Traduit
et adapté de l’anglais par: Jean-Marc TOURN (2011) Première partie
I -
L’objectif du partenariat. Lire: Josué 1: 1-11
Car
nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions jusqu’à
la fin l’assurance que nous avions au commencement pendant qu’il est dit:
Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » (Hébreux
3: 14-15)
La traduction exacte du verset 14 est: «
nous sommes devenus partenaires avec Christ, pourvu que nous retenions
le début de notre confiance ferme jusqu’à la fin ». Le vrai sens du verset est
« partenaires avec Christ » Cette précision est très importante car tout
l’objectif de cette épître est le partenariat avec Christ.
Dès le début de cette lettre, apparaissent
les mots « fils » et « héritier ». « Dieu à la fin des temps nous a parlé
par Son Fils…qu’il a fait héritier de toutes choses. » Ces mots de « Fils »
et d’« héritier » sont les 2 mots clés de la lettre. A ce propos, nous avons
très vite dans cette lettre une citation des psaumes:
En
effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous
parlons. Or, quelque un a rendu ce témoignage: qu’est-ce que l’homme pour que
tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui
? » (Hébreux 2: 5-6) « Tu as mis toutes choses sous ses pieds…cependant nous ne
voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises…mais nous le
voyons couronné de gloire et d’honneur.
(Hébreux 2: 8-9)
Et puis, il y a cette merveilleuse
révélation de la relation du Christ exalté avec la race des rachetés:
Ainsi
donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également
participé Lui-même… » (Hébreux 2: 14)
Car
Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul… (Hébreux 2: 10)
C’est ainsi qu’il ouvre le chapitre 3 avec ces mots:
C’est pourquoi, frères saints, qui avez part
à la vocation céleste… » Quelle est cette vocation céleste ? Le partenariat avec Christ :
Car
nous sommes devenus partenaires avec Christ pourvu que nous retenions fermement
jusqu’à la fin l’assurance… »
La traduction correcte est très importante ici car toute
l’épître est en rapport avec ce «partenariat avec Christ » et nous pourrions résumer
cette expression ainsi: la plénitude de Christ et notre accès à celle-ci.
Si nous voulons saisir la signification de
ce partenariat dans sa plénitude, il nous faut revenir aux paroles du psaume: «
Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains. » (Psaume 8: 6) Il
s’agit bien ici d’un partenariat avec le Christ exalté couronné de gloire et
d’honneur à qui toutes choses ont été soumises. Ce n’est pas rien à contempler
et c’est tout le contenu de cette lettre.
En lien avec cet objectif important,
toutes sortes d’éléments d’avertissements et d’urgence apparaissent par la
forme impérative utilisée 19 fois dans des verbes d’action (« allons » « entrez
en pleine stature » « croissez »…) Quelle est cette pleine stature à atteindre
ou cette croissance à ne pas manquer ? Pourquoi toutes ces supplications et ces
exhortations ? A quoi est-ce lié ? A la plénitude de Christ, à Son appel
céleste, à notre partenariat avec Lui.
Le
parallèle entre l’épître aux Hébreux et le livre de Josué.
Nous passerons d’un livre à l’autre et
réciproquement pour découvrir à partir du livre de Josué l’illustration
historique de ce mouvement spirituel qui apparaît dans la lettre aux Hébreux.
Trois points vont nous occuper à présent:
1)
L’objectif dont nous venons de parler.
2)
L’urgence
3) Le
processus qui intègre les principes d’atteinte de l’objectif.
1)
L’objectif.
L’objectif est la plénitude de Christ ou
le partenariat avec Christ. Cet objectif prioritaire est représenté par une
grande quantité de choses comme les promesses, les alliances, la description du
pays promis, le repos de sabbat. Passons-les en revue:
a)
Les Promesses.
L’épître aux Hébreux parle des promesses
en au moins 12 occasions, particulièrement les promesses que Dieu fait à Son
peuple. Ces promesses reliaient Israël à la terre de Canaan, c’est ainsi que
cette terre est connue sous le nom de pays de la promesse ou terre promise.
Historiquement, toutes les promesses doivent s’accomplir et se réaliser dans le
pays. Lorsqu’on comprend que l’épître aux Hébreux est la contrepartie
spirituelle du livre de Josué qui en était le parallèle littéral et matériel,
quand on comprend que l’objectif est Christ exalté dans la plénitude, il est
significativement impressionnant d’avoir autant de références aux promesses
dans cette lettre. Ceci confirme clairement ce que Paul a affirmé en une autre
occasion:
Toutes
les promesses sont en Lui Oui et Amen, pour la gloire de Dieu le Père »
(2
Corinthiens. 1: 20)
Par conséquent, de même la terre était le pays
de toutes les promesses, Christ à présent est le pays en qui toutes les
promesses ont leur accomplissement. Il est important de réaliser que chaque
promesse est centrée sur le Seigneur Jésus et déjà accomplie en Lui dans la
gloire. En Sa Personne, toutes les promesses sont réalisées, même si beaucoup
d’œuvres doivent encore s’accomplir et des choses à venir.
Sa position de gloire et d’honneur affirme
sans l’ombre d’un doute, d’une question ou d’un risque, que chaque promesse
s’accomplit. Son exaltation se situe bien au-delà de toute autorité, de toute
principauté, de toute domination et de tout nom qui peut se nommer, non
seulement au temps présent mais dans l’avenir. Il est établi En Haut pour que,
de par sa position, chaque promesse se réalise. Cela signifie qu’en Christ est
assurée la réalisation de chaque promesse et son appropriation par la pleine
communion avec Christ et la plénitude de foi en Lui.
« Tout lieu que foulera votre pied, je
vous le donne… » Cette
terre est donc le pays de la promesse : Christ. Pour notre foi et notre marche,
il est important de reconnaître que, en Christ, Dieu nous a déjà assuré
l’accomplissement des promesses; c’est pourquoi tant de choses sont écrites sur
la foi inébranlable.
Dans nos requêtes, dans nos prières, nous
sommes exhortés à avoir une foi inébranlable, et la loi qui nous guide dans la
pensée de Dieu est que Dieu a déjà tout assuré, tout accompli en Christ. C’est
une nécessité pour nous de reconnaître et de saisir pleinement la plénitude de
l’œuvre de Dieu en Christ.
N’est-il pas vrai que beaucoup de nos
échecs sont dus au fait que nous avons un doute ou une question sur
l’accomplissement des choses; ou, pour l’exprimer autrement, que nous n’avons
pas suffisamment reconnu que, par l’exaltation du Seigneur Jésus, l’œuvre
complète de Dieu, est accomplie? C’est simplement honorer Dieu que de croire
que Son oeuvre en Christ est parfaite, que tout est accompli en Lui. Il n’y a
rien à ajouter à l’œuvre de Dieu: elle est totale, elle est finale !
Dans un sens, Christ ne sera jamais plus qu’Il l’est déjà
maintenant. Il sera exalté au milieu de nous et par nous; mais Lui-même est
déjà exalté, et dans ce sens Il ne sera jamais en position plus élevée qu’à
présent. Il a atteint la place suprême. Cela veut dire que l’œuvre de Dieu est
totale, complète, finale dans le Seigneur Jésus, et, si c’est vrai, alors
toutes les promesses sont accomplies en Christ. Ceci constitue la base de
l’avancée de la foi vers la possession. C’est mettre le pied sur quelque chose
que Dieu a fait. C’est le point de vue du livre de Josué - « J’ai donné… » Le
Seigneur n’a jamais dit qu’Il allait donner. C’est un fait accompli pour Lui
avant même de dire qu’ils avaient à avancer. Avant que le pied ne foule le
pays, Il a dit:
« J’ai donné… » « Tout lieu que foulera la
plante de tes pieds, Je te l’ai donné… » ce qui veut dire en effet: Va et prend possession. Ceci
s’applique à nous à propos des promesses divines.
