vendredi 11 mai 2018

(22) COMME CHRIST Andrew Murray Semblable à lui dans sa mort

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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(22) Semblable à lui dans sa mort

« Car si nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection... Car s'il est mort, il est mort une seule fois pour le péché... Vous aussi, mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez à Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. » Romains 6: 5, 10,11.

                     C'est à la mort de Christ que nous devons notre salut. Plus nous comprendrons tout ce que signifie cette mort, plus aussi nous en éprouverons toute la vertu. Notre texte nous apprend ce que c'est que d'être un avec Christ dans sa mort. Que ceux donc qui veulent réellement être comme Christ dans leur vie, cherchent à bien comprendre ce qu'est la conformité à sa mort. Christ avait une double œuvre à accomplir dans sa mort : opérer notre justification, et nous obtenir la vie.
     
                    Quand l’Écriture parle de la première partie de cette œuvre, elle se sert de ces mots: « Christ est mort pour nos péchés » (1 Corinthiens 15 : 3). Il a pris sur lui nos péchés, il en a subi le châtiment. Par là il les a expiés et nous a acquis une justice qui nous permet de nous présenter devant Dieu. Quand l’Écriture parle de la seconde partie de cette œuvre, elle dit : « Il est mort au péché » (Romains 6 : 10) (1). Mourir pour les péchés se rapporte à son caractère de substitut. Dieu a fait venir sur lui nos péchés (Ésaïe 53 : 6), et sa mort en a fait l'expiation. Mourir au péché désigne la rupture de tout rapport avec le péché. Par sa mort Christ a rompu tout rapport entre lui et le péché.  
     
                    Pendant sa vie le péché avait le pouvoir de lui susciter des luttes et des souffrances. Sa mort y mit fin. Le péché n'eut plus le pouvoir alors ni de le tenter, ni de le faire souffrir. Il était hors de son atteinte. La mort avait fait séparation complète entre lui et le péché. Christ mourut au péché. Comme Christ, le pécheur est mort au péché puisqu'il est un avec Christ « par la conformité à sa mort ». Ainsi que, pour notre justification, il est indispensable de savoir que Christ est mort pour nos péchés; de même, pour notre sanctification, il est indispensable de savoir que Christ et nous-mêmes avec lui, nous sommes morts au péché. Cherchons à le bien comprendre.
     
                   C'est comme étant le second Adam que Christ est mort. Issus du premier Adam, nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort. Adam est mort et nous sommes condamnés à mourir comme lui; la puissance de sa mort agit en nous ; nous sommes donc réellement morts en lui, aussi bien qu'il est mort lui-même. Nous comprenons ceci. Il en est précisément de même de notre mort en Christ : Nous avons été faits « une même plante avec lui, par la conformité à sa mort ». Christ est mort au péché, et nous avec lui, et maintenant l'efficacité de sa mort opère en nous. Nous sommes donc morts au péché, aussi certainement qu'il l'est lui-même.
     
                     Par notre première naissance, nous avons part à la mort d'Adam; par notre seconde naissance, nous avons part à la mort du second Adam. Tout croyant qui accepte Christ participe à la puissance de sa mort et par là il est mort au péché. Mais le croyant peut posséder beaucoup sans le savoir. La plupart des croyants sont, à leur conversion, si occupés de la mort de Christ pour le péché, de leur justification par Christ, qu'ils ne cherchent pas à saisir le sens de ces mots : qu'en lui ils sont morts au péché. Ce n'est que lorsqu'ils sentent le besoin de son secours pour leur sanctification que s'éveille en eux le désir de comprendre cette conformité à sa mort, et qu'ils trouvent là le secret de la sainteté, reconnaissant, que comme Christ, ils sont, eux aussi, morts au péché.
    
                    Le chrétien qui ne comprend pas encore ceci se figure toujours que le péché est trop fort pour lui, que le péché a encore domination sur lui, et que parfois il doit lui obéir. C'est parce qu'il ne sait pas encore que, comme Christ, il est mort au péché. S'il le croyait, s'il comprenait le sens de ces mots, il dirait : « Christ est mort au péché. Le péché ne lui peut plus rien. Pendant sa vie et sa mort le péché a exercé son pouvoir sur lui; c'est le péché qui a causé ses souffrances sur la croix et qui l'a fait passer par l'humiliation du sépulcre ; mais à présent il est mort au péché. Le péché a perdu ses droits sur lui. Il est à jamais délivré de sa puissance. Pour moi aussi, comme croyant, il en est de même. La Vie nouvelle qui est en moi est la vie de Christ ressuscité des morts ; c'est une vie renouvelée par la mort, une vie qui est entièrement morte au péché ». Le croyant, devenu une nouvelle créature en Jésus-Christ, peut donc s'écrier : Comme Christ, je suis mort au péché. Le péché n'a plus ni droits, ni domination sur moi; j'en suis affranchi, et par là même je ne suis plus obligé de pécher.
     
                     Si le croyant pèche encore, c'est parce qu'il n'use pas du privilège de vivre comme quelqu'un qui est mort au péché. Par ignorance, par manque de vigilance ou par incrédulité, il perd de vue le sens et la force de ces mots : « par la conformité à sa mort », et alors il pèche. Mais s'il retient ferme ce que signifie le fait qu'il a partagé la mort de Christ, il peut surmonter le péché. Il remarque bien qu'il n'est pas dit : Le péché est mort. Non, le péché n'est pas mort, le péché vit et agit dans la chair. Mais lui-même est mort au péché et vit à Dieu, par conséquent le péché ne peut avoir aucune domination sur lui sans son consentement. S'il pèche encore, c'est parce qu'il permet au péché de régner sur lui et qu'il consent à lui obéir.
     
                    Bien-aimé chrétien, qui cherchez à ressembler à Christ, que votre conformité à sa mort vous soit la plus précieuse partie de la vie que vous souhaitez atteindre. Appropriez-vous-la par la foi. Tenez pour certain que vous êtes vraiment mort au péché. Que ce soit pour vous une affaire réglée ; Dieu le dit à chacun de ses enfants, même au plus faible; dites-le aussi : Comme Christ je suis mort au péché. Ne craignez pas de le dire ; c'est la vérité. Demandez que le Saint-Esprit vous éclaire quant à cette partie de votre union avec Christ, en sorte qu'elle ne vous soit pas seulement une doctrine, mais qu'elle soit en vous réalité et force.
    
