samedi 11 novembre 2017

Un instrument de choix – un vase particulier par T. Austin-Sparks

« Pour un temps comme celui-ci », Esther 4 :14
Lecture : 1 Samuel, chapitre premier.
                    Les conditions spirituelles dans lesquelles vit le peuple de Dieu aujourd'hui sont très proches de celles qui existaient au début du premier livre de Samuel. Trois points semblent caractériser particulièrement cette époque. L'un d'eux, c'est que les choses de Dieu, réduites à leur dimension formelle étaient accomplies avec l'énergie de la chair et avaient pour résultat le mélange et l'adultère spirituels, ainsi que la faiblesse et l'inefficacité spirituelles. Un deuxième point, c'est l'absence de révélation et de perception spirituelles. « Les visions n'étaient pas fréquentes. », (1 Samuel 3:1). « L'Esprit de sagesse et de révélation » était aussi inopérant parmi les sacrificateurs qu'au sein du peuple. L'intelligence et l'entendement spirituels étaient quasi inexistants. La troisième caractéristique, c'est la menace constante des Philistins, qui finit par provoquer le départ de la gloire du milieu d'Israël et faire disparaître le témoignage de la Souveraineté de Dieu au sein de Son peuple. Lorsqu'on se souvient que les Philistins représentent toujours l'ingérence de l'homme naturel (ou incirconcis, d'après Colossiens 2: 11-12) dans les choses de l'Esprit, cette dernière caractéristique apparaît comme très importante.
                   Nous laissons à ceux qui ont quelque discernement le soin d'évaluer l'analogie entre cette époque-là avec la nôtre. Ce qui nous tient à cœur, c'est de mettre en lumière la méthode que Dieu utilise pour réagir à cette situation.
                   Deux choses ressortent clairement: tout d'abord, le Seigneur n'accepte pas que cette situation se perpétue. Il n'abandonne pas la partie; au contraire, Il se met à assurer, en secret, l'instrument du rétablissement. Ensuite, il faut remarquer que la naissance d'un tel instrument nécessite un travail très profond et très particulier. Cet instrument, c'est Samuel, et Anne représente le travail par lequel il est engendré.
                     Il ressort distinctement du chapitre que cette chose ne sera pas opérée de façon naturelle, ni par des méthodes habituelles. En effet, le texte mentionne que Dieu a délibérément contré la voie normale (verset 6) ; c'était le Seigneur qui agissait ainsi envers Anne. Dans d'autres domaines et pour des causes moins importantes – disons plutôt: pour des objectifs plus courants –, la méthode habituelle aurait pu être utilisée. Samuel n'était pas une pensée après coup. Il avait été connu et consacré d'avance ; pourtant, humainement, il représentait une impossibilité. Pourquoi le Seigneur avait-il agi de la sorte dans ce cas? Comment résoudre ce paradoxe: prévu, et cependant rendu humainement impossible par l'intervention même de Dieu? Un premier élément de réponse, c'est que la naissance de cet instrument devait résulter de la communion avec le travail de Dieu en relation avec le témoignage.
                    A cette occasion, Anne connut une agonie de l'âme inhabituelle et peu commune. Elle nous est présentée « l'amertume dans l'âme » et pleurant abondamment, (verset 10). Ce qui était en jeu, ce n'était pas simplement un intérêt personnel ou une fin égoïste. Lorsqu'enfin Samuel lui fut accordé, elle le mit à la disposition du Seigneur dès l'instant où elle put le faire. A propos d'Isaac, il est dit que « l'enfant fut sevré » (Genèse 21: 8) ; dans le cas de Samuel, il est dit d'Anne qu'elle le garda « jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré», (verset 23) ; comme si elle ne laissait pas les choses suivre leur cours et que, dès que possible, elle voulait parfaire la séparation de son enfant d'avec elle-même pour le consacrer totalement au Seigneur. Elle était dévouée à la cause divine et y déployait une ardeur toute particulière. Cela est d'autant plus impressionnant lorsqu'on considère le prix de cet enfant et par conséquent l'attachement qu'elle éprouvait pour lui.
                    Essayons de saisir cette vérité dans toute sa force: ce qui est destiné à servir le Seigneur d'une manière particulièrement vitale n'est pas engendré avec facilité et n'est pas appelé à l'existence sans une certaine souffrance et un labeur inhabituel. Il faut endurer beaucoup d'amertume dans notre âme et verser d'abondantes larmes.
                    Alors, pendant une période qui n'en finit pas, on a l'impression que rien ne se passera jamais. La stérilité, le chagrin et la tristesse qui l'accompagnent, semblent se perpétuer. Et pourtant, il demeure impossible de se résigner en philosophe ou de capituler avec fatalisme. Le Seigneur est Lui-même impliqué dans cette situation ; il existe une « espérance contre toute espérance », un regard confiant sur « Dieu – qui fait vivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. » (Romains 4: 17).
                    Un aspect qui n'est pas des moins douloureux dans cette souffrance, ce sont les railleries de Peninna. Peninna appartenait au même foyer qu'Anne et y avait le même statut d'épouse. Elle n'était donc pas une étrangère. Et c'est dans cette position qu'elle « la chagrinait aigrement afin de la pousser à l'irritation », (verset 6). Peninna avait beaucoup d'enfants, elle ne connaissait aucune de ces impossibilités humaines (ordonnées par Dieu). Pour elle tout se passait plus ou moins bien et sans problèmes.
                   Il en est ainsi lorsque le Seigneur décide de s'assurer pour Lui-même cet instrument d'un usage particulier, et qu'Il supprime les nombreuses activités, oeuvres et occupations qui, bien qu'elles prennent place dans la maison de la foi et ont un certain rapport avec Lui, s'y trouvent en grande partie par les énergies naturelles et les habilités humaines. Lorsque les signes extérieurs, les résultats visibles, les évidences et les preuves font défaut, alors on vous critique, on vous raille, on vous montre du doigt et on lance contre vous de graves accusations. On tord le sens même des actes de la souveraineté de Dieu, au point de leur donner une signification contraire à la pensée de Dieu. Ainsi un système en raille un autre. Eh bien, soit. Cela a toujours eu lieu, et il en sera toujours ainsi. Mais, patience, un Samuel viendra, et, pour Dieu, un Samuel représentait plus que tous les enfants de Peninna réunis. Et cependant, il ne s'agit pas pour nous de faire des comparaisons pour établir des jugements de valeur. Samuel est venu au moment d'un besoin particulier; la souffrance associée à sa naissance était si intense que sa solennité la plaçait au-dessus de tout soupçon d'orgueil ou de comparaison. Toute tendance à l'auto-élévation, à l'auto-justification ou à l'auto-satisfaction avait été éprouvée par le feu, et le résultat affiné était la gloire de Dieu.
                    Samuel est venu; la cause qu'il a servie valait bien toute la souffrance et la tristesse qui avaient précédé, et la compréhension des mystères de Dieu devint évidente. Dieu fut justifié, et l'instrument qu'Il a utilisé fut comblé. Nous pouvons en rester là. Lorsque Dieu désire quelque chose pour un temps de besoin particulier, il faut que les méthodes utilisées sortent de l’ordinaire. A ceux qui sont concernés par ces agissements, Dieu dit : « D’autres peuvent, toi non. »
                    Nous sommes de plus en plus impliqués dans de telles circonstances aujourd’hui. Dans de telles occasions, les moyens habituels et les méthodes naturelles ne seront jamais à la hauteur. Le Seigneur doit susciter quelque chose, un instrument qui fera face à la situation « pour un temps comme celui-ci. », Esther 4 :14. Qui est prêt à en payer le prix ? h


