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Yves PETRAKIAN
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(tiré
du livre LES SERMONS DE WESLEY -1- )
Romains
14,10 (1758)
«
Nous comparaisons tous devant le tribunal de Christ ». (Romains 14 :
10)
Ce sermon fut prêché par Wesley, dans l'église Saint-Paul de Bedford, le vendredi 10 mars 1758 à l'occasion des Assises tenues à ce moment dans cette ville, sous la présidence de Sir Edward Clive, Il fut publié à la requête du Shérif du comté.
Combien
de circonstances concourent à donner un caractère auguste à la
solennité actuelle ! Ce rassemblement considérable de
gens de tout âge, de tout sexe, de tout rang, de toute
condition sociale, réunis volontairement ou non, de près et de
loin ; ces criminels, qui vont comparaître devant la justice,
sans possibilité d'échapper ; ces fonctionnaires prêts, selon
leurs diverses attributions, à exécuter les ordres qui leur
seront donnés ; et le représentant de notre souverain, que
nous révérons et honorons si hautement ! Le motif de ce
rassemblement ajoute encore à sa solennité. Il s'agit en effet
d'entendre et de juger des causes diverses, dont quelques-unes sont
de la plus haute importance, puisqu'il y va de la vie ou de la
mort des accusés, et non seulement de leur mort, mais aussi de
leur éternité ! Ce fut sans aucun doute pour accroître encore le
sérieux de ces occasions, et non pour amuser le vulgaire, que
la sagesse de nos pères ne dédaigna pas de régler les moindres
détails de ces solennités. Car ces détails, en frappant l'oeil ou
l'oreille, peuvent plus fortement affecter le coeur. Considérés
à ce point de vue, les trompettes, les masses, les costumes ne
paraissent plus des superfluités insignifiantes ; mais ils servent,
à leur manière et en quelque mesure, à la réalisation des
meilleurs progrès sociaux.
Mais,
quelque auguste que soit cette solennité, il en est une bien plus
auguste encore qui approche. Car encore un peu de temps,
et « nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ ». «
Car je suis vivant, dit le Seigneur, que tout genou fléchira
devant moi et que toute langue donnera gloire à Dieu ! » « Et
dans ce jour, chacun rendra compte à Dieu pour soi-même (Romains 14
: 10-12) ».
Plût
à Dieu que tous les hommes fussent pénétrés de cette pensée ! Ce
serait la meilleure sauvegarde de la société. Il n'est
point de mobile plus puissant pour nous pousser à remplir
les devoirs d'une vraie moralité, à pratiquer fidèlement les
vertus solides, à marcher avec persévérance dans les voies de
la justice, de la bonté et de la vérité. Rien ne peut fortifier
nos mains pour tout ce qui est bon, et nous détourner du mal
sous toutes ses formes, comme cette ferme conviction que « le
Juge est à la porte (Jas 5 : 9) » et que nous allons bientôt
comparaître devant lui.
Il
peut donc y avoir quelque utilité dans la circonstance actuelle, à
examiner : D'abord quelles sont les principales
circonstances qui précéderont notre comparution devant le tribunal
de Christ ; puis le jugement lui-même, et enfin quelques-unes
des circonstances qui le suivront.
I
Premièrement
donc, voyons quelles circonstances précéderont notre comparution
devant le tribunal de Christ. Et d'abord, Dieu fera «
des signes en bas sur la terre » (Actes 2 : 19) ; « il se lèvera
pour frapper la terre (Esaïe 2 : 19) ». « Elle chancellera
entièrement comme un homme ivre, et, sera transportée comme
une loge (Esaïe 24 : 20) ». « Il y aura des tremblements de terre
», non en divers lieux seulement, mais « en tous lieux (Luc 21
: 11) ; » non ici ou là, mais dans toutes les parties du monde
habité, et tels enfin qu'il n'y en a jamais eu de semblables depuis
que les hommes sont sur la terre. Dans l'un de ces cataclysmes,
« toutes les îles s'enfuiront, et les montagnes ne seront
plus trouvées (Apocalypse 16 : 20) ». En même temps, toutes
les eaux de notre globe ressentiront la violence de ces
secousses, « la mer et les flots faisant un grand bruit (Lu 21 : 25)
; » et leur agitation sera telle que rien de pareil n'aura été
vu, depuis le jour où « les fontaines du grand abîme
furent rompues (Genèse 7 : 11) », pour détruire la terre «
tirée de l'eau et qui subsistait au milieu de l'eau (2Pierre 3
: 5) ». L'atmosphère sera bouleversée par des ouragans et des
tempêtes, pleine de noires vapeurs et de « colonnes de fumée
(Joel 2 : 30)», ébranlée par les éclats du tonnerre d'un pôle à
l'autre pôle, et déchirée par des myriades d'éclairs. Ces
commotions n'ébranleront pas seulement notre atmosphère ; «
les puissances des cieux seront aussi ébranlées, et il y aura des
signes dans le soleil, la lune et les étoiles (Luc 21 : 25,26)
; » tant dans les étoiles fixes que dans leurs satellites. «
Le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang ; avant
que le jour grand et terrible de l’Éternel vienne (Joel
2 : 31) ». « Les étoiles cesseront de briller (Joel 3 : 15) » «
elles tomberont du ciel (Apocalypse 6 : 13) », précipitées
hors de leurs orbites. C'est alors que se fera entendre le cri
retentissant que pousseront à la fois toutes les légions
célestes et qui sera suivi par «la voix de l'archange », annonçant
la venue de celui qui est en même temps Fils de Dieu et Fils de
l'homme, et « la trompette de Dieu (1 Thessaloniciens 4 : 16) »
donnera le signal à tous ceux il lu dorment dans la poussière de
la terre. Et aussitôt tous les tombeaux s'ouvriront, et les
corps morts ressusciteront. La mer elle-même « rendra les
morts qui sont en elle (Apocalypse 20 : 13) » et chacun ressuscitera
avec « son propre corps », en substance du moins, mais doué
de propriétés nouvelles qu'il nous est impossible de
concevoir actuellement. Car « ce corps corruptible sera alors
revêtu d'incorruptibilité et ce corps mortel d'immortalité
(1Corinthiens 15 : 53) » « La mort et le Hadès, de monde
invisible) rendront leurs morts (Apocalypse 20 : 13) », en
sorte que tous ceux qui. auront vécu et, qui seront morts depuis la
création de l'homme, ressusciteront. incorruptibles et
immortels.