Ces promesses ne nous appartiennent qu’en
Christ. Cela veut dire qu’une position spirituelle, et une position de foi est
à la base de la réalisation des promesses. Notre difficulté n’est pas, comme
quelquefois nous pourrions le penser, de faire en sorte que Dieu accomplisse
Ses promesses, mais plutôt de nous mettre dans la situation où nous croyons
suffisamment pour prendre comme une chose certaine que les promesses sont
accomplies en Christ.
A quoi servent les promesses ? Les
promesses n’ont jamais eu comme but un intérêt personnel, que ce soit dans le
cas d’Israël ou dans le nôtre. Peut-être est-ce un domaine où nous ne sommes
jamais entrés dans la joie des promesses. En tant qu’enfants de Dieu, nous
sommes souvent en situation d’embarras, de difficulté, de souffrance
personnelle qui rendent pour nous les choses difficiles. Dans de telles
circonstances, nous sommes inclinés à prendre un passage de la Parole de Dieu
et l’apporter au Seigneur en Lui demandant de nous délivrer. C’est juste
parfois, mais si la motivation est purement personnelle, nous pouvons tenir pour
acquis que la promesse ne se réalisera pas.
Combien d’entre nous ont constaté que
c’est ainsi que cela se passe. Dans une situation donnée, en raison d’une
difficulté, d’une épreuve, d’une souffrance, d’une adversité, vous êtes venus
au Seigneur, en prenant Sa Parole pour plaider devant Lui un changement de
situation, une délivrance, la libération de quelque chose, et vous vous êtes
aperçu que vous étiez face à un mur en pierre. Vous vous êtes retrouvés en
pièces, muet et silencieux ; impossible d‘aller plus loin. Le ciel semblait
fermé, pas d’issue, pas de réponse, plus personne qui vous entende; et face à
la question, vous avez été tentés de douter de la promesse, vous avez remis en
question la fidélité de Dieu, soulevé des questions sur la véracité de Sa
Parole. Mais en fin de compte, le Seigneur vous a montré que quelque chose
devait être accompli en vous.
Vous avez saisi à propos d’un objectif que
vous aviez, qui vous semblait nécessaire et très important, que quelque part se
cachait un intérêt personnel - inconscient peut-être, mais très réel aux yeux
de Dieu – qui rendait impossible pour vous d’accepter cette situation. A la
longue, vous en êtes arrivés à voir que votre recherche du Seigneur dans la
situation n’était pas centrée sur les intérêts divins, mais au fond sur la
manière dont cette situation vous avait affecté. Le Seigneur a donc dû vous
faire entrer dans une crise au niveau de votre expérience, où vous avez dû
accepter pleinement cette épreuve liée à la volonté de Dieu.
Si le Seigneur permet cette chose, alors
j’y acquiesce pleinement, et je dis: « Seigneur, si c’est ta volonté pour moi,
je l’accepte totalement; tout ce que je demande est de savoir que c’est ta
volonté, et, si c’est le cas, je l’accepte de tout mon cœur. » Quand vous en
êtes là, le mur disparaît et vous avez le sentiment qu’une percée s’est faite;
et très souvent la chose pour laquelle vous vous teniez devant Dieu a été
exaucée; la délivrance est venue et un changement s’est opéré. Il n’en est pas
toujours ainsi, mais souvent…
En vivant de telles expériences, nous
apprenons que les promesses ne sont pas des choses pour notre intérêt
personnel, mais totalement pour la gloire de Christ, dans le but d’apporter une
plus grande mesure de la plénitude de Christ en nous. Une fois de plus, par cet
exemple, nous en sommes venus à « Ce n’est plus moi, mais Christ qui vit en
moi.. » Voila la base requise par
Dieu pour la réalisation de Ses promesses. Si vous lisez le livre de Josué,
vous découvrirez que ceci peut être très largement interprété de ce point de
vue.
Chaque fois que l’intérêt personnel de
l’individu était manifeste, il y avait arrêt dans la progression, dans la
possession. Les promesses ont toujours pour but de réaliser l’objectif de Dieu
: la plénitude de Christ.
Lorsque nous posons nos pieds sur les
promesses avec détachement personnel et une consécration de tout notre cœur à
la volonté de Dieu, nous sommes sur le chemin de la réalisation des promesses ;
ou, plus exactement, dans l’accomplissement qui s’est déjà réalisé en Christ.
Ainsi les promesses sont proclamées dans
l’Ancien Testament en relation avec le pays qui intègre la plénitude de Christ,
et dans la lettre aux Hébreux, les nombreuses références aux promesses sont
faites par rapport à cette relation particulière. Christ est en pleine lumière:
les promesses sont vues comme étant accomplies en Lui; et l’assurance des
promesses réside en Lui pour nous.
b)
Les Alliances.
Ce qui est vrai pour les promesses l’est
également pour les alliances. Dans cette épître, le mot « alliance » apparaît
fréquemment. Le terme est mentionné au moins 9 fois et il a son sens propre.
Nous savons que ces alliances sont appelées alliances de promesse. Revenez à
l’Ancien Testament avec ses alliances et vous verrez qu’elles font toutes
allusion au pays de la promesse: toutes les alliances faites avec Abraham,
Isaac et Jacob sont reliées au pays par leur postérité. Dieu a contracté une
alliance avec eux par rapport à une terre.
Dans l’épître aux Hébreux, deux alliances
spécifiques sont mentionnées, une ancienne et une nouvelle: l’alliance faite
avec Israël au sujet de la terre, et l’alliance présente faite avec l’Eglise,
au sujet de la plénitude de Christ. L’une était un symbole, une illustration,
une préfiguration de l’autre. Et comme les symboles et les typologies sont
annulées par la réalité et la finalité, ainsi la première alliance fut une
préfiguration de la seconde, la dernière alliance, l’alliance de Son Sang.
L’important réside dans le fait que c’est une alliance !
Dieu fit alliance pour amener les enfants
d’Israël dans le pays de la promesse, qui est le terrain de renforcement de la
foi pour la volonté de Dieu. Pour sa part, Dieu a fait alliance avec nous par
le Sang de Son Fils; Il s’est donné jusqu’au bout et c’est le sens même de
l’alliance. Si vous étudiez les alliances dans les Écritures, vous découvrirez
qu’elles impliquent un total échange mutuel de la part de ceux qui font
alliance.
Nous n’irons pas plus loin sur ce sujet,
mais c’est très clair; Il y a toujours deux côtés dans une alliance, c’est
pourquoi en faisant alliance, le sacrifice était séparé en deux parties, chaque
membre de l’alliance en constituant la moitié, où chacun se donnait totalement
à l’autre dans un but précis et n’en retenait rien.
Nous en avons une illustration très forte
dans la vie d’Abraham avec la scène familière de Genèse chapitre 15: le
sacrifice est divisé en deux, chaque moitié face à l’autre moitié. Abraham a
assumé sa part du sacrifice en prenant position et le Seigneur aussi est
présent en disant: « Je le jure par Moi-même, par tout ce que Je suis et ce que
J’ai, Je me donne dans ce but ! » Abraham a dû de son côté s’engager en disant:
« Pour moi, tout ce que j’ai toujours eu et tout ce que je suis est attribué à
Dieu dans ce but ! » Nous lisons plus loin:
Il
arriva que Dieu mit Abraham à l’épreuve en lui disant: prends ton fils, ton
unique, que tu aimes et offre-le en sacrifice sur l’autel. »
As-tu bien assuré ta part de l’alliance,
Abraham ? As-tu bien pensé à tout, même éventuellement à la vie de ton fils et
à ta propre vie ? Abraham fut fidèle à sa part de l’alliance. Dieu vint vers
lui et lui dit plus loin:
J’ai
juré par Moi-même…que Je te bénirai de ma bénédiction, et en te multipliant, Je
multiplierai ta postérité…par ce que tu as obéi à ma Voix…et parce que tu n’as
pas épargné ton propre fils. »
C’est l’Alliance absolue et Dieu s’est lié par serment en
affirmant que Son Plan ne sera jamais inachevé. Cette épître aux Hébreux est un
appel pour nous engager pareillement avec Dieu en Christ, pour que l’Alliance
soit pleinement réalisée. La lettre conclut par une déclaration glorieuse sur
la part prise par Dieu dans l’Alliance:
Le
Dieu de paix qui ressuscita le Grand Berger des brebis d’entre les morts avec
le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, nous a rendus
parfait en Lui. »
Si Jésus était resté au tombeau,
l’alliance divine éternelle n’aurait pu être ratifiée. Il a fait tout le
chemin, et en ressuscitant Jésus de la mort, Il a fait le maximum pour assurer
la réalisation optimale de Son Plan pour toi, pour moi et pour tous les siens.