vendredi 10 novembre 2017

L’Autel – la Croix – Gouverne Tout par T. Austin-Sparks

.Lire :Ézéchiel 43:13-27
                    Nous avons, dans ce passage du prophète Ézéchiel le grand autel et son service. Nous n’allons pas citer tout le passage, mais seulement le premier verset de cette section : « Et ce sont ici les mesures de l’autel, en coudées; la coudée est une coudée et une paume, l’embasement avait une coudée en hauteur, et une coudée en largeur; et le rebord de son avance, tout autour, un empan; et c’était la base de l’autel. » Il nous est donné, ensuite, plus de détails quand aux mesures de l’autel et quand à son service. Nous comprenons que dans l'Ancien Testament, l’autel est toujours une figure de la croix. Cet autel est le lieu de l’holocauste tout entier, et ceci correspond à Hébreux 10 où le Seigneur est comparé à l’holocauste tout entier. Ainsi nous allons méditer sur la place centrale et l’universalité de la croix.
                    Nous voyons que dans ces chapitres d’Ézéchiel, que le lieu tout entier du temple est carré. Si nous dessinions des diagonales de chaque coin, nous verrions que ces lignes se rencontrent là où se trouve l’autel. Le lieu central de tout ce lieu est l’autel. Et nous reconnaissons que ceci est différent du tabernacle dans le désert. La surface tout entière du tabernacle n’était pas carrée, et l’autel des holocaustes était à l’entrée, à la porte. Mais dans le temple, l’autel est exactement au milieu d’un carré ; il est important de le remarquer. Toutes lignes se rencontrent à l’autel, et toutes lignes partent de l’autel. La place centrale de tout ce lieu saint est l’autel.
                    L’autel gouverne tout. Il gouverne tout ce qui est en rapport avec la maison, c'est à dire que tout ce qui trouvait dans l’enceinte du temple était gouverné par l’autel. Il gouvernait tout ce qui touchait à la maison. Si nous avions un plan de toute cette maison, de tout ce qui est autour et qui s’y rattache, nous verrions que les chambres des sacrificateurs se trouvaient tout autour ; il en était de même des lieux où étaient préparés les offrandes. Tout était rassemblé autour de cette maison, mais tout dans cette maison et dans tout ce qui y était en relation, était gouverné par l’autel.
                     De plus, tout le service, tout le ministère de la maison était aussi gouverné par l’autel. Nous pouvons dire qu’il n’existait pas de service qui ne soit en relation avec l’autel, et au delà de la maison, au delà de toute l’enceinte, jusque dans tout le pays, tout était gouverné par l’autel. Et nous voyons ceci d’autant plus clairement que, lorsque nous nous en arrivons aux eaux qui coulèrent à travers tout le pays, nous voyons que ces eaux émanèrent de l’autel ; mais restons-en, pour l’instant, à la maison.
La Croix à sa Place
                    Nous avons ici une vérité très importante et vitale. Lorsque la croix est à sa place avec toute sa mesure, tout le reste sera en ordre, et toutes les autres choses auront alors leurs significations et leur valeurs. Nous ne pouvons que trop insister sur ce point. Nous sommes si souvent concernés par le côté extérieur des choses, au sujet de l’ordre dans la Maison du Seigneur, au sujet du ministère de la Maison du Seigneur, au sujet de ceux qui sont en relation avec cette Maison. Nous commençons toujours par ce qui est extérieur, nous essayons sans cesse d’établir un certain ordre pour la Maison de Dieu. Nous essayons de mettre en ordre les membres de la Maison. Nous sommes concernés par ceux qui y servent, et par les ministères. Mais si la croix avait vraiment sa place dans sa pleine dimension, toutes ces choses se régleraient d’elles mêmes. Ceux qui composent la Maison seraient en ordre si la croix avait sa place. Les ministères seraient vivants si la croix tenait sa place. L’ordre de la Maison serait établit si la croix était centrale ; il en est toujours ainsi. Si la croix est parfaitement au centre de tout, dans sa pleine mesure, et remarquons qu’il s’agit d’un grand autel, alors toutes choses seraient à leur place, dans une relation vivante.
                    Bien que ceci ne soit pas précisé ici, je pense que nous avons raison de conclure que l’autel était d’airain. L’autel du tabernacle était en airain, celui du temple de Salomon était en airain également, je pense que nous pouvons assumer que celui-ci aussi était d’airain. Nous avons déjà rencontré ce matériau dans ce livre, l’Homme au cordeau avait l’aspect d’airain, et nous le voyons mesurant absolument tout selon ce qu’Il est Lui-même. L’airain est une figure des justes jugements de Dieu. Ce grand autel représente la plénitude des justes jugements de Dieu. Cet autel d’airain est mesuré par cet Homme d’airain, et ainsi cet autel représente la pensée de Dieu quand au jugement.
                    Sur cet autel de l’holocauste, l’homme impie est mis à l’écart. Cet autel d’airain assure que l’homme est réduit à des cendres. Ensuite, les cendres étaient enlevée de l’autel et misent à terre ; à coté de l’autel. Ceci représente la pensée de Dieu quand à l’homme impie, l’homme naturel. Cet homme est consumé dans le feu du jugement de Dieu, il est réduit en cendres, et il est répandu à terre. C’est ici la pensée de Dieu quand à l’homme naturel. De l’autre coté il y a l’Homme juste, il peut faire face à cet autel. Bien entendu, ces deux choses, sont les deux aspects du Seigneur Jésus ; sa Personne et son œuvre. D’un coté Il a été fait péché pour tous, et dans cette capacité Il a été entièrement consumé et réduit à des cendres. Lorsqu’Il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » - c’était le cri des cendres ! Il fut réduits en cendres, et versé à terre.
                    Mais ensuite, il y a l’autre coté de la croix – « Celui qui n’a pas connu le péché ». En Lui-même il n’y avait aucune injustice, aussi Il peut passer par l’autel, Il peut vivre au delà du feu ! « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption ». Parce qu’en Lui-même il n’y avait pas le péché, Il ne pouvait pas être retenu par la mort. Sa nature sainte pouvait vaincre tous les justes jugements de Dieu ! C’est ici la signification de ce grand autel : un homme est amené à sa fin, et un Autre se tient à sa place. Tout a été jugé sur l’autel – tout est jugé à la croix.
                    Nous avons tous été jugés dans la croix du Seigneur Jésus, et en nous-mêmes nous avons été amené à une fin. Tout ce qui touche au naturel a été jugé et amené à une fin dans la croix du Seigneur Jésus – il est extrêmement important de reconnaître ceci. Voyez-vous, ceci rend tout possible. C’est pour cette raison que j’ai dit que si la croix est à sa place, toutes les autres choses seront en ordre. La Maison sera en ordre, c'est à dire l’assemblée sera en ordre. Le ministère, ou le service, sera en ordre. Tout ce qui se passe dans la maison sera en ordre. Il n’y aura aucunement besoin d’essayer d’apporter un certain ordre – ceci découle spontanément de l’œuvre de la croix.
                     J’espère que vous gravez ces choses dans vos pensées. Nous rencontrerons des désordres dans la maison de Dieu. Nous rencontrerons l’homme naturel dans la Maison de Dieu. Nous rencontrerons des situations qui sont complètement déplacées dans la Maison de Dieu. Allons-nous essayer de solutionner ces problèmes ? Nous ne pouvons le faire uniquement par le principe de la croix. Nous ne pouvons pas agir envers les personnes elles-mêmes, nous ne pouvons agir envers les problèmes eux-mêmes, mais si nous amenons la croix dans ces situations, alors tout rentrera dans l’ordre ; il en est ainsi. nous ne commençons pas par ce qui est extérieur. Nous ne commençons pas par les gens, ni par l’ordre de la Maison du Seigneur, nous ne commençons pas par le ministère – nous commençons par la croix. Et si ceux qui sont concernés voient la croix, toutes choses rentreront alors dans l’ordre. Tout est jugé par la croix.
