lundi 4 juillet 2011

Courte méditation sur Jean 21 La pêche miraculeuse

JEAN 21 et PIERRE

1  Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.
2  Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.
3  Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit–là ils ne prirent rien.
4  Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus.

    Nous voici parvenus à la fin de cet évangile, au dernier chapitre, le vingt et un, qui je pense, est consacré surtout à la rencontre de Pierre et son Seigneur.
    Tout d’abord, il faut mettre les personnes en situation. La première chose que nous voyons, et qui me paraît assez étonnante : Pierre veut aller pêcher ! Il retourne à sa vie d’avant la rencontre avec le Seigneur ! Les disciples qui sont avec lui vont le suivre. Lors de sa première apparition aux disciples, dans le chapitre précédent, le Seigneur leur a dit « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Nous les retrouvons à la pêche, reprendre leur ancien métier ! Cela au moins pour Simon et les fils de Zébédée. Nous ne savons pas ce que les autres disciples ont fait. Ils devaient être très désemparés ! Nous savons par les Actes que le Seigneur ‘’leur apparut pendant quarante jours et parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu.’’ (Actes 1.3)  Continuons cette lecture :

5  Jésus leur dit : Enfants, n'avez–vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non.
6  Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.
7  Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur ! Et Simon Pierre, dès qu’il eut entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
8  Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n’étaient éloignés de terre que d’environ deux cents coudées.
9  Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.
10  Jésus leur dit : Apportez des poissons que vous venez de prendre.
11  Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante–trois grands poissons ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point.
12  Jésus leur dit : Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander : Qui es–tu ? sachant que c'était le Seigneur.
13  Jésus s’approcha, prit le pain, et leur en donna ; il fit de même du poisson.
14  C’était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu’il était ressuscité des morts

    Dans Luc 5, Pierre et les fils de Zébédée ont été appelés et ils ont aussitôt tout quitté pour suivre Jésus. (Lc 5.11) Nous nous retrouvons dans la même situation que dans Luc, sauf que c’est l’Homme ressuscité qui les appelle. Comme dans Luc, ils n’ont rien pris. Comme dans Luc, le Seigneur leur ordonne de jeter les filets et la pêche, sur la parole du Seigneur, est  très abondante.
    Les circonstances sont bien différentes entre ces deux récits. Dans Luc, lorsque Simon voit la pêche, la frayeur le saisit et il dit au Seigneur, en tombant à ses genoux « Seigneur éloigne-toi de moi parce que je suis un homme pécheur » La présence du Seigneur et de cette pêche miraculeuse l’avait convaincu de péché, ainsi que ceux qui étaient avec lui.
    C’était la première fois que la présence du Seigneur, par ce miracle dévoile le cœur de ces hommes et ils connaissent leur vraie nature. Ils sont pécheurs, convaincus de leur état. Par contre, dans ce passage, Pierre se jette à l’eau et va à la rencontre de son Maître. Dans Luc, il est convaincu de sa nature pécheresse, ainsi que ses associés, tandis que cette fois, et malgré son reniement il se sait pardonné et peut s’approcher de Jésus dans l’assurance de la plénitude du pardon accordé et de la communion retrouvée.
    Ensuite, les filets se déchiraient dans Luc, tandis qu’ici, même débordant de poissons, le filet reste intact. Pourtant, dans les deux cas, les filets sont jetés sur l’ordre du Seigneur. Nous avons sûrement des choses à comprendre en comparant ces deux évènements. Dans Luc, il me semble que le Seigneur s’occupe de leur faire connaître leur nature d’homme, car, comme écrit Paul dans Romains : « Tous ont péché et ils sont privés de la gloire de Dieu. » 
    Et pourtant, ce peuple est le peuple de Dieu, mais par cette action du Seigneur, les voilà au même niveau que les nations. Et dans la connaissance de la révélation de leur état devant Dieu, leurs cœurs sont préparés pour recevoir l’enseignement du Seigneur et les amener après sa résurrection à ne plus être privés de la gloire de Dieu.
    Par contre, dans Jean, nous les voyons s’approcher du Seigneur dans une intimité qu’ils n’avaient pas lors de la première pêche miraculeuse. Ils ont la capacité de rester avec l’Homme ressuscité qui est la manifestation de la gloire de Dieu. Tout est différent. Le Sang de l’Agneau a été répandu ! C’est la troisième fois que le Seigneur se manifeste à Ses disciples. Ils savaient qu’ils pouvaient L’approcher !
    Le Seigneur avait déjà pourvu. Tout était prêt. Le brasier, les poissons, et même le pain. Le Seigneur a pourvu. Mais le Seigneur leur demande d’apporter du poisson qu’ils venaient de prendre, il ne méprise pas le travail de ses disciples, même si tout est prêt !
    Une autre remarque, aussi, le disciple que Jésus aimait a reconnu le Seigneur. Pierre ne L’a pas reconnu. La fougue n’est pas toujours la meilleure condition pour le service, mais l’intimité avec le Seigneur est plus payante ! Rappelons-nous que ce disciple, pendant l’institution de la cène, s’était penché sur la poitrine de Jésus. C’est lui qui a su en premier qui allait trahir le Seigneur. Ce passage est peut-être écrit pour nous permettre d’être plus près du Seigneur, afin de le reconnaître dans toutes les circonstances de notre vie.
    Nous avons aussi le fameux chiffre 153 qui est le total des poissons pêchés. Il y a eu beaucoup d’interprétations au sujet de ce chiffre. Certains se sont basés sur la gématrie, c’est-à-dire des calculs complexes à partir de la valeur numérique des lettres pour chercher le sens caché de ce chiffre.
    Jérôme a affirmé que le lac contenait 153 sortes différentes de poissons, en se basant sur l’affirmation du naturaliste Oppien. Le miracle devient donc le symbole de la pêche de tous les hommes de toutes les races, afin de les amener au salut par l’ Évangile. Mais en réalité Oppien en  avait dénombré 157 sortes et non 153. Tous ces poissons dans un seul filet représentent tous les rachetés unis dans un seul corps : l’ Église, car il n’y a pas de rupture de ce filet (grec :schisma, en français schisme). Personnellement je crois que, si nous avons besoin de connaître la signification de ce chiffre pour notre avancement spirituel, nous en recevrons l’explication par l’Esprit Saint qui nous a été donné pour cela.

