mercredi 23 février 2011

courte méditation sur Jean 6

JEAN 6 le pain de vie

 Après cela, Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade.
2  Une grande foule le suivait, parce qu’elle voyait les miracles qu’il opérait sur les malades.
3  Jésus monta sur la montagne, et là il s’assit avec ses disciples.
4  Or, la Pâque était proche, la fête des Juifs.
5  Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons–nous des pains, pour que ces gens aient à manger ?
6  Il disait cela pour l’éprouver, car il savait ce qu’il allait faire.
7  Philippe lui répondit : Les pains qu’on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.
8  Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit:
9  Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est–ce que cela pour tant de gens ?
10  Jésus dit : Faites–les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
11  Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulurent.
12  Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.
13  Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé.
14  Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui–ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.
15  Et Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

    Jean nous conduit à la suite du Seigneur, avec ses disciples et la foule, de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Il était, au chapitre précédent, avec ses disciples, à Jérusalem. Le voilà, une fois de plus, en Galilée et il va de l’autre côté du lac de Tibériade, du côté de Bethsaïda. Je dis que Jésus, les disciples et la foule se trouvent de ce côté du lac, car après l’avoir traversé une fois de plus, Jésus enseigne dans la synagogue de Capernaüm qui est de l’autre côté de ce lac (6.59) 
    Le verset deux explique la raison pour laquelle la foule suit le Seigneur : les miracles opérés sur les malades et il n’est pas ici question, pour ces gens de connaître qui est le Seigneur puisque à la fin de cette section, au verset 14 la foule dira : « vraiment c’est lui le prophète, celui prédit par Moïse dans Deutéronome 18 :

15  L’ Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez !
16  Il répondra ainsi à la demande que tu fis à l’ Éternel, ton Dieu, à Horeb, le jour de l’assemblée, quand tu disais : Que je n’entende plus la voix de l’ Éternel, mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir.
17  L’ Éternel me dit : Ce qu’ils ont dit est bien.
18  Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.

    Nous savons que ce texte décrit le ministère prophétique du Seigneur sur la terre. Il est le Prophète, celui dont a parlé Moïse, mais la foule n’a pas encore compris qui Il était vraiment. Ces gens vont dire : « c’est Lui le prophète qui vient dans le monde » Le Seigneur va les enseigner plus tard (versets 22 à 71) sur l’étendue de son identité en se servant de ce miracle comme point d’appui. Il n’est pas que le prophète ! Essayons de comprendre. Le Seigneur met Philippe au défi de nourrir ces personnes en lui demandant où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger ? Voilà la situation dans laquelle Il nous plonge souvent pour qu’Il puisse donner sa provision miraculeuse et nous faire jouir de sa grâce, quand nous aurons su, par la foi, faire taire nos arguments d’incrédulité !
    Revenons à ce texte et regardons le Seigneur agir. Il s’asseoit et lève les yeux pour voir la foule venir vers Lui. Le Seigneur sait ce qu’Il va faire. Il est dans le repos, sur la montagne, ses disciples autour de Lui. C’est beau de simplicité, de paix et de sérénité. Nous sommes près de Bethsaïda, de l’autre côté du lac. Jésus va dire à Philippe « où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger ? » Il provoque celui-ci, ainsi que tous les disciples. Philippe est le mieux placé pour répondre à l’attente du Seigneur. Il l’interpelle, au sujet des pains, car il est originaire de cette ville (1.44) et connaissant l’endroit, il est le plus capable de répondre à cette question du Seigneur : « Où achèterons-nous des pains ? »
    Le Seigneur veut pourvoir au besoin physique de cette foule et par cette occasion, Il va enseigner la foule et ses disciples de façon très concrète. Tout se fait dans le repos qu’apporte la présence du Maître. Il met ses disciples à contribution. Il fait de même avec chacun de nous. Dans certaines situations que nous vivons, Il nous provoque. Il nous fait marcher par la foi. Essayons de voir les points saillants de ce passage de l’ Écriture :
--Jésus et ses disciples sont assis. C’est le repos ordonné par le Seigneur, s’asseoir et ainsi, cesser toute activité. S’attendre au Seigneur ! Ne sommes-nous pas assis avec Lui dans les lieux célestes ? C’est notre repos pour travailler dans le Seigneur, à Son œuvre. Comme dans ce contexte, Il a préparé ces choses pour qu’on les pratique. (Eph. 2.10)
--Jésus est présent et c’est Lui qui tient la barre, qui ordonne et parfois Il nous provoque pour faire grandir notre foi. C’est une belle action pour Le connaître intimement et ainsi grandir dans Sa grâce et Sa connaissance ! C’est notre Capitaine !
--Ils sont sur la montagne, assis. C’est un type, image de l’église (Sion) Le Seigneur est entouré de ses disciples et va les faire travailler pour manifester Sa gloire.
--Jésus voit le besoin de ceux qui s’approchent de Lui et de ses disciples. C’est l’église avec le Seigneur au milieu d’elle. Il est à noter que c’est le pain et les poissons d’un enfant qui va permettre de nourrir la foule. Je suis persuadé que l’enfant a voulu donner ce qu’il avait dans son sac, sans se soucier du peu que cela représente pour toute cette foule. C’est une belle leçon de foi pour nous ! Le Seigneur ne nous a-t-Il pas enseigné de devenir comme cet enfant ? Il a donné, le Seigneur a multiplié ! Il n’a pas réfléchi, il a donné !
--Jésus pourvoit à ce besoin par la provision d’un enfant. Ses disciples vont présenter au Seigneur ce peu qu’ils ont. C’est aussi, en type, son église assemblée autour de Lui.
-- Jésus interpelle Philippe et tout va se mettre en place, sous l’autorité du Seigneur, pour le besoin de la foule et c’est la manifestation de la gloire de Dieu. C’est merveilleux ! Jésus tient la barre ! Il donne Ses ordres et le miracle va s’accomplir !
--La gloire de Dieu est manifestée par ce miracle voulu par Jésus et, bien sûr, décidé par le Père, mais accompli par les disciples. Ce sont eux qui vivent et accomplissent ce miracle, c’est Jésus qui en est l’Auteur sous l’autorité du Père !

    De plus, il est précisé dans cet évangile que le pain est un pain d’orge. C’est une mention très importante, car dans la Parole le pain d’orge (ou l’orge) est le symbole de la jalousie de Dieu. Jésus est présenté, dans l’évangile de Jean comme Dieu le Fils. Il est logique que le Saint-Esprit donne la précision de la qualité du pain. Nous sommes dans l’évangile qui veut prouver que Jésus est Dieu. C’est glorieux !
    Lisons Nombres cinq qui prouve cela : (il serait utile de lire tout le passage pour en comprendre la signification profonde)  

    Cet homme amènera sa femme au sacrificateur, et apportera en offrande pour elle un dixième d’épha de farine d’orge; il n’y répandra point d’huile, et n’y mettra point d’encens, car c’est une offrande de jalousie, une offrande de souvenir, qui rappelle une iniquité.

    Nous savons que le couple est l’image de Christ et l’église. (Eph 5.22-33) Chaque fois que nous voyons, dans l’ancienne Alliance, des lois et des rites pour le couple, nous pouvons voir en filigrane Israël et l’ Éternel et donc Christ et son église. Dans ce passage, il est question de prouver ou non si une femme a été infidèle à son mari. C’est la jalousie du mari qui pousse celui-ci à mener sa femme devant le sacrificateur pour offrir ce sacrifice de jalousie. Cela, afin de la déclarer pure et innocente d’adultère ou de la confondre. Ce n’est pas par hasard que la nature du pain est précisée uniquement dans cet évangile. Jean, comme écrit plus haut, présente la divinité de Jésus. A noter que la jalousie de l’ Éternel se manifeste, aussi, pour sauver son peuple (Juges 7.9-15)
    Si le Seigneur nous met au défi et que nous obéissons nous recevrons ce pain d’orge, mais la gloire doit lui revenir ! Ce pain nous prouve que c’est Lui et Lui seul qui agit par nos mains ! Attention à l’orgueil qui nous guette car il est écrit :

    C'est pour l'amour de moi, pour l'amour de moi, que je veux agir ; Car comment mon nom serait–il profané ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (Esaïe 48.11)

    Nous voyons pourquoi Il agit. C’est l’amour qui Le motive, c’est Lui qui nourrit, Lui qui agit. Nous sommes simplement à son service pour que Sa gloire éclate à travers nous ! Puis, lorsque nous avons accompli SON œuvre, nous avons aussi de quoi nous nous nourrir, mais il faut d’abord servir les autres avant de prendre notre part, c’est toujours dans cet ordre. Le miracle n’a pu se produire qu’au moment où les disciples ont obéi et commencé la distribution du pain, pas avant. Si nous vidons notre main, le Seigneur va la remplir et nous ne pouvons la vider que par la foi, car quand j’ai donné je n’ai plus de provision et c’est à ce moment que notre main sera à nouveau remplie et nous pouvons continuer la distribution jusqu’à la fin….Le Seigneur est fidèle !
    Le principe spirituel est très simple : nous donnons et Dieu pourvoit, si nous en avons reçu l’ordre, autrement il n’y aura pas de miracle, malgré tous nos efforts !
   Dans une situation qui nous semble impossible, même si nous n’avons que ces pains et ces poissons, si par la foi nous les présentons au Seigneur parce qu’Il en a donné l’ordre, nous recevrons la provision pour le besoin auquel Il veut pourvoir.

