jeudi 16 février 2023

(1) Questions Fondamentales de la Vie Chrétienne par T. Austin-Sparks

Publié pour la première fois par Witness and Testimony Publishers en 1957. Cette version provient de Emmanuel Church, Tulsa, OK.

Un volume complémentaire à "Ce que cela signifie d'être chrétien".

Chapitre 1 -

L’Importance Capitale d’Avoir une Appréhension Adéquate de Christ

Lire Matthieu 16 :13-15 « Qui dites-vous que je suis ? »

Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ?

     La réponse que chacun d’entre nous donnera à cette question révélera la mesure de notre propre vie spirituelle. Néanmoins, je voudrais dire avant tout que bien que le Seigneur ait recherché la réponse que lui a donnée Pierre – un témoignage et une affirmation de sa divinité en tant que Fils de Dieu – nous ne voulons pas nous engager dans une discussion concernant la divinité de Christ ; bien que l’issue de ce qui suit ne fera que renforcer cette vérité. Notre but est de contribuer à une plus grande réalisation de la place et de la signification de Christ dans le propos éternel de Dieu.

La Connaissance de Christ est Fondamentale

à la destinée de l’Homme

    Nous commençons par une déclaration élémentaire : tout ce qui touche à la destinée de l’homme est lié à la connaissance de Christ. Pour le chrétien en particulier, la connaissance de Christ gouverne tout. Les Écritures nous éclairent explicitement quant à deux aspects de cette vérité.

a) Christ – le Fondement de la Vie Chrétienne

   Premièrement, la connaissance de Christ est le fondement et le commencement de la vie chrétienne. «C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. », Jean 17 :3. Bien que ceci soit reconnu et accepté comme une vérité simple et élémentaire, il est évident que le Nouveau Testament déclare que la vie chrétienne peut avoir soit un bon ou un mauvais commencement. La suite dépendra, à plus ou moins long terme, de ce commencement ; nous savons que ceci est vrai dans la vie naturelle. Si un bébé a un mauvais commencement, ceci provoquera beaucoup d’anxiété et demandera beaucoup d’attention durant une période plus ou moins longue. Si néanmoins il a un bon début, la suite se déroulera sans trop de problèmes pour lui-même et ses proches.

   Il en est de même avec la vie chrétienne : le commencement peut être bon, ou il peut-être mauvais, l’effet de ce commencement se fera sentir peut être pour très longtemps. La force ou la faiblesse, la croissance accélérée ou retardée, une vie fructueuse ou au contraire stérile, dépendront très largement de notre appréhension initiale de Christ ; c’est quelque chose qui doit nous interpeller. Les apôtres savaient parfaitement ces choses, et en étaient très conscients. C’est pour cette raison qu’ils s’appliquaient à poser les fondements d’un bon commencement en présentant une connaissance adéquate du Seigneur Jésus.

b) Croissance dans la Connaissance de Christ

  Une seconde chose, toute aussi importante, est qu’après le commencement de la vie chrétienne, les croyants devraient croître sans cesse dans leur connaissance et appréhension de Christ ; ceci est présenté très clairement dans les Écritures.

   Premièrement, l’existence même de tous les enseignements présents dans le Nouveau Testament et destinés aux croyants, démontre qu’il devrait en être ainsi.

   Secondement, il est évident que nous pouvons observer une progression quant à ces enseignements dans les Écritures  Pour le commencement de la vie chrétienne, des mots comme « connaître » et « connaissance » sont usités, comme dans le passage cité ci-après : « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent… » Mais cette croissance et ce progrès envers la maturité spirituelle sont exprimés par un mot plus précis encore. Ceci n’est pas évident dans nos traductions, néanmoins il est présent. Ce mot est dans le grec epignosis, qui veut littéralement dire « pleine connaissance ». Ce mot est utilisé vingt fois dans le Nouveau Testament, et à peu près treize fois en référence directe avec la croissance du croyant dans la vie chrétienne. Il serait utile de noter et d’étudier tous les passages où nous trouvons ce mot, avec l’aide d’un bon lexique. Il est tout à fait remarquable de voir comment, après avoir présenté la connaissance de Jésus au début du salut, les apôtres insistent sur la poursuite vers une pleine connaissance du Seigneur. 

   De plus, cette connaissance plus profonde est indiquée par les enseignements spécifiques de la Parole. Nous ne citerons qu’un seul exemple à cet égard. Dans Éphésiens 1 :17 nous lisons : « que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne l' esprit de sagesse et de révélation dans sa [pleine] connaissance. » Remarquons que ces paroles étaient adressées à des croyants qui avaient déjà reçu ce que l’apôtre appelle «tout le conseil de Dieu . », Actes 20 :27. C’était aux anciens de l’assemblée qui était à Éphèse que Paul dit ces paroles, pendant la longue période pendant laquelle il était demeuré avec eux ; il n’avait pas hésité à leur déclarer tout le conseil de Dieu. Néanmoins, nous le voyons plus tard prier pour eux et pour toute l’assemblée afin qu’ils aient « l’esprit de sagesse et de révélation dans la pleine connaissance de Christ » ; ceci est à la fois très significatif et éloquent.

  Ainsi, nous avons très clairement exposé cette idée que les chrétiens sont supposés avancés et sans cesse appelés à la progression spirituelle dans leur connaissance et appréhension de Christ. La Parole de Dieu rend ces choses très évidentes, et bien que ceci n’ai peut-être pas besoin d’être un objet d’insistance, il est essentiel que cette croissance soit reconnue. Toute fondation quant à la vie chrétienne doit prendre en considération qu’une connaissance progressive de Christ est fondamentale si les chrétiens désirent atteindre la plénitude de leur vocation.

Ce que la Bible Enseigne

    Considérons la Bible et voyons ce qu’elle peut nous enseigner quant à la connaissance de Christ. Le croyant Bible en main a le panorama de toute l’histoire humaine. Sur la scène de ce monde, un merveilleux décor s’étale devant lui réparti dans toutes les branches de la science : la terre – la géologie, le ciel – l’astronomie, la biologie – la vie, le corps humain – la physiologie et l’âme – la psychologie. Toutes ces choses, le monde, l’homme et l’histoire, sont sur le devant de la scène. Mais avec les Écritures entre ses mains, le chrétien est conduit au-delà de tout ceci, pour ainsi dire derrière la scène, dans les coulisses de toutes ces choses. Il est conduit en la présence-même de Dieu qui se tient derrière tout ce qui est apparent. De surcroît, avec toujours la Bible en main, le croyant est amené à voir que Dieu est un Dieu de propos, un Dieu de dessein, qu’Il planifie toutes choses selon le bon vouloir de sa volonté. C’est un Dieu qui a conçu et qui œuvre envers l’accomplissement de ce dessein. En outre, le chrétien est éclairé, toujours par les Écritures  quant à la nature même de ce dessein. Dieu œuvre en mettant en marche toutes ses divines ressources afin de parvenir à son but, lequel est centré et dirigé vers une Personne qui n’est autre que le Fils de Dieu. Le propos tout entier de Dieu, la scène de l’univers dans sa totalité, ainsi que toutes les ressources divines, sont focalisés sur cette Personne merveilleuse : le Fils de Dieu. Tout s’opère pour Lui et Lui seul.

Les Sept Sections de la Bible

   Il est apparent, par rapport à ce dessein éternel de Dieu, en ce qui concerne ce plan divin pour le Fils, que la Bible est arrangée en sept sections. La première – la création – tient proportionnellement une petite place dans le livre divin. Néanmoins, la Bible a beaucoup à dire à propos de la création en relation avec le Fils de Dieu. En Lui, par Lui et pour Lui furent toutes choses créées (Colossiens 1 :16), ceci embrasse tout !

   La seconde section, qui est appelée la période des patriarches, s’étend du quatrième chapitre de la Genèse jusqu’à la fin de ce livre. Nous méditerons sur cette section ci-dessous.

    Une troisième section, commençant au livre de l’Exode, est ce qui est appelée la période d’Israël ; elle court jusqu'à la fin de l’Ancien Testament. Mais elle inclut des sous-sections, la section de la sacrificature, du douzième chapitre de l’Exode jusqu’au premier livre de Samuel. Suit la période de la monarchie, elle va jusqu’à la fin des livres des Rois et des Chroniques. C’est à ce moment que la monarchie est amenée à sa fin, et qu’Israël est emmenée en captivité. Il y a enfin la dernière sous-section, celle des prophètes qui occupe le dernier quart de l’Ancien Testament.

   La quatrième section de la Bible inclut l’Incarnation, la vie la mort et la résurrection du Fils de Dieu.

   La cinquième section, très courte mais très importante, comprend les quarante jours qui ont suivi la résurrection.

  La sixième section représente le ministère actuel du Seigneur Jésus dans les cieux. Ceci comprend deux aspects, tout d’abord l’avènement de l’Esprit Saint, ensuite nous avons la naissance, la vocation et l’achèvement de l’Église.

  La septième et dernière section, celle qui touche l’avènement du Fils dans sa gloire, a plusieurs aspects, implications et effets dans trois domaines particuliers : premièrement en relation avec l’Église, deuxièmement en relation avec les Nations et enfin en relation avec Satan et son royaume.

  Ces sept sections comprennent la Bible tout entière. Pour le moment, je vais me limiter aux seconde et troisième parties, celles qui concernent la période des patriarches et Israël. Tout en gardant en point de mire l’objet de notre méditation : découvrir la place et la signification du Seigneur Jésus dans le dessein éternel de Dieu. Ceci afin que nous parvenions à une connaissance adéquate du Seigneur, ce qui est essentiel pour la plénitude spirituelle du chrétien individuellement et de l’Eglise collectivement.

La Période des Patriarches

  Dans cette section, nous avons sept personnes remarquables qui dominent les événements. Comme nous le savons, le chiffre sept représente la plénitude spirituelle, ou ce qui est complet spirituellement. Lorsque nous considérons ces sept hommes, qui furent divinement et souverainement choisis afin de nous enseigner, nous voyons que Dieu a incorporé sept caractéristiques qui nous parlent du Fils ; prises toutes ensemble, celles-ci nous donnent une description complète du Seigneur Jésus. Je n’ai pas l’intention d’étudier tous ces traits maintenant, mais nous allons les considérer de façon générale ; afin de servir au but de notre présente méditation. Ce sont ici les sept personnes marquantes de cette section : Abel, Hénoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et Joseph. Chacun d’entre eux représente un trait caractéristique de la Personne de Christ.

