vendredi 18 août 2017

L'AMBITION SUPREME D'UN APOTRE Par Théodore Austin-Sparks

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« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. » (Philippiens 3:10)


                    Quelques mots de ce passage suffisent pour révéler à quel point cet homme était dévoué au Seigneur Jésus. Tout le contexte nous présente l'épanchement de son propre cœur envers Celui dont il dit qu'Il l'avait « saisi », et il focalise tout dans cette expression toute simple « Pour le connaître, lui. »

                   Cette déclaration frappe par les circonstances mêmes dans lesquelles elle a été exprimée. Voici un homme qui avait reçu une révélation et une connaissance de Jésus Christ plus grande que jamais homme n'avait eue. Cette connaissance avait commencé quand dit-il, « il plut à Dieu de révéler son Fils en moi ». Cet évènement avait bouleversé Paul qui avait dû partir au désert pour essayer d'en saisir les implications. Plus tard, Paul fut « ravi jusqu'au troisième ciel et il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer ». Entre ces deux expériences servant de fondement, l'évidence d'une croissance dans la connaissance de Christ apparaît. Après tout cela, tandis que la fin de sa vie approche, l'apôtre s'écrie avec passion: « Pour le connaître, lui. »
                     Le moins que l'on puisse dire à ce sujet, c'est que le Christ en vu était vraiment un très grand Christ, qui dépasse de loin les plus grandes capacités de compréhension de l'homme. Cela contraste tellement avec le Christ limité que nous pouvons connaître et appréhender! Il y a tellement plus dans le Christ que nous n'avons pas encore vu! Mais nous devons détailler notre verset. Il peut être analysé par les mots principaux, et être résumé en quatre expressions.
  1. La passion qui gouverne tout: « Pour le connaître, Lui. »
  2. La puissance effective: « La puissance de sa résurrection. »
  1. La base essentielle: « La communion de ses souffrances. »
  1. Le principe progressif: « Etant rendu conforme à sa mort. »
1. La Passion qui Gouverne Tout: Pour le connaître, Lui

                    Ici une petite étude de mots s'avérera à la fois utile et nécessaire. Dans la langue grec originale du Nouveau Testament il y a deux mots que l'on traduit par « connaissant », « connaissance » ou « connaître ». On les retrouve à de nombreuses reprises et endroits à travers tout le Nouveau Testament.
                    Un de ces mots signifie connaître par des informations; ce que l'on nous dit, ce que nous lisons, ou ce qui nous est rapporté. C'est plus une connaissance qui vient à travers l'observation, l'étude, la recherche, ou la discussion. Elle porte plutôt sur des choses, des personnes, etc. L'autre mot signifie avoir une expérience personnelle, une relation intime; et une connaissance intérieure. Parfois il est accompagné d'un préfixe et cela donne au mot le sens de « pleine connaissance » (epi). C'est ce second mot et cette seconde signification qui est employée ici: « Afin que j'obtienne ou acquiers davantage de la connaissance de Christ par une expérience recueillie à travers une intimité personnelle; en vivant une relation directe avec Lui. »

                    Ceci supprime tout ce qui est du domaine de la simple théorie, de l'intelligence, et de ce que l'on nous dit. C'est le résultat et la conséquence de l'action intérieure du Saint Esprit. C'est pour cette raison que Paul associe cette connaissance à « la puissance de la résurrection, et la communion de ses souffrances ». C'est une connaissance puissante, née d'une expérience profonde. C'est ici la seule vraie connaissance de Christ! Elle est plantée et tissée dans la vie intérieure.
2. La Puissance Effective: « La puissance de sa résurrection. »

                    Bien que cette phrase concerne le futur, à savoir son accomplissement dans la gloire, nous devons comprendre que dans chacune de ces expressions, Paul fait référence à la vie présente. Même dans le verset suivant, où il parle de parvenir « à la résurrection d'entre les morts », l'Apôtre pense avant tout à la résurrection spirituelle et morale. Paul avait déjà connu quelque chose de cette puissance: sa conversion en témoigne. Ses plus grandes expériences furent peut-être celles qu'il vécut en Asie et à Lystre (2 Corinthiens 1:9; Actes 14:9-20).
                    La puissance de résurrection et de vie résident dans la connaissance de Christ. Nous Le connaissons ainsi, et cela est à la disposition de tous les croyants. Nous en avons besoin pour endurer, vaincre, accomplir le ministère, maintenir le témoignage du Seigneur dans ce monde et pour chaque besoin qui se manifeste en relation avec les intérêts et la gloire de Christ. Cela place la vie sur une base surnaturelle. C'est la puissance de Sa résurrection, le plus grand miracle de l'histoire.
3. La Base Essentielle: « La communion de ses souffrances. »
                     Concernant ce point, nous devons mettre de côté certaines choses une fois pour toutes. Il s'agit des souffrances de Christ, que nous ne partageons pas et que nous ne sommes pas appelés à partager, bien que parfois elles puissent sembler proches de celles que nous rencontrons.

                    Nous ne partageons pas les souffrances de Christ liées à la rédemption. Il existe tout un domaine de souffrances lui appartenant à Lui seul. L'Œuvre de rédemption en faveur de l'homme Lui appartient en propre. Lorsque Celui qui était sans péché a été fait péché pour nous, Il était seul. Dieu lui-même l'abandonna dans ce moment éternel. Toute la vérité de son Unique Personne réside dans ce fait et tout le principe du sacrifice parfait - l'Agneau sans défaut - y repose.
                    Cela étant établi et accepté, nous pouvons néanmoins être en communion avec Christ dans certaines de ses souffrances. Ainsi, il se peut qu'à cause de Lui, les hommes nous méprisent et nous rejettent. Nous pouvons être discrédités, rejetés, persécutés, méprisés, torturés ou même « mis à mort tout le jour », soit au sens propre, soit au sens figuré. Du reste, Paul parle de souffrances de Christ qu'il lui restait encore à accomplir « pour son corps qui est l'assemblée ». Ceci est un aspect et un domaine de souffrance bien différent de la souffrance physique. Paul considérait ce type de souffrance comme un honneur et comme un sujet de réjouissance, car c'était pour Celui qu'il aimait si profondément. Dans cette souffrance, avec et pour Christ, Paul discernait également un fondement pour connaître Christ et la puissance de Sa résurrection. L'apôtre laissait entendre que seuls ceux qui connaissent cette communion connaissent vraiment le Seigneur. Nous savons cela! A l'évidence, notre réelle utilité dans les choses spirituelles ne vient que lorsque nous avons été pressés; ceux qui ont le plus souffert ont aussi le plus à offrir. Il n'y a rien d'artificiel dans le fruit de Christ.