Au
même moment, « le Fils de l'homme enverra ses anges » par toute la
terre, «pour rassembler ses élus des quatre vents des
cieux, depuis un bout du ciel jusqu'à l'autre bout (Matthieu 24 :
31) ». Le Seigneur lui-même viendra sur les nuées, dans sa
propre gloire et la gloire de son Père, avec les dix milliers
de ses saints et des myriades d'anges et il s'assiéra sur le trône
de sa gloire. « Toutes les nations seront assemblées devant
lui, et il séparera les uns d'avec les autres, et il mettra les
brebis (les justes) à sa droite et les boucs (les méchants) à
sa gauche (Mat 25 : 31 et suivants.) »
C'est
de cette grande assemblée que le disciple bien-aimé parle, quand il
dit : «Je vis aussi les morts » (ceux qui l'avaient,
été) « grands et petits, qui se tenaient debout devant Dieu ; et
les livres furent ouverts » (expression figurée, empruntée
aux usages des hommes) « et les morts furent jugés selon leurs
oeuvres, par ce qui était écrit dans les livres (Apocalypse
20 : 12).
II
Telles sont, d'après les oracles sacrés, les principales circonstances qui précéderont le jugement dernier. Considérons, en second lieu, le jugement lui-même, autant, qu'il a plu à Dieu de nous le révéler.
Celui
par qui Dieu jugera le monde, c'est son Fils unique, dont « les
issues sont dès les temps éternels (Michée 5 : 2), «
qui est Dieu par-dessus toutes choses, béni éternellement (Romains
9 : 5) ». C'est à lui, « la splendeur de la gloire de Dieu et
l'image empreinte de sa personne (Hébreux 1 : 3) », que le Père
« a donné l'autorité d'exercer le jugement, parce qu'il est le
Fils de l'homme (Jean 5 : 22,27) ».
«
Car, étant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une
usurpation d'être égal à Dieu ; mais il s'est anéanti
lui-même, en prenant la forme de serviteur, se rendant semblable aux
hommes et ayant paru comme un simple homme, il s'est abaissé
lui-même, s'étant rendu obéissant,jusqu'à la mort, même
jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a
souverainement élevé (Philippiens 2 : 6-9) » même dans sa
nature humaine, et il l'a établi, lui homme, pour juger les enfants
des hommes, « pour être le juge des vivants et des morts
(Actes 10 : 42) ». tant de ceux qui seront trouvés sur la
terre à son avènement, que de ceux qui auront été retirés vers
leurs pères.
Le
jour appelé par le prophète « le grand et terrible jour (Joel 2 :
11) », est généralement désigné dans l'Écriture
comme le jour du Seigneur. Le temps qui va de la création de l'homme
jusqu'à la fin de toutes choses, c'est le jour des fils des
hommes ; le temps où nous sommes est notre jour ; quand il
prendra fin, alors commencera le jour du Seigneur. Mais qui dira sa
durée ? « A l'égard du Seigneur, un jour est comme mille ans,
et mille ans sont comme un jour (2Pierre 3 : 8) ». Quelques pères
de l'Église, s'appuyant sur ce texte, en ont conclu que le jour du
jugement s'étendra sur une période de mille années ; et il
semble bien que leur opinion sur ce point se tient plutôt en deçà
de la vérité qu'elle ne va au delà. En effet, si nous tenons
compte de la multitude de ceux qui doivent, comparaître en
jugement et des actions sur lesquelles ils seront interrogés, il ne
semble pas que mille ans puissent suffire pour achever la tâche
de ce jour, et il ne parait pas improbable qu'il s'étende sur
plusieurs milliers d'années. Mais Dieu nous en instruira, quand
l'heure en sera venue.
