vendredi 26 février 2021

(13) - prophétique LES PRÊTRES DU SEIGNEUR (Partie2) par Chip Brogden

 « Ils entreront dans Mon sanctuaire, ils s'approcheront de Ma table, pour Me servir, ils seront à Mon service. » (Ézéchiel 44:16)

                    Dans la première moitié de cette série, nous avons établi que le Seigneur a décidé d'appeler à Lui des individus pour entrer dans une relation d'amour avec Lui à un niveau très intime. Nous avons expliqué que le Seigneur a un « Besoin » à l'égard de l'homme tout comme l'homme a besoin du Seigneur, un vide qui ne peut être satisfait que lorsque les deux deviennent un. Nous avons également évoqué la faillite générale de notre système actuel de culte organisé à vraiment satisfaire le cœur de Dieu, et comment l'offrande de nous-mêmes en tant que sacrifices vivants est le vrai service pour le Seigneur en Esprit et en Vérité.

                    Nous avons vu que tous ceux qui ont décidé d'accomplir le désir de Dieu ou de satisfaire Son Cœur se sont consacrés au service pour Lui. Nous avons examiné quelques individus dont les vies sont caractérisées par le fait qu'ils ont servi le Seigneur, et nous avons vu que le Seigneur s'est révélé à eux d'une façon puissante. Nous avons même établi le fait que, indépendamment d'une relation intime avec Dieu fondée sur le service pour le Seigneur, il ne peut y avoir aucune révélation, aucun sens prophétique, aucune profondeur dans Sa connaissance.

                   Si nous pouvions résumer tout ce qui a été dit jusqu'ici, voilà à quoi cela ressemblerait: vous avez été créés pour L'aimer, et pour être aimés par Lui. Tout tourne autour de Lui, et non autour de vous et de vos besoins. Nous ne sommes pas le centre de l'univers, Lui l'est. Il n'a pas été créé pour nous, nous avons été créés pour Lui. C'est le cœur du sujet. Quand le Seigneur a commencé à me pousser plus profondément dans le ministère pour Lui, voilà les paroles qu'Il m'a adressées: « Tu as été créé pour m'aimer, tu as été créé pour être aimé par Moi. » C'est une chose si sainte et personnelle que je suis peu disposé à la partager, mais je crois que c'est une invitation destinée à chacun d'entre nous et pas spécialement à moi. Mais pourquoi Dieu veut-Il que « je » Le serve Lui? Qui suis-je? Que puis-je donner au Seigneur? Et quel est le lien avec toutes les choses que je fais pour Dieu? Je sais ce que signifie enseigner, écrire, prier pour des personnes et s'occuper d'une église; je peux visualiser cela, et j'avais l'habitude de penser que c'était suffisant. Mais le fait de servir le Seigneur est d'une profondeur que peu de gens connaissent. J'en sais tellement peu à son sujet moi-même. Mais je sais cela: il y a un océan de différence entre servir POUR le Seigneur et servir LE Seigneur.

                     Il y a une poignée de gens qui ont été poussés à servir le Seigneur. Veuillez bien comprendre que nous n'appelons pas un petit groupe de personnes à être plus spirituelles que les autres. Nous reconnaissons simplement le fait que bien que beaucoup soient appelés par Dieu, peu répondent; donc, peu sont choisis. Il y a une raison pour laquelle les fils de Tsadok ont été autorisés à entrer dans le Lieu Saint pour servir le Seigneur, alors que les autres Lévites devaient rester dans la cour extérieure pour servir le peuple. Ce n'est pas un accident. Certains, même aujourd'hui, entendent l'appel du Seigneur et, laissant la cour extérieure, s'empressent d'entrer dans le Lieu Saint pour servir le Seigneur. Nous devons comprendre pourquoi. Nous devons regarder la cour extérieure et la comparer au sanctuaire. Nous devons comparer le ministère auprès du peuple au ministère auprès du Seigneur. Le Seigneur a partagé certaines des plus grandes choses avec moi quand j'ai simplement demandé, « Pourquoi? » Si nous connaissons « le quoi » alors nous connaissons Sa Volonté; mais si nous connaissons « le pourquoi » alors nous connaissons Ses Voies. Sa volonté est Son Désir, Ses voies sont la façon dont Il va satisfaire Son Désir. Nous devons connaître les deux si nous devons coopérer avec Lui. Alors examinons dans le même temps Sa Volonté et Ses Voies.

LA RELIGION ORGANISÉE EST PRINCIPALEMENT PRÉOCCUPÉE PAR LA COUR EXTÉRIEURE

« De plus, les Lévites qui se sont éloignés de Moi, quand Israël s'égarait et se détournait de Moi pour suivre ses idoles, porteront la peine de leur iniquité. Ils seront dans Mon sanctuaire comme serviteurs, ils auront la garde des portes de la maison; et feront le service de la maison; ils égorgeront pour le peuple les victimes destinées aux holocaustes et aux autres sacrifices, et ils se tiendront devant Lui pour être à son service. » (Ézéchiel 44:10,11)

                     La vision du temple d’Ézéchiel est un symbole de l’Église. Cela va au-delà de la portée de notre étude et nous ne le développerons pas en détail, mais je le mentionne de sorte que nous comprenions qu'il y a quelque chose ici qui est applicable pour nous aujourd'hui. Si c'était seulement applicable aux Israélites alors cela aurait peu de pertinence pour nous aujourd'hui. Mais c'est non seulement applicable pour nous, mais, de plus, fortement d'actualité.

                    Il y a une cour extérieure, et il y a une cour intérieure. Il y a ceux qui servent principalement le peuple, et il y a ceux qui servent principalement le Seigneur. Pour commencer, nous devons considérer la cour extérieure et ainsi nous pourrons comprendre la cour intérieure. Alors qu'est ce que la cour extérieure? Elle représente le ministère auprès du peuple, l'offrande des sacrifices. C'est visible et public, composé de choses à faire. Ses ministres sont visibles de tous et facilement identifiables. Il y a beaucoup de travail à faire. Puisqu'il est public, chacun y a accès. C'est là où se trouve toute l'activité. Les Lévites se tiennent dans la cour extérieure pour servir le peuple.

                  Mais lisez à nouveau notre texte. Qui sert dans cette cour extérieure ? Les Lévites qui se sont égarés et ont adoré des idoles. Une partie de « la peine de leur iniquité » est qu'on leur interdit d'approcher le Seigneur dans la cour intérieure. Ils sont pour toujours liés à la cour extérieure, le ministère auprès du peuple. Ils ne sont pas autorisés à aller plus profond. N'est-ce pas une tragédie? « Ils ne s'approcheront pas de Moi pour être à Mon service dans le sacerdoce, ils ne s'approcheront pas de Mes sanctuaires, de Mes lieux très saints; ils porteront la peine de leur ignominie et des abominations qu'ils ont commises. » (v.13)

                    Voici le plus grand des problèmes avec la Religion Organisée: elle ne peut pas emmener les gens plus profondément en Dieu qu'elle n'y est allée elle-même. Ses membres sont destinés à rester dans la cour extérieure. Techniquement parlant, ils sont « dans le sanctuaire », mais ils sont loin de Dieu, et ne peuvent pas s'approcher de Lui. Il vaut mieux être « hors de l'église » et « en Dieu » que d'être « dans l'église » et « loin de Dieu ». Comme ce serait bien d'avoir les deux, mais la réalité est que Dieu et l'« église » sont souvent opposés l'un à l'autre. Beaucoup en sont venus à réaliser qu'ils doivent choisir entre les deux. Les ministres de la cour extérieure sont amoureux de leur ministère auprès du peuple, avec les éléments et les instruments de leur travail, avec leur statut et leur position dans la cour extérieure. Ils ne peuvent pas nous mener là où ils sont peu disposés à aller eux-mêmes. Naturellement, je parle de façon générale. Je pense qu'il est faux de supposer que tous ceux qui s'occupent d'une église font partie de ce groupe. Ce serait incorrect. Nous parlons d'une chose intérieure. Je ne vous dis pas que vous devez quitter la cour extérieure afin d'obéir à Dieu. Mais je dirai ceci: si vous n'êtes pas disposé à abandonner le ministère de la cour extérieure alors vous ne pouvez pas servir dans la cour intérieure. Vous ne pouvez pas vous tenir dans les deux cours en même temps.

SERVIR LES GENS, OU SERVIR LE SEIGNEUR?

« Quand ce peuple s'approche de moi, Il m'honore de la bouche et des lèvres; Mais son cœur est éloigné de Moi. » (Ésaïe 29:13a)

                      Laissez-moi aller droit au cœur du sujet. Qu'est-ce qui m'afflige le plus dans la Religion Organisée? Je pense que c'est ceci: Elle donne l'impression qu'il n'y a pas du tout de cour intérieure, que la seule chose qui existe, c'est la cour extérieure. Tout se concentre sur le ministère auprès du peuple, et le ministère auprès du Seigneur est oublié, ou pire, les choses sont faites de telle manière que l'on trompe les gens en leur faisant croire qu'ils servent le Seigneur alors qu'il n'en est rien.

                     Je souhaiterai qu'un pasteur puisse se lever devant l'assemblée et dire, « Il est bon que nous soyons là, et il est bon pour nous d'avoir la communion fraternelle, mais vous devez comprendre que c'est seulement la cour extérieure. Tout ce que nous faisons est pour nous-mêmes. Nous devons encore toucher Dieu. Il y a une cour intérieure dans laquelle nous cessons de nous servir les uns les autres, et où nous servons le Seigneur. C'est là où nous devons aller. Nous ne pouvons pas être satisfaits tant que le Seigneur n'est pas satisfait. » Si c'est cela que les pasteurs ont à cœur alors louez Dieu pour cela! Mais combien de pasteurs avez-vous entendu dire cela? Et combien d'entre eux, après l'avoir dit et avoir commencé à le mettre en pratique, resteraient dans le ministère pastoral encore longtemps?

                    Le ministère de la cour extérieure est important, mais nous l'avons rendu important pour de mauvaises raisons. Au lieu de le voir comme un moyen par lequel nous entrons dans la cour intérieure, nous nous sommes entièrement focalisés dessus. Nous sommes plus intéressés par l'« attrait », en donnant à la cour extérieure une bonne image aux visiteurs et un endroit intéressant pour ceux qui souhaitent « expérimenter un culte », alors que le Seigneur Lui-même se tient dans la cour intérieure, oublié et ignoré. Notre ressenti après le culte et ce que nous avons pu ou pas en retirer est devenu plus important que répondre au Besoin du Seigneur. Ne voyons-nous pas que nous sommes tombés bien bas?

