dimanche 28 octobre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (première partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
- -
Table des matières
I. Le fondement de l’éducation spirituelle page 
II. Apprendre la Vérité page 
III. Apprendre par Révélation page 

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  
(David WILKERSON – 2000)

I - LE FONDEMENT DE L’ÉDUCATION SPIRITUELLE

 Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi (recevez mes instructions) » (Mathieu 11:29)

Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ… » (Éphésiens 4:20)

    Le fait d’enlever un seul mot à une phrase peut faire toute la différence et donner un autre sens à ce qui a été dit. C’est pourquoi Jésus, lorsqu’Il était encore sur terre, n’a pas pu se présenter de manière objective, car le temps de l’intimité avec Lui n’était pas encore arrivé mais Il a dû plutôt dire à ses disciples : « Apprenez DE moi ». Quand le temps de l’intimité subjective est venu, le Saint-Esprit a conduit l’apôtre Paul à ôter le DE, et à dire ainsi «Apprends Christ.» On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part, au lieu d’un apprentissage personnel et subjectif de Jésus qui mène très loin. En conséquence, il nous faut absolument entrer à l’École de Christ, celle suivie par les   Douze, qu’Il avait choisis « pour les avoir avec Lui et pour les envoyer » (Marc 3:14).
    Premièrement, ceux-ci étaient appelés disciples, ce qui veut dire qu’ils se sont mis sous une discipline. Avant de pouvoir être apôtres, c’est-à-dire envoyés, nous devons nous mettre sous une discipline pour être des disciples et être enseignés intérieurement. Chaque personne qui est née d’En Haut est introduite dans cette école, et il est très important que nous connaissions la nature de celle-ci, ce que nous allons apprendre et les principes régissant notre éducation spirituelle.

A – L’objet de notre cursus scolaire nous est présenté très clairement

    En fréquentant cette école, la première chose que le Saint-Esprit fait pour nous, en tant qu’Enseignant et Conseiller, si nous sommes réellement entre Ses mains, c’est de nous montrer clairement ce que nous aurons à apprendre et de nous présenter le grand objectif de notre formation.
     Les passages de Ézéchiel 40:2-4 et 43:10-11 ont un rapport direct avec ce sujet. Au temps où la véritable expression de la pensée de Dieu était perdue au milieu de son peuple, quelque part dans un pays lointain, l’Esprit de Dieu étendit Sa Main sur le prophète. Il le ramena en vision à Jérusalem, le plaça sur une haute montagne et lui présenta un nouveau temple, d’où coulerait un fleuve de vie jusqu’aux extrémités de la terre. Puis Il continua à le décrire en détail et instruisit le prophète dans le but de décrire cette demeure à la maison d’Israël en vue d’amener une guérison de vie spirituelle en conformité avec la grande révélation de la pensée de Dieu, afin qu’ils se sentent avant tout honteux face à leur état. Il est bien clair que tout ce que Ézéchiel voyait, trouve son parallèle et son accomplissement dans l’Église qui est Son Corps.  Spirituellement tout réside en Christ. Et la méthode de Dieu, avec Son Peuple est de lui présenter cet Objectif, qui est la parfaite expression de Sa Pensée. C’est donc ce qu’Il fit quand au bord du Jourdain, Il déchira les cieux en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends plaisir ». Il présenta et attesta ce qui était l’expression détaillée de Sa pensée à l’égard de Son peuple.
    L’Apôtre Paul exprima le fait que « ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi préparés et prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8:29). C’est la présentation, l’attestation et la déclaration du Plan divin en relation avec Lui. C’est pourquoi, le premier objectif du Saint-Esprit est de nous informer de ce qui est le but même de notre éducation spirituelle. En clair, Il veut révéler Christ en nous, après quoi Il se mettra à l’œuvre pour nous rendre semblable à Christ. Apprendre Christ, c’est d’abord voir Christ.

B – La marque essentielle d’une vie dirigée par l’Esprit

    La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit est celle d’une vie continuellement occupée par Christ, de telle sorte que Christ devienne de plus en plus important au fur et à mesure du temps qui passe. L’effet du travail du Saint-Esprit en nous est de nous conduire au bord d’un puissant océan qui s’étend bien, bien, bien au delà de notre champ visuel et de ce que nous pouvons ressentir : les profondeurs et la plénitude de Christ ! Si nous vivons juste notre vie humaine sans son oeuvre, nous ne resterons que tout au bord de cette vaste plénitude qu’est Christ.
    Avant même d’aller plus loin, nous sommes déjà face à un défi ! Ce ne sont pas que des mots ou des paroles mais c’est la vérité. Examinons nos cœurs à présent : Est-ce réel pour nous ? Connaissons-nous cette vie-là ? Sommes-nous désespérés au point de vouloir mieux le connaître ? Nous avons une vision tellement fuyante et vague de ce que signifie Jésus-Christ, que nous réalisons notre totale impuissance en ce qui le concerne.

La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit !

    Jésus grandit en nous au fur et à mesure de notre marche : il s’agit d’un style de vie. Chaque fois que nous arrivons à un niveau où nous pensons « je sais, je l’ai, j’y suis arrivé ! », les choses deviennent statiques. Et nous pouvons constater que le Saint-Esprit a arrêté d’agir, et que notre vie est devenue assommante et morose.
    Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, les paroles qu’il utilise pour définir et exprimer ce qui lui est arrivé dès le départ : « Il plut à Dieu… de révéler en moi Son Fils ». Paul a eu une vie très remplie, il a travaillé dur, non seulement en temps et en énergie, mais aussi dans tout son être intérieur pour essayer de sonder les profondeurs divines. A la fin de sa vie si pleine, cet homme qui disait au commencement : « Il plut à Dieu de révéler en moi Son Fils », laisse échapper ce cri du cœur : « je regarde toutes choses comme une perte… afin de connaître Christ » (Philippiens 3:10).
    Suite à la grande révélation initiale du chemin de Damas, suite à toutes les révélations qui ont suivi, au point qu’il ait été transporté en esprit jusqu’au troisième ciel où lui ont été montrées des choses inexprimables ; en fin de compte, Paul ne connaît absolument rien en comparaison de ce qui doit être connu.
    Connaître Christ, c’est l’essence même d’une vie dirigée par le Saint-Esprit. C’est cela qui va nous délivrer de la mort, de la stagnation, du surplace. C’est l’œuvre de l’Esprit au sein de l’Ecole de Christ qui nous présente et nous fait garder le cap sur Christ dans Sa grandeur. Ainsi Dieu, notre Père, qui dès le commencement a mis Jésus au monde, Le présente, Le reconnaît et nous dit : « C’est à Lui que je veux te faire ressembler, à son image ! ».
    Les présentations étant faites, les leçons fondamentales commencent. Le Saint-Esprit ne se satisfait pas de nous faire une présentation mais Il va commencer un vrai travail en relation avec cette présentation et nous conduire dans des situations très importantes pour notre formation spirituelle.

C – L’importance et la signification d’un « Ciel Ouvert »

Question Le Saint-Esprit nous fait-il connaître la plénitude de Dieu de manière croissante?
     Si la réponse est NON, c’est que quelque chose ne fonctionne pas. Si ce n’est pas la nature de notre vie spirituelle, c’est qu’il y a quelque chose qui « cloche » par rapport à l’onction divine. Jésus a dit à Nathanaël : « Désormais, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1:51).
    Il annonçait bien sûr le Saint-Esprit qui devait se répandre bientôt. Avec un ciel ouvert, on voit la révélation de Dieu concernant Son Fils. Ce ciel ouvert pour Jésus, c’était l’onction. Il en est de même pour nous : l’onction de l’Esprit le jour de la Pentecôte qui coulait de Christ en nous et au milieu de nous. Ce ciel ouvert est une révélation toujours grandissante de Christ.
    Le ciel ouvert nous apporte donc la révélation de Dieu en Christ et nous la rend disponible, afin que nous ne soyons pas dépendants des bibliothèques, des livres et autres guides chrétiens. Cette révélation est là pour nous, directement. Même si toutes ces choses peuvent nous aider et nous enrichir, nous avons notre propre chemin éclairé et aucun dôme fermé au dessus de nos têtes ! Jésus devient ainsi de plus en plus merveilleux dans notre propre coeur, parce que « Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour apporter la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Corinthiens 4:6).

