Introduction
I Importance de la Prière
II Adresser les prières «à Dieu»
III Obéissance et Prière
IV Prier au nom de Christ et en accord avec la volonté de Dieu
V Prier par l'Esprit
VI Toujours prier et ne point se relâcher
VII Demeurer en Christ
VIII Prier avec actions de grâces
IX Obstacles à la Prière
X Quand Prier
XI Nécessité d'un Réveil universel
XII Rôle de la Prière avant et pendant les Réveils
Note d'Edition
INTRODUCTION
L’auteur de cet ouvrage est
l’évangéliste américain bien connu Reuben A. Torrey qui, au début de ce siècle,
a été entre les mains de Dieu l’instrument de nombreux réveils à travers le
monde. Homme ferme et sans détours, bourru de manières, saisissant les foules
par sa logique irréfutable et le solide fondement scripturaire de ses
enseignements, Torrey refusa toujours de laisser écrire sa biographie par
crainte de détourner au profit de l’homme quelque chose de la gloire qui ne
revient qu’à Dieu.
Nous nous bornerons donc à
dire que, reçu Docteur en Théologie, il fut consacré à l’âge de vingt deux ans
dans une église congrégationaliste, puis partit pour l’Allemagne après quatre
ans de ministère afin d’y compléter et approfondir ses études. Il y fut séduit
quelque temps par la théologie nouvelle et par l’apparence et les prétentions
scientifiques de la critique moderne, mais il reconnut bientôt que l’ancienne
et simple conception absolument évangélique du christianisme est la seule qui
change la vie, apporte la pleine, satisfaction de l’intelligence et du cœur, et
soit efficace pour triompher du péché.
Il a résumé lui-même son
message en disant: «Je prêche quatre grandes vérités: je prêche la
Bible entière, de la première à la dernière page, acceptant tout et ne rejetant
rien; —je prêche la doctrine de l’expiation, c’est-à-dire le salut par la
puissance du sang de Jésus-Christ; —je prêche que le Saint-Esprit est une
personne; —je prêche la puissance de la prière.»
A son retour d’Allemagne, il
fonde à Minneapolis une église congrégationaliste, mais semble appelé au
ministère d’évangéliste plutôt qu’à celui de pasteur {Ephésiens 4:11} et organise dans
cette ville même, pendant six ans des réunions dans de vastes salles et dans
des théâtres. Ce travail lui vaut l’affection du célèbre évangéliste Moody qui
l’appelle, en 1889, à diriger son Institut biblique de Chicago. Cinq ans plus
tard une importante église de Chicago le place à sa tête; déjà florissante,
elle prend entre ses mains un splendide essor. Tout en menant de front ces deux
activités, il consacre chaque année cinq mois à de grandes tournées
d’évangélisation, au cours desquelles des centaines d’âmes entrent dans la vie
et la joie du Seigneur.
En 1898, un petit groupe de
chrétiens commence à se réunir à l’Institut biblique, le samedi soir, de 9 à 10
heures, pour prier, leur nombre s’accroît progressivement jusqu’à ce que trois
à quatre cents personnes s’assemblent chaque semaine pour demander à Dieu un
grand réveil mondial. Ce fardeau devint si lourd, au cœur du Dr Torrey et de quelques
autres, qu’après cette réunion ils continuaient, en petit comité, à crier à
Dieu jusque tard dans la nuit. Une nuit, le Dr Torrey se surprit, au sein de ce
petit noyau, à prier Dieu de l’envoyer prêcher l’Evangile autour du monde afin
que des milliers d’âmes se donnent à Christ en Chine, au Japon, en Australie,
en Nouvelle-Zélande, en Tasmanie, aux Indes, en Angleterre, en Ecosse, en
Irlande, en Allemagne et en Amérique même. Cette prière pouvait sembler
insensée de la part d’un homme placé à la tête d’une importante église et
directeur d’un Institut biblique, mais le Seigneur n’allait pas tarder à la
justifier. Moins d’une semaine après, l’exaucement survint, aussi
extraordinaire que la prière elle-même.
A l’issue
d’une réunion de prière, de son église, Torrey fut abordé par deux étrangers
qui, au nom des églises unies de Melbourne, l’invitèrent à entreprendre là-bas
une campagne de réveil. Depuis plusieurs mois on les avait envoyés à’ la
recherche d’un homme qui put mener une telle campagne et ils étaient maintenant
persuadés d’avoir trouvé en Torrey le serviteur que Dieu avait désigné.
Saisi d’un si prompt
exaucement, Torrey hésita, objecta l’impossibilité où il était de délaisser ses
responsabilités à Chicago, mais la réponse fut catégorique: «Vous viendrez.
Nous vous y amènerons par la prière».
Effectivement, après quelques mois, le Dr Torrey reçut un télégramme par
lequel on lui demandait de câbler sa réponse; de cette réponse, affirmative,
allait dépendre le destin éternel de près de cent mille âmes!
C’est en Avril 1902 que le Dr
Torrey et son compagnon, le chanteur Charles M. Alexander, commençaient cette mission à Melbourne au cours de laquelle, en quatre
semaines, huit mille âmes se donnèrent à Jésus Christ. Pendant six mois, ils
passèrent de ville en ville jusqu’à ce que l’Australie entière fut évangélisée
et l’Eglise australienne, sanctifiée tout à nouveau.
Mais la semence d’une moisson
plus grande encore allait être jetée parmi cette population
exultante de la joie du salut. Torrey avait déjà publié le présent
ouvrage qui rassemble une série d’instructions familières destinées à
introduire des réunions de prière et dans lequel revient à plusieurs reprises
une locution merveilleusement expressive et malheureusement intraduisible: «Pray through». Cette
expression évoque le forage d’un tunnel ou le lent travail d’un outil qui perce
une plaque d’acier. «To pray through» c’est prier avec cette
persévérance inlassable qui use l’obstacle, avec cette puissance irrésistible
qui se fraye un passage au travers de montagnes de difficultés, jusqu’à se
faire jour de l’autre côté sur le pur azur de la communion avec Dieu, là où
tous les exaucements sont rendus possibles.
Une dame de Melbourne ayant
lu ce livre, fut saisie par la force de l’expression et commença à organiser
ses amis en cercles de prière déterminés à prier ainsi. Le mouvement s’étendit
à travers la ville et bientôt il y eut, à Melbourne, plus de mille sept cents
de ces cercles. Peu après, cette dame rentra en Angleterre. et y rapporta
l’histoire des groupes de prière. L’idée fut adoptée avec enthousiasme et
bientôt l’Angleterre et l’Irlande en furent aussi parsemées. En 1904, il y
avait, à travers le monde, trente mille chrétiens dont la prière quotidienne
était «Réveille ton oeuvre, ô Dieu!». C’est certainement là le
principal secret du merveilleux réveil qui éclata au pays de Galles et des
grands mouvements de l’Esprit qui produisirent d’authentiques réveils de
Pentecôte à travers de monde vers cette époque. De proche en proche, des
invitations parvinrent au Dr Torrey et c’est ainsi qu’il parcourut
effectivement la Chine, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la
Tasmanie, l’Inde, puis l’Angleterre, l’Irlande, l’Ecosse, le Pays de Galles,
pour finalement atteindre l’Amérique, soit à peu près exactement le plan qu’il
s’était tracé dans cette prière des premières heures d’un certain dimanche
matin!
On comprendra maintenant pour
quelles raisons il nous a paru que c’est par cet ouvrage qu’il convenait
d’inaugurer la série des publications de la Mission «Prière et
Réveil», dont le but est d’aider par tous les moyens à l’éclosion d’un
réveil, encore plus impérieusement nécessaire à notre époque qu’il pouvait
l’être il y a cinquante ans.
Au début de ce siècle, une
traduction française, libre et abrégée de cet ouvrage, a déjà été donnée en
Suisse par le pasteur Ed. Thouvenot, mais les deux éditions parues en sont
depuis fort longtemps épuisées. Nous avons voulu donner ici un texte nouveau,
aussi près que possible de l’original dont nous reproduisons les répétitions et
les accumulations d’arguments. Qu’on veuille bien nous en excuser. Nous ne
prétendons pas faire oeuvre littéraire, mais nous avons voulu respecter la
forme même d’expression du Dr Torrey qui, si elle est empreinte du génie
particulier à la langue anglaise, est plus encore marquée du sceau de l’Esprit
qui inspire l’auteur. Celui-ci ne se propose pas, en effet, d’écrire un traité
édifiant sur la prière, mais de fournir aux chrétiens, à partir de la Parole de
Dieu, des mobiles puissants qui les incitent à prier avec foi et persévérance,
selon la ligne même des desseins de Dieu. Nous pensons que Dieu peut à nouveau
se servir de ce livre pour susciter, parmi les chrétiens de langue française,
un mouvement analogue à ceux qu’il a déjà suscités à travers le monde, et c’est
la prière que nous formons au moment où nous le mettons entre les mains du
public. SEPTEMBRE 1948 «PRIERE ET
REVEIL».
I – IMPORTANCE DE LA PRIÈRE
Au sixième chapitre de
l’épître aux Ephésiens, verset 18, {Ephésiens 6:18} nous lisons des
paroles qui mettent en évidence l’extrême importance de la prière avec une
force qui nous saisit et nous subjugue: «Faites en tout temps par l’Esprit
toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière
persévérance, et priez pour tous les saints.»
L’enfant de Dieu avisé qui
s’arrête pour peser le contenu des mots et pour considérer le contexte est
poussé à s’écrier : «Je dois prier, prier, prier. Je dois mettre toute mon
énergie et tout mon cœur à la prière. Quoi que je fasse d’autre, je dois
prier.»
La version de Lausanne, {1}
plus forte encore s’il est possible que la précédente, donne: «Priant en
tout temps dans l’Esprit, par toutes sortes de prières et de supplications, et
veillant à cela avec toute persévérance et avec supplications au sujet de tous
les saints.»
Remarquez les «en tout temps»,
«toutes sortes de prières», «avec toute persévérance», «pour tous
les saints». Notez l’accumulation et la répétition des mots «priant»,
«prières»,
«supplications», «persévérance», «supplications» encore. Pesez enfin la
force de l’expression, «veillant à cela»: plus exactement «sans vous endormir».
Paul connaissait la paresse naturelle de l’homme spécialement dans le domaine
de la prière. Comme il est rare que nous priions sans relâche jusqu’à
l’exaucement final. {2} Que de fois il arrive qu’une église ou un
individu parvienne dans la prière jusqu’aux abords immédiats d’une grande
bénédiction et, à ce moment précis, laissant aller, tombe dans l’assoupissement
et abandonne le combat! Je souhaite que ces mots: «sans vous endormir», que le
verset tout entier brûlent au-dedans de nos cœurs.
Mais pourquoi donc cette prière constante, persévérante, éveillée et
victorieuse est-elle si nécessaire?
1.—C’est avant tout parce que le diable existe.
Il est rusé, il est puissant,
il ne s’accorde aucun repos, il est sans cesse en train de comploter contre
l’enfant de Dieu pour le faire tomber, et si l’enfant de Dieu se relâche dans
la prière, le diable réussira à le prendre au piège. C’est la pensée même
exprimée par le contexte. Nous lisons au verset 12: {Ephésiens 6:12} «parce
que ce n’est pas contre le sang et la chair qu’est notre lutte, mais contre les
principautés, contre les autorités, contre les dominateurs universels des
ténèbres de ce siècle, contre les puissances spirituelles de la méchanceté dans
les lieux célestes». (L.). Puis au verset 13: {Ephésiens 6:13} «C’est pourquoi, prenez l’armure
complète de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et,
après avoir tout accompli, tenir ferme». (L.).
Suit alors une description des
différentes parties de l’armure du chrétien que nous devons revêtir si nous voulons tenir
bon contre le diable et ses puissants artifices. Enfin Paul couronne son exposé
en disant au verset 18 {Ephésiens 6:18}, qu’à tout le reste nous devons
ajouter la prière constante, persévérante, infatigable et éveillée, prière dans
l’Esprit-Saint sans laquelle tout le reste ne compte pas!
2.—Une seconde raison pour prier de cette manière constante,
persévérante, éveillée et victorieuse est que la prière est le moyen
établi par Dieu pour obtenir toute chose et que la cause secrète de toute
lacune dans notre expérience, notre vie et notre travail est la négligence de
la prière.
Jacques met ceci
vigoureusement en évidence au chapitre 4 et au verset 2 de son épître: «Vous ne
possédez pas parce que vous ne demandez pas». {Jacques 4:2} Ces
paroles nous révèlent la vraie cause de la pauvreté et de l’impuissance de la
plupart des chrétiens: la négligence de la prière.
Maint enfant de Dieu se
demande: «Pourquoi donc fais-je si peu de progrès dans la vie
spirituelle?»—Dieu répond: «Négligence de la prière, vous ne possédez pas parce
que vous ne demandez pas!». Maint serviteur de Dieu se demande: «Pourquoi donc
mon labeur porte-t-il si peu de fruit?»—A nouveau Dieu répond: «Négligence de
la prière. Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas.»
Maint moniteur d’Ecole du
Dimanche se demande: «Pourquoi vois-je si peu de conversions parmi mes élèves?»
Et Dieu répond toujours: «Négligence de la prière. Vous ne possédez pas parce
que vous ne demandez pas.»
Pourquoi donc, se demandent
ensemble les assemblées et leurs conducteurs, l’Eglise de Christ gagne-t-elle
si peu de terrain sur l’incrédulité, l’erreur, le péché et la mondanité? Une
fois de plus nous entendons Dieu répondre: «Négligence de la prière. Vous ne
possédez pas parce que vous ne demandez pas».
3.—Une troisième raison pour prier de cette manière constante,
persévérante, éveillée et victorieuse est que les Apôtres, établis par
Dieu pour servir de modèles aux Chrétiens, considéraient la prière comme
l’affaire la plus importante de leur vie.
Quand les responsabilités de
l’Eglise primitive commencèrent à se multiplier et à fondre en foule sur eux,
«les douze ayant convoqué la multitude des disciples, dirent: Il ne convient
pas que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Voyez donc,
frères, parmi vous, sept hommes de bon témoignage, pleins d’Esprit saint et de
sagesse, que nous établirons pour ce besoin. Quant à nous, nous
persévérerons dans la prière et dans le service de la parole.» {Actes 6:2-4}, (L.).
D’après ce que Paul écrit aux
assemblées et aux individus, relativement à ses prières pour eux, il est
évident qu’une très grande partie de son temps, de sa force et de sa pensée
était consacrée à la prière. Regardez (Romains 1:9-10, Ephésiens 1:15-16, Colossiens 1:9, 1Thesssaloniciens 3:10, 2Timothée 1:3)
Tous les hommes de Dieu puissants, en dehors même de ceux dont nous
parle la Bible, ont été des hommes de prière. Ils ont différé les uns des
autres en bien des choses, mais sur ce point ils se sont tous ressemblé.
4.—Mais il est une raison encore plus importante à cette prière
constante, persévérante, éveillée et victorieuse. C’est que la prière a
occupé une place de tout premier plan et joué un rôle capital dans la vie
terrestre de notre Seigneur.
Prenons par exemple Marc 1:35. Nous lisons: «Le matin, pendant qu’il
faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu
désert, où. il pria». La journée précédente avait été très remplie et très
mouvementée, mais Jésus écourta les nécessaires heures de sommeil afin de se
lever tôt pour s’adonner à la prière, plus impérieusement nécessaire encore.
Prenons encore Luc 6,:12, où nous lisons: «En ce temps-là, Jésus se rendit sur la
montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu». Notre Sauveur
trouvait donc nécessaire, en certaines circonstances, de consacrer une nuit
entière à la prière. Les mots «prier» et «prière» sont appliqués au moins
vingt-cinq fois au Seigneur dans le récit abrégé de Sa vie que nous donnent les
quatre Évangiles et le fait qu’il priât est mentionné en plusieurs endroits où
ces mots ne figurent pas. De toute évidence, la prière absorbait une grande
partie du temps et des forces de Jésus; aussi un homme ou une femme qui ne
consacre pas beaucoup de temps à la prière ne saurait être appelé à juste titre
disciple de Jésus-Christ.
5.—Il est, à la prière constante, persévérante, éveillée et victorieuse,
une autre raison qui semble plus puissante encore que la précédente; la voici: la
prière est la partie la plus importante du ministère actuel de notre Seigneur
ressuscité.
Le ministère de Christ ne
s’est par terminé à Sa mort. Là s’acheva seulement Son œuvre expiatoire, mais
lorsqu’il ressuscita et fut élevé à la droite du Père, Il entreprit, à la
place, une autre oeuvre tout aussi importante pour nous que Son oeuvre d’expiation.
Cette oeuvre ne peut être séparée de Son oeuvre d’expiation; elle repose sur
celle-ci comme sur son fondement même, mais elle n’en est pas moins nécessaire
à l’accomplissement de notre salut.
Nous lisons ce qu’est cette grande oeuvre
par laquelle Il conduit notre salut à son achèvement dans Hébreux 7:25:
«C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de
Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur». Ce
verset nous dit que Jésus est capable de nous sauver parfaitement, ce qui ne
signifie pas seulement qu’il peut nous sauver de l’extrême perdition,
mais jusqu’à l’extrême perfection, jusqu’à l’entière plénitude du salut,
l’absolue sainteté, parce qu’il n’est pas mort seulement mais qu’il est aussi
«toujours vivant». Ce verset nous dit encore pour quel dessein Il vit
maintenant et c’est «d’intercéder pour nous», de prier. La prière est Sa
principale activité durant cette ère et c’est par Ses prières qu’il nous sauve
chaque jour.
La même pensée se retrouve
dans le remarquable et triomphant défi de Paul: «Qui accusera les élus de Dieu?
C’est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est
ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!». {Romains 8:34}
Si donc nous voulons être
unis à Jésus-Christ dans son oeuvre actuelle, il nous faut passer beaucoup de
temps en prière, nous consacrer à la prière sérieuse, constante, persévérante,
éveillée et victorieuse. Rien ne m’a fait sentir aussi vivement combien il
importe de prier en tout temps, d’être constamment en prière, que cette pensée:
c’est la principale occupation présente de mon Seigneur ressuscité! Pour moi,
je veux être uni à Lui, et à cette fin j’ai demandé au Père, quels que puissent
être Ses autres desseins à mon égard, de faire de moi en tout cas un
intercesseur, un homme qui sache prier et qui consacre beaucoup de temps à la
prière.
Ce ministère de
l’intercession est un glorieux et puissant ministère et tous nous pouvons y
avoir part. L’homme ou la femme retenus par la maladie loin des cultes publics
peuvent y avoir part; la mère de famille affairée, la femme qui doit gagner sa
vie en lavant le linge des autres, peut y avoir part, elle peut faire monter
ses prières pour les saints, pour son pasteur, pour les perdus et pour les
missions lointaines tandis qu’elle se penche sur la lessive, savonne et rince,
et la lessive n’en sera pas plus mal faite pour cela. L’homme d’affaires
surmené peut aussi y avoir part et prier tout en se hâtant d’une obligation à
l’autre. Mais il va sans dire que si nous voulons conserver cet esprit de constante
prière, nous devons prendre le temps -et le prendre largement- de nous enfermer
seuls avec Dieu dans le secret pour ne rien faire d’autre que prier.
6.—Une sixième raison pour prier d’une manière constante, persévérante,
éveillée et victorieuse est que la prière est le moyen établi par Dieu
pour nous permettre d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, d’être secourus
dans nos besoins.
Hébreux 4:16 est l’un des
versets les plus simples et les plus doux de la Bible. «Approchons-nous donc
avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver
grâce, pour être secourus dans nos besoins». Ces paroles nous montrent
clairement que Dieu a établi un moyen par lequel nous pouvons rechercher et
obtenir miséricorde. Ce moyen est de nous approcher avec audace, confiance,
hardiesse d’expression, du trône de la grâce, le lieu très saint de la Présence
de Dieu, où notre compatissant Souverain Sacrificateur Jésus-Christ est entré
pour nous. {Hebreux 4:14-15}
C’est de miséricorde que nous
avons besoin, c’est la grâce qu’il nous faut obtenir, sinon toute notre vie et
tous nos efforts aboutiront à une faillite totale. Or, la prière est le moyen
d’obtenir l’une et l’autre. Il y a, à notre disposition, une infinie richesse
de grâce que nous pouvons expérimentalement nous approprier par la prière. Oh!
si seulement nous nous représentions la plénitude de grâce divine mise en
réserve pour que nous la demandions, sa hauteur, sa profondeur, sa largeur et
sa longueur, je suis sûr que nous passerions plus de temps en prière car la
mesure de grâce que nous nous approprions est à la mesure de nos prières.