    En conclusion, pour ce miracle, il y a toute une chaîne de circonstances

1 --une maman a donné à son enfant de quoi se nourrir 5 pains d’orge et 2 poissons. A noter que le pain d’orge était un pain de mauvaise qualité, c’était le pain des pauvres. Les deux poissons n’étaient pas de bons poissons  (opsarion, traduit par poissons, en grec, fait penser à une préparation comme les anchois), On ne peut pas dire que se soit un produit noble !
2 – Jésus, donne l’ordre de nourrir ces gens, en provoquant Philippe. Philippe en obéissant fait un acte de foi, qui va mettre tous les disciples en marche.
3 --Philippe, très surpris de la question du Seigneur part dans une explication qui montre son incrédulité. Je pense que la plupart d’entre nous aurions eu la même réponse !
4 -- André qui a vu la nourriture de l’enfant va faire une proposition, mais sans aucune conviction (qu’est-ce que cela pour tant de personnes ?). Le plus important c’est le dialogue avec le Seigneur, qui va tout mettre en place
5 -- Le Seigneur intervient en donnant cet ordre : « faites asseoir ces gens »
6 -- Jésus bénit les pains et les poissons. Les disciples ont apporté ces éléments, malgré leur manque de foi, ils ont donné ce qu’ils avaient, c’est-à-dire quasiment rien de valable, en tout cas à leurs yeux !
7 -- Le Seigneur distribue à chaque disciple pour le service auquel Il les a conviés. Ils avaient sûrement déjà de quoi pourvoir chacun pour une personne….Oui, mais après ??
8 -- Les disciples vont servir les gens et au fur et à mesure de la distribution la nourriture va se multiplier dans leurs mains ! L’obéissance provoque le miracle.
9 -- Après le service ils vont eux aussi manger, se rassasier en restant ans le repos.

    Sur un plan spirituel nous pouvons aussi comparer ce miracle à 1Corintiens 12 où chacun reçoit un charisme pour la nourriture et l’édification du corps de Christ. A chacun de distribuer ce qu’il a reçu. Le Seigneur multipliera, dans nos cœurs, ce qu’Il nous a permis de distribuer, et ceux qui l’auront reçu se nourriront de manière substantielle. Nous aurons encore et encore de la nourriture à donner, dans la mesure où nous n’allons pas au-delà de ce que le Seigneur nous a confié.
    Nous avons un écho dans l’Ancienne Alliance de cette multiplication des pains. Il serait bon de s’y arrêter un moment pour méditer ce passage de 2 Roi 4 et comprendre la signification profonde de ces pains :

42  Un homme arriva de Baal–Schalischa. Il apporta du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et des épis nouveaux dans son sac. Élisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent.
43  Son serviteur répondit : Comment pourrais–je en donner à cent personnes ? Mais Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent ; car ainsi parle l' Éternel : On mangera, et on en aura de reste.
44  Il mit alors les pains devant eux ; et ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l’ Éternel.

    Il est précisé que ces pains d’orge sont les pains des prémices. La gerbe des prémices de la récolte qui était offerte à l’ Éternel, était constituée par des épis d’orge. Cela se passait le premier mois de l’année juive. Le 14 de ce mois, la Pâque était immolée. Le quinzième jour démarrait la fête des pains sans levain qui durait toute la semaine. Le lendemain du sabbat de cette semaine était offert à l’ Éternel, par un sacrificateur, cette gerbe des prémices, devant l’autel d’holocauste. Cette offrande indiquait que le peuple se savait dépendant de son Dieu et pouvait avoir l’assurance d’une récolte abondante. A condition, bien sûr, que le peuple restait fidèle à son Dieu en bannissant l’idolâtrie.
    Il est bon de voir ce qui peut nous interpeller dans ce passage et qui concerne notre Seigneur. Tout d’abord, nous lisons dans 1Corintiens 15 : 

20   Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
21  Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts.
22  Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,
23  mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.

    La gerbe des prémices est une image, un symbole, une ombre de la réalité qui est Christ. Nous avons cette belle image des prémices. Pour revenir au passage des Rois, nous avons deux images :
--La première se sont les pains d’orge. Jésus est le pain de vie, ici, comme prémices. Ce pain est le pain des pauvres, des gens humbles. C’est une image de la vie d’humiliation de notre Seigneur, quand il était au milieu de son peuple. Il a vécu souvent rejeté, humilié poursuivi par les religieux. Mais, ce pain d’orge, malgré le mépris des hommes est puissant. Le pain d’orge qui a roulé dans le camp des Madianites (Juges 7) a donné la victoire à Gédéon et aux trois cents qui étaient avec lui. Ce pain est identifié à l’épée de Gédéon, épée dont il ne s’est pas servi, car l’ Éternel a combattu pour lui ! Comme nous avons déjà vu, c’est aussi le symbole de la jalousie de Dieu.
--La deuxième image se sont ces épis de blé nouveau image de la résurrection de Christ. N’a-t-Il pas dit : « Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits »(Jn 12.24) Ce blé nouveau dans le sac de cet homme est une image du Seigneur ressuscité avec beaucoup de fruits : Son église ! Lorsque le Seigneur est ressuscité, ce même jour le sacrificateur offrait cette gerbe des prémices dans le Temple ! C’était la fin de l’ombre des biens à venir (Hébreux 10.1)
    Ces quelques méditations ne sont que le squelette que chacun pourra habiller selon ce que l’Esprit lui dira !
    Revenons à Jean six afin de terminer la méditation de ce premier passage! A signaler aussi l’ordre dans lequel la distribution est opérée : tous assis, sur de l’herbe et dans la paix comme nous le décrit le psaume. 23 aux versets 1 à 3.
    Puis au dernier verset de ce premier passage, le Seigneur va se retirer car il savait qu’ils allaient venir pour l’enlever afin de le faire roi (v. 15)
Voilà quelques pistes de méditation sur cette première section. Nous pourrons aller plus ensemble, j’en suis persuadé !
    Pour clore ce premier sujet, lisons une méditation de Chambers, tiré du livre ‘’Tout pour qu’Il règne’’ qui va dans le sens de ce que nous venons de partager :

‘’Tout ce que Dieu me donne, je dois le répandre en son honneur  Ils apportèrent cette eau à David; mais il refusa d'en boire et il la répandit en l'honneur de l' Éternel. 2 Samuel 23;16
    A cette eau précieuse, tirée du puits de Bethléem, vous pouvez comparer tous ces précieux dons de Dieu: l'amour, l'amitié, les bénédictions spirituelles. Est-ce que vous vous en emparez, au péril de votre âme, pour vous en assouvir égoïstement ? Alors il ne vous est plus possible de les répandre devant Dieu. Vous ne pouvez plus offrir à Dieu, comme une sainte offrande, ce que vous vous réservez pour votre propre satisfaction. Le bienfait de Dieu, ainsi réservé, vous empoisonnera. Il vous faut le sacrifier, le répandre, en faire ce qui, pour le bon sens, est un absurde gaspillage.
    De quelle façon puis-je répandre devant le Seigneur l'amour humain ou la grâce divine? Par la manière même dont je les considère. Il y a certains bienfaits qui nous viennent des autres et que nous n'oserions pas accepter si nous ne connaissions pas Dieu, parce que nul pouvoir humain n'est capable de les rendre. Mais il me suffit de dire: "C'est trop beau pour moi, c'est trop beau pour une créature humaine je veux le répandre devant te Seigneur." Et tout cela se répand autour de moi comme des fleuves d'eau vive. Tant que je n'ai pas fait à Dieu cette offrande, je risque de faire du mal à ceux que j'aime comme à moi-même, parce que tout cela se transforme en convoitises. Il y a des convoitises même dans les plus nobles aspirations. L'amour lui-même doit être transfiguré, et répandu devant le Seigneur.
Ne gardez pas pour vous les bienfaits du Seigneur.’’ (O. Chambers)
     
Continuons notre lecture avec ce beau passage de la tempête

16    Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer.
17  Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il    faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints.
18   Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée.
19  Après avoir ramé environ vingt–cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur.
20  Mais Jésus leur dit : C’est moi ; n’ayez pas peur !
21  Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.

