lundi 4 juillet 2016

(4) LA NOUVELLE NAISSANCE T.A. Sparks

La Signification de la Vie Éternelle 

                    Quelle est la doctrine de la vie éternelle ? Pour la définir en un mot, nous dirons qu'elle est la nécessité d'avoir en soi ce qui est de Dieu, la base de tout ce qui est lié à Dieu, dans la vie, la communion, le service et l'avenir éternel. La question pour Nicodème était celle d'entrer dans le Royaume de Dieu. Nous avons vu que le Royaume de Dieu est un état plutôt qu'un lieu. II n'y a que ce qui est de Dieu qui puisse entrer dans le Royaume de Dieu. Le domaine de Dieu, c'est celui dans lequel tout est de Dieu, et où n'entre aucune autre chose. Par la mort du chapitre trois, nous sommes arrivés au lieu où nous voyons que ce qui est à la base du Royaume de Dieu, c'est ce qui est lié à chacune des phases de nos relations avec Dieu, c'est à dire la vie de Dieu, la vie divine, que nous savons être la vie éternelle; et cette vie nouvelle en nous est la base sur laquelle se poursuivent tous les agissements et les opérations de Dieu. Voulons-nous être unis avec le Seigneur ? Cela est, en effet, le premier pas dans la vie du croyant. La toute première phase de la vie spirituelle, de la vie chrétienne véritable, c'est d'être uni avec le Seigneur. La nature de l'union avec le Seigneur, c'est la participation à Sa propre vie, à la vie divine, à la vie de Dieu, qui nous unit à Lui-même. Ce n'est pas quelque chose qui Lui est enlevé pour nous être donné, car la vie ne saurait être divisée en fragments pour être répartie; la vie est une, une en essence, et elle fait organiquement un tout de chaque partie en laquelle elle entre. C'est la vie d'un corps, non pas organisé mais organique. Recevoir la vie de Dieu, c'est donc être uni à Dieu. 

                Désirons-nous avoir la communion avec Dieu, ce qui en fait dépasse l'union : une marche dans la communion ? Cela ne peut être que sur la base seule de la vie de Dieu devenue active en nous. Dieu sera en communion avec ce qui est de Lui en nous. Dieu nous amènera en communion avec Lui en mettant en nous quelque chose avec quoi Il peut être en communion. Dieu ne peut avoir aucune communion avec la chair, avec l'homme naturel. Dieu est en communion avec ce qui est essentiellement Lui-même, et cela nous est accordé dans le don de Dieu, qui est la vie éternelle en Jésus Christ, notre Seigneur. 

               Est-ce que nous envisageons ou désirons un service pour le Seigneur ? Le même principe gouverne ici; cette réelle communion avec le Seigneur dans le service a pour base cette vie de Dieu, active et énergique en nous. Paul parle de cette puissance qui agissait puissamment en lui, et il déclare aussi que Dieu 

              « Celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous. », Éphésiens 3 :20 

                Le côté actif du service qui est une vocation, c'est l'action de Dieu qui s'accomplit sur la base d'un principe d'énergie (je l'appellerai pour le moment un « quelque chose » d'énergique). Le service demande la vie divine en nous, et la vie divine est la base du service divin. Plusieurs d'entre nous, avons fait l'expérience que nous pouvons faire, par la vie divine, ce qui nous est absolument impossible par la vie naturelle; la vie divine vient si souvent à notre secours, lorsque nous sommes prêts à succomber, et elle nous rend capables de faire des choses qui nous étonnent nous-mêmes et qui surprennent tous ceux qui connaissent notre disposition naturelle. 