Qui donc ne sent pas qu’il a
besoin de plus de grâce? Eh bien! demandez-la donc! Soyez constants et
persévérants, soyez importuns et ne vous fatiguez pas de demander. Dieu prend
plaisir à nous voir mendier sa grâce avec «effronterie» car cela montre notre
foi en Lui. Or, la foi Le réjouit puissamment. A cause de notre «importunité»,
Il se lèvera et nous donnera tout ce dont nous avons besoin. {Luc 11:8}
Nous ne connaissons, pour la plupart, que de petits ruisseaux de
miséricorde et de grâce tandis que nous pourrions en connaître des fleuves
débordants.
7.—La raison suivante en faveur de la prière constante, persévérante,
éveillée et victorieuse est que la prière au nom de Jésus-Christ est le
moyen que Jésus-Christ Lui-même a établi pour que ses disciples obtiennent la
plénitude de la joie.
Il déclare cela en quelques
paroles simples et belles: «Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon
nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite». {Jean
16:24} Parfaite: pleine et entière! Qui donc ne désire pas être tout
entier rempli de joie? Eh bien! le moyen d’être tout rempli de joie, c’est de
prier au nom de Jésus-Christ! Nous connaissons tous des chrétiens qui sont
remplis de joie, qui en sont même débordants, elle rayonne de leurs yeux, elle
sort en bouillonnant de leurs lèvres et s’échappe de l’extrémité de leurs
doigts quand ils vous serrent la main; entrer en contact avec eux, c’est entrer
en contact avec une machine électrique chargée d’allégresse. Eh bien! les
chrétiens de cette sorte sont toujours des chrétiens qui passent beaucoup de
temps en prière.
Comment se fait-il que la
prière au nom de Christ apporte une telle plénitude de joie? C’est en partie
parce que nous obtenons par elle ce que nous demandons. Mais ce n’est pas là la
seule raison, ni même la principale. La prière nous révèle la réalité de Dieu.
Quand nous demandons à Dieu quelque chose de précis et qu’il nous le donne, oh!
combien Dieu devient réel! Il est vraiment là! C’est une bénédiction d’avoir un
Dieu qui soit une réalité et non pas seulement une idée. Je me rappelle avoir
été soudain et sérieusement saisi par la maladie alors que j’étais tout seul
dans mon bureau. Je me laissai tomber à genoux et criai à Dieu pour qu’il me
secourût. Instantanément toute douleur me quitta: j’étais parfaitement rétabli.
Ce fut comme si Dieu se fut tenu là, debout et qu’ayant étendu la main il m’eût
touché. La joie d’être guéri ne fut certes pas aussi intense que la joie de
rencontrer Dieu.
Il n’y a pas, sur la terre ou
dans le ciel, de joie plus grande que celle de la communion avec Dieu, et la
prière au nom de Jésus nous met en communion avec Lui. Le psalmiste ne parlait
sûrement pas seulement d’une bénédiction future, mais aussi d’une bénédiction
présente quand il disait: «Il y a d’abondantes joies devant ta face». {Psaume 16:11} Oh! la joie inexprimable de ces moment où, dans nos prières,
nous nous introduisons jusque dans la présence de Dieu!
«Je n’ai jamais connu une
telle joie dans la prière», dites-vous? Prenez-vous assez le temps de prier
pour parvenir réellement jusqu’en la présence de Dieu? Et pendant le temps que
vous y consacrez vous livrez-vous vraiment tout entier à la prière?
8.—Une huitième raison pour prier d’une manière constante, persévérante,
éveillée et victorieuse est que, dans tous les soucis, les angoisses et
les besoins de l’existence, la prière avec actions de grâces est le moyen que
Dieu a établi pour que nous obtenions la délivrance de toute anxiété et la paix
de Dieu qui surpasse toute intelligence.
«Ne vous inquiétez de
rien» -dit Paul- «mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des
prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu,
qui surpasse tout intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en
Jésus-Christ». {Philippiens 4:6-7}
Pour beaucoup ceci semble à première
vue la description d’une vie belle, certes, mais hors de la portée du commun
des mortels. Il n’en est rien. Le verset nous dit comment cette vie peut être
réalisée par tout enfant de Dieu: «Ne vous inquiétez de rien» ou encore «en
aucune chose n’éprouvez de l’anxiété». Le reste du verset nous dit comment, et
c’est très simple: «Mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par
des prières et des supplications, avec des actions de grâces». Quoi de plus
clair et de plus simple que cela? Vous n’avez qu’à vous tenir constamment en
contact avec Dieu et sitôt qu’une peine ou une contrariété grande ou petite se
présente, parlez-Lui en sans jamais oublier de Lui rendre grâces pour ce qu’il
a déjà fait. Quel en sera le résultat? «La paix de Dieu, qui surpasse toute
intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ».
C’est merveilleux, et aussi simple
que merveilleux! Beaucoup en font l’expérience, Dieu soit béni. Ne
connaissez-vous pas quelqu’un qui soit toujours serein? Peut-être est-ce un
homme très violent de son naturel, mais les difficultés, les conflits, les
revers, les privations peuvent tourbillonner autour de lui, «la paix de Dieu,
qui surpasse toute intelligence, garde son cœur et ses pensées dans le Christ,
Jésus».
Nous connaissons tous de
telles personnes. Comment s’y prennent-elles? Elles prient, voilà tout. Ces
personnes qui connaissent la paix profonde de Dieu, l’insondable paix qui
surpasse toute intelligence sont toujours des hommes et des femmes qui prient
beaucoup. Quelques-uns d’entre nous laissent une activité fiévreuse refouler la
prière hors de leur vie. Et quelle perte de temps, d’énergie et de force
nerveuse entraîne cette perpétuelle agitation! Une nuit de prière nous
épargnera beaucoup de nuits d’insomnie. Le temps passé en prière n’est pas du
temps perdu, mais du temps placé à gros intérêts.
9.—Une neuvième raison pour prier d’une manière constante, persévérante,
éveillée et victorieuse, est que la prière est la méthode établie par
Dieu Lui-même pour que nous obtenions le Saint-Esprit.
Sur ce point, la Bible est
très claire. Jésus dit: «Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner
de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste
donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le Lui demandent». {Luc 11:13}
Des hommes de notre époque, et d’excellentes personnes entre autres, nous
disent: «Il ne faut pas prier pour obtenir le Saint-Esprit».
Mais que font-ils donc de la
claire déclaration de Jésus-Christ: «à combien plus forte raison le Père
céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le Lui demandent?» Il y
a quelques années, comme j’avais annoncé une allocution sur le baptême du
Saint-Esprit, un
frère vint à moi et me dit d’un ton pénétré:
-Ayez bien soin de leur dire qu’il ne faut pas prier pour obtenir le
Saint-Esprit.
-Je ne leur dirai certainement pas cela car Jésus déclare: «A combien
plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le
Lui demandent».
-Oh! oui, répliqua-t-il, mais c’était avant la Pentecôte.
-Et Actes 4:31 Etait-ce avant ou après la Pentecôte?
-Après, bien sûr!—Eh bien! lisez.
-«Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés
trembla; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient l’a
Parole de Dieu avec assurance».
-Après.
-Lisez s’il vous plaît.
-«Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin
qu’ils reçussent le Saint-Esprit». Il ne répondit rien. Qu’aurait-il pu
répondre? Il est clair comme le jour, dans la Parole de Dieu, qu’avant la
Pentecôte et après, le premier baptême comme les expériences ultérieures de
plénitude du Saint-Esprit furent accordés en réponse à la prière qui les
réclamait d’une façon précise. L’expérience l’enseigne également.
Sans doute, beaucoup ont reçu
le Saint-Esprit au moment même où ils se sont livrés à Dieu, avant d’avoir eu
le temps de prier pour cela. Mais combien en est-il qui savent que leur
première expérience précise du baptême du Saint-Esprit eut lieu tandis qu’ils
étaient à genoux ou prosternés devant Dieu, seuls ou en compagnie d’autres
frères et qui, maintes et maintes fois depuis lors, ont été remplis du Saint-Esprit
tandis qu’ils priaient.
Je sais cela d’une manière
aussi certaine que je sais que ma soif a été étanchée lorsque j’ai bu de l’eau.
Un matin de bonne heure, dans la salle de prière de l’Eglise de l’Avenue de
Chicago où plusieurs centaines de personnes avaient prié ensemble plusieurs
heures durant, le Saint-Esprit descendit d’une manière si évidente et ce lieu
fut si rempli de Sa présence que personne ne put plus parler ni prier mais
qu’on n’entendit plus que des sanglots de joie. Des hommes quittèrent la salle
pour différents endroits, prenant le train ce matin même, et des nouvelles nous
revinrent bientôt d’effusions de l’Esprit de Dieu en réponse à la prière.
D’autres se répandirent dans la ville et la bénédiction de Dieu reposa sur eux.
Ceci n’est qu’un fait d’expérience personnelle parmi tous ceux que je pourrais
citer.
Si seulement nous passions plus de temps en prière, on verrait davantage
dans notre travail la plénitude de la puissance de l’Esprit. Bien des hommes qui naguère
ont travaillé manifestement dans la puissance du Saint-Esprit remplissent
aujourd’hui l’air de leurs exclamations creuses et l’agitent de leurs
gesticulations vaines parce qu’ils ont laissé refouler la prière hors de leur
vie. Si nous voulons continuer dans la puissance de l’Esprit Saint, il nous
faut passer beaucoup de temps sur nos genoux devant Dieu.
10.—Une dixième raison pour prier d’une manière constante, persévérante,
éveillée et victorieuse, est que la prière est le moyen établi par Christ
pour que nos coeurs ne s’appesantissent pas par les excès du manger et du boire
et par les soucis de la vie et qu’ainsi le jour du retour de Christ ne vienne
pas sur nous à l’improviste comme un filet.
Un des passages sur la prière
les plus intéressants et les plus solennels de la Bible suit cette ligne de
pensée: «Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos coeurs ne
s’appesantissent par les excès du manger et du boire et par les soucis de la
vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste; car il viendra comme un
filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Veillez donc et
priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces
choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme.». {Luc 21:34-36} D’après ce passage, il n’y a qu’un moyen par lequel nous
puissions être prêts pour la venue du Seigneur quand Il apparaîtra: c’est par
beaucoup de prière.
Le retour de Jésus-Christ est
un sujet qui, de nos jours, éveille beaucoup d’intérêt et provoque de
nombreuses discussions. Mais c’est une chose que de s’intéresser au retour du
Seigneur et d’en parler, et tout autre chose que d’y être préparé. L’atmosphère
dans laquelle nous vivons tend constamment à nous rendre impropres pour la
venue de Christ. Le monde cherche à nous attirer en bas par ses jouissances et
ses préoccupations. Il n’y a qu’un moyen par lequel nous puissions nous élever
triomphants au-dessus de ces choses: c’est d’être constamment veillant dans la
prière, c’est la prière éveillée. «Veillez» et «en tout temps» sont les mêmes
expressions fortes que nous avons vues en Ephésiens 6:18. Celui qui passe peu
de temps à la prière, qui n’est pas inébranlable et constant dans la prière ne
sera pas prêt pour le Seigneur quand Il viendra. Mais nous pouvons être prêts: Comment?
Prions! Prions! Prions!
11.—Il y a une raison encore en faveur de la prière constante,
persévérante, éveillée et victorieuse, et une puissante raison: c’est ce
que la prière accomplit; après tout ce qui a déjà été dit sur ce sujet,
il resterait beaucoup à dire encore.
1° La prière favorise
notre croissance spirituelle comme presque rien d’autre ne peut le
faire, ou mieux comme rien d’autre ne le fait si ce n’est l’étude biblique. Du
reste, la vraie prière et la vraie étude biblique marchent la main dans la
main. C’est par la prière que mon péché, mon péché le plus caché est amené à la
lumière. Lorsque, prosterné devant Dieu, je m’écrie: «Sonde-moi, ô Dieu, et
connais mon cœur! Éprouve moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur
une mauvaise voie». {Psaume 139:23-24} Dieu lance les rayons de sa
pénétrante lumière jusqu’aux plus profonds replis de mon cœur et des péchés
insoupçonnés sont mis en évidence. En réponse à la prière, Dieu me lave
complètement de mon iniquité et me purifie de mon péché. {Psaume 51:4} En
réponse à la prière, mes yeux sont ouverts pour que je contemple les merveilles
de la Parole de Dieu. {Psaume 119:18} En réponse à la prière,
j’obtiens la sagesse pour discerner les voies de Dieu {Jacques 1:5} et
la force pour y marcher. Quand, dans
la prière, je rencontre l’Eternel et contemple Sa Face, je suis transformé à
Son image, de gloire en gloire. {2Corinthiens 3:18} Chaque jour d’une
vraie vie de prière me rend plus semblable à mon glorieux Seigneur.
John Welch, le gendre de John
Knox, était un des plus fidèles hommes de prière que le monde ait jamais vu. Il
estimait perdue toute journée dans laquelle sept ou huit heures n’avaient pas
été passées, seul avec Dieu, dans la prière et l’étude de Sa Parole. Or, un
vieillard disait de lui après sa mort: qu’il avait été «un type de
Jésus-Christ». Comment parvint-il à être si semblable à son Maître? Sa vie de
prière est la clé du mystère.
2° La prière est une
source de puissance pour notre travail. Si nous désirons la puissance
pour un travail quelconque auquel Dieu nous appelle, que ce soit la
prédication, l’enseignement, la cure d’âme, ou l’éducation de nos enfants, nous
pouvons l’obtenir par la prière fervente.
J’eus un jour la visite d’une
dame dont le petit garçon était absolument incorrigible. Désespérée, elle
s’écriait:
-Que faire avec lui?
-Avez-vous jamais essayé la prière? demandai-je.
Elle pensait bien l’avoir fait.
-Mais, dis-je encore, avez-vous fait de sa conversion et du changement
de son caractère un sujet de prière précis et vous êtes-vous attendue à
l’exaucement?
-Je n’ai pas été si précise en cela. Elle commença ce jour même et
aussitôt il y eut un changement marqué chez l’enfant; il grandit et devint un
chrétien.
Maint moniteur d’école du
dimanche a enseigné pendant des mois et des années sans voir vraiment de fruit
à ses efforts; puis, ayant appris le secret de l’intercession, il a vu
s’approcher de Christ un à un ceux pour lesquels il avait plaidé avec ferveur
auprès de Dieu. Maint pauvre prédicateur est devenu un puissant homme de Dieu
en rejetant loin de lui toute confiance en ses dons et capacités personnels
pour s’abandonner à Dieu et attendre de Lui la Puissance d’En-Haut!
John Livingstone, avec
quelques frères animés des mêmes sentiments, passa une nuit en prière et
entretiens spirituels devant Dieu et quand il prêcha le jour suivant dans
l’Eglise de Shotts, cinq cents personnes furent converties ou purent faire
dater de ce jour quelque progrès décisif dans leur vie. Prière et puissance
sont inséparables l’une de l’autre.
3° La prière est
efficace pour la conversion des âmes. Peu de conversions s’opèrent dans
le monde sans que la prière d’autrui soit intervenue. En ce qui me concerne
personnellement, j’ai longtemps pensé qu’aucun être humain n’avait été pour quelque
chose dans ma conversion, car je ne fus converti ni à l’église, ni à l’école du
dimanche, ni au cours d’un entretien personnel avec quiconque. Je fus réveillé
au milieu de la nuit et converti.
Autant que je puisse me rappeler, je n’avais pas, en me couchant et en
m’endormant, la moindre idée de conversion ou de quelque chose de cet ordre.
Mais je fus réveillé au milieu de la nuit et converti en moins de cinq minutes.
Quelques minutes plus tôt, j’étais aussi près de la perdition éternelle que
n’importe qui. J’avais un pied par dessus bord, et m’appliquais à y passer
l’autre. Je pensais, dis-je, qu’aucun être humain n’avait été pour quelque
chose dans ma conversion, mais j’avais oublié les prières de ma mère et
j’appris plus tard qu’un de mes camarades de collège avait décidé de prier pour
moi jusqu’à ce que je sois sauvé.
La prière réussit souvent là
où tout le reste échoue. Combien inutilement Monique prodigua-t-elle ses
efforts et ses exhortations auprès de son fils, mais ses prières prévalurent
auprès de Dieu et le jeune homme dissolu devint Saint Augustin, l’influent
homme de Dieu. Grâce à la prière, des ennemis acharnés de l’Evangile sont
devenus ses plus vaillants défenseurs, les pires scélérats de vrais enfants de
Dieu et les femmes les plus dégradées les saintes les plus pures. Oh! le
pouvoir de la prière pour descendre chercher les hommes, les femmes les plus
bas tombés, au plus profond de l’abîme, et les élever plus haut que les plus
hautes cimes jusqu’à la communion et la ressemblance avec Dieu. C’est vraiment
merveilleux. Comme nous savons mal apprécier cette arme extraordinaire!
4° La prière est une
source de bénédictions pour l’Eglise. L’histoire de l’Eglise est pleine
de graves difficultés qu’il a fallu vaincre. Le diable hait l’Eglise et cherche
par tous les moyens à enrayer ses progrès, tantôt par les fausses doctrines,
tantôt par les divisions, tantôt par le relâchement dans les mœurs. Mais par la
prière un chemin uni peut être frayé à travers toutes ces choses. La prière
déracinera les hérésies, dissipera les malentendus, balayera les jalousies et
les animosités, supprimera l’immoralité et ramènera comme une marée le flot
vivifiant de la grâce divine. L’histoire le montre abondamment. Aux heures de
plus sinistre augure, quand le cas de l’Eglise locale ou universelle semblait
désespéré, des hommes et des femmes de foi se sont réunis pour crier à Dieu et
la réponse est venue.
Il en fut ainsi au temps de
Knox, il en fut ainsi au temps de Wesley et de Whitefield, il en fut ainsi au
temps d’Edwards et de Brainerd, il en fut ainsi au temps de Finney, il en fut
ainsi au temps des grands réveils de 1857 en Amérique, de 1859 en Irlande, et
il en sera encore ainsi de nos jours.
{3} Satan a disposé
ses armées. La science chrétienne, avec son faux Christ -une femme-lève haut la
tête. D’autres qui prétendent appliquer des méthodes apostoliques parlent avec
une grande assurance mais couvrent hypocritement de ces prétentions la plus
extrême corruption. Des chrétiens également fidèles aux grandes vérités
fondamentales de l’Evangile dardent les uns sur les autres des regards chargés
d’une suspicion insufflée par Satan.
Le monde, la chair et le
diable mènent grand tapage. Nous vivons une sombre époque, mais, maintenant «Il
est temps que l’Eternel agisse. Ils ont annulé ta Loi». {Psaume 119:126} (L.). Et Dieu justement s’apprête à agir, Il écoute maintenant si la voix de
la prière va s’élever vers Lui. S’élèvera-t-elle?
S’élèvera-t-elle de votre bouche? S’élèvera-t-elle de l’Eglise tout entière? Je
le crois fermement.
{1} Torrey cite d’après l’ «Authorized Version of the Bible» mais il recourt
à la «Revised Version» quand une nuance de sens est mieux rendue par cette
dernière. Nous citons d’après la version Segond, la plus répandue dans nos pays
de langue française. Or. presque chaque fois que le recours à une traduction
plus précise se fait sentir dans l’anglais, la même nécessité se rencontre en
français. Nous avons alors fait appel à une autre version française y
répondant: le plus souvent la version dite de Lausanne, mais aussi Darby ou la
Version Synodale, et signalé le fait entre parenthèses.—Prière et Réveil.
{2} En anglais: to pray things through. (ci Introduction).
{3} Comme le lecteur en a été informé par notre Introduction. Dieu a merveilleusement
répondu à ces paroles de foi; nous les reprenons aujourd’hui à notre compte.—Prière
et Réveil.
II - ADRESSER LES PRIÈRES «À DIEU»
Nous venons d’avoir un aperçu
sur l’importance extraordinaire de la prière et son irrésistible puissance;
nous en venons maintenant directement à l’examen de la question: Comment prier
avec puissance.
1 -Au chapitre 12 des Actes
des Apôtres, {Actes 12:1} il est fait mention d’une prière qui
l’emporta auprès de Dieu et obtint de grands résultats. Au verset 5 de ce
chapitre, le mode et la méthode de cette prière sont décrits en quelques mots:
«L’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu». {Actes 12:5} La première chose à noter dans ce verset est l’expression: «à
Dieu». La prière oui a de la puissance est celle que l’on adresse à Dieu.