L’alliance intègre la plénitude de Christ. Si nous tenons fermes, nous sommes
maintenant partenaires (Hébreux 3: 14). Rien ne manque en Dieu: en vue de la
perfection de Son Plan, nous ne devrions pas être en peine pour entrer dans
tout ce que le Seigneur a prévu.
Cette épître continue en lançant un appel
insistant de différentes manières. Par exemple, vers la fin du chapitre 5:
Alors
que vous devriez être des enseignants, vous avez encore besoin qu’on vous
enseigne les rudiments des premiers principes…alors pressons !
L’alliance concerne la plénitude de Christ dans l’Eglise.
Comme Paul l’exprime si bien dans l’épître aux Ephésiens, l’Eglise est « la
plénitude de Christ qui remplit tout en tous. » (Ephésiens 1: 23)
c)
La description du pays.
A ce sujet, il y a peu de choses à dire.
Nous parlons de la plénitude de Christ comme objectif principal représenté dans
l’Ancien Testament de diverses manières : premièrement, par les promesses;
deuxièmement, par l’alliance; troisièmement, par la description du pays.
Nous sommes tous familiers avec la
description de ce pays promis: c’est une bonne terre, dit le Seigneur, un pays où
coulent le lait et le miel, le froment, l’huile, les oliviers, les grenades et
des minerais sur les collines (Deutéronome 8). Ces ressources avaient-elles été
découvertes en même temps que toutes les richesses de la terre promise ou
avaient-elles été déjà exploitées, on ne sait pas exactement…mais ici nous
avons une indication sur les ressources minérales de la Palestine. Le Seigneur
nous donne une merveilleuse description du pays et nous savons que cette terre
a été convoitée par toutes les nations alentours dès le commencement.
Aucun pays de ce monde n’a été autant l’objet de rivalités
et de conflits que celui-ci; tous les grands empires existants ont combattu
pour dominer sur ce pays. Dieu n’a choisi ni l’Islande, ni le Mexique ni un
autre pays. Il a choisi spécifiquement cette terre qui se trouve être le centre
géographique du monde pour y rendre possible des richesses merveilleuses.
Conformément à la pensée spirituelle de
Dieu, ce pays serait une illustration de Son Fils le Seigneur Jésus pour
l’éternité, en qui sont tous les trésors de sagesse et de connaissance, de
grâce divine et de plénitude de Dieu. La description de ce pays est une
merveilleuse révélation de la pensée de Dieu concernant Son Fils.
d)
Le Repos de Sabbat.
La lettre aux Hébreux nous ramène à Josué.
A un endroit, au chapitre 4, se référant au repos du sabbat, nous lisons:
Car
si Josué les avait introduits dans le repos, Dieu ne parlerait pas après cela
d’un autre jour. Il reste donc au peuple de Dieu un repos de sabbat. » (v.8)
Ce qui nous indique clairement que la pensée de Dieu pour
le pays était que ce dernier soit pour eux le lieu de Son repos de Sabbat. Il
était ce Sabbat individuel qui disait:
Venez
à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et Je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car Je suis doux et humble de
cœur: et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matthieu 11: 28-29)
Christ est le repos de Sabbat dans le pays. La plénitude de
Christ est le repos de Sabbat par expérience; Si on trouve Christ, on trouve
immédiatement le repos, car notre agitation s’arrête quand on entre dans une
relation vivante avec le Seigneur Jésus. Le repos va même en s’élargissant, si
nous avançons avec lui.
Pour l’exprimer autrement, plus nous
découvrons Christ de manière vivante et expérimentale, plus notre repos et
notre satisfaction sont profonds. Nous ne sommes pas encore entrés dans tout ce
que le repos sabbatique de Dieu représente, parce que nous n’avons pas encore
atteint toute la plénitude de Christ. L’accent dans cette lettre, même pour le
repos sabbatique, est mis sur les croyants; pas d’avertissement pour des
pécheurs, qui auraient failli venir à Christ pour trouver en Lui leur repos,
mais un accent mis sur les croyants qui n’entrent pas dans la plénitude de
Christ, c’est-à-dire dans le sabbat de Dieu en plénitude.
Voilà tout ce que le Seigneur cherche à
nous apporter. Toutes ces choses dans l’Ancien Testament sont réunies en
Christ, et le grand désir du Seigneur est notre marche en avant, sous toutes
ses formes. Nous avons à considérer ce qu’est cette marche et ce qu’elle
implique. Par la grâce de Dieu nous allons le faire à présent.
Le Seigneur nous appelle avec
empressement, par chaque exhortation, par un encouragement et même par des
avertissements, à aller de l’avant. Cette marche en avant, comme nous le
verrons, sera parsemée de conflits, d’adversité, de résistances. Néanmoins,
tout cela conduit à la volonté de Dieu, à cette plénitude finale. Le défi
réside dans notre volonté ou non d’aller de l’avant, face à une résistance
puissamment organisée, une opposition oeuvrant de différentes façons,
ouvertement ou subtilement, le tout pour nous arrêter prématurément, pour céder
un terrain qui devrait nous appartenir. Voilà le défi !
Il est nécessaire de rappeler ce challenge
et cette exhortation. Nous sommes spirituellement tout à fait dans la position
de ces croyants juifs à qui s’adressait cette lettre. Ils venaient d’abandonner
les choses terrestres, la religion terrestre, pour les choses célestes, les
vraies réalités spirituelles, et ce faisant, ils ont eu à payer un grand prix.
Ils furent mis de côté et rejetés à cause de Christ. Leur réputation, leur
statut, leur position, tout s’est assombri pour eux et ils se sont retrouvés
face à de grandes difficultés, même parmi les gens religieux, ceux qui se
faisaient appeler peuple de Dieu, et ils furent réduits au silence.
Oui, ils ont même eu la tentation de
retourner aux choses terrestres, pas nécessairement des choses mondaines, mais
des choses terrestres, de la religion terrestre.
A cause du danger, à cause de tout ce qui
avait déjà ralenti et arrêté leur marche, cette lettre a été écrite. Elle
montre les promesses, les alliances, le grand désir que Dieu a pour Son peuple,
et elle dit ensuite: Allons !
Allons-y ! Entrons dans la pleine
maturité! Ce sont les expressions dominantes. Gardons les bien dans nos cœurs
le jour où nous aussi ressentons que le prix est trop élevé, que nous faisons
face à trop de choses à cause de la position que nous avons prise ! Entendons
les paroles: « … nous sommes devenus partenaires. Partenaires avec Christ, si nous tenons fermes dans
notre confiance du commencement jusqu’à la fin… » Que le Seigneur nous vienne
en aide !
II-
Des Hommes de Foi. Lire: Josué 1: 1-11
Nous
sommes devenus participants de Christ (partenaires avec Christ), pourvu que
nous conservions ferme jusqu’à la fin notre assurance du commencement; pendant
qu‘il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n‘endurcissez pas vos
cœurs, comme il arriva au temps de la contestation. » (Hébreux 3: 14-15)
Il est important pour nous de voir que les
promesses, les alliances, la nature du pays et le repos de sabbat, qui sont
mentionnés dans l’Ancien Testament et le livre de Josué, trouvent leur vrai
accomplissement en Christ.
