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Sermon 34 : LA LOI, SON ORIGINE, SA NATURE, SES QUALITÉS, SON USAGE Romains 7,12 (1750)
La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.
Entre tous les su,jets qu'embrasse la religion, il n'en est guère peut-être de plus mal compris que celui-ci. Le lecteur de cette épître, entendant communément dire que par la loi saint Paul désigne la loi,juive, et pensant n'avoir rien à démêler avec elle, passe outre sans y songer davantage. Il en est, il est vrai, que ne satisfait pas celle explication, et qui, voyant que l'épître est adressée aux romains, en concluent que l'apôtre, au commencement de ce chapitre, fait allusion à l'ancienne loi romaine ; et, comme ils n'ont pas plus affaire avec celle-ci qu'avec la loi cérémonielle de Moïse, ils ne s'arrêtent guère à ce qui leur semble n'avoir été mentionné et comme simple éclaircissement d'un autre sujet.
Mais
celui qui étudiera attentivement le discours de l'apôtre ne pourra
se contenter d'explications aussi superficielles. Plus il en pèsera
les termes, plus il sera convaincu que, par « la Loi »,
saint Paul n'entend, dans ce chapitre, ni la loi de Rome, ni la loi
cérémonielle de Moïse. Pour n'avoir pas de doute à cet égard, il
suffit de considérer la portée générale de ce que dit l'apôtre.
« Ne savez-vous pas, mes frères, dit-il en commençant, (car
je parle à des personnes qui connaissent la loi, qui en ont été
instruites dès leur jeunesse) que la loi n'a de pouvoir sur l'homme
que pendant qu'il est en vie ? (Romans 7 : 1) » —
S'agirait-il ici seulement de la loi romaine ou de la loi
cérémonielle ? Non assurément ; mais de la loi morale.
Car —pour citer un exemple bien simple,— « une femme qui
est sous la puissance d'un mari, est liée par la loi ». — la
loi morale, — « à son mari tant qu'il est vivant ; mais
si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son
mari. Si donc, durant la vie de son mari, elle épouse un autre
homme, elle sera appelée adultère ; mais si son mari meurt,
elle est affranchie de cette loi, en sorte qu'alors elle n'est point
adultère, si elle épouse un autre mari (Romains 7 : 2,3) ».
De cet exemple particulier, l'apôtre tire ensuite une conclusion
générale « Ainsi, mes frères », dit-il, par une raison
analogue, « vous êtes aussi morts à l'égard de la loi »,
— à l'économie mosaïque tout entière, — « par le corps
de Christ », — offert pour vous et qui vous introduit dans
une économie nouvelle, — « pour être », — sans
aucun reproche, « à un autre, savoir à celui qui est
ressuscité des morts », — et qui par là a affirmé ses
droits, — « afin que nous portions des fruits pour Dieu (Romains
7 : 4) ». Et nous pouvons en porter maintenant, tandis
qu'auparavant nous ne le pouvions pas. « Car quand nous étions
dans la chair », — sous la puissance de la chair,
c'est-à-dire de la nature corrompue, ce qui était nécessairement
le cas tant que nous ignorions le pouvoir de la résurrection de
Christ, — « les passions des péchés qui s'excitent par la
loi », — que la loi mosaïque mettait en évidence et qu'elle
enflammait, sans pouvoir les vaincre, — « agissaient dans nos
membres et produisaient des fruits pour la mort. Mais maintenant nous
sommes délivrés de la loi » — de toute l'économie
mosaïque, morale aussi bien que cérémonielle, — « étant
morts à celle sous laquelle nous étions retenus » ;
— cette économie entière étant comme morte, et n'ayant pas plus
d'autorité sur nous que le mari mort n'en a sur sa femme ; —
« afin que nous servions » celui qui est mort et
ressuscité pour nous, « dans un esprit nouveau, et non point
selon la lettre qui a vieilli (Romains 7 : 5,6) », c'est-à-dire
sous une économie nouvelle et spirituelle, et non par un service
tout extérieur, conforme à la lettre de la dispensation mosaïque.
Ayant
ainsi prouvé que la dispensation chrétienne a pris la place de la
dispensation juive, et que la loi morale elle-même, quoiqu'elle ne
puisse passer, repose maintenant sur d'autres bases que celles
d'autrefois, l'apôtre s'arrête pour se poser et pour résoudre une
objection : « Que dirons-nous donc ? La loi est-elle
péché ? » comme on pourrait le conclure de cette
expression : « les passions des péchés qui s'excitent
par la loi ». — « Nullement », répond-il,
puisque la loi est l'ennemie irréconciliable du péché et qu'elle
le poursuit partout où il se cache. « Au contraire, je n'ai
connu le péché que par la loi ; car je n'eusse point connu la
convoitise », — je n'aurais pas su que le mauvais désir est
un péché, — « si la loi n'eût dit : Tu ne convoiteras
point, (Romains 7 : 7) » Il achève d'exposer cela dans les
quatre versets suivants, puis il arrive à celle conclusion générale,
qui se rapporte surtout à la loi morale, à laquelle l'exemple qui
précède est emprunté : « La loi donc est sainte, et le
commandement est saint, juste et bon ».