15   Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes–tu plus que ne m'aiment ceux–ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux.
16  Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes–tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
17  Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes–tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes–tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
18  En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi–même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
19  Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis–moi.
20  Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ?
21  En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui–ci, Seigneur, que lui arrivera–t–il ?
22  Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis–moi.
23  Là–dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ?
24  C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.
25  Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait

    Puis c’est la fameuse question posée trois fois à Pierre. Sûrement pour lui rappeler son reniement, mais aussi, pour montrer que la communion est bien rétablie avec Jésus. Il est à remarquer que le Seigneur se tient devant le brasier, comme Pierre lors de sa chute. Il est vrai que lorsque le Seigneur demande à Pierre : « Pierre m’aimes-tu ? » Celui-ci lui répond par l’affirmative en employant un verbe, qui plus faible, correspond à avoir de l’amitié. Et le Seigneur, lors de sa troisième question va employer le même verbe que Pierre. Et chaque fois le Seigneur va lui dire « Prends soin de mes brebis » Pierre se sait pardonné et restauré dans sa communion avec le Seigneur, et il est heureux de et dans  Sa présence.
    C’est comme si le Seigneur lui disait : « maintenant que tu es restauré dans la communion avec Moi, et que tu a connu et goûté la grâce de cette intimité dans ma présence, va vers mes brebis et nourris-les de la parole que je t’ai donnée.  Aime-les de l’amour que tu reçu de Moi. Si Je t’ai restauré, c’est pour que tu sois apte au service auquel Je t’ai appelé. Si une de mes brebis te trahit, à ton tour accorde-lui ce pardon que tu as reçu de moi. » Par cette expérience de chute et de pardon et de restauration le cœur de Pierre était devenu capable de paître les brebis de son Maître. Sa deuxième lettre finit par cette exhortation : « croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. »  En premier la grâce. En effet, Pierre, par son reniement a vraiment vécu cette grâce de pardon du Seigneur, bien sûr en passant par cette repentance qui lui a permis d’être restauré. Le Seigneur avait prié pour Pierre.
    Dans Luc 22, nous lisons :

31  Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.
32  Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.
33  Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.
34  Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître.

    Le Seigneur avait destiné Pierre, par cette parole à affermir ses frères en la foi. Nous voyons, ici, que c’est le Seigneur qui lui donne cette responsabilité pour rentrer dans le service pour le royaume. Le Seigneur savait que Pierre allait le renier et pourtant, c’est lui que le Seigneur choisit pour affermir ses frères (les disciples qui étaient avec lui). Il est important de remarquer que cet homme qui allait faillir dans la foi au point de renier le Seigneur est choisi  par celui-ci pour affermir ses frères. Je ne pense pas que beaucoup de responsables humains, dans une situation pareille, aurait choisi Pierre pour ce service. Au contraire, ceux-ci l’auraient sûrement laissé de côté pour prendre un autre homme pour cela. C’est une belle leçon pour nous ! Nous ne devons pas mépriser ces disciples qui, parfois, nous trahissent, ou nous blessent car, à travers ces situations, le Seigneur peut vraiment les former et en faire des nouveaux Pierre ! (il a glorifié le Seigneur par son martyre.)

4 Qui es–tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir.

      Ce verset de Romains 14 nous met en garde, afin de ne pas juger ou rejeter ce frère que le Seigneur a le pouvoir d’affermir. Ou bien comme nous dit le prophète Esaïe dans le chapitre 55

« mes pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies »

 et plus loin, dans ce chapitre, l’ Éternel ajoute par la bouche du prophète :

« Ainsi en est–il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins ».

    La parole du Seigneur (ici, c’est la prière de Luc 22) a accompli le travail nécessité par ce reniement de Pierre, dans son cœur et, par cette prière exaucée, Pierre a reçu ce cœur de berger qui lui a permis de paître les brebis du Seigneur. Je crois que souvent nos chutes peuvent devenir le terreau d’un service fécond pour le Seigneur. Ici, je parle surtout de ces personnes qui, comme Pierre, veulent absolument servir, et parfois tombent, mais toujours avec ce feu pour le service. Exactement comme Pierre.
    Lorsque j’étais plus jeune, j’ai appris à naviguer sur une planche à voile. Le moniteur, parfois, nous laissait aller par des vents un peu forts, sur la mer. Il savait pourtant qu’il ne nous était pas possible de naviguer par ce gros temps (pour notre peu d’expérience.) Après nous avoir lâché plusieurs minutes où nous nous débattions dans cette situation difficile il venait nous chercher et nous remorquait sur la plage. Par ces moments, il nous enseignait et nous apprenait ainsi à être prudents sur la mer. Et bien sûr, ces leçons nous étaient très bénéfiques pour plus tard. Ces mauvais moments nous faisaient grandir dans la maîtrise de notre planche. Cet exemple est un peu faible, mais, parfois le Seigneur fait de même avec nous, afin de nous mener à ce point de non-retour, pour qu’Il devienne notre Maître absolu.  Nous savons que ce Maître est Amour.

Puis le Seigneur va affirmer à Pierre

En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi–même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.

    Jean ajoute : « il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu ». A la fin de sa vie, je crois que l’amour de Pierre pour son Seigneur mérite le verbe dont Jésus s’est servi pour l’interpeller les deux premières fois. Le premier verbe est agapeo (qui pourrait signifier aimer sans rien demander en retour) et le deuxième verbe est phileo (qui parle surtout d’amitié. On sait que l’amitié est partagée). Mais certains experts en Grec ancien démontrent que ces deux verbes étaient parfois comme synonymes, de même valeur. Ces deux verbes seraient interchangeables. Je pense que, malgré tout, s’ils sont employés dans ce contexte, c’est pour nous interpeller.

    Puis Jésus donne cet ordre à Pierre : « Suis-moi » Et Pierre se retourne ! Il voit le disciple que le Seigneur aimait et cette question, un peu inattendue, sort de ses lèvres : « Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui répond simplement : « que t’importe, toi suis-moi » Cet ordre, le Seigneur nous le donne à nous aussi. A chacun de répondre dans le secret de son cœur sans se retourner, ni regarder ce que les autres font.

    Nous avons traversé cet Évangile et avec la grâce de Dieu, je crois que le Seigneur l’Esprit nous a fait et va nous faire grandir dans la connaissance de l’amour de notre Dieu, et surtout il y a tellement de trésors à découvrir encore et encore dans cet évangile si riche!

jcb

lundi 27 juin 2011

Courte méditation sur Jean 20 La résurection

JEAN 20   La résurrection

    Juste une constatation avant de rentrer dans cette étude de ce glorieux chapitre que nous abordons aujourd’hui. La gloire de Dieu se manifeste par la résurrection de notre adorable Seigneur, mais, quelle discrétion ! Imaginez un instant qu’un grand de la terre soit bafoué, humilié, traité comme notre Seigneur et qu’il revienne à la vie ! Nous serions immédiatement inondés de milliers d’infos, de reportages, de preuves, de discours, d’envoyés spéciaux, de pub en tout genre ! Pas un coin de la terre ne pourrait rester sans entendre cette formidable nouvelle. Eh bien, ici, ce n’est pas le cas, et pourtant le Seigneur avait la capacité  et la puissance de manifester Sa gloire à travers le monde entier beaucoup plus rapidement que les médias actuelles. Il ne l’a pas fait ! Le proverbe ‘’la gloire de Dieu, c’est de cacher les choses’’ (25.2a) est pleinement réalisé par cet événement qui a rempli l’univers ! D’ailleurs 1Corinthiens15 nous révèle que les 12 ont d’abord vu le Seigneur et plus de 500 frères à la fois, puis ce fut Jacques (sûrement le frère du Seigneur) et enfin Paul lui-même (v.5-8) Ce qui représente peu de personnes. Ces versets ne mentionnent même pas les femmes qui l’ont vu en premier ! Par contre, lors de sa venue sur les nuées, tout sera différent. Dans Mathieu 24.30-31, Jésus affirme

30  Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. 31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.