Historiquement, bien sûr, toutes ces
promesses et alliances étaient liées à Israël et au pays, et elles peuvent être
encore relatives à Israël. Il est
possible qu’Israël entre dans la plénitude du pays, et que les promesses et les
alliances s’accomplissent de manière terrestre. Mais la plénitude de
réalisation de toutes ces choses est en Christ, dans l’Eglise, et tant que le
sens spirituel de toutes ces choses ne sera pas réuni et accompli par
l’enlèvement de l’Eglise, Israël ne pourra atteindre toute sa plénitude
terrestre.
Lorsque nous, en tant qu’Église, aurons
été enlevés dans la plénitude qui est en Christ, et cette plénitude est
réalisée dans l’Église, alors Israël commencera réellement à posséder et entrer
dans son héritage. Il est important de le voir car cela rendra l’appel plus
fort et urgent, et nous mettra en face ce que le Seigneur recherche et doit
obtenir, à savoir un peuple qui entre spirituellement dans toute la plénitude
de ce que Dieu a prévu.
1)
Dieu et les Hommes de Foi.
Les hommes de foi dans l’Ancien Testament
étaient eux-mêmes conduits au-delà d’une réalisation terrestre vers la
réalisation céleste; car même si Dieu leur avait fait des promesses, elles n’ont
pas pu s’accomplir pleinement de façon terrestre à cause de leurs échecs
continuels. Ceux qui étaient avec eux, qui étaient cohéritiers des promesses et
des alliances, les brisaient régulièrement, et c’est pour cette raison que même
les hommes de foi n’ont pu hériter. Mais au milieu de ces déclins et de ces
échecs répétitifs, il est toujours resté
quelques
hommes de foi qui tenaient fermement jusqu’au bout leur assurance du
commencement.
Vous remarquerez que Dieu est venu vers
ces hommes de foi et les a conduits du domaine terrestre vers le domaine
céleste; Il a mis dans leurs cœurs l’assurance que, même s’ils ne réalisaient
pas eux-mêmes la pleine signification des promesses et des alliances sur la
terre, ils hériteraient de la valeur de ces promesses et de ces alliances sous
une forme céleste. C'est ce qui semble précisément être le sens de la
déclaration suivante que nous trouvons dans Jean 8: 56:
Abraham a tressailli de joie de ce qu’il
verrait mon jour; et il l’a vu, et il s’est réjoui. » Ou bien:
…ils désirent une meilleure patrie, qui est
céleste… » (Hébreux 11: 16).
Cela se situe au-delà du terrestre. Ils étaient élevés
au-dessus de ce qui était devenu impossible de leur temps, une réalisation
terrestre des promesses et des alliances, en recevant l’assurance d’un pays
céleste:
Il attendait la cité qui a des fondements
dont Dieu est l’architecte et le fondateur. » (Hébreux 11: 10)
Ce n’est pas la Jérusalem terrestre, c’est quelque chose de
plus. Ainsi des hommes de foi qui ont tenu ferme jusqu’au bout leur assurance
du début, ont découvert spirituellement que les promesses étaient transférées
de la sphère terrestre vers la sphère céleste. Ce thème couvre toute l’épître
aux Hébreux. C’est la foi qui nous autorise à nous élever du terrestre vers le
céleste, et ce qui devient impossible ici bas à cause de l’échec, du déclin et
des erreurs, est une assurance pour des hommes de foi en Christ exalté, Celui
qui est l’auteur et le finisseur de notre foi, vers qui nous sommes appelés à fixer
nos regards, Jésus même.
Tout est résumé et incarné en Christ
couronné de gloire et d’honneur et tout doit être réalisé en ceux qui sont
participants ou partenaires dans l’appel céleste; pas celui qui est terrestre,
mais le céleste. Voila l’appel céleste, la vision céleste qui sont au cœur de
cette lettre. Ce qui signifie que Christ dirige chaque promesse, chaque vision,
chaque espérance, chaque alliance. Il domine tout :
Abraham,
que nous avons vu auparavant comme représentant de l’élection et de la
promesse; Isaac, représentant la filiation dans la résurrection; Jacob, la
correction et le service; et Joseph, en qui toutes les caractéristiques
s’incarnent et s’orientent vers le trône pour donner toute plénitude à l’élu;
et avec Joseph, le pays commence à émerger quand il donne des instructions
concernant ses ossements.
Ainsi tout ce que symbolisent Abraham
(élection et promesse), Isaac (filiation et résurrection), Jacob (correction et
service) et Joseph (l’incarnation du trône) est transposé vers le pays. Le pays
représente tout cela et en devient l’incarnation. Vous avez encore et toujours
Christ à la place de la terre promise. Tout est concentré en Lui qui incarne
tout ce que le pays signifie, et en Christ nous entrons dans tout ce
qu’Abraham, Isaac, Jacob et Joseph symbolisent pour le pays. Joseph donna des
instructions concernant ses ossements, et c’était la compréhension de la foi
concernant le pays promis. Le pays était en vue.
2)
Le but de la discipline et de la correction.
Il est important, et peut-être d’une
valeur particulière, de réaliser que le service arrive à la fin. Jacob est le
troisième des Patriarches avec qui l’alliance a été faite. L’alliance n’a
jamais été établie avec Joseph.
L’expression régulière que Dieu utilise
toujours, « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » et bien que Joseph
fut un symbole beaucoup plus représentatif que les autres, il n’est jamais dit,
« Je suis le Dieu de Joseph », tout simplement parce que Joseph était
l’incarnation de tous les autres; il intégrait tout le reste.
Ainsi Jacob a été l’aboutissement de
l’association divine, et il représente le service discipliné ou corrigé. C’est
là que réside la clé des actions présentes du Seigneur avec nous, et nous
arrivons à la fin de la lettre aux Hébreux à une limite; car n’est-ce pas la
formation et l’entraînement qui nous occupent à la fin de l’épître ?
Mon
fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur et ne perd pas courage lorsqu’il
te reprend; car le Seigneur châtie celui qu’il aime et il frappe de ses verges
celui qu’il reconnaît.» (Hébreux 12: 5-6)
C’est bien de reconnaissance et d’acceptation dont il
s’agit lorsque Dieu corrige ou châtie celui qu’Il aime; Une autre traduction
serait « Il frappe de verges celui qu’Il place »; en effet, il y a une
différence entre recevoir, reconnaître et placer: il existe une progression, un
mouvement vers l’avant lié au Seigneur. Nous sommes donc en cours de correction
et de châtiment, pour nous préparer au service.
Quelle conception et quelle idée
avons-nous du service au point de ne pouvoir le comparer à rien d’autre
tellement il est important pour nous ! Les gens semblent croire que le service
est au-dessus de tout ce qui peut dominer et caractériser notre relation avec
le Seigneur. Que Dieu nous garde de négliger son service parce que nous ne
serions pas fervents d’esprit.
Cependant souvenons-nous que bien souvent,
le Seigneur attache beaucoup plus d’importance à ce que nous soyons prêts au
service plutôt qu’être utilisés. C’est pourquoi le Seigneur pense souvent utile
de sortir les gens du service pour les mettre à part et les purifier lors d’une
longue période de discipline. Ceux-ci vont devenir plus tard des vases de grand
honneur, de grande utilité pour le service.
La communauté qui servira autour du trône
sera une communauté fortement disciplinée. Ce n’est que dans la perspective
divine que je puis expliquer l’intensité de la souffrance de ceux qui iront
jusqu’au bout avec le Seigneur, qui représentent une valeur d’utilité pour Lui
dans le futur. La Parole est claire sur ce point. C’est encore plutôt éloigné
pour nous, mais il nous serait utile de comprendre pourquoi le Seigneur nous
traite ainsi. Le point que nous cherchons à atteindre est que le pays est
Christ, et Il concentre en Lui tout ce qui est en relation avec la plénitude
divine, tout le sens symbolique d‘Abraham, Isaac, Jacob et Joseph.