   Abel – les portes des cieux se sont fermées à Adam mais se sont réouvertes pour un homme qui était prêt à tout abandonner dans sa vie afin de servir à la volonté de Dieu. Caïn, par ses propres moyens, essaya d’entrer par la porte du jardin, mais la trouva fermée et interdite à l’homme ; il n’y avait aucun accès possible. Mais envers Abel cette porte des cieux fut ré-ouverte. Abel parvint à entrer car il était disposé à tout sacrifier dans sa vie, la vie même, afin d’être conforme à la pensée de Dieu. Aussi, nous voyons en lui un aspect remarquable du Seigneur.

  Hénoch – c’est l’homme qui marcha seul avec Dieu sur la terre alors que tous les autres marchaient dans une direction opposée à Dieu et contraire à Lui. C’est ce que fit le Seigneur Jésus, et Il fut très certainement le seul homme à avoir marché ainsi de son temps. Il marcha avec le Père comme nul autre. Aussi, lorsque tous s’éloignaient de Dieu, Hénoch marcha avec Dieu.

   Noé – c’est celui qui vécut à la lumière d’un jugement à venir et d’un jour de renouveau qui allait suivre ; Noé se dévoua à marcher en vue d’un tel jour. Ceci est résumé très succinctement, car la vie de Noé fut remplie de péripéties. Il fut éprouvé par le temps et les apparences qui semblaient contredire et discréditer la position qu’il avait adoptée. Il fut éprouvé très sévèrement dans sa solitude, néanmoins il vécut et oeuvra toute sa longue vie à la lumière d’un jour futur. Un jour de jugement, et un jour de renouveau ; au-delà du jugement. N’est-ce pas ici une figure marquante du Seigneur Jésus ?

   Abraham – l’homme dont la part était l’Eternel seul. « Abraham, ne crains point; moi je suis… ta très-grande récompense .» Il était un homme privé de son pays, un étranger dans le pays dans lequel il séjournait, il vint et alla dans ce pays comme « Je suis étranger, habitant parmi vous » ; mais son attribution était l’Eternel. Il nous est dit qu’il cherchait la patrie céleste, «car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur », (Hébreux 11 :16, 10). La seule part d’Abraham était l’Eternel. Cette vérité contient beaucoup plus d’éléments, mais c’est ce qui résume cette personne-clé de l’Ancien Testament. Ainsi était le Seigneur Jésus. Combien solitaire était sa vie ici-bas, une vie de labeur et de privations ! Mais le Père était sa part, et ceci était pleinement suffisant.

   Isaac – il est la figure de la victoire de la vie sur la mort. Il représente cette vie plus que conquérante, qui annule la mort et la rend inefficace. C’est une image forte du Seigneur Jésus – une vie qui déclare sans cesse que la mort a été vaincue. Une vie qui ne cesse jamais, triomphante sur la mort !

  Jacob – comme il était difficile Jacob ! Néanmoins, lorsque nous analysons sa vie, nous voyons qu’il parvint à faire l’expérience de ce que le Seigneur Jésus a vécu : seule la vie dans l’Esprit est la vie ascendante. Jacob fit l’expérience douloureuse d’obtenir la victoire sur la chair. Un jour sa chair fut vaincue, il en ressortit affaibli et brisé. Il découvrit alors que l’ascendance spirituelle n’est pas obtenue par la perfidie, la ruse ni la force de la chair, mais uniquement par l’Esprit. C’est sur ce principe que vivait le Seigneur Jésus. L’Éternel amena Jacob sur la base de son propre Fils – la base de l’ascendance par l’Esprit.

 Joseph – il résume tous ceux qui l’ont précédé et contient toutes les grandes caractéristiques du Seigneur : la souffrance et la gloire.

 Nous avons donc, en ces hommes, un aperçu de la description du Fils par le Père. Souvenons-nous qu’il est écrit que ce fut par le Fils que toutes choses furent faites, (Jean 1 :3 ; Colossiens 1 :16). Aussi, l’achèvement de la première phase de la création est arrivé par le Fils. Que fait t-il après cela ? Il est vrai que le Père est entré dans son repos. Mais qu’en est-il du Fils ? Le Fils s’est-il assis en se disant « Ceci est la fin de tout » ? A quoi a donc été occupé le Fils pendant tout ce temps ? Le fils est à l’œuvre dans la vie de ces sept hommes. Il est occupé à se manifester dans leur vie spirituelle. Il inculque ses traits de caractère de cette septuple manière. La seule façon véritable et profitable d’étudier les Patriarches, est de le faire à la lumière de Jésus Christ. La vie de ces hommes est fascinante au niveau humain, mais ceci ne nous conduira pas loin. Nous devons voir ce à quoi Dieu travaille dans ces hommes, ce dans quoi Il s’investit et le but de l’œuvre du Fils : Il est occupé à se reproduire dans la vie spirituelle de ces hommes. Alors, l’étude de la vie de ces hommes contribuera à l’acquisition d’une plus grande connaissance de Christ. Ce sera une connaissance utile, édifiante ; une connaissance qui produira de la puissance et de la vie.

L’Ère d’Israël

    La section suivante, celle qui concerne Israël, de l’Exode à Malachie, est elle-même divisée en plusieurs parties. Nous avons la sacrificature, d’Exode douze au livre de Ruth. Ensuite, nous avons la monarchie, du premier livre de Samuel jusqu’au second livre des Chroniques. Enfin, nous avons les prophètes, d’Ésaïe à Malachie.

a) La Sacrificature (sacerdoce)

  Afin d’apprécier la signification de singularité de la sacrificature de l’ère d’Israël, il est nécessaire de reconnaître la raison du choix divin d’Israël. C'est-à-dire que nous devons apprécier, à sa juste valeur, la place, la nature et la vocation d’Israël. Beaucoup de choses ont été dites et écrites à propos de la nation juive, il est vraiment un peuple hors du commun. Ils ont été appelés le plus merveilleux peuple de l’histoire. Bon nombre d’études ont été conduites quant à ce qui a été appelé « le génie de la religion juive ». Mais nous ne lisons aucune de ces choses dans la Bible ! S'il y a eu quelque aspect merveilleux de ce peuple, il ne pouvait pas s’en vanter ; car ce n’était dû qu’à la grâce de Dieu.

   Ce que la Bible révèle concernant les enfants d’Israël n’est pas leur « génie pour la religion », mais plutôt le fait qu’ils n’étaient pas meilleurs, sinon pire, que les autres nations. En fait, lorsque les intérêts d’Israël étaient menacés, ou lorsque leurs ambitions étaient frustrées, il était alors dominé par la cupidité, l’égoïsme, la dureté de cœur, l’entêtement et le meurtre. Étienne avait, de son temps, adéquatement résumé leur histoire lorsqu’il déclara à leurs conducteurs : « Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui ont prédit la venue du Juste », (Actes 7 :52). « Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? » C’était un défi qui leur était lancé. Dans ce merveilleux discours d’Étienne, toute l’histoire est annoncée et présentée de manière très sombre. Aucun génie pour la religion – bien au contraire ! La déclaration solennelle de Dieu à l’égard d’Israël avait été : « Ce n'est pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples , que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis. », (Deutéronome 7 :7).

  Pourquoi donc Dieu a-t-Il choisi un tel peuple ? Comment un tel peuple pouvait-il être pleinement accepté par Dieu, être en communion avec Lui, gardé dans Son amour, obtenir de Lui toutes les faveurs, le provoquer à la jalousie pour leur cause – comment était-ce possible avec un tel peuple ? Reconnaissons avant toute chose que leur existence était fondée sur un système « médiatorial » : une sainte sacrificature, un autel saint, des sacrifices et des offrandes saints, des sacrifices d’animaux sans tache ni défaut, des offrandes de gâteaux faits avec de la farine fine, des victimes expiatoires inspectées scrupuleusement par les sacrificateurs. Toutes ces choses proclamaient haut et fort qu’elles étaient ainsi – non pas pour un grand peuple, pas pour un peuple ayant un certain génie pour la religion et la bonté – mais pour les pires des pécheurs, ceux qui n’ont aucune espérance, les plus désobéissants, les plus provocateurs, les plus méprisables, le peuple le plus infidèle de toute la terre – pour de tels gens, Dieu a pourvu la plus intime relation entre eux et Lui-même ! Que tous ceux qui se désespèrent lisent le Psaume 105, puis, une fois lu, qu’ils lisent le Psaume qui le précède et celui qui le suit. Dans le Psaume 105 nous avons la longue et monotone histoire de l’infidélité et de l’inconstance de cette nation. Malgré tout, Dieu pardonna, pardonna et pardonna encore. Pourquoi ?

   L’histoire d’Israël ne peut être lue et comprise qu’à la lumière de Jésus Christ. Il est la seule explication. Pourquoi Dieu choisit-Il Israël ? Quelle est leur place, la nature de ce peuple, leur vocation ? Israël est l’objet de la grande leçon de la grâce. C’est la grâce qui procure tout ce qui manque à l’homme, mais qui est essentiel pour la communion avec Dieu. Dieu la pourvoit Lui-même. De la matrice d’Israël Jésus Christ est venu, mais Il était déjà implicitement présent dans toutes ces choses qui faisaient partie de la sacrificature. Ces figures déclaraient : « Ce n’est pas votre mérite, ni votre bonté – c’est ma perfection. » Ainsi, Israël démontre, non pas sa propre grandeur, sa propre bonté, son propre génie, mais uniquement la grandeur de Christ. Celui qui, pour des gens comme nous, a été fait « sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption .», (1 Corinthiens 1 :30). Dans quel but ? « En sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu », (verset 29). Toute la gloire est à Christ. Dieu, dans sa sagesse, a jugé utile de se servir de ce peuple Israël, de le garder pendant tous ces siècles, afin de démontrer au monde dans ce peuple et à travers lui, sa merveilleuse grâce – cette grâce « de notre Seigneur a surabondé avec la foi et l'amour qui est dans le Christ Jésus. », (cf. 1 Timothée 1 :14).

b) La Monarchie

   La monarchie va du premier livre de Samuel au second livre des Chroniques. L’aspect dominant de cette monarchie était la gloire : la gloire de Dieu manifestée, savourée et manifestée par le peuple de sa grâce – car, comme nous l’avons vu, c’est ce qu’il est. Parce qu’il est le peuple de sa grâce, il est le peuple de sa gloire. Le trône est un symbole d’ascendance, de puissance, d’autorité et de primauté. Il devait être l’expression d’un « trône de gloire » établi dans les cieux, (Jérémie 17 :12).

  Alors que nous avons considéré le peuple d’Israël quant à la monarchie, nous devons maintenant nous attarder sur le père et le fils dans lesquels la monarchie parvint à son apogée de gloire et de puissance – David et Salomon.