             Avons-nous soif de connaître plus parfaitement le Seigneur ? Ce sera encore d'après le même principe : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. », Jean 1 :4 

                Cela sera dans la mesure où la vie de Dieu est continue et ininterrompue en nous, dans son développement, dans son mouvement; si nous ne mettons aucun obstacle sur sa voie par notre désobéissance à ses demandes et à ses exigences, nous grandirons dans notre connaissance spirituelle du Seigneur. La vie produit la lumière. Regardons le croyant, l'enfant de Dieu qui marche avec le Seigneur, en esprit, librement, clairement, puissamment, sincèrement, sans préjugé, sans question, sans discussion, sans désobéissance, et nous le verrons avancer dans une connaissance toujours grandissante du Seigneur. Regardons l'enfant de Dieu qui a mis un obstacle sur la voie du Seigneur par la désobéissance, par une réserve, une hésitation, un arrêt, une révolte, et nous verrons deux choses qui en sont la conséquence immédiate. L'une sera une paralysie de la vie, et l'autre un obscurcissement de l'intelligence. Il en est toujours ainsi, les deux choses vont ensemble. 

             Ensuite, avons-nous en vue l'espérance de la résurrection éternelle ? La résurrection de vie est, en effet, basée, et exclusivement basée, sur le fait que nous avons déjà la vie éternelle demeurant en nous. Cela ne signifie pas que ceux qui n'ont pas la vie éternelle ne ressusciteront pas des morts en vue du jugement. Ils ressusciteront. 

                    Mais Jean fait une distinction, et cette même distinction est faite aussi par Paul. « Ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie », littéralement « la vie de résurrection ». « Et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement.», la résurrection du jugement éternel. Il y a une résurrection de vie et il y a une résurrection de mort. La résurrection pour la vie éternelle est basée sur le fait que nous avons cette vie divine en nous. C'est l'argument du chapitre quinze de la première Épître aux Corinthiens. Ce corps de résurrection aura sa source dans une semence, un germe qui doit être présent. Il faut qu'il y ait quelque chose qui puisse être revêtu. Paul parle de lui-même et de nous, comme étant revêtus. Qu'est-ce qui doit être revêtu ? Cet esprit vivant qui demeure en nous par la vie de Dieu. Il n'y a d'espérance de résurrection éternelle que pour ceux qui possèdent déjà la vie de résurrection. C'est à la vie de résurrection que sera donné le corps de résurrection. Le corps de résurrection mettra en évidence la vie de résurrection ; il faut donc que nous possédions dès maintenant la résurrection spirituelle pour avoir part plus tard à la résurrection physique, à la résurrection glorifiée. 

               Le résumé de tout cela, c'est donc que la doctrine de la vie éternelle est la nécessité d'avoir en nous ce qui est de Dieu, comme base de tout ce qui est en rapport avec Dieu. Nous avons, en affirmant ce que nous venons de dire, couvert toute la question de la doctrine de la vie éternelle ; si vous désirez cependant étudier votre Nouveau Testament avec une concordance, cela vous aidera dans cette question, ou si vous pouvez le lire dans le texte original et y souligner le mot employé pour désigner la vie éternelle, vous trouverez une masse considérable de détails, et vous verrez combien le Nouveau Testament illumine toute cette doctrine et quelle est la portée de son application. 

                      En exposant, dans ses grandes lignes, la vérité de la vie éternelle, nous nous sommes rapprochés de notre chapitre, et nous nous arrêterons pour un instant aux circonstances locales de cet enseignement et à l'enseignement du Seigneur sur cette question. Les circonstances locales sont une très bonne illustration de l'absence de vie éternelle. Nous pouvons, si nous le voulons, les considérer à plusieurs points de vue. Regardons-les par exemple au point de vue spirituel. La condition de cette femme, du point de vue spirituel, représente une condition permanente de besoin, une condition de nécessiter qui continue, qui persiste, quoi qu'elle fasse. Il y a en elle un sentiment d'expectation, d’aspiration ; il se peut qu'elle ne comprenne pas réellement son propre cœur ; peut-être ne pourrait-elle pas interpréter les sentiments les plus profonds de son cœur ; mais il y a sans aucun doute autour de cet incident une atmosphère, un sens de besoin, un sens d'attente, un sens de désir. Cela ressort tout à fait clairement. Le Maître ne fait que toucher au sujet de la satisfaction, et c'est presque instantanément que la femme dit: « Ah! C’est tout ce que je désirais savoir ». Oui, à cause de ce sens de besoin, les activités de la vie ne lui donnaient aucune satisfaction. 

