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: BibleBooks.fr
Chapitre 1 - CONDITIONS AU COURS DES DERNIERS JOURS
Lecture:
Luc 2:25-38; 1 cor 10:11; Hébreux 8:13, 9:26.
Dans les derniers jours, Dieu agit de
manière particulière. Dans cette période les choses deviennent très étranges et
très difficiles; tout semble perturbé par des bouleversements, d'intenses
pressions et des conflits. Les grandes forces antagonistes de cet univers
agissent terriblement et énergiquement contre tout ce qui procède de Dieu et
contre ceux qui Lui appartiennent, de sorte que nous avons souvent le sentiment
d’être parvenus à la fin, et qu’il devient impossible de continuer ainsi.
Intérieurement nous pensons que la voie
devient excessivement étroite et nous laissons place à la frustration, et
extérieurement que tout est sérieusement remis en cause quant au futur. Le
véritable peuple de Dieu se demande parfois s'il doit renoncer et tout
abandonner. Cela s'insinue en nous de manière différente, mais l’objectif est
toujours de paralyser et de mettre hors-jeu tout ce qui est de Dieu et de
l’arrêter complètement. Ces choses nous permettent de considérer que nous
sommes actuellement dans les derniers jours et que, dans cette période, l’œuvre
de Dieu prend une forme particulière avec un caractère bien spécifique. Il est
très important et nécessaire que le peuple de Dieu sache dans quel temps il se
trouve et, dans cette période, qu’il perçoive les caractéristiques de ce que
Dieu voudrait accomplir.
Nous sommes confrontés à une situation
très sérieuse et très solennelle qui ne doit pas se limiter à faire l’objet
d’une simple méditation durant le temps de cette conférence. Cela pourrait être
crucial et concerner d’une manière bien particulière un moment de l'histoire de
ce monde, et de l’œuvre de Dieu dans ce monde ; ce qui revêt une grande
importance et qui pourrait
bien ne pas se répéter !
Cet aspect des derniers jours et de
l’œuvre de Dieu durant cette période est en relation avec ces deux personnages
que nous trouvons tout au début du Nouveau Testament : Siméon et Anne. Sans
aucun doute ils sont d’abord tous deux une figure des derniers jours par leur
âge avancé, mais aussi par rapport à la fin d'une dispensation. Ils
représentent également le service de Dieu dans cette période. Siméon s’est
exprimé par ces paroles en parlant de lui-même :
"
Maintenant laisse aller ton serviteur (l'esclave), Seigneur, selon ta
parole, dans la paix."
‘’Ton serviteur." Anne se tenait dans le temple
dans le jeûne et les supplications jour et nuit, sans le quitter. Une
prophétesse occupée de cette manière dans la maison de Dieu représente, sans
aucun doute, l'image du service.
LA PLÉNITUDE DE L’AGE AVANCE PRODUIT LA FRAÎCHEUR DE LA NOUVELLE VIE
En premier lieu, examinons le facteur de
l'âge. Permettez-moi de vous dire tout d’abord, bien que je fasse allusion à un
âge avancé, que mon message est principalement destiné aux jeunes ! Si cela
pouvait paraître moins agréable à d'autres, laissez-moi vous dire que l'âge
n'est pas du tout une question d’années. Vous pouvez être jeune et avancé
spirituellement et vous pouvez être avancé en âge et être en retard
spirituellement ! C'est une question essentiellement spirituelle. Cet aspect de
l'âge, représenté par Siméon et Anne, correspond a cette expression que nous
trouvons en Hébreux 8 : 13 : « En disant: une alliance nouvelle, il a
déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près
de disparaître.» et encore, dans le passage de 1 cor 10 : 11 « Ces
choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour
notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.. » Cela
nous paraît bien loin, n’est-ce pas?
Considérons maintenant le tableau qui nous
est présenté. Nous voyons un homme âgé avec un bébé dans les bras, représentant
à la fois, une fin et un commencement. Un commencement contenu dans toute la
plénitude représentée par ce qui est âgé. Toutefois, ce qui est âgé cède la
place à ce qui est nouveau et le contient tout à la fois. Nous pouvons
percevoir ainsi la pensée divine, l’aspect spirituel que nous présente ce fait
: un homme âgé avec un bébé dans ses bras - nous voyons en cela la pensée de
Dieu : c’est un principe Divin.
L'âge n'est pas facteur de réduction, de
limitation, de déclin, de dépréciation. Ce n'est pas la pensée de Dieu au sujet
du « vieil âge. » Il y a un passage dans Esaïe qui dit, " l'enfant
qui mourra à cent ans… " (Esaïe 65:20). Il y aura un état, une
condition, un royaume dans lequel un enfant mourra à cent ans. Cela signifie
qu'il y a ici un principe, un domaine dans lequel le présent de l'enfant se
trouve contenu dans l’âge du vieillard portant le bébé dans ses bras. À cent
ans, l'enfant sera toujours un enfant. La pensée divine au sujet du vieil âge
est plutôt celle de la plénitude. Plénitude par l'enrichissement de ce qui a
déjà été et qui doit être encore. De ce qui est sur le point d'arriver, pour
donner un héritage. Non pour passer au-delà et tout emmener avec lui pour que cela
soit une fin, mais pour avoir quelque chose de très plein et riche pour être
continué et exprimé en nouveauté, en fraîcheur, en jeunesse. Toutes les valeurs d'une longue histoire
transposées de manière nouvelle. C'est ce qui est ici. Les exemples de la
petite enfance que nous donne la Bible sont en relation avec l’âge avancé.
Ce principe spirituel est clair par
rapport à Abraham et Isaac! Quand Abraham était vieux, Isaac
naquit. Cela signifie que quand il y a une grande accumulation d’histoire et de
connaissance spirituelle, Dieu la reproduira, il lui donnera forme encore et
toujours. " en Isaac tu auras une descendance" (Genèse 21:12). Ou
aussi avec Jacob et Benjamin qui fût l'enfant de sa vieillesse, Benjamin
représentant ce qui est spirituel. De même nous avons le cas d'Eli, qui était
très vieux, et de l'enfant Samuel. C'est non seulement une belle image, mais
c’est très significatif, cet enfant côte à côte avec Eli. Dieu entreprenait là
une œuvre nouvelle en présence de quelque chose qui était appelée à passer,
exprimant toutes les valeurs spirituelles pour les transmettre et mettre en
évidence toute leur signification.
Siméon et Anne étaient âgés, nous pouvons
conclure qu'Anne avait 106 ans (?) à ce moment-là, et tous deux étaient là avec un
bébé. Ce n'est pas une fin pour Dieu, mais représente quelque chose de beaucoup
plus grand.
TOUTES LES ANCIENNES VALEURS SPIRITUELLES SONT MAINTENANT RÉCAPITULÉES EN CHRIST
Siméon et Anne représentent la plénitude
par l'aboutissement. C’était la réalisation d'une phase, le rassemblement de
toutes les valeurs spirituelles passées, symbolisées par ces deux croyants,
dans un ordre spirituel complètement nouveau, l'ordre de Christ.
Siméon parle clairement de cette
transition mentionnée dans le premier chapitre de la lettre aux Hébreux: "
Dieu, ayant dans les temps anciens parlé aux pères par les prophètes à la fin
des jours nous a parlé dans son fils." C'est une transition du relatif
et du partiel vers l'absolu et la finalité. C'est cette transition qui est ici
représentée. Porter le Bébé, le Christ dans ses bras, c’était en figure la
convergence de tout ce qui avaient été de Dieu dans le passé, récapitulé en
Christ qui le contient en lui-même et le transcende.
Voyons Siméon comme figurant le passé.
Quelque chose se produisait avec l'arrivée de ce bébé, l'entrée de Christ.
C'est significatif que l’évangile de Matthieu, qui n’est pas dans l'ordre
chronologique, soit placé comme le premier livre du Nouveau Testament. Dans cet
évangile, à plusieurs reprises Matthieu emploie cette expression, " afin que
les écritures soient accomplies, " ou " selon ce qui avait été
annoncé par les prophètes." C’est caractéristique de l’évangile de
Matthieu. Il se tourne vers le passé considérant dans l’Ecriture ce qui
regardait Christ dans leur accomplissement, leur réalisation, leur finalité et
leur transcendance. Tous les espoirs, toutes les espérances, toutes les
promesses et toutes les prédictions, ont été recueillies dans les bras de
Siméon le jour où il a tenu ce Bébé. L'espoir d'Israël était dans ses mains.
Quel espoir tant attendu! Malgré tous leurs échecs quand le désespoir sombre et
ténébreux a semblé parfois s'être installé en eux et qu’ils ont pleuré pour
dire que Dieu s’était caché loin d’eux, ils ont nourri un espoir. Malgré leur
faillite et leurs souffrances ils ont gardé espoir que quelque chose devait
arriver. Malgré tous les jugements qui se sont exercés sur eux du ciel à cause
de leurs péchés, ils se sont toujours accrochés aux promesses et ont cru qu'un
jour ils verraient le salut du Seigneur. Tout cela était dans les bras de
Siméon! Tout ce passé est ici présent dans ses bras. Ce tout petit répondait à
l'espérance d'Israël!
Cette attente et cette espérance ont eu
leur apogée dans ces deux croyants qui, parmi d'autres, attendaient la
consolation d'Israël, la rédemption de Jérusalem. C'étaient des jours sans
perspective, qui semblaient désespérés! Mais il y avait ceux qui espéraient
toujours, qui s'attachaient à croire. Et en ces jours-là Siméon a tenu dans ses
bras l'accomplissement de l'espérance et des promesses en portant la pleine
incarnation de la pensée de Dieu. Siméon a tenu tout cela dans ses bras, et par
ses paroles, son attitude et son esprit vous pouvez le voir projeter cela dans
le futur, le portant en avant : cet enfant est là pour que le futur soit
affecté par lui. C'était un moment extraordinaire.
TOUS LES TYPES ET SYSTÈMES SONT TRANSCENDÉS PAR CHRIST DANS
SA PERSONNE
Mais notons qu’il portait aussi en germe
la dépouille de tous les systèmes terrestres. Tout ce qui était contenu en
Christ a été accompli à ce moment là. Quel moment c'était! Ce qui était contenu
dans les types et les figures, les symboles et les prophéties et tout le
système judaïque, ce cadre tout entier a été brisé et dépouillé à partir de ce
jour. Désormais la manifestation de tout ce qui était inhérent et intrinsèque
dans le passé était dans les mains de Siméon, transmis pour le futur. C'était
une crise, un tournant dans la dispensation. Cela transcendait tout ce qui
était simplement un système terrestre par rapport à Christ. C'est la marque des
derniers jours et ce n'est pas une petite chose.
Christ lui-même émerge du cadre des
choses, de tout l'échafaudage des âges passés, de tout ce cadre figuratif,
typologique et symbolique, et il dépasse toutes ces choses dans sa propre
personne. Il y a une différence entre Lui-même et toutes Ses choses. Jusqu'à
cette époque, le peuple de Dieu avait été occupé avec les choses qui
concernaient Christ : maintenant il devait être occupé avec Christ lui-même.
