dimanche 6 janvier 2013

LES DEUX AUTELS (Exode 20)

22  L’Eternel dit à Moïse : Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé depuis les cieux.
23  Vous ne ferez point des dieux d’argent et des dieux d’or, pour me les associer ; vous ne vous en ferez point.
24  Tu m’élèveras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices d’actions de grâces, tes brebis et tes bœufs. Partout où je rappellerai mon nom, je viendrai à toi, et je te bénirai.
25  Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le bâtiras point en pierres taillées ; car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais.
26 Tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité ne soit pas découverte.

    Nous lisons dans Exode 19.25 : ‘’Moïse descendit vers le peuple et lui parla.’’ Il a averti solennellement le peuple de ne pas monter sur le mont Sinaï et a fixé les limites au-delà desquelles il risquait de tomber sous la colère de Dieu. Tout cela parle de sanctification et personne ne peut aller vers l’Eternel sans l’appel de Celui-ci et selon les règles fixées par Lui. Notre Dieu est aussi ‘’un feu dévorant’’ ! (Deutéronome 4.24, 9.3, Hébreux 12.29)
    Dès que Moïse a fini d’avertir le peuple, il est écrit ‘’Puis Dieu prononce toutes ces paroles en disant…’’  Est-ce Moïse seul qui a entendu ces paroles ou tout le peuple avec lui ? On Ne sait pas vraiment. Il est fort possible que le peuple n’ait entendu que le tonnerre et vu les éclairs et le feu qui embrasaient la montagne. Moïse rassure le peuple (verset 20) puis il s’approche de la nuée dans laquelle se trouve Dieu.
    Les versets 22 à 26 décrivent un moment d’intimité entre l’Eternel et Moïse. Cette intimité va se prolonger. Elle est décrite dans les chapitres  20 à 32 et elle va s’achever au moment de la fabrication du veau d’or. (32.7)
    Mais, pour l’instant, le peuple se tient éloigné de la nuée d’où partaient ces éclairs et ce tonnerre. Moïse y entre pour entendre ce que Dieu veut dire à Son peuple. La crainte de l’Eternel s’est emparée de tous et seul, Moïse s’approche de Dieu. Voilà pour le contexte de ce que nous allons méditer.
   Dès que Moïse est dans Sa présence, l’Eternel le met en garde contre l’idolâtrie. Il lui demande de  ne jamais tailler des dieux d’argent, ni d’or. C’est la première interdiction formelle de Dieu et immédiatement après, c’est l’autel qui est présenté. Ce sont les deux choses principales exigées de l’Eternel pour entrer dans Sa présence : les idoles sont formellement interdites et un autel est nécessaire pour communier avec notre Dieu. La condamnation de l’idolâtrie est pour la préparation du cœur de celui qui s’approche de Dieu. L’autel est la provision de l’Eternel car Son cœur est apaisé, la justice assouvie et la porte ouverte pour la communion avec Lui.
    Cet autel doit être fabriqué avec de la terre, ‘’pour offrir tes holocaustes, tes sacrifices de communion, ton petit et ton gros bétail. ‘’ (Verset 24) La fin de ce verset est remarquable : ‘’Partout où je rappellerai mon Nom, je viendrai vers toi et je te bénirai.’’  
    Cet autel, bâti  avec de la terre, ne sert que pour les sacrifices qui sont agréables à Dieu, à savoir l’holocauste et les sacrifices de communion. (appelés aussi de prospérité, de paix, rémunératoires selon les traductions)  Il n’est pas question du sacrifice pour le péché avec cet autel de terre. Les péchés seront traités sur l’autel d’airain, d’abord dans le tabernacle, puis dans le temple bâti par Salomon. Sur cet autel seul est présenté tout ce qui est agréable à l’Eternel. Il n’est pas question du péché, traité ailleurs, c’est-à-dire sur l’autel d’airain.
    L’Eternel continue en précisant : ‘’ Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le bâtiras point en pierres taillées ; car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais’’  
    Il ajoute en conclusion : ‘’Tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité ne soit pas découverte’’  
    Comment comprendre ces deux autels que nous ne retrouvons nulle part ailleurs dans l’Ancien Testament ? Que veut nous enseigner notre Dieu par cet autel décrit de deux façons différentes et qui ne concerne que ce qui est agréé de Dieu par ces sacrifices ? Il n’est pas question du péché, qui est traité ailleurs dans le temple ou le tabernacle sur cet autel d’airain, image, symbole de la croix glorieuse de notre Seigneur.
    Cet autel, qui peut être bâti de deux matériaux différents (la terre ou les pierres) est le moyen prévu par Dieu pour entrer en communion avec Lui. C’est le lieu où il n’est plus question du péché, mais de l’intimité avec la Divinité. C’est le lieu de tout ce qui est agréable à Dieu, le gain acquis par le sacrifice pour le péché immolé sur l’autel d’airain. C’est le Lieu de la satisfaction de Dieu, le Lieu par excellence de la communion, car le péché n’est pas pris en compte car il a été traité et jugé ailleurs. C’est déjà, en ombre, la réalité de la croix du Seigneur. En Christ, nous sommes agréables à Dieu notre Père. Il a pris et expié notre iniquité et nous sommes au bénéfice de ce terrible jugement tombé sur Lui et qui nous était destiné. La grâce de Dieu  est magnifiée par cet autel ! Il sera toujours question de cette croix, symbolisée par ces deux autels, mais plus pour la condamnation, seulement pour la communion, l’intimité avec notre Père céleste. Pour cela, nous devons marcher dans la sanctification. C’est l’interdiction de toute forme d’idolâtrie exigée par l’Eternel. Tout ce qui prend une place plus importante dans nos cœurs que celle de notre Dieu est une forme d’idolâtrie. C’est la nécessité de prendre notre croix, celle dont le Seigneur a parlée dans les Evangiles quand il a dit :

‘’Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple’’
(Mathieu 10.34-39   Luc 14.26-27, 33)

    Cette croix que nous devons porter pour être disciple représente la mort de notre nature terrestre, clouée avec Christ sur ce bois. Elle atteste que cette vie, non conforme à la volonté de Dieu, a été jugée et condamnée avec Christ et n’a plus de prise sur nous si nous portons cette croix qui en est la preuve. La première place dans nos cœurs est celle du Seigneur ! Tout autre objet qui pourrait prendre cette place est une idolâtrie. Dans le contexte de ces versets de Mathieu et de Luc, se sont nos affections naturelles qui doivent être ‘’haïes’’ car elles peuvent prendre la première place dans nos cœurs. Dans le verset 33 de Luc c’est plus radical encore : ‘’Ainsi quiconque d’entre vous ne renonce pas  à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple !’’
    Le plus bel exemple de ce renoncement à tout ce que l’on possède se trouve dans Genèse 22, lorsque le patriarche Abraham lève son bras armé d’un couteau pour sacrifier Isaac. Nous connaissons la suite ! Son fils lui a été rendu, mais il n’était plus l’idole de son cœur. Il jouissait de toute la richesse acquise pendant sa vie, sans rien posséder !
   Cette croix c’est notre mort naturelle et elle est là pour nous inciter à faire mourir par l’Esprit, les actions du corps, contraires à la vie de Christ en nous. Elle nous donne de jouir du butin de la croix qui est la victoire sur les œuvres de la chair. La croix, qui est la porte du ciel pour notre nouvelle humanité, est l’instrument de mise à mort de notre vieille nature, sur le fondement de l’œuvre du Seigneur. 
    Cet autel de terre peut être l’homme que je suis (que nous sommes) en Christ agréable à Dieu mon (notre) Père et par lequel je peux (nous pouvons) construire, jour après jour, cette intimité avec mon (notre) Père céleste par notre Seigneur Jésus-Christ. L’holocauste qui monte comme un encens précieux vers mon (notre) Père  est l’appréciation que j’ai (que nous avons) du sacrifice de Christ à la croix pour moi (pour nous). C’est le parfum de Christ qui monte à travers et par nous mélangé avec le nôtre pour adorer notre Père. Ce sont les mérites de notre Seigneur mis à notre compte. ‘’Partout où je rappellerai mon Nom je viendrai vers toi et je te bénirai !’’ L’endroit béni où Dieu fait se souvenir Son Nom est Golgotha ! C’est l’endroit, depuis la venue du Seigneur où Dieu rappelle Son Nom pour bénir ! L’endroit de la justice de Dieu assouvie, où le péché a été expié et où est ouverte la porte des cieux. C’est cet autel décrit de ces deux façons différentes qui est le fruit de la croix. C’est l’autel du fruit de la résurrection de notre merveilleux Seigneur !
        Chaque fois que nous prenons le repas du Seigneur, nous annonçons Sa mort jusqu’à ce qu’Il vienne. (1Corinthiens 11.26) Par ce repas, nous faisons monter vers le Père, le parfum de bonne odeur, agréable à Dieu, parfum de l’holocauste. Notre appréciation de ce sacrifice merveilleux (l’holocauste) est notre parfum associé au parfum de Christ ! C’est notre adoration provoquée, générée par la révélation que nous avons de la perfection de Christ et de Son sacrifice, de cet amour impossible à qualifier ou quantifier !.
    Je crois qu’il y a de nombreux trésors à découvrir à partir de cet autel de terre. Je ne pense pas être capable de tous les découvrir ! Lisons ce verset du Psaume 139 :

15  Mon corps n’était point caché devant toi, Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre.

    Il est un peu osé de rapprocher ce texte, de la croix de Christ, de cet autel de terre dont le gain a été pour nous, cette naissance d’en Haut, issue ou fruit de l’œuvre de cet autel de terre. Pourquoi pas ? Cet Agneau immolé a été désigné d’avance, avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps. (1Pierre 1.20) Paul, de son côté, affirme par le Saint-Esprit que ’’Nous avons été élus avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant Lui.’’ Pour être saints et sans défaut, il nous faut passer par la croix ! Avec cet autel de terre a été engloutie notre humanité déchue, conséquence de la faute de nos premiers parents. Nous étions en Christ, notre vieille nature a été crucifiée avec Lui (Romains 6.6) Par la foi en cette œuvre de grâce, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. (Ephésiens 2.10) Cet autel de terre est le terreau de notre nouvelle humanité, celle que le Père agrée. Nous avons été tissés dans les profondeurs de la terre de cet autel, pourrait-on dire !
    Voilà pour ce premier autel. Que chacun puisse aller plus loin, dans la découverte des perles contenues dans la présentation de cet autel !
    Examinons, à présent ce deuxième autel. Il est lui aussi une ombre de la réalité que nous sommes en Jésus-Christ. Je pense qu’il s’agit d’après les matériaux de ce second autel, de la vie collective de l’Eglise. Cet autel est bâti avec des pierres. Par cet autel, le peuple peut faire monter vers l’Eternel tout ce qui Le glorifie, toujours sans tenir de compte du péché qui a été réglé à l’autel d’airain. C’est l’autel de la communauté, de l’Eglise, du culte commun, de la communion fraternelle.
    Il est remarquable que l’outil tranchant ne doive pas être employé pour la construction de cet autel. Le mot hébreu traduit ciseau est le même que, épée. C’est très interpellant car la pierre devait être utilisée brute, sans la main de l’homme pour la façonner. Une pierre taillée, sur laquelle la main de l’homme est passée est profanée !
    Il ne s’agit de l’autel, mais de la pierre qui est choisie pour la construction de l’autel ! Bien sûr, une pierre profanée souille l’autel et l’Eternel ne peut plus agréer ce qui y est offert, car il est construit avec des pierres profanées. La taille de ces pierres, pour en faire de ‘’belles pierres taillées,’’ pourrait exalter celui qui les prépare ainsi. Il veut perfectionner l’œuvre de Dieu, car c’est Dieu qui les a créées ainsi. Ces pierres taillées peuvent facilement devenir l’idole de celui qui les a taillées ! Je pense à ces bâtisseurs de cathédrales qui ont érigé des bâtiments de toute beauté et qui ont servi bien plus souvent à glorifier ceux qui les ont bâtis plus que Dieu.
    Ces bâtiments ont servi à établir des classes distinctes. Prier dans une cathédrale avait et a encore plus de poids devant Dieu que de prier dans une simple église de village. Il s’est établie, par l'homme, toute une hiérarchie entre ces constructions! Il y a même un lieu qui est appelé le saint-siège ! C’est l’endroit le plus saint de la terre !! L’homme peut vite dévier s’il ne suit pas les directives du Seigneur ! Il sait de quoi nous sommes faits ! 
    Cet autel est très intéressant et il peut aussi, représenter les réunions  de l’Eglise lorsque nous nous réunissons pour rendre un culte commun à notre Dieu. 
    Pierre a écrit dans sa première lettre au chapitre deux  :

4  Approchez–vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ;
5 et vous–mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez–vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus–Christ.
6 Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.

