mercredi 27 janvier 2016

Hébreux 12:7 T. Austin-Sparks

Hébreux 12:7  Supportez la correction: c’est comme des fils que Dieu vous traite.

Aussi, nous devons demeurer dans la situation et la condition dans lesquelles Dieu nous a placé avec cette attitude : Dieu a un propos dans lequel nous sommes impliqués car nous lui appartenons, et ce propos est qu’à travers les conditions et les souffrances présentes, Il développe en nous les qualités de Son Fils. D’un coté les caractéristiques de l’ancienne création apparaissent de plus en plus abominables et horribles, alors que nous les reconnaissons en nous ; mais en opposition à ceci, Dieu fait en nous quelque chose qui est d’une nature tout autre de ce que nous sommes.

Il suscite en nous, progressivement, un Autre qui est si différent – Son Fils. Lentement, trop lentement peut être, Dieu accompli quelque chose en nous. Cet état de fils n’est pas encore très manifeste, mais ce n’est qu’une question de temps. Ce que Dieu a progressivement accompli sera éventuellement révélé à la lumière : la conformité à l’image de Son fils, « pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. »

Aussi, lorsque nous observons le peuple de Dieu ici-bas, nous devons bien comprendre pourquoi ils sont là. Les croyants sont très occupés a faire beaucoup de choses, mais Dieu est bien plus attaché à ce que nous sommes plutôt qu’à ce que nous faisons ;

T Austin-Sparks : Conformes à l’Image de Son Fils

LA BATAILLE POUR LA VIE T. Austin-Sparks

Chapitre 1

LA PERSPECTIVE DES YEUX DE FLAMME

Lecture : Apocalypse 1:1-20 et 2:1

                    Par ces quelques mots d'introduction, portons notre attention sur ce que nous ressentons être le fardeau de Dieu pour son peuple aujourd'hui.

                    Dans le second et troisième chapitres du livre de l'Apocalypse, nous assistons à une inspection des sept églises par le Seigneur. Ses yeux étant semblables à une flamme de feu, Il regarde attentivement leur état spirituel et intérieur, mettant à nu leur condition : Il analyse, sépare, plaçant le tout sur deux côtés, tantôt au débit, tantôt au crédit, formant et formulant leur verdict final. Mais, en ce qui concerne toutes ces églises, nous voyons qu'une seule chose est mise en question. Il peut y avoir bien des différences entre elles, les aspects peuvent varier, les éléments peuvent être différents, mais lorsque tout a été considéré, puis mis ensemble, tout cela est dans le but même d'établir un fait bien précis : la présence ou l'absence de ce qui détermine la justification pour le Seigneur de maintenir ou non la chose qui revendique le droit de Le représenter. La question pour chacune de ces églises n'était autre que celle-ci : si, avec la permission du Seigneur, elle pouvait rester comme témoin, si elle pouvait continuer à subsister devant Lui. Le Seigneur avait, dirions-nous, ces sept églises devant Lui, Il les tenait dans Sa main et devait décider s'Il pouvait les garder ou les mettre de côté, s'Il avait à ôter le chandelier de sa place ou si celui-ci pouvait demeurer en relation avec Lui. Ainsi, la question était clairement posée : ou leur maintien comme témoin en relation avec le dessein du Seigneur ou leur mise de côté. Nous avons vu des corps célestes traverser le ciel pendant la nuit, venant de très loin, et tout en s'approchant sembler gagner en luminosité, passer comme un éclair, et puis disparaître complètement dans l'obscurité de la nuit. Ainsi, il y a des "étoiles" suscitées par les conseils éternels de Dieu paraissant toutes illuminées de la gloire de Sa grâce, certaines d'entre elles s'évanouissent complètement, disparaissant du regard, pour être tout à fait perdues de vue.

                    La question concernant tout instrument suscité par le Seigneur en rapport avec Son dessein est celle-ci : qu'est-ce qui justifie à Ses yeux son maintien ? Il est évident qu'il y a des choses pour Lui qui ne justifient pas le maintenir certains instruments.Ces lettres à ces églises rendent parfaitement clair cet aspect des choses

                    En premier lieu, ce n'est pas parce que Dieu, à l'origine, a suscité un instrument, que celui-ci venant de Lui, qu'il a été initialement Son œuvre, qu'Il est contraint de le garder. C'est très clair. Nous devrions sérieusement tenir compte de ce fait que, parce que Dieu a suscité quelque chose, cela ne signifie pas que quelque soit son état ou son caractère à travers le temps, Il doive la maintenir à tout prix. Répétons-le, ce n'est pas parce que Dieu a beaucoup utilisé un instrument, qu'Il est obligé de le garder. Qui plus est, ce n'est pas parce qu'un instrument a été une merveilleuse histoire de dévotion envers Lui et qu'il fut en un temps précis une très belle expression de Sa grâce et de Sa puissance, que cela constitue en soi un droit sur le Seigneur Se sentant obligé, en quelque sorte, de le maintenir. Mais nous devons encore plus insister sur ce point. Parce qu'en un temps précis, beaucoup de choses recommandables ont été vues dans un instrument que le Seigneur Lui-même peut apprécier, il est possible que ces choses louables ne soient pas en petit nombre, néanmoins le verdict rendu aux sept églises montre que cela ne justifie pas pour le Seigneur de garder cet instrument à sa place ou qu'Il soit tenu de s'abstenir de le mettre de côté.

                    Cela est une considérations des plus sévères qui soit. Il pourrait être admis que si Dieu a suscité un instrument , si celui-ci a été mis à la première place dans Sa main,s'Il l'a utilisé et béni, et si, par celui-ci furent montrés les traits caractéristiques de Sa grâce et de Son amour, et s'il possédait encore en lui beaucoup de bonnes choses que le Seigneur pouvait apprécier, tandis qu'Il l'inspectait avec Ses yeux de flamme, alors, c'est sûr, le Seigneur doit le maintenir. Vous comprendrez qu'en parlant ainsi, nous sommes en train de parler d'instruments. Nous ne parlons pas des âmes. La question, ici, n'est pas celle du salut, mais seulement ce qui concerne le service du Seigneur.

                    Qu'est-ce qui, alors, justifie pour le Seigneur de préserver et maintenir un tel instrument ? Pour cela, nous devons voir quelle était Son intention quand Il le suscita et quelle était la pensée de Son cœur. Nous trouverons tout ce que nous devons savoir dans la description même de l'instrument. Dans le passage auquel nous nous référons, il est appelé un chandeliers, "sept chandeliers d'or". Notre connaissance de la Parole nous donne plus de lumière sur ce que cela veut dire, et l'Ancien Testament en particulier nous vient en aide en cela. Qu'il s'agisse du chandelier dans le Tabernacle ou le chandelier tout en or montré dans Zacharie (4:2), nous savons, dans les deux cas, qu'ils sont une vivante expression des énergies du Saint-Esprit. Prenez le chandelier tout en or. Nous nous souvenons du modèle de celui-ci, avec sept lampes et sept conduits, et l'huile se déversant directement des deux oliviers vivants à travers le conduit dans les lampes, de manière à pourvoir constamment  à sa lumière. Cette illustration est ainsi très complète et explicite, c'est quelque chose de vivant. A l'une des extrémité se trouve une fontaine vivante, une source. Le prophète ne parle pas de réservoirs, de citernes, de quelque récipient fabriqué par l'homme, mais d'arbres vivants et d'huile ainsi fournie continuellement, toujours fraîche, oui toujours fraîche et chaude provenant des artères d'un organisme vivant, et ainsi, en tant que telle, coulant vers le chandelier qui éclaire d'une lumière constante, immortelle, une lumière ne variant aucunement, ne périssant jamais, étant constamment tenue dans son plein éclat.


La flamme immortelle  

                            C'est le témoignage d'une vie infaillible, d'une vie qui ne meurt pas, d'une vie toute suffisante, le témoignage d'une vie qui n'est pas une abstraction ou quelque chose qui est emmagasiné, mais bien de quelque chose qui vient à chaque instant d'un fleuve inépuisable, une vie puissante et glorieuse. Alors que la flamme brûle, cela est une déclaration constante de victoire, de cette victoire sur la mort, ou sur cette mort qui cherche à éteindre la lumière, à souffler la flamme, à l'étouffer. Elle brûle au milieu de la mort environnante, elle est une déclaration constante que cette mort n'a aucun pouvoir sur elle. Pour revenir au livre de l’Apocalypse, quelle est donc cette chose qui est la seule d'ailleurs à pouvoir justifier au Seigneur de maintenir quelque instrument en relation avec Lui-même et Son intention ? Ce n'est certes pas que cet instrument possède beaucoup de bonnes choses. Ce n'est pas non plus qu'il ait son origine en Lui, ni même qu'il ait une grande histoire, un passé remarquable. Ce n'est pas qu'il se soit forgé un nom, une réputation, un nom tel que le souvenir de jours très glorieux restent présent à l'esprit.  Mais c'est uniquement ceci : il y a aujourd'hui la même flamme de vie divine immortelle dans son puissant témoignage contre la puissance de la mort répandue tout autour. C'est cela, la seule justification pour le Seigneur.

                    Vous noterez qu'en relation avec les sept chandeliers d'or, il y a les sept esprits de Dieu et Jésus-Christ le Témoin fidèle. Il est identifié à ces sept lampes. Il est montré comme étant au milieu d'elles, étroitement lié à elles. Elles ont été appelées à l'existence dans le but d'être une expression permanente du Seigneur Lui-même, L'attestant comme le Témoin fidèle, le Vivant, dans la puissance de l'Esprit de Dieu. Quand nous regardons l'état de ces églises, nous trouvons que dans cinq d'entre elles, tout au moins, il y a des éléments étrangers qui sont autant de contradictions à l'Esprit Saint, à l'Esprit de vie. Lorsque une telle chose se trouve dans le peuple de Dieu, à l'intérieur  du vase, de l'instrument, cela constitue un élément de mort et procure à Satan son empreinte, sa place, et, bien que cela ne soit pas conscient pour la plupart des personnes concernées, le témoignage est catégoriquement contredit et annulé.

                  Le but de Satan, en réalité, est celui-ci : il veut recourir à quelque choses, sa méthode et ses moyens sont d'ailleurs multiples à cet égard, pour avoir une emprise de mort quelconque dans un instrument divinement constitué. Ainsi la chose devient elle-même une contradiction à ce pourquoi Dieu l'a suscité. Cet instrument a un renom, il pratique les bonnes œuvres. Il y a beaucoup de choses que le Seigneur Lui-même ne peut réprimer, car elles sont bonne, mais la chose vitale, qui seule justifierait au Seigneur de le maintenir, a été contrecarrée. La question n'est pas : cet instrument jadis fut-il bon ? Ni est-ce qu'il prospère aujourd'hui ? Mais bien plutôt : est-ce que le Seigneur a cette chose centrale, fondamentale, essentielle, indispensable, pour laquelle Il avait levé Son instrument, qu'il soit individuel ou corporatif, Il l'avait Lui-même amené dans une relation étroite avec Lui-même, Il l'avait saisi, et qui devait être sa vocation spécifique ?

                      Cela s'applique à chacun de nous. Nous avons tous été saisi par Jésus-Christ, et Il y a but précis dans ce fait. Nous n'avons pas été saisis juste pour être sauvés. Notre salut certes est la base, mais il nous introduit dans quelque chose de bien plus important. Le Seigneur rassemble les Siens pour les constituer en un vase corporatif, objet de Son dessein divin. Il suscite des instruments de temps à autre, mais qu'ils soient individuels ou corporatifs, le danger constant est que la chose essentielle pour laquelle le Seigneur, dans Sa pensée, les a suscités, soit perdue, alors que beaucoup d'autres choses subsistent


 Le standard du jugement pour le Seigneur

                    Une question essentielle apparaît  avec cette  inspection des  Eglises.  Que ce soit avec une vie ou un instrument, le Seigneur agit à la lumière d'un but bien spécifique et non pas d'une vague utilité. Ces chapitres n'auraient jamais été écrits si le Seigneur avait envisagé les choses sous l'angle suivant : certes cet instrument n'est pas totalement mauvais, il y a encore des valeurs en lui, il ne s'est pas en tout éloigné de Moi, c'est pourquoi Je dois m'en occuper, l'aider, le préserver et le bénir, il faut donc le maintenir. Mais Il n'agit pas ainsi. Nous pouvons être reconnaissants au Seigneur pour quelque chose qui, dans ce monde est bon et qui vient de Lui, au fur et à mesure que nous en sommes avisés. Nous sommes reconnaissants que le Seigneur ait des témoins dans un monde comme celui-ci. Mais pour autant qu'il s'agit de Son peuple et que Son Église est concernée, cela ne Le satisfait en aucun cas.Oh ! Que nous  puissions être persuadés de cela !

                    Pourquoi parlons-nous ainsi ? Parce que beaucoup de personnes disent : "Eh bien, vous essayez d'obtenir quelque chose de si extrême ! Pourquoi ne pas être satisfait de ce qui est recommandable dans l’Église aujourd'hui ? Prenez-là telle qu'elle est ! Acceptez-là telle qu'elle et soyez reconnaissant qu'il y en ait tant qui appartiennent au Seigneur, qui portent Son Nom dans un monde tel que celui-ci !" Je ne pense pas qu'un tel rapport nous permette de dire cela. Dieu sait que nous sommes reconnaissants pour tous les croyants de ce monde, fussent-ils de bien pauvres croyants ! Vous ne pouvez aller dans un tel monde, constater son état, son péché, son impiété sans être reconnaissants de trouver ne serait-ce qu'un bien pauvre genre de croyants qui a quelque amour dans le coeur pour le Seigneur. Vous êtes reconnaissant pour la plus petite chose qui parle de Lui. Oh ! Mais quand vous commencez de percevoir quelque peu l'intention de Dieu, quand vous voyez que ce qu'il a conçu pour Son Église est la cause de Son appel, de Son élection en Christ, vous ne pouvez jamais être satisfait avec ce qui n'est que formel avec quelque expression vague de bonnes choses ! Quand vous parvenez à une conclusion comme celle-là, vous constatez qu'elle vous engage complètement et jusqu'au bout. (si vous aimez, l'appeler extrême, vous pouvez) Elle vous montre très clairement que, quand bien même cela fut un grand passé, une magnifique histoire de bénédictions divines et de grande utilité, une grande réputation d’œuvres bonnes et bien d'autres choses ainsi obtenues, aucune de ces choses ne justifie cependant de façon adéquate que le Seigneur garde un tel instrument dans  Sa main, pour Son dessein. Il doit le mettre de côté, à moins que le but précis pour lequel il a été suscité ne soit en voie d'être atteint.


Ce qui est nominal est finalement rejeté

                    Pour quelle raison l’Église fut-elle suscitée ? Je ne crois que le Seigneur, à l'origine, pensait à une église dans sa généralité, avec en elle quelque chose de spécial : une masse générale de croyants, et parmi eux, une compagnie qu'on appellerait "les vainqueurs". Cela n'a jamais été l'intention de Dieu. Cela est, ce que l'on qualifierait, un état d'urgence des choses et ce qui est essentiel à cause d'une faillite. Il me semble que le terme même de "vainqueur" montre d'une manière très claire que quelque part il y a défaillance. L'intention du Seigneur pour toute Son Église en tant que vase, mais cette intention ne sera réalisée que dans un petit nombre, est qu'elle doit maintenir le témoignage d'une vie qui a vaincu la mort et qui vaincra la mort jusqu'à la fin. Il s'agit, en fait, d'une question de vie.

                    Le Seigneur Jésus est reconnu comme le grand Témoin sur la base de la puissance de Dieu qui s'exerça en Lui quand Il fut ressuscité des morts. Souvenez-vous que le témoignage de Jésus est toujours lié au fait de Sa résurrection d'entre les morts. C'est-à-dire qu'Il vit par la puissance qui a vaincu la mort. Il est la Vie sur cette base-là, sur ce fondement, dans ce sens, et ceux que le Nouveau Testament reconnaît comme témoins de Jésus, ce ne sont pas ceux qui disent la vérité à Son sujet, mais ceux qui sont témoins de Sa résurrection. Ceux qui en l’occurrence, de manière spirituelle, attestent la résurrection de Christ. Le témoignage du Nouveau Testament sur Jésus est que Dieu Le releva de la mort et qu'Il vit éternellement. C'est l'essence même du témoignage. Ainsi toute la question se résout en celle d'un témoignage en vie, d'un témoignage de vie. Ce n'est pas en premier lieu un témoignage de vérité, mais de vie. La flamme brûle-t-elle comme au début, attestant que Jésus vit et qu'Il est triomphant sur les ténèbres même, sur l'arrière-plan mortel de ce monde ? Telle est la question qui s'adresse au peuple de Dieu, la question pour votre vie, pour la mienne comme pour tout instrument corporatif.

                    Si le Seigneur continue à nous conduire dans cette direction, il y aura beaucoup de choses à partager quant à la signification de cela. Nous dirigeons simplement notre réflexion sur le problème. Je n'ai aucun doute sur ce qu'est la question de notre siècle Je crois que nous pouvons sans ambages proclamer être, dans ce domaine, de la tribu d'Issacar, pour ainsi dire, qui avait l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël. Je n'ai point la moindre ombre d'un doute que le problème de nos jours, de cette heure dans l’histoire de l’Église est, plus que jamais, spirituellement, une question de vie ou de mort. Au fait, n'expérimentez-vous pas de plus en plus ce terrible travail de sape de votre vitalité, cet assèchement de votre vie, cet épuisement de votre énergie, particulièrement en relation avec la prière ? N'est-il pas vrai que prier représente un effort suprême, ainsi que d'atteindre le but quand vous avez commencé à prier ? Vous avez besoin d'être "énergisé" par une source autre que celles de vos énergies naturelles, et cela de manière croissante. Il y a un travail de sape étrange, profond, terrible, de votre vitalité, aussi bien mentale que physique, que spirituelle. Une personne qui est tout au moins spirituelle connaîtra quelque chose de cela. Et, à l'arrière-plan, se tient le conflit final de cet âge. Il s'agit, en fait, de la question de la vie spirituelle et de la mort.

                    Le Seigneur voudrait nous dire quelque chose à ce sujet, en ce temps précis, et nous devons diriger notre regard dans la direction de la pensée du Seigneur à l'égard de la grande question qui est en jeu pour Son peuple. Mais j'ai en Lui cette confiance que nous saurons qu'Il ne nous rend pas seulement conscients de cela et qu'Il ne nous informe pas seulement des périls qu'il y a, mais aussi qu'Il vient avec puissance à notre aide et nous montre ce qui est avec nous dans ce combat. Qu'il en soit ainsi, alors que nous nous maintenons avec détermination dans la prière.


Chapitre 2

LA CONTESTATION POUR LA CAUSE DE SION


Lecture : Apocalypse : chapitre 22  - Esaïe 34:8

                     Car c’est un jour de vengeance pour l’Éternel, Une année de représailles pour la cause de Sion. (en anglais, la controverse de Sion)

                   Quelle est donc la controverse de Sion ? Ce n'est rien d'autre que la contestation pour la vie de Sion. Nous n'allons pas permettre que cette suggestion historique nous conduise à une étude des Écritures, mais nous pouvons dire que Sion est souvent représentée dans l'Ancien Testament comme la fiancée de l’Éternel, celle à qui Il est marié. Nous sommes familiarisés avec cette expression la "vierge de Jérusalem". L'histoire de Sion est une histoire mouvementée. Sion a constamment été un sujet de contestations, l'objet de l'envie, de la convoitise, de l'antagonisme des nations, et toutes les nations se sont trouvées à un certain moment ou à un autre dans une relation particulière avec Sion. L'histoire de Sion est très significative et très suggestive du point de vue spirituel. En fait, la contestation fut celle de Dieu avec les nations pour la vie de Sion. La prophétie d'Esaïe rend cela très clair. Dieu s'intéresse au plus au point à la cause de Sion, pour la vie même de Sion. Il entre dans une contestation terrible avec les nations sur ce sujet.

                    Gardons cela à l'esprit et regardons le Nouveau Testament en considérant l'aspect spirituel. Dans le livre de l'Apocalypse, nous trouvons la cité sainte, la Nouvelle Jérusalem, descendant d'auprès de Dieu, parée comme une épouse, et l'ange, prenant l'apôtre, lui parle ainsi  "Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'Agneau." (Apocalypse 21:9) L'apôtre poursuit en disant : "Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu..."  Le chapitre final de l'Apocalypse nous conduit dans la cité, l'élément central en est l'arbre de vie, et du centre coule le fleuve d'eau de la vie, et alors que cette plénitude est considérée, l'Esprit et l’Épouse disent viens !" Voyez-vous ce qui est spirituellement le fil conducteur ? Ici, la contestation pour la vie de la Sion spirituelle est finie, et la vie abondante, triomphante, rayonnante en est la caractéristique. Tout au long de ce livre, le Seigneur s'occupe des nations, et à la fin de ce livre, toutes les nations sont montrées comme ayant été soumise au jugement de Son Fils. La contestation pour la cause de Sion est réglée une bonne fois pour toutes. On trouve finalement Sion triomphante dans la plénitude de la vie.