                     L’épître aux Romains est le message de la croix dans sa pleine mesure. Dans cette lettre, nous voyons la très grande mesure de la croix ; la croix y est en relation avec tout. Elle amène toute la race d’Adam à une fin, et elle inaugure une race entièrement nouvelle dans le Christ ressuscité ! Il est très impressionnant de voir que la première lettre du Nouveau Testament établit la croix dans sa pleine mesure. Nous savons que l’épître aux Romains n’était pas la première écrite par Paul, mais l’Esprit Saint l'a placée en premier dans Son arrangement. Je pense que le Saint Esprit a joué un rôle quand à l’ordre dans lequel nous trouvons les livres du Nouveau Testament. Et dans son arrangement souverain, Il a placé l’autel dans sa plénitude tout au début. Bien entendu, nous devons nous rappeler tout ce que nous connaissons de cette épître aux Romains pour voir ceci.
                     Dans la première épître aux Corinthiens, la croix est appliquée à l’homme naturel et charnel au sein de l’assemblée. L’homme naturel et charnel est parvenu là où il n’a aucun droit d’être. Cet homme impie s’est glissé par la porte, aussi l’apôtre présente Christ crucifié contre cet homme naturel et charnel. La croix, dans 1 Corinthiens est en relation avec cet homme, non pas en dehors de l’assemblée comme dans Romains, mais au sein même de l’assemblée.
                    La seconde épître aux Corinthiens place la croix par rapport au ministère, au service. Cette lettre nous montre que le ministère découle d’un vase brisé et humble. C’est tout ce que je peux dire, je peux m’étendre sur la pleine signification de ce fait.
                    Dans la lettre aux Galates, la croix est présentée face à la tentation de faire de la foi chrétienne un système de légalisme et d’amener les chrétiens à une servitude, quelle qu’elle soit. Combien est intense l’apôtre dans cette lettre, et voyez comment il utilise la croix. Il utilise la croix puissamment contre tout effort de faire de la foi chrétienne un système de lois, et d’amener les croyants à toutes sortes de servitudes.
                    Dans l’épître aux Éphésiens, l’œuvre de la croix est d’amener l’Église sur un terrain céleste. Dans cette lettre, la croix élève l’Église au-dessus de tout terrain terrestre. Elle place l’Église en dehors du temps. Elle place l’Église en dehors du monde.
                      Dans l’épître aux Philippiens, la croix est appliquée à tout ce qui froisse l’harmonie du peuple de Dieu. Il peut y avoir une dislocation douloureuse dans l’assemblée. Il peut y avoir un domaine dans lequel les choses ne sont pas correctes, et ceci peut être dû à des intérêts personnels et à l’orgueil. Certains croyants n’abandonne pas leur intérêts personnels, d’autres n’abandonne pas leur orgueil, leur fierté. Ils ont été offensés et ils ne pardonneront pas. Et ainsi, l’apôtre présente la croix dans ces situations, contre ces désaccords, ces dislocations ; il démontre que si la croix agissait dans ces vies, alors tout renterait dans l’ordre.
                    La lettre aux Colossiens nous montre que la croix délivre de toute fausse spiritualité. La croix met à l’écart tout ce qui n’est que mysticisme, tout ce qui voudrait faire de Christ moins que ce qu’Il est.
                     Ensuite nous avons les épîtres aux Thessaloniciens. Ici la croix est la puissance dans la souffrance – elle est une inspiration quand au retour du Seigneur. Peut être y a t-il peu de chose en relation avec la croix dans ces lettres, mais le principe de la croix s’y trouve néanmoins. Les Thessaloniciens souffraient pour la cause de Christ. Ils souffraient la perte de toutes choses, et ils pensaient que le Seigneur serait venu pour les délivrer ; et le Seigneur tardait à revenir. Et ainsi, l’apôtre leur dit que leurs souffrances résultera en la venue du Seigneur et dans la gloire. Ce sont les souffrances de souffrir avec Christ. Ils souffrent pour la cause de Christ : c’est une communion dans la croix, mais ces souffrances seront consumées dans la gloire. Le Seigneur revient, et alors tout rentrera dans l’ordre. La croix est un message puissant pour ceux qui souffrent.
                    Nous concluons avec la lettre aux Hébreux. Dans cette épître, nous voyons comment toutes les choses sont amenées à la plénitude et à la finalité par la croix.
                    Toutes ces choses sont en rapport avec ce qui se passe dans la Maison. La croix touche à la conduite, au caractère, à l’ordre, au ministère – si la croix est à sa place tout sera vivant.
                    Maintenant, je ne viens pas de vous donner quelque enseignement biblique. La croix est la clef pour toutes choses. Aussi, tout ce qui est vrai à l’intérieur, est également vrai pour tout ce qui est extérieur. C’est la croix qui affecte toute l’influence de l’Église. Les eaux viennent de par la croix, c'est à dire qu’elles influencent tout ce qui sort du sanctuaire envers tout le pays. C’est la croix qui donne au ministère envers le monde toute son efficacité. Et ainsi, les apôtres annonçaient Christ crucifié partout.
La Croix est la Défense contre le Monde
                    Nous notons ensuite une autre chose, l’autel était la grande défense contre l’ennemi. Nous voyons dans le troisième chapitre du livre d’Esdras, au verset trois : « Et ils établirent l’autel sur son emplacement; car la terreur des peuples de ces contrées était sur eux .» Parce que la terreur des peuples du pays était sur eux, ils établirent l’autel à sa place. La croix est la grande défense – la croix nous défend contre le monde. Le monde est le grand ennemi de l’Église, l’esprit du monde a toujours été le grand ennemi de l’Église. Satan a toujours essayé d’introduire le monde dans l’Église pour ainsi ruiner l’Église et son ministère ; afin de détruire l’influence de l’Église dans le monde. C’est bien là une manœuvre intelligente et subtile de l’ennemi de vouloir détruire l’impact de l’Église dans le monde en introduisant le monde dans l’Église. Notons ce que dit Paul : « Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » Galates 6 :14.
                     Un peuple véritablement crucifié n’est jamais en danger du monde. Ce n’est que lorsque la croix n’a pas fait son travail que le monde a une place. Le monde n’a aucune place dans l’homme ou la femme crucifié, ou dans une compagnie de croyants. La croix est la grande défensive contre le monde, si nous désirons laisser le monde à l’extérieur, alors mettons la croix à sa place. Si la croix est vraiment a sa place en plénitude, alors toutes choses seront dans l’ordre. La croix est notre grande défense contre le monde, la croix est notre grande défense envers les forces du mal. La croix apporte la sécurité, elle rend tout en sécurité pour le Seigneur.
                   Voyez-vous, le Seigneur veut s’investir, Il veut se donner à son peuple, mais si la croix n’est pas là opérante, alors le Seigneur ne peut pas s’investir dans ce peuple. C’est comme si le Seigneur disait : « Il n’est pas sain que Je m’investisse ici, sinon Je serai impliqué dans leur condition non-crucifiée. » la croix sécurise toutes choses pour le Seigneur, et la croix sécurise pareillement toutes choses pour l’Église. Si la croix est vraiment à l’œuvre dans chacun d’entre nous, alors nous pouvons nous faire confiance les uns envers les autres. Il est parfaitement rassurant de se confier à un homme, ou à une femme, crucifié.
                    Je termine maintenant en mettant l’accent sur le fait que la croix n’est pas une doctrine que l’on enseigne. Ce n’est pas un sujet que l’on prêche. Bien sur, elle sera enseignée et elle sera prêchée ; mais il ne s’agit pas premièrement d’un enseignement, il ne s’agit pas seulement de doctrine. La croix est une puissance. La croix est une expérience. La croix est un événement dans nos vies. La croix est une dilemme. La croix est une révolution. La croix est un tremblement de terre. Il y a eu un tremblement de terre lorsque Jésus fut crucifié. Si la croix vient dans notre vie, il y aura un tremblement de terre. Tout sera ébranlé, tout sera retourné. La croix est un tremblement de terre. C’est quelque chose d’énorme. La croix n’est pas une simple théorie, pas une simple doctrine : La croix gouverne tout. C’est ici notre message à propos de la place centrale et de l’universalité de la croix.
Que le Seigneur permette que nous soyons tous des hommes et des femmes crucifiés. Que les assemblées auxquelles nous appartenons – qu’elles soient des assemblées crucifiées. Que le Seigneur permette que son Église tout entière voit et saisisse la signification de la croix.


