Le
triomphe de la foi
Vous
souvenez-vous de ce passage qui revient plusieurs foi dans le livre
des Actes :"par la foi en Son nom" -- "la foi en
Son nom" ? C'est l'objet de la foi qui tient là tout
entier dans ce nom suprême. Le nom qui est au-dessus de tout nom, le
nom à la communion duquel nous sommes appelés, et qui est invoqué
sur nous, est un nom qui contient un caractère spirituel, une
nature. Il ne s'agit pas d'employer une formule, d'adopter une
étiquette et de dire : "au nom de Jésus". Nom ! Il s'agit
de vivre là, dans l'expérience du contenu de ce nom, dans la
sainteté de tous les jours, dans l'humilité authentique,
habituelle, dans la foi pratique, dans l'amour vécu. Voilà le
chemin de la victoire. L'amour ? Mais Son nom, c'est cela ! Si nous
voulons que nos prières soient entendues et exaucées, que dit le
Maître ? -- "Demandez en Mon nom". Il ne s'agit pas là
d'une formule passeport pour aller à Dieu. Il faut vivre dans ce
nom. Il faut être un avec le Seigneur Jésus sur cette croix qui a
terrassé l'orgueil, l'impureté, l'incrédulité, la dureté de
cœur. Alors seulement, la prière prévaudra. Si nous prenons fait
et cause pour le Nom, et tout ce qu'il implique, la prière ne peut
pas ne pas avoir le dessus. Car le Nom est à lui seul une victoire.
Témoignage, prédication, autorité, tout ce que nous sommes, tout
ce que nous faisons en son Nom suppose cet arrière-plan -là. C'est
comme le terrain sur lequel se fonde notre vie de spirituelle, la bas
de notre vie cachée en Lui.
Dans
le domaine de la sainteté, la moindre lacune est un facteur de
paralysie. Si nous nous lançons dans une activité d'ordre spirituel
en laissant au dedans de nous quelque faille sur laquelle Dieu a
cherché sans succès à attirer notre attention, nous pouvons être
sûrs que Satan a les coudées franches. Si la puissance de Jésus
est tenue en échec dans une circonstance donnée, on ne peut songer
à user de son nom avec autorité que sur la base de la sainteté. Un
péché secret peut compromettre une situation, comme le lingot d'or
d'Acan : la faute d'un seul homme entraîna la défaite de tout un
peuple.
Tout
cela touche à une grosse, grosse question : la tragédie des
ministères manqués, aussi bien ici, chez nous, que dans les champs
de missionnaires.
Revers,
impuissance, triomphes et ricanements de Satan à la face de Dieu à
cause de tant de déficits. Cependant, jamais aucune prière n'a
manqué de son étiquette "au nom de Jésus". Mais de
quelle valeur était-elle ?
Combien
de missionnaires ont dû abandonner la partie et rentrer au pays, et
combien d'ouvriers de Dieu, plus près de nous, ont dû, eux aussi,
rendre les armes, vaincus, terrassés, brisés par un état de choses
qui était plus fort qu'eux. Faut-il vraiment qu'il en soit ainsi ?
Qu'est-e qu'il y a donc qui ne va pas ? Bien-aimés, dites-moi, le
Nom de Jésus-Christ n'est-il pas aujourd'hui ce qu'il a toujours été
? Aurait-il perdu sa puissance ? Le Seigneur n'est-il pas maintenant
encore élevé à la droite de la majesté de Dieu ? Non, ce n'est
pas là qu'il faut chercher, c'est ici, c'est en nous. Dieu nous
appelle, dans le domaine de la sainteté, de l'humilité, du
désintéressement et de l'amour, à entrer dans une phase nouvelle
de notre vie. Il nous appelle sur ces points-là à monter plus haut,
dans la vie spirituelle, comme aussi à descendre plus bas. Qui sait
si ce message n'est pas le clairon de Dieu qui nous appelle à la
sainteté sous toutes ses formes, pour que le Nom puisse être honoré
et glorifié ? S'il n'en n'est pas ainsi, si Satan est encore
capable, bien-aimés, de flétrir ce Nom d'une façon quelconque, ce
ne peut être que par suite d'une lacune dans la sainteté de notre
vie, de quelque faille dans notre charité chrétienne, notre
humilité ou notre foi.