4. Le Principe du Progrès: « Etant rendu conforme à sa mort. »
                    Il est important de comprendre la chose suivante: l'Apôtre ne considérait pas le fait d'être rendu conforme à la mort de Christ comme étant une fin en soi. La véritable signification de cette conformité à la mort de Christ réside dans la croissance et dans la connaissance de Christ, la connaissance de la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances. La mort - celle de Christ - appartient au passé: ce fait s'était déroulé au commencement, cependant l'histoire spirituelle d'un chrétien est un retour permanent vers le sens de cette mort. Je veux parler ici de la mort du « vieil homme », de la crucifixion par rapport à la pensée et à la volonté du monde et de la fermeture de la porte à tout un système qui n'est ni centré sur Christ, ni gouverné par Christ.

                    Toutes ces choses ont été déclarées et présentées dès les premières lettres de Paul, mais leur sens et leur réelle portée ne devaient être rendus vrais que progressivement, par les expériences spirituelles. Paul enseigne que la signification de la mort de Christ doit devenir l'histoire intérieure du chrétien, et que cela se manifesterait peu à peu à travers la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances. Ainsi, le chrétien parviendra à une plus grande connaissance de Christ et de cette puissance Divine en étant rendu conforme à Sa mort. Il en est toujours ainsi.
                    Par le principe progressif de la conformité à Sa mort, cette passion prédominante ouvre le chemin de cette puissance effective et opérante, sur le fondement de la communion aux souffrances de Christ.

Tiré de « A TWitness and A Testimony », Septembre-Octobre, 1969

jeudi 17 août 2017

LA CENTRALITE ET LA SUPREMATIE DE CHRIST Par Théodore Austin-Sparks

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« Mais quand il plut à Dieu, ...de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonçasse » (Galates1:15,16)

