lundi 23 mai 2016

(3) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

III - LE CARACTÈRE INDESTRUCTIBLE DE LA VIE DE CHRIST


« Car il n’existe aucun autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).

« Si les fondations sont détruites, que peut faire le juste ? » (Psaume 11:3).


                   Nous avons eu une très grande quantité d’enseignements sur les plus grandes conséquences des conseils et des plans divins qui nous amènent d’éternité en éternité, et nous sommes au moins au courant de tout ce qui touche aux objectif de Dieu, mais nous pouvons être troublés car beaucoup de choses semblent ne pas être en accord avec cela. Il semble qu’il y ait une contradiction, même pour ceux qui sont étroitement en rapport avec cela ; et que sous l’épreuve, certaines circonstances, les assauts de l’ennemi, les graves difficultés, toutes les forces liguées contre nous, il y a rupture et effondrement.


                 Il y a pas mal de choses qui n’honorent pas le Seigneur, même là où l’enseignement a été reçu depuis longtemps et devrait être connu. Nous sommes tous bien conscients de choses que nous connaissons par information spirituelle, et qui doivent encore être digérées, et nous sommes loin de pouvoir dire que nous sommes l’incarnation vivante de tout cela. Nous découvrons bien des faiblesses, beaucoup de choses qui doivent construites et édifiées en nous. Et en réalisant tout ce qu’il faut confronter, tout ce qui manque par rapport à ce que le Seigneur nous a donné, tout ce qui est contraire à ses plans et à ses directions, mon exercice de cœur a été «Qu’est-ce qui ne va pas? Après tout, n’est-ce pas un problème de fondations?  

                      Avons-nous été si occupés par la structure du plan divin, de la vérité et de la révélation divines, que nous avons été trop négligents au point que quelque chose est faussée dans la relation entre la structure et la fondation ? ». C’est devenu un exercice pour moi de répondre à ces questions et c’est mon fardeau. Nous voulons parler de notre fondation, une vision, une contemplation nouvelle de Christ.


             Nous allons nous en approcher par le symbolisme, la typologie et les métaphores de Jérusalem et de Sion. Ma crainte est que les métaphores et le symbolisme obscurcissent la valeur pratique immédiate de Sion, et je veux vous  faire sortir du modèle de structure pour aller au cœur des choses pour exprimer ce que le Seigneur recherche. C’est ici en Christ, Lui-même, qu’est le fondement que personne d’autre ne peut poser, et si cette fondation est détruite et sans aucune utilité, que peut faire le juste ? Sous cette forme, la question est un cri de désespoir. Vous ne pouvez rien faire, rien n’est possible. Avec tout ce que vous dîtes, tout ce que vous enseignez, tout ce que vous donnez, c’est totalement vain, inutile, si les fondations sont d’une façon ou d’une autre détruites. Vous remarquerez qu’en hébreu, la question est dans un temps passé « Qu’est-ce que le juste a accompli après tout ce que vous avez fait ? ». Après tout ce que vous avez fait, à quoi cela sert-il si les fondations sont détruites ? C’est inutile.


                  Ainsi donc, il est très important que nous puissions être sûrs que toute chose est réellement sur le fondement et ce que ce fondement veut dire, et il est possible de le comprendre en examinant certaines significations des fondations.



A - La stabilité de Christ


                      Dans le chapitre premier, nous avons vu Christ comme le fondement et le grand facteur de stabilité. Il est bien évident qu’il n’existe aucune réelle stabilité spirituelle chez nous, si nous ne sommes pas des gens de foi, d’assurance, en qui on peut faire confiance et sur qui on peut compter. Si nous sommes des gens qui ont une pensée double, avec des hauts et des bas, il y a quelque chose qui ne va pas avec notre fondation, notre compréhension de Christ, notre relation avec Christ. Nous avons vu à quel point la stabilité Le caractérisait jusqu’à la perfection à travers toutes les tempêtes, toutes les adversités, les épreuves, les souffrances, quelle assurance, quelle solidité, quelle fermeté, quel stabilité chez Lui !


            Étant donné que l’Esprit de Christ est venu œuvrer en nous progressivement, et, puisque cette stabilité finale ne s’obtiendra pas d’un coup, il devrait être certain qu’une marque distinctive de progrès apparaisse dans notre vie ; ce qui nous aurait facilement déstabilisé autrefois, ne nous ébranle plus aujourd’hui ; c’est du passé… Nous pouvons encore être secoués par des oppositions et des situations que nous n’avions pas encore rencontrées, et nous traversons des expériences où cet enracinement, cette préparation du terrain doivent encore se faire.


               Cependant, nous avons évolué, et nous ne sommes plus ces « pauvres petites choses » que nous avions été, chahutées et déplacées par toutes ces forces élémentaires de l’adversité. Il y a beaucoup de choses dans le Nouveau testament sur le fait de tenir ferme et d’être solide en Christ, d’être fort dans le Seigneur, inébranlable ; tant que ce n’est pas une réalité, nous n’avancerons pas.


                      Toute la construction que nous allons poser dessus va s’écrouler. Nous pourrons tout connaître sur le plan éternel, les pensées et les conseils de Dieu pour l’éternité, l’Église, son appel et sa destinée, tout s’effondrera comme un château de cartes si, en-dessous, nous n’avons pas de racines, si nous ne sommes pas ancrés et établis solidement, inébranlables. Ce qui veut dire :


- être uni à la Fondation, le Rocher immuable,

- prendre le caractère du rocher, de Lui, qui est le Rocher de fondation.


               Et, puisque, il s’agit d’un appel et d’un défi, que ce soit également un encouragement, car nous serons placés au milieu d’adversités et de souffrances  mystérieuses, difficiles à expliquer même du côté de Dieu. Nous ne pouvons pas voir Dieu en elles, nous ne pouvons comprendre pourquoi Dieu les permet, et le rapport entre elles et Lui. Les mystères des voies de Dieu sont par définition impénétrables et inexpliqués. Nous traversons des choses qui pourraient ébranler notre propre fondation, notre foi, pris dans le silence d’une question sans réponse.


                 Mais, le Seigneur nous conduit ainsi, et l’histoire de la stabilité est l’histoire d’un arbre qui, ayant été planté, subit des orages successifs, sent que ses racines se relâchent et que la situation devient précaire, mais sa réaction à chaque effet de la tempête est de s’enraciner plus profondément, et le puissant arbre qui ne peut être ébranlé par le moindre coup de vent, est l’histoire toute simple, la somme de toutes les secousses qui ont fait que ses racines sont plus profondes et son assise plus forte. C’est ainsi que Dieu fait avec nous. Aucun d’entre nous ne peut être épargné d’une terrible secousse qui lui fera dire un très grand « Pourquoi ? », mais c’est la façon de s’établir.


                   Ainsi donc, ne soyez pas découragés si vous passez par un temps où tout est une grande question pour vous. Rappelez-vous seulement que c’est le moment où l’Esprit de Christ a Son occasion d’apporter cette puissante stabilité de Christ, le Roc, dans toute son expression, comme la véritable fondation de votre vie.



B - La vie triomphante : une puissance d’unité


            Ensuite, nous avons vu la nature unitaire des fondations, dans la puissance d’une vie triomphante sur la mort, et là encore, à cause de la légèreté et de l’inconsistance que l’on découvre souvent lorsque nous recevons plus de révélation, plus de lumière et de vérité. Nous perdons beaucoup de notre temps à régler des situations critiques dans les relations avec d’autres chrétiens, causées par des gens qui ont reçu plus de lumière et de révélation.


               Ils ont reçu toute la lumière, toute la vérité concernant le Corps, l’Église, l’unité de Christ, et ils posent des problèmes partout entre les chrétiens et eux.


                    Au lieu d’être quelque chose qui les unit, cela devient un motif de division. La vérité divise mais pas de la bonne manière.


                   Si nous avons vraiment une bonne approche de Christ, il devrait y avoir dans nos cœurs une bien plus grande mesure d’amour divin pour tous les saints, et pas seulement pour ceux qui acceptent notre point de vue, notre révélation, nos positions. C’est quelque chose de pernicieux. Je rencontre partout des gens qui disent « Si tu n’as jamais été à tel ou tel endroit, tu ne sais rien du tout ! ». Voyez un peu l’effet que cela a sur les autres gens. La conséquence est la division, une mauvaise compréhension et une mauvaise application de la vérité. Nous nous tenons solidement pour l’unité de tous les croyants, même s’ils sont loin de comprendre Christ. S’ils sont en Christ, nous sommes un avec eux, ils sont un avec nous. C’est ainsi que Christ bâtit. C’est une relation familiale fondamentale. Le Père, le Fils et les enfants. Remettons en ordre nos fondations et ajustons-nous !