D – Jésus-Christ : une toute autre nature que nous

    La première chose absolument vitale et nécessaire pour nous, est de réaliser à quel point Christ est différent de nous. Si nous prenons l’exemple des disciples  qui ont suivi Son École – ce n’était pas l’école du Saint-Esprit au même sens que la nôtre, mais elle y ressemblait –, la première chose qu’ils ont appris fut à quel point Il était d’une toute autre nature qu’eux.
    Ils ne l’ont pas appris du premier coup, mais en étant peu à peu confrontés à Son esprit, à Ses pensées, à Ses attitudes et à Ses motivations. Ils essayaient d’influencer Jésus pour prendre certaines directions, faire certaines choses ou se rendre dans certains lieux ; ils cherchaient à ce que Jésus suive leurs jugements, leurs sentiments, leurs idées. Mais, ce n’était pas les siens.
   Aux noces de Cana, la mère de Jésus lui dit : « il n’y a plus de vin ». Sa réponse a été : «Femme, peu m’importe ! Mon heure n’est pas encore venue ». En grec, ce serait plutôt : «Femme, toi et moi pensons différemment, à cet instant il n’y a rien de commun entre toi et moi ».
    Les disciples ont sans cesse essayé d’influencer Jésus avec leur propre mentalité, mais à chaque fois, Il les repoussait en leur montrant à quel point leurs idées, leurs pensées et leurs jugements étaient très différents, voire opposés aux siens. Les disciples devaient se décourager à la fin, et Lui devait être désespéré de voir que ceux-ci ne comprenaient pas ce qu’Il faisait avec eux ! Nous ne pourrons rien produire de cette nature qui soit acceptable par notre Dieu !
     Tout ce qui vient vraiment de Dieu est en Christ seul, pas en nous ! Il y a toujours une différence entre Christ et nous, même s’Il demeure en nous par le Saint-Esprit. C’est pour cela que souvent nous nous demandons pourquoi nous faisons encore des erreurs et des maladresses. Pourquoi avons-nous ce sentiment d’échec qui persiste et ferons-nous un jour les choses convenablement ?
    Le Seigneur nous répond : «Je t’apprends, c’est tout ! Ce que je veux t’amener à comprendre, c’est que tant que tu ne retiendras pas cette leçon, nous n’irons nulle part ensemble ! Tu dois absolument reconnaître que Je suis TOTALEMENT différent de toi et que cette différence est telle que nous évoluons dans deux mondes opposés… Tu ne pourras jamais connaître la face cachée de tes motivations, tant que le Saint-Esprit ne mettra pas le doigt sur les profondeurs de ton être ! ».
    Nous pouvons toujours exprimer nos émotions, nos sentiments ou nos désirs de la manière la plus spirituelle qui soit et réagir comme Pierre devant Jésus, mais Lui veut nous apprendre à nous vider de nous-même. C’est pourquoi nous passons complètement à côté du Maître lorsque nous cherchons seulement notre bénédiction et l’occasion d’être rempli afin d’obtenir ce qui peut satisfaire notre ego. Cet ego se manifeste souvent de la façon la plus spirituelle qui soit, mais on ne sait jamais ce qui se cache réellement derrière. Nous devons donc en arriver à un constat sévère qui nous amène à découvrir que nos meilleures intentions sont déviées et corrompues, et que nos motivations les plus pures sont impures à Ses yeux !
   Des choses que nous prétendons faire par l’Esprit, Lui et Lui seul est l’objet de la satisfaction et du plaisir divins. La leçon fondamentale que nous aurons à apprendre (parfois durement) dans notre vie, par l’enseignement, la discipline et la révélation de l’Esprit, c’est que Christ est d’une autre nature que la nôtre, et que cette différence est absolue. Cette dure leçon est certainement celle que le monde refuse, que la chair repousse, car elle est en opposition avec tout le système de l’enseignement humaniste qui croit encore que l’homme est quelque chose de merveilleux ! NON ! Même quand nous atteignons le meilleur niveau possible, il reste encore un gouffre infranchissable entre nous et une petite partie de la nature de Christ. C’est l’enseignement le plus capital à enregistrer sinon rien de constructif et de durable ne pourra se faire dans notre vie chrétienne !

E – Il est impossible d’atteindre le niveau de Dieu

    Dieu a présenté Son modèle, l’objet de Son plaisir. La prochaine étape qu’il veut donc nous voir emprunter est celle où nous réalisons l’impossibilité absolue de nous conformer à ce modèle. Par nous-même, c’est impossible, c’est le constat du désespoir ! Pourquoi sommes-nous désespérés de nous-même, toujours et toujours, devant cette évidence ? Pourquoi ne le serions-nous pas une fois pour toutes ? Simplement, parce que nous cherchons partout quelque chose de bon en nous que nous pourrions présenter à Dieu pour Le satisfaire et répondre à Ses exigences. Mais nous n’en trouverons jamais !
    Toute notre justice et tout ce qui en nous essaie d’être juste, sont des chiffons sales ! Mais c’est cette constatation qui va nous conduire vers la position la plus glorieuse donnée par l’instruction de Jésus : « Apprend de Moi… et tu trouveras du repos pour ton âme ».
    Nous ne trouverons jamais de repos pour notre âme, tant que nous n’aurons pas compris et enregistré ces deux leçons fondamentales pour aller plus loin et vivre une vie abondante :

1. la différence absolue de nature entre Christ et nous,
2. l’impossibilité absolue d’être semblable à Christ, en cherchant, produisant ou faisant quoi que ce soit en nous-même ou par nous-même.

    Désespérons de nous-même, de notre dernier désespoir, en nous examinant nous-même, car ces deux leçons sont fondamentales pour aller loin.

F – L’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous

    A partir du moment où les points précédents sont bien établis, le Saint-Esprit commencera à nous montrer comment cela s’est accompli. Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, a traversé ces épreuves à ce sujet, ayant accepté sa forme humaine et une vie de dépendance en se vidant volontairement de Lui-même. A tout moment, Il pouvait exercer son pouvoir divin pour sa propre délivrance, son salut, ses besoins et sa protection, mais au lieu de cela, Il s’est dépouillé de ce droit et Il a dit : « Je renonce à tous mes droits, prérogatives et pouvoirs divins pour le temps présent, et j’accepte ma position d’homme et ma dépendance absolue envers Dieu, Mon Père ; j’affronte tout ce que l’homme a à affronter au niveau humain ! » (Cela ne signifie pas qu’Il s’est vidé de Sa divinité, mais de ses droits pour le temps présent). Il s’est fait homme dans tous les domaines et est passé par tous les aspects de la condition humaine. Puis Il est retourné sur le trône, ayant remporté une complète victoire dans chaque effort produit par l’homme pour satisfaire Dieu le Père. Après cela, pensez-vous que Dieu va renoncer à jamais à Son Fils et à tout ce qu’il a accompli en faveur de l’homme en disant : « Fais de ton mieux et Je serai satisfait ? »
  Quel aveuglement au sujet de Christ et de Dieu dans ce christianisme si populaire aujourd’hui! Non, il y en a qu’une seule personne dans l’univers dont Dieu peut dire de tout Son cœur « en qui Je prend plaisir », c’est le Seigneur Jésus-Christ. Et si nous allons avoir sa faveur, ce sera « en Christ Jésus », pas en nous-même. Lorsque cette partie de l’éducation est acquise et « digérée », alors seulement le Saint-Esprit peut commencer l’œuvre de conformité, à l’image du Fils de Dieu.
    Tout au long des mois et des années, les disciples en sont arrivés à voir à quel point Jésus-Christ était complètement différent d’eux, au point d’atteindre le stade du désespoir en s’examinant eux-mêmes. Il avait tout prévu et Il ne pouvait leur empêcher de prendre cette voie. Jusqu’à la fin, alors qu’ils se défendaient ardemment de Lui être loyaux, fidèles, et persévérants, Jésus leur dit : « Croyez-vous maintenant ? Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul » (Jean 16:31-32) et à Pierre : « Je te le dis, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ». Que pensez-vous des sentiments des disciples à la crucifixion, lorsqu’ils l’eurent tous abandonné ? Un profond désespoir est entré dans leur âme, non seulement au sujet de leurs attentes et perspectives d’avenir, mais un désespoir d’eux-mêmes. Oui, Dieu l’avait permis car c’était nécessaire.
    Nous passerons par le même chemin si nous acceptons de suivre la même école. C’est essentiel car aucune oeuvre constructive ne pourra se faire dans nos vies tant que cela n’aura pas progressé en nous ! En fait, Dieu est en train de préparer un chemin pour Son Fils et Il nettoie le terrain pour apporter la plénitude de Christ.
    Après la Croix et la Pentecôte, les choses ont commencé à changer de l’intérieur, et à partir de ce moment-là, on a commencé à voir Christ se manifester de façon grandissante dans ces hommes. Ils ont sans doute eu un long chemin à parcourir par la suite, mais on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’une fondation a été posée à partir de ce moment-là. C’est pourquoi il y a une différence, non pas tellement celle d’hommes changés, mais celle de Christ en eux, transcendant ce qu’ils étaient par nature. Ce n’est pas qu’ils soient devenus franchement meilleurs, mais c’est Christ en eux qui est devenu tellement plus réel et puissant !
    Ainsi en est-il de l’École de Christ qui est un véritable challenge et un défi pour ce « vieil homme » qui a tant de mal à mourir et qui se soumet si difficilement, ce à cause de toute la formation et l’éducation humaniste que nous avons reçues. Cette pensée humaniste complètement opposée à la pensée de Christ, veut nous faire croire qu’en tout temps nous devons faire et être le mieux possible.
    Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre en étant négligeant et paresseux, mais à notre meilleur niveau, nous ne pourrons jamais franchir le fossé entre l’homme et Jésus-Christ. Car ce fossé demeure, et la meilleure manière de le franchir, c’est de mourir et de ressusciter des morts (mais ça, c’est un autre sujet !).

II - APPRENDRE LA VÉRITÉ

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres… Celui qui se livre au péché est esclave du péché. Or, l’esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres… Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il était un meurtrier dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il prononce le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et père du mensonge » (Jean 8:31-36, 44, 55).

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14:6).

« L’Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point, vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera en vous »  (Jean 14:17).

« Quand le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, sera venu, l’Esprit de vérité rendra témoignage de moi » (Jean 15:26).

    Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de l’Ecole de Christ en expliquant que chaque véritable enfant de Dieu est attiré dans cette école, guidé par le Saint-Esprit. La première grande action de l’Esprit est de présenter Christ à nos cœurs, comme « objet de toute l’affection et la joie de Dieu ». Puis, en relation directe avec cette révélation intérieure du Seigneur Jésus, le Saint-Esprit nous fait connaître le plan de Dieu pour nous : Être conforme à l’image du Fils de Dieu. Ensuite, nous avons parlé des deux fils conducteurs de notre éducation :
     1. le Saint-Esprit nous conduit dans des douleurs, afin d’amener les disciples à connaître par expérience, au plus profond de leurs cœurs, qu’il y a une nette différence de nature entre Lui et nous.
    2. le Saint-Esprit nous conduit jusqu’au point où nous réalisons que notre situation est impossible sans un miracle de Dieu. Nous réalisons donc que nous ne pourrons jamais de nous-même, par nos efforts, être semblables à Christ, sinon par la main de Dieu. Rien que cette première étape prendra une part importante de notre vie chrétienne et demeurera toute la vie. Nous atteindrons ainsi un point crucial, une crise dans notre foi, à partir de laquelle une solide et inébranlable fondation sera posée. Mais sans cette fondation, nous ne pourrons aller plus loin, car c’est un chemin étroit ! Celui qui acceptera de prendre ce chemin, en viendra vite à désespérer totalement de lui-même et il verra très clairement par l'illumination de l'Esprit que «ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ ». Non pas ce que je suis, Seigneur, mais ce que Tu es, et cela seul peut être un repos pour mon âme : Ton amour, pas le mien ; Ta paix, pas la mienne ; Ton repos, pas le mien ; Tout de Toi, rien de Moi. Toi Seigneur ! Le fondement essentiel de ma croissance, de ma connaissance et de mon éducation spirituelles.