1. Toute Chose Testée Intérieurement
                   Depuis l'époque de Paul, bien des activités chrétiennes ont consisté à perpétuer un mouvement, propager un enseignement, et défendre les intérêts d'une institution. Le christianisme n'est pas un mouvement, ni l'établissement d'un mouvement sur terre pour y recruter ensuite des sympathisants, des adhérents, des membres et des supporters. Ce n'est pas une institution, même si nous pourrions appeler ainsi l'église actuelle. Dans la pensée de Dieu, l'Eglise n'a pas d'existence en dehors de la révélation de Jésus-Christ, et c'est la mesure de Christ, le Fils de Dieu, exprimé et mis en évidence par elle, qui permet de la juger. Ce n'est pas un témoignage, si par cela vous voulez parler d'une forme spécifique d'enseignement ou d'une doctrine systématique. Non, ce n'est pas un témoignage. Soyons prudent sur ce que nous entendons quand nous employons le mot « témoignage ». Il se peut que sous le terme « témoignage », nous ayons à l'esprit un certain arrangement de la vérité, explicité par une certaine phraséologie, sous une certaine forme; mais il ne s'agit pas du témoignage dans ce sens. Ce n'est pas une « dénomination », ce n'est pas non plus une « non-dénomination » et ce n'est pas une « inter-dénomination ». Ce n'est pas le Christianisme. Ce n'est pas « l'œuvre » - oh, nous parlons toujours de « l'œuvre » : « Comment se porte l'œuvre ? » - nous nous donnons entièrement à l'œuvre, nous sommes intéressés par l'œuvre, nous avons quitté l'œuvre. Ce n'est pas une mission. Le christianisme, c'est Christ...! « ... Que je puisse L'annoncer. » Si c'est cela qui était resté central et prééminent, toutes ces horribles jalousies n'auraient jamais pu survenir. Nous n'aurions pas toute cette pagaille qui existe de nos jours dans le Christianisme Organisé. C'est parce que quelque chose de spécifique en lui-même, comme un mouvement, une mission, un enseignement, un témoignage, une communion, a pris la place de Christ. Les gens se sont mis en tête de poursuivre cela, de faire ce projet ou d'établir cette chose.
                    Mes biens aimés, le remède à tout cela réside dans une révélation intérieure. Le fait que tout cela existe démontre l'absence de révélation intérieure adéquate de Christ. Quand Christ, le Fils du Dieu d'amour, est central et suprême dans le cœur du croyant, il y a tant d'autres choses qui s'en vont, et elles doivent disparaître. Polémiquer avec Dieu divise, mais ces choses artificielles, ces choses qui sont le résultat de l'activité de l'homme quand il s'y projette lui-même, en s'insinuant dans les intérêts de Dieu, ces choses ne peuvent pas demeurer là où il y a une révélation intérieure adéquate du Seigneur Jésus ; ce n'est pas possible. Il y a donc deux choses devant nous, d'un côté il y a la révélation de Jésus-Christ dans nos cœurs qui produit une passion pour Lui; et de l'autre côté, à cause de l'absence d'une révélation suffisante de Christ dans nos cœurs, nous poursuivons d'autres choses que nous disons être dans son intérêt, et pour Lui, mais qui ne peuvent jamais, jamais satisfaire le cœur de Dieu. Car c'est la satisfaction du cœur du Père qui est en vue.
                    Mes bien-aimés, je parle ici de l'individu. Je ne suis pas justifié, et vous n'êtes pas justifiés, simplement en se proclamant chrétien, mais dans la mesure où Christ est manifesté en moi et en vous. Toute la force et l'ingéniosité de l'enfer cherchent à s'opposer à cela. Les croyants sont bien plus conscients de ne pas être à l'image de Christ que n'importe qui d'autre dans ce monde. Les croyants sont bien davantage soumis à des assauts qui ont pour objectif de les pousser à abandonner et à renier le Christ que n'importe qui d'autre. Pourtant l'enfer n'est qu'une coquille vide face à la révélation de Jésus-Christ. Toute chose commence par cela, la révélation de Jésus-Christ.
2. Christ - l'Objet et le Centre de notre Unité
                    Comme je l'ai dit tout à l'heure, si nous voulons mettre en avant n'importe quel autre centre d'intérêt, quelque chose que nous appelons un témoignage, qui peut être un système d'enseignement, ou une communion, ou une dénomination, ou le contraire et l'opposé, si nous mettons n'importe laquelle de ces choses en avant, hé bien l'histoire sera encore davantage marquée par les divisions qu'elle ne l'est déjà. Mais si c'est Christ, et seulement Christ, qui est central et suprême, alors nous avons une réponse à donner au diable; nous avons le secret de la victoire, nous avons le secret de la communion, nous avons la puissance de Sa résurrection. Oh, comme il est important pour nous de voir que le Corps représente Sa victoire. Le Corps est Sa victoire dans le sens où il représente la fin de toute indépendance. Car cette indépendance d'esprit ou d'action est une violation non seulement de la vérité du Corps de Christ, mais aussi de la puissance de Sa résurrection.
3. Notre place dans la Suprématie de Christ
                     Il est nécessaire de porter l'œuvre de la croix jusqu'à son plein accomplissement, qui est la victoire absolue de Christ sur le monde des principautés et des puissances, sur le monde des ténèbres et de ses autorités. Le pardon des péchés est une grande bénédiction, l'expiation de nos péchés est une grande bénédiction, et être sauvé de l'enfer pour aller au ciel est une grande bénédiction. Nous ne voulons pas minimiser un seul instant ou enlever quelque chose de la grandeur de ces vérités à cause du prix auquel elles ont été acquises. Mais je le dis à nouveau, il est nécessaire pour nous de porter l'œuvre de Christ jusqu'à son plein accomplissement et son plein accomplissement se situe dans le monde des principautés et des puissances. Il se situe au niveau de l'autorité des ténèbres, et de la juridiction des ténèbres. Il est important que le pécheur sache qu'il ne s'agit pas seulement d'être pardonné et sauvé de ses péchés. Il doit aussi savoir que dans le salut, toute l'autorité et toute la juridiction des principautés et des puissances, de l'adversaire, de Satan lui-même, ont été détruites et brisées. Et qu'ils ont été délivrés de cette juridiction, de cette autorité, du droit que Satan avait sur eux, ils en ont été délivrés - délivrés par Christ par Sa croix. Cela signifie que Satan n'a plus de puissance parce qu'il n'a plus de droit. Sa puissance dépend de ses droits, ses droits sont basés sur l'état de notre cœur. La Croix s'occupe de l'état de notre cœur en détruisant et en enlevant le terrain sur lequel il fonde ses droits, elle brise ainsi sa puissance.
                     Il faut aller jusqu'au bout. Christ contient en Lui-même la suprématie sur l'adversaire, parce qu'en Lui il n'y a pas ce genre de terrain dont l'adversaire doit disposer pour pouvoir bâtir et édifier son autorité et maintenir son joug. Il n'y a pas ce genre de terrain en Christ; Christ est en nous lorsque nous croyons et par conséquent l'autorité de Satan est brisée quand Christ est en nous. Christ étant en nous, il n'y a plus de place pour la juridiction de Satan. Être délivré, pas seulement du péché (je le répète) mais aussi de l'autorité de Satan, est une chose merveilleuse.
« Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! » (Romains 8:33,34).
                    Quelle valeur cela a-t-il? Quand l'accusateur vient et essaye de nous accuser, sur quoi pouvons-nous nous appuyer pour répondre ? Le terrain sur lequel nous pouvons répondre est celui-ci : « Christ est mort; bien plus, il est ressuscité. » Voici comment nous devons répondre à l'ennemi. Christ a triomphé du péché et de toute l'autorité de Satan. Vous et moi ne pouvons jamais rencontrer l'ennemi tout seul. Il gagnerait à tous les coups. Mais si nous lui présentons Christ, que peut-il faire ? « Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi » (Jean 14:30). Ce sont les paroles du Seigneur Jésus. Quelle puissance a le diable ? Dans la mort et la résurrection de Christ toute sa puissance a été détruite. « Qui accusera les élus de Dieu? » (Romains 8:33).
                    « Christ en vous, l'espérance de la gloire » (Colossiens 1:27). Pouvez-vous comprendre cela ? C'est cela la provision que Dieu a fait pour nous, et si seulement nous avions une plus grande et complète appréhension de Christ, nous verrions que c'est le chemin de la victoire. Que fait le Saint-Esprit en nous pour que la victoire devienne réelle? Il ne s'agit pas de nos luttes pour devenir meilleur. Le Saint-Esprit ne nous aide jamais dans nos luttes pour devenir meilleur. Nous pouvons lutter avec cela sans arrêt, et même mourir en luttant, et pourtant le Saint-Esprit ne nous aidera pas si nous pensons pouvoir être sauvés ou sanctifiés de cette façon. Alors avec quoi le Saint-Esprit va-t-il coopérer ? C'est avec notre appréhension et appropriation de Christ par la foi, aussi bien en tant que notre sanctification que notre sauveur. Vous vous dites peut-être, « oui, mais nous sommes pécheurs et il y a tant de mauvaises choses, devrions-nous fermer les yeux sur nos fautes et nos péchés? » Nous devons ouvrir nos yeux sur Christ. Arrêtez de regardez à vous-mêmes et à votre péché et fixez vos yeux sur le Seigneur Jésus qui vous rend parfaits aux yeux de Dieu, et alors que vous Le saisissez par la foi - « Pas ce que je suis Seigneur, mais ce que tu es » - « Je suis mauvais par moi-même. En moi, c'est à dire dans ma chair, n'habite rien de bon. Mais Seigneur Tu es mon salut, Tu es ma justice, Tu es ma sainteté, Tu es ma sanctification, Je m'accroche à toi pour tout cela. » - le Saint-Esprit manifestera cela en nous. C'est notre appréciation de Christ qui est le terrain sur lequel le Saint-Esprit peut agir; et c'est cela le chemin de la délivrance
Tiré de « A Witness and A Testimony », Novembre-Décembre, 1955

lundi 14 août 2017

(7) LA LOI DU CIEL  chapitre 7 T. A. Sparks

CHAPITRE 7 LA DERNIÈRE ÉTAPE DU VOYAGE SPIRITUEL

Lire: Genèse 22: 1-19.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3: 16)

« Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec Lui ? » (Romains 8: 32)

« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour nous tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (II Corinthiens 5: 14-15)

                       L’histoire racontée dans Genèse chapitre 22 est la scène la plus sacrée et la plus sainte de tout l’Ancien Testament. Dans toute la symbolique biblique, il n’y a rien qui atteigne de telles profondeurs saintes que dans cet épisode.                         
  