   Commençons par David. Qui est David ? Que pense-t-il et dit-il de lui-même, à propos de son passé et de son règne ? Il est écrit que David alla se présenter dans la présence du Seigneur et lui dit : « Qui suis-je, Éternel Dieu! et quelle est ma maison… ? » (1 Chroniques 17 :16). L’Éternel lui répondit : « Je t'ai pris des parcs, d'auprès du menu bétail ». David était un homme de souche humble, sans aucune réputation et sans aucune valeur aux yeux de ses frères. Ses fautes et ses faiblesses sont écrites en larges lettres et ne furent pas cachées par l’Eternel. Des choses que nous aurions préféré ne pas savoir, que nous aurions souhaité qu’elles ne fussent pas dans la Bible – des meurtres, des trahisons, des passions – l’Esprit de Dieu a relaté et préservé toutes ces choses. Ce n’est pas ici l’histoire d’un homme qui est exceptionnel pour sa perfection et ses excellences morales. Bien entendu, il y a de très bonnes choses à propos de David, il y en a de merveilleuses, mais Dieu nous a révélé cet autre coté. Il est avant tout un homme, un homme épris de toutes les faiblesses et passions de l’humanité. Il est tombé au plus profond du péché – il a des péchés ignobles. Du fond du bourbier il a crié pour être délivré, et loua Dieu pour l’avoir tiré de la fosse ; l’horrible fosse – mais il en fit l’expérience.

   Considérons à présent Salomon. Observons ses débuts, le désavantage de sa naissance – le péché dans lequel il fut conçu, l’iniquité qui marquait sa venue au monde. N’avez-vous jamais éprouvé un grand trouble en lisant le onzième chapitre du premier livre des rois ? Nous y avons un homme pour lequel Dieu fit tout pour lui : Un homme que Dieu avait gratifié de sagesse au-dessus de tous les hommes, qui avait été doté d’une richesse et d’une considération et d’une puissance sans précédent. Un homme démarqué de tous les hommes quant aux bénédictions divines, lorsqu’il était au summum de sa gloire. Mais malgré tout ce que Dieu fit pour lui, sa vraie nature fut révélée au grand jour, comme par exemple dans ce chapitre du premier livre des Rois : « Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères ». Ceci marqua le commencement du déclin et de la chute, la terrible tragédie d’un homme descendant dans le bourbier et dans la fosse de l’iniquité humaine. Le résultat en fut la division du royaume, une lignée de successeurs royaux épouvantable et la déportation de tout le peuple en exil. C’est l’histoire de Salomon. Il parait invraisemblable qu’un tel homme puisse tomber si bas.

   Malgré cela, Dieu connaissait tout de Salomon avant même qu’Il ne le gratifia de la première bénédiction. Dieu connaissait son homme, Il savait tout ce qui pouvait et allait arriver. Que pensons-nous donc de David et de Salomon ? Il s’agissait d’hommes ordinaires, de la race d’Adam, parvenant au sommet de la puissance et de la gloire – Pourquoi ? A cause de la grâce de Dieu. Dans quelle intention Dieu agit-Il ainsi ? Pourquoi a t-Il donné à Salomon, comme le déclarent les Écritures  une sagesse, une puissance et une gloire supérieures à ce qu’aucun n’avait jamais eu avant lui, et qui n’a jamais été dépassée par aucun homme après lui (1 Rois 3:12)? Pourquoi a t-Il fait de la sagesse de Salomon quelque chose d’exceptionnel? Il est devenu lui-même un proverbe. Si nous voulons évoquer la sagesse, les richesses et la gloire, nous parlons de Salomon. Même le Seigneur Jésus le fit : « Salomon dans toute sa gloire », (Matthieu 6 :29). Dans quel but Dieu s’engagea t-Il avec ces hommes David et Salomon ?

  Nous avons la réponse claire et définitive dans le Nouveau Testament. Lisez les passages du Nouveau Testament où David et Salomon sont liés au Seigneur Jésus. Dieu a toujours eu son Fils en vue. En David et Salomon, Dieu présentait symboliquement le royaume de son Fils, avec toute la gloire et les bénédictions qui en découleraient par la grâce en Christ Jésus. C’est ici l’explication de cette période de la monarchie. Sans ceci elle n’a aucune raison d’être. A travers ces hommes, Dieu a démontré à travers toute l’histoire, les grandes vérités concernant son Fils. Tout d’abord, Il présente, à travers la sacrificature, la grande vérité de la grâce rédemptrice : tout est divinement pourvu afin d’amener le peuple en Sa présence, qu’il puisse jouir d’une communion impérissable. Ensuite, au moyen de la monarchie, Il met en évidence ce à quoi conduira la grâce : elle conduit à la gloire par le Christ Jésus.

c) Les Prophètes

   La troisième partie, celle des prophètes, couvre deux périodes : celle qui précède la captivité et celle qui lui succéda. Le ministère prophétique avait pour but de re-présenter la pleine pensée de Dieu concernant Son Fils et Son peuple et, à travers eux, de le faire envers les Nations aussi. Les prophètes étaient un rempart contre le déclin spirituel chronique du peuple de Dieu. Cette tendance à la déchéance spirituelle est toujours présente, même parmi le peuple de Dieu, les prophètes étaient un bouclier contre cette inclination. Soit ils encourageaient les sacrificateurs et les rois, soit ils s’opposaient à eux quant à cette question de déclin. Ce faisant, ils maintenaient la pensée divine relativement à la sacrificature et la royauté : la sainteté, l’incorruptibilité, la justice et la vérité. Mais ils étaient oppressés par les situations désespérées de leurs propres temps, et ainsi ils parlèrent beaucoup de ce Jour à venir et de Celui qui devait venir. La perspective de l’avènement de cette Personne était leur force, leur espérance et leur inspiration. Pour eux, le salut et la gloire étaient dans Celui qui devait arriver.

   Lorsque Jésus posa cette question à Ses disciples : « Qui dites-vous que je suis? », ils proposèrent des réponses issues de l’opinion publique qui exprimaient l’espérance prophétique. Mais pour Lui ces réponses étaient inadéquates. Il était la réponse à cette espérance, et ainsi Il insista auprès d’eux pour voir s’ils parviendraient à cette conclusion.

Ils avaient été avec Lui pendant plus de trois ans, pendant cette période ils virent Ses œuvres, entendirent Ses paroles ; l’avaient connu comme une personne dans la chair. Son temps sur la terre arrive à la fin, et dans cet endroit reculé du nord, alors que Sa face est déjà tournée vers Jérusalem, Il sonde Ses disciples, Il les sonde avec cette question : « Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l'homme? » (Matthieu 16 :13). Entendant une diversité de réponses quant à ce que les hommes pensent de Lui, Il s’enquiert de Ses disciples : « Qui dites-vous que je suis? ». Ce qu’Il demande en fait est : « Quelle est donc la conclusion à laquelle vous parvenez à mon sujet ? Vous avez tout vu, vous avez tout entendu, vous avez touché : Quelle conclusion en tirez-vous ? Comment me percevez-vous ? Quel résultat obtenez-vous ? Après tout, quelle est donc votre perception de Moi ?

  Alors que Pierre donna une réponse qui satisfit le Seigneur, ce n’était qu’une illumination momentanée et passagère, car peu après, ce même homme renia Jésus. Les évangiles nous conduisent à une triste conclusion : bien que les disciples fussent proches de Lui, qu’ils entendirent tout ce qu’Il dit et virent tout ce qu’Il fit ; bien qu’ils l’écoutèrent et l’observèrent, ils ne l’avaient pas vraiment vu. Un tel constat peut nous paraître injuste, mais les évangiles nous démontrent maintes fois qu’il en était ainsi. Ce n’était pas la première fois qu’Il mettait en évidence leur manque de discernement. Nous voyons ce qui arriva juste après. Lorsqu’Il se manifeste à eux après la résurrection en se montrant et en leur parlant, nous voyons leur profonde incrédulité et ignorance. Ils n’avaient rien saisi, rien appréhendé : la vision spirituelle leur faisait défaut. Ils connaissaient leur Bible – ils connaissaient Moïse, les Psaumes, les Prophètes – mais ils n’avaient pas saisi qui Il était. C’est ce qu’Il met en avant sans cesse dans les évangiles et parce qu’ils n’avaient pas compris qui Il était, les disciples rencontrèrent d’énormes difficultés. C’est pour cela qu’ils le désertèrent et s’enfuirent au moment le plus noir, que le premier d’entre eux le renia trois fois avec véhémence. C’est pour cette même raison que nous les voyons, après la crucifixion, éparpillés, désillusionnés et désemparés. Ils n’avaient pas compris qui Il était.

   Revenons à notre question principale : l’importance fondamentale d’une appréhension et d’une connaissance appropriée et pertinente de Christ révélé en nous par l’Esprit Saint. Nous pourrions résumer ceci en disant que la Bible tout entière, de la Genèse à l’Apocalypse n’a qu’un seul objet en vue : c’est de nous révéler la pensée de Dieu quant à l’homme ; afin que l’homme puisse savoir comment rendre toute la gloire à Dieu. Mais l’unique moyen de parvenir à cette fin est le Fils de Dieu. Non seulement Il nous révèle la pensée de Dieu, mais Il est la pensée de Dieu pour nous. Il n’est pas seulement la Parole en tant que message, Il est la Parole en tant que Personne. Il en découle que toute la Bible est saturée et gouvernée par Christ. Il en est la raison de son existence, qu’elle nous révèle le passé, le présent, l’avenir ou l’éternité. Christ est central, Christ est absolu, Christ est universel ; Christ domine toutes choses. La vie chrétienne sera plus ou moins significative dépendamment de notre appréhension et connaissance spirituelles de Christ. Ceci est réalisé par ce que l’apôtre Paul appelle : « les yeux de votre cœur étant éclairés », (Éphésiens 1 :18). Christ est la somme de toutes choses, le genre de chrétien que nous serons et la mesure de la plénitude spirituelle atteinte par chacun dépendra exclusivement de notre connaissance de Christ, (cf. Éphésiens 4 :12-16).

à suivre

Conformément aux souhaits de T. Austin-Sparks que ce qui a été reçu gratuitement soit donné gratuitement et non vendu à des fins lucratives, et que ses messages soient reproduits mot pour mot, nous vous demandons si vous choisissez de partager ces messages avec d'autres, veuillez respecter ses souhaits et les offrir librement - libres de toute modification, sans frais (à l'exception des frais de distribution nécessaires) et avec cette déclaration incluse


mercredi 15 février 2023

(3) "Que la maison soit bâtie" (Transcription) par T. Austin-Sparks

 Transcription de messages donnés en mai 1957. La forme parlée a été conservée textuellement.