«Mais, diront certains, toute prière n’est-elle pas adressée à Dieu?». Non.
Beaucoup de prières publiques ou privées ne sont pas offertes à Dieu. Pour
qu’une prière soit réellement offerte à Dieu, il faut que, d’une façon positive
et consciente nous nous approchions effectivement de Dieu quand nous prions; il
faut que nous ayons positivement et vivement conscience de ce que Dieu se
penche sur nous et nous écoute tandis que nous prions.
Or, dans beaucoup de nos
prières, la pensée de Dieu n’entre en réalité que pour une très faible part.
Notre esprit est absorbé par les choses dont nous avons besoin et non par la
pensée du Père puissant et tendre dont nous les attendons. Souvent même il
arrive que nous ne sommes occupés ni de ce besoin ni de Celui à qui nous nous
adressons, mais notre pensée erre çà et là à travers le monde. Il n’y a aucune
puissance dans ce genre de prière. Mais quand nous entrons réellement dans la
présence de Dieu, quand nous Le rencontrons réellement face à face dans la
prière, quand c’est réellement de Lui que nous cherchons à obtenir
l’objet de nos requêtes, alors il y a de la puissance.
Si donc nous voulons prier de
la bonne manière, il nous faut avant tout veiller à ce que nous ayons réellement
audience auprès de Dieu, que nous ayons réellement accès jusqu’en Sa présence
même. Avant qu’un mot de requête ait été présenté, nous devons avoir nettement
et vivement conscience que nous nous adressons à Dieu et croire qu’il prête
l’oreille à notre requête et se dispose à nous accorder la chose que nous Lui
demandons. Ceci n’est possible que par la puissance du Saint-Esprit: aussi
est-ce au Saint-Esprit qu’il faut regarder pour nous conduire réellement dans
la présence de Dieu, et ne point nous hâter d’ouvrir la bouche avant qu’Il nous
ait effectivement conduits jusque là.
Un soir, un chrétien très
actif vint à une petite réunion de prière que je dirigeais. Avant de nous
agenouiller pour prier, je prononçai quelques mots dans le sens de ce oui précède,
recommandant à tous ces amis de s’assurer avant de prier et pendant qu’ils
prieraient, qu’ils étaient réellement en la présence de Dieu, qu’ils avaient
positivement à l’esprit la pensée de Dieu, leur recommandant enfin d’être plus
occupés de Lui que de leurs requêtes.
Quelques jours plus tard, je
rencontrai ce même chrétien et il me dit que cette simple pensée avait
entièrement renouvelé sa conception et son expérience de la prière. Si donc
nous voulons prier de la bonne manière, deux mots doivent pénétrer jusqu’au
fond de nos cœurs: «à Dieu».
2.-Un second secret de la
prière efficace est exprimé dans le même verset 5 du chapitre 12 des Actes, {Actes 12:5} par ces mots: «ne cessait». Une autre version rend
«ne cessait d’adresser» par «faisait d’instantes prières». (D.).
Ni l’une ni l’autre des deux traductions ne donne toute la force de
l’expression grecque originale. Le mot signifie littéralement «d’une façon
tendue à l’extrême». C’est un mot qui peint une attitude et qui est
merveilleusement expressif. Il représente l’âme sous la tension d’un ardent et
pressant désir. «Intensément» le traduirait peut-être plus exactement qu’aucun
autre mot français. C’est le même terme qui, appliqué à notre Seigneur, a été
traduit par «instamment» quand il est dit de Lui «Etant en agonie, il priait
plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui
tombaient à terre». {Luc 22:44}
Nous lisons dans Hébreux 5:7,
que «dans les jours de sa chair», Christ «présenta des prières et des
supplications avec de grands cris et avec larmes». Dans Romains 15:30, Paul
exhorte les saints qui sont à Rome à combattre avec lui dans leurs
prières. Et le mot traduit par «combattre» est celui qui s’appliquait aux jeux
athlétiques anciens et à la lutte. En d’autres termes, la prière qui l’emporte
auprès de Dieu est celle où nous faisons passer toute notre âme, tendue vers
Dieu dans l’agonie d’un intense désir. Beaucoup de nos prières modernes sont
vides de puissance parce que le cœur n’y est pas. Nous nous précipitons en la
présence de Dieu, nous égrenons à la hâte une série de requêtes, nous nous
relevons d’un bond et nous sortons. Au bout d’une heure, si quelqu’un nous
demandait ce pour quoi nous avons prié, nous serions bien en peine de
répondre... Si nous mettons si peu de cœur dans nos prières, nous ne pouvons
attendre que Dieu mette beaucoup de cœur à y répondre.
On entend beaucoup parler de
nos jours du repos de la foi, mais il est aussi une chose qui s’appelle le combat de la foi, dans la prière aussi bien que dans l’action.
Ceux qui voudraient nous donner à entendre qu’ils ont atteint quelque sublime
sommet de la foi sereine, pour cette simple raison qu’ils ignorent tout de
l’agonie dans la lutte et dans la prière, ceux-là ont certainement dépassé leur
Maître, et dépassé aussi les plus puissants vainqueurs pour Dieu par l’action
et la prière, que l’Histoire chrétienne ait connus à travers les âges. Quand
nous apprendrons à nous approcher de Dieu avec une intensité de désir telle
qu’elle étreigne notre âme, alors nous ferons l’expérience d’une puissance dans
la prière que beaucoup d’entre nous ignorent aujourd’hui. Mais comment
atteindrons-nous cette ardeur dans la prière?
En nous évertuant à nous y
élever par nos propres efforts? -Non!- La vraie méthode est mise en évidence dans
Romains 8:26: «De même aussi, l’Esprit vient en aide à notre faiblesse. Car
nous ne savons pas ce que nous devons demander, pour prier comme il faut; mais
l’Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs inexprimables.» (VS.).
L’ardeur que nous nous efforçons de produire dans l’énergie de la chair a un
effet répulsif; mais l’ardeur produite en nous par la puissance du
Saint-Esprit, au contraire, est agréable à Dieu. Nous dirons donc, une fois de
plus, que si nous voulons prier de la bonne manière, il faut nous attendre à
l’Esprit de Dieu pour nous enseigner à prier.
C’est ici qu’il convient de
parler du jeûne. Il nous est dit que Daniel tourna sa face «vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, en
jeûnant et en prenant le sac et la cendre». {Daniel 9,5:3} Certains
pensent que le jeûne était réservé à l’Ancienne Alliance; mais qu’on veuille
bien lire Actes 14:23 et aussi Actes 13:2,3 et l’on verra qu’il était
pratiqué par les hommes fervents des temps apostoliques.
Si nous voulons prier avec
puissance, il faut joindre le jeûne à la prière. Cela ne veut pas dire, il va
de soi, que nous devions jeûner chaque fois que nous prions; mais il est, dans
notre travail comme dans notre vie privée, des moments critiques et des circonstances
exceptionnelles, où des hommes véritablement fervents se refuseront même la
satisfaction d’appétits naturels, satisfaction parfaitement justifiée en
d’autres circonstances, pour pouvoir s’adonner entièrement à la prière. Il y a
une puissance spéciale dans une telle façon de prier. Chaque évènement
important dans la vie ou dans le service devrait être affronté de cette
manière. Il n’y a rien qui puisse plaire à Dieu dans le fait de renoncer dans
un esprit purement pharisaïque et légaliste à des choses agréables. Mais il
n’en est pas moins réel qu’il y a de la puissance dans cette authentique
ferveur et dans cette ferme détermination à obtenir dans la prière les choses
dont nous sentons impérieusement le besoin; cela nous amène à laisser de côté
toutes choses, même les plus légitimes et les plus nécessaires en soi, afin de
tourner notre face vers Dieu pour Le rencontrer et obtenir de Lui des
bénédictions.
3.-Un troisième secret de la
vraie manière de prier est révélé dans ce même verset du livre des Actes, {Actes 12:5} par ce mot: «l’Eglise». L’union dans la prière s’accompagne
de puissance. Il est vrai que la prière individuelle est puissante, mais la
puissance est largement accrue lorsqu’il v a union dans la prière. Dieu trouve
Ses délices dans l’unité de ceux qui forment Son peuple, et par tous les moyens
cherche à insister sur ce point, aussi prononce-t-Il une bénédiction spéciale
sur la prière de plusieurs faite dans l’unité.
Nous lisons dans Mathieu 18:19:
«Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour quelque chose que ce soit
qu’ils demanderont, cela leur sera fait par mon Père qui est dans les cieux.»
(L.). Cette unité toutefois doit être réelle. Le passage qui vient d’être cité
ne dit pas: Si deux d’entre vous s’accordent pour demander n’importe quoi, mais
bien: si deux d’entre vous s’accordent pour quelque chose que ce soit qu’ils
demandent. Deux personnes pourraient être d’accord pour demander une même
chose, sans qu’il y eut pourtant entre elles un réel accord en ce qui concerne
l’objet de leurs requêtes. L’une par exemple demanderait la chose parce qu’elle
en a véritablement le désir, l’autre simplement pour faire plaisir à la
première. Mais quand il y a accord réel, quand l’Esprit de Dieu amène deux
croyants à une parfaite harmonie concernant ce qu’il leur arrive de demander à
pieu, quand l’Esprit dépose sur deux cœurs un seul et même fardeau, il y a dans
une telle prière, quelle qu’elle soit, une puissance absolument irrésistible.
III – OBÉISSANCE ET PRIÈRE
1.—Voici l’un des plus importants
versets bibliques relatifs à la prière: «Quoique ce soit que nous demandions,
nous le recevons de Lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous
faisons ce qui lui est agréable». {1Jean 3:22}
Quelle déclaration
stupéfiante! Jean dit positivement que quoi que ce fut qu’il demandât il
l’obtenait. Combien parmi nous peuvent dire: «Je reçois tout ce que je
demande»? Mais Jean nous explique pourquoi il en était ainsi: «parce que nous
gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable». En
d’autres termes, quand on s’attend à ce que Dieu agisse comme on le lui
demande, il faut, de son côté, faire tout ce que Dieu ordonne.
Si nous prêtons
une oreille attentive à tout ce que Dieu nous commande, Il prêtera une oreille
attentive à toutes les demandes que nous Lui adresserons. Si, au contraire,
nous faisons la sourde oreille à Ses préceptes, il est probable qu’il fera la
sourde oreille à nos prières. Nous touchons là la cause secrète qui fait que
bien des prières demeurent sans réponse. Nous ne sommes pas attentifs à la
Parole de Dieu, aussi Dieu n’est-Il pas attentif à nos demandes.
Je m’entretenais un jour avec
une femme qui, après avoir fait profession d’être chrétienne avait tout
abandonné. Je lui demandai pourquoi elle n’était plus chrétienne.
-C’est que je ne crois plus à la Bible, répliqua-t-elle.
-Et pourquoi n’y croyez-vous plus?
-Parce que, ayant compté sur ses promesses, je les ai trouvées
trompeuses.
-Lesquelles?
-Celles qui concernent la prière.
-Par exemple?...
-N’est-il pas dit: «Quoi que ce soit que vous demanderez en priant, si
vous croyez, vous le
recevrez»?
-En effet, il est dit quelque chose d’approchant.
-Eh bien! j’ai demandé en m’attendant pleinement à recevoir, et je n’ai
rien reçu!
-La promesse vous était-elle adressée?
-Mais... certainement; n’est-elle pas faite à tous les chrétiens?
-Non, Dieu a soin de préciser quels sont ceux dont Il entend honorer les
prières confiantes.
Je la renvoyai à 1Jean 3:22,
et lus la description de ceux dont les prières ont de la puissance auprès de
Dieu. «Voyons, ajoutai-je, gardiez-vous ses commandements et faisiez-vous ce
qui Lui est agréable?».
Elle reconnut franchement
qu’elle n’en faisait rien et convint bientôt que ce n’étaient pas les promesses
de Dieu qui étaient en défaut, mais elle-même. C’est là le point sensible
aujourd’hui dans de nombreux cas de prières inexaucées: celui qui les présente
n’est pas obéissant.
Si nous voulons être
puissants dans la prière, nous devons étudier sérieusement la Parole de Dieu
pour découvrir quelle est Sa volonté à notre égard et, quand nous l’aurons
trouvée, l’accomplir. Une seule désobéissance non vouée de notre part fermera
l’oreille de Dieu beaucoup de requêtes.
2.—Mais ce passage va plus
loin que le fait de garder seulement les commandements de Dieu. Jean nous dit
que nous devons faire ce qui Lui est agréable. Il y a beaucoup de
choses qu’il serait agréable à Dieu de nous voir faire sans qu’il tous les ait
expressément commandées. Un enfant fidèle et bon ne se contente pas de dire
simplement les choses que son père lui commande expressément. Il s’applique à
connaître, la volonté de son père et s’il pense à une chose qu’il pourrait
faire pour plaire à son père, il la fait joyeusement, bien que son père ne lui
ait jamais donné aucun ordre particulier à ce sujet. Il en est de même du
véritable enfant de Dieu. Il ne s’inquiète pas simplement de savoir si telle
chose est commandée ou telle autre défendue; il s’applique à connaître en
toutes choses la Volonté de son Père.
Beaucoup de chrétiens
aujourd’hui font des choses qui ne sont pas agréables à Dieu et n’en
accomplissent point d’autres qui Lui seraient agréables. Quand vous leur parlez
de ces choses ils vous opposent immédiatement la question: «Y a-t-il dans la
Bible quelque commandement qui interdise cela?». Et si vous ne pouvez pas leur
montrer quelque verset où la chose en question soit clairement défendue, ils
pensent n’être nullement tenus de l’abandonner; mais un véritable enfant de
Dieu n’exige pas un commandement spécial. Si nous nous appliquons à rechercher
et à pratiquer ce qui est agréable à Dieu, Il s’appliquera à accomplir les
choses qui nous sont agréables. Cela aussi nous explique pourquoi bien des
prières restent sans exaucement: nous ne faisons pas de la connaissance de ce
qui serait agréable à notre Père la grande affaire de notre vie, et pour cette
raison nos prières demeurent sans réponse.
Prenons pour exemple de
questions constamment soulevées le fait d’aller au spectacle, de danser et
l’usage du tabac. Beaucoup de ceux qui se permettent ces choses vous
demanderont d’un air triomphant, si vous parlez contre elles: «La Bible
dit-elle: Tu n’iras pas au spectacle?». «La Bible dit-elle: Tu ne danseras
pas?». «La Bible dit-elle: Tu ne fumeras point?». Là n’est pas la question,
mais plutôt: «Notre Père céleste est-Il vraiment satisfait quand Il voit un de
ses enfants aller au spectacle, danser ou fumer?». C’est une question que
chacun doit trancher pour lui-même dans un esprit de prière et en recherchant
la lumière du Saint-Esprit. Beaucoup demandent: «Quel mal y at- il à ces
choses?». Il n’entre pas dans notre intention de traiter cette question à fond
mais, sans aucun doute le mal est, dans bien des cas, qu’elles privent nos
prières de puissance.
3.—Avec sincérité.
Le verset 18 du Psaume 145 projette une abondante lumière sur la question de
savoir comment il faut prier: «L’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent avec sincérité». {Psaume 145:18} La
prière à laquelle Dieu répond est la prière vraie, la prière qui demande une
chose sincèrement désirée.
Beaucoup de prières sont
dépourvues de sincérité. Les gens demandent des choses qu’ils ne désirent pas.
Plus d’une femme prie pour la conversion de son mari alors qu’elle ne désire
pas vraiment que son mari soit converti. Elle croit le désirer, mais si elle
savait ce que, impliquerait la conversion de son mari, comment cela nécessiterait
un complet bouleversement de sa manière de traiter les affaires et comment, par
conséquent, cela réduirait leurs revenus et rendrait nécessaire un complet
changement de leur mode de vie, la vraie prière de son cœur serait, si elle
était sincère avec Dieu: «Oh! Dieu, ne convertis pas mon mari!» Elle ne désire
pas sa conversion à un aussi grand prix.
Plus d’une église qui prie
pour un réveil ne le désire pas vraiment. Ses membres croient le désirer car, à
leurs yeux, un réveil signifie un accroissement du nombre des membres, une
augmentation des offrandes, une plus grande renommée parmi les églises; mais
s’ils savaient ce qu’est un vrai réveil, combien les chrétiens professant
seraient amenés à sonder leur propre cœur, quelle transformation radicale de la
vie individuelle, domestique et sociale il impliquerait, et bien d’autres
choses qui ne manqueraient pas de se produire si l’Esprit de Dieu était
réellement répandu avec puissance; si tout ceci était connu, le véritable cri
de l’église serait: «O Dieu, garde-nous d’avoir un réveil!».
Plus d’un serviteur de Dieu
demande le baptême du Saint-Esprit et ne le désire pas vraiment. Il croit le
désirer parce que le baptême du Saint-Esprit signifie pour lui une joie
nouvelle, une nouvelle puissance pour prêcher la Parole, une plus grande
renommée parmi les hommes, une autorité plus élevée dans l’Eglise du Christ.
Mais s’il comprenait ce qu’un baptême du Saint-Esprit implique réellement, s’il
comprenait, par exemple que cela le conduirait nécessairement à l’antagonisme
avec le monde et avec les chrétiens non spirituels, qu’à cause de ce baptême son
nom serait «rejeté comme infâme», que cela pourrait l’obliger à quitter une
bonne vie confortable pour aller travailler dans les bas-fonds ou même dans
quelque pays lointain, s’il comprenait tout cela sa prière serait, très
probablement, s’il devait exprimer le véritable désir de son cœur: «O Dieu,
garde moi d’être baptisé du Saint-Esprit!».
Mais quand nous en venons au
point où nous désirons vraiment la conversion de nos amis à tout prix,
l’effusion du Saint-Esprit quoi qu’elle puisse comporter, le baptême du
Saint-Esprit quoi qu’il puisse advenir, quand nous désirons, quelque chose
«avec sincérité» et que nous crions à Dieu pour cette chose «avec sincérité»,
alors certainement Dieu nous exaucera.
IV PRIER AU NOM DE CHRIST ET EN ACCORD AVEC LA VOLONTÉ DE DIEU
1.—Dans la nuit qui précéda sa crucifixion, Jésus dit à ses disciples
une parole merveilleuse, concernant la prière: «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque
chose en mon nom, je le ferai.». {Jean 14:13-14}
La prière au nom de Christ
est puissante auprès de Dieu. Dieu prend plaisir en son Fils Jésus- Christ. Il
l’écoute toujours et Il écoute toujours aussi la prière qui Lui est réellement
adressée en Son nom. Il y a dans le nom de Christ un parfum qui rend agréable à
Dieu toute prière qui s’en réclame.
Mais qu’est-ce donc que prier
au nom de Christ? On a tenté bien des explications qui, pour la plupart des
gens, n’expliquent rien. Pourtant, il n’y a rien de mystique ni de mystérieux
dans cette expression. Si l’on veut bien parcourir la Bible et examiner tous
les passages dans lesquels l’expression «en mon nom» ou «en son nom» ou des
expressions synonymes sont employées, on trouvera qu’elles ont un sens qui est très
sensiblement celui de l’usage courant. Si je vais à la banque présenter un
chèque portant ma signature, j’en demande le paiement en mon propre nom. Si
j’ai de l’argent déposé dans cette banque, le chèque sera honoré, sinon il ne
le sera pas. Si, par contre, je vais à la banque muni d’un chèque signé par une
autre personne, c’est en son nom que je demande, et il n’importe point que moi
j’aie de l’argent dans cette banque ou dans quelque autre; pourvu que la
personne qui a signé le chèque ait de l’argent déposé là, le chèque sera
honoré.
Si, par exemple, j’allais à
la First National Bank de Chicago présenter un chèque de 50 dollars que
j’aurais signé, le caissier me dirait: «Mais, M. Torrey, nous ne pouvons payer
cela, vous n’avez point d’argent déposé ici.» Mais si j’allais à la First
National Bank avec un chèque de 5.000 dollars payable à mon nom et signé par un
des plus gros déposants de cette banque, on ne me demanderait nullement si j’ai
de l’argent dans cette banque ou dans quelque autre, mais on honorerait le
chèque immédiatement.