                    Sa correspondance dans le Nouveau testament, qui transcende encore cette histoire, se trouve dans Jean chapitre 17. Dans Genèse 22, nous sommes transportés au-dessus de la terre. Nous trouvons ceux qui sont concernés par le niveau terrestre, pour ainsi dire, et qui se déplacent toujours plus loin et toujours plus haut en un lieu céleste, et il y a cette scène sacrée entre le père et le fils, le fils et le père, où se révèle un amour incomparable. Vous ne pouvez lire cette histoire sans entendre les tonalités d’amour dans la conversation, les questions et les réponses. « Mon père » « Mon fils ». Chacun d’entre eux est profondément présent dans le cœur de l‘autre.
   
                    Il y a un mystère, quelque chose qui ressemble à un grand problème, une grande question issue d’une urgence, d’une nécessité établie en chacun, mais sans aucune raison propre. Ce n‘est pas que, soit l’un soit l’autre, à cause d’une certaine faute, d’une erreur ou d’un péché, se voient obligés de faire un grand sacrifice et de passer par une grande souffrance. Ce n’est pas du tout ce dont il s’agit. C’est un mystère. Pourquoi doit-il en être ainsi ? Abraham n’exprime pas cette question, mais sans aucun doute cette question était sur son cœur. Le cri silencieux de son cœur était: « Pourquoi cela ? » Et c’était certainement le cas d’Isaac. Quel en est le sens ? C’est un mystère qui se situe au-delà des personnes concernées. L’amour suscite une demande étrange tant chez le père que chez le fils.
    
                    Dans Jean 17, il y a une scène sacrée entre le Père et le Fils. Cela commence avec « Père, l’heure est venue » et si souvent dans ce chapitre apparaît le mot « Père » et il existe une attitude d’amour mutuel infini chez le Père et chez le Fils. Oui, quelque chose de sacré se produit: en un sens sur terre, mais en fait au ciel entre le Père et le Fils. Ils réalisent quelque chose: le sens le plus profond de l’amour infini;

A) L’amour divin dépourvu de la préoccupation de soi.

                      Il y a des leçons profondes à tirer de cette merveilleuse histoire que nous ne tenterons pas d’étudier ici. Nous avons dit que c’est une révélation de l’amour incomparable, et ce qui en ressort, c’est que l’essence de l’amour divin est complètement dépourvu de la préoccupation de soi-même, que la seule motivation et l’unique but est de donner.
   
                    Nous avons suivi tout le cours de la vie d’Abraham jusqu’à ce point, et nous avons vu que tout au long de l’accomplissement et de la réalisation du Plan Divin, tout était question d’abandon progressif et constant. Cette progression de l’abandon avait pour but d’amener Abraham toujours plus près du cœur de Dieu, jusqu’à ce que, au chapitre 22, Abraham franchisse la dernière étape de ce voyage spirituel au cœur même de Dieu. Il est perdu dans cet amour infini, il entre dans la passion du coeur de Dieu. Dieu a tant aimé qu’Il a donné…Il n’épargna point Son propre Fils mais Le livra délibérément pour nous tous.   

« L’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons qu’un seul est mort pour tous… » (II Corinthiens 5: 14)
   
                    Nous sommes au centre du cœur de Dieu. Combien la Croix avait profondément pénétré dans le cœur d’Abraham, dans l’âme d’Abraham ! Combien grande était l’œuvre de division entre tout ce qui est naturel, personnel, terrestre, tous les intérêts et les motifs du monde, et les intérêts de Dieu !

                    Ici, à ce niveau, la séparation est éternelle, la division est grande. Vous pouvez voir cet homme et toute la promesse que Dieu lui a donnée sur le fils qui le concernait tant.            
    
                    Tout le sens de la vie d’Abraham dépendait d’Isaac et si Isaac disparaissait, alors tout le sens de la vie d’Abraham s’éloignait. Lorsque vous tenez compte de tout et que vous voyez cet homme, qui n’a pas cédé jusqu’au dernier moment, qui n’a pas esquivé la terrible épreuve, après un voyage long, épuisant et frustrant, mais qui s’est levé tôt le matin, au lever du jour et a avancé sans chanceler.
   C
                   ’est merveilleux de voir à quel point cet homme était délivré intérieurement de toutes considérations de prix à payer pour lui-même, de toutes motivations personnelles. Oui, la Croix est profondément plantée dans la vie et le cœur d’Abraham à cet instant. Vous sentez presque que c’est un surhomme. Nous défaillons en sa présence. Il n’est pas difficile pour nous en voyant certaines situations, certaines souffrances, certains prix payés dans la vie, de s’écrier, avec admiration, moi, je ne pourrais jamais y faire face, cela détruirait ma foi. Mais Dieu accomplissait en plein milieu de l’histoire de cet homme, le grand drame des cieux. Dieu a tant aimé qu’Il a donné, et nous verrons bientôt pourquoi.

B) L’amour du Père.

                       La première chose à noter est que cela commence dans le cœur du Père. En passant du symbole au contre-symbole, et en passant directement dans le Nouveau Testament, nous lisons « Dieu a tant aimé ». Oh, combien souvent dans notre Nouveau Testament, nous avons l’amour du Père pour le Fils. Oui, « celui-ci est mon Fils bien-aimé » apparaît plus d’une fois. Paul parle de Lui comme le Fils de Son Amour. 

« Le Père…qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour. » (Colossiens 1: 13).
   
                    Le Seigneur Jésus a dit: « Le Père aime le Fils… » (Jean 3: 35). Il est parlé si souvent de l’amour du Père pour le Fils, et l’amour c’est l’amour, quelle que soit la difficulté pour nous de comprendre intellectuellement les mystères de la Trinité, des relations divines et comment Dieu pouvait souffrir.      
   
                    C’est un fait établi. C’est le grand contexte de la grâce, de la rédemption, de constater que tout a commencé dans le cœur de Dieu. C’est l‘amour de Dieu, l’amour qui souffre, l’amour qui se donne. Nous devons toujours nous le rappeler, même si c’est difficile à comprendre: cela a coûté infiniment à Dieu de donner Son Fils. Il y avait quelque chose dans cette relation du Fils avec le Père qui a brisé le cœur de Dieu en le laissant et en l’abandonnant. Il L’a donné, le Fils de Son Amour. C’est, avant tout et par la suite, l’histoire de l’amour de Dieu qui s’est donné.