Quant
au lieu où nous serons jugés, il n'est point clairement déterminé
dans l'Ecriture. Un auteur éminent (et qui n'est pas
seul de son avis) a émis l'opinion que ce lieu sera notre globe, qui
a servi de théâtre aux oeuvres qui seront jugées, et que Dieu
emploiera ses anges, comme dit le poète,
A aplanir et à étendre l'espace immense
Où
il réunira toute l'espèce humaine
(Young,
The last day).
Mais peut-être est-il plus conforme aux enseignements de notre Seigneur, qui doit venir « sur les nuées », de supposer que le jugement aura lieu au-dessus de la terre, ou dans les espaces planétaires. Cette supposition semble fortement appuyée par cette déclaration de saint Paul aux Thessaloniciens : « Ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l'air (1 Thessaloniciens 4 : 16,17) ». Il semble donc probable que le grand trône blanc sera haut élevé au-dessus de la terre.
Qui
nous dira maintenant le nombre des personnes qui seront jugées ?
Autant vaudrait essayer de compter les gouttes de pluie
ou les grains de sable de la mer ! « Je vis», dit, saint Jean, «
une grande multitude que personne ne pouvait compter ; ils se
tenaient devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes
blanches, et des palmes à la main (Apocalypse 7 : 9) ». Quelle
immense assemblée que celle qui comprendra toutes les nations,
toutes les tribus, tous les peuples, toutes les langues, tous
les enfants d'Adam depuis le commencement du monde jusqu'à la fin
des temps !
En
admettant, comme on le croit généralement et comme cela semble
fort. probable, que la population de la terre ne soit pas
en moyenne inférieure à quatre cents millions d'âmes (On
sait qu'on estime aujourd'hui la population du globe à un
chiffre au moins triple (Note de l’Éditeur en 1888)
), hommes, femmes et enfants, quelle multitude que celle qui se sera
grossie de toutes ces générations pendant sept mille ans ! Et
comme dit le poète :
Les armées innombrables du grand Xercès et celles qui luttèrent à Cannes,
Seront
là réunies ; et y seront comme perdues.
Vainement
elles essayeraient d'attirer l'attention.
Elles
seront perdues comme une goutte d'eau dans l'Océan,
(Young,
The mast day)
Chaque homme, chaque femme, chaque enfant ayant respiré l'air vital, entendra alors la voix du fils de Dieu, se lèvera vivant et comparaîtra devant lui. C'est ce que semble signifier cette expression : « les morts, petits et grands : » tous sans exception, quels que soient le sexe, le rang ; tous ceux qui ont vécu et sont morts ou qui auront été transformés sans passer par la mort. Car, longtemps avant ce jour, le fantôme de la grandeur humaine se sera évanoui et sera rentré dans le néant. C'est dès l'heure de la mort qu'il disparaît. Qui est riche ou grand dans la tombe ?
Chacun
aura à « rendre compte de ses oeuvres », un compte complet et
véridique de tout ce qu'il aura fait étant dans son
corps, soit bien, soit mal. Oh ! quelle scène paraîtra alors aux
yeux des anges et des hommes ! alors que le Dieu tout-puissant,
qui sait tout ce qui se passe dans les cieux et sur la terre,
interrogera et châtiera les coupables (Ainsi le Rhadamanthe de la
mythologie :
Castigatque auditque dolos ; subigitque fateri Quae quis apud superos, furto laetatus inani, Distulit in seram commissa piacula mortem. Virgile, Enéïde VI, 567-569.
«
Il punit, il juge les crimes ; il contraint chaque homme
d'avouer les fautes qu'il a commises sur la terre, et qu'il dissimula
pendant toute une longue vie, espérant follement qu'elles
demeureraient cachées ». )
Et ce ne seront pas seulement les actions, mais aussi les paroles de chacun des fils des hommes qui seront mises en lumière ; car, dit Jésus, les hommes rendront compte, au jour du jugement, de toutes les paroles vaines qu'ils auront dites ; car tu seras justifié par tes paroles, et par tes paroles tu seras condamné (Matthieu 12 : 36,37) », Dieu ne révélera-t-il pas aussi toutes les circonstances qui auront accompagné chaque parole ou chaque action et qui, sans en altérer la nature, auront diminué ou augmenté ce qu'il y avait de bien ou de mal en elles ? Rien de plus facile à celui qui a « une parfaite connaissance de toutes nos voies et pour lequel la nuit même resplendit comme la lumière ( (Psaume 139 : 3,12) ».