C'est
un appel missionnaire que je vous adresse. Qu'il s'agisse de notre
pays ou d'autres pays d'au-delà des mers, nous avons devant nous un
état de choses qui n'est pas moins désespéré. Nous devons nous
donner à Dieu pour que la valeur du Nom aimé, en ce qui nous
concerne, retrouve toute sa plénitude. Ce sera alors vraiment, au
nom du Seigneur Jésus que nous vivrons. Sa puissance sera notre
nature, et nous manifesterons sa puissance
La
venue du Saint-Esprit fut une expression de la Royauté du Seigneur
Jésus, dans toute la puissance de Son Nom.
Responsabilité
intégrale
Il
y a maintenant un troisième élément, qu'il nous importe de
remarquer. Nous avons vu la Croix, puis nous avons vu le témoignage,
ensuite nous avons vu le "Corps". Quand Abel prit sur lui
le témoignage du sang, il embrassa le témoignage tout
entier. Je ne sais pas si vous saisissez la portée de ce
que je dis là. Il prit en quelque sorte, fait et cause pour le
témoignage intégral. Le témoignage tout entier se
trouve reposer sur sa personne. Comme il en était l'unique
représentant, il lui fut échu d'en devenir "le légataire
universel", si j'ose m'exprimer ainsi, responsable de tout son
contenu. C'est pour cela qu'il fut tué. Rien de partiel ni de
fragmentaire dans les conséquences qu'il eut à supporter. Je répète
donc : Abel prit sur lui le témoignage tout entier.
Or,
souvenez-vous que le corps est un. -- Quand je parle
du corps, j'emploie ce terme dans le sens néotestamentaire :
"L’Église qui est son corps" -- "Nous
avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul
corps." -- Le Saint-Esprit est un comme le corps est un. Le
témoignage aussi est un.
Faites
un effort pour comprendre, bien-aimés. C'est le témoignage du
Saint-Esprit dans le Corps (l’Église). L'un et l'autre
sont un dans leur nature, par conséquent le
témoignage aussi est un.
Il
ne s'agit d'un certain nombre de fragments, soit du témoignage, soit
de l'Esprit, soit du Corps. II y a un tout, il y a une telle unité,
que quiconque embrasse le témoignage, ou s'y associe, devient
responsable du témoignage tout entier. Le Comprenez-vous ?
C'est
là, il faut le réaliser, une chose énorme : être responsable du
témoignage tout entier. Il n'y a rien, absolument rien de local ou
de partiel, dans quoi que ce soit qui touche au témoignage de Jésus,
au Saint-Esprit ou au Corps de Christ. On ne saurait parler du Corps
de Christ ici ou du Corps de Christ là, du Corps de Christ en
Afrique ou ailleurs. C'est le Corps de Christ tout court. Il est un.
De même, ce n'est pas le Saint-Esprit ici, le Saint-Esprit là ; il
n'y a qu'un Esprit. Ce n'est pas non plus, le témoignage par ci ou
le témoignage par là, c'est le témoignage, le
témoignage de Jésus. Il peut y avoir des degrés dans
l'assimilation, mais son essence et son but suprême, c'est
d'être un, et dépourvu de tout caractère local,
ou partiel ou personnel. Quiconque embrasse le témoignage de Jésus
sous l'action du Saint-Esprit embrasse le témoignage intégral. Et
s'il n'y a rien non plus de partiel, de fragmentaire, rien de local,
rien de détaché, dans la vie de ceux qui adhèrent à ce
témoignage, il s'ensuit que votre vie toute entière est impliquée,
exactement comme l'est votre vie physique quand vous vous joignez à
des enfants de Dieu dans une salle de culte ou dans n'importe quel
autre lieu. C'est précisément pour cela que le Saint-Esprit insiste
sur cet arrière-plan domestique et privé de l’Église. Bien plus,
il le fait justement dans des épitres adressées à des églises, et
pas dans les autres. Je crois que les épitres sont destinées aux
églises. Dans un sens, je crois qu'on peut en dire autant de
l’Écriture toute entière, de la Genèse à l'Apocalypse. Mais
dans un sens plus restreint, ce sont les lettres dans lesquelles la
question du Corps de Christ est traité qui mettent le plus l'accent
sur les relations de famille ou d'affaires : le mari et la femme, les
enfants, les serviteurs. C'est comme si le Saint-Esprit voulait dire
à tous ces croyants : Vous progressez dans le témoignage de Jésus,
vous entrez dans le vif de la mêlée, la bataille fait rage
; veillez sur votre arrière !
