Il
faut réformer les obsèques chrétiennes (chapitre 2)
Nous
avons longtemps pensé que dans la vie d'un chrétien lavé par le
sang du Christ, la pire chose dans le fait de mourir, ce sont les
funérailles. Même parmi les jeunes chrétiens, les obsèques sont
devenues des rituels lugubres qui nous rendent tous misérables
durant des journées entières. La seule personne qui n'est pas
affecté par cette lourdeur générale qui pèse sur les obsèques,
c'est le serviteur de Dieu qui est mort et en l'honneur de qui nous
célébrons ce rituel.
Il
est parti là où le méchant ne peut l'atteindre et là où ceux qui
sont fatigués, trouvent le repos. Ceux qui restent sont néanmoins
sous la supervision (du ministère et de l'ordonnateur des pompes
funèbres) et eux, cependant ne trouvent alors aucun repos. Cette
lassitude apparente ici est en contradiction avec le fait de vouloir
justement l'éviter. Chaque effort accompli ici rend la mort
illusoire et crée l'impression que le mort n'est pas mort et que le
cimetière n'en est pas un mais un parc d'attraction ou tout est
étincellent et plein de joie.
Malgré
tous ces efforts, les funérailles (même celles des chrétiens)
accentuent d'avantage la présence de la mort. Les lumières
tamisées, la musique lente, l'odeur des fleurs fraîchement coupées,
la fausse tonalité de tristesse du ministère et tout la simagrée
devant le cercueil accompagnée des pas de marche très lents et
frappants, marquant tous les esprit d'une tristesse futile d'une
cérémonie destinée à la libération de l'âme d'un serviteur de
Dieu.
Nous
ne pouvons pas combattre la mort avec de la musique ! L'instinct du
cœur humain est trop fort et ne peut être tromper sur la mort par
de simples gestes orchestrés et bien intentionnés ? Ma mort et le
fait de mourir est une affaire beaucoup trop sérieuse pour cela ! La
mort est un fait !
Seule
l'incrédulité ou l'insensibilité qui découle des pêchés des
membres de la famille restant, rendent les obsèques d'un non
chrétien sans inquiétude et sans crainte pour l'âme du mort. Le
ministre des obsèques, s'il est honnête, ne peut annoncer aucun mot
d'espoir pour cette âme perdue. Car pour les vivants il y a de
l'espoir et ce ministre des obsèques ferait bien de les conduire
vers le Seigneur et s'il considère ses services comme sacrés, alors
il ne doit pas donner de faux espoirs concernant l'âme perdue du
mort.
La
valeur spirituelle des chrétiens peut être évaluée en observant
leur conduite quand ils sont appelés à conduire des obsèques étant
alors face à la dureté de la mort ! Quand la Parole de Dieu abonde
parmi des croyants, les funérailles se transforment en célébration
et se détourne de toute lamentation. Ou il n'y a pas de foi en la
Parole de Dieu ; cette incrédulité flotte dans l'atmosphère.
Néanmoins le ministre des obsèques dira « Ce qui ressemble à la
mort, n'est pas la mort, c'est une transition. » Malgré les efforts
faits pour embellir la vie du défunt pêcheur non croyant en
infligeant des génuflexions comme si cela pouvait changer quelque
chose au fait que le défunt a été incrédule et comme pour alléger
les peines, nous savons qu'a travers toute la mis en scène, la
lumière de la Parole de Dieu n'a pas brillé. Car un homme sauvé
sait comment mourir sans ramper et les hommes sauvés savent se tenir face à
la mort.
Les
méthodistes aimaient leur victoire spirituelle qui les soulevaient
au-delà de la tristesse au moment de la perte d'un des leurs et un
de leurs hymnes funéraire résonne comme ceci :
Hosanna
à Jésus, très haut
Encore
un être est entré dans son repos
Encore
un être s'échappe vers le ciel
Et
habite le sein d'Emmanuel
L'âme
de notre sœur s'en est allée
Pour
élever le triomphe dans cette vallée
Pour
atteindre le trône de Jésus ce jour
Et
être retenu dans ses bras pleins d'amour
Il
y a là une autre chanson qui disait ceci :
Ne
pleure pas pour celui qui est mort
Notre
perte est pour lui un gain infini
Son
âme est libérée de cette prison d'abord
Libéré
des ses chaînes corporelles aussi
Avec
des chants, poursuivons le dans ses séjours
Et
que l'on monte avec lui dans l'esprit
Nous
échapper dans le palais de lumière pour toujours
Ou
le jardin d’Éden devient notre abri.
Comme
nos chants, qui accompagnent le dernier voyage de nos chers disparus,
paraissent inférieurs aujourd'hui ! Toute l'ambiance reflète le
désespoir plaintif des païens. Par notre conduite à des
funérailles chrétiennes, nous abolissons le témoignage que le
défunt a fait pendant son vivant. Il est temps pour nous de changer
notre conduite.
Entre
chrétiens, nous partageons l'espoir que pour beaucoup d'entre nous,
le retour de Jésus Christ puisse irradier la mort et nous projeter
dans la présence Immaculée sans avoir le besoin de passer par la
mort. Mais bien entendu, si ce n'est pas le cas, n'ayons pas sur nos
visages cette expression lugubre parmi ceux qui viennent offrir un
dernier adieu à celui qui vient de disparaître. Nous vivons avec la
Résurrection dans nos cœurs et sommes morts dans les bras de
l'Éternel. Hosanna ! Il n'y a pas de place pour des lamentations !
«
J'ai observé » dit l'historien « que les chrétiens meurent bien. »
Un chrétien peut bien mourir car c'est, entre parenthèses, le seul
qui a le culot de mourir ! L'homme perdu ne peut se permettre de
mourir et le fait qu'il doive mourir est sa pire hantise. Un chrétien
ose mourir car son Sauveur est mort et ressuscité. Renonçons à
toute la mise en scène des païens dans les funérailles et mourrons
comme nous avons vécu, c'est à dire, comme de véritables chrétiens!
à suivre...