mercredi 8 novembre 2017

Union avec Christ dans la Consécration par T. Austin-Sparks

« Et il fit approcher le second bélier, le bélier de consécration; et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier; et on l’égorgea, et Moïse prit de son sang, et le mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit; et il fit approcher les fils d’Aaron, et Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, et sur le pouce de leur main droite, et sur le gros orteil de leur pied droit; et Moïse fit aspersion du sang sur l’autel, tout autour. » Lévitique 8:22-24

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. Et ne vous conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite. » Romains 12 :1-2
« Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. » Jean 17 :19
                    Il est important, dans ce passage du huitième chapitre du livre du Lévitique, de remarquer ce qui se passa à ce moment particulier de la consécration au sacerdoce d'Aaron et de ses fils. Le bélier de consécration fut amené; Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur sa tête; puis il fut tué, et son sang fut versé. Ensuite Moïse prit de ce sang pour le mettre sur chacun d'eux, en divers points de leurs corps.
                    Nous avons là deux aspects de la consécration. L’effusion du sang est le côté de la mort; l'aspersion du sang, le côté de la vie. Le sang versé représente la vie sacrifiée, livrée, abandonnée ou enlevée. L'aspersion est l’acte par lequel le ministère devient actif et énergique en puissance de vie. Lorsque vous avez reconnu cela, vous comprenez ce qu'est la consécration, et aussi quelle est la signification de l'imposition des mains, l'acte d'identification avec une vie donnée, une vie sacrifiée, une vie abandonnée, une vie livrée à la mort. Dans l’acte de l'aspersion est représentée une nouvelle position, où désormais la vie personnelle n'a plus de place, mais où tout est de Dieu, vivant et mû par Dieu, et pour Dieu seul. Voilà ce qu'est la consécration.
                   Le dix-septième chapitre de l'Évangile selon Jean nous est connu familièrement comme contenant la prière sacerdotale du Seigneur Jésus. Nous Le voyons là, en effet, s’avançant vers l'autel dans un acte par lequel Il se consacre Lui-même pour Ses fils, ceux qu’Il cherche à amener à la gloire, afin qu'ils contemplent Sa gloire, et que la gloire qui était la sienne soit à eux. Nous avons ici, sans aucun doute, ce qui est représenté par Aaron et ses fils. Le Souverain Sacrificateur se consacre Lui-même, dit-Il, afin qu'eux aussi soient consacrés. Le reste que sa prière est un commentaire merveilleux de la signification intime de ce passage de Lévitique huit. Dans le peu d'espace dont nous disposons, nous chercherons à la comprendre plus clairement.
                     L'homme tout entier est entré dans le domaine de la consécration, sous ses deux aspects, le côté de la mort, et le côté de la vie; la vie livrée et la vie retrouvée, la vie abandonnée et la vie rendue, mais sur une autre base; l'homme tout entier est engagé; c'est ce que représentent son oreille, sa main, son pied. C'est là un message simple et direct, adressé à nos cœurs.
Le Gouvernement de l’Oreille
                    Nous commençons par l'oreille: « ... sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron. » Cela signifie que le Seigneur doit avoir le contrôle suprême de l'oreille, que nous devons arriver à la place où l'oreille est morte pour toute autre voix de contrôle, pour toute autre suggestion d'autorité, et qu'elle n'est vivante que pour Dieu, et pour Dieu seul. Il est tout à fait évident que, en un certain sens, la faculté gouvernante dans toute vie est l'oreille, non pas nécessairement l'organe extérieur, mais ce par quoi nous écoutons les suggestions, ce à quoi nous « prêtons l'oreille ». Les suggestions peuvent jaillir de notre propre tempérament et de notre éducation; les éléments qui nous inspirent dans notre vie peuvent être nos penchants naturels, les tendances et les répugnances de notre constitution, des ambitions, des inclinations, des intérêts profondément enracinés, qui ne sont ni cultivés ni acquis, mais qui sont simplement en nous parce que nous sommes ainsi faits. Écouter ces mouvements-là, c'est avoir nos vies gouvernées par nos propres intérêts. Ou bien ce peuvent être d'autres choses, les suggestions, les désirs, les ambitions des autres pour nous, l'appel du monde, l'appel des affections humaines, de la considération pour ce que les autres aiment. Oh! combien de choses peuvent venir à nous, avec l'activité d'une voix, dont nous, deviendrons les esclaves et les serviteurs si nous les écoutons, et qui gouverneront ainsi notre oreille et, avec elle, notre vie.
                    Cette vérité frappante de Lévitique huit nous dit, de manière définitive et emphatique, à vous et à moi, que cette mort, cette immolation, est l'immolation de notre oreille et de notre ouïe à l' égard de toutes ces voix, et que cette aspersion signifie que nous n'avons désormais d'oreille que pour le Seigneur, que c'est Lui qui doit être la voix qui contrôle notre vie. L'oreille droite, tout comme la main droite, est la place d'honneur et de puissance, en ce qui concerne l'ouïe et la voix. Ainsi vous et moi, lorsque nous disons être des hommes et des femmes consacrés, nous entendons par là que, pour nous, la mort de Christ a englobé le gouvernement et la domination de toutes les voix qui s'élèvent de toutes parts, et autres que celle du Seigneur Lui-même. Nous ne consulterons plus les voix de nos propres intérêts, de nos propres ambitions, de nos propres inclinations, ni la voix des désirs des autres pour nous. Voilà ce qu'est la consécration.
                    C'est ici une parole directe et solennelle pour chacun de nous, et spécialement, peut-être, pour les plus jeunes, dont les vies sont maintenant plus exposées à être gouvernées par d'autres considérations, parce que toute la vie est devant eux. Il peut arriver que le sens de la responsabilité pour la vie soit suprême, le sentiment qu'il serait désastreux de commettre une erreur, et avec cela une forte ambition de réussir et de ne pas avoir une vie perdue. Mais que ceci soit votre loi pour toute votre vie; et si même le cours des choses peut vous sembler étrange et que les voies du Seigneur vous rendent souvent perplexes, si même vous êtes appelés d'une manière très intense à prêter l'oreille à l'exhortation qui nous est adressée dans le livre des Proverbes: « Confie-toi de tout ton cœur à l’Éternel et ne t'appuie pas sur ton intelligence » – vous comprendrez cependant plus tard que tout aura contribué au succès Dieu et, après tout, y a-t-il quelque chose de plus important que cela, ou qui compte autant que cela ? Le chemin sera peut-être très différent de ce que vous aviez espéré ou pensé, ou jugé raisonnable pour votre vie, mais peu importe, pourvu que Dieu ait Son succès dans votre vie, pourvu que votre vie soit un succès au point de vue de Dieu. Voilà le secret, une oreille vivante pour Lui, et morte pour tout ce qui vient d'une autre source que le Seigneur Lui-même.
                    Le dix-septième chapitre de l'Évangile selon Jean est un commentaire de cela. « Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde ». Si nous étions du monde, nous prendrions, pour régler nos vies, les jugements du monde, ce que le monde nous suggère comme étant le chemin du plus grand succès, de la prospérité et de l’avantage de nos vies. L'esprit du monde entre quelquefois dans nos propres cœurs et nous suggère la pensée qu'il pourrait être fatal de suivre un chemin ou l'autre. Prêter attention à cette voix, c'est se conformer à cet âge. « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent.» (votre service spirituel); et dès le début, le point du gouvernement suprême, c'est l'oreille. L'oreille doit être placée sous le sang pour être le véhicule du gouvernement de Dieu. Cela signifie que nous devons avoir une oreille spirituelle. Comme enfants de Dieu, nous avons, en raison de notre nouvelle naissance, une faculté spirituelle d'entendement, et il nous faut veiller à la développer, comme le veut le Seigneur .
                     Cela signifie que l'oreille doit être une oreille qui écoute. Bien des personnes entendent, et cependant elles n'entendent pas; elles ont des oreilles pour entendre, mais elles n'entendent pas, parce qu'elles n'écoutent pas. Le Seigneur nous dit beaucoup de choses, et nous n'entendons pas ce qu'Il dit, bien que nous sachions qu'Il parle. Il doit y avoir dans nos vies une place tranquille pour le Seigneur. L'ennemi remplira nos vies d'autres voix, de demandes, de devoirs, d'impulsions, pour qu'il nous soit impossible d’avoir le fruit d'une oreille tranquille pour le Seigneur. Cette oreille doit être une oreille qui grandit en capacité. L'enfant a une oreille, et il entend, mais il ne comprend pas toujours ce qu'il entend. Un bébé entend des sons, et nous remarquons à certains signes que le bébé a entendu un son, mais ce bébé ne comprend pas le son qu'il entend. A mesure qu'il se développe, il commence à connaître la signification de ces sons. Il doit y avoir, de la même manière, une oreille spirituelle, une oreille consacrée, marquée par les mêmes traits de croissance et de progrès. De plus, cette oreille doit être une oreille obéissante, de sorte que, en entendant, nous obéissions. C'est ainsi que Dieu gouverne la vie, dès son début.
L 'Œuvre de nos Mains
                   Puis nous arrivons au pouce: « ... sur le pouce de la main droite ». L'ordre que nous avons ici est tout à fait bon, l'oreille premièrement, la main ensuite. Il faut que le Seigneur ait la place d'honneur et de puissance dans les activités de notre vie, dans l'œuvre de notre vie. Tout ceci peut paraître très élémentaire, mais il nous faut écouter en ceci la voix du seigneur .
