Chapitre
Second
La
Nécessité de la Nouvelle Naissance
Lecture : Jean 2 :1-11 ; 3 :1-21 ; 4 :1-26 ; 1 :4
Tandis que nous continuons à considérer « les grandes vérités et leurs lois », telles qu'elles sont exposées dans l'Évangile selon Jean, et que nous arrivons au quatrième chapitre, nous passons de Nicodème à la femme de Sichar, de la Judée à la Samarie, entre lesquels existe un lien spirituel. Il est intéressant de remarquer le peu de place qu'occupent, dans ce domaine spirituel de l'évangile selon Jean, le temps et l'espace. Le quatrième chapitre suit très promptement le troisième. Il est tout simplement dit que le Seigneur, suite à certains troubles hostiles soulevés en Judée par les Pharisiens, quitta la Judée pour se rendre en Galilée. Cela n'est dit qu'en passant. Nous avons ensuite quelques observations faites par Jean le Baptiseur, puis un commentaire est fait par Jean, l'auteur de l'évangile, sur les paroles de Jean le Baptiseur. Il est extrêmement difficile de savoir, à un certain point, si c'est Jean ou Christ qui parle, tant ils sont parfaitement un (je parle de la fin du troisième chapitre). Nous nous déplaçons cependant, par cette simple mention du mouvement, dans un espace considérable, tant au point de vue géographique que celui du temps, puisque le Seigneur a passé en Judée neuf mois dont il n'est fait aucune mention. Mais c'est comme si, depuis le moment où Il avait rencontré Nicodème à Jérusalem, ces neuf mois n'avaient pas compté dans Son existence, et nous retrouvons Jésus, en route pour la Galilée, s’arrêter en Samarie, près du puits de Jacob, non loin de Sichar. Le temps n'entre pas en ligne de compte, la géographie occupe une place bien secondaire. C'est en harmonie avec ce que nous avons dit; lorsque nous entrons dans « Jean », nous nous trouvons dans un domaine différent de celui des autres évangiles, qui sont si étroitement liés à la terre et aux choses de la terre, liés au temps et à ce qui est d’ici-bas. Avec «Jean», nous entrons dans le domaine des choses spirituelles, où la géographie a perdu de son importance et où le temps a cessé d'être un facteur dominant; c'est dans l'ordre de l'histoire spirituelle que nous entrons. Et c'est ainsi que, par une transition rapide, nous passons de Nicodème à la femme Samaritaine; et cependant il y a entre les deux un lien spirituel, un lien spirituel très évident et très défini, qui nous montre que ce que Jean écrit est une histoire spirituelle. Ce n'est pas l'histoire du temps et des choses d'ici-bas, c'est l'histoire de ce qui est éternel. Il est très intéressant de reconnaître cela, et c'est essentiel, précieux et utile pour la lecture de cet évangile. Ce que nous avons ici devant nous, c'est l'ordre spirituel de l'histoire, et cet ordre spirituel est Cana en Galilée, Nicodème à Jérusalem, la femme de Sichar.
L'objet immédiat de notre étude, c'est : de Nicodème à la femme Samaritaine. Nous avons dit, au sujet du miracle de Cana en Galilée, de l'eau changée en vin à l'occasion des noces, au chapitre deuxième, qu'il y a là quelque chose qui comprenait en soi tout ce qui suit dans l'Évangile. Ce miracle, cet événement, cet incident de Cana en Galilée renfermait l'Évangile, et tout ce qui suit peut être trouvé en germe à Cana. Nous verrons maintenant comment cela est vrai dans les deux cas qui nous occupent.