                      Cherchez à mieux saisir ce qu'il nous est dit de la vie du croyant mort au péché, à saisir que par sa participation à la mort de Christ, il a été affranchi de la puissance du péché, et qu'ainsi commence pour lui une vie de victoire par Jésus-Christ. Quand vous aurez bien compris que vous avez eu part à la mort de Christ, saisissant cette vérité par la foi, vous deviendrez conforme aussi à ce qu'il est devenu lui-même par sa mort; graduellement, progressivement vous vous approprierez les conséquences de cette mort, à mesure que Christ en fera passer en vous toute la puissance victorieuse (2).
    
                    Pour recueillir tout le bienfait de la mort de Christ, remarquez encore ceci : D'abord l'obligation qu'elle vous impose:  «Nous qui sommes morts au péché, comment y vivrions-nous encore ? » (Romains 6:2). Cherchez à mieux pénétrer le sens de cette mort de Christ en laquelle vous avez été baptisé. Voici ce que signifie sa mort : Plutôt mourir que pécher, consentir à mourir, afin de vaincre le péché, être mort, et par là affranchi du pouvoir du péché. Saisissez-vous de ces mots : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ nous avons été baptisés eh sa mort? » Que le Saint-Esprit vous baptise plus complètement « en sa mort », jusqu'à ce que la force de ces mots «mort au péché », jusqu'à ce que votre conformité à la mort de Christ se voient dans toute votre conduite et votre vie. 
    
                    Voici en outre ce qu'est pour vous la conformité à la mort de Christ. Non seulement c'est une nécessité, c'est aussi une force. Vous, chrétien, qui désirez ressembler à Christ, s'il est une chose dont vous ayez surtout besoin, c'est de connaître l'immense puissance de la force de Dieu qui agit en vous. C'est par cette puissance éternelle que Christ a lutté dans sa mort contre les puissances de l'enfer et qu'il en a triomphé. En Christ vous avez part à sa mort, et par là vous avez part à toute la puissance qui le rendit vainqueur. Consentez donc joyeusement avec un cœur plein de confiance à réaliser mieux votre conformité à la mort de Christ, et nécessairement alors vous lui deviendrez semblable.
     
                    Ô mon Dieu, que j'ai peu compris ta grâce! Souvent j'ai lu ces mots : « Par la conformité à sa mort, nous avons été faits une même plante avec lui » ; souvent j'ai lu que toi, Seigneur, tu es mort au péché et qu'il est dit aux croyants : « De même vous aussi » ; mais je n'en ai pas saisi la force. Il en est résulté que ne me sachant pas conforme à toi en ta mort, je ne me savais pas non plus affranchi de la puissance du péché et vainqueur du péché. Seigneur, tu m'ouvres là une glorieuse perspective.
    
                    Pour l'homme qui accepte avec foi la conformité à ta mort et qui selon ta Parole, se tient pour être mort au péché, le péché n'aura plus de domination sur lui. Il acquiert ainsi la force de vivre pour Dieu.
    
                    Seigneur! Que ton Saint-Esprit me révèle plus parfaitement ces choses. Je veux recevoir avec foi ta Parole et prendre la place que tu m'assignes, me tenant pour mort au péché. Seigneur, en toi je suis mort au péché, apprends-moi à le saisir par la foi, ou plutôt à te recevoir toi-même jusqu'à ce que toute ma vie prouve que je suis bien mort au péché. O Seigneur, maintiens-moi en communion avec toi, afin que demeurant eh toi, je puisse réaliser en toi la mort au péché et vivre pour Dieu. Amen
(Voir la note 3).

à suivre....

[1] La version anglaise dit ; « Il est mort au péché. »

[2] Dans Romains VI, la conformité à la mort de Christ précède la conformité à sa résurrection. Nul ne peut être vivant en Christ sans avoir d'abord consenti à mourir avec lui. Si dans Philippiens 3/10, la conformité à la mort de Christ suit l'expérience de sa puissance de résurrection, c'est parce que plus cette vie de résurrection se développe en nous, plus elle nous confirme dans cette mort. Il y a continuellement là action et réaction.

  (3)  Dans une réunion de pasteurs qui étudiaient ce texte : « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez pour Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur » (Romains 6 : 11), voici la question qui fut adressée à tous : Des cinq pensées que renferme ce texte, quelle est la plus importante ?

1° « Vous aussi » : mots impliquant une parfaite ressemblance avec Jésus dont il est dit : « En mourant il est mort une seule fois pour le péché, mais en vivant il vit pour Dieu ». (Romains 6 : 10).
2° « Mettez-vous bien dans l'esprit » : commandement qui réclame de nous une foi aussi simple que ferme.
3° « Morts au péché » : vérité qui résume le but des trois premiers points.
4° « Vivants pour Dieu » : conséquence de la mort au péché.
5° « En Jésus-Christ, notre Seigneur » : Lui la base et le centre de tout enseignement de l’Écriture. Lequel de ces points faut-il regarder comme le plus essentiel à l'intelligence du texte entier? La première réponse donnée fut : «Morts au péché ». C'est sans doute, observa le président, ce qui donne à ce texte son intérêt principale et ce qui excite tant de sérieux efforts pour le réaliser; et pourtant ce n'est pas là ce qui me paraît le plus important.

    « Vivant pour Dieu » fut la seconde réponse : Car c'est la vie de Jésus, reçue à la conversion, qui nous fait participer à sa mort et à sa victoire sur le péché. Les mots : « morts au péché » expriment la même pensée que ceux de « vivants pour Dieu ». Si nous étions plus « vivants pour Dieu », nous saurions mieux ce que c'est que d'être « morts au péché ».

    « Mettez-vous bien dans l'esprit », dit un troisième. Ce commandement ne nous dit-il pas d'agir avec foi en ce qui nous a été préparé de Dieu? c'est là la principale idée du texte. C'est sur cette foi que doit se porter toute notre attention.

    « Par Jésus-Christ notre Seigneur », dit un autre frère. Le président ajouta aussitôt : Je crois avoir compris dernièrement que c'est bien de là que dépend toute la force de ce texte.

    Que de croyants ont cherché à saisir qu'ils étaient morts au péché et vivants à Dieu, sans l'avoir pu! Que de fois on entend prier ainsi : Seigneur, nous ne sommes pas tout à fait morts, mais nous voudrions l'être ! Combien d'autres qui ont saisi que tout dépend du : « mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts », de la foi qui reçoit ce que Dieu nous dit des choses déjà accomplies et certaines, et qui doivent pourtant reconnaître que leur foi n'a pas été suivie des grâces qu'ils attendaient.

    Voici leur erreur : ils ont été plus préoccupés des grâces qui résultent d'être morts au péché et vivants pour Dieu, plus préoccupés de réaliser par leurs propres efforts une foi capable de les saisir que de Jésus lui-même en qui seul pourtant, se trouvent ces grâces aussi bien que la foi qui nous les obtient. C'est en lui que la mort au péché et la vie pour Dieu sont des réalités vivantes, actuelles, puissantes. C'est quand nous nous savons en lui, sortant de nous-mêmes pour demeurer en lui uniquement et continuellement, que nous possédons aussi les grâces divines, notre foi recevant la force de les saisir et de s'en réjouir. Du commencement à la fin, c'est Jésus-christ qui est tout. Ceci nous est clairement dit au 3e verset de ce chapitre : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort? » Les disciples avaient compris et admis le baptême en Jésus-Christ, mais quant au baptême en sa mort qui devait résulter du premier, ils avaient encore à apprendre ce qu'il signifiait. Notre Seigneur Jésus avait reçu le baptême d'eau et du Saint-Esprit, et pourtant il pariait d'un autre baptême encore qui devait avoir lieu. Son premier baptême devait être confirmé par la mort de la croix. Il en est de même de nous aussi. Quand « nous avons été baptisés en Christ, nous avons revêtu Christ » (Galates 3: 27). Nous avons été faits participants de lui, de tout ce qu'il est, et de tout ce qu'il fut, par conséquent de sa mort aussi. Mais ce n'est qu'avec le temps que nous arrivons à le comprendre, à réclamer pour nous la puissance de sa mort au péché et de sa vie pour Dieu. Nous ne pouvons le faire que lorsque nous tenons ferme le baptême en Christ, première grâce qui comprend toutes les autres. C'est quand notre foi sort de nous-mêmes pour aller fixer sa demeure en Jésus d'une manière décidée et permanente, que nous acquérons la force de dire : en Jésus-Christ nous sommes morts au péché et vivants pour Dieu; oui, c'est « en Jésus-Christ » que nous pouvons hardiment « nous considérer comme morts au péché et vivants pour Dieu ».

    « Baptisés en sa mort ». Quelle parole! La mort de notre Seigneur Jésus est le point capital de son histoire; c'est sa mort qui fait sa gloire, sa victoire et sa puissance ; aussi est-ce dans cette parfaite conformité à sa mort que réside le plus grand privilège du chrétien. Être plongé, immergé dans la mort de Christ, avoir tout son être pénétré de l'esprit de cette mort, de son obéissance, de son sacrifice, de son abandon de toute la nature terrestre, de tout ce qui a été en contact avec le péché, pour passer de là dans la nouvelle vie que Dieu donne : voilà ce que le chrétien doit désirer avant tout. Il a déjà été baptisé « en cette mort ». il ne lui reste donc qu'à s'abandonner à l'action du Saint-Esprit pour qu'il lui dévoile et lui assimile tout ce qu'elle renferme. Et c'est par la loi qu'il le fait : il sait qu'en Jésus-Christ il est « mort au péché et vivant pour Dieu ». La vie pour Dieu est un tout complet et parfait, «et pourtant elle est soumise à une loi de progression et de croissance. Plus le croyant avance dans la vie pour Dieu, plus il meurt au péché. En Christ il est mort au péché complètement et entièrement, mais il n'acquiert la pleine jouissance de tout ce que cette mort signifie et opère en lui que par des progrès successifs, soit quant à la connaissance intellectuelle, soit quant à l'expérience pratique.

    Gardons-nous de nous fatiguer comme on le fait souvent, à comprendre exactement ce qu'est cette mort au péché, à sentir ce que c'est que de se tenir pour mort ; souvenons-nous plutôt que tout cela ne nous est donné que quand nous demeurons en Jésus-Christ, en qui seul ces grâces nous appartiennent. Il se pourrait que, préoccupé de la manière de me les assurer, je perdisse de vue celui en qui je dois demeurer si je veux les posséder. Que mon premier soin soit donc de demeurer avec obéissance et foi en Jésus, en qui sont et la mort au péché, et la vie pour Dieu. C'est en lui que se trouve tout ce dont parle notre texte, car lui-même, il vit de cette vie-là.

    Aussitôt que je me perds en lui, je puis être sûr que la grâce attendue me viendra, ou plutôt je sais que déjà je possède en lui cette vie divine, sortie de sa mort, et qu'elle opère en moi, lors même que je ne pourrais pas la décrire par des paroles. Alors je comprends aussi que toute la puissance et toutes les grâces présentées dans ce commandement se résument dans son dernier mot. « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu, en Jésus-Christ, notre Seigneur ». C'est en Christ qu'est la source de : comme Christ.
 

lundi 7 mai 2018

(21) COMME CHRIST Andrew Murray Dans son humilité.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(21)  Dans son humilité.

« Que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même. Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu, s'est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes, et revêtu de la figure d'homme, il s'est abaissé lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. » Philippiens 2 : 3-8.

                     Ces paroles admirables nous offrent le sommaire de toutes les plus précieuses vérités qui se réunissent autour de la personne du Fils de Dieu. C'est d'abord son adorable divinité : « en forme de Dieu, égal à Dieu ». Puis vient le mystère de son incarnation dans ces mots d'un sens si profond, si inépuisable : « il s'est dépouillé lui-même ». Ensuite vient l'expiation avec l'humiliation, l'obéissance et la passion, et enfin la mort qui lui donne sa valeur. « Il s’est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix ». Puis vient aussi le couronnement du tout : « Dieu L’a souverainement élevé ». Christ étant Dieu, Christ se faisant homme, Christ dans l'humiliation pour accomplir notre rédemption, Christ dans la gloire, maître souverain de tout : tels sont les trésors que nous révèle ce passage.
     
                    On a écrit des volumes sur quelques-unes des paroles de ce texte, et pourtant on n'a pas toujours assez tenu compte des circonstances dans lesquelles le Saint-Esprit les a inspirées. En premier lieu il ne s'agit pas là d'établir la vérité pour réfuter l'erreur, ou pour affermir la foi. Le but est tout autre. Les Philippiens avaient de l'orgueil et manquaient de charité. C'est donc en vue de les engager par l'exemple de Christ à devenir humbles comme lui que Paul fut inspiré à leur dire : « Que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même ; ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ ». Celui qui n'étudie pas cette portion de la Parole de Dieu avec le désir de s'abaisser comme Jésus, ne comprend pas encore pourquoi Dieu parle ainsi. Christ descendu du trône de Dieu et devant y monter, en passant par l'humiliation de la croix, nous ouvre la seule voie par laquelle nous puissions, nous aussi, atteindre ce trône divin. La foi qui, en saisissant l'expiation, saisit aussi le moyen de suivre l’exemple donné par Jésus, est la seule véritable foi. Toute âme qui veut sincèrement appartenir à Christ doit par son union avec lui refléter son esprit, son caractère, et son image.
     
                    « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu... s'est dépouillé lui-même... et, revêtu de la figure d'homme, s'est abaissé lui-même ». Il faut que nous soyons comme Christ dans son dépouillement et dans son abaissement. Le premier grand acte d'abnégation par lequel, étant Dieu, il se dépouilla de sa gloire et de sa puissance divines, fut encore suivi d'une autre humiliation non moins admirable lorsque, étant homme, il consentit à subir la mort de la croix. En nous présentant cette double et surprenante humiliation qui fit l'étonnement du monde et la joie du Père, la sainte Écriture nous dit avec la plus grande simplicité et comme une chose qui va de soi, que nous devons être comme Christ.
     
                    En parlant ainsi, Paul et toute l’Écriture, et Dieu lui-même, attendent-ils réellement de nous ce qu'ils nous disent là? Pourquoi non? ou plutôt : comment pourraient-ils attendre autre chose? Ils connaissent le terrible pouvoir de l'orgueil en nous, ils savent ce qu'est le vieil Adam de notre nature terrestre, toutefois ils savent aussi que Christ nous a rachetés non seulement de la malédiction, mais encore de la puissance du péché, et qu'il nous communique sa vie et sa force de résurrection pour nous rendre capables de vivre ici-bas comme lui. Ils nous disent que Christ est non seulement notre garant, mais qu'il est encore notre modèle, afin que nous ne nous contentions pas d'avoir la vie par lui, mais que nous vivions comme lui. Ils nous disent en outre qu'il est non seulement notre modèle, mais qu'il est encore notre tête, qu'il vit en nous et continue en nous la même vie qu'il avait sur la terre. Avec un tel Christ, avec un tel plan de rédemption, Dieu pourrait-il attendre autre chose du croyant? Il faut nécessairement que le disciple de Christ ait le même esprit que Christ, il faut surtout qu'il lui ressemble par son humilité.
     
                    L'exemple de Christ nous montre que ce n'est pas le péché qui doit produire en nous l'humilité, comme le pensent tant de chrétiens. Ils croient que les péchés de chaque jour sont nécessaires pour nous maintenir dans l'humilité. Ce n'est pas cela. Il y a bien une humilité qui a son prix comme début de quelque chose de mieux, et qui consiste à reconnaître ses péchés ; mais il y a une autre humilité plus céleste encore, plus semblable à celle de Christ, qui consiste à s'abaisser même quand la grâce de Dieu nous préserve de pécher, qui s'étonne que Dieu puisse nous bénir, et qui se complaît à se tenir pour rien devant celui à qui nous devons tout. C'est de la grâce que nous avons besoin et non du péché, pour nous rendre humbles et nous maintenir dans l'humilité. C'est le poids des fruits qui fait ployer la branche, c'est sous l'affluence de l'eau que se creuse le lit de la rivière. Plus l'âme se rapproche de Dieu, plus l'imposante majesté de sa présence lui fait sentir sa bassesse. Voilà ce qui nous amené à « regarder les autres comme plus excellents que nous-mêmes ». Jésus-Christ, le Saint de Dieu, est notre modèle d'humilité. C'était en « sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu, qu'il se mit à laver les pieds de ses disciples ». C'est la présence de Dieu en nous, c'est la conscience de posséder en nous la vie divine et l'amour divin qui nous rendront humbles.
     
                    Il semble impossible à beaucoup de chrétiens de dire : Je ne veux plus penser à moi, je veux tenir les autres pour meilleurs que moi. Ils implorent bien de la grâce de Dieu qu'elle réprime la trop forte effervescence de leur orgueil et de leur amour-propre, mais quant à renoncer entièrement à eux-mêmes, comme Christ, c'est à leurs yeux trop difficile, trop irréalisable. S'ils comprenaient toute la vérité, toute la bénédiction que renferment ces mots : «Quiconque s'abaisse sera élevé », «quiconque perdra sa vie la trouvera » (Luc 14 : 11 ; Mathieu 16 : 25), ils ne pourraient se contenter de rien de moins que d'une entière conformité à leur Maître en ceci aussi. Ils verraient qu'il y a un moyen de dompter le moi et son orgueil : c'est de croire que ce moi a été cloué sur la croix et qu'il faut seulement le laisser là. (Galates 5 : 24; Romains 8 : 13). On ne peut obtenir ce degré d'humilité qu'en consentant de tout son cœur à suivre Christ dans sa mort.
     
                    Pour en arriver là, il faut deux choses : d'abord la ferme décision de renoncer à soi-même, de ne plus se rechercher soi-même, et de vivre uniquement pour Dieu et pour le prochain. Il nous faut en outre la foi qui s'approprie la mort de Christ, la foi qui nous fait réaliser la mort au péché, l'affranchissement de la domination du péché. Quand nous tenons notre moi pécheur pour mort avec Christ sur la croix, nous voyons se clore cette phase de notre vie où le péché était trop fort pour nous, et s'ouvrir une phase nouvelle où Christ est plus fort que le péché.
     
                    Ce n'est que sous la puissante influence du Saint-Esprit qu'il est possible de réaliser et de tenir ferme cette vérité ; mais, grâce à Dieu, nous avons le Saint-Esprit. Oh ! puissions-nous nous remettre entièrement à sa direction, car il nous guidera, c'est là son œuvre. Il glorifiera Christ en nous; il nous fera comprendre que nous sommes « morts au péché », morts à notre vieille nature déchue, et que la vie de Christ, avec son humilité, est devenue notre vie.
    
                    C'est ainsi que par la foi on s'approprie l’humilité de Christ. Ceci peut se faire en un moment, mais l'application de cette humilité dans l'expérience de chaque jour ne se fait que peu à peu. Nos pensées et nos sentiments et toute notre manière d'être, ont été si longtemps sous la domination de notre ancien moi, qu'il faut du temps pour les pénétrer de l'humilité de Christ et les transformer à cette lumière divine. Au commencement, la conscience n'est pas encore bien au clair, le tact spirituel et la force de discernement n'ont pas encore été exercés. Mais si du fond de son cœur le croyant se répète: J'ai renoncé à moi-même pour être humble comme Jésus, il obtiendra du Seigneur que sa puissance divine vienne tout renouveler en lui, jusqu'à ce que dans l'expression de son visage, dans sa voix et dans ses actes, se reconnaisse la présence sanctifiante de l'Esprit, et qu'il se trouve réellement revêtu d'humilité.
     
                  Cette humilité de Christ en nous, nous est une source inépuisable de bénédiction. Elle est de grand prix aux yeux de Dieu ; « il fait grâce aux humbles ». (Jacques 4:6). Dans la vie spirituelle, elle est une source de repos et de joie. Pour les humbles, tout ce que Dieu fait est bien et bon.
     
                   L'humilité est toujours prête à louer Dieu pour ses moindres bontés. L'humilité ne trouve pas de difficulté à se confier. Elle se soumet sans condition à tout ce que Dieu dit. Les deux personnes dont Jésus loue la grande foi sont justement celles qui s'estimaient le moins. Le centenier avait dit : «Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». (Mat. 8 : 8). Et la femme syro-phénicienne se laissait mettre au rang des petits chiens.
     
                    L'humilité facilite nos rapports avec tous, elle nous donne le secret de pouvoir aimer et faire du bien. Un homme qui est humble ne s'offense pas, et il a grand soin de ne pas offenser autrui. Il est toujours prêt à rendre service à son prochain parce qu'il a appris de Jésus qu'il y a honneur et bonheur à être le serviteur de tous. Il est ainsi bienvenu de Dieu et des hommes.
     
                    Oh ! qu'elle est belle la vocation des disciples de Christ ! Dieu les a envoyés dans le monde pour montrer tout ce qu'il y a de divin dans l'humilité. Celui qui est humble glorifie Dieu, il engage les autres à lui rendre gloire, et à la fin il sera glorifié lui-même en Christ. Qui ne voudrait donc être humble comme Jésus?
    
                    Ô toi qui es descendu du ciel pour t'abaisser jusqu'à la mort de la croix, tu m'appelles à faire de ton humilité la règle de ma vie. Seigneur, fais-m'en bien comprendre toute la nécessité. Je ne puis, ni ne veux être un orgueilleux disciple de l'humble Jésus. Que dans le secret de mon cœur, soit seul, soit avec mes amis, soit aussi avec mes ennemis, que dans la prospérité comme dans l'adversité, je sois toujours rempli de ton humilité.
     
                    Ô Seigneur! je sens le besoin de comprendre mieux ta mort sur la croix et la part que j'y ai eue. Fais-moi réaliser que mon ancien moi orgueilleux a été crucifié avec toi. Montre-moi à la lumière de ton Esprit qu'ayant été régénéré par toi, je suis à présent mort au péché, soustrait à sa puissance, et que, tant que je suis en communion avec toi, le péché ne peut rien sur moi. Seigneur Jésus, toi qui as vaincu le péché affermis en moi la confiance que tu es ma vie, et que tu veux me remplir de ton humilité si, moi, je veux te laisser entrer et me remplir de ton Saint-Esprit.
    
                    Seigneur, mon espérance est en toi. Avec foi en toi, je vais montrer dans le monde que l'esprit qui t'animait passe aussi dans tes enfants, leur apprenant à regarder les autres par humilité, comme plus excellents qu'eux-mêmes. Oh! daigne, Seigneur, me le donner! Amen.

à suivre.....



samedi 5 mai 2018

(20) COMME CHRIST Andrew Murray En le contemplant.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(20)  En le contemplant.

« Ainsi, nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire comme par l'esprit du Seigneur.»  ( 2 Corinthiens 3 : 18.)

                    Moïse avait passé quarante jours avec Dieu sur la montagne. Quand il descendit, son visage était devenu rayonnant de gloire divine. Il ne le savait pas lui-même, mais Aaron, et tout le peuple virent là un reflet de la gloire de Dieu; et tous craignirent de s'approcher de lui. (Exode 34 : 29, 30). Ceci préfigurait ce que nous révèle le Nouveau Testament. Le privilège accordé alors à Moïse seul est à présent le partage de tout croyant. Quand nous contemplons la gloire de Dieu en Christ dans le miroir des Écritures, sa gloire rayonne sur nous et en nous, si bien que nous en portons le reflet nous-mêmes. En contemplant la gloire du Christ, le croyant est transformé par l'Esprit en la même image. Contempler Jésus nous rend semblables à lui.

                    L’œil exerce une grande influence sur l'esprit et le caractère. C'est au moyen de l’œil que se fait en grande partie l'éducation de l'enfant ; il se moule sur les manières et les habitudes des personnes qu'il voit chaque jour. De même pour former, pour mouler notre caractère, notre Père céleste nous montre sa gloire divine en la personne de Jésus, et il attend de nous que nous ayons une grande joie à la contempler, parce qu'il sait que nous serons par là transformés à l'image de Christ. Que tous ceux donc qui veulent devenir comme Christ remarquent bien ici comment ils pourront y parvenir.
     
                    Contemplez sans cesse la gloire divine telle qu'elle se voit en Christ, car en lui elle nous révèle la perfection divine sous la forme humaine. Les deux traits caractéristiques de ce reflet de gloire divine en Christ sont l'humiliation et l'amour. C'est d'abord la gloire de son humiliation. Quand on considère comment le Fils éternel s'est dépouillé lui-même pour se faire homme, et comment il s'est, comme homme, humilié jusqu'à se faire serviteur, puis il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort de la croix, on contemple le plus haut degré de la gloire de Dieu. La gloire de la toute-puissance divine comme Créateur, et la gloire de la sainteté de Dieu comme Roi sont moins merveilleuses que cette gloire de la grâce qui s'abaisse Jusqu'à se faire serviteur au service de Dieu et de l'homme.

                   Apprenons à voir la véritable gloire dans cette humiliation. Nous humilier comme Christ doit être pour nous la seule chose digne de porter le nom de gloire sur la terre. C'est là ce qui doit nous paraître réellement admirable, désirable et propre à nous réjouir.

                   En contemplant Jésus dans la gloire de son humiliation, nous ne pourrons plus désirer d'autre gloire que celle de lui ressembler, de nous humilier comme lui. Contempler Jésus, l'admirer et l'adorer, voilà ce qui nous amènera à recevoir son esprit, ce qui nous transformera à son image. La gloire de son humiliation est inséparable de la gloire de son amour. Son humiliation nous fait remonter à son amour qui en est la source et la force. C'est de son amour que son humiliation tire sa valeur. L'amour est la plus grande gloire de Dieu, mais cet amour nous était resté un mystère jusqu'à ce qu'il se révélât en Jésus-Christ. Ce n'est que dans l'humanité de Jésus, dans ses rapports de douceur, de compassion et d'amour avec les hommes, avec des hommes insensés, pécheurs et rebelles, que la gloire de l'amour divin se fit réellement connaître pour la première fois. L'âme qui a déjà reçu quelque faible rayon de cette gloire-là voudra devenir en ceci comme Christ. En contemplant cette gloire de l'amour de Dieu en Christ, elle sera transformée en la même image.
    
                    Ne voudriez-vous pas être comme Christ? En voici le moyen : Contemplez la gloire de Dieu en Christ, en lui-même, et non dans les paroles, les pensées et les grâces diverses qui nous révèlent sa gloire ; regardez à lui, directement à lui, au Christ vivant qui vous aime. Placez-vous, sous son regard, voyez en lui votre ami et votre Dieu.

                    Regardez à lui avec adoration. Prosternez-vous devant lui. Sa gloire a toute-puissance de vie pour se communiquer à vous et remplir votre cœur.
     
                     Regardez à lui avec foi. Saisissez avec confiance qu'il est à vous, qu'il s'est donné à vous, et qu'ainsi vous avez droit à tout ce qui est à lui. Son but est de retracer son image en vous. Contemplez-le donc en vous disant avec joie, avec assurance : La gloire que je vois en lui m'est destinée. Il me la donnera. En le contemplant, en l'adorant, en me confiant en lui, je deviendrai comme lui.
     
                    Regardez à lui avec un grand désir d'obtenir. Ne cédez pas à la paresse de la chair qui se contente de peu, avant d'avoir obtenu la pleine bénédiction d'être conforme au Seigneur. Priez Dieu de vous donner une soif insatiable pour cette gloire promise. Que votre fervente requête soit celle de Moïse : « Fais-moi voir ta gloire ». (Exode 33 : 18). Ne vous laissez décourager par rien au monde, pas même par la lenteur apparente de vos progrès, mais allez de l'avant avec un désir croissant d'obtenir tout ce que vous offre la Parole de Dieu : « Nous sommes transformés à son image de gloire en gloire »
     
                    Quand vous contemplez Christ, ne négligez, pas de lui dire que vous l'aimez, que son amour a gagné votre cœur, et que vous voulez lui appartenir entièrement. Dites-lui que tout votre désir est de lui plaire. Oh ! que les liens d'amour qui vous unissent à lui se resserrent toujours plus.
     
                    Comme Christ ! Nous pouvons le devenir, nous le deviendrons chacun dans sa mesure. Le Saint-Esprit nous en est garant. La Parole de Dieu a dit : « Nous sommes transformés à son image de gloire en gloire comme par l'Esprit du. Seigneur ». Il s'agit donc ici de l'Esprit qui était en Jésus et qui faisait resplendir en lui la gloire divine. Cet Esprit est appelé « l'Esprit de gloire ».(1 Pierre 4 : 14). Cet Esprit vient à nous comme il venait à Jésus, et, tandis que nous contemplons et que nous adorons en silence, il nous assimile ce que nous voyons en notre Seigneur Jésus, le faisant revivre en nous.  Par cet Esprit, nous avons déjà reçu la vie de Christ en nous avec tous les dons de sa grâce ; mais cette vie doit être stimulée et développée, elle doit grandir, remplir tout notre être, prendre possession de notre nature entière, la pénétrer de toutes parts. Et c'est là ce que fait l'Esprit, dès que nous nous livrons à lui avec obéissance. Il nous ouvre les yeux pour nous faire voir dans les Écritures la gloire de Jésus et de tout ce qu'il fait. Il éveille en nous le désir de lui ressembler. Il affermit notre foi, nous donnant l'assurance que nous pouvons recevoir en nous ce que nous voyons en Jésus, parce que Jésus lui-même est à nous. Il nous fait demeurer en Christ, en communion avec lui, unis à lui de tout notre cœur. Il opère ainsi en nous selon cette promesse : « C'est lui qui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera ». (Jean 16: 14), Par cette contemplation, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur, Comprenons seulement que la plénitude de l'Esprit nous est promise, et que si nous l'accueillons avec foi, il accomplira victorieusement son œuvre en nous, gravant dans notre âme et notre vie l'image et la ressemblance de Christ.

                    Mon frère, en contemplant Jésus dans sa gloire, vous pouvez vous attendre à devenir semblable à lui. Abandonnez-vous seulement à la direction de l'Esprit avec tranquillité et paix. L'Esprit de gloire repose sur vous. Contemplez et adorez la gloire de Dieu en Christ et vous serez transformé par la puissance de Dieu, de gloire en gloire. Le Saint-Esprit opérera en vous la transformation fondamentale qui vous fera réaliser dans votre vie la valeur de ces mots : Comme Christ,
     
                    Ô Seigneur, je te rends grâces de ce que tu m'assures ici que tandis que mon affaire, à moi, est de contempler ta gloire, l’œuvre du Saint-Esprit est de me transformer à ton image ; que tandis que je te contemple, le Saint-Esprit agit -en moi et m'assimile quelque chose de ta gloire.
     
                    Seigneur, enseigne-moi à contempler ta gloire comme il convient de le faire. Moïse avait été quarante jours avec toi quand ta gloire rayonna sur lui. Je reconnais que ma communion avec toi a été trop courte et fugitive, que je n'ai pas su prendre le temps nécessaire pour me pénétrer de ce qu'est ton image. Seigneur, enseigne-moi à le faire. Donne-moi, dans mes méditations, de renoncer à moi-même pour te contempler et t'adorer jusqu'à ce que mon âme puisse s'écrier à chaque trait de ton image : Oh! que c'est beau, c'est la gloire de Dieu ! Oh! mon Dieu, fais-moi voir ta gloire.
     
                    Affermis-moi aussi, Seigneur, dans la confiance que le Saint-Esprit fait son œuvre en moi, lors même que je n'en vois pas aussitôt les effets. Moïse ne savait pas que son visage rayonnait. Seigneur, garde-moi de regarder a moi-même. Que je sois tellement absorbé en toi, que je m'oublie et me perde en toi. Seigneur, c'est quand on est mort à soi-même qu'on vit en toi.
    
                Ô mon Dieu, toutes les fois que je contemplerai ton image et ton exemple, je voudrais que ce fût avec la confiance que ton Saint-Esprit prendra entièrement possession de moi et qu'il imprimera si bien ton image en moi, que le monde verra là un reflet de ta gloire. C'est avec cette confiance que je me hasarde à prendre pour moi ce mot d'ordre : De gloire en gloire, voyant là la promesse d'une grâce qui deviendra chaque jour plus abondante, d'une bénédiction toujours prête à se surpasser, et de dons qui ne seront que le gage d'autres dons plus excellents encore. Mon Sauveur!
     
                    Te contempler, ce sera bien réellement pour moi : De gloire en gloire. Amen.

à suivre......



mercredi 2 mai 2018

(19) COMME CHRIST Anrew Murray En pardonnant.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

(19) En pardonnant.

« Vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres si l'un a quelque sujet de plainte -contre l'autre; comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même.» Colossiens 3 : 13.

                     Pour le racheté le pardon est l'une des premières grâces qu'il reçoit de Dieu, celle qui lui ouvre une vie nouvelle, qui lui est le signe et le gage de l'amour de Dieu. Le pardon de Dieu nous donne droit à tous les dons spirituels qui nous sont préparés en Jésus-Christ. Jamais, ni ici-bas, ni dans l'éternité, le racheté ne pourra oublier qu'il est un pécheur pardonné. Rien ne contribue mieux à raviver son amour, à alimenter sa joie, à affermir son courage que l'expérience sans cesse renouvelée de l'amour et du pardon de Dieu, dont le Saint-Esprit lui fait une vivante réalité. Chaque jour toute pensée, toute grâce reçue de Dieu lui rappellent qu'il doit tout au pardon de Dieu. : Cet amour qui pardonne nous révèle une des plus hautes perfections divines. C'est à pardonner que Dieu trouve sa gloire et son bonheur. Et c'est cette gloire et ce bonheur que Dieu veut faire partager à ses rachetés, quand il les appelle à pardonner eux-mêmes aussitôt qu'ils ont reçu leur pardon.
    
                    N'avez-vous jamais remarqué que de fois et avec quelle force Jésus insiste là-dessus? Si nous lisons avec réflexion les paroles du Seigneur dans Matthieu 6 : 12, 15 ; 18 : 2-25 ; Marc 11 : 25, nous comprendrons combien le pardon de Dieu est inséparable de notre pardon, à l'égard de nos semblables. Après l'ascension de Jésus, l’Écriture nous dit de lui ce que lui-même avait dit du Père, que nous devons pardonner comme lui : « Comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». C'est comme Dieu, c'est comme Christ, que nous devons pardonner.
     
                    Il n'est pas difficile d'en comprendre la raison. Quand l'amour qui pardonne vient à nous, il ne se borne pas à nous affranchir du châtiment ; il fait plus encore, il veut nous gagner à lui, prendre possession de nous et habiter en nous. Et une fois établi en nous, il ne perd pas son caractère divin, il est toujours l'amour qui pardonne et qui fait son œuvre non seulement pour nous, mais en nous et par nous, nous amenant à pardonner à ceux qui pèchent à notre égard. Il en est si bien ainsi que, selon l’Écriture, ne pas pardonner est le signe certain de n'avoir pas été pardonné soi-même.
    
                   Celui qui ne recherche le pardon que par égoïsme et pour être affranchi du châtiment, mais n'a pas encore laissé l'amour qui pardonne prendre la direction de son cœur et de sa vie, montre par là que le pardon de Dieu ne l'a pas encore réellement atteint; tandis que celui qui a vraiment reçu et accepté son pardon trouvera dans la joie avec laquelle il pardonne aux autres la confirmation de sa foi au pardon de Dieu. Recevoir de Christ le pardon, et pardonner ensuite comme Christ, sont donc une seule et même chose.
     
                    Voilà ce qu'enseignent les Écritures; mais, que disent la vie et l'expérience des chrétiens ? Hélas ! combien d'entre eux savent à peine ce que la Bible dit là, ou, s'ils le savent, pensent que c'est trop attendre d'un être pécheur ; combien aussi, tout en admettant en général ce que nous venons de dire, trouvent toujours dans leur cas particulier quelque raison pour se dispenser d'obéir. On allègue à sa décharge que ce serait affermir le méchant dans le mal, ou que jamais l'offenseur n'eût pardonné lui-même pareille injure, ou que même des chrétiens éminents ne pardonnent pas ainsi.
    