C'était un moment extraordinaire et c'est ce qui aura lieu à la fin des temps.
Les derniers temps sont la transition pour passer de ce qui touche Christ à
Christ Lui-même, la transition du cadre à l'essentiel et à la qualité intrinsèque,
la transition de toutes les œuvres et les choses liées à Christ vers ce qui
est de Lui personnellement.
Tout le reste doit être ôté, et nous
sommes dans ces jours où cela a sérieusement commencé. L'issue va être (est-ce
que je peux le dire de cette façon?) : avons-nous réellement dans nos
mains Christ lui-même, où sommes nous occupés avec les choses qui le
concernent. Sommes-nous occupés de Christ ?
Ce travail de transition est en cours, car
c’est un mouvement de la fin. Je le vois ici clairement, par la préfiguration
de la prophétie de cet autre dernier jour que nous avons dans
le
livre de l’Apocalypse, quand le fils mâle est présenté, et que les choses
finales sont en vue. À une telle heure, tout sera éprouvé et combattu par les
forces qui seront sorties de l'enfer. Cela a commencé avec l’introduction de ce
premier fils mâle, le Seigneur Jésus, et depuis lors les terribles forces
Sataniques sont libérées dans cette dispensation. Hérode l’a initié, et prenant
son épée, il fut l'auteur d'un terrible massacre, dans le but de Le faire
mourir et à partir de ce temps-là, l'enfer s’est manifesté (et a continué à se
manifester) non pas contre un système mais contre une Personne vivante. Nous
voyons que quand le fils mâle est introduit d'énormes réactions se manifestent
immédiatement.
Dans apocalypse 12, vous voyez un ensemble
corporatif appelé le fils mâle. (il est corporatif parce qu’il est écrit "
et ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau.") C'est la
contrepartie corporative de l'individu, du personnel. Quand cette
expression corporative du fils mâle est présentée dans le livre de
l’apocalypse, qu’avons-nous ? une violente libération des forces du mal pour la
destruction de tout ce qui parle de Christ.
L’ŒUVRE DE DIEU A LA FIN DES TEMPS EST ESSENTIELLEMENT SPIRITUELLE
Maintenant qu’elle est l’œuvre de Dieu à
la fin des temps ? Au point où nous sommes parvenus, nous pouvons examiner une
ou deux choses. L’œuvre particulière de Dieu dans ces derniers jours est de
commencer par la constitution d'une nouvelle dispensation exclusivement
spirituelle, un nouvel âge essentiellement et complètement spirituel. Dans
Hébreux 12 : 27 nous avons ces mots: « Une fois encore, indique le changement
des choses ébranlées,
comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent
»
Ce mot « changement (1] » signifie vraiment le transfert
ou la transposition vers une base différente. Le fait que cela soit dit à la
fin de la lettre aux Hébreux est significatif, parce que cette lettre est
pleine de ce système terrestre, du judaïsme avec toutes ses formes, son rituel,
ses artifices et sa spécificité. Tout ce qui est terrestre, même par rapport à
Dieu, va être enlevé, et tout va être transféré vers une autre base - une base
spirituelle et céleste.
C'est le caractère de ce qui a lieu sur la
terre à la fin des temps. Le terrestre va maintenant être forcé de céder la
place au Céleste, le temporel au spirituel, ce qui est extérieur à ce qui est
intérieur.
On pourra distinguer ce qui pourra être
transféré, parce qu’il y a beaucoup de choses qui ne seront pas transférées. «
la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu » (1 Corinthiens
15:50). Cela signifie et implique qu'il y a tout un ordre de la création
qui ne va pas constituer cet ordre éternel ; il doit être changé. Tout va être
transféré vers une autre base, et cet aspect des choses s’intensifie à la fin
des temps. Voyez-vous déjà cela?
Laissez-moi le dire plus simplement. Que
veut voir Dieu, malgré l’état actuel des choses, c’est que ce qui est temporel
soit ôté et que ce qui est seulement spirituel demeure. Un processus doit donc
s’intensifier pour mettre en évidence le spirituel. N'en sommes-nous pas là ?
Je ne sais pas qu'elle est votre expérience, mais considérant les uns et les
autres ici ou là je trouve que c’est le cas. Nous n'avons jamais vu un tel
conflit, une telle pression et des difficultés spirituelles comme nous avons
maintenant ; les choses semblent s’amplifier démesurément.
Est-ce que ceci ne peut pas en être
l'explication? Le Seigneur semble se préoccuper de mettre en évidence les
valeurs spirituelles, pour faire des hommes et des femmes spirituels, et si je
ne suis pas dans l’erreur (je ne réclame aucun don de prophétie, dans le sens
de prévision), nous allons voir, et voyons déjà, que bon nombre de choses
externes, sur lesquelles les chrétiens avaient compté comme si ces choses
constituaient leur vie chrétienne sont enlevées.
Nous devons revenir à une question qui se
pose à nous : Après tout, qu’ai-je acquis du Seigneur Lui-même? Ce n’est pas,
ce que je peux faire, ou bien de savoir où je peux aller? Mais plutôt :
qu’est-ce que j'ai obtenu de Lui? Je crois que c’est une question très
appropriée qui
concerne bien des régions du monde en ce moment, et cela ira en augmentant de
plus en plus pour que tout ce qui est extérieur soit réduit à l’extrémité.
Maintenant nous sommes à l’heure du test : Qu’est ce que j’ai dans mes mains?
L’ŒUVRE DE DIEU A LA FIN DES TEMPS INCLUT TOUTES LES
ANCIENNES VALEURS
Oui, il s’agit de la constitution d'une
dispensation nouvelle et spirituelle. Mais j'ai également employé le mot inclus
: c’est-à-dire, l'héritage de toutes les valeurs que Dieu a données.
Remarquez bien que c’est une dispensation
de principes. L'histoire spirituelle se dirige de nouveau vers le dernier stade
de la plénitude. Peut-être ne saisissez-vous pas ce que je veux dire par cela.
S’il doit y avoir un déclin, que ce soit dans notre propre vie spirituelle ou
dans la vie de l'église, tôt ou tard il faut que nous soyons obligatoirement
ramenés de nouveau là où nous avons laissé la pleine mesure de Dieu. Ne
pouvons-nous pas voir cela se produire?
Nous le voyons de diverses manières
aujourd'hui. Considérez l’aspect de la littérature. Il y a une demande
croissante pour des œuvres anciennes. Les éditeurs font face à une grande
demande pour les choses anciennes et cela répond au marché actuel.
Les étagères sont encore trop souvent pleines de la substance chrétienne bon
marché et superficielle avec des reliures voyantes. Mais les gens se rendent
compte que cela ne peut pas satisfaire leur besoin, et la demande pour quelque
chose de plus profond se fait entendre. On désire certains livres que les
anciennes générations ont eus.
Cela se produit déjà. L'histoire tourne
sur elle-même. Il y a eu un déclin, une perte, de la superficialité, de la
frivolité, du bon marché, dans le christianisme, et l'église périt sans la
nourriture solide. On peut déjà entendre : « nous voulons de nouveau ce qui était
avant ». Cela se produit de plusieurs manières. C'est une dispensation de
principes. Si Dieu a vraiment donné quelque chose, cela ne sera jamais perdu.
Le temps le revendiquera. Tôt ou tard nous
devrons revenir à cela. Nous serons ramenés en arrière vers ce que Dieu nous a
donné. C'est là que le nouveau prend de ce qui est ancien.
Les jours sont tristes et superficiels, on
ne peut pas se contenter de l’apparence des choses, nous ne pouvons pas nous
passer de l'expérience. Si les jeunes pensent qu’ils peuvent considérer avec
légèreté ceux qui sont passés par le feu et qui ont des cheveux blanchis au
service de Dieu, en cherchant à connaître le Seigneur, et qu’ils peuvent les
mettre de côté comme des choses sans valeur, l'avenir pour eux sera triste et
désolé. Dieu les ramènera en arrière vers ce qui était avant. Ne croyons pas
que les anciens serviteurs de Dieu sont de vieux numéros.
Siméon n'était pas vieillot quand il a
porté toute la plénitude, la richesse du passé dans ses mains. Il assurait la
transition vers le nouveau, par ce Bébé, qu’il a pris dans ses bras et qui a
déclaré : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes
; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ».( Mathieu 5:17). Il y
a toujours, tôt ou tard, des réactions à l’égard de ce qui est bon marché
superficiel, avec le sentiment de ne pas pouvoir continuer
sans quelque chose de plus plein.
L’enfance dans les bras de ce qui est
ancien ! Oui, et l’enfant dépend de ces bras. Je ne pense pas aller trop loin
en disant que quand l’enfant Christ était dans ces bras, cela signifiait aussi
que pour l'accomplissement de Sa vie et du ministère, Christ était aussi
dépendant du passé et de tout ce Dieu avait fait auparavant. La Bible était
alors l’Ancien Testament et Il a dit :
« l’homme
ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu ».
Il parlait de l’Ancien Testament. Vous voyez de quelle
manière l’Ancien Testament est employé dans le nouveau. Une des plus riches
études et des plus profitables consiste à remarquer là ou l’Ancien Testament se
trouve dans le Nouveau et pourquoi on le trouve là, et l'utilisation qui en est
faite. Oui, c'est très précieux de voir que ce qui est nouveau dépend de ce qui
s’est fait avant.
LA VALEUR QUI SE TROUVE DANS CHAQUE ŒUVRE DE DIEU
Pour conclure rappelons ceci : nous devons
vivre et travailler avec un regard sur la valeur de nos vies, parvenues à leur
terme. Remercions Dieu qu’il puisse en être ainsi. La vie serait une énigme et serait
intolérable si tout ce que nous avons appris par la souffrance et par la
discipline partait avec nous sans que rien de plus ne subsiste. Non, il n’en
est pas ainsi. Il y a de
la valeur après, et nous devrions vivre et travailler avec un regard sur
l’héritage que nous devons transmettre au-delà de notre propre temps. Selon le
principe que Dieu transmet tout ce qu'il a fait lui-même et qu’Il a donné dans
le passé. Il transpose dans Sa nouvelle dispensation ce qu'il fait en vous et
en moi maintenant. Cette nouvelle dispensation sera constituée sur la base de
ce qu'il fait dans Ses saints maintenant. C'est un principe du Nouveau Testament. Ce qu'il fait dans l'église maintenant doit être le meilleur pour
les âges à venir.
Ce qu'il fait en nous, ce n'est pas présomptueux de le dire, va être la vie
même de certains au-delà de notre temps. Ainsi nous ne devrions pas penser à
cette vie comme à quelque chose que nous devons traverser, qui doit être vécue
pour nous-mêmes, mais qui représente quelque chose en soi. C’est quelque chose
qui sera encore incorporé pour la gloire de Dieu dans ce qui doit être – ce qui
procède de Dieu ne peut jamais mourir, mais sera conservé pour toujours par
Lui, et sera utile. Je me demande si c'est une pensée nouvelle pour vous? Ce
que le Seigneur fait en vous par l'accroissement de la mesure de Christ va être utile
longtemps après que vous soyez partis. C'est un principe, une loi : ce qui
vient de Dieu existe pour toujours et sera utile.