    Ce jour-là, tout œil le verra et pour certains se sera un jour de deuil, de désolation et de terrible jugement ! Le Seigneur a affirmé dans ce même chapitre de Mathieu au verset 35 « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas »
    Nous voyons, encore, dans Luc 17, dans Marc, la même affirmation. Paul nous exhorte aussi dans ses écrits, car ce jour-là sera différent de celui de sa résurrection. A nous de ne pas nous trouver honteux devant Lui lors de sa venue (1Jn 2.28). Pour ceux qui auront refusé la grâce du salut, ce Jour sera un jour de malheur et de jugement.  Pour nous, il est possible que nous ayons honte devant Lui. Comme le recommande Pierre, dans sa première lettre soyons sobre et veillons. Commençons notre lecture :

1 Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre.
2  Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis.
3  Pierre et l’autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre.
4  Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre ;
5  s’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas.
6  Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre,
7  et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part.
8  Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut.
9  Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts.
10  Et les disciples s’en retournèrent chez eux.

    On a enlevé du tombeau le Seigneur ! C’est par cette interpellation que Marie-Madeleine décrit à Pierre et à Jean ce qu’elle a vu au tombeau. Ce témoignage donne envie aux deux disciples d’aller voir. Ils courent au tombeau, constatent que le corps du Seigneur n’est plus là. Pierre, à son habitude, fonce et entre dans le tombeau laissant Jean dehors qui regarde. Jean entre à son tour dans le tombeau et : il vit et il crut. Formule lapidaire s’il en est ! Pourquoi a-t-il crut ? Je vous donne l’explication de A. Feuillet, qui me paraît exacte

« Une telle disposition des linges funéraires montrait clairement qu’aucune main humaine n’était intervenue pour les manier ; elle pouvait dès lors, mettre sur la voie de la foi pascale un disciple qui avant la Passion avait déjà eu foi en Christ »

     Les linges funéraires étaient disposés de telle sorte qu’ils faisaient penser au cocon vide dont le papillon s’est débarrassé afin de commencer sa vie nouvelle. Nous voyons que la proximité, l’intimité que Jean cultivait pour être près du Seigneur durant Sa vie, lui a permis de croire. La Parole affirme que

La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. (Romains 11.17) 

    Jean a reconnu le Seigneur à la fin de cet Évangile, lors de la pêche miraculeuse. (Jean 21.7) Nous devons avoir cette proximité du Seigneur par la lecture de Sa Parole, qui nous fait entrer dans Son intimité et nous permettra de reconnaître Sa voix dans des moments de doute qui parfois nous assaillent.
    Et les disciples s’en retournèrent chez eux !!! C’est tout ! Incroyable réaction, surtout de la part de celui qui avait vu et cru !

11  Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ;
12  et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds.
13  Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures–tu ? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
14  En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
15  Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures–tu ? Qui cherches–tu ? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis–moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
16  Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est–à–dire, Maître !
17  Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis–leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
18  Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur, et qu’il lui avait dit ces choses.

    Par contre Marie reste et pleure, puis, en se baissant pour regarder à l’intérieur du tombeau, elle voit les anges et leur dit « on a enlevé mon Seigneur. » Puis elle aperçoit Jésus sans Le reconnaître et demande le corps à ce ‘’jardinier ‘’. Nous voyons la persévérance de cette femme, en comparaison des deux disciples, persévérance qui va être couronnée de succès ! Lorsque le Seigneur lui dit : « Marie !» elle Le reconnaît et se jette à Ses pieds. Il a été nécessaire l’interpellation du Seigneur pour que Marie puisse le reconnaître. Elle le connaissait très bien pour l’avoir suivi durant la vie terrestre du Seigneur. Elle n’a pu le reconnaître car nous ne pouvons le connaître que par révélation pour savoir qui Il est vraiment.
    Nous devons le fréquenter, nous aussi, en cheminant avec Lui dans les Evangiles, Le connaître comme cet homme parfait qui est venu accomplir la Loi. Cette fréquentation nous mènera immanquablement à la révélation, par le Saint-Esprit, de la seigneurie et la gloire de Dieu le Fils. Nous devons cheminer avec Lui et Il se révèlera ! Il nous appellera par notre nom !

    La réaction du Seigneur n’est vraiment pas facile à comprendre. Voyons cet ordre donné à Marie (ne me touche pas !) qui a été une source d’interrogation pour  de nombreux exégètes.
Relisons ce verset 17 :

17 Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis–leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

   Tout d’abord, il faut remarquer ce fait nouveau : Jésus appelle ses disciples mes frères. Le Seigneur est notre Frère ! La lettre aux Hébreux nous fait comprendre pourquoi nous sommes appelés ainsi :

10  Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
11  Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,
12  lorsqu’il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l’assemblée.
13  Et encore : Je me confierai en toi. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés.
14  Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui–même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est–à–dire le diable,
15  et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.
16  Car assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
17  En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ;
18  car, ayant été tenté lui–même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

    Nous trouvons ce texte dans Hébreux 2. Cette explication est lumineuse et nous permet de découvrir l’amour du cœur de Dieu et de Jésus pour nous. Amour insondable ! Jésus, le Prince de notre salut (bien sûr nous parlons, ici, de l’homme) a été élevé à la perfection par la souffrance. Rappelons-nous ce verset de la prière sacerdotale : « je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés dans la vérité »  Et donc nous sommes issus d’un seul et le Seigneur nous appelle frères ! Il est devenu semblable à nous afin d’être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service pour Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple. Ce texte révèle aussi que tous les rachetés sont la descendance d’Abraham ; il n’est plus question de descendance selon la chair mais selon la foi. Nous sommes engendrés en Jésus-Christ qui est la descendance d’Abraham (Galates 3.16) Christ est la descendance d’Abraham et nous aussi par et en Lui. A méditer ! Nous ne pouvons pas rentrer plus en avant sur ce merveilleux passage, car il n’est pas dans notre propos, mais il est riche de la richesse de l’amour de Dieu en Jésus-Christ pour nous.