                     Nous en avons assez dit pour établir le fait que cette contestation est en relation avec la vie. En fait, c'est avec cela que nous sommes concernés en ces jours. C'est de manière spirituelle que nous sommes aujourd'hui dans la contestation de Dieu en faveur de Sion. Si nous prenons le sixième chapitre de l’épître aux Ephésiens, il nous présente ce qui se passe dans le domaine spirituel. Il s'agit d'un conflit avec les dominations de ce monde, et le reste de la lettre rend parfaitement clair que cette contestation avec les dominations de ce monde concerne l’Église, la vie des élus. Nous sommes donc dans la contestation, et le problème n'est autre, et rien de moins, que le problème de la vie.
                
                     Dans la méditation précédente, en considérant le message du Seigneur Jésus aux sept Églises en Asie, nous avons vu que ce qui occupe la place prééminente en importance et en valeur pour le Seigneur Lui-même, c'est le témoignage de la vie, non pas de la tradition qu'ils ont eue, ni tellement du travail chrétien et de l'activité réalisés, ni même du nombre important des choses recommandables, et même précieuses aux yeux de Dieu, qu'il a pu y avoir, mais bien ce qui est central et fondamental dans l'élection, l'appréciation et le choix divins, à savoir, le témoignage de la vie. Dans le premier chapitre de ce livre, le Seigneur nous est présenté comme Celui qui est vivant, Celui qui était mort mais qui, maintenant, vit aux siècles des siècles, Celui qui tient les clés de la mort et du séjour des morts. Relevé à présent d'entre les morts, Il est montré parmi les sept chandeliers d'or qui sont les vases de Son témoignage. Il les juge sur la base de ce qu'Il est, Lui, le Vivant, Celui qui a vaincu la mort. Ce qu'Il découvre et révèle dans ces Églises est la mesure de ce qui a été perdu de Son témoignage. Cela vaut plus à Ses yeux que ce qu'Il a trouvé parmi eux comme intérêt, comme sollicitude, activé pour Lui-même et pour Sa cause. Il montre les choses qui ont terni ce témoignage et les nomme. Ces choses, il faut le dire, qui ont supplanté la pleine expression de ce qu'Il est Lui, le Vivant. Ainsi, Il met en évidence ce qui est pour Lui plus précieux que toute autre chose, plus que toutes les autres choses réunies ensemble, à savoir, la vie spirituelle en plénitude, en puissance, en manifestation, en impact et en témoignage.             

Le Seigneur veille jalousement sur la vie

                    J'aimerai revenir dans l'Ancien Testament, avec cette pensée pour montrer d'une manière plus convaincante combien le Seigneur veille jalousement sur la vei et quelle est Sa relation avec elle.

I - L'arbre e vie

                  Il est nécessaire de revenir au tout début de la Bible, où vous trouverez qu'aussitôt, il y a eu cette désobéissance initiale par laquelle le péché est entré et l'homme a perdu sa position privilégié en relation avec Dieu. Il est sorti de l'état pour lequel Dieu l'avait créé. La question de l'arbre de vie arrive. Après le jugement sur le serpent, sur l'homme et sur la terre, Dieu prend une mesure de précaution au sujet de "l'arbre de vie". Il entreprend une sauvegarde afin que l'homme ne puisse plus avancer sa main, qu'il ne prenne de l'arbre de vie et ne vive éternellement. Dieu mit Ses chérubins qui agitent en tout sens une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie, afin que cet arbre ne puisse être approché.

                   L'interprétation de cela se trouve dans le dernier livre de la Bible. L'arbre de vie au milieu de la cité de Dieu est quelque chose duquel sont exclus le péché et la culpabilité. Plus rien n'est montré en elle qui rappelle l'Adam déchu et la nature pécheresse. Finalement, personne ne peut être trouvé en présence de Dieu, dans une communion vivante avec Lui, et personne ne peut connaître la vie éternelle, si ce ne sont ceux en qui la l'oeuvre rédemptrice du Seigneur Jésus s'est effectivement accomplie. Le fait à relever est que dès le commencement Dieu prit des dispositions particulières pour que l'homme pécheur ne touche à cette vie et ne se l'approprie. Dieu ne vouait en aucune façon un état pécheur se perpétuant indéfiniment. Le denier chapitre de la Bible scelle à jamais ce fait et montre que l'état de pécheur est pleinement et définitivement réglé. L'état qui se perpétue est celui d'une plénitude de vie parce que l'Agneau y a pourvu par Son sang répandu. Le livre de l'Apocalypse rend clairement compte de cela. Si, au commencement de ce livre nous pouvons lire : "A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang...", alors, à la fin de ce livre, nous pouvons nous trouver dans la cité, buvant gratuitement de l'eau de la vie, et vivant dans la pleine puissance de cette vie, non pas comme invités à boire, mais comme vivant dans cette plénitude, parce que je présume que l'épouse qui dit "Viens", n'est autre que ceux qui sont invités à venir. Ainsi nous voyons tout au début l'attitude jalouse et inflexible de Dieu et Sa sauvegarde en relation avec la vie. Il est précieux de noter qu'Il suspend la possession possible de cette vie jusqu’à ce que l'oeuvre puissante de la Croix ait traité entièrement cet état, qui, s'il avait pu poursuivre, aurait perpétué un monde perdu, un monde en dehors de l'intention divine.

II - Abel et Caïn


                   Le prochain pas dans le dévoilement de Dieu envers la vie est montré dans Ses entretiens avec Caïn. Lorsque Caïn tua son frère Abel, aussitôt, Dieu apparaît sur la scène. Il n'y a pas de délai d'intervention, ce fut comme si Dieu se précipitait dans la situation. Il y a ici, quelque chose qui Le concerne au plus haut point. Dès que Caïn versa le sang de son frère, et que ce sang encore chaud se répandait sur le sol, Dieu intervint : "Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? Et Dieu dit: Qu’as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi." (Genèse 4:9-10) Puis regardons ce que Dieu dit à Caïn. Tandis que celui-ci est maudit, il est aussi marqué. Quiconque le regarde voit qu'il est marqué par Dieu, une flétrissure sur lui. Et lui, s'endurcissant autant que cela fut possible, et étant insolent envers Dieu, doit s'humilier et  dire : "Mon châtiment est trop grand pour être supporté". Telle est l'attitude de Dieu envers  la vie, Sa jalousie à son égard.
                                                                         
III - Noé

                    Nous passons à Noé. Les termes de l'alliance avec Noé nous sont familiers, le rapport équitable entre les choses, dans cette alliance, et l'avertissement très sévère donné à l'homme : "Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé..." (Genèse 9:6) Dieu tiendra les choses de façon équitable. Aucun homme ne doit prédominer dans ce domaine. Aucun homme touchant à cette chose précieuse aux yeux de Dieu n'en sortira gagnant. Dieu ramènera cela à une égalité. Il veut une réciprocité dans le domaine de la vie. Ainsi, si vous volez un homme en lui prenant la vie, vous serez volé en retour, vous ne serez pas gagnant. C'est un avertissement solennel. Il montre à l'homme l'attitude de Dieu envers la vie.


IV - Hénoc

                    Nous avons, ici, dans ce domaine, une grande révélation de Dieu pour l'homme, dans l'Ancien Testament. La pensée de Dieu, c'est la vie et non la mort. Dieu est contre la mort et Il est pour la vie. Nous jetons un coup d’œil en arrière et voyons Hénoc qui rompt une longue histoire de mort : "Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit." (Genèse 5:24) Ceci est surprenant dans le cours des événements de l'homme déchu, montrant ce qu'est la pensée de Dieu quand un homme entre en réelle communion avec Lui. C'est la vie et non la mort. Cela a toujours été la pensée de Dieu. Cela demeure la pensée de Dieu, et Il en aura une pleine et glorieuse expression dans une compagnie constituée de Ses propres enfants qui croient et qui seront amenés dans Sa présence, tout comme Hénoc le fut, laquelle ne connaîtra ni la mort, ni le tombeau.

V - Abraham et Isaac

                    En Abraham et en Isaac, nous en avons une indication supplémentaire : lorsque Dieu a un grand projet en Son esprit et qu'Il le met en action sur une certaine base, il faut qu'il ait les choses établis sur un fondement où la mort ne pourra l'atteindre. Isaac est celui qui est directement lié à ce projet, et dans ce but, pour la réussite du projet, Isaac doit être, en type, mis au-delà du pouvoir de la mort. Il dot entrer dans la mort pour que celle-ci soit détruite. Ainsi, l'intention de Dieu pourra être réalisée sur un terrain où la mort n'est pas future mais passée. C'est la grande illustration du dessein de Dieu reposant sur le fondement d'une vie qui ne meurt pas. Et dans le plus grand Isaac, les projets de Dieu sont tous sur le point d'être réalisés, sans la crainte que la mort vienne les briser, les interrompre, parce que en Christ la mort est passée. Elle n'est pas future.

                   Tout cela est vivant, fort, et dans bien des cas, il y a des paroles poignantes pour montrer l'attitude de Dieu vis-à-vis de la vie. Elle est une chose très coûteuse. Ce fut infiniment coûteux pour Dieu. Cela coûta aussi beaucoup à ceux qui furent en communion avec Dieu. Dans tout ceci, il s'agit de la contestation pour la cause de Sion, dans son principe, de la jalousie de Dieu dans la question de la vie.


VI - Job

                   Nous passons aussi loin que l'ordre du récit est concerné et arrivons à Job. Ici, Satan nous est montré dans les lieux célestes, avec un accès à Dieu. Dieu lance un défi à Satan : " As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre..." (Job 2:3) Satan ricane et rétorque :" Peau pour peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face."  Remarquez combien la question de la vie est liée à ce défi, mais quelle subtilité en cela. Dieu donne la permission à Satan de toucher Job. Il peut toucher son corps, il peut toucher sa famille, ses biens et tout ce qu'il possède, cependant avec une restriction : "...seulement épargne sa vie." Ici encore, c'est la jalousie de Dieu pour la vie. Satan commence à agir, et subtilement il oppresse et il oppresse dans tous les domaines, par tous les moyens, cherchant à toucher la vie indirectement, parce que cela ne lui est pas permis directement. Par des voies détournées, il agit sur Job pour qu'il rompe avec Dieu en Le maudissant, pour que sa vie soit perdue, que sa vie soit détruite. (la suggestion de sa femme peut avoir été de rompre avec Dieu et de se suicider) Pour comprendre le livre de Job, il faut que nous discernions que c'est une contestation pour la vie. Il a été dit que c'est une contestation à propos de la foi, mais cela est un facteur relatif. L'enjeu réel est celui de la vie. Nous verrons l'élément de la foi plus tard, mais ce qui est montré ici, c'est la jalousie de Dieu pour la vie. Job est plongé dans de grandes détresses, mais la maillon de la vie n'est jamais rompu et le résultat est une vie triomphante. Nous y voyons plénitude et victoire. A la fin, tout nous parle de vie.

                    Nous sommes parfois tout près de nous effondrer sous la pression, les peines, les tensions et les épreuves. Lorsque l'ennemi nous oppresse pour étouffer notre vie spirituelle, par notre corps, par notre pensée, par les circonstances, nous sommes projetés souvent bien bas, comme Job. Nous avons nos questions, nous sommes abattus et près de désespérer. Oui, chaque cœur connaît sa propre histoire, de la manière où cela peut aller loin vers l'obscurité, même lorsqu'il s'agit de Dieu, de Sa sagesse, de Son amour, de Sa fidélité. Mais parce que Dieu est jaloux en faveur de la vie et qu'Il en est le Gardien (nous ne parlons pas ici de la vie naturelle et physique) , le résultat est toujours un élargissement par rapport à ce que nous avions auparavant. Nous émergeons toujours avec un accroissement. Dans une moindre mesure, c'est toujours Apocalypse 20 après chaque conflit.

VII - L'Exode

                    Nous pensons à l'histoire d'Israël et à son affranchissement de l'Egypte, et une fois encore, tout est centré sur le problème de la vie et de la mort. Dieu conduit tout droit vers ce qui est le plus important : le problème final de la vie et de la mort. Le Seigneur a, de plus, Sa propre voie, Ses propres ressources, pour que, bien que la mort soit sur le point d'agir, de ruiner, de tout dévaster dans le pays, Son propre peuple en soit préservé et qu'il soit en vie par le sang. La vie des Siens est placée sous Sa propre sauvegarde. Il prend des mesures pour la vie des Siens, et si la vie des Siens nécessite le châtiment d'une nation, quand bien même ce châtiment serait sévère, Il prendra cette voie. Dieu ne regarde pas lorsqu'il s'agir de Son peuple. Sa jalousie pour la vie est mise nettement en évidence par toutes ces choses.

VIII - La loi de la vie selon le Lévitique

                    Je n'ai guère besoin de remettre dans votre mémoire ces passages de l'Ecriture, dans le Lévitique par exemple, concernant l'attitude du Seigneur envers la vie. Il interdit le peuple de manger le sang, car le sang c'est la vie et la vie est dans le sang. "Celui qui mangera du sang d'une espèce quelconque, celui-là sera retranché de son peuple." (Lévitique 7:27) Telle est la sauvegarde de la vie par le Seigneur. La vie est sacrée à Ses yeux. La vie est Sa prérogative. L'homme ne doit pas se l'approprier pour lui-même. Il ne doit pas la prendre et la faire sienne. La vie est le domaine réservée de Dieu et elle doit toujours être regardée comme sacrée pour Lui. A cela, il faudrait ajouter beaucoup de choses, mais nous ne poursuivrons ici qu'avec l'aspect considéré présentement.

                    Toutes les choses que nous récapitulons ici nous conduisent principalement à ce fait : la vie est sacrée pour Dieu et Il est intensément jaloux en ce qui la concerne. Oui, la vie et non pas la mort, constitue la volonté divine. Encore une fois, le péché et la mort sont inséparables, comme le sont également la justice et la vie. L'Ancien Testament est un type terrestre de la vie céleste. Tout cela nous éclaire et nous montre que ce qui est représenté dans l'Ancien Testament est l'attitude de Dieu envers la vie. Ce qui est représenté initialement par la vie terrestre de l’homme, c'est-à-dire la vie de l'âme, n'est d'une manière figurative, en type, qu'une ombre de la dispensation à venir. Dans cette dispensation, la vie divine serait donnée à l'homme.


Une vie qui est éternelle

                    Ainsi, lorsque nous arrivons à la nouvelle dispensation, nous voyons que ce n'est pas simplement la vie de l'âme humaine, de la vie physique, de la vie de l'homme, comme ici sur la terre, qui est en vue. Il s'agit d'une autre vie, appelée vie éternelle "...moi, je suis venu afin que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance." (Jean 10:10) C'est bien sur cette vie-là que Dieu se présente comme étant aussi jaloux. Cette vie-là est bien la pensée par excellence du Seigneur. L'Ancien Testament, nous l'avons dit, est un type terrestre ou représentation de la vie céleste. S'il n'était question de mort physique, si la question au bout du compte ne portait que sur la perte de la vie physique, et si c'était là tout ce qui importait, je ne comprendrais pas pourquoi toute cette agitation, tout cet affairement partagé à son sujet. Mais l'accent dans l'Ancien Testament réside dans le fait qu'il est annonciateur de quelque chose de plus grand, qu'il est représentatif et qu'il illustre une autre vie. Il ne faut pas parcourir longtemps le Nouveau Testament pour se rendre compte que ce qui est la contestation de l'Ancien Testament, la vie même, est transposé dans un autre domaine : celui de la vie spirituelle de l'homme, de la vie éternelle. Cette contestation se porte dans deux directions : premièrement, l'homme possédera-t-il cette vie ou non ? Deuxièmement, cette vie une fois possédée, aura-t-elle toute la liberté de se manifester qu'à son expression finale, ou sera-t-elle étouffée, contrecarrée, mise en échec et entravée ? Telle est la contestation. Il s'agit encore de la vie, exprimée à présent non à partir d'ombres ou de types mais bien dans sa réalité.


L'assaut permanent contre la vie

                    Ainsi nous voulons voir pour quelques instants, dans le domaine de la réalité, l'assaut de la mort sur ce qui est de Dieu. Nous pouvons rependre le exemples cités dans cette perspective et ainsi avoir une illustration de ce conflit. Parcourons cela ensemble.

                    Adam. Qu'est-ce qui était en vue avec Adam ? Sans aucun doute la chose suprême pour lui, c'était la vie, l'arbre de vie. Il ne possédait pas ce que l'arbre représentait, mais cela était en vue, c'était pour lui. La typologie indique clairement que la pensée de Dieu pour l'homme était, finalement, qu'il possède la vie éternelle. "...Empêchons-le maintenant d'avancer la main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement." (Genèse 3:22) Ainsi donc, Dieu avait toujours en vue pour l'homme la vie éternelle, mais pour l'homme conforme à Sa pensée. La grande chose en vue pour Adam était la vie éternelle dans une communion vivante avec Dieu.Satan porta un coup à cet état de choses, dans le but de contrecarrer cette vie, et il y parvint temporairement. Adam perdit l'état où il se trouvait à cause du péché. Paul nous dit ceci : "...tous meurent en Adam..." (1 Corinthiens 15:22). Ce fut l'assaut sur ce qui était de Dieu, l'assaut de la mort.

                 Abel. La même chose se vérifie dans le cas d'Abel. Abel était un homme spirituel, un homme reconnaissant les notions fondamentales de la vérité, vivant en relation avec Dieu, le sang étant la base essentielle pour cette communion avec Dieu. Ainsi Abel représentait le témoignage de Dieu sur la base de la vie qui triomphe de la mort, et Satan, par le moyen de Caïn, frère d'Abel, arriva à supprimer ce qui était de Dieu. 

                    Abraham. Lisons le chapitre 15 de la Genèse. Il y a, je pense, pas d'autre explication concernant cette frayeur et cette grande obscurité, que le fait qu'Abraham, à ce moment-là, entrait dans une nouvelle relation avec Dieu au sujet d'un peuple qui porte Son nom, un peuple qui échapperait à l'emprise de la mort. Car Dieu à ce moment précis, va s'entretenir avec Abraham concernant sa descendance en captivité. Celle-ci, après quatre cents ans sera délivrée par une main forte. Juste avant que cette vision rassurante lui survienne, là, près de l'autel, des animaux partagés, du sang répandu, une frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir.

                    Dans une moindre mesure, beaucoup d'enfants de Dieu connaissent quelque chose de cette expérience. Lorsque Dieu est sur le point d'accomplir une chose nouvelle, de donner une plus grande révélation, de S'exprimer d'une manière vivante parmi Son peuple, ils traversent un temps de grande frayeur et de grande obscurité. Ils s'approchent de cette chose nouvelle du Seigneur en ressentant que toute vie, toute lumière, toutes forces sont parties et que la vie ne semble plus du tout être leur expérience. Peut-être connaissez-vous quelque chose de cela. Certains d'entre nous avons quelque peu expérimenté cela. Alors que nous approchons de l'heure où une parole qui aura une grande conséquence pour Son peuple, est sur le point d'arriver de la part de Dieu, nous traversons un temps de frayeur et de grande obscurité : quelque chose de profond et de terrible, intangible, mais mauvais. C'est la mort cherchant à engloutir ce que Dieu est sur le point de mettre en œuvre. C'est la mort cherchant à dévorer cet enfant dès qu'il naîtra. C'est une vieille histoire.

                     Job. La même chose est vraie de Job, comme nous l'avons vu. C'était l'assaut de l'esprit de la mort sur ce qui représentait Dieu.

                    Esther. Nous passons au livre d'Esther qui nous est familier, et où se trouve présentée la grande illustration du complot, du stratagème, du mauvais dessein contre la vie du peuple de Dieu, ayant pour objectif d'engloutir ce peuple dans la mort et de le détruire. C'était le complot de Haman. Encore un fois, c'est l'assaut sur la vie de ce qui procède de Dieu. Vous voyez à nouveau la jalousie de Dieu s'exprimer dans cette circonstance.

                    Le Seigneur Jésus. Allons directement au Nouveau Testament et venons à notre Seigneur Jésus, car Il rassemble tout en Lui-même. Il est le dernier Adam. Il est plus grand qu'Abel. Tous les types de l'Ancien Testament sont rassemblés en Lui. Mais souvenez-vous qu'à Sa naissance même, fut déclenché un affreux dessein de mort. L'intention du diable était de Le détruire dès Sa naissance

                    Nous devons passer plus loin, bien des années après, car nous n'avons pas d'indication touchant les choses qui ont concerné Sa vie, jusqu'à ce que nous le trouvions dans le désert. L'explication de Ses tentations dans le désert est qu'elles étaient des assauts sur Sa vie. Par des moyens variés, par des subtilités appropriées, l'intention était bien ciblée. Toutes ces choses avaient pour objectif de provoquer la rupture de Son union avec Son Père, de le faire sortir de Sa base pour l'amener dans un domaine où Il pouvait être atteint. Nous devons bien voir que même Lui, s'il S'était jeté du haut du temple, étant en pleine contradiction avec la volonté de Son Père, ou s'Il avait, selon l'objectif de l'ennemi pour éprouver Dieu, chercher à le tenter au lieu de garder Sa confiance en Lui, Il n'aurait pas été sauvé par les anges mentionnés par Satan, qui cite les Écritures. Les anges ne sont pas tenus de prêter leur aide à un homme à une femme qui, par présomption, tenteraient Dieu, alors qu'ils sont appelés à croire en Lui. Le Seigneur Jésus nous a montré cela par Sa propre vie. Ces tentations furent un triple assaut contre Sa vie.