                     Puis-je dire franchement que le Seigneur NE SORTIRA pas de la cour intérieure, hors du Lieu Saint, pour vous rencontrer dans la cour extérieure, peu importe votre consécration, votre sincérité, ou votre zèle. La voie est ouverte en Christ, mais vous devez aller à Lui, et pour cela vous devez passer par la cour extérieure pour arriver là où Il se trouve, c'est à dire dans la cour intérieure. Observez maintenant de quelle manière nous faisons exactement l'opposé. Nous nous réunissons ensemble dans la cour extérieure et prions, crions, chantons, adorons, et nous nous attendons à ce que le Seigneur nous fasse grâce de Sa présence ou se manifeste à nous d'une façon tangible, c'est à dire, « tombe sur nous » ou « nous rende visite » ou « se montre ». Du début à la fin, ce processus prend environ trente minutes à une heure, et à chaque fois, il y a un certain genre de « manifestation » qui se produit afin de faire croire à chacun que le Seigneur lui a répondu. Quel non-sens! Il ne nous rencontrera pas dans la superficialité de la cour extérieure une fois par semaine pendant une heure à un moment où cela est si commode pour nous et pour notre programme. Nous devons entrer dans le Lieu Saint de la cour intérieure pour nous approcher de Dieu. C'est le plus petit qui s'approche du plus grand, pas le contraire.

                   Il peut être utile de retourner au moment dans ma vie où le Seigneur a, pour la première fois, commencé à me parler au sujet du service du Seigneur. Beaucoup de personnes croient que tout a commencé quand j'ai quitté l'église, et que j'ai développé ma philosophie particulière depuis lors. C'est tout à fait l'opposé, en fait, qui s'est passé. Le Seigneur a commencé à s'occuper de moi et à me montrer des choses alors que j'étais encore très engagé dans l'Eglisianisme(1). Par la suite, ma décision de vivre en accord avec la Vérité a fait que j'ai dû quitter l'église. Ainsi, le fait de partir a été la conséquence des implications de la révélation, et n'a pas eu pour cause des blessures ou des désillusions (et je dois toujours souligner le fait que l'on ne peut jamais quitter la vraie Église, le corps du Christ, parce que ce n'est pas la même chose que l'Eglisianisme).

              J'occupais ma place habituelle dans l'église un dimanche matin, chantant et adorant le Seigneur, tout juste comme je l'avais fait pendant d'innombrables dimanche matins dans ma vie entière. Il ne se passait rien de différent que d'habitude. Il est difficile de décrire ce que j'ai ensuite perçu, mais je peux seulement dire que j'ai ressenti un sens profond de solitude survenir sur moi, une sorte de peine. J'ai rapidement cessé complètement de chanter et j'ai juste écouté les autres autour de moi. J'ai ensuite ouvert les yeux et j'ai regardé autour de moi. Je n'avais aucune raison de me sentir seul; j'ai alors perçu que cette sensation n'était pas la mienne, le Seigneur me permettait de partager quelque chose venant de Lui.

                 Je me suis rendu compte que nous chantions AU SUJET du Seigneur, mais pas POUR LE Seigneur. Nous parlions du Seigneur, mais pas au Seigneur. Nous avons déjà vu des personnes agir ainsi avec des vieillards, parlant d'eux comme s'ils n'étaient pas là, pensant qu'ils ne comprenaient pas ce qui se disait, alors qu'ils souffraient silencieusement l'humiliation d'être traités comme s'ils étaient absents. C'est alors que j'ai compris que nous traitions le Seigneur de la même manière.

                    Ce n'était pas un culte particulièrement mauvais. J'ai participé à de mauvais cultes, et celui-ci était très bon! Mais cela rendait les choses encore pires. Meilleur était « notre » culte, plus le Seigneur semblait être oublié. C'était comme avoir une fête d'anniversaire pour quelqu'un et être si enthousiastes au sujet de la nourriture, des boissons, de la musique, de nos nouveaux vêtements et des cadeaux, que nous ne faisons pas attention à la personne dont c'est l'anniversaire et qui est assise seule dans un coin. J'ai vu que « notre » culte était vraiment « à nous » - pour nous, et pas pour le Seigneur. Le chant, la prière, la prédication, l'offrande, tout était pour nous, et, QUE LE SEIGNEUR SOIT SATISFAIT OU PAS, nous serions de toute façon de retour le dimanche suivant, refaisant exactement la même chose PUISQU'ELLE NOUS CONVENAIT.

                 J'étais si affecté par ce qui m'avait été révélé que je me suis assis, que j'ai sorti un morceau de papier, et que j'ai noté ces mots pour ne jamais oublier ce moment: « ce qui importe, ce n'est pas ce dont « J'AI » besoin ou ce que « JE » veux. Je suis venu vers toi, Seigneur, pour satisfaire TON besoin, pour satisfaire TES souhaits, pour répondre à TON désir. Je ne suis pas venu pour RECEVOIR une chose quelconque de Toi, mais plutôt pour te DONNER tout ce que j'ai et tout ce que je suis. » J'ai encore ce morceau de papier aujourd'hui. A ma petite échelle, j'ai senti que le Seigneur était satisfait par cette simple reddition; et cette satisfaction était supérieure à celle que pouvaient Lui procurer tous les chants, les prières, les dons et les prédications que nous faisions. Extérieurement nous étions « dynamiques » et « très vivants », mais j'avais vu les choses de la façon dont le Seigneur les voyait: « Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. » (Apocalypse 3:1b)

                 Quand nous voyons les choses comme Dieu les voit, c'est un moment critique dans notre cheminement avec Lui. Nous pouvons facilement mettre cette expérience de côté et continuer comme avant. Nous pouvons la critiquer, la rationaliser, ou complètement l'oublier. Je suis convaincu qu'il y a des centaines, sinon des milliers de personnes qui passent par la même expérience le dimanche matin, mais elles choisissent de l'ignorer. La réalité est trop douloureuse, sa remise en question est trop bouleversante.

                      Mais comme je continuais à penser à cette expérience, j'ai réalisé que si ce que j'avais vu était vrai, alors la plupart des choses que j'avais faites au nom de Jésus étaient une perte de temps, n'étaient pas agréables à Dieu, n'étaient pas acceptables pour Dieu, et ne faisaient rien pour satisfaire Son Besoin ou Son cœur. Bien sûr cela satisfaisait MES besoins et MON cœur. Comme c'était merveilleux d'être devant les gens quand ils m'écoutaient prêcher, enseigner et diriger le culte! Dimanche était le meilleur jour de la semaine, parce que chacun pouvait apprécier quel homme de Dieu oint je pouvais être! Ils étaient heureux de me laisser les conduire, et j'étais heureux d'être leur leader, et ainsi chacun était heureux. Chacun, on le pensait, mais qu'en était-il du Seigneur qui nous appelait depuis la cour intérieure tandis que nous jouions à l'« église » dans la cour extérieure.

                    J'ai appris que quelque chose d'aussi spirituel que de « vouloir Sa présence » était aussi touché par l'égocentrisme de la cour intérieure. Nous voulons tellement la « présence » que nous sommes disposés à la fabriquer et à attribuer au Seigneur le crédit de quelque chose qui est charnel et profane. Ce que nous recherchons n'est pas Sa présence mais Ses dons. En tant que tels, nous avons perdu la capacité de discerner la différence entre Dieu et l'homme, entre l'Esprit et la chair, entre le Saint et le commun. Chaque nouvelle chose qui arrive semble nous remettre sur pieds, mais par la suite, nous nous demandons comment nous avons pu être ainsi trompés, et pourquoi nous nous sentons si vides à l'intérieur. Nous poursuivons des fantaisies et des illusions, des réunions et des manifestations, pas le Dieu Vivant de la cour intérieure.

CEUX QUI SERVENT LE SEIGNEUR MAINTIENNENT LA SAINTETÉ DE LA COUR INTÉRIEURE

« Mais les sacrificateurs, les Lévites, fils de Tsadok, qui ont fait le service de Mon sanctuaire quand les enfants d'Israël s'égaraient loin de moi, ceux-là s'approcheront de Moi pour Me servir, et se tiendront devant Moi pour m'offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l'Éternel. Ils entreront dans mon sanctuaire, ils s'approcheront de Ma table pour Me servir, ils seront à Mon service. » (Ézéchiel 44:15,16)

                     Maintenant que nous avons suffisamment expliqué le ministère de la cour extérieure, nous allons focaliser notre attention sur le ministère de la cours intérieure. Rappelez-vous que c'est le Temple d’Ézéchiel, et pas le Tabernacle, ni le Temple de Salomon. Il est différent de tous les autres. Mais nous n'essayons pas d'identifier chaque pièce individuellement, nous soulignons simplement la différence entre l'extérieur et l'intérieur. La cour extérieure est composée de beaucoup de choses, de même que la cour intérieure. Mais nous sommes plus intéressés par le ministère en lui-même, et par la comparaison entre le ministère auprès des gens et le ministère auprès du Seigneur. Ces deux choses ne sont pas identiques.

                     Qu'y a-t-il de significatif au sujet des fils de Tsadok, et comment est-ce applicable à nous aujourd'hui? Les fils de Tsadok ont été choisis pour servir le Seigneur parce qu'ils « ont continué le service » du sanctuaire quand les enfants d'Israël se sont égarés loin du Seigneur et ont adoré des idoles. En langage courant cela signifie ceci: quand les choses ont commencé à décliner et que le temple a été souillé, les fils de Tsadok ont décidé qu'ils n'essayeraient plus de maintenir la cour extérieure sanctifiée, mais ils sont entrés dans la cour intérieure et ont continué à servir le Seigneur. Quand la cour extérieure a été souillée, ils ont été déterminés à maintenir la sainteté de la cour intérieure.