3)
La signification symbolique de Moïse.
Entre
Joseph et le pays promis, vient Moïse. Moïse occupe une très large place dans
cette section, située entre l’instruction sur les ossements de Joseph, et le
pays dont il donna la direction. Moïse se tient là pour faire connaître la
condition et l’ordonnancement de la vie céleste qui est une exigence
inaltérable et irréductible de Dieu. Il est important de le savoir, parce que
cette vie se résume en Moïse.
Pourquoi Moïse ? Comment comprendre la signification de Moïse ? Comme nous
l’avons dit: pour faire connaître la condition et l’ordonnancement de la vie
d’En-Haut, comme exigence inaltérable et irréductible de Dieu. Tout ce qui
s’est produit au travers de Moïse était un modèle des choses célestes. Tout son
gouvernement dans le désert fut pour Israël un gouvernement par les lois
célestes: Israël a dû apprendre par Moïse comment vivre à partir des ressources
célestes, alors que toutes les ressources terrestres avaient disparu;
l’intention était d’avoir une révélation sur la méthode et les moyens de vivre
en ne comptant que sur le ciel, quand il n’existait plus aucun moyen de vivre
sur terre. Tout en Moïse était de faire connaître cette condition céleste et
cet ordonnancement demandé par Dieu à son peuple. Combien Dieu tient à ce que
les choses se fassent sur Son fondement ! S’il y avait la moindre déviation,
quelle colère et défaveur divines risquaient de tomber !
Ils ont murmuré pour l’eau. C’était tout à
fait naturel, nous aurions fait de même si nous mourions de soif dans le
désert… Ils ont murmuré pour le pain, pour changer le régime de la manne. C’est
tout naturel. Oui, c’est le problème: c’était naturel et pas spirituel. Dieu
tentait de leur enseigner qu’ils avaient tout pleinement en Lui dans les cieux,
quand il n’y avait plus aucune ressource. C’était une tentative de faire
connaître par tous moyens à travers Moise, une communauté céleste avec un ordre
céleste et des ressources célestes, et Dieu a montré Sa désapprobation, Sa
défaveur, Sa colère, chaque fois qu’ils omettaient de reconnaître ce caractère
céleste qu’Il voulait leur révéler.
Cette révélation de l’ordre divin et de la
condition divine leur étaient imposés, mais ils n’avaient ni position ni
puissance pour y répondre. La position et la puissance manquaient, d’où
l’apparition d’une loi. Lorsqu’on vous parle de loi, vous entrez dans un
domaine où quelque chose pèse sur vous, que vous le vouliez ou non, et il vous
faut l’accepter. Que vous la respectiez ou pas, elle est là. La loi ne tient
jamais compte de votre condition ni de votre position. La loi dit une chose qui
demeure inaltérable quelle que soient votre condition et votre position.
4)
De l’extérieur vers l’intérieur.
Comment
commence le livre de Josué? L’Eternel dit à Josué : « Mon serviteur Moïse
est mort. » et symboliquement ceci introduit un ordre nouveau. Le Jourdain,
comme le montre Paul dans son épître aux Romains, représente la mort à la loi,
comme forme extérieure de gouvernement; Comment ? Rappelons-nous qu’il n’y a
aucune mort à la loi excepté si on est vivant en Christ. Si vous n’êtes pas
vivants en Christ, vous vivez sous la loi, gouvernés par la loi. La seule
délivrance de la loi a lieu par la mort et la résurrection de Christ. La
résurrection représente la délivrance, et il ne peut y avoir aucune mort à la
loi puissante et efficace tant que vous ne savez pas ce que signifie d’être
vivant en Dieu par la résurrection.
Remarquez-vous combien le Saint-Esprit
veut que cela soit bien clair pour nous, spécialement par Paul ? Chaque fois
qu’il y a une dynamique pour mettre en évidence la réalité de la mort de
Christ, c’est la résurrection de Christ qui est mentionnée. Nous sommes sauvés
par Sa vie.
Le livre de Josué commence par cette
déclaration: « Mon serviteur Moïse est mort » Quelle en est la
conséquence ? Une position nouvelle: ils ont traversé le Jourdain et ne vivent
plus sous la direction de Moïse dans le
désert. Un pouvoir nouveau: le Capitaine de l’Armée du Seigneur, invisible mais
pleinement opérationnel et puissant en force. Josué reprend ce qui est
symbolisé par l’Ange de l’Eternel et devient le représentant de l’énergie du
Saint-Esprit qui opère dans une position nouvelle. L’épître aux Ephésiens en
est
la
contrepartie; elle déclare: « …Il nous a bénis de toute bénédiction
spirituelle dans les lieux célestes en Christ… » C’est le pays
spirituellement parlant, une position nouvelle dans les lieux célestes.
Ensuite, Ephésiens continue en disant:
…l’infinie grandeur de sa puissance envers
nous qui croyons, conformément à l’efficacité du pouvoir de sa force, qu’il a
déployée en Christ quand il l’a ressuscité des morts et qu’il l’a fait asseoir
à sa droite dans les lieux célestes, au dessus de toute principauté, de toute
puissance, de tout pouvoir, de toute domination et de tout nom qui puisse se
nommer… (Ephésiens 1: 19-21)
La position se situe dans les lieux
célestes où nous sommes bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles en
Christ qui est le pays et cette position est associée à « l’infinie grandeur
de Sa puissance envers nous qui croyons » C’est aussi le sens de
l’affirmation de l’Eternel à Josué « Mon serviteur Moïse est mort… » Cet événement rend possible une position nouvelle, une force
nouvelle, un développement futur. Il n’est plus question d’imposer quelque
chose de l’extérieur comme un minimum irréductible, que nous ne pouvons tenir
en raison de notre faiblesse, mais d’une position en Christ avec la force et
l’énergie du Saint-Esprit, l’infinie grandeur de Sa puissance permettant
d’atteindre toute la plénitude révélée de la volonté divine.
5)
La volonté de Dieu se fait clairement connaître.
Il désire que Son peuple entre dans Sa
plénitude, et Ses desseins les plus élevés sont inséparablement connectés avec
cette volonté révélée, cet objectif. Tous Ses plans les plus élevés sont liés à
notre marche vers le but divin, la plénitude de Christ, et leur pleine
signification ne peut se réaliser par nous que si nous tenons fermement dans
notre confiance du commencement à la fin. L’important est de comprendre
clairement que la volonté de Dieu est que nous puissions entrer dans la
plénitude.
6)
Trois options sont possibles:
a)
Mourir dans le désert. Bien que sorti du pays d’Egypte, il est possible de mourir dans
le désert. Qu’est-ce que cela veut dire ? D’une part, c’est de passer à côté de
cette plénitude divine en Christ qui nous était offerte. D'autre part, comment
pouvons-nous passer à côté ? L’histoire d’Israël nous dit clairement que c’est
en raison de notre mentalité charnelle, simplement un christianisme charnel.
Celui-ci va contre tout ce dont Paul nous avertit si fortement. Si souvent, il
dit « n’êtes-vous pas charnels ! » Sauvés, hors d’Egypte, mais charnels, la
chair dominant sur l’esprit. Dans ce cas, vous mourez dans le désert;
c’est-à-dire: vous manquez d’atteindre le but que Dieu vous a révélé par Sa
volonté.
b)
Faire des compromis pour une satisfaction immédiate. La seconde possibilité est celle
qui est symbolisée par les deux tribus et demie, qui disaient: « Ne nous
conduis pas au-delà de ce Jourdain. » Ils recherchaient leur héritage de ce
côté ci du Jourdain. Vous connaissez la nature de ce choix. Ils ont vu une
bonne terre, une parcelle fertile, quelque chose que l’on peut obtenir sans la
difficulté et le prix d’un effort soutenu. Ils y ont attaché leurs cœurs. Ils
ont fait un compromis; en un mot, ils ont refusé le prix de la consécration.