Votre
arrière c'est votre foyer, ce sont vos affaires, votre gagne-pain.
Ils sont engagés, eux aussi, pour votre témoignage. Quand vous vous
lancez dans le ministère, n'est-ce pas précisément là que
l'ennemi vient vous frapper ? Oui, votre foyer, votre travail. C'est
là qu'il se montre.
Le
témoignage de Jésus, semble dire, l'Esprit n'est pas confiné dans
les limites de l'assemblée publique. Il est pour la maison aussi, et
pour le travail de tous les jours.
C'est
tout un, il n'y a pas de distinctions possibles. Et quelle est la
nature du conflit, en dernière analyse ? Qu'avons-nous à redouter ?
: La mort, la puissance de la mort ! Vous comprenez bien,
naturellement, qu'il n'est pas ici simplement de la mort physique,
quoique l'ennemi fasse bien tout ce qu'il peut, comme meurtrier,
contre les enfants de Dieu. Et à cet égard, que de tragédies qui
trouveraient là leur explication ! Oh ! Connaître davantage la
puissance du sang dans ce domaine ! Pouvoir tenir en échec la mort
physique par la puissance du sang ! Quand c'est l'existence même du
témoignage qui est en cause, certainement Dieu intervient. Vous
voyez à quoi nous voulons en venir : le Corps est un, le témoignage
est un, l'Esprit est un. Et quiconque s'y engage doit y entrer tout
entier, jusqu'à la dernière parcelle de ce qui le concerne.
Or,
c'est contre cet assaut mortel que nous débattons maintenant. Oui,
un assaut mortel contre l’œuvre de Dieu. Dans Sa pensée, nous
avons embrassé le témoignage de Jésus, consciemment ou non, avec
tout ce que son sang comportait pour l'avenir de guerre à outrance
entre la vie et la mort. Et puis notre témoignage s'est effondré là
où la puissance de Christ aurait dû intervenir et vaincre la mort.
L’œuvre de Dieu entre nos mains s'est trouvée arrêtée, bloquée,
paralysée. Mais qui sait, après tout, s'il n'eût pas été
autrement si nous avions délibérément regardé le sang comme le
seul facteur de destruction de la puissance de la mort ? Ne nous
sommes-nous pas attardé à l'examen des causes secondaires
incriminant ceci et puis cela sans jamais être au clair ? Certes, il
a pu y avoir du vrai dans notre façon d’interpréter les choses.
Mais au fond, c'est le témoignage qui était l'objet des assauts de
l'ennemi. Dans sa fureur, il a projeté contre lui ses miasmes de la
mort, et c'est de cela que nous avons été atteints. Est-ce là
notre histoire ? En tout cas, bien-aimés, c'est là l'histoire dans
la Parole de Dieu, de beaucoup de ceux qui nous ont précédés.
Souscrire
à telle partie du témoigne, c'est embrasser la cause toute entière
car elle est indivise. On est dedans ou dehors. On ne peut s'y
tailler un morceau et laisser le reste. Aussitôt que vous y entrez,
par la foi et l'action du Saint-Esprit, en relation de fait avec le
témoignage de Jésus, vous êtes engagés sans retour dans cette
mêlée suprême. C'est désormais pour vous, à cause du sang versé,
à la vie et à la mort. Quand vous êtes pris dans cette bataille il
n'y a plus qu'une ressource qui tienne : la foi du Fils de
Dieu, tel sera désormais pour vous, le nerf de la guerre. Dans ce
domaine-là, aucune passivité n'est permise. Et il ne s'agit de se
perdre dans les généralités. Là, plus de répit ! La prière ne
peut être qu'une lutte, et nous en avons besoin ! -- oh ! Comme nous
en avons besoin ! -- d'un renouveau de cette prière-là. Oh !