                    Pus du désert, Il alla à Nazareth, où Il ouvrit les Écritures. Cela eut pour résultat qu'Il fut amené au sommet de la colline sur laquelle leur ville était bâtie en vue de le précipiter en bas. Un peu plus tard, les Juifs se saisirent de pierres afin de Le lapider. Il leur posa la question : "Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ?" (Jean 7:19) Que mettait cette question en évidence ? "Vous avez pour père le diable... il a été meurtrier dès le commencement..."  (Jean 8:44) Le Seigneur Jésus déclare ce qu'il y avait derrière. Il discerne qu'en cela il y a plus qu'une opposition humaine, plus qu'un antagonisme de cet ordre. Il désigne le diable comme le meurtrier, celui qui s'insurge contre Sa vie. Nous le suivons jusqu'au lac où la tempête fait rage au point que ceux qui sont familiers avec de telles tempêtes craignaient pour leur vie. Etant réveillé par eux, le Seigneur se leva, et en termes identiques à ceux qu'Il utilisait en chassant les démons, Il réprimanda le vent, déclarant à la mer : " Silence !Tais-toi !", et la tempête s'apaisa, montrant que derrière elle d'autres forces agissaient, cherchant à l'anéantir. Nous l'accompagnons ensuite dans le jardin, jusqu'à la Croix. Qui connaîtra quelque chose de ce conflit mortel avec les puissances des ténèbres ? Tout cela est l'assaut de la mort sur ce qui est de Dieu.

                   L’Église. Des choses semblables arrivent dans l'Eglise. Il ne faut pas longtemps avant qu’Étienne ne soit lapidée et Jacques exécuté.Puis Pierre est emprisonné dans le même but, mais il fut merveilleusement délivré parce que Dieu avait encore d'autres choses à faire avec lui. Paul s'est trouvé souvent en danger de mort, désespérant parfois de conserver la vie. C'est un combat contre la puissance de la mort. Puis se furent des persécutions terribles, dans lesquelles des dizaines de milliers de chrétiens furent appelés à donner en témoignage leur vie qu'ils n'estimaient pas plus précieuse que leur mort. Cela s'est poursuivi. Nous sommes dans cette continuation, peut-être pas dans une période de persécution ouverte, mais ne connaissons-nous pas quelque peu de cet esprit de la mort ? Oui, assurément !

                        Tout cela est très réel. Il s'agit de la contestation à cause de Sion. C'est la bataille pour la vie du peuple de Dieu. Que le Seigneur nous donne de saisir dans nos cœurs la vraie nature du conflit dans lequel nous nous trouvons. Nous avons peut-être peint un sombre tableau, mis en avant un aspect lugubre, nous avons été plutôt fermes et sévères, mais si vous n'êtes pas à même en ce moment par votre propre expérience d'entrer dans ce que nous avons dit, vous arriverez à ce constat si vous continuez avec le Seigneur.Vous entrerez très concrètement dans cette contestation à cause de Sion. Je désire vivement que nous voyions cela plus clairement, que nous le reconnaissions de manière plus effective. Nous ne pourrons jamais chercher le Seigneur de manière adéquate en relation avec ce conflit et entrer en ligne avec Son intention qui est de vaincre, d'être pour Lui l'instrument dont Il a besoin et qu'Il désire que nous soyons, jusqu'à ce que nous soyons pleinement conscients de la nature de la contestation. Je me demande si le peuple de Dieu est à certains moments conscients de cette contestation et si sa prière est toujours un véritable indice de sa compréhension à ce égard. Je crois que si vous et moi étions convenablement avertis, pleinement conscients de l'enjeu formidable qu'il y a, nous ne pourrions plus formuler de simples prières. Nous ne pourrions plus permettre à de simples mots de sortir de nos bouches, alors que nous appelons cela prier. Nous nous jetterions sur nos faces, étant dans un très grand conflit, du côté de Dieu contre la menace du diable qui cherche à dévorer la vie du peuple de Dieu. Nous ne prierons jamais ainsi à moins que nous soyons réellement conscients de l'importance de l'enjeu.

                    Tandis que nous pouvons connaître cela de manière spirituelle, il est nécessaire pour nous que nous prenions conscience de ce qui nous arrive et de sa signification. L’explication de beaucoup de lourdeurs et de beaucoup d'expériences difficiles , n'est pas simplement le fait que nous ayons mangé un repas indigeste ou que nous ne nous sentions pas trop bien, et qu'ainsi nous sommes incapables de prier comme nous le désirerions. Non, il n'est pas simplement question de quelque maladie physique dont nous souffrons. On ne peut pas l'expliquer de façon naturelle. Derrière cela se trouve si souvent une autre puissance. Nous pouvons nous trouver malades dans nos corps pour une raison qui n'a pas d'explication naturelle. Notre énergie même et notre vitalité, physique ou mentale, peuvent être sapées et nous disons que nous sommes fatigués, mais il y a une autre explication à cela. L'ennemi se réjouit de ce que nous justifions ces choses par des raisons toutes humaines, alors que nous devrions prendre conscience du fait que l'enjeu est bien plus grand. Demandons-nous quelle est la tendance de cette chose, quel en est l'effet ? Est-ce pour détruire notre vie de prière ? Cela contribue-t-il à nous affaiblir, à nous rendre inutile pour le Seigneur ? S'il en est ainsi, sommes-nous sur le point de l'accepter ? C'est la question ! Beaucoup de choses qui semblent parfaitement naturelles ne devraient pas être acceptées par le peuple de Dieu. Nous avons besoin de tout éprouver, de vérifier si, après tout, la chose est entièrement naturelle et si rien n'est caché derrière ces faits. S'il vous plait, ne voyez pas le diable avec des cornes, une queue et une fourche ! Il se dissimule, il couvre ses traces. Il vient à vous de manière imperceptible, en sorte que vous êtes souvent prêt à expliquer tout le trouble de manière naturelle, alors que cela dissimule autre chose. Son but absolu est de vous disqualifier sur le plan spirituel. Nous devons prendre conscience de l'importance de l'enjeu pour le peuple de Dieu aujourd'hui, et cela n'est rien de moins qu'une question de vie ou de mort.

                    Allez donc avec des frères et des sœurs dans d'autres pays , où la force consécutive à la communion fraternelle et au témoignage dont nous jouissons n’existe pas, allez vers ces endroits dépouillés où il y a des activités diaboliques et vous réaliserez quelque peu de ce que signifie la mort spirituelle. Alors vous saurez qu'il s'agit d'une bataille, et que l'enjeu est la vie, votre vie même. Je voudrais parfois que nous puissions être baptisés dans cette situation-là, une seule heure, pour l'amour de nos frères qui sont ainsi exposés. Oh ! Que nous puissions entrer dans une relation vivante avec ceux qui sont dans le combat de la mort, dans toute son expression, dans les champs missionnaires éloignés ! Nous ne pourrions plus prier avec passivité. Nous ne pourrions plus prononcer de simples phases et faire de simples requêtes. Nous serions jetés dans une angoisse devant Dieu pour la cause de Son témoignage.

                    Reconnaissez-vous ce qui est en train de se passer actuellement ? Pour l'ennemi, peu lui importe le nombre de ce que nous appelons églises, le nombre de prédications et de pieuses adorations. Je ne pense pas qu'il considère combien nous sommes orthodoxe dans nos doctrines, de ce que nous appelons la saine doctrine. Ce à quoi il s'oppose farouchement, c'est la vie. En beaucoup d'endroits, pour autant que dans la prédication et les choses dites, on ne peut trouver aucune faute, il n'y a néanmoins aucun signe de vitalité. Il n'y a pas d'énergie produite, pas d'impact, pas d'action dans les gens, manifestant le témoignage du Seigneur ressuscité, agissant en vainqueur contre les forces du mal. L'ennemi les maintient sans faire de bruit, gentiment, confortablement, dans leur mort spirituelle.

                    Oh ! Puisse le Seigneur nous mettre dans une nouvelle position en relation avec cette terrible contestation qui est une question de vie ou de mort. Que le Seigneur fasse pénétrer cela dans nos cœurs.


Chapitre 3

LA CROIX EN RELATION AVEC LE PROBLÈME DE LA VIE

Lecture : Deutéronome 30:11-20 ; Hébreux 2:14-15 ; Apocalypse 1:18 ; Philippiens 3:10

                   Le sujet qui nous intéresse est la relation entre la Croix et la manifestation de la vie. Il est très important pour nous de voir clairement la relation qu'il y a entre elles. C'est vraiment évident que, la vie dans le sens divin , dans le sens spirituel, appelée vie spirituelle, ne peut être reçue que comme le fruit de la Croix du Seigneur Jésus. Sur la base de Sa mort et par Sa résurrection, cette vie éternelle est donnée à ceux qui croient. Parfois nous parlons de cela comme le résultat de la simple foi et l’œuvre expiatoire du Seigneur Jésus-Christ. Pour recevoir cette vie, le sens du combat ou le conflit ne sont pas forcément présents. De même il se peut que ne soit pas connu ce domaine plus profond où la bataille pour la vie est une réalité continuelle. Tout cela parce que, concernant le don de la vie éternelle, le Seigneur Jésus Lui-même mena ce combat sur la Croix, et gratuitement nous recevons ce don par la foi, en acceptant ce qu'il fit pour que nous ayons la vie.

                    Cela est un aspect de la Croix et de la question de la vie. C'est en appréhendant, pour ainsi dire, objectivement la Croix, que nous recevons la vie éternelle. Tout ce que le Seigneur a fait pour nous dans Sa Croix, afin que nous puissions passer de la mort à la vie, si nous l'approprions et le saisissons par la foi, a pour effet de nous donner la vie.

                    Mais il y a un autre côté. La Croix du Seigneur Jésus, saisie subjectivement, agit pour nous donner la vie avec plus d'abondance. Ses propre paroles sont : "...moi, je suis venu pour que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance." (Jean 10:10) Je crois que la première partie de cette déclaration porte sur l'appropriation simple par la foi de l’œuvre objective de la Croix, ce qu'il fit pour nous. Mais la deuxième partie de la déclaration nous conduit plus loin. Une vie plus abondante requiert que ce qu'Il fit pour nous soit rendu effectif en nous. Nous pouvons le dire ainsi : en Sa Croix, Il traite nos péchés, et sur cette base, par notre foi en Son œuvre expiatoire pour nos péchés, nous recevons le don de la vie éternelle. C'est aussi nous-mêmes qu'Il a traités, mais cette œuvre doit se faire de manière progressive. C'est dans la mesure où nous-mêmes, sommes traités sous la puissance de la Croix, qu'un chemin s'ouvre pour que cette vie s'exprime en plénitude, dans des profondeurs nouvelles. Le fait est que le moi gêne la vie et sa pleine expression. C'est la vie naturelle qui obstrue le cours de la vie divine. Ainsi, ce qui a été fait pour nous doit l'être en nous. Dans la mesure où cela est réalisé en nous, cette vie devient plus qu'un simple dépôt, plus qu'une simple possession, quoique glorieuse, mais une satisfaction qui s'approfondit et qui s'accroît dans une pleine mesure.


Un état de désordre dans la création
                 
                    Cherchons à présenter le point de vue. En premier lieu, il y a dans la création un état de désordre à l'égard duquel Dieu n'est pas engagé. Nous pouvons tous comprendre cela. Il n'y a rien de très profond en cela, sauf dans la mesure où ce fait nous touche. Alors nous constatons cet état de désordre dans la création de laquelle nous sommes une partie, et que Dieu n'est nullement d'accord avec cet état, avec la création dans cette condition. Cet état de désordre est contraire à Son désir. Cette chose a cessé d'exprimer Sa pensée. Cela est contraire à Son intention et par conséquent, Il ne peut être lié à cela.


La mort et Satan sont réellement impliqués dans cet état de choses

                    Secondement, il y a un lien étroit entre la mort et Satan dans ce état de choses. Ce n'est pas simplement un tout passif, dans la confusion, le chaos et le désordre. Il y a des éléments actifs en cela. Nous pouvons dire que ce tout se présente avec des potentialités. Il y a des forces en travail dans cet état de choses, et ces forces ne sont pas celles de la vie, mais de la mort. La mort travaille et Satan est associé avec cet état.


Un besoin se présente

                    Troisièmement, nous voyons qu'un besoin se présente, un besoin défini par plusieurs aspects.

                    Premièrement, une mise de côté d'ordre juridique, de cette création, s'impose. En parlant d'une mise de côté d'ordre juridique, nous voulons dire qu'un jugement doit passer sur elle, et sous ce jugement elle doit être ôtée du regard de Dieu. Elle doit être amenée à l'endroit où elle est entièrement sous la proscription divine, où aucune de ses parties ne peut prétendre bénéficier de Son acceptation. C'est à dire qu'elle doit être traitée selon la justice et juridiquement mise de côté. Cela constitue une condition préliminaire à tout ce que Dieu fera selon un ordre nouveau. Dans la Croix de Christ, Dieu a ainsi traité la création.

                    Secondement, une destruction réelle et potentielle de ce pouvoir de la mort et de Satan doit être mis en place. Examinons ces mots : une destruction réelle et potentielle de ce pouvoir de la mort et de Satan. Oui, Dieu a fait cela en réalité dans la Personne du Seigneur Jésus. Il a détruit la mort et celui qui a le pouvoir de la mort, c'est à dire le diable. En Christ, c'est un fait accompli. Christ, à la droite de Dieu, représente et proclame que cela est accompli. La mort est engloutie dans la victoire. Satan aussi a été détruit. Ce mot "détruit" traduit dans la version anglaise dite révisée, par "réduit à l'impuissance", ne signifie pas ce que les gens comprennent habituellement. Parfois, en parlant de destruction, nous pensons au sens absolu d'effacer, de réduire à l’inexistence. Ce mot ne signifie pas cela. Réduire à l'impuissance veut dire, dans l'intention de Dieu, rendre totalement inopérant. N'oubliez pas que Satan est impuissant en tout ce qui concerne notre Seigneur Jésus-Jésus, à la droite de Dieu. Il ne peut pas le toucher personnellement et il le sait. Le seul moyen qu'il a est de Le toucher à travers Ses membres. Satan ne peut plus toucher directement Christ par la mort ou n'importe quoi d'autre. Par la mort, Christ a détruit celui qui avait le pouvoir de la mort. Cela est réellement accompli en Christ.

                    Nous avons utilisé un autre terme : potentiellement. Cette destruction potentielle de la mort de Satan est en faveur des saints. C'est quelque chose qui est garanti, bien que cela ne soit pas encore totalement exprimé par l'expérience, et qui est possible par la foi et connu de manière progressive. Il ne peut être dit que vous et moi, présentement, dans la totalité de notre être, nous expérimentons que la mort et Satan n'ont aucun pouvoir. En ce qui nous concerne ce n'est pas la réalité que Satan soit inopérant. Mais cela nous est potentiellement garanti en Christ, de sorte que nous pouvons expérimenter de plus en plus ce que Christ a fait pour nous et entrer progressivement en jouissance de cette oeuvre qui a été faite potentiellement en notre faveur. En Christ donc, nous voyons que cette destruction a été pleinement accomplie tandis que dans les saints, elle est potentielle.

                     Troisièmement, il est indispensable qu'il y ait une représentation vivant de l'ordre divin, qui soit immortelle, victorieuse de Satan, comme le modèle auquel les croyants doivent être conformés. C'est une nécessité et cela est réalisé en Christ. Il est le représentant de la nouvelle création, l'ordre divin auquel nous devons être conformés. Il est immortel et victorieux de Satan. Dieu doit travailler pour atteindre un but, un standard, un modèle, et Christ est tout cela pour Lui. Il travaille dans les saints pour obtenir une conformité à Christ, ce qui signifie aussi, conformité à un ordre divin, représenté par Christ, car nous devons nous rappeler que Christ est la somme totale de l'ordre divin. Si souvent, le peuple de Dieu omet de reconnaître cela. Nous devons, en premier lieu, bien sûr, reconnaître qu'Il est une personne. Il est avant tout, la Personne divine, mais en Lui-même Il est la somme totale de l'ordre divin et céleste. Si le tabernacle ou l'ancien temple exprimaient un ensemble complet des choses, régi, ordonné, attitré, fonctionnant et bien lié, un merveilleux système (ne soyez pas effrayé de ce mot placé dans son vrai domaine, il est un mot très beau) si le temple ou le tabernacle représentait cela, ils ne sont que des types de Christ. Christ est le Sacrificateur, Christ est l'Autel, Christ est le sacrifice, Christ est le fin lin, Christ est l'or, Christ est la parfaite humanité : Christ est le tout et Christ est cet ordre. "Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre"  disait l'apôtre. C'est un ordonnancement systématisé, une planification et une désignation célestes.

                    Quand nous venons à Christ, il est vrai que nous venons à la Personne divine, mais nous devons aussi venir à notre place dans l'ordre divin, car être en Christ requiert qu'il y ait des relations harmonieuses de l'un à l'autre, une désignation, un fonctionnement, une relativité par rapport à un tout. C'est un merveilleux système divin. La mort et Satan trouvent ne occasion quand quelque chose qui est défini  par l'ordre divin n'est pas accepté, reconnu, observé. Il est tout a fait aisé pour la mort d'avoir une opportunité au sein du peuple de Dieu, lorsqu'un désordre se produit en son sein, lorsqu'ils ne se conforment pas à Christ dans le sens d'une expression de ce système ordonné et céleste. C'est sûr, le Nouveau Testament adresse à cet sujet une semonce, plutôt qu'il n'en parle simplement. Si l'église à Corinthe est un exemple de témoignage faible, est vraiment c'est le cas, la raison n'est pas à chercher très loin. Il s'agit d'une question de désordre parmi les croyants.

                   Ainsi Dieu doit avoir une représentation de Son ordre divin, qui n'est pas touché par la mort, qui est victorieux sur Satan, et ce à quoi les croyants doivent être conformés. Il s'agit d'une conformité à l'image de Son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

                    Quatrièmement, une union vitale avec Lui est requise comme une base ainsi qu’une vie entièrement et continuellement dans le Saint-Esprit. Nous acceptons tous la première condition comme étant essentielle, une union vitale avec Lui, comme étant fondamentale, mais ce qui est aussi important, s'il doit y avoir une pleine expression de la vie, c'est qu'il y ait une vie entièrement dans le Saint-Esprit, continuellement. La vie dans le Saint-Esprit est la contrepartie divine opposée à cette autre vie dans la mort et sous la puissance de Satan. Cette autre vie est désordonnée, Dieu est absolument étranger à cela.

                    Cela est l'état premier : une vie dans la mort et sous la puissance de Satan, dans le désordre, terriblement active et cependant, Dieu n'est pas en elle. Je me demande parfois si la religion n'est pas le plus grand ennemi de Dieu dans ce monde. C'est une chose terrible à dire, mais je suis très sincère en posant cette question. La religion, plus que toute autre chose, semble placer beaucoup de personnes dans une position où Dieu, si nous pouvons ainsi le formuler, est mis dans la plus grande difficulté possible pour les atteindre par le Saint-Esprit, parce qu'elle les place dans une fausse position. A l'opposé, Dieu établit ce nouvel ordre qui est entièrement sous le gouvernement du Saint-Esprit. Que signifie être entièrement sous le gouvernement du Saint-Esprit ? Cela signifie que tout doit être assujetti au Saint-Esprit. Vous et moi, d'une façon complète, absolue et non limitative, que si nous bougeons, si nous agissons, si nous raisonnons, si nous fonctionnons d'une manière certaine, sans que notre vie soit complètement livrée au Saint-Esprit et pleinement en Lui, nous agissons, cela est plus que probable, en dehors du royaume de Dieu, et le résultat : c'est la mort.  Il se peut que nos intentions soient les meilleures possibles. Nos motifs et nos mobiles peuvent être justes. Nous pouvons même agir pour le Seigneur, mais il y a une multitude de choses accomplies pour le Seigneur, qui ne sont pas faites dans le Saint-Esprit. Il y a une quantité énorme d'activités procédant de motifs les plus purs pour les intérêts du Seigneur, mais ce ne sont pas les activités du Saint-Esprit. Je crois que le Seigneur est généreux et plein de grâce, et parce que c'est une question d'ignorance, Il est patient envers nous, et cherche nous amener dans une meilleure voie. La fausse direction peut être due à un manque de lumière, et tandis qu'une pleine lumière n'est pas encore accessible, ou jusqu'à ce qu'elle survienne, le Seigneur nous accompagne et donne beaucoup de bénédictions, autant qu'il est pour Lui possible de le faire. Mais cela ne signifie pas, au bout du compte, que toute activité réalisée dans le passé recevra Son agrément et s’avérera avoir contribué à l'accomplissement des desseins divins. A un certain moment cela cessera, et ceux qui sont concernés arrêteront, et ils seront conduits au constat suivant, qu'après tout, un grand pourcentage de ce travail fait pour le Seigneur, ne sera pas pris en compte. Et plus tôt cette prise de conscience arrivera, mieux ce sera.       