Pour
l'éclaircissement et pour l'application de ces paroles importantes,
si peu écoutées parce qu'elles sont si peu comprises,,je
m'efforcerai de montrer l'origine de cette loi, sa nature, ses
qualités, savoir qu'elle est sainte, juste et bonne, et enfin son
utilité.
I
Essayons
de montrer, d'abord, l'origine de la loi morale, ou, comme on
l'appelle plus simplement, de la Loi. Elle ne date pas seulement du
temps de Moïse, comme on pourrait l'imaginer. Longtemps auparavant,
Noé l'avait déclarée aux hommes, et Hénoc avant lui. Mais nous
pouvons suivre sa trace bien plus haut encore, et même par delà la
création du monde, jusqu'à cette période inconnue sans doute aux
hommes, mais inscrite assurément dans les annales de l'éternité,
où « les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de
joie (Job 38 : 7) », et « les fils de Dieu »
se réjouissaient d'avoir reçu l'existence. A ces premiers-nés de
la création, Dieu voulut bien donner une intelligence pour connaître
Celui qui les avait créés, pour discerner la vérité de l'erreur,
le bien du mal ; et par suite, la liberté et la capacité de
choisir l'un et de repousser l'autre. Et ils devinrent ainsi capables
de lui offrir un libre et volontaire service, un service digne en
lui-même de récompense et souverainement agréable à leur
miséricordieux Maître.
Afin
d'exercer toutes les facultés dont il les avait doués, et, en
première ligne, leur intelligence et leur liberté, il leur donna
une loi, type suprême de toute vérité accessible à des êtres
finis, et de tout bien que des esprits angéliques peuvent concevoir.
Par là aussi leur souverain bienfaiteur voulait préparer pour eux
un accroissement continuel de félicité ; chaque acte
d'obéissance à cette loi devant ajouter à la perfection de leur
nature et les rendre dignes d'une plus haute récompense, que le
juste Juge leur donnerait en son temps.
De
même, lorsque Dieu, au temps déterminé par lui, voulut créer un
nouvel ordre d'êtres intelligents, lorsqu'il eut tiré l'homme de la
poudre de la terre, soufflant en lui une respiration de vie et le
créant en âme vivante, capable de choisir entre le bien et le mal,
il donna à cette créature intelligente et libre la même loi qu'à
ses fils premiers-nés ; loi écrite, non sans doute sur des
tables de pierre, ni sur aucune substance corruptible, mais dans leur
cœur, gravée par le doigt de Dieu dans le sens intime des hommes et
des anges ; afin qu'elle fût toujours à sa portée, toujours
facile à comprendre, toujours claire et lumineuse, comme le soleil
au milieu des cieux.
Telle
fut l'origine de la loi de Dieu. Quant à l'homme, elle remonte
jusqu'à sa création ; mais quant aux fils aînés de Dieu,
elle brillait de toute sa splendeur « avant que les montagnes
fussent nées et qu il eût formé la terre (Psaume 90 : 2) ».
Mais l'homme ne tarda pas à se rebeller contre Dieu, et, en
transgressant cette loi glorieuse, peu s'en fallut qu'il ne l'effaçât
entièrement de son cœur, les yeux de son entendement
s'obscurcissant de ténèbres dans la proportion où il s'éloignait
de la vie de Dieu. Et pourtant Dieu ne rejeta pas l'ouvrage de ses
mains, mais réconcilié avec l'homme par le Fils de son amour, il
retraça en quelque mesure, la loi dans le cœur ténébreux de sa
coupable créature. Il te déclara de nouveau, « ô homme ! »
quoique moins parfaitement qu'à l'origine, « ce qui est bon,
savoir de faire ce qui est droit, d'aimer la miséricorde et de
marcher dans l'humilité avec ton Dieu (Michée 6 : 8) »
Et
cela, il le fit voir, non seulement à nos premiers parents, mais à
toute leur postérité, par cette « vraie lumière qui éclaire
tout homme venant au monde (Jean 1 : 9) ». Mais, malgré
cette lumière, « toute chair » ayant, dans la suite des
temps, « corrompu sa voie devant lui (Genèse 6 : 12) »
il choisit, du sein de l'humanité, un peuple particulier, auquel il
donna une connaissance plus parfaite de sa loi. Et, pour en faciliter
l'intelligence à leurs esprits lents à comprendre, il en écrivit,
le résumé sur deux tables de pierre, commandant aux pères de
l'enseigner à leurs enfants, de génération en génération.