C) L’Amour du Fils.

                       Par rapport au Fils, nous n’avons pas tous les détails dans la narration de Genèse 22. Nous sommes obligés d’assumer et de conclure certaines choses. Il y a eu un point d’orgue entre cette réponse du père, plutôt évasive - « Dieu pourvoira Lui-même à l’agneau pour le sacrifice, mon fils »-, et le moment où il a saisi son fils, il l’a lié et mis sur l’autel, il y a un point d’orgue où la possibilité d’un refus ou d’une résistance aurait pu arriver, car il n’était ni un petit garçon, ni un petit enfant, ni un bébé qu’on pouvait traiter de la sorte.
   
                    Vous voyez dans le récit qu’il était déjà un gaillard qui avait grandi, capable d’exercer sa volonté, et au minimum de remettre la situation en question. Cependant, il n’y eut rien de tout cela: 

« Semblable à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a point ouvert la bouche » (Esaïe 53: 7)

                   Un grand silence règne: rien n’est dit. Une autre chose n’est pas mentionnée, mais est sous-entendue: il fait manifestement confiance en la sagesse de son père, en l‘amour de son père, il se soumet à quelque chose qu’il ne comprend pas et qui soulève une grande question                       
   
                    Au moment le plus critique tout près de la mort, il aurait pu crier: Pourquoi ? Comme Celui qui est plus grand que lui : « mon Dieu, pourquoi…? » Isaac aurait pu poser beaucoup de questions mais il ne le fit pas. La question est présente, le mystère est présent, mais la dernière parole est celle de l’amour: 

« Père, entre tes mains… » (Luc 23: 46) 
Oui, 
« semblable à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. »
   
                    Derrière cette scène s’étend une vaste histoire. Isaac connaissait-il l’alliance, la promesse ? Il nous est difficile de dire non. Abraham ne lui avait-il pas partagé ce qui le concernait et comment il était venu au monde de façon miraculeuse par l’intervention divine, et ce que Dieu lui avait dit à son sujet ? Il est certain qu’il avait dû dire certaines choses à Isaac, et Isaac savait et il était conscient de tout cela. En présence de l’autel et du couteau, qu’en était-il de la promesse ? Où était l’alliance, où était la justification de mon existence, le sens de ma vie ?                
  
                    Vous voyez, Isaac a dû laisser, accepter beaucoup sans comprendre. Il a été appelé à abandonner tout ce qui était promis en lui par l’intervention divine et l’alliance divine, et il semblait que c’était la fin. Mais il n’a élevé aucune objection, et à cause de son amour pour son père si bien souligné, il a tout laissé entre les mains de son père, prêt à tout abandonner à cet instant. Tout s’évanouissait: toute promesse, tout espoir, tout objectif, toute vision, au moment du couteau redouté, mais il a laissé faire. C’est un symbole.
  
                    Nous nous transportons vers le plus grand Fils, et le Père, plus grand. Nous savons que tout a commencé au ciel. Jean 17 commence par « Père, l’heure est venue; glorifie ton Fils… »; et plus loin, « Glorifie moi auprès de toi-même de la gloire que j‘avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17: 5). Il a tout laissé au ciel. Il est descendu et rien de cela n’est avec Lui; Il s’est dépouillé de tout et puis, pendant trois ans et demi, Il avance sur le chemin de l’abandon. Oh, voyez combien Il a cette attitude d’abandon ! Ils voudraient qu’Il défende Ses droits; ses amis, mais aussi ses ennemis veulent Le voir se justifier Lui-même, avertir, prendre possession. Lui n’est motivé que par abandonner tout à Son Père dans Son amour. « Je donne ma vie » (Jean 10:15) Ce furent Ses paroles.

D) Le but de l’amour sacrificiel.

                     Quel était l’objectif de tout cela ? Quel était le but dans le cas d’Abraham et d’Isaac, qui fut le même avec le Père et le Fils, notre Seigneur Jésus ? Genèse chapitre 22 nous le donne                      

« Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel ! Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis.  Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. » 
(Genèse 22: 16-18)

                      Où est l’objectif ? Dieu avait les autres en vue, Dieu visait un peuple céleste. C’est pour multiplier ce genre de personnes qu’Abraham a engendré Isaac, qui est devenu la pleine manifestation de l’histoire spirituelle d’Abraham,   le résumé de tout.
   
                    Le mot de « filiation » signifie plénitude. La filiation résume toute la pensée de Dieu; ce n’est pas l’enfance, c’est la filiation, la plénitude, la totalité de cette position, de cette histoire spirituelle décrite avec les mots du Nouveau Testament: « Bien qu’Il fût Fils, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » (Hébreux 5: 8) Il a été rendu « parfait par ses souffrances » (Hébreux 2: 10) Il est devenu la finalité de l’amour souffrant, et Dieu veut reproduire ce type de personnes, disposer d’une telle race, un peuple céleste conforme à l’ordre divin.
   
                    Par conséquent le Fils est transféré dans les fils. Premièrement, Dieu nous a « parlé par son Fils » (Hébreux 1: 2); ensuite, en « conduisant à la gloire beaucoup de fils » (Hébreux 2: 10); il y a reproduction de ce type de personnes au sein d’un peuple céleste qui se multiplie. Cette loi est mise en valeur, comme vous pouvez le constater, dans cette phrase « conduisant à la gloire beaucoup de fils », ou dans l’illustration donnée par le Seigneur Jésus: 

« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » (Jean 12: 24)
   
                    La multiplication est de cette sorte, et Christ est ce grain de blé. Isaac fut ce grain de blé symboliquement. Le Seigneur Jésus n’a pas de progéniture naturelle, Il n’a aucune descendance terrestre, et pourtant, il est dit de Lui: «Délivré des tourments de son âme, il rassasiera ses regards…il verra une postérité et prolongera ses jours. » (Esaïe 53: 11, 10), et ceci par les douleurs de l’enfantement. Les tourments de l’âme du père et du fils sur le Mont Morijah donnaient l’assurance d’un peuple céleste. La douleur de Dieu le Père et de Son Fils sur une autre montagne toute proche du Mont Morijah a eu pour conséquence cette descendance céleste, dont vous et moi, je l’espère, faisons partie.
  