A – « Je SUIS la Vérité »

    Ces passages de l’Evangile de Jean ont sûrement dû jouer une part importante dans l’éducation des disciples. Tout d’abord, il y avait cette déclaration faite aux Juifs, dont on peut douter qu’ils croyaient en Lui, à propos de la vérité qui rend libre et la question sur leur descendance : « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres ».
    Connaître la vérité = Connaître le Fils. La liberté par la vérité, c’est la liberté par le fait de Le connaître Lui. Dans Jean 8:44, il emploie un langage très fort sur la question de la vérité, étroitement liée à Lui-même. Dans Jean 14, alors que Philippe lui demande de leur montrer le Père, Il répond : « Celui qui m’a vu a vu le Père ». Un peu avant, Thomas lui demande : « nous ne savons où tu vas ; comment connaîtrions-nous le chemin ? », il répond : « Je suis le chemin, la vérité… » ». La vérité n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un, une Personne.
    Nous pensons avoir bien saisi l’importance de la vérité comme fondation, mais avons-nous vraiment réalisé ce que cela nous incombe d’être sûr de là où nous en sommes dans notre position ? Les conséquences sont si grandes que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’avoir un doute quelconque sur notre position.
    Nous allons être face à face avec Dieu dans l’éternité, et la question va surgir : Dieu ne m’a-t-il pas fait défaut quelque part ? N’a-t-Il pas manqué à Sa Parole ? Une telle position est impensable, qu’un être humain fasse des reproches à Dieu à la porte du Ciel, en mettant en doute Sa Vérité, Sa Réalité et Sa Fidélité !
    Le Saint-Esprit a été envoyé pour nous guider dans toute la vérité, de telle sorte qu’il n’y ait plus aucune ombre entre Dieu et nous ; c’est la mission du Saint-Esprit. Si cela est vrai, alors le Saint-Esprit va oeuvrer avec ses disciples dans l’Ecole de Christ pour casser tout ce qui n’est pas vrai et pas authentique, pour faire en sorte qu’un tel disciple puisse se tenir sur une solide fondation qui puisse demeurer devant Dieu au jour de Sa Justice.

B – La nécessité d’une vraie et authentique fondation

    Pour reposer sur une vraie et solide fondation, nous devrons rester très fidèles à l’enseignement de l’Esprit et arriver au point où il nous faudra être parfaitement ajustables et malléables devant Dieu, et très sensibles et dociles au Saint-Esprit ; à un point où plus rien en nous ne résistera ou refusera le Saint-Esprit, mais où nous serons parfaitement ouverts et prêts à tout lorsque l’Esprit mettra le doigt sur ce qui, dans notre vie, aura besoin d’être rectifié et ajusté. Le Saint-Esprit est là pour ça !
    L’alternative à une telle oeuvre du Saint-Esprit en nous est que nous nous trouverons en mauvaise position. Et ça coûte beaucoup trop cher de se retrouver dans une position fausse, même si ce ne sont que sur certains points. Nous vivons dans un monde faux, un monde porteur et générateur de mensonges.
    Toute la constitution de ce monde est un mensonge, et c’est dans la nature même de l’homme de penser qu’il est dans le vrai. Il tente en permanence de construire le monde sur une fausse fondation. Le Royaume de Dieu, lui, est totalement différent. Il est autre car il est construit sur Jésus-Christ, La Vérité.
    Pour les hommes et les femmes en qui la vérité de Christ a été façonnée et qui marchent avec Dieu, quelqu’en soit le prix, cette position vraie et authentique est déterminante. « Qui montera sur la montagne de l’Eternel ? Celui qui parle avec vérité dans son cœur… celui qui ne s’arrête pas à sa propre douleur », c’est-à-dire, celui qui prend une position de vérité, même si ça lui coûte beaucoup.
    Nous sommes influencés par toutes sortes de fausses considérations, par ce que les autres vont penser et dire, particulièrement ceux qui se trouvent dans notre cercle religieux ou dans notre entourage. Mais ce sont de fausses considérations et de mauvaises influences qui lient beaucoup d’hommes et de femmes, et les empêchent de marcher droit avec Dieu sur le chemin de lumière.
    Le problème est en fin de compte une fausse position. L’acceptez-vous quand je vous dis qu’il n’y a aucune espèce de vérité en nous ? Car l’une des choses dont nous allons nous rendre compte, sous l’influence du Saint-Esprit en nous, c’est qu’il n’y a pas de vérité dans nos pensées naturelles.
    Nous pouvons être convaincus, prêts à donner notre vie pour nos convictions et mettre à l’épreuve tout ce que nous croyons juste et vrai, et précisément avoir complètement tort. Tel était le cas de Saul de Tarse : « Je pensais vraiment devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth » (Actes 26:9). « Et même l’heure vient où celui qui vous fera mourir croira le faire au service de Dieu » (Jean 16:2).
    Si zélés pour leur conviction et convaincus qu’ils font la volonté de Dieu, certains sont prêts à prendre leur vie ou la vie des autres au nom de leur conviction. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller par la force d’une conviction et nous tromper, avoir complètement tort, en étant à côté le plus sérieusement du monde ? Il n’existe aucun être humain sur terre capable d’éviter cet état de fait. Les origines de cela sont dans la nature humaine, en chacun de nous, dans la pensée comme une conviction, dans le cœur comme un désir. Il se peut que nous pensions que notre désir est parfaitement pur et juste, alors qu’il est complètement faux. Il en est de même pour notre volonté. En nous, par nature, il n’y a aucune vérité.

C – Vivre dans la Vérité

    Nous arrivons au cœur du sujet. Qu’est-ce qu’un chrétien ? La réponse est qu’un chrétien, c’est quelqu’un qui n’avait pas bon caractère, mais qui a bon caractère à présent ; un type pas très génial, devenu beaucoup plus génial ; une personne pas sérieuse ni zélée, devenue très zélée ; une personne dont les dispositions d’esprit et de cœur se sont sensiblement améliorées. Est-ce la vraie définition du chrétien ?
    Prenons l’exemple d’un cabinet médical. Amenons une personne irritable et colérique, et donnons-lui un médicament adapté, qui lui permettra en deux ou trois heures, d’avoir bon caractère. Est-il un chrétien pour autant ? Ou donnons- lui des médicaments qui peuvent changer le tempérament humain en quelques heures, et qui permettent à une personne léthargique, nonchalante et amorphe de devenir vive, énergique et active. D’un état misérable, insatisfait, morose, mélancolique, désagréable et irritable, cette personne deviendra aimable, plaisante, libérée de toute tension nerveuse. Un peu plus, et vous avez fabriqué un chrétien avec des médicaments !
    Où est la vérité ? Si la réalité de notre salut se trouve dans le domaine de nos sentiments, de notre système digestif, de notre système nerveux, nous allons devenir un pauvre chrétien, parce que nous changerons tous les jours en fonction du temps et de bien d’autres choses. Mais où est la vérité ? « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ». C’est là où est la vérité : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre ».
    Libre de quoi ? De l’esclavage ! Quel esclavage ? Satan secouant ses chaînes de condamnation sur nous parce que, aujourd’hui nous ne nous sentons pas à la hauteur. Nous ne nous sentons pas bien, nous sommes déprimés, nous sentons la mort rôder autour de nous, nous sommes contrariés, et Satan revient en disant : « Tu es un drôle de chrétien et tu glisses de plus en plus bas ! ». Est-ce la vérité ?
    C’est un mensonge. Le seul moyen de nous en sortir est, non pas ce que nous sommes, mais ce qu’Il est ; Christ demeure le même. Il n’est pas comme nous, soumis aux multiples variations de cette vie humaine, jour après jour, heure après heure : Il est autre.
    Ce point est capital, car c’est notre seul moyen de salut. Jésus dit : « Je suis La Vérité ». Qu’est-ce que la vérité ? C’est tout ce qui tient fermement face à tous les arguments de Satan qui est « un menteur et le père du mensonge ». C’est précisément cela qui nous délivre de ce faux Moi que nous sommes. Nous sommes un tissu de contradictions car nous ne sommes jamais sûr que nous allons être d’une même pensée pendant une longue durée, ou si nos convictions ne vont pas négocier un virage à 180° ! Non, rien de nous-même, mais Christ. Imaginons la position fausse dans laquelle nous pouvons nous trouver à ce niveau, et comment le diable peut jouer un drôle de jeu avec nous. Nous ne sommes vrais à aucun niveau de notre nature. Christ seul est vérité, et nous avons à apprendre comment vivre en Christ car tant que nous ne l’aurons pas appris, le Saint-Esprit ne pourra pas faire le reste.
    Bien sûr qu’en tant que chrétien, nous pouvons améliorer notre caractère et faire des progrès, mais tant que nous n’avons pas appris à nous attacher fortement à Christ par la foi, le Saint-Esprit n’aura pas de terrain sur lequel s’appuyer pour nous amener à la ressemblance de Christ. Si nous voulons vivre sur la base faussée de notre Ego, le Saint-Esprit nous laissera seul. Mais quand nous arrivons à vivre par la foi en Christ, alors le Saint-Esprit peut greffer la nature de Christ en nous, nous enseigner la victoire et la voie par excellence, et nous apprendre à ne plus être une proie pour les bons et les mauvais sentiments, mais à vivre à un niveau supérieur ensemble.
    Prenons par exemple la colère, lorsque nous avons ce problème, que pouvons-nous faire ? Satan est toujours prompt à nous pousser à bout pour nous entraîner dans l’esclavage et littéralement tuer notre vie spirituelle. Mais si nous prenons la position suivante : « Oui, je me sens très irrité et irritable aujourd’hui, c’est mon infirmité, ma faiblesse, mais Seigneur Jésus, Tu es différent de moi, je veux simplement me reposer sur Toi, m’attacher à Toi, faire de Toi, ma vie. » Nous coupons l’herbe sous les pieds de l’Ennemi, et nous découvrons qu’il y a la paix et le repos, et même si nous nous sentons pas bien extérieurement et intérieurement, nous serons en repos. Ainsi l’Ennemi sera exclu de notre être intérieur car il n’aura plus de prise. La paix de Dieu est une sentinelle sur notre cœur et nos pensées, au travers de Christ Jésus qui est une citadelle sûre. Ce que Satan essaiera toujours de faire, c’est d’aller dans l’esprit par le moyen du corps ou de l’âme, et prendre d’assaut la forteresse de l’esprit, afin de la lier. Mais nous pouvons demeurer libre intérieurement et nous sentir très mal extérieurement : c’est la liberté par la vérité. C’est la vérité ! Ni un truc ni une affirmation, mais ce que Christ est, et Il est complètement différent de ce que nous sommes. En fait, le Saint-Esprit nous enseigne en tant qu’Esprit de Vérité, que c’est demeurer en Christ qui compte le plus, qui est tout.
    Demeurons en Christ là où il y a le repos, la paix et la délivrance. Mais n’oublions pas que si nous voulons traiter affaire avec le Saint-Esprit, Il ne nous permettra pas de nous tromper, et Il exposera notre VRAI MOI. Il nous dévoilera et nous montrera parfaitement que rien n’est sain et qu’il n’y a rien de fiable en nous, ce dans le but de rendre très clair le fait que ce n’est qu’en Christ, Fils de Dieu, que réside la sûreté, la sécurité et la vie. Beaucoup de chrétiens pensent que la vie spirituelle est une question de choses à faire, à penser et à vivre. Ils essayent d’atteindre l’inaccessible, mais ils ne s’en sortent jamais car ces choses ne fonctionnent pas !
    Ce qui fonctionne, c’est une chose appelée :

• Message de la Croix,
• Sanctification,
• Délivrance,
• Mort avec Christ.