C - La survie triomphante de ce qui est relié correctement à Christ


                   La survie triomphante de ces fondations et de ce qui est relié au fondement, c’est Christ. Jérusalem, est un bon exemple, une bonne illustration. Quelle histoire cette vile a connue avec ses sièges, ses assauts, ses prises et ses destructions, et pourtant elle a survécu et elle survit ! Elle revient encore et toujours au devant de la scène, un facteur mondial, quelque chose que toutes les nations doivent reconnaître. Pensez au nombre de fois où Jérusalem a été assiégée, attaquée, occupée, détruite, annexée. Pensez à sa longue histoire de hauts et de bas.


                Aujourd’hui, Jérusalem joue un rôle dans les affaires de ce monde comme jamais auparavant. Dieu veut ainsi nous montrer quelque chose et l’histoire de Jérusalem est la manière de Dieu pour dire que Son Église, fondée sur Christ, survivra triomphalement, et même après tous ses conflits, ses assauts, ses attaques et toutes ses dévastations apparentes. Tout ceci se répétera, et à la fin, ce sera le facteur suprême de reconnaissance dans cet univers.


               Quand vous arrivez aux prophètes Esaïe et Ézéchiel, vous voyez que Jérusalem est dévastée ; Jérusalem a été à l’abandon, désertée ; c’est dans cet état qu’elle était du temps de Néhémie et d’Esdras, et le peuple du pays était en exil. Les termes de Jérusalem et de Sion sont très souvent utilisés pour le peuple et non pour le lieu. La fille de Sion, la fille de Jérusalem est simplement Israël. Du temps d’Esaïe et d’Ézéchiel, c’est comme si rien ne s’était passé.


                   « Il me transporta et me déposa sur une montagne très élevée, où se trouvait comme la forme d’une cité » (Ézéchiel 40:2), et Esaïe parle tant dans ses dernières prophéties de la glorieuse survie de Jérusalem, de Sion. Rien n’a été fait ; tout est resté intact.


                    Parce qu’ils savaient, qu’ils croyaient que c’était quelque chose d’édifié et de constitué par Dieu, et que « tout ce que Dieu fait durera pour toujours » (Ecclésiaste 3:14). Advienne que pourra, cela survivra triomphalement. Maintenant « si les fondations sont détruites, que pourra faire le juste ? ».


              La fondation pour nous est l’impérissable et éternelle stabilité du Seigneur Jésus. Tout repose sur le fait de savoir si Jésus serait finalement vaincu. Le Seigneur Jésus se retirerait-il après tout ? Le plan de Dieu sera-t-il anéanti ? Notre réponse à cela est la réponse à nos propres questions. Quelle est la signification du Seigneur Jésus ? Il n’a pas de sens en dehors de nous. L’existence de Jésus-Christ implique l’existence de Son Église. Il ne peut exister sans nous. Toute la valeur de l’incarnation, tout le sens de Sa vie ici-bas, tout le sens de Sa croix, de Sa résurrection, de Son ascension, et de Son exaltation, c’est Son Église. Il est seulement justifié, la signification peut seulement être compris, à la lumière de Son Église.


                   « Sur ce Roc, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16:18), vous voyez, c’est la cité éternelle parce qu’elle est sur une fondation éternelle qui en dehors du temps et de tout ce qui pourrait arriver.


             Nous survivrons si nous sommes consistant et conséquent avec notre fondation. Si nous sommes vraiment enracinés en Christ, nous allons survivre et nous nous tiendrons avec Lui à la fin. Lorsque tout ce qui aura cherché à se prémunir de cela sera retiré et sera détruit, au milieu du naufrage, nous nous lèverons et nous tiendrons avec Lui.



D - Le péché affaiblit notre confiance en la « survie triomphante »


                   Ce qui affaiblit notre confiance en la survie, c’est la conscience de notre propre péché, de notre faillite personnelle en tant que chrétiens. Oui, nous péchons comme chrétiens, nous ne pouvons pas le dire autrement. Nous péchons. Si nous voulions l’analyser, nous n’aurions pas de mal à le prouver : « Tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché » (Romains 14:23).


                  Le moindre péché va droit à la racine de tout. Un peu d’orgueil, même spirituel, est péché : «Tout cœur hautain et orgueilleux est en abomination à l’Éternel » (Proverbes 16:5) et « Dieu reconnaît de loin les orgueilleux » (Psaume 138:6).


               Nous n’allons pas analyser maintenant cette question du péché. Nous péchons et nous le faisons de façon grossière. Nous chutons, nous trébuchons, nous commettons des erreurs, nous faisons preuve de faiblesse, et nous savons dans nos cœurs que le Saint-Esprit a rejeté cela, qu’Il condamne cela dans nos vies, et nous savons à quel point on passe à côté.


                 Justement ce qui altère si souvent notre confiance, c’est que nous ne serons ni rejetés ni mis de côté, et que le Seigneur n’en aura pas fini avec nous. L’ennemi campe sur le terrain de nos échecs pour dévaloriser notre assurance et affaiblir notre confiance dans le fait que nous allons triompher et aller très bien.


                  Après tout, tout ce que l’on peut dire, c’est de retourner à Sion, revenir  Jérusalem, à David. C’est terrible ! Pensez à David, un meurtrier, ses mains souillées par le sang d’un homme, dans le but de lui prendre sa femme, et autres choses, jusqu’au point culminant du Mont Morijah : la perte de dizaines de milliers de vie en Israël, à cause de sa volonté propre.


                   Revenez à l’histoire de Jérusalem, considérez ce que les prophètes ont dit de Jérusalem et de son iniquité, et songez à la miséricorde de Dieu envers David. «Je traiterai avec vous une alliance éternelle pour rendre durables mes faveurs (mes grâces) envers David» (Esaïe 55:3)


                   Quelle déclaration ! La miséricorde, la grâce de Dieu envers David, envers Jérusalem, envers Sion ! Il ne s’est pas lavé les mains de nous. Il ne nous a pas abandonnés, c’est la survie, pas à cause de sa bonté, pas parce qu’on est si bon ou qu’on ne tombe jamais dans le péché (ce qui n’excuse pas notre péché), mais par sa miséricorde infinie, par Sa grâce, nous survivrons. Nous sommes fondés sur la grâce de Dieu en Jésus-Christ, pas sur notre mérite, notre dignité ou sur notre bonté en nous-mêmes. Il est le fondement, et Il répond à Dieu pour toute perfection que Dieu nous demande.


                  Redescendons sur nos fondations. C’est ainsi que,sur Christ, le solide Roc. nous survivrons triomphalement.

T.A.S.

à suivre

samedi 21 mai 2016

(2) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

II - UNITÉ PAR LA VIE TRIOMPHANTE DE CHRIST


« Sion est fondée sur la montagne sainte. L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses ont été dites à ton sujet, Cité de Dieu. Je rappelle le souvenir de l’Egypte et de Babylone parmi ceux qui me connaissent : Voici le pays des Philistins, et Tyr avec l’Ethiopie, c’est là qu’un tel est né. Mais de Sion il sera dit : tous y sont nés et c’est lui, le Très-Haut qui l’établira. L’Éternel fera les comptes en inscrivant les peuples : c’est là qu’un tel est né » (Psaume 87:1-6).


                 En contemplant Sion ou Christ, notre première préoccupation, ce sont les fondations, et nous avons parlé de la stabilité spirituelle que nous trouvions en Christ lorsqu’Il fut sur la terre, sous toute sorte d’adversité, puis perfectionné et mis à notre portée par le soutien de l’Esprit de Jésus-Christ, afin que nous soyons dans ce domaine spécifique semblables à Lui – solide, inébranlable, fiable, tranquille, plein de confiance et d’assurance – une oeuvre du Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus-Christ.


            Il est bien évident que nous n’irons pas bien loin si nous sommes instables. Tant que le Seigneur ne nous aura pas positionné là où nous sommes, enracinés, établis, fixés solidement, Il ne pourra pas nous confier la responsabilité de Sa maison.


         Sa maison n’est pas une structure matérielle construite sur des fondements matériels. C’est quelque chose de spirituel. C’est une responsabilité, un ministère, une vie, une communion spirituels, tout ce qui est représenté dans la Maison de Dieu, et cela ne peut pas être posé sur notre instabilité, nos âmes changeantes et fluctuantes, notre égocentrisme capricieux.


                 Ce ne peut être posé et établi que sur ce qu’est Christ en nous dans le sens d’une stabilité. Il est tellement important, pour porter la responsabilité avec et pour le Seigneur, d’entrer dans la pleine assurance de la foi, cette confiance en Dieu !



A - Une Famille formée par une vie triomphant de la mort


              Nous passons maintenant à un autre aspect des fondations, car les fondations elles-même sont complexes, bien que uniques. Vous savez par l’Apocalypse, à quel point ces fondations sont complexes : toutes sortes de pierres précieuses dans la fondation ; et le point suivant à considérer est que la fondation est une question de famille formée par une vie, et cette vie a conquis la mort. C’est une affirmation plutôt vague, mais elle mérite une explication. Abraham, qui recherchait la cité qui a les fondations, a dû se rendre sur le Mont Morijah pour offrir Isaac et le recevoir comme sorti de la mort, et Dieu avait dit « C’est d’Isaac que sortira ta postérité » (Genèse 21:12).


              Donc, il est bien clair que la descendance familiale a pour origine un triomphe sur la mort, une vie qui a triomphé de la mort, qui l’a anéantie, et partout dans la Bible où il est question de famille céleste, de famille divine, vous verrez que cette mort et cette résurrection sont toujours autour, et très liées. Il a fallu l’anéantissement  de la mort pour donner naissance à cette famille céleste et pour la constituer sur cette base-là. Et c’est une famille, avec chacun de ses membres, qui possède en priorité la vie qui triomphe de la mort, qui apprend à vivre de cette vie, et qui est appelée à prouver, au milieu de cette terre où la mort prévaut encore jusqu’à la fin, la puissance de cette vie victorieuse sur la mort.


                C’est quelque chose que nous sommes appelés à expérimenter, un terrain de preuve et d’affermissement. Il est fondamental que, non seulement nous possédions cette vie en Christ, mais que nous éprouvions continuellement sa valeur, sa puissance et que nous la connaissions en tant que puissance de Sa résurrection. C’est vraiment la base.


                   Si Abraham est le père de tous ceux qui croient, s’il est le père d’une postérité spirituelle et céleste, donc il est en principe le fondement. Et si ce fut en Isaac que sa descendance devait être appelée, il est bien clair que ce fut sur le Mont Morijah que la famille fut sécurisée et assurée, par le rejet de la mort et le triomphe de la vie. La même chose est arrivée de nombreuses années plus tard à David. Il avait répandu la mort sur le pays ; la mort ravageait le pays en retranchant ici et là plusieurs milliers d’hommes, par la folie et le péché de David. Sur le Mont Morijah, le sacrifice fut offert, l’épée fut éloignée, la mort fut abolie, la vie a triomphé, et il devint la fondation de la maison de Dieu, le temple où la caractéristique suprême est la vie triomphant de la mort.


                 Il est intéressant de noter qu’en conclusion du Psaume 48, il est dit « Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à jamais ! Il sera notre guide jusqu’à la mort ». En fait, la traduction correcte est « Il nous guidera à travers la vallée de la mort ». « Parcourez Sion », et « Il nous guidera à travers la vallée de la mort », pas seulement jusqu’à la mort, mais sur la mort, à travers la mort, de l’autre côté de la mort.


                        Lorsque nous réfléchissons à cela, à la lumière du Seigneur Jésus, il est bien évident que c’est à l’heure de Sa résurrection qu’Il a dit « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17). Ce qu’Il avait dit auparavant – leur Père et Son Père – n’est devenu pleinement vrai et valable que par Sa résurrection. Il nous a régénéré « pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts » (1 Pierre 1:3).


                       C’est une famille, une descendance, qui incarne cette grande réalité de vie victorieuse, et c’est à ce propos que l’apôtre utilise ces paroles qui nous sont si familières dans 2 Corinthiens 2:15-16, « Nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ … une odeur de vie donnant la vie ». C’est-à-dire, nous redonnons à Dieu ce qui est de Christ, ce qui lui est précieux et agréable, quelque chose en qui Il se délecte. C’est Christ, une odeur de vie donnant la vie aux autres, afin de partager le message et la puissance de cette vie triomphante de la mort aux autres. C’est la douce saveur de Christ pour Dieu. C’est une famille dans la puissance de vie.


B - Dieu construit sur la Famille


                     Sur quoi Dieu peut-Il bâtir ? Il ne peut que bâtir sur la vie, et Il ne peut que bâtir une famille sur la vie. Une des choses très précieuses de la Parole de Dieu, la Vérité de Dieu, est la suivante : la fondation de Dieu dans son essence spirituelle, c’est la famille. Nous pensons à construire plein de choses, et c’est à ce niveau qu’il existe tant de confusion.


            Nous pensons à la construction en termes de vérité, de doctrine, de connaissance, de lumière, et nous en faisons tout le temps des critères, et très souvent, ces choses détruisent l’esprit de famille par incompréhension. Nous divisons le peuple de Dieu quand nous faisons de la vérité et de la lumière une question de relation, de communion. Presque inconsciemment, surgit quelque chose qui nous divise, la supériorité, la différence d’approche. Alors, on s’exclame « ils n’ont pas vu ! Ils n’ont pas eu la révélation ! ». Et la façon dont on s’exprime implique qu’ils appartiennent à une catégorie et que nous sommes dans une autre. C’est très subtil, et nous faisons notre degré de lumière notre degré de relation. Le résultat c’est la distance, la différence, la méfiance, la division…


                   Comment vous, moi et le peuple de Dieu, pourrions-nous prendre un bon départ dans l’espérance ? J’ose dire que si nous prenons cette attitude et que nous y tenons fermement, nous irons loin, c’est-à-dire que nous faisons partie d’une famille, que nous sommes membres d’une même famille, que nous avons une vie et Christ au milieu de nous tous. Vous pouvez ne pas être d’accord avec moi sur beaucoup de points, mais est-ce que cela va vous éloigner de moi, vous en laver les mains, et me rejeter ? Si c’est le cas, la relation et la communion se situe au niveau de l’enseignement, de la doctrine et de l’interprétation.


                 Si vous dites « C’est vrai, je ne vois pas exactement les choses de la même manière, et je n’ai pas la même opinion sur certains sujets, mais nous appartenons à une seule famille, il existe un seul fondement, nous sommes membres de la même famille ». Cela constitue un bon point de départ, une bonne fondation pour voir jusqu’où on peut aller ensemble. Vérifiez bien votre fondement, la puissance de cette vie sera ainsi éprouvée.


                Nous disons partager une vie, mais de quelle vie s’agit-il ? Elle est abstraite, c’est quelque chose que nous avons en commun, et que nous appelons vie éternelle ! Nous ne l’avons guère plus définie que comme une vie au-delà de la vie qui nous transporte dans l’éternité.


                    Mais il y a quelque chose dans la vie que nous partageons, quelque chose qui a prouvé être bien plus qu’un challenge pour les forces perturbatrices de cet univers. Elles s’étaient concentrées sur la croix de Jésus-Christ pour détruire, désintégrer, diviser et éparpiller. Par sa résurrection, cette vie va être plus qu’efficace contre ces forces perturbatrices, et le Jour de la Pentecôte, vous voyez l’impact que cette vie a eu : les disciples furent tous dispersés la nuit de son reniement, mais le jour de Pentecôte, ils étaient ensemble, et il est dit de ceux qui furent sauvés qu’ils persévéraient dans la communion fraternelle.


                Quelque chose s’est produit. Les puissances de mort et les forces spirituelles ont été confrontées. Une belle communion familiale est née dans Sa résurrection, et dans cette vie, rien de passif, rien d’abstrait. Elle a en elle le pouvoir d’unir et de vaincre l’opposition.


                  Elle est l’Esprit de Jésus-Christ. Il aurait été facile pour tout ce groupe d’être détruit avant Sa crucifixion ! Il aurait été aisé pour Lui de ne plus faire d’eux aucun cas en disant ne rien pouvoir faire avec ces hommes et encore moins de les unir ! Tout aurait pu aller dans ce sens, mais «ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout » (Jean 13:1).


                Il ne les a pas laissé partir. Il ne les a pas abandonné. Il ne s’en est pas lavé les mains. Il n’a jamais dit « ils sont impossibles ! ». Il n’a pas dit « Je n’ai pas de place pour tel ou tel, il est insupportable ! ». Il n’a permis aucune désintégration ; il les a réunis avec Lui par Son amour jusqu’à la fin. L’Esprit de Jésus-Christ est venu pour œuvrer de la même manière en nous, afin que nous ne laissions pas facilement tomber l’autre à cause de nos fautes, nos imperfections et autre chose qui nous séparerait ou nous diviserait. Nous ne sommes pas si prêts à laisser d’autres gens partir parce qu’ils n’ont pas le même point de vue que nous, parce qu’ils n’ont pas la révélation.


             Non, l’Esprit de Jésus est l’Esprit de la famille, et la famille n’est pas seulement composée de ceux qui voient les choses pareillement, qui se rassemblent en un certain lieu et qui sont occupés par la même interprétation des choses. Non, la famille est bien plus large que ça !


              Tout dans la nature même de l’exclusion est une violation de l’esprit de famille, de la nature familiale, du Saint-Esprit Lui-même. Où en serions-nous si le Seigneur nous avait traités par rapport à ce que nous sommes, avec ce que nous connaissons de Ses pensées et de Sa volonté, avec notre ressemblance à Christ ? Combien nous, ses enfants lents à comprendre, à croire et à agir, nous sommes redevables à sa patience et à sa longanimité !


             Ne faisons pas des choses extérieures la base de notre communion. La famille est bien différente de cela. Qu’aucune « chose » ne soit la fondation d’une quelconque relation. Reconnaissons que c’est Christ qui est la fondation et Christ en termes d’amour et de vie qui ont confronté toute la puissance de la haine et de la mort et qui les ont conquis.


                 Cette vie est en nous pour prouver sa puissance et sa valeur face à toutes les oeuvres du mal en matière de division et de mort. La fondation est Christ, la vie, Christ comme victorieux sur l’oeuvre de la mort. Vous savez que dans la nature, où la mort s’est installée, la désintégration surviendra bientôt. Là où il y a la vie, là il y a toujours l’espérance – la base tient les deux ensemble.


T.A.S.

à suivre

vendredi 20 mai 2016

(1) Les caractéristique de Sion T. Austn-Sparks

I - LA STABILITÉ DE CHRIST

« L’Éternel est grand, Il est l’objet de toutes les louanges, dans la ville de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Belle est l’élévation, joie de toute la terre, la montagne de Sion, du côté du nord, c’est la ville du grand roi… Parcourez Sion, parcourez-en l’enceinte, comptez ses tours, observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération qui suit. Car ce Dieu est notre Dieu éternellement et à jamais ! Il sera notre guide jusqu’à la mort » (Psaume 48:2-3,13-15).
« Il recherchait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11:10).
« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus- Christ » (1 Corinthiens 3:11).
« Sa fondation est dans les montagnes saintes.  l’Éternel aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob » (Psaume 87:1-2).

                    Les mots issus du treizième verset du Psaume 48 suggèrent une contemplation de Sion dans sa globalité, « Parcourez Sion, parcourez-en l’enceinte… ». Il n’est pas possible de rassembler tout ce qui concerne Jérusalem et Sion dans les Écritures sans être amené vers le Seigneur Jésus et Son Église. Ce serait pour nous de très petite valeur dans nos vies spirituelles, dans tous nos combats, nos souffrances, nos doutes et tout ce qui est en rapport avec la marche avec Dieu, d’avoir dans la Bible tant de choses dites sur une ville quelque part dans le monde avec une grande histoire et une grande attention portée sur elle comme le centre et l’objet de beaucoup de disputes, de querelles et de conflits, une cité en qui la nation à qui elle appartient éprouve un grand plaisir et une joie ineffable, et à propos de laquelle les psalmistes ont composé des psaumes, des louanges et autres sujets d’adoration.

                    Cela n’aurait que fort peu d’importance pour nous que de l’avoir seulement enregistrée dans un livre. La Bible n’est pas simplement un livre dont nous tirons des leçons, c’est-à-dire que certaines choses qui se sont passées il y a longtemps, vous en faîtes des leçons pour l’exemple. C’est bien plus que cela. Tout ce qui est dans les Écritures se situe au-delà du temps et à portée de notre main, à n’importe quel moment. En un mot, tout est rassemblé en la personne du Seigneur Jésus, puis est mis à notre disposition par le Saint-Esprit pour être pratique, applicable et valorisé dans nos expériences spirituelles et, de la même façon que Jérusalem et Sion ont une grande importance, tout gravite autour du Seigneur Jésus.

                   Il est impossible de s’asseoir et de réunir tout cela autour de tous ces noms, si vous n’avez reçu aucune illumination spirituelle, si vous n’êtes pas enseignés par l’Esprit de Dieu, et si vous n’êtes pas transportés vers le Seigneur Jésus en découvrant que ces choses nous appartiennent et sont fortement ancrés à l’intérieur de nous-mêmes. Ainsi la contemplation de Sion en Esprit deviendra une contemplation de Christ.

                 Comme Jérusalem est un symbole caractéristique de nombreuses particularités un symbole de significations divines, Christ est la réalité de toutes ces significations apportées au travers d’une relation vitale et organique avec les croyants. Nous voyons Christ parler sous différents aspects directement dans nos vies, au plus profond de nous, avec un challenge, un réconfort, une assurance et tout ce dont nous avons besoin. Pour celui ou celle qui ne connaît que les psaumes, il sait combien de choses sont dites en relation avec Jérusalem et Sion pour la consolation et le secours du peuple de Dieu.

                  Nous avons souvent relevé que le livre des Psaumes dépasse le niveau du besoin humain et a toujours répondu à ce dont le peuple de Dieu avait besoin. Les Psaumes ont toujours quelque chose qui puisse répondre à ce dont nous sommes conscient. C’est comme si ceux qui ont écrit les psaumes étaient passés par toutes les expériences dont les hommes sont capables, pour crier à Dieu et le trouver au travers de ces expériences. Oui, il en est ainsi, et si tant de choses sont présentes en rapport avec Jérusalem et Sion, c’est que tout est centré et concentré sur le Seigneur Jésus. Cela signifie simplement qu’Il est la réponse à la somme de tous nos besoins. Il nous parle comme Sion parlait à Israël des temps anciens et à ces psalmistes qui traversaient ces nombreuses expériences.

A - Les fondations de Sion

                    Les autres passages que nous avons lus font référence à une partie de tout ce sujet sur Jérusalem et Sion, c’est-à-dire ses fondations. Le passage d’Hébreux 11 qui fait référence à Abraham, dit qu’il recherchait la cité qui a les fondations.

                 Ensuite, l’apôtre Paul dit que Jésus-Christ est la seule fondation et qu’il n’y en a pas d’autre. Et puis, le Psalmiste dit que « Sa fondation est dans les saintes montagnes ».

                   La fondation de Dieu est située sur les lieux élevés. Souvenez-vous que la parole divine adressée à Abraham était qu’il devait se rendre vers une montagne lointaine, le pays de Morijah, pour y offrir Isaac en sacrifice. Et le Mont Morijah étant atteint, et en franchissant un espace de temps, l’apparition suivante du Mont Morijah date de l’époque de David. Vous vous rappelez de l’erreur commise par David sur le recensement d’Israël, la dévastation du pays
et finalement l’arasement du Mont Morijah, et là l’offrande pour le Seigneur et le ravage de mort demeuraient, le sacrifice et le temple y étaient assurés, la maison du Seigneur, et vous touchez à un autre niveau, à un autre point, avec les fondations de la maison de Dieu.

                  Et la fois suivante, sans mentionner le nom de Morijah ou d’une autre montagne terrestre, en partant de David vers une autre longue période de temps, vous en arrivez à ce qu’Abraham recherchait – la cité qui possède les  fondations. Vous en êtes à Christ, à la Jérusalem céleste, et vous voyez ce que Dieu a accompli tout au long du chemin, vous découvrez que l’expérience  d’Abraham était fondamentale, que celle de David était fondamentale.

                    Et, si vous rassemblez les significations de l’offrande d’Isaac, comme un retour de la mort, le sens de cette grande miséricorde de Dieu envers David sur le Mont Morijah, vous découvrez de manière exacte ce que sont les fondations  spirituelles, celles que nous allons développer à présent, les fondations de Sion.