    La Pierre principale est, bien sûr, notre merveilleux Seigneur. Nous pouvons nous édifier avec Lui pour former ce saint sacerdoce, offrir ces victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. Notre Seigneur est cet holocauste, ce sacrifice perpétuel qui monte vers le Père en bonne odeur. Lorsque nous offrons au Père l’appréciation que nous avons de notre Seigneur, nous glorifions le Père et le parfum de notre adoration est mélangée à celui de Christ. Nous devons connaître qui est vraiment notre Seigneur Jésus-Christ, grandir dans sa grâce et sa connaissance, afin d’honorer et de glorifier le Père.
    Il ne doit pas y avoir de pierres taillées au milieu des pierres vivantes que nous sommes ! Il ne peut pas y avoir au milieu de nous des hommes qui seraient de classe supérieure afin de nous mener vers notre Père. Nous sommes tous égaux devant Dieu, avec des appels et des charismes différents. Si un frère, une sœur reçoit un service pour le Seigneur, l’homme ne doit pas brandir l’outil tranchant pour le modeler ou bien le ‘’perfectionner’’ ! La main de l’homme souillerait ce ministère reçu uniquement par la grâce de Dieu pour l’édification du corps de Christ, Son Eglise bénie. Je ne pense pas aux enseignements nécessaires pour l’accroissement du corps, mais de ces ‘’spécialistes qui forment des ministères avec leurs propres techniques tirées de cette sagesse humaine qui est folie aux yeux de Dieu. Je pense, aussi, à cette psychologie qui a envahi de nombreuses églises et ces mains qui vont fouiller l’âme des ses membres.
    La main de l’homme est une main qui devient lépreuse si elle se substitue au Saint-Esprit, main lépreuse qui ne peut que mener vers des catastrophes ! Nous connaissons des cas où cette main a fouillé des cœurs et mené des chrétiens dans des voies sans issues et  ils ont été détruits par ces mains lépreuses. Il faut parfois des années pour relever ces personnes ! Je connais un frère qui a suivi un séminaire de cette psychologie chrétienne, durant lequel le prédicateur a fait remonter à la surface tout son passé, soi-disant pour le délivrer. Ce frère a suivi scrupuleusement l’intervenant et il est reparti chez lui avec toutes ces choses dans son cœur qui le travaillaient à nouveau. Tout ce qui avait été traité et définitivement jeté au fond de la mer  (Michée 7.19) a refait surface et a perturbé ce frère. Il est tombé en dépression qui a duré deux ans. Actuellement, il va très bien !
    Je pense à Moïse quand l’Eternel lui a donné l’ordre de mettre la main dans son sein. Nous trouvons cela dans Exode 4. Lorsqu’il la retire, elle est pleine de lèpre, symbole, image du péché et de tout ce qui est contraire à Dieu. La main de Moïse a été souillée par ce qu’il y avait dans son sein, la nature adamique qui est notre première nature. Ensuite, l’Eternel dit à Moïse de remettre cette main et elle est ressortie saine. Dieu montre que tout ce qui sort de notre cœur adamique est souillé. Il ne peut rien donner de bon, uniquement la souillure du péché. Moïse apprend par ce geste à dépendre de ce que Dieu lui donnera de faire et non de ce qui peut sortir de son cœur ! Le jour où il a frappé le Rocher, au lieu de lui parler, il a agi avec la colère qui était dans son cœur. Il n’a pas suivi l’ordre formel de l’Eternel. Il a suivi sa propre voie, celle de sa nature adamique. Nous connaissons la suite….
    La deuxième fois, par la grâce de Dieu, sa main ressort purifiée, symbole de ce cœur transformé par l’œuvre de la croix.
    Il reste un dernier point à traiter : ‘’Tu ne monteras point à l’autel avec des degrés afin que ta nudité ne soit pas découverte’’ Je pense que c’est très clair. Celui ou celle qui a reçu un charisme, un service du Seigneur ne doit pas se glorifier de ce qui lui a été donné, par grâce, pour servir l’Eglise. Nous devons suivre l’exemple du sublime Serviteur, notre Seigneur qui s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’esclave. Quelle grâce ! Lisons ces versets de l’Evangile de Mathieu chapitre 20 :

25  Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.
26  Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;
27  et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.
28  C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

    C’est une belle définition de ce sacerdoce auquel le Seigneur nous a appelés ! Le service que nous devons aux autres membres de la communauté n’est pas un grade, un titre, une promotion, mais un don de service. Le plus grand est celui qui est serviteur des autres. Jésus a magistralement manifesté ce don du service, en lavant les pieds de ses disciples. Quel enseignement pratique ! Quelle beauté, quelle grandeur dans ce sublime service du Seigneur pour ses disciples ! Lui, le Maître et Seigneur a ôté Ses vêtements, s’est ceint  du linge des esclaves pour laver leurs pieds ! C’est beau ! C’est glorieux !
    En conclusion lisons quelques verses de Mathieu 23

16  Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu’un jure par le temple, ce n’est rien ; mais, si quelqu’un jure par l’or du temple, il est engagé.
17  Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ?
18  Si quelqu'un, dites–vous encore, jure par l'autel, ce n'est rien ; mais, si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé.
19  Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ?

    Ces paroles de notre Seigneur peuvent s’appliquer à ce que nous venons de méditer. Le temple que nous sommes, symbolisé par les pierres sanctifie l’or de nos louanges et de notre adoration. Nous formons cet autel de pierres, tous ensemble. L’autel de terre, lui aussi, sanctifie l’offrande de nos bouches, le fruit des lèvres qui confessent Son Nom ! La seule condition pour cela est un autel qui ne soit pas souillé par la main de l’homme, car cet autel est le butin de la croix de Christ ! Tout est en Christ, tout !
    Voilà quelques pistes de méditation de ce passage. Je suis sûr qu’il y a de nombreux autres trésors à découvrir !
    Que chacun puisse aller plus loin avec la grâce de Dieu pour découvrir tous les trésors de ces deux autels qui ne sont qu’un !

jcb

dimanche 30 décembre 2012

COURTE MEDITATION SUR EXODE ET NOMBRES

     Ces deux livres de la Loi sont  extrêmement  riches en  enseignements pour nos vies, nous qui vivons dans le désert de ce monde. Paul écrivait à Timothée :  

14  Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises ;
15  dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus–Christ.
16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17  afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre.

    Lorsque Paul écrivait cette exhortation à Timothée le canon du Nouveau Testament n’existait pas encore, il n'était pas établi établi. Il était en germe, les écrits de Jean n’avaient pas encore vu le jour, ainsi que d’autres lettres. Quelques-unes devaient sûrement circuler dans les églises, mais très peu. Paul écrit cela en pensant à l’Ancien Testament, les Saintes Écritures des Juifs, la Première Alliance. Ces églises ne possédaient pas ces rouleaux des Écritures qui étaient gardées précieusement dans les synagogues. Pierre, lorsqu’il a fait écrire ses deux lettres, les a citées de mémoire et elles lui ont servi comme arguments d’exhortation pour les chrétiens auxquels il s'adressait. Les citations que nous avons dans le Nouveau Testament étaient toutes mémorisées par ceux qui les écrivaient. Ils n'avaient pas de rouleaux chez eux pour s'en servir!
    Nous voyons la grandeur et la sagesse de Dieu qui a su garder vivante cette première Eglise qui n’avait pratiquement aucun support écrit pour les enseigner et les guider. C’était presque uniquement oralement, par la visite de ceux que le Seigneur envoyait, que cette première Eglise était enseignée, ainsi que par des révélations du Saint-Esprit pendant leurs moments de réunions ou de communion personnelle de ses membres avec le Seigneur. Notre Dieu est vraiment merveilleux. Il pourvoyait aux besoins spirituels de ces églises par des frères enseignants ainsi que par les charismes de chacun.
    Nous avons actuellement une multitude de supports pour être instruits des choses du royaume, au sujet de notre foi, du Seigneur, de notre marche, des fausses doctrines etc. Je pense que malgré cette foison de matériel à notre disposition, nous sommes parfois moins engagés dans le Seigneur que cette première église et parfois même dans la confusion !
    Puisque nous avons la grâce de pouvoir nous plonger dans la Bible, si répandue aujourd’hui, pour notre édification, j’aimerai partager sur deux points, concernant la marche du peuple de Dieu, dans le désert. Il s’agit de comparer Exode chapitres 16, 17, 18 avec Nombres chapitres 10 et 11. Dans ces deux passages de la Parole, sont relatés des évènements  semblables concernant la manne, les cailles et les murmures du peuple.
    Regardons en premier Exode. Il y a bien des leçons à tirer de ce récit des péripéties du début  de la marche, après la sortie d’Egypte, des fils d’Israël.
    Le peuple a été miraculeusement délivré par la main de l’Eternel, de sa servitude en Egypte. Les fils d’Israël ont pu quitter l’Egypte, après avoir sacrifié et manger l’agneau de la Pâque. Ils étaient protégés par le sang de ces agneaux qui a été mis sur le linteau et les deux poteaux de la porte des maisons dans laquelle chaque famille habitait. L’Ange de l’Eternel épargnait tous ceux qui étaient protégés par le sang. Ils avaient reçu la force physique après avoir mangé l’agneau. Le peuple a pu partir dans la paix après avoir reçu toutes sortes de dons par les Egyptiens. (Exode 12.35-36) Ils avaient la protection du sang du sacrifice ainsi que la nourriture du sacrifice. Nous pouvons appliquer à nos vies spirituelles, la leçon de cette ‘’ombre’’ dont la réalité est le sacrifice de Christ.
    Le Seigneur les a délivrés de Pharaon et de son armée par la mer qui s’est refermée sur eux. Nous trouvons ce récit dans les chapitres 12 à 15. Il a dit à Moïse :

17  Et moi, je vais endurcir le cœur des Egyptiens, pour qu’ils y entrent après eux : et Pharaon et toute son armée, ses chars et ses cavaliers, feront éclater ma gloire.
18 Et les Egyptiens sauront que je suis l’Eternel, quand Pharaon, ses chars et ses cavaliers, auront fait éclater ma gloire.