                    Le point est que, dans tout ce que nous faisons ou ce que nous avons l'intention de faire, dans tout notre service, il doit y avoir la mort au moi; pas de service pour soi, pas de service pour le monde, pas de service pour notre propre gratification, notre plaisir, notre avantage, notre honneur, notre gloire, notre position, notre exaltation, notre réputation.
                    Dans la mort de Celui qui s'est donné pour nous, nous sommes morts à tout cela, et désormais notre main, dans tout ce qu'elle fait – et elle peut avoir à travailler dans les affaires de ce monde, à faire une multitude de choses peu intéressantes et d'un caractère très ordinaire, dans quelle activité ou quelle vie qu'elle ait à s'engager, notre main doit, d'un côté, être morte à elle-même et, de l'autre côté, travailler en vue des intérêts du Seigneur. « Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le selon ton pouvoir » (Ecclésiaste 9 :10). Rappelons-nous combien l'apôtre nous met en garde contre les services qui sont rendus aux hommes, comme pour plaire aux hommes, et non comme pour plaire au Seigneur. Il parlait surtout aux esclaves de son temps. Lorsque le système de l'esclavage prévalait – et que les esclaves avaient à faire beaucoup, beaucoup de choses qui n'étaient pas selon leur goût – il leur dit: Accomplissez votre service, non pas comme , pour les hommes qui sont vos maîtres, mais comme pour le Seigneur. Nous avons à nous demander pourquoi nous occupons notre place, ou bien ce qui nous pousse à désirer une certaine place ou un travail particulier. Quel est le motif qui nous gouverne dans notre ambition pour le service ? Il faut que nous puissions dire devant Dieu que toute considération personnelle ou mondaine est morte, et que désormais notre service sera accompli non seulement sans répugnance ou pure résignation, mais que nous nous donnerons joyeusement à la tâche que nous avons à remplir en nous appliquant à faire les choses difficiles, pénibles, désagréables et peu intéressantes même, pour le plaisir du Seigneur.
                    Écrivez ces paroles dans votre cœur; le Seigneur ne veut pas, en vérité Il ne peut pas vous élever et vous donner quelque chose d'autre, de plus utile, de plus profitable, de plus glorieux pour Lui-même, avant que, dans cette place et dans ce travail moindre, inférieur, méprisé, ennuyeux, peut-être même révoltant, vous n'ayez rempli votre service entièrement comme pour Lui, même s'il signifie une crucifixion de soi-même continuelle. C'est le chemin de la promotion. C'est le chemin par lequel nous arrivons dans une position où le Seigneur reçoit davantage de nos vies que nous ne le supposons. Il y a un ministère sacerdotal à faire une chose difficile et désagréable comme pour le Seigneur, mais nous ne voyons pas au moment où nous la faisons que nous sommes des sacrificateurs. L'idée d'être ceint d'un éphod de lin au moment où nous frottons des parquets et où nous lavons la vaisselle, et faisons d'autres choses de ce genre, est bien loin de notre imagination. Et cependant, il y a un témoignage rendu, qui est réel et dont vous n'avez peut-être pas conscience. Il peut venir un jour à la lumière. Quelqu'un dira peut-être : j'ai eu la preuve que Jésus Christ est une réalité, simplement en voyant la manière dont vous faisiez ce que vous n'aimiez pas naturellement; je savais que ce n'était absolument pas dans votre goût, que votre cœur n'y était pas, mais vous l'avez fait d'une telle manière que vous m'avez convaincu que Christ est une réalité vivante. Ce n'est ni imagination, ni sentiment, c'est la réalité vivante. Le Seigneur a ses yeux sur nous.
La Marche Dirigée
                    Nous considérons ensuite l'orteil: « ... et sur le gros orteil de son pied droit ». Cela signifie que le Seigneur doit avoir la direction de notre vie, que toutes nos marches et nos arrêts doivent être contrôlés uniquement par les intérêts du Seigneur. Il ne nous est pas toujours ordonné de marcher. La marche est quelque fois un soulagement; c'est l'arrêt qui est si difficile. Nous sommes si désireux d'aller, et cependant le Seigneur a souvent de la peine à nous faire suivre Son chemin. Quoi qu'il en soit, nous avons ici un point simple, une parole directe. Notre marche, aussi bien que notre arrêt, doivent être désormais morts pour tout ce qui n'est pas du Seigneur. Notre vie propre a été livrée, elle a été abandonnée, elle a été ôtée, c'est à dire ce qui était la vie vécue pour nous-mêmes, de nous-mêmes. La vie a été reprise sur un autre niveau.
Le Suprême Exemple
                    Appliquez cela à notre Grand Souverain Sacrificateur. Eut-Il jamais une oreille pour Lui-même ou pour le monde? N'avait-il pas une oreille pour le Père seul ? Retraçons toute sa vie, d'un bout à l'autre. Satan vient à Lui dans le désert et se met à Lui parler . Nous ne savons pas comment cela se passa. Nous savons que le Seigneur doit en avoir parlé secrètement et confidentiellement à quelques-uns de ses amis, car personne n'était avec Lui à ce moment-là. Il était seul. Nous ne savons pas si Satan lui apparut sous une forme physique et s'il Lui parla d'une voix perceptible, mais il est probable que ce ne fut pas le cas, et qu'il agit plutôt par des suggestions intérieures, pressant avec insistance d'autres considérations dans le cœur du Seigneur Jésus, lui montrant Son propre intérêt. Il n'y a aucun doute, Satan Lui parla d'une manière ou d’une l'autre, et Il entendit ce que Satan lui disait. Mais Son oreille était crucifiée, et le pouvoir de cette voix fut paralysé par Sa consécration au Père. C'est en effet sur cette base qu'Il triompha : Il n'avait point d'oreille pour lui. Son oreille était pour Son Père seul !
                    Satan se présenta sous d'autres formes, pas toujours ouvertement, mais parfois sous un déguisement. C'est ainsi qu'un disciple bien-aimé lui sert quelquefois d'instrument: « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point! » (Matthieu 16 : 22). Le Seigneur se retourne et lui dit: « Va arrière de moi, Satan. » Il avait reconnu cette voix comme étant celle de la considération personnelle, de la préservation personnelle. Il était mort à cela; ce chemin de la Croix était le chemin du Père pour Lui; Il n'avait d'oreille que pour Lui seul. Et il en fut ainsi tout le long du chemin, et jusqu'au bout.
                    Cela fut-il vrai de Son service ? Chercha t-il un seul instant Ses propres intérêts dans Ses œuvres, Sa propre gloire dans ce qu'il accomplit ? Non ! Dans la fatigue, la lassitude et l'épuisement même, s'Il avait à servir les intérêts de Son père, Il était vivant à ces intérêts, ne consultant jamais ni Sa propre gloire ni Ses propres sentiments; et je ne doute pas que Ses sentiments aient été parfois ceux d'une souffrance intense. Nous lisons à propos de Lui qu'Il fut « fatigué ». Nous savons ce que c'est, et comment dans la fatigue, nous aimerions non seulement nous asseoir auprès du puits, mais y rester assis, même si une demande nous était adressée. Si nous sommes au Seigneur, il nous faut être gouvernés par les intérêts du Seigneur, et balayer au loin toutes les suggestions qui nous sont faites de veiller sur nous. Il en fut ainsi pour Lui dans tous Ses mouvements. Il soumettait Ses marches et Ses arrêts au Père. Ses frères cherchent à Le persuader à se rendre à la fête, mais Il ne cède pas à leurs instances et à leurs arguments. Le seul critère pour Lui c'est: Qu'est-ce que le Père en pense ? Sa mère insiste auprès de Lui, aux noces de Cana, en Lui disant: « Ils n'ont plus de vin ». Sa réponse inattendue est: « Qu'y a-t-il entre toi et moi » – en d'autres termes: « Que dit le Père à cet égard » Ainsi durant toute Sa vie, Il est, d'un côté, mort à soi et au monde, et de l'autre coté, vivant pour Dieu seul. Et quelle vie pleine de fruits, quelle vie pour la satisfaction de Dieu !
                    Il y a une union avec Christ dans la consécration. « Et moi, je me sanctifie (me consacre) moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés (consacrés) par la vérité. » « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. » Voilà ce qu'est notre sacerdoce.
                    Voulons-nous écouter ce message ? Voulons-nous le présenter au Seigneur dans la prière ? Voulons-nous nous courber devant Lui avec ce message ? Peut-être est-ce un message qui mettra fin à un combat, à une lutte, à un conflit, qui calmera une inquiétude, une irritation, un manque de paix, un manque de joie. Il se peut que nous ayons été tourmenté, que nous ayons pensé que notre vie .avait été perdue, et que nous en ayons été irrité. Cherchons-nous à devenir quelque chose ? Sommes-nous gouverné par notre propre conception des choses, par ce que les autres pensent de nous, par ce que le monde ferait ou par ce que les autres feraient s'ils étaient à notre place ? Ce ne sont pas là les voix que nous devons écouter. Qu'est que le Seigneur dit ? Attendons-nous à cela; reposons-nous en cela. Nous pouvons ne pas comprendre, mais soyons assuré qu'une vie vécue sur cette base sera le succès de Dieu. Désirons-nous le succès de Dieu ? Dieu peut faire par nous quelque chose dont nous étions absolument incapable de par notre tempérament et notre constitution; et pour notre part, nous avions pensé que ce qui devait gouverner notre chemin dans la vie, c'était la manière dont nous étions faits. Pas du tout, venons donc, courbons-nous devant Lui quand à cette chose, et s'il est nécessaire, considérons notre consécration d’une manière toute nouvelle.