    Il est question de la Personne du Seigneur Jésus et du Saint-Esprit, qui ne nous sauveront jamais avec des choses. Le Saint-Esprit nous conduira toujours à la Personne, et fera de Christ la base de notre vie, de notre libération, de notre tout, car « Jésus-Christ a été fait pour nous sagesse de par Dieu, à la fois justice, sanctification et rédemption » (1 Corinthiens 1:30).

D – Le besoin permanent de Foi

    L’œuvre du Saint-Esprit est de nous rendre semblables à Christ, de manière à prendre la forme de Christ et à former Christ en nous. Cependant Christ demeurera toujours différent de nous, afin qu’il y ait toujours un appel à notre foi.
    Peut-on penser sérieusement atteindre un but dans ce pèlerinage terrestre et se passer de la foi ? C’est un faux espoir. La foi sera de plus en plus nécessaire au fur et à mesure de notre vie terrestre. La Foi est une chose qui demeure tout au long de notre vie. Et si cela devient une réalité, cela suffira à nous enlever tout espoir d’atteindre ce but par nous-mêmes !
    Le premier péché d’Adam fut le choix délibéré d’obtenir son indépendance et se débarrasser de l’idée de foi. Il a péché par incrédulité, et tout péché qui est apparu depuis est repérable à une chose : l’incrédulité.
    La foi est le grand facteur de rédemption, de salut, de sanctification et de glorification. Tout est au moyen de la foi, par la foi, cette foi qui défait l’œuvre du diable. La foi signifie simplement que nous sommes placés dans une position où nous ne pouvons rien obtenir par nous-même, mais où nous obtenons tout par Un Autre. Nous ne pouvons le savoir et jouir de la plénitude que par la foi en cet Autre. C’est pourquoi Galates 2:20 revient avec toujours plus de force :

« J’ai été crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vit, mais c’est Christ qui vit en moi. Et dans le cadre de cette vie que je mène à présent dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est donné Lui-même pour moi ».

III - APPRENDRE PAR RÉVÉLATION

« L’Eternel Dieu me transporta, dans des visions, dans le pays d’Israël et me déposa sur une montagne très élevée où se trouvait vers le sud comme une ville construite. Il me conduisit là et voici, il y avait un homme dont l’aspect était celui de l’airain ; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne pour mesurer, et il se tenait à la porte. Cet homme me dit : fils de l’homme, regarde de tes yeux et écoute bien de tes oreilles ! Fais bien attention à ce que je te montrerai, car tu as été amené ici pour que je te les montre. Déclare et fais connaître à la maison d’Israël tout ce que tu verras » (Ézéchiel 40:2-4).

« Toi, fils de l’homme, montre ce temple à la maison d’Israël et qu’ils aient honte de leurs iniquités et qu’ils en mesurent le modèle. S’ils rougissent de toute leur conduite, fais-leur connaître la forme de cette maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses instructions ; mets-en la description sous leurs yeux, afin qu’ils gardent tous ses plans et toutes ses ordonnances, et qu’ils s’y conforment dans l’exécution » (Ézéchiel 43:10-11).

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:1-4).

« La Parole a été faite chair, et elle a habité au milieu de nous, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14).

« En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1:51).

A – La réponse de Dieu à une situation de déclin

    Nous pouvons observer que, lorsque la Pensée de Dieu représentée dans Ézéchiel par le temple et par Jérusalem, fut abandonnée et même perdue, et que la gloire disparut, Ézéchiel fut conduit à écrire la vision d’une nouvelle demeure céleste, une habitation d’En Haut, avec toutes ses dimensions et ses détails. De la même manière, lorsque l’Eglise du Nouveau Testament a perdu sa pureté, son authenticité, sa puissance, son caractère, son bon ordre et que la gloire disparut, l’apôtre Jean, poussé par l’Esprit, mit en lumière le nouvel aspect merveilleux, spirituel et céleste de la personne du Seigneur Jésus. C’est cette nouvelle présentation de Christ révélée dans l’Évangile de Jean, dans ses épîtres et dans l’Apocalypse.
    Nous devons avoir bien à l’esprit que l’Évangile écrit par Jean, fut chronologiquement le dernier livre du Nouveau Testament. Peut-être n’avons-nous pas vraiment réalisé la puissance et l’impact de cet état de fait. Car souvent nous considérons les Évangiles dans l’ordre où ils apparaissent dans le Nouveau Testament, en pensant qu’ils nous projettent directement aux jours de la vie de Jésus sur terre et qu’ils ne sont qu’une préparation pour les épîtres et l’Apocalypse, mais nous devons sortir de ce schéma préétabli.
    Pourquoi l’Évangile de Jean a-t-il été écrit ? A-t-il été écrit seulement comme un rapport sur la vie de Jésus sur terre, au même niveau que trois autres rapports afin de constituer une histoire de la vie de Jésus ici-bas ? C’est sans doute l’illustration de la pensée de beaucoup. En fait, ce n’était pas la première intention du Saint-Esprit en inspirant la rédaction des Évangiles. L'Évangile de Jean a été écrit bien après tous les autres, et la dernière partie a été rédigée lorsque les autres apôtres étaient déjà dans la gloire.
    L'Évangile de Jean a été écrit au moment où l’Eglise primitive avait perdu sa forme d’origine, sa puissance et sa vie spirituelle ; au milieu d’une situation de déclin, comme le soulignent les messages aux églises d’Asie Mineure, au début de l’Apocalypse, ainsi que ses épîtres.
    Quel en était l’objectif ? Au moment où Jean écrit, les choses ne sont plus comme elles étaient, comme Dieu voulait qu’elles soient. La pensée de Dieu n’était plus représentée par et pour Son peuple. Le modèle divin s’était brisé. La nature divine avait été corrompue et quelque chose de terrestre prenait forme dans le Christianisme. La vraie vie était perdue et la gloire était partie. Face à une telle situation, Dieu a réagi en donnant une nouvelle présentation céleste et spirituelle de Son Fils. Et ce sont ces caractéristiques célestes et spirituelles que Jean a décrites afin de nous donner une nouvelle perspective de Jésus-Christ, Fils de Dieu…. et quelle perspective !… non seulement Jésus de Nazareth, mais le Fils de l’Homme, le Fils de Dieu.
    Dieu se révèle et se manifeste à l’homme, dans toute la plénitude de l’essence divine, afin que Son peuple puisse voir. Le moyen de restauration et de guérison, qu’Il a choisi, est donc d’apporter une vision nouvelle de Son Fils. Non pas une technique de l’Eglise ou de l’Evangile ou une nouvelle doctrine, mais la vision de Son Fils. Apporter Christ dans une extraordinaire signification céleste et spirituelle devant les yeux du cœur de Son peuple. 
    Rappelons-nous que la réponse de Dieu, en période de déclin de l’Eglise, est toujours de nous focaliser sur Son Fils, au sein de chaque mouvement. Que ce mouvement soit dans le monde pour conduire à l’Antichrist, (La réponse de Dieu à l’Antichrist sera Christ dans la plénitude de Sa Gloire divine), ou que ce soit dans l’Eglise déclinante et apostate, la réponse de Dieu sera Son Fils. Ainsi sont les paroles qui ouvrent le livre de l’Apocalypse : « Moi, le Vivant ; j’étais mort, et voici, Je suis vivant aux siècles des siècles et J’ai les clés de la mort et de l’Enfer ».
    Christ nous est présenté, et tout s’évalue et se juge à la lumière de cet Homme d’En Haut qui tient un instrument de mesure à la main. A partir du moment où on le voit et on le saisit, c’est suffisant, car tout est lié à une révélation du Seigneur Jésus dans notre cœur.
    Mais ce n’est pas en tentant d’acquérir une méthode ou une technique du Nouveau Testament, un type d’organisation calqué sur l’église primitive, voire même une re-découverte de la vérité doctrinale du Nouveau Testament. Ce sont des choses qu’on pourrait éventuellement utiliser comme une trame, mais qui ne peuvent garantir ni la vie, ni la puissance, ni la gloire. Bien des chrétiens aujourd’hui suivent la doctrine, la technique ou la méthode du Nouveau Testament, mais c’est froid et mort !
    Non, le chemin de Dieu vers la gloire, la vie, la puissance et la nature d’En-Haut, est en Son Fils. Tout est dans le Fils, et une seule chose est nécessaire : Voir le Fils. Et parce que Dieu ouvre nos yeux et que nous voyons le Fils, alors le reste suivra.
    Mais comment Dieu ouvre-t-il nos yeux ? « Ce que je sais, c’est que j’étais aveugle et maintenant je vois ». C’est la lumière par la vie : « en lui était la vie, et la vie était la lumière… ». C’est donc la vie qui réside dans la révélation du Fils qui produit la lumière.
    Dieu s’est concentré sur la personne de Son Fils et il n’est donc pas possible de connaître ou obtenir quoique ce soit de Dieu en dehors du Seigneur Jésus, Son Fils. Dieu l’a établi définitivement.