Et
c'est encore ainsi que la loi de Dieu est enseignée à ceux qui ne
connaissent point Dieu. Leurs oreilles entendent les choses qui
furent écrites dans les temps anciens pour notre instruction. Mais
cela ne peut suffire. Ils n'en peuvent, par ce moyen, comprendre la
hauteur, la profondeur, la longueur et la largeur. Dieu seul peut
révéler cela par son Esprit. Et c'est ce qu'il fait, pour tous ceux
qui croient véritablement, car il a fait à tout l'Israël de Dieu
cette miséricordieuse promesse : « Voici, les jours
viennent, dit le Seigneur, que je traiterai une nouvelle alliance
avec la maison d'Israël. Et c'est ici l'alliance que je traiterai
avec eux : je mettrai ma loi. au-dedans d'eux et je l'écrirai
dans leurs cœurs ; et je serai leur Dieu et ils seront mon
peuple (Jérémie 31 : 31-33) ».
II
Je
me suis proposé, en second lieu, de montrer quelle esst la nature de
cette loi qui, à l'origine, fut donnée aux anges dans le ciel et à
l'homme dans l'Eden, et que Dieu a si miséricordieusement promis
d'écrire à nouveau dans le cœur de tous les vrais croyants.
Observons d'abord que les deux mots « loi » et
« commandement » , quoique n'ayant pas toujours le même
sens (puisque le commandement n'est proprement qu'une partie de la
loi), sont employés, dans mon texte, comme des termes synonymes, qui
signifient une seule et même chose. Mais ni l'un ni l'autre ne
peuvent désigner ici la loi cérémonielle. Ce n'est pas de cette
loi que l'apôtre dit, dans un des versets cités : « Je
n'ai point connu le péché si ce n'est par la loi (Romains 7 : 7)
; » il serait superflu de le prouver. Ce n'est pas en effet la
loi cérémonielle qui dit, dans ce verset : « Tu ne
convoiteras point (Romains 7 : 7) » La loi des cérémonies n
'a donc rien à faire avec notre sujet.
La
Loi, dont parle le texte, ne peut pas désigner non plus la
dispensation mosaïque en général. Il est vrai que c'est le sens du
mot dans quelques passages ; ainsi, quand l'apôtre dit,
écrivant aux Galates : « L'alliance que Dieu a auparavant
confirmée en Christ » , avec Abraham, le père des croyants,
« n'a pu être annulée, ni la promesse abolie par la loi, qui
n'est venue que quatre cent trente ans après (Galates 3 : 17) »,
il est clair que la loi signifie ici la dispensation mosaïque. Mais
ce ne peut être le sens ici ; car jamais l'apôtre ne parle en
termes si favorables de cette dispensation imparfaite et
crépusculaire. Nulle part il ne dit que la loi mosaïque soit
« spirituelle » , ni qu'elle soit « sainte, juste
et bonne ». Il n'est pas vrai non plus de cette loi, que Dieu
veuille l'écrire dans le cœur de ceux de l'iniquité desquels il ne
se souviendra plus. La Loi, nommée ainsi au sens absolu, ne peut
être que la loi morale.
Or,
cette loi est le portrait incorruptible du Dieu saint qui habite
l'éternité. C'est en elle que Celui que, dans son essence, aucun
homme n'a vu ni ne peut voir, est rendu visible aux hommes et aux
anges. C'est Dieu se montrant sans voiles ; Dieu se manifestant
à ses créatures, dans la mesure où elles peuvent le supporter ;
se manifestant, pour donner, et non pour ôter la vie, en sorte
qu'ils puissent voir Dieu et vivre. C'est le cœur de Dieu qui se
découvre à l'homme. Oui, nous pouvons même appliquer ; en
quelque mesure, à cette loi, ce que l'apôtre dit du Fils de Dieu :
qu'il est « le reflet de sa gloire et l'image empreinte de sa
personne (Hébreux 1 : 3) ».
« Si
la vertu », disaient les anciens, « pouvait prendre une
forme qui la rendit visible à nos yeux, de quel amour merveilleux
nous nous mettrions à l'aimer ! » Mais cette supposition
s'est réalisée. La loi de Dieu renferme en elle toutes les vertus,
la vertu parfaite, et tous ceux à qui Dieu a ouvert les yeux peuvent
l'y contempler à visage découvert. La loi de Dieu, qu'est-elle, si
ce n'est la vertu et la sagesse divines prenant une forme visible ?
Qu'est-elle, si ce n'est le type originel du vrai et du juste, qui,
de l'esprit incréé qui les renferme de toute éternité, s'est
manifesté à l'homme en revêtant une forme appropriée à son
intelligence ?