lundi 6 novembre 2017

Le temps où nous vivons par T. Austin-Sparks

  Un Appel au Peuple de Dieu
Esdras 8
                    Le fondement sur lequel nous nous tenons aujourd’hui est beaucoup plus positif que celui dont jouissaient les saints de l' Ancienne Alliance, car notre espérance repose sur l'œuvre triomphante du Calvaire. Et cependant la situation et les conditions de l' Ancien Testament sont aussi une image fidèle de notre propre temps et de nos conditions spirituelles. Je pense au contenu des livres de la Bible et non à des textes isolés.
                   Nous désirons voir ce que les livres de Daniel, d'Esdras, de Néhémie et d'Esther ont à nous dire. Je suis convaincu que nous vivons en un temps qui est très réellement représenté par ces livres, et dans ce sens, nous vivons en des temps bibliques; ces livres sont donc bien actuels et ils gardent toute leur signification pour nous.
                   Je ne saurais penser que le Seigneur nous ait simplement donné une collection de livres pour que nous connaissions une histoire, qui s'est passée il y a des centaines d'années et qui serait sans valeur réelle pour nous. Sa Parole dit :
« Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction. » Romains 15 :4
Nous voyons donc que Dieu veut que ces livres nous parlent aussi.
1. Captivité Spirituelle
                  Voyons ensemble ce que représentent ces livres et comment ils concernent notre temps. Il y a en eux des facteurs communs. Premièrement, leur arrière-plan général et historique est un: le peuple de Dieu est en captivité en Chaldée, à cause de son déclin spirituel.
                  Sans entrer dans toute la signification que peuvent avoir Babylone et la Chaldée, nous prenons comme avéré le fait que, lorsque le témoignage de Dieu s'affaiblit parmi Son peuple, il en résulte un état de captivité spirituelle; spirituellement le peuple de Dieu est sorti de la sphère où Dieu a établi Son témoignage.
                   En ce qui concerne l'adoration, le peuple d'Israël était entré dans un ordre de choses terrestre, dans un ordre extérieurement établi par les hommes, mais derrière lequel il y avait la main de Satan, le dieu de ce siècle. (Babylone représente quelque chose de beaucoup plus absolu, quant à la domination d'un ordre religieux constitué par l'homme, ou d'un ordre de choses terrestre apporté dans le domaine de l'adoration, gouverné par le dieu de ce siècle à travers les hommes.) Mais il y avait, au milieu de ces conditions, ceux qui étaient restés attachés au Seigneur, ceux qui ne s'étaient pas compromis avec elles; ils n'étaient pas satisfaits et ils se révoltaient intérieurement contre l'état des choses.
Un Fardeau du Cœur
                    C'est là ce que représentent ces quatre livres; et nous trouvons que dans chacun d'eux, l'instrument qui y est mentionné a un très grand fardeau concernant le témoignage de l'Éternel, Ses intérêts, Son Nom et pour Son peuple, qui est associé à ce Nom. C'est là le second facteur commun. Nous nous arrêterons ici pour un instant, car c'est ici que commence le ministère.
                    Aujourd'hui nous ne trouvons pas, habituellement, parmi Son peuple, la pensée entière et la conception du Seigneur. Le témoignage du Seigneur a largement décliné; et la grande multitude de ceux qui se réclament de Son Nom sont gouvernés et contrôlés par quelque chose qui, religieusement, est de la terre et non des cieux, qui est de l'homme et non du Saint-Esprit. Et il faut en arriver à voir que l'on ne peut pas accepter cet état de choses.
                    C'est une chose que de reconnaître cela comme un fait, mais c'en est une toute autre que d'être en relation avec la volonté du Seigneur, qui doit recouvrer pour Lui ce qui est selon Sa pensée. On peut être sans cesse préoccupé du triste état des choses, le déplorer, amener les autres à se lamenter, et cependant n'arriver à rien... Cela ne suffit pas; il y avait, je pense, beaucoup de gens qui se lamentaient en Chaldée et qui regrettaient « le bon vieux temps »! Il est très facile de faire cela et d'être en un sens des mécontents religieux; mais ce n'est pas être actif avec le Seigneur, dans Sa volonté de rétablissement. Le Seigneur veut agir à l'égard de cette situation, et Il agit.
                    Le livre d'Esdras commence par rappeler cette souveraine activité de Dieu (Esdras 1:1). Non seulement Dieu agit de l'extérieur et souverainement, mais il y a quelque chose qui doit précéder Son activité, qui la rend possible, et qui fait intervenir la souveraineté de Dieu.
                    Tous ceux qui représentent l'instrument de Son intervention dans une certaine situation ont été des hommes pour lesquels cette situation même est devenue un lourd fardeau. Dieu n'a pas pu se servir d'eux, dans aucune situation, avant qu'ils n'en aient le fardeau sur le cœur. Nous voyons Esdras se donnant à Dieu avec une telle détresse, que le peuple se rassemble autour de lui; et lorsque les Israélites voient sa douleur et son désespoir au sujet de l'état des choses, ils sont si profondément émus que, dès qu'Esdras a terminé sa prière, ils s'avancent vers lui avec le désir de mettre toutes choses en ordre. Ainsi nous voyons Esdras à Jérusalem, avec un lourd fardeau pour le témoignage de l'Éternel.
                    Au loin, à Babylone, Néhémie lui aussi a ce même fardeau. Car il a questionné Hanani et ses amis au sujet de la situation à Jérusalem, et à l'ouïe des mauvaises nouvelles qu'il reçoit, il est si accablé que ses traits en sont altérés. Bien qu'il sache que sa vie est en jeu, il a encore le visage triste lorsqu'il se présente devant le roi (car il était criminel d'entrer en la présence du roi avec un air sombre). Mais il ne pouvait qu'éprouver un profond chagrin dans son cœur à l'égard des intérêts et du témoignage de l'Éternel, et pour le peuple qui portait Son Nom.
                    Esther, un autre instrument choisi de l'Éternel, est, elle aussi, prête à donner sa propre vie pour sauver son peuple, ce peuple dont la vie représente sur la terre les intérêts et le témoignage de Dieu. C'est ainsi que Dieu attend de nous que nous nous saisissions de Ses intérêts, avec Lui, sur la terre.
                    Daniel est, lui aussi, un homme ayant un fardeau; il prie trois fois par jour, puis durant trois semaines entières. Et quelle prière que la sienne! Elle ébranle le ciel et la terre! Il est un homme qui a un fardeau; c'est là que commence le réel ministère. Dieu doit avoir un vaisseau, un instrument, qui soit amené dans une communion si intime avec Lui, que l'état de déclin et de faillite qui l'environne soit pour lui la cause d'une souffrance poignante, d'une véritable agonie.
                    Paul connaissait quelque chose de ces « souffrances pour vous … des afflictions du Christ pour son corps... ». C'est cela que nous devons envisager! La chose qui compte pour Dieu, c'est la part que nous prenons à Son fardeau.
                    On présente trop souvent le service chrétien comme un beau poème; c'est là une simple gloriole. On a tout l'enthousiasme et l'intérêt pour une activité chrétienne organisée. Mais ce qui compte, ce n'est pas ce que nous sommes aux yeux des hommes, c'est ce que nous sommes en présence de Dieu, dans le secret, lorsque nous avons à cœur le témoignage du Seigneur. Avons-nous un fardeau, une passion? Le déclin du témoignage du Seigneur sur la terre, parmi ceux qui portent Son Nom, brise-t-il notre cœur? Nous n' arriverons jamais à rien avant que, en une certaine mesure, nous ne soyons entrés dans Son fardeau. Le ministère, dans sa valeur réelle, permanente et éternelle, dépendra de la mesure où nous sommes entrés dans Son fardeau. Le temps où nous vivons demande que nous soyons en labeur, que ce soit pour les âmes perdues ou bien pour le peuple du Seigneur. Toute activité spirituelle véritable est issue de la souffrance; ceux qui, de tout temps, ont été le plus employés par Dieu, ont été des hommes et des femmes qui avaient cette douleur du Seigneur dans leur cœur, dans leur vie cachée avec Dieu. Connaissons-nous cela? Peut-être dirons-nous non. Demandons alors au Seigneur de nous faire entrer dans le souci de Ses intérêts; présentons-nous devant Dieu, afin qu'Il mette en nous Son fardeau pour le temps où nous vivons.
                    Tout cela représente donc ceux qui portent dans leur cœur un fardeau tel, qu'ils ont été amenés au point où leurs propres intérêts sont devenus tout à fait secondaires pour eux; ils sont prêts à donner leur vie et considèrent toutes choses au point de vue des intérêts du Seigneur et de Son témoignage; ils sont prêts à tout pour Dieu. Cela devient un fardeau du cœur qui pèse sans cesse, et, qui est plus que le souci du ministère. Oh! que le Seigneur mette en nous ce fardeau afin que, où que nous nous trouvions, nous ne soyons jamais trouvés négligents. Cela est nécessaire pour tout vrai ministère. Non pas que nous devions donner l'impression que nous sommes malheureux. Il y avait chez ces serviteurs de Dieu une confiance et une foi qui créaient en eux ce paradoxe étrange mais bien réel: « comme attristés, mais toujours joyeux».
                    Bien-aimés, c’est l'un des facteurs d'émancipation dans toute vie d’avoir un fardeau. Le moyen d'être délivré de soi-même et d'une introspection malsaine, c'est de prendre part au fardeau du Seigneur. Si l'on pouvait parler de sa propre expérience, sans tenir compte de la situation telle qu'elle est, des besoins pressants et du souci désespéré de répondre aux besoins, l'on pourrait chaque jour être lié par des problèmes personnels. La libération de soi nous est donnée à mesure que nous sommes saisis par les intérêts du Seigneur. Nous pouvons être oppressés par nos propres problèmes spirituels; le moyen d'en sortir, c'est de prendre sur nos cœurs le fardeau de tout le peuple de Dieu. C'est cela même qui crée le ministère; cela signifie pour nous la force; cela demande la prière. C'est une chose qui nous émancipe que de prendre le fardeau du Seigneur. L'avons-nous saisi, ou bien négligeons-nous ces choses, « jouant avec de petits cailloux sur la plage, au lieu de gagner le large ». Sommes-nous engagés avec Dieu dans les intérêts suprêmes de Son Royaume? Sommes-nous simplement intéressés par notre travail ou bien sommes-nous désespérément saisis par Son fardeau? Faisons-nous simplement ce qui nous plaît ou bien portons-nous réellement sur nos cœurs le fardeau de Dieu pour Son peuple? En sommes-nous arrivés là?
Le Grand Besoin du Seigneur: un Instrument
                    Le Seigneur doit avoir un instrument, un Daniel, qu’il soit personnel ou bien collectif, qui se meut avec Dieu pour Son témoignage. Il doit avoir un Néhémie, dont le cœur souffre pour son peuple, à cause du témoignage. Il doit avoir un Esdras, qui ne se compromet pas pour un instant avec ce qui est contraire à la volonté de Dieu. Il doit avoir un instrument comme Esther, qui s'élance contre le vent et, mettant sa vie en jeu, va assiéger le trône pour sauver la vie de son peuple; pour délivrer le peuple de Dieu des menaces de l'ennemi. Oh! ce que ces prières ont accompli! Et il faut, bien-aimés, que le fardeau du Seigneur vienne dans nos cœurs de la même manière, pour que nous soyons des instruments utiles au Seigneur, dans Son activité en ce temps de la fin; il faut que nous soyons exercés d'une manière très profonde pour les intérêts de Dieu. Il faut que nous ne retenions rien qui puisse servir le Seigneur et Ses intérêts. Nous serions surpris de voir ce que le Seigneur peut accomplir si nous Le laissions faire.
                   Il faut pour commencer que nous en arrivions à reconnaître qu'il y a un besoin et que le fardeau en soit sur nos cœurs. Lorsque, pressés par le Saint-Esprit, nous sommes réellement entrés dans ce fardeau, les traits communs que nous trouvons dans ces instruments de l'Ancien Testament seront ciselés en nous; nous serons alors un peuple consacré à cette SEULE CHOSE: le fardeau du Seigneur et le souci de Son cœur à l'égard de Son témoignage parmi Son peuple.
2. L'Opposition de l'Ennemi
                    Lorsque nous entrons dans ce fardeau, nous nous trouvons dans un domaine d'opposition, nous sommes réellement dans une lutte. Cela est un autre facteur commun dans ces livres, dont chacun représente une situation de résistance et d'antagonisme terrible, et cela afin d’arrêter l'œuvre. Esdras nous parle de cet effort « des ennemis ». Et à peine ouvrons-nous le livre d'Esther que déjà nous nous trouvons dans un domaine de conflit. Et qu'en est-il de Daniel? La fosse aux lions semble être la réponse à sa vie de prière!