Nous laisserons cela pour l'instant et demandons
au Seigneur qu’Il agisse en nous pour que la valeur fondamentale de la
connaissance de Sa Personne pour les temps à venir se forme dans cette
transition dans laquelle nous sommes maintenant entrés.
Chapitre 2 - L’IMPORTANCE DE LA VISION
Lecture:
Luc 2:25-38.
Nous notions dans notre précédente
méditation que Siméon incarnait tout ce qui se référait à un temps de la fin,
et que dans ces derniers jours tout un ensemble de choses se manifeste.
D'une part, il y a une impression de
désintégration de ce qui a été, et d'autre part le pressentiment de quelque
chose en suspens, d'une nouvelle situation et d'un nouvel ensemble de choses
qui apparaissent. Nous pouvons nous demander ce qui restera de ce que voyons
aujourd’hui? Car un grand dépouillement a lieu, une grande séparation du
spirituel et du temporel, même dans le domaine des "choses de Dieu".
Pour en revenir à la figure de Siméon, prenant dans ses bras l'enfant Jésus,
qu’avons-nous vraiment reçu du Seigneur dans nos bras, au cours de cette période
de transition? Combien de tout ce qui est associé au Seigneur se trouve inclus
dans cet ordre et ce système purement terrestre, transitoire et temporel?
Ce sont des questions très importantes, et
elles se posent forcément dans une période où les choses sont sur le point de
changer. Une grande pression s'exerce et des conflits très graves se font jour.
C’est comme si quelque chose était sur le point d'être introduit obligeant
l'ennemi a une plus grande résistance. La vie spirituelle est sous la
contrainte et l’épreuve, et il est beaucoup plus facile de renoncer ou bien
d’offrir une moindre résistance. Ce sont des choses qui appartiennent aux temps
de la fin, et nous notions sans aucun doute que nous sommes bien dans une telle
période aujourd'hui.
C'est la signification de cette heure
même. Les choses vont changer radicalement, un ordre va passer et un autre va
paraître. Mais aujourd'hui au cours de cette épreuve de dépouillement, il
devrait y avoir comme ce fut vrai pour Siméon, la disparition de tout ce qui
n'était pas spirituel de la dispensation passée et cette incorporation des
valeurs spirituelles, des principes et des valeurs intrinsèques de ce qui
vient. C'est très brièvement ce qui nous a principalement occupés dans notre
précédente méditation.
SIMEON
A EU LA VISION
Maintenant nous allons considérer un
facteur dominant qui caractérise Siméon en tant que représentation
de ce temps de la fin, de cette période de transition. Ce facteur dominant, qui
est également une nécessité pour nous, est contenu dans un mot « vision ».
Malgré leur grand âge, Siméon et Anne ont eu la vision ; ce qui signifie que
bien que parvenus à la fin de leur
existence ici-bas, ils ont expérimenté un nouveau commencement dans leurs
mains, quelque chose qui n’avait jamais été avant cela. Cette question de la
vision est primordiale car comme nous allons le voir plus en détail, ces deux
personnes typifient le principe du service de Dieu dans un temps critique pour
satisfaire ses intérêts. S'il n'y a pas de vision, le service aura seulement un
caractère passager et très limité dans sa valeur. Ce sera quelque chose qui
sera fait pour lui-même et en grande partie comme une fin en soi, sans répondre
à un besoin.
Le service doit avoir une bien plus grande
importance que de faire simplement quelque chose pendant un temps, sans
perspective au-delà de l'occupation immédiate. Cela signifiera la limitation et
la pauvreté dans le service. La vision conduit toujours au-delà du présent, et
rajoute quelque chose, de sorte que ce qui est fait contient plus de valeur que
ce qui est simplement accompli dans le temps présent.
L'EFFET de la VISION
1.
LA VIE : La
vision a vraiment été la chose essentielle pour Siméon. Elle a eu en lui de multiples
effets. Voici un vieil homme qui, d'après la loi naturelle est parvenu à la fin
de sa vie. Les gens auraient pu dire à son sujet : « nous ne sommes pas étonnés
d'apprendre que le vieux Siméon soit parti », mais la vision l'a maintenu
vivant. Il ne pouvait pas mourir, parce qu'il a eu une vision donnée par Dieu.
Le Saint-Esprit lui avait dit qu'il ne mourrait pas avant qu'il ait vu le
Christ du Seigneur. « Mes yeux ONT VU! ». Voici un homme qui voit dans
son vieil âge ; et il y a une puissance dans cette vision qui le projette en
avant, et repousse la mort, faisant d’elle un domestique plutôt qu'un seigneur.
Il peut dire à la mort : tu dois attendre mon heure, le temps du Seigneur. La
vision l'a maintenu vivant, et a transcendé le cours ordinaire des choses,
faisant de lui le maître et lui donnant de l'ascendant.
Tout ce qui aurait pu signifier quelque
chose, par rapport à sa vie normale, et au nombre de ses jours sur la terre,
doit être transposé dans le domaine spirituel. S’il est encore physiquement
bien, il y a une signification à cela. Si Dieu lui a donné une vision et l’a
associé à sa réalisation, ce vase, cet homme ou cette femme, sont immortels
jusqu'à ce que l’œuvre soit accomplie. Nous pouvons dire avec le Psalmiste : « je
ne mourrai pas, mais je vivrai » (Psaume 118:17). Mais vous devez être
possédés par la vision de l'intention de Dieu de telle manière que votre vie
soit liée à elle. La vision a gardé Siméon vivant. Il y a des effets vivifiants
dans une véritable vision.
2.
UN LIEN AVEC LE DESSEIN DE DIEU : Il y a bien plus que ce que j'ai dit et que vous avez
peut-être saisi, car la vision est un lien avec le dessein et l’intention du
Seigneur ; elle émancipe considérablement. C'est une chose que de continuer
quotidiennement, de semaine en semaine et d'année en année. Nous allons à la
réunion aujourd'hui et à la conférence le week-end prochain, cela se répète et
c’est ainsi que la routine de l'activité et du service chrétien peuvent
constituer quelque chose. Mais c'est tellement différent d’être saisis par la
poigne d'une puissante vision dominante et corporative, de sorte que
l'atmosphère même semble proclamer que là se trouve quelque chose de plus que
la simple routine.
Il y a quelque chose de grand, quelque
chose d’une grande portée lorsque vous y êtes introduits par l'Esprit-Saint.
Vous y entrez, de même que Siméon, par l'Esprit. Vous voyez que vous n’avez pas
simplement adhéré à quelque chose, comme si vous étiez dans un attelage qui va
de l’avant sans véritable direction, tantôt à droite tantôt à gauche, mais que
vous êtes dans un mouvement, comme les roues de la vision d’Ézéchiel, pleines
de vie, allant résolument en avant : quelle grande vision que celle de Celui
qui est sur le trône! Il y a une grande différence. Vous pouvez remarquer dans
vos propres esprits, la différence entre ces choses, d'une part ce qui se
perpétue simplement, avançant peut-être par son propre élan, ses directives, ou
par d'autres intérêts, quelque chose qui est en fait une fin en soi.
D’ailleurs, il importe peu que vous y
soyez ou pas ! Mais d'autre part il y a ce qui est tellement différent et qui
se trouve en droite ligne avec le grand dessein de Dieu, dans la puissance de
l'Esprit-Saint, démontrant quel grand Dieu préside actuellement à
l'accomplissement de ces choses. La vision a lié Siméon de manière vivante au
dessein de Dieu. Il y avait l’ancienne dispensation et Dieu avait placé en elle
un capital spirituel, mais surtout la nouvelle dispensation était là, présentée
par la venue de Christ. Siméon était comme un lien très vivant entre ces deux
dispensations. Nous parvenons à une période où de grands changements vont avoir
lieu dans le système de la chrétienté. Le spirituel seul comptera et il sera
important que Dieu ait un peuple qui soit un lien en relation avec Sa parfaite
intention.
Il a toujours réclamé cela. Nous pourrions
de nouveau retourner à la Bible et remarquer les périodes de transition, voir
les liens que Dieu à suscité entre deux périodes, pour établir un pont de l’une
à l'autre. De même nous avons quelque bonne raison de croire qu'un changement
est imminent. Il ne sera plus possible de continuer comme avant et d'organiser
les choses selon de vieilles méthodes. Le peuple de Dieu sera forcé, par les
événements que connaîtra le monde, à marcher sur des bases spirituelles pour
que son souci soit uniquement le Seigneur Lui-même. Si nous avons quelque
raison de penser que cela a débuté, alors quelque chose qui dépend de Dieu
devra se manifester, un ministère qui soit un lien avec son plein dessein, qui
le lie de manière vitale à Lui dans ses plus grandes intentions, qui introduise
une plus grande mesure de la plénitude du Seigneur. Siméon a fait cela, et il
est ainsi devenu en lui-même le signe d'un mouvement
dispensationnel, d'un lien vivant avec la pleine intention de Dieu.
3.
UNE MARCHE AVEC DIEU : Un autre effet que la vision a eu sur Siméon, c’est qu'il a
continué à marcher avec Dieu, cela lui a donné l'incitation spirituelle qui a
fait de lui un homme spirituel. Je suis sûr que vous conviendrez que nous avons
besoin de beaucoup de stimulations spirituelles. C'est une question qui est
toujours très présente. Pourquoi tout ce qui arrive? Quelle en est la
signification? Y a-t-il quelque de bon dans tout cela ? Nous pouvons très
souvent perdre courage ! N’êtes-vous pas tentés de perdre courage dans l’œuvre
de Dieu en considérant l'état spirituel des choses?
Si vous n’avez pas la vision de ce que
Dieu veut, votre cœur peut sombrer en voyant comment les choses se dégradent.
C'est en vérité une bien faible vision spirituelle que nous avons si nous
pouvons nous satisfaire des choses telles qu'elles se passent de nos jours. Il
est vrai, qu’en présence de cet état pitoyable, des résistances, de la dureté,
des nombreuses difficultés et des problèmes qui surviennent dans le peuple de
Dieu, nous avons besoin d'incitation.
Cela démontre tout simplement que nous
avons besoin de vision. « Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est
sans frein » (ou : périt, est nu, est exposé) (Proverbes 29:18). Sans vision «
il se disloque », il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais, voyez-vous, Siméon a
eu la vision, et en ces jours où les choses étaient décevantes et
insatisfaisantes, quand ce qui était vraiment du Seigneur semblait en effet
insignifiant, ce jour-là, par la vision Siméon est devenu un homme éveillé,
stimulé. Il a continué à marcher avec Dieu. Nous avons aussi besoin de quelque
chose pour continuer à marcher avec Dieu.
Il est si facile de se laisser aller à la
dérive et si difficile de maintenir la vie de prière dans sa force ! Vous devez
combattre pour votre vie de prière car vous la perdrez si vous ne le faites
pas. Il en est ainsi pour tout ce qu'implique cette marche avec Dieu. Tout est
opposé à cette vision : les oppositions, la pression, le sentiment d’être sec.