                   Ceci est d'une extrême importance pour nous. Il n'est pas bien difficile de mettre en évidence les nombreuses manières dont la cour extérieure est tombée, bien que je sois étonné par le grand nombre de personnes qui ne le voient pas. Néanmoins, pouvoir expliquer tout ce qui est erroné n'est que de peu d'utilité si nous ne sommes pas à même, et avec une conviction égale, de proposer une réponse à cet état de fait. Après avoir vu les problèmes de la cour extérieure, il semble n'y avoir seulement que deux options viables: rester où nous sommes et essayer de changer les choses, ou l'abandonner et aller plus loin. Il semble que chacun d'entre nous, à un moment ou à un autre, a essayé « de changer le système » mais tôt ou tard nous nous sommes sentis frustrés et notre état s'est aggravé. Immédiatement après avoir reçu la lumière du Seigneur, nous voulons que tous les autres marchent selon cette lumière, mais cela ne se produit pas. Ainsi le seul vrai choix est d'aller plus loin, plus profond.

                     Les fils de Tsadok ont décidé qu'il ne valait pas la peine de sauver la cour extérieure, et ils ont cherché à préserver la sainteté de la cour intérieure. Ils n'ont pas essayé de changer la cour extérieure, ils l'ont simplement abandonnée en faveur de la cour intérieure. C'était ça ou perdre le Témoignage dans son entier. Forcés de faire un choix, ils ont décidé de servir le Seigneur. Par la suite les deux cours ont été restaurées. Les fils de Tsadok sont un type des vainqueurs, se tenant dans la cour intérieure, servant le Seigneur au nom de tous les autres, et de ce fait préservant les deux cours - même si pour les personnes de la cour extérieure Il SEMBLE que ceux dans la cour intérieure ne font rien. En effet, IL SEMBLE que ceux qui sont dans la cour intérieure ont complètement disparus, et ils sont peut-être considérés comme, « ayant rétrogradé », alors que c'est exactement l'inverse qui est vrai.

ILS VIENDRONT PRES DE MOI... ET SE TIENDRONT DEVANT MOI... ET M'OFFRIRONT

« Ils s'approcheront de Moi pour Me servir, et se tiendront devant Moi pour M'offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l'Éternel. » (Ézéchiel 44:15b)

                      Ézéchiel 44 est pour nous l'illustration de ce que signifie être un vainqueur. Quand l'Eglise dans son ensemble a failli à maintenir le Témoignage, Dieu appellera des vainqueurs du sein de l’Église qui maintiendront le Témoignage au nom des autres qui en sont incapables ou peu disposés à le faire. Les gens demanderont, « Pensez-vous que je sois un vainqueur? » Peu importe ce que je pense, je sais que vous êtes appelé à être un vainqueur. Mais regardez à vous-même et vous saurez immédiatement si vous êtes un vainqueur ou pas. Chacun est appelé à être un vainqueur, mais hélas, tout le monde n'est pas vainqueur. Nous ne vainquons pas parce que nous sommes des vainqueurs; nous sommes des vainqueurs parce que nous vainquons. Lisez cette phrase encore une fois, très soigneusement: ce n'est pas parce qu'on vous qualifie de vainqueur que vous en êtes un, mais vivre comme un vainqueur signifie vraiment que vous en êtes un. Il n'y a rien de mystique à ce sujet. Il convient de répéter que les vainqueurs ne sont pas meilleurs que les autres, ils se lèvent simplement et accomplissent l'intention initiale de Dieu pour eux, alors que les autres ne le font pas.

                   Si vous êtes un vainqueur, alors le Témoignage de Jésus est présent en vous. Maintenant si on regarde les choses en général, bien que le Témoignage puisse être présent dans quelques individus, il est clair que, de nos jours, le Témoignage de l'ensemble est brisé. Dieu n'est pas l'auteur de la confusion, mais la confusion abonde dans nos églises. Dieu n'est pas l'auteur de la discorde et des différends, mais la discorde et les différends abondent dans nos églises. Il n'y a donc pas un témoignage clair - il est la plupart du temps, au mieux peu clair, au pire contradictoire. L’Église dans son ensemble n'a pas accompli l'intention de Dieu pour elle. C'est une autre façon de dire que l'on n'a pas répondu au Besoin du Seigneur. Son Désir n'est pas satisfait. Sa Volonté n'est pas faite. Ce n'est pas assez que d'examiner la cour extérieure et de faire quelques petits ajustements. Si nous avons échoué dans le ministère de la cour intérieure, alors nous avons entièrement échoué, et C'EST là où se trouve la source de notre problème.

                      Beaucoup de gens se sont présentés pour nous donner un modèle ou un style issu du « Nouveau Testament » pour nous réunir ensemble. On essaie différentes formes de direction d'église. La réunion en cellules ou la réunion dans les maisons sont présentées comme une alternative. Les églises de maison ont fini par s'appeler « un mouvement radical ». Très vite cela risque de se transformer en une sorte de dénomination officieuse. Nous ne voulons pas remettre en cause ou critiquer les motifs de ceux qui y sont impliqués, et certaines de ces choses sont biens et bonnes, mais nous voulons préciser que toutes ces choses concernent la cour extérieure. L'accent est très peu, sinon pas du tout, mis sur la cour intérieure. À quelques exceptions près, il y a peu de ministère auprès du Seigneur, ni plus ni moins que dans un bâtiment qui sert « habituellement » d'église. Quelle différence cela fait-il de se réunir dans un bâtiment d'église, dans un salon ou sous un arbre, si nous sommes, spirituellement et mentalement, dans la cour extérieure à plein temps? Ce n'est pas d'une nouvelle méthode, d'un nouveau système ou d'un nouveau mouvement dont nous avons besoin, mais d'un nouveau cœur qui s'approche de Dieu pour satisfaire Son Besoin dans la cour intérieure.

                      Des rangs de la cour extérieure, le Seigneur attire des personnes pour le servir Lui dans la cour intérieure. Nous ne disons pas que la cour extérieure n'a aucune utilité. Encore une fois, nous devrions voir la cour extérieure comme un moyen vers une fin, comme la voie d'accès que l'on doit prendre afin d'accéder à la cour intérieure. C'est TOUT ce que c'est, une voie d'accès. Le problème c'est quand nous restons dans la cour extérieure et que nous nous y installons, quand le ministère auprès du peuple devient plus important que le ministère auprès du Seigneur. Pire, quand CELA devient une fin en soi, et que nous n'allons jamais plus loin, et pire encore, quand nous empêchons LES AUTRES d'aller plus profondément. Les faits sont là, certains découvrent un but plus profond pour eux-mêmes en Dieu que ce que l'on trouve dans la cour extérieure, et s'efforcent d'y aller. Ce n'est pas tant une question de désillusion qu'une question d'insatisfaction.

                      Ainsi dans le contexte de ce passage, que doit-il se passer pour que nous puissions servir le Seigneur? Cela implique deux choses préparatoires: « s'approcher » et « se tenir devant Moi ». Nous ne pouvons rien offrir ni rien faire avant que nous nous approchions d'abord de Lui et que nous nous tenions devant Lui. Je me demande: combien de temps avons nous passé simplement à nous tenir debout (ou assis ou agenouillé ou couché) devant le Seigneur, pour juste le servir Lui? Est-ce la base de tout de ce nous faisons, ou est-ce une chose occasionnelle que nous expérimentons, alors que nous essayons de Le faire entrer dans notre agenda si chargé? Le Seigneur du travail est plus important que le travail du Seigneur.

                    Quelle est la signification de la graisse et du sang? Cela représente la présentation de nos corps en tant que sacrifices vivants (Romains 12:1). Ce temple est unique par le fait que l'autel est le centre de tout. Ce temple est une place, et au milieu de la place se trouve l'autel, sur lequel ceux qui servent le Seigneur offrent la graisse et le sang. Il est clair que l'autel représente la Croix, parce que servir le Seigneur de cette façon signifie une mort complète et totale du Moi. Vous voyez, dans la cour extérieure vous pourriez être « quelqu'un », mais dans la cour intérieure vous n'êtes « personne », parce que dans la cour intérieure, le Christ a la prééminence en tant que Tout en Tous. Il n'y a aucun endroit pour votre Moi, votre titre ou votre position. Vous êtes cachés aux yeux des autres, protégés de l'éloge et des critiques des hommes.

                      Une autre caractéristique intéressante est l'habillement porté par les prêtres qui servent le Seigneur dans la cour intérieure. Nous notons deux choses: d'abord, ils doivent porter des habits de lin pour ne pas produire de sueur (vv.17,18). La sueur représente les œuvres de la chair. Dans la cour intérieure on doit apprendre à se tenir, pas à travailler. « Paix, restez tranquille » c'est le commandement du jour. Quel contraste avec l'activité bruyante de la cour extérieure. Ne pas faire ce que le Seigneur nous a dit de faire est pécher, mais faire ce qu'Il ne nous a pas demandé c'est aussi pécher. La deuxième chose que nous notons (v.19) est qu'ils doivent changer leurs vêtements quand ils sortent de la cour intérieure, et qu'ils doivent les remettre quand ils y retournent. On ne leur permet pas de porter leurs vêtements dans la cour extérieure. Oui, il y a des moments où les prêtres de la cour intérieure doivent aller dans la cour extérieure, et nous discuterons de cela un peu plus tard. Mais la raison du changement d'habits est intéressante: « ils ne doivent pas sanctifier les personnes avec leurs vêtements. »

                    En d'autres termes, il n'est pas permis à ceux qui servent le Seigneur dans la cour intérieure de donner quoi que ce soit de cette cour à ceux autour d'eux. Encore une fois, Dieu ne viendra pas nous rencontrer dans la cour extérieure, nous devons aller vers Lui dans la cour intérieure et Lui offrir la graisse et le sang sur l'autel en prenant notre Croix chaque jour. Ceci signifie simplement que chacun d'entre nous doit apprendre à rechercher Dieu pour lui-même. Je ne peux pas porter votre Croix, et vous ne pouvez pas porter la mienne. Nous ne pouvons pas compter sur les autres pour toucher Dieu à notre place, aussi spirituels et sanctifiés soient-ils. Pour cette raison, ceux qui sortent de la cour intérieure ne semblent pas du tout différents des autres, EXTÉRIEUREMENT PARLANT. Il n'y a aucune occasion pour eux de se glorifier d'eux-mêmes. Si nous ne faisons pas attention, nous pouvons les négliger en pensant qu'ils ne sont pas différents des autres, mais si nous regardons attentivement, nous les verrons parfois « changer de vêtement » alors qu'ils passent de la cour extérieure vers la cour intérieure, et qu'ils reviennent. Cette façon de se cacher n'est pas seulement caractéristique de ceux qui connaissent le Seigneur, c'est absolument essentiel. Nous aurons besoin d'un cœur sensible, d'un œil plein de discernement, et d'une oreille attentive pour les reconnaître et apprendre d'eux.