                     C'est là une barrière qu'il nous faut franchir aussitôt. Si nous sommes résolus à marcher avec Dieu, à nous tenir dans ce qui représente entièrement Sa pensée, nous aurons de toutes parts à affronter l'antagonisme, les conflits et l'oppression les plus féroces; l'ennemi ne négligera aucun moyen pour nous faire manquer le but que nous avons en vue. Pourquoi un tel antagonisme? Pourquoi une telle oppression? Dès que nous avons en vue quelque chose qui a de la valeur pour Dieu, à l'égard de Son but final, nous aurons à rencontrer cette opposition.
                    D'où le diable reçoit-il ses informations? Il sait le découvrir, lorsque nous avons reçu de Dieu un message qui doit avoir de la valeur pour Lui; et nous sommes pressés du dedans et du dehors lorsque nous sommes ainsi engagés avec le Seigneur. Il faut nous rappeler, lorsque nous éprouvons cette opposition, qu'elle est soulevée contre quelque chose qui doit avoir de la valeur pour Dieu. Elle se manifestera à travers des personnes, et si nous en blâmons les personnes et tournons notre attention sur elles, nous manquerons le but; nous nous mettrons à lutter contre des éléments humains alors qu'il y a toujours quelque chose de plus profond.

« Car notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. » Éphésiens 6:12
                    Les hommes s'irritent les uns contre les autres; et cela nous irrite et nous commençons à diriger sur eux toute notre attention; nous nous emportons avec eux et en arrivons à une situation affligeante; nous comprenons alors combien nous avons été insensés de permettre au diable de nous entraîner dans une voie humaine, alors que la lutte était d’une nature spirituelle. Il ne s’agit pas, en réalité, d’individus, non plus qu'un simple enchaînement de circonstances; mais c'est une question spirituelle qui est en jeu, et tout ce qui se produit a été créé et employé par l'ennemi soucieux de nous occuper par quelque chose de moindre importance et de nous voiler ce qui était essentiel. Il a de cette manière réussi à entraver notre vie de prière et il nous a empêchés de veiller avec le Seigneur pour Ses droits, qui étaient alors contestés sur un point particulier.
                     C'est le domaine du conflit incessant, et il semble que nous soyons maintenant dans cet âge où l'ennemi ne prend aucun repos et où nous ne pouvons pas nous relâcher pour un seul instant. Tout ce que nous faisons doit être fait délibérément avec Dieu, et nous ne devons jamais agir sans Dieu ni en dehors de Lui. Tout mouvement inconsidéré est surveillé par l'ennemi, et nous aurons à le payer cher.
Les Quatre Aspects du Ministère
                    Considérons les quatre aspects du ministère de ces instruments employés par Dieu. Daniel est le premier à commencer à Babylone ce mouvement en vue de la restauration, et il est intéressant et significatif de voir qu'il l'a fait dans la prière. C'est dans la prière que Daniel, à Babylone, se charge du témoignage de Dieu. Dieu agit par le moyen d'un instrument de prière. Les regards de Daniel sont tournés vers Jérusalem; il prie pour que Dieu recouvre ce qu'Il a perdu. Son fardeau, c'est un lieu pour le Nom de Dieu, et il l'obtient dans la prière.
«Et il me dit: Ne crains pas, Daniel, car dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et moi, je suis venu à cause de tes paroles; mais le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours… » Daniel 10:12-13


                     Grâce à la prière de Daniel, les forces de l'enfer ont été excitées dans leurs profondeurs, jusqu'à résister à l'un des archanges les plus élevés dans les cieux, – «Micaël, un des premiers chefs, vint à mon secours».
                    Avons-nous remarqué qu'Esther vient ensuite, et que c'est comme si le diable disait: « Daniel a prié, afin que son peuple sorte et qu'il rentre à Jérusalem; je vais tout faire pour qu'il lui soit impossible d'y retourner ». Et nous le voyons chercher, par le moyen du méchant Haman, à faire disparaître tous les Juifs, déterminé à n'en pas laisser un reste qui puisse partir. L'ennemi est aujourd'hui à l'œuvre pour empêcher un reste de Son peuple de se lever pour Dieu; il apporte la mort, l'oppression de toutes parts avec une telle force, qu'il parvient presque à le paralyser. Mais dans Sa souveraineté Dieu gouverne, et les desseins de Haman sont anéantis.
                    Esdras reprend ensuite le témoignage, et tout son désir se porte vers la Maison de Dieu à Jérusalem; et Esdras, avec le reste du peuple, y retourne, bâtit la Maison et relève l'Autel.
                    Néhémie vient enfin; il a un fardeau à l'égard des murailles et des portes de Jérusalem. Il s’attache à séparer, de manière claire, ce qui est entièrement de Dieu et ce qui n'est pas de Lui. Il est plein de zèle pour sauvegarder le témoignage de Dieu; remarquons avec quelle jalousie il veille sur le Jour du Sabbat :

« Je protestai... et leur dis... vous profanez le jour du Sabbat... et je les admonestai, et leur dis... Si vous le faites encore, je mettrai la main sur vous. » Néhémie 13:15-21
                      Le Sabbat est ce suprême témoignage de la perfection des œuvres de Dieu et de leur achèvement. Les murailles parlent de la ligne de séparation où doit s'arrêter ce qui n'est pas de Dieu; il y a une limite distincte, et ce qui se trouve au delà de cette limite n'est pas de Dieu; ce sont des choses qui n'ont point de place ici, nous devons les exclure. Les murailles représentent quelque chose de défini; pas de mélange, aucune disparité, une distinction nette. C'est là le message de Néhémie.
Le Tableau d'Honneur de Dieu
                      Allons à Esdras 8 et voyons sa valeur pour nous.
                     Nous y trouvons mentionnés un certain nombre de noms, les noms de « ceux qui montèrent avec moi de Babylone ». Nous avons là une liste de ceux qui se séparèrent totalement pour aller jusqu'au bout avec Dieu. Nous avons ici l'Écriture Sainte; c'est comme si le Saint-Esprit avait pris la plume pour écrire le nom des hommes qui prirent leur responsabilité pour le témoignage de Dieu. IL a inscrit chacun des noms de ceux qui, entièrement consacrés, suivirent Dieu jusqu'au bout, car le Saint-Esprit en aurait fait la remarque si l'un d'entre eux s'était arrêté en chemin. Non, ces hommes laissèrent le bien-être et le confort relatifs de Babylone pour entreprendre un voyage long et difficile, plein de dangers, et retourner dans une ville en ruines.