                   « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. . », Jean 4 :15 

                  Elle veut dire en réalité: « Je viens toujours ici pour puiser, mais mes activités continuelles, qui ont pour but de satisfaire ce besoin, n'aboutissent qu'au désappointement, n'atteignent jamais leur fin; je ne suis jamais arrivée à un point où je n'aie plus aucun sentiment de besoin et où je puisse dire, maintenant c'est fait, et je n'aurai plus jamais besoin d'y revenir ». Si nous pouvons lire dans nos propres cœurs, nous y découvrirons bien l'atmosphère de ce chapitre. Si nous considérons la vie spirituelle du monde, c'est exactement cela. Il y a au cœur de toute l'humanité un besoin, peut être inexpliqué, peut être inconscient. Il y a ce sens, qu'il soit conscient et reconnu ou qu'il ne le soit pas, de quelque chose d'incomplet, de quelque chose qui devrait être et qui n'est pas. Cette vie a en elle quelque chose du feu follet, quelque chose qui vous attire mais que vous n'atteignez jamais. Il y a dans la vie un élément d’illusion. Vous savez que vous devriez avoir quelque chose, mais vous ne l'avez pas et vous ne pouvez pas l'obtenir; et tout ce que vous faites, que vous l'exprimiez par des paroles ou non, c'est votre propre effort, votre propre activité en vue d'obtenir cette chose qui devrait, vous le sentez, être en votre possession et qui mettrait fin à ce sens de besoin, à cette insuffisance continuelle de votre vie. Il y a un déficit dans la vie, par sa nature même. Tout ce qui est fait en vue d'atteindre ce qui est définitif aboutit à un échec, est une vanité. Cela au point de vue spirituel, et cela est une évidence du fait que la vie spirituelle n'est pas là. 

                      Regardons maintenant à cela, si vous le voulez bien, sous un autre aspect, au point de vue moral. La vie de cette femme, au point de vue moral, est entièrement en désaccord avec la pensée de Dieu. Nous connaissons cette histoire. Le Seigneur Jésus était plus sensible que tous les autres; Il n'était pas grossier, Il n'était pas vulgaire, Il n'était pas cruel, et cependant Il fait sortir toute cette histoire ; Il tire cette vie impropre et cachée pour l'exposer; Il ne permet pas que cette chose reste dissimulée. C'est une chose essentielle dans le chemin de la vie, que nous arrivions à une place où nous devons reconnaître combien nous sommes moralement en désaccord avec la pensée de Dieu. « Va, appelle ton mari … Je n'ai pas de mari. », « Je n'ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien dit: Je n'ai pas de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari; en cela tu as dit vrai. » « Seigneur, je vois que tu es un prophète. » Avons-nous remarqué Son habile échappatoire ? « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.. » Elle s'est trouvée en présence d'un défi, sa vie est exposée et elle va maintenant parler des saints, pour les opposer les uns aux autres. Elle cherche à entrer dans une ligne doctrinale, théologique et religieuse, pour élever un mur quand à ce qui la touche. C'est ce que font beaucoup de gens lorsqu'ils sont mis par le Seigneur en présence de leur péché ; ils commencent à discuter au sujet des saints, à parler religion, pour se ménager d’être exposés. Mais le Seigneur sait comment agir dans une situation pareille. N'anticipons cependant pas pour le moment. Le chemin qui conduit à la vie éternelle consiste non seulement à reconnaître qu'il existe un besoin et un déficit, mais à comprendre de plus que ce besoin n'est pas en harmonie avec Dieu et que, moralement, nous ne représentons pas la mesure de Dieu, par notre propre nature. Si nous pensons qu'il y a quelque chose d'extrême dans le cas de cette femme, rappelons-nous que ce n'est qu'une question de degré, car c'est à un Nicodème que le Seigneur a parlé très directement du serpent dans le désert, en lui montrant que telle était la pensée de Dieu, même pour un Nicodème; il n'est donc question ici que d’une affaire de degré. Il n'y a peut-être aucun besoin pour nous de nous placer dans la catégorie de cette femme, en ce qui concerne le péché; mais la distance morale qui nous sépare de Dieu est par nature juste la même, qu'elle soit représentée par un Nicodème ou par la femme de Sichar. Ce que je veux dire, c'est que la mesure de Dieu et Son minimum irréductible, c'est Son Fils, la perfection de Christ. Pouvons-nous nous élever jusque-là ? Est-ce qu'aucun homme ne pourrait le faire ? Nicodème ni cette femme ne le peuvent. Ce n’est qu'une question de degré dans son expression actuelle, mais la séparation morale d'avec Dieu est exactement la même. Vous direz: « Comment est-il possible que quelqu'un soit sauvé, si la perfection de Christ est le minimum inflexible de Dieu ? » Nous nous trouverons en présence de la question avant d'avoir épuisé cette histoire: qu'est-ce que Christ est en Lui-même ? 