Pouvoir enfin finir, une bonne fois pour toutes, avec ces prières
d'ordonnance, ces récitals tout plein de digressions sans objet ! Oh
! Savoir prendre à partie, au Nom de Jésus-Christ, les éléments
capitaux de la résistance, et se frayer un chemin jusqu'au cœur de
la place ! Dans la vie de prière du peuple de Dieu, bien-aimés, la
lutte devrait avoir plus de place. Demandez à Dieu de doter votre
vie de prière de cette foi de combat du Fils de Dieu. Si vous voulez
pouvoir tenir bon, il s'agira de prendre, dans cette foi de "première
ligne", une position inébranlable, refusant de vous laisser
émouvoir par les circonstances ou les apparences.
Le
témoignage est-il pour vous d'une nature telle que s'il vous était
enlevé il ne vous resterait plus rien ? Êtes-vous tellement un avec
lui que son effondrement serait le vôtre ?
S'il
en est ainsi, bien-aimés, ce que vous avez à faire, c'est de fermer
résolument les yeux sur les apparences et de dire : Et bien quelles
que soient les apparences extérieures, il y a en tout cas une chose
qui est pour moi une question de vie ou de mort, c'est le témoignage
pour lequel j'ai pris fait et cause, le témoignage du Seigneur
Jésus.
Et
alors, voue heurtant de nouveau, par la force des choses, à toutes
les apparences par lesquelles l'ennemi cherche à obscurcir la
réalité, examinant encore une fois la situation sous toutes ses
faces, épuisant toutes les ressources de la logique, acculés enfin
dans les derniers retranchements que les circonstances peuvent vus
offrir, vous laisserez échapper ce cri : "Cette fois, il faut
que j'abandonne même ce terrain-là, je n'en ai point d'autres,
c'est fini !"
Si
c'est là vraiment votre suprême extrémité, alors vous êtes en
plein dans le témoignage de Jésus. Une fois que vous y êtes, votre
attitude doit être celle d'une foi qui livre bataille, qui se débat,
qui dément les contradictions extérieures, s'inscrit en faux contre
les apparences, et tient bon en dépit de tout. C'est le "je ne
puis autrement que Dieu me soit en aide !" de Luther. C'est là,
l'impasse ultime. C'est quand vous en êtes là que vous vous rendrez
compte que cette affaire a établi un lien entre vous et le peuple de
Dieu. Ainsi, tous ses intérêts sont les vôtres parce que le
témoignage est un. La relation, en effet, qui nous unit au Corps de
Christ par l'organe de l'Esprit et du témoignage est de telle nature
que si nous perdons pied, les effets s'en feront sentir jusqu'aux
extrémités de la terre. Et, si, d'autre part, ce sont les
extrémités de la terre qui ont besoin de renfort, c'est à nous de
nous tenir sur la brèche pour qu'elles l'obtiennent, à cause de
cette unité organique qui caractérise aussi bien le témoignage que
le Saint-Esprit.
Avez-vous
conscience qu'un souffle de mort est exhalé, ici ou là, contre
quelque enfant de Dieu ? L'ennemi s'acharne-t-il au près ou au loin,
sur le corps, la pensée ou l'esprit de tel ou tel de nos compagnons
de combat ? L’œuvre de Dieu est-elle menacée sur quelque point ?
Oh, bien-aimés, cela nous regarde, si nous avons revendiqué notre
place dans le témoignage, c'est notre affaire ! Sur ce chapitre-là,
nous ne pouvons rien considérer comme personnel ou privé. Tout cela
affecte le témoignage, dans son unité élémentaire. C'est
pourquoi, quand un membre souffre, nous devrions tous intervenir et
plaider la puissance du sang, pour qu'elle s'exerce contre celui qui
avait la puissance de la mort, contre Satan.
Ils
l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la
parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à
craindre la mort.
T.A.S.
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