B – Christ connu uniquement par révélation

    Deuxièmement, il est impossible de connaître toute la plénitude que Dieu a placée en Son Fils, sans la révélation intérieure du Saint-Esprit. Un miracle doit être suscité par le Saint-Esprit en chaque homme et en chaque femme, s’ils veulent connaître ce que Dieu a concentré en Son Fils. Jean le résume très bien avec l’histoire de l’aveugle-né qui n’avait jamais vu de sa vie. Il ne s’agit donc pas d’un cas de recouvrement de la vue, mais d’un don de la vision, le don d’un monde absolument nouveau pour cet homme ! Quoiqu’il ait pu deviner, imaginer ou rêver, quoiqu’on ait pu lui décrire, sa vision actuelle est un nouveau départ, une nouvelle création, le miracle d’un nouveau monde, qui ne correspond absolument pas à ce qu’il croyait et à la description qu’on lui en avait fait.
    Nous ne verrons rien si ce n’est par le miracle intérieur :

1. Dieu a enfermé toute Sa nature et Son caractère en Son Fils,
2. personne ne peut Le connaître sans en avoir eu la révélation.

« Toutes choses m’ont été données par mon Père et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Matthieu 11:27).

C – La révélation dans les situations pratiques

    Troisièmement, Dieu maintient toujours la révélation de Lui-même en Christ, reliée à des situations pratiques. En d’autres termes, nous ne pouvons jamais recevoir la révélation autrement qu’en relation avec une nécessité. Nous ne pouvons donc pas la recevoir simplement comme une information car ce ne serait pas de la révélation.
    Quand le Seigneur a donné la manne dans le désert (symbole de Christ, pain descendu du Ciel), Il ordonna très clairement qu’aucun fragment de manne ne devait être ramassé sauf la manne du jour, et que ceux qui tenteraient d’en prendre au delà de leur besoin immédiat, la maladie et la mort pourraient survenir et les emporter.
    Le principe de la manne est que Dieu garde la révélation de Lui-même, placée en Son Fils, liée à des situations pratiques de nécessité ; nous recevrons donc la révélation dans celles-ci, et non dans un enseignement, une doctrine, une interprétation, une théorie, ou quoi que ce soit d’autre. Ce qui veut dire que Dieu va nous placer dans des situations où seule la révélation de Christ pourra nous aider et nous sauver.
    C’est ainsi que les Apôtres ont eu leur révélation pour l’Eglise dans des situations très pratiques. Il n’ont jamais eu de conférence ou de tour de table, pour dresser un schéma doctrinal et de mise en pratique pour les églises. Ils sont sortis pour vaquer à leurs affaires et se sont confrontés à une situation désespérée, à des pressions fréquentes où ils devaient se placer devant Dieu pour recevoir la révélation. Le Nouveau Testament est le livre le plus pratique et le plus concret qui soit, parce qu’il est né dans des circonstances difficiles et même dramatiques. Le Seigneur a éclairé la situation. La révélation de Christ en situation d’urgence est le moyen de garder Christ vivant, et le seul moyen où Christ seul se glorifie !
    C’est la raison pour laquelle le Seigneur nous maintient dans des circonstances qui sont intenses et authentiques. Le Seigneur ne veut pas nous faire connaître la vérité théoriquement mais très pratiquement. Nous avons à entrer dans les situations du Nouveau Testament, pour recevoir une révélation de Christ répondant à notre besoin.
    C’est pourquoi la façon de faire du Saint-Esprit avec nous est de nous conduire vers des conditions et des situations vivantes, actuelles, et vers des besoins, où seule une fraîche découverte du Seigneur Jésus pourra être notre délivrance, notre salut, notre vie. Cela nous donnera ainsi, non pas une révélation de vérité, mais une révélation et une nouvelle connaissance de la Personne, afin que nous en arrivions à voir Christ qui répond en plein à notre besoin.
    Nous n’érigerons plus un quelque chose, mais un Lui. Il est la Parole. « Au commencement était la Parole », ce qui signifie que Dieu s’est rendu Lui-même compréhensible à nous comme une Personne et non plus comme un Livre. Dieu n’a pas d’abord écrit un livre, bien que nous ayons la Bible, mais Dieu a écrit une Personne.
    Demandons une connaissance plus complète de Jésus car c’est le seul chemin pour le connaître, et ce à travers des situations pratiques et concrètes. Alors si nous nous trouvons dans une situation très dure et très difficile actuellement, c’est que nous sommes précisément en bonne position pour demander une révélation du Seigneur.

(fin de la première partie)


jeudi 18 octobre 2012

Ligne de vie par Etienne ATGER

Pour mieux comprendre. Peut-être. Étienne ATGER (Ancien responsable de jeunesse en mission à Saint-Paul-les-trois-Châteaux dans la Drôme en France) – Décembre 2011 