    Le jugement de Dieu sur Pharaon et sur son armée, fait éclater la gloire de Dieu ! Souvent nous chantons des cantiques en demandant au Seigneur de montrer Sa gloire. Nous ne pensons jamais (ou presque) à cette façon dont le Seigneur se sert pour faire éclater Sa gloire! Le jour où Sa gloire se manifeste au milieu d’une assemblée, cette gloire devient ténèbres pour notre vie charnelle et lumière pour notre esprit. (Exode 14.19-20) Lorsque le Seigneur manifeste Sa gloire, nos pharaons sont détruits dans nos vies et restent dans la mer et notre vie spirituelle prend son envol. La gloire de Dieu est ténèbres pour tout ce qui est de la chair en nous et lumière pour tout ce qui est de l’esprit ! Il est bon de méditer sur ces choses. Si nous sommes trop ‘’charnels’’, cette gloire se manifestera en ténèbres !
    Continuons le survol de ce temps du peuple libéré d’Egypte. Tout d’abord, le peuple se réjouit en glorifiant l’Eternel qui a vaincu  l’armée de Pharaon en l’engloutissant dans la mer. C’est le beau Psaume que nous lisons dans le chapitre 15. Il exalte la grandeur de l’Eternel et le peuple se réjouit, Myriam, la prophétesse qui est sœur d’Aaron avec les femmes, dansent de joie. Le Seigneur est loué par tout son peuple avec des danses et au son du tambourin ! La mort de Pharaon et de son armée proclame la gloire de l’Eternel !
    Puis, il a suffi de trois jours de marche dans le désert, pour que le peuple se retrouve à Mara. Il a soif, mais les eaux sont amères, le peuple oublie ce qui s’est passé et le voilà murmurant après Moïse ! Pourtant, nous lisons en Exode 14.31b ‘’Le peuple craignit l’Eternel. Ils crurent en l’Eternel et en Moïse son serviteur.’’ Nous sommes souvent ainsi, nous croyons, mais quand les eaux amères envahissent nos vies, parfois notre réaction est la même que les enfants d’Israël à Mara !
    Trois jours de marche ! Je crois que ce délai est un délai symbolique. Dans Exode 5.3, lorsque Moïse et Aaron sont devant Pharaon pour exiger de laisser partir le peuple, ils demandent de pouvoir faire trois jours de marche dans le désert afin d’offrir des sacrifices à l’Eternel. Il fallait ces trois jours de marche, pour une vraie séparation de la terre d’Egypte, qui symbolise le monde, pour sacrifier à l’Eternel. Le Seigneur a passé trois jours dans le ventre de la terre afin de ressusciter dans un corps glorifié. En trois jours, ce grain de blé tombé nu en terre est mort et il est devenu, le troisième jour, un épi portant le fruit du salut pour l’homme ! (Jean 12.24) Nous sommes tous issus de ce premier Epi !
    Ces trois jours peuvent représenter le début d’une situation nouvelle. Celle-ci annule les effets de ce qui a été vécu et permet de mettre le peuple à l’épreuve. Ils sont dans une situation nouvelle voulue et permise par le Seigneur pour qu’ils connaissent réellement leur cœur. Le Seigneur assainit l’eau avec un bois spécifique (image du bois de la croix) et Il leur donne des ordonnances et des prescriptions et ‘’c’est là que le peuple fut mis à l’épreuve’’ (15.25) Ce n’est pas encore la loi du Sinaï, mais ‘’une prescription et une loi’’  selon le texte original. Le but de cette loi et prescription est très claire :

26  Il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Eternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Egyptiens ; car je suis l’Eternel, qui te guérit.

    Le Seigneur révèle un Nom nouveau à Son peuple. Il se nomme YHWH RAPHA, l’Eternel qui te guérit. Il se révèle ainsi et donne cette assurance de guérison au conditionnel : Si tu….
    Ces maladies ont pour origine l’idolâtrie des Égyptiens  elles sont liées à celle-ci et en sont le fruit, la conséquence. L’Éternel exprime ainsi que si le peuple devient idolâtre, il sera frappé des maladies subies les Égyptiens comme jugements divins . …mais,
    L’Eternel est compatissant, Il fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité. Il conserve Sa bienveillance (hésèd, le mot qui qualifie les bienfaits de l’alliance de Dieu avec Son peuple) jusqu’à mille générations, Il pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, et qui visite la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils jusqu’à la troisième et quatrième génération ! (Exode 34. 6-7)

    C’est parce que l’Eternel ne tient pas le coupable pour innocent que Son Fils béni est venu sur la terre. Il a reçu et assumé, par Sa mort, la juste condamnation des coupables que nous étions, avant d’avoir eu la grâce de ce salut merveilleux. La Parole assure qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus. (Romains 8.1)
    Après s’être reposé à Elim, le peuple a repris sa marche et le voilà dans le désert de Sin, le quinzième jour du second mois. Le peuple murmure contre Moïse, dans le désert de Sin, comme à son habitude ! Ne lui lançons pas la pierre car nous sommes souvent dans les mêmes dispositions de cœur quand le Seigneur nous fait passer par le désert !
    Le peuple pleure et se souvient des marmites de viande et du pain à satiété qu’il avait en Egypte. Nous sommes au chapitre 16 qui nous raconte comment le Seigneur a pourvu pour la viande et le pain (les cailles et la manne.)  Ainsi le peuple a pu manger à satiété,, de la viande et du pain !
    Nous passons ensuite au chapitre 17 et nous voyons le peuple qui campe à Rephidim. Il n’y a pas d’eau et c’est une nouvelle contestation avec Moïse. Le Rocher est frappé et l’eau coule en abondance. Nous savons que le Rocher frappé est le symbole de Christ à la croix frappé pour nous tous. Il est à remarquer que dès que le peuple a pu boire au Rocher (et ce Rocher spirituel était le Christ, 1Corinthiens 10.4) Amalec est venu combattre Israël. Amalec est un type de tout ce qui est contre Dieu. Il est écrit aux versets 14 à 17 de ce chapitre :

14  L’Eternel dit à Moïse : Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux.
15  Moïse bâtit un autel, et lui donna pour nom : l’Eternel ma bannière.
16  Il dit : Parce que la main a été levée sur le trône de l’Eternel, il y aura guerre de l’Eternel contre Amalek, de génération en génération.

    La mémoire de ce peuple sera effacée de dessous les cieux car sa main s’est élevé contre le trône de Dieu. Nous connaissons qui s’élève contre le trône de Dieu : notre ennemi de toujours, le diable. Chaque fois que nous nous abreuvons au Rocher de notre salut, notre ennemi essaie de nous attaquer pour détruire notre intimité avec notre Dieu et anéantir le fruit reçu de notre communion avec le Seigneur. Dans ce passage il est question de la prière et de l’action soutenue par la prière. Les deux sont indissociables : la prière et l’action qui ne sont puissantes que par notre intimité avec notre Seigneur, symbolisée par l’eau du Rocher, Christ.
    Le peuple continue sa marche dans le désert. Nous sommes entre la sortie d’Egypte et le mont Sinaï. C’est le récit des trois premiers mois de la liberté du peuple. Le peuple arrivera dans le désert de Sinaï face à la montagne d’où l’Eternel va appeler Moïse. (Exode 19.1) Il est à remarquer que l’Eternel a parfois repris le peuple, mais aucune sanction n’est tombée sur celui-ci. Le peuple n’avait pas encore reçu la LOI !!
    Dans Nombres, quand nous lisons ces passages sur les cailles, c’est vraiment différent.  L’Eternel va frapper le peuple d’une plaie :

31  L'Eternel fit souffler de la mer un vent, qui amena des cailles, et les répandit sur le camp, environ une journée de chemin d'un côté et environ une journée de chemin de l'autre côté, autour du camp. Il y en avait près de deux coudées au–dessus de la surface de la terre.
32  Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles ; celui qui en avait ramassé le moins en avait dix homers. Ils les étendirent pour eux autour du camp.
33  Comme la chair était encore entre leurs dents sans être mâchée, la colère de l’Eternel s’enflamma contre le peuple, et l’Eternel frappa le peuple d’une très grande plaie.

     Le peuple qui a reçu la Loi a été instruit par cette Loi. Il savait ce qui était bien et ce qui était mal selon l’Éternel  Il savait comment Lui plaire. C’est pour cette raison que les jugements sont tombés sur le peuple car en connaissant le caractère de Dieu par la Loi, les actes devenaient une désobéissance voulue. En murmurant contre la provision du Seigneur, la manne, il méprisait leur Dieu et se rebellait contre Lui ouvertement :

4  Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise ; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ?
5  Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
6  Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne.

    Nous lisons cela dans Nombres 11. En réaction, l’Eternel va faire venir sur eux l’objet de leur convoitise : les cailles. Ils sont exaucés, mais Dieu a été irrité par cette demande car ils méprisaient la manne, le pain du ciel. Je me souviens d’un frère qui a demandé sans cesse l’objet de sa convoitise. Le Seigneur l’a exaucé et cela a tourné en une épreuve très dure qui l’a profondément humilié. Bien sûr, après cela, le Seigneur l’a relevé après lui avoir infligé cette discipline très dure, mais salutaire pour sa vie spirituelle ! Il avait reçu sa ration de cailles !!

   Revenons à Exode et examinons ce qui se passe avec le beau-père de Moïse. Ce qui est décrit ici est très intéressant. Jéthro voit Moïse être sollicité toute la journée par le peuple qui vient à lui du matin jusqu’au soir. Moïse, le soir venu est sûrement très fatigué. Jéthro s’en rend compte et il lui dit :

17  Le beau–père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n'est pas bien.
18  Tu t'épuiseras toi–même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ; car la chose est au–dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul.
19  Maintenant, écoute ma voix ; je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi ! Sois l’interprète du peuple auprès de Dieu, et porte les affaires devant Dieu.
20  Enseigne–leur les ordonnances et les lois ; et fais–leur connaître le chemin qu'ils doivent suivre, et ce qu'ils doivent faire.
21  Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis de la cupidité ; établis–les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix.
22  Qu'ils jugent le peuple en tout temps ! qu'ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu'ils prononcent eux–mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu'ils la portent avec toi.
23  Si tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras y suffire, et tout ce peuple parviendra heureusement à sa destination.

    Le conseil du beau-père de Moïse est un conseil plein de bons sens et il paraît convenir à la situation difficile de Moïse. Oui mais, Jéthro est sacrificateur  de Madian. Il est prêtre au service des idoles de Madian. Son conseil ne peut pas être selon le cœur de Dieu. D’ailleurs, il dit à Moïse ‘’Ecoute ma voix !’’ Ce n’est pas la voix de l’Eternel. Nous sommes devant un exemple parfait de la sagesse humaine celle que dénonce Paul par le Saint-Esprit dans 1Corinthiens 1.17-25.
     Paul écrit que la sagesse de Dieu c’est la croix, ‘’Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens’ !’  Il conclut par cette vérité profonde : Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.’’
   Nous pouvons appliquer cette parole à la situation de Moïse. Evidemment, ce n’est pas comparable à la croix de Christ car nous sommes encore dans la première alliance. Il est, bien qu’imparfaitement une image, un symbole de Christ, celui qui conduit le peuple de Dieu vers le repos de la terre promise. Moïse a des épreuves et des combats consécutifs à la charge que l’Éternel lui a confiée. Le conseil de Jéthro veut le débarrasser des problèmes liés à celle-ci. Mais se sont des conseils humains issus de la sagesse de l’homme qui est folie aux yeux de Dieu. L’Éternel va remédier au problème de Moïse par Sa sagesse divine.
    Allons dans Nombres 11 pour voir la sagesse de Dieu à l’œuvre pour donner à Moïse les personnes qui seront à ses côtés pour s’occuper du peuple.  Lisons un peu de chapitre :

10  Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans sa famille et à l'entrée de sa tente. La colère de l'Eternel s'enflamma fortement. (11–11) Moïse fut attristé,
11  et il dit à l'Eternel : Pourquoi affliges–tu ton serviteur, et pourquoi n'ai–je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple ?

    Le peuple est en route pour entrer en Canaan, il a reçu la Loi, le Tabernacle est construit et l’Eternel conduit Son peuple par la Nuée qui se tient sur ce Tabernacle. Tout est selon le plan de Dieu. Moïse est une fois de plus seul pour porter la charge du peuple et il crie à l’Eternel. Nous n’entendons plus parler des chefs de mille, chefs de cent, de cinquante et de dix. Jéthro avait dit à Moïse de bien les choisir en indiquant les critères du choix de ses hommes. Ils devaient être des ‘’hommes de valeur craignant Dieu, attachés à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête.’’  Moïse devait les instruire en expliquant les prescriptions et les lois pour leur charge. (Exode 18.20)
    Continuons cette lecture :

16 L'Eternel dit à Moïse : Assemble auprès de moi soixante–dix hommes des anciens d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et ayant autorité sur lui ; amène–les à la tente d'assignation, et qu'ils s'y présentent avec toi.
17 Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l’esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul.