                    Mais quelle est cette postérité, quel est ce peuple céleste, qui sommes-nous supposés être par nature, nés de l’enfantement de Jésus-Christ ? Nous sommes supposés être l’incarnation de cet amour qui donne toujours, qui se soumet toujours, qui cède toujours, dépourvu d’ego….Voilà l’amour de Dieu, voila l’amour de Christ, et une descendance est née de cet amour, et doit être, par sa   nature même, l’expression de cet amour.

E) Le moyen de reproduction.

                     Revenons à l’histoire d’Isaac. Quand cela a-t-il commencé ? Nous avons découvert que le commencement a été une petite clause située dans la généalogie de Térah au sujet de ses fils, où Abram et Saraï apparaissent. 

« Et Saraï était stérile; elle n’avait pas d’enfant. » (Genèse 11: 30)

                    Cela débute par une stérilité, une impossibilité d’enfanter. Mais, par une œuvre intérieure de Dieu dans cet amour, sacrifice continuel, nous passons de la stérilité à : 

« Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer. » (Genèse 22: 17)
   
                    Considérez la situation inversement: la situation de stérilité ne bouge pas. Si vous la gardez, si vous vous y accrochez, aucune reproduction n’est possible. La vie est une assurance, la réalisation de cette assurance se trouve dans la multiplication. Ce principe est enraciné au cœur même de la création par Dieu Lui-même. Gardez les choses pour vous-même, elles se dégradent et meurent, et il n’y a plus rien. Gardez les choses fermées en vous, et c’est la stérilité permanente. Laissez faire, laissez faire le Seigneur.
   
                    Ah, qu’il est difficile de céder ! Ce ne sont pas toujours les mauvaises choses qui sont les plus difficiles à lâcher. Quand vous regardez Isaac, il n’y a rien de mauvais; il est un don de Dieu, un miracle de Dieu. Mais vous voyez, il est tellement facile de mettre nos mains sur les choses données par Dieu, et les utiliser à notre profit, pour nous-mêmes. Dieu nous a confié un travail à faire, et peu de temps après, c’est notre travail et nous le défendons jalousement si quelqu’un d’autre vient s’en mêler.
   
                    Dieu nous a donné une position à occuper et elle devient vite notre position, et nous sommes très en colère si quelqu’un obtient notre position ou prend notre place pour faire aussi bien voire mieux que nous. Cela marche pour beaucoup d’autres choses, cette volonté d’accaparer pour nous-mêmes et pour notre réputation ce que Dieu nous a confié; Oui, quelque chose de divin peut très vite être attiré vers le niveau terrestre; c’est l’histoire tragique de tant d’œuvres de Dieu. Si Dieu fait quelque chose - visite un peuple, bénit un serviteur ou suscite un instrument et un mouvement -, il faut peu de temps avant que les êtres humains ne s’en emparent et le transforment en leur mouvement avec leur nom dessus, en le labellisant au niveau de la terre, et le Seigneur s’éloigne et les laisse faire leurs affaires.
   
                    Ceci s’applique aussi aux cas individuels: prenons bien conscience des fois où nous recherchons les choses de Dieu dans le but de nous les approprier et d’en être fiers et jaloux. « L’heure est venue» De quelle heure s’agit-il ? Cette heure dont Jésus avait si souvent parlé depuis les noces de Cana en Galilée. « Mon heure n’est pas encore venue. » Plusieurs fois Il parle de « Son » heure: l’heure ultime de la Croix, et enfin, l’heure est arrivée…
   
                    Jean chapitre 17 est l’heure de l’offrande de Lui-même. Au moment de la Croix et de l’abandon total, Il dit: « afin qu’ils soient tous un ». C’est le fruit de la Croix: la grande unité divine. Pourquoi ? Comment ? Parce que le fruit de la Croix est la transmission de cet amour infini qui se donne aux autres. Nous disions que la seule solution possible à la division et à la désunion entre les chrétiens est la position l’amour don, l’amour céleste issue de l’amour divin du Calvaire; l’amour sacrifice, l’amour abandon. Quelque part, dans toutes ces divisions, toutes ces jalousies, et toutes ces envies, nous découvrirons un attachement à un intérêt qui est terrestre. Chaque fois que vous trouverez un groupe ou des vies soudées par une unité indissoluble et indestructible, vous y découvrirez l’amour de Dieu profondément enraciné dans le cœur. « Afin qu’ils soient tous un », un par l’amour don de Dieu au travers du Fils transmis à la postérité.
   
                    C’est vrai, ce sujet de l’amour de Dieu touche à tellement de points, et pourquoi y a-t-il une telle passion dans nos cœurs quand on parle de ce sujet ? Pour la raison précise que, douloureusement et tragiquement, sur cette terre, un grand nombre de ceux qui portent le nom de chrétiens attirent les choses à eux, cherchent à défendre leurs droits, sont jaloux, envieux et divisés. Et c’est en totale contradiction avec la pensée divine d’un peuple céleste vivant sur la terre; la reproduction de cette descendance qui est Christ, qui est l’incarnation de cet amour qui cède et se donne, cet amour qui sait se soumettre, cet amour qui donne en tout temps.
   
                    Voila ce que le Seigneur recherche ! Ce qui implique une œuvre intérieure de la Croix en profondeur, ce qu’il nous faut accepter…Nous entrons alors pleinement dans ces paroles: 

« Car l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons qu’un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (II Corinthiens 5: 14-15) 

                      Même ce qui est de Dieu ne doit pas être pris de manière personnelle. Donnez à Dieu l’occasion de vous faire justice, de glorifier Son Fils en vous, permettez à Dieu d’intervenir dans des situations où vous aurez tout abandonné entre Ses mains. Si vous Lui résistez, vous serez stérile. Vous vous accrochez, vous résistez, vous retenez, et il n’y aura pas d’enfants. Abandonnez, cédez, donnez-vous à Dieu, laissez tout ce qui vous rend jaloux et envieux au Seigneur, et Il ne vous refusera rien. Voila le principe du ministère, le principe de la Vie.
   
                    Nous avons tant besoin de cette grâce de notre Seigneur Jésus, de cet amour de Dieu, pour sortir de notre situation. Si souvent, lorsque vous considérez les gens, ils ne sont occupés que par eux-mêmes, tournés vers eux-mêmes. Ils ne sont que des individus liés ne vivant que pour eux-mêmes. L’amour de Dieu pourrait les libérer de tant de choses, de tous les traits d’amertume et de critique et des paroles blessantes. L’amour de Dieu nous délivre de tout cela et nous rend participants de cette postérité céleste, pour manifester l’amour de Dieu qui produit jusqu’à mille fois plus. Et ne faites rien pour ceci ou pour cela, mais pour glorifier le Seigneur. Que le Seigneur nous donne Sa grâce !
   