    À tous ceux qui me lisent depuis plusieurs années, à tous ceux qui me suivent de loin ou de près dans mes pérégrinations, à tous ceux qui m’ont perdu de vue ou qui ont perdu de vue ce que je suis devenu, voici quelques lignes qu’il me fallait écrire. Il me fallait les écrire pour vous, mais surtout pour moi. Pour mieux comprendre ce chemin, souvent de douleur, qui a été et qui est le mien. Si mon regard se porte vers ce qui est devant moi, je ne puis bien en saisir la portée que si je comprends ce que Père a fait dans ma vie, avec tant de précision, de gentillesse, de douceur, de pédagogie.
Je viens d’écouter un message qui m’a été envoyé, et c’est clairement l’expression de ce qui se joue en moi, au plus profond de mon être, de mon identité, de ma foi. Dieu a ébranlé toutes les fondations qui n’étaient pas Son fils. Pas à pas, Il a ôté, secoué, déchiré, bouleversé, émondé. Et là, au fond d’un puits de solitude et de douleur, je l’ai trouvé. La seule fondation qui puisse être et qui ne peut être ébranlée par quelque tempête que ce soit. Après tant d’années, et en particulier ces derniers mois, j’ai trouvé Jésus. Ce Jésus qui me révèle le Père. Ce Jésus qui en est la plénitude. Ce Jésus qui est enfin devenu mon tout. En me perdant, je me suis trouvé.
    En 1998, au tout début de l’année, je faisais, comme j’en avais pris l’habitude, mon bilan de l’année écoulée, et même des dernières années que je venais de vivre. Peu importe de quoi elles avaient été faites, elles me paraissaient pleines, riches, abondantes. Tout a mon action de grâce, dansant littéralement devant Dieu dans mon petit bureau de la place de la Tour Neuve, j’ai posé une question à Père : « Et toi Seigneur, que penses-tu de ces années ? ». Tout doucement, aimablement, la réponse paisible du St Esprit s’est faite entendre : « Il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Je comprenais ce que Père me disais. Tout d’un coup, mon regard sur ces années changeait et je savais que mon extrême richesse était devenue un fardeau pour le Seigneur. Trop de compétences, trop de savoir faire, trop de succès, trop d’autorité. Trop de tout faisait de moi un homme riche au point que la porte du Royaume des cieux en était devenue trop étroite… Non pas tant que je n’aimais plus le Seigneur ou que je ne lui obéissais plus, mais j’avais suffisamment en moi pour ne pas avoir besoin de lui pour accomplir ma tâche. Juste besoin de prier pour m’assurer de son assentiment !
    Quelques mois plus tard, tout à mes réflexions et à mon trouble que provoquaient ces mots de Dieu, j’entendais encore le St Esprit me chuchoter, sans aucune violence, sans aucun reproche, mais seulement de la tendresse : « Pourquoi crois-tu ce que tu crois ? » Quelle réponse allais-je donner ? Il me fallait y réfléchir, longuement, sans précipitation. Mais déjà, cette simple interrogation de Père me troublait, m’ébranlait. Il me fallait être honnête en cherchant la réponse : une grande partie de ce que je croyais, je l’avais entendu d’autres et je l’avais adopté, pleinement, parce que d’autres le croyaient. Ce que je croyais était acceptable et me donnait d’être accepté, parfois au prix de quelques compromis. Mais, me convainquais-je, c’était le système qui le voulait. Ce n’était pas forcément un mal, mais je voyais bien dans cette évidence, trop d’évidences justement et qu’il me faudrait, un jour ou l’autre, apprendre ailleurs, apprendre seul et confronter mon exégèse à celles des autres. Et finalement, apprendre à explorer des chemins nouveaux qui impliqueraient la solitude de l’aventurier spirituel qu’Il allait faire de moi.
    Puis vint ce mois d’août de la même année. Seul dans la montagne. À genoux dans les épines de pins, juste à côté d’une petite fleur des champs qui avait poussé là, seule et fragile au milieu des vieux arbres résistants à tous les vents. Mon coeur était dans le plus grand des troubles. Ma lassitude était à son comble. Il me fallait être honnête avec moi-même, je n’aimais plus ce que je faisais et ce que j’étais devenu. Ce qui m’avait paru si beau quelques mois auparavant, était devenu sans saveur et perdait de son sens. Étais-je vraiment en train de faire la volonté de Dieu ?, m’interrogeais-je. Quel avenir était le mien ? Un terrible sentiment m’habitait, je me sentais comme perdu, inutile, trop plein de mon histoire que je célébrais il y a peu. Dans le mistral violent, j’ai alors entendu une voix. Était-elle audible ? Je n’en suis plus très sûr, mais elle m’envahissait tant qu’il me semblait que celui qui me parlait était tout juste à mes côtés. Je venais d’interroger le Seigneur pour savoir si je devais m’impliquer dans un mouvement que Jeunesse en Mission embrassait depuis peu et qui était celui d’implanter des petites communautés missionnaires, ou en d’autres termes, l’implantation d’églises tournées vers le monde. Depuis plusieurs années, j’étais directeur de la mission pour la France, je consacrais tout mon temps à la vie de nos centres, à ses leaders, à son administration, à ses projets. Le reste de mon temps public était ensuite consacré à l’enseignement et à la prédication. Presque pas un week-end sans être invité à partager la parole de Dieu. Tout cela faisait mon succès et mon quotidien. Mais quid du monde du dehors ? J’étais venu à J.E.M. près de 20 années plus tôt pour le changer justement, du haut de mes 20 ans ! Je voulais prêcher l’Évangile et aller dans le monde « sauver les pécheurs ». Et cela faisait si longtemps que je n’avais plus marché dans ce monde, que je n’avais plus côtoyé ceux qui s’y perdaient. Le monde dans lequel j’évoluais m’était, quant à lui, devenu trop confortable pour demeurer honnête. Alors il y eu cette voix, qui, en anglais, sans doute pour mieux capter mon attention, me disait : « Je ne t’appelle pas à implanter des églises, mais à implanter des entreprises. Tu appelleras cette organisation Ethnic International ».Point final et début d’une folle et troublante aventure !
    Je ne peux pas raconter ici, en quelques lignes, les treize années qui suivirent cette rencontre de l’été 1998. Cela se fera peut-être un jour mais il me faudra prendre le temps. Relire tous mes journaux dans lesquels j’ai gardé précieusement les traces de cette étape de ma vie afin de n’en rien oublier. Plus tard. Un jour.
    Mais il me fallait commencer avec ces trois événements, ces trois rencontres de cette année 1998. Non pas que ce qui a précédé n’ait pas de sens. Au contraire, mais les souvenirs s’estompent et perdent un peu de leur intensité. Pourtant, si je m’arrête pour me souvenir bien au-delà de ces treize dernières années, j’y vois la trace de Dieu et sa longue préparation pour aujourd’hui. Et cela me bouleverse intensément. Il a été là à chaque instant, façonnant, préparant, insufflant, semant, pour me permettre la croix…
    J’aurais pu m’arrêter sur ma petite enfance et les soirées d’été dans la maison de « grand-papa et grand-maman » au cours desquelles mon grand-père, que je n’ai pas assez connu, lisait les Écritures et priait pour ses petits enfants.
    J’aurais pu m’arrêter sur mon enfance africaine, tellement formatrice de ma passion pour les nations. J’aurais ainsi pu vous parler de la promesse que j’ai faite à ce continent, sur la passerelle de l’avion qui m’emmènerait pour de nombreuses années loin des senteurs, des couleurs et des bruits africains.
    J’aurais pu vous parler de ces missionnaires au Dahomey avant que le Bénin ne passe par là, et qui m’ont instruit, aux cotés de mes parents, dans les voies du Seigneur Jésus. Quel amour ils m’ont montré !
    J’aurais pu vous parler de ma conversion à l’âge de 17 ans, à Viviers, en Ardèche, dans le cadre des premiers rassemblements charismatiques. Cette rencontre dont le thème central était Actes 1 :8, « Vous serez mes témoins… jusqu’au bout du monde. »
    J’aurais pu vous parler de mon arrivée à Jeunesse en Mission quelques années plus tard et de la formidable aventure qui allait m’être donnée de vivre pendant plus de vingt années incroyables et préparatrices. J.E.M. pour moi a été une précieuse pépinière dont la terre m’a nourrie de tant de richesses.
    J’aurais pu vous parler de la mort de mon meilleur ami, mon père. Cette mort si cruelle et pourtant porteuse de tant de fruits en moi.
    J’aurais pu vous parler de ces si nombreuses erreurs, morts, ruptures, défaites qui ont ponctué ma vie de missionnaire. Mais aussi, avec elles, ces formidables rencontres, victoires, visions.
J’aurais pu vous parler des sept années pionnières que notre petite équipe a vécues dans le vieux Mas de Provence qui deviendrait un centre de formation de J.E.M. Sept années de limites, de non reconnaissance, de rumeurs, puis une brèche fantastique et une croissance inespérée.
J’aurais pu vous parler aussi de l’année 2003 et déjà d’un trou noir de six mois au cours duquel mon seul cri était « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ! », puis un matin d’août et déjà une rencontre.
    J’aurais pu vous parler encore de ces nouveaux métiers que j’ai appris sur le terrain des mines d’or d’Afrique. Les confrontations avec un monde invisible et pourtant bien tangible. Les pertes et les séparations douloureuses.
    Mais je ne ferai que m’arrêter sur ces deux dernières années. Elles forment comme un tout avec les années précédentes depuis 98 et vous l’avez sans doute compris, avec toutes les années qui ont écrit mon histoire. Elles sont comme une conclusion et comme un nouveau départ. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
    Un jour de février 2010, je suis tombé dans un puits profond, sombre et froid. À moins que cela n’ait été comme le début d’un long exode qui m’a entraîné dans un étrange désert. Ou encore, et c’est sans doute plus proche de la vérité, un chemin de croix qui m’a mené à la croix, la mienne. Bien plus douce que celle du Seigneur, mais ô combien violente et douloureuse pour l’humain que je suis. Ces deux dernières années ont achevé un long travail d’ébranlement, dont la genèse réside dans les douces paroles de l’Esprit que je vous partage plus haut. Je crois, j’espère, je pense que ces années ont engagé une oeuvre essentielle dans ma vie afin de me faire naître de nouveau, à nouveau. J’ignorais qu’un tel ébranlement eut été nécessaire tant il m’apparaissait avoir marché dans les voies de Dieu. Suis-je plus pêcheur qu’un autre ? Me suis-je souvent interrogé. Peut-être ? En fait, si je me retourne, malgré mon coeur, malgré mon zèle, malgré ma vie, combien de fois me suis-je taillé un Jésus à mon image ? Combien de fois ai-je pris la place de Dieu afin de mieux contrôler ce qu’était ma vie ? Combien de fois ai-je cru en Dieu sans vraiment le croire ? Combien de fois ai-je été ce que l’on attendait de moi sans être moi ? Combien de fois ai-je été rempli de moi et ai-je prétendu marcher par l’Esprit ? Combien de fois ai-je pris des décisions parce que j’avais peur et que je ne connaissais pas vraiment Père ? Combien de fois ? Mais cela je ne l’ai su que parce qu’il y a eu dans ma vie de profondes ténèbres, comme un sommeil adamique, afin de m’éveiller à Christ. Il y eu un soir, et bientôt il y aura un matin ! C’est cela que je crois pour ma vie. Simplement. C’est une saison et je l’accueille plein d’espoir pour demain.
    Un jour de février donc. Le 16. Juste avant de prendre mon avion, tout un pan de ma vie s’est effondré. Quand ce qui avait été l’objet de mon rêve de vie semé un été de 1998 m’a été enlevé. Sans coup férir, en quelques minutes. Pas besoin de s’étaler. J’ai pardonné, sans pouvoir oublier ces heures sombres. Les deux entreprises que nous avions fondées à quelques-uns nous étaient reprises par des « partenaires », nous étions mis à la porte, la petite équipe de management et moi, chassés en réalité sans préavis et pour des prétextes qui resteront fallacieux à jamais.
   Dans l’avion qui me ramenait vers les miens, la nuit fût longue. Il m’était impossible de comprendre, ni de m’échapper. J’aurais tant voulu hurler ma peur, ma peine, ma mort. Mais rien. Un trou sombre seulement. Vingt jours durant. Abandonné de Dieu à nouveau. Oublié de Lui. Accusé de tout. Perdu. Sans un sou. Sans avenir. Sans vie. Je suis alors parti en Cévennes. Pour une retraite. La météo était exécrable, la neige, le vent, le froid ont été mes seuls compagnons pendant trois jours de tombeau. Je me souviens avoir marché longuement, sans même vraiment me rendre compte des morsures de l’hiver. J’ai même fini par me perdre. Mais peu m’importait de ce qu’il adviendrait de moi. Je criais mon désespoir, j’accusais Dieu et je le cherchais tout à la fois. Et il est venu, là dans cette petite chambre, froide elle aussi. Discrètement, gentiment, Il m’a repris par la main, comme on prend un enfant titubant après une mauvaise chute. Et depuis lors, Il ne m’a plus lâché. Nous faisons route et chaque jour est une surprise. Ô certes, il y a bien des moments de doute, mais ils nourrissent ma foi. Il y a des moments de lassitude, mais ils me poussent vers Dieu. Il y a encore de la peur, mais Lui me rassure vraiment.
    Un jour, je me suis vu comme une petite bouteille de verre dont on a profondément enfoncé un bouchon de liège dans le goulot afin qu’elle ne se remplisse pas de l’eau du grand océan dans lequel elle a été jetée. À perte de vue, de l’eau. Point de terre à l’horizon. Parfois la mer est d’huile et la petite bouteille surnage assez paisiblement. Mais plus souvent qu’à son goût, le vent se lève et la tempête s’acharne. Sans cesse les vagues la roulent, la secouent et la retournent. La petite bouteille a peur, terriblement peur de ce grand océan qui semble lui en vouloir. Elle a peur parce que son bouchon a tendance à se retirer du goulot et personne pour le renfoncer. Puis un jour, une tempête encore s’est levée, plus forte, plus violente, plus définitive. Le bouchon de la petite bouteille a sauté et a disparu dans les vagues. La bouteille encore une fois, roule, tourne et se perd. Finalement, l’eau du grand océan commence à la remplir. Elle le sait bien, la petit bouteille de verre, qu’elle va se noyer et disparaître à jamais. Oubliée d’un monde qui n’a plus vraiment besoin d’elle. Et l’eau de l’océan de la remplir encore et encore et de disparaître dans l’écume. Elle coule. Elle n’a plus rien à quoi s’accrocher pour sauver sa vie. Elle ne peut que la perdre, maintenant. Elle s’enfonce alors dans la mer déchaînée. Elle s’enfonce et s’interroge, la petite bouteille. Elle n’a pas vraiment coulé. L’eau est tout autour d’elle et aussi totalement en elle. Elle est, comme on le dit, entre deux eaux. Elle ne descend pas plus bas, mais à sa surprise, les vagues ne l’atteignent plus. Il fait calme, juste une paisible ondulation qui suit le mouvement de la tempête tout là-haut. La petite bouteille de verre est bien, là, perdue dans le grand océan…
    C’est ce que j’ai découvert pendant les mois qui ont suivi ma « mort ». J’ai trouvé l’amour d’un Père qui me rempli et m’entoure. J’ai rencontré Jésus comme jamais auparavant et j’ai appris à avoir conscience de sa douce et permanente présence. J’ai appris à demeurer en Lui et à ne plus être un sarment rattaché au Cep que de temps à autres. Mais il est vrai qu’il Lui a fallu ôter le bouchon de liège. Il a dû chasser les idoles en moi. Provoquer toutes mes peurs. Ôter tout sentiment d’utilité et finalement de dignité. Il m’a entraîné loin du lieu des hommes, loin des lumières de la vie et un matin, il m’a dit « je t’ai caché dans le creux du rocher ». Et je sais qu’un jour, et déjà maintenant en me retournant, je verrai la gloire de mon Père, juste de dos, car on ne pourrait pas voir Sa face incroyable et vivre.
    Pendant ces mois, j’ai marché, longtemps. Seul. J’ai parlé, beaucoup. J’ai répandu mon coeur au seul qui savait qu’en faire. J’ai pleuré et j’ai même ri. J’ai découvert le meilleur ami qu’un homme puisse avoir. J’ai entendu sa voix, douce, rassurante, instructive. J’ai appris à renoncer à tout. À lui dire encore et encore : « non pas ma volonté, mais la tienne ». À attendre son salut, sans que cela ne soit une proie à arracher, mais un don merveilleux que l’on reçoit en tremblant. J’ai aussi appris à me taire, à le croire, à le voir, à l’écouter. À savoir qu’il est là à tout moment. À l’aimer et à me laisser aimer. J’ai tellement mieux compris comment Paul pouvait avoir été saisi et que rien ne comptait plus alors. Une chose qui m’a surprise, si loin de ma religion, c’est que Père ne fait pas de reproches à celui qui le cherche et vient à Lui. Il ne le juge pas, ne le montre pas du doigt. Je l’ai même senti sourire devant mes imperfections et m’attirer à Lui. Il sait que je trépigne parfois et que je suis impatient. Il sait quelles sont encore parfois les craintes qui montent en moi. Les doutes qui m’écorchent l’âme. Mais Il reste là, aimablement pour me dire de ne pas m’inquiéter, de ne pas avoir peur. Et puis avec Lui, j’ai aussi beaucoup réfléchi et devisé sur le monde, les nations, le Royaume, la crise ambiante, l’Église et les églises, l’histoire des hommes.
    Par des livres, toujours à propos, j’ai encore découvert que beaucoup d’autres étaient sur mon chemin. Que je n’étais pas seul malgré mes solitudes. J’ai appris à me réjouir de peu, surtout quand je pars avec mon appareil photo. J’ai redécouvert le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, les couleurs, les senteurs, les traces des animaux dans la terre de Provence. Des moments de simple amitié avec Lui. Parfois, même en courant dans la forêt, pour me « maintenir » en forme, je l’ai entendu m’instruire. Au point de na pas avoir le souvenir du chemin que j’ai emprunté pour m’essouffler ainsi !
    Sur ce chemin d’exode, dans le grand désert de cette page de ma vie, Il a ébranlé mes fondations. Non pas parce qu’il était en colère, mais parce que c’est une saison qui vient. C’est un temps. C’est Son désir aimant pour moi. Et pour beaucoup d’autres qui viennent aussi vivre cet exil. Et quand Il m’a trouvé et que je l’ai trouvé, il ma dit d’aller. Et c’est alors que depuis plusieurs mois la passion, un temps éteinte, s’est rallumée. Les nations, le Royaume, l’économie, la communauté, tout ce qui était devenu mon passé m’est revenu comme un don de Père. Aujourd’hui, en écrivant ces lignes, je brûle d’aller. J’ai un rêve en moi, pour mon pays, ainsi que pour le continent de mon coeur. Pour l’Église, pour les nations. Je ne puis pas tout dire car Il a son temps et pour certains aspects, ce temps n’est pas encore venu. Mais Il a tracé un chemin, je n’en vois qu’un tout petit bout, mais il est là. C’est un chemin pour une nouvelle saison. Une saison pour moi et pour beaucoup d’autres. Une saison où les statues des hommes, qui ont pour noms politique, économie, religion et d’autres encore, vont être ébranlées et vont même s’effondrer. Une petite pierre roule du haut de la montagne… Aucune main d’homme ne peut saisir cette pierre, aucun homme ne peut aider Dieu à accomplir Son plan. Si ce n’est en mourant en Lui pour vivre encore.
    C’est une saison du Royaume. On en a tellement parlé que le temps est venu de le vivre et de se taire, sans doute. De briller et de saler le monde que Père aime tant. Un temps pour manifester l’Église cachée dans le cœur de Dieu. Un temps pour que soient révélés les mystères bénis du Seigneur. Un temps de salut. Un temps de rédemption.
    Je me suis perdu un moment de vie et Il ma retrouvé. Il y a du fils prodigue dans mon cheminement. Et c’est bien le mien, de chemin. Que nul ne pense que ce que j’ai vécu est universel et qu’il se doit de le vivre à son tour. Non, mais surtout que chacun Lui dise, comme un fils ou une fille aimante : « toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Et alors, peut-être, empruntera-t-il ce chemin à son tour. Qui sait ? Père le sait.
    Et puis, allez, je sais bien, moi, que je suis resté moi malgré tout ce que je partage. Je ne me suis pas désincarné pour devenir plus « spirituel ». Au contraire, je suis devenu plus que jamais moi et moi homme avec tant d’imperfections ! Mais des imperfections acceptées et en devenir. Je sais bien aussi, que la lumière de ces derniers mois a fait pâlir mon histoire d’hier. Mais comme je vous l’ai dit, je n’ai pas renié cette histoire, je l’ai réconciliée. Et maintenant, il me semble que tout forme un tout, une histoire de Dieu dans celle de l’homme. Je suis en route, et un peuple sans beaucoup de savoir, de puissance, de dignité ou de pouvoir, se lève et se met en route aussi.
    Ces lignes, je l’espère, ne seront pas lues, si elles le sont jamais, comme un testament, mais bien plutôt comme le liminaire de ce qui vient. Comme les premiers rais de lumière d’une aube naissante. Comme le prologue d’un livre, d’une épître écrite par Dieu Lui-même. La vie de chacun de ceux qui l’ont abandonnée entre Ses mains est un merveilleux humus, bien plus que la poussière dont nos pauvres traductions bibliques nous disent être formés, sur lequel pousse la graine infime du Royaume, qui un jour deviendra un arbre puissant. Alors le Royaume de Dieu sera manifesté et presque achevé, et Son Roi sera en chemin…