ILS ENSEIGNERONT CE QUI EST ACCEPTABLE ET INACCEPTABLE

« Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur. » (Ézéchiel 44:23)

                      Si je peux paraphraser le verset 23, je dirais, « ceux qui servent Le Seigneur dans la cour intérieure sont mieux qualifiés pour enseigner aux autres ce qui satisfait et ne satisfait pas le Seigneur et ce qui répond à Son Besoin. » Il se peut que nous ayons fait un certain nombre de choses qui nous sont agréables ou qui sont agréables à d'autres mais qui ne sont pas du tout agréables au Seigneur. Cela est profane et sale. C'est un sacrifice entaché, et il est inacceptable. Encore une fois, dans Romains 12, nous voyons les termes « saint et acceptable » utilisés en conjonction avec le sacrifice de nous-mêmes à Dieu. L'inverse de cela serait « pas saint et inacceptable. » Certains pensent que Dieu acceptera n'importe quelle chose pourvu que nous la fassions en Son nom. Pourtant nous savons que le Seigneur a accepté Abel et son offrande, mais a rejeté Cain et son offrande (Genèse 4:4,5).

                   Notre incapacité à percevoir, savoir, ou discerner la différence entre ce qui plaît et ce qui ne plaît pas à Dieu, ouvre la porte à toutes sortes de déceptions spirituelles et religieuses. Abel savait que le Seigneur voulait « la graisse et le sang », une vie pour une vie, mais Caïn a offert quelque chose produit par sa propre sueur (bonnes œuvres) sans s'arrêter et se demander s'il satisfaisait vraiment le Besoin du Seigneur. En fait, Abel se tenait dans la cour intérieure tandis que Cain se tenait dans la cour extérieure. Les deux sacrifices ont été offerts, mais l'un a été reçu alors que l'autre ne l'a pas été. Je me demande: parmi tous les « sacrifices de louange » offerts le dimanche matin, combien sont reçus, et combien sont rejetés? Écoutez-moi! Si seulement nous nous approchions de Dieu et nous nous tenions devant Lui pour le servir Lui, nous hériterions d'un sens remarquable de discernement quant à l'Objectif du Seigneur, Son Royaume, Sa Volonté, Son Désir, Son Besoin. C'est seulement ensuite que nous pourrons nous offrir en tant que sacrifices vivants, saints et acceptables par Lui. Son plaisir sera notre plaisir, et Son mécontentement sera notre mécontentement. Si nous ne savons pas ce que le Seigneur veut, comment pouvons-nous prier? Comment pouvons-nous enseigner les autres? Comment pouvons-nous obéir au Maître si nous ne connaissons pas la volonté du Maître? Et comment pouvons-nous connaître la volonté du Maître si nous ne connaissons pas le Maître? Seuls ceux qui servent le Seigneur peuvent connaître le Seigneur.

                     J'ai dit précédemment qu'il y a des moments où le prêtre de la cour intérieure vient et s'avance dans la cour extérieure. Ici nous voyons que bien que leur ministère premier soit pour le Seigneur, ils auront occasionnellement un ministère auprès du peuple. Que font-ils? Ils enseignent à d'autres la différence entre ce qui est saint et profane, entre ce qui est propre et sale. Ils montrent la différence entre l'offrande d'Abel et celle de Caïn. Quand les prêtres s'avancent en dehors de la cour intérieure, ils enseignent aux gens comment servir le Seigneur, comment satisfaire le Besoin du Seigneur, comment Lui offrir des sacrifices qui seront saints et acceptables pour Lui. Le mot hébreu « enseigner » dans ce verset est intéressant. Il signifie entre autre, « poser une fondation » ou « établir ». Le fondement, la base de tout ministère, est d'abord pour le Seigneur. Apprendre comment satisfaire le Besoin du Seigneur, et ensuite le faire, c'est ce que signifie être un prêtre du Seigneur; et enseigner d'autres à le faire est même encore plus honorable. Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de place pour enseigner le peuple, mais nous disons que cela est d'importance secondaire. Si nous rendons la cour extérieure plus importante que la cour intérieure alors nous avons échoué. Si nous avons répondu au besoin de chacun, cela ne signifie rien si le Besoin du Seigneur n'a pas été satisfait.

                    L'autel, la Croix, est au centre du temple d’Ézéchiel, parce que se consacrer au ministère du Seigneur exigera une attitude de mort à tout ce qui est en dehors de la cour intérieure. L'éloge et la critique des homme, les espérances des personnes, les demandes de la famille et des amis, les nombreux besoins et occasions qui se présentent à nous, nos propres aspirations et ambitions au sujet de ce que NOUS voulons faire ou de ce que NOUS sommes doués pour faire, nos propres idées quant à ce qui est saint et pas saint, acceptable et non acceptable: tout doit disparaître. Notre fruit n'est pas ce que nous sommes les uns pour les autres, mais ce que nous sommes pour Lui.

RÉSUMÉ

« C'est Moi qui serai leur héritage. Vous ne leur donnerez point de possession en Israël: Je serai leur possession. » (Ézéchiel 44:28b)

Qu'est-ce que signifie servir le Seigneur? Cela signifie...

- Non pas ma volonté, mais Ta Volonté

- Non pas mon royaume, mais Ton Royaume

- Non pas ma gloire, mais Ta Gloire

- Non pas mes besoins, mais Ton Besoin

                     Cela signifie que par le passé, nous avons pu servir le Seigneur avec l'espérance d'une future récompense, mais à présent nous servons le Seigneur en réalisant qu'Il est notre Héritage dès maintenant. Cela signifie que par le passé, nous avons pu considérer la prière comme un moyen d'atteindre nos propres objectifs, mais maintenant nous prions afin de nous assurer que l'Objectif du Seigneur soit réalisé. Cela signifie que par le passé, nous étions obsédés par nos besoins et nous essayions d'obtenir ce que nous voulions, mais maintenant nous sommes totalement préoccupés par le Besoin de Dieu, Son Désir, et par l'assurance qu'Il obtienne ce qu'Il veut de nous.

                     Cela signifie que par le passé, notre plus grande joie était d'être vus faire quelque chose pour Dieu, le servant dans la cour extérieure, étant occupés par beaucoup de choses; mais maintenant, étant insatisfaits par cela et après l'avoir découvert Lui, notre plus grande joie est de s'asseoir devant le Seigneur dans la cour intérieure, dans le calme et le silence comme un enfant, pour pouvoir Le connaître Lui. En un mot, servir le Seigneur c'est être contents et satisfaits, libérés de nos ambitions, conscients de n'avoir besoin de rien, puisqu'il est Tout en Tous pour nous. Nous avons été créés pour l'aimer; nous avons été créés pour être aimés par Lui.

                    Oh, Seigneur, avant toutes choses, fais de nous des ministres et des prêtres pour Toi. Enseigne-nous à entrer dans la cour intérieure et à Te rencontrer là-bas. Enseigne-nous à rechercher d'abord Ton Royaume et Ta Justice, Ton Désir, Ton Cœur, Ton Besoin, Ta Satisfaction, Ta Gloire. Tu es notre possession, notre héritage, notre récompense. Puissions-nous ne jamais être satisfaits par moins que cela.

(1)Le mot original est « Churchianity », il est basé sur les mots Church (Eglise) et Christianity (Christianisme), et représente tout le système religieux chrétien qui est une contrefaçon de la vraie Eglise appelée par son nom grec « Ecclesia » dans le texte. Pour expliciter cette notion, nous utilisons dans cet article les termes Eglisianisme et Eglisianiser. NdT

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mardi 23 février 2021

(12) - prophétique LES PRÊTRES DU SEIGNEUR (Partie 1) par Chip Brogden

                  Que  signifie  être le  ministre  du Seigneur ? Qu'est-ce que le ministère? Si on prend en compte la définition habituelle du ministère, j'ai été effectivement « dans le ministère » pendant de nombreuses années. Selon ma compréhension des choses à l'époque, j'ai donc commencé par me préparer pour le ministère avant de l'exercer. Naturellement cela signifie que je dirigeais une église, que j'enseignais un groupe, ou que je participais à une action d'évangélisation ou à une sortie missionnaire. C'est ce qui vient à l'esprit de la plupart des gens quand ils pensent au mot « ministère ». C'est conformément à cette définition que j'ai travaillé la plus grande partie de ma vie.

                     Par une série d'expériences douloureuses le Seigneur m'a amené à une compréhension plus profonde de ce que le ministère est pour Lui. Dans cet article je voudrais expliquer ce ministère plus profond. J'y ai fait allusion à de nombreuses reprises dans d'autres articles et dans mes messages oraux, mais avec la grâce du Seigneur je voudrais maintenant prendre le temps de mettre en lumière cette autre perspective du ministère.

                    En fait, ce ministère a existé avant que toute autre chose voit le jour, il n'est donc pas nouveau du tout, même s'il est rare. Ainsi, même s'il nous paraît nouveau, il est en réalité très ancien. Défini simplement, c'est le ministère qui est dirigé VERS LE SEIGNEUR. Considérant que le ministère typique est dirigé VERS l'homme et POUR l'homme, le ministère dont je parle est dirigé VERS le Seigneur et POUR le Seigneur. Il y a de la place pour le ministère envers les saints, mais si on trouve beaucoup d'exemples et d'insistance sur ce ministère, on en trouve bien peu concernant le ministère ENVERS LE SEIGNEUR SEUL. J'ai compris que la plupart des gens servent les hommes « dans l'intérêt du Seigneur » et considèrent cela comme une seule et même chose; néanmoins je parle d'une sorte de ministère qui est COMPLÈTEMENT pour le Seigneur, et pas du tout pour l'homme. Le ministère envers les hommes est très répandu, mais le ministère pour le Seigneur est en voie d'extinction.

