mardi 23 juin 2015

Le champ de Bataille de l'Âme T. Austin-Sparks

Lectures : Matthieu 16 : 13-25 ; Luc 22 : 31-34

                    "Tu es bienheureux, Simon Barjonas car la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela, mais mon Père qui est das les cieux."  (Matthieu 16 : 17)
                    "Mais lui........ dit à Pierre, Va arrière de moi Satan........"  (Matthieu 16 : 23)
                    "Simon, Simon, voici, Satan a demandé.................mais , moi, j'ai prié pour toi (Luc 22 : 31-32)

                    La formation spirituelle d'un serviteur de Dieu à laquelle nous assistons ici, nous est montrée dans la situation de Pierre, de façon représentative et humaine.
                     Les passages que nous venons de lire mettent en évidence le fait de la vie de celui qui prend réellement position pour la cause du Seigneur devient le champ de bataille dans deux domaines :

                     Dieu et Satan
                     Les cieux et les ténèbres

                 Il serait difficile de trouver un meilleur exemple illustrant cette vérité que le contraste que nous trouvons dans ces deux versets. D'une part : "Tu es bienheureux, Simon Barjonas car la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela, mais mon Père qui est das les cieux." 
                    Et peu de temps après : "Va arrière de moi Satan, tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes;"  Lié à ces deux incidents, nous avons le passage correspondant dans l'évangile de Luc. Littéralement, les mots sont "Satan t'a obtenu par demande, afin qu'il te crible comme le blé : mais j'ai fait supplication pour toi." Nous ne savons que penser d'un tel retournement dans un homme, mais nous y trouvons des leçons, et la solennité de ce qui se passe ici accentue les leçons enseignées.

Le terrain de la puissance de Satan
(a) Le Monde

                    Voyez-vous, c'est avant tout une question de terrain, de base, qui est adopté par celui qui est concerné. Lorsque prit un terrain céleste --Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant"-- il était alors dans une position de force. Les clefs du royaume des cieux, liant sur la terre et liant dans les cieux, étaient les siennes. Il était ensuite faible et dans une position de faiblesse, lorsqu'il adopta un terrain terrestre, d'ici-bas, la base des hommes, le terrain de son propre jugement, de sa propre personne. Le terrain, la base, ce qu'il a adopté, décidait s'il était spirituellement fort ou faible, et Satan avait alors la puissance sur lui, ou pas.

                     Lorsque le Seigneur leur parlait de ce qui allait s'accomplir à Jérusalem quant à sa mort, il semble que Simon Le prit à part, et d'une manière gentille et consolante, mais aussi avec une certaine autorité, dit au Seigneur qu'Il ne devait pas être dépressif ni défaitiste, mais qu'Il devait prendre une position positive, et que ce genre de chose ne lui arriverait certainement pas. Mais dans l'attitude de Pierre et le terrain sur lequel il se trouvait, le Seigneur vit distinctement une récurrence de ce qu'Il avait rencontré dans le désert lors de la tentation quand Satan lui offrait les royaumes de ce monde -- sans la Croix. Satan avait alors essayé de le détourner de la voie à laquelle Il s'était consacré. Pierre devint la voix et l'instrument de ce même grand ennemi pour détourner le Seigneur de la Croix. Ceci explique le passage qui suit, (Matthieu 16 : 24-26), et qui concerne la sauvegarde de la vie.

                    Adopter un terrain pour obtenir le Royaume et le Trône sur toute autre base que celle préparée par Dieu, qui est le terrain de la croix, c'est s'allier avec Satan. Dieu soumettra tous ceux qui se trouvent dans une telle alliance, à la puissance de Satan qui les détruira spirituellement.

                    Il est donc évident que tout terrain, toute base, de ce monde, qui, par nature est un royaume de souffrance, sans la Croix, sans la mise à l'écart de la vie naturelle relève du domaine et de l'autorité et de la puissance de Satan. Il est parfaitement clair qu'en ce qui concerne l'Eglise , de façon générale, et qui concerne également des milliers de chrétiens individuels, la faiblesse, la défaite et le déshonneur qui les caractérisent --et qui devinrent si manifestes dans le cas de Pierre--, sont dus au fait que les choses sont accomplies sur le terrain de la puissance de Satan. Ce terrain est la compromission avec le monde et ses principes.
Le Moi non crucifié

                    Deuxièmement , Pierre avait sa propre force, sa propre confiance en lui-même:  "Seigneur avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort." Il réalisa plus tard combien il n'était ni prêt, ni préparé à cela ; mais alors, il était confiant en lui-même, et ce terrai amena, d'une part sa défaite et d'autre part la puissance de Satan. Le moi, encore en vie et dominant, au lieu d'être mort et d'être à la Croix, est le terrain, la base de la puissance de Satan !