    Moïse va choisir soixante-dix anciens, mais c’est l’Eternel qui va les qualifier pour porter le peuple avec Moïse. Ce n’est pas Moïse qui doit instruire les anciens. C’est l’Eternel qui les rend aptes à cette charge en prenant de l’esprit qui est sur Moïse pour mettre sur eux. C’est Moïse qui choisit les hommes, mais c’est Dieu qui les qualifie. 
    C’est Dieu qui pourvoie et pas un homme et sûrement pas un sacrificateur de Madian. Les conseils du beau-père étaient excellents du point de vue humain, mais non conformes à la volonté de Dieu. C’est aussi une belle leçon pour nous !
    Nous allons examiner un dernier point très important pour nous, que nous trouvons dans ce livre des Nombres au chapitre 11. Tout d’abord lisons l’épilogue du livre de l’Exode :

34  Alors la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Eternel remplit le tabernacle.
35 Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente d’assignation, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l’Eternel remplissait le tabernacle.
36 Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d’Israël partaient, quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle.
37  Et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu’à ce qu’elle s’élevât.
38  La nuée de l’Eternel était de jour sur le tabernacle ; et de nuit, il y avait un feu, aux yeux de toute la maison d’Israël, pendant toutes leurs marches.

    Dieu est au milieu de Son peuple pour le conduire en Canaan. Il est écrit que l’arche de l’alliance est le trône de Dieu. Le trône de Dieu est établi en grâce sur la peuple par le sang de l’agneau répandu chaque jour comme sacrifice perpétuel le matin et le soir. Tout est prêt pour la marche du peuple dans le désert. Il est conduit par l’Eternel Lui-même. Quelle grâce ! Oui mais…nous lisons dans Nombres 10 cette chose incroyable :

29  Moïse dit à Hobab, fils de Réuel, le Madianite, beau–père de Moïse: Nous partons pour le lieu dont l'Eternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l'Eternel a promis de faire du bien à Israël.
30  Hobab lui répondit : Je n’irai point ; mais j’irai dans mon pays et dans ma patrie.
31  Et Moïse dit : Ne nous quitte pas, je te prie ; puisque tu connais les lieux où nous campons dans le désert, tu nous serviras de guide. ( littéralement d’yeux )
32  Et si tu viens avec nous, nous te ferons jouir du bien que l’Eternel nous fera.

33  Ils partirent de la montagne de l’Eternel, et marchèrent trois jours ; l’arche de l’alliance de l’Eternel partit devant eux, et fit une marche de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos.

     Je ne veux pas commenter ce passage qui, personnellement, me trouble assez. Moïse a tout mis en place comme l’Eternel le lui a demandé. Il a fait fabriquer le tabernacle avec dans le Lieu Très-Saint la présence du trône de Dieu symbolisé par l’Arche (le coffre) de l’alliance. Et voilà que le patriarche demande à son beau-frère de l’accompagner ! Il prend comme argument pour influencer celui-ci qu’il connaît très bien les lieux dans le désert et donc il servira de guide pour tout le peuple !
    Nous pouvons penser que Réuel, (Exode 2.18, 21 aussi appelé Jethro selon Exode 3.1  et 18.1 à 27) beau-père de Moïse, est retourné dans son pays, tandis que son beau-frère, Hobad, fils de Réuel, lui, a préféré rester avec le peuple de Dieu. Il n’est écrit nulle part, que Hobad a pris congé de Moïse. Moïse, au verset 32 réitère sa demande et le verset suivant, ils partent de la montagne. Ce verset 33 pourrait bien indiquer que Hobad a écouté la voix de Moïse pour le suivre, avec les siens, jusque dans le pays promis.
    Le passage de Juges 1.16 nous montre que les fils du Qénien, beau-père (ou beau-frère selon les traductions) de Moïse se trouvaient au milieu du peuple de Dieu. Dans ce même livre au chapitre 4 verset 11, Héber, un des fils du Qénien s’est séparé du clan et se retrouve près de Qédech au chêne de Tsaanaïm. Il est marié à Yaël qui tuera Sisera en lui enfonçant un pieu dans sa tempe. Cela semble prouver que Hobad est bien parti avec Moïse.
    Ces choses ont été écrites pour nous enseigner, nous convaincre, nous redresser, nous éduquer dans la justice en vue du salut par la foi en Jésus-Christ ; (2Timothée 3.16)

    Il est écrit de Moïse dans Nombres 12 :

6  Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.
7  Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison.
8 Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Eternel. Pourquoi donc n'avez–vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?

     L’Eternel dit de Moïse qu’il est fidèle dans toute la maison de Dieu. Il affirme qu’Il lui parle bouche à bouche ! Oh ! Comme c’est beau ! Quand Dieu est avec Moïse, Sa Parole est claire, sans énigmes et le patriarche voit une représentation de Dieu Il est l’ami de Dieu ! Il est bon de constater que Dieu ne retire pas Sa grâce envers Son serviteur malgré les décisions assez surprenantes qu’il a prises vis-à-vis du beau-frère. Ce verset 33, comme dit plus haut, pourrait nous faire comprendre que Hobad a écouté la voix de Moïse et est resté au milieu des fils d’Israël.
    Jésus dira aussi à Ses disciples ‘’Tout ce que j’ai appris de Mon Père, Je vous l’ai fait connaître.’’ Il révélait à Ses disciples les choses cachées et ils étaient devenus les amis de Dieu par notre Seigneur. Chaque fois que nous recevons une révélation de Dieu, notre Père, par l’Esprit de Christ, nous sommes traités en amis de Dieu et cela malgré nos erreurs. C’est merveilleux !
    A chacun de creuser et aller plus loin dans la révélation, des trésors de ces textes de la Parole de Dieu. Nous sommes au bord d’un océan grandiose !

jcb


dimanche 4 novembre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (troisième partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA


Table des matières
VI. Un ciel ouvert page 43
VII. Apprendre sous l’onction page 53
VIII. La souveraineté de l’Amour divin. Page 62

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  (David WILKERSON – 2000)
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VI - UN CIEL OUVERT


     Dans ces méditations, nous avons été conduits à réaliser ce qu’est l’École de Christ où tout l’apprentissage, toute l’instruction, toute la discipline sont orientés vers le fait de connaître Christ, apprendre Christ ; pas apprendre au sujet de Christ, mais apprendre Christ.


    Nous aurions pu faire de tout ce qui concerne Christ, une doctrine, un enseignement, mais ce n’est pas ce que nous cherchons et ce n’est pas du tout ce que le Seigneur cherche. C’est Christ Lui-même, incarnation vivante et intime, personnification de toute vérité et de toute vie qui est le but et la volonté de Dieu pour nous. Il ne veut pas que nous connaissions la vérité dans ses multiples aspects, mais que nous connaissions la Personne vivante, de manière effective et impartie en nous, en étant incorporé dans la Personne, où toute vérité devient une vérité vivante plutôt qu’une simple vérité technique et théorique.

    Chaque fois qu’il y aura un risque pour nous de nous éloigner de Sa Pensée pleine et entière, Dieu essaiera toujours de nous donner une nouvelle révélation de Son Fils. Il ne nous conduira pas en quelque sorte à un « rattrapage » des vérités, mais Il nous donnera tout le nécessaire pour que nous puissions avoir une nouvelle révélation et une ré-découverte de Son Fils en plénitude.

    Nous avons vu que les écrits de Jean sont apparus au moment où l’Église avait perdu sa pureté, sa vérité, sa sainteté, sa spiritualité et sa gloire d’origine, pour devenir un système chrétien terrestre. Dans cette situation, Sa méthode a été de nous donner une nouvelle présentation de Son Fils, dans sa plénitude divine et spirituelle. C’est un retour à Jésus-Christ. 

    En effet Dieu essaie constamment de nous ramener à la Personne pour nous montrer ce que cette Personne représente dans sa dimension spirituelle d’En Haut. Soyons vigilant lorsque nous passons de l’Évangile aux épîtres de Jean, à ne pas croire que nous quittons des choses élémentaires pour rentrer dans des choses beaucoup plus évoluées et plus profondes que l’Évangile. Car en fait les épîtres ne sont qu’une « ouverture » aux Évangiles, une interprétation de Christ. Et le Seigneur n’aurait jamais voulu qu’on se concentre sur l’interprétation au détriment de la Personne.


A – Toutes choses en Christ


    Nous considérons souvent les Actes des Apôtres comme établissant la technique de l’Église et des églises, et nous l’adoptons comme un système figé de pratiques, d’instructions, de formes et d’enseignements. La faiblesse de cette position est que même si c’est quelque chose de bien en soi, nous risquons de passer à côté du Seigneur Jésus !

    Le Saint-Esprit est là pour nous apporter Christ, ouvrir notre cœur à Christ et nous montrer que Christ est un ordre divin ; non pas que les épîtres considérées comme mode d’emploi, soient un ordre divin, mais que Christ est cet ordre, et tout ce qui concerne cet ordre doit toujours rester en relation avec la Personne vivante de Christ.

    Si cela devient une chose, alors c’est un système terrestre où l’on peut faire des épîtres une centaine de systèmes terrestres différents, avec différentes interprétations, représentant des systèmes chrétiens différents, tout cela parce qu’il y a eu un divorce avec la Personne.

    Il existe bien des sujets, des doctrines, des thèmes ou des enseignements sur le Royaume de Dieu, la sanctification, la vie éternelle, la vie victorieuse, le « plus que vainqueur », la « vie triomphante » ou encore la seconde venue de Christ. Mais ce sont des vérités, qui même si elles sont intéressantes, ont été retenues et développées en dehors des Écritures et qui ont pris beaucoup de place dans la vie spirituelle de bien des personnes. C’est ainsi que des individus se sont rassemblés autour de l’enseignement sur la sanctification et ont bâti un mouvement avec un «isme». Ou que d’autres se sont attachés à l’enseignement sur le baptême d’eau, le baptême de l’Esprit, le retour de Christ ou la prophétie créant ainsi une grande quantité de groupes et de tendances. Tout cela ne serait pas arrivé si la Personne de Christ était dominante dans notre vie !