               Alors que j'écris ces quelques lignes, je réalise que tous ne comprendront pas ou n'accepteront pas ce qui doit être dit. Je n'essaye pas de convaincre qui que ce soit pour changer quoi que ce soit. Mais je crois que le Seigneur s'est toujours mis à part pour Lui des personnes qui le serviront LUI, et en particulier en ce moment où le besoin du Seigneur est si pressant. En mettant la lumière sur ce sujet, vous aurez au moins reçu la confirmation dont vous avez besoin pour grandir dans ce service particulier. Ainsi ceux qui sont censés entendre entendront, et vous savez si vous en faites partie. Les autres prendront cela comme une « étude intéressante » de plus et repartiront comme ils sont venus. Mais c'est ma prière que, alors que nous considérons les Écritures ensemble, le Seigneur utilise cela pour confirmer ce qu'Il avait déjà dit à bon nombre d'entre vous. Il appelle en effet beaucoup de saints dans ce ministère. Allons l'explorer ensemble, le cœur et l'esprit ouvert pour comprendre ce que le Seigneur a à nous dire.

LA BASE DU BESOIN DE DIEU: UNE RELATION D'AMOUR

« Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. » (Éphésiens 5:32)

                   Avant que nous allions plus loin nous devons nous arrêter et expliquer ce que signifie « Le Besoin du Seigneur ». Certains entendent cette expression pour la première fois et pensent que nous suggérons que le Seigneur souffre d'un certain manque qui Le rend incomplet, et qu'Il n'est donc pas Tout-Puissant. Ce n'est pas du tout ce que nous disons.

                    Nous devons penser au Besoin du Seigneur, non en lien avec Ses Capacités ou Son Omnipotence, mais en relation avec le désir de Son Cœur. Je « n'ai pas besoin » de mon épouse. Je peux m'habiller, me nourrir, et prendre soin de moi tout seul. Je peux exister indépendamment d'elle. Mais dans un autre sens j'ai besoin de mon épouse et je ne veux pas exister indépendamment d'elle. D'un point de vue relationnel, vu dans la perspective de l'amour, j'ai besoin d'elle. De la même manière, Dieu est Dieu, avec ou sans nous. Mais du point de vue d'une relation d'amour, Dieu a un But, un Désir, et oui, un Besoin. Il y a quelque chose qui peut satisfaire Son cœur que nous seuls pouvons Lui donner, et ce quelque chose est au-delà de toute description, si ce n'est que c'est en rapport avec l'Amour. Cela à voir avec notre réponse à Ses inclinaisons envers nous. Le livre des Proverbes nous dit que l'amour est trop merveilleux pour être compris ou expliqué (Proverbes 30:18,19). En fait, la seule raison pour laquelle Dieu a continué Son œuvre créatrice, au delà des anges et des animaux, est qu'Il avait en vue quelque chose de plus proche de Sa propre image, quelqu'un qu'Il pourrait aimer (et dont Il pourrait être aimé en retour), qui serait Son vis-à-vis, et cela n'était possible que s'Il pouvait le remplir complètement. En d'autres termes, il devait être créé à Son image, et il devait être transformé à Sa ressemblance.

                     Tout tourne autour de la relation! Regardez comment Eve est sortie d'Adam. D'abord il y eu un besoin. « Il n'est pas bon qu'Adam soit seul. » Puis tous les animaux furent emmenés vers Adam, mais aucune aide appropriée ne fut trouvée parmi eux. Puis Eve fut créée à partir d'Adam, et le besoin fut enfin satisfait, parce qu' « elle est os de mes os, et de chair de ma chair » (Genèse 2). Paul dit que cela explique le mystère du Christ et de l’Église (Éphésiens 5:30-32). Comment cela? C'est un modèle de la relation céleste. D'abord, et nous le disons avec révérence, le Seigneur a décidé qu'il n'était pas bon pour Lui de rester seul! Nous expliquerons cela plus loin. Quoi qu'il en soit, les anges et les animaux ont été créés, mais aucune aide appropriée n'a été trouvée parmi eux. S'ils avaient suffit, alors Dieu se serait arrêté là, mais ils ne pouvaient pas entièrement satisfaire Son Besoin et Son Désir. Au lieu de cela, Dieu a pris quelque chose de Lui-même et a créé l'homme à Sa propre image - quelqu'un qui serait un peu en-dessous des anges et un peu au-dessus des animaux. Maintenant, nous sommes des « membres de Son corps, de Sa chair, et de Ses os » (Ephésiens 5:30).

              Le Christ, le Fils préexistant, satisfaisait-Il le cœur de Dieu? Évidemment. Mais si nous regardons le langage employé dans la Genèse, nous voyons qu'il est écrit, « Faisons l'homme à NOTRE image » (Genèse 1:2a). Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit ont ENSEMBLE désiré avoir pour compagnon et être en communion avec quelqu'un d'autre qu'eux-mêmes. Par conséquent, ils ont décidé de créer un être qui aurait la capacité de donner et de recevoir l'Amour d'une manière qui aille bien au-delà des possibilités des animaux ou des anges. Et c'est ainsi que nous pouvons expliquer la création de l'homme. Si nous regardons en arrière dans l'histoire de l'humanité, nous voyons l'incroyable énergie et les efforts déployés par Dieu pour créer l'homme, puis le racheter après qu'il ait péché, afin de restaurer ce rapport si profond. Cela a eu un coût énorme! Quel prix impressionnant a dû être payé! Quelle explication plausible y a-t-il pour justifier tout le temps, les efforts, les ennuis, et la grande patience que Dieu a dû démontrer dans Ses rapports avec l'Homme? Comment pouvons-nous comprendre la volonté de Christ de mourir pour nous? La seule chose qui peut expliquer cela est totalement illogique, mais pourtant compréhensible. Seul quelqu'un d'AMOUREUX pouvait se mettre de luimême dans une situation aussi compliquée. Ainsi, en ce qui concerne Dieu, Il est motivé par un AMOUR plus profond que ce que nous pouvons sonder. Par conséquent, satisfaire Le Besoin du Seigneur c'est satisfaire le désir de Son cœur d'avoir une communion et une relation à un niveau bien supérieur à nos propres capacités. Combien pouvons-nous alors y parvenir? Une telle communion ne peut réellement exister que lorsque Christ a la prééminence en nous, parce que Il est le seul qui, EN TANT QU'HOMME, a toujours complètement satisfait le Besoin du Seigneur et comblé Son cœur. D'autres s'en sont seulement approché.

« Vous ne pouvez pas vraiment aimer avant que vous ne connaissiez Dieu, parce que Dieu est amour. » (1 Jean 4:8)

                    Imaginez, si vous le pouvez, ce que cela doit être d'avoir tant à donner, tellement à partager, tant d'amour à déverser, mais personne autour de soi pour le recevoir, l'apprécier, en bénéficier, ou même savoir qu'un tel amour existe. Dieu EST amour. Pouvons-nous imaginer ce que signifie ÊTRE amour, mais n'avoir personne à aimer? Un Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent et éternel Qui est Amour est, même si cela dépasse l'entendement, incomplet sans quelqu'un qui soit l'objet de Son amour, de Sa grâce, de Ses soins personnels. Nous parlons d'un vide dans le cœur de chaque homme qui a la forme de Dieu et que Dieu seul peut remplir. Est-il exagéré d'imaginer qu' il y a peut être un vide dans le cœur de Dieu qui a la forme de l'homme et que seul l'homme peut remplir? Si c'est le cas, alors l'union avec Dieu a autant pour but de répondre au besoin de DIEU que de combler le besoin de l'HOMME.

                     Si ceci semble un peu gros, considérez la réaction initiale de Dieu envers l'humanité dans son ensemble quand il est devenu clair que le péché avait tout envahi. Les Écritures indiquent que lorsque Dieu a vu que chaque pensée de l'homme était continuellement tournée vers le mal, Il a été affligé dans son cœur (Genèse 6:6). Le mot hébreu « affligé » est un mot riche de sens qui porte en lui beaucoup d'émotions, comprenant le souci, la colère, la peine, et (voici ce que je veux que vous voyez) la BLESSURE. Dieu avait le cœur brisé! D'où vient cette pléthore d'émotions? Il y a naturellement le fait évident que les hommes sont tombés dans le péché et se sont tués les uns les autres. « Dieu déteste le péché! » C'est le cri que lancent les prédicateurs. Chacun sait que Dieu déteste le péché - mais POURQUOI déteste-t-Il le péché?

                   Voici une image de ce qu'est vraiment le péché. Dans le jardin d'Eden, le Seigneur est descendu pour communier avec l'homme pendant la fraîcheur de la journée, comme à Son habitude. Mais cette fois l'homme ne peut être trouvé nulle part. Le Seigneur demande donc, « où êtes-vous? » L'homme, se cachant et tremblant derrières les buissons, a trop peur de sortir et de communier avec Dieu comme avant (cf. Genèse 3). L'homme a perdu quelque chose qui n'a pas de prix - mais ne voyons-nous pas que le Seigneur a Lui aussi perdu tout autant? Mes amis, c'est CELA qui fait du péché une chose si détestable pour Dieu. Il pousse des personnes à se cacher vis à vis de Dieu, de sorte que Dieu est laissé seul, appelant des gens qui ont trop peur pour répondre. Il y a des milliards de personnes sur la terre aujourd'hui, et la plupart d'entre elles se cachent dans les buissons tandis que Dieu les appelle à sortir. N'est-ce pas une situation pitoyable? Alors quelle est la plus grande cause de tristesse pour Dieu? Que Le seul ETRE de toute la création avec qui Il peut avoir une relation étroite ne pense pas du tout à Lui; en effet, il court dans la direction opposée, complètement inconscient de l'existence du Seigneur, complètement indifférent à Son désir d'être avec lui, sans être vraiment intéressé à Le rechercher, totalement effrayé de Lui répondre même s'il savait comment faire.

                      S'il y avait quelque chose de plus terrible que de n'avoir personne à aimer, ce serait d'aimer quelqu'un et de voir notre amour complètement ignoré. Ceci nous amène à une caractéristique très importante de l'amour: toutes les fois que nous aimons quelqu'un, nous lui donnons de fait le pouvoir de nous blesser. Si vous demandez à des parents qu'elle est leur plus grande source de joie et de douleur ils répondront que ce sont leurs enfants. Si nous osons aimer quelqu'un, ou s'occuper de lui, ou le surveiller, ou si nous osons prendre la responsabilité d'apporter la vie dans le monde, alors nous nous rendons vulnérables à être blessés par la chose même que nous aimons. Ceci explique pourquoi certaines personnes jurent de ne plus jamais aimer à nouveau après avoir été blessées par une relation. Si l'amour est si douloureux, pourquoi aimer quand même? Parce que l'amour est si grand qu'il vaut mieux aimer avec la possibilité d'être blessé que de ne pas aimer du tout. Cela souligne simplement à quel point l'amour peut être risqué.