La Croix est la réponse à tout

                    Tout cela est rassemblé dans la Croix. La Croix déclare, de façon absolue, qu'un ordre de choses, bien qu'il soit religieux, bien motivé, bien intentionné, mais qui procède néanmoins de l'homme naturel, qui ne méprise pas nécessairement Dieu, qui n'est pas nécessairement en rébellion consciente contre Dieu, mais qui est simplement l'expression de l'homme naturel tel qu'il se présente, est entièrement rejeté. Dieu a juridiquement jugé ce qui est d'ordre naturel et l'a proscrit. Par la Croix du Seigneur Jésus, Dieu a dit de manière définitive : "Tu ne peux pas me servir dans ta constitution naturelle, et tu ne peux produire aucun fruit pour Ma gloire ! Tu peux aller travailler, peiner, et même mourir par de grands efforts pour essayer de Me servir, et cependant il n'en restera pas moins vrai que tu ne peux de toi même, par quelque ressource naturelle que ce soit, porter du fruit pour Moi." La seule chose qui puisse contribuer au dessein de Dieu, et cela de façon vivante, par la vie éternelle, divine et céleste, est celle qui procède du Saint-Esprit.

                   Combien cela est vaste ! Combien cela analyse et sonde toute chose ! Par exemple, quand aux choses que nous disons, cette question nous est continuellement présentée : Est-ce que cela est dit par le Saint-Esprit ? Il n'est pas suffisant de poser la question : Mon intention n'est-elle pas bonne ? Avais-je destiné cette chose au Seigneur ? Mais l'ais-je dite ou faite dans le Saint-Esprit ou par moi-même ? Ce n'est pas une question de motif ou d'intention, mais d’énergie et de vie par laquelle j'ai fait cette chose. Ma décision vient-elle du Saint-Esprit ou vient-elle de mon propre jugement, et cela après avoir pesé le pour et le contre et avoir été amené à la conclusion que ce serait la meilleure chose à faire ? Pour chaque chose, il s'agit d'une question de vie dans l'Esprit. Vous pouvez rétorquer que cela est vraiment ardu, et que cette vie est très difficile, si nous devons nous arrêter avant d'agir ou de parler et chaque fois nous poser la question. Est-ce que le Saint-Esprit est à l'origine de ce que je désire dire ou faire ? Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'opérer ainsi au début. Mais nous devons reconnaître, journellement, que notre vie doit être soumise au Saint-Esprit, et lorsque nous sommes conscients que quelque chose vient de notre propre fonds, nous devons être fidèles à Dieu à l'égard de notre engagement. Je crois que tout doucement et sûrement, nous arriverons à cette position où nous vivrons avec un certain repos dans nos cœurs qui est un contrôle de notre impulsivité, de notre témérité, de notre activité sous excitation et de notre façon de raisonner sur tout sujet. C'est une habitude que le Saint-Esprit doit établir en nous. Notre responsabilité est de reconnaître que depuis le centre jusqu'à la circonférence, notre vie doit passer sous Son contrôle. Le résultat sera que le Saint-Esprit agira toujours en accord avec la Croix pour nous. La Croix a établi une fois pour toutes, cette position de façon vaste et détaillée. Elle se tient là, pour toujours, comme la proscription judiciaire de Dieu sur l'homme naturel. Le Saint-Esprit travaillera avec nous sur cette base.

                    Reconnaissons que la Croix est l’aboutissement de la vie de résurrection et pas seulement le début. Si vous oubliez beaucoup de choses qui ont été dites, n'oubliez pas celle-là. La Croix est la fin de la vie de résurrection, aussi bien que le commencement - "Ainsi je connaîtrais Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort..." Certains sont venus vers moi avec Philippiens 3 et ont dit : Pourquoi Paul met-il la mort à la fin ? Il aurai dû sûrement placé cela dans un autre ordre : Que je sois conforme à Lui dans Sa mort; et puisse le connaître dans la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances ! Non, il n'y a pas de faute, l'ordre est celui du Saint-Esprit. La puissance de Sa résurrection présuppose qu'il y a eu une mort, mais la vie de résurrection elle-même conduit à la Croix. Le Saint-Esprit, dans la puissance de la vie de résurrection, nous ramène toujours à la Croix, à la conformité à Sa mort. C'est la caractéristique même de la vie, d'exclure tout ce qui appartient à la mort. C'est à la puissance même de la résurrection de nous ramener sur la base où la mort est constamment vaincue. Cette base n'est autre que le Croix de notre Seigneur Jésus-Christ où la vie propre est exclue. Ainsi Paul dit : "...en devenant conforme à lui dans sa mort..." , ce qui signifie d'avoir constamment cette base de mort, ôtant progressivement, ce qui est le terrain de la mort. C'est le fruit d'une union vivante avec Lui. Ce serait une triste perspective pour vous et pour moi, n'est-ce pas, que d'être conformes à Lui dans Sa mort, si cela se faisait entièrement en dehors de Sa puissance de résurrection en nous, et de la connaissance que nous avons déjà, de la vie du Seigneur ! Où serait notre espérance ? Qu'est-ce qui représente la puissance de notre survie, alors que la Croix est rendue plus effective dans notre expérience ? Il n'y a aucune survie n'est-ce pas, sauf ce que Sa vie de résurrection est en nous. Ainsi Paul prie : "Que je Le connaisse Lui, et la puissance de sa résurrection !" Cela signifie conformé à Sa mort sans une entière destruction. La fin de la vie de résurrection est la Croix. Le Saint-Esprit travaille toujours en étroite relation avec la Croix, dans le but que la puissance de Sa résurrection puisse se manifester en nous, d'une manière croissante.

                     Ceci est l'arrière-plan de toute la question de la vie, Je suis certain, aujourd'hui plus que jamais, que la base en nous pour la vie triomphante est l’œuvre de la Croix mettant de côté tout ce qui est naturel. Il n'y a rien que l'ennemi ne haïsse plus que la Croix. Cherchons à libérer nos pensées des fausses conceptions au sujet de la Croix. Trop souvent, il y a ce type de réflexion : Oh, c'est la Croix, mais c'est la mort, la mort, la mort ! L’œuvre de la Croix de manière subjective, conduit toujours à la mort ! C'est pour cette raison que nous avons déjà mentionné qu'il est tellement important pour nous de reconnaître que ce n'est pas cette mort qui nous détruit, mais que par elle le chemin pour une plénitude plus grande de vie nous est ouvert. C'est le côté positif que nous devons garder présent à l'esprit, non pas le fait que nous devons constamment être exclu, éliminé, mais bien celui de la nécessité que cela soit fait en nous, pour qu'Il puisse agir, agir et agir. C'est le côté de la vie qui doit être par dessus tout gardé à l'esprit, alors même que la Croix agit précisément en relation avec ce qui a été rejeté par Dieu au Calvaire.

                    Alors est-ce bien votre besoin ? Voulez-vous avoir une telle vie en vous ? Le Seigneur dit en conséquence : "Eh bien, ôtons cette chose-ci du chemin !"  Et quand Il obtient cela, la vie est là. "Désires-tu plus de vie ? Et bien ôtons cette chose-là du chemin, et tu auras plus de vie." Vous trouverez très rarement des personnes qui, s'étant réellement retirées elles-mêmes du chemin de Dieu dans le but d'un accroissement de vie spirituelle, n'ont pas été rapidement introduites dans une expérience désagréable et n'ont pas connu un temps difficile. Ne vous êtes-vous jamais retiré vous-même du chemin de Dieu en vue de cette chose supplémentaire, de cette chose nouvelle, que Dieu a révélée et n'avez-vous pas traversé alors une période obscure, éprouvante et pénible ? C'est toujours ainsi. C'est normal, le Seigneur dit simplement "Veux-tu cette chose ?" Il y a toujours quelque chose à ôter du chemin. Il est possible que vous désiriez un accroissement spirituel parce que cela fera de vous un homme plus heureux. Ce mobile devra être ôté du chemin, de sorte que vous voudrez cette chose non pour vous mais pour Lui. Si vous êtes introduit dans un moment difficile et que le motif prédominant est vous-même, alors vous direz : "Eh bien ça n'a pas d'importance, je préfère ne pas l'avoir, puisqu'il s'agit de l'avoir dans de telles conditions." C'est la façon égoïste d'aborder la chose. Par contre, si vous êtes dans une période sombre en relation avec cette chose, et que vous arriviez à dire : "Quoiqu'il m'en coûte, le Seigneur doit avoir cette chose dans ma vie !" Vous êtes arrivés à cela par l'exclusion de vous-même. C'est l’œuvre obligée du Saint-Esprit. C'est la vie qu'Il recherche, la vie en abondance, et cela est réalisé uniquement en nous ramenant encore et encore à la Croix. La Croix est fondamentale pour la vie, parce que c'est là que le Seigneur Jésus vainquit la mort, et c'est à la Croix qu'Il dispense la vie pour les saints. Le Seigneur nous introduit continuellement dans la vie.

Chapitre 4

LA COMMUNION DE CHRIST AVEC SON ÉGLISE DANS LE TÉMOIGNAGE


Lecture : Jean 17

                     Gardons bien ce chapitre devant nous et regardons deux autres passages :

                    1 Timothée 3:16 :"Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire."
    
                   Avant de passer à l'autre passage, nous notons que le mot traduit par "piété" dans ce passage est unique dans le Nouveau Testament. Il ne s'agit du mot couramment utilisé et traduit par piété, mais ce mot signifie "nature divine" de sorte qu'une meilleure traduction serait : "Grand est le mystère de la nature divine, qui a été rendu visible dans la chair." Nous mentionnons cela, car ceci ôte la difficulté qui touche depuis longtemps ce passage.

                    Ephésiens 5:30-32 : "...parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église." 

                    Dans ces deux passages, je crois que nous avons une interprétation du chapitre 17 de l’Évangile de Jean. Vous pouvez prendre le passage de Timothée et noter ses propositions, et en les transposant dans ce chapitre de l’Évangile de Jean, vous verrez qu'il y a deux similitudes : l'une avec le Christ personnellement, et la deuxième avec ceux qui constituent Son Église.  

Manifesté en chair

                         La nature divine a été manifesté en chair. Nous n'avons pas besoin de passer beaucoup de temps pour appliquer cette phrase à Christ. Il n'y a aucun doute que ceci Le concerne, qu'Il est Celui à qui cela convient, qu'en vérité, Il était Dieu manifesté chair, et que la nature divine fut incarné en Lui. Jean 17 fait allusion à ce fait de manière absolue : "...ils ont cru que tu m'as envoyé." (verset 8)

                    Puis Jean 17 transpose ces choses dans l’Église et quoique cela ne soit pas pleinement dévoilé (donné ultérieurement dans les écrits du Nouveau Testament), lorsque le Saint-Esprit viendrait pour révéler toute la vérité, cela suggère clairement la vérité qui est sur le point de s'accomplir. Nous pouvons même dire que cela introduit cette vérité :"...moi en eux..." (verset 23). Cela indique clairement une compagnie constituée comme un organisme, comme un corps, duquel ils sont les premiers membres, ce noyau auquel d'autres doivent être constamment ajoutés par la proclamation de l’Évangile. Prenant leur place dans le corps ainsi formé, ceux qui croient deviendraient à leur tour le vase du témoignage, l'incarnation de Sa Personne. Plus tard, l'apôtre l'exprimera ainsi : "...celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine..." (2 Pierre 1:4). Tandis qu'il y a et qu'il y aura toujours une séparation, une division, une distinction entre cela et quelque supposition, quant à nous, d'être "déifiés" et d'avoir part à la Déité, il n'en reste pas moins vrai que la grande et merveilleuse réalité à laquelle nous sommes appelés est de former un Corps dans lequel Christ habite. Oui, ce Christ dont il est dit que la nature divine fut manifestée en chair. Un objectif en vue, en ceci, était que cette manifestation ne cesse pas dans le monde avec le retour de Christ dans la gloire, mais que soit perpétué la manifestation terrestre de la nature divine par Son Corps, comme cela l'avait été par Lui-même. C'est une vérité magnifique et glorieuse, un appel merveilleux.

                    Mais de telles choses sont toujours des tests en plus d'être des témoignages, toujours des défis en plus d'être des vérités glorieuses. Ce que le Seigneur cherche constamment à faire avec Son peuple, et apparemment de plus en plus alors que la fin approche, c'est de confronter Son peuple à la nature même de leur appel et Sa demande est d'y faire face : comme nous le disons, d'être bien dans l'axe. La première chose précise pour laquelle l’Église est appelée dans sa relation avec Christ, est qu'elle soit la manifestation de Lui-même, Lui, la nature divine manifestée en chair : "...moi en eux..." La vocation de l’Église est de maintenir, ici, sur terre, un témoignage de la présence du Seigneur, de Sa présence vivante. Cela peut paraître élémentaire, mais ce ne l'est pas vraiment si vous considérez comment sont les choses aujourd'hui. Certains seraient conduits à penser, sur la base de ce qui existe aujourd'hui, que le but de l’Église sur la terre est de tenir des réunions religieuses, de faire toutes sortes d’œuvres bonnes et charitables et de maintenir vivante la religion sur la terre. De bonnes intentions ! Mais beaucoup de choses peuvent être introduites avec une telle compréhension, et beaucoup le sont effectivement. Presque tout peut être accepté avec une telle conception !

                    J'ai lu au sujet d'une église en Amérique qu'un illustre danseur fut invité à exprimer des sermons par la danse, à exprimer ainsi la vérité du Nouveau Testament dans l’assemblée. C'est pathétique, tragique et affreux, mais, dans un apparat de danseur, les pieds nus, dansant devant une congrégation, il était sensé exprimer par la danse la vérité du Nouveau Testament en s'appuyant sur l’Écriture qui dit : "...danser devant l’Éternel..." en 2 Samuel 6:16. Directement issu du monde du théâtre et introduit de ce que l'on appelle l'église, pour réaliser une telle chose ! C'est peut-être un cas extrême, mais cela peut trouver une place dans le concept de garder la religion vivante et être considéré comme bon. Il s'agit d'une terrible et solennelle déviation de la vérité. A la lumière d'une telle pratique, nous avons besoin de revenir et de considérer avec sérieux quel est réellement le  but de l’Église. L’Église est révélée dans le Nouveau Testament comme étant constituée pour maintenir dans ce monde un témoignage de la présence vivante du Seigneur, le Christ de Dieu, pour être Son incarnation. Rien de moins que cela et rien d'autre que cela ne justifie la continuation d'une chose qui porte le nom d’Église. Que des hommes, des femmes rencontrent l’Église, que ce soit en assemblée, ou des membres individuellement, dans la vie courante, ces personnes doivent enregistrer la présence du Seigneur. Ils doivent être obligés de reconnaître quelque chose qui n'est pas simplement ordinaire, naturel, qui n'est pas le simple fait d’hommes ou de femmes. La présence du Seigneur dans une réunion du peuple de Dieu doit avoir pour effet, que si des étrangers, des impies venaient, ils doivent reconnaître : "Dieu est parmi vous !" C'est pour un tel témoignage que l’Église a été suscitée.

                   Nous ne pouvons continuer que sur une base comme celle-là. Nous ne sommes pas maintenant en train de nous entretenir de certaines conditions qui doivent prévaloir de façon générale, non, nous abordons frontalement cette question. La seule raison qui justifiera notre existence ensemble, en tant que peuple de Dieu, est que l'unique trait suprême et prédominant parmi nous sera celui d'un témoignage de la présence du Seigneur, par Sa vie au milieu de nous, de telle sorte qu'il sera confessé : "Dieu est au milieu de ces gens-là !" Si nous avons perdu cela, nous avons tout perdu, nous avons perdu notre vocation, nos avons perdu notre appel. Oh, que nous puissions voir ce que signifie : "moi en eux."

                    Ainsi nous avons e mystère de la nature divine, qui fut manifesté en Christ, perpétué maintenant dans les Siens : "Ce mystère est grand, je dis cela par rapport à Christ et à l’Église.


Justifié par l'Esprit

                    Que signifie cela ? Quand le Seigneur Jésus-Christ fut-Il justifié par l'Esprit ?  Car, incontestablement cette parole se rapporte à Lui, en premier lieu. En quoi consiste Sa justification par l'Esprit ? Je pense que la réponse est celle-ci : Sa résurrection. Je crois que la justification du Seigneur Jésus apparaît dans le fait que Dieu le ressuscita d'entre les morts. Il peut y avoir un sens plus large, une explication plus générale, mais je crois qu'ici, nous avons le cœur même de cette justification : elle eut lieu quand Dieu Le releva d'entre les morts. Pierre en parle comme étant Celui qui a été mis à mort quant à la chair, rendu vivant quant à l'Esprit (1 Pierre 3:18). Dieu Le justifia quand, concernant cette mort, Il intervint et Le ressuscita d'entre les morts. Ce fut Sa justification. Il se tint alors à une place avec Dieu où tout péché, duquel Il avait Il avait volontairement enduré le jugement, fut entièrement mis de côté, et où toute espèce de condamnation, quelle quelle soit, qui avait été mise à Sa charge quand Il a été fait péché pour nous, fut détruite. Tout péché qui avait été amené à reposer sur Lui, ayant été mis de côté par Sa croix, Dieu Le ressuscita. Il est dans Sa position de Justifié. Il est le Justifié, Lui, Jésus-Christ, le Juste. Cela s'applique à autre chose d'autre que la justice ou la sainteté qui était inhérente à Sa Personne. Cela s'applique à la justice, la sainteté qui Lui sont propres comme Celui qui a été fait Homme, et fait péché dans le jugement, de sorte que Dieu peut être juste en Celui qui justifie tous ceux qui croient en Lui. Lorsque Dieu Le ressuscita des morts, ce fut le grand acte de Dieu justifiant le Seigneur Jésus.

                    Maintenant, où trouvons-nous la résurrection en Jean 17 ? "....tu lui a donné le pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui a donnés" (verset 2) Il n'y a pas de vie éternelle sauf sur le fondement du Christ ressuscité, et ici, Il parle comme étant déjà dans la résurrection. Combien, dans ce chapitre Il utilise souvent cette phrase : "ceux que Tu Mas donnés". Il donne rois choses à ceux que le Père lui a donnés :

                                      - Il leur donne la vie éternelle (verset 2)


                                      - Il leur donne la révélation du nom du Père (verset 6)

                                      - Il leur donne les paroles de Dieu (verset 8),

                    Il donne la vie éternelle. La vie éternelle est le fruit de Sa mort et de Sa résurrection. Il ne pourrait être question de vie éternelle, si la mort n'avait été détruite et si toutes ses possibilités de corruption n'avaient pas été entièrement abolies. Cette vie est nôtre sur la base de Christ détruisant la mort et entrant pour nous dans cette vie qui est sans possibilité de mort.

                   Quelle est la vocation de l’Église ? Elle a été suscitée pour maintenir dans ce monde le témoignage d'une vie qui triomphe de la mort. Ceci a été dit très souvent. C’est le cœur même de la Parole de Dieu pour nous dans le temps actuel : le pouvoir d'une vie impérissable, d'une vie que ne peut être vaincue et supprimée par la mort. Dans Jean 17 cela est mis en opposition à l’arrière-plan d'un monde hostile, inamical et haineux. "...le monde les a haïs..." (verset 14) " et au verset 15 : "...Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal."  (il est justifié de traduire le mot "malin" et non pas seulement le mot "mal") Il y a le malin et un monde hostile, et toute personne spirituelle vous dira que cela est en effet la mort : l'esprit et le pouvoir de la mort entourant le peuple de Dieu. Mais, le Seigneur ne demande pas que Son Église soit ôtée du monde, et étant dans ce monde, qu'elle maintienne un témoignage contre et contraire à l'esprit de ce monde. Le témoignage est celui de la vie malgré la mort qui l'environne. Le défi suprême à la fidélité de l’Église, à son ministère, à sa vie, à sa vocation authentique consiste en ceci : sa condition témoigne-telle vraiment qu'elle n'est pas gagnée par la mort spirituelle, qu'elle manifeste réellement une vie plus puissante que le pouvoir de la mort qui l'entoure ?                                                                                                                                                                                   Ne permettez  pas au mot "Église" de vous exclure, en pensant à quelque entité à part vous-même. Nous devons faire une application personnelle, parce que si nous sommes en union vivante avec Christ, nous sommes Ses membres, nous sommes une partie de l’Église qui est Son Corps. Ce que nous disons s'applique à nous individuellement aussi bien que corporativement. Il n'est pas possible que nous ayons tous le privilège d'une communion fraternelle avec le peuple de Dieu. Certains d'entre nous doivent vivre dans des endroits où ils sont désespérément seuls. Il se peut que là où nous sommes, il n'y a pas beaucoup de vie spirituelle, pas beaucoup d'aide sous l'aspect de la communion fraternelle, néanmoins, cette parole s'applique aussi pour ce cas. Nous ne devons pas être seulement concernés par la responsabilité et le défi, mais aussi par le fait glorieux que ce en quoi nous sommes appelés, et pour lequel le Seigneur pourvoit, et ce qu'Il ordonne, c'est que Son peuple, là où il vit, qu'il ait la possibilité de rassembler tous les avantages que cela comporte, ou qu'il soit éparpillé et isolé, doit néanmoins avoir la puissance de Sa vie pour transcender la puissance de la mort autour de lui.                                                                

                    Si cela est révélé comme étant la volonté de Dieu, admettons volontiers une fois pour toutes, la possibilité de sa réalisation, et puis, acceptant le fait que cela doit être possible puisque c'est la volonté de Dieu, tenons ferme pour cette chose-là. Ainsi, vous et moi, déterminons-nous en esprit pour cette expression de vie du Seigneur ressuscité, qui doit transcender la mort qui est tout autour de nous, qui fait pression sur nous, procédant du malin et de la haine des hommes. Le Seigneur dit : "Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver.." La puissance qui est en eux est la puissance de Sa vie de résurrection.