    En pénétrant à l’intérieur des Évangiles, nous voyons que Jésus-Christ et le Royaume de Dieu se confondent. Si nous vivons en Christ, nous avons pour tuteur le Saint-Esprit, et si une profonde transformation ne s’opère pas en nous, il nous faudra nous reconvertir en permanence, sinon cette École ne servira à rien !
    Nous ne pouvons y entrer sans l’espoir de nous référer au Royaume, et le connaître dans les moindres détails, de la même manière que le Saint-Esprit nous enseigne Christ. A partir du moment où le Royaume devient quelque chose d’universel, il est l’expression et la manifestation de Christ. C’est-à-dire que nous entrons dans le Royaume en Christ et par Christ, et que la même chose est vraie pour tout le reste.
    La sanctification n’est pas une doctrine et encore moins une recette : « Il a été fait pour nous sanctification » (1 Corinthiens 1:30). Si nous sommes en Christ et si le Saint-Esprit nous enseigne Christ, alors nous saurons tout sur la sanctification. Nous possédions peut-être une théorie ou une doctrine de la sanctification, mais cela nous a séparé des autres chrétiens et les a entraînés dans des difficultés. L’enseignement de la sanctification en tant que théorie a causé sans doute du tort aux chrétiens, plus que n’importe quelle autre doctrine, parce qu’ils en ont fait une chose, une doctrine, au lieu de faire de Christ notre sanctification.
    C’est donc à l’École de Christ qu’il nous faut entrer, là où le Saint-Esprit ne nous enseigne pas des trucs, ni une doctrine d’église, ni la sanctification, ni le retour du Seigneur, ni quoi que ce soit, mais là où Il nous enseigne Christ. « Il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans Ses saints, et admiré par tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1:10). Il s’agit là de l’aboutissement de quelque chose qui se passe à l’intérieur. Nous allons ainsi savoir que le retour du Seigneur est proche, non en nous référant aux signes prophétiques, mais regardant ce qui se passe dans le cœur du peuple de Dieu. Le meilleur signe des temps est donc ce que l’Esprit du Seigneur est en train de faire au sein de son peuple.
    Si seulement nous restions proches de Lui, si nous allions de l’avant avec Lui et si nous apprenions Christ, nous pourrions alors connaître le cours et le déroulement des temps et nous saurions ce qui est imminent. Nous aurions dans nos cœurs les soupirs de la préparation et de la délivrance. La meilleure manière de nous préparer à Son Retour est donc de connaître le Seigneur.
    Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien de bon dans la prophétie mais il y a une multitude de gens qui sont gavés de prophéties au point que leur vie spirituelle ne compte plus pour rien et qu’ils n’ont en fait aucune marche personnelle avec Jésus.
    Beaucoup de gens courent ici et là pour entendre de fascinantes prédications et prophéties sur la fin des temps, mais lorsqu’on leur parle des effets spirituels de cette espérance à venir sur leur vie personnelle, qui devraient les concerner directement, cela ne les intéresse plus !
    1 Jean 3:3 : « Celui qui a cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur ». Le Saint-Esprit nous ramènera toujours à Christ, c’est-à-dire à la seule base sur quoi Il peut réellement accomplir tout le plan de Dieu. Et le plan de Dieu pour nous est que nous soyons à l’École de Christ, là où le Saint-Esprit nous enseigne Christ par expérience.

B – La nécessité d’un nouvel ensemble de facultés et de valeurs

    La vraie nature de cette école exige de nous le changement le plus radical. Il est impossible de vivre dans cette École de Christ tant qu’un nouvel ensemble de valeurs et de facultés ne nous a pas été attribué. Nous devrons vivre avec des valeurs, des références et des priorités que nous ne possédons pas naturellement.

« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3:3).

    C’est de cette manière que le Seigneur va accomplir quelque chose d’extraordinaire car les choses du Royaume ne s’obtiennent que dans une dimension qui n’a aucun rapport avec nous et avec lesquelles nous n’avons aucun pouvoir propre de communication.
    Faisons un tour dans notre jardin, regardons les pommes de terre et les autres légumes et parlons-leur de n’importe quoi. Qu’est ce que les pommes de terre et les choux pensent de nous? Ils n’entendent ni ne comprennent ce que nous leur disons, il n’y a donc aucune relation entre eux et nous car ils n’ont ni la capacité, ni le don, ni la qualification de réceptionner et de réagir à ce que nous disons. Et c’est ce même fossé qui existe entre nous et le Royaume de Dieu.

« L’homme psychique (ou naturel) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2:14).

    Le fossé est tellement évident que si nous étions dans notre état naturel, là où le Saint-Esprit est en train de parler, nous nous trouverions face à un autre monde. Lorsque nous, les croyants, allons dans le monde pour partager des choses de Dieu, nous voyons les gens rester bouche bée car ils ne comprennent rien à ce que nous leur disons ! A moins de naître de nouveau, ils ne peuvent voir le Royaume de Dieu.
    Pour rentrer dans cette École, quelque chose doit se passer pour nous. Nous devons être refait à neuf, avec un ensemble d’autres qualifications et capacités pour les choses de Dieu. Nous avons tendance à entendre des mots sans les comprendre. Il nous faut élargir notre capacité de compréhension spirituelle, car dans le naturel, nous sommes comme handicapés dans ce domaine.

C – Le brisement de la vie propre

    Les paroles de Jean 1:47-51 nous introduisent à cette École de Christ ; ce sont les paroles de Jésus à Nathanaël :

« Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a point de fraude. D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe ne t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. Nathanaël repartit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, le Roi d’Israël. Jésus lui répondit : Parce que Je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et Il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. »

    Ce passage, et surtout les versets 47 et 51, nous brosse un tableau complet de notre contexte spirituel. Jacob était un fraudeur, il avait volé le droit d’aînesse à son frère et fut obligé  de fuir pour sauver sa peau. Là, il se retrouva face à une très grande vérité symbolique qu’il ne fut pas en mesure de comprendre.
    A ce moment-là, Jacob n’aurait jamais pu comprendre la signification profonde de ce qu’il voyait, c’est-à-dire, la Maison de Dieu, Béthel, le lieu où le ciel et la terre, Dieu et l’homme, se rencontrent. Ce lieu où la gloire qui les unit est le grand maillon, ce lieu où Dieu parle et se fait connaître Lui-même, ce lieu enfin où les plans de Dieu sont révélés. Pourquoi est-ce arrivé à Jacob, lui qui était en position de fraudeur et de trompeur ?
    Pendant vingt années, il a dû apprendre la discipline et a constaté, par la suite, l’impact du ciel sur sa vie terrestre, sur sa nature, l’impact de l’Esprit sur sa chair, l’impact de Dieu sur lui-même à Jabbok. Il a dû aussi permettre à sa vie charnelle d’être frappée et brisée, en portant pour le restant de ses jours la marque de celui qui s’était placé sous la bannière de Dieu.
    Et puis, le Jacob jugé, battu, blessé, brisé, écartelé, a pu revenir en arrière, répandre son offrande à Béthel pour tenir ferme. Il n’était plus Jacob, mais Israël, celui en qui il n’y a plus de fraude. Le travail en lui n’était pas encore terminé, mais la crise avait eu lieu.
    Le Seigneur nous dit en quelques mots : « Pour être en position de Ciel ouvert, là où Dieu descend communiquer, là où la gloire de Dieu demeure, là où on jouit de Béthel, il ne faut rien d’autre que venir à Moi. Demeurer en Moi à Béthel, la Maison de Dieu, et bénéficier des biens célestes et de la communion avec Dieu ». Cela signifie que nous en sommes au point où la vie naturelle est infime, brisée, mise en pièces. Et nous ne pouvons continuer à suivre cette École tant que cette étape n’a pas été franchie, là où Jésus peut nous dire :

« Voici un Israélite en qui il n’y a plus de Jacob, vous verrez le ciel ouvert ! »

    Parler de la vie de Jacob est une autre façon de parler de la vie propre, car l’ego est l’essence même de la vie naturelle, non seulement la vie propre dans ses formes les plus mauvaises, mais la vie propre dans son entier. Jacob fut d’une lignée choisie, il avait une connaissance historique de Dieu, mais la transition du naturel vers le spirituel s’est faite par une discipline, un apprentissage et une crise.
    Considérons le Seigneur Jésus. Personne n’oserait affirmer que la vie propre de Jésus était semblable à la nôtre qui est polluée, corrompue, pécheresse. Pourtant, Il avait sa vie propre, sans péché. Ce qui pour Lui, signifie qu’Il pouvait agir, parler, penser, juger et avancer de Lui-même. C’est tout ! Sans qu’il y ait de mauvaises intentions, sans qu’Il soit corrompu dans ses motivations ou qu’il soit influencé par quelque chose de retors, il aurait pu vivre indépendamment de la volonté de Son Père. Il aurait pu faire et dire des choses en toute indépendance.
    Mais Il a pris la position et l’attitude où, bien que sans péché, Il ne pouvait ni ne voulait, à aucun moment, agir ou parler indépendamment de Son Père. Le contraire aurait été de l’indépendance et donner à l’Ennemi une faiblesse pour agir !
    De même, nous pouvons faire quelque chose de grand pour Dieu avec une
motivation en nous qui nous paraîtra la plus pure qui soit, comme nombre de pensées, d’idées, de jugements qui nous sembles beaux, voire sublimes. Mais ces choses viennent de nous et peuvent être radicalement différentes de celles de Dieu !
    A l’entrée de Son École, le Seigneur pose quelque chose de significatif : Jabbok. Jabbok était tributaire du Jourdain et les conséquences du Jourdain se situent précisément au point critique de l’École de Christ.
    Jésus a accepté le Jourdain justement dans le but d’entrer à l’École de l’Esprit pendant trois ans et demi. Il n’y a pas d’autre chemin pour suivre l’École de l’Onction. Il en est ainsi : pour apprendre Christ et s’identifier à Christ, ce ne sera que par le coup porté à la nature même de Jacob !
    Nous ne parlons ni de doctrine, ni de méthode. Nous savons ce que c’est que d’avoir travaillé pour Dieu et de prêcher l’Évangile de toutes ses forces pendant des années. Nous connaissons le dur labeur avec un plafond au-dessus de notre tête ! Combien de fois nous nous sommes trouvés sur une estrade, en nous disant : « Si seulement quelque part, je pouvais faire un trou dans ce plafond et au lieu de prêcher ce que j’ai trouvé dans des bouquins, écrit dans un cahier et étudié, je pouvais balancer tout et, avec le ciel ouvert, exprimer tout ce que Dieu me met à cœur ! »
    Cette aspiration est là en nous, nous savons que cela existe, mais nous ne pouvons le connaître tant que nous ne serons pas passés par la crise de Romains 6. Alors le ciel s’ouvrira et les tensions, la lourdeur, les limites, partiront !
    Notre sujet de gloire est que le plafond disparaisse. Nous en arriverons alors à cette réalité où le Saint-Esprit nous révélera directement, immédiatement et de plus en plus, Christ. Mais il ne peut en être ainsi tant que nous n’avons pas franchi le gué de Jabbok, tant que nous n’avons pas réglé son compte à la vie de Jacob, par une crise.
    Par nature, ce plafond, ce ciel fermé existe au dessus de nous, mais, béni soit Dieu, la Croix déchire les cieux, le voile est déchiré de haut en bas et Christ est révélé par le voile déchiré de Sa chair. Il n’est plus considéré comme l’homme Jésus, dans nos cœurs, mais comme toute la plénitude de la pensée dévorante de Dieu pour l’homme.
    Nous allons voir le Seigneur Jésus de mieux en mieux lorsque nous en arriverons là : « voici un Israélite, en qui il n’y a pas de fraude, pas de Jacob ! Tu verras le ciel ouvert ».

D – Une perspective nouvelle pour un homme nouveau

    Cette parole, « tu verras le ciel ouvert », donne une perspective nouvelle pour un homme nouveau. Une autre version de ce verset commence par « Désormais, tu verras… ». C’est une évolution vers un jour à venir, une ère nouvelle.
    C’est l’ère du Saint-Esprit, car avec la venue du Saint-Esprit, le ciel ouvert devient une réalité. La Croix provoque pour nous l’ouverture des cieux, mais c’est le Saint-Esprit qui le fait de manière positive en nous, comme ce fut le cas pour la mort, l’enterrement et la résurrection symbolique de Jésus dans le Jourdain, lorsque les cieux se sont ouverts à Lui. Se présentant sur une base nouvelle de résurrection, Il avait le ciel ouvert au dessus de Lui. Ensuite, l’Esprit l’illumina et demeura sur Lui, et l’Esprit devint, en quelque sorte, le canal de communication, faisant de cette ouverture céleste tout ce qui était du domaine de la communication, du dialogue et de la communion.
    Voilà l’ère du Saint-Esprit, faisant de toutes les valeurs de Christ une réalité pour nous et en nous.

E – La marque d’une vie ointe par le Saint-Esprit

    Lorsque Paul s’est rendu à Éphèse, il trouva certains disciples, et sans donner d’explication sur la raison de sa question, il dit immédiatement : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? » (Actes 19:2). Leur réponse fut : « Nous n’en avons pas beaucoup entendu parler ». Alors Paul leur posa une autre question très importante, qui nous ramène au Jourdain 

« De quel baptême avez-vous été baptisé ? » (Actes 19:3).

    Le baptême est lié à cette question essentielle :

«Si vous ne connaissez pas le Saint-Esprit, à quoi a bien pu servir votre baptême ? »   
« Oh, nous avons été baptisés du baptême de Jean ! ».