 Bon voyons cet ordre donné à Marie nous avons deux interprétations (ne me touche pas !),
  
    La première, se réfère à l’Ancienne Alliance et au sacrifice du Jour du Grand Pardon, (ou Jour des expiations) qui était célébré le 10 du septième mois (Lé 23 .26). Cette cérémonie qui est l’ombre du sacrifice de Christ était assez complexe. Il y avait d’abord le sacrifice d’un taureau pour l’expiation des péchés du Souverain Sacrificateur et de sa famille (Lv 16.6). Puis, après avoir accompli l’expiation de ses péchés et de ceux de sa famille par ce sacrifice, il prenait un brasier plein de charbons ardents prélevés sur l’autel, et deux pleines poignées de parfum aromatique et portait tout cela dans le Lieu Très Saint, au delà du voile. Bien sûr il rentrait dans ce sanctuaire avec le sang de ce sacrifice. Il faisait brûler le parfum sur les charbons, afin de couvrir le propitiatoire de la fumée de l’encens, pour ne pas mourir. il pouvait asperger le sang devant le propitiatoire, pour que l’expiation soit agréée de Dieu. Ensuite, il sortait et recommençait le même rituel pour les péchés du peuple, avec le sacrifice, ce coup-ci, d’un bouc. Lévitique 16 nous explique pourquoi tout ce rituel :

16  C’est ainsi qu’il fera l’expiation pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d’Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d’assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés.
17 Il n’y aura personne dans la tente d’assignation lorsqu’il entrera pour faire l’expiation dans le sanctuaire, jusqu’à ce qu’il en sorte. Il fera l’expiation pour lui et pour sa maison, et pour toute l’assemblée d’Israël.
18  En sortant, il ira vers l’autel qui est devant l’Eternel, et il fera l’expiation pour l’autel ; il prendra du sang du taureau et du bouc, et il en mettra sur les cornes de l’autel tout autour.
19  Il fera avec son doigt sept fois l’aspersion du sang sur l’autel ; il le purifiera et le sanctifiera, à cause des impuretés des enfants d’Israël..

    Pour que le sacrifice soit agréé, il fallait impérativement que le sang de la victime expiatoire soit aspergé devant le propitiatoire (le couvercle de l’arche de l’alliance), qui se trouvait dans le Saint-des-Saints Le peuple était pardonné de ses péchés. Il fallait recommencer chaque année. L’autel d’airain devait être purifié lui aussi par l’aspersion du sang, ainsi que la tente d’assignation (tout le tabernacle), mais seulement après avoir fait l’aspersion dans le Saint-des-Saints. Lorsque le Souverain Sacrificateur ressortait du Saint- des-Saints, le peuple avait la preuve que le sacrifice était agréé et les péchés pardonnés.     Personne ne pouvait toucher le Souverain Sacrificateur tant qu’il n’était pas rentré dans le Saint-des-Saints, sous peine de le rendre impur et donc le sacrifice ne pouvait être reconnu et accepté de l’Eternel
    En se fondant sur ce passage de Lévitique, des commentateurs disent que le Seigneur n’était pas encore entré dans le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas construit par la main de l’homme. Regardons ces versets de hébreux 9 :

1 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est–à–dire, qui n’est pas de cette création ;
12  et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.
13  Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,
14  combien plus le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui–même sans tache à Dieu, purifiera–t–il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !

    Donc ces commentateurs expliquent l‘attitude du Seigneur envers Marie par ces versets. Il fallait d’abord que Jésus, redevenu le Souverain Sacrificateur aille dans ce Tabernacle éternel pour achever son œuvre une fois pour toutes. Nous pouvons dire que par Son Sang, Il a pu  rentrer dans ce Lieu, car, n’oublions pas que c’est le Christ-Jésus homme qui est notre Médiateur. Lisons encore quelques versets de Hébreux 9

24  Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.
25  Et ce n’est pas pour s’offrir lui–même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ;
26  autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice.

    Ces versets sont vraiment merveilleux ! Nous n’avons pas grand chose à ajouter, si ce n’est de serrer ces versets dans notre cœur et de vivre la vie de résurrection que le Seigneur nous a donnée dans sa grâce infinie, en obéissant à Celui qui nous a tant aimé : Son Père. Ceci est la première interprétation de ce passage.         
     Plus tard, le Seigneur demandera à Thomas, qui n’avait pas cru « Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté »
    Voilà pour cette première interprétation.
  
    La deuxième  Cette deuxième explication est plus simple que la première, plus logique aussi, peut-être un peu moins « spirituelle ? » Je ne sais pas ! A chacun de voir ce qui paraît le mieux convenir. Ces choses ne sont pas essentielles pour notre marche spirituelle.
    Je cite un commentaire de l’encyclopédie des difficultés bibliques :

« Les paroles de Jésus à Marie ne signifient pas que Jésus devait monter auprès de son Père avant qu’elle ne puisse le toucher. Marie devait apprendre que son ancienne relation avec Jésus telle qu’elle était durant son ministère terrestre devait faire place à une relation nouvelle. Si Jésus était monté auprès du Père entre sa rencontre avec Marie et celle avec Thomas, pourquoi Jean ne l’aurait-il pas mentionnée ? (pour expliquer cette parole énigmatique) D’autre part, on ne comprendrait pas quelle  différence une telle ascension ferait un sujet du droit de le toucher. »
    
      Donc, c’est une nouvelle relation qui vient d’être établie entre le Seigneur et Marie. Les versions modernes comme Le Semeur traduisent « ne me retiens pas »
     Ce qui est sûr, c’est que la relation va changer car ‘’si nous avons connu Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus de cette manière’’ (2Corinthiens 5.16) Peut-être que c’est pour cette raison que Paul a été choisi par le Seigneur pour nous enseigner les bases doctrinales de la vie de l’ Église, car il n’a connu le Seigneur qu’après Sa résurrection et donc dans Sa gloire. Et cette relation va devenir communion, par le Saint-Esprit, car désormais Il va habiter en nous, par cet Esprit !!!  Voilà ce qu’on peut dire pour cette deuxième interprétation.

    Un fait remarquable à noter aussi, le Seigneur apparaît en premier lieu à une femme. Dans le judaïsme, le témoignage d’une femme n’avait pas beaucoup de poids. Le Seigneur par le message qu’Il demande de transmettre aux ‘’frères’’ honore cette femme et à travers elle toutes les femmes. Dans les autres Évangiles elles sont plusieurs à annoncer cette bonne nouvelle aux disciples. Rappelons-nous ce verset de Luc 24.11 « mais ces paroles leur apparurent comme une niaiserie et ils ne crurent pas ces femmes »
    L’encyclopédie des difficultés bibliques précise, (et c’est très intéressant)

 « Si les récits de la résurrection avaient été inventés, on n’aurait certainement pas confié ce rôle de premier témoin à une femme : un détail qui pouvait d’emblée rendre le récit suspect auprès des Juifs et des païens sceptiques. On connaît le mot sarcastique d’un sceptique célèbre : « La foi d’une hallucinée a donné au monde un Dieu ressuscité ».
  
    Le Seigneur a vraiment honoré les femmes en les impliquant directement dans le témoignage de sa résurrection !