    Texte très connu, même par les non-chrétiens ! Il est riche en enseignement pour nous ! Tout d’abord, nous devons nous souvenir que les disciples sont dans le bateau sur l’ordre de Jésus (Mat. 14.22 ; Marc 6.45)  Il les a obligés à monter dans la barque ! Donc les disciples sont dans la barque et dans l’obéissance. L’obéissance au Seigneur va les mener dans une nuit de fatigue et de navigation infructueuse. Ils ne peuvent pas arriver à bon port. Dans l’évangile de Mathieu il est précisé que Jésus vient vers eux à la quatrième veille de la nuit. La nuit était divisée en quatre veilles selon la tradition des Romains. (18h-20h, 21h-24h, 24h-3h, 3h-6h)  La tradition juive n’en comptait que trois. Du coucher du soleil jusqu’à 22h, de 22h à 2h et de 2h au lever du soleil. Ils avaient donc ramé quasiment toute la nuit. Nous devons relever qu’ils sont partis sur l’ordre du Seigneur. C’est  apparemment un échec, pour eux en tout cas, mais ils sont dans la volonté du Seigneur !
    Il est  précisé au verset dix-neuf  qu’ils avaient ramé environ pendant vingt-cinq ou trente stades, soit, environ cinq kilomètres du bord. Toute une nuit pour si peu de résultat !
    Le succès n’est pas au rendez-vous, mais Jésus va se révéler comme le Maître de Sa création, rien ne Lui échappe ! Les efforts infructueux des disciples, qui ont obéi, va être le moyen par lequel la gloire de Dieu va éclater ! Cet échec apparent va devenir un enseignement formidable pour eux et nous. Il est le Maître de Sa création, le Créateur de toutes choses. Rien ne Lui échappe ! Il marche sur les eaux. Dès qu’Il est dans la barque avec ses disciples, ils abordent la rive qu’ils ne pouvaient atteindre !
    Jésus, avant de monter dans la barque leur dit « c’est Moi ! » La traduction exacte de cette parole du Seigneur est « Je Suis » Elle évoque le Nom divin d’Exode 3.14, ce Nom qui réside dans l’Homme Jésus qui est le Fils de l’homme. Chouraqui, dans sa traduction de la bible traduit : « Moi, Je Suis »
    La première leçon à tirer pour nous est évidente. Si nous obéissons au Seigneur, malgré l’échec ou peut-être à cause de celui-ci, le Seigneur va manifester Sa gloire. L’obéissance mène à une plus grande révélation de la Personne de notre adorable Seigneur. Celui-ci a en vue la révélation de plus en plus grande de sa Personne. Pierre, dans sa deuxième lettre, nous exhorte à croître dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. (3.18)
    La deuxième leçon que nous pouvons retenir de cet incident, c’est que nous sommes face à notre impossibilité, par nos efforts, d’arriver au but, et cela malgré Son ordre. Malgré notre obéissance, sans l’intervention du Seigneur, notre travail est nul ! Impossible, par nos efforts d’atteindre le but ! Ainsi, par cette expérience, nous  apprenons à connaître nos limites et Il peut intervenir. C’est une leçon de persévérance qui permet d’attendre son intervention. A Lui la gloire !! La persévérance est capitale si nous voulons arrivé au but !
    Cette connaissance ne peut s’acquérir que dans la fréquentation du Maître ! Si nous connaissons Sa volonté, nous Lui obéissons, Il nous mène vers ce qui semble, à nos yeux, être un échec et nous voyons Sa gloire. L’échec est nécessaire car il nous permet de rester dans l’humilité et la dépendance du Seigneur. Il s’agit de l’échec de notre effort, de notre propre force, pour que Sa gloire éclate et, bien sûr, l’échec devient source de bénédictions et de réussite. C’est l’échec de la chair et la victoire de l’Esprit. Ensuite, nous allons entrer dans la réussite de Ses projets, car ce sont les Siens, pour chacun de nous ! Tout concourt au bien de ceux qu’Il a appelés etc……… Il est merveilleux !!
    Il est bon de lire ce passage avec les yeux de la foi, car il y a des vérités profondes pour la vie de l’église et donc, pour chacun de nous dans ce récit. 
--C’est le soir, la nuit, les ténèbres, symbole des forces du mal, vaincues à la croix. L’image de ce monde perdu, car le monde entier gît dans le malin (1Jn 5.19)
--La tempête se déchaîne et ils sont seuls dans la barque.
--Jésus est sur la montagne, Il prie et veille sur ses disciples.
--Ils voient quelqu’un marcher sur la mer. Ils ont peur !
    Ces divers éléments, transposés dans la vie de chacun, représentent la vie de l’église dans la tourmente de ce monde hostile. La mer déchaînée est une image de la mer des hommes, tous ceux qui sont contre Dieu. La tempête représente les pièges et la haine de Satan pour l’église. Jésus qui marche sur les eaux, est la réalité de la puissance de Dieu sur les éléments contraires, les forces du mal vaincues à la croix pour nous. Il est nécessaire, pour notre marche, de savoir et croire que nous avons en face de nous un ennemi vaincu à la croix. Il n’a d’autre puissance que celle que nous lui octroyons ! Sa puissance se situe dans le mensonge et la séduction. Ce sont des armes redoutables, mais il n’en a pas d’autre ! C’est le mensonge qui a fait tomber le premier couple ! C’est une puissance redoutable entre les mains de celui qui ment, car il est le père du mensonge parce que ses paroles viennent de lui-même. (Jn 8.44) Par son mensonge, le diable est déclaré meurtrier dès le commencement. C’est le mensonge qui est à l’origine de ce que nous sommes en Adam. Le mensonge est très grave et ne doit pas être minimisé. Au contraire ! Fuyons-le !
    Rien n’est insoumis à notre Seigneur, même les éléments déchaînés ne peuvent troubler notre Dieu. Il tient tout entre ses mains, rien ne Lui échappe ! Il règne. Il a vaincu l’ennemi de nos âmes et ses manigances contre Son église qui est sa future épouse.
    Chaque fois que nous sommes dans le trou noir, Il est là, au-dessus de nous et en nous et Il veille sur nous !  La barque et Jésus au milieu de se disciples dans la tourmente est une belle image de l’église locale !
Parfois, c’est Lui qui nous envoie dans ce trou, parfois c’est l’ennemi qui essaie de nous faire tomber.. …. Parfois c’est nous-mêmes ! Notre Dieu veille !

    Continuons notre lecture !

22  La foule qui était restée de l’autre côté de la mer avait remarqué qu’il ne se trouvait là qu’une seule barque, et que Jésus n’était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu’ils étaient partis seuls.
23  Le lendemain, comme d’autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces,
24  les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux–mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus.
25  Et l'ayant trouvé au delà de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es–tu venu ici ?
26  Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.
27  Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.
28 _  Ils lui dirent : Que devons–nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ?
29  Jésus leur répondit: L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
30  Quel miracle fais–tu donc, lui dirent–ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi ? Que fais–tu ?
31  Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur donna le pain du ciel à manger.
32  Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel ;
33  car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
34  Ils lui dirent : Seigneur, donne–nous toujours ce pain.
35  Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
36  Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point.

    Cet épisode se passe dans la synagogue de Capernaüm, comme nous le lisons au verset cinquante-neuf. Je pense que la foule a du se réduire car je ne crois pas que tous ceux qui ont mangé auraient pu entrer en ce lieu. Il y a eu beaucoup d’abandon en cours de route ! Ceux qui restent sont les plus motivés à suivre et à écouter l’enseignement du Seigneur. Au verset quarante et un, il est précisé que se sont ’’les Juifs’’ qui murmurent à son sujet. Lorsque Jean emploie cette expression, c’est pour désigner les religieux. 
    Jésus le pain de vie, message capital pour nous, ses disciples. La foule recherche Jésus. Elle a soif de le suivre et de rester avec Lui. Au début de ce chapitre, la foule va vers Jésus parce qu’elle voyait les miracles qu’Il accomplissait. Elle ne Le suit pas pour ce qu’Il est, mais pour ce qu’Il fait ou ce qu’Il donne ! Parfois, les chrétiens ont cette même attitude de cœur ! Chercher la bénédiction, plutôt que Celui qui la donne ! Ici, c’est différent. Jésus qui connaît le cœur de l’homme leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. » La foule recherchait Jésus pour la nourriture qu’elle avait reçue de Lui. Elle recherchait ce boulanger céleste ! Elle savait, par ce miracle, qu’elle serait toujours rassasiée par les prodiges de ce ‘’prophète’’ ! Le Seigneur va la toucher et la mener dans une dimension spirituelle qu’elle ne pourra pas supporter. Il n’est pas précisé à quel moment Jésus se trouve dans la synagogue. Je pense que ce début d’enseignement est donné sur les bords du lac. Lorsque les Juifs sont mentionnés, nous sommes dans la synagogue. Les Juifs vont l’interroger pour essayer, à leur habitude, de le confondre. A la fin de son partage, même certains de ses disciples le laisseront. Essayons de comprendre !
    La manne dans le désert était la provision de l’ Éternel pour son peuple. C’était le pain tombé du ciel et Jésus se sert de l’histoire de la manne que tout le monde connaissait pour les enseigner. Je suis le pain tombé du ciel. A noter que la manne est descendue du ciel après le sacrifice de l’agneau et le départ du peuple de l’ Égypte. Le peuple qui recevait la nourriture du pays de servitude, par un travail très dur, se retrouve dans le désert avec la provision de Dieu seul ! Mais, avant Il va les provoquer en proclamant :