                    Ce que nous venons de dire est en accord parfait avec la pleine révélation de la lettre aux Ephésiens : "...et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes,  au-dessus de tout...." (Ephésiens 1:19-21)  "...envers nos qui croyons..."  Nous devons tenir pour ces choses-là fermement et avec détermination, parce que c'est là le témoignage du Seigneur


                    "Justifié par l'Esprit !" Quelle est la justification de l’Église ? Elle est en ce que l’Église se tient sur la base de la résurrection, manifestant ainsi la vie de résurrection. Béni soit Dieu, car dans toute la mesure où notre salut est concerné, nous sommes justifiés sur la base de notre résurrection ensemble avec Christ. Nous saisissons ainsi le fait que si nous sommes ressuscités ensemble avec Lui, alors nous avons été justifiés. Mais dans toute la mesure où notre appel, notre vocation, sont concernés, nous sommes justifiés par le maintien du témoignage de Sa résurrection. Cela est la justification qu s'applique au service et à tout instrument
 
  Vu des anges    

                    Après Sa résurrection, Il fut vu par des anges. A peine est-il besoin de retourner aux Évangiles pour indiquer le récit des anges gardiens après Sa résurrection. C'est un ange qui roula la grosse pierre. Deux d'entre étaient assis dans le tombeau. Ce sont des anges qui s'entretinrent avec des femmes au sujet du Seigneur ressuscité et leur dire où elles pourraient Le trouver. Oui, des anges le virent après Sa résurrection. En quoi l’Église est-elle concernée sous cet aspect ? Oh ! L’Église est ici concernée sous un aspect merveilleux. Revenons à la lettre aux Ephésiens et lisons : "c'est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd'hui par l'église, la sagesse infiniment variée de Dieu." (Ephésiens 3:10) Je pense qu'il y a un petit doute que cette référence aux dominations et aux autorités comprend les anges qui ne sont pas tombés, et pas seulement les démons. Je ne sais pas si les anges de Satan ont besoin d'instruction au sujet de la sagesse infiniment variée de Dieu, mais Dieu se révèle Lui-même de façon merveilleuse à Ses propres ministres angéliques par ce qu'Il accomplit par le moyen de l’Église. Je ne peux le comprendre, je ne peux le saisir, cela est bien trop élevé pour moi. Mais telle est la déclaration. C'est une déclaration formelle que Dieu enseigne les principautés et les dénominations en ce qui Le concerne par Ses activités dans l’Église. Cela signifie qu'il y a un domaine spirituel, intelligent, de très haute intelligence spirituelle, d’intelligence angélique et qui reçoit instruction par l’Église. Dans quel but ? Je ne sais, mais cela représente quelques valeurs extraordinaires. Cela représente évidemment quelque chose ayant une très grande signification.                                                                                                                                                                                                                                        Cela peut nous paraître très souvent une piètre consolation dans des temps de  souffrances, d'épreuves, d'adversité, de rudes pressions de la part de Satan, d'entendre, alors que nous ne comprenons rien de ce qui nous arrive, que Dieu est en train d'instruire les anges, et que les dominations et les autorités tirent bénéfice de tout cela. Nous n'en retirons pas un grand réconfort, mais si nous avons compris, je pense que nous réaliserions que, tandis que nous ne pouvons pas accomplir en un tel temps un très grand ministère sur la terre, il y a un très grand ministère qui se réalise envers les principautés et les dominations par notre moyen. Ne pensez pas que courir pour tenir des réunions et travailler pour le Seigneur soit la seule façon pour les membres de l’Église d'accomplir un ministère. Le ministère peut également s'accomplir quand ces choses sont arrivées à un point mort, que toutes les activités terrestres pour le Seigneur sont arrêtées et que nous sommes dans une période pénible d'inaction. Ne concluez pas, à cause de cette inaction, qu'aucun ministère ne soit effectué, ou que quelque chose de cette sorte soit retranchée dans une telle période. Ainsi sont les termes :"...c'est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent AUJOURD'HUI par l'église, la sagesse infiniment variée de Dieu." Pas dans les âges à venir, mais maintenant. Par le moyen de ces expériences très difficiles et éprouvantes à travers lesquelles le Seigneur nous fait passer, ils sont enseignés du Seigneur de ce qu'Il est en train de faire dans l’Église.  

                  Supposons que les principautés et les puissances, ces ministres angéliques qui s'attendent à Lui, viennent un jour vers nous pour nous remercier vivement d'avoir traversé ce temps très sombre et disent : "J'ai appris beaucoup à travers cela, j'ai pu comprendre la sagesse de Dieu admirablement à travers ce temps mauvais que vous traversiez." Vous seriez très surpris, n'est-ce pas ? Vous diriez : "Eh bien, je n'aurai jamais imaginé que quelque chose puisse sortir de ce temps ! Je pensais que tout était stérile, et que rien de bon ne pouvait en sortir." Ce ministre angélique dirait : "Oh, vous vous trompiez fortement, j'ai reçu beaucoup de bénédictions à travers ce temps fâcheux !" Ce n'est pas un essor de  l'imagination. C'est sûr, c'est ce qui ressort effectivement d'une telle déclaration. Il y a un ministère que remplit l’Église qui est toujours en dehors des estrades et des réunions et de toutes sortes d'activités que nous avons ici parmi les hommes. Il y a un ministère puissant qui se répercute et atteint les bords de l'univers. Dieu agit en dehors de cette terre à travers Ses voies envers l’Église. C'est un ministère auquel il serait bon de bien prendre part.


Prêché aux nations
 
                     Je pense que nous n'avons pas besoin de nous attarder avec cela. Le ministère de l’Église doit être en faveur de toutes les nations et il consiste en Christ dans toutes les nations. Son témoignage à l'égard du Seigneur doit être dans toutes les nations.


Cru dans le monde

                    Cela fut certainement vrai du Seigneur Jésus. Jean 17 dit : "Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé." (verset 8) Il fut cru dans le monde.

                    Au verset 21 nous avons les paroles suivantes : "...afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie..." Il y a une foi de la part de ce monde qui résulte du fait de Sa présence dans l’Église et de Son action faisant ainsi d'elle une unité spirituelle. Peut- être, qu'il ne serait pas juste de parler de l’Église qui est crue, mais dans un certain sens, nous pourrions même dire cela. Je suis tout à fait persuadé que l’Église ne sera pas crue ou ne sera pas crédible avant et à moins qu'il y ait une manifestation de l'Esprit  de Christ dans un amour mutuel. Le monde est souvent repoussé loin de Christ à cause d'un manque dans ce domaine. Tandis que nous pouvons voir la situation comme sans espoir en général, cela ne nous dispense pas de nous lever pour un vrai témoignage et de réaliser que la foi au Seigneur Jésus sera engendrée par l'expression de Son amour parmi nous.


Élevé dans la gloire

                    Cela fut vrai pour Lui, et Dieu soit loué, c'est aussi sur le point d'arriver pour Son Église, qui est Son corps. 1 Corinthiens 15 nous donne une grande révélation "...nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette..."  Nous serons amenés à la rencontre du Seigneur dans les airs. Ce n'est pas aussi loin que certaines personnes le pensent. Cela peut être très proche : le plus tôt sera le mieux, pour autant que Son peuple est concerné. Nos cœurs disent réellement du plus profond de nos êtres : "Amen, viens Seigneur Jésus !" Il n'y a pas d'hypocrisie en cela. Il fut un temps où nous étions effrayés à cette pensée, mais nous sommes arrivés à réaliser que Sa venue est la voie de toute espérance. Ce monde ne connaîtra jamais un meilleur état, au contraire, il connaîtra une condition pire qui s'amplifiera, jusqu'à ce que les évènements subséquents et constitutifs à Sa venue prennent place. Il viendra un moment où chaque choses mauvaises sera extirpée de cet univers. Il n'y aura plus de guerre, plus de lutte, plus de haine, plus de péché, plus de douleur, plus de soucis, ni de larmes, plus de mort. Oh ! Quel jour ! Quelle période ce sera ! Nous ne pouvons imaginer cela que difficilement, mais nos cœurs, en vérité, bondissent à cette pensée !

                  Dites-moi, cela vous effraye-t-il ? Redoutez-vous d'y penser ? Le Seigneur doit revenir en premier pour Son Église et alors les choses s'accélèreront rapidement jusqu'à ce jour-là. Il se peut qu'il y ait un passage terrible. Les choses peuvent devenir affreuses sur la terre, pour un temps, après que l’Église aura été enlevée, mais tout arrivera très rapidement, avec accélération et cela pour parvenir à ce grand jour où Il fera des nouveaux cieux et une nouvelle terre . Cependant, le jour de la réception de l’Église dans la gloire est imminent. Personne ne connaissant sa Bible et ayant une perception spirituelle, ou même, ayant quelque bon sens en la lisant, ne peut manquer de voir que ce jour vient rapidement. Les délibérations des hommes sont en train d'être mises en pièces par Dieu. Ils ne peuvent tenir leurs décisions prises ensemble plus d'une semaine ou deux. Leurs plus solides décisions, intentions et accords imploseront dans peu de jours. Dieu est en train de réduire à néant les conseils des hommes, mais le dessein de Dieu, dit Sa parole, dure à toujours. Dans les conseils éternels de Dieu, il y a une chose qui est déterminée : "...nous serons...enlevés...sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs..." (1 Thessaloniciens 4:17) Élevés dans la gloire ! Sa fin est sur le point de devenir la nôtre. L’Église va connaître la contrepartie de l'expérience de Son Seigneur comme Sa Tête, quand Il fut élevé dans la gloire.

                    Maintenant, il se peut que quelques-uns qui ne sont pas encore sauvés, regardant à la fenêtre deviennent jaloux ? Allez-vous rester à l'écart ? Voulez-vous être séparés de tout cela ? Pourquoi ? Il s'agit ici en fait de la révélation de l'appel divin. Voici une présentation de la parole de Dieu quant à ce qui a été rendu possible pour vous par la Croix du Seigneur Jésus, si du moins vous voulez le croire. Laisseriez-vous tout s'en aller ? Certainement vous voulez vous en approcher. Sûrement vous voulez entrer. Assurément ceux qui sont au bord de ces choses veulent s'avancer davantage. Sans doute, nous tous, nous voulons être plus fidèles, plus consacrés, à la lumière de ce jour qui, au demeurant, ne peut être éloigné. La Parole de Dieu s'est toujours accomplie, elle s'est avérée véritable. Il ne peut en être autrement au sujet de ce qui vient d'être dit, ceci n'échouera pas.

                   Que le Seigneur nous fasse entrer dans l'intention même de notre vocation. Bien des choses pourraient être encore dites à ce sujet. Il en a été assez dit pour voir que le mystère de Christ est transposé dans tous ces aspects, dans l’Église qui est Son corps. Une partie de ce mystère (un tel mystère pour les hommes de ce monde, et pour l'incroyant, et pour celui qui ne connaît pas les secrets spirituels) est l'enlèvement de Son Église, qui L'attend pour le rencontrer avant qu'Il ne revienne sur terre. Pour le monde, l'enlèvement vers la gloire, est ridicule et digne d'être raillé, méprisable, rejeté comme une idée grotesque. Mais pour ceux qui, ainsi pouvons-nous dire, connaissent le mystère de la nouvelle naissance, le mystère d'être préservé et gardé par Christ à travers l'intensité de l'opposition et de l'antagonisme presque universels, d'être préservé et soutenu dans tout cela, qui savent aussi que ce n'est nullement en eux-mêmes qu'ils trouvent la force de continuer, mais que c'est le Seigneur seul qui les rend capables, étant Lui-même leur vie, tous ceux d'entre nous qui connaissent ces mystères, ne trouvent pas difficile d'accepter cette part supplémentaire du mystère lié à la consommation de leur vie, à savoir, d'être enlevés et reçus dans la gloire.C'est bien là une chose étrange que les hommes de ce monde peuvent accepter aujourd'hui comme lieux communs des choses au sujet desquelles ils se seraient moqués, il y a quelque temps : radio, aviation, télévision, oui, toutes ces choses. Vous leur auriez parlé de cela il y a un ou deux siècles en arrière, ils se seraient moqués de vous.Jules Verne fut regardé comme un homme étrange à une époque, mais tout ce qu'il avait prévu est devenu réalité aujourd'hui. Ce sont des choses qui sont devenues banales aujourd'hui. Bien que l'homme désormais croie à ces choses, il ne peut croire à l'enlèvement de depuis la terre jusqu'en la présence de Dieu d'une compagnie qu'Il a rachetée. Mais nous le voyons : dans nos cœurs nous le voyons. Nous nous attendons à cela, et nous nous hâtons pour cela, et nous l'acclamons avec joie. Le cri est dans nos cœurs : "Amen, viens Seigneur Jésus !"


Chapitre 5

LA POURSUITE DU CONFLIT EN RELATION AVEC LE CROYANT INDIVIDUEL

                    Nous cherchons à aller plus loin dans la compréhension de ce qui est lié à ce grand pressant sujet. Nous allons nous entretenir sur la poursuite du conflit en considéran la nature de ce conflit et sa sphère.

La nature du conflit


                    L’œuvre du Seigneur Jésus dans Sa Croix a maintenant été présentée sous deux aspects. En premier lieu, nous avons noter que, dans Son œuvre, fut réellement complet et définitif le fait que le Seigneur a détruit tout ce qui avait le pouvoir de la mort ainsi que la mort elle-même. En ce qui Le concerné, tout est accompli. Sa présence à la droite de Dieu atteste que la mort, le tombeau et Satan ont été réduits à l'impuissance, et qu'ils n'ont plus aucun pouvoir sur Lui. En second lieu, il y a ce que nous avons appelé l’œuvre potentielle de Sa Croix, à savoir que Christ a accompli quelque chose qui, en Sa personne, est complet et définitif, mais qui doit cependant devenir complet et définitif dans les saints. Quelque chose qui a été fait en faveur des saints, mais qui doit encore devenir complet dans leur expérience. Cela est potentiel, dans toute la mesure où l’Église est concernée, bien qu'en Lui, la Tête, les saints l'ont de manière irrévocable. Comme résultat de l’œuvre de Sa Croix, et fruit magnifique de Sa résurrection, la vie éternelle est déjà reçue par ceux qui croient. Mais bien que cette vie soit en elle-même victorieuse, incorruptible et indestructible, le croyant doit, par la foi, arriver à le prouver, à vivre par elle, à apprendre ses lois et à lui être conformé. Il s'agit d'un dépôt dans le chrétien, qui, en lui-même, ne nécessite aucun apport, pour que ses propres vertus soient concernées. Dans toute la mesure où sa victoire, son pouvoir, sa gloire, ses potentialités sont concernés, rien ne peut y être ajouté. Mais le cours de l'expérience et de la vie spirituelles, est de découvrir, de s'approprier et de vivre par tout ce que cette vie représente et signifie. Ce qui revient à dire que le cours de la vie spirituelle et de l'expérience est celui de la découverte et de la vie par les valeurs de cette vie qui se trouve à l'intérieur et qui est un secours d'en haut.
                      
                    Il est important de reconnaître cela comme une parole discriminatoire. Nous sommes très souvent enclins à penser que la vie du Seigneur qui est en nous, nécessite dans une certaine mesure d'être améliorée, qu'on y ajoute quelque chose. Mais, en réalité, ce qui nous est demandé, c'est de découvrir ce que nous avons déjà, et qu'en le découvrant par l'expérience, nous vivions conformément à elle. Cette vie n'est pas quelque chose à part du Seigneur, et nous ne pouvons aucunement penser que Son standard nécessite quelque amélioration, ou qu'il est possible de Lui ajouter quelque chose pour Le rendre complet ou plus complet. Nous ne devrions jamais penser de la sorte. Cette vie est une avec Lui- même. Comme l'apôtre le dit, c'est Christ qui est notre vie, et notre besoin est de découvrir ce que Christ est en nous et de vivre en conséquence. Ainsi dans un sens très réel, il s'agit pour la vie d'obtenir davantage de nous plutôt qu'une question pour nous d'obtenir plus de vie. C'est en tout cas la voie de fonctionnement de la vie.

                    Ainsi, dans l’ordonnancement de Dieu, ceci doit s'accomplir dans un monde où la mort règne toujours et travaille, car dans ce monde, la destruction de la mort n'est pas encore réelle. La mort, comme le diable, continue d'agir, bien que le Calvaire demeure, en dépit de tout, une pleine victoire. Nous sommes laissés dans ce monde, et c'est dans ce monde où la mort règne et travaille avec beaucoup d'énergie que nous, par l'ordonnancement souverain de Dieu, nous devons prouver les valeurs de cette vie déposée en nous, afin d'en découvrir les potentialités. C'est une découverte expérimentale. Cela se résout donc en une bataille entre ce qui est dans ce monde et la vie qui se trouve dans le croyant. C'est la bataille pour la vie, non avec le risque de perdre cette vie (ce n'est pas que la mort peut nous enlever la vie éternelle, tel n'est pas l'objet de la contestation) mais la bataille pour l'expression triomphante et la pleine manifestation du pouvoir de cette vie, là est la contestation. Nous pouvons avoir la vie éternelle, et cependant cette vie peut être étouffée dans notre intérieur, sans expression, sans manifestation, sans aucune issue triomphante. Cette vie peut être là, mais à l'étroit, comme étouffée.

                    Ce qui est vrai dans le cas du croyant individuel, peut l'être aussi dans le cas de l’Église, comme compagnie corporative : elle peut avoir la vie, la vie éternelle, et qu'il n'y ait cependant aucun témoignage qui exprime la présence de cette vie, ou alors dans une mesure si limitée ! A cette expression, à cette manifestation (et non seulement à la possession de cette vie, mais au témoignage résultant de cette possession) sont liées des raisons qui ne sont rien de moins que la Résurrection et la Seigneurie de Jésus-Christ. Le témoignage du fait que Jésus-Christ est ressuscité des morts et qu'Il est à la droite de la majesté divine dans une souveraineté absolue, est lié, répétons-le, à une expression ici-bas de cette vie qui est Sa vie de résurrection. Ce n'est pas moins que cela. Le dernier Adam est devenu un "esprit vivifiant" (vivifiant signifie qu'il s'agit d'une vie que se manifeste, qui est transmise, d'une vie exprimée) Et si cela n'est pas illustré dans et par le croyant, et à travers l’Église comme étant un tout, il y a quelque chose de perdu pour le témoignage du Seigneur Jésus. Comment doivent être donnés la preuve, la démonstration, l'évidence, l'établissement certain du fait que Jésus est vivant, étant sorti de la mort, et qu'Il est Seigneur ? C'est par l'expression triomphante de la vie par les Siens. Ce n'est pas une déclaration doctrinale. Que Christ soit ressuscité des morts et qu'Il est Seigneur, cela n'a jamais été prouvé par des déclarations doctrinales. Votre profession de foi peut inclure le fait que vous croyez que Jésus est mort, qu'Il est ressuscité, qu'Il est monté au ciel et qu'Il est à la droite de la Majesté divine, mais comment allez-vous prouver votre déclaration ? Quelle est l'évidence donnée par Dieu à ce sujet ? Vous pouvez le croire, être prêt à donner votre vie pour cette foi, déclarer que vous croyez avec beaucoup de force et d'insistance, et cependant cela ne veut pas dire que vous êtes en train de prouver ce que vous dites. Vous ne prouverez jamais par des paroles, c'est ainsi et je le crois fermement ! Vous ne prouverez jamais une chose en vous levant pour déclarer que vous croyez, ni en disant : "Je crois tout ce qui constitue la base de la foi chrétienne !" ni en portant un nom qui montre que vous croyez en l'inspiration de la Bible; Jamais rien n'a été prouvé de cette manière. Résumant l'ensemble de la doctrine en ces deux points, que Jésus-Christ est ressuscité des morts et qu'Il est le Seigneur de tout, vous devez encore prouver cette déclaration après l'avoir faite. Si vous avez fait appel au fait que la Parole de Dieu dit cela, ce n'est pas pour autant que vous avez prouvé quelque chose. Vos preuves ne le seront jamais par le fait d'arguments, car ce qu'un argument peut amener dans un sens, tel autre peut l'enlever. Ce que la logique peut faire pour que vous penchiez dans un sens, la même logique peut faire également le contraire.

                    Alors, comment allez-vous prouver ce que vous avancez ? Par l'expression et la manifestation de Sa vie de résurrection, c'est tout ! Mais c'est un puissant tout. Cela signifie que vous êtes une incarnation de la chose que vous déclarez, qu'à côté de cette déclaration doctrinale, il y a l'expression vivante. Ainsi, la Résurrection et la Seigneurie de Jésus sont étroitement liées à cette expression qui est appelée "le témoignage". Le témoignage n'est pas un ensemble de vérités. Le témoignage est ce facteur supplémentaire à la déclaration de la vérité, qui constitue sa puissance, et cette puissance est celle de la vie qui vainc la mort. Ainsi, comment prouvez-vous que Jésus a vaincu la mort ? La preuve sera dans une vie victorieuse de la mort, s'exprimant elle-même en vous.