Lisons la fin de ce chapitre:

19  Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous !
20  Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur.
21  Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.
22  Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint–Esprit.
23  Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
24  Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.
25  Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
26  Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : La paix soit avec vous !
27  Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets–la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois.
28  Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu !
29  (20–28) Jésus lui dit : (20–29) Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !
30  Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31  Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

   Nous avons déjà médité sur le fait que le Seigneur souffle sur eux en leur disant « recevez l’Esprit-Saint » Je vous reproduis, ici, cette méditation :

   Maintenant, il nous faut aborder un sujet difficile et controversé dans le milieu évangélique. Ici, je vais partir d’un enseignement que j’ai reçu de celui qui m’a appris à aimer le Seigneur et à le connaître (selon Jean 17) Il s’agit de Kenneth O’hare.
    A quel moment les disciples sont-ils nés de nouveau ? D’après cet enseignement  que je crois être correct et auquel j’adhère les disciples sont nés de nouveau le jour où le Seigneur est apparu au milieu d’eux lorsqu’il a soufflé sur eux en leur disant « recevez l’Esprit-Saint » (Jean 20.22) Le verbe employé dans le texte grec ne se trouve que dans deux autres passages dans la traduction des Septante. Ce verbe souffler (emphusao) est le même qui est employé dans Genèse 2,7 pour décrire la création de l’homme.
   Dans toute la Septante ce verbe n’est employé que deux fois : une fois pour la création de l’homme, la deuxième fois, dans Ézéchiel, pour la résurrection des morts, lors de la vision de la vallée des ossements. (d’après J. Dunn). Par contre dans l’Hébreu le souffle de vie de Genèse 2.7 est neshama. Ce mot ne se retrouve pas dans Ézéchiel. (Bible online des éditions clé)
   Nous voyons dans la création de l’homme que l’Éternel a formé Adam en prenant de la poussière du sol. Il a d’abord,( on pourrait dire)  modelé cet homme et pour lui donner la vie Il lui a soufflé dans les narines et l’homme est devenu une âme vivante. Pour les disciples c’est un peu la même chose, le Seigneur les a d’abord modelés par son enseignement, durant Sa vie sur terre, puis, après la résurrection, par son souffle, Il les a fait naître à cette nouvelle vie. N’oublions pas que le Seigneur ressuscité n’a plus Son corps conçu dans le sein de la vierge Marie. Il a ce corps glorifié qui peut apparaître ou disparaître à volonté, passer à travers les murs etc.. Un corps qui peut se déplacer dans les deux dimensions (de l’espace temps et de l’esprit) selon Sa volonté.
   Jésus est le Créateur dans la Genèse de la première création, et celui de la nouvelle création décrite dans le Nouveau Testament. Il est le Créateur, dans la Genèse, car Colossiens nous  affirme ‘’tout a été créé par Lui et pour Lui.’’ ( 1.16)  Bien sûr le prologue de Jean l’atteste aussi ‘’tout a été fait par elle et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle’’ (la Parole, qui est Jésus) Donc, ce verbe (emphusao) n’est employé par les traducteurs de la Septante uniquement que dans ces deux passages, où l’ Éternel, dans Genèse donne la vie à Adam et dans la vision du prophète Ézéchiel c’est l’Esprit qui donne vie aux ossements sur l’ordre de l’Éternel et par la parole du prophète.
    La Pentecôte est le jour du revêtement de la puissance par l’Esprit en vue du service qui ne peut se s'exercer que surnaturellement. Pierre, avec les disciples, sont rentrés dans l’œuvre accomplie de Dieu pour ces personnes qui ont été touchées. C’est l’œuvre cachée de Dieu qui se révèle par Pierre et les disciples, car ils sont sous la puissance de l’Esprit, œuvre accomplie à la croix, pour le salut de quiconque croit. La gloire de Dieu c’est de cacher les choses (Proverbes 25.2) Voilà ce que je crois, mais beaucoup pensent que la nouvelle naissance se situe le jour de la Pentecôte.

    Blocher écrit dans ICHTHUS ce commentaire :
 il est évident qu’il ne s’agit pas ici de la réception du Saint-Esprit qui correspondrait, dans notre expérience, à la conversion et qu’un « baptême de l’Esprit » devrait compléter plus tard. Jésus accomplit un geste prophétique qui « confirme la promesse sans encore l’accomplir.

    D’autre part F. Godet
La pensée de Jésus me paraît se rapporter à l’avenir. Cette communication préparatoire devra faire comprendre aux disciples que le vent de l’Esprit soufflera, que ce vent n’est autre que le souffle personnel de leur invisible maître.

    R. Pache de son côté affirme
Jésus donna en quelque sorte les arrhes du vrai don qu’ils devaient recevoir pleinement qu’à la Pentecôte.

    A chacun de voir où est la vérité. Je ne désire en aucune façon affirmer que chacun doit croire ce que je crois. C’est pour cette raison que j’ai donné les différentes interprétations, afin que chacun puisse connaître ces différences.
  Pour mettre un terme à ces diverses interprétations,  concluons par ces versets de Philippiens 3 :

   15 Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là–dessus.16  Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.
   
   Regardons à présent ce verset 23, en nous souvenant que Dieu seul peut pardonner les péchés et sûrement pas un homme quelque soit son ministère

21  Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.
22  Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint–Esprit.
23  Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

    Serge Tarassenko explique qu’il faut aussi considérer, parce que c’est important, le verset 22, celui où Jésus souffle sur ses disciples pour leur donner ce pouvoir.
   Ce souffle (rare) n’est que pour eux et il finira avec eux dans la tombe. En attendant ils reçoivent le pouvoir de pardonner ou non et ce, pour leur permettre d’être pris très au sérieux si je peux dire pour établir les premières églises, ainsi cet exemple avec Ananias et Saphira... C'est ce que pense ce frère. Les disciples ont le pouvoir de pardonner
 
     Voici, ce que je crois : La prédication de la Parole met le pécheur devant son état. Celui qui accepte et se repent a déjà reçu ce pardon. De même, celui qui ne se repent pas ne peut pas recevoir le pardon de ses péchés. L’Évangile proclamé par notre bouche permet de pardonner ou retenir les péchés. Nous pouvons par notre témoignage donner l’assurance de ce pardon à celui qui a cru, mais qui est encore chancelant dans sa foi. Nous pouvons l’assurer de son pardon et l’exhorter à croire la parole de Dieu. N'oublions pas que Dieu seul peut pardonner les péchés.
    Au contraire, nous pouvons affirmer à celui qui ne veut pas croire que ses péchés ne sont pas pardonnés et qu’ils lui sont retenus, s’il refuse la grâce de Dieu. La prédication de l’ Évangile va lier ou délier la personne qui reçoit ou refuse, cette parole de Dieu. 
    Nous en avons un exemple formidable avec la première prédication de Pierre dans Actes 2. Tous ceux qui ont été touchés ont reçu le pardon de Dieu, car ils se sont repentis de leurs fautes. Cette parole de l’ Évangile les a déliés de leur vaine façon de vivre, de leurs liens, de leurs péchés etc.. et les a liés dans le ciel par la réception de l’Esprit. Paul affirme que nous sommes scellés du Saint-Esprit. Si nous sommes scellés, nous sommes liés, mais se sont les liens d’amour pour la vie éternelle !!!
    Si nous revenons à Mathieu 16, lorsque Simon affirme : « tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » le Seigneur va lui répondre: «…… Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » Et lorsque Pierre, dans sa prédication a déclaré : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié », aussitôt trois milles âmes ont été touchées et se sont retrouvées à la fois déliées et liées. Donc, celui qui rejette l’ Évangile est de fait non pardonné, et c’est en cela que nous pardonnons ou retenons les péchés. Dans Mathieu 18, le Seigneur va reprendre cette parole, appliquée à la vie de l’Église et au pardon. Si je pardonne une offense, je délie la personne de cet acte et je suis libéré par ce pardon donné. De plus, le Seigneur peut travailler le cœur de cette personne, et je suis libre de tout lien et je la délie par ce pardon, du mal qu’elle m’a fait et son cœur peut être travaillé par le Saint-Esprit. La prédication de l’Évangile, lorsqu’elle est acceptée, lie le pouvoir des démons sur cette personne, car elle est délivrée du pouvoir des ténèbres et elle est transportée dans le royaume du Fils bien-aimé (Colossiens 1.13). Est-ce que dans ce royaume, l’ennemi de nos âmes a des pouvoirs ? Je crois que la réponse est claire.