Considérée
à un autre point de vue, la loi de Dieu est la raison suprême et
immuable, la rectitude absolue, l'harmonie éternelle de toutes les
créations passées ou présentes. Je sens bien tout ce qu'il y a
d'étroit et d'impropre dans toutes ces expressions humaines par
lesquelles nous essayons d'esquisser et de rendre les choses
profondes de Dieu. Mais dans notre étal actuel d'enfance, nous ne
pouvons faire ni mieux, ni autrement. « Ne connaissant encore
qu'imparfaitement », nous ne pouvons « prophétiser »,
c'est-à-dire parler des choses de Dieu, « qu'imparfaitement
(1Co 13 : 9) ». Tant que nous sommes dans cette maison
d'argile, « nous ne saurions rien dire par ordre, à cause de
nos ténèbres (Job 37 : 19) ». N'étant qu'un enfant,
« je parle comme un enfant mais bientôt je quitterai ce qui
tient de l'enfant » ; car, "Lorsque la
perfection sera venue, alors ce qui est imparfait sera aboli." (1Corinthiens
13 : 10,11) ».
Mais
revenons. La loi de Dieu (dans notre langage humain) est l'empreinte
de l'esprit éternel, la reproduction écrite de la nature divine,
l'œuvre la plus belle du Père éternel, la plus brillante émanation
de sa sagesse, la beauté visible du Très-Haut. Elle fait les
délices et l'admiration des chérubins et des séraphins et de tous
les habitants des cieux, et elle est, sur la terre la gloire et la
joie de tout croyant doué de sagesse, de tout enfant de Dieu bien
instruit.
llI
Telle
est la nature de cette loi de Dieu à jamais bénie. Je dois, en
troisième lieu, en montrer les qualités : — non pas toutes,
car cela demanderait plus que la science d'un ange ; mais
seulement celles qui sont mentionnées dans mon texte. Elles sont au
nombre de trois « Le commandement est saint, juste et bon ».
Ainsi,
la première qualité de la loi, c'est qu'elle est sainte. Il semble
que, par cette expression, l'apôtre veuille
parler de sa nature plutôt que de ses effets ; dans le même
sens où saint Jacques dit : « La sagesse qui vient d'en
haut (ou, en d'autres termes, la loi écrite dans nos cœurs) est
premièrement, pure (Jacques 3 : 17) », c'est-à-dire sans
tache ni souillure, éternellement et essentiellement sainte. Et en
tant qu'elle se réfléchit dans la vie aussi bien que dans l'âme,
elle est, comme le dit le même apôtre, « la religion pure et
sans tache » ou le culte pur, sans alliage impur, rendu à
Dieu.
Elle
est, en effet, au plus haut degré ; pure, nette, chaste,
sainte. Sans cela comment pourrait-elle être l'œuvre directe, ou,
mieux encore, la parfaite image du Dieu dont l'essence est la
sainteté ? Elle est pure de tout péché, pure de toute tache,
de toute teinte de mal. C'est une vierge chaste, qui n'admet aucune
souillure, aucune participation à ce qui est, contraire à la pureté
et à la sainteté ! Elle ne s'accorde avec aucune sorte de
péché ; car « quelle communion y a-t-il entre la lumière
et les ténèbres ? (2 Corinthiens 6 : 14) » Et comme le péché
est de sa nature, « inimitié contre Dieu, (Jacques 4 : 4) »
la loi est inimitié contre le péché.
Aussi
l'apôtre rejette-t-il avec horreur la supposition blasphématoire
que la loi de Dieu puisse être péché elle-même, ou la cause du
péché. A Dieu ne plaise que nous la supposions cause du péché,
parce que c'est elle qui le manifeste, parce qu'elle découvre les
choses cachées dans les ténèbres et les amène en pleine lumière.
Il est vrai que par là, comme le dit l'apôtre, « le pêché
parait péché (Romains 7 : 13) ». Tous ses voiles sont
déchirés, et il se montre dans sa difformité native. Il est vrai
que le péché est ainsi devenu « excessivement péchant, par
le commandement (Romains 7 : 13) ; » entrant maintenant en
lutte directe avec la lumière, étant, dépouillé de sa dernière
excuse, l'ignorance, et ne se déguisant plus, il devient bien plus
odieux à Dieu et, aux hommes. Il est vrai même que ce le péché
cause la mort par une chose qui est bonne (Romains 7 : 13) »,
qui est en elle-même pure et sainte. Mis au grand jour, il s'irrite
d'autant plus ; comprimé, il éclate avec d'autant. plus de
violence. « Le péché », dit l'apôtre, parlant au nom
de celui qui est convaincu de péché, mais non encore délivré,
« le péché, avant pris occasion du commandement », qui
le découvre et veut le réprimer, a repoussé cette contrainte, et
« a produit en moi toute sorte de convoitises (Romains 7 :
8) », toute sorte de désirs insensés et funestes, que le
commandement tendait à réprimer. Ainsi, « quand le
commandement est venu, le péché a repris vie (Romains 5 : 9) ; »
il s'est agité et irrité d'autant plus. Mais cela ne jette aucun
déshonneur sur le commandement. On peut en abuser, non le souiller.