    «Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. »

    Et quand ils lui demandent que devons-nous faire pour travailler ? Il va leur répondre « CROYEZ » Autrement dit pas de travail, car ce travail est l’œuvre accomplie de Dieu par le Seigneur. Il s’agit, bien sûr de Sa mort (pour l’expiation de nos fautes) et de Sa résurrection (pour notre justification Rm 4.25.) Comme la manne reçue gratuitement, pas de travail, mais manger le pain de Dieu pour vivre, et le Seigneur affirme : celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croira en moi n’aura jamais soif (v 35) C’est notre travail ! Il n’y en a pas. C’est la provision miraculeuse et céleste de Dieu pour Son peuple. Dans le désert, la manne est tombée chaque jour et elle n’a jamais manqué. Maintenant, la manne est donnée par l’Esprit, c’est le butin de la croix pour nous ! Le Seigneur veut les mener à  cette faim spirituelle par Son enseignement.
    Notre Seigneur, est notre manne céleste, celle qui donne la vie éternelle. Il est scellé du sceau de Dieu. Pas de travail pour la recevoir et la manger. La grâce de Dieu, seule, nous la donne gratuitement. Comme nous le verrons plus loin, c’est Sa vie terrestre qui nous nous nourrit, ce qu’Il a été en tant qu’Homme parfait. Ne dit-on pas : j’ai dévoré ce livre tellement il m’a plu ? Nous devons manger l’humanité de notre Seigneur, nous en nourrir et vivre de Sa vie par la puissance du Saint-Esprit qui nous habite !
    A noter ici que le Seigneur s’identifie à la manne et non au sacrifice de la Pâque, ce qu’il fera plus tard en instituant la cène. On ne peut pas se servir de ce passage pour le reporter au repas du Seigneur car la manne a pu venir pour nourrir les enfants d’Israël parce que la Pâque avait été immolée. La provision de Dieu a pu se déverser sur son peuple, après la Pâque. Pour nous c’est la même chose : Christ notre Pâque a été immolée et Jésus est devenu notre nourriture pour la marche dans ce désert qu’est le monde.
    Le Seigneur dit « je suis le pain de vie.» Ce passage n’a rien à voir avec le repas du Seigneur qui est le souvenir ou le mémorial de Son sacrifice et que nous célébrons, en général, le dimanche. Le Seigneur a institué Son repas en présence de ses disciples. Dans ce contexte, il y a une hostilité grandissante entre Lui et les Juifs. La cène ne peut pas être pour les hommes hostiles au Seigneur car c’est le repas de l’Alliance, la nouvelle.
    Nous devons préciser, aussi, que ce pain qu’Il est, donne la vie au monde. Il exprime par cela que ce n’est pas seulement pour Israël, Son peuple, qu’Il est venu, mais pour l’humanité entière. C’est l’élargissement de l’Alliance à quiconque croit.

    Dans la suite de ce passage nous avons l’engagement du Seigneur pour l’assurance de notre salut. Ces versets merveilleux sont l’ancre de mon âme pour la certitude de mon salut éternel. Personne ne peut m’enlever ce salut car il dépend de mon Seigneur et de son obéissance au Père. Lisons et méditons ces versets :

37 tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient  à moi;
38  car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a     envoyé.
39 Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
40  La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour.


    D.A. Carson dit, dans son commentaire :

     « L’obéissance du Fils appuie l’assurance que ceux que le Père lui a donnés seront gardés jusqu’à la fin et ressuscités au dernier jour. Ce serait une honte éternelle pour le Fils si l’un de ceux-là venait à se perdre ; cela signifierait qu’il aurait été incapable d’accomplir la volonté du Père ou qu’il y aurait été désobéissant : deux perspectives incroyables »

    J’ajoute que le Seigneur va préciser que l’un des douze est un démon, pourtant Il l’a choisi en sachant qui il était et « c’est pour que l’écriture soit accomplie. » (Jn 17,12) Nous voyons  ici la communion intime du Fils et du Père par l’action de l’Esprit pour les rachetés.
    Le Père nous donne au Fils. Le Fils nous garde et nous nourrit par l’Esprit qui prend de ce qui est à Lui et nous le sert. C’est notre nourriture. Ceci est attesté par ces paroles de Jésus, dans Mathieu onze, paroles de bénédictions merveilleuses pour notre marche ici-bas. C’est la description du ‘’travail’’ du Père et de Son Fils pour nous garder dans le salut en nous donnant Son joug. Cela fait partie de notre nourriture. La révélation de qui est Dieu par l’accord conjoint du Père et de son Fils est la nourriture de notre âme ! La connaissance de l’ Éternel (Père et Fils) est notre délicieuse nourriture ! Le Père et le Fils sont uns pour le salut de ceux que le Père a donnés au Fils. Le Fils révèle le Père. Nous devons prendre Son joug pour le service que nous devons à la Divinité, service déjà préparé pour nous.

25  En ce temps–là, Jésus prit la parole, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.
26  Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.
27  Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
28  Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
29  Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.
30  Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.

    Je pense que tout est dit ! Tout est prêt ! Nous devons simplement obéir pour ce service qui est déjà prévu pour chacun de nous. Jésus a dit que Sa nourriture est de faire la volonté  de Celui qui L’a envoyé. Notre nourriture est de même nature, faire Sa volonté ! Notre vie est en Lui et le Père uni par l’Esprit de Dieu qui habite en nous. Notre nourriture habite en nous ! C’est glorieux ! Par l’Esprit, en obéissant, nous mangeons le pain de vie ! Notre pain de vie est la révélation que le Seigneur nous octroie pendant notre marche en prenant Son joug.

     Continuons cette méditation

41  Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu’il avait dit : Je suis le pain qui est descendu du ciel.
42  Et ils disaient : N'est–ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit–il: Je suis descendu du ciel ?
43  Jésus leur répondit: Ne murmurez pas entre vous.
44  Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.
45  Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi.
46  C'est que nul n'a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu ; celui–là a vu le Père.
47  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
48  Je suis le pain de vie.
49  Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
50  C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.

    Le Seigneur va introduire le concept de la vie éternelle. Les Juifs continuent à douter. Ils savent que c’est le fils de Joseph, celui dont ils connaissent le père et la mère. Je reconnais que c’était très difficile pour eux de croire ! Il précise que le pain qu’Il se dit être est la nourriture qui donne la vie éternelle ! Cette nourriture ne peut être prise, mangée que par  la foi car Il affirme : « Celui qui croit en Moi a la vie éternelle » Non seulement Il est le pain, il est gratuit et il donne la vie éternelle. Se nourrir de Jésus est vraiment la réception de la vie éternelle ! Jésus va leur dire :

45  Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi.

    Par cette parole, nous observons le travail fait dans les cœurs par le Père qui enseigne et ceux qui reçoivent l’enseignement du Père et le gardent, sont capables de croire les paroles du Seigneur. Nul ne peut venir à Jésus si le Père ne l’attire ! L’enseignement du Père conduit à Christ ! Paul écrira, plus tard, dans sa lettre aux Galates : la Loi est le pédagogue qui conduit à Christ. La Loi, donnée par Dieu, instruit et conduit à Christ. Nous pouvons prier pour les Juifs pieux qui observent cette Loi, en demandant à notre Seigneur que cette Loi les conduise au salut par leur rencontre personnelle avec le Seigneur. Que chacun de ces Juifs pieux, puisse passer par ce chemin de Damas !

