y répondre. La position et la puissance manquaient, d’où l’apparition d’une loi. Lorsqu’on vous parle de loi, vous entrez dans un domaine où quelque chose pèse sur vous, que vous le vouliez ou non, et il vous faut l’accepter. Que vous la respectiez ou pas, elle est là. La loi ne tient jamais compte de votre condition ni de votre position. La loi dit une chose qui demeure inaltérable quelle que soient votre condition et votre position.

4) De l’extérieur vers l’intérieur.
Comment commence le livre de Josué? L’Eternel dit à Josué : « Mon serviteur Moïse est mort. » et symboliquement ceci introduit un ordre nouveau. Le Jourdain, comme le montre Paul dans son épître aux Romains, représente la mort à la loi, comme forme extérieure de gouvernement; Comment ? Rappelons-nous qu’il n’y a aucune mort à la loi excepté si on est vivant en Christ. Si vous n’êtes pas vivants en Christ, vous vivez sous la loi, gouvernés par la loi. La seule délivrance de la loi a lieu par la mort et la résurrection de Christ. La résurrection représente la délivrance, et il ne peut y avoir aucune mort à la loi puissante et efficace tant que vous ne savez pas ce que signifie d’être vivant en Dieu par la résurrection.
    Remarquez-vous combien le Saint-Esprit veut que cela soit bien clair pour nous, spécialement par Paul ? Chaque fois qu’il y a une dynamique pour mettre en évidence la réalité de la mort de Christ, c’est la résurrection de Christ qui est mentionnée. Nous sommes sauvés par Sa vie.
    Le livre de Josué commence par cette déclaration: « Mon serviteur Moïse est mort » Quelle en est la conséquence ? Une position nouvelle: ils ont traversé le Jourdain et ne vivent plus sous la direction de Moïse  dans le désert. Un pouvoir nouveau: le Capitaine de l’Armée du Seigneur, invisible mais pleinement opérationnel et puissant en force. Josué reprend ce qui est symbolisé par l’Ange de l’Eternel et devient le représentant de l’énergie du Saint-Esprit qui opère dans une position nouvelle. L’épître aux Ephésiens en est
la contrepartie; elle déclare: « …Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ… » C’est le pays spirituellement parlant, une position nouvelle dans les lieux célestes.

   Ensuite, Ephésiens continue en disant:

 …l’infinie grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, conformément à l’efficacité du pouvoir de sa force, qu’il a déployée en Christ quand il l’a ressuscité des morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au dessus de toute principauté, de toute puissance, de tout pouvoir, de toute domination et de tout nom qui puisse se nommer… (Ephésiens 1: 19-21)

    La position se situe dans les lieux célestes où nous sommes bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles en Christ qui est le pays et cette position est associée à « l’infinie grandeur de Sa puissance envers nous qui croyons » C’est aussi le sens de l’affirmation de l’Eternel à Josué « Mon serviteur Moïse est mort… » Cet événement rend possible une position nouvelle, une force nouvelle, un développement futur. Il n’est plus question d’imposer quelque chose de l’extérieur comme un minimum irréductible, que nous ne pouvons tenir en raison de notre faiblesse, mais d’une position en Christ avec la force et l’énergie du Saint-Esprit, l’infinie grandeur de Sa puissance permettant d’atteindre toute la plénitude révélée de la volonté divine.

5) La volonté de Dieu se fait clairement connaître.
    Il désire que Son peuple entre dans Sa plénitude, et Ses desseins les plus élevés sont inséparablement connectés avec cette volonté révélée, cet objectif. Tous Ses plans les plus élevés sont liés à notre marche vers le but divin, la plénitude de Christ, et leur pleine signification ne peut se réaliser par nous que si nous tenons fermement dans notre confiance du commencement à la fin. L’important est de comprendre clairement que la volonté de Dieu est que nous puissions entrer dans la plénitude.

6) Trois options sont possibles:

a) Mourir dans le désert. Bien que sorti du pays d’Egypte, il est possible de mourir dans le désert. Qu’est-ce que cela veut dire ? D’une part, c’est de passer à côté de cette plénitude divine en Christ qui nous était offerte. D'autre part, comment pouvons-nous passer à côté ? L’histoire d’Israël nous dit clairement que c’est en raison de notre mentalité charnelle, simplement un christianisme charnel. Celui-ci va contre tout ce dont Paul nous avertit si fortement. Si souvent, il dit « n’êtes-vous pas charnels ! » Sauvés, hors d’Egypte, mais charnels, la chair dominant sur l’esprit. Dans ce cas, vous mourez dans le désert; c’est-à-dire: vous manquez d’atteindre le but que Dieu vous a révélé par Sa volonté.

b) Faire des compromis pour une satisfaction immédiate. La seconde possibilité est celle qui est symbolisée par les deux tribus et demie, qui disaient: « Ne nous conduis pas au-delà de ce Jourdain. » Ils recherchaient leur héritage de ce côté ci du Jourdain. Vous connaissez la nature de ce choix. Ils ont vu une bonne terre, une parcelle fertile, quelque chose que l’on peut obtenir sans la difficulté et le prix d’un effort soutenu. Ils y ont attaché leurs cœurs. Ils ont fait un compromis; en un mot, ils ont refusé le prix de la consécration.
    Ils nous montrent cette sorte de vie et de service qui a toute sa plénitude dans le présent, qui voit des résultats rapides et des retours immédiats; ils sont occupés par beaucoup d’activités qui représentent elles-mêmes une satisfaction ou devient leur satisfaction. Trop de gens pensent que s’ils peuvent être occupés au Nom du Seigneur, ils vont s’en sortir magnifiquement. Ils trouvent leur satisfaction dans le fait qu’ils font beaucoup de choses mais pas dans les vraies valeurs spirituelles. Certains d’entre eux se réveilleront finalement pour découvrir qu’ils étaient très occupés mais sans être efficaces. Dans toute leur agitation et leur activité, où ils ont trouvé un certain plaisir, une gratification personnelle, il n’y a plus grand-chose en fin de compte qui demeurera éternellement pour la satisfaction divine. Les deux tribus et demie d’Israël ont fait un compromis, elles ont cherché un retour rapide, une satisfaction immédiate.

c) Marcher dans la plénitude. La troisième possibilité est d’entrer dans toute la plénitude spirituelle et céleste de Christ, qui est cependant une vie de foi totale et de conflit intense.
    Nous sommes face à ces trois possibilités. Nous pouvons mourir dans le désert; nous pouvons faire des compromis pour une satisfaction présente; ou nous pouvons marcher par la foi et dans le combat. La dernière possibilité a toujours en elle ce facteur qui nous dit que quels que soient les progrès que nous avons faits, il reste encore bien plus de chemin à accomplir. Chaque petite parcelle gagnée n’est rien en comparaison de tout le chemin qui reste à parcourir. En raison de l’intensité de l’opposition de l’ennemi et de la sévérité du combat, nous sommes toujours bien plus conscients de la difficulté du chemin que d’atteindre la plénitude. Mais il en est toujours ainsi. Ce sont les alternatives que nous aurons à affronter.

7) Une possibilité d’échec à cause d’un cœur endurci.
   Cette réalité est martelée aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. L’histoire d’Israël est parsemée d’urgence, d’appel et d’avertissement. Dans les Psaumes et dans les épîtres, vous entendez régulièrement ce refrain: « n’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la révolte… » Cette phrase tragique revient souvent comme un appel urgent et un avertissement.
   Cette possibilité d’échec s’enracine dans un état de cœur. Cet extraordinaire élément d’éventualité et de doute, qui semble parcourir la Parole de Dieu, en référence à des croyants, n’est pas lié à notre salut. Lorsque vous parlez du salut, vous l’affirmez positivement parce qu’il y a une forte connotation d’assurance confiante; mais lorsque vous parlez de la pleine volonté de Dieu, le but, le prix, tout ce qui concerne l’appel céleste, vous vous trouvez toujours face à l’imprévu et au doute. Ce qui est représenté par les « Si » -

Si vous tenez fermement depuis le commencement votre confiance jusqu’ à la fin ». « …qui est votre demeure si… »

     Vous ne pouvez passer par-dessus ces « si », vous ne pouvez pas les éviter; Au fur et à mesure de la lecture, vous les rencontrez. Paul concentrait toute son énergie finale dans l’urgence d’un puissant « si » - « si de toute manière et par tous les moyens, je pouvais atteindre… »
    Cette précarité est basée ou découle d’une disposition de cœur. Dans le livre de Josué, nous trouvons une série d’éléments qui ont été calculés pour provoquer à nouveau cet échec, même au-delà du Jourdain, calculés pour empêcher la plénitude que Dieu voulait apporter à Son Peuple. Et chacun de ces éléments était calculé pour susciter un appel à une nouvelle disposition de cœur. Ces éléments que nous voyons dans le livre de Josué étaient calculés pour frustrer la volonté de Dieu pour Son peuple , en découvrant et en assurant une certaine disposition de cœur, comme une condition de leur succès.
    Reprenez l’exemple des deux tribus et demie d’Israël. Remarquez vous ce qui leur a été dit lorsqu' ils ont formulé leur demande pour s’établir de ce côté ci du Jourdain ?

Et pourquoi décourageriez-vous (détourneriez-vous) le cœur des enfants d’Israël de passer au pays que l’Eternel leur a donné ? » (Nombres 32: 7)

    Donc, en premier lieu, ils représentaient quelque chose qui ôtait l’énergie ou la disposition consacrée du cœur des enfants d’Israël. Ainsi, il est possible que le cœur du peuple de Dieu soit séduit. Il existait un danger: celui d’une disposition de cœur qui ne Lui corresponde plus. « Dieu a clairement dit que Son plan était ceci et cela : quoi que les autres peuples fassent, j’irai dans cette direction ; d’autres peuples prennent des raccourcis et semblent s’épanouir dans la bénédiction, mais j’ai vu que Dieu a prévu quelque chose de plus qui va bien au-delà, qui est Son objectif, donc mon objectif.
    Mon but, c’est Dieu Lui-même, ni la joie, ni la paix, ni même une bénédiction, mais Lui-même, mon Dieu; c’est à Lui de me guider là, pas moi, mais Lui - peu importe le prix, cher Seigneur, peu importe le chemin. » Cet état d’esprit ne correspondait pas à celui des deux tribus et demie, parce que leur cœur n’était pas dans cette attitude, et c’est pourquoi, ils devenaient une menace. Le diable connaît la disposition de nos cœurs et très subtilement, il oeuvre pour l’utiliser.
    Comme ces deux tribus et demie elles-mêmes, il nous est suggéré un bénéfice immédiat par rapport au Seigneur en dehors de toute souffrance. Ce sont ceux qui disent: « Est-il nécessaire d‘être aussi consacré ? Pourquoi tant d’intensité, n’est-ce pas un comportement fanatique ? Pourquoi ne pas se contenter de jouir de la présence du Seigneur et d’avoir une simple vie chrétienne normale ? Pourquoi faut-il s’impliquer autant ? Ces questions peuvent sembler correctes et s’accompagnent même parfois de références bibliques (« la simplicité qui est en Christ ») Un passage de ce genre est utilisé contre ce que certains pourraient appeler un type de vie chrétienne compliqué, représenté par ces chrétiens qui aspirent à toujours plus. Pourquoi ne pas jouir d’une vie chrétienne heureuse et confortable ?
    Même s'il est possible d’être intense de la mauvaise façon ou de faire de notre vie chrétienne une vie terriblement stressante et dangereuse (le Seigneur ne veut pas cela), toute la question est déterminée par le fait que ce n’est pas ce que je veux, la vie chrétienne que j’ai choisie, qu’elle soit plaisante ou éprouvante, mais ce que le Seigneur veut ; voilà ce qui importe.
    Que veut le Seigneur ? Le Seigneur a-t-Il montré qu’Il veut un peuple qui recherche tout pour qu’Il règne ? Paul, pourquoi tant d’agitation et de pression ? Pourquoi parles-tu ainsi : «si, par tous les moyens je puisse atteindre…» Tu es vieux maintenant; repose-toi un peu à présent, tu sais que le Seigneur a des voies merveilleuses et tu as une superbe histoire derrière toi… Paul répondrait: « Pensez-vous qu’en la matière ce n’est que la question de mon tempérament, de mes sympathies et de mes antipathies ? Si je devais ne me considérer que moi-même, j’aurais pris du repos, mais je vois que le Seigneur a établi un modèle, une position qui est reliée à un plan éternel d’utilité et de gloire pour Lui, que je n’ai pas encore atteints, et je concentre ma volonté et mon énergie jusqu’au bout dans ce but. 
    Appelez cela de l’intensité si vous le souhaitez, mais

laissant les choses qui sont en arrière…je cours vers le but, jusqu’au prix de la vocation céleste de Dieu, en Christ Jésus.

    Les deux tribus et demie étaient animées d’un tout autre esprit. Elles étaient des personnes qui, dans la vie chrétienne, avaient les yeux fixés sur elles-mêmes et pas le Seigneur. Avaient-elles passé un seul moment à s’asseoir en disant: que veut le Seigneur ? Au lieu de : que pouvons-nous en tirer ? Elles seraient allé de l’avant. La réponse était claire et nette. Nul doute que la volonté révélée de Dieu était qu’ils devaient traverser le Jourdain, et continuer jusqu’au bout. Ils ont fait des compromis et on peut entendre aujourd’hui leurs descendants dire: Oh, inutile de vivre ce type de vie chrétienne où vous êtes toujours en recherche et jamais satisfaits ! soyez contents ! Pourquoi ? Parce que c’est bien plus facile et plus confortable. Ce qui nous importe, c’est que les choses soient aisées, faciles et confortables. Est-ce cela ou est-ce la volonté de Dieu qui nous guide ? L’ennemi trouve une opportunité dans la disposition de notre cœur, pour nous détourner, nous décourager, nous limiter et nous arrêter.