À moins d’avoir la vision nous ne marcherons pas avec Dieu. Marcher avec Dieu
pour Ses propres intérêts, dans un amour pur pour Lui, suppose le niveau le
plus élevé que nous puissions viser ; nous avons certainement besoin de quelque
chose qui favorise l'amour et qui le maintienne.
Un homme m’a dit un jour : « C'est le
ministère qui me maintient en tant que chrétien ». C'est terrible mais ce qu'il
a voulu dire c’est qu’il avait besoin d’incitation, de quelque chose qui le lie
au Seigneur. C'est aussi dans ce sens que je le dis. Siméon a eu par la vision,
cette perception que le Seigneur s'était proposé quelque chose de grand et
qu'il s’était Lui-même lié à lui. Il a vécu près du Seigneur et a trouvé la
force pour marcher fidèlement avec son Dieu. Cela a fait de lui un homme
spirituel. Il « est venu par l'Esprit dans le temple »; il marchait
évidemment et vivait dans l’esprit et par l'esprit, et cela décrit un homme
spirituel. Combien la vision est importante !
4.
UNE PUISSANTE VIE DE PRIÈRE : La vision a fait de Siméon un homme de prière. Elle a fait d’Anne
une femme de prière qui a persévéré dans le jeûne et les supplications jour et
nuit. C'est la vision qui l'a accompli. Pour maintenir notre vie de prière nous
devons être motivé, autrement elle deviendra mécanique, quelque chose que nous
exécutons, quelque chose qui est un engagement, quelque chose que nous avons
peur de ne pas faire. La prière est seulement maintenue dans sa puissance par
la vision.
5. RESPONSABILITÉ : Simon
est devenu un homme responsable en raison de la vision. Combien il est
nécessaire pour chaque enfant du Seigneur d’être un élément responsable ! Nous
parlons « des fils conducteurs », au milieu de tout ce qui est ténébreux,
terne, lourd et étouffant, de tout ce qui pourrait nous faire tourner en rond
sur nous-mêmes avec nos questions. Nous devons être des facteurs qui comptent
dans l’œuvre de Dieu, et qui sont produits seulement par la vision. Qu’est ce
qui nous rendra positifs dans notre manière d’agir et qui dégagera de
l'influence? Et c’est ce que nous avons besoin d’être. Qu’est ce qui nous
préservera des égarements et des pièges? Qui nous incitera à choisir le
meilleur et ne pas nous satisfaire du bon? Qui nous délivrera de toutes sortes
de choses? Rien d’autre que la vision. La possession de la vraie vision nous
préservera. Si vous avez la vision de Dieu, vous serez pleins de vie, vous ne
serez jamais conceptuels.
C’est ce que Paul nous montre, car il a
toujours été un homme vigoureux, un homme responsable. Paul était un homme de
destin ; et rappelez vous que Paul se place toujours au même
niveau que tous les saints et jamais comme étant au-dessus d'eux de quelque
manière que ce soit. Il parle toujours de « nous, nous, nous » ce qui signifie
lui et les autres croyants. Il a eu la vision qui a fait de lui un homme
responsable capable de dire : « je n’ai pas été désobéissant à la vision
céleste » (Actes 26:19).
BESOIN D’AGIR PAR RAPPORT A LA VISION
Vous ne contestez pas forcement ce qui
vient d’être dit et vous pouvez être pleinement d’accord, mais cependant ne pas
avoir la vision et penser : de quoi s’agit-il en réalité? Nous devons aller
vers le Seigneur pour lui demander de nous introduire dans Sa vision et de
mettre Sa vision en nous ; sinon nous serons comme des vagabonds et des
parasites qui tirent leur subsistance de la vie des autres, et ne contribuent à
rien.
Nous devons vraiment voir cela de manière
pratique avec le Seigneur. Personne ne peut vous donner la vision sauf le
Seigneur. Mais voir le but éternel de Dieu en Jésus-Christ, et pouvoir dire
avec Siméon : « mes yeux ont vu » donne
un sens divin à notre vie. C'était pour cela que l'apôtre priait pour les
autres, afin « que les yeux de leur cœur soient illuminés ».
C’est quelque chose qui nous conduit à
agir, qui n'est pas uniquement personnel mais corporatif. Cela concerne le
service de Dieu dans un temps critique de l'histoire de ce monde et du peuple
de Dieu, avec de graves conséquences dans le mouvement de notre dispensation.
Actuellement, soyez attentifs, beaucoup d’enfants de Dieu et de serviteurs de
Dieu se demandent où ils en sont ! Devront-ils abandonner leurs champs de
mission, et tout leur travail sera perdu, et dire : « que signifie tout cela
pour moi? Que me réserve l'avenir? Où en sommes-nous ? ».
Cependant la question n’est pas là. J'ai
seulement essayé d’exprimer ce qui est sur mon cœur. Le christianisme organisé
va rapidement connaître un grand bouleversement, et, malgré les circonstances
qui l’éprouveront sa raison d’être sera de se maintenir pour Dieu.
Que Dieu nous fasse comprendre la
situation comme Il le fit pour Daniel et ses amis en qui résidait l'Esprit de
sagesse. Ils ont su discerner la merveilleuse signification des circonstances
qu’ils traversaient et interpréter les événements en prenant une position hors
de leur condition en se projetant dans les âges à venir.
Comprenez ce que je veux dire, une oeuvre
décisive doit s’accomplir. Nous devons à la fois posséder cette vision céleste
concernant le dessein de Dieu et nous trouver sous son contrôle. Nous devons
percevoir la nature et la signification de ce qui se produit, le cours des
choses et des conséquences qui en découlent, et coopérer avec Dieu dans Ses
mouvements célestes étant rendus capables de le servir dès maintenant. Si cela
peut vous paraître abstrait et lointain, laissez-moi vous dire ceci: c'est une
question essentiellement liée à la mesure vivante et proportionnée de Christ en
nous.
Revenons à Siméon et à Anne. Tous les
témoins ont probablement constaté que selon la coutume c’était un petit bébé
qui était apporté au temple, car des milliers de bébés avaient été ainsi
présentés dans ce lieu au cours des siècles. Mais tous deux ont perçu au
travers de cet enfant de grandes perspectives à venir : « Salut que tu as
préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations, Et gloire
d'Israël, ton peuple ». (Luc 2 : 32 et 33).
Considérez tout ce qui est récapitulé dans
cet enfant, mais vous ne pourrez le voir que par révélation. En dehors de
l’enseignement que vous apporte l’Esprit vous ne pouvez pas discerner ce que
signifie Christ.
Vous pouvez croire à des vérités et les
exprimer, mais Dieu les a-t-Il révélées à votre cœur ? Le moment viendra où ce qui sera éprouvé c'est ce que vous
aurez réellement reçu dans vos mains, non pas la doctrine, ni l’enseignement,
ni la lecture de la bible ! Pendant des siècles, les hommes sont venus au
temple avec leurs mains chargées de toutes sortes d’offrandes car on ne leur
permettait pas d’y entrer avec les mains vides. Mais ont-ils saisi la vraie
signification de ce qui était dans leurs mains? Peu importe la nature de leur
l'offrande, agneau ou chèvre, était ce pour eux simplement une chose parmi tant
d’autres? Est-ce que cela représentait pour eux le Commencement et la Finalité?
Ont-ils perçu cela? Nous savons maintenant que c’était là le symbole de quelque
chose de beaucoup plus grand, nous l’avons vu par
l’enseignement. Nous avons assisté à des réunions sur le tabernacle, ses
offrandes et ses sacrifices. Nous connaissons tous techniquement ces sujets,
mais qu’avons-nous vraiment saisi de tout cela?
Que se passera-t-il quand la grande
secousse viendra et quand nous ne pourrons plus avoir de réunions ou de
communion avec les croyants, et peut-être supporter ce que beaucoup supportent
dans bien d'autres contrées aujourd'hui? Qu'avons-nous reçu dans nos mains?
Qu'est-ce qui nous a été révélé par le Saint Esprit? Ce n'est pas simplement
une question liée au fait que nous avons été enseignés dans les réunions et les
conférences, mais surtout de ce qui a été vraiment révélé de Christ en nous, de
telle sorte que nous pouvons dire : « mes yeux ont vu ».
Personne ne peut m’ôter ce que j'ai vu; rien ne peut
détruire cela; ce que j’ai vu fait partie de mon être. C'est l’aspect crucial
en cette période. Nous devons pouvoir identifier le sens des choses, et pouvoir
agir avec Dieu. Il a été dit de Siméon « que l'Esprit Saint était sur
lui », Pour nous qui vivons dans la dispensation du Saint-Esprit,
l'Esprit est en nous; non pas simplement en nous visitant ou en venant sur
nous, mais demeurant en nous.
Parce que Siméon et Anne étaient dans
l'Esprit, ils ont saisi la grande signification de ce moment-là. Quand l'enfant
Jésus a été apporté, quelque chose s'est produit signifiant pour eux : « C'est
bien cela! ». C'est ce ministère qui s’exerce en vous-même par l’œuvre de
l'Esprit-Saint, vous permettant de dire : « C'est cela, c’est bien cela! » Cela
devient quelque chose d’extraordinairement vrai, vivant et important. C'est
cela!
Pouvoir interpréter par l'Esprit la pensée
de Dieu constitue le ministère. Siméon et Anne sont la démonstration de
l'incorporation du principe du service, mais nous devrions aussi voir que le
service pour Dieu signifie premièrement la vision.
Si cela touche vraiment vos cœurs et si
vous êtes capables, dans une certaine mesure, de percevoir
que c'est sûrement la direction des choses dans lesquelles Dieu veut vous
conduire, je vous demande d’aller sincèrement vers le Seigneur dans la prière
pour recevoir Sa vision.
Demandez qu'elle soit en vous, de sorte
que vous puissiez Le servir alors que tout s'effondre. Même si nous ne sommes
pas encore dans l'urgence d'un changement de dispensation, la situation
aujourd'hui exige sûrement tout ce que je vous ai exposé. Sachons que « la
nuit vient, où personne ne peut travailler » (jean 9 :4). Que le seigneur
nous trouve comme des enfants du jour et non de la nuit.
Chapitre 3 - LA NATURE DU SERVICE ET LES CARACTÉRISTIQUES DU SERVITEUR
Lecture:
Luc 2:25-35 « La fin de toutes choses
est proche » (1 Pierre 4:7).
Je pense qu’il est inutile de souligner le
fait que non seulement en raison du temps qui passe, mais également au travers
des évidences de la situation mondiale, l’accomplissement des paroles de la
lettre de Pierre est beaucoup plus proche que lorsqu’elles ont été écrites. Il
suffit seulement de considérer certains événements mondiaux qui pourraient se
développer et conduire rapidement à la fin de toutes choses. En un mot, il n'y
a aucun doute que « la fin de toutes choses est proche» et qu’un
changement de dispensation est proche. La grande transition de cette
dispensation vers la prochaine s'approche rapidement. Si c'est la réalité et si
cela nous touche, nous devrions nous reporter à la parole de Dieu pour voir ce
que le Seigneur fera à cette heure; nous y avons des informations très précises
quant à la nature des choses et sur ce que Dieu mettra en oeuvre dans ces
derniers jours.