De
plus, Dieu mettra en évidence, non seulement, les oeuvres qui se
seront cachées dans les ténèbres, mais aussi les
pensées et les intentions secrètes des cœurs. Il n'y a
là rien d'étonnant : ; car « Dieu sonde les cœurs et
les reins (Jérémie 6 : 20) ; » «toutes choses sont nues et
entièrement découvertes aux yeux de celui à qui nous devons
rendre compte (Hébreux 4 : 13) ; » « le sépulcre et le gouffre
sont devant l’Éternel ; combien plus les cœurs des
enfants des hommes (Proverbes 15 : 11) ! »
Dans
ce jour, tous les mobiles cachés de chaque âme humaine seront
découverts, tous ses appétits, ses passions, ses
inclinations, ses affections, ainsi que leurs diverses combinaisons,
aussi bien que toutes ces dispositions qui forment le caractère
complexe de chaque individu. On verra alors clairement et sans
erreur qui aura été juste et qui aura été injuste, et à quel
degré chaque action, chaque personne, chaque caractère auront
participé au bien ou au mal.
«
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui
êtes bénis de mon Père ; car j'ai eu faim et vous
m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire
; j'étais étranger et vous m'avez recueilli ; j'étais nu et
vous m'avez vêtu (Matthieu 25 : 34,36) ». C'est de telle sorte que
tout le bien qu'ils auront fait sur la terre sera récité
devant les hommes et les anges ; tout ce qu'ils auront fait, en
parole ou en action, au nom ou pour l'amour du Seigneur Jésus. Tous
leurs bons désirs, leurs bonnes pensées, leurs dispositions
saintes seront aussi rappelés, et l'on verra que, si les hommes
les ignoraient ou les oubliaient, Dieu les inscrivait dans son livre.
De même tout ce qu'ils auront souffert pour le nom de Jésus et
pour le témoignage d'une bonne conscience, le juste Juge le publiera
à leur louange et à leur honneur devant les saints et les anges, et
pour l'accroissement de ce « poids éternel d'une gloire
infiniment excellente ( 2Corinthiens 4 : 17) » qui sera leur
partage.
Mais
sera-t-il fait mention aussi, dans ce jour et devait cette grande
assemblée, de leurs mauvaises actions ? (Car, à prendre
la vie dans son ensemble, il n'est pas un homme qui ne pèche.)
Plusieurs croient que non, et demandent : « Si cela était,
n'en résulterait-il pas que leurs souffrances ne seraient point
finies, même après la fin de leur existence, et qu'ils auraient
toujours en partage la tristesse, la honte et la confusion de
face? » Et l'on ajoute : « Ce serait aller à l'encontre de
cette déclaration du prophète : « Que si le méchant se
détourne de tous les péchés qu'il aura commis, et qu'il garde
tous mes statuts, et fasse ce qui est juste et droit, certainement il
vivra, il ne mourra point ; il ne sera fait aucune mention de
tous les péchés qu'il aura commis (Ézéchiel 18 : 21,22) ».
Joignez-y
la promesse que Dieu fait à tous ceux qui acceptent son alliance de
grâce : « Je pardonnerai leur iniquité, et je ne me
souviendrai plus de leur péché (Jérémie 31 : 34) ». Ou encore
: « Je pardonnerai leurs injustices et je ne me souviendrai
plus de leurs péchés ni de leurs iniquités (Hébreux 8 : 12)
».
Voici
notre réponse. Il semble absolument nécessaire, pour la pleine
manifestation de la gloire de Dieu, et afin de montrer
clairement et parfaitement sa sagesse, sa justice, sa puissance et
sa miséricorde en faveur des héritiers du salut, que toutes
les circonstances de leur vie soient mises en pleine lumière,
ainsi que toutes leurs dispositions, tous leurs désirs, toutes leurs
pensées et tous les mouvements de leurs cœurs. Autrement,
qui pourrait savoir à quel abîme de péché et de misère la grâce
de Dieu les aura arrachés ? En effet, il faut que la vie de chacun
des fils des hommes soit entièrement mise en lumière, pour
faire ressortir l'enchaînement étonnant des événements
conduits par la divine Providence ; sans cela, nous serions
incapables, dans mille cas, de justifier les voies de Dieu
envers l'homme.
Si
la déclaration suivante du Seigneur ne devait se réaliser
pleinement, et sans restriction : « Il n'y a rien de
caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être
connu (Matthieu 10 : 26) ; » un grand nombre des dispensations
de Dieu nous paraîtraient sans raison. Et alors seulement que
Dieu aura mis en lumière toutes les oeuvres cachées des
ténèbres, quels que soient ceux qui les auront commises, l'on
verra combien sages et excellentes furent toutes ses voies ; on verra
que son œil pénétrait la sombre nuée et qu'il
gouvernait toutes choses avec une sagesse infaillible, ne
laissant rien au hasard ou au caprice des hommes, mais disposant
tous les événements avec force et douceur tout ensemble, pour
en former une admirable chaîne de justice, de miséricorde et de
vérité.
Cette
révélation des perfections divines remplira les justes d'une joie
ineffable, bien loin de leur faire éprouver de la
douleur et de la honte pour leurs transgressions passées, dès
longtemps effacées et lavées dans le sang de l'Agneau. Il leur
suffira que, de toutes les transgressions qu'ils auront
commises, aucune ne leur soit reprochée et que leurs péchés, leurs
transgressions et leurs iniquités ne puissent plus les
condamner. C'est là le sens bien clair de la promesse, et les
enfants de Dieu en éprouveront la vérité, et y trouveront une
éternelle consolation.