8) La leçon d’Acan.
    Nous en arrivons à la phase suivante, et ici nous rencontrons Acan. Que représente-t-il ? Une autre manigance de Satan pour arrêter tout progrès, pour voler, pour stopper, pour restreindre. C’est encore clairement l’intérêt personnel qui intervient. Comment ? Le Seigneur a accordé une puissante bénédiction, une victoire extraordinaire. A Jéricho, ils ont bénéficié d’une grande possession, d’un gain considérable, d’une manifestation de la présence et de la puissance du Seigneur, et au milieu de cette bénédiction du Seigneur, Acan a pris quelque chose pour lui-même.  Si souvent, c’est ce qui arrête et annule la bénédiction. Les bénédictions du Seigneur sont détournées à des fins personnelles.
    Quand le Seigneur a béni et fait prospérer quelque chose, combien de gens en ont profité pour se mettre en avant. Voilà un mouvement couronné de succès ! Il faut que je saisisse ma chance ! Il se produit une appropriation de cette oeuvre à des fins personnelles. C’est visible dans l’histoire: le moment le plus dangereux pour l’œuvre de Dieu est celui de la bénédiction. Vous aurez toujours des personnes qui arrivent quand la bénédiction est là, non parce qu’elles ont en vue le plan de Dieu, mais parce qu’elles considèrent la bénédiction comme un mérite personnel. Dieu avait livré Jéricho entre les mains d’Israël, et dans ce contexte, Acan a volé quelque chose de ses propres mains pour lui-même, pour sa satisfaction personnelle, sa propre gloire, et a utilisé les fruits de cette bénédiction à des fins personnelles. Oh, le diable est très rusé !
    Tout le cours des événements s’est brutalement arrêté pour amener le désastre. Le Seigneur nous appelle à entrer dans la plénitude de Christ, et quelquefois sur le chemin, Il nous permet de voir l’œuvre de Sa puissance et de montrer qu’Il est avec nous. Le monde peut s’opposer à nous, le diable peut être en travers, mais le Seigneur peut nous faire voir d’une certaine manière qu’Il est avec nous. Et puis, au détour du chemin, survient le plus terrible danger: nous mettons nos doigts sur chaque chose et sur chaque personne, et même sur le diable lui-même. Nous sommes soutenus par le Seigneur dans la position que nous avons prise ! Nous sommes justifiés ! Voilà une position périlleuse.
    Le Seigneur a pu dire : J’ai vu Satan tomber du ciel comme un éclair ! Ne trouvez aucun mérite personnel dans le fait que les démons vous soient soumis ! C’est tout à fait pareil que de se glorifier de la mauvaise manière dans les bénédictions du Seigneur. Nous devons avancer d’un pas ferme, et recevoir nos encouragements quand ils viennent, en remercier sereinement le Seigneur, et continuer les mêmes occupations, sans rester à se vanter personnellement des bénédictions du Seigneur.
    Il y a beaucoup à dire sur ce sujet. C’est une telle source de gratification si vous parlez aux gens du succès que vous connaissez dans l’œuvre du Seigneur, combien de personnes sont venues, combien d’âmes ont été sauvées, comment vous avez été utilisé et comment le sceau de Dieu est sur vous. Inconsciemment, nous détournons l‘honneur au profit de notre propre chair. Le seigneur est obligé de nous cacher beaucoup de choses, parce que c’est dangereux pour nous; notre chair rend la situation périlleuse.
    Nous serons mis à l’épreuve autant par la bénédiction que par l’adversité. Les feux les plus intenses de l’épreuve sont souvent ceux du succès et de la prospérité. De tels tests révèlent si nos cœurs sont fixés sur le Seigneur ou sur les choses.

9) Un mensonge déguisé.
Nous en venons aux Gabaonites. Ce qui est dit à leur sujet et qui les résume bien, est ceci : «De leur côté, ils agirent avec ruse… » (Josué 9: 4) Mensonges, flatteries, ruse, sentimentalité, tout va ensemble. Flatterie : Oh nous savons bien que vous êtes le peuple de Dieu ! Nous voyons que le Seigneur est avec vous ! Nous en avons entendu parler ! Aucun doute pour nous que vous êtes spécialement conduits par Dieu ! Vous ne pouvez que réussir.
    Mensonges : Les mensonges des Gabaonites sont relatés dans le chapitre 9 de Josué. Ruse et sentimentalité : Bien que nous ayons démarré ce long voyage avec des outres à vin neuves, et du pain tout chaud sortant du four dans nos sacs, voyez comme nous sommes fatigués et combien nos outres sont usées: et tout cela parce qu’on croit en vous !… Nous savons que le Seigneur est avec vous, et nous comptons sur votre sympathie !
    Lorsque Paul, dans le chapitre 6 de l’épître aux Ephésiens, exhorte les croyants à revêtir toute l’armure de Dieu, il ne dit pas que nous serons capables d’éteindre tous les assauts féroces du Malin. Nous aurions pu pourtant nous y attendre après qu’il nous ait décrit un tel équipement; Un casque du salut, une cuirasse de justice, un bouclier de foi, une ceinture de vérité et une épée de l’Esprit; cela implique avec certitude que le diable nous attaque par des assauts féroces. Non ! La Parole nous dit :

 …pour que vous soyez capables de tenir ferme contre les ruses du diable.

    Tout ce que Dieu met à notre disposition est attribué dans ce but. Quel est l’objectif du diable ? Donner un coup d’arrêt ! Et que dire de l’alliance avec les Gabaonites ? Quelque chose qui aurait dû être exterminé est devenu une institution. Ce péril n’est pas aussi éloigné de nous qu’on pourrait le croire. Les Gabaonites ont dit à Josué: « Tes serviteurs sont venus d’un pays très éloigné… » alors qu’en réalité ils étaient des voisins d’à côté. Le danger est bien plus proche de nous que nous le réalisons.

10) Les Armes de notre Combat ne sont pas charnelles.
    Que pouvons-nous tirer de tout cela ? Quelle a été la cause de cette erreur? Pour résumer en une phrase, c’était la sagesse de l’homme cherchant à traiter avec l’esprit rusé de l’ennemi. Les Gabaonites vinrent vers les anciens et les princes d’Israël, qui ont écouté leurs histoires, entendu leurs arguments et leurs appels, sont devenus réceptifs à leurs attitudes, et ont fait alliance avec eux. Les princes d’Israël ! Un prince est celui qui est supposé avoir jugement et discernement, mais ici ces princes et anciens d’Israël ont traité la chose en entendant de leurs oreilles, en voyant de leurs yeux et par le jugement de leurs propres cœurs.
    L’arrêt de notre marche vers l’objectif de Dieu qui est la plénitude de Christ, s’est souvent produit par notre tentative de répondre aux oeuvres de l’ennemi par notre sagesse humaine. Que ce soit très clair une fois pour toutes: dans le domaine du combat spirituel, il nous faut un esprit de sagesse, de compréhension et de discernement; car l’ennemi a toutes sortes de moyens pour nous amener dans une situation de compromis avec des présentations très plausibles pour s’établir au milieu de nous, qui seront une épine dans nos côtes. Et l'ennemi, il est plus facile de le faire entrer que de le mettre dehors.
    La Sagesse ne fixe pas son regard sur le terrain des sentiments ou de la raison, mais désire sans cesse le terrain de la nouvelle création. Le seul mot dans la bouche des Gabaonites était « vieux. » Mais Israël étant dans la nouvelle création, il n’y avait plus de place pour le vieux ou l’ancien. On ne peut confronter l’ennemi sur le terrain de l’ancienne création de la sagesse humaine ; il est nécessaire d’occuper le terrain de la nouvelle création pour participer à la pensée de Christ.
    Il n’aurait pas fallu longtemps pour que les anciens d’Israël ne détectent la ruse et ne viennent vers le Seigneur en disant: « Seigneur, tout ceci semble très bien; nous ne voyons rien de mal là dedans ; l’argument est bon et la situation de ces hommes paraît désespérée; ils semblent très honnêtes et sincères, et de toute évidence, il y a ici une réalité; mais néanmoins, Seigneur, nous ne voulons prendre aucune décision avant d’être mieux éclairés; et nous pouvons bien nous tromper. » Dans sa fidélité, le Seigneur serait venu en disant: «Prenez garde  à ce que vous faîtes avec ces hommes. Le diable vous a tendu un piège. »  
    De temps en temps, face à une situation qui semble parfaitement bonne et juste, le Seigneur vous dit intérieurement: Sois prudent ! Ne t’engage pas là dedans ! Tu découvriras plus tard ce qui cloche ! Et on y va malgré tout. Nous sommes dans un domaine où il est tellement indispensable de marcher dans l’Esprit et par l’Esprit, parce que l’Esprit seul pourra nous faire avancer sur un chemin clair et net vers la plénitude; car dans le cas des deux tribus et demie, dans le cas d’Acan ou dans le cas des Gabaonites, nous descendons au niveau naturel, dans notre tentative de nous occuper des choses célestes, des forces spirituelles; ainsi nous sommes entraînés à voir notre marche freinée et nos progrès vers la plénitude divine stoppés net.
    Prenez garde à toute alliance avec l’ennemi au moyen d’un mensonge. Prenez le casque du salut contre les ruses du diable. Pourquoi la tête doit-elle être couverte contre les ruses, et pourquoi être couverte par le salut ? Si l’ennemi peut blesser votre tête, vous ne tiendrez plus longtemps. Que vise-t-il constamment sur ce que représente le casque sur la tête ? C’est le fait qu’en Christ Jésus, notre salut est assuré. L’ennemi va toujours tenter de nous faire douter et de nous couper de la certitude de notre salut, de la réalité glorieuse que par la
foi au Seigneur Jésus, nous sommes sauvés. Toute manigance de l’ennemi va dans ce but et il n’y renoncera jamais, et c’est dans les lieux célestes que cette bataille a lieu de façon plus intense que partout ailleurs.
    Ce qui veut dire: lorsque vous entrez pleinement dans toute la dimension de votre vie spirituelle, l’intensité du combat concernant l’assurance de votre salut est à son paroxysme. Il est étrange de constater que le plus consacré et peut-être le plus avancé des enfants de Dieu, est l’objet d’un tel assaut. Le jeune chrétien ne doute jamais de son salut, mais le vit avec une grande assurance. D’une manière ou d’une autre, ce sont en fin de compte, ceux qui ont fait un long chemin avec le Seigneur qui subissent ce terrible assaut relatif à la sécurité et à l’assurance de leur salut. Ce qui prouve que plus vous entrez dans le domaine céleste et les forces vives du diable, plus l’attaque dans vos pensées au sujet du salut est intense. C’est pourquoi, la tête doit être protégée.
    Puis il faut porter la cuirasse de justice contre les manigances du diable. Combien souvent l’ennemi réussit à toucher même des chrétiens expérimentés en les faisant rechercher en eux-mêmes leur justification, leur acceptation par Dieu ; quelque chose en eux-mêmes qu’ils puissent offrir à Dieu comme base de leur assurance. Non ! Jamais ! Si l’ennemi peut nous éloigner de la justice de Christ comme base de notre acceptation, il a suspendu notre marche et il a arrêté notre progression. Cette ruse du diable a pour objectif de nous faire quitter le terrain de Christ notre justice, pour nous placer sur le terrain de notre propre justice.   
    Ensuite la ceinture de vérité doit être portée contre les manigances du diable, de même pour le bouclier de la foi. Le diable ne respecte rien; il essaiera tout pour nous arrêter dans notre marche avec le Seigneur. Le Nouveau Testament, et les épîtres en particulier, sont remplis de versets sur le péril permanent et persistant qui guette les enfants de Dieu dans leur vie spirituelle. Tous ces passages équilibrent largement ceux qui s’adressent aux païens. On pourrait penser que l’évangélisation du monde au commencement et les messages adressés aux païens occuperaient une large place. Il y a peu de tout cela. Au contraire ce sont les dangers qui guettent les enfants de Dieu qui prennent le plus de place, en particulier le danger d’obstruction et d’arrêt dans leur progression spirituelle. Tout ceci avait pour but de les avertir, parce que toute la force des puissances des ténèbres était rassemblée et concentrée sur l’arrêt de la croissance spirituelle, contre l’entrée dans la plénitude de Christ qui était l’intention de Dieu.

11) La Victoire par l’Union Céleste.
    Maintenant, quelle en est la finalité ? Non pas que nous soyons capables de l’affronter, mais que nous l’ayons bien à l’esprit. Le livre de Josué représente un autre côté des choses. Il y a eu des échecs, il y a eu des interventions mais il y avait un autre coté. Il y eut la conquête de Jéricho et la victoire à Aï la deuxième fois, il y a eu de puissantes conquêtes; tout cela parlait d’une ascendance, d’une domination, d’une union avec le Seigneur sur le trône.
    Et s’il n’y a qu’une présentation partielle de cette vérité dans le livre de Josué, celle-ci est pleinement révélée dans le Nouveau testament, spécialement dans les épîtres de Paul. Il y a à présent pour nous une union spirituelle avec Celui qui est couronné de gloire et d’honneur, une union spirituelle avec Lui dans Son autorité, par laquelle les forces de l’ennemi peuvent être désarmées, détrônées et vaincues.
    N’est-ce pas la déclaration de Paul dans l‘épître aux Ephésiens: « dans les lieux célestes en Christ Jésus » C’est là qu’il faut être pour aller de l’avant. Nous n’avancerons jamais tant que nous ne connaîtrons pas notre union céleste avec Christ, notre union avec Lui sur le trône. Cela fonctionne parce que nous sommes devenus conscients des mensonges du diable, et affermis par toute la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’être intérieur face à sa furie. C’est une position et une puissance à acquérir sur toute la puissance de l’ennemi.
    Que le Seigneur nous y conduise.

(Fin de la première partie)

dimanche 8 juillet 2012

L’œuvre de Dieu dans les derniers jours par T. Austin-Sparks

Publication : BibleBooks.fr 

Chapitre 1 - CONDITIONS AU COURS DES DERNIERS JOURS

 Lecture: Luc 2:25-38; 1 cor 10:11; Hébreux 8:13, 9:26.