C'est, une preuve seulement que « le cœur de l'homme est
désespérément malin (Jeérémie17 : 9) » Mais la loi de Dieu
demeure sainte.
Sa
deuxième qualité est d'être juste. Elle rend à chacun ce qui lui
est dû. Elle prescrit exactement ce qui est juste, précisément ce
que nous devons faire, dire ou penser, à l'égard de l'Auteur de
notre être, à l'égard de nous-mêmes, à l'égard des autres
créatures. Elle est, en tout, adaptée à la nature des choses,
soit, qu'on les considère dans leur ensemble ou dans leurs détails.
Elle convient aux circonstances particulières des êtres et à leurs
mutuelles relations aussi bien à celles qui ont existé dès
l'origine qu'à celles qui sont plus récentes. Elle s'harmonise avec
les propriétés accidentelles ou essentielles des choses. Elle
n'entre en conflit avec aucune de ces propriétés en aucune façon,
et n'est jamais sans relations avec aucune. En ce sens, on peut dire
qu'il n'y a rien d'arbitraire dans la loi de Dieu ; quoique,
dans son ensemble ainsi que dans ses détails, elle ne dépende
jamais que de sa volonté, et que « Ta volonté soit faite »
demeure toujours la loi suprême et universelle, tant sur la terre
que dans le ciel.
Mais
la volonté de Dieu est-elle la cause de sa loi ? Cette volonté
est-elle l'origine du juste et de l'injuste ? Ce qui est juste
ne l'est-il que parce que Dieu le veut ? ou Dieu ne le veut-il
que parce que c'est juste ?
Cette
fameuse question est, je le crains, plus curieuse qu'utile. Et
peut-être qu'en l'étudiant on n'y apporte pas suffisamment ce
respect que la créature doit à Celui qui a créé et qui gouverne
toutes choses ? Toutefois nous parlerons, avec respect et
crainte. Et si nous parlons mal, que le Seigneur veuille nous
pardonner !
Il
nous semble donc que toute la difficulté provient de ce qu'on
considère la volonté de Dieu comme distincte de Dieu. Autrement la
difficulté disparaît. Car il est évident que Dieu est la cause de
la loi de Dieu. Mais la volonté de Dieu, c'est Dieu lui-même ;
c'est Dieu considéré comme voulant ceci ou cela. Dire que la loi a
pour cause la volonté de Dieu équivaut donc à dire que la cause en
est Dieu.
De
même, si la loi, règle immuable du juste et de l'injuste, dépend
de la nature et des propriétés des choses et de leurs relations
essentielles (je dis essentielles, et non éternelles, ce qui, pour
des choses existant dans le temps, serait contradictoire) ; si elle
dépend, dis-je, de leur nature et de leurs relations, c'est dire
qu'elle dépend de Dieu ou de la volonté de Dieu, puisque toutes ces
choses avec leurs relations sont l'ouvrage de ses mains. Ce n'est que
« par sa volonté qu'elles subsistent et qu'elles ont été
créées (Apocalypse 4 : 11) ».
Néanmoins
on peut accorder (et c'est sans doute tout ce que réclameront les
esprits sages) qu'en chaque cas particulier, Dieu veut ceci ou cela
(par exemple, qu'il veut que nous honorions nos parents) parce que
c'est juste et en accord avec la nature des choses et avec leurs
mutuelles relations.
La
loi est donc juste et droite en toutes choses. Mais elle est bonne
autant que juste. Il suffit, pour nous en convaincre, de considérer
de quelle source elle a jailli. Celte source n'est autre que la bonté
de Dieu. Quel autre mobile que sa bonté put l'engager à donner aux
saints anges cette divine expression de lui-même, ou à accorder à
l'homme ce même reflet de sa nature ? Et n'est-ce pas son
tendre amour qui seul put le contraindre à renouveler la
manifestation de sa volonté à l'homme déclin, à Adam d'abord,
puis à ses descendants, « privés » comme lui « de
la gloire de Dieu (Romains 3 : 22) ; » à publier sa loi, alors
que l'esprit des hommes était obscurci de ténèbres, et à envoyer
ses prophètes pour déclarer cette loi aux hommes aveugles et
insouciants ? Oui certes, ce fut sa bonté qui suscita Hénoc et
Noé pour être prédicateurs de la justice ; Abraham, l'ami de
Dieu, Isaac et Jacob, pour rendre témoignage à sa vérité. Ce fut
sa bonté seule qui, lorsque « les ténèbres couvraient la
terre et l'obscurité les peuples (Esaïe 60 : 2) », donna
une loi écrite à Moïse, et par lui à la nation qu'il avait
choisie. Ce fut son amour qui interpréta ces divins oracles par la
bouche de David et de tous les prophètes, jusqu'à ce qu'au temps
marqué, il envoyât son Fils unique, « non pour abolir la loi,
mais pour l'accomplir (Mat 5 : 17) », pour la confirmer
« jusqu'à un iota et un seul trait de lettre » ;
pour la graver dans le cœur de tous ses enfants ; jusqu'à ce
que, ayant « mis tous ses ennemis sous ses pieds » il
« remette son royaume » de médiateur « à Dieu son
Père, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15 : 24,25,28) »
Et
cette loi que la bonté de Dieu donna au commencement et qu'elle a
conservée à travers les âges, cette loi est, comme la source d'où
elle sort, pleine de bonté et de bénignité ; elle est, comme
le dit le Psalmiste, « plus douce : que le miel et que ce
qui découle des rayons de miel (Psaume 19 : 11) ». Elle est
attrayante et aimable. Elle renferme « toutes les choses qui
sont aimables, de bonne réputation, où il y a quelque vertu, et qui
sont dignes de louange » (Phi 4 : 8) devant Dieu et devant
ses saints anges, et en elle sont tous les trésors de la sagesse, de
la science et de l'amour de Dieu.