Ils nous montrent cette sorte de vie et de
service qui a toute sa plénitude dans le présent, qui voit des résultats
rapides et des retours immédiats; ils sont occupés par beaucoup d’activités qui
représentent elles-mêmes une satisfaction ou devient leur satisfaction. Trop de
gens pensent que s’ils peuvent être occupés au Nom du Seigneur, ils vont s’en
sortir magnifiquement. Ils trouvent leur satisfaction dans le fait qu’ils font
beaucoup de choses mais pas dans les vraies valeurs spirituelles. Certains
d’entre eux se réveilleront finalement pour découvrir qu’ils étaient très
occupés mais sans être efficaces. Dans toute leur agitation et leur activité,
où ils ont trouvé un certain plaisir, une gratification personnelle, il n’y a
plus grand-chose en fin de compte qui demeurera éternellement pour la
satisfaction divine. Les deux tribus et demie d’Israël ont fait un compromis,
elles ont cherché un retour rapide, une satisfaction immédiate.
c)
Marcher dans la plénitude. La troisième possibilité est d’entrer dans toute la plénitude
spirituelle et céleste de Christ, qui est cependant une vie de foi totale et de
conflit intense.
Nous sommes face à ces trois possibilités.
Nous pouvons mourir dans le désert; nous pouvons faire des compromis pour une
satisfaction présente; ou nous pouvons marcher par la foi et dans le combat. La
dernière possibilité a toujours en elle ce facteur qui nous dit que quels que
soient les progrès que nous avons faits, il reste encore bien plus de chemin à
accomplir. Chaque petite parcelle gagnée n’est rien en comparaison de tout le
chemin qui reste à parcourir. En raison de l’intensité de l’opposition de
l’ennemi et de la sévérité du combat, nous sommes toujours bien plus conscients
de la difficulté du chemin que d’atteindre la plénitude. Mais il en est toujours
ainsi. Ce sont les alternatives que nous aurons à affronter.
7)
Une possibilité d’échec à cause d’un cœur endurci.
Cette réalité est martelée aussi bien dans
l’Ancien que dans le Nouveau Testament. L’histoire d’Israël est parsemée
d’urgence, d’appel et d’avertissement. Dans les Psaumes et dans les épîtres,
vous entendez régulièrement ce refrain: « n’endurcissez pas vos cœurs comme
lors de la révolte… » Cette phrase tragique revient souvent comme un appel
urgent et un avertissement.
Cette possibilité d’échec s’enracine dans
un état de cœur. Cet extraordinaire élément d’éventualité et de doute, qui
semble parcourir la Parole de Dieu, en référence à des croyants, n’est pas lié
à notre salut. Lorsque vous parlez du salut, vous l’affirmez positivement parce
qu’il y a une forte connotation d’assurance confiante; mais lorsque vous parlez
de la pleine volonté de Dieu, le but, le prix, tout ce qui concerne l’appel
céleste, vous vous trouvez toujours face à l’imprévu et au doute. Ce qui est
représenté par les « Si » -
Si
vous tenez fermement depuis le commencement votre confiance jusqu’ à la fin ».
« …qui est votre demeure si… »
Vous ne pouvez passer par-dessus ces « si », vous ne pouvez
pas les éviter; Au fur et à mesure de la lecture, vous les rencontrez. Paul
concentrait toute son énergie finale dans l’urgence d’un puissant « si » - «
si de toute manière et par tous les moyens, je pouvais atteindre… »
Cette précarité est basée ou découle d’une
disposition de cœur. Dans le livre de Josué, nous trouvons une série d’éléments
qui ont été calculés pour provoquer à nouveau cet échec, même au-delà du
Jourdain, calculés pour empêcher la plénitude que Dieu voulait apporter à Son
Peuple. Et chacun de ces éléments était calculé pour susciter un appel à une
nouvelle disposition de cœur. Ces éléments que nous voyons dans le livre de
Josué étaient calculés pour frustrer la volonté de Dieu pour Son peuple , en
découvrant et en assurant une certaine disposition de cœur, comme une condition
de leur succès.
Reprenez l’exemple des deux tribus et demie d’Israël. Remarquez vous ce
qui leur a été dit lorsqu' ils ont formulé leur demande pour s’établir de ce
côté ci du Jourdain ?
Et
pourquoi décourageriez-vous (détourneriez-vous) le cœur des enfants d’Israël de
passer au pays que l’Eternel leur a donné ? » (Nombres 32: 7)
Donc, en premier lieu, ils représentaient
quelque chose qui ôtait l’énergie ou la disposition consacrée du cœur des
enfants d’Israël. Ainsi, il est possible que le cœur du peuple de Dieu soit
séduit. Il existait un danger: celui d’une disposition de cœur qui ne Lui
corresponde plus. « Dieu a clairement dit que Son plan était ceci et cela :
quoi que les autres peuples fassent, j’irai dans cette direction ; d’autres
peuples prennent des raccourcis et semblent s’épanouir dans la bénédiction,
mais j’ai vu que Dieu a prévu quelque chose de plus qui va bien au-delà, qui
est Son objectif, donc mon objectif.
Mon but, c’est Dieu Lui-même, ni la joie,
ni la paix, ni même une bénédiction, mais Lui-même, mon Dieu; c’est à Lui de me
guider là, pas moi, mais Lui - peu importe le prix, cher Seigneur, peu importe
le chemin. » Cet état d’esprit ne correspondait pas à celui des deux tribus et
demie, parce que leur cœur n’était pas dans cette attitude, et c’est pourquoi,
ils devenaient une menace. Le diable connaît la disposition de nos cœurs et
très subtilement, il oeuvre pour l’utiliser.
Comme ces deux tribus et demie
elles-mêmes, il nous est suggéré un bénéfice immédiat par rapport au Seigneur
en dehors de toute souffrance. Ce sont ceux qui disent: « Est-il nécessaire
d‘être aussi consacré ? Pourquoi tant d’intensité, n’est-ce pas un comportement
fanatique ? Pourquoi ne pas se contenter de jouir de la présence du Seigneur et
d’avoir une simple vie chrétienne normale ? Pourquoi faut-il s’impliquer autant
? Ces questions peuvent sembler correctes et s’accompagnent même parfois de
références bibliques (« la simplicité qui est en Christ ») Un passage de ce
genre est utilisé contre ce que certains pourraient appeler un type de vie
chrétienne compliqué, représenté par ces chrétiens qui aspirent à toujours
plus. Pourquoi ne pas jouir d’une vie chrétienne heureuse et confortable ?
Même s'il est possible d’être intense de
la mauvaise façon ou de faire de notre vie chrétienne une vie terriblement
stressante et dangereuse (le Seigneur ne veut pas cela), toute la question est
déterminée par le fait que ce n’est pas ce que je
veux, la vie chrétienne que j’ai choisie, qu’elle soit plaisante ou éprouvante,
mais ce que le Seigneur veut ; voilà ce qui importe.
Que veut le Seigneur ? Le Seigneur a-t-Il
montré qu’Il veut un peuple qui recherche tout pour qu’Il règne ? Paul,
pourquoi tant d’agitation et de pression ? Pourquoi parles-tu ainsi : «si,
par tous les moyens je puisse atteindre…» Tu es vieux maintenant;
repose-toi un peu à présent, tu sais que le Seigneur a des voies merveilleuses
et tu as une superbe histoire derrière toi… Paul répondrait: « Pensez-vous
qu’en la matière ce n’est que la question de mon tempérament, de mes sympathies
et de mes antipathies ? Si je devais ne me considérer que moi-même, j’aurais
pris du repos, mais je vois que le Seigneur a établi un modèle, une position
qui est reliée à un plan éternel d’utilité et de gloire pour Lui, que je n’ai
pas encore atteints, et je concentre ma volonté et mon énergie jusqu’au bout
dans ce but.