    Dans les derniers jours, Dieu agit de manière particulière. Dans cette période les choses deviennent très étranges et très difficiles; tout semble perturbé par des bouleversements, d'intenses pressions et des conflits. Les grandes forces antagonistes de cet univers agissent terriblement et énergiquement contre tout ce qui procède de Dieu et contre ceux qui Lui appartiennent, de sorte que nous avons souvent le sentiment d’être parvenus à la fin, et qu’il devient impossible de continuer ainsi.
    Intérieurement nous pensons que la voie devient excessivement étroite et nous laissons place à la frustration, et extérieurement que tout est sérieusement remis en cause quant au futur. Le véritable peuple de Dieu se demande parfois s'il doit renoncer et tout abandonner. Cela s'insinue en nous de manière différente, mais l’objectif est toujours de paralyser et de mettre hors-jeu tout ce qui est de Dieu et de l’arrêter complètement. Ces choses nous permettent de considérer que nous sommes actuellement dans les derniers jours et que, dans cette période, l’œuvre de Dieu prend une forme particulière avec un caractère bien spécifique. Il est très important et nécessaire que le peuple de Dieu sache dans quel temps il se trouve et, dans cette période, qu’il perçoive les caractéristiques de ce que Dieu voudrait accomplir.
    Nous sommes confrontés à une situation très sérieuse et très solennelle qui ne doit pas se limiter à faire l’objet d’une simple méditation durant le temps de cette conférence. Cela pourrait être crucial et concerner d’une manière bien particulière un moment de l'histoire de ce monde, et de l’œuvre de Dieu dans ce monde ; ce qui revêt une grande importance et qui pourrait bien ne pas se répéter !
    Cet aspect des derniers jours et de l’œuvre de Dieu durant cette période est en relation avec ces deux personnages que nous trouvons tout au début du Nouveau Testament : Siméon et Anne. Sans aucun doute ils sont d’abord tous deux une figure des derniers jours par leur âge avancé, mais aussi par rapport à la fin d'une dispensation. Ils représentent également le service de Dieu dans cette période. Siméon s’est exprimé par ces paroles en parlant de lui-même :

" Maintenant laisse aller ton serviteur (l'esclave), Seigneur, selon ta parole, dans la paix."

    ‘’Ton serviteur." Anne se tenait dans le temple dans le jeûne et les supplications jour et nuit, sans le quitter. Une prophétesse occupée de cette manière dans la maison de Dieu représente, sans aucun doute, l'image du service.

 LA PLÉNITUDE DE L’AGE AVANCE PRODUIT LA FRAÎCHEUR DE LA NOUVELLE VIE

    En premier lieu, examinons le facteur de l'âge. Permettez-moi de vous dire tout d’abord, bien que je fasse allusion à un âge avancé, que mon message est principalement destiné aux jeunes ! Si cela pouvait paraître moins agréable à d'autres, laissez-moi vous dire que l'âge n'est pas du tout une question d’années. Vous pouvez être jeune et avancé spirituellement et vous pouvez être avancé en âge et être en retard spirituellement ! C'est une question essentiellement spirituelle. Cet aspect de l'âge, représenté par Siméon et Anne, correspond a cette expression que nous trouvons en Hébreux 8 : 13 : « En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.» et encore, dans le passage de 1 cor 10 : 11 « Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.. » Cela nous paraît bien loin, n’est-ce pas?
    Considérons maintenant le tableau qui nous est présenté. Nous voyons un homme âgé avec un bébé dans les bras, représentant à la fois, une fin et un commencement. Un commencement contenu dans toute la plénitude représentée par ce qui est âgé. Toutefois, ce qui est âgé cède la place à ce qui est nouveau et le contient tout à la fois. Nous pouvons percevoir ainsi la pensée divine, l’aspect spirituel que nous présente ce fait : un homme âgé avec un bébé dans ses bras - nous voyons en cela la pensée de Dieu : c’est un principe Divin.
    L'âge n'est pas facteur de réduction, de limitation, de déclin, de dépréciation. Ce n'est pas la pensée de Dieu au sujet du « vieil âge. » Il y a un passage dans Esaïe qui dit, " l'enfant qui mourra à cent ans… " (Esaïe 65:20). Il y aura un état, une condition, un royaume dans lequel un enfant mourra à cent ans. Cela signifie qu'il y a ici un principe, un domaine dans lequel le présent de l'enfant se trouve contenu dans l’âge du vieillard portant le bébé dans ses bras. À cent ans, l'enfant sera toujours un enfant. La pensée divine au sujet du vieil âge est plutôt celle de la plénitude. Plénitude par l'enrichissement de ce qui a déjà été et qui doit être encore. De ce qui est sur le point d'arriver, pour donner un héritage. Non pour passer au-delà et tout emmener avec lui pour que cela soit une fin, mais pour avoir quelque chose de très plein et riche pour être continué et exprimé en nouveauté, en fraîcheur, en jeunesse.  Toutes les valeurs d'une longue histoire transposées de manière nouvelle. C'est ce qui est ici. Les exemples de la petite enfance que nous donne la Bible sont en relation avec l’âge avancé.
    Ce principe spirituel est clair par rapport à Abraham et Isaac! Quand Abraham était vieux, Isaac naquit. Cela signifie que quand il y a une grande accumulation d’histoire et de connaissance spirituelle, Dieu la reproduira, il lui donnera forme encore et toujours. " en Isaac tu auras une descendance" (Genèse 21:12). Ou aussi avec Jacob et Benjamin qui fût l'enfant de sa vieillesse, Benjamin représentant ce qui est spirituel. De même nous avons le cas d'Eli, qui était très vieux, et de l'enfant Samuel. C'est non seulement une belle image, mais c’est très significatif, cet enfant côte à côte avec Eli. Dieu entreprenait là une œuvre nouvelle en présence de quelque chose qui était appelée à passer, exprimant toutes les valeurs spirituelles pour les transmettre et mettre en évidence toute leur signification.
    Siméon et Anne étaient âgés, nous pouvons conclure qu'Anne avait 106 ans (?) à ce moment-là, et tous deux étaient là avec un bébé. Ce n'est pas une fin pour Dieu, mais représente quelque chose de beaucoup plus grand.

TOUTES LES ANCIENNES VALEURS SPIRITUELLES SONT MAINTENANT RÉCAPITULÉES EN CHRIST

    Siméon et Anne représentent la plénitude par l'aboutissement. C’était la réalisation d'une phase, le rassemblement de toutes les valeurs spirituelles passées, symbolisées par ces deux croyants, dans un ordre spirituel complètement nouveau, l'ordre de Christ.
    Siméon parle clairement de cette transition mentionnée dans le premier chapitre de la lettre aux Hébreux: " Dieu, ayant dans les temps anciens parlé aux pères par les prophètes à la fin des jours nous a parlé dans son fils." C'est une transition du relatif et du partiel vers l'absolu et la finalité. C'est cette transition qui est ici représentée. Porter le Bébé, le Christ dans ses bras, c’était en figure la convergence de tout ce qui avaient été de Dieu dans le passé, récapitulé en Christ qui le contient en lui-même et le transcende.
    Voyons Siméon comme figurant le passé. Quelque chose se produisait avec l'arrivée de ce bébé, l'entrée de Christ. C'est significatif que l’évangile de Matthieu, qui n’est pas dans l'ordre chronologique, soit placé comme le premier livre du Nouveau Testament. Dans cet évangile, à plusieurs reprises Matthieu emploie cette expression, " afin que les écritures soient accomplies, " ou " selon ce qui avait été annoncé par les prophètes." C’est caractéristique de l’évangile de Matthieu. Il se tourne vers le passé considérant dans l’Ecriture ce qui regardait Christ dans leur accomplissement, leur réalisation, leur finalité et leur transcendance. Tous les espoirs, toutes les espérances, toutes les promesses et toutes les prédictions, ont été recueillies dans les bras de Siméon le jour où il a tenu ce Bébé. L'espoir d'Israël était dans ses mains. Quel espoir tant attendu! Malgré tous leurs échecs quand le désespoir sombre et ténébreux a semblé parfois s'être installé en eux et qu’ils ont pleuré pour dire que Dieu s’était caché loin d’eux, ils ont nourri un espoir. Malgré leur faillite et leurs souffrances ils ont gardé espoir que quelque chose devait arriver. Malgré tous les jugements qui se sont exercés sur eux du ciel à cause de leurs péchés, ils se sont toujours accrochés aux promesses et ont cru qu'un jour ils verraient le salut du Seigneur. Tout cela était dans les bras de Siméon! Tout ce passé est ici présent dans ses bras. Ce tout petit répondait à l'espérance d'Israël!
    Cette attente et cette espérance ont eu leur apogée dans ces deux croyants qui, parmi d'autres, attendaient la consolation d'Israël, la rédemption de Jérusalem. C'étaient des jours sans perspective, qui semblaient désespérés! Mais il y avait ceux qui espéraient toujours, qui s'attachaient à croire. Et en ces jours-là Siméon a tenu dans ses bras l'accomplissement de l'espérance et des promesses en portant la pleine incarnation de la pensée de Dieu. Siméon a tenu tout cela dans ses bras, et par ses paroles, son attitude et son esprit vous pouvez le voir projeter cela dans le futur, le portant en avant : cet enfant est là pour que le futur soit affecté par lui. C'était un moment extraordinaire.

TOUS LES TYPES ET SYSTÈMES SONT TRANSCENDÉS PAR CHRIST DANS SA PERSONNE

    Mais notons qu’il portait aussi en germe la dépouille de tous les systèmes terrestres. Tout ce qui était contenu en Christ a été accompli à ce moment là. Quel moment c'était! Ce qui était contenu dans les types et les figures, les symboles et les prophéties et tout le système judaïque, ce cadre tout entier a été brisé et dépouillé à partir de ce jour. Désormais la manifestation de tout ce qui était inhérent et intrinsèque dans le passé était dans les mains de Siméon, transmis pour le futur. C'était une crise, un tournant dans la dispensation. Cela transcendait tout ce qui était simplement un système terrestre par rapport à Christ. C'est la marque des derniers jours et ce n'est pas une petite chose.
    Christ lui-même émerge du cadre des choses, de tout l'échafaudage des âges passés, de tout ce cadre figuratif, typologique et symbolique, et il dépasse toutes ces choses dans sa propre personne. Il y a une différence entre Lui-même et toutes Ses choses. Jusqu'à cette époque, le peuple de Dieu avait été occupé avec les choses qui concernaient Christ : maintenant il devait être occupé avec Christ lui-même. C'était un moment extraordinaire et c'est ce qui aura lieu à la fin des temps. Les derniers temps sont la transition pour passer de ce qui touche Christ à Christ Lui-même, la transition du cadre à l'essentiel et à la qualité intrinsèque, la transition de toutes les œuvres et les choses liées à Christ vers ce qui est de Lui personnellement.
    Tout le reste doit être ôté, et nous sommes dans ces jours où cela a sérieusement commencé. L'issue va être (est-ce que je peux le dire de cette façon?) : avons-nous réellement dans nos mains Christ lui-même, où sommes nous occupés avec les choses qui le concernent. Sommes-nous occupés de Christ ?
    Ce travail de transition est en cours, car c’est un mouvement de la fin. Je le vois ici clairement, par la préfiguration de la prophétie de cet autre dernier jour que nous avons dans
le livre de l’Apocalypse, quand le fils mâle est présenté, et que les choses finales sont en vue. À une telle heure, tout sera éprouvé et combattu par les forces qui seront sorties de l'enfer. Cela a commencé avec l’introduction de ce premier fils mâle, le Seigneur Jésus, et depuis lors les terribles forces Sataniques sont libérées dans cette dispensation. Hérode l’a initié, et prenant son épée, il fut l'auteur d'un terrible massacre, dans le but de Le faire mourir et à partir de ce temps-là, l'enfer s’est manifesté (et a continué à se manifester) non pas contre un système mais contre une Personne vivante. Nous voyons que quand le fils mâle est introduit d'énormes réactions se manifestent immédiatement.
    Dans apocalypse 12, vous voyez un ensemble corporatif appelé le fils mâle. (il est corporatif parce qu’il est écrit " et ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau.") C'est la contrepartie corporative de l'individu, du personnel. Quand cette expression corporative du fils mâle est présentée dans le livre de l’apocalypse, qu’avons-nous ? une violente libération des forces du mal pour la destruction de tout ce qui parle de Christ.

L’ŒUVRE DE DIEU A LA FIN DES TEMPS EST ESSENTIELLEMENT SPIRITUELLE

     Maintenant qu’elle est l’œuvre de Dieu à la fin des temps ? Au point où nous sommes parvenus, nous pouvons examiner une ou deux choses. L’œuvre particulière de Dieu dans ces derniers jours est de commencer par la constitution d'une nouvelle dispensation exclusivement spirituelle, un nouvel âge essentiellement et complètement spirituel. Dans Hébreux 12 : 27 nous avons ces mots: « Une fois encore, indique le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent »
    Ce mot « changement (1] » signifie vraiment le transfert ou la transposition vers une base différente. Le fait que cela soit dit à la fin de la lettre aux Hébreux est significatif, parce que cette lettre est pleine de ce système terrestre, du judaïsme avec toutes ses formes, son rituel, ses artifices et sa spécificité. Tout ce qui est terrestre, même par rapport à Dieu, va être enlevé, et tout va être transféré vers une autre base - une base spirituelle et céleste.  
    C'est le caractère de ce qui a lieu sur la terre à la fin des temps. Le terrestre va maintenant être forcé de céder la place au Céleste, le temporel au spirituel, ce qui est extérieur à ce qui est intérieur.
    On pourra distinguer ce qui pourra être transféré, parce qu’il y a beaucoup de choses qui ne seront pas transférées. « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15:50). Cela signifie et implique qu'il y a tout un ordre de la création qui ne va pas constituer cet ordre éternel ; il doit être changé. Tout va être transféré vers une autre base, et cet aspect des choses s’intensifie à la fin des temps. Voyez-vous déjà cela?
    Laissez-moi le dire plus simplement. Que veut voir Dieu, malgré l’état actuel des choses, c’est que ce qui est temporel soit ôté et que ce qui est seulement spirituel demeure. Un processus doit donc s’intensifier pour mettre en évidence le spirituel. N'en sommes-nous pas là ? Je ne sais pas qu'elle est votre expérience, mais considérant les uns et les autres ici ou là je trouve que c’est le cas. Nous n'avons jamais vu un tel conflit, une telle pression et des difficultés spirituelles comme nous avons maintenant ; les choses semblent s’amplifier démesurément.
    Est-ce que ceci ne peut pas en être l'explication? Le Seigneur semble se préoccuper de mettre en évidence les valeurs spirituelles, pour faire des hommes et des femmes spirituels, et si je ne suis pas dans l’erreur (je ne réclame aucun don de prophétie, dans le sens de prévision), nous allons voir, et voyons déjà, que bon nombre de choses externes, sur lesquelles les chrétiens avaient compté comme si ces choses constituaient leur vie chrétienne sont enlevées.
    Nous devons revenir à une question qui se pose à nous : Après tout, qu’ai-je acquis du Seigneur Lui-même? Ce n’est pas, ce que je peux faire, ou bien de savoir où je peux aller? Mais plutôt : qu’est-ce que j'ai obtenu de Lui? Je crois que c’est une question très appropriée qui concerne bien des régions du monde en ce moment, et cela ira en augmentant de plus en plus pour que tout ce qui est extérieur soit réduit à l’extrémité. Maintenant nous sommes à l’heure du test : Qu’est ce que j’ai dans mes mains?