Il en est de même quand je
vais à la banque du ciel, quand je vais à Dieu dans la prière. Je n’ai là aucun
dépôt. Je n’y ai absolument aucun crédit, et si je me présente en mon propre
nom, je n’obtiendrai absolument rien; mais Jésus-Christ a, au ciel, un crédit
illimité et Il m’a accordé le privilège d’aller à cette banque avec des chèques
signés de son nom; si donc de me présente de la sorte, mes prières seront
honorées sans aucune limitation.
Prier au nom de Christ, c’est
donc prier en me fondant non sur mon crédit mais sur le Sien, c’est renoncer à
la pensée que j’aie un droit quelconque à faire valoir auprès de Dieu et
m’approcher de Lui en me fondant sur les droits de Christ. Prier au nom de
Christ ce n’est pas simplement ajouter à ma prière la formule «Je demande ces
choses au nom de Jésus». Je puis mettre ces mots dans ma prière et cependant me
reposer en réalité sur mes propres mérites. Au contraire, je puis omettre cette
formule sans pour autant cesser de me reposer réellement sur les mérites de
Christ. Mais quand je m’approche vraiment de Dieu, en me fondant non sur mes
propres mérites mais sur ceux de Christ, non sur mes qualités mais sur le sang
de l’expiation, {Hébreux 10:19} Dieu m’écoutera.
Beaucoup de prières
aujourd’hui sont vaines parce que les hommes s’approchent de Dieu en
s’imaginant qu’ils ont sur Lui quelque droit qui L’obligerait à exaucer leurs
prières. Voici plusieurs années, alors que Mr. Moody débutait dans l’œuvre de
Christ, il visitait une ville de l’Illinois. Il y avait dans la ville un juge
incrédule. La femme de ce juge supplia Mr. Moody de rendre visite à son mari,
mais celui-ci répondit: -Je ne puis pas tenir une conversation avec votre mari;
je ne suis qu’un jeune chrétien sans instruction et votre mari est un incrédule
lettré. Mais elle n’était pas femme à s’accommoder d’un refus et Mr. Moody fit
la visite. Les clercs ricanèrent en voyant le jeune vendeur de Chicago entrer
dans le bureau pour parler au juge érudit. La conversation fut courte. Mr. Moody dit:
-Monsieur le Juge, je ne puis tenir une conversation avec vous; vous
êtes un incrédule lettré et je n’ai pas d’instruction. Mais je veux simplement
vous dire que, si jamais vous vous convertissez, je demande que vous me le
fassiez savoir.
Le juge répondit: «C’est entendu, jeune homme! Si jamais je me
convertis, je vous en informerai, je vous le promets». La conversation finit
là. Les clercs ricanèrent encore plus fort quand le jeune chrétien zélé quitta
le bureau, mais le juge fut converti dans l’année. Mr. Moody, visitant à
nouveau la ville demanda au juge de lui expliquer comment cela s’était produit.
Le juge dit: «Un soir, tandis que ma femme était à une réunion de prière, je
commençai à me sentir mal à l’aise et malheureux. Je ne savais pas ce que
j’avais, mais finalement je me retirai dans ma chambre avant le retour de ma
femme. Je ne pus dormir cette nuit-là. Je me levai tôt le lendemain, dis à ma
femme que je ne prendrais point de petit déjeuner et descendis au bureau. Je donnai
congé aux clercs et m’enfermai dans mon bureau privé. Je me sentais de plus en
plus malheureux et finalement je tombai à genoux et demandai à Dieu de
pardonner mes péchés mais je ne voulais pas dire «au nom de Jésus» car j’étais
unitaire {1} et je ne croyais pas à l’expiation. Je continuai à prier:
«O Dieu, pardonne mes péchés», mais sans recevoir aucune réponse. A la fin,
désespéré, je criai: «O Dieu, au nom de Jésus, pardonne mes péchés» et aussitôt
de trouvai la paix.»
Le juge n’eût aucun accès auprès
de Dieu, jusqu’à ce qu’il s’approchât au nom de Christ, mais dès qu’il le fit
il fut entendu et exaucé.
2.—L’apôtre Jean projette une
grande lumière sur ce sujet: «Comment prier» par ces paroles: «Nous avons
auprès de Lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon
Sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute,
quelque chose que nous demandions nous savons que nous possédons la chose que
nous lui avons demandée.». {1Jn 5:14-15}
Ce passage nous enseigne
clairement que pour prier de la bonne manière, nous devons prier selon la
volonté de Dieu. Alors sans aucun doute, nous obtiendrons la chose que nous Lui
demandons.
Mais pouvons-nous connaître la volonté de Dieu? Pouvons-nous savoir si
une quelconque prière particulière est conforme à Sa volonté?
Nous le pouvons certainement.
Comment?
1.—D’abord par la Parole.
Dieu a révélé Sa volonté dans Sa Parole. Si une chose quelconque fait l’objet
d’une promesse précise dans la Parole de Dieu, nous savons que c’est Sa volonté
de l’accorder. Si donc, quand je prie, je puis trouver quelque promesse précise
de la Parole de Dieu et placer cette promesse devant Lui, je sais qu’il
m’entend et, si je sais qu’il m’entend, je sais que je possède la chose que je
Lui ai demandée. Par exemple, si je prie pour obtenir de la sagesse, je sais
que c’est la volonté de Dieu de me donner de la sagesse, car Il le dit en
Jacques: {Jacques 1:5} «Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse,
qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle
lui sera donnée». Ainsi donc quand je demande de la sagesse, je sais que la
prière est entendue et que cette sagesse me sera donnée. De même, quand je prie
pour obtenir le Saint-Esprit, je sais d’après Luc 11:13, que c’est la
volonté de Dieu, que ma prière est entendue et que j’ai reçu l’objet de ma
requête. «Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes
choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il
le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.»
Il y a quelques années, un
serviteur de Dieu vint à moi à la fin d’un message sur la prière donné dans une
Union Chrétienne de Jeunes Gens et me dit:
-Vous avez donné à ces jeunes gens l’impression qu’ils peuvent demander,
des choses précises et obtenir les choses mêmes qu’ils demandent.
-Je ne sais, répondis-je, si c’est bien là l’impression que j’ai
produite, mais c’est certainement
celle que j’ai voulu produire.
-Mais, reprit-il, cela n’est pas exact. Nous ne pouvons pas être sûrs,
car nous ne connaissons pas la volonté de Dieu.
Je le renvoyai immédiatement
à Jacques 1:5. Je lus et lui dis: «N’est-ce pas la volonté de Dieu de nous
donner de la sagesse et si vous demandez de la sagesse, ne savez-vous pas que
vous allez l’obtenir?
-Ah! dit-il, nous ignorons ce qu’est la sagesse.
-Evidemment, répondis-je, si nous le savions, nous n’aurions pas besoin
de la demander mais quoiqu’elle puisse être, ne savez-vous pas que vous
l’obtiendrez? C’est certainement notre privilège de pouvoir connaître la Volonté
de Dieu et quand nous avons une promesse précise dans la Parole de Dieu, si
nous doutons que telle soit la volonté de Dieu ou si nous doutons que Dieu
veuille faire la chose que nous demandons, nous faisons Dieu menteur.
Voici l’un des plus grands
secrets de la prière victorieuse: étudier les Écritures pour trouver ce qu’est
la volonté de Dieu telle qu’elle s’y trouve révélée par Ses promesses et puis,
tout simplement, saisir ces promesses et les déployer devant Dieu dans la
prière, comptant d’une manière absolument inébranlable qu’il fera ce qu’il a
promis dans Sa Parole.
2.—Mais il y a encore un
autre moyen de connaître la volonté de Dieu et c’est par l’enseignement de Son
Saint-Esprit. Nous avons besoin de beaucoup de choses qu’il nous faut recevoir
de Dieu et qui ne sont couvertes par aucune promesse spéciale mais, même dans
ce cas, nous ne sommes pas laissés dans l’ignorance de la volonté de Dieu. Dans
Romains 8:26-27, il nous est dit: «De même aussi l’Esprit nous aide dans
notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans
nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et
celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que
c’est selon Dieu. qu’il intercède en faveur des Saints».
Il nous est
clairement dit ici que l’Esprit de Dieu prie en nous, suscite notre prière dans
le sens de la volonté de Dieu. Quand nous sommes ainsi conduits par l’Esprit de
Dieu dans une direction quelconque, à prier pour quelque objet donné, nous
pouvons le faire, pleinement assurés que c’est la volonté de Dieu et que nous
allons obtenir la chose même que nous lui demandons, bien qu’il n’y ait aucune
promesse spéciale qui couvre ce cas. Souvent Dieu nous charge, par Son Esprit,
d’un lourd fardeau de prière pour une certaine personne. Nous n’avons point de
repos, nous prions pour elle avec des soupirs inexprimables. Il se peut que la
personne soit tout à fait hors de notre portée, mais Dieu entend la prière et
dans bien des cas il ne s’écoule pas longtemps avant que nous apprenions
qu’elle est effectivement convertie.
Ce passage de 1Jean 5:14-15:
«Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque
chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute,
quelque chose que nous demandions., nous savons que nous possédons la chose que
nous lui avons demandée», est, de toute la Bible, l’un de ceux dont a fait le
plus mauvais usage. C’est sans aucun doute pour encourager notre foi que le
Saint-Esprit l’a placé dans la Bible. Il commence par: «Nous avons auprès de
lui cette assurance...» et s’achève sur: «nous savons que nous
possédons la chose que nous lui avons demandée»; mais on emploie souvent, pour
introduire un élément d’incertitude dans nos prières, ce passage si
manifestement donné pour engendrer l’assurance. Fréquemment, quand quelqu’un
commence à prier avec une assurance croissante, quelque frère prudent vient lui
dire: «Allons, ne soyez pas trop assuré. Si c’est la volonté de Dieu Il le
fera. Mais vous devriez ajouter à votre demande: «Si c’est Ta volonté».
Sans doute il arrive souvent
que nous ne connaissions pas la volonté de Dieu et dans toute prière la
soumission à la volonté parfaite de Dieu devrait être sous-entendue; mais quand
nous connaissons la volonté de Dieu il ne doit plus y avoir de «si». Ce passage
n’a pas été placé dans la Bible pour que nous introduisions des «si» dans nos
prières, mais pour que nous les jetions tous au vent, pour que nous ayons de «l’assurance»
et que nous «sachions» que nous possédons la chose que nous lui avons
demandée.
{1} L’Unitarianisme ou Socinianisme nie la divinité de Jésus-Christ.
V – PRIER PAR L’ESPRIT
1.—A de multiples reprises dans ce qui précède, nous avons pu constater
que nous dépendons du Saint-Esprit dans la prière. Ceci ressort avec une grande
netteté dans Ephésiens 6:18: «Priant en tout temps par l’Esprit par
toutes sortes de prières et de supplications». Et dans Jude 1:20:
«Priant par le Saint-Esprit». Effectivement, tout le secret de la
prière réside dans ces mots: «par l’Esprit». La prière que Dieu le Père exauce,
c’est celle que Dieu le Saint-Esprit a inspirée.
Les disciples ne savaient pas
comment prier. Aussi vinrent-ils demander à Jésus: «Seigneur, enseigne-nous à
prier». Nous non plus, nous ne savons pas comment il faut prier, niais nous
avons aussi un Maître et un Guide tout près de nous pour nous aider. {Jean
14:16-17} «L’Esprit nous aide dans notre faiblesse». {Romains 8:26}
Il nous enseigne comment prier. La vraie prière est la prière par l’Esprit,
c’est-à-dire la prière que l’Esprit inspire et dirige. Quand nous nous plaçons
dans la présence de Dieu, il faudrait que nous reconnaissions «notre
faiblesse», notre ignorance des sujets à présenter dans la prière et de la
manière de les présenter. Conscients alors de notre incapacité à prier comme il
faut, nous devrions élever nos pensées vers le Saint-Esprit, nous reposant
pleinement sur Lui pour diriger nos prières, orienter nos désirs et en guider
l’expression.
Rien n’est plus insensé,
quand nous prions que de nous précipiter étourdiment dans la présence de Dieu
pour demander la première chose qui nous vient à l’esprit, ou pour laquelle
quelque ami irréfléchi nous a demandé de prier. Quand nous entrons dans la
présence de Dieu, nous devrions tout d’abord garder le silence devant Lui. Nous
devrions regarder à Lui pour qu’il nous envoie son Saint-Esprit afin de nous
enseigner comment prier. Il nous faut attendre le Saint-Esprit, nous soumettre
à l’Esprit, alors seulement nous prierons de la bonne manière. Fréquemment,
quand nous venons à Dieu dans la prière, nous ne nous sentons pas disposés à
prier. Que faire en pareil cas?
Cesser de prier jusqu’à ce
qu’on s’y sente disposé?—Point du tout! C’est précisément quand nous nous
sentons le moins disposés à prier que nous en avons le plus besoin. Nous
devrions nous tenir en paix devant Dieu et Lui dire combien nos cœurs sont
froids et vides de prière, regarder à Lui, lui faire confiance et attendre de
Lui qu’il envoie son Saint-Esprit pour réchauffer nos cœurs et les élever dans
la prière. Il ne faudra pas longtemps pour que l’ardeur de la présence du
Saint-Esprit remplisse nos cœurs et pour que nous commencions à prier
librement, d’une manière directe, fervente et puissante. Beaucoup des moments
de prière les plus bénis que j’aie jamais connus ont commencé dans un sentiment
profond de mort spirituelle et une absence complète d’esprit de prière. Mais
dans mon impuissance et ma froideur, je me suis abandonné à Dieu, j’ai regardé
à Lui pour qu’il m’envoie son Saint-Esprit afin de m’enseigner à prier et Il
l’a fait.
Quand nous prions par
l’Esprit, nous demandons ce qui convient et comme il convient. Il y aura joie
et puissance dans notre prière.
2.—Pour prier avec puissance,
il nous faut prier avec foi. Jésus dit: «C’est pourquoi je vous
dis: tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et
vous le verrez s’accomplir». {Marc 11:24} Quelque positive que soit
une promesse de la Parole de Dieu nous n’aurons la joie d’expérimenter effectivement
son accomplissement que si nous nous attendons avec confiance à l’exaucement de
notre prière. «Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, dit Jacques, qu’il
la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui
sera donnée». Cette promesse est aussi formelle qu’une promesse peut l’être,
néanmoins le verset suivant ajoute: «Mais qu’il la demande avec foi, sans
douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent
et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra
quelque chose du Seigneur». {Jacques 1:5-7} Il faut qu’il y ait donc
une attente confiante et imperturbable. Mais il y a une foi qui va plus loin
que l’attente, qui croit que la prière est entendue et la promesse accomplie.
C’est ce qui ressort du verset déjà cité: «C’est pourquoi je vous dis: tout ce
que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le
verrez s’accomplir».
Mais comment acquérir une
telle foi? Disons avec la dernière énergie que ce ne peut être en s’y
évertuant. Plus d’un ayant lu cette promesse faite à la prière de la foi,
demande les choses qu’il désire et essaye de se persuader que Dieu a entendu la
prière. Ceci ne peut amener que désappointement car ce n’est pas la foi réelle
et la chose n’est pas accordée. C’est sur ce point qu’en essayant de produire
la foi par un effort de leur volonté bien des gens provoquent au contraire
l’effondrement de leur foi. La chose qu’ils s’étaient efforcés d’attendre avec
foi ne leur étant pas donnée, le fondement même de leur foi s’en trouve le plus
souvent sapé.
Mais alors, comment vient la
vraie foi? Romains 10:17, répond à cette question: «Ainsi la foi vient de ce
qu’on entend et ce qu’on entend vient de la Parole de Dieu». Pour avoir
une foi véritable, nous devons étudier la Parole de Dieu, découvrir ce qui y
est promis puis, tout simplement croire aux promesses de Dieu. La foi doit être
couverte par une garantie. Essayer de croire quelque chose parce qu’on veut y
croire n’est pas de la foi, mais croire ce que Dieu dit dans Sa Parole, voilà
la foi. Si je veux avoir de la foi en priant, il faut que je trouve quelque
promesse dans la Parole de Dieu sur laquelle ma foi puisse reposer.
La foi en
outre vient par l’Esprit. L’Esprit connaît la volonté de Dieu et si je prie par
l’Esprit et compte sur l’Esprit pour m’enseigner la volonté de Dieu, Il me
conduira dans la prière selon Sa volonté et me donnera l’assurance que la
prière va être exaucée. Mais en aucun cas la foi véritable ne vient de ce que
nous avons simplement décidé que nous allons obtenir la chose désirée. S’il n’y
a ni promesse dans la Parole de Dieu, ni indication claire de l’Esprit, il ne
peut y avoir aucune foi véritable et on ne devrait jamais se reprocher de
manquer de foi en pareil cas. Mais si la chose désirée est promise dans la
Parole de Dieu et que nous doutions, nous avons tout lieu de nous condamner à
cause de notre manque de foi. Car nous faisons Dieu menteur en doutant de sa
Parole.
VI – TOUJOURS PRIER ET NE POINT SE RELÂCHER
Par deux paraboles de
l’Évangile de Luc, Jésus enseigne avec beaucoup de force cette leçon que les
hommes doivent toujours prier et ne point se relâcher. La première se trouve en
Luc 11:5-8, et l’autre en Luc 18:1-8.
«Il leur dit encore: Si l’un
de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire:
Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur de sa maison, cet ami lui
répond: Ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous
sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains,—je vous le dis,
quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner parce que c’est son ami,
il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a
besoin.». {Luc 11:5-8}
«Jésus leur adressa une
parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il
dit: Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui
n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui
venait lui dire: Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il
refusa. Mais ensuite il dit en lui-même: Quoique je ne craigne point Dieu et
que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve
m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me
rompre la tête. Le Seigneur ajouta: Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu
ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il
à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le
Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?». {Luc 18:1-8}
Dans la première
de ces deux paraboles Jésus expose d’une façon saisissante la nécessité de prier
jusqu’à l’importunité. Le mot rendu par importunité signifie littéralement «effronterie», comme si Jésus avait voulu nous faire comprendre que Dieu
voudrait nous voir approcher de Lui avec une résolution si ferme d’obtenir les
choses désirées qu’aucun refus ni retard apparents de Sa part ne puisse changer
notre assurance en confusion. Dieu se réjouit de la sainte audace de ceux qui
ne s’accommodent point d’un refus. C’est là l’expression d’une grande foi et
rien n’est plus agréable à Dieu que la foi.
Il semble presque que Jésus
ait repoussé la femme Syrophénicienne avec rudesse, mais elle ne voulut pas se
laisser repousser, aussi Jésus considéra-t-il son audacieuse importunité avec
plaisir et Il lui dit : «Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu
veux». {Mathieu 15:28}
Dieu ne nous
laisse pas toujours obtenir les choses dès notre premier effort. Il veut nous
exercer et faire de nous des hommes solides en nous obligeant à travailler dur
pour ce qu’il y a de meilleur. De même Il n’exauce pas toujours notre prière
dès là première demande.
Il veut nous exercer et faire
de nous des hommes de prière solides en nous obligeant à prier dur pour ce
qu’il y a de meilleur. Il nous fait prier jusqu’au bout (anglais:
pray through).
Je suis heureux qu’il en soit ainsi. On ne peut être exercé à la prière
d’une façon plus bénie qu’en étant contraint à redemander encore et toujours,
même au cours de nombreuses années avant d’obtenir ce que l’on recherche auprès
de Dieu. Quand Dieu ne leur accorde pas l’objet de leur requête à la première
ou à la seconde prière, bien des gens disent: «Eh bien! ce n’est peut-être pas
la volonté de Dieu», et ils appellent cela de la soumission!
En règle générale, ce n’est
pas de la soumission, c’est de la paresse spirituelle. Dans le domaine de
l’action, quand nous abandonnons après avoir fait un ou deux efforts pour
obtenir quelque chose, nous n’appelons pas cela de la soumission à la volonté
de Dieu, mais de la faiblesse de caractère. Quand un homme d’action énergique
entreprend quelque chose, s’il ne réussit pas à la première, la seconde ou la
centième fois, il continue à frapper à coups redoublés jusqu’à ce qu’il ait
réussi; de même l’homme de prière énergique, quand il entreprend de prier pour
quelque chose, continue à prier jusqu’au bout (until he prays it through) et
obtient ce qu’il recherche. Nous devrions prendre bien garde à ce que nous
demandons à Dieu, mais quand nous commençons à prier pour quelque chose, nous
ne devrions jamais cesser de prier pour cette chose avant de l’avoir obtenue ou
avant que Dieu nous ait montré très clairement et très nettement que ce n’est
pas Sa volonté de nous l’accorder.