Appelez cela de l’intensité si vous le
souhaitez, mais
laissant
les choses qui sont en arrière…je cours vers le but, jusqu’au prix de la
vocation céleste de Dieu, en Christ Jésus.
Les deux tribus et demie étaient animées
d’un tout autre esprit. Elles étaient des personnes qui, dans la vie
chrétienne, avaient les yeux fixés sur elles-mêmes et pas le Seigneur.
Avaient-elles passé un seul moment à s’asseoir en disant: que veut le Seigneur
? Au lieu de : que pouvons-nous en tirer ? Elles seraient allé de l’avant. La
réponse était claire et nette. Nul doute que la volonté révélée de Dieu était
qu’ils devaient traverser le Jourdain, et continuer jusqu’au bout. Ils ont fait
des compromis et on peut entendre aujourd’hui leurs descendants dire: Oh,
inutile de vivre ce type de vie chrétienne où vous êtes toujours en recherche
et jamais satisfaits ! soyez contents ! Pourquoi ? Parce que c’est bien plus
facile et plus confortable. Ce qui nous importe, c’est que les choses soient
aisées, faciles et confortables. Est-ce cela ou est-ce la volonté de Dieu qui
nous guide ? L’ennemi trouve une opportunité dans la disposition de notre cœur,
pour nous détourner, nous décourager, nous limiter et nous arrêter.
8)
La leçon d’Acan.
Nous en arrivons à la phase suivante, et
ici nous rencontrons Acan. Que représente-t-il ? Une autre manigance de Satan
pour arrêter tout progrès, pour voler, pour stopper, pour restreindre. C’est
encore clairement l’intérêt personnel qui intervient. Comment ? Le Seigneur a
accordé une puissante bénédiction, une victoire extraordinaire. A Jéricho, ils
ont bénéficié d’une grande possession, d’un gain considérable, d’une
manifestation de la présence et de la puissance du Seigneur, et au milieu de
cette bénédiction du Seigneur, Acan a pris quelque chose pour lui-même. Si souvent, c’est ce qui arrête et annule la
bénédiction. Les bénédictions du Seigneur sont détournées à des fins
personnelles.
Quand le Seigneur a béni et fait prospérer
quelque chose, combien de gens en ont profité pour se mettre en avant. Voilà un
mouvement couronné de succès ! Il faut que je saisisse ma chance ! Il se
produit une appropriation de cette oeuvre à des fins personnelles. C’est
visible dans l’histoire: le moment le plus dangereux pour l’œuvre de Dieu est
celui de la bénédiction. Vous aurez toujours des personnes qui arrivent quand
la bénédiction est là, non parce qu’elles ont en vue le plan de Dieu, mais
parce qu’elles considèrent la bénédiction comme un mérite personnel. Dieu avait
livré Jéricho entre les mains d’Israël, et dans ce contexte, Acan a volé
quelque chose de ses propres mains pour lui-même, pour sa satisfaction
personnelle, sa propre gloire, et a utilisé les fruits de cette bénédiction à
des fins personnelles. Oh, le diable est très rusé !
Tout le cours des événements s’est
brutalement arrêté pour amener le désastre. Le Seigneur nous appelle à entrer
dans la plénitude de Christ, et quelquefois sur le chemin, Il nous permet de
voir l’œuvre de Sa puissance et de montrer qu’Il est avec nous. Le monde peut
s’opposer à nous, le diable peut être en travers, mais le Seigneur peut nous
faire voir d’une certaine manière qu’Il est avec nous. Et puis, au détour du chemin,
survient le plus terrible danger: nous mettons nos doigts sur chaque chose et
sur chaque personne, et même sur le diable lui-même. Nous sommes soutenus par
le Seigneur dans la position que nous avons prise ! Nous sommes justifiés !
Voilà une position périlleuse.
Le Seigneur a pu dire : J’ai vu Satan
tomber du ciel comme un éclair ! Ne trouvez aucun mérite personnel dans le fait
que les démons vous soient soumis ! C’est tout à fait pareil que de se
glorifier de la mauvaise manière dans les bénédictions du Seigneur. Nous devons
avancer d’un pas ferme, et recevoir nos encouragements quand ils viennent, en
remercier sereinement le Seigneur, et continuer les mêmes occupations, sans
rester à se vanter personnellement des bénédictions du Seigneur.
Il y a beaucoup à dire sur ce sujet. C’est
une telle source de gratification si vous parlez aux gens du succès que vous
connaissez dans l’œuvre du Seigneur, combien de personnes sont venues, combien
d’âmes ont été sauvées, comment vous avez été utilisé et comment le sceau de
Dieu est sur vous. Inconsciemment, nous détournons l‘honneur au profit de notre
propre chair. Le seigneur est obligé de nous cacher beaucoup de choses, parce
que c’est dangereux pour nous; notre chair rend la situation périlleuse.
Nous serons mis à l’épreuve autant par la
bénédiction que par l’adversité. Les feux les plus intenses de l’épreuve sont
souvent ceux du succès et de la prospérité. De tels tests révèlent si nos cœurs
sont fixés sur le Seigneur ou sur les choses.
9)
Un mensonge déguisé.
Nous
en venons aux Gabaonites. Ce qui est dit à leur sujet et qui les résume bien,
est ceci : «De leur côté, ils agirent avec ruse… » (Josué 9: 4) Mensonges,
flatteries, ruse, sentimentalité, tout va ensemble. Flatterie : Oh nous savons
bien que vous êtes le peuple de Dieu ! Nous voyons que le Seigneur est avec
vous ! Nous en avons entendu parler ! Aucun doute pour nous que vous êtes
spécialement conduits par Dieu ! Vous ne pouvez que réussir.
Mensonges : Les mensonges des Gabaonites
sont relatés dans le chapitre 9 de Josué. Ruse et sentimentalité : Bien que
nous ayons démarré ce long voyage avec des outres à vin neuves, et du pain tout
chaud sortant du four dans nos sacs, voyez comme nous sommes fatigués et
combien nos outres sont usées: et tout cela parce qu’on croit en vous !… Nous
savons que le Seigneur est avec vous, et nous comptons sur votre sympathie !
Lorsque Paul, dans le chapitre 6 de
l’épître aux Ephésiens, exhorte les croyants à revêtir toute l’armure de Dieu,
il ne dit pas que nous serons capables d’éteindre tous les assauts féroces du
Malin. Nous aurions pu pourtant nous y attendre après qu’il nous ait décrit un
tel équipement; Un casque du salut, une cuirasse de justice, un bouclier de
foi, une ceinture de vérité et une épée de l’Esprit; cela implique avec
certitude que le diable nous attaque par des assauts féroces. Non ! La Parole
nous dit :
…pour que vous soyez capables de tenir ferme
contre les ruses du diable.
Tout ce que Dieu met à notre disposition est attribué dans
ce but. Quel est l’objectif du diable ? Donner un coup d’arrêt ! Et que dire de
l’alliance avec les Gabaonites ? Quelque chose qui aurait dû être exterminé est
devenu une institution. Ce péril n’est pas aussi éloigné de nous qu’on pourrait
le croire. Les Gabaonites ont dit à Josué: « Tes serviteurs sont venus d’un
pays très éloigné… » alors qu’en réalité ils étaient des voisins d’à côté.
Le danger est bien plus proche de nous que nous le réalisons.
10)
Les Armes de notre Combat ne sont pas charnelles.
Que pouvons-nous tirer de tout cela ?
Quelle a été la cause de cette erreur? Pour résumer en une phrase, c’était la
sagesse de l’homme cherchant à traiter avec l’esprit rusé de l’ennemi. Les
Gabaonites vinrent vers les anciens et les princes d’Israël, qui ont écouté
leurs histoires, entendu leurs arguments et leurs appels, sont devenus
réceptifs à leurs attitudes, et ont fait alliance avec eux. Les princes
d’Israël ! Un prince est celui qui est supposé avoir jugement et discernement,
mais ici ces princes et anciens d’Israël ont traité la chose en entendant de
leurs oreilles, en voyant de leurs yeux et par le jugement de leurs propres
cœurs.