                  Nous pouvons encore considérer la situation de cette femme sous un autre aspect : du point de vue religieux. Nous avons vu comment, pour se tirer de son embarras et de sa situation gênante, elle tourna la discussion sur la religion. Mais elle trahit quelque chose en touchant à ces questions: « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem est le lieu où il faut adorer ». C'est en tout cas une tradition sans puissance : « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci... » Quel effet moral cela a-t-il sur cette femme ? Quel effet moral ou quel effet spirituel cela a t-il sur elle, qu'elle ait un temple sur le Mont Garizim et les Écrits de l'Ancien Testament, et que ses pères aient adoré ? Cela ne sert à rien de parler du fait que: « Mon grand-père fut un grand saint et mes parents de bons chrétiens ». Ce genre de chose ne sert à rien. En ce qui concerne la femme Samaritaine, ce n'est qu'une simple tradition sans puissance. Cela ne l'amena jamais à la satisfaction ou à la délivrance morale; considérée au point de vue religieux, la religion était pour elle un ennemi plutôt qu'un allié. La religion ne lui était d'aucun secours. La religion de ses pères n'avait aucune valeur pour elle. Le fait que nous avons été élevés parmi des chrétiens et que nous avons derrière nous des traditions chrétiennes peut très souvent se dresser contre nous et concourir à notre perte plutôt qu'à notre bien. Ce n'est pas toujours une bénédiction bénigne d'avoir reçu une éducation chrétienne. Oh! Loin de nous la pensée de limiter ou de chercher à amoindrir la valeur d'aucun privilège ! Plusieurs d'entre nous, voudrions avoir beaucoup plus d'élan quand à la sainteté et la piété pure en nous. Peut-être le conflit a t-il été d'autant plus terrible que nous en manquions; et cependant l'éducation religieuse n'est pas toujours une bénédiction sans certains risques et, si nous avons eu ce privilège, cela ne veut certainement pas dire que nous sommes justes aux yeux de Dieu. La tradition peut être sans aucune puissance en ce qui nous concerne. Cela était évidemment le cas pour la femme Samaritaine. 

                  Tout cela représente donc les circonstances locales et prouve l'absence de la vie éternelle. Tout cela est une preuve puissante que ce qui fait ici défaut, c'est la chose centrale, la vie éternelle. La vie éternelle répond à toutes ces questions. La vie éternelle met fin à ce sens de déficit perpétuel. Nous savons que nous avons quelque chose qui satisfait notre cœur, lorsque nous avons reçu la vie éternelle. La vie éternelle apporte la délivrance morale. Nous verrons dans un moment comment elle le fait. La vie éternelle transforme toutes nos traditions en réalités vivantes. 

                  Oh! Si les écluses de la vie éternelle s'ouvraient dans les systèmes traditionnels de nos jours!


Tout ce qui semble être vie n'est pas la Vie; c'est la mort.



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