« Ah, je vois : Jean a baptisé du baptême de repentance disant au peuple qu’ils croiraient en
Celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire Jésus » (Actes 19:4).

    Alors, lorsqu’ils entendirent cela, ils furent baptisés au Nom du Seigneur Jésus, en Christ, et le Saint-Esprit tomba sur eux. C’est ainsi qu’ils sont entrés à l’École de Christ. La marque d’une vie ointe du Saint-Esprit est que l’on connaisse Christ de manière vivante, dynamique et toujours croissante. Mais tout cela n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Certains d’entre nous sommes de pauvres étudiants qui mettons un temps fou à apprendre…Il m’a fallu des décennies pour arriver à le réaliser.
   Nous connaissons beaucoup de choses et nous découvrons que notre connaissance personnelle de Jésus est pauvre. Nous résistons en permanence. Mais tôt ou tard, nous en arrivons au point où nous nous exclamons: « Ce ne sont ni des doctrines, ni des thématiques, ni des vérités qu’il me faut connaître !
   Bien sûr, tout cela est intéressant mais quand j’entre dans le feu de l’épreuve, des problèmes et de la perplexité, que reste-t-il de toutes mes doctrines et de mon étude de la Bible, et quelle en est leur valeur ? Cela ne règle pas mon problème, cela ne me fait pas aller bien loin ! C’est une tragédie »
    Beaucoup d’entre nous sommes dans ce cas de figure, nous avons certaines doctrines, nous avons parcouru la Bible sur les sujets comme la régénération, la rédemption, l’expiation, la justification par la foi, la sanctification, etc. Mais après avoir tout étudié et essayé de le mettre en pratique, nous allons nous trouver face à une terrible expérience spirituelle où tout cela ne comptera plus pour rien et où, mis à part le Seigneur, nous pourrons tout envoyer par-dessus
bord en disant : « Ce christianisme ne marche pas ! ».
    Ainsi ceux qui connaissent le Seigneur depuis des années et qui ont accumulé la vérité au milieu de la détresse spirituelle la plus profonde, peuvent se poser des questions sur la valeur de tout cela !
    Mais la seule chose qui pourra encore nous aider ne se trouve certainement pas dans nos superbes carnets de notes pleines de doctrines, mais dans notre connaissance du Seigneur, et ce de manière personnelle et vivante. A savoir ce que le Saint-Esprit nous a révélé de Christ en nous, à nous et comme partie intégrante de nous !
    Tôt ou tard, nous en arriverons là ! Nous serons ramenés à la connaissance vivante et spirituelle du Seigneur parce que Lui seul, révélé personnellement dans notre être intérieur par le Saint-Esprit, peut nous sauver au moment le plus critique. Le jour viendra où nous serons mis à nus et dépouillés de tout ce qui ne sera pas la connaissance spirituelle intérieure de Christ. Nous serons dépouillés de notre connaissance mentale et intellectuelle.
    Beaucoup de ceux qui auront été des géants dans l’enseignement et la doctrine vont passer par des temps très sombres à la fin de leur vie. Comment vont-ils les surmonter ? Cela dépendra de leur connaissance intime du Seigneur qui émergera au dessus d’une simple connaissance intellectuelle. Il en est de même de ce que Christ doit être pour nous et comment.  
    Il doit être en nous, Celui sur qui nous pouvons nous appuyer et nous reposer en toute confiance et assurance car c’est ainsi qu’Il nous fait aller plus loin. C’est ainsi qu’il nous faut Le connaître. C’est le seul moyen d’apprendre Christ, et ce de manière expérimentale : « tu verras le ciel ouvert ». Le Saint-Esprit est venu pour faire un nouvel ordonnancement coopératif, afin que Christ nous soit révélé comme Notre vie. Voir venir l’Esprit est la marque d’une vie ointe. Et toutes ces choses que l’on nous a enseignées, que l’on a martelées en nous depuis des années deviendront une révélation : « Regarde, je commence à voir ce dont on parle depuis des années ! »
    Je me souviens d’un de mes amis avec qui nous avions une excellente relation ensemble depuis des années. Un jour, je l’ai croisé dans un parc, et alors que je le voyais à distance, je le voyais sourire et il me serra la main. Il était tout sourire et il me dit : « Tu sais quoi ? J’ai fait une découverte ». « Ah, oui, laquelle ? » « J’ai découvert que Christ est en moi. Christ en nous, l’espérance de la gloire, est devenu une réalité pour moi ». « Eh, bien, répondis-je, j’aurais pu te le dire depuis longtemps ! ». « Oui, dit-il, mais toute la différence, c’est que maintenant je le sais et je le vois ».
    Que le monde puisse être rempli de chrétiens comme lui ! Nous avons tous besoin d’être comme Nathanaël. Une extraordinaire transition a eu lieu pendant ces quelques mots : « voici vraiment un Israélite… ». C’est pour Israël, pour Jacob, pour le père d’Israël ; pour les fils de Jacob, l’Israël terrestre. C’est purement et simplement dans les limites de la terre, dans les limites d’un peuple au milieu des nations et dans des limites symboliques.
    Le Seigneur a annulé quelque chose que Nathanaël a dit : « Tu es le Roi d’Israël » Roi d’Israël ? Mais ce n’est rien. Tu verras des choses plus grandes que celles-ci. Tu verras le ciel ouvert et les anges monter et descendre sur le Fils de l’Homme ! Ce qui est bien plus vaste qu’Israël. Fils de l’Homme ! Quelque chose d’humain et d’universel qui sera pour tous les hommes qui viendront et pas seulement pour Israël. Les cieux seront ouverts pour tous les êtres humains en Christ.
    Ce titre de Fils de l’Homme représente simplement la pensée de Dieu pour l’homme, Son plan et Son intention pour l’homme. Le ciel ouvert est à disposition de l’homme lorsqu’il entre dans la pensée de Dieu en Christ, Dieu se révélant à l’homme par l’Homme.
    Que personne ne croit que ce ciel ouvert, cette onction ne sont que pour quelques-uns. Non, bien sûr, c’est pour chacun. Le désir et la pensée de Dieu, c’est que nous, le plus simple, le plus fou, le plus faible parmi les hommes, le plus naturellement limité, aux capacités les plus limitées, découvrirons que notre droit d’aînesse, notre héritage est un ciel ouvert. En d’autres termes, nous en Christ, nous pourrons connaître cette merveilleuse oeuvre du Saint-Esprit par une révélation intérieure de Christ en plénitude.
    Que le chrétien même le plus avancé s’approche de Dieu d’une manière nouvelle et en arrive à cette première crise où le plafond au dessus de nous est fendu et où nous connaissons un ciel ouvert, l’Esprit révélant Christ dans nos cœurs pour Sa gloire.
  
VII - APPRENDRE SOUS L’ONCTION

 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes  (Matthieu 11:29).

Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui  (Matthieu 3:16).

En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes  (Jean 1:4).

Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme  (Jean 1:51).

En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort  (Romains 8:2).

.....mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur  (2 Corinthiens 3:16-18).

    L’École de Christ, c’est l’École où Christ est la leçon vivante, et l’Esprit, le grand professeur. L’enseignement y est subjectif et pratique et non objectif et théorique. On n’y enseigne pas des choses, mais on y reçoit une formation intérieure et expérimentale de Christ, en tant que partie intégrante de nous-même. Voilà la nature de cette École.

A- L’Onction : pour quoi faire ?

« Tu verras le ciel ouvert... Il vit les cieux ouverts et l’Esprit de Dieu descendant sur lui ».

    Que signifie l’onction du Saint-Esprit ? Ce n’est rien d’autre que le Saint-Esprit prenant sa place de Seigneur absolu. L’onction porte en elle la seigneurie absolue du Saint-Esprit, l’Esprit comme Seigneur. Cela implique que toutes les autres seigneuries ont été déposées et mises de côté : celles de nos vies, de nos pensées, de nos volontés, de nos désirs, de nos plans ; la seigneurie des autres. Tout autre intérêt, tout autre attachement, toute autre influence a cédé sa place sans réserve à la seigneurie du Saint-Esprit. Nous ne pourrons jamais jouir de l’onction tant que cette étape n’aura pas été franchie.
    C’est la raison pour laquelle le Seigneur Jésus est descendu dans les eaux du Jourdain, dans la mort et le tombeau, en prenant symboliquement la place de l’homme, pour qu’à partir de cet instant-là, Il ne soit plus dirigé par Sa Vie propre afin de réaliser le Plan de Dieu, en étant soumis au Saint-Esprit jusque dans les plus petits détails. Le tombeau du Jourdain a témoigné d’un renoncement de Jésus à toute volonté d’indépendance, à toute autre domination ou influence.
    Quand nous examinons la vie spirituelle de Jésus dans les Évangiles, nous remarquons qu’Il prenait cette position à chaque instant. Pourtant, les pressions et les influences sur Jésus furent nombreuses et puissantes, et auraient pu affecter ou guider ses actions. Il dut même prendre des mesures pour préserver Sa vie contre les fortes attaques de l’Ennemi. Parfois, Satan se revêtait des arguments et de la persuasion d’un proche associé pour le faire dévier de sa route ou le convaincre de prolonger sa vie dans le but de lui éviter certaines souffrances. Il subissait quelquefois des pressions de toutes parts et bien des conseils semblaient sages et avisés.
    Mais, que ce soit Satan, qui venait à lui directement, par ruse ou par insinuation, ou que ce soit par Ses proches disciples ou associés, quelque soit le type d’argument invoqué, personne n’a pu faire dévier Jésus de Son principe : je suis sous l’onction, je me consacre à la souveraineté absolue du Saint-Esprit, et je n’en bougerai pas, quelque soit le prix (ma vie, mon influence, ma réputation, tout ce qui m’est cher). Je ne peux changer de position tant que je sais par le Saint-Esprit quelle est la pensée du Père et non une autre pensée, quelle est la volonté du Père et non une autre volonté, que cette chose vient directement du Père. C’est ainsi que Jésus mettait tout à plat, jusqu’à ce qu’Il sache ce que l’Esprit de Dieu témoignait à Son esprit.
    Il vivait selon cette loi, ce principe de l’autorité absolue, du gouvernement et de la seigneurie de l’onction, et c’est pourquoi l’Onction est descendue. Souhaitons-nous ardemment avoir l’onction du Saint-Esprit? Si oui, dans quel objectif le souhaitons-nous? Est-ce dans le but d’avoir de la puissance et de l’influence, et être capable de faire plein de choses merveilleuses?
    Avant tout, la première chose concernant l’onction, c’est qu’on ne peut rien faire excepté ce que l’onction nous enseigne et nous conduit à accomplir. L’onction retire tout de nos mains. L’onction prend en charge notre réputation, elle prend en charge le plan de Dieu et prend le contrôle de tout. Et tout, dès cet instant, est entre les mains du Saint-Esprit.
    Nous devons nous rappeler que si nous voulons apprendre Christ, cet apprentissage se fera par l’action du Saint-Esprit en nous, et cela signifie que nous devrons suivre exactement le même chemin que Christ dans le principe et dans la loi.  C’est pourquoi nous n’avancerons pas loin tant que nous n’entendrons pas Jésus dire :

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même… Les paroles que je vous dis, je ne les prononce pas de moi-même… Les œuvres que Je fais ne sont pas les miennes, mais le Père demeurant en Moi accomplit ses œuvres »

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même ».