L’arrêt de notre marche vers l’objectif de
Dieu qui est la plénitude de Christ, s’est souvent produit par notre tentative
de répondre aux oeuvres de l’ennemi par notre sagesse humaine. Que ce soit très
clair une fois pour toutes: dans le domaine du combat spirituel, il nous faut
un esprit de sagesse, de compréhension et de discernement; car l’ennemi a
toutes sortes de moyens pour nous amener dans une situation de compromis avec
des présentations très plausibles pour s’établir au milieu de nous, qui seront
une épine dans nos côtes. Et l'ennemi, il est plus facile de le faire entrer
que de le mettre dehors.
La Sagesse
ne fixe pas son regard sur le terrain des sentiments ou de la raison, mais
désire sans cesse le terrain de la nouvelle création. Le seul mot dans la
bouche des Gabaonites était « vieux. » Mais Israël étant dans la nouvelle
création, il n’y avait plus de place pour le vieux ou l’ancien. On ne peut
confronter l’ennemi sur le terrain de l’ancienne création de la sagesse humaine
; il est nécessaire d’occuper le terrain de la nouvelle création pour
participer à la pensée de Christ.
Il n’aurait pas fallu longtemps pour que
les anciens d’Israël ne détectent la ruse et ne viennent vers le Seigneur en
disant: « Seigneur, tout ceci semble très bien; nous ne voyons rien de mal là
dedans ; l’argument est bon et la situation de ces hommes paraît désespérée;
ils semblent très honnêtes et sincères, et de toute évidence, il y a ici une
réalité; mais néanmoins, Seigneur, nous ne voulons prendre aucune décision
avant d’être mieux éclairés; et nous pouvons bien nous tromper. » Dans sa
fidélité, le Seigneur serait venu en disant: «Prenez garde à ce que vous faîtes avec ces hommes. Le
diable vous a tendu un piège. »
De temps en temps, face à une situation
qui semble parfaitement bonne et juste, le Seigneur vous dit intérieurement:
Sois prudent ! Ne t’engage pas là dedans ! Tu découvriras plus tard ce qui
cloche ! Et on y va malgré tout. Nous sommes dans un domaine où il est
tellement indispensable de marcher dans l’Esprit et par l’Esprit, parce que
l’Esprit seul pourra nous faire avancer sur un chemin clair et net vers la
plénitude; car dans le cas des deux tribus et demie, dans le cas d’Acan ou dans
le cas des Gabaonites, nous descendons au niveau naturel, dans notre tentative
de nous occuper des choses célestes, des forces spirituelles; ainsi nous sommes
entraînés à voir notre marche freinée et nos progrès vers la plénitude divine
stoppés net.
Prenez garde à toute alliance avec
l’ennemi au moyen d’un mensonge. Prenez le casque du salut contre les ruses du
diable. Pourquoi la tête doit-elle être couverte contre les ruses, et pourquoi
être couverte par le salut ? Si l’ennemi peut blesser votre tête, vous ne
tiendrez plus longtemps. Que vise-t-il constamment sur ce que représente le
casque sur la tête ? C’est le fait qu’en Christ Jésus, notre salut est assuré.
L’ennemi va toujours tenter de nous faire douter et de nous couper de la
certitude de notre salut, de la réalité glorieuse que par la
foi au
Seigneur Jésus, nous sommes sauvés. Toute manigance de l’ennemi va dans ce but
et il n’y renoncera jamais, et c’est dans les lieux célestes que cette bataille
a lieu de façon plus intense que partout ailleurs.
Ce qui veut dire: lorsque vous entrez
pleinement dans toute la dimension de votre vie spirituelle, l’intensité du
combat concernant l’assurance de votre salut est à son paroxysme. Il est
étrange de constater que le plus consacré et peut-être le plus avancé des
enfants de Dieu, est l’objet d’un tel assaut. Le jeune chrétien ne doute jamais
de son salut, mais le vit avec une grande assurance. D’une manière ou d’une
autre, ce sont en fin de compte, ceux qui ont fait un long chemin avec le
Seigneur qui subissent ce terrible assaut relatif à la sécurité et à
l’assurance de leur salut. Ce qui prouve que plus vous entrez dans le domaine
céleste et les forces vives du diable, plus l’attaque dans vos pensées au sujet
du salut est intense. C’est pourquoi, la tête doit être protégée.
Puis il faut porter la cuirasse de justice
contre les manigances du diable. Combien souvent l’ennemi réussit à toucher
même des chrétiens expérimentés en les faisant rechercher en eux-mêmes leur
justification, leur acceptation par Dieu ; quelque chose en eux-mêmes qu’ils
puissent offrir à Dieu comme base de leur assurance. Non ! Jamais ! Si l’ennemi
peut nous éloigner de la justice de Christ comme base de notre acceptation, il
a suspendu notre marche et il a arrêté notre progression. Cette ruse du diable
a pour objectif de nous faire quitter le terrain de Christ notre justice, pour
nous placer sur le terrain de notre propre justice.
Ensuite la ceinture de vérité doit être portée contre les
manigances du diable, de même pour le bouclier de la foi. Le diable ne respecte
rien; il essaiera tout pour nous arrêter dans notre marche avec le Seigneur. Le
Nouveau Testament, et les épîtres en particulier, sont remplis de versets sur
le péril permanent et persistant qui guette les enfants de Dieu dans leur vie
spirituelle. Tous ces passages équilibrent largement ceux qui s’adressent aux
païens. On pourrait penser que l’évangélisation du monde au commencement et les
messages adressés aux païens occuperaient une large place. Il y a peu de tout
cela. Au contraire ce sont les dangers qui guettent les enfants de Dieu qui
prennent le plus de place, en particulier le danger d’obstruction et d’arrêt dans
leur progression spirituelle. Tout ceci avait pour but de les avertir, parce
que toute la force des puissances des ténèbres était rassemblée et concentrée
sur l’arrêt de la croissance spirituelle, contre l’entrée dans la plénitude de
Christ qui était l’intention de Dieu.
11)
La Victoire par l’Union Céleste.
Maintenant, quelle en est la finalité ?
Non pas que nous soyons capables de l’affronter, mais que nous l’ayons bien à
l’esprit. Le livre de Josué représente un autre côté des choses. Il y a eu des
échecs, il y a eu des interventions mais il y avait un autre coté. Il y eut la
conquête de Jéricho et la victoire à Aï la deuxième fois, il y a eu de
puissantes conquêtes; tout cela parlait d’une ascendance, d’une domination,
d’une union avec le Seigneur sur le trône.
Et s’il n’y a qu’une présentation
partielle de cette vérité dans le livre de Josué, celle-ci est pleinement
révélée dans le Nouveau testament, spécialement dans les épîtres de Paul. Il y
a à présent pour nous une union spirituelle avec Celui qui est couronné de
gloire et d’honneur, une union spirituelle avec Lui dans Son autorité, par
laquelle les forces de l’ennemi peuvent être désarmées, détrônées et vaincues.
N’est-ce pas la déclaration de Paul dans
l‘épître aux Ephésiens: « dans les lieux célestes en Christ Jésus » C’est
là qu’il faut être pour aller de l’avant. Nous n’avancerons jamais tant que
nous ne connaîtrons pas notre union céleste avec Christ, notre union avec Lui
sur le trône. Cela fonctionne parce que nous sommes devenus conscients des
mensonges du diable, et affermis par toute la puissance de l’Esprit de Dieu
dans l’être intérieur face à sa furie. C’est une position et une puissance à
acquérir sur toute la puissance de l’ennemi.
Que le Seigneur nous y conduise.
(Fin de la première partie)
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