Quand
les justes auront été jugés, le Roi se tournera vers ceux qui
seront à sa gauche, et eux aussi seront jugés, chacun
selon ses oeuvres. Et ils ne rendront pas compte de leurs oeuvres
extérieures seulement, mais de toutes les paroles mauvaises
qu'ils auront prononcées, voire même de tous les mauvais
désirs, de toutes les affections, de tous les penchants, auxquels
ils auront donné place dans leurs âmes, comme aussi de toutes
les mauvaises pensées et intentions de leurs cœurs. La
joyeuse sentence d'acquittement sera alors prononcée en faveur
de ceux qui seront à la droite, et la terrible sentence de
condamnation contre ceux qui seront à la gauche ; et toutes deux
également définitives et aussi immuables que le trône de
Dieu.
III
Considérons,
en troisième lieu, quelques-unes des circonstances qui suivront, le
jugement universel.
La
première sera l'exécution de cette double sentence : « Ceux-ci
s'en iront, aux peines éternelles, mais les justes iront
à la vie éternelle (Mat 25 : 46) ». Il est à remarquer que le
même terme est employé dans l'une et l'autre clause. Il en
résulte que, ou bien la punition est éternelle, ou bien, si elle
prend fin, la récompense aussi aurait un terme. Non, jamais ! à
moins que Dieu lui-même put finir, ou que sa miséricorde et sa
vérité vinssent à faire défaut. « Alors les justes luiront comme
le
soleil
dans le royaume de leur, Père (Matthieu 13 : 43) », et
s'abreuveront aux sources «des plaisirs, qui sont à la
droite de Dieu pour jamais (Psaume 16 : 14) ». Mais ici toute
description est insuffisante, tout langage humain est
impuissant. Celui-là seul qui fut ravi au troisième ciel put s'en
faire une juste conception ; mais lui non plus ne put exprimer
ce qu'il avait vu ; ce sont des choses « qu'il n'est pas possible
à l'homme d'exprimer (2 Corinthiens 12 : 4) ».
Cependant
« les méchants seront précipités en enfer, et toutes les nations
qui oublient Dieu (Psaume 9 : 18) ». Ils seront « punis
d'une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par sa
puissance glorieuse (2 Thessaloniciens 1 : 9) ». Ils seront «
jetés dans l'étang ardent de feu et de soufre (Apocalypse 19 : 20)
», « préparé pour le diable et, pour ses anges (Mat 15 : 41)
», où ils se rongeront la langue d'angoisse et de douleur, où
ils maudiront Dieu. Là, ces chiens hideux de l'enfer, l'orgueil, la
méchanceté, la vengeance, la rage, l'horreur, le désespoir,
les dévorent continuellement. Là « ils n'ont aucun repos ni
jour ni nuit, mais la fumée de leurs tourments monte aux siècles
des siècles (Apocalypse 14 : 11) ! » « Car leur ver ne meurt
point et leur feu ne s'éteint point (Marc 9 : 44) ».
Alors
les cieux seront roulés comme un parchemin et passeront. avec un
grand bruit : ils s'enfuiront devant la face de celui qui
est assis ; sur le trône, « et on ne les trouvera plus (Apocalypse
20 : 11) »
L'apôtre
Pierre nous décrit la façon dont ils passeront : « Les cieux
enflammés seront dissous et les éléments embrasés se
fondront (2 Pierre 3 : 12) ». Toute cette oeuvre admirable sera
dévorée par les flammes, ses diverses parties seront
violemment séparées et il ne restera pas deux atomes ensemble
: « La terre sera entièrement brûlée avec tout ce qu'elle
contient (2 Pierre 3 : 10) ». Les oeuvres énormes de la
nature, les coteaux éternels, les montagnes qui ont défié la rage
du temps et dressé fièrement leur tête pendant tant de
milliers d'années, s'affaisseront en ruines embrasées.
Combien
moins les oeuvres de l'art, même celles qui semblaient les plus
durables, et qui représentaient le suprême effort de
l'industrie humaine, pourront-elles résister aux
flammes conquérantes : mausolées, colonnes, arcs de triomphe,
châteaux, pyramides, tout, tout sera détruit, périra,
s'évanouira comme un songe au réveil !
Quelques
auteurs, aussi distingués parla piété que par le savoir, ont bien
avancé qu'aucune partie, aucun atome de l'univers ne
sera jamais totalement détruit, attendu qu'il faut un égal
déploiement de puissance pour annihiler que pour créer, pour
réduire à rien que pour créer de rien. De plus, ils ont émis
l'hypothèse que, le dernier effet du feu étant, d'après nos
connaissances actuelles, de transformer en verre ce qu'il avait
d'abord réduit en cendres, après quoi il ne peut plus rien, la
terre entière, et peut-être aussi les cieux, en tant que
matériels, subiront celle transformation au jour fixé par
Dieu. Ils citent, à l'appui, ce passage de l'Apocalypse : « Il y
avait aussi devant. le trône urne mer de verre semblable à du
cristal (Apocalypse 4 : 6) ».
Si
les moqueurs, si certains philosophes méticuleux demandent : «
Comment cela est.-il possible ?
Où
trouverait-on assez de feu pour consumer les cieux et tout le globe
terrestre ? » nous leur ferons remarquer, premièrement,
que cette objection ne s'applique pas uniquement au système chrétien
; car la même opinion avait presque universellement cours chez
les moins fanatiques des païens. C'est ainsi que l'un de ces
libres penseurs, Ovide, traduit les penses de ses contemporains dans
ces vers bien connus :
Esse
quoque in fatis reminiscitur, affore tempus,
Quo
mare, quo tellus, correptaque regia coeli
Ardeat,
et mundi moles operosa laboret
(
« Il se souvient qu'il est aussi dans l'ordre des destins qu'un
temps viendra où la mer, la terre et les palais des
cieux s'embraseront et brûleront, où l'édifice de l'univers, élevé
si laborieusement, s'écroulera ». Ovule. M tamorph., liv. 1.
v. 256-258.)
Mais,
en second lieu, il suffit d'avoir une connaissance assez
superficielle de la nature pour affirmer qu'il y a, dans
l'univers, d'abondantes réserves de feu tout préparé et comme
emmagasiné pour le grand jour du Seigneur. Avec quelle
rapidité, dès qu'il en donnera le signal, une comète pourra
se précipiter sur nous des confins de l'univers ! Et si elle
heurtait, la terre dans sa course rapide, plus incandescente
mille fois que le boulet rouge qui s'échappe du canon,
qu'arriverait-il ? Mais, sans nous élever dans de si hautes
régions que celles des cieux éthérés, ces éclairs qui illuminent
soudain l'obscurité de la nuit ne pourraient-ils pas, au
commandement du Dieu de la nature, mous apporter la ruine et, la
destruction ? Ou, pour rester enfin sur le globe lui-même, qui
pourrait sonder les profondeurs de ces prodigieux réservoirs de
feu liquide que, d'âge en âge, la terre renferme dans son sein
? L'Etna, l'Hécla, le Vésuve et tous les autres volcans qui
vomissent des flammes et des charbons incandescents, que
sont-ils autre chose que les manifestations et les bouches de
ces fournaises ardentes, nous fournissant autant de preuves que
Dieu a en réserve tout ce qu'il faut pour accomplir sa parole ?
De plus si nous bornons nos recherches à la surface de la terre, et
aux choses qui nous entourent de tous côtés, il est, très
certain (comme le démontrent mille expériences) que notre
propre corps, aussi bien que les autres corps qui nous environnent,
contiennent du feu. N'est-il pas aisé de rendre visible ce feu
éthéré, et d'en obtenir les mêmes effets que produit le
feu ordinaire sur des matières combustibles (Wesley fait
évidemment allusion à l'électricité ; encore fort peu connue
de son temps.) Dieu ne pourrait-il pas déchaîner cet agent
actuellement enchaîné et latent dans chaque molécule de la
matière ? Et avec quelle rapidité, une fois mis en liberté,
il réduirait en poudre le monde universel et envelopperait
toutes choses dans une commune ruine !
Signalons
une dernière conséquence du jugement dernier, qui mérite d'être
prise en sérieuse considération : « Nous attendons »,
dit l'apôtre, « selon sa promesse, de nouveaux cieux et
une nouvelle terre où la justice habite (2 Pierre 3 : 13) ».
Cette promesse se lit en Esaïe : « Voici ; je vais créer de
nouveaux cieux et une nouvelle terre, et on ne se souviendra plus des
choses passées (Esaïe 65 : 17) ; » telle sera la gloire de la
nouvelle création ! C'est elle que saint Jean a contemplée : «
Je vis ensuite » , dit-il., « un ciel nouveau et une terre
nouvelle ; car le premier ciel et la première terre étaient
passés (Apocalypse 21 : 1) ». Là n'habite plus que la
justice. Aussi ajoute-t-il : « Et j'entendis une grande voix
qui venait du ciel et qui disait : Voici le tabernacle olé Dieu avec
les hommes, et il habitera avec eux ; ils seront son peuple, et
Dieu sera lui-même leur Dieu, et il sera avec eux. (Apocalypse 21
: 3) ! »
Il
s'ensuit qu'ils seront heureux : « Et Dieu essuiera toute larme de
leurs yeux, et la mort ne sera plus ; et il n'y aura plus
ni deuil, ni cri, ni travail ; car ce qui était auparavant sera
passé » (Apocalypse 21 : 4). « Il n'y aura plus là
d'anathème ; ils verront sa face (Apocalypse 22 : 3,4) »,
c'est-à-dire qu'ils vivront dans son intimité et par
conséquent lui ressembleront parfaitement. Cette expression est la
plus forte qu'emploie l'Ecriture sainte pour désigner le
bonheur le plus parfait. « Et son nom sera sur leurs fronts »
; Dieu les reconnaîtra évidemment comme siens, et sa nature
glorieuse resplendira en eux. « Il n'y aura plus là de nuit,
et ils n'auront point besoin de lampe, ni de la lumière du
soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera, et
ils régneront aux siècles des siècles (Apocalypse 22 :
5) ».