Certains voudraient nous
faire croire que prier deux fois pour la même chose dénote l’incrédulité, que
nous devons «la saisir» dès la première demande. Certes, il arrive que nous
soyons capables, par la foi en la Parole de Dieu ou en la direction du
Saint-Esprit, de revendiquer dès la première fois ce que nous avons
demandé à Dieu; mais, incontestablement, il arrive aussi que nous devions prier
à de multiples reprises pour une même chose avant d’obtenir notre exaucement.
Ceux qui ne vont jamais jusqu’à prier deux fois pour une même chose ont dépassé
leur Maître. {Mathieu 26:44} George Müller pria quotidiennement pour
deux hommes pendant plus de soixante ans. L’un d’eux fut converti peu avant la
mort de George Müller—c’était, je crois, à la dernière réunion qu’il
tint—l’autre fut converti moins d’un an après. On a grand besoin à l’heure
présente, d’hommes et de femmes qui ne se contentent pas de commencer à prier,
mais qui continuent à prier, prier, prier jusqu’à ce qu’ils obtiennent ce
qu’ils attendent du Seigneur.
VII – DEMEURER EN CHRIST
«Si vous demeurez en moi, et
que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous
sera accordé». {Jean 15,5:7} Tout le secret de la prière se trouve
dans ces paroles de notre Seigneur. Voici la prière qui dispose d’un pouvoir
illimité: «Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera
accordé».
Il y a donc un moyen de
demander et d’obtenir exactement ce que l’on demande et tout ce que l’on
demande. Christ pose deux conditions à cette prière toute puissante:
1° La première condition est: «Si vous demeurez en moi».
Qu’est-ce que demeurer en Christ? Quelques-unes des explications données sont
si profondes et si mystiques que, pour beaucoup d’enfants de Dieu à l’esprit
simple, elles ne signifient pratiquement rien; pourtant ce que Jésus voulait
dire était en réalité très simple.
Il venait de se comparer à
une vigne et ses disciples à des sarments. Quelques sarments restent attachés à
la vigne, c’est-à-dire demeurent dans une vivante union avec elle, de sorte que
la sève ou la vie de la vigne afflue constamment dans ces sarments. Ils n’ont
aucune vie indépendante qui leur soit propre.
Tout en eux est simplement le
produit de la vie de la vigne qui s’écoule en eux. Les bourgeons, les feuilles,
les fleurs, les fruits qu’ils portent ne sont pas vraiment leurs bourgeons,
leurs feuilles, leurs fleurs et leurs fruits mais ce sont ceux de la vigne.
D’autres sarments sont complètement séparés de la vigne, ou bien le cours de la
sève ou vie de cette vigne est, de quelque manière, arrêté en eux. En ce qui
nous concerne maintenant, demeurer en Christ c’est conserver avec Lui une
relation semblable à celle de la première sorte de sarments avec la vigne;
demeurer en Christ c’est, autrement dit, renoncer à toute vie indépendante qui
nous soit propre, cesser d’essayer de penser nos pensées propres, de former nos
propres résolutions, de cultiver nos propres sentiments, pour simplement et
‘constamment regarder à Christ qui pensera en nous Ses pensées, formera en nous
Ses desseins, éprouvera en nous Ses émotions et Ses affections. C’est renoncer
à toute vie indépendante de Christ et s’attendre à Lui constamment pour qu’il
nous infuse Sa vie et la manifeste à travers nous. Quand nous faisons cela, et
dans la mesure où nous le faisons, nos prières obtiendront ce que nous
attendons de Dieu.
Il ne peut en être autrement
car nos désirs ne seront plus alors nos propres désirs mais ceux de Christ et
nos prières ne seront plus en réalité nos propres prières mais celles de Christ
priant en nous. De telles prières seront toujours en harmonie avec la volonté
de Dieu et le Père exauce toujours le Fils. Quand nos prières échouent, c’est
parce qu’elles sont effectivement nos prières.
Nous avons conçu le désir,
établi la demande par nous-mêmes au lieu de nous attendre à Christ afin qu’il
prie par nous. Dire qu’il nous faut demeurer en Christ dans toutes nos prières,
nous attendre à Christ pour qu’il prie par nous plutôt que prier nous-mêmes
revient simplement à dire que nous devons prier «par l’Esprit». Quand nous
demeurons ainsi en Christ, nos pensées ne sont pas nos propres pensées mais les
Siennes, notre fruit n’est pas notre propre fruit mais le Sien; exactement
comme les bourgeons, les feuilles, les fleurs et les fruits du sarment qui
demeure sur la vigne ne sont pas ceux du sarment mais ceux de la vigne
elle-même dont la vie s’écoule dans le sarment et se manifeste par ces
bourgeons, ces feuilles, ces fleurs et ces fruits.
Pour demeurer en Christ, il
faut évidemment être déjà en Christ, l’ayant accepté comme le Sauveur dont
l’expiation nous a rachetés de la culpabilité du péché et dont la résurrection
nous a délivrés de la puissance du péché, et qui règne maintenant en Seigneur
et Maître sur toute notre vie. Etant en Christ, tout ce que nous avons à faire
pour demeurer (ou rester) en Christ consiste seulement à renoncer à notre vie
propre, en renonçant absolument à toute pensée, tout dessein, tout désir, toute
affection venant de nous-mêmes et en regardant seulement jour après jour et
heure après heure à Jésus-Christ pour qu’il forme en nous ses pensées, ses
desseins, ses affections et ses désirs. Demeurer en Christ est vraiment une
chose très simple bien que ce soit une vie merveilleusement privilégiée et
puissante.
2.—Mais il est une autre
condition mentionnée dans ce verset, quoiqu’elle soit en réalité contenue dans
la première, c’est: «et que mes paroles demeurent en vous». Si
nous voulons obtenir de Dieu tout ce que nous Lui demandons, les paroles de
Christ doivent demeurer ou rester en nous. Nous devons étudier Ses paroles, bel
et bien les dévorer, les laisser s’enfoncer dans notre pensée et dans notre
cœur, les garder dans notre mémoire, leur obéir constamment dans notre vie, les
laisser façonner et modeler notre vie de chaque jour et jusqu’au moindre de nos
actes.
C’est vraiment là le moyen de
demeurer en Christ. C’est par Ses paroles que Jésus se communique Lui-même à
nous. Les paroles qu’il nous dit sont Esprit et Vie. {Jean 6:63} Il
est vain d’espérer être puissant en prière à moins de méditer beaucoup sur les
paroles de Christ et de les laisser s’enfoncer profondément dans nos cœurs pour
y trouver leur demeure.
Beaucoup s’étonnent d’être si
impuissants dans la prière, mais tout s’explique très simplement par leur
négligence des paroles de Christ. Ils n’ont pas serré Ses paroles dans leur
cœur; Ses paroles ne demeurent pas en eux. Ce n’est pas par des accès de
méditation mystique ou d’expériences extatiques que nous apprenons à demeurer
en Christ; c’est en nous nourrissant de Sa parole, de Sa parole écrite telle
que nous la trouvons dans la Bible, et en regardant au Saint-Esprit pour qu’il
implante ces mots dans nos cœurs et les y fasse vivre. Si nous laissons ainsi
les paroles de Christ demeurer en nous, elles nous pousseront à la prière.
Elles seront le moule dans lequel nos prières prendront forme et nos prières
seront nécessairement selon la ligne de la volonté de Dieu et prévaudront
auprès de Lui.
Mais il est presque
impossible de prier de cette manière quand on néglige l’étude de la Parole de
Dieu. Une simple étude intellectuelle de la Parole de Dieu n’est pas
suffisante. Il faut qu’elle soit méditée, tournée et retournée dans notre
esprit en regardant constamment à Dieu pour que, par son Esprit, Il la rende
vivante dans nos cœurs. La prière née dans la méditation de la Parole de Dieu
est celle qui s’élance le plus aisément vers l’oreille attentive de Dieu.
George Müller, l’un des plus
puissants hommes de prière de la génération présente commençait, quand venait
l’heure de la prière, par lire et méditer la Parole de Dieu jusqu’à ce que, de
l’étude de la Parole, une prière commençât à se former dans son cœur. Ainsi
Dieu Lui-même était le véritable auteur de la prière et Dieu répondait à la
prière qu’il avait Lui-même inspirée. La Parole de Dieu est l’instrument au
moyen duquel agit le Saint-Esprit. Elle est l’épée de l’Esprit, à bien des
points de vue. Celui qui veut expérimenter l’œuvre du Saint-Esprit dans une
quelconque direction doit se nourrir de la Parole. Celui qui veut prier par
l’Esprit doit longuement méditer la Parole afin que le Saint-Esprit dispose du
moyen approprié pour agir. C’est par la Parole que le Saint-Esprit forme en
nous Ses prières et la négligence de la Parole rend impossible la prière par le
Saint-Esprit. Si nous alimentions le feu de nos prières de ce combustible
qu’est la Parole de Dieu, toutes nos difficultés dans la prière
disparaîtraient.
VIII – PRIER AVEC ACTIONS DE GRÂCES
Il y a, dans l’enseignement
relatif à la prière que Paul nous donne en Philippiens 4:6-7, une expression à
laquelle on ne prend pas assez garde: «Ne vous inquiétez de rien; mais en toute
chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications,
avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute
intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ».
Cette expression importante,
si souvent négligée est : «avec des actions de grâces». Quand nous
nous approchons de Dieu pour solliciter de nouvelles bénédictions, nous ne
devrions jamais oublier de remercier pour les bénédictions qui nous ont déjà
été accordées. Si l’un quelconque d’entre nous s’arrêtait à considérer le grand
nombre de fois où Dieu a répondu à sa prière et la rareté des cas où il est
revenu à Dieu pour Lui rendre grâces des exaucements ainsi accordés, je suis
sûr qu’il serait écrasé de honte. Il nous faut être aussi précis en rendant
grâces que nous le sommes en priant. Nous venons à Dieu avec des demandes bien
précises mais quand nous Lui rendons grâces, c’est d’une manière vague et
générale.
Sans aucun doute, une des
raisons pour lesquelles tant de nos prières manquent de puissance est que nous
avons négligé de rendre grâces pour les bénédictions déjà reçues. Si quelqu’un
venait constamment solliciter notre aide sans jamais nous dire «Merci» pour
l’aide ainsi accordée, nous nous lasserions vite de secourir un être aussi
ingrat; l’intérêt même de celui que nous avons secouru nous retiendrait de le
faire davantage par crainte d’encourager une telle ingratitude. Sans aucun
doute notre Père céleste, par un sage égard pour notre plus grand bien, refuse fréquemment
de répondre à des demandes que nous avons fait monter vers Lui afin que nous
puissions être amenés à prendre conscience de notre ingratitude et que nous
apprenions à être reconnaissants.
Dieu est profondément affligé
par notre ingratitude et la négligence à Lui rendre grâces dont beaucoup
d’entre nous sont coupables. Quand Jésus guérit les dix lépreux et qu’un
seulement revint pour Lui rendre grâces, Il s’écria surpris et peiné: «Les dix
n’ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils?». {Luc 17:17}
Comme Il doit souvent baisser
les yeux sur nous, attristé de nous voir oublier Ses bénédictions réitérées et
Ses fréquentes réponses à nos prières! Rendre grâces pour les bénédictions déjà
reçues augmente notre foi et nous rend capables de nous approcher de Dieu avec
une nouvelle audace et une nouvelle assurance. Sans aucun doute la raison pour
laquelle tant de gens ont si peu de foi quand ils prient est qu’ils prennent
très peu de temps pour méditer sur les bénédictions qu’ils ont déjà reçues et
en remercier Dieu.
Lorsqu’on médite sur les
réponses qui ont déjà été accordées à nos prières, la foi devient de plus en
plus hardie et nous arrivons à éprouver au plus profond de nos âmes qu’il n’y a
rien de trop difficile pour le Seigneur. Lorsque nous réfléchissons d’une part
à la merveilleuse bonté de Dieu à notre égard et d’autre part au peu de pensée,
de force et de temps que nous avons jamais consacré à rendre grâces, nous
pouvons bien nous humilier devant Dieu et confesser notre péché.
Les hommes de la Bible qui
ont été puissants en prière, comme ceux de toutes les époques de l’histoire de
l’Eglise, ont été des hommes qui se livraient abondamment à la louange et aux
actions de grâces. David était un homme puissant en prière et voyez combien ses
Psaumes abondent en louanges et en actions de grâces. Les apôtres étaient des
hommes puissants en prière et nous lisons à leur sujet qu’ «ils étaient
continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu». Paul était un homme
puissant en prière et combien de fois dans ses épîtres il éclate en des actions
de grâces bien définies, rendues à Dieu pour des bénédictions déterminées et
des exaucements précis. Jésus est notre modèle dans la prière comme dans toute
autre chose. Or, nous trouvons, en étudiant Sa vie, que Sa manière de rendre
grâces au plus simple repas était si remarquable que deux de Ses disciples Le
reconnurent à cela même, après Sa résurrection.
Rendre grâces est un des
résultats qui accompagnent inévitablement la plénitude du Saint-Esprit et celui
qui n’apprend pas «à rendre grâces en toutes choses» ne peut pas continuer à
prier par l’Esprit. Si nous voulons apprendre à prier avec puissance, nous
devons laisser cette expression pénétrer bien profondément dans nos cœurs: «AVEC
ACTIONS DE GRACES».
IX – OBSTACLES À LA PRIÈRE
Nous avons examiné très
soigneusement les conditions positives de la prière triomphante, mais il y a
d’autre part des choses qui font obstacle à la prière. Dieu les a clairement
signalées dans Sa Parole.
1.—Le premier obstacle à la
prière se trouve mentionné en Jacques 4:3: «Vous demandez, et vous ne
recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos
passions». Un but égoïste prive la prière de puissance; or, un très
grand nombre de prières sont égoïstes. Ces prières peuvent bien demander à Dieu
des choses parfaitement légitimes et qu’il est selon Sa volonté d’accorder,
mais le motif de ces prières étant foncièrement mauvais, elles tombent à terre,
impuissantes. Le vrai but quand nous prions est que Dieu soit glorifié par
l’exaucement qu’il accorde. Si nous faisons une demande quelconque simplement
pour recevoir quelque chose qui satisfasse nos passions ou qui serve à notre
plaisir d’une façon ou d’une autre, nous «demandons mal» et ne devons pas nous
attendre à recevoir ce que nous demandons. Ceci explique pourquoi beaucoup de
prières demeurent sans réponse.
Bien des femmes, par exemple,
prient pour la conversion de leur mari. Voilà certainement une demande tout à
fait légitime, mais le motif de plus d’une femme en demandant la conversion de
son mari est parfaitement illégitime parce qu’il est égoïste. Elle désire que
son mari soit converti parce qu’il serait tellement plus agréable pour elle
d’avoir un mari qui la comprenne; ou bien parce qu’il lui est si douloureux de
penser que son mari pourrait venir à mourir et être à jamais perdu.
C’est pour quelque raison
égoïste de ce genre qu’elle désire que son mari soit converti: la prière est
purement égoïste. Pour quelles raisons une femme devrait-elle donc désirer la
conversion de son mari? Avant tout et par-dessus tout afin que Dieu soit
glorifié; parce qu’elle ne peut pas supporter la pensée que Dieu le Père soit
déshonoré par son mari qui foule aux pieds le Fils de Dieu.
Beaucoup prient pour un
réveil. C’est certainement une prière qui est agréable à Dieu, c’est selon la
ligne de Sa volonté; mais beaucoup de prières pour les réveils sont purement
égoïstes. Les églises désirent des réveils afin d’accroître le nombre de leurs
membres, afin que l’église ait une position plus puissante et plus influente
dans la communauté, afin que la caisse de l’église soit remplie, afin qu’un
rapport favorable soit fait parmi les autres assemblées. Quand les églises et
les pasteurs prient pour un réveil, c’est le plus souvent avec des motifs aussi
bas que ceux-là et c’est le plus souvent aussi à cause de ces motifs même que
Dieu ne répond pas à la prière. Quels motifs devraient donc nous faire prier
pour un réveil? La gloire de Dieu, parce que nous ne pouvons pas supporter que
Dieu continue à être déshonoré par la mondanité de l’Eglise, par les péchés des
incroyants, par l’impudente incrédulité de notre époque; parce que le monde
annule la Parole de Dieu; parce que nous désirons que Dieu puisse être glorifié
par l’effusion de Son Esprit sur l’Eglise de Jésus-Christ. C’est pour ces
raisons avant tout et par-dessus tout que nous devrions prier pour un réveil.
Bien des prières pour
recevoir le Saint-Esprit sont des prières purement égoïstes. C’est certainement
la Volonté de Dieu de donner le Saint-Esprit à ceux qui le Lui demandent. Il
nous l’a dit clairement dans Sa Parole, {Luc 11:13} mais plus
d’une prière pour recevoir le Saint-Esprit est entravée par l’égoïsme de son
motif. Des hommes et des femmes prient pour recevoir le Saint-Esprit afin
d’être heureux, afin d’être sauvés de leur misérable vie de défaite ou afin
d’avoir de la puissance en tant qu’ouvriers pour Christ, ou pour tout autre
motif purement égoïste. Avec quels motifs devrions-nous prier pour être remplis
de l’Esprit? Afin que Dieu ne soit plus déshonoré par le niveau insuffisant de
nos vies chrétiennes et par l’inefficacité de notre service, afin que Dieu soit
glorifié par la beauté nouvelle survenant dans notre vie et la nouvelle puissance
conférée à notre activité au service du Maître.
2.—Second obstacle à la
prière: «Non, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son
oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui mettent une
séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachent sa
face et l’empêchent de vous écouter. {Esaïe 59:1-2}
Le péché fait obstacle à la
prière. Plus d’un homme prie, prie, prie et n’obtient absolument
aucune réponse à sa prière. Peut-être est-il tenté de penser que ce
n’est pas la Volonté de Dieu de répondre; peut-être pense-t-il que les temps où
Dieu répondait à la prière, si tant est qu’il l’ait jamais fait, sont révolus.
C’est ce que les Israélites semblent avoir pensé. Ils pensaient que la main de
l’Eternel était raccourcie de sorte qu’il ne pouvait plus sauver, et qu’étant
devenu dur d’oreille Il ne pouvait plus entendre.
«Non pas, dit Esaïe,
l’oreille de Dieu est tout aussi ouverte que jamais pour entendre, Sa main tout
aussi puissante pour sauver; toutefois il y a un obstacle. Cet obstacle ce sont
vos propres péchés. Vos crimes ont mis une séparation entre vous et votre Dieu
et vos péchés vous ont caché Sa face, et L’empêchent de vous écouter.»
Il en est de même
aujourd’hui. Si bien des hommes crient à Dieu en vain, c’est tout simplement à
cause du péché qui est dans leur vie. Ce peut être quelque faute passée qui n’a
été ni confessée ni jugée, ou un péché actuel qu’on chérit, que très
probablement on ne regarde même pas comme un péché, mais le péché est là,
dissimulé quelque part dans le cœur ou dans la vie, empêchant. Dieu d’écouter.
Celui qui constate que ses
prières sont inefficaces ne devrait pas conclure que la chose qu’il demande à
Dieu n’est pas selon Sa Volonté, mais devrait se retirer, seul avec Dieu,
priant comme le Psalmiste: «Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur!
Eprouve-moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie»,
{Psaume 139:23-24} et attendre devant Lui jusqu’à ce qu’il mette le
doigt sur la chose qui déplaît à Sa vue. Puis il devrait confesser ce péché et
le rejeter.
Je me rappelle bien une
époque de ma vie où je priais pour deux choses qu’il me semblait que je dusse
obtenir car il y allait de l’honneur de Dieu; mais la réponse ne venait pas.
Une nuit je m’éveillai en proie à une grande souffrance physique et à une
grande détresse morale. Je criai à Dieu pour ces choses, plaidant avec Lui, la
nécessité de les obtenir immédiatement mais aucune réponse ne vint. Je demandai
à Dieu de me montrer s’il y avait quelque chose de mauvais dans ma vie. Il me
vint à l’esprit quelque chose de précis qui y était déjà venu fréquemment
auparavant, mais que je n’étais pas décidé à reconnaître pour un péché. Je dis
à Dieu «si cela est mal, je veux l’abandonner»; mais toujours aucune réponse.
Au plus profond de mon cœur, bien que je ne l’eusse jamais admis, je savais que
c’était mal.
De guerre lasse, je m’écriai:
«Cela est mal. J’ai péché. Je veux l’abandonner.» Aussitôt je trouvai la paix
et au bout de quelques instants je dormais comme un enfant. Au matin, je
m’éveillai dispos et l’argent qui était si nécessaire à l’honneur de Dieu
arriva. Le péché est une chose effroyable et plus effroyable encore est la
manière dont il fait obstacle à la prière, la façon dont il nous coupe de toute
communication avec la source de toute grâce, de toute puissance et de toute
bénédiction. Quiconque veut avoir de la puissance dans la prière doit être
impitoyable à l’égard de ses propres péchés. «Si j’avais conçu l’iniquité dans
mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé». {Psaume 66:18}
Aussi longtemps
que nous restons attachés au péché ou que nous contestons avec Dieu, nous ne
pouvons attendre de Lui qu’il prenne garde à nos prières. Si quelque chose vous
revient sans cesse à l’esprit dans vos moments d’étroite communion avec Dieu,
c’est cela qui fait obstacle à la prière: rejetez-le.
3.—Troisième obstacle à la
prière: «Fils de l’homme, ces gens-là portent leurs idoles dans leur cœur, et
ils attachent les regards sur ce qui les a fait tomber dans l’iniquité. Me
laisserai-je consulter par eux?». {Ézéchiel 14:3} Les idoles dans le
cœur contraignent Dieu à refuser d’écouter nos prières.
Qu’est-ce qu’une idole? Tout
être ou tout objet qui prend la place de Dieu, ou qui est le suprême objet de
notre affection est une idole. Dieu seul a droit à la place suprême dans nos
cœurs. Tout autre objet ou toute autre personne doit lui être subordonné.
Beaucoup d’hommes font de leur femme une idole. Ce n’est pas qu’un homme puisse
jamais trop aimer sa femme, mais il peut lui donner une place qui ne lui
revient pas, il peut la faire passer avant Dieu; et quand un homme a égard à la
satisfaction de sa femme plus qu’à celle de Dieu, quand il lui donne la
première place et à Dieu la seconde, sa femme est une idole, et Dieu ne peut
écouter ses prières.
Beaucoup de femmes font de
leurs enfants des idoles. Ce n’est pas qu’on puisse trop aimer ses enfants.
Plus nous chérissons Christ, plus nous chérissons nos enfants; mais nous
pouvons leur donner une place qui ne leur revient pas, nous pouvons les faire
passer avant Dieu et leurs intérêts avant les intérêts de Dieu. Quand nous
agissons ainsi, nos enfants sont des idoles pour nous.
Beaucoup d’hommes font de
leur renommée ou de leurs affaires une idole. Renommée et affaires passent
avant Dieu. Dieu ne peut écouter les prières de tels hommes. Si nous voulons
être puissants en prière, il nous faut élucider ce point capital: Dieu a-t-il
absolument la première place? Est-Il pour nous plus que femme, enfants,
renommée, affaires, plus que notre propre vie? S’il en est autrement, la prière
triomphante nous est impossible.
C’est en ne répondant pas à
nos prières que Dieu attire souvent notre attention sur le fait que nous avons
une idole. Etant ainsi conduits à rechercher pourquoi nos prières ne sont pas
exaucées, nous découvrons l’idole, nous la rejetons et Dieu exauce alors nos
prières.
4.—Quatrième obstacle à la
prière: «Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre criera
lui-même et n’aura point de réponse». {Proverbes 21:13}
Il n’y a peut-être pas de
plus grand obstacle à la prière que l’avarice, le manque de libéralité à
l’égard des pauvres et à l’égard de l’œuvre de Dieu. C’est celui qui donne
généreusement aux autres qui recevra abondamment de Dieu. «Donnez, et il vous
sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui
déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servi». {Luc 6:38} L’homme généreux est puissant en prière. La prière de l’avare est
sans puissance.
L’une des plus merveilleuses
affirmations concernant la prière triomphante, celle de 1Jean 3:22 (déjà
citée): «Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce
que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est
agréable», est faite en relation directe avec la générosité à l’égard de ceux
qui sont dans le besoin. Il nous est dit dans le contexte que c’est quand nous
aimons, non pas en paroles et avec la langue mais en actions et avec vérité,
quand nous ouvrons nos entrailles à notre frère dans le besoin qu’alors et
alors seulement nous avons de l’assurance devant Dieu dans la prière.
Beaucoup d’hommes ou de
femmes qui recherchent la cause secrète de leur impuissance dans la prière
n’ont pas à chercher bien loin; ce n’est ni plus ni moins que l’avarice pure.
George Müller, que nous avons déjà cité, était un puissant homme de prière
parce qu’il donnait généreusement. Ce qu’il recevait de Dieu ne s’attachait pas
à ses doigts; il le passait
immédiatement à d’autres. Il recevait constamment parce qu’il donnait
constamment. Quand on pense à l’égoïsme de l’église professante d’aujourd’hui,
quand on pense que les églises bien pensantes de ce pays n’atteignent pas la
moyenne d’un dollar par membre et par an pour les missions étrangères, il n’est
pas étonnant que l’église ait si peu de puissance dans la prière.
Si nous voulons obtenir de
Dieu, nous devons donner aux autres. La plus merveilleuse promesse de la Bible
concernant la façon dont Dieu peut subvenir à nos besoins est peut-être
celle-ci: «Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec
gloire, en Jésus-Christ». {Philippiens 4:19} Cette glorieuse promesse fut
faite à l’église de Philippe, en relation étroite avec sa générosité.
5.—Cinquième obstacle à la
prière: «Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez
quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père
qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses». {Marc 11:25}
L’esprit de rancune est l’un
des plus fréquents obstacles à la prière. La prière ne peut être exaucée que si
nos péchés: ont été préalablement pardonnés; mais Dieu ne peut agir avec nous
sur cette base si nous montrons du mauvais vouloir envers ceux qui nous ont
fait du tort. Quiconque nourrit de la rancune à l’égard d’autrui ferme
hermétiquement l’oreille de Dieu à ses propres demandes. Combien crient à Dieu
pour la conversion d’un mari, d’enfants, d’amis et se demandent pourquoi leur
prière n’est pas exaucée, alors que tout le secret réside en quelque rancune
contre une personne qui leur a fait du tort ou même qu’ils s’imaginent leur en
avoir fait. Beaucoup de parents laissent leurs enfants tomber dans la perdition
éternelle pour la misérable satisfaction de haïr quelqu’un.
6.—Sixième obstacle à la
prière: «Maris, montrez à votre, tour de la sagesse dans vos rapporta avec vos
femmes, comme avec un sexe plus faible; honorez-les, comme devant aussi hériter
avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne
faire obstacle à vos prières». {1Pierre 3:7} Ici il nous est dit
clairement que de mauvais rapports entre mari et femme sont un obstacle à
la prière.
Dans bien des cas, la prière
d’un mari est entravée parce qu’il manque à son devoir vis-à-vis de sa femme,
et il est indubitable également que la prière de plus d’une épouse est entravée
par ses manquements vis-à-vis de son mari. Si maris et femmes cherchaient
soigneusement la cause du non exaucement de leurs prières, ils la trouveraient
souvent dans leurs relations réciproques.
Tel homme qui affecte une
grande piété et qui déploie une grande activité dans l’œuvre de
Christ traite sa femme avec bien peu de considération et est souvent
désobligeant si ce n’est brutal; il s’étonne après cela de ce que ses prières
ne soient point exaucées. Le verset que nous venons de citer explique le
mystère apparent. D’autre part, telle femme très dévouée à l’église et très
fidèle à fréquenter toutes les réunions traite son mari avec la plus
impardonnable négligence, se montre contrariante et acariâtre à son égard, le
blesse par ses vivacités de langage et par son caractère indomptable; et elle
s’étonne après cela de ce que ses prières n’aient aucune puissance.
Il y a d’autres choses dans
les relations entre maris et femmes dont il ne peut être publiquement question
mais qui, sans aucun doute, sont souvent un obstacle pour s’approcher de Dieu
dans la prière. Sous le saint nom du mariage peut se dissimuler une somme de
péché qui est une cause de mort spirituelle et d’impuissance dans la prière.
Que tout homme ou femme dont les prières paraissent ne recevoir aucune réponse,
étale devant Dieu toute sa vie conjugale et Lui demande de mettre le doigt sur
tout ce qui, en elle, déplaît à Sa vue.
7.—Septième obstacle à la
prière: «Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu
qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais
qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est
semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre.
Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur». {Jacques 1:5-7}
Les prières sont entravées
par l’incrédulité. Dieu exige que nous croyions Sa Parole d’une façon absolue,
la mettre en doute c’est Le faire menteur. C’est pourtant ce que font beaucoup
d’entre nous tout en invoquant ses promesses; quoi d’étonnant à ce que nos
prières ne soient pas exaucées?
Combien de prières sont
entravées par notre misérable incrédulité. Nous allons à Dieu, nous Lui demandons
une chose qu’il a positivement promise dans sa Parole et nous ne nous attendons
qu’à moitié à l’obtenir. «Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra
quelque chose du Seigneur».
X – QUAND PRIER
Si nous voulons recevoir la
plénitude de bénédiction que comporte une vie de prière, il importe que nous
priions non seulement comme il convient mais aussi quand il convient. L’exemple
de Christ Lui-même est riche en suggestions quant au moment qui convient à la
prière.
1.—Nous lisons dans Marc 1:35: «Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il
se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert où il pria». Jésus
choisit les premières heures matinales pour prier.
Beaucoup d’entre
les plus puissants hommes de Dieu ont suivi en cela l’exemple du Seigneur. Au
matin, l’esprit est frais et dans les conditions les plus favorables. Il est
affranchi de toute distraction et c’est aux premières heures matinales qu’on
peut le plus aisément réaliser l’absolue concentration sur Dieu de toute notre
pensée, si essentielle pour donner à la prière son maximum d’efficacité. Plus
encore, quand les heures matinales sont passées à prier, toute la journée en
est sanctifiée, et l’on reçoit la puissance pour vaincre les tentations et
accomplir les devoirs qu’elle comportera. On peut accomplir davantage en priant
dans les premières heures du jour qu’à tout autre moment.
Tout enfant de Dieu qui veut
tirer de sa vie le meilleur parti pour Christ doit mettre à part la première
partie de la journée pour rencontrer Dieu dans l’étude de Sa Parole et dans la
prière. La première chose que nous devions faire chaque jour est de nous
retirer seul avec Dieu pour regarder en face les devoirs, les tentations et le
travail de la journée et recevoir de Dieu la force nécessaire à tout cela..
Nous devons obtenir la victoire avant que vienne l’heure de l’épreuve, de la
tentation ou du service. C’est dans le lieu secret de la prière qu’il nous faut
livrer nos batailles et remporter nos victoires.
2.—Le 6° chapitre de Luc,
verset 12, nous apporte une lumière de plus quant au moment où il convient de
prier. Nous lisons: «En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour
prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu». {Luc 6:12}
Ici nous voyons Jésus prier
la nuit, passer la nuit entière en prière. Nous n’avons naturellement aucune
raison de supposer que ce fut une habitude régulière de notre Seigneur; nous ne
savons même pas si cela se produisait fréquemment mais il est certain qu’il
consacra parfois la nuit entière à prier. Ici aussi il est bon de suivre les
traces du Maître.
Il y a évidemment une manière
de mettre à part des nuits pour la prière qui, étant du pur légalisme, ne peut
être d’aucun profit. Mais l’abus que l’on peut faire de cette pratique n’est
pas une raison suffisante pour que nous la négligions entièrement. Ne disons
donc pas: «Je vais passer toute la nuit en prière» avec la pensée qu’il
s’attache à cet exercice quelque mérite qui nous assurera la faveur de
Dieu—voilà qui serait du légalisme—Mais nous ferons bien de dire quelque fois:
«Je vais mettre à part cette
soirée pour rencontrer Dieu et obtenir Sa bénédiction et Sa puissance; et si
c’est nécessaire, s’il m’y conduit, je passerai la nuit entière à prier». Bien
souvent nous aurons prié jusqu’au bout et obtenu les choses désirées (have
prayed things through) bien avant que la nuit soit écoulée et nous pourrons
nous retirer et trouver un sommeil bien plus réparateur et vivifiant que si
nous n’avions pas passé ce temps en prière.
D’autres fois, sans doute,
Dieu nous gardera en communion avec Lui jusqu’au matin et quand Il le fait,
dans Sa grâce infinie, ce sont vraiment des heures bénies que ces heures de
prière nocturne! Les nuits de prière avec Dieu sont suivies de journées de
puissance parmi les hommes. Pendant les heures de la nuit, le monde est assoupi
et silencieux et il nous est facile d’être seuls avec Dieu et de n’être pas
troublés dans notre communion avec Lui. Si nous réservons toute la nuit pour
prier, il n’y aura point de hâte, nos propres cœurs auront le temps de
s’apaiser devant Dieu, nous aurons le temps de soumettre tout notre esprit à la
direction du Saint-Esprit et nous aurons largement le temps de prier pour
toutes choses «jusqu’au bout» (to pray things through).
Une nuit de prière
doit être placée entièrement sous le contrôle de Dieu. Nous ne devons poser
aucune règle concernant la durée ni l’objet de nos prières, mais nous devons
être prêts à nous attendre à Dieu pour prier peu ou beaucoup de temps selon
qu’il nous conduira et à nous laisser mener dans telle direction ou telle autre
selon qu’il le jugera approprié.
3.—Jésus-Christ pria avant
tous les grands évènements de Sa vie terrestre. Il pria avant de
choisir les douze apôtres, avant de prononcer le sermon sur la montagne, avant
de partir pour une tournée d’évangélisation, avant d’être baptisé du
Saint-Esprit et d’entrer dans Son ministère public, avant d’annoncer aux douze
Sa mort prochaine, avant le grand achèvement de Sa vie sur la croix. {Luc 6:12,13, Luc 9:18,21-22, Luc 3:21-22, Marc 1:35-38, Luc 22:39-46} Il se
préparait à chaque circonstance importante de Sa vie terrestre par un temps de
prière prolongé. C’est ainsi que nous devons aussi faire. Chaque fois que nous
voyons approcher un moment critique dans notre vie, nous devons le préparer par
un temps de prière tout à fait spécial devant Dieu. Et nous devons, pour cette
prière, prendre largement notre temps.
4.—Christ pria non seulement
avant les grands événements et les grandes victoires de Sa vie, mais Il pria
aussi après les grandes oeuvres et les crises importantes. Quand
Il eut nourri les cinq mille hommes avec cinq pains et deux poissons, et que la
multitude désira L’enlever pour Le faire roi, les ayant renvoyés Il se retira à
l’écart sur la montagne pour prier et y passa des heures seul en prière devant
Dieu. {Mathieu 14:23, Jean 6:15} C’est ainsi qu’il allait de victoire en
victoire.
Il est plus fréquent pour
beaucoup d’entre nous de prier avant les grands évènements de la vie qu’après.
Cependant ceci est aussi important que cela. Si nous priions après les grands
succès de la vie, nous pourrions aller de l’avant vers de plus grands encore,
tandis que nous sommes souvent soit enorgueillis, soit épuisés des choses que
nous avons faites au nom du Seigneur et ainsi nous n’allons pas plus loin.
Combien d’hommes qui, en réponse à la prière, ont été revêtus de puissance et
ont ainsi réalisé de grandes oeuvres au nom du Seigneur et qui, après leur
accomplissement, au lieu de se retirer seuls avec Dieu et de s’humilier devant
Lui, de Lui donner gloire pour tout ce qui avait été accompli se sont félicités
eux-mêmes, se sont enflés d’orgueil et ont dû être rejetés par Dieu! Les
grandes oeuvres accomplies n’avaient pas été suivies d’humiliation du moi et de
prières à Dieu, de sorte que l’orgueil a pénétré dans le cœur et que l’homme
puissant a été dépouillé de sa force.
5.—Jésus-Christ priait
particulièrement quand Sa vie était exceptionnellement active. Il
se retirait alors loin des foules qui se pressaient autour de Lui et gagnait le
désert pour prier.
Nous lisons par exemple en Luc 5:15-16: «Sa renommée se répandait de plus en plus, et les gens venaient en
foule pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et lui, il se
retirait dans les déserts, et priait».
Quelques hommes sont si
occupés qu’ils ne trouvent pas le temps de prier. Manifestement plus la vie de
Christ était active et plus Il priait. Quelquefois Il n’avait pas le temps de
manger, {Marc 3,5:20} d’autres fois Il n’avait pas le temps de prendre
le repos ni le sommeil nécessaires, {Marc 6:31,33,46} mais toujours
Il prenait le temps de prier, et plus il était pressé par le travail, plus Il
priait.
Bien des hommes de Dieu ont
appris de Christ ce secret et quand le travail les a pressés plus qu’à
l’ordinaire, ils ont mis à part pour la prière un plus grand laps de temps que
de coutume. D’autres hommes de Dieu jadis puissants ont perdu leur force parce
qu’ils n’ont pas appris ce secret et ont permis que le travail croissant
refoule la prière hors de leur vie.
Il y a quelques années,
l’auteur de ces lignes eut, avec quelques autres étudiants en théologie, le
privilège de poser des questions à l’un des serviteurs de Christ les plus
estimés de l’époque. L’auteur fut conduit à demander:
-Voulez-vous nous dire quelque chose de votre vie de prière?
L’homme resta un moment silencieux puis, tournant ses yeux vers moi avec
gravité répondit:
-Eh bien! je dois reconnaître que j’ai été si débordé d’ouvrage
dernièrement que je n’ai pas consacré à la prière le temps qu’il aurait fallu,.
Quoi d’étonnant à ce que cet homme ait maintenant perdu la puissance et que la
grande œuvre qu’il était en train d’accomplir se soit trouvée diminuée dans des
proportions considérables ! N’oublions jamais que plus le travail nous presse,
plus nous devons passer de temps en prière.
6.—Jésus-Christ pria avant
les grandes tentations de sa vie. A mesure qu’il approchait de la
croix, et comprenait qu’il y subirait la grande épreuve finale de Sa vie, Jésus
prit l’habitude de se rendre dans le jardin pour prier. Il alla «dans un lieu
appelé Gethsémané et il dit aux disciples: asseyez-vous ici, pendant que je
m’éloignerai pour prier». {Mathieu 26:36}
La victoire du
Calvaire fut remportée cette nuit-là dans le jardin de Gethsémané. La calme
majesté de Son maintien en essuyant les terribles assauts qu’il subit au
prétoire de Pilate et au Calvaire fut le résultat de la lutte, de l’agonie et
de la victoire de Gethsémané. Mais alors que Jésus priait les disciples
dormaient, aussi demeura-t-il ferme tandis qu’ils tombèrent ignominieusement.
Bien des tentations viennent
sur nous inopinément et à l’improviste et tout ce que nous pouvons faire alors
est de faire monter un cri vers Dieu afin qu’il nous secoure à l’instant même
et sur le champ; mais nous pouvons voir s’approcher de loin bien des tentations
de la vie et dans de tels cas la victoire doit être remportée avant que la
tentation ne nous atteigne.
7.—Dans 1Thessaloniciens 5:17, nous
lisons: «Priez sans cesse» et dans Ephésiens 6:18, «faites en
tous temps toutes sortes de prières». Notre vie tout entière doit être une
vie de prière. Nous devons marcher en constante communion avec Dieu. Notre âme
doit constamment regarder en haut vers Dieu. Nous devons marcher si
habituellement dans Sa présence que, même quand nous nous éveillons la nuit, ce
soit pour nous la chose la plus naturelle que de Lui adresser des actions de
grâces et des supplications.
XI – NÉCESSITÉ D’UN RÉVEIL UNIVERSEL
Si nous voulons prier comme
il convient à une époque comme la nôtre, beaucoup de nos prières doivent tendre
au réveil universel. S’il y eut jamais un temps dans lequel il fut nécessaire
de crier à Dieu avec le Psalmiste: «Ne nous rendras-tu pas à la vie, afin que
ton peuple se réjouisse en toi?», {Psaume 85:7} c’est bien celui dans
lequel nous vivons. Il est sûrement temps que l’Eternel agisse car les hommes
ont annulé Sa loi. {Psaume 119:126} La voix du Seigneur qui retentit
dans Sa Parole écrite est réduite à néant tant par l’Eglise que par le monde.