                   S'il en est ainsi, cela signifie que toute la question est celle d'une puissance de vie par laquelle Christ est attestée. Nous ne mettons pas la vie à la place de Christ, mais nous disons que le témoignage de Christ est donné par la vie. Nous ne parlons pas de la manière de vivre, mais de cette puissance de vie, de l'impact d'une force spirituelle qui émane de Lui, comme étant sur le trône, de la manifestation d'une puissance spirituelle plus grande sur un royaume spirituel. C'est cela le témoignage du Seigneur Jésus. Contre cela, l'arme suprême de l'ennemi sera la mort. La mort est aussi une puissance spirituelle. Ainsi, c'est le combat entre deux forces spirituelles, la puissance de la vie contre la puissance de la mort. Cette bataille continue et continuera jusqu'à ce que l'Eglise devienne si vivifiée par la puissance divine, qu'en un instant, ceux qui sont dans la tombe et ceux qui sont restés vivants, seront amenés dans une puissance résurrection-ascension auprès du Seigneur dans la gloire. La bataille entre ces deux grandes puissances spirituelles continuera jusque là.

                    Telle est la bataille dans laquelle nous nous trouvons. C'est une bataille qui va en s'intensifiant, et nous ferions mieux de le reconnaître une fois pour toutes. Il est parfois difficile d'accepter cela, bien que nous y adhérions mentalement. Quand tout devient difficile, nous sommes surpris et nous nous posons des questions, et pensons peut-être, qu'il est étrange qu'il en soit ainsi. Mais il faut que l'on reconnaisse et que l'on accepte le fait que cette guerre spirituelle entre la vie est la mort s'intensifiera vers la fin. Elle atteindra son point de tension culminant à l'instant précis où l’Église sera sur le point d'être enlevée. C'est ce qui est, sans l'ombre d'un doute, rendu plus clair par la Parole de Dieu.


La sphère du conflit

                    Nous parlons en premier lieu du croyant individuel. Nous devons nous rappeler que cette vie du Seigneur ressuscité est liée au Saint-Esprit, qui est l'Esprit de vie, et qu'elle réside dans la partie la plus profonde de notre être, dans notre esprit, ce que le Nouveau Testament appelle : "l'homme intérieur". Les personnes les plus spirituelles trouveront donc que le conflit pour la vie fait rage autour et sur leur esprit. Il y a un assaut direct sur leur esprit en vue de l'affaiblir, de l'enfermer et de l'oppresser, de sorte que quelque part dans leur être, ils se sentent incapables de respirer. Ils ne peuvent à présent le localiser, mais ils sont conscients que tout au fond d'eux-mêmes, il y a un enfermement, une pression, un encerclement, une suffocation de leur esprit. L'une des deux choses suivantes en résultera : soit leur esprit sera neutralisé sous ce poids de la mort spirituelle, et ils seront défaits; soit ils devront invoquer de tout leur cœur le Seigneur pour être puissamment fortifiés par Son Esprit dans l'homme intérieur. Ensuite ils exerceront leur foi sur la base de leur prière et chercheront à s'opposer par leur esprit à ces attaques. 
                   
                    La difficulté, pour une grande partie du peuple de Dieu, c'est, pour ainsi dire, qu'ils ne se dressent pas sur les pieds de leur esprit, c'est-à-dire qu'ils ne se lèvent pas en esprit et au nom du Seigneur pour rencontrer et résister à cette attaque menaçant d'écraser la vie même de leur esprit. Il y a une acceptation des choses, un consentement, une attitude passive, ou bien une entrée dans un affreux tourbillon d'interrogations, de doutes, d'arguments, de discussions avec le diable. Ils sont entrainés dans une spirale infernale d'introspection et d'analyse, alors qu'en réalité, dans de telles circonstances, les croyants doivent, en esprit, se tenir debout dans la foi dans le nom du Seigneur pour résister à cette attaque et la rejeter en réclamant en Son Nom les énergies du Sain-Esprit. Nous n'en sortirons jamais tant que nous n'aurons pas appris cette leçon. Si l'ennemi trouve qu'il peut maîtriser la situation en nous gardant dans ce cercle, cet affreux cycle de débat, d'arguments de discussion, d'analyse, d'interrogations et de doute, il nous maintiendra dans cet état d'esprit il nous fouettera comme des chevaux de manège pour nous faire tourner en rond tout le temps, et nous n'avancerons pas. Si vous revenez sans cesse au point de départ, sans progresser spirituellement d'un seul iota vers la victoire, vous pouvez continuer ainsi cinquante ans !

                    Une autre méthode favorite de l'ennemi consiste à essayer de nous faire expliquer ce qui nous arrive selon un point de vue qui est au delà de l'explication réelle, en vue d'introduire d'autres choses qu'il aimerait que nous croyons, justifiant notre situation. Ces choses peuvent être nombreuses et variées. Si nous sommes prêt à accepter une telle explication, cela prouvera notre passivité. Tandis qu'il peut y avoir beaucoup de choses dans les conditions naturelles qu'il peut utiliser et faire jouer. Il peut être vrai qu'il tire le meilleur parti possible de tout ce qui est disponible dans nos propres faiblesses humaines, et peu-être notre condition physique, notre constitution, notre caractère et notre environnement. Néanmoins, en dernier ressort, il ne s'agit nullement d'une question d'un domaine naturel, mais d'être fort en esprit. Vous devez tenir cela comme un fait bien établi qu'il n'y a aucun espoir pour quiconque de chercher la solution dans les conditions naturelles. Si vous commencez à travailler depuis la circonférence vers le centre, vous travaillez à rebours et vous échouerez, vous serez maintenu à la circonférence jusqu'à votre mort. L'ennemi ne vous laissera pas atteindre le centre si vous partez de la circonférence. Vous devez commencer par le centre et progresser vers l'extérieur. La clé de la victoire est notre union  en esprit avec notre Seigneur ressuscité et souverain.

                    Bien sûr, il y a d'autres domaines, où ce conflit de la mort se poursuit et où son assaut est mené sur le croyant. Parfois, c'est sur l'intelligence. Il y a un assombrissement, un engourdissement ou quelque chose comme une paralysie de l'intelligence, lorsque vous vous apprêtez à considérer les choses du Seigneur. A d'autres moments, vous pouvez être parfaitement éveillé et libre, et votre intelligence peut rencontrer un léger trouble alors que vous travaillez à des choses ordinaires. Mais dès que vous abordez le spirituel, les choses de Dieu, vous ressentez votre intelligence enténébrée, ne fonctionnant pas, paralysée et gagnée par une obscurité et une emprise de mort. L'ennemi agresse notre intelligence, c'est sans aucun doute à ce sujet. Il attaque notre âme, pas seulement le côté intellectuel, mais de tous côtés. L'ennemi attaque le côté émotionnel, pour l'assécher et figer nos sentiments, de sorte que nous sommes totalement incapables de donner une réponse ou d'exercer quelque espèce de fonction du cœur en relation avec le Seigneur. C'est aussi vrai dans le domaine de la volonté. Il y a des moments où il semble que nous ne pouvons nous décider, que nous ne pouvons vouloir dans le sens du Seigneur. La volonté est l'objet d'un assaut de cette nature.

                     La mort fond sur nous en chacune de ces sphères, et l'expérience dans ce domaine est plus ou moins commune à nous tous. C'est une bataille. Comme c'est directement le cas dans le domaine de l'esprit, et également dans celui de l'âme, c'est aussi vrai pour le corps. Il n'y a absolument aucun doute que l'ennemi fait des assauts sur le corps des enfants de Dieu. Je ne dis pas que toute maladie, tout mal, toute faiblesse physique, que la moindre fatigue physique proviennent directement de l’œuvre du diable. Bien sûr, historiquement c'est la conséquence de son œuvre, mais maintenant, ce n'est pas nécessairement l’œuvre directe du diable. Nous ne disons pas que cela est. Nous nous trouverions en grande difficulté en enseignant cela. Mais il existe des attaques directes de l'ennemi par l'esprit de mort sur le corps des enfants de Dieu, de sorte que là où il y a faiblesse, il s'en saisit et y ajoute. Il cherche à nous paralyser entièrement par notre faiblesse, et bien que cette faiblesse puisse rester et dont il veut se servir, ne soyons pas paralysés par elle. Cela est l'histoire du peuple de Dieu. La question est de savoir si l'ennemi va utiliser cette faiblesse pour nous détruire entièrement, ou si malgré cela, nous serons trouvés prouvant la puissance d'une vie qui triomphe et nous permet d'avancer.


L'écharde dans la chair de Paul 

                    L'apôtre vient toujours à notre secours dans ce domaine. Paul a rapporté à ce sujet qu'en raison de l'importance de la révélation qu'il a reçue, de peur qu'il ne se glorifie outre mesure, une écharde dans la chair lui fut donnée, un messager de Satan pour le frapper, pour le souffleter. Il supplia trois fois le Seigneur pour cette chose, mais le Seigneur lui dit : "Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse."  Nous avons de bonnes raisons de croire que cette faiblesse en question était physique. Je trouve qu'il est difficile de ne pas croire qu'il s'agit en fait de la malaria. Il y a bien des raisons, je pense, pour croire qu'il s'agit de cette maladie. Par ces voyages, Paul  traversait des régions infestés de moustiques. Il n'avait aucun moyen moderne pour traiter cette maladie. Et quand vous savez que cette maladie affectait ses yeux (quiconque sachant quelque chose de cette maladie, a connaissance de ces douleurs aigües parcourant les yeux en finissant de les affecter) ce sont autant d'indications qui incitent à penser à la malaria. Nous n'argumentons pas que c'est ainsi, mais nous trouvons difficile de croire différemment. Mais, quoiqu'il en soit, c'était quelque chose qui de temps à autre affectait Paul, et il désespérait de la vie. Il semble qu'il ne savait jamais quand cette chose allait le toucher. Son écharde, c'est sûr, était une faiblesse physique appelée "un messager de Satan". L'objectif de tout cela, pour l'ennemi, était une œuvre de mort. En relation avec cela, Paul parle de mort agissant dans sa chair mortelle. Tout était dans la direction de la mort, encore et toujours. Il faisait face et combattait la mort en tout temps. Mais ce qui doit être relevé c'est que, tandis que le diable agissait très clairement sur son état physique, comme la déclaration le montre, sous la permission du Seigneur, la mort n'a pas agi sur lui. Au contraire, le cours de la vie de cet homme est celui d'un triomphe constant sur la mort et sur Satan. Il est manifeste que la puissance de la mort nous assaille et que le Seigneur n'empêche pas tout le temps le diable d'attaquer notre corps. Mais cela ne signifie pas que le Seigneur veut cette mort pour nous ! Vous pourriez penser que la logique est, que si le Seigneur envoie un messager de Satan, dont l'effet est la mort, assurément Sa volonté est que nous mourrions. Il n'y a aucune justification pour un tel argument. C'est le contraire qui est vrai. Le Seigneur avait un but très salutaire en toute chose pour l'apôtre, et cette activité de mort fut expressément utilisé pour garder l'homme spirituellement vivant. Sans cette écharde sa vie aurait été flétrie. Écoutons les mots utilisés par l'apôtre : "Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil..." (2 Corinthiens 2:7) . Trouvez l'homme s'exaltant lui-même outre mesure, et vous trouvez un homme avec une vie spirituelle pauvre, gâchée. Trouvez un homme qui est gardé humble dans cette voie, mais néanmoins triomphant dans une voie inexplicable sur une base naturelle, vous trouverez un homme géant spirituellement.

                    Oui, l'ennemi porte des attaques sur le corps. Il affecte ce qui est déjà atteint et cherche à l'aggraver. Il cherche à paralyser les saints. Mais l'ensemble de cette parole, surtout en relation avec la vie de Paul, est une grande déclaration, que, même en présence d'un handicap humain, d'une faiblesse naturelle ou de quelque chose avec lequel le diable est entré jusqu'à un certain point, avec la permission de Dieu, il y a une vie. Elle peut nous amener jusqu'à l'accomplissement d'un grand dessein divin qui ne connaîtra pas d'amputation malgré les conditions naturelles restrictives. Saisissez-vous ce cela ! Ne sombrez pas sous vos conditions et ne dites pas : "Puisque telle ou telle chose est ma condition, alors le dessein de Dieu dans toute sa perspective est impossible pour moi !" Cela s'appelle du désespoir et non de la foi. La déclaration de l'apôtre est celle-ci : "...si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est livré lui-même pur moi." (Galates 2:22) C'était une vie par la foi dans le Fils de Dieu. Et quelle vie c'était ! Vraiment dans son cas, il s'agissait de la vie triomphante sur la mort toujours présente.


Une vie plus profonde que la conscience

                    Nous terminerons en nous référant à ce seul point. Nous devons toujours chercher à croire dans le fait que cette vie divine, avec ses potentialités considérables, est beaucoup plus profonde que les conditions et les circonstances environnantes, que notre vie physique et que notre âme. A moins que nous saisissions cela et que nous le tenions fermement, nous n'avons pas le terrain de la victoire. Quand nous sentons que cette mort est agissante avec une force très intense dans le domaine de notre corps, quand nous la sentons agir dans le domaine de notre âme et que tout, dans notre vie des sens, nous parle de mort, nous sommes trop souvent en danger d''abandonner notre entière position. Je crois que ce qui est de Dieu est bien plus profond que notre être mortel. Je crois qu'il est possible, même pour des enfants de Dieu, réellement nés de nouveau et possédant la vie éternelle, de perdre la raison, de devoir aller à l'asile (psychiatrie), et cependant de n'avoir aucun changement dans le fait et la réalité au tréfonds de leur être, en relation avec le Seigneur. Nous touchons ce point pour appuyer ce que nous voulons dire, à savoir que, si notre vie rationnelle est le tout de notre vie, alors c'est une bien pauvre perspective que la nôtre. Si notre bon sens, ou notre équilibre mental humain, est le fondement de notre vie d'enfant de Dieu, alors plusieurs d'entre nous auraient de temps à autre une vraie raison de douter de la réalité de leur nouvelle naissance. Et si cela est vrai das le domaine mental, cela l'est également dans le domaine physique. Cette vie du Seigneur est beaucoup plus profonde que cette vie mortelle et que notre être mortel.

                    Je vais vous dire une chose qui vous paraîtra vraiment terrible. Cela peut aider certains et en rendre d'autres perplexes. Je me risque à cela. Je crois qu'il est possible pour des enfants de Dieu, vivant une pleine communion avec le Seigneur, marchant vraiment avec Lui dans la lumière, pour autant qu'ils la possèdent, d'entre dans une expérience où ils se sentent possédés du démon. Je veux dire qu'ils perdent tout sens d'être en union avec le Seigneur et qu'Il est avec eux, et ils combattent et luttent contre des forces du mal qui semblent être en eux-mêmes. Ce n'est pas qu'ils ressentent cela dans l'atmosphère qui les entoure, mais ils se trouvent tellement troublés intérieurement, tellement animés par le mal, qu'ils peuvent vraiment croire qu'ils ont un millier de démons au dedans d'eux. Il paraît terrible de dire cela d'un enfant de Dieu, n'est-ce pas ? Je ne dis qu'ils sont possédés, mais je dis qu'il est possible de rentrer, de temps à autre, dans une expérience où il semble que cela soit ainsi, comme si le mal ne se trouvait pas à l'extérieur, mais interne. En des moments semblables, toute patience bienveillante semble vous avoir désertée, toute quiétude, toute prise de contrôle semblent s'en aller, tout esprit de vie semble s'évanouir. Vous trouvez que vous êtes dans le tourbillon d'un terrible conflit, qui est l'enfer lui-même : il semble que l'enfer soit en vous. Pardonnez-moi si vous pensez que j'ai entièrement tort, mais je crois que c'est une expérience possible pour un véritable enfant de Dieu. Et je crois de tout mon cœur que l’explication de cela est que Dieu a une intention spéciale dans une telle vie, et le diable a soulevé toutes les forces de l'enfer dans un antagonisme diabolique pour submerger cette vie.

                    Nous devons nous souvenir qu'il s'agit de forces spirituelles et qu'elles ne s'arrêtent pas à des barrières physiques. Nous avons une âme, un système nerveux important. Des enfants de Dieu, pour des raisons diverses, et très souvent après un temps de déversement spirituels trouveront que leurs nerfs sont à fleur de peau et ils se sentent tout sauf bons et saints. Mais direz-vous que cela signifie, après tout, qu'ils ne sont pas des enfants de Dieu, que tout ceci n'est qu'un mythe ? Voulez-vous dire qu'Élie n'était plus le prophète du Très-Haut lorsqu'il se coucha sous le genêt et qu'il demanda au Seigneur de lui retirer la vie ? Il était encore le serviteur de Dieu, toujours aussi fidèle qu'auparavant. Nous ne sommes pas en train d'essayer d'excuser nos faiblesses, mais nous essayons d'aller au cœur de la situation. Il est possible pour de vrais saints d'être transférés pour des raisons particulières, dans un domaine qui semble l'enfer nu, et cela en eux-mêmes, pas seulement dans leur environnement, car le conflit est enregistré dans leur système nerveux, dans leur vie d'âme. Dans ces moments, ils pourraient croire que, au lieu de Dieu en eux, c'est plutôt le diable lui-même qui y a établi son siège. Cela ne veut pas dire que Dieu les a abandonnés, que le Seigneur n'est pas là, et que ce ne sont pas des enfants de Dieu ou des serviteurs du Seigneur. Cela montre que l'ennemi en a fait des hommes ou des femmes marqués à cause de quelque chose dans leur vie qu'il essaye de détruire. Si vous êtes dans une telle expérience, n'acceptez pas les suggestions de l'ennemi ou ne cherchez pas à interpréter ces expériences à la lumière de vos circonstances.   

                    Si vous ne comprenez pas ce que nous sommes en train de dire, n'essayez pas de donner une explication coûte que coûte, et s'il vous plaît, ne donnez pas cours à vos propres déductions. Il y en a qui savent ce que représente un tel assaut sur leur être, sur leur vie physique et nerveuse, qui les fasse ressentir qu'ils sont perdus. Je ne crois pas qu'ils sont perdus, et c'est parce que certains acceptent cette suggestion venant du tentateur, qu'ils sombrent dans les ténèbres. Oh, que beaucoup de ces personnes, ressentant ces choses sur elles, puissent comprendre ce que nous essayons de démontrer : c'est à leur esprit en elles de se lever dans la foi et de refuser les arguments donnés par l'apparence des choses. L'apparence est parfois terriblement réelle ! Certaines personnes nous disent : Cela semble être ainsi, mais en réalité il n'est rien ! Et nous leur disons : Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! C'est très très réel ! Mais le Seigneur nous enseignera alors que nous persévérons à ne pas accepter cette situation comme définitive. Il y a quelque chose de plus profond que cela. Le Seigneur est au delà de nos impressions physiques et de notre âme. Si nous persévérons, nous en sortirons. Cela passera, il y aura une autre expression de Sa vie et nous aurons appris par cette bataille pour la vie, quelle victoire il y a pour nous en Christ par Sa Croix !  


 Chapitre six 

LA CONTINUATION DU CONFLIT EN RELATION AVEC L’ÉGLISE
COMME COMPAGNIE CORPORATIVE

                    Nous nous occuperons à présent  plus spécialement de la poursuite du conflit en relation avec l’Église, en tant que compagnie corporative, c'est à dire le Corps de Christ.

                    Il a été suffisamment dit, pour rendre parfaitement clair le fait qu'il y a une bataille millénaire autour de la vie spirituelle et que si cette vie peut être arrêtée dans sa manifestation, dans son expression, alors elle le sera. Il y a une grande puissance et une grande énergie travaillant par le moyen de la mort spirituelle pour éteindre le témoignage du Seigneur ressuscité et glorifié, dans le croyant individuel et dans l’Église, en tant que Corps de Christ. Le croyant individuel et l’Église sont ensemble dans la bataille pour la manifestation de la vie même du Seigneur. Le problème n'est pas la perte de la vie divine, de la vie éternelle, comme si Satan pouvait nous la retirer, mais la sauvegarde de sa pleine expression dans les croyants individuellement et dans l’Église, comme étant un tout 'est la bataille dans laquelle nous sommes plus ou moins engagés et concernés, selon la mesure de notre spiritualité et de notre consécration au Seigneur. Ce qui est vrai du chrétien individuel, l'est également du Corps entier.

       Les domaines les plus élevés de la bataille et du témoignage


                    Je crois que nous pouvons mieux pénétrer au cœur du sujet en notant le contraste qu'il y a entre la première lettre aux Corinthiens et la lettre aux Ephésiens. Ainsi nous serons grandement aidés dans notre compréhension en saisissant la nature et le domaine de la bataille pour la vie spirituelle. Il y a beaucoup de suggestions pratiques et d’exposés, dans ces deux lettres qui peuvent nous diriger à ce sujet. Pour commencer notons les domaines dans lesquels se tiennent ces deux lettres, car sans l'ombre d'un doute il y a sous cet aspect une grande différence entre elles.