Si nous revenons au troisième chapitre et à Nicodème, nous trouvons que Nicodème correspond spirituellement au vin qui a manqué. Arrêtons-nous un instant sur cette pensée et nous verrons combien elle est vraie. Nicodème arrive dans toute la plénitude de la vie naturelle, religieuse, morale, ecclésiastique et intellectuelle. Il se présente au Seigneur Jésus comme un homme modèle, sur le niveau de la vieille création, même au sens religieux. Et ce que Nicodème vient chercher, c'est un enseignement. Il désire être enseigné, il veut apprendre quelque chose de plus; mais le Seigneur Jésus l'arrête instantanément et lui dit en fait:
« Nicodème, cela est impossible pour toi; nous ne pouvons arriver à rien en restant sur ce qui est ton niveau; il faut que tu naisses d'en haut ».
En réalité, Il lui dit: « Tu ne peux rien apprendre de Moi avant d'être né d'en haut et de posséder cette union céleste que J'ai, parce que Je suis d'en haut». Et c'est ici que, dans ce qu'il est de meilleur, le vin vieux ne peut suffire; Nicodème est évidemment très déconcerté; il en avait été de même pour ceux qui assistaient aux noces, lorsque le vieux vin avait manqué. L'on s'était alors trouvé dans une impasse; il y avait eu un arrêt dans le déroulement de la fête et l'atmosphère avait été juste celle de : « Non, nous ne pouvons pas avancer en restant sur ce niveau, avec ces ressources, par ces moyens; nous ne pouvons pas aller plus loin ». Nicodème correspond au vin qui à manqué; et le miracle de la naissance d'en haut, c'est l'intervention de Christ en relation à « Mon heure ».
L'heure du Fils de l'Homme est l'heure à laquelle Il accomplit ce qui rend possible la nouvelle naissance.
Pourquoi
la Nouvelle Naissance est Nécessaire
Le Seigneur alors insiste davantage sur cela. Il ne se contente pas de montrer qu'il y a une impasse, qu'Il ne peut avoir de communion avec Nicodème, et que Nicodème ne peut avoir de communion avec Lui, que sur la base de cette naissance d'en haut, Il se met à lui en montrer la raison; Il amasse sur le pauvre Nicodème toute l'ignominie de cette situation par l'image du serpent dans le désert. Nous savons que le serpent dans le désert représente la pensée de Dieu à l'égard de l'homme. Il a été pendu, mis au haut d'une perche, élevé: « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert... » Rappelons-nous que le serpent est la chose maudite, parce qu'il est symboliquement la personnification du péché; il est le péché personnifié. Maudit et élevé. Oh ! La terrible nature de l'interprétation de cela: « Ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé. » Et nous avons besoin de Paul pour nous l'expliquer :« Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait péché pour nous. », 2 Corinthiens 5 :21« Christ ... étant devenu malédiction pour nous. », Galate. 3 :13 Il a donc été fait malédiction, car il est écrit :« Maudit est quiconque est pendu au bois. », Galates 3 :13
Si nous désirons en savoir davantage au sujet de la terrible portée de la malédiction, lisons les vingt-septième et vingt-huitième chapitres du Deutéronome. Tout est concentré sur une seule chose, ne pas faire la volonté de Dieu, ne pas obéir aux commandements de l'Éternel. Et Lui, qui vint avec délices pour faire la volonté de Dieu, qui vint pour accomplir la volonté de Son Père et qui l'a accomplit parfaitement, prit volontairement, à un moment de Sa vie, la place de l'homme qui avait entièrement failli à l'égard de la volonté de Dieu, qui avait mérité la malédiction de Dieu et avait été, par le jugement, exclu de la présence de Dieu. C'est ainsi qu'Il représenta l'homme, qu'Il prit sur Lui l'état de l'homme, et qu'Il se plaça sous la malédiction et le jugement qu'avait, dans la pensée de Dieu, mérité l'homme par sa nature. Reportons cela sur Nicodème, et nous verrons qu'il y a là un coup terrible pour un homme comme lui. Or c'est là ce que le Seigneur lui fait comprendre. C'est ramener les choses à une profondeur grande et terrible. Une mort a eu lieu; une position de mort la plus basse a été atteinte sous la condamnation et le jugement. Nous Pouvons dire que le niveau de zéro a été atteint.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire