samedi 3 novembre 2018

(23) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

 

Le capitaine des âmes

 

                    Le poète anglais William Ernest Henley a été incendié par un grand nombre de chrétiens, indignés de ce qu'il ait dit en termes clairs ce que croit pratiquement tout-le-monde :

 

Je suis le maître de mon destin :

Je suis le capitaine de mon âme.

 

                    Bien que le ton général du poème soit arrogant et revêtu d'une sorte de défiance apeurée, je pense que nous devrions être charitables envers l'auteur, un homme qui ne connaissait rien aux influences adoucissantes de l'amour de Dieu, un estropié à vie qui était amené à se défouler aveuglement sur tout ce qui lui semblait être à l'origine de son mauvais sort. En fait, sa phrase était plus dite d'un aire de bravade qu'autre chose avec l'espoir de quelqu'un qui prend ses désirs pour la réalité. Et pourtant, quand il dit qu'il est capitaine de son âme et maître de son destin, il dit vrai.

 

                    Charles Wesley a dit à peu près la même chose dans un hymne qui a été chanté par quasiment toutes les églises du monde anglophone :

 

J'ai un devoir à remplir,

Un Dieu à glorifier

Une âme éternelle à sauver,

Et rendre digne du ciel.

 

                    Seuls ceux qui nient la liberté de la volonté humaine pourraient s'opposer aux vers de Wesley. Il est certain que Dieu nous a donné une âme, et tout aussi certainement, Il nous a donné le devoir de faire en sorte qu'elle soit sauvée. Les paroles de Pierre aux foules au jour de la Pentecôte traduisent cette même idée: « Sauvez-vous de cette génération perverse » (Actes 2:40). Qui peut douter que Pierre considérait ses auditeurs comme étant responsables de leur condition spirituelle? On ne peut pas comprendre autrement les mots de Pierre sans en déformer le sens.

 

                    En oubliant un instant la différence technique qu'il y a entre le capitaine et le pilote d'un navire, nous pouvons voir que chaque homme est le capitaine de sa propre âme. Dès lors que le bateau a levé l'ancre et qu'il vogue sur les flots au large, seul le capitaine en est responsable. Toute l'étendue des sept mers est devant lui. « Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote » (Jacques 3:4).

 

                    Mais nous n'aimons pas l'idée que nous sommes responsables de notre âme. C'est une pensée déconcertante, et même terrifiante. Nous sommes si faibles, si ignorants, et la mer est si vaste et cruelle. « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas, comment pouvons-nous donc en connaître le chemin ? » (Jean 14:5) s'est exclamé Thomas, exprimant aussi par là nos propres sentiments. Nous ne savons même pas où est le port – comment pouvons-nous espérer l'atteindre ? Et pourtant nous en sommes responsables – comment est-ce possible ?

 

                    La réponse c'est que, même s'il est vrai que nous ne sommes pas capables de mener notre bateau au port, nous pouvons choisir de remettre notre navire entre les mains de quelqu'Un qui en sera capable. Dieu nous a donné notre libre arbitre pour que nous puissions choisir le bon pilote. Il nous a aussi donné le Pilote, Jésus Christ notre Seigneur. Il nous suffit de reconnaître notre ignorance et de nous écrier par la foi,

 

Jésus, Sauveur, pilote-moi,

Par-dessus la mer impétueuse de la vie,

Des vagues inconnue arrivent devant moi,

Cachant rochers et bas-fonds inattendus ;

La carte et le compas viennent de Toi :

Jésus, Sauveur, pilote-moi.

 

                     Dieu a donné à chacun une volonté qui lui est propre. La différence entre un chrétien et un inconverti ce n'est pas que l'un a une volonté alors que l'autre n'en a pas. Non, les deux ont une volonté. La différence réside en ce qu'ils en font. La volonté du pécheur, c'est de diriger sa propre vie, et c'est là l'essence-même du péché. Les chrétiens sont des chrétiens parce que par la foi ils ont cédé leur volonté à celle de Dieu et ont rendu leur âme à Jésus Christ. Tennyson avait bien compris cela lorsqu'il a écrit :

 

Nos volontés sont à nous, nous ne savons comment ;

Nos volontés sont à nous, pour les conformer à la Tienne.

 

                    En conclusion, la destinée de chaque homme a un maître et l'âme de chaque homme a un capitaine. C'est soit l'homme lui-même ou un Autre qu'il a choisi. La différence s'explique en quelques mots, mais les répercutions puissantes et éternelles de cette différence ne pourraient se décrire en mille livres. Le ciel et l'enfer, la vie et la mort, le bonheur et le malheur dépendent de cette décision – Christ ou moi? Pauvre Henley. Il avait tellement raison, et pourtant, il avait tellement, tragiquement tort.

 

  à suivre...

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