IV
Il
ne nous reste plus qu'à faire l'application des considérations qui
précèdent à tous ceux qui sont ici en la présence de
Dieu. N'y sommes-nous pas directement amenés par la solennité
présente, qui nous rappelle tout naturellement le jour où le
Seigneur jugera le monde avec justice ? Il y a plusieurs leçons
instructives à tirer de ce rapprochement ; permettez-moi d'en
indiquer quelques-unes, et que Dieu les grave sur nos cœurs à
tous !
Et
tout d'abord, combien sont beaux les pieds de ceux qui sont envoyés
par la sage et bonne Providence de Dieu, pour exercer la
justice sur la terre, pour prendre la défense des opprimés et pour
punir les méchants ! Ne sont-ils pas « les ministres de Dieu pour
notre bien (Romains 13 : 4) » , les fermes soutiens de la
tranquillité publique, les défenseurs de l'innocence et de la
vertu, la garantie suprême de tous nos avantages temporels ? Et
ne sont-ils pas les représentants, non pas seulement d'un
prince terrestre, mais du Juge de la terre, de celui dont le nom est
le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ? Puissent tous ces
fils de la droite du Tout-Puissant être saints comme il est, saint,
sage comme celui qui est la sagesse éternelle du Père ! Qu'ils ne
fassent, comme lui-même, aucune acception de personne, mais
qu'ils rendent à chacun selon ses oeuvres ; qu'ils soient,
comme lui, inflexiblement, inexorablement justes, tout en étant
pleins de pitié et de tendre compassion !
Ainsi,
ils seront terribles à ceux qui font le mal, et ne porteront pas
l'épée en vain. Ainsi, les lois de notre pays seront
obéies et respectées, comme cela se doit, et le trône de notre roi
(Georges II) sera établi dans la justice.
Et
vous, hommes très honorables (Les membres du jury), que Dieu et le
roi ont choisis, quoique dans un rang inférieur, pour
administrer la justice, ne pouvez-vous pas être comparés à ces «
esprits serviteurs (Hébreux 1 : 14) », qui seront les
auxiliaires du Juge venant sur les nuées ? Puissiez-vous comme
eux brûler d'amour pour Dieu et, pour l'homme ! Puissiez-vous aimer
la justice et haïr l'iniquité ! Puissiez-vous (puisque Dieu
vous appelle aussi à ce privilège) servir, dans vos
diverses sphères, ceux qui seront les héritiers du salut et
contribuer à la gloire de votre grand Souverain !
Puissiez-vous
contribuer à faire régner la paix, être les bienfaiteurs et les
ornements de votre pays, et les anges gardiens de ceux au
milieu desquels vous vivez !
Et
vous, dont c'est la tâche d'exécuter les sentences du juge, combien
vous devez vous préoccuper de ressembler à ceux qui se
tiennent devant la face du Fils de l'homme, et qui « font
son commandement en obéissant à la voix de sa parole (Ps 103 :
20) ! » Ne vous importe-t-il pas, comme à eux, d'être
incorruptibles, d'agir comme des serviteurs de Dieu, de faire ce qui
est juste, de pratiquer la miséricorde et de faire aux autres
ce que vous voudriez qu'on vous fit à vous-mêmes ?
De
la sorte, le grand Juge, sous les veux duquel vous êtes, pourra vous
dire à vous aussi : « Cela va bien, bon et fidèle
serviteur ! Entre dans la,joie de ton Seigneur !
Permettez-moi
d'adresser aussi quelques paroles à vous tous qui êtes ici devant
le Seigneur. N'avez-vous pas entendu, tout aujourd'hui,
une voix intérieure vous dire qu'un jour vient, plus terrible
que celui-ci ? C'est une grande assemblée que celle-ci ! Mais
qu'est-elle comparée à celle dont nous serons témoins un
jour, à l'assemblée où comparaîtront tous les hommes qui ont vécu
sur la terre ?
Quelques
accusés comparaîtront aujourd'hui devant les assises, pour répondre
aux charges qui pèsent sur eux ; en attendant leur
comparution et leur sentence, ils sont détenus en prison,
et peut-être dans les chaînes. Mais nous tous, moi qui vous
parle et vous qui n'écoutez, « nous comparaîtrons devant le
tribunal de Christ ». Et nous sommes maintenant détenus sur cette
terre qui n'est pas notre patrie, dans cette prison de chair et
de sang, plusieurs d'entre nous peut-être dans des chaînes
d'obscurité, jusqu'à ce que nous soyons amenés à la barre. Ici on
questionne un homme sur un ou deux faits, sur lesquels il est
inculpé ; là, nous aurons à rendre compte de toutes nos
oeuvres, depuis le berceau jusqu'à la tombe, de toutes nos paroles ;
de tous nos désirs, de tous nos sentiments, de toutes nos
pensées et de toutes les inclinations de nos cœurs, de tout
l'usage que nous aurons fait de nos divers talents du corps, de
l'esprit, de la fortune, jusqu'au jour où Dieu nous aura dit :
« Rends compte de ton administration, car tu ne peux plus
administrer mes biens (Luc 16 : 2) ». Dans cette cour de
justice, il est possible qu'un coupable échappe, faute de preuves
; mais au grand jour du jugement il ne sera pas besoin de
preuves. Tous les hommes, avec lesquels vous aurez eu les
relations les plus secrètes, qui auront été les témoins de votre
vie privée et initiés à vos projets seront là devant vous.