                    Jamais les excuses ne manquent, et pourtant le commandement est clair autant que l'avertissement qui le suit est solennel : « Comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus les vôtres ». (Mathieu 6 : 15;). En raisonnant ainsi on ôte à la parole de Dieu sa force, sans comprendre que c'est précisément en pardonnant que l'amour de Dieu cherche à vaincre le mal, et que c'est pour cela qu'il pardonne jusqu'à septante fois sept fois. N'est-ce pas ce que Christ a fait qui doit me servir de règle plutôt que ce que pourrait faire tel autre en pareil cas? N'est-ce pas en me conformant à l'exemple de Christ plutôt qu'à celui d'éminents chrétiens que j'obtiendrai la preuve d'avoir reçu moi-même le pardon de mes péchés?
     
                 Hélas! quelle est l’Église, quel est le groupe de chrétiens qui ne transgresse cette loi de l'amour qui pardonne? Que de fois dans nos assemblées religieuses, dans nos œuvres philanthropiques, aussi bien que dans nos rapports de société, et jusque dans notre vie domestique, nous avons la preuve que pour un grand nombre de chrétiens l'invitation à pardonner comme Christ a pardonné n'est pas encore devenue la règle de leur vie habituelle. A propos de quelque divergence d'opinion, de quelque objection à ce qui paraît juste et bon, à propos de quelque dédain supposé ou vrai, de quelque rapport imprudent ou malveillant, on accueille des pensées de rancune, de mépris ou de froideur, plutôt que d'aimer, de pardonner et d'oublier comme Christ. Dans ces cas-là, l'esprit et le cœur ne sont point encore sous l'influence de cette loi de compassion, d'amour et de pardon qui relie la tête aux membres, et qui doit régler tous les rapports des membres entre eux.
     
                    Bien-aimés disciples de Jésus, vous qui êtes appelés à représenter son image dans le monde, apprenez que comme le pardon de vos péchés fut la première chose que Jésus fit pour vous, de même le pardon à l'égard de vos semblables est une des premières choses que vous avez à faire pour lui. Souvenez-vous que pour le cœur renouvelé, la joie de pardonner aux autres dépasse si possible la joie de se savoir pardonné soi-même. La joie d'être pardonné est seulement la joie du pécheur, une joie terrestre, tandis que la joie de pardonner est une joie semblable à celle de Christ, une joie céleste. Oh! comprenez que vous êtes appelés à participer ainsi à l’œuvre même de Christ et à la joie dont il jouit lui-même.
     
                    C'est par là que vous pourrez être bénédiction pour le monde. C'est en pardonnant que Jésus gagne ses ennemis et se fait des amis. C'est en pardonnant que Jésus a fondé son royaume et qu'il continue à l'étendre. C'est aussi par le même amour qui pardonne que l’Église convaincra le monde de l'amour de Dieu. Quand le monde verra que cet amour est non seulement prêché dans l’Église, mais qu'il anime la vie de chaque disciple de Christ, quand il verra des hommes et des femmes se conduisant comme Jésus et pardonnant comme lui, il sera obligé de reconnaître que réellement Dieu est avec eux.
    
                    Et si cela vous paraît trop difficile, trop élevé pour vous, souvenez-vous que c'est votre cœur naturel qui parle ainsi. Notre nature pécheresse ne goûte pas cette joie-là et ne peut jamais l'obtenir. Mais dès que nous sommes unis à Christ, nous le pouvons; celui qui demeure en Christ marche comme lui-même a, marché. Si vous avez renoncé à vous-mêmes pour suivre Christ en toutes choses, il vous en rendra capables par son Saint-Esprit. Sans attendre le moment de la tentation, accoutumez-vous d'avance à contempler Jésus comme votre Modèle dans la céleste beauté de son amour et de son pardon, car « en contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire ». (2 Corinthiens 3 : 18). Chaque fois que vous priez Dieu de vous pardonner, ou que vous le remerciez de son pardon, prenez l'engagement à la gloire de son nom d'avoir pour tous ceux qui vous entourent le même amour qui pardonne. Avant qu'il soit question de pouvoir pardonner aux autres, il faut que le cœur soit rempli d'amour pour Christ, d'amour pour les frères, d'amour pour les ennemis même. Un cœur plein de cet amour divin trouve du plaisir à pardonner. Dans les petites circonstances de chaque jour, s'il surgit quelque tentation de ne pas pardonner, accueillez avec joie cette occasion de montrer que vous possédez l'amour de Dieu qui pardonne, que vous êtes heureux d'en faire briller un rayon sur les autres, et que vous sentez tout le privilège de pouvoir être ainsi l'image de notre bien-aimé Sauveur.
    
                    Pardonner comme toi, Jésus, Fils de Dieu, voilà la règle de ma vie. Toi, qui as donné le commandement, tu donneras aussi la force de l'accomplir. Toi, qui as eu assez d'amour pour me pardonner, tu me rempliras aussi de ton, amour et tu m'enseigneras à pardonner aux autres. Toi, qui m'as déjà donné la joie de savoir mes péchés pardonnés, tu me donneras certainement aussi cette autre joie plus grande encore de pardonner aux autres comme tu m'as pardonné. Veuille pour cela fortifier ma foi en la puissance de ton amour en moi, afin que comme toi je puisse pardonner septante fois sept fois? que je puisse aimer tous ceux qui m'entourent et leur faire du bien.
      
                    Ô Jésus, ton exemple fait ma loi. Il faut que je sois semblable à toi. Et ton exemple est aussi mon Évangile, la bonne nouvelle qui m'assure que je puis être comme toi. Tu es à la fois ma loi et ma vie. Ce que tu demandes de moi comme mon Modèle, c'est toi-même qui l’opères en moi en me communiquant ta vie. Je pardonnerai donc comme toi tu pardonnes.
     
                     Seigneur! Apprends-moi seulement à vivre dans une plus complète dépendance de toi, à compter sur l'entière suffisance de ta grâce et à me savoir sous une garde sûre par le fait que tu habites en moi. Alors je pourrai croire à la force toute-puissante de ton amour. Alors je pardonnerai comme Christ m'a pardonné Amen.

à suivre.....