La
loi de Dieu n'est pas moins bonne dans ses effets que dans sa nature.
Tel qu'est l'arbre, tels sont les fruits. Les fruits de la loi de
Dieu dans le cœur de l'homme sont : la justice, la paix et
l'assurance à jamais. Ou plutôt, la loi elle-même est justice, et
elle remplit l'âme d'une paix qui passe toute intelligence et nous
procure une joie incessante, par le témoignage d'une bonne
conscience devant Dieu. Elle n'est pas simplement la garantie, elle
« est, les arrhes de notre héritage (Éphésiens 1 : 14) »
car elle fait partie de la possession qui nous est acquise. C'est
Dieu manifesté dans la chair des hommes, et nous apportant la vie
éternelle ; nous assurant, par son pur et parfait amour, que
nous sommes « scellés pour le jour de la rédemption (Éphésiens 4 :
38) ; » qu'il nous « épargnera comme un père épargne
son fils qui le sert (Malachie 3 : 17) » au jour où il
rassemblera ses joyaux ; et qu'il nous réserve une couronne
incorruptible de gloire.
IV
Il ne nous reste plus qu'à montrer, en dernier lieu, l'usage de la loi, ou à quoi elle sert. Et, sans contredit, son premier usage c'est de convaincre le monde de péché. Cette œuvre appartient, il est vrai, au Saint-Esprit, et il peut l'opérer sans moyens quelconques, ou par ceux qu'il lui plait d'employer, quelque insuffisants ou impropres qu'ils soient en eux-mêmes à produire un tel effet. Ainsi, il y a des gens dont le cœur a été brisé en un moment, soit dans la santé, soit dans la maladie, sans cause visible, sans moyen extérieur ; et d'autres (un par génération peut-être) se sont réveillés au sentiment de « la colère de Dieu demeurant sur eux (Jean 3 : 36) ». , à l'ouïe de cette déclaration : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec soi (2 Corinthiens 5 : 19) » Mais la méthode ordinaire de l'Esprit de Dieu est de convaincre les pécheurs par la loi. C'est elle qui, prenant possession de la conscience, brise, le plus souvent, le rocher. C'est surtout cette partie de la Parole de Dieu qui est « vivante et efficace et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants (Hébreux 4 : 12) ; » c'est elle qui, entre les mains de Dieu et de ses envoyés, pénètre à travers tous les replis d'un cœur brisé, et « atteint jusqu'à la séparation de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles (Hébreux 4 : 12) » C'est elle qui découvre le pécheur à lui-même ; qui arrache toutes ses feuilles de figuier et lui montre qu'il est « misérable, pauvre, aveugle et nu (Apocalypse 3 : 17) » C'est la loi qui, comme un éclair, porte partout la conviction. L'homme se sent pécheur ; il se reconnaît insolvable. « Sa bouche est fermée » , et il s'avoue « coupable devant Dieu (Romains 3 : 19) »
Tel est donc le premier usage de la loi : frapper de mort le pécheur, détruire la vie et la force auxquelles il se confie et le convaincre qu'il est « mort en vivant (1Timothée 5 : 6) ; » non seulement placé sous une sentence de mort, mais réellement mort à Dieu, privé de toute vie spirituelle, « mort, dans ses fautes et dans ses péchés (Éphésiens 2 : 1) ». Le second usage de la loi, c'est de le conduire à la vie, à Christ, afin qu'il vive. Dans ces deux offices, elle agit, il est vrai. en pédagogue sévère. Elle nous contraint par la force, plus qu'elle ne nous attire par l'amour. Et pourtant l'amour demeure le ressort tout puissant. C'est l'esprit d'amour qui, par ces moyens douloureux nous arrache notre confiance en la chair, ne nous laisse aucun roseau cassé pour nous y appuyer, et contraint ainsi le pécheur, dépouillé de tout, à s'écrier dans l'amertume de son âme ou à soupirer du plus profond de son cœur :
Je
ne veux plus, Seigneur, m'excuser devant toi.