                    Nous sommes familiarisés avec les expressions caractéristiques de la lettre aux Ephésiens. L'expression "dans les lieux célestes" est l'une de ces notes dominantes. Nous savons très bien que dès que nous considérons la lettre aux Ephésiens nous sommes dans le domaine des lieux célestes. Une grande émancipation s'est opérée,une grande ascension, un grand exode, une grande séparation. Tout un monde est resté derrière et on est entré dans un autre, oui, d'une manière spirituelle, où les choses participent au caractère absolu du Seigneur, où le Seigneur est pleinement vu comme Tête souveraine sur toutes choses dans l’Église. Ici, il n'y a rien de fragmentaire, rien de partiel, rien d'imparfait, mais toutes choses sont vues comme complètes, remplies et définitives, comme étant unies d'une manière parfaite avec le Seigneur dans les cieux. Ici toutes les expressions employées sont célestes. Il s'agit d'un royaume, et c'est en tant que tel, qu'il est présenté dans la lettre aux Ephésiens. Le témoignage, également, y est vu dans son caractère céleste et son énergie. Nous voulons dire que le témoignage est opérant dans le domaine céleste. Il opère au-delà de ce qui est ordinaire, terrestre, de chair et de sang, des choses de ce monde des sens. C'est dans le domaine de ces relations ultimes, qui sont de nature spirituelle, avec des forces et des intelligences surnaturelles, qui dépasse ce qui est simplement humain, représentant plus que les forces et les intelligences de cette terre, que le témoignage se montre être opérant. Le témoignage atteint des domaines ultimes de l'univers, touche les dominations et les autorités, les princes de ce monde des ténèbres, les armées spirituelles de méchanceté. C'est là que quelque chose est enregistré, produit, rendu effectif. C'est là, à l'arrière-plan, qu'un témoignage est établi, accompli, exprimé. C'est un domaine céleste.

                    Il n'est pas possible d'aller plus loin derrière cet arrière-plan. Cela se passe derrière toute chose visible, tangible, connue ici-bas, et atteint ce royaume qui est responsable de tout ce qui se passe ici. Ce royaume est parfaitement évident dans la lettre aux Éphésiens.

                   Allons maintenant à la première lettre aux Corinthiens et constatons dans quel monde différent nos entrons. Vous trouvez très peu de ce qui est céleste ici. Vous trouvez dès le début, en parcourant cette lettre, que vous touchez à ce qui est terrestre, les choses mondaines et naturelles, et combien d'autres choses de cette nature il y a ! Il n'y a rien ici de l'atmosphère céleste. Vous êtes, pour ainsi dire, précipités dans quelques affaires sordides alors qu'il s'agit du peuple de Dieu. Sordide n'est pas un mot trop fort pour ce contexte. Vous êtes mis en rapport avec tout ce qui est déplaisant, tous les aspects lamentables du mélange, de la faiblesse spirituelle et de l'immaturité, avec des choses que vous aimeriez voir mises de côté rapidement, définitivement. Vous le ressentez au fur et à mesure que vous lisez cette lettre : oh ! Que nous puissions sortir d'un tel état de choses, de divisions, de schismes et querelles, de procès, et ce n'est pas tout ! Combien cela est terrestre ! C'est un tout autre domaine, et parce que c'est si terrestre, si mondain, parce que le céleste est tellement absent, vous n'êtes pas étonnés de la pauvreté du témoignage. Vous ne trouvez ici aucun impact sur les forces spirituelle. Si vous lisez la première lettre aux Corinthiens d'un point de vue spirituel, vous serez à conclure que la situation est plutôt celle où les forces du mal ont pris un avantage. Elles n'ont pas été renversées. Vous devez admettre que l'ennemi se meut ici parmi les saints en foulant tout aux pieds. Il semble qu'il ait toute latitude en certaines choses amenant celle-ci à un tel niveau qu'il est même honteux d'en parler dans le monde. Oui, il est vrai que l'ennemi est un adversaire non défaits en ce qui concerne ces croyants ou leur situation dans cette lettre. Il agit trop à son gré simplement parce qu'ils sont tellement sur le niveau terrestre des choses.

                   Cela se passe de commentaires n'est-ce pas ? Le témoignage demande, pour qu'il ait une réelle valeur et soit efficace, que le peuple de Dieu, que l’Église soit un Corps céleste. Il requiert cela ! Il est clair que ces croyants à Corinthe (bien sûr, nous parlons de ceux dont il est fait mention dans cette lettre, qui étaient dans de meilleures dispositions) sont parvenus à une mesure vraiment petite de la puissance de Sa résurrection, simplement parce qu'ils n’étaient pas entré dans la signification de Sa mort, de Sa Croix. C'est avec un triste et pénible reproche que l'apôtre a dû leur rappeler quelle occasion fut la leur, parce qu'il exprime dans l'introduction de sa lettre : "Pour moi frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse... Moi même, j’étais au milieu de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement... car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vos autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié." Cela fut l'attitude de Paul, son message et son but lorsqu'il vint à Corinthe bien longtemps avant qu'il ne leur adresse cette lettre. Or, sa présence parmi eux, mettant l'accent et insistant sur Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, et sur rien d'autre, et ensuite, bien plus tard, la rédaction d'une telle lettre mettent en évidence le fait qu'ils n'avaient pas appris ce pourquoi il avait été présent, qu'ils n'étaient pas entré dans la chose sur laquelle il avait insisté, étant au milieu d'eux, et toute cette situation est une constatation de ce fait.

                    Si Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié est saisi de manière vivante, vous n'aurez pas de semblables divisions, pas de schismes, pas de fornications, rien de toutes ces choses. Ils n'avaient pas compris la signification de la Croix. Ils n'avaient pas saisi le message sur lequel l'apôtre Paul avait insisté de manière exclusive et sans partage, lors de sa présence parmi eux. Et s'ils ne connaissent pas la signification de la Croix, comment peuvent-ils connaître la signification de la résurrection ? Comment peuvent-ils connaître la puissance de la résurrection ? Et s'ils ne connaissent rien de cela, alors comment peuvent-ils connaître la puissance de cette vie de résurrection manifestant l'impact du Seigneur vivant, ressuscité sur les forces spirituelles ? Vous ne pourrez jamais détruire les divisions parmi les saints en les invitant à discuter ensemble de leurs différents et en leur demandant de se réconcilier. La seule façon de traiter ces situations dans le peuple de Dieu est de vous agenouiller en vous occupant des forces cachées derrière celles-ci. La puissance de l'ennemi derrière ces situations doit être brisée. Vous ne pourrez jamais arranger une situation comme celle-là parce qu'elle est diabolique.

                    Ce qui est vrai dans le domaine des divisions, l'est également pour les autres sujets de cette lettre. C'est l'ennemi qui est derrière cela, qui est finalement la cause de tout ce désordre, et rien d'autre, si ce n'est l'impact du Seigneur ressuscité, monté aux cieux et souverain contre l'ennemi qui est derrière tout cela, qui favorisera un meilleur état de choses. Tout cela est mis en évidence à Corinthe. Ils étaient dans l'impossibilité d'avoir cet impact sur les forces spirituelles parce que ils ne se trouvaient pas dans la bonne sphère. Il s'agit du domaine céleste d'activités, alors qu'ils se trouvaient sur terre, parmi les choses terrestres. C'est le domaine où nous nous trouvons qui détermine la différence dans le témoignage.

                     Si vous essayez de travailler dans la puissance du témoignage du Seigneur glorifié et souverain, alors que vous vivez une vie terrestre, vous serez entièrement défait et vous aurez la preuve que vous êtes totalement impuissant pour cette situation. Si nous voulons réellement arriver à du résultat par la puissance de Son trône, alors nous devons être spirituellement séparés de ce monde, de cette terre. Nous devons être, dans un sens spirituel, un peuple céleste, assis avec Lui dans les lieux célestes, bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, etc.. Le domaine dans lequel nous nous trouvons, es d'une importance capitale pour un témoignage réel et effectif.

                    C'est à un tel témoignage que nous sommes appelés.Il ne s'agit pas d'un certain idéal impossible à réaliser, ni une présentation de la vérité très élevée. C'est précisément pour cela que l’Église est constituée. Je ne crois pas, comme certaines personnes semble le croire, que l’église de Corinthe et l'église d’Éphèse sont deux églises différentes. Il y a un enseignement qui dit que le Corps à Corinthe est différent de celui d’Éphèse. Je ne crois pas cela un seul instant, je ne crois pas que les Corinthiens furent appelés à quelque chose de moindre que les Éphésiens. Il s'agit du même appel. Les Corinthiens furent appelés à une vie et un témoignage célestes comme le furent les Éphésiens ou qui que soit d'autre. Il s'agit de savoir si nous acceptons ce que signifie la Croix pour qu'elle nous introduise dans la puissance de la résurrection. Cela déterminera la mesure de l'expression de cette puissance suprême du Seigneur intronisé.

                 Cette question de "domaine" touche toutes sortes d’éventualités. Elle soulève toute la question de savoir si nous vivons à un niveau terrestre, si nous sommes liés de manière officielle à quelque chose, qui après tout, n'est que terrestre dans sa constitution, quand bien même cela serait du domaine religieux. Toues les questions comme celle-ci sont soulevées et posent avec elles celle de savoir, si nous sommes sortis avec le Seigneur de façon émancipée, libre et évidente en tant que Son peuple céleste. Nous sommes contents de laisser ce sujet pour un temps et vos pouvez demander au Seigneur de vous montrer quelle est sa plus pleine signification pour votre propre cœur.

La portée de la bataille et du témoignage
                                                                                                
                    Parallèlement au domaine, il y a ce que nous pouvons appeler la portée des choses, pas tant dans les dimensions que les valeurs, les qualités qu'elles représentent. Retournons à la lettre aux Éphésiens, et notons quelques-uns des grands mots qui s'y trouvent. Il y a quelques merveilleuses déclarations, phrases et termes : "l'infini grandeur" de sa puissance, "Puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur", "Qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au de-là de tout ce que nous demandons ou pensons." La puissance qui agit en nous, est à même de nous rendre capables excessivement au delà de ce que nous demandons ou pensons. "En le ressuscitant... en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité... et il l'a donné comme chef suprême à l’Église...la plénitude de celui qui remplit tout en tous." Relevez tout ce qui est transcendant, superlatif dans cette lettre. Ne les regardez pas seulement comme des mots, juste comme quelque chose qui est propre à l'éloquence, mais remarquez la formidable portée de valeur et d'envergure décrite par ces mots. Vous ne trouvez rien de semblable dans la lettre aux Corinthiens. Si vous arrivez au chapitre dans cette lettre qui, peut-être, vous transporte le plus loin en pensée et en révélation, le quinzième chapitre, vous trouverez que vous êtes, après tout, seulement enseignés sur la résurrection, celle du corps. De grandes choses, il est vrai, et des choses glorieuses sont dites quant à la nature de la résurrection corporelle. Mais lorsque vous serez ressuscités corporellement, vous ne serez en fait qu'en train d'entrer dans le grand domaine de l'éternité. Cela peut être une chose merveilleuse pour ce qui est corruptible que de revêtir l'incorruptibilité, et je suis tout à fait assuré que nous penserons que c'est énorme et merveilleux, quand cela se produira. Ce sera un événement glorieux quand la dernière touche de la mort, en ce qui concerne nos corps, sera engloutie dans la victoire. Mais cela ne constitue en fait que le début de la carrière qui nous est présentée dans la lettre aux Éphésiens pour les âges à venir. Il y a des choses très vitales dans la première lettre aux Corinthiens, mais pour ce qui est de la portée, de la profondeur, de la hauteur, de la longueur, de la largeur, pour autant que cela concerne des valeurs spirituelles, il n'y a aucune comparaison possible. Même lorsqu'il s'agit de l’Église, du Corps, en 1 Corinthiens 12, beaucoup de choses sont partagées à son sujet sous l'aspect de son expression ici-bas. Mais s'agissant de la lettre aux Éphésiens, vous êtes transportés plus haut, loin des conditions où il est nécessaire de dire une chose comme celle-ci : Un membre ne peut pas dire à un autre membre : Je n'ai pas besoin de toi ! Combien cela révèle dans quel état d'esprit, la situation était à Corinthe, quel niveau terrestre y avait prévalu. L'apôtre, il est vrai, donne un exposé des relations spirituelles, mais de quelle nature est-il, celui qui a largement occasionné, si ce n'est totalement, ce désordre parmi les saints ? Mais lorsque vous arrivez en Éphésiens 4 et touchez la vérité du Corps dans ce lieu, vous respirez alors une tout autre atmosphère.

                    Allons au verset 32 d’Éphésiens 5 : "Ce mystère est grand je dis cela par rapport à Christ et à l'Église."  Vous êtes transportés dans le grand mystère du Corps. Il s'agit là de quelque chose de plus profond. Quelle est l'explication de cette différence ? Il ne s'agit pas de deux églises différentes avec un appel différent. Elles vivent à deux niveaux différents. Si toutes ces choses merveilleuses présentées dans les Ephésiens, ces choses puissantes, d'un grand poids, sont des éléments d'un témoignage véritable de Jésus, alors ces choses appartiennent à une place, où les choses terrestres sont laissées derrière. Ou pour dire cela différemment, vous devez quitter les choses terrestres, si vous entrez dans le domaine où toutes ces forces puissantes sont opérantes.

                    Voulez-vous connaître l'infini grandeur de Sa puissance qui est pour nous qui croyons ? Vous ne le pouvez pas si vous vivez au niveau des Corinthiens, si vous vivez, même en tant que chrétien, sur une base naturelle, terrestre. Voulez-vous connaître la plénitude de Christ ? Désirez-vous devenir, de façon similaire, la plénitude de Celui qui remplit tout en tout ? Vous ne le pourrez jamais si vous vivez spirituellement à Corinthe. Le témoignage est une chose puissante.C'est quelque chose qui est rempli de ces éléments et de ces caractéristiques gigantesque du Seigneur ressuscité et glorifié. Il y aura une expression universelle de cette plénitude dans les âges à venir, mais dès maintenant nous devons y participer. Cela doit être connu et présenté maintenant, spirituellement, dans la vie de l’Église, mais celle-ci doit se révéler être sur le terrain qui est présenté dans la lettre aux Éphésiens. Je ne dis pas que les Éphésiens étaient à ce niveau. Il se peut que l'église l'ait été, ou non. Mais il semble parfaitement clair que les saints d’Éphèse étaient dans une position où ils pouvaient recevoir une telle révélation et que les Corinthiens ne l'étaient pas. Les Corinthiens n'étaient pas prêts pour cela. Mais si la visite de Paul à Éphèse et les résultats sont révélateurs de quelque chose, ils nous parlent en effet d'application consciencieuse et de profondeur, en ce lieu. Ils apportèrent leurs livres de magie et les brûlèrent, et leur valeur pouvait représenter quatre mille euros. Ils sacrifièrent tout cela par le feu parce qu'ils avaient trouvé un nouveau mystère, une force céleste plus grande que la force des magiciens, des occultistes, des spirites, quelque chose bien au delà de tout ce qu'ils connaissaient. Ils avaient découvert Christ, et tout ce qui était autre (qui avait représenté un grand prix) fut abandonné, et ainsi, la voie fut ouverte pour une révélation merveilleuse. Paul put dire aux anciens d’Éphèse : "Je n'ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu" (Actes 20:27 selon la version Darby). Vous ne pouvez déclarer tout le conseil de Dieu à une compagnie de chrétiens qu'à moins qu'ils ne soient prêts à cela. Il y avait un chemin frayé à Éphèse, et pour leur part, cela représente une position spirituelle d'abandon de liens terrestres, de relations, d'intérêts de systèmes religieux.

                   Nous concentrerons pour un eu de temps sur quelques-unes des raisons et des causes spécifiques. Ces choses ont été incluses dans notre étude générale. Nous les mentionnons maintenant de façon particulière.


La comparaison des assemblées d’Éphèse et de Corinthe 

1 - La place de l'homme

                    Examinons-les toutes les deux, et portons notre attention sur un mot, ou un titre, ou une désignation particulière, à savoir le mot "homme". Quelle fut la place de l'homme dans ces deux assemblées ? A Corinthe, l'homme en tant que tel, avait une très large place. L'apôtre déclare :"Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ... En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? (1 Corinthiens 3:1, 3:4) N'es-ce pas l'homme en tant que tel qui est beaucoup trop en vue ? L'homme entrait dans le champs visuel et obscurcissait Christ. Tout au long de cette lettre, des éléments naturels dans l'homme sont mentionnés. Et tout aspect, quel que soit le point que vous considérez, du terrible problème qui engageait l'apôtre, vous touchez quelque expression de l'homme en lui-même : une dispute, par exemple bien que ne sachions pas exactement la nature du conflit. Mais deux croyants membres de la même assemblée, ont peut-être été dans la même transaction commerciale, et quelque chose ne fut as régulier. Là dessus, il y eut un sérieux différent, au point que l'un d'eux a décidé d'apporter ce différent en justice pour être réglé. Il s'agit de l'homme agissant à la manière des hommes. Il est toujours question de l'homme occupant la forteresse de la possession et de la fore.

                    Allons à présent à la lettre aux Éphésiens et repérons où l'homme se trouve dans cette lettre. Vous ne le trouvez pas, mais nous y trouvons "l'homme nouveau", celui dont nous sommes exhortés à nous revêtir (Éphésiens 4:24). Le vieil homme a fait la place à l'homme nouveau. Ce que nous voyons maintenant ce n'est pas l'individu se mettant en avant, mais bien plutôt l'individu fonctionnant correctement au sein de l'homme  nouveau corporatif. Il n'est plus question d'un nombre d'individus séparés, pensant chacun à ses propres intérêts, mais ici tout cet individualisme s'est perdu dans l'unique collectivité et relativité de l'homme nouveau. Vous pouvez presque les voir croître en Lui : "jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ." (Éphésiens 4:13)

                    Le mot homme est la clé de la situation de ces deux lettres. Comment ? Si vous lui permettez d'entrer, l'état sera celui que vous trouvez à Corinthe. S'il est expulsé, la perspective d'avenir est la position d’Éphèse. C'est l’œuvre de la Croix. Il n'est pas surprenant alors, que vous trouvez assez rapidement dans la lettre aux Éphésiens, des expressions telles que : "...nous a rendus vivants avec Christ .. il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ..."  Tout cela : vivifiés ensemble et ressuscités ensemble présuppose une mort, la mort même du vieil homme, de l'homme par nature.

2 - La place du monde

                    Le mot "monde" se présente un certain nombre de fois dans la lettre aux Corinthiens : "la sagesse de ce monde", "les chefs de ce monde". Parcourez les deux premiers chapitres et voyez quelle large place le mot monde tient. Le monde et sa sagesse, le monde et son esprit, le monde et sa voie, ont une large place parmi les croyants de Corinthe. Si vous continuez cette lettre, vous ne pouvez vous débarrasser de ce mot. Il est question de la voie de ce monde, de la manière dont le monde agit, ou des conditions qui y prévalent. Nous y sommes constamment confrontés, c'est l'esprit de ce monde. Le monde trouve une large place dans leur raisonnement. Ils se saisissent même des choses célestes et divines avec la sagesse de ce monde.   

                     Allons à la lettre aux Éphésiens et voyons où se trouve le mot monde. Il est loin derrière, et les croyants sont spirituellement comme vus hors de ce monde. Pas au sens littéral, car ils étaient sur terre, tout autant que les Corinthiens pouvaient l'être, ayant le monde comme lieu de vie. Ils y étaient et pourtant ils n'y étaient pas. Rappelez-vous ces phrases étranges et similairement contradictoires dans Jean 17 : "...aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde..." "Ils ne sont pas du monde"    "Je ne te prie pas des les ôter du monde..." Nous en connaissons le sens spirituel et il n'y a là aucune contradiction : dans le monde et hors de ce monde en même temps. En Éphésiens 6, ces choses qui appartiennent aux relations de la vie quotidiennes sont mentionnées. 
                                                                                                                                                                       On trouve des familles, des maris avec leurs épouses, des parents et leurs enfants, des maîtres et leurs employés. Vous dites : tout cela est bien terrestre ! Non ! Il s'agit en fait de relations propres à la vie quotidienne sur terre, et cependant, dans toutes ces relations, se trouve la possibilité d'une vie céleste. Tout est hissé à un niveau céleste, là où les intérêts spirituels gouvernent ces relations en vue de desseins célestes et pas seulement d'intérêts terrestres. Le monde, tel qu'il est décrit en 1 Corinthiens ne se trouve pas dans les Éphésiens.                                                                                                                                                
                   Cela explique le témoignage, cela montre ce qui est nécessaire pour cet impact sur les forces spirituelles. Ceci ne sera jamais atteint à moins de parvenir à cette même position, celle où le monde est, dans ce sens, laissé loin derrière. "Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang - cela est la manière du monde de faire les choses - mais contre les dominations, les autorités..." Il s'agit d'obtenir des résultats à l'arrière-plan de ce qui est chair et sang. Et quel combat combien plus efficace cela représente ! Quel résultats puissants il y a dans le domaine spirituel ! Combien les choses comptent quand nous connaissons le secret de fonctionner dans cette sphère, dans la puissance du Seigneur ressuscité !  Mais cela requiert que nous connaissions ici-bas, dans notre intelligence, en esprit, une séparation absolue d'avec ce monde.