Chapitre 3 - Le critère ultime

Nous arrivons donc à l'heure finale de ce temps ensemble au cours duquel nous avons cherché à voir que la seule révélation globale dans la Bible est celle de l'intention et de la détermination de Dieu d'avoir une habitation sur cette terre. Il y a, comme nous l'avons dit, de nombreuses figures, de nombreux types, de nombreux noms, utilisés de manière symbolique de cette habitation. La plus remarquable est peut-être celle de la "Maison" de Dieu. Mais, peu importe le nombre de titres et de représentations symboliques, ils incarnent tous une pensée et un but, et c'est cela : le désir de Dieu d'habiter avec les hommes.

Lorsque les choses étaient, au début de la Bible, dans un état tel qu'elles permettaient à Dieu de prononcer le verdict : « C'est très bien », alors Dieu se trouvait présent dans la communion et la fraternité avec l'homme. On ne nous dit pas grand-chose sur la façon dont Il était présent ; on nous dit qu'il se promenait dans le jardin dans la fraîcheur du jour, qu'il parlait avec l'homme et lui faisait connaître ses pensées. Nous n'en savons guère plus que cela, d'après l'histoire qui s'y trouve. Cela peut très bien avoir été un peu comme les quarante jours après la résurrection, quand Il est venu, s'est montré, a parlé, et est allé, et est revenu, et est allé, et est revenu - venant et allant, et parlant et montrant, très probablement cela était comme ça au début. Tout cela rendant si clair que c'était Sa pensée et selon Son cœur, d'être présent, et de pouvoir, en présence personnelle, communier et communiquer.

Mais très vite, Il a dû se retirer. En un sens, moralement, Il a été chassé, dirons-nous : chassé. Conditions modifiées ; elles ne correspondaient plus à Sa pensée, elles ne Lui trouvaient plus la possibilité de dire : « C'est très bien ». Le changement L'obligea à se retirer. Mais, maintes et maintes fois à travers l'histoire, on nous parle de l'effort de Dieu pour retrouver une condition qui Lui convient et qui Lui plaît bien, afin qu'Il puisse revenir.

Il a donné à Moïse un modèle d'une habitation céleste et, quand toutes choses ont été faites selon le modèle, c'était encore comme si Dieu disait "C'est très bon" - et Il est revenu et a rempli le Tabernacle. Et encore une fois, cela ne peut pas être durable, c'est une figure, et un type, et dans la mesure; mais les choses ne sont pas entièrement et définitivement selon Sa pensée dans les gens eux-mêmes. Plus tard, Il a donné un autre modèle à David - d'un temple, une représentation à nouveau d'une habitation céleste, et quand toutes choses ont été faites selon ce modèle révélé, Dieu est venu et a rempli le temple. Montrer à nouveau que c'est ce qu'Il recherche toujours. Et encore une fois, les choses ont changé, et nous avons la triste histoire de la gloire qui s'en va, qui s'en va, et qui s'en va, et cette chose qui reste juste une coquille vide, une formalité froide et irréelle.

Et l'Ancien Testament se termine sur la note de l'échec dans ce grand dessein de Dieu ; échec, mais promesse. Nous l'avons entendu lire ce soir, la dernière phase de l'Ancien Testament, "Qui est parmi vous qui a vu cette maison dans son ancienne gloire ? N'est-elle pas comme rien ? Mais... le dernier état de cette maison sera plus grand que l’ancien..." Et puis cette grande déclaration : "Pourtant une fois j'ébranlerai la terre... et le désir de toutes les nations viendra". Il est le désir de toutes les nations et vous vous souviendrez que c'est dans la lettre aux Hébreux que ces mots sont repris par l'écrivain et appliqués à l'ébranlement de tout ici-bas qui n'est qu'une représentation - c'est-à-dire une type, une figure, un symbole - afin que la réalité spirituelle puisse prendre sa place.

Eh bien, nous tournons notre page de l'Ancien Testament vers le Nouveau et nous trouvons les prochains mouvements consommés de Dieu par rapport à Son dessein. Il y a trois expressions majeures de cette pensée divine, d'autres mineures, mais trois majeures.

Un : Israël. Nous n'avons pas compris Israël jusqu'à ce que nous ayons reconnu qu'Israël a été choisi parmi les peuples de cette terre, une nation pour ce seul, unique et unique objet - que Dieu devrait trouver dans un peuple une habitation pour Lui-même qui Lui convienne. Il s'est efforcé, Il a travaillé, Il a désiré, Il a souffert ; Il a montré Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son cœur était lié à Son objectif : qu'Il puisse réaliser Sa pensée éternelle et avoir une habitation ici dans un peuple. Je le répète : nous ne comprenons pas le renvoi d'Israël du programme Divin, jusqu'à ce que nous ayons reconnu leur échec total et définitif à remplir cette vocation. Et leur échec à l'accomplir a atteint son point culminant dans l'expulsion de Dieu incarné lorsqu'ils ont dit : « Nous n'aurons pas cet Homme ». Ainsi, pour la dispensation au moins, Dieu a quitté cette "maison" et elle reste désolée à ce jour.

Mais Dieu n'a pas abandonné Son dessein. La deuxième grande expression - et peut-être pouvons-nous l'appeler l'expression inclusive - de sa pensée se trouve dans l'Incarnation elle-même : Emmanuel, Dieu avec nous. En la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle. "Le Verbe s'est fait chair, et a habité parmi nous (et nous avons contemplé sa gloire...)".

La troisième expression majeure est dans l'avènement du Saint-Esprit et la naissance de l'Église. Encore une fois, nous n'avons pas compris l'incarnation tant que nous ne l'avons pas rapportée à cette pensée éternelle : Dieu trouvant dans l'homme une habitation, faisant de l'homme le lieu de sa demeure. Et de plus, nous n'avons pas compris la signification plus profonde de l'avènement du Saint-Esprit et de la naissance de l'Église dans laquelle le Saint-Esprit prend résidence, jusqu'à ce que nous ayons lié cela à cette seule chose : Dieu est ici. L'Église est ce lieu de Sa demeure et Il est venu dans Son Temple.

Mais quand nous avons dit cela, et tout le monde en lisant peut voir à quel point cela s'est glorieusement accompli le jour de la Pentecôte, car en vérité "le messager de l'alliance est venu dans son temple", en vérité Dieu était présent ce jour-là, et ne partit pas. Il est venu pour rester. C'est Dieu Incarné qui dit : "Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation de l'âge". Il est venu pour demeurer dans la Personne de Son Esprit.

Il est bien clair que dans l'Église en général c'est la pensée divine. Mais alors nous constatons que ce qui était vrai de l'Église universelle, était l'intention de Dieu pour les églises locales. La seule chose qui caractérisait les compagnies locales du peuple de Dieu - les compagnies du peuple de Dieu - était que Dieu devait s'y trouver ! C'est, comme vous le voyez, notre troisième message.

Le critère ultime

Je ne sous-entends pas votre ignorance lorsque je vous rappelle que « critère » signifie simplement le principe qui détermine la norme de jugement ; c'est-à-dire, ce qui décide de la question, ou est le fondement sur lequel vous décidez de toute question ; la norme, la mesure, le principe par lequel tout est déterminé. C'est un critère.

Le seul critère ultime de la Maison de Dieu, universelle ou locale, est précisément ceci : que Dieu est là, et que vous Le trouvez là. Et c'est la chose dominante à ce sujet. Ce ne sont pas les méthodes, et la manière, et l'exécution, et les rites, et les formalités, et les cérémonies, et toutes les « choses ». C'est, que ce soit en eux ou à travers eux, ou en dehors d'eux sans eux, Dieu est là - vous rencontrez Dieu. Vous ne pouvez pas y entrer sans rencontrer Dieu. C'est le critère ultime pour savoir si c'est une Maison de Dieu ; pas un lieu, mais un peuple, au milieu duquel Dieu, en la personne de Son Fils, Jésus-Christ, par Son Esprit, est présent et connu pour être présent. Car, est-il possible qu'un tel que Lui soit présent sans que vous le sachiez ? Eh bien, c'est peut-être s'il y a quelque chose qui ne va pas chez vous, mais cela ne devrait pas être le cas. Il faudrait que là où Dieu est, nous le sachions, nous le rencontrions. Le critère n'est pas n'importe lequel, ni n'importe quel nombre de choses que les hommes pensent nécessaires pour composer une « maison de Dieu ». Notre vocabulaire et notre phraséologie mêmes sont tous en défaut à cet égard lorsque nous parlons de la maison de Dieu, nous nous référons à la construction, au lieu, etc. Mais le critère n'est pas du tout ces choses, c'est juste ceci : Rencontrez-vous Dieu là-bas ? Et sinon, alors il ne peut pas porter ce nom, car il ne remplit pas cette fonction ; autant écarter la chose, cesser d'essayer de la maintenir, si ce n'est pas comme ça.

Maintenant, cela nous amène alors à la question de :

Le terrain sur lequel Dieu est présent.

Et puis-je juste dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à des degrés divers, à un degré plus ou moins grand. Les églises du Nouveau Testament montrent parfaitement que c'est vrai. Il n'est pas du tout difficile de discerner que Dieu, le Seigneur, était plus à un endroit qu'à un autre - qu'il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire dans cet endroit que dans celui-là ; par exemple, Philippe contre Corinthe. Mais assurément, la chose qui devrait nous gouverner n'est pas que le Seigneur soit là « de toute façon », mais qu'Il puisse être là sans réserve ni retenue, se donnant entièrement. C'est sûrement le problème. C'est une chose qui devrait nous concerner individuellement, le Seigneur devrait pouvoir être avec nous individuellement, sans réserve - juste libre de s'engager. Et sûrement cela devrait être la préoccupation de chaque compagnie du peuple du Seigneur, en tout lieu - pas ceci ou cela, ou quelque autre chose pour exister, mais un maximum de la présence du Seigneur.

Maintenant, je me permets de dire, chers amis, que si telle était vraiment la préoccupation gouvernante et dominante, ce serait la clé de bien des problèmes, la solution de bien des problèmes, l'éclaircissement de toutes les difficultés si nous étions tous décidés à ce : "Maintenant, ce qui importe plus que tout, c'est que le Seigneur ait un moyen absolument clair et libre de remplir cet endroit de Sa gloire. Tout ce qui gêne cela doit être écarté !" Cela doit être un motif puissant dans nos vies. Nous devons nous marier à cette pensée éternelle de Dieu, la voir, et elle doit devenir notre passion, à tel point que tout ce qui peut la menacer, l'entraver, la limiter, ne peut être toléré. C'est le défi de ce message.