Voyons quelques caractéristiques
spirituelles qui concernent cette heure, figurées par Siméon et Anne et
quelques autres qui se trouvaient à Jérusalem.
Nous examinerons maintenant la question
qui concerne le service représenté par Siméon : Siméon et le service de
Dieu à la fin des temps. Nous considérerons le service et le serviteur, dans
cet ordre parce que le service à accomplir explique les agissements de Dieu
envers le serviteur. Vous ne saurez jamais pourquoi le Seigneur agit envers
vous de certaines manières à moins de savoir ce qu'il veut
faire avec vous; pour exprimer cela d’une autre manière, nous dirons que les
agissements du Seigneur avec nous sont prophétiques par rapport à ce qu'il va
faire par nous et à travers nous.
LE SERVICE : APPORTER CHRIST DANS SA PLÉNITUDE
C’est ce que signifie Siméon. Le service
décrit l'homme, parce que, comme nous l’avons vu jusqu'à présent, le service à
accomplir par Siméon était d’introduire Christ dans Sa plénitude. Jusqu'à ce
temps-là Christ se manifestait de manière fragmentaire, séquentielle, de
diverses façons, un peu ici et un peu là. C’était un développement progressif
et symbolique de ce qu’était Christ. Mais désormais cette période de signes et
de symboles arrivait à son terme laissant place à la pleine manifestation de
Christ, du Seigneur Lui-même.
Siméon s’est trouvé étroitement impliqué
pour introduire la présentation future du Christ et la personnification de la
plénitude de Dieu. C'était le principe même de son service, ce à quoi Dieu
l'avait destiné et pour lequel Il l'avait maintenu vivant. La nature de ce
service à accomplir consiste à introduire essentiellement Christ, non pas
symboliquement ou partiellement mais essentiellement et pleinement et la marche
du serviteur ne sera pas ordinaire et facile à vivre.
L'histoire ne sera pas simple. Elle
semblera très complexe, insolite et stressante. Tout ce qui existe s’efforcera
d’exclure l'instrument de sa vocation.
LE SERVITEUR
(a) PRÉPARÉ PAR LA PRESSION : Il vous suffit de lire l'histoire profane qui se situe entre les
deux testaments de votre Bible pour savoir à quel bas niveau les choses étaient
parvenues quand le Seigneur Jésus est venu. Beaucoup de personnes se trouvaient
à cette époque dans un système religieux, mais la condition spirituelle dans sa
réelle valeur était très faible et l'état des choses était déplorable. Siméon
qui a vécu de longues années dans cette situation aurait bien pu perdu courage.
Il y avait beaucoup de choses qui auraient vraiment pu l'arrêter. Vous
connaissez les conditions politiques de cette époque, qui ont introduit une
situation presque impossible pour empêcher l'accomplissement d’un glorieux
témoignage.
L'ennemi occupait le pays et le peuple de
Dieu était dans un état de faiblesse bien plus grave que nous ne pouvons
imaginer. Cet homme dont la vie spirituelle était confrontée à beaucoup
d’épreuves et de difficultés, qui subissait de fortes pressions, aurait pu
conclure qu’il n’était pas facile pour lui de vivre ces choses pour demeurer
fidèle. Quels étranges agissements doit subir un vase pour parvenir à la
plénitude! Vous pourriez penser qu’étant choisi pour cette intention, votre
histoire vous permettra d’atteindre la plénitude sans la moindre difficulté !
Ce serait merveilleux et formidable.
Mais c’est justement le contraire qui se
produit. Ce vase, choisi et réservé par Dieu pour manifester une plus grande
plénitude de Christ sera particulièrement assailli et troublé par toutes sortes
de choses extraordinaires, son parcours sera compliqué, et il lui sera facile
de renoncer en disant : « La situation est désespérée! ». Les voies du service
en relation avec la plénitude de Christ sont des voies de grandes difficultés,
de perplexité et d’angoisse, de pressions de stress, de complications, et
souvent d’apparentes impossibilités.
(b) ÉPROUVÉ PAR LE TRAVAIL INTÉRIEUR DE DIEU : Siméon était la voix et l'acteur personnel d’un ministère
corporatif de la fin des temps. Anne qui est la contrepartie de Siméon : «
parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ». Il
y avait évidemment un groupe de ces croyants à Jérusalem. Il était sans aucun
doute, comparativement petit, mais il était présent. Il y avait là une
assemblée, priant, attendant la plénitude du Seigneur, et Siméon était la voix
et l'expression de ce vase corporatif.
Je dis cela, parce que nous ne voulons pas
trop penser aux individus dans cette question et considérer que nous ne sommes
que des Siméon individuels. Le Seigneur lève un témoignage corporatif pour
représenter et apporter sa plus grande plénitude, et ce qui est vrai de
l'individu est vrai de la compagnie. Elle passe par des voies étranges et
d’épreuves particulières, de perplexité, d'adversité, de contraintes et bien
souvent sa position semble impossible.
Pensez à la position de
Siméon. Durant de longues années, il s'était maintenu, priant, attendant,
soupirant après la venue du Christ de Dieu. Le Seigneur lui avait parlé et lui
avait dit qu'il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.
N’ignorez pas qu’en étant l’objet de certaines pressions, vous serez tentés de
remettre en question même ce que le Seigneur vous a dit. Il n'aurait pas été
difficile pour Siméon, devenu un vieil homme, de dire: « Je me demande si je ne
me suis pas trompé. Est-ce que je me suis fait des illusions?
Rien ne semble se produire, je ne vois
aucune évolution, je vieillis de plus en plus et les promesses même de Dieu ne
s’accomplissent pas ; ce que Dieu a dit ne semble pas se réaliser ». Sous la
pression, vous pourrez ressentir cela et penser ainsi. Nul doute que Siméon a
souffert les mêmes assauts sur son esprit que d’autres enfants de Dieu, en
rapport avec quelque chose de précieux montré par le Seigneur.
C’est comme faisant partie d'un vase, et
non pas comme étant personnellement d’une grande importance que nous pouvons
partager l'histoire étrange de ce vase et de la pression particulière qui
s’exerça sur lui, parce qu'il fut choisi par Dieu pour apporter une plus grande
plénitude de Son Fils dans un temps où le besoin spirituel était très grand et
très intense.
Dans les jours de Siméon, les voies de
Dieu étaient des voies cachées. Il n'y avait aucun signe particulier, rien qui
laissait entrevoir qu'une oeuvre puissante de Dieu allait s’accomplir. C'est la
chose la plus éprouvante : pouvoir vivre au travers de cela et vivre au-dessus
de cela alors qu’il semble que Dieu ne fait rien au sujet de la chose que vous
aviez espérée et dont vous avez parlé. Tous les signes sont cachés, les voies
de Dieu sont au-delà de notre discernement.
C'est une chose très éprouvante, mais
c'est par de telles épreuves que le Seigneur prépare son vase pour ce service
particulier.
(c) ÉPURÉ POUR ÊTRE EFFICACE : C'était une très petite compagnie, et cela s’est confirmé à
plusieurs reprises dans la Parole de Dieu. Aux heures critiques et pendant les
périodes de transition, il y a une caractéristique dont nous devons tenir
compte. Dans une période marquant la fin des temps, ce qui représente le vase
manifestant la plénitude sera un très petit vase. Cela peut être une grande
chose, mais ce qui va vraiment servir à la pleine finalité de Dieu sera réduit
par l'affinage. Ce fut le cas pour les trente-deux mille hommes de Gédéon, qui
ont été réduits à trois cents dans ce but. A la fin ce n'était pas une grande
compagnie, une grande foule, ni un mouvement de masse. Il en sera ainsi et il
en est toujours ainsi aux derniers temps. Ce qui correspond à la pleine
intention de Dieu sera une chose relativement petite et épurée. Le Seigneur
travaille pour qu'il en soit ainsi.
(d)
L'ESCLAVE DU MAÎTRE : Siméon par rapport à ce service, parle de lui même en tant que
serviteur du Seigneur et emploie deux mots : « Maintenant, Seigneur, tu
laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole ». Comme nous
avons dit plus tôt, le mot employé est souvent cité par l'apôtre Paul à son
sujet : « Paul, l’esclave de Jésus Christ ». Simon s’est considéré comme
l'esclave du Seigneur. Quand il dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton
serviteur » il n'employa pas le mot habituellement utilisé pour le
Seigneur, mais le mot, « despote ». Vous voyez quelle conception il a de
lui-même en tant que serviteur, et de celle du Seigneur, dans Sa position
d’autorité sur lui.
Nous pensons tellement souvent au Seigneur
comme Celui dans lequel nous nous réjouissons ; nous aimons l'appeler Seigneur,
mais nous ne pensons pas souvent à lui dans le sens de despote. Ce mot a pour
nous un aspect peu agréable. Le Seigneur, le Despote!
Ce que j'essaye de préciser c’est que,
dans l'utilisation de ce langage, Siméon se considère l’esclave du Seigneur
sous Sa maîtrise absolue. Le Seigneur était son maître, son despote. Il était
un homme subjugué, maîtrisé, soumis. Dans ce service manifestant la plénitude
de Christ, le serviteur doit être sur cette base, un esclave, dans la complète
soumission au Seigneur.
Derrière ce terme, le mot Grec signifie
que l'esclave dont on a hérité ou qui a été acheté est alors marqué ; il ne
peut reprendre sa liberté à moins d’être affranchi ou acheté pour sortir de son
état par une autorité supérieure. Il n'a aucun droit.
Siméon dit : « maintenant Seigneur, laisse
moi aller en tant qu'esclave marqué par Toi ; affranchis-moi et donne-moi mon
droit de cité céleste ».
Quelle belle conception du serviteur du
Seigneur! Il ne peut en être autrement pour servir le Seigneur en plénitude ;
c’est à cela que nous devons parvenir.
(e) UNE RÉPONSE TOTALE DU CŒUR POUR SAISIR LA PENSÉE DIVINE : Il y avait deux facteurs
imbriqués dans le cas de Siméon. Il y avait la force souveraine de Dieu qui le
saisissait, et il y avait la réponse du cœur de Siméon à cette emprise. Ces
deux choses fonctionnaient ensemble. Dieu avait agi souverainement pour le
saisir, et Siméon, de son côté, avait pleinement répondu de tout son cœur. Cela
a également fonctionné dans l'autre sens. Puisque le cœur de Siméon était
appuyé sur le Seigneur, le Seigneur a étendu son emprise sur lui. Nous avons là
une grande vérité biblique car dans l’arrière-plan de notre histoire et de
notre expérience spirituelle se trouve l'élection, ne se rapportant pas au
salut mais au service.