                    La puissance de Satan ne sera pas détruite et la puissance spirituelle ne sera pas établie dans la vie de l'enfant de Dieu et du serviteur de Dieu, à moins que l'âme ne soit reniée et qu'elle ne soit offerte. C'est une question de terrain --que ce soit le monde ou bien le moi (qui n'est qu'un autre mot pour parler de la chair) -- qui détermine, d'un côté le degré du pouvoir de Satan ou, de l'autre, le degré de la puissance spirituelle.

Le Besoin d'avoir une Détermination Persistante

                    Aussi, je pense que ce que dit le Seigneur à Pierre est très significatif et est très utile : "tu m'es en scandale". Le Seigneur s'était déterminé dans cette bataille, Il avait occupé son terrain, avait pris fermement position pur la volonté de Dieu, pour Lui, c'st-à-dire la Croix pour obtenir le Royaume. C'était difficile pour Lui. Il ne s'agissait pas simplement d'être crucifié, de mourir, mais il s'agissait aussi "d'être fait péché" dans tout ce que cela impliquait : souffrir et supporter le rejet de Dieu. La voie était difficile et Il se devait de garder le cap. 

                    Tout ce qui survenait afin de le détourner, demandait à nouveau de la résolution et de la persistance. Il était ainsi offensé, car ces choses Lui rendaient le chemin difficile, Lui compliquaient la tâche et ne l'aidaient en rien. Peut-être que pour ce qui concerne Pierre, son intention était d'aider, sans savoir cependant ce qu'il disait ; mais derrière cela Jésus voyait le vieux débat resurgir, l'ancien combat qui perturbait sa perception d'accomplir la volonté de Son Père et rendait Son chemin plus pénible.


                    Ceci nous enseigne qu'une position doit être résolument adoptée par rapport à la volonté de Dieu. Nous devons parvenir franchement et positivement à une telle position. Ensuit nous devons réaliser, que de temps en temps, il y aura, d'une façon ou d'une autre, des efforts procédant de l'ennemi pour nos faire changer d'avis, pour nous affaiblir dans cette direction, pour nous donner d'autres suggestions et nous amener à reconsidérer notre position à la lumière de choses d'intérêts variés ! Nous rencontrerons ces attaques, ces pierres d'achoppement, ces empêchements et nous devrons alors être impitoyables envers ces choses.


                    La façon dont le Seigneur reprit Pierre était, d'une certaine manière, intraitable. Vraiment, il n'y avait aucune faiblesse de la part de notre Seigneur quant à ce qui se passa. Discernant la véritable nature de l'attitude et des paroles de Pierre, Il vit clairement que s'Il succombait à sa suggestion, Il n'irait ni à Jérusalem, ni à la Croix ! C'est une question importante que de savoir si telle ou telle voie est de Dieu, de savoir ensuite si ce qui survient prouvera, qu'à long terme, nous ne parviendrons pas au but, et n'accomplirons pas la volonté de Dieu. Si tel est le cas, nous devons être impitoyable s envers cette chose, nous devons la mettre de côté et la repousser. La Croix agit en nous de bien des manières, et dans des contextes bien différents.


                    Si nous voulons vraiment parvenir à une position de puissance spirituelle --comme Pierre y parvint à la fin-- tout terrain proposé par l'ennemi doit être continuellement refusé et rejeté. L'ennemi doit être spolié de tout ce qui pourrait nous détruire, et de toute influence qui nous serait nuisible. Nous devons être impitoyables avec tout ce qui pourrait lui accorder une position de force, essayant de nous détourner de l'intention de Dieu à notre égard. Cette bataille des cieux et des ténèbres, de Dieu et de Satan, se poursuivra dans nos âmes, mais c'est une consolation de savoir que nous avons un Souverain Sacrificateur vivant à jamais pour  intercéder pour nous. Nous obtenons un grand profit et un puissant encouragement dans la continente intercession du Seigneur Jésus en notre faveur.  

Tiré du magazine "A Witness and Testimony", septembre 1948

T. AUSTIN-SPARKS

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