B - L’importance des fondations

                    Les fondations sont des choses excessivement importantes. Tôt ou tard, chaque chose, selon sa vraie valeur, sera déterminée par les fondations. C’est comme si nous n’en avions jamais terminé avec les fondations. Bien sûr, il y a un autre sens où les fondations sont établies une fois pour toutes, et nous ne sommes pas supposés revenir en arrière pour établir les fondations encore et toujours. Mais, il y a un autre sens où nous n’en avons jamais fini avec les fondations, bien qu’elles soient déjà établies. Nous devons toujours être concernés par la base de nos fondations, à la lumière des fondations de Dieu.

                   Parfois, un grand bâtiment est complètement détruit, et après enquête, les experts concluent que le problème venait des fondations. Parfois, un bâtiment se déforme peu à peu à cause des vents, des glissements de terrain ou de mouvements terrestres, se craquelle et tombe.

                 Ceci est vrai de bien des vies ; certaines sont entièrement détruites, d’autres sont déviées, déformées, exposées, et c’est simplement un problème de fondation ; d’autres révèlent des insuffisances et des faiblesses dans leur structure, qui font se poser beaucoup de questions sur le sérieux et la minutie du travail qui a été fait en dessous ; c’est très souvent une question de fondations.

                Nous pouvons devenir très forts avec notre structure de vérité. Nous pouvons détenir toute la vérité de l’Église, le Corps de Christ, et toutes ces choses célestes qui en elles mêmes sont parfaitement vraies, et nous pouvons tous en faire un thème d’enseignement ; quelque chose se passe le jour de l’adversité et nous sommes en pièces, nous ne tenons plus debout, nous sommes démasqués et nous tombons. Nous avons tous à reconnaître quelque chose à ce sujet. Nous sommes brisés : il y a quelque part une faiblesse au niveau de nos fondations.

                 Qu’est-ce que cela veut dire ? Que devons nous faire ? Il nous faut contempler à nouveau Christ, d’abord en relation avec nos fondations. S’Il est le fondement, si Sion prend Sa caractéristique, et si Sion est tout ce que  ces  Écritures  disent d’elle :

« Des choses glorieuses ont été dites sur toi, O Cité de Dieu » (Psaume 87:3), 
« L’Éternel aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob » (Psaume 87:2), 
« Belle en perspective est Sion, la joie de toute la terre » (Psaume 48:2)

                  … et vous pouvez continuer ainsi. Si ces choses sont vraies et que Sion tire sa nature de sa fondation, alors si nous voulons que de telles choses soient une réalité pour nous, pour l’Église, nous devons considérer la fondation, c’est-a-dire nous devons encore et toujours regarder à Christ.

C - La stabilité de Christ le Fondement

                    Le caractère ultime de Christ en tant que fondation et de toute autre fondation, c’est la stabilité. C’est ce que nous pouvons attendre d’une fondation, c’est d’être stable, la stabilité. Quelle solidité, quelle constance, quelle confiance,  quelle tranquillité, quelle immuabilité, chez le Seigneur lorsqu’Il fut au milieu de nous. Rien ne le perturbait, ne le faisait varier.

                    Il fit face tranquillement, solidement, avec assurance, aux forces adverses de la terre et de l’enfer. En fait, Il était un Roc. Face à la tempête et à l’orage, face aux puissances de l’enfer qui se déchaînaient contre Lui, par tous les moyens, Il disait « Que votre cœur ne se trouble point» (Jean 14:1). Il connaissait le trouble qui survenait sur Lui et sur eux « Que votre cœur ne se trouble point ! » La stabilité du Seigneur Jésus.

D - Le secret de la stabilité de Christ

                     Quel en était le secret ? Ce n’était pas juste une attitude humaine, la force d’une grande âme, d’une grande volonté. Il y avait un secret. Sa vie était  profondément enracinée en Son Père dans le Ciel, fondée et établie dans Son Père dans les cieux. C’était une relation de cœur : « le Père », « Mon Père ».

                     Maintenant cette relation de cœur avec Son Père qui n’existait que pour lui dans le sens qu’elle n’existe pas pour nous. C’est quelque chose qui fut testé et mis à l’épreuve de toute manière. Satan fit son maximum pour interférer dans cette relation de cœur avec le Père. « Si tu es le Fils de Dieu… » (Mathieu 4:3), tout était focalisé sur cette relation avec le Père. Il y a ici la suggestion que Celui qui est dans le besoin, dans la faiblesse, le Père ne s’en occupe pas bien : « Si tu es le Fils de Dieu… ».

                    La dernière épreuve terrible se concentrait sur le même point : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée ? » (Jean 18:11). Oh, quelle coupe ! Quelle coupe amère ! Mais Il a dit « La coupe – pas celle que Dieu m’a imposée, pas celle à laquelle je suis résigné – que Dieu m’a donnée ». Mon Père m’a donné la coupe la plus amère qu’aucun homme n’a été appelé à boire – Mon Père la donne. Vous voyez ce qu’il faut saisir. C’est une coupe terrible, mais elle m’est tendue par le Père. C’est clairement d’une relation de coeur dont il s’agit, n’est-ce pas ? Oui, cette relation a été mise à l’épreuve à chaque niveau et transmise à Celui qui Lui appartient « Votre Père céleste sait… » (Matthieu 6:32).

                 « Mon Père… votre Père » (Jean 20:17). Le Père est dans les cieux, le lieu de Ses racines, là où étaient Ses fondations, ce lieu était totalement en dehors de ce monde. Il le fallait pour qu’il y ait une stabilité. Si Ses fondations avaient été dans ce monde, il n’aurait eu rien de solide et de stable, aucune assurance. Ses fondations étaient en dehors de ce monde. Béni soit Dieu parce qu’il existe un lieu de sécurité hors du monde. L’apôtre utilise une autre comparaison quand il parle de l’ancre de l’âme, sûre, ferme et inébranlable, qui pénètre au-delà du voile (Hébreux 6:19). C’est la même chose ; une ancre, une fondation, un lieu d’enracinement ailleurs. Christ avait Sa fondation en dehors de cette scène et tout ce qui la concerne.

                 Paul le résume en une phrase: «Votre vie est cachée avec Christ en Dieu »  (Colossiens 3:3), en dehors de cette scène. Oui, les fondations sont toujours  cachées, mais oh combien importantes !

E - L’appropriation de la stabilité de Christ par l’Esprit

                    Si le Seigneur Jésus est le fondement, comment L’est-il ? Si ce qui est vrai sur Sa fondation, et que ça doit être vrai pour nous, alors comment ? Nous avons été si superficiels. Nous avons dit que « personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ », et ça signifie Sa Divinité, Son Autorité ; qu’Il a accompli une grande œuvre de rachat sur Sa croix, qu’Il est ressuscité des morts, qu’Il est monté au Ciel, qu’il est assis à la droite de la Majesté d’En-Haut, qu’Il reviendra, et toutes ces choses sont comprises dans la fondation.

                   Nous pouvons bien croire à tout cela et malgré tout être terriblement ébranlés, et chuter. Nous pouvons le croire comme un sujet de doctrine ou de faits, et cependant, quelque part il existe un fossé entre notre doctrine parfaitement orthodoxe, notre saine doctrine, d’un côté, et la stabilité de nos vies, l’équilibre de nos vies, la consistance de nos vies.

                     Quelque part il y a une faiblesse malgré tout. Jésus-Christ comme fondation n’est pas seulement une question de doctrine ou d’objectivité. Il faut que le Saint-Esprit entre en nous comme Esprit de Christ. Paul parle du soutien de l’Esprit de Jésus-Christ qui lui permet d’accomplir certaines choses (Philippiens 1:19).

                  De quoi parle-t-il au juste ? Ce qui a été accompli et ratifié par le Seigneur Jésus, perfectionné en Lui par l’épreuve, la souffrance et les tests, est à présent une réalité pour nous et en nous, par le Saint-Esprit. Notre caractère spirituel nous vient de Lui, par l’Esprit, et nous deviendrons aussi de manière progressive, plus assurés et sécurisés dans nos cœurs, plus fermes, plus confiants, moins déstabilisés.