    Il y a un côté négatif dans l’onction, mais le côté positif peut se résumer en un mot, Le Père. Peut-être est-ce une idée de l’onction un peu différente de d’habitude où nous croyons qu’être oint du Saint-Esprit nous amènera dans une vie exaltante et merveilleuse.
    Le premier point que nous devons savoir à propos de l’onction, c’est que nous allons être prisonniers de la seigneurie de l’Esprit, de telle sorte qu’il ne se passera rien dans nos vies si ce n’est Lui qui l’accomplit. Rien ! Cela ne nous fera pas plaisir, si notre vie naturelle est forte et prédominante ; c’est pourquoi, avant de recevoir l’onction, le Jourdain doit être présent. Il est donc nécessaire pour nous de renoncer à notre force naturelle et à notre égoïsme, car l’onction va porter en elle la domination absolue de l’Esprit. On en remarque l’importance dans 2 Corinthiens 3:16,18 : 

Quand on se tourne vers le Seigneur », lorsqu’Il est notre objectif, « le voile est ôté et nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » ou « par l’Esprit qui est le Seigneur ».

    Nous sommes à l’École et nous pouvons voir Christ, nous pouvons apprendre Christ et être transformés à l’image de Christ sous le contrôle de l’Esprit, si le Seigneur est notre objectif. Mais, pour nous chrétiens consacrés et dévoués, il nous faut du temps jusqu’à ce que le Seigneur Jésus devienne notre seul objectif et notre seul but. Nous disons aimer le Seigneur, mais nous aimons aussi nos propres voies, et nous n’aimons pas en changer.
    Sommes-nous arrivés au point où spirituellement nous n’avons plus aucun problème avec le Seigneur ? Certainement pas car nous en sommes encore au point où nous pensons si souvent que ce sont les intérêts du Seigneur si nos cœurs suivent telle ou telle direction, et si par malheur le Seigneur ne nous laisse pas faire, nous nous sentons alors contrariés voir trahis ! Mais si nous en arrivons à abdiquer et à dire: « Très bien, Seigneur, je suis satisfait que tu ne
m’aies pas permis de le faire et je me réjouis toujours de faire Ta Volonté ! », alors nous gagnerons du temps.
    N’est-ce pas la réalité pour chacun de nous ? Si cela est vrai, cela signifie qu’après tout le Seigneur n’était pas vraiment notre objectif comme nous le croyions. Nous avons aussi un autre objectif associé au Seigneur, quelque chose que nous voulons être ou faire, un endroit où nous voulons aller, quelque chose que nous souhaitons posséder.
    C’est une réalité, et le Saint-Esprit sait très bien tout cela. Dans cette École de Christ, où l’objectif de Dieu est Christ, seulement Christ, totalement Christ, l’onction implique que Christ soit Seigneur, par l’Esprit. L’onction se situe donc là, c’était une réalité en Christ, cela doit être une réalité en nous.

B – « Seigneur » et « soumission »

    Pour être diplômé de cette École, à la gloire de Jésus-Christ, et pour être compétent dans ce Royaume, la seule façon d’apprendre dans cette direction divine, c’est la soumission au Saint-Esprit. Ce mot « soumission », dans le Nouveau Testament, est très intéressant mais il a souvent été mal utilisé et mal compris. C’est ainsi que la notion de soumission est fréquemment associée à celle de pression continuelle, d’écrasement ou de refoulement. Comme c’est le cas dans le verset: « Femmes soyez soumises à vos maris » où l’on interprète à tord cette soumission comme une domination du mari sur sa femme.
    Pour comprendre la signification de soumission en grec, il faudrait écrire le chiffre 1 et y associer le mot soumission. 1 est le chiffre de base sans lequel le système numérique ne tient pas. 1 se tient avant tout ce qui vient après et donne une valeur à tout le reste.
    Soumission signifie donc que Lui a la prééminence en toutes choses. Nous venons après Lui et prenons toute notre valeur de Lui et en Lui. Cela ne veut pas dire que nous allons être écrasés par Lui, mais que nous allons tirer tout de Lui. Tant que nous sommes pas soumis à Christ, nous n’en tirerons aucun bénéfice. Il a la première place, nous avons la deuxième place, et nous n’aurons de la valeur qu’en prenant notre place.
    L’Église n’est pas soumise à Christ, dans un sens répressif, mais dans le sens de se tenir après Lui, à son côté. Christ a la prééminence et la première place, et l’Église, Son Épouse, tire tout le bénéfice et le bien de cette prééminence. C’est vrai que l’Église reste au second rang, mais peu importe d’être second, si toutes nos valeurs émanent du premier. Voila la vraie soumission ! Dieu veut que l’Église possède toutes choses en se positionnant à Ses côtés et en Lui laissant toujours la prééminence.
    La Seigneurie de l’Esprit n’est pas quelque chose de dur et d’ardu qui nous dépouille et qui nous tire vers le bas sans que l’on ose bouger, mais elle a pour but de nous amener dans toute la plénitude de Christ, la Tête.
    Depuis Adam jusqu’à aujourd’hui, le problème a toujours été que l’homme n’a jamais voulu recevoir la plénitude de quelqu’un d’autre, mais de la connaître indépendamment de Dieu. Mais le Saint-Esprit nous « coupe l’herbe sous les pieds » en disant : « La plénitude est en Lui ! »
    Pour pouvoir connaître la plénitude, Il doit prendre la place de Seigneur absolu. Il nous fait la grâce d’accepter le sens du Jourdain, afin d’avoir les cieux ouverts au-dessus de nous, et par ce ciel ouvert, l’onction qui nous apporte la plénitude céleste.
    Nous n’avancerons jamais dans cette école tant que nous n’accepterons pas la seigneurie du Saint-Esprit. C’est pourquoi bien des chrétiens ne vont pas bien loin dans la connaissance du Seigneur car ils n’ont jamais accepté ce que l’onction implique et ne sont jamais descendus au Jourdain. Leur progrès sont très lents, voire insignifiants.
    Le chrétien qui comprend vraiment le sens de la Croix et du Jourdain pour éclairer la seigneurie de l’Esprit, grandira et se développera rapidement, plus vite que les autres. En fait, c’est l’examen préliminaire, l’examen d’entrée.

C – École de Christ : Leçon numéro un

    La première leçon que le Saint-Esprit nous enseigne est sur le fait que la nature de Christ est radicalement différente, voire opposée à la nôtre. Cette leçon sera continue tout au long de notre vie.
    Lisons ainsi chaque Évangile, doucement et attentivement, avec la pensée de combien Christ est différent de nous tous, même de Ses disciples. Cette différence « saute aux yeux » encore et encore : « Vous êtes d’en bas ; Moi, Je suis d’En Haut » (Jean 8:23). C’est un contraste qui devient même au fur et à mesure une rupture, une opposition de jugements, de mentalités, de pensées, de raisonnements, d’idées et de valeurs. Une vraie rupture...
    La nature de Christ est fondamentalement différente de la nôtre, c’est une nature céleste, divine. Personne d’autre n’a cette nature. Ses disciples avaient une nature terrestre, une mentalité terrestre. A quelque niveau que ce soit, les deux ne pouvaient se rencontrer car il existe un énorme fossé entre les deux. Ainsi, nous sommes à notre désavantage ! Comment résoudre un tel problème ?
    Jésus parle toujours d’un temps où Il demeurera en eux et ils seront en Lui. Quand ce temps viendra, ils seront complètement et foncièrement différents de ce qu’ils étaient au plus profond de leur être. C’est-à-dire que ce qui est en Christ sera en eux, ce qui est différent sera en eux.
    Quelquefois, la sagesse humaine leur dictera de faire ceci ou cela, mais cet Autre à l’intérieur d’eux dira : « Continue ! Avance ! ». L’homme extérieur dira : « C’est de la folie ! Je cours au désastre ! » L’homme intérieur dira : « Il faut le faire ! Avance ! » Les deux ne pourront se réconcilier.
    Il nous faut apprendre à Le connaître, à suivre Son Chemin : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même et qu’il me suive ! », à renoncer à nos arguments, nos raisonnements, nos jugements, nôtre bon sens parfois ! Suis-Moi ! Nous ne pourrons jamais être sûr d’être sur le droit chemin tant que nous ne Lui serons pas soumis en toutes choses !
    C’est pourquoi la prière a une si grande importance dans la vie de l’enfant de Dieu et qu’elle avait une place si primordiale dans la vie de Jésus sur terre. C’est presque une énigme pour nous : Lui, Christ, le Fils de Dieu, oint du Saint-Esprit et sans péché, passait malgré tout une nuit de prière après une journée de dur labeur. Pourquoi cela ? Parce qu’il n’y avait plus d’autre influence à l’œuvre, il n’y avait rien d’autre à prendre en considération que de rester en harmonie avec le Saint-Esprit sous l’autorité où Il s’était placé, car Il ne pouvait rien décider de Lui-même.
    S’il en était ainsi pour Lui, à combien plus forte raison pour nous ! Tout dans notre nature combat (parfois avec violence) la pensée et la volonté de Dieu. Par notre vie de prière, le Saint-Esprit veut nous donner l’occasion de marcher dans Ses voies en conformité à Ses plans et à Son timing.
    Ainsi le Saint-Esprit va nous apprendre encore et encore à quel point le Seigneur est différent de nous et à quel point nous sommes différents de Lui ! Et la première étape de ce processus va se passer à l’intérieur de nous lorsque nous allons prendre conscience de cette différence radicale.
    Jésus est radicalement différent, totalement Autre que nous, même lorsque nous pensons avoir complètement raison. Nous ne pouvons jamais relier cette différence à notre propre justice jusqu’à ce que nous Lui ayons soumis cette « justice » (le fait d’avoir raison). C’est très précis mais nécessaire…
    Beaucoup d’entre nous ont déjà appris ces leçons-là ! Nous ne les apprenons pas dans des livres mais de notre propre expérience. Nous sommes parfois très sûr d’avoir raison et nous avançons en suivant la justesse de notre jugement ou de notre opinion, mais bien souvent nous nous retrouvons dans un brouillard de perplexité, de confusion et de douleur. Jusqu’à quel point nous attendons-nous au Seigneur ?
    On peut très facilement avoir une belle et riche idée, mais ne pas s’attendre au Seigneur ! Comme ce fut le cas pour David qui voulut ramener l’Arche à Jérusalem en construisant un chariot pour la transporter. Même si sa motivation et son idée étaient bonnes, cela entraîna la mort d’Uzza et l’Arche dut être confiée tout un temps à un homme pour qu’il la garde chez lui. David n’avait pas consulté le Seigneur, et la conséquence fut terrible. C’est pourquoi plus tard, lorsqu’il voulut de nouveau transporter l’Arche, il dit :

Sanctifiez-vous, vous et vos frères, afin de pouvoir transporter l’Arche du Dieu d’Israël, à la place que j’ai préparée. Le Seigneur a fait une brèche sur nous, pour ne pas l’avoir fait conformément à son ordonnance.

    L’instruction était bien présente, mais David ne s’est pas attendu au Seigneur qui l’aurait guidé en l’instruisant comme Il l’avait fait avec Moïse. Il n’y aurait eu ainsi aucun décès, aucun retard et tout se serait bien passé. Alors oui, on peut avoir une très bonne idée pour le Seigneur, mais il faut la lui soumettre, pour être sûr que ce n’est pas notre idée mais la pensée du Seigneur qui est en train de naître en nous. Voici ce qui divise les chrétiens en deux catégories :

    1. Une majorité de chrétiens dont le christianisme est extérieur à eux-mêmes : ils font beaucoup de choses qu’ils ne feraient pas s’ils n’étaient pas chrétiens, aller à l’église, à des réunions, … beaucoup de choses qu’ils faisaient autrefois, ils ne les pratiquent plus aujourd’hui ; c’est une question de faire ou ne pas faire, d’aller ou ne pas aller, d’être en apparence un bon chrétien.
    2. Une minorité de chrétiens qui sont à l’Ecole de Christ, pour qui la vie chrétienne est intérieure : ils ont une connaissance du Seigneur dans leur cœur, d’un Seigneur vivant et ils sont attachés à une relation authentique et vraie avec Jésus et le Saint-Esprit.
    Il y a une grande différence entre ces deux catégories.