Mais pour qu'il en soit ainsi, il faut que Dieu ait des conditions qui, d'un côté, ne l'impliqueront pas dans le désordre de l'homme - car Dieu ne se laissera pas impliquer dans le désordre de l'homme. Il ne s'y engagera pas - et d'un autre côté, sera complètement adapté à Lui-même.

Cela n'explique-t-il pas en grande partie la réserve du Seigneur, que nous, et les Chrétiens du monde entier, trouvons si difficile à comprendre ou à endurer ? Les cris, et les appels, et les supplications, et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu... et Dieu semble si réservé et si lent. Se pourrait-il que Dieu ne puisse pas s'engager dans l'ordre des choses de l'homme, sans s'engager dans quelque chose qui Le déshonore ? Je l'ai mis sous la forme d'une question, mais il est montré dans la Bible qu'il en est ainsi. Le cri des prophètes au peuple était de mettre les choses dans un tel ordre et état que Dieu puisse venir. C'est quelque chose dont il faut tenir compte, dans toutes nos prières, il doit y avoir quelque chose pour nous, il peut y avoir quelque chose à faire pour nous, préparer le chemin du Seigneur, jeter une route pour notre Dieu, ramasser les pierres qui blesserait Ses pieds s'Il venait. C'est peut-être quelque chose.

Maintenant, Satan, depuis le début, comme nous le voyions hier soir, dans cette controverse et ce conflit continus sur cette seule chose - pour empêcher Dieu d'avoir une demeure, Satan depuis le début a cherché à mettre l'homme sur le chemin de Dieu. L'homme a été créé dans ce but : pour être la demeure de Dieu, pour qu'il habite avec l'homme. Par conséquent, le grand coup et l'effort de Satan ont toujours été de retourner l'homme même de la création de Dieu contre le dessein de Dieu et de mettre l'homme sur le chemin de Dieu pour frustrer Dieu. C'est la longue et terrible histoire, n'est-ce pas, de Dieu gêné par l'homme et par les conditions créées par l'homme. Jésus a vu cela. Jésus a vu très clairement que l'intervention de Satan dans l'homme avait pour but de changer l'homme au point que Dieu ne pouvait pas venir habiter en lui. À la fin du deuxième chapitre de l'évangile de Jean, qui ne devrait jamais être séparé du troisième chapitre, trouve le Seigneur Jésus, trouve ce commentaire sur le Seigneur Jésus, qu'Il ne se confierait pas à l'homme, car Il savait ce que était dans l'homme. Il ne voulait pas s'engager parce qu'Il connaissait tous les hommes et savait ce qu'il y avait dans l'homme. Une chose terrible, que l'homme, qui était destiné à être le temple même de Dieu, soit dans un tel état, que Dieu ne peut pas et ne veut pas se confier à l'homme !

Comme je l'ai dit, le chapitre deux de Jean ne doit jamais être séparé du chapitre trois parce que aussitôt vous passez à ce qui est dans l'arrangement, chapitre 3, vous arrivez sur ceci : « Vous devez naître de nouveau ». Dans quel but? Cela jette un nouvel éclair de lumière sur la nouvelle naissance : cela dit que Dieu doit avoir un nouveau type d'homme à habiter. Et vous remarquez que c'était adressé à un représentant éminent de la nation juive - à Nicodème - un portrait en pied d'Israël, qui avait prétendu être la maison de Dieu, qui s'était approprié Dieu, qui avait cherché à enfermer Dieu à eux-mêmes et à faire de Lui leur Dieu exclusif. Et c'est ici à Jérusalem, à de tels, que Jésus, sachant ce qu'il y avait dans l'homme, ne se confierait pas à eux et ensuite à un représentant d'une telle nation, en disant à la nation : "Vous devez naître d'en haut".

Pourquoi? Afin que Dieu, le Saint-Esprit, entre directement et s'installe; et c'est le chapitre 4. Vous voyez, c'est une merveilleuse séquence. Et tout est centré sur cette seule pensée éternelle - cette pensée déverrouille toute la Bible, partout la pensée de Dieu pour habiter, habiter, dans l'homme, au milieu de l'homme. C'est pourquoi la nouvelle naissance est arrivée à ce point où Jésus ne voulait pas s'engager, parce qu'Il connaissait tous les hommes et savait ce qu'il y avait dans l'homme.

Alors, la question se pose immédiatement :

À quoi Dieu s'engagera-t-il ?

Je vais essayer de le montrer en reprenant quelques minutes les prophéties d’Ézéchiel. Connaissez-vous les derniers mots de la prophétie d’Ézéchiel, la dernière phrase ? « Le nom donné au lieu : Jéhovah-Shammah - Le Seigneur est là. Et le livre se ferme. La fin est atteinte ; la pensée et le dessein de Dieu sont atteints : « Le Seigneur est là » !

Maintenant, en laissant de côté la controverse sur le Temple et la Maison d’Ézéchiel, sur la question de savoir s'il y aura une reconstruction littérale du temple sur cette terre, à Jérusalem, lorsque tout ce monde arabe aura été balayé, et que la mosquée d'Omar aura été effacée de Jérusalem, et il y a encore beaucoup à faire, ce n'est pas impossible avec Dieu - si cela doit être ainsi, ou si tout cela est réalisé dans l’Église spirituellement, nous laissons cette question controversée de côté pour le moment, elle n'entre pas en ligne de compte. Que cela soit vrai ou non, le livre d’Ézéchiel est en tout cas d'une grande utilité et d'un grand enseignement. Ses principes divins, qui sont éternels et n'appartiennent à aucun âge ou lieu particulier, sont très clairs. Et en ce qui concerne toute cette fin - où elle doit être, ce qu'elle doit être, quand elle doit être - eh bien, la fin est ceci en tout cas : Le Seigneur est là !

Et l'ensemble de ces prophéties est un mouvement progressif vers cette fin. Ils commencent par le prophète disant qu'il a eu des visions de Dieu, des visions de Dieu, puis ce qui suit dans les prophéties sont ces visions de Dieu. Les visions de Dieu, comme vous le remarquerez, sont progressives vers cette fin consommée : les étapes et les phases de ce progrès, montrent les principes ou le terrain sur lequel cette fin sera atteinte - Le Seigneur est là !

La première vision, qui en un sens inclut tout le reste, est la vision du Trône : le Trône au-dessus du firmament, et sur le Trône au-dessus, la ressemblance d'un homme. Cela, bien sûr, pourrait occuper toute une soirée et plus, mais qu'est-ce que cela signifie ? La première, la réalité fondamentale ou globale par laquelle cette fin de Dieu sera atteinte, est l'exaltation, l'intronisation et l'autorité absolues de cet Homme (avec un H majuscule), le Fils de l'Homme sur le Trône, au-dessus le firmament, d'où Étienne L'a vu, d'où Il s'est penché pour rencontrer Saul de Tarse. L'homme sur le trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans le ciel et sur la terre. Cela doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails si Dieu veut atteindre la fin - "Le Seigneur est là". C'est la chose fondamentale qui gouverne, et le Seigneur sera là selon la mesure dans laquelle cela est vrai : que Jésus-Christ est exalté, que Jésus-Christ a Sa place en tant qu'Exalté, qu'Il est sur le trône, et que l'autorité est reconnue comme étant entre Ses mains.

Il y a plusieurs façons de le mettre. Dans l'Église au début, et dans les églises, cela signifiait ceci : qu'ils n'avaient jamais eu de réunions, de comités et de conseils pour délibérer sur ce qu'ils allaient faire ; ils avaient des réunions de prière, et soumettaient tout au Saint-Esprit, et recevaient toutes leurs instructions du Ciel. Cela s'est avéré être une chose très efficace, n'est-ce pas ? Oui, Dieu était là ! C'est l'effet; c'est la réalité : le Seigneur était là ! Le lieu où ils étaient rassemblés fut ébranlé par sa présence. Le Seigneur était avec eux, tous sur la base de leur témoignage que ce Jésus avait été placé à la droite de la Majesté dans les Cieux, mais que ce n'était pas seulement un fait objectif, ou même un enseignement, ou une vérité : c'était un réalité pratique dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus a été mentionné, et Jésus a été reporté, en toutes choses - Son autorité était une autorité appliquée, non théorique. Elle est la première, en tant que première vision inclusive.

Nous avançons et nous trouvons un homme dont l'apparence est comme l'apparence de l'airain, avec un cordeau de lin et une canne à mesurer dans sa main. Et à quoi en vient-on ? Nous trouvons la grande zone du Temple, ce grand carré du Temple, et à partir de l'endroit où se trouvent les coins les plus extérieurs de ce grand carré du Temple, nous traçons des lignes diagonales d'un coin à l'autre, et d'un coin à l'autre, et au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein centre de cette zone, se trouve un grand autel d'airain - central et universel, gouvernant toutes choses à l'intérieur et à l'extérieur. Un homme d'airain - un autel d'airain. Savez-vous que l'airain symbolise le jugement juste : la justice au jugement, le jugement à la justice. Juste là, au cœur, au centre et au cœur de tout, là où tout se rencontre et d'où tout rayonne se trouve la Croix ! La Croix : où tout est amené en jugement et jugé selon le standard de justice, de sainteté de Dieu. C'est le terrain sur lequel Il sera présent.

Nous sommes si familiers avec l'enseignement de la Croix, mais là encore nous ne pouvons bien saisir et bien comprendre le sens de la Croix du Seigneur Jésus que lorsque nous voyons qu'elle se rapporte essentiellement à cette seule matière : la présence de Dieu. la présence de Dieu ! Tout doit venir en jugement selon la norme de Dieu et ce qui ne peut pas passer doit être consommé sur cet autel, et ce qui est de Dieu peut être établi au Ciel. C'est le grand travail de discrimination de la Croix. Là-dessus, Dieu sera présent. Oui, 'Jehovah-Shammah' revient à ceci : jusqu'où tout a-t-il été amené à ce grand jugement du Calvaire et déterminé quant à son acceptation par Dieu ?