Etienne Atger 

dimanche 16 septembre 2012

LE CULTE RAISONNABLE

1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable (Romains 12)

                      C’est un sujet à la fois très profond et simple à comprendre que nous méditons d’après ce verset de Romains 12 : ‘’Le culte raisonnable’’. Il est important de poser cette question : ‘’Qu’est-ce que le culte dans la nouvelle alliance ? Comment rend-on ce culte à notre Dieu ? Est-ce à des moments bien précis comme la réunion dite du culte le dimanche ou les jours où nous nous retrouvons pour la prière, le partage, l’enseignement  ou autres motifs?’’

                   Si nous examinons cette exhortation de Paul pour la pratiquer, nous pouvons affirmer que le culte qui est décrit ici, l’offrande de notre corps, n’est pas un moment précis de réunions dans le temps. Ce sont les actes de la vie de chaque jour, à chaque instant et de chaque croyant qui sont et doivent être ce culte raisonnable. Les actions de notre corps deviennent donc ce culte raisonnable. Il y a, bien sûr, des temps de rencontres privilégiés, avec les membres de l’église, pour se tenir devant le Seigneur. Ces moments privilégiés font partis de ce culte raisonnable, mais ils n’en sont pas la seule manifestation.

                      Cet adjectif : raisonnable vient du grec logikos qui exprime l’idée de ce qui est : logique, raisonnable, éloquent. La racine primaire de ce mot est logos, la parole, mot repris par Jean dans le prologue de son Évangile pour qualifier notre Seigneur.  (Je ne suis pas un expert en Grec mais la ‘’Bible on line’’ m’est d’un secours efficace pour cette explication !)

                     Tout cela est très intéressant et nous montre que ce culte ‘’raisonnable’’, l’offrande des actes de notre corps devient une parole vivante offerte à Dieu. Notre témoignage de vie devient ce culte raisonnable. Notre témoignage par la Parole devient ce culte raisonnable qui doit plaire et être agréé par Dieu et interpeller les hommes, non seulement par notre bouche mais aussi par les actes de notre vie. Notre vie devient ce culte raisonnable qui glorifie notre Dieu. Elle est la parole, une parole qui doit être lue et vue par tous les hommes. Paul écrit en Romains 8 cette vérité fondamentale :

10   Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice.
11  Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

                       Notre corps est mort à cause du péché. Il est impossible que les actes de ce corps décrété mort par la Parole, puissent être agréables à Dieu ! L’Esprit qui a ressuscité Christ habite dans tous ceux qui sont ‘’nés de nouveau.’’ C’est Lui qui nous donne la vie, celle d’En-Haut, à nos corps mortels et cette vie est agréable à Dieu et nous permet de vivre ce culte raisonnable…si nous obéissons à cet Esprit de Dieu qui habite en nous ! C’est un défi permanent pour notre nature terrestre qui ne peut être ce culte raisonnable que dans l’obéissance à cet ordre du Seigneur :

37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
38  celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.
39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera   (Mathieu 10)

                     SI nous obéissons à cet ordre qui paraît si dur, nous perdons notre vie ! … Mais nous la retrouvons ! Celle-ci vient directement du Seigneur et elle est en mesure d’être offerte comme un sacrifice vivant, culte raisonnable. Nous retrouvons nos parents, nos enfants, par notre vie avec le Seigneur et notre relation va changer radicalement avec eux. Elle sera le fruit de la croix et sera efficace pour toucher ceux qui ne sont pas encore au Seigneur. Le Seigneur met le doigt sur nos relations d’amour les plus fortes et les plus naturelles : nos proches. Nous devons faire passer l’amour pour le Seigneur avant notre vie affectueuse. Notre vie sera le parfum de Christ pour nos parents et nos enfants, nos proches et toutes les personnes que nous fréquentons. Il ne peut pas y avoir quelque chose de meilleur que ce parfum si nous obéissons ! (2Corinthiens 2.15) Le Seigneur doit avoir la première place !
     
Nous sommes dans la situation décrite par Paul dans Galates 2 :

20  J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui–même pour moi.

                    Si nous sommes crucifiés avec Christ, il est évident que le corps mort n’a plus aucune puissance sur nos vies et nous dépendons de la vie de Christ en nous par Son Esprit. Nous avons pris notre croix afin de suivre le Seigneur. Notre vie devient ce culte, un culte public et que chacun peut voir. Les actes de notre nouvelle création (2 Corinthiens 5.17) sont un acte d’adoration permanent envers le Seigneur et un témoignage, une interpellation efficace pour ceux qui ne connaissent pas encore ce ‘’si grand salut.’’ Ainsi, notre vie devient ce culte raisonnable agréable à Dieu.