Pour conclure
    --1 Nous avons l’autorité de déclarer, à ceux qui se repentent,  l’absolution et le pardon des péchés, car ils ont cru à l’ Évangile. Et c’est Dieu qui pardonne par le sacrifice de Christ accepté par celui qui entend et croit à cette Parole de vie.
    --2 Nous devons exercer l’autorité au sein de l’ Église, en nous fondant sur l’enseignement que le Seigneur a donné au sujet du pardon, dans Mathieu 18. Dans tous les cas, c’est toujours le Seigneur qui agit, à travers notre obéissance et notre témoignage.
  
 Et pour finir ce dernier verset :

   31  Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

    Verset formidable, car nous sommes tous comme Thomas, qui n’a pas vu le Seigneur avec les autres disciples lorsqu’il est venu au milieu d’eux. Mais nous avons ce témoignage écrit et le Saint-Esprit nous convainc de l’authenticité de ce que nous lisons. Le Seigneur nous dit par son Esprit : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »

jcb

mardi 21 juin 2011

Courte méditation sur JEAN 19 (la fin de la passion)

    Gethsémané a été la nuit la plus ténébreuse de toute l’humanité, mais aussi la manifestation suprême de l'amour du Père par le Fils. Le jour de la crucifixion en fut lui, le plus ténébreux depuis la sixième jusqu’à la neuvième heure (12 h. à 15 h.) . Rien de semblable n’a jamais plus existé depuis lors…. Rien, non vraiment rien !!

 Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges.
2  Les soldats tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ; puis, s’approchant de lui,
3  ils disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets.
4  Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.
5  Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l’homme.
6  Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez–le vous–mêmes, et crucifiez–le ; car moi, je ne trouve point de crime en lui.
7  Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi ; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.
8  Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta.
9  Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D'où es–tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse.
10  Pilate lui dit : Est–ce à moi que tu ne parles pas ? Ne sais–tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher ?
11  Jésus répondit : Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.
12  Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César.
13  Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha.
14  C’était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi.
15  Mais ils s'écrièrent : Ôte, ôte, crucifie–le ! Pilate leur dit : Crucifierai–je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que César.
16   Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent.

    Nous voici au  chapitre dans lequel Jean nous décrit la fin de la passion de Notre Seigneur différemment des autres Évangiles. Nous allons essayer de comprendre pourquoi il y a ces différences. C’est Dieu qui a donné le pouvoir à Pilate pour que Jésus soit crucifié. Ce pouvoir est venu ‘’d’en haut’’ lui a dit Jésus. A aucun moment, rien n’a été le fait des hommes. C’est la volonté du Père et du Fils qui s’exécute. Tout d’abord examinons les passages de chaque évangile 
---1 Regardons dans Mathieu au chapitre 27 :
    Judas, pris de remords va dire aux sacrificateurs : « j’ai péché, en livrant le sang d’un innocent. » C’est le premier témoignage qui innocente Jésus, et  par la parole de celui qui L’a trahi ! (verset 4) Ce fait n’est relaté que dans Mathieu.
    La femme de Pilate envoie dire à celui-ci : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce Juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui » Même la femme de Pilate témoigne de l’innocence de Jésus. (verset 19) Ceci, aussi, nous ne le lisons que dans  l’Évangile de Mathieu
    Pilate, en se lavant les mains va dire : « je suis innocent du sang de ce Juste » Pilate était vraiment convaincu de l’innocence de Jésus et il le déclare ouvertement juste. D’ailleurs le verset 18 précise qu’il savait que les principaux sacrificateurs et les anciens livraient Jésus par jalousie. Ce passage, aussi, ne se trouve que dans cet Évangile.
    Le centenier et ceux de sa cohorte qui étaient avec lui pour garder Jésus, voyant le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « il était vraiment le Fils de Dieu » C’est un nouveau témoignage en faveur du Seigneur. (verset 54). Nous trouvons dans Marc et Luc cet événement, mais avec des différences. Dans Luc le centenier déclare cet homme juste, et donc c’est la nature terrestre du Seigneur qui en est l’objet, Son humanité sans péché.
---2 Regardons dans Marc au chapitre 15
    Pilate répond à la foule qui demande la condamnation à mort du Seigneur : « Mais quel mal a-t-il fait ? » (verset 14) Dans cet évangile, aussi, Marc montre bien que Pilate ne croit pas aux accusations portées contre Jésus par les Juifs, car il savait qu’ils Le livraient par jalousie, comme le précise le verset dix
    Le centurion, qui se tenait en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré de la sorte, dit : « cet homme était vraiment le Fils de Dieu » (verset 39) La mort du Seigneur et les évènements qui se sont produit ont témoigné à cet homme de la divinité de Notre Seigneur !
---3 Regardons dans Luc au chapitre 23
    Dans cet évangile, aussi, Pilate va dire qu’il ne trouve le Seigneur coupable d’aucunes des accusations dont il est chargé (verset 14)
    Le malfaiteur, lui aussi, va attester que Jésus n’a rien fait de mal (verset 41) Et nous savons que celui-ci reçoit son salut. La puissante Parole du Crucifié se manifeste même avant Sa résurrection !!
    Le centenier, à la vue de ce qui était arrivé, glorifia Dieu et dit : « réellement cet homme était juste » Encore un témoignage, mais sur l’humanité du Seigneur.
---4 Maintenant regardons dans Jean
    Jésus ne reçoit aucun témoignage de sa divinité, lorsqu’Il est sur la croix. Le seul témoignage qu’Il reçoit est celui de Pilate qui  dit à la foule : « voici votre roi ! ». A la croix, Jean ne parle pas de ce qui est décrit dans Mathieu, Marc et Luc. Dans ces récits, nous voyons le Seigneur se faire insulter et se moquer de Lui, lorsqu’Il est sur la croix, mais nullement dans Jean. Trois Évangiles (Mathieu, Marc, Jean) relatent les moqueries et outrages infligés à Jésus par les soldats lorsque ceux-ci le déguisent en roi. Mathieu, Marc et Jean précisent que les soldats l’ont couronné de ces épines tressées sur Sa tête. Qui peut comprendre cette humiliation ? Qui peut comprendre la douleur de cet Agneau qui était en train de souffrir pour le rachat de ceux qui Le méprisaient et L’insultaient ? Qui peut imaginer aussi la profondeur de cet amour qui lui a fait prononcer cette bénédiction lorsqu’Il a été cloué et élevé sur la croix : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’il font » ? (Luc 23.34) ; Son cœur était étreint d’une compassion insondable pour ces hommes qui le méprisaient et l’insultaient, ainsi que pour tous les hommes de tous les temps. Il souffrait et expirait pour enlever leur condamnation en la portant sur Lui à la croix pour l’expier.
    Nous devons nous rappeler que les épines sont apparues sur terre lors de la chute du premier couple. Elles font partie de la malédiction, prononcée sur cette terre, à cause de la désobéissance de nos premiers parents. Dans Genèse l’Eternel Dieu dit à Adam : 
    « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne pas en manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera germer pour toi l’épine et le chardon… » (Gn 3.17-18)
     Ce buisson d’épines, fruit de notre désobéissance, va servir de support pour révéler le cœur de Dieu  à travers les récits de la Bible. Jésus a été couronné du fruit de la malédiction que l’Éternel Dieu a prononcée sur la terre. Rappelons-nous que lorsque l’ Éternel est apparu à Moïse dans le buisson ardent, il s’agissait d’un buisson d’épines. Chouraqui a traduit dans sa version : « Le roncier brûle au feu, mais le roncier n’est pas mangé » (Exode 3.2) Plus tard dans Deutéronome, lors de la bénédiction de la tribu de Joseph, Chouraqui traduit, au verset 16 du chapitre 33 : « Par le vouloir de l’hôte du roncier » en parlant de l’ Éternel.       
     Dans la Bible Colombe ce verset est traduit : « Que la faveur de celui qui demeure dans le buisson…. » Et oui ! L’Eternel demeure dans le buisson (roncier) qui est le fruit de la malédiction, prononcée par Lui-même sur le sol à cause du péché. Bien sûr se sont des images pour bien nous faire comprendre que Dieu ne s’est jamais désintéressé de l’homme qu’Il a créé. Je pense que le Fils de Dieu est venu vivre dans ce buisson épineux qu’est l’homme en prenant notre humanité. Son cœur a du brûler au-dedans de Lui, sans se consumer comme le buisson d’Exode, pour aller à la croix. Cette couronne sur Sa tête est vraiment prophétique, car par Sa vie, Il a triomphé de la nature adamique. Il l’a toujours soumise en obéissant au Père. Aucune faute ou péché ne peut lui être imputés ! Il est vraiment le Roi de notre humanité, et en Lui nous sommes libérés par Sa victoire. Toute cette humiliation et ces souffrances sont les armes par lesquelles Il a triomphé. Sa vie a été une vie entièrement soumise au Père, sans aucune défaillance. Il est notre Héros, notre Libérateur, notre Vie, et nous avons été créés en lui (Ephésiens 2.10)
   