Oh, chers frères et sœurs, comme cela est difficile, car toutes choses - en nous, en vous, en moi, dans nos communautés, dans nos assemblées, dans nos églises, partout - cela peut-il passer le jugement de la Croix ? Que dit la Croix à ceci et à cela ? Comment cela se tient-il à la lumière du Calvaire ? La réponse déterminera à quel point Dieu va s'engager. C'est important, c'est important, on ne peut pas s'en passer. Cet homme d'airain y veillera : il mesurera l'autel, et il mesurera tout selon l'autel. Nous devons laisser cela, les pensées de justice de Dieu... et ensuite nous allons avec cet Homme à la Maison.

La Maison

Et vous qui connaissez la vision de la Chambre, avec tout ce qui s'en dit ici, vous connaissez le trait dominant de toute cette affaire de la Chambre. La caractéristique dominante de cette vision de la Maison est la mesure : cet Homme avec Son bâton, Son bâton de mesure, se déplace partout mesurant, mesurant, mesurant - donnant la mesure de tout à l'intérieur et à l'extérieur, et autour et environ, c'est la mesure, la mesure ! Tellement méticuleux. L'Homme d'airain le fait. Que fait-il avec cette maison ? Il la définit selon Christ; Il mesure selon Christ; cela va être la mesure de tout, vous voyez. "Dieu a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par l'homme qu'il a désigné" - c'est l'homme d'airain, pour amener tout dans le monde au jugement selon Lui-même. Si cela est vrai du monde, et que le jugement vient dans le monde, Il doit commencer par la Maison de Dieu.

Maintenant, pour résoudre cela en une seule déclaration, cela signifie simplement ceci. Si ce doit être 'Jéhovah-Shammah' - si ce doit être "Le Seigneur est là", ce sera selon la mesure de Christ - juste combien il y a de Christ là-bas; Dieu ne s'engagera ni plus ni moins. Ce n'est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, que les hommes pensent constituer une place pour Dieu ; ce n'est qu'une chose : combien de Christ y a-t-il, là-bas ? Que cela entre directement dans nos cœurs : quelle quantité de Christ y a-t-il en vous et en moi ? Cela n'explique-t-il pas les douleurs infinies que Dieu prend, et sa préparation à sacrifier tant, afin d'augmenter notre mesure de Christ ? C'est l'explication de tant de choses : pourquoi Il enlèvera un de Ses serviteurs utiles ou très occupés de son travail et le fera taire. Pourquoi? Nous disons « perte », nous disons « tragédie », nous disons « l'Église souffre » ; mais Dieu sait. Il Lui importe plus qu'il y ait une augmentation de Christ là-bas, pour des buts éternels, que peut-être de faire beaucoup de choses occupées pour Lui.

Il doit y avoir une explication, il doit y avoir une explication des étranges providences de Dieu. C'est peut-être ça ? C'est peut-être ça ? Je le remets sous forme de question. Le Seigneur est prêt à faire n'importe quel sacrifice, le Seigneur est prêt à prendre n'importe quelle peine pour augmenter la mesure de Son Fils - pas seulement pour Lui-même, mais par rapport à la chose à laquelle Il a donné Son cœur : trouver un état adapté à Sa propre présence. Et vous et moi sommes tous prêts à dire immédiatement que, là où il y a le plus de Christ, là vous rencontrez vraiment le Seigneur - les deux choses vont ensemble - "le Seigneur est là". « Le Seigneur est là », cela signifie souvent la ruine de nous-mêmes pour lui faire place.

La Maison est mesurée, non seulement dans son ensemble, mais à chaque point, à chaque coin, à chaque mouvement. Et nous savons par la lettre aux Éphésiens que c'est la mesure de Christ. La mesure de Christ !

Enfin, dans les visions, nous arrivons au fleuve.

Le fleuve

Quand Il est sur le Trône et a Sa place, et quand l'Autel est à sa place, et jugeant et gouvernant tout selon la justice de Dieu, et quand la Maison est mesurée selon Christ - eh bien, à quoi vous attendez-vous ? De cette Maison émergera et se brisera un fleuve, et la Vie sortira et procédera, dans une plénitude toujours croissante, pour faire "tout vivre où que le fleuve vienne". C'est le Jour de la Pentecôte, Il a Sa Maison; Christ est sur le Trône; la Croix a fait son œuvre ! Et la rivière coule spontanément.

Je soulève simplement la question à nouveau, ce n'est pas une critique, pas un jugement de ma part, c'est vraiment un exercice, mais vous savez, les chrétiens prient et implorent depuis des années pour le réveil ; pour le réveil, le réveil - c'est le mot. Eh bien, cela arrive quand Dieu a Ses conditions ! Son retard peut-il s'expliquer par le fait qu'Il n'a pas Ses conditions ? Cependant, c'est une question. C'est peut-être très objectif comme sujet d'intérêt, mais chers amis, cela a une application très immédiate. Ce que vous et moi désirons, je suis sûr que je parle pour vous comme pour moi, c'est que de nous coulent des fleuves d'eau vive. Oh, qu'il puisse sortir de nous ce courant qui fait tout vivre, et quand nous prions avec les gens, la Vie entre en eux et ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Quand on leur parle, c'est l'effet. Alors que nous nous déplaçons dans le monde, le résultat de notre mouvement est que les gens sont aidés à vivre à nouveau - La vie vient.

Et bien que cela soit également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos sociétés, oh c'est la Vie, la Vie qui coule, s'étendant, s'étendant loin. Il n'y a pas de limite aux possibilités d'une petite compagnie ordonnée selon Dieu, pas de limite à la portée, l'influence de cette petite compagnie, dans un petit coin, peut aller jusqu'aux extrémités de la terre, peut servir Christ loin, très loin au-delà de vos propres frontières si Dieu a Ses conditions. Cela arrive tout simplement ! Vous n'avez pas besoin d'organiser de grandes campagnes pour le faire - ça arrive ! Si c'est comme ça, la rivière, remarquez, elle sort d'un sanctuaire mesuré; elle descend par le chemin de l'Autel, elle vient de la Maison selon Christ, laquelle Maison a été jugée par le Calvaire quant à sa position devant Dieu, elle vient, l'Esprit vient, l'Esprit de Vie.

Bon, résumons. Les facteurs décisifs donc, quant à la présence de Dieu, plus ou moins - Dieu veuille que ce soit de plus en plus - les facteurs décisifs sont : l'autorité absolue de Christ en tout ; la centralité et l'universalité de la Croix ; la mesure de Christ dans les croyants, individuellement et collectivement ; l'Esprit de Vie émanant de ce qui répond au cœur de Dieu et Le satisfait, afin qu'Il puisse être là sans retenue ni crainte - ' Jéhovah-Shammah, le Seigneur est là ' !

FIN

Conformément aux souhaits de T. Austin-Sparks que ce qui a été reçu gratuitement soit donné gratuitement et non vendu à des fins lucratives, et que ses messages soient reproduits mot pour mot, nous vous demandons si vous choisissez de partager ces messages avec d'autres, veuillez respecter ses souhaits et les offrir librement - libres de toute modification, sans frais (à l'exception des frais de distribution nécessaires) et avec cette déclaration incluse

mardi 14 février 2023

(2) "Que la maison soit bâtie" (Transcription) par T.Austin-Sparks

 Transcription de messages donnés en mai 1957. La forme parlée a été conservée textuellement.

Chapitre 2 - La controverse et le conflit continus

Nous poursuivons notre réflexion sur les implications de ces quelques mots du livre d'Esdras, dont nous avons lu ce soir, du chapitre 6 et du verset 3 la réponse qui revient de Darius à cette lettre : "Que la maison soit bâtie".

Hier soir, nous avons occupé notre temps à considérer la conception et la décision éternelles de Dieu concernant une maison. Nous avons cherché à montrer que bien que la Bible traite de nombreux sujets particuliers et clairement définis, il y a un objet qui les inclut tous. Et c'est : le dessein et l'intention divine d'avoir une habitation sur cette terre. Cette habitation a de nombreux titres ou noms symboliques dans la Bible. Nous ne nous attardons pas maintenant à les rappeler tous, mais peut-être que le plus commun de ces titres symboliques de cette habitation est "la maison de Dieu". Ce n'est qu'un titre symbolique. Pour notre mental, le mot même évoque certaines idées, mais notre temps hier soir a été occupé à chercher à arriver à l'idée divine.

Maintenant, il y a une progressivité de la révélation de cette question dans la Bible, et à mesure que nous progressons dans le développement de cette révélation, nous sommes amenés à voir que ce n'est pas une chose du tout. Ce n'est pas un bâtiment tel que nous le comprenons, ce n'est pas un lieu, mais c'est un peuple, et un peuple en union vitale et organique avec le Fils de Dieu, Jésus-Christ. C'est là que nous arrivons alors que nous poursuivons cette question de l'habitation de Dieu.

Maintenant, à ce moment, nous allons considérer la controverse et le conflit continus en relation avec cette habitation de Dieu. C'est une question de preuve très simple que nous n'avons pas parcouru les trois premiers chapitres de la Bible avant de rencontrer tous les éléments de conflit et de controverse. Et à partir de là, tout au long de la Bible, ces éléments de conflit et de controverse sont rarement absents. Le Livre en est juste plein, jusqu'à ce que nous atteignions les deux derniers chapitres et que le conflit cesse, la controverse est réglée, et cela, pour toujours. Mais, comme nous l'avons souligné hier soir, le centre de la consommation et de la question finale est : "Le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et Il habitera avec eux, et sera leur Dieu, et ils seront Son peuple" - la fin qui a été l'occasion de ce terrible conflit depuis le début.

Mais si nous examinons cette question de plus près, nous constaterons qu'elle est invariablement liée à une seule chose : c'est le plus impressionnant, c'est toujours centré sur cette seule chose, c'est-à-dire : la place de Dieu dans ce monde, et cela, dans un peuple pour Son habitation. C'est, comme on dit, la pomme de discorde, le point focal de tous les problèmes. C'est la question là au début dans le jardin, avec la première paire. C'est une scène bien trop belle et heureuse - voir Dieu marcher et parler avec les hommes, et avoir une communion bénie avec les hommes, dans une scène de paix, de repos et d'ordre - c'est une chose bien trop belle pour ne pas être attaquée. D'une manière ou d'une autre, une situation doit être mise en place, qui chassera Dieu, et fera irruption dans cette communion, et si possible, y mettra fin ou au moins la suspendra. C'était là le problème - beaucoup de choses peuvent tourner autour de cela, mais c'est juste ceci : Dieu, ici, dans des conditions de communion avec les hommes. C'est le point du trouble dans la première famille. Une famille en communion sainte et sacrée avec Dieu est quelque chose qui ne restera pas indemne. Et ainsi nous trouvons la famille jetée dans cet état de conflit, et un frère assassine l'autre.