                    Vous avez à mener votre vie, et cette vie est une grande assurance, une grande responsabilité. Elle peut demeurer avec ses ambitions, ses intérêts propres, ses motivations et considérations terrestres, elle peut demeurer pour elle-même. Donnerez-vous votre vie à Dieu, la laisserez-vous entre Ses mains, est-ce que vous la mettrez sur l’autel sous la menace du sacrifice divin ? Si votre réponse est positive, Dieu multipliera votre vie, Dieu étendra les limites de votre vie, Dieu en fera beaucoup plus que si vous la gardez entre vos mains. Y a-t-il quelque chose que vous retenez dans votre vie en tant que chrétien et que vous n‘abandonnez pas au Seigneur ? Vous savez de quoi il s’agit. Nous n’allons pas en faire un catalogue. Le Seigneur a mis le doigt sur quelque chose, et vous résistez. Vous avez une bonne raison, donc vous retenez la chose. La vérité est que vous ne voulez pas l’abandonner.
   
                    Le Seigneur vous a-t-Il parlé et montré quelque chose, vous a-t-Il indiqué un chemin et vous vous accrochez comme Térah, à n’importe quel prix ? Et ce « à n’importe quel prix » dans votre cas coûte cher aux autres et vous allez les faire souffrir en prétendant faire ce que vous pensez être la volonté de Dieu.
   
                    Il y a des temps où il nous faut revenir au Seigneur et dire « Seigneur, tu m‘as montré le chemin que tu as prévu pour moi, mais je peux constater que ça va impliquer des souffrances pour les autres. Je veux être certain que c’est ton temps pour cette question et je ne vais rien forcer; ma force de volonté n’est pas suffisante pour faire Ta volonté.   
   
                    Je veux le faire dans un esprit d’amour sacrificiel, pour que les autres en subissent le moins possible les conséquences. » Nous avons vu des personnes qui sont fixées sur leur objectif, concentrées sur ce que le Seigneur veut, mais leur manière de faire gâche tout. Nous devons être circoncis de cœur pour faire la volonté de Dieu, prêts à céder et à laisser Dieu déterminer la manière de l’accomplir.
   
                   Que le Seigneur nous fasse comprendre Sa Parole pour qu’elle porte du fruit. C’est un défi qui nous demande tout et que nous devons tous affronter. Mais, oh, regardez ce qui se passe dans les cieux, et faites ce constat: Il désire que ce qui est au ciel soit aussi sur la terre. 

Fin

T.A.S.

samedi 12 août 2017

(6) LA LOI DU CIEL  chapitre 6 T. A. Sparks


CHAPITRE 6 - LA LOI DE RÉSURRECTION

Lire: Romains 4: 13-35

« C’est pourquoi d’un seul homme déjà très âgé, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable de la mer qu’on ne peut compter…C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: en Isaac sera nommée pour toi une postérité; il pensait que Dieu est puissant même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection.» (Hébreux 11: 12; 7-19)

                     L’objectif divin était de pouvoir disposer d’un peuple céleste et d’une descendance spirituelle. Nous avons vu quelle était la nature d’un tel peuple et les conditions de son établissement. Nous avons remarqué que tout ceci s’est appliqué à la vie d’Abraham, avec l’œuvre fondamentale de la circoncision du cœur.
   
                    A présent, nous allons examiner un autre aspect: les deux passages mentionnés ci-dessus ne nous parlent plus du côté de la mort mais du côté de la résurrection de la vie d’Abraham. Nous remarquons ce lien dans Romains chapitre 4 où Abraham est cité, mais où par une rapide transition, nous en arrivons à la résurrection du Seigneur; Tout ce qu’Abraham attendait, tout ce qu’il comprenait et intégrait dans son existence, avait comme fondement la résurrection. Abraham croyait au Dieu qui ressuscite des morts. La résurrection était pour lui une nécessité primordiale, que l’on distingue dans tout l’arrière-plan de sa vie; il est vraiment l’incarnation de la loi de résurrection par-dessus tout, et à partir d’un certain point, Isaac devient la figure dominante.
   
                    Ce point est intéressant: Isaac est pleinement intégré dans la vie d’Abraham et lui donne un sens et une signification; c’est ce qui est merveilleux: si Abraham avait tué Isaac et si Dieu ne l’avait pas ressuscité de la mort, tout le sens de la vie et de la foi d’Abraham aurait été réduit à néant. Constatant que toute sa vie, toute sa persévérance, toute sa justification et toute son espérance dans la promesse divine, étaient concentrées en Isaac, centrées sur Isaac, Abraham était prêt à aller jusqu’à le mettre à mort, parce qu’il croyait que Dieu le ressusciterait de la mort. Il recevait cette promesse comme une parabole, tant sa foi en la résurrection était forte et inébranlable. Isaac, comme nous l’avons dit, devient l’incarnation de tout ce que représente Abraham dans la résurrection.
   
                    Le moment précis où Isaac entre en scène est donc intéressant. Bien sûr, il était avec Abraham dès le commencement, mais il n’est mentionné nulle part. Isaac apparaît au moment où Abraham est sorti de la ville d’Ur et de son environnement, puis de Charan et de son environnement, ensuite de l'Égypte, et enfin quand il s’est séparé de Lot et de son entourage. Après être passé par ces quatre étapes de séparation, alors l’Éternel lui apparaît et met Isaac en pleine lumière.

A) Le Dieu souverain établit l’incapacité naturelle.

                     Il y a une ou deux choses que nous devons prendre en compte des éléments sous-jacents. Tout d’abord, il faut tenir compte de Saraï. Ce n’est pas par hasard si dans Genèse 11: 30, là où sont mentionnés les enfants de Térah, il est indiqué que Saraï, la femme d’Abram, était stérile, en plein milieu d’une liste généalogique. C’est Dieu qui a voulu le consigner à cet endroit. Et puis, vous pouvez voir tout ce qui est dit au sujet de Saraï et de sa condition, dans Romains 4 et Hébreux 11, c’est le règne de l’impossibilité naturelle et de la mort.               
   