« Nous l'aimons, parce qu'Il nous a aimés le premier. » (1 Jean 4:19)

                      Les problèmes moraux et le péché sont arrivés précisément en raison de cet amour. Afin que l'homme puisse aimer Dieu il doit avoir la liberté de choisir cette relation. Si on la lui impose, alors ce n'est pas vraiment aimer. En d'autres termes, je ne peux pas « inciter » mon épouse à m'aimer. Toute tentative de ma part de la forcer à m'aimer produira quelque chose qui n'est pas de l'amour. Quand nous tombons amoureux de quelqu'un, nous ne pouvons pas être absolument sûrs qu'il tombera amoureux de nous. Ainsi l'homme doit être libre d'aimer Dieu ou de ne pas L'aimer - encore un des risques que prend l'amour. Avec cette liberté il y a la possibilité que l'homme choisisse sa propre voie loin de Dieu et tombe dans le péché. Et comme nous le savons tous, c'est exactement ce qui s'est produit.

                    Dieu a donc pris un énorme risque en nous choisissant pour être l'objet de Son affection, et dès le début nous avons échoué. Naturellement, Il savait déjà que nous échouerions, et c'est pourquoi Il a fait le nécessaire pour notre péché avant même que nous ayons péché. Mais pourquoi payer un prix si élevé? Pourquoi continue-t-Il de nous aimer? Pourquoi ne pas simplement abandonner? Parce que contrairement à nos meilleures tentatives pour aimer, Il est L'Amour Parfait, et cet Amour finira par triompher. Cet Amour n'échoue jamais. Il ne peut cesser d'essayer. Si nous lisions la Bible, en particulier les passages prophétiques, en les considérant comme les lettres d'amour d'un mari à son épouse, ou d'un parent frustré à son enfant égaré, nous commencerions à comprendre le cœur du Seigneur. Pendant les six mille ans d'histoire de l'humanité, le Seigneur a parlé, argumenté, plaidé, s'est lamenté, a réprimandé, et a discuté avec l'homme dans le but d'obtenir ce qu'Il a toujours voulu - une relation, une communion, une amitié avec ceux qu'Il a fait à Son image.

                     Avec tout cet arrière plan, faisons maintenant une petite digression et observons comment l'évangile est présenté aux gens aujourd'hui. Cet « évangile » ne donne aux gens que la moitié de l'histoire: la moitié qui est à leur bénéfice. Mais combien peu souvent, on montre ce que le Seigneur a perdu, et ce que le Seigneur peut gagner avec des pécheurs venant à Christ, et des chrétiens grandissant à Sa pleine mesure (epignosis). On accorde très peu d'attention au service pour le Seigneur ou à satisfaire le besoin du Seigneur (peu ont déjà entendu parler du besoin du Seigneur, et ceux qui en ont entendu parler sont encore à le remettre en cause; nous avons beaucoup de chemin à faire). Au lieu de cela, l’Évangile, tel qu'il est présenté aujourd'hui, est principalement centré sur l'homme et sur la satisfaction de ses besoins - comment échapper à l'enfer, aller au ciel, être guéri, être béni, être victorieux, être prospère, s'accomplir, être heureux, être oint, etc. à n'en plus finir. Cela a naturellement créé une conception selon laquelle Dieu est là pour satisfaire nos besoins, nous servir, nous guider dans les difficultés de la vie, et nous préparer un endroit où aller quand nous mourons. Il n'est pas étonnant que si peu de gens aient des oreilles pour entendre quand nous abordons le sujet du ministère envers le Seigneur. Cela représente quelque chose de totalement étranger à l'expérience chrétienne telle qu'ils l'ont connue jusqu'ici.

                    Aussi avancée que soit notre culture occidentale, cette façon de voir à sens unique et égocentrique, cette relation façon « qu'est-ce que je peux en tirer » n'est pas si différente de la relation que les païens et les gentils ont eu avec leurs dieux ou idoles. Ils tentaient d'apaiser leurs dieux, non parce qu'ils les aimaient, mais parce qu'ils voulaient satisfaire des besoins égocentriques tels que la santé, la prospérité, la pluie, ou la protection contre leurs ennemis. Est-ce si différent de l’Évangile de l'Eglisianisme(1)? Nous payons des dîmes, appliquons le Sang, appelons les anges, prions la prière de Jaebets, et recevons l'onction pour que les choses aillent bien pour nous aussi. Cela n'atteint pas l'objectif. Le modèle que nous donnons aux gens « d'une relation personnelle avec le Christ » est si tortueux et égocentrique qu'il ne permettrait pas à un mariage de tenir pendant une semaine; alors pourquoi continuons-nous d'avoir une telle relation avec Lui? « Nous L'AIMONS, » dit l’Écriture, « CAR » IL nous a aimés le premier. La vraie communion, la vraie louange, la vraie communion, la vraie relation avec Dieu est basée sur la satisfaction de Ses Besoins, c'est à dire satisfaire Son cœur en répondant avec un amour semblable à celui qu'Il a eu pour nous. C'est comme dire, « Que puis-je faire si ce n'est L'aimer, maintenant que je vois combien Il m'aime? Comment puis-je L'ignorer plus longtemps? » Ceci sera suivi de, « Tu m'aimes tellement, Tu as tant fait pour moi, que je suis heureux d'être avec Toi, et je ne désire rien d'autre que Toi. Tu satisfais mon cœur; comment maintenant puis-je satisfaire Ton cœur? Comment puis-je Te servir? Quel est Ton Désir? Non pas ma volonté, mais la Tienne. Je T'aime, Seigneur! » Ainsi, nous Le servons, et après avoir attendu une éternité, le Seigneur a finalement réussi à obtenir la relation qu'Il a si longtemps cherchée à avoir avec nous. Comme c'est rafraîchissant, comme c'est délicieux, comme c'est merveilleux d'avoir ce genre de rapport! Y a-t-il jamais quelqu'un qui ait vécu ainsi? OUI! Allons maintenant rencontrer certains d'entre eux.

SAMUEL

« Le jeune Samuel était au service de l'Éternel devant Éli. La parole de l'Éternel était rare en ce temps-là, les visions n'étaient pas fréquentes. » (1 Samuel 3:1)

                    Le troisième chapitre du premier livre de Samuel est si riche. Si nous voulons parler de l'intégrité prophétique, de l'appel prophétique et de la formation prophétique il n'y a pas de meilleur endroit où aller. Au début du chapitre nous voyons qu'une vraie parole du Seigneur était rare en ce temps là. Nous voyons Samuel servir le Seigneur en tant qu'enfant, et ensuite le Seigneur qui appelle Samuel. Après la confusion initiale, Samuel a reçu une parole du Seigneur. Au début il hésite à la partager, et finalement il obéit et dit à Eli « chaque détail » de ce que le Seigneur lui avait montré. Vers la fin du chapitre, l'appel prophétique de Samuel est établi, aucune de ses paroles ne tombe à terre, et le Seigneur se révèle complètement à Samuel.

               Pouvez-vous voir la progression? Nous commençons sans la révélation, et nous terminons avec le Seigneur se révélant Lui-même. Nous commençons par le Seigneur loin de l'homme, et terminons avec le Seigneur s'ouvrant Lui-même à un homme, et par extension, au reste de la nation par cet homme. Nous commençons par un enfant, et terminons avec un prophète. Regardons le dernier verset du chapitre trois et associons le au premier verset du chapitre quatre: « L'Éternel continuait à apparaître dans Silo; car l'Éternel se révélait à Samuel, dans Silo, par la parole de l'Éternel. La parole de Samuel s'adressait à tout Israël... » (1 Samuel 3:21-4:1a).

                   Veuillez notez que la parole du Seigneur est venue à Samuel, et ensuite la parole de Samuel est venue en Israël. Je me demande si nous pouvons saisir la signification de cela! Le Seigneur s'est engagé envers un homme, et l'homme s'est engagé envers le Seigneur. Ainsi la parole du Seigneur à Samuel devient la parole de Samuel à Israël. Le Seigneur n'a pas parlé directement à Israël, mais il a parlé à Samuel, qui a alors parlé au Nom du Seigneur à Israël. Voilà ce que je veux souligner: quelle est la base sur laquelle cette relation est construite? Comment cela a-t-il commencé? « Le jeune Samuel était au service de l'Éternel. » Qui est l'ami de Dieu? Qui connaît Dieu? Qui reçoit des nouvelles de Dieu? Qui parle pour Dieu? Celui qui Le sert, qui recherche Sa face, qui est en ligne avec Son désir, qui recherche Sa satisfaction, qui satisfait Son besoin.

                    Toute proportion gardée, le temps dans lequel nous vivons est en tous points comparables à celui de 1 Samuel 3. Une véritable parole de Dieu est rare, et il n'y a pas de vision claire. En d'autres termes, la majeure partie des personnes qui voient quelque chose n'ont pas la révélation pour vraiment comprendre ce qu'elles voient - par conséquent, cela reste limité, ou pire, c'est mal interprété et tourne en désillusion. Il y a une abondance de mots, de rêves, de visions, et de prophéties aujourd'hui, mais je le répète: une VÉRITABLE parole de Dieu est rare, et il y a peu de RÉVÉLATION. Comprenez-vous ce que je veux dire? Et le sacerdoce que représentait Eli est vieux, lourd, et aveugle: fonctionnant comme à son habitude, se tenant encore à la place du prêtre, mais étant déjà sous le jugement. Quel est le problème? Personne ne s'occupe de Dieu pour Le servir. Chacun se sert lui-même. Excepté un enfant qui sert le Seigneur - et c'est à LUI que le Seigneur se révèle Lui-même. Il n'y a aucune révélation indépendamment de la relation. J'ai appris cela dans la difficulté.

DAVID

« L'Éternel s'est choisi pour Lui un homme selon son cœur. » (1 Samuel 13:14ss)

« L'Éternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül? Je l'ai rejeté, afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile, et va; je t'enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car j'ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi ... L'Éternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur. » (1 Samuel 16:1,7b)

                     Samuel est important parce que le Seigneur l'utilise pour localiser et appeler un autre homme qui, mieux que n'importe qui, représente ce que signifie servir le Seigneur. Cet homme, David, était si déterminé à servir le Seigneur qu'il a inventé des instruments de musique pour adorer Dieu. Il a écrit des chants destinés au Seigneur pour ses instruments et fut donc un ardent adorateur, et nous avons encore une trace de ses écrits dans le Livre des Psaumes, reconnu par les Chrétiens ainsi que par les Juifs.