    Lisons les derniers versets de ce chapitre si riche :

51  Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.
52  Là–dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant : Comment peut–il nous donner sa chair à manger ?
53 Jésus leur dit : «  En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
56  Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
57 Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.
58 C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.
59  Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.
60   Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut l’écouter ?
61  Jésus, sachant en lui–même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise–t–il ?
62  Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ?…
63  C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
64  Mais il en est parmi vous quelques–uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait.
65  Et il ajouta : C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.
66  Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui.
67  Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez–vous pas aussi vous en aller ?
68  Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions–nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
69  Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.
70  Jésus leur répondit : N'est–ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l'un de vous est un démon !
71  Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon ; car c’était lui qui devait le livrer, lui, l’un des douze.

    C’est ici la parole de scandale qui va faire fuir les disciples. Le Seigneur s’adresse aux Juifs (les religieux ) car ce discours les interpelle. (cf v. 41.) Il faut ici distinguer la foule d’avec les juifs, les religieux. Les religieux diront en Jean 7.49 « Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits. »  Albert Nolan a écrit dans son commentaire :

    Il est vrai que du temps du Seigneur, les pauvres ne pouvaient pas suivre la loi car elle était très compliquée et les religieux les traitaient de pécheurs et d’impurs, car souvent ils ne savaient ce qu’il fallait accomplir pour la purification de leurs péchés et de ce fait le temple était un lieu interdit pour eux. Tous ceux qui déviaient de la loi et des coutumes traditionnelles de la classe moyenne ((des gens cultivés, vertueux, des scribes et des pharisiens) étaient considérés comme des êtres inférieurs, des membres de la basse classe. Les pécheurs appartenaient à une classe sociale bien précise, celle des « pauvres » au sens large du mot. Les lois et les coutumes étaient si compliquées que les gens sans culture étaient incapables de comprendre ce qu’on attendait d’eux. Ils étaient, ces pauvres, regardés comme incapables de vertu et de piété

    Dans cette foule, il devait y avoir beaucoup de pauvres. Nous comprenons mieux la parabole de Lazare (Luc 16,19 à 31) dans ce contexte là. Les pauvres n’étaient pas admis, au Temple pour leur purification, par manque de moyens et à cause de leur ignorance des choses de Dieu. Ne connaissant pas la Loi, trop complexe pour eux, ils restaient dans leur impureté. Le Seigneur, par cette parole, invite chacun, à la nourriture céleste, celle qui donne la vie éternelle. Il n’y a plus de privilégiés ! D’où la colère des religieux !
    Manger et boire signifie simplement vivre de la vie du Seigneur en nous par son Esprit, Jésus nous l’explique dans le verset 35. C’est facile et merveilleux. La seule façon de manger cette nourriture céleste est simple. Nous devons connaître notre Seigneur, savoir ce qu’Il a enseigné, lire et relire la Parole. C’est notre ‘’garde-manger’’. Le saint Esprit saura ce qu’il doit prendre et nous donner à manger pour vivre de la vie éternelle ici-bas. Il faut ouvrir notre réfrigérateur céleste, la Parole de Dieu et l’Esprit saura nous nourrir de ce qui nous est nécessaire pour vivre. Le verset 63 nous éclaire

C’est l’Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.

    Une fois les disciples partis, Jésus interpelle les Siens en leur demandant si, eux aussi, veulent Le quitter. Nous avons la belle confession de Pierre : « A qui irions-nous ? Tu a les paroles de la vie éternelles »
    Jésus conclut en disant « n’est-ce pas moi qui vous ai choisi ? Et l’un de vous est un démon » Rien n’échappe à notre Seigneur ! Judas sera traité de la même façon que les autres disciples, avec le même amour, le même mandat pour la prédication. Il a chassé les démons et guéri les malades comme les autres ! Jésus n’a fait aucune différence entre lui et les disciples. C’est déjà, la première leçon à retenir pour nos vies. Il s’en remettait au Père, nous pouvons nous en remettre à Lui quand les vents sont contraires et que parfois, nous sommes confrontés à l’adversité au sein de l’église !

jcb


mardi 15 février 2011

courte méditation sur Jean 5

JEAN 5, BETHESDA

1   Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.
2  Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques.
3  Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l’eau ;
4  car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l’eau ; et celui qui y descendait le premier après que l’eau avait été agitée était guéri, (lit. retrouvait la santé) quelle que fût sa maladie.
5  Là se trouvait un homme malade depuis trente–huit ans.
6  Jésus, l'ayant vu couché, et sachant qu'il était malade depuis longtemps, lui dit: Veux–tu être guéri ?(veux-tu retrouver la santé ?)
7  Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.
8  Lève–toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche.
9  Aussitôt cet homme fut guéri ; il prit son lit, et marcha.

    Nous continuons sur les pas de Jésus, notre Maître, pour méditer, comprendre et recevoir l’enseignement si riche de cet évangile ! Après les noces de Cana, Jésus est parti pour Jérusalem afin de célébrer la fête, la ‘’Pâque des Juifs’’. Ce n’était plus les solennités de 
l’ Éternel ou fêtes solennelles de l’Eternel (Lv 23.1) mais celles des Juifs. Voilà où peut mener la tradition des hommes ! Ce n’est plus les fêtes de l’ Éternel, mais celles des hommes !
    Ces choses ont été écrites pour nous enseigner. Les cultes peuvent être très beaux, bien préparés, avec de beaux chants, des rites bien établis, dans un ordre parfait, ne pas plaire, ni rien à voir avec ce que nous devons à notre Dieu. La phrase la plus choquante que j ‘ai pu entendre, un soir, dans la réunion d’une église est celle-ci : « Frères, qu’est-ce qu’on s’est fait comme bien, ce soir ! »  Le pasteur se réjouissait par cette parole ! J’étais scandalisé ! J’aurai préféré qu’il dise : « Seigneur que cette louange soit agréée par Toi, car nous cherchons à Te glorifier ! C’est Toi que nous cherchons !» Se faire du bien ! Pour moi, c’est une recherche égocentrique des membres de l’église qui ne cherchent que les bienfaits de la Source et qui ignorent Celle-ci ! Une église qui cherche la bénédiction et qui ne cherche pas Celui qui bénit ! C’est mon opinion ! On peut ne pas être d’accord et c’est normal.
    Puis le Seigneur et ses disciples sortent de Jérusalem pour se rendre en Galilée, en passant par la Samarie. Les voilà, encore, montant à Jérusalem pour une ‘’fête des Juifs’’ Nous lisons, une fois de plus que c’est une ‘’fête des Juifs’’. C’est navrant !
    Jésus se trouve à la porte des brebis. C’est beau ! N’est-Il pas le bon Berger ? Il y avait beaucoup de malades en ce lieu. Ils étaient tous là pour être guéris. Cet épisode est interpellant. Le premier malade qui entrait dans l’eau, lorsqu’elle était agitée, était guéri quoi que fût son mal. Un malade seulement était guéri à chaque agitation de l’eau. Jésus va faire de même. Il va guérir un seul malade. Il a vu son Père qui Lui a dit de ne guérir que celui-ci. Je pense que le cœur de Jésus, l’Homme parfait, a du être très triste de ne guérir qu’une personne ce jour-là. Il avait la puissance pour tous les guérir, mais pas l’aval de son Père, Il n’a donc agit que sur ce grabataire. Nous avons une belle leçon d’obéissance ! L’obéissance peut générer des frustrations et même des peines, mais la bénédiction, elle, est certaine !

    N’est-il pas écrit dans Hébreux 5.8 :

7  C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,
8  a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,

    Ce passage de l’ Écriture est, en tout cas pour moi, bouleversant. Jésus est en agonie à Gethsémané. Il prie le Père. Le Père l’exauce, car il est écrit qu’Il a été exaucé à cause de sa piété. Il est allé à la mort après avoir été exaucé. Il a affirmé dans Jean 10 que personne ne lui ôte la vie, mais qu’Il la donne de Lui-même. C’est ce qu’Il a fait à Gethsémané ! C’est l’offrande volontaire de Son Corps et de Sa Vie qui nous a sauvés et ouvert les cieux!
    Dans le contexte qui nous occupe, Il est mort à Lui-même afin d’obéir au Père et ne guérir qu’un seul malade. Il avait la puissance, l’amour et la compassion nécessaires pour les guérir tous, sans exception ! Il ne l’a pas fait ! Il a obéi au Père. Il s’est vraiment dépouillé Lui-même en prenant la position d’un esclave Il s’agit, bien sûr, de Jésus, l’Homme, devenu l’Esclave d’amour du Père pour nous !(Ph. 2.7) Il est merveilleux ! Que de grâce ! Que d’amour ! Quel exemple de vie ! Nous avons, à présent, cet Homme dans la gloire et Il prie pour nous !
    Cet homme était grabataire depuis trente-huit ans. Nous allons citer brièvement une interprétation de ce passage à partir de ce nombre trente-huit que certains exégèses donnent. J’adhère à cette interprétation. Trente-huit est la durée de l’errance du peuple dans le désert. Nous lisons dans Deutéronome 2.14 ceci :

14  Le temps que durèrent nos marches de Kadès–Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente–huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l' Éternel le leur avait juré.
   