L’ŒUVRE DE DIEU A LA FIN DES TEMPS INCLUT TOUTES LES ANCIENNES VALEURS

    Oui, il s’agit de la constitution d'une dispensation nouvelle et spirituelle. Mais j'ai également employé le mot inclus : c’est-à-dire, l'héritage de toutes les valeurs que Dieu a données.
    Remarquez bien que c’est une dispensation de principes. L'histoire spirituelle se dirige de nouveau vers le dernier stade de la plénitude. Peut-être ne saisissez-vous pas ce que je veux dire par cela. S’il doit y avoir un déclin, que ce soit dans notre propre vie spirituelle ou dans la vie de l'église, tôt ou tard il faut que nous soyons obligatoirement ramenés de nouveau là où nous avons laissé la pleine mesure de Dieu. Ne pouvons-nous pas voir cela se produire?
    Nous le voyons de diverses manières aujourd'hui. Considérez l’aspect de la littérature. Il y a une demande croissante pour des œuvres anciennes. Les éditeurs font face à une grande demande pour les choses anciennes et cela répond au marché actuel. Les étagères sont encore trop souvent pleines de la substance chrétienne bon marché et superficielle avec des reliures voyantes. Mais les gens se rendent compte que cela ne peut pas satisfaire leur besoin, et la demande pour quelque chose de plus profond se fait entendre. On désire certains livres que les anciennes générations ont eus.
    Cela se produit déjà. L'histoire tourne sur elle-même. Il y a eu un déclin, une perte, de la superficialité, de la frivolité, du bon marché, dans le christianisme, et l'église périt sans la nourriture solide. On peut déjà entendre : « nous voulons de nouveau ce qui était avant ». Cela se produit de plusieurs manières. C'est une dispensation de principes. Si Dieu a vraiment donné quelque chose, cela ne sera jamais perdu.
    Le temps le revendiquera. Tôt ou tard nous devrons revenir à cela. Nous serons ramenés en arrière vers ce que Dieu nous a donné. C'est là que le nouveau prend de ce qui est ancien.
    Les jours sont tristes et superficiels, on ne peut pas se contenter de l’apparence des choses, nous ne pouvons pas nous passer de l'expérience. Si les jeunes pensent qu’ils peuvent considérer avec légèreté ceux qui sont passés par le feu et qui ont des cheveux blanchis au service de Dieu, en cherchant à connaître le Seigneur, et qu’ils peuvent les mettre de côté comme des choses sans valeur, l'avenir pour eux sera triste et désolé. Dieu les ramènera en arrière vers ce qui était avant. Ne croyons pas que les anciens serviteurs de Dieu sont de vieux numéros.
    Siméon n'était pas vieillot quand il a porté toute la plénitude, la richesse du passé dans ses mains. Il assurait la transition vers le nouveau, par ce Bébé, qu’il a pris dans ses bras et qui a déclaré : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ».( Mathieu 5:17). Il y a toujours, tôt ou tard, des réactions à l’égard de ce qui est bon marché superficiel, avec le sentiment de ne pas pouvoir continuer sans quelque chose de plus plein.
    L’enfance dans les bras de ce qui est ancien ! Oui, et l’enfant dépend de ces bras. Je ne pense pas aller trop loin en disant que quand l’enfant Christ était dans ces bras, cela signifiait aussi que pour l'accomplissement de Sa vie et du ministère, Christ était aussi dépendant du passé et de tout ce Dieu avait fait auparavant. La Bible était alors l’Ancien Testament et Il a dit :
« l’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
   Il parlait de l’Ancien Testament. Vous voyez de quelle manière l’Ancien Testament est employé dans le nouveau. Une des plus riches études et des plus profitables consiste à remarquer là ou l’Ancien Testament se trouve dans le Nouveau et pourquoi on le trouve là, et l'utilisation qui en est faite. Oui, c'est très précieux de voir que ce qui est nouveau dépend de ce qui s’est fait avant.

LA VALEUR QUI SE TROUVE DANS CHAQUE ŒUVRE DE DIEU

     Pour conclure rappelons ceci : nous devons vivre et travailler avec un regard sur la valeur de nos vies, parvenues à leur terme. Remercions Dieu qu’il puisse en être ainsi. La vie serait une énigme et serait intolérable si tout ce que nous avons appris par la souffrance et par la discipline partait avec nous sans que rien de plus ne subsiste. Non, il n’en est pas ainsi. Il y a de la valeur après, et nous devrions vivre et travailler avec un regard sur l’héritage que nous devons transmettre au-delà de notre propre temps. Selon le principe que Dieu transmet tout ce qu'il a fait lui-même et qu’Il a donné dans le passé. Il transpose dans Sa nouvelle dispensation ce qu'il fait en vous et en moi maintenant. Cette nouvelle dispensation sera constituée sur la base de ce qu'il fait dans Ses saints maintenant. C'est un principe du Nouveau Testament. Ce qu'il fait dans l'église maintenant doit être le meilleur pour les âges à venir. Ce qu'il fait en nous, ce n'est pas présomptueux de le dire, va être la vie même de certains au-delà de notre temps. Ainsi nous ne devrions pas penser à cette vie comme à quelque chose que nous devons traverser, qui doit être vécue pour nous-mêmes, mais qui représente quelque chose en soi. C’est quelque chose qui sera encore incorporé pour la gloire de Dieu dans ce qui doit être – ce qui procède de Dieu ne peut jamais mourir, mais sera conservé pour toujours par Lui, et sera utile. Je me demande si c'est une pensée nouvelle pour vous? Ce que le Seigneur fait en vous par l'accroissement de la mesure de Christ va être utile longtemps après que vous soyez partis. C'est un principe, une loi : ce qui vient de Dieu existe pour toujours et sera utile.
    Nous laisserons cela pour l'instant et demandons au Seigneur qu’Il agisse en nous pour que la valeur fondamentale de la connaissance de Sa Personne pour les temps à venir se forme dans cette transition dans laquelle nous sommes maintenant entrés.
  
Chapitre 2 -  L’IMPORTANCE DE LA VISION
 Lecture: Luc 2:25-38.

    Nous notions dans notre précédente méditation que Siméon incarnait tout ce qui se référait à un temps de la fin, et que dans ces derniers jours tout un ensemble de choses se manifeste.
    D'une part, il y a une impression de désintégration de ce qui a été, et d'autre part le pressentiment de quelque chose en suspens, d'une nouvelle situation et d'un nouvel ensemble de choses qui apparaissent. Nous pouvons nous demander ce qui restera de ce que voyons aujourd’hui? Car un grand dépouillement a lieu, une grande séparation du spirituel et du temporel, même dans le domaine des "choses de Dieu". Pour en revenir à la figure de Siméon, prenant dans ses bras l'enfant Jésus, qu’avons-nous vraiment reçu du Seigneur dans nos bras, au cours de cette période de transition? Combien de tout ce qui est associé au Seigneur se trouve inclus dans cet ordre et ce système purement terrestre, transitoire et temporel?
    Ce sont des questions très importantes, et elles se posent forcément dans une période où les choses sont sur le point de changer. Une grande pression s'exerce et des conflits très graves se font jour. C’est comme si quelque chose était sur le point d'être introduit obligeant l'ennemi a une plus grande résistance. La vie spirituelle est sous la contrainte et l’épreuve, et il est beaucoup plus facile de renoncer ou bien d’offrir une moindre résistance. Ce sont des choses qui appartiennent aux temps de la fin, et nous notions sans aucun doute que nous sommes bien dans une telle période aujourd'hui.
    C'est la signification de cette heure même. Les choses vont changer radicalement, un ordre va passer et un autre va paraître. Mais aujourd'hui au cours de cette épreuve de dépouillement, il devrait y avoir comme ce fut vrai pour Siméon, la disparition de tout ce qui n'était pas spirituel de la dispensation passée et cette incorporation des valeurs spirituelles, des principes et des valeurs intrinsèques de ce qui vient. C'est très brièvement ce qui nous a principalement occupés dans notre précédente méditation.

 SIMEON A EU LA VISION

    Maintenant nous allons considérer un facteur dominant qui caractérise Siméon en tant que représentation de ce temps de la fin, de cette période de transition. Ce facteur dominant, qui est également une nécessité pour nous, est contenu dans un mot « vision ». Malgré leur grand âge, Siméon et Anne ont eu la vision ; ce qui signifie que bien que parvenus à la fin de leur existence ici-bas, ils ont expérimenté un nouveau commencement dans leurs mains, quelque chose qui n’avait jamais été avant cela. Cette question de la vision est primordiale car comme nous allons le voir plus en détail, ces deux personnes typifient le principe du service de Dieu dans un temps critique pour satisfaire ses intérêts. S'il n'y a pas de vision, le service aura seulement un caractère passager et très limité dans sa valeur. Ce sera quelque chose qui sera fait pour lui-même et en grande partie comme une fin en soi, sans répondre à un besoin.
    Le service doit avoir une bien plus grande importance que de faire simplement quelque chose pendant un temps, sans perspective au-delà de l'occupation immédiate. Cela signifiera la limitation et la pauvreté dans le service. La vision conduit toujours au-delà du présent, et rajoute quelque chose, de sorte que ce qui est fait contient plus de valeur que ce qui est simplement accompli dans le temps présent.

 L'EFFET de la VISION

1. LA VIE : La vision a vraiment été la chose essentielle pour Siméon. Elle a eu en lui de multiples effets. Voici un vieil homme qui, d'après la loi naturelle est parvenu à la fin de sa vie. Les gens auraient pu dire à son sujet : « nous ne sommes pas étonnés d'apprendre que le vieux Siméon soit parti », mais la vision l'a maintenu vivant. Il ne pouvait pas mourir, parce qu'il a eu une vision donnée par Dieu. Le Saint-Esprit lui avait dit qu'il ne mourrait pas avant qu'il ait vu le Christ du Seigneur. « Mes yeux ONT VU! ». Voici un homme qui voit dans son vieil âge ; et il y a une puissance dans cette vision qui le projette en avant, et repousse la mort, faisant d’elle un domestique plutôt qu'un seigneur. Il peut dire à la mort : tu dois attendre mon heure, le temps du Seigneur. La vision l'a maintenu vivant, et a transcendé le cours ordinaire des choses, faisant de lui le maître et lui donnant de l'ascendant.
    Tout ce qui aurait pu signifier quelque chose, par rapport à sa vie normale, et au nombre de ses jours sur la terre, doit être transposé dans le domaine spirituel. S’il est encore physiquement bien, il y a une signification à cela. Si Dieu lui a donné une vision et l’a associé à sa réalisation, ce vase, cet homme ou cette femme, sont immortels jusqu'à ce que l’œuvre soit accomplie. Nous pouvons dire avec le Psalmiste : « je ne mourrai pas, mais je vivrai » (Psaume 118:17). Mais vous devez être possédés par la vision de l'intention de Dieu de telle manière que votre vie soit liée à elle. La vision a gardé Siméon vivant. Il y a des effets vivifiants dans une véritable vision.

2. UN LIEN AVEC LE DESSEIN DE DIEU : Il y a bien plus que ce que j'ai dit et que vous avez peut-être saisi, car la vision est un lien avec le dessein et l’intention du Seigneur ; elle émancipe considérablement. C'est une chose que de continuer quotidiennement, de semaine en semaine et d'année en année. Nous allons à la réunion aujourd'hui et à la conférence le week-end prochain, cela se répète et c’est ainsi que la routine de l'activité et du service chrétien peuvent constituer quelque chose. Mais c'est tellement différent d’être saisis par la poigne d'une puissante vision dominante et corporative, de sorte que l'atmosphère même semble proclamer que là se trouve quelque chose de plus que la simple routine.
    Il y a quelque chose de grand, quelque chose d’une grande portée lorsque vous y êtes introduits par l'Esprit-Saint. Vous y entrez, de même que Siméon, par l'Esprit. Vous voyez que vous n’avez pas simplement adhéré à quelque chose, comme si vous étiez dans un attelage qui va de l’avant sans véritable direction, tantôt à droite tantôt à gauche, mais que vous êtes dans un mouvement, comme les roues de la vision d’Ézéchiel, pleines de vie, allant résolument en avant : quelle grande vision que celle de Celui qui est sur le trône! Il y a une grande différence. Vous pouvez remarquer dans vos propres esprits, la différence entre ces choses, d'une part ce qui se perpétue simplement, avançant peut-être par son propre élan, ses directives, ou par d'autres intérêts, quelque chose qui est en fait une fin en soi.  
    D’ailleurs, il importe peu que vous y soyez ou pas ! Mais d'autre part il y a ce qui est tellement différent et qui se trouve en droite ligne avec le grand dessein de Dieu, dans la puissance de l'Esprit-Saint, démontrant quel grand Dieu préside actuellement à l'accomplissement de ces choses. La vision a lié Siméon de manière vivante au dessein de Dieu. Il y avait l’ancienne dispensation et Dieu avait placé en elle un capital spirituel, mais surtout la nouvelle dispensation était là, présentée par la venue de Christ. Siméon était comme un lien très vivant entre ces deux dispensations. Nous parvenons à une période où de grands changements vont avoir lieu dans le système de la chrétienté. Le spirituel seul comptera et il sera important que Dieu ait un peuple qui soit un lien en relation avec Sa parfaite intention.
    Il a toujours réclamé cela. Nous pourrions de nouveau retourner à la Bible et remarquer les périodes de transition, voir les liens que Dieu à suscité entre deux périodes, pour établir un pont de l’une à l'autre. De même nous avons quelque bonne raison de croire qu'un changement est imminent. Il ne sera plus possible de continuer comme avant et d'organiser les choses selon de vieilles méthodes. Le peuple de Dieu sera forcé, par les événements que connaîtra le monde, à marcher sur des bases spirituelles pour que son souci soit uniquement le Seigneur Lui-même. Si nous avons quelque raison de penser que cela a débuté, alors quelque chose qui dépend de Dieu devra se manifester, un ministère qui soit un lien avec son plein dessein, qui le lie de manière vitale à Lui dans ses plus grandes intentions, qui introduise une plus grande mesure de la plénitude du Seigneur. Siméon a fait cela, et il est ainsi devenu en lui-même le signe d'un mouvement dispensationnel, d'un lien vivant avec la pleine intention de Dieu.