                    Ce que je désire montrer ici est que le Seigneur recherche David tout autant que David recherche le Seigneur. « L'Éternel s'est choisi pour Lui... » Le besoin du Seigneur est exprimé très succinctement dans cette phrase. Nous ne devrions pas imaginer un Dieu passif qui est assis paisiblement dans les cieux, en attendant de voir si quelqu'un va venir L'adorer ou pas. Dieu est un Dieu proactif, Qui cherche des adorateurs en Esprit-et-en-Vérité, Qui recherche des personnes selon Son cœur, Qui attire les gens à Lui, Qui se révèle Lui-même pour autant que nous le Lui permettions, Qui est prêt à parler dans la mesure où nous écoutons. Quel Dieu puissant! Quelle chose impressionnante que cela: « Je Me suis cherché un homme, quelqu'un qui Me voudra pour qui Je suis, quelqu'un qui recherche ce que Je recherche, qui M'obéira entièrement, que M'aimera sans réserve, qui Me suivra de tout cœur, de sorte que Je puisse Me donner complètement à lui en retour. »

                 Et qu'y a-t-il mieux que cela? « Je Me suis trouvé un roi. » Le Seigneur s'est cherché un homme pour Lui-même et Il s'est trouvé un roi. Le Seigneur a trouvé ce qu'Il recherchait, et alors que nous suivons le chemin de David nous voyons que David aussi a trouvé un Roi. Regardez la sensibilité de David dans 2 Samuel 7. Il veut construire une maison pour Dieu, et Dieu dit qu'à la place Il construira une maison pour David. Alors que David pense à cela, nous apprenons des Psaumes que la Maison est l’Église, et le Fils qui régnera pour toujours n'est pas Salomon, mais Christ. Pierre appelle David un prophète qui a vu la résurrection de Christ (Actes 2:29,30). En fait, David a clairement vu l'incarnation (Psaume 8), la crucifixion (Psaume 22), la mort (Psaume 88), l'ascension (Psaume 68), la résurrection (Psaume 16), et le règne du Christ (Psaume 2). Combien sa révélation était profonde! Combien sa vision était vaste! Celui qui recherche le cœur de Dieu verra comme Dieu voit. Écrivez-le et soulignez-le: pas de relation, pas de révélation.

ANNE

« Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. » (Luc 2:36,37)

                     Alors que nous avons un récit complet de la vie du Roi David, nous en savons très peu au sujet d'Anne. Elle était la fille de Phanuel, de la tribu d'Aser, et a vécu avec son mari seulement sept ans avant de devenir veuve. Elle a maintenant atteint 84 ans. Peut-être que l'expérience de la perte de son mari après une période si brève a contribué à forger le caractère de cette prophétesse. Nous n'avons aucun moyen de le savoir.

                    Nous n'avons aucun écrit de paroles, visions ou rêves prophétiques de sa part. Comment peut-on avoir une prophétesse qui ne prophétise pas? Tout simplement, parce que le ministère prophétique est quelque chose de beaucoup plus vaste que de donner quelques « paroles » de la part de Dieu. La seule chose que nous connaissions du ministère d'Anne est qu'elle se consacre principalement à servir le Seigneur avec des jeûnes et des prières incessants. Nous pourrions considérer cela comme monastique, pourtant la Bible considère cela comme prophétique. Nous ne disons pas que servir la Seigneur signifie négliger complètement les personnes. Il n'y a aucun besoin de forcer une telle dichotomie. Mais nous maintenons qu'il ne peut y avoir aucun vrai ministère en Esprit-et-Vérité auprès des gens jusqu'à et à moins que nous n'ayons d'abord servi le Seigneur. Ce qui doit nous motiver, c'est d'abord le Besoin de Dieu, et non les besoins des hommes, car les deux sont souvent contradictoires. Et nous ne pouvons pas apporter la Vie excepté par révélation, et cela nous ne pouvons le recevoir que de Dieu. A moins que nous n'ayons investi beaucoup de temps dans notre ministère secret auprès du Seigneur, la superficialité de notre ministère public sera très évidente. Aujourd'hui il est très clair que trop peu de temps est consacré au service auprès du Seigneur, et trop d'heures sont utilisées pour servir le peuple; par conséquent, la plus grande partie de ce qui est fait au nom du ministère est exécutée de façon charnelle et humaine et ne portera jamais de fruits durables.

                   Là dans le temple, Anne servait le Seigneur. Elle n'a jamais écrit un livre, n'a jamais eu un site web, n'a jamais conduit de réunion autant que nous sachions. Elle semble avoir en tout point une existence très passive, la sorte de « gaspillage » qui fait que nous lui reprochons de ne pas être plus utile. Anne la prophétesse devrait « faire » quelque chose. Mais combien d'entre nous considèrent la prière et le jeûne comme servir Dieu? Nous ne répéterons jamais assez que pour bien trop de gens, la prière et le jeûne sont un moyen pour se servir eux-mêmes, ou essayer d'impliquer Dieu dans leur cause. Nous avons un besoin, donc nous prions, et si le besoin est critique et nous sommes désespérés, alors nous jeûnons. Ceci peut être approprié dans certaines situations, mais cela ne sert pas le SEIGNEUR. Cela peut être utilisé pour que NOTRE Volonté soit faite, mais ce n'est pas nécessairement motivé par un désir de servir le Seigneur, de voir Son cœur satisfait, et de répondre à Son Besoin.

                    Ce n'est pas une coïncidence, si on lit au verset 38, qu'Anne est venue « juste à cet instant », a rencontré Siméon, Joseph et Marie, et le bébé Jésus dans le Temple, et L'a reconnu pour être le Christ. En réponse, elle « remercia le Seigneur et parla de Lui à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem.» Jésus n'est ici âgé que de quelques jours. Il n'y a pas de chœur d'anges chantant Hosanna, aucun berger se courbant pour adorer, aucune étoile filante au-dessus de leur tête. Tous les signes extérieurs ont disparu, et ce bébé ne semble pas être si différent vu de l'extérieur des douzaines d'autres bébés juifs qui ont été consacrés dans le Temple le même jour. Mais Anne a vu la différence parce qu'elle a consacré sa vie à servir le Seigneur. Ce qui semblait être une perte s'avère être maintenant la chose qui lui a permis d'être au bon endroit au bon moment, alors que les gens occupés ont raté cet événement. A nouveau, nous constatons que les choses prophétiques, les choses liées à la révélation, sont intimement liées au service du Seigneur. Pas de relation, pas de révélation.

LES DOUZE

« Il en établit douze, pour les avoir avec Lui, et pour les envoyer prêcher... » (Marc 3:14)

                     Lors d'une retraite de serviteurs de Dieu, j'ai enseigné à partir de ce passage pour leur démontrer que quel que soit le ministère qu'ils pensaient avoir, que ce soit apôtre, prophète, évangéliste, pasteur ou enseignant, leur premier appel n'était pas du tout d'être avec les gens, mais avec Jésus. Comme c'est simple. Douze hommes sont ordonnés, mis à part, choisis. Pourquoi? Pour prêcher? Par la suite, mais pas immédiatement. Pour sauver des pécheurs? Par la suite, mais pas immédiatement. Pour faire des miracles? Par la suite, mais pas immédiatement.

                Le besoin immédiat était simplement pour eux d’Être AVEC LE SEIGNEUR. Ils ont été mis à part pour être avec Lui; le fait qu'ils soient envoyés (apostello) était secondaire. Cela allait suivre, mais ce n'était pas la chose la plus importante. La chose la plus importante était qu'ils SOIENT AVEC LE SEIGNEUR. Dans quel domaine le « ministère » a-t-il échoué? En faisant passer les gens avant le Seigneur, en rendant le travail du Seigneur plus important que le Seigneur du travail, en étant si occupé avec les prédications et les visites, la préparation des programmes, la gestion de l'église et de mille et une choses qu'il n'y a plus de temps POUR ÊTRE AVEC LE SEIGNEUR.

                    J'ai appris il y a bien des années que si je ne suis pas « avec Jésus » d'une façon continuelle, il importera peu que je sois très occupé par Dieu, que je fasse quantité de choses pour Lui, ou que je sois en mesure d'être une bénédiction pour les autres. Comme c'est facile d'être absorbé, obsédé, et consumé par notre petit ministère, notre petit travail, notre petite église, et d'oublier que la vraie raison pour laquelle nous sommes appelés en premier lieu est de servir le Seigneur, pour être avec Lui, pour L'aimer. Sommes-nous amoureux du Seigneur, ou sommes-nous amoureux de notre travail pour le Seigneur? Sommes-nous motivés par le Besoin du Seigneur, ou par le besoin de l'homme? Si le Seigneur nous disait de nous mettre de côté pendant une année, de quitter notre ministère, et juste d'être avec Lui, est-ce que cela serait pour nous une grande joie ou arguerions-nous du fait que nous sommes engagés dans un travail si important que nous ne pouvons pas l'arrêter?

                     Est-il possible que nous soyons absorbés depuis si longtemps par le travail du Seigneur, que Lui-même n'est plus impliqué dans ce que nous faisons? Se pourrait-il que nous travaillions maintenant avec nos propres forces, en notre propre nom, selon la chair et le sang? Le fruit de notre travail (ou le manque de fruit) donne la réponse. Si le fruit spirituel est défini par le nombre de personnes sauvées, d'églises implantées, de sermons prêchés, alors nous pouvons présenter ce genre de fruits et ne jamais y impliquer le Seigneur. Mais si le fruit spirituel est amour, joie, paix, patience, gentillesse, bonté, foi, humilité, et maîtrise de soi, alors nous devons être avec Jésus pour produire ce fruit, et aucune quantité de TRAVAIL pour Dieu ne peut compenser le manque de simplement ÊTRE avec lui.