                    Dieu a eu sa main là-dessus. Ce n’est ni un accident ni un hasard. Notre incapacité pour les choses célestes n’est pas juste une malchance, un désavantage, quelque chose qui doit fatalement se produire. Dieu a fixé et établi cette incapacité naturelle dans Sa souveraineté : les choses célestes ne peuvent être issues du terrestre, c‘est impossible...Nous pouvons essayer pendant des années dans notre vie chrétienne de produire quelque chose de Dieu par notre énergie et nos ressources naturelles, de volonté, de réflexion et d’organisation…rien ne se produira ! Nous pouvons construire quelque chose de grand extérieurement, mais pour ce qui est d’essence céleste, il n’y aura rien; Dieu l’a voulu ainsi. Saraï n’est pas ce qu’elle est par malchance ou par accident, c’est ordonné par Dieu.
   
                    Ce principe s’applique à bien d’autres personnages de l’Ancien Testament, ce qui nous montre bien comment Dieu conduit les choses. Sans la souveraineté de Dieu, il n’y aurait pas eu de Samuel, de David et bien d’autres. C’est ainsi et il faut l’intégrer. La souveraineté de Dieu concernant la résurrection fait que rien ne peut exister sans l’intervention du Ciel. Nous ne pouvons rien connaître de cette vie d’En Haut sans l’intervention du Ciel, c’est impossible !
   
                    Il nous faut absolument nous confronter à cette vérité immuable: Dieu seul le fait ! Il n’y a pas d’autre ressource que Dieu Lui-même ! Ce qui est céleste vient uniquement, totalement et exclusivement de Dieu. Prenons pour exemple l’âge avancé d’Abraham: « Que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant ! » (Genèse 15: 2) Il avait presque 100 ans en fait et il pensait qu’il allait mourir, que sa vie arrivait à sa fin. Dans le Nouveau Testament, on dit que son corps était déjà usé, comme mort…
   
                    Il est merveilleux de voir que Dieu s’attarde précisément sur ce point, comme le Seigneur Jésus avait insisté sur le fait que Lazare était dans un état avancé de décomposition. En effet, Dieu n’interviendra pas tant que tout espoir humain ne sera pas anéanti et n’aura pas atteint ses limites. Les choses sont sans espoir, si on les aborde sur un plan spirituel. Dieu permet que nous soyons désespérés pour réaliser un miracle. Pour nous, les choses tournent mal quand il n’y a plus d’espoir. Pour Dieu, les choses sont normales dans une telle situation: il faut toujours se le rappeler !

Un autre exemple: Melchisédech dans Genèse chapitre.             
    
                    Il n’y a que 2 ou 3 versets de l’Ancien Testament qui parlent de Melchisédech, mais dans le Nouveau Testament, il y en a une trentaine. Dans la pensée de Dieu, sa place est bien plus importante que ce que vous croyez. Quelle est sa signification ? L’apparition de cet homme (comme expliquée dans Hébreux) symbolise l’Homme Céleste. Dans Hébreux, une transition rapide est faite entre Melchisédech et Christ, en oubliant totalement Aaron et toute sa sacrificature, le système terrestre, temporel et temporaire, passant par-dessus toute la dimension terrestre symbolisée par Aaron.
   
                    D’où vient ce Melchisédech ? Nous n’en savons rien; il semble venu de nulle part:« Sans père ni mère, sans généalogie, n’ayant aucun commencement de jour ni fin de vie, mais fait comme le Fils de Dieu, Sacrificateur pour toujours. » (Hébreux 7: 3) Melchisédech, Christ, l’Homme Céleste…: « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux… » (Hébreux 4: 14) C’est l’Homme Céleste qui est visé. Ainsi Melchisédech nous est présenté pour nous montrer et pour nous prouver que tout cela n’est pas possible et n’est pas voulu à un niveau terrestre; cela ne conduirait nulle part: ce n’est que céleste, cela doit être céleste. Ainsi, la naissance d’Isaac est le point de convergence de la foi et c’est à ce niveau que se situent les plus grandes épreuves mais aussi les plus grandes erreurs de la vie d’Abraham.

B) L’épreuve de la patience.

                     Même lorsque l’Éternel a promis Isaac, qu’Abraham s’est saisi de la promesse et a cru Dieu, ce n’était pas aussi facile que cela. Il a été mis à l’épreuve; il a été testé, éprouvé tout d’abord dans sa patience. Il était nécessaire d’entrer en union de coeur avec l’attente de Dieu, la patience, pour être conforme à Christ à ce niveau. Il fut mis à l’épreuve pendant que rien ne semblait se passer. Cette forme de test revêt de nombreux détails sur lesquels nous ne nous attarderons pas ici. La promesse a été donnée, la date fixée, mais rien ne semblait se passer, et devant l'abîme du  « il ne se passe rien ! », Abraham a commis sa première erreur avec Agar, dont la conséquence fut la naissance d’Ismaël : la tentative de réalisation des choses célestes par des moyens terrestres. Conséquence terrible ! Quelle erreur ! Quelle douleur et que de complications cela a entraîné !
   
                    Tous les tests vont se faire autour d’Isaac, autour du Dieu de résurrection. Oui: lorsque Dieu planifie quelque chose de purement spirituel et céleste, Il prend une peine infinie pour couper tout terrain naturel, et là, tout peut arriver…On traverse l’épreuve: Dieu nous fait comprendre qu’aucune base naturelle, ni quoi que ce soit que nous pensons bon à utiliser à ce niveau, aucune alternative, aucun substitut ne peuvent être utilisés pour réaliser Son Plan. Plus on veut les utiliser, plus les choses se compliquent. Dieu doit le faire, Dieu doit nous faire passer à travers, ce ne peut être que Lui et cela ne se fait pas sans douleurs pour former un peuple céleste. Aucun doute là-dessus, il formera son peuple spirituel céleste et Il s’en donnera les moyens. Rien d’autre ne sera pris en compte. Non, tout est attribué au Seigneur: dans notre vie, dans notre survie, dans l’œuvre du Seigneur, il en sera ainsi: céleste, éternel, impossible mais pas pour le Seigneur !
   
                    L’important est que ce que Dieu a ordonné, sera et c’est toujours positif avec le Seigneur; c’est ce qu’Il recherche. Toute nouvelle opération qu’Il fera avec son scalpel au tréfonds de notre cœur, n’est pas pour notre perte et notre destruction, mais pour notre croissance et notre maturité; toute nouvelle application du principe que rien ne peut venir que du ciel, c’est positif et CE SERA. C’est le point central de notre foi….

à suivre....