3. UNE MARCHE AVEC DIEU : Un autre effet que la vision a eu sur Siméon, c’est qu'il a continué à marcher avec Dieu, cela lui a donné l'incitation spirituelle qui a fait de lui un homme spirituel. Je suis sûr que vous conviendrez que nous avons besoin de beaucoup de stimulations spirituelles. C'est une question qui est toujours très présente. Pourquoi tout ce qui arrive? Quelle en est la signification? Y a-t-il quelque de bon dans tout cela ? Nous pouvons très souvent perdre courage ! N’êtes-vous pas tentés de perdre courage dans l’œuvre de Dieu en considérant l'état spirituel des choses?
    Si vous n’avez pas la vision de ce que Dieu veut, votre cœur peut sombrer en voyant comment les choses se dégradent. C'est en vérité une bien faible vision spirituelle que nous avons si nous pouvons nous satisfaire des choses telles qu'elles se passent de nos jours. Il est vrai, qu’en présence de cet état pitoyable, des résistances, de la dureté, des nombreuses difficultés et des problèmes qui surviennent dans le peuple de Dieu, nous avons besoin d'incitation.
    Cela démontre tout simplement que nous avons besoin de vision. « Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est sans frein » (ou : périt, est nu, est exposé) (Proverbes 29:18). Sans vision « il se disloque », il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais, voyez-vous, Siméon a eu la vision, et en ces jours où les choses étaient décevantes et insatisfaisantes, quand ce qui était vraiment du Seigneur semblait en effet insignifiant, ce jour-là, par la vision Siméon est devenu un homme éveillé, stimulé. Il a continué à marcher avec Dieu. Nous avons aussi besoin de quelque chose pour continuer à marcher avec Dieu.
    Il est si facile de se laisser aller à la dérive et si difficile de maintenir la vie de prière dans sa force ! Vous devez combattre pour votre vie de prière car vous la perdrez si vous ne le faites pas. Il en est ainsi pour tout ce qu'implique cette marche avec Dieu. Tout est opposé à cette vision : les oppositions, la pression, le sentiment d’être sec. À moins d’avoir la vision nous ne marcherons pas avec Dieu. Marcher avec Dieu pour Ses propres intérêts, dans un amour pur pour Lui, suppose le niveau le plus élevé que nous puissions viser ; nous avons certainement besoin de quelque chose qui favorise l'amour et qui le maintienne.
    Un homme m’a dit un jour : « C'est le ministère qui me maintient en tant que chrétien ». C'est terrible mais ce qu'il a voulu dire c’est qu’il avait besoin d’incitation, de quelque chose qui le lie au Seigneur. C'est aussi dans ce sens que je le dis. Siméon a eu par la vision, cette perception que le Seigneur s'était proposé quelque chose de grand et qu'il s’était Lui-même lié à lui. Il a vécu près du Seigneur et a trouvé la force pour marcher fidèlement avec son Dieu. Cela a fait de lui un homme spirituel. Il « est venu par l'Esprit dans le temple »; il marchait évidemment et vivait dans l’esprit et par l'esprit, et cela décrit un homme spirituel. Combien la vision est importante !

4. UNE PUISSANTE VIE DE PRIÈRE : La vision a fait de Siméon un homme de prière. Elle a fait d’Anne une femme de prière qui a persévéré dans le jeûne et les supplications jour et nuit. C'est la vision qui l'a accompli. Pour maintenir notre vie de prière nous devons être motivé, autrement elle deviendra mécanique, quelque chose que nous exécutons, quelque chose qui est un engagement, quelque chose que nous avons peur de ne pas faire. La prière est seulement maintenue dans sa puissance par la vision.

5. RESPONSABILITÉ : Simon est devenu un homme responsable en raison de la vision. Combien il est nécessaire pour chaque enfant du Seigneur d’être un élément responsable ! Nous parlons « des fils conducteurs », au milieu de tout ce qui est ténébreux, terne, lourd et étouffant, de tout ce qui pourrait nous faire tourner en rond sur nous-mêmes avec nos questions. Nous devons être des facteurs qui comptent dans l’œuvre de Dieu, et qui sont produits seulement par la vision. Qu’est ce qui nous rendra positifs dans notre manière d’agir et qui dégagera de l'influence? Et c’est ce que nous avons besoin d’être. Qu’est ce qui nous préservera des égarements et des pièges? Qui nous incitera à choisir le meilleur et ne pas nous satisfaire du bon? Qui nous délivrera de toutes sortes de choses? Rien d’autre que la vision. La possession de la vraie vision nous préservera. Si vous avez la vision de Dieu, vous serez pleins de vie, vous ne serez jamais conceptuels.
    C’est ce que Paul nous montre, car il a toujours été un homme vigoureux, un homme responsable. Paul était un homme de destin ; et rappelez vous que Paul se place toujours au même niveau que tous les saints et jamais comme étant au-dessus d'eux de quelque manière que ce soit. Il parle toujours de « nous, nous, nous » ce qui signifie lui et les autres croyants. Il a eu la vision qui a fait de lui un homme responsable capable de dire : « je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste » (Actes 26:19).

 BESOIN D’AGIR PAR RAPPORT A LA VISION

    Vous ne contestez pas forcement ce qui vient d’être dit et vous pouvez être pleinement d’accord, mais cependant ne pas avoir la vision et penser : de quoi s’agit-il en réalité? Nous devons aller vers le Seigneur pour lui demander de nous introduire dans Sa vision et de mettre Sa vision en nous ; sinon nous serons comme des vagabonds et des parasites qui tirent leur subsistance de la vie des autres, et ne contribuent à rien.
    Nous devons vraiment voir cela de manière pratique avec le Seigneur. Personne ne peut vous donner la vision sauf le Seigneur. Mais voir le but éternel de Dieu en Jésus-Christ, et pouvoir dire avec Siméon :  « mes yeux ont vu » donne un sens divin à notre vie. C'était pour cela que l'apôtre priait pour les autres, afin « que les yeux de leur cœur soient illuminés ».  
    C’est quelque chose qui nous conduit à agir, qui n'est pas uniquement personnel mais corporatif. Cela concerne le service de Dieu dans un temps critique de l'histoire de ce monde et du peuple de Dieu, avec de graves conséquences dans le mouvement de notre dispensation. Actuellement, soyez attentifs, beaucoup d’enfants de Dieu et de serviteurs de Dieu se demandent où ils en sont ! Devront-ils abandonner leurs champs de mission, et tout leur travail sera perdu, et dire : « que signifie tout cela pour moi? Que me réserve l'avenir? Où en sommes-nous ? ».
    Cependant la question n’est pas là. J'ai seulement essayé d’exprimer ce qui est sur mon cœur. Le christianisme organisé va rapidement connaître un grand bouleversement, et, malgré les circonstances qui l’éprouveront sa raison d’être sera de se maintenir pour Dieu.  
    Que Dieu nous fasse comprendre la situation comme Il le fit pour Daniel et ses amis en qui résidait l'Esprit de sagesse. Ils ont su discerner la merveilleuse signification des circonstances qu’ils traversaient et interpréter les événements en prenant une position hors de leur condition en se projetant dans les âges à venir.
    Comprenez ce que je veux dire, une oeuvre décisive doit s’accomplir. Nous devons à la fois posséder cette vision céleste concernant le dessein de Dieu et nous trouver sous son contrôle. Nous devons percevoir la nature et la signification de ce qui se produit, le cours des choses et des conséquences qui en découlent, et coopérer avec Dieu dans Ses mouvements célestes étant rendus capables de le servir dès maintenant. Si cela peut vous paraître abstrait et lointain, laissez-moi vous dire ceci: c'est une question essentiellement liée à la mesure vivante et proportionnée de Christ en nous.
    Revenons à Siméon et à Anne. Tous les témoins ont probablement constaté que selon la coutume c’était un petit bébé qui était apporté au temple, car des milliers de bébés avaient été ainsi présentés dans ce lieu au cours des siècles. Mais tous deux ont perçu au travers de cet enfant de grandes perspectives à venir : « Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d'Israël, ton peuple ». (Luc 2 : 32 et 33). 
    Considérez tout ce qui est récapitulé dans cet enfant, mais vous ne pourrez le voir que par révélation. En dehors de l’enseignement que vous apporte l’Esprit vous ne pouvez pas discerner ce que signifie Christ.
    Vous pouvez croire à des vérités et les exprimer, mais Dieu les a-t-Il révélées à votre cœur  ? Le moment viendra où ce qui sera éprouvé c'est ce que vous aurez réellement reçu dans vos mains, non pas la doctrine, ni l’enseignement, ni la lecture de la bible ! Pendant des siècles, les hommes sont venus au temple avec leurs mains chargées de toutes sortes d’offrandes car on ne leur permettait pas d’y entrer avec les mains vides. Mais ont-ils saisi la vraie signification de ce qui était dans leurs mains? Peu importe la nature de leur l'offrande, agneau ou chèvre, était ce pour eux simplement une chose parmi tant d’autres? Est-ce que cela représentait pour eux le Commencement et la Finalité? Ont-ils perçu cela? Nous savons maintenant que c’était là le symbole de quelque chose de beaucoup plus grand, nous l’avons vu par l’enseignement. Nous avons assisté à des réunions sur le tabernacle, ses offrandes et ses sacrifices. Nous connaissons tous techniquement ces sujets, mais qu’avons-nous vraiment saisi de tout cela?
    Que se passera-t-il quand la grande secousse viendra et quand nous ne pourrons plus avoir de réunions ou de communion avec les croyants, et peut-être supporter ce que beaucoup supportent dans bien d'autres contrées aujourd'hui? Qu'avons-nous reçu dans nos mains? Qu'est-ce qui nous a été révélé par le Saint Esprit? Ce n'est pas simplement une question liée au fait que nous avons été enseignés dans les réunions et les conférences, mais surtout de ce qui a été vraiment révélé de Christ en nous, de telle sorte que nous pouvons dire : « mes yeux ont vu ».
    Personne ne peut m’ôter ce que j'ai vu; rien ne peut détruire cela; ce que j’ai vu fait partie de mon être. C'est l’aspect crucial en cette période. Nous devons pouvoir identifier le sens des choses, et pouvoir agir avec Dieu. Il a été dit de Siméon « que l'Esprit Saint était sur lui », Pour nous qui vivons dans la dispensation du Saint-Esprit, l'Esprit est en nous; non pas simplement en nous visitant ou en venant sur nous, mais demeurant en nous.
    Parce que Siméon et Anne étaient dans l'Esprit, ils ont saisi la grande signification de ce moment-là. Quand l'enfant Jésus a été apporté, quelque chose s'est produit signifiant pour eux : « C'est bien cela! ». C'est ce ministère qui s’exerce en vous-même par l’œuvre de l'Esprit-Saint, vous permettant de dire : « C'est cela, c’est bien cela! » Cela devient quelque chose d’extraordinairement vrai, vivant et important. C'est cela!
    Pouvoir interpréter par l'Esprit la pensée de Dieu constitue le ministère. Siméon et Anne sont la démonstration de l'incorporation du principe du service, mais nous devrions aussi voir que le service pour Dieu signifie premièrement la vision.
    Si cela touche vraiment vos cœurs et si vous êtes capables, dans une certaine mesure, de percevoir que c'est sûrement la direction des choses dans lesquelles Dieu veut vous conduire, je vous demande d’aller sincèrement vers le Seigneur dans la prière pour recevoir Sa vision.
    Demandez qu'elle soit en vous, de sorte que vous puissiez Le servir alors que tout s'effondre. Même si nous ne sommes pas encore dans l'urgence d'un changement de dispensation, la situation aujourd'hui exige sûrement tout ce que je vous ai exposé. Sachons que « la nuit vient, où personne ne peut travailler » (jean 9 :4). Que le seigneur nous trouve comme des enfants du jour et non de la nuit.

Chapitre 3 - LA NATURE DU SERVICE ET LES CARACTÉRISTIQUES DU SERVITEUR

 Lecture: Luc 2:25-35  « La fin de toutes choses est proche » (1 Pierre 4:7).

    Je pense qu’il est inutile de souligner le fait que non seulement en raison du temps qui passe, mais également au travers des évidences de la situation mondiale, l’accomplissement des paroles de la lettre de Pierre est beaucoup plus proche que lorsqu’elles ont été écrites. Il suffit seulement de considérer certains événements mondiaux qui pourraient se développer et conduire rapidement à la fin de toutes choses. En un mot, il n'y a aucun doute que « la fin de toutes choses est proche» et qu’un changement de dispensation est proche. La grande transition de cette dispensation vers la prochaine s'approche rapidement. Si c'est la réalité et si cela nous touche, nous devrions nous reporter à la parole de Dieu pour voir ce que le Seigneur fera à cette heure; nous y avons des informations très précises quant à la nature des choses et sur ce que Dieu mettra en oeuvre dans ces derniers jours.
    Voyons quelques caractéristiques spirituelles qui concernent cette heure, figurées par Siméon et Anne et quelques autres qui se trouvaient à Jérusalem.
    Nous examinerons maintenant la question qui concerne le service représenté par Siméon : Siméon et le service de Dieu à la fin des temps. Nous considérerons le service et le serviteur, dans cet ordre parce que le service à accomplir explique les agissements de Dieu envers le serviteur. Vous ne saurez jamais pourquoi le Seigneur agit envers vous de certaines manières à moins de savoir ce qu'il veut faire avec vous; pour exprimer cela d’une autre manière, nous dirons que les agissements du Seigneur avec nous sont prophétiques par rapport à ce qu'il va faire par nous et à travers nous.