    C’est à partir de ce lieu (Kadès-Barnéa) que devait commencer la conquête de Canaan. Nous savons ce qui s’est passé après le compte-rendu de l’exploration du pays, par les douze espions. Dans Deutéronome, Moïse déclare au peuple, après les trente-huit passés dans le désert :

‘’Dans cette circonstance, vous n’avez pas eu confiance à l’ Éternel votre Dieu’’. La sanction est tombée sur le peuple et ‘’cette génération méchante ne verra pas le bon pays que j’ai fait serment de donner à vos pères’’

    Nous pouvons affirmer que ces trente-huit années sont le salaire de l’incrédulité pour cette génération. Cet homme, pour ces exégètes, représente la génération d’Israël qui a désobéi, qui a subi le jugement, ainsi que tout Israël au désert. Cette génération va mourir dans le désert, mais sur l’intercession de Moïse, elle va mourir pardonnée. Cette génération a perdu le pays, mais pas le salut (Nbre 14.19-35) Il n’est pas possible, pour ce grabataire, de guérir de son infirmité. Le Seigneur s’approche de lui un jour de Sabbat. Il va agir sur cet homme, le jour du repos. C’est aussi une leçon pour nous. C’est dans le repos que nous pouvons recevoir de grandes bénédictions. Il y a beaucoup de leçons à retenir dans ce passage ! Jésus est notre repos !
    Dans ce récit, nous avons, d’un côté, Jésus et ses disciples et de l’autre, cet homme, qui représente tout le peuple. Nous avons la Loi et la grâce face à face. Jésus et ses disciples représentent le peuple de la nouvelle alliance, placé sous la grâce. Le grabataire, qui  en type, représente  le peuple sous l’Ancienne Alliance, sous la Loi. Il ne peut pas recevoir de guérison ! La Loi condamne, la grâce sauve et guérit !
    Nous trouvons, aussi, une autre chose importante dans ce texte. ‘’Veux-tu être guéri’’ est une traduction inexacte de la question posée par Jésus à cet homme. La traduction littérale est « veux-tu retrouver (ou recouvrer) la santé ?» Ainsi que dans les versets 4 et 14. Nulle part ailleurs dans le nouveau testament nous retrouvons cette formule (d’après une note de la bible Osty.) Le Seigneur demande au paralytique s’il veut revenir à son état antérieur à la maladie. C’est une image du Jubilé ! Lors du Jubilé, année sabbatique par excellence, les esclaves étaient affranchis, ceux qui avaient du vendre leur propriété familiale, pressés par l’indigence, reprenaient possession de leur bien. Ils recouvraient leur liberté et/ou leur bien.
    Le Jubilé (dérivé de l’hébreu yöbël, corne de bélier, schofar) est appelé ainsi car il était proclamé par le son du schofar (corne de bélier).  La Loi ordonnait de travailler six années. La septième année était sabbatique, pas de semence, pas de récoltes, aucun travail de la terre. Au bout de sept années sabbatiques, la cinquantième année, donc, (année qui suivait une année sabbatique) le dixième jour du septième mois ( c’est le grand jour des expiations) on proclamait, au son du schofar :
--l’affranchissement de tous les Israélites esclaves de leurs frères, esclaves car ils s’étaient asservis à leur compatriote pour raison d’argent, de dettes ou autre.
--le recouvrement de la propriété familiale qui avait été vendue pour cause de pauvreté. Chacun revenait à son état de propriétaire et toutes les dettes étaient effacées. Le Jubilé !!

    Il y a une allusion certaine de ce Jubilé dans Esaïe 61, mais dans ce cas c’est le rétablissement de l’homme et non de son bien terrestre. L’homme est consolé de toutes ses peines, libéré, guéri, relevé etc :

1   L’esprit du Seigneur, l’ Éternel, est sur moi, Car l’ Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ;
2  Pour publier une année de grâce de l’Éternel, et un jour de vengeance de notre Dieu ; Pour consoler tous les affligés ;
3  Pour accorder aux affligés de Sion, Pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, Une huile de joie au lieu du deuil, Un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, Afin qu’on les appelle des térébinthes de la justice, Une plantation de l’ Éternel, pour servir à sa gloire.

    Le Seigneur a lu ce passage d’ Esaïe, dans la synagogue de Nazareth (Lc 4.14-21). Il a ensuite roulé le livre et a déclaré : « aujourd’hui cette parole de l’ Écriture que vous venez d’entendre est accomplie. » Cette Écriture est accomplie en Lui, car Il est Celui qui nous a affranchis, sauvés, purifiés, guéris. Cette interrogation pour le grabataire introduit l’idée du Jubilé. Être comme avant sa maladie, en bonne santé. Je crois vraiment que le Seigneur fait référence au Jubilé, et au-delà de sa guérison il veut le mener à aller dans la compréhension spirituelle de cette guérison. (à nous de méditer et débattre sur ce sujet)

    Lorsque Jésus interroge cet homme, celui-ci va Lui expliquer que ce n’est pas possible car il n’arrivera jamais le premier à se jeter dans l’eau ! Pour lui, il n’est pas concevable qu’il puisse, un jour, avoir la chance de plonger le premier. Au lieu de répondre : « Oui ! Je veux retrouver la santé ! » il raconte ses déboires, le cœur sûrement chargé d’amertume ! Il est entièrement dans un processus de pensée qui  lui empêche de dire oui à une question aussi directe ! Il ne réalise pas  ce qu’il est en train de vivre face au Seigneur ! Il reconnaît, aussi, son incapacité totale. Il est prêt à recevoir la grâce de Dieu. Tant que nous pouvons, la grâce n’est pas là ! Quand nous ne pouvons plus et d’autant que nous en faisons le constat, le Seigneur agit ! Le Seigneur le guérit car il a reconnu son incapacité totale! C’est merveilleux !   
    C’est la grâce en action pour cet homme ! Nous sommes souvent comme lui ! Il nous serait bon d’être un peu moins cérébral et un peu plus violent de cœur ! Nous palabrons plutôt que d’avoir une réponse spontanée. Notre raisonnement, notre intelligence non renouvelée bloque souvent la bénédiction ! Il faut aussi noter que cet homme, malgré son handicap, se faisait porter à la piscine. Il espérait envers et contre tout en sa guérison, malgré tout ce qui était contraire. Cet homme a persévéré, pendant des années ! Nous connaissons la suite ! Quel bel enseignement pour l’église !
    C’est une bonne leçon pour chacun de nous. Nous sommes souvent calés dans notre façon de penser qui peut nous rendre sourds à ce que le Seigneur veut nous dire ! Paul nous exhorte à être renouvelés dans notre intelligence. Nous devons réfléchir, penser, agir à partir de ce que la parole de Dieu nous révèle et non d’après ce que nous pouvons ressentir ou vivre. C’était le cas de cet homme. C’est difficile ! Mais la leçon, pour nous, église, c’est la persévérance !La persévérance nous conduira immanquablement vers le Seigneur ! Même si nous avons un temps de réflexion cérébrale, de raisonnement incrédule, le Seigneur nous touchera comme Il l’a fait pour cet homme ! Notre Dieu est merveilleusement fidèle !

10  Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : C’est le sabbat ; il ne t’est pas permis d’emporter ton lit.
11  Il leur répondit : Celui qui m’a guéri m’a dit : Prends ton lit, et marche.
12  Ils lui demandèrent : Qui est l’homme qui t’a dit: Prends ton lit, et marche ?
13  Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce lieu.
14  Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire.
15  Cet homme s’en alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.
16  C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat.

    Cet homme, une fois guéri, obéit au Seigneur et s’en va en portant son lit. Voilà un nouvel ordre de Jésus en opposition avec les Juifs (les religieux) Il ne t’est pas permis de porter ton lit ! Quelle belle façon de glorifier Dieu ! Les religieux mettaient la Loi au-dessus de Celui qui la leur a donnée, au-dessus de ce miracle merveilleux ! Ils ne pouvaient pas voir le miraculé, le gracié, le guéri, mais ils ne voyaient que le lit !  Ils étaient devenus idolâtres de leur Loi. Leurs cœurs étaient entièrement prisonniers de toutes ces règles qui avaient été ajoutées, au fil des ans, à la Loi. Leurs cœurs étaient murés par Celle-ci. La compassion, connaît pas ! L’amour non plus ! Il leur était impossible de se réjouir à la vue du miracle, car ils ne voyaient que le lit du miraculé ! Le repos de Sabbat instauré par l’ Éternel était devenu une prison très contraignante pour ceux qui le pratiquaient ! On était loin du Sabbat originel ! Une guérison le jour du Sabbat, le témoignage de cette guérison par le transport du lit sont des choses qui n’ont pas lieu d’être ! Les préceptes humains endurcissent le cœur de l’homme !
    L’homme ne sait pas par qui il a été guéri. Puis, il rencontre Jésus dans le Temple. Il est fort possible qu’il ait voulu remercier Dieu de l’avoir guéri et ses premiers pas le conduisent tout  naturellement vers le Temple pour une action de grâce. Le Seigneur lui dit de ne plus pécher pour que quelque chose de pire ne lui arrive. Nous voyons, dans ce cas précis, que la maladie est la conséquence du péché. Peut-être pas du fait de la maladie dont il a été guéri, mais de ce qui pourrait lui arriver s’il ne changeait pas de vie. Nous pouvons, malgré tout, envisager aussi que cette maladie soit la conséquence d’une désobéissance à la Loi. Ce n’est pas vraiment sûr, mai nous pouvons le supposer.
    Cet homme va donner le nom de Celui qui l’a guéri aux Juifs….. Naturellement, ceux-ci condamnent Jésus parce qu’Il avait guéri cet homme le jour du Sabbat ! Pas d’actions de grâce pour le Dieu qu’ils adorent et qui s’est manifesté en gloire par la guérison du paralytique ! Quelle rigidité et dureté de cœur de ces religieux ! Incroyable ! Il leur est impossible de se réjouir du fait que cet homme a été libéré de trente-huit ans de paralysie, le jour du Sabbat. Le Sabbat, d’après leur raisonnement, empêche la compassion et l’amour de Dieu de se manifester sur un homme ce jour-là. Je pense que le Seigneur a permis le transport de ce lit, afin de pouvoir parler aux Juifs. Ce lit est le révélateur de ce qu’ils sont au plus profond de leur cœur ! Ceux-ci le poursuivaient parce qu’Il faisait ces choses le jour du Sabbat. Ces choses, écrites pour nous, nous montrent la différence entre le Sabbat que les hommes ont établi, et cela à partir du Sabbat institué par Dieu et le vrai Sabbat donné au peuple par Dieu. Pour nous, notre Sabbat n’est plus un jour, mais une Personne notre Seigneur Jésus-Christ !
    Le verset 16 est traduit, dans d’autres versions : C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus parce qu’Il faisait ces choses-là le jour du Sabbat. Nous trouvons cette traduction chez Darby, Jérusalem, Crampon, Osty. Ce verbe est bien plus fort que poursuivre. Il dénote le climat grandissant de la tension et de l’opposition entre le Seigneur et les religieux.

17   Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à présent ; moi aussi, je travaille
18  A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui–même égal à Dieu.
19  Jésus reprit donc la parole, et leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui–même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.
20  Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles–ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.
21  Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.
22  Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
23  afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
24  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
25  En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront.
26  Car, comme le Père a la vie en lui–même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui–même.
27  Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.
28  Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix,
29  (5–28) et en sortiront. (5–29) Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.
30  Je ne puis rien faire de moi–même : selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

    Par ses paroles, Jésus témoigne à ces religieux de son égalité avec le Père. Ceux-ci ne peuvent pas accepter ce qu’ils entendent de la part de  notre Seigneur :
--versets 17-18 Comme le Père travaille, le Fils, Lui aussi travaille. Ce travail est en rapport avec la justice de Dieu. Jésus se fait l’égal de Dieu en se déclarant son Fils et affirmant qu’Il travaille également comme son Père ! Égalité entre Eux !
--verset 19 Jésus se fait l’égal de Dieu, son Père pour l’exécution de Sa volonté. Tout ce que le Père fait, le Fil le fait également. Égalité entre Eux !
--verset 20 Jésus a la même intelligence que le Père et Celui-ci lui montre tout ce qu’Il fait et même, Il va faire des choses encore plus grandes ! Égalité entre Eux !
--verset 21 Dieu ressuscite les morts car Il est Souverain et peut tout. Jésus, Lui aussi, a cette capacité divine. Égalité entre Eux !
--versets 22-23 Jésus a l’égalité avec le Père au sujet de l’honneur que l’on doit rendre à Dieu. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui L’a envoyé ! Égalité entre Eux !
--versets 24-26 Jésus donne la vie éternelle. Il a, comme le Père, la vie en Lui-même. Cette Vie, c’est Sa Parole. Égalité entre Eux !
--versets 27-30 Jésus a le pouvoir d’exercer le jugement, comme le Père. Il a l’autorité de justice sur tous les hommes, comme le Père ! Égalité entre Eux !
    Malgré cette égalité avec le Père, le Seigneur déclare au verset 30 : Moi, je ne peux rien faire par moi-même : selon ce que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Quelle grâce dans ce que dit le Seigneur ! Quelle humilité ! Lui qui est Celui par qui et pour qui tout existe est soumis au Père.Nous pouvons dire que Son Nom est Obéissance!
   Nous pouvons imaginer la stupeur des Juifs lorsque Jésus leur dit ouvertement que son Père travaille et que Lui aussi travaille ! Jésus commet une double faute : Il viole le Sabbat et Il appelle Dieu son Père ! Jésus, cet Homme, ce Rabbin décrié par les Juifs, se fait l’égal de Dieu ! Nous pouvons comprendre la réaction de ceux-ci ! Il faut préciser uns chose importante en ce qui concerne le travail de Dieu, afin de bien réaliser pourquoi Jésus aborde, en réponse aux religieux, comme sujet le jugement de Dieu. C’est la preuve qu’Il est bien le Fils de Dieu, ce qui est inconcevable pour eux !.
    Les rabbins séparaient l’activité créatrice de Dieu, achevée le septième jour, de l’activité de Dieu, Juge Souverain de Sa création, afin de conduire le monde des hommes par Sa justice. En ce sens Dieu s’est reposé de tout ce qu’Il a créé, mais Il travaille pour conduire l’homme à son achèvement. La pensée juive peinait à concilier le repos de Dieu après la création dont le Sabbat est le symbole avec Sa constante activité comme Juge qui ne cesse de travailler. L’activité du Dieu Créateur s’est achevé le septième jour. L’activité du Dieu Juge ne cessera qu’à l’accomplissement de toute chose. Il travaille le jour du Sabbat ! Le Fils de Dieu, également ! Confusion totale pour les religieux !!
    Lorsque Jésus dit qu’Il travaille, comme son Père, Il se fait l’égal de Dieu. Le travail de Dieu est un travail de Juge Suprême, travail que s’attribue Jésus. Nous comprenons, ainsi, l’indignation des Juifs !  Non seulement Il se déclare  Fils de Dieu, Il viole (d’après les religieux) le Sabbat, et de plus, Il a le même  droit divin de jugement que Dieu ! Nous pouvons admettre que ces religieux aient cette réaction. Paul nous a affirmé que la Loi est le pédagogue ou précepteur qui conduit à Christ. Si ces religieux avaient eu la vraie révélation de la Loi (Comme Nathanaël ou  Nicodème) ils auraient compris qui est le Seigneur !
    Nous avons à retenir que parfois, nos traditions risquent de nous détourner de ce que le Seigneur voudrait nous faire comprendre. Pensons, par exemple, à notre façon de concevoir le déroulement du culte ou alors l’interprétation de passages difficiles (et il y en a ! ) comme l’Apocalypse, le millénium etc, est-ce que je peux perdre mon salut et tant d’autres choses ! Il faut laisser cela de côté, avancer ensemble et Dieu nous éclairera. La tradition peut devenir et devient très souvent un sujet de division !
    Jésus affirme que le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’Il fait. Jésus, notre merveilleux Seigneur, affirme que c’est le Père qui fait ces miracles et qu’Il en fera encore de plus grands. Les œuvres du Père faites par notre Seigneur est une des preuves de l’amour de Dieu, pour son Fils. Cet amour du Père pour le Fils n’est pas stérile ! Il est répandu sur Son peuple par le Seigneur avec les prodiges et les miracles qu’Il fait sous l’autorité du Père. Cet amour Le conduira jusqu’à la croix pour payer le prix du salut de son peuple et le notre. Honorer le Fils, c’est honorer le Père !
    Ces œuvres plus grandes, c’est la résurrection des morts. Il s’agit des deux résurrections : la physique et la spirituelle. Le Fils a la vie en Lui-même, comme le Père. Voilà, une fois de plus, une déclaration scandaleuse et blasphématoire pour les religieux ! Qui peut avoir la vie en lui si ce n’est Dieu seul ?
    Conséquence de la vie en Christ : celui qui écoute Sa Parole (qui est vie) et croit en Lui a la vie éternelle. Il passe de la mort à la Vie. C’est la première résurrection. La deuxième sera celle des corps au renouvellement de toutes choses. Ceux qui croient sont ressuscités et ils attendent la résurrection de leurs corps. Ceux qui seront encore vivants à l’Avènement, auront leurs corps changés et les morts ressusciteront. Nous sommes ressuscités (Ephésiens 2.6) et nous attendons notre résurrection !
    Le Fils ressuscitera les morts, à la fin des temps pour la vie éternelle ou pour le jugement. En cela, Il accomplit la prophétie de Daniel 12 :

2  Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle.