Dieu regarde pour voir l'attitude de nos
cœurs avant d’introduire l'élection. Le fait demeure que le Seigneur attend
quelque chose de notre part, ne serait ce qu’une attitude montrant que nous
voulons vraiment agir avec Lui, avant qu'il ne puisse mettre clairement en
évidence ce qu'il a prévu et s’est proposé de faire. Quand nos cœurs sont comme
Siméon, complètement et entièrement abandonnés au Seigneur de sorte qu'il
puisse appeler le Seigneur son Despote et lui-même l'esclave du Seigneur, nous
découvrons que le Seigneur nous a déjà vus depuis longtemps, et c’est alors que
ses intentions à notre égard sont mises en évidence.
Considérez l'interaction de ces deux
choses : la souveraineté de Dieu et l'abandon de nos cœurs. Ce sont comme deux
cercles tournant sans cesse au-dedans et sur eux-mêmes. Rappelez-vous cela,
parce que ce sont des choses très importantes.
(f)
CHRIST SEUL EST SERVI : Maintenant la vie peut seulement être définie et revêtir sa pleine
signification quand elle est vraiment maîtrisée par un Maître. L'explication
des séparations, du manque de cohésion et de conviction communes est bien
souvent le fait que nous n'avons pas un Maître ! Ou bien nous essayons d'être
nos propres maîtres, ou nous permettons d'être maîtrisés par toutes sortes
d'intérêts et de considérations, et dans ce cas nous sommes des jouets entre
les mains de forces qui travaillent pour détruire nos vies.
Notre grand besoin est d'avoir un Maître,
un Despote, et d’être dans la totale soumission à son égard ; Paul, l'homme qui
a vécu cela l’a décrit ainsi : « moi aussi j'ai été saisi par Jésus-
Christ
» (Philippiens 3:12). C'était la conception de Paul de sa conversion. À partir
de ce jour, le Seigneur a mis sa main sur lui et lui a dit : « maintenant,
Paul, je t’ai saisi ; que veux-tu faire désormais? » puis, vint sa réponse
sincère qui ne fût jamais démentie : « Que veux tu que je fasse, Seigneur ?»
Actes 22.10.
Dès ce moment Paul s'est appelé l'esclave
de Jésus-Christ. Il voulait être dans la soumission au Christ et que Christ
soit absolument Seigneur. S'il n'en est pas ainsi, notre vie sera une
confusion, une guerre civile à l'intérieur de nous-mêmes. À moins qu'il y ait
un Maître absolu, la vie sera un échec; nous aurons manqué la chose pour
laquelle Dieu nous a créés.
Prenons l’exemple de Paul. Sa propre vie
était vide de sens, comme celle de beaucoup d'autres personnes alors qu'il
était en rébellion contre le Seigneur, et qu'il « regimbait contre l'aiguillon.
» C’est devenu parfaitement quand le Seigneur en a eu la maîtrise. Lorsqu’il y
avait un manque de soumission complète au Seigneur, Satan était la force
agissante derrière Paul. Il pensait qu'il était son propre maître, mais il
était conduit ; il était sans force face à cette puissance mauvaise. La
puissance du mal s’attachait de plus en plus à lui et le conduisait dans le
désespoir, impliquant un grand prix à payer pour lui-même et bien des douleurs
pour beaucoup d'autres. Ah, combien cette expression que Paul s’attribue plus
tard à lui-même « l'esclave de Jésus-Christ » est pleine de sens. Toutes ces
forces farouches et trépidantes de sa propre nature, que nous connaissons
nous-mêmes très bien, ces forces qui s’élèvent violemment contre le Seigneur et
contre tout ce qui est du Seigneur, toute cette révolte des forces mauvaises
ont été soumises à Jésus-Christ, il pouvait alors s’appeler son esclave.
(g)
AUCUNE SATISFACTION NE PEUT REMPLACER LA PLEINE INTENTION DIVINE :
Revenons
à Siméon. Des érudits disent qu’il était le fils d’Hillel, le grand docteur
juif fondateur d’une école d'interprétation de la loi. Il a été également
reconnu comme le père du grand Gamaliel, aux pieds
duquel Paul a été élevé. Si ces faits sont vrais, il devait posséder un grand
héritage. Mais quand la main du Seigneur s’est posée sur Siméon cela a signifié
que ni ses savantes origines, ni son héritage culturel, ni son milieu, n’ont
répondu à l’attente de ce qui était au plus profond de lui même. C'est ce qui
était encore sans réponse, qu’il a saisi.
Dans une certaine mesure nous trouvons
cela en nous-mêmes, peut être que beaucoup de choses dans la vie et dans ce
monde nous intéressent occupant beaucoup de notre temps et de notre attention
sans répondre au besoin qui se trouve en nous-mêmes. Nous pouvons avoir du
succès, dans la mesure où nous pouvons l’obtenir, mais ce sera toujours une
déception : il y aura comme quelque chose d’inachevé en nous. C'est la main de
Dieu qui nous saisit, de sorte que rien ne remplira ce vide, quelque chose nous
manquera, il y aura toujours une question sans réponse, un sentiment intérieur
d’une position sans rapport avec un domaine beaucoup plus élevé.
C'est la marque que Dieu a un dessein plus
grand pour nos vies, parce qu’il ne nous permettra jamais d’être satisfaits par
quoi que ce soit en dehors du but pour lequel il nous a réclamés. Nous pouvons
penser que nous avons maintenant obtenu notre part, mais si elle s’avère
inférieure à la pensée de Dieu nous pouvons toujours explorer et exploiter notre
champ, nous découvrirons que nous n'avons pas trouvé la réponse à notre
existence, au sens de notre destinée, du but divin, qui seul comble le vide et
répond à l’insatisfaction.
Il en fut ainsi avec Siméon, tout n'était
pas encore réellement en vue, mais le jour où cela s'est manifesté, tout ce
monde dans lequel il se trouvait est
devenu sans valeur. Il pût dire :
"Maintenant je l'ai saisi, maintenant je suis arrivé! ". Le jour où il a tenu
l'enfant Jésus dans ses bras, il a su qu'il avait sa réponse.
Avez-vous eu une expérience semblable?
Savez-vous ce que cela signifie? Vous attendez, espérez, priez, et alors le
Seigneur vous met en contact avec ce qui procède de Lui, et vous dites : «
C’est ce besoin que j'avais senti, c’est bien cela ». C'est la manière dont le
Seigneur agit avec ses serviteurs, ou avec un instrument, qu’il soit individuel
ou corporatif, choisi pour quelque chose de plus que l'ordinaire, appelé pour
ce qui est entier au lieu du partiel.
Répondons à cette question du besoin du
Seigneur pour être un vase qui apporte une mesure plus grande de la plénitude
de Christ, et considérons par quelle étrange histoire spirituelle ce vase
passera. Car les agissements peu ordinaires de Dieu, et l'intérêt peu commun
des puissances du mal se concentreront pour mettre ce vase hors d'action, pour
empêcher l’accomplissement de ce dessein. Cela est bien représenté au travers
de cet homme !
Alors que nous approchons du temps de la
fin, je sens en ce moment, que le Seigneur veut nous dire quelque chose à
propos de son souci pour obtenir un vase qui le servira de manière plus pleine
concernant Son Christ, et répondre aux besoins spirituels qui se manifesteront.
Car nous ne pouvons pas compter sur notre propre expérience, notre propre
conduite, dans cette confrontation de forces peu communes et des terribles
agissements de l'ennemi.
Combien il est nécessaire qu'il y ait plus
qu'un abandon ordinaire au Seigneur pour qu’Il soit véritablement Maître, et
que nous soyons tout à fait assujettis à lui. Faisons de cela une question bien
définie dans la prière. Si nous pouvons quelque peu discerner ces signes, dans
le monde aussi bien que dans notre propre expérience spirituelle, sachons
qu'ils sont d’une grande signification pour la prochaine étape, et donnons au
Seigneur la possibilité de trouver en nous un vase complètement placé sous sa
maîtrise.
Chapitre 4 - UN MINISTÈRE QUI EXPRIME CHRIST
«
Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui.
Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à
amener la chute et le relèvement
de
plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et
à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de
cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35.
CE QUE CHRIST SIGNIFIE DOIT ÊTRE FORME EN NOUS
Dans le passage cité ci-dessus nous est
présenté quelque chose de la signification de Christ, quelque chose de ce qui
est impliqué quand Christ vient dans nos vies, avec pour perspective le
ministère. C'est ce que nous trouvons dans la vision et le ministère de Siméon.
Tôt ou tard, pour ceux qui « sont appelés selon son dessein » la
signification de Christ se formera en eux d'une manière puissante et beaucoup
plus pleine. Il se peut que nous ayons reçu une connaissance profonde et
incontestable lors de notre conversion ; mais quoi qu’il en soit nous sommes en
général, nés de nouveau d'une manière simple et facile.
Le temps viendra ou, par des crises
successives et des bouleversements profonds dans nos vies, nous parviendrons au
fait que notre union avec Christ constitue quelque chose d’infiniment plus
grand que ce que nous avions imaginé. Il est vrai que le salut est gratuit et
nous est accordé par grâce, mais il n'est ni au rabais ni superficiel. Si nous
le considérons ainsi nous pouvons le déprécier, le considérer comme étant peu
de chose, ou nous trouver parmi ceux qui le négligent. Les conseils éternels de
Dieu, englobant tous les âges et les dispensations ont pour objectif d’obtenir
un peuple racheté ; ils sont tellement riches en signification et vastes dans
leur portée, qu’un important travail d’approfondissement doit être réalisé pour
nous y conformer.
Nous devons saisir la signification de
notre communion, avec le Fils de Dieu, en relation avec ce vaste et important
dessein. Il y a trois aspects de «la communion à ses souffrances »
Le premier correspond à coopérer avec lui
dans son oeuvre pour délivrer les âmes d'un ennemi jaloux et hostile. Le second,
c’est la discipline et la purification qui contribuent à nous faire ressembler
à Christ. Le troisième aspect c'est l’accroissement de la capacité, et du
développement de nos facultés spirituelles pour nous permettre de saisir et de
comprendre la grandeur des choses divines, en particulier la connaissance de
Christ et ce qu'elle implique. Tout cela génère en effet de la souffrance. Nous
ne pouvons pas accéder à cette connaissance par une simple information cela
doit être constitué en nous. Ni l'enseignement, ni le nombre de réunions ne
nous apporteront cette connaissance.
L'enseignement accumulé de longue date ne
devient vivant que lorsque nous passons par l’expérience dévastatrice de la
souffrance et de l’épreuve. Notre monde semblera entièrement se détruire et
s’écrouler alors qu’un autre bien plus essentiel pour la survie se formera en
nous. Ceux qui connaissent Christ plus pleinement sont ceux qui l'ont découvert
dans une profonde agonie et dans la perplexité spirituelle. Christ est la porte
qui nous introduit dans l’immense royaume de la connaissance divine dans lequel
il n'y a rien de fortuit ou d'approximatif. Tout notre être est impliqué dans
cette nouvelle voie et si nous devons vraiment manifester une mesure
spirituelle pour les autres nous dirons : « une épée te transpercera l'âme,
».
John Bunyan, dans son grand rêve
allégorique : Le Voyage du Pèlerin, a cherché à personnifier les
caractéristiques des penchants humains, et les a représentés grandeur nature.