LE SERVICE : APPORTER CHRIST DANS SA PLÉNITUDE

    C’est ce que signifie Siméon. Le service décrit l'homme, parce que, comme nous l’avons vu jusqu'à présent, le service à accomplir par Siméon était d’introduire Christ dans Sa plénitude. Jusqu'à ce temps-là Christ se manifestait de manière fragmentaire, séquentielle, de diverses façons, un peu ici et un peu là. C’était un développement progressif et symbolique de ce qu’était Christ. Mais désormais cette période de signes et de symboles arrivait à son terme laissant place à la pleine manifestation de Christ, du Seigneur Lui-même.   
    Siméon s’est trouvé étroitement impliqué pour introduire la présentation future du Christ et la personnification de la plénitude de Dieu. C'était le principe même de son service, ce à quoi Dieu l'avait destiné et pour lequel Il l'avait maintenu vivant. La nature de ce service à accomplir consiste à introduire essentiellement Christ, non pas symboliquement ou partiellement mais essentiellement et pleinement et la marche du serviteur ne sera pas ordinaire et facile à vivre.
    L'histoire ne sera pas simple. Elle semblera très complexe, insolite et stressante. Tout ce qui existe s’efforcera d’exclure l'instrument de sa vocation.
  
LE SERVITEUR

(a) PRÉPARÉ PAR LA PRESSION : Il vous suffit de lire l'histoire profane qui se situe entre les deux testaments de votre Bible pour savoir à quel bas niveau les choses étaient parvenues quand le Seigneur Jésus est venu. Beaucoup de personnes se trouvaient à cette époque dans un système religieux, mais la condition spirituelle dans sa réelle valeur était très faible et l'état des choses était déplorable. Siméon qui a vécu de longues années dans cette situation aurait bien pu perdu courage. Il y avait beaucoup de choses qui auraient vraiment pu l'arrêter. Vous connaissez les conditions politiques de cette époque, qui ont introduit une situation presque impossible pour empêcher l'accomplissement d’un glorieux témoignage.
    L'ennemi occupait le pays et le peuple de Dieu était dans un état de faiblesse bien plus grave que nous ne pouvons imaginer. Cet homme dont la vie spirituelle était confrontée à beaucoup d’épreuves et de difficultés, qui subissait de fortes pressions, aurait pu conclure qu’il n’était pas facile pour lui de vivre ces choses pour demeurer fidèle. Quels étranges agissements doit subir un vase pour parvenir à la plénitude! Vous pourriez penser qu’étant choisi pour cette intention, votre histoire vous permettra d’atteindre la plénitude sans la moindre difficulté ! Ce serait merveilleux et formidable.
    Mais c’est justement le contraire qui se produit. Ce vase, choisi et réservé par Dieu pour manifester une plus grande plénitude de Christ sera particulièrement assailli et troublé par toutes sortes de choses extraordinaires, son parcours sera compliqué, et il lui sera facile de renoncer en disant : « La situation est désespérée! ». Les voies du service en relation avec la plénitude de Christ sont des voies de grandes difficultés, de perplexité et d’angoisse, de pressions de stress, de complications, et souvent d’apparentes impossibilités.

(b) ÉPROUVÉ PAR LE TRAVAIL INTÉRIEUR DE DIEU : Siméon était la voix et l'acteur personnel d’un ministère corporatif de la fin des temps. Anne qui est la contrepartie de Siméon : « parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ». Il y avait évidemment un groupe de ces croyants à Jérusalem. Il était sans aucun doute, comparativement petit, mais il était présent. Il y avait là une assemblée, priant, attendant la plénitude du Seigneur, et Siméon était la voix et l'expression de ce vase corporatif.
    Je dis cela, parce que nous ne voulons pas trop penser aux individus dans cette question et considérer que nous ne sommes que des Siméon individuels. Le Seigneur lève un témoignage corporatif pour représenter et apporter sa plus grande plénitude, et ce qui est vrai de l'individu est vrai de la compagnie. Elle passe par des voies étranges et d’épreuves particulières, de perplexité, d'adversité, de contraintes et bien souvent sa position semble impossible.
    Pensez à la position de Siméon. Durant de longues années, il s'était maintenu, priant, attendant, soupirant après la venue du Christ de Dieu. Le Seigneur lui avait parlé et lui avait dit qu'il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. N’ignorez pas qu’en étant l’objet de certaines pressions, vous serez tentés de remettre en question même ce que le Seigneur vous a dit. Il n'aurait pas été difficile pour Siméon, devenu un vieil homme, de dire: « Je me demande si je ne me suis pas trompé. Est-ce que je me suis fait des illusions?
    Rien ne semble se produire, je ne vois aucune évolution, je vieillis de plus en plus et les promesses même de Dieu ne s’accomplissent pas ; ce que Dieu a dit ne semble pas se réaliser ». Sous la pression, vous pourrez ressentir cela et penser ainsi. Nul doute que Siméon a souffert les mêmes assauts sur son esprit que d’autres enfants de Dieu, en rapport avec quelque chose de précieux montré par le Seigneur.
   C’est comme faisant partie d'un vase, et non pas comme étant personnellement d’une grande importance que nous pouvons partager l'histoire étrange de ce vase et de la pression particulière qui s’exerça sur lui, parce qu'il fut choisi par Dieu pour apporter une plus grande plénitude de Son Fils dans un temps où le besoin spirituel était très grand et très intense.
    Dans les jours de Siméon, les voies de Dieu étaient des voies cachées. Il n'y avait aucun signe particulier, rien qui laissait entrevoir qu'une oeuvre puissante de Dieu allait s’accomplir. C'est la chose la plus éprouvante : pouvoir vivre au travers de cela et vivre au-dessus de cela alors qu’il semble que Dieu ne fait rien au sujet de la chose que vous aviez espérée et dont vous avez parlé. Tous les signes sont cachés, les voies de Dieu sont au-delà de notre discernement.
    C'est une chose très éprouvante, mais c'est par de telles épreuves que le Seigneur prépare son vase pour ce service particulier.

(c) ÉPURÉ POUR ÊTRE EFFICACE : C'était une très petite compagnie, et cela s’est confirmé à plusieurs reprises dans la Parole de Dieu. Aux heures critiques et pendant les périodes de transition, il y a une caractéristique dont nous devons tenir compte. Dans une période marquant la fin des temps, ce qui représente le vase manifestant la plénitude sera un très petit vase. Cela peut être une grande chose, mais ce qui va vraiment servir à la pleine finalité de Dieu sera réduit par l'affinage. Ce fut le cas pour les trente-deux mille hommes de Gédéon, qui ont été réduits à trois cents dans ce but. A la fin ce n'était pas une grande compagnie, une grande foule, ni un mouvement de masse. Il en sera ainsi et il en est toujours ainsi aux derniers temps. Ce qui correspond à la pleine intention de Dieu sera une chose relativement petite et épurée. Le Seigneur travaille pour qu'il en soit ainsi.

(d) L'ESCLAVE DU MAÎTRE : Siméon par rapport à ce service, parle de lui même en tant que serviteur du Seigneur et emploie deux mots : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole ». Comme nous avons dit plus tôt, le mot employé est souvent cité par l'apôtre Paul à son sujet : « Paul, l’esclave de Jésus Christ ». Simon s’est considéré comme l'esclave du Seigneur. Quand il dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur » il n'employa pas le mot habituellement utilisé pour le Seigneur, mais le mot, « despote ». Vous voyez quelle conception il a de lui-même en tant que serviteur, et de celle du Seigneur, dans Sa position d’autorité sur lui.
  Nous pensons tellement souvent au Seigneur comme Celui dans lequel nous nous réjouissons ; nous aimons l'appeler Seigneur, mais nous ne pensons pas souvent à lui dans le sens de despote. Ce mot a pour nous un aspect peu agréable. Le Seigneur, le Despote!  
    Ce que j'essaye de préciser c’est que, dans l'utilisation de ce langage, Siméon se considère l’esclave du Seigneur sous Sa maîtrise absolue. Le Seigneur était son maître, son despote. Il était un homme subjugué, maîtrisé, soumis. Dans ce service manifestant la plénitude de Christ, le serviteur doit être sur cette base, un esclave, dans la complète soumission au Seigneur.
    Derrière ce terme, le mot Grec signifie que l'esclave dont on a hérité ou qui a été acheté est alors marqué ; il ne peut reprendre sa liberté à moins d’être affranchi ou acheté pour sortir de son état par une autorité supérieure. Il n'a aucun droit.
    Siméon dit : « maintenant Seigneur, laisse moi aller en tant qu'esclave marqué par Toi ; affranchis-moi et donne-moi mon droit de cité céleste ».
    Quelle belle conception du serviteur du Seigneur! Il ne peut en être autrement pour servir le Seigneur en plénitude ; c’est à cela que nous devons parvenir.

(e) UNE RÉPONSE TOTALE DU CŒUR POUR SAISIR LA PENSÉE DIVINE : Il y avait deux facteurs imbriqués dans le cas de Siméon. Il y avait la force souveraine de Dieu qui le saisissait, et il y avait la réponse du cœur de Siméon à cette emprise. Ces deux choses fonctionnaient ensemble. Dieu avait agi souverainement pour le saisir, et Siméon, de son côté, avait pleinement répondu de tout son cœur. Cela a également fonctionné dans l'autre sens. Puisque le cœur de Siméon était appuyé sur le Seigneur, le Seigneur a étendu son emprise sur lui. Nous avons là une grande vérité biblique car dans l’arrière-plan de notre histoire et de notre expérience spirituelle se trouve l'élection, ne se rapportant pas au salut mais au service.
    Dieu regarde pour voir l'attitude de nos cœurs avant d’introduire l'élection. Le fait demeure que le Seigneur attend quelque chose de notre part, ne serait ce qu’une attitude montrant que nous voulons vraiment agir avec Lui, avant qu'il ne puisse mettre clairement en évidence ce qu'il a prévu et s’est proposé de faire. Quand nos cœurs sont comme Siméon, complètement et entièrement abandonnés au Seigneur de sorte qu'il puisse appeler le Seigneur son Despote et lui-même l'esclave du Seigneur, nous découvrons que le Seigneur nous a déjà vus depuis longtemps, et c’est alors que ses intentions à notre égard sont mises en évidence.
    Considérez l'interaction de ces deux choses : la souveraineté de Dieu et l'abandon de nos cœurs. Ce sont comme deux cercles tournant sans cesse au-dedans et sur eux-mêmes. Rappelez-vous cela, parce que ce sont des choses très importantes.

(f) CHRIST SEUL EST SERVI : Maintenant la vie peut seulement être définie et revêtir sa pleine signification quand elle est vraiment maîtrisée par un Maître. L'explication des séparations, du manque de cohésion et de conviction communes est bien souvent le fait que nous n'avons pas un Maître ! Ou bien nous essayons d'être nos propres maîtres, ou nous permettons d'être maîtrisés par toutes sortes d'intérêts et de considérations, et dans ce cas nous sommes des jouets entre les mains de forces qui travaillent pour détruire nos vies.  
    Notre grand besoin est d'avoir un Maître, un Despote, et d’être dans la totale soumission à son égard ; Paul, l'homme qui a vécu cela l’a décrit ainsi : « moi aussi j'ai été saisi par Jésus-
Christ » (Philippiens 3:12). C'était la conception de Paul de sa conversion. À partir de ce jour, le Seigneur a mis sa main sur lui et lui a dit : « maintenant, Paul, je t’ai saisi ; que veux-tu faire désormais? » puis, vint sa réponse sincère qui ne fût jamais démentie : « Que veux tu que je fasse, Seigneur ?» Actes 22.10.
    Dès ce moment Paul s'est appelé l'esclave de Jésus-Christ. Il voulait être dans la soumission au Christ et que Christ soit absolument Seigneur. S'il n'en est pas ainsi, notre vie sera une confusion, une guerre civile à l'intérieur de nous-mêmes. À moins qu'il y ait un Maître absolu, la vie sera un échec; nous aurons manqué la chose pour laquelle Dieu nous a créés.
    Prenons l’exemple de Paul. Sa propre vie était vide de sens, comme celle de beaucoup d'autres personnes alors qu'il était en rébellion contre le Seigneur, et qu'il « regimbait contre l'aiguillon. » C’est devenu parfaitement quand le Seigneur en a eu la maîtrise. Lorsqu’il y avait un manque de soumission complète au Seigneur, Satan était la force agissante derrière Paul. Il pensait qu'il était son propre maître, mais il était conduit ; il était sans force face à cette puissance mauvaise. La puissance du mal s’attachait de plus en plus à lui et le conduisait dans le désespoir, impliquant un grand prix à payer pour lui-même et bien des douleurs pour beaucoup d'autres. Ah, combien cette expression que Paul s’attribue plus tard à lui-même « l'esclave de Jésus-Christ » est pleine de sens. Toutes ces forces farouches et trépidantes de sa propre nature, que nous connaissons nous-mêmes très bien, ces forces qui s’élèvent violemment contre le Seigneur et contre tout ce qui est du Seigneur, toute cette révolte des forces mauvaises ont été soumises à Jésus-Christ, il pouvait alors s’appeler son esclave.