C'est tout l'intérêt de l'histoire d'une nation choisie, dans toutes ses phases et étapes variées de la vie et de l'histoire, c'était le moment où cette nation choisie était en Égypte. Qu'est-ce que Dieu avait prévu ? Eh bien, cela se trouve dans Son défi à Pharaon, roi d'Égypte : « Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve ». Et nous savons par l'histoire postérieure ce que cela signifiait - Dieu au milieu d'un peuple. Et la grande controverse et le grand conflit en Égypte sont nés de cette réalisation sinistre que, si cela arrive, si cela arrive, Dieu aura ce qu'Il a toujours voulu avoir, et cela doit être frustré - c'est le point.

Ils entrent dans le désert, c'est-à-dire que Dieu les fait sortir pour être Son peuple, pour Sa demeure, mais comme ils sont dans le désert, rassemblés au pied de la montagne, et que Moïse monte dans la montagne, notez : il va recevoir le modèle du Tabernacle, dans lequel Dieu prendra résidence au milieu de Son peuple. Pour ce Tabernacle, il faudra au moins un peu d'or dans le grand symbolisme de la nature divine ; et cet or a été sorti d’Égypte. Et pendant que Moïse tarde sur la montagne, que se passe-t-il ? Encore une fois, il entre dans ce défi au dessein divin, et l'or est volé à Dieu et transformé en un veau pour être adoré à la place de Dieu !

Tout cela fait partie d'une longue histoire. Et cela se poursuit dans leur histoire quand ils traversent le désert et dans le pays. Salomon bâtit le temple et Dieu établit Sa résidence. Mais avant, juste avant que ce temple soit amené et construit, une autre chose terrible s'est produite. Il est dit : « Alors Satan se leva contre Israël, et provoqua David pour dénombrer le peuple ». Beaucoup d'entre vous connaissent l'histoire. Le recensement, bien sûr, n'était qu'un peu de vanité - vanité; la vanité du cœur humain « comptant les têtes » ; pouvoir dire : « Quel grand peuple j'ai, et quel grand roi je suis ! Même un homme du monde qui avait très peu, voire aucune, perception spirituelle - Joab - a vu clair et a exhorté le roi à ne pas le faire. Mais il a insisté, et ensuite il a dû rencontrer Dieu. Le résultat : la dévastation de la nation ; jusqu'à ce que finalement, alors que la peste balayait le peuple, le fauchant, David rencontra enfin l'Ange du Seigneur, ou l'Ange du Seigneur le rencontra, dans l'aire de battage d'Ornan le Jébusien - et cela devint le site du temple.

Mais quelle compétition ! Quelle controverse sur cette 'habitation de Dieu' tout le temps ! Le temple est construit et lorsque la nation est arrivée au sommet de son développement le long de cette ligne d'habitation de Dieu, le constructeur même du Temple lui-même a fait défaut et a fait alliance avec ce qui était un autre dieu, en dehors d'Israël. Et ainsi, il ne faut pas longtemps avant que la nation ne soit divisée en deux et que le mouvement rapide vers le bas ait lieu, et que le Seigneur quitte le temple. C'est parti. La fin de ce mouvement est à Babylone - le temple, Jérusalem - abandonnée de Dieu, un peuple en captivité. Après soixante-dix ans, un reste revient et recommence à reconstruire un temple. Et l'histoire est racontée dans ces livres jumeaux d'Esdras et de Néhémie - et quels livres de conflit ils sont. Le voici de nouveau ; c'est comme si quelque chose disait : « Non, jamais ; si nous pouvons l'arrêter ! Si vous regardez les derniers versets du quatrième chapitre du livre d'Esdras, vous verrez, "Alors le travail cessa...".

Eh bien, c'est ainsi que se termine l'Ancien Testament. Le Nouveau Testament s'ouvre, comme nous l'avons vu la nuit dernière, Dieu vient à Sa réalisation consommée selon deux axes. Premièrement, s'incarner dans Son Fils - 'Emmanuel' - 'Dieu avec nous'. Mais sa présence même soulève la controverse la plus amère, sur ce point même du temple ! Tout est centré et tourne autour de ce temple. Et vous savez, l'accusation qui l'a amené à Sa mort était qu'il avait parlé de la destruction du temple ! Il a dit : « Détruisez ce temple, et dans trois jours je le relèverai ». Dans leur aveuglement à Sa véritable signification spirituelle, ils l'ont interprétée comme signifiant que ce grand temple devait être détruit. Et bien sûr ça l'était ! Mais cela l'a amené à Sa mort. Étienne a repris cette question un peu plus tard, et a cité ces mots au sujet du temple, que: "Dieu n'habite pas dans des temples faits de main d'homme" et à partir de ce moment, la rage et la tempête se sont abattues sur lui. Vous voyez le point focal de tout cela ? C'est le plus significatif. Et quand le Christ personnel, semé comme un grain de blé dans la terre, est mort, est ressuscité sous la forme corporative du noyau de Son Église, c'est en réalité l'habitation de Dieu, mais quelle tempête s'abat sur elle ! Oh, c'est le signal de nouvelles flambées de ce terrible antagonisme.

Chers amis, c'est à la racine de toute l'histoire triste et tragique à travers les siècles, des divisions, des controverses, des conflits, des schismes et des querelles entre chrétiens. Le seul, un seul objet et point focal est : Dieu n'aura pas cette demeure, si cela peut être empêché par quelque moyen que ce soit ; cela doit être arrêté ! Car il n'y a pas de plus grande menace pour le royaume des ténèbres qu'un peuple de ce genre, envers lequel Dieu s'engage, parce qu'il lui fournit une raison d'être là - simplement d'être là dans une communion bénie.

Nous croyons que nous vivons à la fin des temps ; et, à mesure que la fin approche, malgré tous les discours et les efforts pour les unions et les affiliations, etc., l'esprit de suspicion, de peur et d'incompréhension s'intensifie. Il s'intensifie. L'atmosphère du christianisme est imprégnée de ce genre de choses, que la dernière petite chose subira la division si possible. Les différences se multiplient tout le temps alors que nous approchons de la fin, la fin. Qu'est-ce que c'est? Eh bien, nous l'avons mentionné ce soir. Pourquoi y a-t-il tant de différences et de controverses dans le domaine des interprétations et des relations chrétiennes ? Eh bien, c'est juste cette chose. Vous pouvez dire que c'est à cause de ceci ou de cela ou de quelque autre chose; vous pouvez l'attribuer à l'une des nombreuses centaines de choses qui font la division, mais allons directement à la racine de la chose, et au cœur de la chose. Chacune de ces choses qui peuvent être le prétexte, est liée à cette seule chose qui inclut tout et gouverne tout : elle est liée à une relation spirituelle du peuple de Dieu, pour Lui fournir ce qui a été dans Son cœur. de toute éternité : une habitation, une présence de Lui-même aux hommes. C'est le cœur de celui-ci.

Toute cette histoire triste et terrible est liée à l'union - au début, l'homme et sa femme - union - deux frères; la course; douze frères, les douze fils de Jacob, les douze tribus; le modèle du Tabernacle, et ainsi de suite. Il est toujours centré sur cette idée d'union, soit pour l'empêcher, soit pour la détruire, si elle a le moindre semblant d'être présente. Toujours et toujours le point d'attaque a été le peuple de Dieu dans la communion céleste avec Dieu au milieu d'eux.

Eh bien, nous devons examiner la signification de cela, qu'est-ce que cela signifie en premier lieu ? Eh bien, cela signifie sûrement si clairement l'existence dans cet univers d'une force et d'un système qui est hostile à cette idée, qui est antagoniste à la réalisation de ce dessein Divin. Ce n'est pas une chose naturelle. Vous pouvez, si vous le souhaitez, dire : "Eh bien, c'était à cause de ceci ou de cela, ou autre chose". Et souvent il semblait y avoir, et il semble y avoir de bonnes raisons humaines et naturelles à cela. Mais allez derrière tout cela, et vous constaterez que tout cela provient de ce royaume et de cette hiérarchie sinistres, qui sont antagonistes à cette seule chose. Et c'est cette seule chose.

On parle de « l'église militante » ; qu'entend-on par l'église militante ? Eh bien, nos idées sont généralement objectives quand nous parlons comme ça. Nous pensons à l'église qui attaque le paganisme, le paganisme, la mondanité, le vice, les mauvaises conditions sociales, la souffrance et ses causes. C'est peut-être ce que nous entendons par "militant ecclésiastique", mais aussi vrai que cela puisse être, et juste, le fait est que le "militant ecclésiastique" voit sa campagne sabotée de l'intérieur - il est vaincu avant de commencer à se battre. En effet, il ne peut pas lutter comme un tout corporatif, car il est déjà paralysé à l'intérieur : paralysé par les divisions, paralysé par l'absence de celui-ci, la vie corporative en expression. Oui, l'ennemi est entré subtilement à l'intérieur des choses, a affaibli et paralysé le « militant de l'Église ».

Certains d'entre vous connaissent peut-être l'histoire de la vie de Spurgeon. Les étudiants de son université prêchaient leurs sermons « d'épreuve » devant lui et un jeune homme a choisi Éphésiens 6 comme sujet. Et dans une grande tentative d'éloquence et d'impressionnant, il a représenté le guerrier, et l'armure, et lui-même comme la prenant ; et enfin, entièrement vêtu, dans une grande audace, il s'avança et cria : « Maintenant, où est l'ennemi ? M. Spurgeon, a mis ses mains en coupe et a dit: "À l'intérieur de l'armure!"

Eh bien, c'est une vieille histoire mais c'est très pertinent, très pertinent. L'église n'avance pas 'comme une armée puissante' - il n'est pas vrai que 'L'église de Dieu se déplace comme une armée puissante !' Ce n'est pas vrai que c'est "terrible comme une armée avec des bannières" - Satan a veillé à cela et a donné le déni à cela, le mensonge à cela. Dans quel but? Nous devons tenir compte de quelque chose de plus que les facteurs humains et les éléments naturels.

Je ne veux pas ouvrir la porte à une vague de démonisme ou de démonologie, mais peut-être avons-nous trop basculé dans l'autre sens dans nos peurs. Nous devons soit accepter la Bible, soit la rejeter ; nous devons régler cela. Et si nous acceptons la Bible, si nous la prenons telle quelle, nous devons accepter ce fait d'une grande et mauvaise hiérarchie spirituelle entourant ce monde, incessante, incessante dans la vigilance et l'activité, guettant toute opportunité et tout terrain pour les utiliser contre cette seule chose - l'unité absolue du peuple de Dieu pour Lui fournir une habitation qui Lui convient. Nous devons reconnaître cet excellent système, en tenir compte et vraiment en tenir compte. Le voilà.