                    Nous savons que le symbole de l’adoration et des prières dans l’Ancien Testament est ce parfum fabriqué pour l’usage exclusif de l’Éternel (Exode 30.34-38). Il était destiné pour le service au sein du tabernacle. Il était brûlé dans le lieu saint par les prêtres qui étaient désignés à cet effet. Il était aussi brûlé une fois par an dans le lieu très saint par le souverain sacrificateur, à l’occasion du jour des expiations le 10 du septième mois. C’est de ce parfum dont parle Paul qui devient le nôtre, à usage exclusif, pour le service du Seigneur, dans et par le temple que nous sommes.

                     Il est à remarquer que le feu pour ce parfum était pris sur l’autel des holocaustes. C’est très parlant pour chacun de nous ! Le parfum de notre adoration et de nos prières ne peut être enflammé que par le feu de la croix de notre Seigneur. Il est bon de réfléchir à ces choses. Cela nous éclaire sur le véritable sens de cette parole du Seigneur : ‘’celui qui ne prend pas sa croix….’’ Paul exprime très bien cela dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 2 :

15  Nous sommes, en effet, pour Dieu le parfum de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:
16  aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? –

                        Notre vie, ce culte raisonnable, est le parfum de Christ. La source de tout ce qui est agréable et agréé de Dieu est en Christ ! Rien de ce que nous présentons à Dieu ne peut être autre chose que notre appréciation de notre adorable Seigneur dans notre vie. C’est la vie de Christ en nous qui, par Son Esprit, fait mourir les actions du corps (Romains 8.13) C’est porter notre croix ! Ce n’est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi… Nous savons cela ! Vivons-le !
   
17 Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs ; mais c’est avec sincérité, mais c’est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu.

                     Le verset 17 est l’explication de cette vie parfum de Christ : ‘’Nous ne falsifions point la parole de Dieu.’’ La parole de Dieu qui est présentée par une vie en conformité avec celle-ci, devient un puissant moyen pour répandre le parfum de Christ qui est notre adoration, notre culte raisonnable. Ce culte raisonnable a des exemples dans la parole de Dieu. Regardons la lettre de Paul aux Romains :

9  Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous, (Romains 1)

                       Dieu que je sers en mon esprit peut être traduit : ‘’Dieu à qui je rends un culte en mon esprit (ou spirituel) en annonçant l’Évangile de Son Fils.’’ Le service que nous rendons à notre Dieu ne peut être compris que dans le sens de l’adoration afin de ne pas tomber dans l’activisme qui est le poison de la vie chrétienne et ou du ministère ! Pour Paul, l’annonce de l’Évangile est un acte d’adoration envers le Seigneur. Il est vrai qu’il prêche l’Évangile aux païens, mais il dévoile l’attitude de son cœur dans Romains 15 :

15  Cependant, à certains égards, je vous ai écrit avec une sorte de hardiesse, comme pour réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m’a faite
16 d'être ministre de Jésus–Christ parmi les païens, m'acquittant du divin service de l’Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, étant sanctifiée par l'Esprit–Saint.

                     Paul décrit son cœur en s’inspirant du sacerdoce des prêtres de l’Ancienne Alliance pour décrire la motivation profonde de son cœur. Darby traduit ainsi ce verset  :

‘’…pour que je sois ministre de Christ Jésus pour les nations exerçant la sacrificature (sacerdoce) dans l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifié par l’Esprit Saint.’’

                   La prédication de l’Évangile par Paul n’était pas une simple prédication mais un acte de grâce et d’adoration envers le Seigneur. Il ne parlait pas directement à ses auditeurs. Il les présentait à Dieu, comme  les prêtres devant l’autel d’airain offrant les victimes sacrifiées.

                       Ces personnes étaient présentées devant Dieu afin d’être agréées. Paul a la même attitude que le prêtre qui offre son sacrifice à l’Éternel. Il sait que sa parole (la sienne propre) ne peut pas les toucher. La parole inspirée par l’Esprit-Saint sanctifiait ces hommes et ces femmes présentés ainsi à Dieu. Elles pouvaient être touchées à salut par le Saint-Esprit qui pouvait les convaincre de péché, de justice et de jugement.

                     Paul faisait bien plus que prêcher ! Il offrait à Dieu par sa prédication ses auditeurs et le Saint-Esprit  les touchait à salut. L’apôtre rendait ce culte à Dieu en évangélisant. C’est une attitude de cœur qui prouve la dépendance de Paul à son Seigneur. Il savait que seul, le Seigneur, avait la puissance d’amour pour les sauver.

                 Nous avons d’autres passages qui expriment clairement ce culte raisonnable par les exhortations de Paul :

23  Tout ce que vous faites, faites–le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes,
24 sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur.

                      Cette exhortation nous donne la clé pour être ces adorateurs que le ‘Père recherche.’’ Tout ce que nous accomplissons dans notre vie doit être pour le Seigneur. Lorsque nous sommes à notre travail, nous travaillons pour le Seigneur et non pas pour le patron ou pour notre salaire. Le travail devient ainsi un acte d’adoration envers le Seigneur. Il doit être ce parfum allumé par le feu de la croix pour être le parfum de Christ qui monte vers le Père et touche ceux qui travaillent avec nous, ainsi que le patron.

                   Que chacun puisse aller plus loin dans cette méditation ! Il y a d’autres trésors cachés à découvrir dans ce Saint Livre sur ce thème du ''culte ''raisonnable !

 jcb







vendredi 14 septembre 2012

TÉMOIGNAGE, L'appel déchirant d'une chrétienne frustrée!

L’église.  Aujourd’hui je ne suis pas dans l'église. Pourquoi est-ce que je n’y trouve pas à ma place ?
     Après plusieurs tentatives et un arrêt de 5 ans dans l'une d'entre elles, je fais l'amer constat qu'elle ne répond pas à ce que je crois et voudrais tellement vivre.
    J'ai fais un rêve, une prière à Dieu, celle de trouver l'église des apôtres de la première assemblée, de croyants en Jésus Christ.
    Beaucoup me disent : n'abandonne pas ton assemblée... Il n'y a pas d'église parfaite car personne ne l'est...
    Mais quoi, devrais-je intégrer un système religieux, dans lequel je ne me retrouve pas ? Sous prétexte que l'on me dit de faire ainsi !
    On me dira, le principal, est de suivre le pasteur, et de prendre tous les enseignements qu'il te donnera, il est l'autorité spirituelle. De quelle autorité s'agit-il ? Ma seule autorité c'est Christ.
    En effet, 10 ans de conversion et toujours le même souci, désir de plaire à Celui qui s'est révélé à moi, Jésus mon Roi, Il me connaît si bien .
    Je ne peux plus prendre que du lait, j'ai grandi, merci au pasteur de m'avoir nourrit un temps, mais maintenant, je veux exercer ma propre réflexion, discernement, don de Dieu.
    Sans aucune prétention, je ne peux plus avaler des enseignements, des réunions bibliques, des activités de l'assemblée, je veux vivre Christ, seule et avec d'autres qui vivent le même désir.

Suggestion et réflexion :

    Pourquoi n'y aurait-il pas une forme de dynamique de groupe, dans l'église, une sorte de parrainage ? Celui qui est jeune dans sa foi serait accompagné et mis sous l'aile précieuse d'un plus ancien. Cet ancien dans la foi pourrait prendre soin de lui, supporterait ses épreuves et serait un puissant soutien dans la joie et dans l'affliction.
    Il prendrait un café chez lui, l'inviterait quelques fois à manger. Il userait de cette hospitalité chère au peuple nord-africain.
    Le téléphone sonnerait chez ce plus jeune ou faible dans la foi, lorsqu'il ne donnerait pas de nouvelles, non pas pour le surveiller mais pour lui dire : « Je suis là ! »
    Le dimanche après le culte il n'irait pas saluer le club des amis, mais il irait vers celui qu'il ne connaît pas encore et qu'il voit pour la première fois. Au repas communautaire il n'irait pas s'asseoir auprès d'un ami, mais inviterait quelqu'un qu’il ne connaît pas bien à ses côtés pour mieux le connaître. Non pas le culte du dimanche, ni les réunions à l'église, non pas la fête de Noël en préparation ou l'école du dimanche. 
    
Les enfants parlons-en….
   
    Que vivent-ils ? Toute la semaine l'école et le dimanche re belote ! J'ai un fils qui a grandi dans ce système là. Aujourd'hui il ne veut plus que je le mène à l'église car, voyez-vous, ce n'est pas là qu'il s'est fait des amis. Mais lui et les autres en ont-ils réellement le temps ? Ils sont instruits une heure ou deux, c'est bien me direz-vous…
    Mais n'est-ce pas aux parents d'instruire les enfants ? C’est ce que j'ai fais personnellement avec le mien. Ne serait-il pas bon de proposer à nos enfants des moments chez une personne qui ouvrirait sa maison pour accueillir pour favoriser des moments partage, de jeux de repas ensemble et des sorties pour développer leur propre amitié en Christ ?

J'ai soif et faim d'autre chose !

    Oh Seigneur conduit moi vers cette église, celle qui est authentique dans ses rapports les uns aux autres, celle qui est capable de s'humilier, de demander pardon, celle où il n'y pas de dirigeant mais des frères et sœurs qui se soutiennent et vivent réellement Ton amour. Celle qui reconnaît qui est son prochain. Comme ce Samaritain, il connaissait qui était son prochain il savait ce dont il avait besoin. Pourquoi n'est-ce pas aussi simple, pour nous aujourd'hui, de trouver Christ en celui qui a fait comme nous l’expérience de la conversion ? Si chacun pouvait prendre un peu de son temps pour s'intéresser à celui qui est dans sa propre assemblée, alors les gens du dehors verraient ce qui unit vraiment les croyants. Je crois que nos assemblées sont trop importantes en nombre et ne peuvent pas développer ce type de groupe. Il me semble que les cellules de maison pourraient être un élément de réponse pour moi, si elles ne s'enfermaient pas avec quelqu'un à sa tête , mais chercheraient à s’exhorter les uns les autres et à tout simplement s'aimer comme Dieu nous le demande.

Avril 2011 Fadila