(g) AUCUNE SATISFACTION NE PEUT REMPLACER LA PLEINE INTENTION DIVINE :
Revenons à Siméon. Des érudits disent qu’il était le fils d’Hillel, le grand docteur juif fondateur d’une école d'interprétation de la loi. Il a été également reconnu comme le père du grand Gamaliel, aux pieds duquel Paul a été élevé. Si ces faits sont vrais, il devait posséder un grand héritage. Mais quand la main du Seigneur s’est posée sur Siméon cela a signifié que ni ses savantes origines, ni son héritage culturel, ni son milieu, n’ont répondu à l’attente de ce qui était au plus profond de lui même. C'est ce qui était encore sans réponse, qu’il a saisi.
    Dans une certaine mesure nous trouvons cela en nous-mêmes, peut être que beaucoup de choses dans la vie et dans ce monde nous intéressent occupant beaucoup de notre temps et de notre attention sans répondre au besoin qui se trouve en nous-mêmes. Nous pouvons avoir du succès, dans la mesure où nous pouvons l’obtenir, mais ce sera toujours une déception : il y aura comme quelque chose d’inachevé en nous. C'est la main de Dieu qui nous saisit, de sorte que rien ne remplira ce vide, quelque chose nous manquera, il y aura toujours une question sans réponse, un sentiment intérieur d’une position sans rapport avec un domaine beaucoup plus élevé.
    C'est la marque que Dieu a un dessein plus grand pour nos vies, parce qu’il ne nous permettra jamais d’être satisfaits par quoi que ce soit en dehors du but pour lequel il nous a réclamés. Nous pouvons penser que nous avons maintenant obtenu notre part, mais si elle s’avère inférieure à la pensée de Dieu nous pouvons toujours explorer et exploiter notre champ, nous découvrirons que nous n'avons pas trouvé la réponse à notre existence, au sens de notre destinée, du but divin, qui seul comble le vide et répond à l’insatisfaction.
    Il en fut ainsi avec Siméon, tout n'était pas encore réellement en vue, mais le jour où cela s'est manifesté, tout ce monde dans  lequel il se trouvait est devenu sans  valeur. Il pût  dire : "Maintenant je l'ai saisi, maintenant je suis arrivé! ". Le jour où il a tenu l'enfant Jésus dans ses bras, il a su qu'il avait sa réponse.
    Avez-vous eu une expérience semblable? Savez-vous ce que cela signifie? Vous attendez, espérez, priez, et alors le Seigneur vous met en contact avec ce qui procède de Lui, et vous dites : « C’est ce besoin que j'avais senti, c’est bien cela ». C'est la manière dont le Seigneur agit avec ses serviteurs, ou avec un instrument, qu’il soit individuel ou corporatif, choisi pour quelque chose de plus que l'ordinaire, appelé pour ce qui est entier au lieu du partiel.
    Répondons à cette question du besoin du Seigneur pour être un vase qui apporte une mesure plus grande de la plénitude de Christ, et considérons par quelle étrange histoire spirituelle ce vase passera. Car les agissements peu ordinaires de Dieu, et l'intérêt peu commun des puissances du mal se concentreront pour mettre ce vase hors d'action, pour empêcher l’accomplissement de ce dessein. Cela est bien représenté au travers de cet homme !
    Alors que nous approchons du temps de la fin, je sens en ce moment, que le Seigneur veut nous dire quelque chose à propos de son souci pour obtenir un vase qui le servira de manière plus pleine concernant Son Christ, et répondre aux besoins spirituels qui se manifesteront. Car nous ne pouvons pas compter sur notre propre expérience, notre propre conduite, dans cette confrontation de forces peu communes et des terribles agissements de l'ennemi.
    Combien il est nécessaire qu'il y ait plus qu'un abandon ordinaire au Seigneur pour qu’Il soit véritablement Maître, et que nous soyons tout à fait assujettis à lui. Faisons de cela une question bien définie dans la prière. Si nous pouvons quelque peu discerner ces signes, dans le monde aussi bien que dans notre propre expérience spirituelle, sachons qu'ils sont d’une grande signification pour la prochaine étape, et donnons au Seigneur la possibilité de trouver en nous un vase complètement placé sous sa maîtrise.

 Chapitre 4 - UN MINISTÈRE QUI EXPRIME CHRIST 

« Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement
de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35.
  
CE QUE CHRIST SIGNIFIE DOIT ÊTRE FORME EN NOUS

     Dans le passage cité ci-dessus nous est présenté quelque chose de la signification de Christ, quelque chose de ce qui est impliqué quand Christ vient dans nos vies, avec pour perspective le ministère. C'est ce que nous trouvons dans la vision et le ministère de Siméon. Tôt ou tard, pour ceux qui « sont appelés selon son dessein » la signification de Christ se formera en eux d'une manière puissante et beaucoup plus pleine. Il se peut que nous ayons reçu une connaissance profonde et incontestable lors de notre conversion ; mais quoi qu’il en soit nous sommes en général, nés de nouveau d'une manière simple et facile.   
    Le temps viendra ou, par des crises successives et des bouleversements profonds dans nos vies, nous parviendrons au fait que notre union avec Christ constitue quelque chose d’infiniment plus grand que ce que nous avions imaginé. Il est vrai que le salut est gratuit et nous est accordé par grâce, mais il n'est ni au rabais ni superficiel. Si nous le considérons ainsi nous pouvons le déprécier, le considérer comme étant peu de chose, ou nous trouver parmi ceux qui le négligent. Les conseils éternels de Dieu, englobant tous les âges et les dispensations ont pour objectif d’obtenir un peuple racheté ; ils sont tellement riches en signification et vastes dans leur portée, qu’un important travail d’approfondissement doit être réalisé pour nous y conformer.
    Nous devons saisir la signification de notre communion, avec le Fils de Dieu, en relation avec ce vaste et important dessein. Il y a trois aspects de «la communion à ses souffrances »      
    Le premier correspond à coopérer avec lui dans son oeuvre pour délivrer les âmes d'un ennemi jaloux et hostile. Le second, c’est la discipline et la purification qui contribuent à nous faire ressembler à Christ. Le troisième aspect c'est l’accroissement de la capacité, et du développement de nos facultés spirituelles pour nous permettre de saisir et de comprendre la grandeur des choses divines, en particulier la connaissance de Christ et ce qu'elle implique. Tout cela génère en effet de la souffrance. Nous ne pouvons pas accéder à cette connaissance par une simple information cela doit être constitué en nous. Ni l'enseignement, ni le nombre de réunions ne nous apporteront cette connaissance. 
    L'enseignement accumulé de longue date ne devient vivant que lorsque nous passons par l’expérience dévastatrice de la souffrance et de l’épreuve. Notre monde semblera entièrement se détruire et s’écrouler alors qu’un autre bien plus essentiel pour la survie se formera en nous. Ceux qui connaissent Christ plus pleinement sont ceux qui l'ont découvert dans une profonde agonie et dans la perplexité spirituelle. Christ est la porte qui nous introduit dans l’immense royaume de la connaissance divine dans lequel il n'y a rien de fortuit ou d'approximatif. Tout notre être est impliqué dans cette nouvelle voie et si nous devons vraiment manifester une mesure spirituelle pour les autres nous dirons : « une épée te transpercera l'âme, ».
    John Bunyan, dans son grand rêve allégorique : Le Voyage du Pèlerin, a cherché à personnifier les caractéristiques des penchants humains, et les a représentés grandeur nature. Quand nous les voyons défiler devant nous, nous sourions, puis nous avons honte, et déçus nous comprenons que c’est nous que Bunyan a dépeint !
    Un des personnages, dans lesquels Bunyan a concentré son génie, évoque le sarcasme et l'ironie, c’est M. Intérêt-Personnel. Il nous dit que ses ancêtres ont donné leur nom à la ville de Beau-Discours, que son arrière grand-grand-père était un passeur, qui en ramant regardait une rive tandis qu’il se dirigeait vers l’autre. Mme Dissimulation, son épouse qui était de famille honorable avait deux principes religieux rigoureusement respectés, et inculqués à leur famille.
    Ces principes religieux établis étaient (1) de ne jamais aller contre vent et marée, et (2) d’être d’accord avec la Religion quand elle ne dérange pas trop et que le peuple l'applaudit.  
    Bunyan indique que c’est une tendance notoire dans la nature humaine que de feindre, de simuler, de regarder d’un côté et d’aller en réalité de l'autre. Cela ayant pour but de faire croire, de choisir la ligne de moindre résistance et de marcher de la manière la plus populaire tout en s’éclipsant quand les choses sont difficiles. Nous n'avons aucun mépris pour M. Intérêt-Personnel, mais ces choses peuvent être dangereuses pour nous. Ce sera désastreux à moins que le Seigneur ne nous traite rigoureusement, car cela est incompatible avec Christ et le dessein éternel de Dieu centré en Lui.
    Voyons encore les paroles de Luc et ce que cela implique quand Christ est formé en nous.
Tout d'abord, Siméon dit que cet enfant, Christ, va déterminer le destin : «…à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël ».

CHRIST DÉTERMINE LA DESTINÉE

     Il y a différentes traductions de ces mots. Premièrement, cela peut signifier que certains tomberont, pour ne jamais se relever, car ils entrent en conflit avec le Seigneur Jésus. Ils trébucheront sur une pierre qui les fera tomber. Il est dit dans l’Écriture en Esaïe 8 :14 qu'il serait « une pierre d'achoppement ». Beaucoup heurteront leur pied contre elle et tomberont la tête la première. Combien cela est vrai et s'est réalisé ! Nous entrons en conflit avec le Seigneur Jésus, en n'étant pas disposés à accepter l'offense de la Croix, à endurer l'affliction avec le peuple de Dieu mais plutôt à apprécier les plaisirs du péché pendant un temps. En n'étant pas disposés à prendre la Croix et à le suivre, beaucoup sont tombés la tête la première, leur destin a été déterminé par leur contact avec le Seigneur Jésus. Il en est toujours ainsi. De ce point de vue, il est établi pour la chute de beaucoup. Il est là pour mettre en évidence si nous voulons vraiment travailler avec Dieu ou pas; beaucoup venant à lui découvrent que Christ et son chemin sont un scandale et se sont détournés pour aller ailleurs, Dieu seul sait où : « Pour la chute… de plusieurs ».
    L'autre aspect concerne :« … le relèvement de plusieurs ». Quelle glorieuse histoire est liée à cela! Beaucoup sont venus à lui, sensibles à cet aspect coûteux, reconnaissant qu'ils seront appelés à l’expérimenter s’ils veulent marcher avec Lui. Mais néanmoins, ils l'ont choisi; et quelle élévation cela a signifié pour eux! Oui « Du fumier il relève l'indigent » (1 Samuel : 2:8).
    Vous et moi savons un peu ce que cela signifie d’avoir été relevés par notre union avec le Seigneur Jésus. Mais combien de choses sont encore à venir, parce qu’Il nous dit dans Sa Parole : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » Apocalypse : 3 ; 21. Quelle élévation! Les hommes qui ont été élevés par le Seigneur Jésus pourraient nous raconter leur longue et merveilleuse histoire. Quant à la position de notre destinée : certains tomberont et d’autres seront élevés.   
    Leur attitude envers Christ déterminera à jamais ce qui sera. Ces mots peuvent également signifier que beaucoup tomberont et se relèveront également, à cet égard ils sont une armée nombreuse. Je vois Pierre dans cette compagnie. Ah, ce Pierre plein d'assurance, se vantant : « Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mat 26 :35). Il était un homme élevé, mais sur une fausse position et lorsqu’il a vraiment été au contact du Christ crucifié, il est tombé, mais, par la grâce de Dieu, il put se relever de nouveau. Christ l'a fait tomber et l'a relevé.
     Voyez le grand Saul de Tarse monté sur son cheval à Damas; quel grand cheval c'était ! Ah, combien le jeune Saul de Tarse était auto-suffisant et plein d'assurance ! Il est tombé de ce grand cheval dans la poussière aux pieds de Jésus de Nazareth ; c’était la chose la plus humiliante et qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Jésus de Nazareth, ce faux prophète, cet imposteur, ce blasphémateur de Dieu qui a été cloué sur une croix, portant sur lui ce que la loi déclare être la marque de la malédiction de Dieu ! Pensez à cet homme humilié, aux pieds de Jésus de Nazareth et disant : « Que veux-tu que je fasse Seigneur? ». N’est-il pas tombé ?
    Oui, mais n'a-t-il pas été relevé ? « cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs ». Il en sera toujours ainsi, d’une manière ou d’une autre. Nous tomberons devant Jésus-Christ, ou, selon notre attitude et la réponse que nous Lui donnerons, nous serons relevés. Il l’a déterminé selon que nous refusons ou acceptons, que nous obéissons ou que nous désobéissons. Descendons, de notre propre force naturelle, dans le brisement, l’humiliation et la honte, à Ses pieds, confessant le Seigneur. Une main nous prendra et nous élèvera vers de merveilleux sommets de grâce.