Il semble y avoir une étrange torpeur, un engourdissement, au-dessus de l'Église à ce sujet - ce qui en soi peut être significatif. Qui, parmi les chrétiens, ne connaît pas, par exemple, Éphésiens chapitre 6 ? La plupart d'entre nous pourraient probablement le citer : "Notre lutte n'est pas avec la chair et le sang, mais avec les principautés et les puissances, et avec les dirigeants du monde de ces ténèbres, et les armées d'esprits méchants dans les cieux". Qui ne sait pas cela en mots, en langage ?

Mais, chers amis, qui a vraiment été piqué dans la réalisation de ce que cela signifie pour l'Église - dans la reconnaissance du fait que ce mot est le résumé de la plus grande révélation de l'Église qui ait jamais été donnée à l'humanité ? C'est jusqu'à cela que l'apôtre se déplace, avec son grand dévoilement de l'Église dans son élection passée et éternelle, dans sa vocation céleste, dans sa marche ici avec Dieu et dans son éternité à venir de but. À travers tout cela, il avance jusqu'à ceci et dit : "Oui, oui - mais, bien que cela soit vrai, bien que ce soit le chef-d'œuvre de Dieu, la plus grande chose jamais conçue, c'est l'unique objet d'innombrables armées d'esprits mauvais dans leur inimitié, leur intérêt et leur attention antagonistes ». Les 'principautés et puissances', les 'dirigeants mondiaux de ces ténèbres', les 'armées d'esprits méchants', ont une chose qu'ils recherchent après, et c'est la destruction de cette Église, la division de cette Église. Nous, dis-je, sommes étrangement engourdis en présence d'une telle révélation ; nous ne sommes pas piqués vivants à la reconnaissance de ce que cela signifie.

Si tout cela est vrai - et vous allez avoir de très grandes difficultés à vous en sortir si vous êtes ainsi disposé - je dis que la Bible, du premier au dernier chapitre, est pleine de cette chose même, de cette une controverse et un conflit continus centrés sur cette seule chose : Dieu ayant une habitation pour Lui-même, dans un peuple. Si cela est vrai, chers amis, nous devons nous ajuster, prendre une nouvelle attitude sur cette question, et faire face au fait que ces forces du mal ne sont pas seulement concernées par la somme totale de l'Église, pour la diviser en tant de sections, elles ne s'arrêteront pas aux deux derniers ! Elles ont commencé par les deux premiers, et elles poursuivront leur dessein maléfique jusqu'aux deux derniers croyants, pour s'interposer et les séparer.

Et si cela est vrai, dis-je, nous devons nous adapter à ceci, que toute division, toute rupture de la communion, ne doit pas être finalement attribuée à des facteurs humains ou naturels. Ils peuvent n'être que le prétexte ou l'occasion, mais derrière il y a bien plus. Nous sommes impliqués dans une guerre terrible à propos de cette question de relation - bien, bien au-delà de notre capacité à la surmonter ou à y faire face. Et là, voyez-vous, c'est là que les mots de cette grande lettre viennent à notre secours, alors que l'apôtre prie qu'il lui accorde d'être "fortifié avec puissance par l'Esprit dans l'homme intérieur". "Maintenant à celui qui peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui agit en nous, à lui soit la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ, dans tous les siècles, pour toujours et à jamais". Je dis qu'il faut tenir compte de ces forces, et s'adapter à la chose d'une manière nouvelle dans la réalisation de ce qui se passe, et ne pas tout attribuer à des causes secondes, mais s'en remettre à la cause première dans cet autre royaume du mal.

Dieu est saint : le lieu de sa demeure doit être saint. Si c'est l’œuvre de Satan, c'est impie. C'est le toucher du mal, donc Dieu ne peut pas s'engager. L'œuvre de l'ennemi doit être rejetée. Dieu est unique! Dieu est unique! Il ne s'engagera pas dans ce qui Le divise. L'apôtre s’écria aux Corinthiens : « Le Christ est-il divisé ? » Et je pense qu'il y avait un ton de choc dans son interrogatoire - impensable ! Impensable; Christ n'est pas divisé ! Par conséquent, Il ne peut pas s'engager, comme un seul Dieu, à diviser ou nous divisons Dieu. Le Saint-Esprit est un seul Esprit : "Il y a", dit l'apôtre, "un seul Esprit". Il n'y a pas de créneaux pour autant de Christs et autant d'Esprits Saints qu'il y a de croyants. Nous n'avons pas de Jésus personnel et privé, ou Saint-Esprit. Nous n'avons que Lui et Eux en commun, et il n'y a pas d'autre moyen d'avoir le Seigneur.

Maintenant, nous devons trouver la clé, nous devons trouver la clé de cette unité, de cette unité. Et dans cette même lettre aux Éphésiens, l'apôtre en parle comme "l'unité de l'Esprit". L'unité de l'Esprit - voyez-vous, notre unité, notre unité, n'est pas d'abord une chose intellectuelle. C'est-à-dire que nous avons débattu de la vérité et des questions de procédure, et après beaucoup de discussions et d'arguments, nous sommes arrivés à un certain accord, et maintenant nous sommes un ! Cela ne commence pas là. Ce n'est pas du tout la base de notre unité. Même dans la vérité évangélique, nous n'arrivons pas à l'unité intellectuellement par des arguments. Nous n'y arrivons pas par une entreprise, une entreprise ou un travail commun - il faut le faire, et nous décidons de nous unir pour le faire.

L'histoire de l'œuvre de Dieu est sûrement l'histoire de la façon dont ce genre de chose peut s'effondrer et ne passe pas lorsqu'elle rencontre les forces du mal. Non, nous ne sommes pas un de cette façon. Nous ne sommes pas un par le sentiment - par, (puis-je utiliser le mot) ingéniosité, belle conversation, fermant les yeux sur le mal qui est mal et être sentimental ; ce n'est pas une base d'unité. Ce n'est pas une unité d'idéaux, et certainement pas une unité de faux-semblants. Qu'est-ce que c'est? C'est, comme le dit ici la Parole, l'unité de l'Esprit ; c'est-à-dire du Saint-Esprit. Je viens de dire qu'il n'y a pas autant d'Esprits Saints que de croyants. "Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, dans un seul Corps" dit l'apôtre.

Maintenant, cette unité est double. Tout d'abord, c'est basique, et ensuite c'est progressif. Elle est fondamentale par notre partage d'une Vie commune. Oh, que nous avons fait plus de cette réalité fondamentale. Nous savons que c'est vrai. Nous n'avons qu'à être dispersés dans le monde, là où vous rencontrez un chrétien sur cent mille, et la chose devient très réelle. Très réel! Oh, quelle chose c'est de rencontrer un chrétien ! Vous ne soulevez pas tout de suite des questions ecclésiastiques, des questions doctrinales, etc.; vous trouvez juste que vous avez quelque chose en commun. Et si vous ne restez que sur ce terrain, quel long chemin vous pouvez parcourir. C'est quelque chose de commun, vous le savez. Sans qu'on nous le dise, nous connaissons un croyant, un vrai croyant, n'importe où dans le monde, sans présentation. L'introduction est à l'intérieur ! C'est fondamental : nous partageons une seule Vie, nous avons un seul Esprit Saint demeurant en tous. C'est la réalité fondamentale de l'unité, si seulement nous pouvions en faire plus.

Mais ensuite c'est progressif. Elle est progressive, c'est-à-dire qu'elle grandit, qu'elle se développe, qu'elle procède et progresse en vivant dans l'Esprit, par une vie dans l'Esprit, par une vie gouvernée par l'Esprit Saint en nous. Chers amis, bien que cela ait été dit à plusieurs reprises, c'est un point sur lequel il faut insister beaucoup : si seulement vous et moi, personnellement, vivions vraiment la vie du gouvernement du Saint-Esprit à l'intérieur, quelle grande différence cela ferait ! Vous voyez, Il est l'Esprit de vérité et s'Il gouverne notre esprit et notre conscience intérieure en tant qu'enfants de Dieu nés de nouveau et habités par le Saint-Esprit, si vous et moi avions une fausse idée d'un autre, cela ne tarderait pas. avant que nous le sachions dans nos propres cœurs, que le Saint-Esprit n'est pas d'accord avec cette notion. Nous acceptons un faux rapport, une fausse rumeur, nous entendons quelque chose à propos de quelqu'un et nous l'assumons. Et cela peut être, bien qu'apparemment vrai, et puisse sembler provenir de la source la plus authentique et la plus fiable, cela peut toujours être faux et nous pouvons le savoir dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Et ce gouvernement par l'Esprit sera une protection contre une division, une tension, une communion brisée, ce qui ne devrait jamais être, parce qu'il est fondé sur un mensonge - un beau mensonge, cela pourrait être ! Vous voyez ce que je veux dire? Je ne veux pas passer beaucoup de temps avec cela, mais l'unité - la communion - est progressive sur la base d'une vie dans l'Esprit.

Et vous et moi, en tant que peuple de Dieu, sommes appelés à vivre dans l'Esprit et à marcher par l'Esprit, à connaître l'instruction intérieure et l'enseignement de l'Esprit, à connaître la voix de l'Esprit. Il faut beaucoup de temps pour apprendre dans sa plénitude, ou dans une grande mesure, mais c'est une grande réalité qui devrait commencer avec notre nouvelle naissance - que nous avons une nouvelle conscience des valeurs, des choses qui diffèrent, du bien et du mal, du ce que nous devons faire et ne devons pas faire, comment nous devons parler et comment nous ne devons pas parler - tout cela doit naître avec nous à notre nouvelle naissance. Et cela devrait grandir, grandir et grandir. Ce n'est qu'ainsi que cet autre royaume du mal sera détruit; ce n'est qu'ainsi que ses œuvres seront contrées ; ce n'est qu'ainsi que l'Église sera "terrible comme une armée avec des bannières". Ce n'est qu'ainsi que Dieu trouvera le lieu qu'il cherche, où Il peut s'engager, demeurer et Se faire connaître.

Le temps est écoulé pour ce soir même si le terrain n'est en aucun cas entièrement couvert, mais ça suffit, ça suffit. Il y a une grande bataille en cours, et cette bataille n'est pas seulement la bataille des différentes conceptions, interprétations et présentations du christianisme. Derrière tout se trouve la bataille entre une grande intention de Dieu et une contre-intention d'un grand ennemi.

Que Dieu nous aide à avoir les yeux ouverts sur cela et à être très clairs quant à notre position dans ce combat.

À suivre

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