Une telle époque ne doit pas nous porter au découragement; celui qui croit en
Dieu et en la Bible ne peut jamais être découragé, mais il est temps pour
Jéhovah Lui-même d’intervenir et d’agir. Le chrétien avisé, sentinelle en éveil
sur les murailles de Sion peut bien crier avec le Psalmiste d’autrefois: «Il
est temps que l’Eternel agisse; ils ont annulé ta loi». {Psaume 119:126} (Lausanne).
Le grand besoin du jour est
un réveil universel. Voyons d’abord ce qu’est un réveil universel. Un réveil {1}
est un temps où la vie est activée ou communiquée. Comme Dieu seul peut
donner la vie, un réveil est un temps où Dieu visite Ses enfants, leur
communique une vie nouvelle par la puissance de Son Esprit, et au travers d’eux
donne la vie en partage aux pécheurs morts par leurs offenses et leurs péchés.
Il y a des excitations religieuses suscitées par les méthodes artificieuses et
l’influence hypnotique de simples professionnels de l’évangélisation; mais ce
ne sont pas là des réveils et nous n’en voulons point. Ce sont les imitations
diaboliques du réveil. Une vie nouvelle venant de Dieu, voilà un
réveil. Dans un temps de réveil universel cette vie nouvelle venant de Dieu
n’est pas donnée seulement à quelques localités isolées mais elle se répand à
travers toute la chrétienté et sur toute la terre.
La raison pour laquelle un
réveil universel est nécessaire est que la disette, la désolation et la mort
spirituelles sont elles-mêmes universelles. Cela ne se limite pas à un pays
particulier, bien que cela soit plus manifeste en certains pays qu’en d’autres;
on en souffre dans les lointains champs de mission aussi bien que dans nos
pays. Nous avons eu des réveils locaux, l’Esprit vivifiant de Dieu a soufflé
sur tel ou tel serviteur de Dieu, sur telle ou telle église, sur telle ou telle
congrégation; mais nous avons besoin, intensément besoin d’un réveil universel.
Considérons pendant quelques instants les résultats d’un réveil. Ceux-ci se
manifestent chez les serviteurs de Dieu, dans l’église et parmi les perdus.
1.—Les résultats d’un réveil
chez un serviteur de Dieu sont les suivants:
a) Le serviteur de
Dieu ressentira un nouvel amour pour les âmes. D’une façon
générale nous n’avons pas, nous, serviteurs de Dieu, l’amour des âmes comme
nous devrions l’avoir, comme Jésus l’avait, comme Paul l’avait. Mais quand Dieu
visite Son peuple, le cœur de Ses serviteurs est lourdement chargé du fardeau
des âmes perdues. Ils sont mus par l’ardent désir du salut de leur prochain.
Ils oublient leur ambition de prêcher de beaux sermons pour être célèbres, et
ils ont simplement soif de voir des hommes amenés à Christ.
b) Quand vient un
vrai réveil, les serviteurs de Dieu éprouvent un nouvel amour pour la Parole de
Dieu et ont en elle une foi nouvelle. Ils jettent aux vents leurs doutes et
leurs critiques de la Bible et des credos, ils prêchent fidèlement la Bible et
surtout Christ crucifié. Les réveils rendent orthodoxes les serviteurs aux
doctrines relâchées. Un authentique réveil vaste et irrésistible ferait plus
pour retourner les choses sens dessus dessous—et les remettre ainsi dans le bon
sens—que tous les tribunaux qui aient jamais été institués pour condamner les
hérésies.
c) Les réveils
apportent à la prédication des serviteurs de Dieu une liberté nouvelle et une
nouvelle puissance. Préparer un sermon n’est plus le grinçant labeur de toute une semaine,
le prêcher, une fois préparé n’est plus une épuisante dépense nerveuse. Dans
les temps de réveil, prêcher devient une joie et un rafraîchissement et il y a
de la puissance dans la prédication.
2.—Les résultats d’un réveil chez les chrétiens sont généralement
aussi marqués que ses effets sur le ministère.
a) Dans les temps de
réveil, les chrétiens sortent du monde et mènent des vies mises à part pour
Christ. Des chrétiens qui folâtraient avec le monde, qui jouaient aux cartes,
dansaient, allaient au spectacle et se livraient à d’autres folies semblables
les abandonnent. Quand on reçoit une vie et une lumière accrues on découvre que
ces vanités sont incompatibles avec elles.
b) Dans les temps de
réveil, les chrétiens ont un esprit de prière tout nouveau. Les réunions de
prière ne sont plus un devoir mais deviennent une nécessité pour les cœurs
affamés et exigeants. On trouve un goût nouveau à la pratique de la prière
privée. Jour et nuit retentit la voix de la prière fervente adressée à Dieu. On
ne demande plus: «Dieu répond-Il à la prière?»—On sait qu’il le fait et on
assiège le trône de la grâce, jour et nuit.
c) Dans les temps de
réveil les chrétiens se mettent au travail pour les âmes perdues. Ils ne vont pas
aux réunions pour se divertir ou pour «être bénis». Ils vont aux réunions pour
guetter les âmes et les amener à Christ. Ils parlent aux gens dans la rue, dans
les magasins et dans leurs propres maisons. La croix de Christ, le salut, le
ciel et l’enfer deviennent des sujets constants de conversation. La politique,
le temps qu’il fait, les nouveaux chapeaux et les dernières nouvelles sont
oubliés.
d) Dans les temps de
réveil les chrétiens trouvent en Christ une joie nouvelle. La vie c’est la
joie, et la vie nouvelle c’est une nouvelle joie. Les temps de réveil sont des
temps joyeux, des jours de ciel sur la terre.
e) Dans les temps de
réveil, les chrétiens ont un nouvel amour pour la Parole de Dieu. Ils désirent
l’étudier jour et nuit. Les réveils sont fâcheux pour les cafés et les salles
de spectacle mais ils sont favorables aux librairies évangéliques et aux
sociétés bibliques.
3.—Mais les réveils ont aussi
une influence décisive sur le monde des perdus.
a) Avant tout, ils
apportent une profonde conviction de péché. Jésus disait que, lorsque
l’Esprit serait venu, Il convaincrait le monde de péché. {Jn 16,5:7-8}
Or, nous avons vu qu’un réveil c’est l’effusion du Saint-Esprit, par
conséquent il faut qu’il y ait à nouveau conviction de péché, et effectivement
elle l’accompagne toujours. Si vous voyez quelque chose que les hommes
appellent réveil et qu’il n’y ait aucune conviction de péché, vous pouvez être
assuré immédiatement que c’est une imposture. Ce signe est certain.
b) Les réveils
amènent aussi la conversion et la régénération. Quand Dieu
rafraîchit Son peuple, Il convertit toujours aussi les pécheurs. Le premier
résultat de la Pentecôte fut un renouvellement de vie et de puissance pour les
cent vingt disciples dans la chambre haute, le second résultat fut trois mille
conversions dans la même journée. Il en est toujours ainsi. Je lis sans cesse
des relations de réveils, çà et là, où des chrétiens ont été grandement
secourus mais sans qu’il y eut de conversions. J’ai des doutes sur cette sorte
de réveils. Si les chrétiens sont vraiment rafraîchis, ils se mettront en quête
des perdus par la prière, le témoignage et les entretiens persuasifs, et il y
aura des conversions.
Pourquoi un réveil universel
est-il nécessaire? Nous venons de voir ce qu’est un réveil universel
et ce qu’il opère. Examinons maintenant-la question de savoir pourquoi il est
nécessaire à l’heure actuelle. Je pense que la simple description de ce qu’il
est et de ce qu’il opère montre combien nous en avons besoin, intensément
besoin, mais considérons quelques-unes des circonstances particulières
d’aujourd’hui qui soulignent ce besoin. Signaler ces circonstances est bien
propre à vous faire traiter de pessimiste. Eh! bien, si regarder les faits en face
s’appelle du pessimisme, je consens à être appelé pessimiste. Si, pour être
optimiste il faut fermer les yeux et appeler blanc ce qui est noir, vérité ce
qui est erreur, justice ce qui est péché et vie ce qui est mort, je ne veux pas
être appelé optimiste. Cependant je suis un optimiste tout de même, car
reconnaître l’état réel des choses conduira à un état meilleur.
1.—Considérons d’abord le
ministère.
a) Beaucoup de ceux
qui parmi nous professent l’orthodoxie sont, dans la pratique, des incrédules.
Ce langage est rude mais aussi le fait est indiscutable. Il n’y a pas de
différence essentielle entre les enseignements de tel éminent rationaliste et
ceux de quelques-uns de nos professeurs de théologie. Ces derniers ne sont pas
toujours aussi francs et honnêtes sur le sujet. Ils s’expriment en phrases plus
élégantes et mieux étudiées mais la signification est identique. Une bonne
partie de ce qu’on appelle nouvelle école et haute critique n’est autre que de
l’incrédulité enrobée de sucre.
L’un de nos plus érudits
professeurs, qui est un savant authentique et non un simple écho du
rationalisme allemand, citait un jour la déclaration de quelques principes et
demandait si cela ne représentait pas correctement les positions de l’école
critique du jour. Quand il fut admis qu’il en était bien ainsi, il stupéfia son
auditoire en ajoutant:
-Eh! bien, je lis cela dans «L’Age de la Raison» du fameux libéral
Thomas Paine. Il n’y a pas grand’ chose de neuf dans la haute critique. Nos
futurs pasteurs sont souvent instruits par des professeurs incrédules. Etant
des jeunes gens sans maturité quand ils entrent à la faculté ou au séminaire,
ils en ressortent tout naturellement incrédules eux-mêmes dans bien des cas, et
s’en vont empoisonner l’église.
b) Même quand nos
ministres du culte sont franchement orthodoxes—et, Dieu merci, ils sont fort
nombreux—bien souvent ce ne sont pas des hommes de prière. Combien de pasteurs
savent aujourd’hui ce que c’est que lutter dans la prière, passer une bonne
partie de la nuit à prier? J’ignore leur nombre mais ce que je sais bien c’est
que beaucoup ne savent pas prier ainsi.
c) Beaucoup d’entre
nous, ministres du culte, n’ont pas l’amour des âmes. Combien en est-il qui
prêchent parce qu’ils en sont intérieurement pressés devant le grand
nombre de ceux qui périssent et dans l’espérance d’en sauver quelques-uns? Et
combien poursuivent leur prédication comme Paul le faisait en suppliant les
hommes en tous lieux d’être réconciliés avec Dieu? Peut-être a-t-on assez parlé
de nous les ministres du culte, mais il est évident qu’un réveil est nécessaire
dans notre propre intérêt, sinon quelques-uns d’entre nous auront à se
présenter devant Dieu accablés de confusion au jour terrible de la reddition
des comptes qui vient sûrement.
2.—Regardons maintenant à l’Eglise.
a) Voyez l’état de
l’Eglise au point de vue doctrinal. Il est assez mauvais: beaucoup ne croient
pas à la Bible en son entier; ils pensent que le livre de la Genèse est un
mythe, l’histoire de Jonas une allégorie, doutent des miracles du Fils de Dieu,
considèrent la doctrine de la prière comme vieillotte et raillent l’œuvre du
Saint-Esprit, la conversion leur paraît inutile et ils ne croient plus à
l’enfer. Considérez maintenant les marottes et les erreurs qui sont le fruit de
cette disparition de la foi : science chrétienne, unitarianisme, spiritisme,
universalisme, babisme, guérison métaphysique, etc c’est un vrai pandémonium de
doctrines diaboliques.
b) Voyez maintenant
l’état spirituel de l’Eglise. La mondanité envahit les membres de l’Eglise.
Beaucoup d’entre eux sont aussi acharnés que quiconque dans la poursuite de la
fortune. Ils se servent des méthodes du monde pour accumuler les richesses et
ils y sont aussi attachés que quiconque quand ils les ont obtenues.
Les membres d’église
dépourvus d’esprit de prière abondent de toutes parts. Quelqu’un a dit que les
chrétiens ne passent pas, en moyenne, plus de cinq minutes par jour en prière.
La négligence de la Parole de Dieu va de pair avec celle de la prière. Un très
grand nombre de chrétiens passent deux fois plus de temps chaque jour à se
vautrer dans la boue des quotidiens qu’ils n’en passent à se purifier dans
cette cuve d’airain qu’est la sainte Parole de Dieu. Combien y a-t-il de
chrétiens qui passent en moyenne, une heure par jour à l’étude de la Bible? Le
manque de générosité va de pair avec la négligence de la prière et la
négligence de la Parole de Dieu. Les églises s’enrichissent rapidement mais la
caisse des sociétés missionnaires est vide. Les chrétiens ne donnent pas en
moyenne un dollar par an pour les missions étrangères. C’est tout simplement
effrayant.
Il y a aussi le mépris
croissant du jour du Seigneur. Il devient rapidement un jour de plaisir
mondain au lieu d’un jour de service divin. Le journal du dimanche avec
son bavardage futile et ses potins immondes prend la place de la Bible tandis
que les distractions mondaines, les sports, la bicyclette prennent celle de
l’école du dimanche et du culte.
Les chrétiens se mêlent au
monde dans toutes sortes d’amusements douteux. Le jeune homme ou la jeune femme
qui ne prend pas plaisir à la danse avec son impudeur manifeste, aux parties de
cartes, avec leur entraînement à la passion du jeu, ni aux spectacles avec leur
incitation toujours croissante à la débauche, passe pour être vieux jeu.
Enfin quelle faible proportion des membres de nos églises porte
réellement en communion avec Jésus-Christ le fardeau des âmes ! Mais c’est
assez parlé de l’état spirituel de l’Eglise.
3.—Regardons maintenant
l’état du monde.
a) Notez combien il y
a peu de conversions. L’église méthodiste, qui a pourtant pris la tête de
l’action conquérante a actuellement perdu plus de membres qu’elle n’en avait
gagné. Il y a bien çà et là une église qui compte un grand nombre de nouvelles
adhésions à sa profession de foi, mais ces églises sont de rares exceptions et,
parmi ces adhésions, qu’il est rare qu’elles correspondent à des conversions
profondes, complètes et satisfaisantes.
b) La conviction de
péché fait défaut. Il est rare que les hommes soient écrasés par le sentiment
de leur terrible culpabilité alors qu’ils foulent aux pieds le Fils de Dieu. Le
péché est considéré comme une «malchance», une «faiblesse», voire même «une
bonne intention», rarement comme une monstrueuse offense contre le Dieu saint.
c) L’incrédulité est
florissante. Beaucoup considèrent comme un signe de supériorité intellectuelle
le fait de rejeter la Bible et même la foi en Dieu et à l’immortalité. C’est à
peu près le seul signe de supériorité intellectuelle que beaucoup possèdent, et
c’est sans doute pourquoi ils s’y cramponnent avec tant de ténacité.
d) Cette incrédulité
universellement répandue va la main dans la main, comme cela s’est toujours vu,
avec une monstrueuse immoralité. L’incrédulité et l’immoralité sont sœurs
siamoises. Elles existent, croissent et s’amplifient toujours ensemble. Cette
immoralité règne partout. Regardez cet adultère légal que nous appelons le
divorce. Des hommes épousent une femme après l’autre et continuent à être admis
dans la bonne société; les femmes font de même. Il y a en Amérique des milliers
d’hommes- prétendus respectables qui vivent ainsi avec la femme d’un autre, et
des milliers de femmes non moins prétendues respectables qui vivent pareillement
avec le mari d’une autre.
Cette immoralité se retrouve
aussi dans les spectacles. Le théâtre le meilleur est déjà passablement mauvais
mais aujourd’hui les courtisanes, les dégénérés et autres vils et innommables
accessoires de la scène déterminent le goût du jour, et les femmes qui
s’avilissent dans de tels rôles sont encensées par la presse et reçues chez des
personnes elles aussi prétendues respectables.
Une bonne partie de notre
littérature est pourrie, mais des gens convenables n’en lisent pas moins telle
ignoble production parce qu’elle fait fureur. L’art ne sert le plus souvent que
de paravent à une indécence éhontée; des femmes sont amenées à jeter au vent
toute pudeur afin de permettre à l’artiste de perfectionner son talent et de se
pervertir.
L’avidité pour l’argent est
devenue la rage du riche et du pauvre. Le multimillionnaire vendra son âme et
foulera aux pieds les droits de son prochain dans la folle espérance de devenir
milliardaire et l’ouvrier ira jusqu’au meurtre pour augmenter les pouvoirs du
syndicat et maintenir le niveau des salaires. On fait la guerre et on tue les
hommes comme des chiens pour améliorer le commerce et pour acquérir un prestige
politique à des politiciens sans scrupules qui se donnent pour hommes d’Etat.
Aujourd’hui la licence des mœurs redresse en tous lieux sa tête
de serpent. Vous la voyez dans les journaux, vous la voyez sur les panneaux
publicitaires, sur les réclames de cigares, de chaussures, de bicyclettes, de
spécialités pharmaceutiques, de corsets ou de n’importe quoi. Vous la voyez
dans les rues, la nuit. Vous la voyez à la porte même de l’église. Vous ne la
trouvez pas seulement dans les affreux bas-fonds qui lui sont réservés dans les
grandes villes, mais elle se presse toujours plus avant dans les rues
commerçantes et les quartiers bourgeois de nos cités. Hélas! Vous la trouverez
même quelquefois, si vous regardez attentivement, dans des intérieurs présumés
respectables, des hommes et des femmes au cœur brisé en apporteront la
confession jusqu’à vos oreilles. La condition morale du monde de nos jours est
répugnante, écœurante, épouvantable.
Nous avons besoin d’un réveil
profond, étendu, universel dans la puissance du Saint-Esprit. Ou bien nous
aurons un réveil universel ou bien nous verrons la dissolution de l’Eglise, du
foyer, de l’Etat. Un réveil, vie nouvelle venue de Dieu, est le remède,
l’unique remède. Cela seul refoulera la terrible marée de l’immoralité et de
l’incrédulité. De simples discussions n’y peuvent rien; mais un vent soufflant
du ciel, une nouvelle effusion du Saint-Esprit, un vrai réveil envoyé par Dieu
le fera.
L’incrédulité, la haute
critique, la science chrétienne, le spiritisme, l’universalisme, tout cela
s’effondrera devant l’effusion de l’Esprit de Dieu. Ce ne sont pas les
arguments et les discussions qui ont relégué dans les limbes de l’oubli, Thomas
Paine, Voltaire, Volney et autres fameux docteurs ès incrédulité de jadis,
c’est le souffle de Dieu, et nous avons besoin d’un nouveau souffle de Dieu
pour envoyer les Wellhausen, Kuenen et Graf les y rejoindre avec les perroquets
qu’ils ont formés pour occuper nos chaires. Je crois qu’il vient, ce souffle de
Dieu.
Le grand besoin du jour,
c’est un réveil universel. Le besoin est évident. On ne peut, en toute honnêteté,
diverger d’opinion sur ce point. Que ferons-nous donc? Prions. Reprenons la
prière du psalmiste: «Rends-nous à la vie afin que ton peuple se réjouisse en
toi».
Reprenons la prière
d’Ezéchiel: «Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts et qu’ils
revivent». Ecoutez, j’entends un bruit. Regardez, il se fait un mouvement. Il
me semble déjà sentir le souffle sur ma joue. Il me semble déjà voir l’armée
nombreuse se dresser vivante sur ses pieds. N’allons-nous pas prier, prier,
prier, prier jusqu’à ce que l’Esprit vienne et que Dieu rende Son peuple à la
vie?
{1} Le mot anglais que nous traduisons par l’expression courante de «Réveil
est «revival» qui signifie littéralement «retour à la vie».
XII – ROLE DE LA PRIÈRE AVANT ET PENDANT LES RÉVEILS
On serait bien loin de
traiter complètement le sujet: «Comment prier», si l’on ne considérait le rôle de la prière au cours des réveils.
Le premier grand réveil de l’Histoire chrétienne eut pour origine, du côté des
hommes, une réunion de prière de dix jours. Nous lisons au sujet de cette
poignée de disciples que: «Tous d’un commun accord persévéraient dans la
prière». {Actes 1:14} Nous lisons le résultat de cette réunion de prière
dans le deuxième chapitre des Actes des Apôtres: «Et ils furent tous remplis du
Saint-Esprit, et se mirent à parler dans d’autres langues, selon que l’Esprit
leur donnait de s’exprimer». {Actes 2:4}.
Plus loin, dans le même
chapitre, nous lisons que «en ce jour là, le nombre des disciples s’augmenta
d’environ trois mille âmes». {Actes 2:41}. Ce réveil s’avéra authentique et durable.
Les nouveaux convertis «persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la
communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières». {Actes 2:42} «Et le Seigneur
ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés». {Actes 2:47}
Tout vrai réveil depuis lors
jusqu’à ce jour a eu pour origine terrestre la prière. Le grand réveil du temps
de Jonathan Edwards au XVIII° siècle commença par son fameux appel à la prière.
La merveilleuse oeuvre de grâce parmi les Indiens par le ministère de Brainerd
eut pour point de départ les jours et les nuits que Brainerd passa devant Dieu
en prière pour être revêtu de la puissance d’En-Haut dans cette oeuvre.
Ce fut un bien remarquable et
vaste déploiement de la puissance revivifiante de Dieu que celui qui éclata à
Rochester (New-York) en 1830 par le ministère de Charles G. Finney; non
seulement il s’étendit d’un bout à l’autre de l’Etat, mais finalement gagna
aussi la Grande-Bretagne. Finney lui-même attribuait la puissance de cette
oeuvre à l’esprit de prière qui régnait alors. C’est avec ces paroles qu’il le
décrit dans son autobiographie:
«Etant en route pour
Rochester, alors que nous traversions un village à quelque trente milles à
l’Est de Rochester, un frère dans le ministère, que je connaissais, m’ayant
aperçu sur le bateau fluvial, sauta à bord pour converser un moment avec moi.
Il voulait seulement faire un bout de chemin et s’en retourner. Toutefois, il
fut intéressé par la conversation et apprenant où j’allais, il décida de
continuer et de m’accompagner à Rochester. Nous étions dans cette ville depuis
quelques jours quand ce frère fut saisi d’une si profonde conviction de péché
qu’à un moment donné, alors que nous passions dans la rue, il ne put s’empêcher
d’éclater en sanglots. Le Seigneur lui donna un puissant esprit de prière et
son cœur fut brisé. Comme nous priions ensemble, lui et moi, je fus frappé de
sa foi au sujet de ce que le Seigneur allait accomplir là. Je me rappelle qu’il’
disait: «Seigneur, je ne sais pas comment il se fait, mais j’ai comme
l’assurance que Tu vas faire une grande oeuvre dans cette ville». L’esprit de
prière fut puissamment répandu à tel point que quelques personnes se tenaient à
l’écart des cultes publics pour prier, étant incapables de contenir leur
émotion pendant la prédication.
«Ici, je dois introduire le
nom d’un homme que j’aurai fréquemment l’occasion ‘de mentionner: Mr. Abel
Clary. C’était le fils d’un très excellent homme, ancien de l’église dans
laquelle je me suis converti. Il fut converti au même réveil que moi. Il était
habilité à prêcher, mais son esprit de prière était tel, il était tellement
chargé du fardeau des âmes qu’il ne lui était pas possible de prêcher beaucoup,
la totalité de son temps et de ses forces étant vouée à la prière. Ce poids sur
son cœur était souvent si lourd qu’il ne pouvait se tenir debout mais qu’il se
tordait et gémissait en agonie. J’étais assez intime avec lui et connaissais
quelque peu le merveilleux esprit de prière qui était en lui. C’était un homme
très silencieux, comme presque tous ceux qui ont ce puissant esprit de prière.
«Voici comment j’appris qu’il
était à Rochester: un monsieur qui habitait à environ un mille à l’Ouest de la
ville vint me rendre visite un jour et me demanda si je connaissais un certain
Mr. Abel Clary, pasteur. Je lui répondis que je le connaissais bien.—Eh! bien,
dit-il, il est chez moi depuis quelque temps mais je ne sais que penser de
lui.—Je ne l’ai vu à aucune de nos réunions, remarquai-je.—Non, répondit-il, il
dit qu’il ne peut aller aux réunions. Il prie presque tout le temps, jour et
nuit, et dans une telle agonie d’esprit que je ne sais ce que je puis y faire.
Parfois il ne peut même pas se tenir sur les genoux mais gît prostré sur le
plancher et gémit et prie d’une manière qui m’étonne vraiment». Je dis à ce
frère: «Je comprend cela mais je vous en prie, demeurez en paix. Tout cela
s’arrangera: sa prière aura le dessus».
Je connaissais à l’époque un
nombre considérable d’hommes qui étaient éprouvés de la même façon. Le diacre
P. de Camden dans le comté d’Oneida, le diacre T. de Rodman dans le comté de
Jefferson, le diacre B. d’Adams dans le même comté; ce monsieur Clary et
beaucoup d’autres hommes ainsi qu’un grand nombre de femmes participaient du
même esprit et passaient une grande partie de leur temps dans la prière. Le
père Nash, comme nous l’appelions, qui vint m’aider dans plusieurs de mes
champs de travail était encore un de ces hommes qui avaient ce puissant esprit
de prière triomphante. Ce Mr. Clary resta à Rochester tout le temps que j’y fus
et ne quitta qu’après moi. Il ne parut jamais en public, pour autant que je
sache, mais se donna entièrement à la prière.
Un jour, à Auburn, c’était je
pense la seconde fois que nous y célébrions le jour du repos, je notai parmi
l’assemblée le visage solennel de Mr. Clary. Il semblait qu’il fut accablé par
le poids d’une agonie de prière. Etant, comme je l’ai déjà dit assez intime
avec lui et connaissant le grand esprit de prière dont Dieu lui avait fait don,
je fus très heureux de le voir là. Il était assis dans le chœur avec son frère
le docteur, qui faisait aussi profession de religion mais qui, je pense,
n’avait aucune expérience de la grande puissance qu’avait son frère Abel auprès
de Dieu.
Pendant une interruption
aussitôt que je fus descendu de la chaire, Mr. Clary et son frère vinrent à ma
rencontre au pied même des marches et le docteur m’invita à aller chez lui
passer ce moment et prendre une légère collation, ce que j’acceptai. Arrivés
chez lui, nous fûmes bientôt appelés à table. Nous nous y assîmes et le Dr
Clary, se tournant vers son frère dit: «Frère Abel, voulez-vous demander la
bénédiction?» Frère Abel inclina la tête et commença à haute voix. Il avait à
peine prononcé une phrase ou deux qu’il s’effondra brusquement, se retira
soudain de la table et s’enfuit vers sa chambre. Le docteur pensant qu’il
s’était subitement trouvé indisposé, se leva et le suivit. Au bout de quelques
instants, il redescendit et dit: «Mr. Finney, mon frère Abel désire vous
voir.—Qu’est-ce qu’il a?—Je ne sais pas, mais il dit que vous le savez. Il
paraît être dans une grande affliction mais je pense que c’est son état
d’esprit». Je compris à l’instant et montai à sa chambre. Il était allongé
gémissant sur son lit, l’Esprit intercédant pour lui et en lui par des soupirs
inexprimables.
J’étais à peine entré dans la
pièce qu’il parvint à dire: «Priez, frère Finney». Je m’agenouillai et
l’assistai dans la prière, conduisant son âme dans l’intercession pour la
conversion des pécheurs. Je continuai à prier jusqu’à ce que son affliction fût
apaisée puis je retournai à table.
Je compris que c’était là la
voix de Dieu. Je vis que l’esprit de prière était sur lui, sentis son influence
sur moi-même et fus assuré que l’œuvre avancerait puissamment. Il en fut bien
ainsi. Le pasteur me dit plus tard avoir constaté que pendant les six semaines
que j’avais passé là cinq cents âmes avaient été converties.»
Mr. Finney, dans ses
«Discours sur les réveils», parle d’autres remarquables réveils en réponse aux
prières du peuple de Dieu. Il dit quelque part: «Un pasteur me parla d’un
réveil parmi son troupeau qui commença dans l’église par le zèle et la
consécration d’une femme. Elle devint anxieuse au sujet des pécheurs et se mit
à prier pour eux; plus elle priait et plus son angoisse augmentait; finalement
elle vint trouver son pasteur, parla avec lui et lui demanda de faire une
réunion pour âmes anxieuses car elle sentait qu’il en fallait une. Le pasteur
reconduisit car il ne sentait rien de semblable. La semaine suivante elle
revint et le supplia de faire une réunion pour âmes anxieuses; elle savait
qu’il y aurait des gens pour y assister car elle sentait que Dieu allait
répandre son Esprit. Il reconduisit à nouveau.
Finalement elle lui dit: «Si
vous ne faites pas une réunion pour âmes anxieuses j’en mourrai car il va
certainement y avoir un réveil». Au jour du repos suivant il annonça une
réunion et dit que s’il y avait quelqu’un qui désirât s’entretenir avec lui du
salut de son âme, il le rencontrerait ce soir-là. Il n’avait connaissance
d’aucun cas mais quand il se rendit à l’endroit convenu, il trouva à sa
stupéfaction un grand nombre de personnes anxieuses venues l’interroger.»
Ailleurs encore, il dit: «Le
premier rayon de lumière qui luit dans la nuit profonde qui enveloppait les
églises du comté d’Oneida, à la fin de 1825, vint d’une femme de santé délicate
qui, je pense, ne s’était jamais trouvée dans un puissant réveil. Son âme était
éprouvée au sujet des pécheurs. Elle était en agonie pour le pays. Elle ne
savait ce qui lui arrivait, mais elle continua à prier toujours davantage
jusqu’à ce qu’il lui semblât que son agonie allait détruire son corps. Enfin
elle fut remplie de joie et s’écria: «Dieu est venu! Dieu est venu! On ne peut
s’y tromper, l’œuvre est commencée et s’étend sur toute la région». Et
effectivement l’œuvre commença, presque toute sa famille fut convertie et le
réveil s’étendit sur toute cette partie du pays».
Le grand réveil de 1857 aux Etats-Unis commença dans la prière et
se poursuivit par la prière plus que par aucun autre moyen. Le docteur Cuyler,
dans un article d’un journal religieux disait, il y a quelques années: «La
plupart des réveils ont d’humbles commencements et le feu s’allume dans
quelques cœurs brûlants. Ne méprisons jamais le temps des petits commencements.
Pendant toute la durée de mon long ministère, presque chaque oeuvre eut une
origine semblable. L’une commença dans une réunion convoquée quelques heures
seulement à l’avance dans une maison particulière, une autre, dans un groupe
réuni par Mr. Moody pour une étude biblique dans notre salle d’évangélisation,
une autre encore, la plus puissante de toutes, fut allumée par une glaciale
soirée de Janvier au cours d’une réunion de jeunes chrétiens assemblés sous mon
toit. Le docteur Spencer dans ses Esquisses pastorales (le livre le plus
suggestif que j’aie jamais lu dans ce genre) nous raconte qu’un réveil
remarquable jaillit dans son église des prières ferventes d’un pieux vieillard
confiné dans sa chambre parce qu’il était infirme. Ce profond chrétien qu’est
le Dr. Thomas H. Skinner, de l’Union Theological Seminary, me fit une fois le
récit d’une remarquable rencontre dans son bureau de trois hommes fervents
alors qu’il était pasteur de l’église de Arch Street à Philadelphie. Ils
luttèrent littéralement dans la prière, purifièrent leur coeur dans la
confession de leurs péchés et s’humilièrent devant Dieu. L’un après l’autre,
les anciens de l’église vinrent se joindre à eux. La flamme ainsi allumée
d’En-Haut s’étendit à travers l’assemblée entière en l’un des plus puissants
réveils que l’on ait jamais vus dans cette ville».
Au début du XVI° siècle il y
eut un grand réveil religieux dans l’Ulster, en Irlande. Les terres des chefs
rebelles qui avaient été confisquées par la couronne d’Angleterre étaient alors
occupées par une population de colons qui, pour la plupart, étaient dominés par
un sauvage esprit d’aventures. La vraie piété était rare. Sept pasteurs, cinq
venus d’Ecosse et deux d’Angleterre s’établirent dans ce pays, les premiers
étant arrivés en 1613. Un contemporain nous rapporte qu’un de ces pasteurs,
nommé Blair, «passait de nombreuses journées et de nombreuses nuits dans la
prière, seul ou avec d’autres et qu’une grande intimité avec Dieu lui était
accordée».
James Glendenning, homme très
pauvre en dons naturels, avait le même état d’esprit quant à la prière. C’est
sous la conduite de ce Glendenning que le travail commença. Le chroniqueur
déclare: «C’était un homme qui n’aurait jamais été choisi ni envoyé par un sage
conseil de pasteurs pour commencer une réforme dans ce pays. Pourtant ce fut le
choix du Seigneur de se servir de lui pour commencer l’admirable oeuvre de Dieu
que je mentionne à dessein, afin que tous puissent voir combien la gloire
appartient au Seigneur seul d’avoir suscité une nation sainte dans ce pays
impie; ce ne fut «ni par la puissance, ni par la force, mais par mon Esprit,
dit l’Eternel des armées». Pendant sa prédication à Oldstone, des multitudes
d’auditeurs se sentirent saisis d’une grande anxiété et terriblement repris
dans leur conscience. Ils se regardaient comme étant tout à la fois perdus et
damnés et criaient: «Hommes frères, que ferons-nous pour être sauvés?». Ils
furent frappés jusqu’à s’évanouir par la puissance de Sa Parole. En un seul
jour, douze d’entre eux furent emportés au dehors comme morts; et ce n’étaient
pas des femmes, mais quelques-uns de ces esprits les plus hardis de la contrée,
de ceux qui auparavant ne craignaient point de jeter l’effroi par leur épée
dans tout un bourg. «J’ai entendu l’un d’eux, continue le chroniqueur, alors
puissant gaillard et maintenant chrétien plein de puissance, dire que son but
en entrant dans l’église était de s’entendre avec ses compagnons sur la manière
d’opérer quelque mauvais coup».
Cette oeuvre s’étendit à
travers tout le pays. Vers l’année 1626 il se tenait chaque mois, à Antrim, une
réunion de prière. L’œuvre s’étendit au delà des limites de Down et d’Antrim
aux
églises des pays avoisinants. L’intérêt pour les choses religieuses
devint si grand qu’on venait de trente et quarante milles à la ronde pour la
communion et s’en retournait sans sentir la fatigue, bien que n’ayant pas dormi
depuis le départ. Beaucoup d’entre eux ne mangeaient ni ne buvaient dans
l’intervalle et quelques-uns déclaraient cependant qu’ils «repartaient plus
frais et plus vigoureux, tant l’âme était remplie du sentiment de la présence
de Dieu». Ce réveil changea complètement le caractère de l’Irlande du Nord.
Un autre grand réveil en
Irlande en 1859 eut une origine à peu près semblable. Pour beaucoup qui
n’étaient pas au courant, il sembla que cette oeuvre merveilleuse se produisit
inopinément et sans préparation. Mais le révérend William Gibson, président de
l’Assemblée ‘générale de l’Eglise presbytérienne d’Irlande en 1860 raconte,
dans son très intéressant et précieux historique de l’œuvre, comment elle fut
préparée pendant deux ans. On s’était fréquemment entretenu à l’Assemblée
générale du misérable niveau religieux des églises et du besoin d’un réveil. Il
y avait eu des sessions spécialement consacrées à la prière.
Finalement quatre jeunes
hommes, qui devinrent les initiateurs de cette ‘grande oeuvre, commencèrent à se
réunir dans une vieille école des environs de Relis. Vers le printemps de 1858,
une oeuvre de puissance commença à se manifester puis elle s’étendit de ville
en ville, de comté en comté. Les assemblées devinrent trop grandes pour leurs
locaux et les réunions se tinrent en plein air, souvent fréquentées par
plusieurs milliers de personnes.
Fréquemment aussi, plusieurs
centaines de personnes étaient convaincues de péché en une seule réunion. En
quelques endroits, les tribunaux de justice criminelle et les prisons furent
fermés faute d’occupation. Il y eut des manifestations extrêmement remarquables
de la puissance du Saint-Esprit qui prouvaient clairement que le Saint-Esprit
est aussi disposé à agir aujourd’hui qu’aux temps apostoliques quand les pasteurs
et les chrétiens croient en Lui et commencent à préparer la voie dans la
prière.
Le merveilleux travail de Mr.
Moody en Angleterre, en Ecosse et en Irlande, et qui s’étendit plus tard en
Amérique eut, du côté humain, son origine dans la prière. Mr. Moody ne
produisait que peu d’impression avant que des hommes et des femmes
commençassent à crier à Dieu. C’est ainsi que sa venue en Angleterre fut en
tout point la réponse aux cris importuns adressés à Dieu par une sainte
personne rivée à son lit. Tant que l’esprit de prière persista, le réveil
subsista dans toute sa force, mais avec le temps on usa de moins en moins de la
prière et la puissance de l’œuvre diminua très sensiblement.
Il est hors de doute que
l’une des causes profondes de ce que beaucoup de nos soi-disant réveils
modernes ne sont ni satisfaisants, ni profonds, ni réels, est qu’on les fait
dépendre beaucoup plus de procédés humains que de la puissance de Dieu
recherchée et obtenue par la prière fervente, persévérante et pleine de foi. Nous
vivons en un temps que caractérise l’usage sans cesse accru des procédés
humains et l’abandon de la puissance de Dieu. Le cri du jour est travail,
activité, labeur, organisations modernes, méthodes actuelles, procédés
nouveaux; or, le grand besoin du jour est la prière. Le diable a fait un coup
de maître en poussant l’Eglise dans sa généralité à laisser de côté cette arme
puissante qu’est la prière. Le diable consent parfaitement à ce que l’Eglise
multiplie les organisations et invente des procédés habiles pour conquérir le
monde à Christ si seulement elle accepte de cesser de prier. Il rit en
regardant à l’Eglise aujourd’hui et dit en lui-même: «Peu importent vos écoles
du dimanche et vos rassemblements de jeunes, vos unions chrétiennes de jeunes
gens ou vos ligues féminines contre l’alcoolisme, vos activités chrétiennes,
vos troupes d’éclaireurs, vos grandes chorales et vos belles orgues, vos
brillants prédicateurs et aussi vos efforts pour le réveil, si vous n’y faites
descendre la force du Dieu Tout-Puissant par la prière fervente, persévérante
et pleine de foi, seule efficace.»
La prière pourrait produire
des résultats tout aussi merveilleux aujourd’hui que jamais si l’Eglise voulait
bien s’y appliquer. Or, il semble y avoir des indices croissants de ce que
l’Eglise prend conscience de ce fait. Ça et là Dieu place sur le cœur de
pasteurs et d’assemblées un fardeau de prières qu’ils n’avaient jamais connu
auparavant. On commence à s’en remettre moins aux procédés et davantage à Dieu.
Des pasteurs crient à Dieu jour et nuit pour recevoir la puissance d’En-Haut.
Des églises ou des groupes de chrétiens se réunissent tôt le matin ou tard le
soir criant à Dieu pour la pluie de l’arrière saison.
Tous les signes de la venue
prochaine d’un réveil puissant et étendu sont réunis, toutes les circonstances
propres à permettre qu’un réveil survenant dans un pays quelconque à l’heure
actuelle, se répande plus largement qu’aucun autre réveil de l’histoire sont
rassemblées. Les voyages et les moyens de communication par lettre et par
câble* entre toutes les parties du monde sont extrêmement fréquents et rapides.
Un authentique feu de Dieu allumé en Amérique s’étendrait bientôt jusqu’aux
points les plus reculés du globe. La seule chose nécessaire pour produire ce feu
est la prière.
Il n’est pas nécessaire
d’attendre que l’Eglise entière s’y mette pour commencer à prier, les grands
réveils commencent toujours dans le cœur de quelques hommes et femmes que Dieu
élève par Son Esprit jusqu’à croire en Lui comme en un Dieu vivant, un Dieu qui
répond à la prière, et sur le cœur desquels Il place un fardeau dont on ne peut
trouver aucun allégement si ce n’est en criant à Dieu avec importunité.
Puisse Dieu utiliser ce livre pour que beaucoup se lèvent et se mettent
à prier afin que le réveil si grandement nécessaire puisse venir et venir
promptement.
ET MAINTENANT, PRIONS!
* Torrey ne connaissait encore ni avion, ni radio!
Note d’Edition COMMENT PRIER par RUBEN A. TORREY Auteur de:
"Ce que la Bible Enseigne"
"Comment amener les âmes à Christ," etc...
Traduit de l’Anglais par les soins de la Mission Prière et Réveil
1, Rue Vidal de la Blache. -Paris (20°)
Numérisation et mise au format Bible Online par Petrakian Yves- Juin
2005-France.
Ce livre est disponible au format Bible Online sur http://123-bible.com
Numérisation Yves PETRAKIAN
Copie autorisée pour diffusion gratuite uniquement
Obligation d'indiquer la source
http://456-bible.123-bible.com