CHRIST EST UN SIGNE DE CONTESTATION

 (a) LE DÉFI DE SA PRÉSENCE : Siméon dit alors : « et à devenir un signe qui provoquera la contradiction ». Qu'est-ce que cela veut dire? Cela signifie qu'il est implicitement une provocation par sa propre nature. Le signe atteste le lien visible d’une réalité spirituelle. Il fait état de quelque chose, et l'effet de cette implication provoque. Si vous commencez à voir ce que Jésus implique, cela introduira une certaine réaction ; si vous n'êtes pas disposés à l'accepter vous serez fortement provoqués. Vous ne resterez pas neutre, vous commencerez à combattre. Saul de Tarse en était là. Plus qu’aucun autre il combattait le Seigneur, regimbant contre l'aiguillon. C'était la profonde signification de tout cela. Il a été contredit par ce que Jésus signifiait, par la signification de Christ lui-même.
    Dans la personne de Christ se trouve un genre d'homme différent, non pas un simple homme terrestre, mais un homme merveilleux. Voici un homme incarnant dans sa propre personne un saint, la norme divine, la mesure céleste, et les hommes sont estimés et pesés par cette norme céleste lorsqu’ils sont en présence du Seigneur Jésus : non seulement par ce qu'Il dit, et les jugements qu'Il énonce verbalement, mais par sa présence. Ils découvrent une norme qui met en évidence leur petite dimension, leur insuffisance, et leur différence. 
    Vous n’ignorez pas que cela est vrai. Nous avons souvent dit ce qui se produit lorsqu’un un véritable enfant de Dieu, habité par l'Esprit de Jésus-Christ, entre dans un milieu d’affaires pour travailler ou dans une maison peu honorable. Bien souvent, sans qu’il dise qu’il est chrétien, une contrainte se manifeste, et les gens commencent à faire des remarques désobligeantes. Provoqué par la présence de Christ dans le croyant, quelque chose dans l'atmosphère a été perturbé. Sans être maladroit ou incompétent, (quelques personnes le sont naturellement, et provoquent cela par leur maladresse) quelque chose est provoqué par un véritable enfant de Dieu, même s’il est humble et affectueux. Il devient une personne marquée et différente dont la différence embarrasse les autres. Les gens commencent à se sentir mal à l’aise. Si cela est vrai d'un simple enfant de Dieu, combien plus cela a été vrai du Fils de Dieu Lui-même. Sa présence était la mesure et le standard du ciel. Les hommes ne pouvaient pas parvenir à cette mesure, et ils se sont tous sentis décalés et embarrassés en sa présence. Il était un signe. Sa présence même avait une signification, qui parlait contre eux : il a provoqué.
    C'est une grande chose d’être bien en présence de Jésus-Christ, de savoir que la grâce de Dieu rend possible de s'asseoir avec Celui qui est saint, juste et parfait. Mais il nous découvre et souvent c'est ce qui se produit. Nous sommes provoqués, renversés, gênés, sans savoir pourquoi ; nous devrions nous rendre compte que l'Esprit de Jésus-Christ est à l’œuvre en nous parce que nous ne sommes pas en harmonie avec notre Seigneur. Dans ce cas, nous devons adopter une de ces deux attitudes : marcher droit, ou aller de pire en pire et devenir de plus en plus amers, même envers le Seigneur. Il est un signe qui provoque.

(b) LE DÉFI DE SA MANIÈRE DE VIVRE : Sa vie et son attitude ont constitué la base de la provocation. Vous voyez bien qu’Il ne s’est pas conformé à leur système terrestre, même à leur système religieux. Il ne s'est pas plié à la règle commune pour faire les choses usuelles. Il appartenait à un système céleste. Les principes spirituels et célestes étaient tout pour lui et non pas les rites extérieurs et le formalisme ; il n'agissait pas de manière extérieure et conventionnelle. Il se tenait sur la base des principes intérieurs ; et ce que signifiait son comportement a provoqué ceux qui étaient attachés à la forme plutôt qu’à l'Esprit, au cadre plutôt qu’au cœur. Ces personnes offraient le service des lèvres : Dieu cherchait le service du cœur. La présence du Seigneur Jésus désavouait ce formalisme, ces coutumes et ces traditions. Il apportait la norme céleste, les lois célestes, le système céleste, et ce n'est pas une voie facile pour nous à moins d’être du côté du ciel.
    Suivez cela et vous remarquerez des signes d’opposition. Ils ne pouvaient pas l'obliger à se conformer aux choses usuelles, parce qu'Il ne faisait pas corps avec leur hypocrisie, leur formalisme, avec leur condition spirituelle défaillante qui les conduisait vers des rituels extérieurs ; Il n'était pas impliqué dans cela, donc il était une provocation, et il en est toujours ainsi. Il mettra en évidence, si nous sommes régis davantage par la règle commune plutôt que par le principe céleste, si les intérêts temporels nous importent plus que les considérations éternelles.
    Il introduisait toujours cela dans le monde, et de ce fait ils ne pouvaient pas être pour lui et pour sa manière d'agir. Nous avons souvent cité ce passage quand il a dit à ses frères, après avoir été sollicité par eux pour aller à la fête : « Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n'y monte point, parce que mon temps n'est pas encore accompli. Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. Lorsque ses frères furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais comme en secret ». (Jean 7:8-10).
    Cela nous paraît difficile, n'est-ce pas? C'est comme s'il y avait une certaine duplicité. Mais qu'est-ce que cela signifie? C'était la fête des tabernacles qui avait lieu, commémorant l'émancipation de l’Égypte et l'entrée dans le royaume de Dieu, la délivrance de ce monde mauvais, et l'entrée dans le royaume du Fils de Son amour. Christ personnifiait ce royaume Lui-même et non les célébrations terrestres des fêtes historiques. Il est le royaume de Dieu ce n’est donc pas une question liée à la célébration occasionnelle, d'une manière extérieure comme c'était le cas. La célébration était vide de sens et ne correspondait pas à la réalité. 
     Que dire de leur délivrance de ce monde mauvais ! Pourquoi étaient-ils impliqués avec le prince de ce monde comme la plupart des autres peuples ! Les considérations du monde les gouvernaient entièrement, et le Seigneur Jésus leur disait en effet : « Je n'ai publiquement rien à faire avec cela. Je représente la véritable essence de ce merveilleux royaume, et la séparation absolue de ce monde ». Ainsi il ne voulait pas que l'on puisse penser qu'il était impliqué dans ce système, mais qu’Il était séparé de lui.
    S'il y est monté « non pas publiquement mais en secret » c'était parce qu'il voulait retirer des personnes de cette fausse représentation des choses célestes et les attirer à lui : l'incarnation de la pensée céleste de Dieu, concernant la fête des tabernacles.
    J'ai cité cela à titre d'illustration pour essayer d'expliquer ce qui est dit. Il était une provocation parce que, dans son comportement personnel il a signifié quelque chose d'autre, un ordre céleste. Il en est toujours ainsi. Là où les enfants de Dieu deviennent véritablement des personnes célestes et spirituelles, émancipées au milieu du système religieux établi, et vivant par des principes célestes : Quelle provocation ils suscitent, quels propos hostiles !
    Vous ne pouvez pas être un véritable enfant de Dieu sans que l'on parle contre vous. Vous ne pouvez pas être un enfant de Dieu vivant sur une base céleste sans échapper aux paroles antagonistes. Vous signifiez quelque chose, et ce monde est contre ce que vous représentez. Nous verrons cela avec le prochain point en relation avec Siméon.

(c) LE DÉFI DE SA CROIX : La signification de Sa mort et de Sa résurrection étaient des signes de l'antagonisme. Oui, sa croix fut en effet un signe qui suscita des propos hostiles. Il en a toujours été ainsi et n'est-ce pas vrai aussi aujourd'hui? Lorsque la véritable signification est proclamée, combien cette Croix est détestée! Elle est acceptée pour des actes héroïques et les hommes voudront la croix sur cette base. Mais apportez la véritable signification de la Croix de Christ, ce qu'elle est pour Dieu et non pour l'homme et tous ses héros, et vous lancerez un défi. Sa dernière expression se trouve dans ce cri poussé non par un homme, bon ou mauvais, mais par Jésus Lui-même : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"  (Marc 15 : 34).
    Il portait notre malédiction et c'est une offense. Dites cela à n'importe quelle personne qui a un certain sentiment de sa propre importance et de sa dignité et elle en sera très offensée. Nous ne pouvons pas accepter la Croix du Seigneur Jésus à moins de réaliser combien nous sommes sans valeur, alors seulement la Croix deviendra notre gloire ; nous nous placerons du côté de Dieu et dirons : « Tu as raison Seigneur, de dire non à ce que je suis ». 
    En êtes-vous arrivés à ce stade et êtes-vous parvenus à ce constat ? Vous ne verrez ce que Dieu veut que lorsque vous reconnaissiez que vous n'avez aucune réclamation à présenter à Dieu, aucune prétention ni droit devant lui, et quand vous réaliserez votre indignité et votre totale incapacité de paraître en Sa présence. Vous êtes en accord avec la Croix et avec le ciel quand vous parvenez à cela. Pierre, Jean et tous les autres ont tous dû y parvenir.
    Quand nous y parvenons nous sommes très près du grand dessein de Dieu en relation avec la résurrection. La résurrection proclame qu'un autre homme accède au ciel. La porte est grande ouverte à cet autre homme qui a placé le premier homme, celui de la terre, dans le jugement et la mort en le laissant là. Le ciel est désormais ouvert à ce nouvel homme, cet homme qui a été relevé, car : « si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection » (Romains 6:5). 
    C'est le grand Oui de Dieu au Christ élevé, et nous qui avons été unis à lui nous héritons de ce Oui ; la porte du ciel nous est ouverte. La Croix est une offense pour la chair suffisante et auto-suffisante dans ce monde. Le Christ crucifié est un défi : « nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 cor 1:23-24).

LE FRUIT DE LA COMMUNION A SES SOUFFRANCES

     Et Siméon dit à Marie Sa mère : « et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35. La signification de Christ est aussi : « une épée te transpercera l'âme ». L'épée n’est pas une petite chose. Le mot employé pour la décrire est identique à celui employé par les traducteurs de l’ancien testament en Grec, c’est le même mot qui a été employé pour l'épée de Goliath. Ici le mot Grec signifie un grand sabre Thrace, une chose redoutable. Une grande épée te percera ton âme, parlant naturellement de sa douleur, de son angoisse, quand elle verrait cet enfant, alors parvenu à l’age adulte, exposé sur la Croix. Simon dit aussi : « afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Cela montre que ce n’est vraiment que par la communion aux souffrances de Christ que nos cœurs sont dévoilés. C’est quand nous sommes introduits dans la communion de Ses souffrances et que nous souffrons avec lui que les pensées de beaucoup de cœurs apparaissant sous forme de sympathie ou d'antipathie. Quelques-uns, quand ils voient le peuple du Seigneur souffrir pour ses intérêts, manifestent de l'amertume, du ressentiment, et sont contre le Seigneur parce qu'ils ne comprennent pas.
    Ah, combien de fois des parents se rebellent et ont du ressentiment quand un jeune homme ou une femme, dans la pleine consécration au Seigneur Jésus, accepte la communion de ses souffrances et livre sa vie en sacrifice. Une vie pour laquelle les intérêts éternels et célestes sont prioritaires par rapport aux biens et aux privilèges terrestres, car les oeuvres du Seigneur sont très coûteuses comparées aux choses de ce monde. Parfois les amis se détournent d’eux et les prennent pour des fous et tout ce qui s’ensuit ! Les cœurs des autres commencent à être dévoilés à cause de leur communion aux souffrances du Seigneur. Les pensées du cœur sont mises à nu et exposées en plein jour. Il est nécessaire que cela se produise. Vous constaterez souvent que tout cela provoque tôt ou tard une crise dans les cœurs. Ah, quelle histoire est liée à cela?
    Combien de fois un homme qui a été appelé, en raison de sa dévotion au Seigneur, a souffert terriblement entre les mains de sa propre famille étant persécuté et condamné à l'ignominie. Cela peut durer longtemps, augmentant en intensité, mais il est resté fidèle, sans perdre du terrain, continuant avec le Seigneur tranquillement, humblement, doucement, affectueusement, ne montrant aucun ressentiment ; pendant ce temps les cœurs ont été dévoilés et Dieu s’en est servi pour briser ces vies, et pour les conduire à Lui. C'est seulement un aspect de cette question : les pensées de beaucoup de cœurs sont dévoilées par la communion de ses souffrances.
    Grâce à Dieu, ce dévoilement est utilisé également d'une autre manière. Beaucoup de cœurs dévoilent qu'ils ont de l'amour pour le Seigneur quand ses enfants passent par de mauvaises périodes dans leur communion avec Lui. Mais ce principe fonctionne de quelque manière que ce soit. Si, comme Marie, nous sommes introduits dans ce travail, cela produira un effet important sur les autres. Il est un fait, c’est toujours par la communion de Ses souffrances que d'autres cœurs ont été touchés. Si le Seigneur vous conduit d’une manière intense à souffrir avec Lui-même, en partageant quelque chose à propos du coût du royaume à venir, c'est un témoignage qui touche les cœurs ; même si nous prêchons et que rien ne se produit !
    Quand quelque chose nous arrive, quand nous entrons dans ces profondeurs, quelque chose commence à se produire chez les autres.
    Ainsi, quand nous souffrons avec le Seigneur, en le servant, nous réalisons que le Saint-Esprit agit dans d’autres vies et nous introduit dans la souffrance pour parvenir à ce but même. Les cœurs sont dévoilés. Le codeur « mondain » sera dévoilé par la Croix du Seigneur Jésus.
    Paul a dit : « loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! » (Gal 6 :14). La Croix découvre combien nos cœurs sont encore remplis de ce monde et les met en évidence. Par « mondain », nous voulons naturellement parler des normes de ce monde, de sa manière de faire, de ses opinions et ainsi de suite.
    La Croix découvre ce qui est dans nos cœurs et à quel point nous sommes égoïstes quant à nous-mêmes. Vous ne pouvez pas connaître la Croix et demeurer égoïstes. La Croix mettra en évidence l'égoïsme et exigera que soit mis de côté tout ce qui est individuel. L'intérêt personnel, l’estime de soi, l’apitoiement et chaque aspect de l’ego seront mis en évidence par la Croix !
    C'est cela le ministère particulier de la fin des jours, il en est ainsi dans cette période de transition. Nous avons vu que Siméon représentait un reste fidèle à la vision céleste dans une période où ce qui était de Dieu était devenu terrestre et en grande partie traditionnel et formel. Il a concentré en lui-même tous les aspects des révélations partielles et successives de Dieu, il a incarné la pensée de la maturité spirituelle, et en même temps, ce qui était ancien laissait la place à quelque chose de nouveau. Par-dessus tout il a été le lien pour la nouvelle et pleine manifestation de Dieu alors qu'il tenait dans ses bras le Christ encore enfant. Ainsi il a montré par ses paroles, de manière prophétique, les immenses perspectives liées à Christ, le sens et la valeur du ministère « de la plénitude de Christ ».  
    Contemplons cette « bienheureuse espérance » (Tite 2 :13) et tout en la contemplant, demandons que le Seigneur nous montre ce qu'Il voudrait obtenir par ce ministère dans cette phase transitoire qui prendra fin lors de Son apparition.

[1] Μεταθεσιν (en Grec) metathesis, peut être traduit par : transfert, translation. Removing
(en Anglais).
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