D – La loi de l’Esprit, moyen de formation et d’éducation

   Comment le Saint-Esprit peut-il nous faire connaître le contraste existant entre Jésus et nous? Puisqu’Il ne nous parle pas avec une voix audible et avec des mots, comment connaître le chemin sur lequel nous devons marcher ? C’est par ce que l’Apôtre Paul appelle « la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ » et « en Lui était la vie, et la vie était lumière ».
    Comment pouvons-nous connaître et être éclairés sur la différence entre nos pensées, nos voies, nos sentiments et ceux du Seigneur ?

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8:12),
et 
la loi de l’Esprit de vie en Christ Jésus qui me libère de la loi du péché et de la mort. (Romains 8.2)

    Donc, l’instrument de l’Esprit pour notre éducation, c’est la vie en Christ. Ce qui veut dire que nous pouvons connaître la pensée de l’Esprit sur divers sujets, en discernant, en ressentant et en ranimant la vie, la vie divine, l’Esprit de vie.
    Lorsque nous sommes vivants au Seigneur, nous savons parfaitement quand l’Esprit n’est pas d’accord et que nous prenons une direction de mort. Personne ne peut nous l’enseigner par des mots ou par des leçons, c’est quelque chose que nous savons intimement et que nous connaissons presque spontanément !
    Lorsque nous prenons une mauvaise direction, nous sentons que cela ne va pas, mais nous voulons quand même aller jusqu’au bout de notre projet. Cependant si nous nous arrêtions un moment, nous réaliserions que c’est nous qui sommes à l’origine de ce projet et que nous ne retrouvons pas la spontanéité qui est la marque du Seigneur.
    Le Seigneur ne viendra pas sans paix et sans spontanéité. Quelquefois, c’est forcé, provoqué, dirigé ! Chacun peut savoir de quoi nous parlons. La marque d’un homme ou d’une femme dirigé(e) et oint(e) par l’Esprit est qu’ils agissent pour la vie, ils communiquent la vie. Ce qui émane d’eux c’est la vie ! Par cette loi de l’Esprit de vie, ils savent où est et qui est le Seigneur, ce que le Seigneur recherche et ce qu’Il désire. C’est l’Esprit de vie qui arbitre. Combien il est nécessaire que nous saisissions cette vie tout le temps !
    Satan cherche en permanence à peser sur nous avec ses esprits de mort, à entraîner notre esprit dans les « filets » de la mort. Il veut éteindre la lumière d’un coup et nous laisser vagabonds, afin que nous ne sachions plus où nous sommes et ce que nous devons faire ! C’est notre combat continuel pour la vie.
    Tout ce qui contribue à la réalisation du Plan de Dieu est lié à cette vie. La vie est contenue dans la semence, et si elle est libérée, elle donnera un grand arbre. De même que la vie nous est donnée lors de notre croissance spirituelle ; notre nouvelle naissance contient en elle toute la puissance de la pensée divine.
    Satan, au dehors, cherche non seulement à nous couper de la vie, mais aussi à empêcher les objectifs et les desseins de Dieu de s’accomplir en plénitude dans notre vie, la Vie Éternelle. Le Saint-Esprit nous exhorte à maintenir cette vie et à ne laisser personne interférer. Ainsi à chaque fois que quelque chose attriste le Saint-Esprit et arrête l’opération de cette vie, il nous faut faire appel au précieux Sang de Jésus, témoin de la victoire sur le péché et sur la mort, qui seul peut nous délivrer de la main de Satan. Ce précieux Sang garantit l’action de la vie, par laquelle nous pouvons connaître de manière vivante, Christ dans toute sa plénitude.

VIII – LA SOUVERAINETÉ DE L’AMOUR DIVIN

 A – Le point zéro
   Tous les passages bibliques qui ont été lus forment comme une séquence, une suite ; ils sont tous l’aboutissement, la continuité du premier : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4). Chacun de ces passages correspondent à un point de départ, que l’on appelle le point Zéro. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin » c’est le point zéro, rien à ajouter !
    Nicodème vint à Jésus et proposa un point qu’il considérait comme un bon point de départ pour « négocier » avec Jésus, mais il était beaucoup trop en avance par rapport à ce que Jésus pouvait accepter. Jésus le ramena donc au point zéro en lui disant : « il faut que tu naisses de nouveau ». Il est impossible de démarrer à un autre point que celui-là. Si nous voulons connaître une relation vivante, il nous faut revenir en arrière pour un nouveau départ : si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir… Cela ne nous sert donc à rien de partir d’un autre point de départ, si nous ne sommes pas capables de voir !
    Le chapitre 4 de Jean offre une facette différente de cette même vérité avec l’histoire de la femme samaritaine qui se trouve, elle aussi, vraiment au point zéro. Progressivement Jésus va la sortir de son marasme, ce qui amènera la samaritaine à dire qu’elle n’avait jamais entendu quelque chose de pareil : « je ne sais rien, je ne comprend rien de ce que tu me dis ! ». Elle était tout en bas, au point zéro et Jésus lui dit alors : « C’est là que tu dois commencer. L’eau que je te donne n’est pas tirée de tes propres ressources, ni de ton puits, car il n’y a rien que tu puisses produire, tester ou améliorer. Non, c’est quelque chose qui vient seulement de Moi ; c’est l’Eau que je te donnerai. Allez on recommence tout à zéro ! ».
    Dans le chapitre 5 de Jean, nous voyons l’histoire d’un homme qui se trouve dans une situation désespérée. Ses espoirs étaient déçus et tout effort semblait inutile. Pendant 38 ans (le temps d’une vie), cet homme demeura ainsi dans cet état critique. Cependant Jésus ne lui dit pas : « Regarde, tu es un pauvre estropié, je vais te prendre par la main et après une période de traitement, je vais te remettre sur pieds, ta condition va s’améliorer ». Mais au contraire, Jésus fit un miracle qui en un instant transforma cet homme en un homme nouveau. Ce ne fut donc pas ici la guérison d’un vieil homme mais la création d’un homme nouveau. Quelque chose s’est passé qui n’existait pas avant et qui n’aurait pas pu se faire sans l’action du Christ qui commença au point zéro.
    Le chapitre 6 décrit la présence d’une grande foule venue écouter Jésus, Celui-ci demanda alors à Philippe: « Où acheter assez de pain pour nourrir la multitude ? ». La situation était critique, mais de Sa propre initiative, Jésus non seulement y remédia mais enseigna ensuite ses disciples sur le fait qu’Il venait de nourrir Lui-même cette foule. Il ajouta : « Je suis le pain descendu du Ciel ». Car rien sur terre ne peut vraiment satisfaire ce besoin. Cela doit venir du Ciel : Le Pain céleste pour la vie du monde. Nous démarrons à zéro, et les pains et les poissons représentent notre mesure de Christ qui doit s’accroître et se multiplier.
    Le chapitre 9 de Jean nous parle de l’histoire de l’aveugle-né. Le thème ici n’est pas le recouvrement de la vue d’un homme aveugle depuis sa naissance car la gloire de Dieu ne se situe pas dans l’amélioration d’une condition, mais dans la résurrection. En effet, la gloire de Dieu ne se manifeste pas dans notre capacité à produire quelque chose ou à remettre les choses entre les mains de Dieu quelque chose de nous qu’Il pourrait utiliser. La gloire de Dieu se manifeste dans quelque chose qui vient de Dieu Lui-même, et nous n’y sommes pour rien. La gloire de Dieu se manifeste au point zéro.
    Le chapitre 11 résume tout : Lazare représente « celui qui n’avait plus de vin », « celui qui doit naître de nouveau », « l’eau que Je te donnerai….. »Il représente un état de désastre : 4 jours dans la tombe, avant que Jésus intervienne. Vous remarquerez que Jésus intervient chaque fois que la situation est désespérée et qu’elle se trouve au point zéro. Il n’est pas question ici d’indifférence ou de manque d’amour de la part de Dieu mais au contraire, il s’agit là de l’Amour divin en action, toujours relié à un principe : la Gloire dominante de Dieu !

B – La Gloire dominante de Dieu
      L’amour divin est lié à une loi, la loi dominante de la Gloire de Dieu. Il montrera toujours Son Amour dans le but de manifester Sa Gloire et d’être glorifié car la gloire de Dieu est toujours liée à la résurrection : 

Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?  Et  Ton frère reviendra à la vie.

    La gloire de Dieu se situe donc dans la résurrection, et son amour ne réside que là où la résurrection répond à une situation donnée. Il n’y a donc ni arrangement, ni amélioration et ni remède pour le vieil homme.
    Il y a beaucoup de gens aujourd’hui dans ce monde qui croient qu’il y a en l’homme quelque chose qui peut contribuer à la gloire de Dieu, et que le christianisme est l’émergence d’actions humaines faites pour la Gloire de Dieu.
    Voila un mensonge subtil et fallacieux ! Ce n’est pas vrai. Nous pouvons appeler cela comme nous voulons : « la lumière intérieure », « l’étincelle de vie » mais la Parole de Dieu s’oppose tout le temps à cette conception des choses. Nous commençons à zéro, et zéro pour nous signifie que nous n’y pouvons rien. Tout doit venir de Dieu.
    Le fait que le don de Dieu c’est la vie éternelle, cela veut bien dire que nous ne l’obtenons pas tant que nous ne la recevons pas :
• nous sommes aveugles tant que Dieu ne nous donne pas la vue,
• nous sommes morts tant que Dieu ne nous donne pas la vie,
• nous sommes irrémédiablement estropiés tant que Dieu ne fait pas quelque chose pour nous et en nous, que nous ne pourrions faire.
« Nicodème, tu n’as rien à donner, il te faut naître de nouveau, je ne peux pas te prendre au point où tu étais quand tu es venu vers Moi ! »
« Femme de Samarie, tu n’as rien ; tu le sais et tu le reconnais : c’est ici que ça commence ! »
« Homme de Béthesda, tu ne peux rien et tu le sais bien : donc, tout repose sur Moi ! »
« Lazare, que peux-tu faire à présent et que peuvent faire les autres pour toi ? Si je ne descend pas maintenant du Ciel, alors il n’y aura que corruption ».
    C’est une des plus grandes leçons que nous avons à apprendre à l’École de Christ : Dieu démarre à zéro pour Sa Gloire. Il utilisera le Saint-Esprit dans les douleurs pour nous faire comprendre ce qu’est le point zéro, nous y amener et nous faire réaliser que tout vient de Lui. 
    Au bout il y a toujours le Dieu souverain et Sa Gloire en relation à Christ. Son objectif pour nous c’est la plénitude de la gloire. C’est pourquoi aucune chair ne peut se glorifier devant Lui :

Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur !... Il a été fait pour nous par Dieu sagesse, justice, sanctification, rédemption ; comme il est écrit : Que celui… » (1 Corinthiens 1:29-31)
et
Je ne partagerai ma gloire avec personne » (Esaïe 42:8 ; 48:11).

    Nous mettons tellement de temps à apprendre ces leçons si élémentaires. Nous continuons à nous accrocher à l’idée que nous pouvons produire quelque chose, et nos jours misérables ne sont que le résultat de notre espérance à vouloir aider le Seigneur !
    Tout ce qu’Il peut utiliser, c’est Son Fils, et la mesure de notre gloire sera la mesure de Christ en nous, rien d’autre. Et il y aura des degrés dans cette gloire, comme une chose est différente d’une autre, il y aura une gloire pour le soleil, une gloire pour la lune, une gloire pour les étoiles.
    Cette différence de degré sera conforme à la mesure de Christ en chacun de nous, conforme à ce que nous aurons fait de Christ, par la foi, la base de notre vie, de notre manière de vivre, de notre être : « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ! ».
    Il y a-t-il quelque chose de plus grand que le Seigneur glorifié en nous ? La Gloire de Dieu est liée à la résurrection et celle-ci est la prérogative unique de Dieu.
    Ainsi, si Dieu doit être glorifié en nous, nous aurons juste besoin d’une vie entière pour Le connaître !

T.A.S.