L’ÉGLISE D'ANTIOCHE

« Il y avait dans l'Église d'Antioche des prophètes et des docteurs... Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. » (Actes 13:1a,2)

                      Il y a beaucoup de choses à glaner de ce passage des Ecritures. La première chose qui nous frappe est que les prophètes et les enseignants étaient réunis ensemble pour servir le Seigneur. De nos jours nous voyons cela très rarement! Pour commencer, les prophètes et les enseignants peuvent rarement se réunir concernant quelque sujet que ce soit. Le prophète pense que l'enseignant est trop intellectuel, et l'enseignant pense que le prophète n'a pas les pieds sur terre. Le prophète favorise l'inspiration et la révélation, alors que l'enseignant favorise l'illumination et l'étude. Les deux semblent être naturellement en désaccord, et c'est probablement nécessaire pour maintenir l'équilibre de chacun. Le prophète a besoin de l'enseignant, et l'enseignant a besoin du prophète.

                     Mais ici nous voyons que tous se sont réunis, non pour avoir une conférence de prophètes ou d'enseignants, mais pour servir le Seigneur. Ils n'ont pas perdu leur première passion! Les choses prophétiques ont leur place, mais il y a un temps où les choses prophétiques doivent être mises de côté. L'enseignement et l'instruction ont leur place, mais il y a un temps où personne ne devrait enseigner ou dire quoique ce soit. Il y a un temps où les saints devraient se réunir ensemble afin de servir le Seigneur.

                   Le mot grec utilisé ici pour « servir » est « leitourgeo », nous en avons tiré notre mot français « liturgie ». Cela signifie l'exécution de la prêtrise ou de fonctions ministérielles. De façon assez intéressante, il ne pouvait être utilisé qu'en liaison avec le Temple, puisque c'était le seul endroit valide où le prêtre ou le ministre du culte pouvaient exécuter ces fonctions. Dans Actes 13 nous voyons que le mot est employé pour décrire l’Église à Antioche. Qu'est-ce que cela signifie? Simplement ceci: nous sommes le temple du Dieu vivant, une maison de pierres vivantes, nous offrant nous-mêmes comme sacrifices, servant le Seigneur comme une nation sainte, comme un sacerdoce royal. Par conséquent, nous n'avons pas besoin de temple ou de prêtre terrestre pour nous représenter devant Dieu. Nous adorons Dieu en esprit et en vérité.

                  Le fait que l'Esprit Saint se manifestait et révélait le Besoin du Seigneur pendant qu'ils servaient le Seigneur est significatif. Comment pouvons-nous connaître le Besoin du Seigneur à moins de Le servir Lui? Peut-être y avait-il environ une douzaine de missions qui pouvaient être faites, et ils auraient pu répondre à un grand nombre des besoins et être considérés comme de bons chrétiens. Le problème n'est pas le nombre de besoins auxquels nous pouvons répondre, mais le Besoin du Seigneur est-il satisfait? Que se passe t-il si nous répondons à chacun des besoins mais que le Besoin du Seigneur n'est pas satisfait? Satisfaisons d'abord le Besoin du Seigneur, et donnons Lui Sa part; et ensuite nous serons prêts à nous tenir devant les gens et à les servir eux. C'est là la motivation pour servir le Seigneur. Les gens sans patience pour ces choses iront, verront un besoin, et essaieront immédiatement d'y répondre, exactement comme le ferait un bon homme d'affaires. Mais le Royaume n'est pas basé sur des principes de gestion. Notre premier souci est de satisfaire Le coeur du Seigneur, étant avec Lui, satisfaisant Son Besoin. Le ministère envers les hommes est fondé sur le ministère envers le Seigneur.

DES FEMMES REMARQUABLES

« Marie de Magdala... Jeanne... Susanne, et plusieurs autres, qui l'assistaient de leurs biens. » (Luc 8:2,3ss)

                    Quand les saints se rassemblent, partout où un tel rassemblement peut avoir lieu, il y a deux types de personnes représentées. Certains sont là pour recevoir, et d'autres là pour donner. La plupart des gens assistent à une réunion pour recevoir quelque chose - une parole prophétique, un certain encouragement, de la communion (c'est à dire une interaction sociale avec des caractéristiques spirituelles), un enseignement, l'imposition des mains, etc. Ceci explique pourquoi les réunions peuvent être si mortes et sans vie. Chacun est là pour recevoir, et peu sont là pour donner. Par conséquent, il y a peu de vie.

             Mais nous  avons appris qu'on  peut remarquer  une  chose supplémentaire quand les saints se réunissent ensemble, et c'est ceci: la majeure partie de la réunion, le peu qui est donné l'est à un niveau horizontal. En d'autres termes, la plupart viennent pour recevoir, une poignée vient pour donner, mais c'est encore généralement concentré sur la réponse aux besoins de l'homme. Il y a peu d'expression verticale vers Dieu, et cette petite expression verticale va principalement dans le sens de recevoir. Nous pouvons Lui apporter une certaine louange ou une certaine adoration ou faire quelques demandes dans la prière - nous pouvons même Lui demander de bénir notre temps ensemble - mais pour la plupart nous ne sommes pas allés plus haut que le dessus de nos têtes. La louange, l'adoration, et la prière doivent faire partie de la réunion pour maintenir la tradition, mais elles sont en grande partie superficielles, sans une importance spirituelle supérieure à la lecture des annonces. La réunion d'une manière générale, tourne entièrement autour de nous. Nous ne disons pas que les besoins de l'homme ne devraient pas être satisfaits lors d'une réunion; nous disons que satisfaire les besoins de l'homme ne doit pas être notre priorité quand nous nous réunissons ensemble.

                     Sans aucun  doute, Jésus veut  nous visiter et  satisfaire nos besoins. Son ministère terrestre démontre Son désir de s'occuper des brebis, de guérir leurs maladies, et de leur apporter la joie. Nous ne devrions jamais minimiser cela. Mais nous ne devrions pas le rendre plus important que ça ne l'est réellement. Quand l'heure de mourir sur la croix est venue pour le Seigneur, qu'est-il arrivé à toutes ces personnes qui ont été guéries, délivrées et remplies de joie par Sa présence? Les gens courront à l'église quand ils auront un besoin, puis disparaîtront pendant six mois - jusqu'à ce qu'ils aient un autre besoin, et là ils réapparaissent, suppliant Dieu comme avant. Avec quelle rapidité nous tombons quand nous ne faisons confiance au Seigneur que pour obtenir des choses.

                    Il est clair d'après les Écritures qu'il y a deux genres d'adoration. Il y a une foule de personnes qui attendent que Jésus vienne et s'intéresse à ELLES, et il y a un plus petit groupe de personnes qui se sont consacrées à le servir LUI. Nous ne suggérons pas que l'un doit disparaître au profit de l'autre, mais que si ces deux choses doivent coexister, la priorité, et de loin, devrait être le ministère envers Lui. Il est peut être compréhensible de commencer en recherchant le Seigneur pour ce qu'Il a, mais nous n'aurons jamais une base forte si c'est la seule profondeur que nous avons. De plus, si nous restons à ce niveau trop longtemps, cela démontre une immaturité dans notre rapport avec Dieu.

CULTE INTELLIGENT OU HABITUDE VIDE DE SENS?

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Romains 12:1)

                     Puisque le Seigneur Jésus a terminé Son ministère terrestre, nous ne pouvons pas Le servir « avec ce que nous possédons » comme Marie, Jeanne et Susanne. Ce n'est pas de l'argent, de la nourriture, des habits ou un abri qu'Il veut recevoir de nous. Alors comment servons-nous le Seigneur aujourd'hui? Paul dit qu'en tant que nation de prêtres, nous devons nous offrir nous-mêmes en tant que sacrifices vivants. Dieu ne veut pas nos choses, et dans la même manière, Il ne veut pas nos œuvres. Le Seigneur nous veut NOUS. S'Il nous a NOUS, ne possède-t-Il pas toutes nos choses et toutes nos œuvres? Une autre façon de traduire le verset ci-dessus est de dire au lieu de « culte raisonnable », « culte intelligent. » Cela est si important que je pense devoir citer Spiros Zodhiates au sujet du mot « raisonnable » qui est la traduction de « logikos » (logique):

« En Romains 12:1 le culte ou l'adoration raisonnable doit être compris comme étant un culte à Dieu qui implique une méditation ou une réflexion intelligente sans les pratiques païennes de 1 Corinthiens 12:2 et sans le culte de L'Ancien Testament qui est devenu une habitude vide de sens. »

                   En d'autres termes, le culte « en Esprit et en Vérité » se répand dans l'Eglise que Jésus construit et caractérise la relation qu'Il aimerait avoir avec nous. Mais ce sont plutôt des «habitudes vides de sens» qui décrivent la majorité des choses que nous voyons dans l'Eglisianisme(1). Il y a 150 ans, Soren Kierkegaard a écrit: « En arrêtant de prendre part à l'adoration publique de Dieu, tel qu'elle est pratiquée actuellement (qui affirme pourtant être le Christianisme du Nouveau Testament), vous vous êtes évité de ressentir à chaque fois une culpabilité, et une grande: celle de prendre Dieu pour un fou ». A quel point cela est encore plus vrai aujourd'hui?

                       Je cite rarement d'autres auteurs, je pense qu'il faut souligner le fait que ceux qui voient vraiment ces choses les ont apprises dans le creuset de leur propre expérience, et non parce qu'ils l'ont lu quelque part. Nous n'avons pas besoin d'un théologien grec ou d'un philosophe danois pour nous dire ce que nous savons déjà: ils confirment simplement ce qui a déjà touché notre cœur. Alors que faisons-nous à ce sujet? Y a-t-il quelque chose qui puisse être fait? Heureusement, Dieu prépare davantage de Samuel, de David, d'Anne, de Marie, et de croyants du genre d' « Actes 13 » qui sont déterminés à servir le Seigneur. En plus d'être des exemples vivants de ceux qui ont cherché à satisfaire le Besoin du Seigneur, il y a un précédent prophétique et historique à ce que nous partageons. Alors que nous entrons dans la deuxième partie de cette série, nous examinerons ce précédent et démontrerons le fait qu'il est applicable pour nous aujourd'hui. Que le Seigneur mette ce message à cœur pour tous ceux qui ont faim et soif de Lui.

(1)Le mot original est « Churchianity », il est basé sur les mots Church (Église) et Christianity (Christianisme), et représente tout le système religieux chrétien qui est une contrefaçon de la vraie Eglise appelée par son nom grec « Ecclesia » dans le texte. Pour expliciter cette notion, nous utilisons dans les articles les termes Eglisianisme et Eglisianiser. NdT 

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