Quand nous les voyons défiler devant nous, nous sourions, puis nous avons
honte, et déçus nous comprenons que c’est nous que Bunyan a dépeint !
Un des personnages, dans lesquels Bunyan a
concentré son génie, évoque le sarcasme et l'ironie, c’est M.
Intérêt-Personnel. Il nous dit que ses ancêtres ont donné leur nom à la ville
de Beau-Discours, que son arrière grand-grand-père était un passeur, qui en
ramant regardait une rive tandis qu’il se dirigeait vers l’autre. Mme
Dissimulation, son épouse qui était de famille honorable avait deux principes
religieux rigoureusement respectés, et inculqués à leur famille.
Ces principes religieux établis étaient
(1) de ne jamais aller contre vent et marée, et (2) d’être d’accord avec la
Religion quand elle ne dérange pas trop et que le peuple l'applaudit.
Bunyan indique que c’est une tendance
notoire dans la nature humaine que de feindre, de simuler, de regarder d’un
côté et d’aller en réalité de l'autre. Cela ayant pour but de faire croire, de
choisir la ligne de moindre résistance et de marcher de la manière la plus
populaire tout en s’éclipsant quand les choses sont difficiles. Nous n'avons
aucun mépris pour M. Intérêt-Personnel, mais ces choses peuvent être
dangereuses pour nous. Ce sera désastreux à moins que le Seigneur ne nous traite
rigoureusement, car cela est incompatible avec Christ et le dessein éternel de
Dieu centré en Lui.
Voyons encore les paroles de Luc et ce que
cela implique quand Christ est formé en nous.
Tout
d'abord, Siméon dit que cet enfant, Christ, va déterminer le destin : «…à
amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël ».
CHRIST DÉTERMINE LA DESTINÉE
Il y a différentes traductions de ces
mots. Premièrement, cela peut signifier que certains tomberont, pour ne jamais
se relever, car ils entrent en conflit avec le Seigneur Jésus. Ils trébucheront
sur une pierre qui les fera tomber. Il est dit dans l’Écriture en Esaïe 8 :14
qu'il serait « une pierre d'achoppement ». Beaucoup heurteront leur pied
contre elle et tomberont la tête la première. Combien cela est vrai et s'est
réalisé ! Nous entrons en conflit avec le Seigneur Jésus, en n'étant pas
disposés à accepter l'offense de la Croix, à endurer l'affliction avec
le peuple de Dieu mais plutôt à apprécier les plaisirs du péché pendant un
temps. En n'étant pas disposés à prendre la Croix et à le suivre, beaucoup sont
tombés la tête la première, leur destin a été déterminé par leur contact avec
le Seigneur Jésus. Il en est toujours ainsi. De ce point de vue, il est établi
pour la chute de beaucoup. Il est là pour mettre en évidence si nous voulons
vraiment travailler avec Dieu ou pas; beaucoup venant à lui découvrent que
Christ et son chemin sont un scandale et se sont détournés pour aller ailleurs,
Dieu seul sait où : « Pour la chute… de plusieurs ».
L'autre aspect concerne :« … le relèvement de plusieurs ». Quelle
glorieuse histoire est liée à cela! Beaucoup sont venus à lui, sensibles à cet
aspect coûteux, reconnaissant qu'ils seront appelés à l’expérimenter s’ils
veulent marcher avec Lui. Mais néanmoins, ils l'ont choisi; et quelle élévation
cela a signifié pour eux! Oui « Du fumier il relève l'indigent » (1 Samuel :
2:8).
Vous et moi savons un peu ce que cela
signifie d’avoir été relevés par notre union avec le Seigneur Jésus. Mais
combien de choses sont encore à venir, parce qu’Il nous dit dans Sa Parole : «
Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai
vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » Apocalypse : 3 ; 21. Quelle
élévation! Les hommes qui ont été élevés par le Seigneur Jésus pourraient nous
raconter leur longue et merveilleuse histoire. Quant à la position de notre
destinée : certains tomberont et d’autres seront élevés.
Leur attitude envers Christ déterminera à
jamais ce qui sera. Ces mots peuvent également signifier que beaucoup tomberont
et se relèveront également, à cet égard ils sont une armée nombreuse. Je vois
Pierre dans cette compagnie. Ah, ce Pierre plein d'assurance, se vantant : «
Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mat 26 :35).
Il était un homme élevé, mais sur une fausse position et lorsqu’il a vraiment
été au contact du Christ crucifié, il est tombé, mais, par la grâce de Dieu, il
put se relever de nouveau. Christ l'a fait tomber et l'a relevé.
Voyez le grand Saul de Tarse monté sur
son cheval à Damas; quel grand cheval c'était ! Ah, combien le jeune Saul de
Tarse était auto-suffisant et plein d'assurance ! Il est tombé de ce grand
cheval dans la poussière aux pieds de Jésus de Nazareth ; c’était la chose la
plus humiliante et qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Jésus de Nazareth, ce
faux prophète, cet imposteur, ce blasphémateur de Dieu qui a été cloué sur une
croix, portant sur lui ce que la loi déclare être la marque de la malédiction
de Dieu ! Pensez à cet homme humilié, aux pieds de Jésus de Nazareth et disant
: « Que veux-tu que je fasse Seigneur? ». N’est-il pas tombé ?
Oui, mais n'a-t-il pas été relevé ? «
cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs ». Il
en sera toujours ainsi, d’une manière ou d’une autre. Nous tomberons devant
Jésus-Christ, ou, selon notre attitude et la réponse que nous Lui donnerons,
nous serons relevés. Il l’a déterminé selon que nous refusons ou acceptons, que
nous obéissons ou que nous désobéissons. Descendons, de notre propre force
naturelle, dans le brisement, l’humiliation et la honte, à Ses pieds,
confessant le Seigneur. Une main nous prendra et nous élèvera vers de
merveilleux sommets de grâce.
CHRIST EST UN SIGNE DE CONTESTATION
(a)
LE DÉFI DE SA PRÉSENCE : Siméon dit alors : « et à devenir un signe qui provoquera la contradiction ». Qu'est-ce que cela veut dire? Cela signifie qu'il est
implicitement une provocation par sa propre nature. Le signe atteste le lien
visible d’une réalité spirituelle. Il fait état de quelque chose, et l'effet de
cette implication provoque. Si vous commencez à voir ce que Jésus implique,
cela introduira une certaine réaction ; si vous n'êtes pas disposés à
l'accepter vous serez fortement provoqués. Vous ne resterez pas neutre, vous
commencerez à combattre. Saul de Tarse en était là. Plus qu’aucun autre il
combattait le Seigneur, regimbant contre l'aiguillon. C'était la profonde
signification de tout cela. Il a été contredit par ce que Jésus signifiait, par
la signification de Christ lui-même.
Dans la personne de Christ se trouve un
genre d'homme différent, non pas un simple homme terrestre, mais un homme
merveilleux. Voici un homme incarnant dans sa propre personne un saint, la
norme divine, la mesure céleste, et les hommes sont estimés et pesés par cette
norme céleste lorsqu’ils sont en présence du Seigneur Jésus : non seulement par
ce qu'Il dit, et les jugements qu'Il énonce verbalement, mais par sa présence.
Ils découvrent une norme qui met en évidence leur petite dimension, leur
insuffisance, et leur différence.
Vous n’ignorez pas que cela est vrai. Nous
avons souvent dit ce qui se produit lorsqu’un un véritable enfant de Dieu,
habité par l'Esprit de Jésus-Christ, entre dans un milieu d’affaires pour
travailler ou dans une maison peu honorable. Bien souvent, sans qu’il dise
qu’il est chrétien, une contrainte se manifeste, et les gens commencent à faire
des remarques désobligeantes. Provoqué par la présence de Christ dans le
croyant, quelque chose dans l'atmosphère a été perturbé. Sans être maladroit ou
incompétent, (quelques personnes le sont naturellement, et provoquent cela par
leur maladresse) quelque chose est provoqué par un véritable enfant de Dieu,
même s’il est humble et affectueux. Il devient une personne marquée et
différente dont la différence embarrasse les autres. Les gens commencent à se
sentir mal à l’aise. Si cela est vrai d'un simple enfant de Dieu, combien plus
cela a été vrai du Fils de Dieu Lui-même. Sa présence était la mesure et le
standard du ciel. Les hommes ne pouvaient pas parvenir à cette mesure, et ils
se sont tous sentis décalés et embarrassés en sa présence. Il était un signe.
Sa présence même avait une signification, qui parlait contre eux : il a
provoqué.
C'est une grande chose d’être bien en
présence de Jésus-Christ, de savoir que la grâce de Dieu rend possible de
s'asseoir avec Celui qui est saint, juste et parfait. Mais il nous découvre et
souvent c'est ce qui se produit. Nous sommes provoqués, renversés, gênés, sans
savoir pourquoi ; nous devrions nous rendre compte que l'Esprit de Jésus-Christ
est à l’œuvre en nous parce que nous ne sommes pas en harmonie avec notre
Seigneur. Dans ce cas, nous devons adopter une de ces deux attitudes : marcher
droit, ou aller de pire en pire et devenir de plus en plus amers, même envers
le Seigneur. Il est un signe qui provoque.
(b)
LE DÉFI DE SA MANIÈRE DE VIVRE : Sa vie et son attitude ont constitué la base de la
provocation. Vous voyez bien qu’Il ne s’est pas conformé à leur système
terrestre, même à leur système religieux. Il ne s'est pas plié à la règle
commune pour faire les choses usuelles. Il appartenait à un système céleste.
Les principes spirituels et célestes étaient tout pour lui et non pas les rites
extérieurs et le formalisme ; il n'agissait pas de manière extérieure et
conventionnelle. Il se tenait sur la base des principes intérieurs ; et ce que
signifiait son comportement a provoqué ceux qui étaient attachés à la forme
plutôt qu’à l'Esprit, au cadre plutôt qu’au cœur. Ces personnes offraient le
service des lèvres : Dieu cherchait le service du cœur. La présence du Seigneur
Jésus désavouait ce formalisme, ces coutumes et ces traditions. Il apportait la
norme céleste, les lois célestes, le système céleste, et ce n'est pas une voie
facile pour nous à moins d’être du côté du ciel.
Suivez cela et vous remarquerez des signes
d’opposition. Ils ne pouvaient pas l'obliger à se conformer aux choses
usuelles, parce qu'Il ne faisait pas corps avec leur hypocrisie, leur formalisme,
avec leur condition spirituelle défaillante qui les conduisait vers des rituels
extérieurs ; Il n'était pas impliqué dans cela, donc il était une provocation,
et il en est toujours ainsi. Il mettra en évidence, si nous sommes régis
davantage par la règle commune plutôt que par le principe céleste, si les
intérêts temporels nous importent plus que les considérations éternelles.