                  Nos premiers orages sont des jeux d’enfants, mais même pour un enfant un petit vent d’averse est un terrible ouragan. Plus nous avançons avec le Seigneur, plus nous nous trouvons à affronter des explosions, des cyclones d’opposition spirituelle, d’épreuves et d’assauts qu’aucun enfant ne pourrait supporter, et nous découvrons que nous sommes ébranlés par ce nouveau test, cette nouvelle épreuve, cette nouvelle forme d’opposition que le Seigneur permet que nous affrontions. Gloire à Dieu, nous ne sommes pas renversés ; c’est merveilleux de voir comment on survit et on passe à travers. Pourquoi ? A cause du soutien de l’Esprit de Jésus-Christ.

                   Quel est l’Esprit de Jésus-Christ ? Premièrement, l’Esprit de fermeté. Ce n’est pas notre résolution, Dieu le sait. Si nous étions abandonnés à nous- mêmes, nous aurions été renversés depuis longtemps et nous ne serions pas là.

                  Nous apprenons, certes, par nos propres erreurs souvent, par nos brisements, notre faiblesse face à l’épreuve et les attaques, nous apprenons Christ, nous découvrons Christ, nous sommes en position où nous adorons de plus en plus en disant « Je n’aurais jamais cru surmonter celle-là, comme si c’était la fin, mais j’ai vaincu ».

                  C’est de cette manière qu’Il est notre fondement. Je sais que la vérité fondamentale est Sa divinité et Son expiation, que c’est la fondation de notre foi, mais quelque part, Lui-même a dû venir pour être mon espérance de gloire, ou alors il n’y a aucune espérance.

                  Il faut qu’Il soit mon espérance de gloire à l’intérieur, une fondation sûre dans mon esprit, un fondement indestructible, et, pour ceux qui ont fait du chemin avec le Seigneur à travers les années, il est bien possible qu’ils disent très humblement « Oui, j’ai été longtemps piégé dans ce domaine, ce n’est plus le cas actuellement ; il y eut une période où j’aurais été terriblement secoué ; loué soit Dieu, c’est du passé ».

                 Nous constatons qu’Il nous a progressivement amené dans Sa propre stabilité. La ressemblance au Rocher n’est pas tout à fait la même que ce qu’Il a dit à Pierre « Sur ce Roc, je bâtirai mon Église », et « Tu es Pierre (un morceau de roc) » (Matthieu 16:18). C’était une prophétie qui concernait un homme faible ; qu’il devait s’inspirer du caractère de son Seigneur pour devenir en ce sens une partie de Christ, et que, ce qui, par le Saint-Esprit était vrai de Christ, serait aussi vrai de lui.

                   Semblable à un Roc – combien ces psaumes nous parlent du roc ou du rocher : « Tu es mon rocher » ? Combien de fois David a utilisé ce mot pour son Seigneur ? Vous voyez la fondation, Dieu a toujours besoin de s’occuper de nos fondations pour être établis de plus en plus fermement, de plus en plus solidement, de plus en plus assurés et confiants. Il n’y a pas de fin en la matière.

                 Tout ce qui peut nous ébranler va révéler les fondations, chaque opposition chaque adversité a un rapport avec les fondations. Nous connaîtrons toujours des épreuves de foi, car la foi n’est-elle pas le fondement de tout ? « Où étais-tu quand j’établissais les fondations de la terre ? » (Job 38:4), voila la question posée à Job : « que sais-tu sur ceci ou cela ? » Il fut entraîné directement dans l’immense magnitude de Dieu. Dieu n’a jamais touché au problème de Job, Il n’a jamais essayé de le résoudre et de répondre aux questions de Job. Son but était de faire en sorte que Job soit sûr du Seigneur. Et quand Job en vint au point d’avoir l’assurance divine, son problème n’existait plus, il avait disparu.

                    Le Seigneur ne répond pas à nos questions, n’explique pas nos expériences, ne résout pas directement nos problèmes. Il œuvre en nous pour nous amener au point où nous sommes si sûrs de Lui que les problèmes ont perdu toute valeur, « Sa fondation se trouve dans les montagnes saintes ». Le Seigneur aime les portes de Sion. C’est là que se situe Son cœur.

                   Notez qu’Abraham a été appelé l’ami de Dieu. Comment a-t-il été l’ami de Dieu ? Comment est-il devenu ce que Dieu aimait plus que les demeures de Jacob, là où était Son cœur ? Simplement parce que, au travers du test et de l’épreuve, Il s’imbibait de l’Esprit de Son Fils, Jésus-Christ. N’était-ce pas la scène sur le Mont Morijah ? l’Esprit de Jésus donnant Sa vie, Son âme. Oui, c’était Christ en Abraham, par le test et l’épreuve, qui fit d’Abraham l’ami de Dieu et donna la possibilité de dire à Dieu « Mon ami, Mon délice, Mon bien-aimé. Plus que toutes les demeures de Jacob, ces choses de la terre »

T.A.S.

à suivre

jeudi 19 mai 2016

Le Nom du Seigneur et la responsabilité intégrale T. Austin-Sparks


Le triomphe de la foi


                    Vous souvenez-vous de ce passage qui revient plusieurs foi dans le livre des Actes :"par la foi en Son nom" -- "la foi en Son nom" ? C'est l'objet de la foi qui tient là tout entier dans ce nom suprême. Le nom qui est au-dessus de tout nom, le nom à la communion duquel nous sommes appelés, et qui est invoqué sur nous, est un nom qui contient un caractère spirituel, une nature. Il ne s'agit pas d'employer une formule, d'adopter une étiquette et de dire : "au nom de Jésus". Nom ! Il s'agit de vivre là, dans l'expérience du contenu de ce nom, dans la sainteté de tous les jours, dans l'humilité authentique, habituelle, dans la foi pratique, dans l'amour vécu. Voilà le chemin de la victoire. L'amour ? Mais Son nom, c'est cela ! Si nous voulons que nos prières soient entendues et exaucées, que dit le Maître ? -- "Demandez en Mon nom". Il ne s'agit pas là d'une formule passeport pour aller à Dieu. Il faut vivre dans ce nom. Il faut être un avec le Seigneur Jésus sur cette croix qui a terrassé l'orgueil, l'impureté, l'incrédulité, la dureté de cœur. Alors seulement, la prière prévaudra. Si nous prenons fait et cause pour le Nom, et tout ce qu'il implique, la prière ne peut pas ne pas avoir le dessus. Car le Nom est à lui seul une victoire. Témoignage, prédication, autorité, tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons en son Nom suppose cet arrière-plan -là. C'est comme le terrain sur lequel se fonde notre vie de spirituelle, la bas de notre vie cachée en Lui.

                    Dans le domaine de la sainteté, la moindre lacune est un facteur de paralysie. Si nous nous lançons dans une activité d'ordre spirituel en laissant au dedans de nous quelque faille sur laquelle Dieu a cherché sans succès à attirer notre attention, nous pouvons être sûrs que Satan a les coudées franches. Si la puissance de Jésus est tenue en échec dans une circonstance donnée, on ne peut songer à user de son nom avec autorité que sur la base de la sainteté. Un péché secret peut compromettre une situation, comme le lingot d'or d'Acan : la faute d'un seul homme entraîna la défaite de tout un peuple.

                  Tout cela touche à une grosse, grosse question : la tragédie des ministères manqués, aussi bien ici, chez nous, que dans les champs de missionnaires.

                   Revers, impuissance, triomphes et ricanements de Satan à la face de Dieu à cause de tant de déficits. Cependant, jamais aucune prière n'a manqué de son étiquette "au nom de Jésus". Mais de quelle valeur était-elle ?

                  Combien de missionnaires ont dû abandonner la partie et rentrer au pays, et combien d'ouvriers de Dieu, plus près de nous, ont dû, eux aussi, rendre les armes, vaincus, terrassés, brisés par un état de choses qui était plus fort qu'eux. Faut-il vraiment qu'il en soit ainsi ? Qu'est-e qu'il y a donc qui ne va pas ? Bien-aimés, dites-moi, le Nom de Jésus-Christ n'est-il pas aujourd'hui ce qu'il a toujours été ? Aurait-il perdu sa puissance ? Le Seigneur n'est-il pas maintenant encore élevé à la droite de la majesté de Dieu ? Non, ce n'est pas là qu'il faut chercher, c'est ici, c'est en nous. Dieu nous appelle, dans le domaine de la sainteté, de l'humilité, du désintéressement et de l'amour, à entrer dans une phase nouvelle de notre vie. Il nous appelle sur ces points-là à monter plus haut, dans la vie spirituelle, comme aussi à descendre plus bas. Qui sait si ce message n'est pas le clairon de Dieu qui nous appelle à la sainteté sous toutes ses formes, pour que le Nom puisse être honoré et glorifié ? S'il n'en n'est pas ainsi, si Satan est encore capable, bien-aimés, de flétrir ce Nom d'une façon quelconque, ce ne peut être que par suite d'une lacune dans la sainteté de notre vie, de quelque faille dans notre charité chrétienne, notre humilité ou notre foi.

                    C'est un appel missionnaire que je vous adresse. Qu'il s'agisse de notre pays ou d'autres pays d'au-delà des mers, nous avons devant nous un état de choses qui n'est pas moins désespéré. Nous devons nous donner à Dieu pour que la valeur du Nom aimé, en ce qui nous concerne, retrouve toute sa plénitude. Ce sera alors vraiment, au nom du Seigneur Jésus que nous vivrons. Sa puissance sera notre nature, et nous manifesterons sa puissance

                    La venue du Saint-Esprit fut une expression de la Royauté du Seigneur Jésus, dans toute la puissance de Son Nom.

Responsabilité intégrale

                   Il y a maintenant un troisième élément, qu'il nous importe de remarquer. Nous avons vu la Croix, puis nous avons vu le témoignage, ensuite nous avons vu le "Corps". Quand Abel prit sur lui le témoignage du sang, il embrassa le témoignage tout entier. Je ne sais pas si vous saisissez la portée de ce que je dis là. Il prit en quelque sorte, fait et cause pour le témoignage intégral. Le témoignage tout entier se trouve reposer sur sa personne. Comme il en était l'unique représentant, il lui fut échu d'en devenir "le légataire universel", si j'ose m'exprimer ainsi, responsable de tout son contenu. C'est pour cela qu'il fut tué. Rien de partiel ni de fragmentaire dans les conséquences qu'il eut à supporter. Je répète donc : Abel prit sur lui le témoignage tout entier.

                   Or, souvenez-vous que le corps est un. -- Quand je parle du corps, j'emploie ce terme dans le sens néotestamentaire : "L’Église qui est son corps" -- "Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps." -- Le Saint-Esprit est un comme le corps est unLe témoignage aussi est un.

                   Faites un effort pour comprendre, bien-aimés. C'est le témoignage du Saint-Esprit dans le Corps (l’Église). L'un et l'autre sont un dans leur nature, par conséquent le témoignage aussi est un.

                    Il ne s'agit d'un certain nombre de fragments, soit du témoignage, soit de l'Esprit, soit du Corps. II y a un tout, il y a une telle unité, que quiconque embrasse le témoignage, ou s'y associe, devient responsable du témoignage tout entier. Le Comprenez-vous ?

                   C'est là, il faut le réaliser, une chose énorme : être responsable du témoignage tout entier. Il n'y a rien, absolument rien de local ou de partiel, dans quoi que ce soit qui touche au témoignage de Jésus, au Saint-Esprit ou au Corps de Christ. On ne saurait parler du Corps de Christ ici ou du Corps de Christ là, du Corps de Christ en Afrique ou ailleurs. C'est le Corps de Christ tout court. Il est un. De même, ce n'est pas le Saint-Esprit ici, le Saint-Esprit là ; il n'y a qu'un Esprit. Ce n'est pas non plus, le témoignage par ci ou le témoignage par là, c'est le témoignage, le témoignage de Jésus. Il peut y avoir des degrés dans l'assimilation, mais son essence et son but suprême, c'est d'être un, et dépourvu de tout caractère local, ou partiel ou personnel. Quiconque embrasse le témoignage de Jésus sous l'action du Saint-Esprit embrasse le témoignage intégral. Et s'il n'y a rien non plus de partiel, de fragmentaire, rien de local,  rien de détaché, dans la vie de ceux qui adhèrent à ce témoignage, il s'ensuit que votre vie toute entière est impliquée, exactement comme l'est votre vie physique quand vous vous joignez à des enfants de Dieu dans une salle de culte ou dans n'importe quel autre lieu. C'est précisément pour cela que le Saint-Esprit insiste sur cet arrière-plan domestique et privé de l’Église. Bien plus, il le fait justement dans des épitres adressées à des églises, et pas dans les autres. Je crois que les épitres sont destinées aux églises. Dans un sens, je crois qu'on peut en dire autant de l’Écriture toute entière, de la Genèse à l'Apocalypse. Mais dans un sens plus restreint, ce sont les lettres dans lesquelles la question du Corps de Christ est traité qui mettent le plus l'accent sur les relations de famille ou d'affaires : le mari et la femme, les enfants, les serviteurs. C'est comme si le Saint-Esprit voulait dire à tous ces croyants : Vous progressez dans le témoignage de Jésus, vous entrez dans le vif de la mêlée, la bataille fait rage ; veillez sur votre arrière !

                     Votre arrière c'est votre foyer, ce sont vos affaires, votre gagne-pain. Ils sont engagés, eux aussi, pour votre témoignage. Quand vous vous lancez dans le ministère, n'est-ce pas précisément là que l'ennemi vient vous frapper ? Oui, votre foyer, votre travail. C'est là qu'il se montre.

                    Le témoignage de Jésus, semble dire, l'Esprit n'est pas confiné dans les limites de l'assemblée publique. Il est pour la maison aussi, et pour le travail de tous les jours.

                    C'est tout un, il n'y a pas de distinctions possibles. Et quelle est la nature du conflit, en dernière analyse ? Qu'avons-nous à redouter ? : La mort, la puissance de la mort ! Vous comprenez bien, naturellement, qu'il n'est pas ici simplement de la mort physique, quoique l'ennemi fasse bien tout ce qu'il peut, comme meurtrier, contre les enfants de Dieu. Et à cet égard, que de tragédies qui trouveraient là leur explication ! Oh ! Connaître davantage la puissance du sang dans ce domaine ! Pouvoir tenir en échec la mort physique par la puissance du sang ! Quand c'est l'existence même du témoignage qui est en cause, certainement Dieu intervient. Vous voyez à quoi nous voulons en venir : le Corps est un, le témoignage est un, l'Esprit est un. Et quiconque s'y engage doit y entrer tout entier, jusqu'à la dernière parcelle de ce qui le concerne.

                    Or, c'est contre cet assaut mortel que nous débattons maintenant. Oui, un assaut mortel contre l’œuvre de Dieu. Dans Sa pensée, nous avons embrassé le témoignage de Jésus, consciemment ou non, avec tout ce que son sang comportait pour l'avenir de guerre à outrance entre la vie et la mort. Et puis notre témoignage s'est effondré là où la puissance de Christ aurait dû intervenir et vaincre la mort. L’œuvre de Dieu entre nos mains s'est trouvée arrêtée, bloquée, paralysée. Mais qui sait, après tout, s'il n'eût pas été autrement si nous avions délibérément regardé le sang comme le seul facteur de destruction de la puissance de la mort ? Ne nous sommes-nous pas attardé à l'examen des causes secondaires incriminant ceci et puis cela sans jamais être au clair ? Certes, il a pu y avoir du vrai dans notre façon d’interpréter les choses. Mais au fond, c'est le témoignage qui était l'objet des assauts de l'ennemi. Dans sa fureur, il a projeté contre lui ses miasmes de la mort, et c'est de cela que nous avons été atteints. Est-ce là notre histoire ? En tout cas, bien-aimés, c'est là l'histoire dans la Parole de Dieu, de beaucoup de ceux qui nous ont précédés.

                   Souscrire à telle partie du témoigne, c'est embrasser la cause toute entière car elle est indivise. On est dedans ou dehors. On ne peut s'y tailler un morceau et laisser le reste. Aussitôt que vous y entrez, par la foi et l'action du Saint-Esprit, en relation de fait avec le témoignage de Jésus, vous êtes engagés sans retour dans cette mêlée suprême. C'est désormais pour vous, à cause du sang versé, à la vie et à la mort. Quand vous êtes pris dans cette bataille il n'y a plus qu'une ressource qui tienne : la foi du Fils de Dieu, tel sera désormais pour vous, le nerf de la guerre. Dans ce domaine-là, aucune passivité n'est permise. Et il ne s'agit de se perdre dans les généralités. Là, plus de répit ! La prière ne peut être qu'une lutte, et nous en avons besoin ! -- oh ! Comme nous en avons besoin ! -- d'un renouveau de cette prière-là. Oh ! Pouvoir enfin finir, une bonne fois pour toutes, avec ces prières d'ordonnance, ces récitals tout plein de digressions sans objet ! Oh ! Savoir prendre à partie, au Nom de Jésus-Christ, les éléments capitaux de la résistance, et se frayer un chemin jusqu'au cœur de la place ! Dans la vie de prière du peuple de Dieu, bien-aimés, la lutte devrait avoir plus de place. Demandez à Dieu de doter votre vie de prière de cette foi de combat du Fils de Dieu. Si vous voulez pouvoir tenir bon, il s'agira de prendre, dans cette foi de "première ligne", une position inébranlable, refusant de vous laisser émouvoir par les circonstances ou les apparences.