    Le Seigneur étend son pouvoir de résurrection à tous ceux qui sont morts et qu’Il ressuscitera, à la fin des temps. Il parle de la résurrection spirituelle pour ses contemporains, et celle de la fin des temps, à l’accomplissement de toutes choses. Depuis Sa venue sur terre tous ceux qui écoutent sa Parole et croient en Celui qui l’a envoyé, ont la vie éternelle. Ils l’ont ! Nous sommes passés de la mort à la vie ! Les autres, ceux qui dorment dans la poussière de la terre ressusciteront à la fin des temps, dont nous, s’Il n’est pas venu avant notre ‘sommeil’. (notre mort)
    Le Père a remis le jugement au Fils. Le Père ne juge pas Lui-même, c’est le Fils, et ainsi, tous honorent le Fils. Ailleurs dans Jean 3.17-18 et 12.47-48, nous lisons que le Fils a été envoyé dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Cela semble assez contradictoire. Je pense que ce sont les deux côtés du ministère du Seigneur. Celui qui croit en sa Parole est sauvé. Celui qui ne croit pas à Celle-ci reste sous la malédiction de la Loi. J’ai entendu un rabbin qui disait, en enseignant sur Deutéronome 28, que
l’ Éternel a donné 98 malédictions sur le peuple si celui-ci n’observait pas la Loi. Ce rabbin a ajouté, en martelant son propos : « nous sommes sous ces malédictions, encore aujourd’hui ! » Oui, car ces Juifs pieux veulent rester sous la Loi ! Terrible de vérité !!

    Lorsque Jésus est venu sur la terre, Il est venu visiter son peuple. Nous lisons dans Luc 19.44, cette parole terrible du Seigneur :

 ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée.

    Le verbe visiter  est très intéressant. Il signifie, dans cet exemple, que Dieu, par son Fils a  visité son peuple pour le racheter, le sauver. Ceux qui refusent restent sous son jugement car ils n’ont pas cru au Fils. En ce sens, le Fils est le Salut pour ceux qui croient et le jugement pour ceux qui refusent ce salut. Le salut est pour ceux qui croient et la condamnation, pour les autres. La visitation du Seigneur donne, soit la vie, soit la mort. Le Seigneur est venu sauver Son peuple. Ceux qui ont refusé sont restés sous le jugement et la malédiction de la Loi. Il est venu sauver, mais ceux qui refusent sont jugés par la Loi de Moïse comme dit à la fin de ce chapitre. La Loi de Moïse, c’est la Parole de Dieu. Jésus est la Parole de Dieu incarnée. La visitation de Dieu est une intervention active de Dieu soit en faveur pour sauver, soit en jugement pour punir. Les deux se retrouvent souvent. 
    Dans Exode 20 ;5 nous lisons :

5  Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent,

    Le verbe punir est dans l’original visiter. La bible Darby traduit visite et non punis. C’est la traduction littérale de ce verbe. La punition sur trois ou quatre générations peut entraîner la repentance et le pardon ou un durcissement et le jugement. Je suggère que trois ou quatre générations aient pu être infectées par un père qui a vécu sans la crainte de Dieu. Un père  qui a donné ce mauvais exemple à ces générations qui ont vécu en même temps que lui. Le Seigneur les visite pour les punir, comme dans Hébreux 12, afin d’avoir des voies droites et une vie en accord avec Sa volonté et recevoir le fruit paisible de justice.
    Dans ce verset de Luc, c’est très clair. Parce qu’ils n’ont pas connu qui était Jésus, ils sont tombés sous le jugement de Dieu.
    Lorsque Jésus dit : « selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé» Il est la Parole de Dieu incarnée qui « visite » son peuple. Il est à la fois le Sauveur et le Juge de Son peuple. Il ne cherche pas Sa volonté, mais celle du Père. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même (2Co 5.19). Christ était la main tendue de Dieu pour Son peuple (et le monde.) Ceux qui l’ont refusée se sont condamnés eux-mêmes !

31 _  Si c'est moi qui rends témoignage de moi–même, mon témoignage n'est pas vrai.
32  Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai.
33  Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité.
34  Pour moi ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés.
35  Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière.
36  Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces œuvres même, que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé.
37  Et le Père qui m'a envoyé a rendu lui–même témoignage de moi. Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa face,
38  et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.
39  Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi.
40  Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
41  Je ne tire pas ma gloire des hommes.
42  Mais je sais que vous n’avez point en vous l’amour de Dieu.
43  Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.
44  Comment pouvez–vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ?
45  Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.
46  Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi.
47  Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez–vous à mes paroles ?

    Ce n’est pas le Seigneur qui rend témoignage de Lui-même, mais le Père par la guérison de ce paralytique, dans ce contexte que nous méditons, car il y a eu bien d’autres miracles !. Jésus voit le Père. Il fait ce qu’Il a vu du Père, et c’est la guérison de cet homme. Durant Son temps d’humiliation sur cette terre, rien de ce qui a été fait par notre Seigneur ne l’a été de Son propre chef, mais toujours dans la soumission absolue à son Père. Quelle merveille que la vie du Fils de l’homme sur terre ! Le Fils de Dieu, Dieu le Fils, entièrement soumis pour que le Père soit glorifié, honoré, exalté ! Mais quel témoignage rendu au Fils par Son Père ! Ce sont les œuvres du Père, faites par le Fils, qui témoignent qui est Celui qui L’a envoyé. Comme le témoignage est réel, tout ce que dit et affirme le Seigneur est vrai. D’où la colère des religieux !
    Jean (le baptiste) a rendu, lui aussi, témoignage au Seigneur. Nous avons vu cela dans le premier chapitre. Jésus affirme que ce n’est pas d’un homme qu’Il reçoit témoignage, mais du Père. Jean est celui qui a préparé le chemin du Seigneur. Il a eu la révélation sur l’identité de Jésus et sur le but de Sa venue. Par le baptême de repentance et sa prédication, des cœurs ont été préparés à entendre et croire au message du Seigneur. Le témoignage de Jean a préparé les cœurs à recevoir Son enseignement. Les prodiges et les miracles ont permis aux foules de s’extasier sur la grandeur de Dieu, mais peu ont suivi le Seigneur pendant son temps d’humiliation sur la terre. Les cœurs préparés et qui croient la Parole du Seigneur parviennent au salut par la foi en cette Parole.
    Il explique aux religieux que la Parole de Dieu ne demeure pas en eux parce qu’ils ne croient pas qui est Jésus et qui l’a envoyé. Il affirme, aussi, qu’ils n’ont pas entendu la voix de Dieu. Ils n’ont pas vu son visage et Sa Parole ne peut pas habiter en eux, car ils ne croient pas en Celui que le Père a envoyé. C’est un sujet récurant durant tout l’évangile !
      Le verset trente-neuf est très dur : « Vous sondez les Écritures parce que vous pensez avoir en Elles la vie  la vie éternelle ; ce sont Elles qui rendent témoignage de Moi. » Jésus ajoute « et vous ne voulez pas venir à Moi pour avoir la vie ! » Il déclare sans ambiguïté que la vie est en Lui. Il a et Il est la vie éternelle !
    Le fait de connaître et d’étudier l’Ancien Testament n’est pas une garantie de connaître qui est Dieu ! Il est remarquable de voir que les Juifs de Bérée écoutaient les enseignements de Paul, puis ils allaient contrôler dans les Écritures si ce qu’ils avaient entendu était vrai. Ces religieux sont restés sur leur position, sans aller consulter la Loi d’après ce que leur enseignait Jésus. S’ils avaient cru Moïse, ils  auraient sûrement cru au Seigneur. 
    Hélas ! c’est la génération qui a subi le jugement de Dieu prophétisé par le prophète Esaïe au chapitre six de son livre. Nous retrouvons cette prophétie dans Jean douze. Mais, après, nous lisons dans les Actes que beaucoup de sacrificateurs se sont convertis. Luc écrit « et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. »
    Voilà quelques pensées sur ce chapitre si dense en enseignement pour nous ! Nous irons sûrement plus loin ensemble quand nous le méditerons !

jcb