17  Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha.
18  C’est là qu’il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19  Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
20  Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin.
21  Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate : N’écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit: Je suis roi des Juifs.
22  Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.
23  Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas.
24) Et ils dirent entre eux: Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.

    Dans les autres Évangiles, lors de la crucifixion, des personnes témoignent de la divinité du Seigneur (Mathieu et Marc) et de Son innocence (Luc), mais rien de cela dans Jean. Je crois que dans Jean, durant cet Évangile, tout est écrit pour affirmer ce qu’Il est : le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Tout l’ Évangile de Jean est un témoignage sur Sa divinité, à travers les enseignements du Seigneur. Le prologue et tout le chapitre huit attestent de Sa divinité, ainsi que bien d’autres passages de cet Évangile.

    Je ne veux pas trop partager sur ces versets si beaux pour chaque enfant de Dieu mais aussi très durs. Que chacun puisse trouver un profond réconfort devant ces évènements, écrits par Jean, qui décrivent les derniers moments de l’Agneau de Dieu.

     Voici seulement la signification de cet écriteau que Pilate a fait placer au-dessus de la tête de notre adorable Seigneur. J’ai trouvé cela sur un site Internet dont j’ai oublié le nom. Il s’agit de l’inscription en Hébreux

 Yeshoua Ha'meleh Wou'meleh Ha'yeoudim La première lettre de chaque mot donne YHWH le Saint Nom de Dieu

JÉSUS DE NAZARETH ROI DES JUIFS fait parti du UN de la divinité. Pilate l’a fait afficher !

     Dieu est UN. Deutéronome 6.4 : Écoute Israël, YHWH, notre Dieu, YHWH, est UN. UN, en Hébreu : Ehad. Dans la bible hébraïque, il y a une nuance importante entre Ehad et Yahid.
Ehad = union, deux ou trois qui forment UN. C'est le UN dans la pluralité
Yahid l'autre mot hébreux  pour "un" signifie un seul. 

Comme, par exemple dans Genèse 2.24, c'est le mot Ehad qui est employé :

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair

Ehad : deux qui ne font qu’un Unique, mais Yahid, en Hébreu, est sans séparation possible. Yahid signifie un seul. 
Dans Deutéronome 6.4 il est écrit : « Écoute Israël, YHWH est UN (Ehad) et non pas Yahid ! 

   Nous avons le récit du partage des vêtements du Seigneur. T.Austins-Sparks a écrit un commentaire sur la robe sans couture (verset 23) que je joins à la fin de cette courte méditation car il est très édifiant.

    Continuons notre lecture

26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils.
27  Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

    Nous voyons la sollicitude du Seigneur pour sa mère. Des doctrines ont été édifiées sur ces paroles du Seigneur, mais je crois qu’il n’y a aucun symbolisme dans ces paroles. Les doctrines de la foi chrétienne se trouvent très bien exposées dans les écrits des apôtres. Les évangiles sont des témoignages de la vie de notre Seigneur, sous quatre angles différents.  Le Saint-Esprit a inspiré les Apôtres pour nous donner et établir les doctrines de notre foi, et comment nous devons vivre et témoigner. Bien sûr, nous avons aussi l’enseignement de notre Seigneur. Tout le reste devient de l’ajout humain qui ne peut que mener à la confusion. 
    La doctrine de la virginité perpétuelle de Marie se base sur ce verset pour affirmer que Marie n’avait pas d’autres enfants et que, donc, Jésus a confié Marie à Jean. Dans Galates 1.19 Paul parle de Jacques, le frère du Seigneur (adelphos tou durion ) alors que dans Colossiens 4.10, il mentionne Marc, le cousin (anepsios) de Barnabas. Il distinguait donc bien les deux relations de famille. Nous avons bien deux mots distincts pour parler soit des frères, soit des cousins, aucune erreur n’est possible. Et donc, Marie a bien eu des enfants après la naissance de Jésus. Jésus est le monogénès le seul engendré de Dieu. Il est le prototokos le premier-né de Marie. Il est aussi le prototokos de toute la création et nous sommes ses frères. Il n’a jamais été le monogénès de Marie, mais le prototokos, premier-né de la fratrie engendrée par Marie. Jésus a bien eu des frères et sœurs !