Il introduisait toujours cela dans le
monde, et de ce fait ils ne pouvaient pas être pour lui et pour sa manière
d'agir. Nous avons souvent cité ce passage quand il a dit à ses frères, après
avoir été sollicité par eux pour aller à la fête : « Montez, vous, à cette
fête ; pour moi, je n'y monte point, parce que mon temps n'est pas encore
accompli. Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. Lorsque ses frères
furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais
comme en secret ». (Jean 7:8-10).
Cela nous paraît difficile, n'est-ce pas? C'est comme s'il
y avait une certaine duplicité. Mais qu'est-ce que cela signifie? C'était la
fête des tabernacles qui avait lieu, commémorant l'émancipation de l’Égypte et
l'entrée dans le royaume de Dieu, la délivrance de ce monde mauvais, et
l'entrée dans le royaume du Fils de Son amour. Christ personnifiait ce royaume
Lui-même et non les célébrations terrestres des fêtes historiques. Il est le
royaume de Dieu ce n’est donc pas une question liée à la célébration
occasionnelle, d'une manière extérieure comme c'était le cas. La célébration
était vide de sens et ne correspondait pas à la réalité.
Que dire de leur délivrance de ce monde
mauvais ! Pourquoi étaient-ils impliqués avec le prince de ce monde comme la
plupart des autres peuples ! Les considérations du monde les gouvernaient
entièrement, et le Seigneur Jésus leur disait en effet : « Je n'ai publiquement
rien à faire avec cela. Je représente la véritable essence de ce merveilleux
royaume, et la séparation absolue de ce monde ». Ainsi il ne voulait pas que
l'on puisse penser qu'il était impliqué dans ce système, mais qu’Il était
séparé de lui.
S'il y est monté « non pas publiquement
mais en secret » c'était parce qu'il voulait retirer des personnes de cette
fausse représentation des choses célestes et les attirer à lui : l'incarnation
de la pensée céleste de Dieu, concernant la fête des tabernacles.
J'ai cité cela à titre d'illustration pour
essayer d'expliquer ce qui est dit. Il était une provocation parce que, dans
son comportement personnel il a signifié quelque chose d'autre, un ordre
céleste. Il en est toujours ainsi. Là où les enfants de Dieu deviennent
véritablement des personnes célestes et spirituelles, émancipées au milieu du
système religieux établi, et vivant par des principes célestes : Quelle
provocation ils suscitent, quels propos hostiles !
Vous ne pouvez pas être un véritable
enfant de Dieu sans que l'on parle contre vous. Vous ne pouvez pas être un
enfant de Dieu vivant sur une base céleste sans échapper aux paroles
antagonistes. Vous signifiez quelque chose, et ce monde est contre ce que vous
représentez. Nous verrons cela avec le prochain point en relation avec Siméon.
(c)
LE DÉFI DE SA CROIX : La signification de Sa mort et de Sa résurrection étaient des
signes de l'antagonisme. Oui, sa croix fut en effet un signe qui suscita des
propos hostiles. Il en a toujours été ainsi et n'est-ce pas vrai aussi
aujourd'hui? Lorsque la véritable signification est proclamée, combien cette
Croix est détestée! Elle est acceptée pour des actes héroïques et les hommes
voudront la croix sur cette base. Mais apportez la véritable signification de
la Croix de Christ, ce qu'elle est pour Dieu et non pour l'homme et tous ses
héros, et vous lancerez un défi. Sa dernière expression se trouve dans ce cri
poussé non par un homme, bon ou mauvais, mais par Jésus Lui-même : "Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" (Marc 15 : 34).
Il portait notre malédiction et c'est une offense. Dites
cela à n'importe quelle personne qui a un certain sentiment de sa propre
importance et de sa dignité et elle en sera très offensée. Nous ne pouvons pas
accepter la Croix du Seigneur Jésus à moins de réaliser combien nous sommes
sans valeur, alors seulement la Croix deviendra notre gloire ; nous nous
placerons du côté de Dieu et dirons : « Tu as raison Seigneur, de dire non à ce
que je suis ».
En êtes-vous arrivés à ce stade et
êtes-vous parvenus à ce constat ? Vous ne verrez ce que Dieu veut que lorsque
vous reconnaissiez que vous n'avez aucune réclamation à présenter à Dieu,
aucune prétention ni droit devant lui, et quand vous réaliserez votre indignité
et votre totale incapacité de paraître en Sa présence. Vous êtes en accord avec
la Croix et avec le ciel quand vous parvenez à cela. Pierre, Jean et tous les
autres ont tous dû y parvenir.
Quand nous y parvenons nous sommes très
près du grand dessein de Dieu en relation avec la résurrection. La résurrection
proclame qu'un autre homme accède au ciel. La porte est grande ouverte à cet
autre homme qui a placé le premier homme, celui de la terre, dans le jugement
et la mort en le laissant là. Le ciel est désormais ouvert à ce nouvel homme,
cet homme qui a été relevé, car : « si nous sommes devenus une même plante
avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à
sa résurrection » (Romains 6:5).
C'est le grand Oui de Dieu au Christ élevé, et nous qui
avons été unis à lui nous héritons de ce Oui ; la porte du ciel nous est
ouverte. La Croix est une offense pour la chair
suffisante et auto-suffisante dans ce monde. Le Christ crucifié est un défi : « nous
prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant
Juifs que Grecs » (1 cor 1:23-24).
LE FRUIT DE LA COMMUNION A SES SOUFFRANCES
Et
Siméon dit à Marie Sa mère : « et à toi-même une épée te transpercera l'âme,
afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35. La
signification de Christ est aussi : « une épée te transpercera l'âme ». L'épée
n’est pas une petite chose. Le mot employé pour la décrire est identique à
celui employé par les traducteurs de l’ancien testament en Grec, c’est le même
mot qui a été employé pour l'épée de Goliath. Ici le mot Grec signifie un grand
sabre Thrace, une chose redoutable. Une grande épée te percera ton âme, parlant
naturellement de sa douleur, de son angoisse, quand elle verrait cet enfant,
alors parvenu à l’age adulte, exposé sur la Croix. Simon dit aussi : « afin
que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Cela montre que ce
n’est vraiment que par la communion aux souffrances de Christ que nos cœurs
sont dévoilés. C’est quand nous sommes introduits dans la communion de Ses
souffrances et que nous souffrons avec lui que les pensées de beaucoup de cœurs
apparaissant sous forme de sympathie ou d'antipathie. Quelques-uns, quand ils
voient le peuple du Seigneur souffrir pour ses intérêts, manifestent de
l'amertume, du ressentiment, et sont contre le Seigneur parce qu'ils ne
comprennent pas.
Ah, combien de fois des parents se
rebellent et ont du ressentiment quand un jeune homme ou une femme, dans la
pleine consécration au Seigneur Jésus, accepte la communion de ses souffrances
et livre sa vie en sacrifice. Une vie pour laquelle les intérêts éternels et
célestes sont prioritaires par rapport aux biens et aux privilèges terrestres,
car les oeuvres du Seigneur sont très coûteuses comparées aux choses de ce
monde. Parfois les amis se détournent d’eux et les prennent pour des fous et
tout ce qui s’ensuit ! Les cœurs des autres commencent à être dévoilés à cause
de leur communion aux souffrances du Seigneur. Les pensées du cœur sont mises à
nu et exposées en plein jour. Il est nécessaire que cela se produise. Vous
constaterez souvent que tout cela provoque tôt ou tard une crise dans les
cœurs. Ah, quelle histoire est liée à cela?
Combien de fois un homme qui a été appelé,
en raison de sa dévotion au Seigneur, a souffert terriblement entre les mains
de sa propre famille étant persécuté et condamné à l'ignominie. Cela peut durer
longtemps, augmentant en intensité, mais il est resté fidèle, sans perdre du
terrain, continuant avec le Seigneur tranquillement, humblement, doucement,
affectueusement, ne montrant aucun ressentiment ; pendant ce temps les cœurs
ont été dévoilés et Dieu s’en est servi pour briser ces vies, et pour les
conduire à Lui. C'est seulement un aspect de cette question : les pensées de
beaucoup de cœurs sont dévoilées par la communion de ses souffrances.
Grâce à Dieu, ce dévoilement est utilisé
également d'une autre manière. Beaucoup de cœurs dévoilent qu'ils ont de
l'amour pour le Seigneur quand ses enfants passent par de mauvaises périodes
dans leur communion avec Lui. Mais ce principe fonctionne de quelque manière
que ce soit. Si, comme Marie, nous sommes introduits dans ce travail, cela
produira un effet important sur les autres. Il est un fait, c’est toujours par
la communion de Ses souffrances que d'autres cœurs ont été touchés. Si le
Seigneur vous conduit d’une manière intense à souffrir avec Lui-même, en
partageant quelque chose à propos du coût du royaume à venir, c'est un
témoignage qui touche les cœurs ; même si nous prêchons et que rien ne se
produit !
Quand quelque chose nous arrive, quand
nous entrons dans ces profondeurs, quelque chose commence à se produire chez
les autres.
Ainsi, quand nous souffrons avec le
Seigneur, en le servant, nous réalisons que le Saint-Esprit agit dans d’autres
vies et nous introduit dans la souffrance pour parvenir à ce but même. Les
cœurs sont dévoilés. Le codeur « mondain » sera dévoilé par la Croix du
Seigneur Jésus.
Paul a dit : « loin de moi la pensée de
me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par
qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! » (Gal 6
:14). La Croix découvre combien nos cœurs sont encore remplis de ce monde
et les met en évidence. Par « mondain », nous voulons naturellement parler des
normes de ce monde, de sa manière de faire, de ses opinions et ainsi de suite.
La Croix découvre ce qui est dans nos
cœurs et à quel point nous sommes égoïstes quant à nous-mêmes. Vous ne pouvez
pas connaître la Croix et demeurer égoïstes. La Croix mettra en évidence
l'égoïsme et exigera que soit mis de côté tout ce qui est individuel. L'intérêt
personnel, l’estime de soi, l’apitoiement et chaque aspect de l’ego seront mis
en évidence par la Croix !
C'est cela le ministère particulier de la
fin des jours, il en est ainsi dans cette période de transition. Nous avons vu
que Siméon représentait un reste fidèle à la vision céleste dans une période où
ce qui était de Dieu était devenu terrestre et en grande partie traditionnel et
formel. Il a concentré en lui-même tous les aspects des révélations partielles
et successives de Dieu, il a incarné la pensée de la maturité spirituelle, et
en même temps, ce qui était ancien laissait la place à quelque chose de
nouveau. Par-dessus tout il a été le lien pour la nouvelle et pleine
manifestation de Dieu alors qu'il tenait dans ses bras le Christ encore enfant.
Ainsi il a montré par ses paroles, de manière prophétique, les immenses
perspectives liées à Christ, le sens et la valeur du ministère « de la
plénitude de Christ ».
Contemplons cette « bienheureuse espérance » (Tite 2
:13) et tout en la contemplant, demandons que le Seigneur nous montre ce
qu'Il voudrait obtenir par ce ministère dans cette phase transitoire qui
prendra fin lors de Son apparition.
[1] Μεταθεσιν (en Grec) metathesis,
peut être traduit par : transfert, translation. Removing
(en
Anglais).
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Publication : BibleBooks.fr
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