                      C'est une tâche difficile; il y a de la souffrance et de l’opposition à supporter, et ainsi de suite; mais ces hommes sont prêts à payer le prix et à aller jusqu'au bout; ce sont eux dont les noms sont rappelés séparément et avec tant de soin, et ces noms resteront tant que durera la Bible; ils sont « appelés, choisis et fidèles », tout entiers à Dieu, quelqu’en soit le prix.


                     Qu'il est beau que Dieu ait voulu écrire le nom de chacun des hommes qui Le suivirent jusqu'au bout. Marchons-nous ainsi avec Dieu? Ou bien comptons-nous le prix à payer et nous retirons-nous?
                    Je remarque ensuite que ce qui suit immédiatement dans ce chapitre, c'est la déclaration d'Esdras: « je n'y trouvai aucun des fils de Lévi. » Esdras 8:15


                     Pourquoi cela? Les Lévites étaient ceux dont l'héritage était en Dieu seul; ils n'avaient pas de part dans le pays (Josué 14:4-5). Rentrer dans un pays de désolation pour n 'y avoir de toute manière aucune part, ce n'était pas là quelque chose de bien encourageant; ils avaient à Babylone plus qu'ils ne pouvaient espérer là-bas. Les Lévites ne voyaient pas comment ils recevraient leur pain, car ils savaient qu'ils n'avaient aucun droit d'entrer dans le domaine matériel des choses. Ils préférèrent donc rester à Babylone, puisqu'ils n'avaient pas d'héritage dans le pays et devaient se confier à l'Éternel. Ceux qui étaient sortis pour avoir leur portion en Dieu seul, sans voir « sur terre » d'où elle leur arriverait, étaient un tout petit nombre. Aucun Lévite ne sortit!
                    N'en est-il pas de même dans le ministère de la Parole, lorsque nous avons à sortir d'un système dans lequel notre pain était assuré? C'est là une épreuve de foi, avoir une position garantie dans le monde de la religion et en sortir pour n'avoir notre portion qu'en Dieu seul, sans aucun point d'appui dans le monde; et nous voyons qu'il n'y en a pas beaucoup qui puissent soutenir cette épreuve. Nous ne trouvons donc aucun Lévite dans cette liste de noms.
Laisser à Dieu Son Pouvoir
                    Nous voyons ensuite Esdras prescrire un jeûne (versets 21-23). Que représente cela au point de vue spirituel? Simplement ceci: c'est le Seigneur seul qui nous amène au but! C'est tout. Oui, mais c'est encore une épreuve de foi, car le voyage sera une marche par la foi. Le Seigneur pourra-t-ll nous amener au but, ne ferions-nous pas mieux de nous adresser au roi? Faire, en d'autres termes, un appel à l'aide des hommes, du monde, assurer la réussite de notre voyage, voilà ce que cela signifie. Mais nous avons pris la décision d'arriver au but sans les ressources du monde; nous pouvons compter sur Dieu; IL nous mènera au but. C'est cela le témoignage bien-aimés: DIEU NOUS AMENANT AU BUT.
                    C'est là notre assurance, notre position de victoire et de triomphe. Mettons, après Esdras 8:21, les Psaumes 121 à 134, et nous remarquerons qu'il y a en eux une marche qui se continue tout le temps et une note puissante d’assurance et de victoire; on a pensé que ces Psaumes ont été chantés durant le voyage. Ils expriment cette confiance absolue en Dieu.
«

Jérusalem! – des montagnes sont autour d'elle, et l'Éternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours.» Psaume 125:2
                      C'est là quelque chose de meilleur que tous les cavaliers et tous les chevaux de ce monde. Le Seigneur peut nous amener au but, confions-nous en LUI. Ne descendons pas en Égypte ni auprès du roi de Babylone pour y chercher du secours; laissons au Seigneur le pouvoir de maintenir Son propre témoignage. Le résidu poursuivit ainsi son voyage par la foi, et le Seigneur fit valoir leur confiance.
                     Esdras 8:24-30 nous parle du trésor qui leur a été confié, de l'offrande sainte et volontaire qui est faite à l'Éternel :

« Veillez, et gardez-les jusqu'à ce que vous les pesiez devant les chefs des sacrificateurs et des lévites, et devant les chefs des pères d'Israël à Jérusalem » Esdras 8:29
                    Il est très précieux de regarder cela comme le trésor que le Seigneur nous confie au début du voyage. C'est au sujet de ce trésor que l'Apôtre Paul écrit à Timothée : « garde ce qui t'a été confié » 1 Timothée 6:20. Le Seigneur a confié à l'instrument de Son témoignage ces choses qui représentent la plénitude de Son salut. Nous avons l’airain, l'argent et l’or; nous savons ce que cela signifie; et c'est cela qui est le dépôt, ces choses sacrées de « la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3). Ces grands facteurs du salut sont Justice, Sanctification et Rédemption.


                    Nous trouvons l'airain dès que nous entrons dans le parvis du Tabernacle, l'Autel d'airain, avec toute sa merveilleuse signification du corps du Seigneur Jésus, entièrement et pleinement consacré à la volonté de Dieu, – « C'est par cette volonté que nous avons été sanctifiés », l'holocauste complet qu'il a fallu pour notre sanctification (Hébreux 10:10). Puis nous avons l'argent de notre rédemption, et l'or de cette conformité à l'image divine. C'est là le dépôt de la foi. Jude exhorte les croyants auxquels il écrit à combattre sérieusement pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes; c'est cela le trésor qui nous a été confié au commencement, et que nous devons remettre intact au bout du voyage. Paul pouvait dire à la fin de sa vie : « J'ai gardé la foi » 2 Timothée 4-7. Et à la fin, il la remet intacte dans la Maison de Dieu.
                     Cela représente le ministère qui concerne la Maison de Dieu, le témoignage intégral, l'Évangile tout entier. La foi absolue qui a été transmise aux saints une fois pour toutes nous a été confiée; elle doit être enchâssée dans la Maison de Dieu, sauvegardée pendant le voyage pour être enfin présentée au Seigneur, sans mélange; le pur témoignage, dont pas un iota ne fut abandonné, doit être rendu intact.
                     Que le Seigneur nous donne Sa grâce et Sa force pour garder le dépôt qu'IL nous a confié et le Lui présenter au bout de « notre voyage » en disant: « Nous n'avons rien perdu, nous avons gardé la foi, nous avons achevé la course, désormais nous est réservée la couronne de justice ».
                     Tout cela est très beau comme vérité biblique, mais si cela ne va que jusque-là, il eût été vain de le dire. Je connais la difficulté qu'il y a à amener d'autres personnes à partager notre propre fardeau et notre propre souffrance. Je crois que nous avons jusqu'à un certain degré la perception des choses, telles qu' elles sont aujourd'hui; la situation est grave au point de vue spirituel, mais il y a ceux qui veulent connaître mieux le Seigneur et qui cherchent une nourriture spirituelle. Le Seigneur veut, je le crois, faire quelque chose en notre temps, un temps de petites choses. Il suscitera avant tout un instrument qui ait un fardeau, dans lequel Il aura déposé toute la révélation du Seigneur Jésus et qui soit prêt à marcher dans la foi et à se confier à Lui. Laissons au Seigneur l’opportunité de se faire valoir Lui-Même. Qu'Il fasse de nous une partie de cet instrument et qu'Il en suscite d'autres encore. Présentons-nous au Seigneur en Lui demandant, si tout cela est selon Sa pensée, et alors, de le mettre dans nos cœurs et de nous amener en communion avec LUI-MÊME pour tout ce qu’Il désire accomplir aujourd’hui.
« Et la main de notre Dieu fut sur nous, et il nous délivra de la main de l'ennemi et de toute embûche sur le chemin… et les ustensiles furent pesés dans la maison de notre Dieu… selon le poids du tout; et en même temps tout le poids en fut inscrit. » Esdras 8 :31-34

source : http://www.austin-sparks.net/francais/index.html