Là aussi seront tous les esprits des ténèbres, qui auront
inspiré vos mauvais desseins et vous auront aidés à les
exécuter. Les anges de Dieu seront là aussi, eux qui sont les
yeux du Seigneur qui se promènent sur la terre, qui auront veillé
sur votre âme et travaillé pour votre bien, si vous ne vous y
êtes pas opposé. Là aussi sera votre conscience, un témoin qui
en vaut mille, incapable désormais d'être ni aveuglée ni
réduite au silence, mais obligée de connaître et de dire la
vérité entière sur vos pensées, vos paroles et vos actions. Et si
la conscience vaut mille témoins, Dieu ne vaut-il pas mille
consciences ? Oh ! qui pourra subsister devant la face de notre grand
Dieu et Sauveur Jésus-Christ ?
Voyez,
il vient ! Il fait des nues ses chariots ! Il accourt sur les ailes
du vent ! Un feu dévorant va devant lui et derrière lui
la flamme ! Voyez ! il est assis sur son trône, vêtu de lumière
comme d'un vêtement, paré de majesté et d'honneur ! Voyez !
ses yeux sont comme une flamme de feu, sa voix comme le bruit
des grosses eaux !
Comment
échapperez-vous ? Crierez-vous aux montagnes de tomber sur vous, aux
coteaux de vous couvrir ? Hélas ! les montagnes
elles-mêmes, les rochers, la terre, les cieux sont sur le point
de disparaître ! Pouvez-vous arrêter la sentence ? De quelle
façon ? Avec tous tes biens, avec tes monceaux d'or et
d'argent ? Pauvre aveugle ! Tu es sorti nu du sein de ta mère et tu
entreras plus dépouillé encore dans la grande éternité.
Ecoute la voix du Seigneur ton Juge : « Venez, les bénis de
mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé
dès avant la fondation du monde ». Paroles bénies ! combien
différentes celles-là de cette voix qui fait retentir de ses
échos la voûte des cieux : « Allez, maudits, au feu éternel,
préparé pour le diable et pour ses anges ! » Et où est celui
qui pourrait arrêter ou retarder, l'exécution de l'une ou de
l'autre sentence ? Vain espoir ! Voici, l'enfer en bas s'agite
pour engloutir ceux qui sont mûrs pour la destruction ! Et les
portes
éternelles s'ouvrent toutes grandes pour laisser passer les
héritiers de la gloire !
«
Quels ne devez-vous pas être par une sainte conduite et par des
oeuvres de piété (2 Pierre 3 : 11) ? » Nous savons que
bientôt le Seigneur descendra avec la voix de l'archange et la
trompette de Dieu, et qu'alors chacun de nous comparaîtra
devant lui et lui rendra compte de ses oeuvres. « C'est
pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, faites tous vos
efforts, afin qu'il vous trouve sans tache et sans reproche dans
la paix (2 Pierre 3 : 14) ». Pourquoi ne le feriez-vous pas ?
Pourquoi un seul d'entre vous se trouverait-il à la gauche
lorsque le Seigneur apparaîtra ? « Il ne veut point qu'aucun
périsse, mais que tous viennent à la repentance ; (2 Pierre 3 : 9)
; » par la repentance à la foi au Crucifié ; par la foi à
l'amour pur à la parfaite image de Dieu, renouvelée dans le coeur
et produisant la sainteté de la vie. Pouvez-vous en douter, en
vous rappelant que le Juge de tous les hommes est aussi le
Sauveur de tous les hommes ? Ne vous a-t-il pas acquis avec son sang
précieux afin que vous ne périssiez point, mais que vous ayez
la vie éternelle ?
Oh
! faites l'épreuve de sa miséricorde plutôt que de sa puissance
foudroyante ! Il n'est pas éloigné de chacun de nous et il est
venu, non pour condamner, mais pour sauver le monde. Il se tient
dans notre assemblée ! Pécheur, ne frappe-t-il point à cette
heure à la porté de ton coeur ? Oh ! puisses-tu « connaître,
dans celle journée qui t'est donnée, les choses qui appartiennent à
ta paix (Luc 19 : 42) ! » Oh ! puissiez-vous tous aujourd'hui
vous donner à celui qui s'est donné pour vous ; vous donner
avec une foi humble, avec un amour saint, actif et patient ! Alors
vous vous réjouirez d'une joie ineffable, dans ce jour où il
viendra sur les nuées du ciel.
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