Je suis perdu, mais Christ, ton Fils, mourut pour moi !
Je suis perdu, mais Christ, ton Fils, mourut pour moi !
La
loi sert, en troisième lieu, à nous maintenir en vie. Elle est le
grand moyen dont se sert l'Esprit de grâce pour préparer le croyant
à une communication plus abondante de la vie de Dieu.
Cette
grande et importante vérité est peu comprise, je le crains, non
seulement du monde, mais même de plusieurs de ceux que Dieu a pris
du monde et qui sont véritablement enfants de Dieu par la foi
Plusieurs d'entre eux tiennent pour incontestable qu'une fois venus à
Christ, nous n'avons plus affaire avec la loi et que, dans ce sens,
« Christ est la fin de la loi (Romains 10 : 4) » pour
tout croyant. « La fin de la loi » , il l'est sans doute,
mais « pour la justification de tous ceux qui croient ».
C'est-à-dire que là finit la loi. Elle ne justifie personne, mais
elle conduit à Christ, qui est aussi, dans un autre sens, la fin, le
but, vers lequel elle tend sans cesse. Mais quand elle nous a
conduits à lui, elle a un autre office, celui de nous garder près
de lui. Car plus les croyants découvrent la hauteur, la profondeur,
la largeur de la loi, plus ils sont poussés à s'exhorter ainsi les
uns les autres :
Frères,
plus près, toujours plus près.
De
cet amour qui nous embrasse ! Attendons-en les sûrs effets,
Et demandons grâce sur grâce !
Ainsi, tout en accordant que c'en est fait de la loi pour le fidèle, en tant qu'il s'agit de la loi cérémonielle des Juifs, ou de l'ensemble de la dispensation mosaïque (car, en ce sens, elle est abolie par Christ) ; accordant même que nous n'avons plus affaire à la loi morale, comme moyen de justification, car nous sommes « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ (Romains 3 : 23) ; » nous devons reconnaître que, dans un autre sens, nous n'en avons pas fini avec cette loi. Elle nous est en effet infiniment utile, d'abord pour nous convaincre du péché qui reste encore dans notre cœur et dans notre vie, et nous amener par là à une communion toujours plus intime avec Christ, en sorte que son sang nous purifie de moment en moment. Elle sert ensuite à faire passer la vie du chef dans les membres vivants de son corps, et les rendre par là capables d'accomplir ses commandements Elle sert enfin à confirmer notre espérance relativement à ceux de ses commandements que nous n'avons pas encore atteints, notre espérance de recevoir grâce sur grâce, jusqu'à ce que nous possédions réellement la plénitude de ce qu'il nous promet.
Et
quelle confirmation donne à tout ceci l'expérience du vrai
croyant ! Tandis qu'il s'écrie : « Oh ! combien
j'aime ta loi ; c'est ce dont je m'entretiens tout le jour !
(Psaume 119 : 97) » dans ce divin miroir, il découvre chaque
four un peu mieux sa souillure. Il y voit toujours plus clairement,
qu'il est encore à tous égards un pécheur, que ni son cœur ni ses
œuvres ne sont ce qu'ils devraient être devant Dieu ; et cette
conviction le presse à chaque instant d'aller à Christ. Il comprend
mieux ce commandement de l'ancienne loi : « Tu feras une
lame d'or pur, sur laquelle tu graveras : Sainteté à l’Éternel ! Et elle sera sur le front d'Aaron (type de notre
grand sacrificateur), afin qu'Aaron porte les péchés commis par les
enfants d'Israël dans leurs saintes offrandes (bien loin que nos
offrandes spirituelles puissent expier ce qui nous reste du péché),
et cette lame sera continuellement sur son front, pour les rendre
agréables devant l’Éternel (Exode 28 : 36,38) ».
Ainsi,
pour ne citer qu'un exemple, la loi dit : « Tu ne tueras
point » , et notre Seigneur nous enseigne qu'elle défend par
là non seulement l'acte extérieur, mais toute parole, toute pensée
contraires à la charité. Mais, plus je regarde à cette loi
parfaite, plus je sens que je suis loin d'y atteindre ; et plus
je sens cela, plus je sens quel besoin j'ai du sang de Christ pour
expier tout mon péché, et de son Esprit pour purifier mon cœur, en
sorte que je sois « parfait et accompli et qu'il ne me manque
rien (Jacques 1 : 4) »
Je
ne puis donc me passer de la loi un seul moment, pas plus que de
Christ, puisqu'elle m'est aussi nécessaire maintenant pour me garder
près de Christ, qu'elle le fut pour me conduire à lui. Sans cela,
ce « mauvais, cœur incrédule » abandonnerait aussitôt
« le Dieu vivant. (Hébreux 3 : 12) ». En vérité l'un
me renvoie toujours à l'autre, la loi à Christ et Christ à la loi.