    Mais les Évangiles nous disent que ses frères ne croyaient pas en lui (Jn 7.5) Jésus a préféré confier sa mère à Jean qui était là, au moment de la crucifixion. Jésus étant le fils aîné, pouvait donner cet ordre à Jean, devant témoins.

Cette parole est assimilé à un testament oral en présence de ces témoins et il avait la même force qu’un testament écrit (encyclopédie des difficultés bibliques).

    Je pense que c’est uniquement pour que la mère de Jésus soit assurée de vivre sans se trouver dénuée de ressources. De toute façon, c’est Jean qui a pris Marie chez lui. Ainsi, Marie est dépendante de Jean et non l’inverse.
    Une exégèse du christianisme a établi que c’est Jean qui est dépendant de Marie et qu’il est, en type, le représentant de tous les disciples. Donc, tous les disciples doivent avoir cette dépendance vis-à-vis de Marie. De toute façon, le seul médiateur entre Dieu et l’homme c’est le Christ-Jésus homme (1Tm 2.5).
    
    Poursuivons la lecture :

28  Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Ecriture fût accomplie: J’ai soif.
29  Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche.
30  Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit.
31 _  Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, –car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, –les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât.
32  Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui.
33  S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ;
34  mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau.
35  Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi.
36  Ces choses sont arrivées, afin que l’ Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé.
37  Et ailleurs l’ Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont percé.

    Nous avons le récit du côté percé du Seigneur par le soldat, avec l’eau et le sang qui jaillissent de cette blessure. C’est assez surprenant, car cette eau et ce sang prouvent que le Seigneur était bien venu en chair sur la terre. D’après les exégètes, l’affirmation de l’humanité du Seigneur, dans ce passage est nécessaire pour réfuter les théories docétiques qui commençaient à s’infiltrer dans les Églises. Les docètes niaient que Jésus soit devenu « chair. » D’après eux, le Seigneur n’avait pris qu’un semblant de corps humain. Ils affirmaient aussi que Sa mort n’était qu’un semblant de mort. Mais l’eau et le sang s’écoulant du côté du Seigneur attestent et de Son humanité et de Sa mort effective. Jean dans sa première lettre écrit, au chapitre 4 :
  
1 Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.
2  Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu ;
3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.

    Nous voyons bien, ici, que la préoccupation essentielle de l’apôtre Jean est  de combattre cette hérésie qui était en train d’envahir l’ Église : Le docétisme (du grec dokéo : il semble)
    Cet évangile qui est axée principalement sur le témoignage de la divinité de notre Seigneur, est celui qui va aussi parler le plus de Son humanité à la crucifixion. Et cela, sans rien mentionner des réactions de ceux qui assistent à Son agonie et à Sa mort. Par contre Jean, seul, rapporte cette parole : « tout est accompli » qui, nous le savons bien, certifie que le Seigneur a payé le prix de notre salut, et le péché n’est plus compté pour celui qui croit à Sa mort expiatoire et substitutive. « J’ai soif » est une autre parole pour attester que l’ Écriture est accomplie (verset 36), et que le Seigneur est bien cet homme qui agonise.

    J.G. Bellet, un frère darbyste (1795-1864) a écrit :

    Dans cet évangile il n’est fait mention ni d’angoisse, ni d’effroi, ni de ténèbres. Jésus ne se recommande pas au Père. Il dit seulement : « j’ai soif » ; et après avoir éprouvé et traversé cette soif, il constate le plein accomplissement de toutes choses en disant: « c’est accompli ». Il ne remet pas son œuvre à l’approbation de Dieu, il la scelle de son propre sceau, attestant qu’elle est complète, et lui donne la sanction suffisante de sa propre approbation. Et quand il peut reconnaître que tout est achevé, il laisse sa vie de lui-même

     J’aime ce qu’a écrit ce frère, car il a pressenti les motivations du cœur du Seigneur qui est en même temps cet Agneau qui a donné sa vie pour nous. Nous voyons à la fois le Seigneur, l’Agneau, et l’Homme. Que cet évangile est riche !!!  
  
     Aucun de ses os ne sera brisé. Ce verset du Psaume 34 est cité, ici, par Jean pour attester que le Seigneur est juste. Nous pouvons lire dans ce Psaume 34 :

De nombreux malheurs atteignent le juste, mais de tous, l’ Éternel le délivre. Il garde tous ses os, Aucun d’eux n’est brisé (versets 20-21)

    Jean déclare par ce verset que Jésus est ce Juste du Psaume 34. Mais, comme le commande expressément l’ Éternel en Exode 12.44, en parlant de l’agneau de la Pâque : « vous ne briserez aucuns de ses os » Jean affirme aussi qu’il est l’Agneau de la nouvelle Pâque, la véritable, dont l’agneau d’Exode n’en était que l’ombre. Ses os n’ont pas été brisés, comme l’agneau pascal d’exode.

    Ils regarderont à celui qu’ils ont percé  Ce verset de Zacharie 12.10 a été écrit dans cet Évangile pour toucher le cœur des Juifs qui connaissent les Écritures. Combien de Juifs, depuis que cet Évangile a été écrit, ont été touchés ! Je pense qu’il y en a eu beaucoup tout au long des siècles. Ce verset est aussi pour les païens, car c’est l’homme pécheur qui a percé le flanc du Seigneur, comme le dit Paul le Juif premièrement et le Grec (païen) Cette parole s’accomplit chaque fois qu’un Juif ou un païen rentre dans le salut, car alors ils comprennent que c’est eux qu’ils l’ont percé ( le Juif, le païen, vous et moi). D’ailleurs Joseph d’ Arimathée et Nicodème ont regardé celui qu’ils ont percé et ont fait partie de ces premiers Juifs sauvés. Nos péchés ont percé le flanc de l’Agneau. La source de la Vie a été ouverte par cette lance. Ces deux versets ne se trouvent que dans cet évangile.
   
    Puis c’est la mise au tombeau, dans ce jardin, et aucun des os de cet Agneau, qui est maintenant immolé n’a été brisé. Son corps a été inhumé par Joseph d’ Arimathée et Nicodème. Normalement, son corps aurait dû être jeté dans la fosse commune où étaient mis tous ceux qui étaient exécutés. Mais, si les hommes, sous le gouvernement de Dieu, ont pu insulter, se moquer, outrager et crucifier Jésus, maintenant qu’il est mort, Dieu le garde précieusement, car passé cette limite, (la mort) Il est sacré et nulle main profane ne peut maintenant le toucher. Il est l’Agneau de Dieu !!
    Ce n'est qu'un bref aperçu des richesses de ce passage des écrits de Jean.

jcb