                    Le témoignage est-il pour vous d'une nature telle que s'il vous était enlevé il ne vous resterait plus rien ? Êtes-vous tellement un avec lui que son effondrement serait le vôtre ?

                    S'il en est ainsi, bien-aimés, ce que vous avez à faire, c'est de fermer résolument les yeux sur les apparences et de dire : Et bien quelles que soient les apparences extérieures, il y a en tout cas une chose qui est pour moi une question de vie ou de mort, c'est le témoignage pour lequel j'ai pris fait et cause, le témoignage du Seigneur Jésus.

                   Et alors, voue heurtant de nouveau, par la force des choses, à toutes les apparences par lesquelles l'ennemi cherche à obscurcir la réalité, examinant encore une fois la situation sous toutes ses faces, épuisant toutes les ressources de la logique, acculés enfin dans les derniers retranchements que les circonstances peuvent vus offrir, vous laisserez échapper ce cri : "Cette fois, il faut que j'abandonne même ce terrain-là, je n'en ai point d'autres, c'est fini !"

                    Si c'est là vraiment votre suprême extrémité, alors vous êtes en plein dans le témoignage de Jésus. Une fois que vous y êtes, votre attitude doit être celle d'une foi qui livre bataille, qui se débat, qui dément les contradictions extérieures, s'inscrit en faux contre les apparences, et tient bon en dépit de tout. C'est le "je ne puis autrement que Dieu me soit en aide !" de Luther. C'est là, l'impasse ultime. C'est quand vous en êtes là que vous vous rendrez compte que cette affaire a établi un lien entre vous et le peuple de Dieu. Ainsi, tous ses intérêts sont les vôtres parce que le témoignage est un. La relation, en effet, qui nous unit au Corps de Christ par l'organe de l'Esprit et du témoignage est de telle nature que si nous perdons pied, les effets s'en feront sentir jusqu'aux extrémités de la terre. Et, si, d'autre part, ce sont les extrémités de la terre qui ont besoin de renfort, c'est à nous de nous tenir sur la brèche pour qu'elles l'obtiennent, à cause de cette unité organique qui caractérise aussi bien le témoignage que le Saint-Esprit.

                    Avez-vous conscience qu'un souffle de mort est exhalé, ici ou là, contre quelque enfant de Dieu ? L'ennemi s'acharne-t-il au près ou au loin, sur le corps, la pensée ou l'esprit de tel ou tel de nos compagnons de combat ? L’œuvre de Dieu est-elle menacée sur quelque point ? Oh, bien-aimés, cela nous regarde, si nous avons revendiqué notre place dans le témoignage, c'est notre affaire ! Sur ce chapitre-là, nous ne pouvons rien considérer comme personnel ou privé. Tout cela affecte le témoignage, dans son unité élémentaire. C'est pourquoi, quand un membre souffre, nous devrions tous intervenir et plaider la puissance du sang, pour qu'elle s'exerce contre celui qui avait la puissance de la mort, contre Satan.

Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort.

T.A.S.



mercredi 18 mai 2016

Notre témoignage au quotidien

"Soyez naturellement spirituels et spirituellement naturels!" propos de Kenneth O'Hare, un frère aîné qui est parti avec le Seigneur avec sa femme Elva. Il m'a fait découvrir  le cœur du Père par sa vie et son enseignement sur le Fils.

Ce propos est très bien illustré par ce partage de T. Austin-Sparks


                    Ce qui est précieux pour Dieu, c’est la douceur, la bonté et l’humilité. Pierre dit « la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3:4). La douceur est une vertu de Christ par opposition à l’orgueil.

                    La valeur précieuse de Christ nous appartient par la foi. Nous prenons ce mot « précieux » et nous disons que ce que Christ étant le fondement, est pour Dieu par la satisfaction de Sa propre nature et des  exigences divines et saintes, devient nôtre par la foi, « Car, pour vous qui croyez, il y a cette valeur précieuse », la manifestation de la beauté et de la gloire du Seigneur  Jésus.

              Gardons-nous de croire encore qu’il s’agit d’un thème de réunion, de conférence ou d’une instruction de la Parole ! C’est quelque chose qui doit nous accompagner demain et les jours suivants, à la maison, au travail, dans notre vie quotidienne, dans la rue, en voyage ; chaque jour, les beautés et les excellences du Seigneur Jésus doivent être manifestées.

                   Nous ne devons pas être des prédicateurs (ou témoins) qui traitent de thèmes ou de sujets, mais derrière ce que nous disons ou affirmons, dans le travail de chaque jour en croisant d’autres gens, ces derniers vont ressentir la marque de Christ – même s’ils ne savent pas de quoi il s’agit.

                Quelque chose de la beauté du Seigneur notre Dieu repose sur nous, quelque chose qui parle de Christ et de sa précieuse valeur pour le Père qui constitue  le fondement, et tout ce qui est posé sur ce fondement doit lui correspondre, sinon lorsqu’il y aura l’épreuve du feu, il ne restera plus rien. C’est ainsi que se révéleront les gloires de Christ.

               Demandons-Lui de susciter en nous une ambition passionnée pour exprimer le Seigneur Jésus, plus que tout le reste. Pas pour prêcher (ou témoigner) de grandes vérités, ou pour devenir des prédicateurs, des enseignants ou autre, mais pour exprimer Jésus ; afin que, émanant de Lui, Sa présence, Sa mesure, Sa nature, nos occasions de prêcher (ou de témoigner) se produiront, non pas parce que nous ouvrons la bouche, mais parce qu’il sera reconnu que nous avons quelque chose du Seigneur.

                    Ne nous autorisons pas à vivre trop dans les « hautes sphères » de la maison de Dieu. Celle-ci est une, elle a un rez-de-chaussée et une cuisine. Nous n’allons pas vivre toujours sur le toit, tellement nous sommes spirituels et célestes, si  abstraits, si élevés dans la vérité que les choses pratiques de la cuisine sont  délaissées.

                   Que diriez-vous si vous entriez dans une maison et montiez à l’étage glorieux et merveilleusement décoré, puis vous redescendiez dans la cuisine où règne un désordre et une saleté épouvantables qui n’ont aucune commune mesure avec ce que vous aviez trouvé en haut. Vous diriez que quelque chose ne tourne pas rond.

                Il y a un aspect cuisine dans notre vie spirituelle : toute notre vie pratique  quotidienne faite de choses insignifiantes devrait refléter la beauté du Seigneur au moins autant que en haut quand nous sommes au ciel. Nous sommes appelés à vivre en haut autant qu’en bas.

                    Dans Éphésiens, Paul a écrit la moitié de sa lettre sur les lieux célestes, et puis, sans faire de ruptures en chapitres, il en vient à dire directement « Je vous  exhorte à marcher de manière digne conformément à l’appel qui vous a été adressée », puis, il descend dans la cuisine pour amener avec lui la gloire des cieux et il s’adresse aux maris, aux épouses, aux enfants, aux parents, aux maîtres et aux serviteurs.

                  Ce dernier aspect est aussi important que le premier. La valeur précieuse doit se manifester « sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10).

                   Ne soyons pas de ceux qui sont tellement occupés par les choses élevées que nous croyons être en dessous de notre dignité de personne spirituelle de laver la vaisselle, passer l’aspirateur ou nettoyer les chambres … Peut-être pensons-nous que ce n’est pas notre rôle et que nous sommes plus spirituels que çà ! Rien ne déplaît plus au Seigneur que des chrétiens qui viennent aux réunions mais qui négligent leurs foyers en pensant que ce n’est pas de leur niveau ! La chose la plus élevée que nous puissions connaître, c’est Christ manifesté dans les choses monotones, journalières et humbles où nous sommes testés et mis à l’épreuve.


 Les caractéristiques de Sion chapitre 4 
T. Austin-Sparks