D'une part, la hauteur et la profondeur de la loi me contraignent à
chercher un refuge dans l'amour de Dieu en Christ ; de l'autre,
l'amour de Dieu en Christ me fait aimer sa loi « plus que l'or
et, les pierres précieuses », en me montrant que chacun de ses
articles contient une promesse miséricordieuse que mon Seigneur
accomplira en son temps.
Qui
es-tu donc, ô homme, « qui juges la loi et qui médis de la
loi ! » qui la renvoies en enfer, avec le péché, Satan
et la mort, en les mettant sur le même rang, ! Juger la loi ou
médire de la loi était, aux yeux de l'apôtre Jacques, un acte si
prodigieux de méchanceté, que, pour condamner les jugements à
l'égard de nos frères, il lui suffit qu'ils impliquent ce péché :
« Tu n'es point observateur, de la loi, dit-il, mais tu en es le
juge (Jacques 4 : 11) ; » le juge de ce que Dieu a établi
pour te juger ! Te voilà donc assis sur le siège judicial de
Christ et foulant à tes pieds la règle d'après laquelle il,jugera
le monde ! Oh ! considère quel avantage Satan a pris sur
toi, et abstiens-toi à l'avenir de penser ou de parler légèrement
de cet instrument béni de la grâce de Dieu ; à plus forte
raison garde-toi d'en faire un épouvantail. Que dis-je ?
aime-le et l'estime, à cause de celui de qui il vient, de celui à
qui il conduit. Que la loi soit, après la croix de Christ, ta gloire
et ta joie. Publie ses louanges, et rends-lui honneur devant tous les
hommes.
Et
si tu es pleinement convaincu qu'elle émane de Dieu ; qu'elle
est l'empreinte de ses perfections communicables, et qu'elle est
« sainte, juste, et bonne » , surtout pour les croyants ;
alors, au lieu de la rejeter comme souillée, aie soin de t'y
attacher de plus en glus. Que la loi de miséricorde et de vérité,
d'amour pour Dieu et pour les hommes, d'humilité, de douceur et de
pureté, ni te quitte jamais. « Lie-la à ton cou, écris-la
sur la table de ton cœur (Proverbes 3 : 3) ». Tiens-toi près
de la loi, si tu veux te tenir près de Christ. Saisis-la ; ne
la laisse point aller. Qu'elle te conduise sans cesse au sang
expiatoire et confirme sans cesse ton espérance, jusqu'à, ce que
toute « la justice de la loi soit accomplie (Romains 8 : 4) »
en toi, et que tu sois « rempli de tonte la plénitude de Dieu
(Éphésiens 3 : 19) »
Et
si ton Maître a déjà accompli sa parole, s'il a déjà « écrit
sa loi dans ton cœur », alors « tiens-toi ferme dans la
liberté dans laquelle Christ l'a placé. (Galates 5 : 1) ».
Tu es affranchi, non seulement des cérémonies juives, non seulement
de la culpabilité du péché ou de la crainte de l'enfer (ce n'est
là que la moindre partie de la liberté chrétienne), mais, ce qui
est infiniment plus, tu es affranchi de la puissance du péché, du
service de Satan, et libre de ne plus offenser Dieu. Oh !
tiens-toi ferme dans cette liberté, en comparaison de laquelle tout
le reste ne mérite pas d'être nommé. Tiens ferme en aimant Dieu de
tout ton cœur et en le servant de toutes tes forces. Là est la
liberté parfaite : garder sa loi et marcher sans tache dans
tous ses commandements. « Ne te remets pas sous le joug de la
servitude (Galates 5 : 1) ; » je n'entends pas de la servitude
juive ou de la crainte de l'enfer ; elles sont, je l'espère,
loin de toi. Mais prends garde de retomber sous le joug du péché,
d'une transgression intérieure ou extérieure de la loi. Aie en
horreur le péché plus que la mort ou l'enfer même ; aie en
horreur le péché lui-même, plus encore que la peine qui en est le
châtiment. Tiens-toi en garde contre l'esclavage de l'orgueil, de la
convoitise, de la colère, de toute disposition, de toute parole, de
toute œuvre mauvaise. « Regarde à Jésus » (Hébreux 12 :
2), et, pour le faire, regarde toujours plus à la loi parfaite, « la
loi de liberté » ; fais-le avec persévérance ;
c'est ainsi que tu croîtras tous les jours, dans la grâce et dans
la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
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