3 - La différence dans l'ordre à Corinthe et à Éphèse                                                                                                                                                                                    
                    A Corinthe deux choses, ou deux côtés de la même chose sont présentés. Par ce que l'apôtre a à dire, un ordre céleste vous est présenté. Il indique en quoi consiste cet ordre céleste dans  l’Église. Il cherche à le recouvrer ou à l'établir. Mais à l'opposé, tout au moins, de la suggestion d'avoir cet ordre céleste - car l'apôtre ne le développe pas pleinement - il y a un désordre terrible dans cette assemblée. Parcourez à nouveau cette lettre et voyez combien tout est en désordre. Leur façon de faire et d'exercer l'autorité, leurs relations, tout est en désordre. En traitant les causes, l’apôtre a soulevé des questions et des problèmes qui sont devenus le terrain de lutte dans l’Église depuis lors, en ce qui concerne les relations et les règles de conduite, les points de vue et les gestions dans l’Église. Tout cela était en désordre à Corinthe.

                    Nous n'abordons pas les points particuliers. Cela prendrait trop de temps et pourrait ne pas être très profitable. De toute façon, cela nous aurait éloigné de notre intention spécifique en ce moment. Il est suffisant de dire que la question à Corinthe est largement une question d'ordre ou de désordre. Nous devons reconnaître cela. Il n'y a rien d'arbitraire de la part de l'apôtre dans cette lettre. Une explication et une interprétation fausses ont été présentées sur la base d'une grande partie de ce que Paul a dit dans cette lettre comme, par exemple, au sujet de son allusion à la place des sœurs dans l'assemblée. L'interprétation ou la déduction faites à propos de ces paroles ont été que Paul était un ennemi des femmes, qu'il était gagné par l'idée rabbinique sur la femme, qui tient à ce que la femme soit soumise et maintenue à une place de sujétion. Par conséquent, ce qu'il écrivit dans cette lettre était l'expression de cette mentalité, de cette conception. Rien n'est plus éloigné de la vérité. Il n'y a pas de plus grande diffamation envers l'apôtre. Celui-ci n'a à aucun moment envisagé la question de statut, d'honneur, il ne parlait que d'une question d'ordre. Il ne veut pas exclure les sœurs de l'assemblée dans la question du fonctionnement, mais il veut montrer que leur rôle est relatif et que cela est à la fois juste et profitable, que la place attribuée est   respectée. Il s'agit d'une question d'ordre. Que cela soit établi et parfaitement clair. Nous nous attardons sur ce point seulement pour montrer ce que nous voulons dire.

                    Allons à la lettre aux Éphésiens, et vous ne pouvez rien découvrir de ce désordre dans l'assemblée. Le chapitre présente le Corps et ses relations établies, où cette portion de lettre met principalement cela en évidence. C'est un ordre céleste qui est beau à voir. Il n'y a aucune mention de bouleversement de cet ordre, cela est simplement présenté comme quelque chose d'obtenu. Il n'y a pas de contestation à ce sujet, ni combat, il s'agit d'un constat de l'ordre céleste. Vous êtes dans une atmosphère toute différente. Le point capital est que le témoignage de l’Église au Seigneur ressuscité, dans la puissance de Sa vie de résurrection, est intimement lié à l'ordre dans la maison de Dieu. Si l'ordre divin est troublé, le témoignage est affaibli, il est annulé dans cette mesure. Il y a énormément de choses liées à cet ordre. Que personne ne pense que cet appel à l'ordre est simplement en vue d'exercer une domination, un contrôle, un pouvoir sur les autres, un désir d'assujettir des personnes. Le mot "soumission" est devenu anathème pour beaucoup de personnes parce qu'elles n'ont pas saisi sa signification. C'est la valeur de l'ordre divin, de l'ordre céleste exprimé parmi le peuple de Dieu, qui est en question, car celle-ci est un facteur vital dans la rencontre de l'ennemi. Un désordre comme celui qui était à Corinthe ne peut détruire la puissance des principautés. Par contre, les chefs de ce monde ne peuvent tenir devant les forces spirituelles, quand un ordre céleste est établi, observé et gardé comme une chose sacrée. Alors il y a pour le Seigneur, une voie merveilleusement libre pour intervenir et rencontrer les ennemis de l’Église. Très souvent, une église est divisée et brisée, et elle crie au Seigneur pour la victoire, la délivrance, pour obtenir puissance et efficacité. Mais si l'on pouvait entendre le Seigneur s'exprimer, on entendrait : "Mettez votre maison en ordre ! C'est la voie de la puissance ! Réglez vos problèmes relationnels et vos prières seront exaucées. Vous criez à moi, réclamant quelque chose que vous appelez "puissance", efficacité, mais le chemin pour cela est : bannissez les désordres qui se trouvent parmi vous." Ainsi l'expression de Sa vie demande un domaine céleste, une séparation du monde par la mort du vieil homme dans son énergie et sa vie naturelles, la constitution des choses conformément au modèle céleste.
                 
                   Ceci est entièrement pratique. Ici pas d'envolées de pensées nous transportant en extase, mais il s'agit de descendre au niveau de la base pratique des choses de la vie quotidienne. Je suis persuadé que rien ne touche plus le cœur du problème entier que ceci. Je suis certain que la défaite de l’Église, sa faiblesse, sa faillite dans le témoignage aujourd'hui sont dus, en premier lieu, au fait qu'elle est devenue tellement une chose terrestre, que les éléments du monde ont obtenu une entrée, que l'homme en tant que tel, y trouve une si large place, que l'ordre divin n'y a pas cours, mais qu'un ordre de fabrication humaine se trouve dans ce que nous appelons Église. Ces choses sont étroitement liées à l'efficacité du témoignage comme aucun autre ne peut l'être.

                     Connaissez-vous une union céleste avec le Seigneur ? Avez-vous, dans votre cœur, abandonné ce monde ? Avez-vous accepté la signification de Sa Croix pour la mise de côté de ce qui appartient à l'homme en tant que tel ? Êtes-vous tout à fait sûr que vous êtes en harmonie avec votre place dans la maison de Dieu et que vous n'êtes pas ailleurs qu'à votre place ? Dans toute la mesure où votre consécration au Seigneur est concernée, tendez-vous réellement à être à votre place, à y demeurer, à y servir pour le Seigneur ? Êtes-vous une partie de quelque chose qui n'est pas une expression du modèle céleste ?  Êtes-vous quelqu'un d'officiel d'un système officiel, donnant votre appui et soutenant un ordre qui n'est pas celui du Seigneur ? Et bien, vous serez vaincu dans la défaite générale d'une telle organisation. Cela sera défait dans toute la mesure où l'essence même du témoignage est concernée. Ce sont des questions pratiques et directes. Que le Seigneur accorde grâce, compréhension et réponse à ce que cela signifie. Je n'ai aucun doute qu'alors que vous persévérez, la compréhension de tout ceci viendra à vous de manière croissante. Vous ne pouvez pas tout saisir maintenant, mais c'est imprimé en vous. Souvenez-vos qu'il est extrêmement important de savoir si vous êtes dans la condition des Corinthiens ou des Éphésiens, et se sont là les traits et les différences.

                    Que le Seigneur face de nous de bons Éphésiens, si l'on peut s'exprimer ainsi dans un sens spirituel.                            

Chapitre 7

L'INTENTION DIVINE DANS LA POURSUITE DU CONFLIT


                Lecture : Juges 1:1 à 26; Colossiens 2:15; Éphésiens 6:12; Exode 23:29-30                      
                    Nous parvenons à un mot de conclusion concernant ce sujet : sa nature est indiquée par le contenu des passages que nous avons lus.

                   La première chose à saisir pleinement est le fait qui nous est présenté dans le passage de Colossiens, à savoir, que dans le cas du Seigneur Jésus la bataille est achevée. Dans toute la mesure où Sa personne est concernée, la victoire est assurée de manière absolue, totale et définitive. Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la Croix. Ceci nous amène à la base représentée par Israël lorsque le Seigneur déclara : "Je les chasserai..." Cela signifie que le Seigneur est déjà en position de complète possession. Dans toute la mesure où Il est concerné, la victoire est assurée. Maintenant, partant de ce point acquis, il y a cette autre côté de la réalisation progressive de cette victoire par le peuple de Dieu. Nous avons la victoire de manière absolue en Lui, mais nous devons y entrer nous-mêmes, de manière progressive. Il s’agit de l'aspect progressif de ce conflit, et le grand besoin en relation avec cet aspect est ce qu va nous préoccuper maintenant quelque temps.


La nature progressive du confit

1 - Le fait

                    Le caractère progressif est clairement constaté, c'est-à-dire, nous le voyons être un fait. Que ce soit dans l'Ancien Testament, comme type, ou dans le Nouveau Testament , comme déclaration, cela est parfaitement clair. Les paroles en Exode 23 correspondent bien à ce que nous trouvons plus tard dans la seconde partie de la Bible : Je ne les chasserai pas en une année loin de ta face... je les chasserai peu à peu.." (versets 29 et 30) Nous pouvons citer Éphésiens 4 comme un chapitre du Nouveau Testament qui indique cette nature progressive du conflit : "...nos n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, les autorités..." (verset 12) Bien que le Seigneur Jésus les ait Lui-même dépouillées, qu'Il a triomphé d'elles, les ayant exposées comme étant complètement défaites, nous sommes encore en conflit avec elles. Nous ne sommes pas représentés comme assis et la bataille terminée, nous sommes encore dans la bataille. Bien sûr, c'est à peine nécessaire de dire cela à ceux qui ont quelque expérience spirituelle, mais le fait est là d'une progressivité de cette bataille pour la vie spirituelle, pour un ascendant spirituel, sur les forces, les puissances de la mort spirituelle. Il n'est pas nécessaire de rester plus longtemps sur ce fait.

2 - La raison divine 

                    Étant donné que le Seigneur Lui-même a remporté une victoire absolue, et que dans toute la mesure où Il est concerné, il n'y a plus rien d'autre à faire - tous les ennemis ont été rencontrés et vaincus dans Sa Croix -  alors pourquoi ne pourrait-Il pas nous remettre simplement cette victoire dans son état complet, et ainsi nous continuerions tranquillement dans la vie sans aucun conflit spirituel ? Cela peut sembler être une question plutôt stupide. Mais nous devons apporter cette question au Seigneur et Lui demander de nous expliquer pourquoi, selon Sa volonté, dans Son ordonnancement des choses, il faut que le conflit continue et que la victoire soit progressive, au lieu d'être définitive d'un coup ? Pourquoi le combat doit-il continuer jusqu'à la fin ? Pourquoi donc cela ? Ce passage dans Exode nous en donne la raison : "Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu’à ce que tu augmentes en nombre....." La raison divine, en fait, est la nécessité d'un développement en vue de posséder le terrain que l'ennemi usurpe encore. Notre pleine possession de la victoire tarde à cause d'une incapacité à occuper, d'un manque d'aptitude, d'une limitation spirituelle, d'une immaturité spirituelle.

                    Maintenant, passons de l'aspect initial de l’Ancien Testament à l'aspect spirituel du Nouveau Testament, et, si nous le pouvons, pensons en terme de territoire spirituel, envisageons un territoire occupé par des forces spirituelles. Il n'est aucune force matérielle qui puisse les déposséder et occuper ce territoire. Seules, les forces spirituelles peuvent occuper un territoire spirituel. Si de tels territoires se trouvent en leur possession, et comme la seule force qui peut les supplanter est spirituelle, donc il doit y avoir ce qui est au moins égal à ces forces, en capacité, en dimensions,  pour s'emparer de la place qu’elles occupent jusqu'à présent. Par conséquent cela devient une question de mesure spirituelle, de capacité spirituelle. Ce que le Seigneur pose ici comme principe c'est qu'Il produira un ascendant spirituel sous réserve d'une croissance spirituelle. Si souvent dans la bataille nous allons au Seigneur, et nous prions, et nous plaidons, et nous supplions pour avoir la victoire, l'ascendant, la maîtrise sur les forces du mal et de la mort, et notre pensée est que d'une certaine manière, le Seigneur va intervenir par une démonstration puissante de force et nous mettre dans une position d'ascendant spirituel comme par enchantement. Nous devons corriger une telle manière de voir. Ce que le Seigneur fait est pour nous élargir en vue de posséder. Il nous met dans quelque épreuve, dans quelque expérience, nous mène dans quelque voie en vue de notre expansion spirituelle, un accroissement de spiritualité, de capacité spirituelle, et alors nous grandissons spirituellement, dans la même mesure nous occupons spontanément des places plus larges. La déclaration dans Exode 23:29-30 rend cela tellement clair.

                    L'illustration est intéressante. Voici un peuple appelé à la victoire, à la conquête, de manière progressive et par un développement continuel, et le Seigneur opère la dépossession et marche devant : "Voici j'envoie un ange devant toi..." Maintenant supposons que le Seigneur prenne de l'avance sur Son peuple et chasse tous les ennemis, laissant le territoire inoccupé, tandis que Son peuple est trop petit et ne peut occuper qu'une partie du terrain conquis, qu'arrivera-t-il alors ? Ni Dieu, ni le diable ne croient au vide. Laissez-vous aller à état de passivité, à un manque d'occupation définie, et vous vous trouverez bientôt dans quelque problème. Le diable ne croit pas à un état de vide dans quelque domaine que ce soit où le peuple de Dieu est concerné, car il le remplit. Ce principe est démontré par une histoire racontée par le Seigneur Lui-même, au sujet de l'homme qui était possédé d'un démon : le démon fut chassé, la maison fut laissée vide, et le démon vagabondait dans les lieux arides, cherchant du repos. N'en trouvant pas, celui-ci, à la longue, est retourné vers l'homme duquel il avait été chassé et trouva la maison balayée et ornée, mais non gardée, et alors promptement il en repris possession. Mais cette fois, le mauvais esprit entra dans cet homme avec sept autres démons. Il ressort très clairement de l'illustration du Seigneur, que l'ennemi ne croit pas au vide.

                   De la même manière, le Seigneur ne croit pas au vide.  Il croit aux choses remplies. Il croit en une possession entière, à une pleine occupation. Dans le domaine spirituel, cela requiert un élargissement spirituel, avant que le Seigneur ne puisse donner un espace plus grand. Je crains que la chrétienté est renversé les choses en réalisant des grands espaces et en espérant s'y déployer. C'est ainsi que de grands bâtiments sont construits, puis une très grande somme de travail et de labeur est nécessaire pour essayer de les remplir. Le Seigneur n'agit pas de cette manière. En tout premier lieu, Il élargit puis Il donne en conséquence. Cependant ne rabaissons pas ce sujet en l'amenant à un niveau trop bas, mais gardons-le dans la sphère du conflit et de la guerre spirituels. La loi que le Seigneur a mis en évidence, ici, dans ce passage, est qu'un ascendant sur les forces des ténèbres et de la mort, correspond à une croissance spirituelle. La croissance spirituelle est essentielle pour un ascendant spirituel, pour un territoire élargi. Le défi que le Seigneur place devant nous est celui-ci : Pouvez-vous occuper ce terrain ? Pouvez-vous le remplir ? Pouvez-vous le posséder ? Êtes-vous capables, si Je vous le donne ? Le désastre serait d'autant plus grand, si le Seigneur donnait un vaste territoire et que nous ne pourrions pas l'occuper et le remplir. Combien la croissance, la maturité et l'expansion spirituelles sont importantes !  

                    Toute la question de la victoire progressive repose sur un développement spirituel progressif. Il ne repose pas sur la possession d'un don d'ascendant provenant du Seigneur. L'ascendant, en fait, se développe en nous par une croissance et un élargissement spirituels. C’est une question de capacité. En conséquence, ceux qui connaissent le plus la victoire ne sont pas toujours ceux qui en parlent le plus, mais ceux qui sont passés à travers des expériences et des processus par lesquels ils ont été, sur un plan spirituel, puissamment élargis en Christ. Disons cela différemment. Ce doit être un réconfort de savoir que tout ce que fait le Seigneur avec nous, qui est une sorte d'étirement, un étirement douloureux : ce creusement de voies, de sillons plus profonds, cette conduite dans les profondeurs, cette mise en pièces et cette ouverture par force, tout ce qui tend à favoriser une énergie plus profonde, plus large et plus élevée du Seigneur à travers la souffrance, a pour objectif de nous introduire dans une position de puissance et d'ascendant  spirituels. Ainsi le pouvoir de l'ennemi devient plus faible, parce que le pouvoir des saints devient plus grand par leur croissance dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Le pouvoir des saints ne s'accroît que sur cette base. Nous devons être constitués pour le pouvoir, pour l'ascendant, pour la conquête. Il est tout à fait évident que s'il n'y a pas un arrière-plan spirituel adéquat à la vie de ceux qui portent des assauts contre l'ennemi, ils seront mis en pièces, ils seront incapables de tenir devant lui. Cela requiert qu'ils soient compétents spirituellement, qu'ils possèdent des richesses spirituelles, un arrière-plan spirituel, une plénitude spirituelle pour tenir tête à l'ennemi et le forcer à quitter sa position. Il est important que nous reconnaissions cela.

                    Il nous faut connaître un élargissement en vue de pouvoir occuper. Le Seigneur ne nous donnera rien autrement. Il est gouverné par une sagesse infinie dans la manière dont Il agit envers nous. "Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face.... Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu’à ce que tu augmentes en nombre....." La mesure de l'ascendant spirituel est celle de la croissance spirituelle.

3 - Un effet dissuasif, si nous regardons de la mauvaise manière

                    Nous nous empressons de passer à une autre chose. Ce caractère progressif peut avoir un effet dissuasif, si nous le regardons d'une mauvaise manière. Il semble clair que beaucoup en Israël furent dissuadés, découragés de devoir continuer à combattre et de devoir chasser complètement l'ennemi, parce qu'il s'agissait d'une entreprise progressive ou lente. Pour une raison ou pour une autre, cette nature humaine qui est nôtre, aime obtenir les choses en une seule fois, tout arranger en un seul coup, tandis que le long processus, dont on ne voit pas la fin, de la croissance spirituelle est souvent une chose très décourageante pour la chair. Ainsi, ils ne chassèrent pas entièrement ces nations, simplement parce que cela demandait de la persistance. Cela réclamait, comme nous le disons, de s'y "accrocher". Cela requérait une constante consécration. Cela exigeait une poursuite assidue et toujours quelque chose de plus à réaliser.

                    Il en est ainsi avec nous. Nous sommes si souvent découragés et dissuadés de continuer parce que nous semblons progresser si peu, parce qu'il semble qu'il y ait plus de choses devant nous que derrière nous, parce qu'il nous semble, après tout, que nous avons gagné si peu et que nous constatons qu'il y a encore tant à gagner. Remarquons que cela fait partie de l'ordonnancement souverain du Seigneur. Aussi longtemps que nous serons ici-bas, le Seigneur ne nous donnera pas la moindre occasion de dire : Maintenant nous pouvons nous installer ! Oh, mais combien nous espérons cela presque chaque jour ! Notre pensée est qu'il n'est pas bien loin le temps où nous parviendrons à une position où nous aurons le dessus, où nous aurons l'ascendant, et que le combat sera alors terminé, en tout cas pour l'essentiel, et que nous pourrons nous reposer. Je désire vous dire en toute fidélité que précisément jusqu'au dernier affrontement dans cette bataille vous sentirez que pratiquement rien n'a été fait en comparaison de ce qui reste à faire. Vous aurez l’impression que les forces devant vous sont encore sur le point de vos submerger. Peu importe la mesure de vos progrès spirituels, vous serez souvent dans la situation où vous aurez le sentiment d'être presque submergé, que ce qui est réellement la partie la plus difficile de la chose à faire n'a pas été accomplie. Le sentier vers la gloire est le sentier d'un conflit croissant, et la part la plus aiguë du conflit prendra place juste avant d'entrer dans la gloire. Le Seigneur ne nous donnera jamais raison de nous être installés.

                    Il y a une autre phase de l'échec d'Israël. D'un côté, tandis que beaucoup étaient découragés à cause du caractère progressif et prolongé du conflit, il est parfaitement clair que beaucoup d'autres sont entrés dans un état de satisfaction coupable. Ils disaient : nous avons combattu, nous sommes allés jusque là, c'est suffisant. Le mécontentement peut être selon le cas saint ou coupable. Il y a un saint mécontentement. Tandis qu'il reste des forces spirituelles à chasser à déposséder, que dans tous les domaines et la sphère de ce qui est spirituel il y a encore ce qui est opposé au Seigneur, vous et moi n'avons pas le droit d'être satisfaits. Nous ne devons pas nous installer e dire : Oh, c'est l'idéal à atteindre et c'est impossible ! C'est parfaitement bien de voir ce qui devrait être, mais il ne sert à rien d'établir une sorte de conseil de perfection et d'espérer atteindre ce qui est impossible parmi le peuple de Dieu ou dans notre expérience spirituelle ! Si nous commençons à raisonner de cette manière, nous nous retrouverons dans un bien triste état. Durant les quatre cents ans occupé par les juges, une attitude similaire n'a produit que misère, défaites continuelles et faiblesse, un terrible état d'alternance de haut et de bas tout au long de cette longue période. Lisez le compte-rendu dans ce livre des Juges, et notez les périodes où Israël travaillait dans l'esclavage et la défaite. Pourquoi ? L'explication se trouve dans le premier chapitre. Relisez tout ce chapitre et relevez combien de fois il est répété que certains d'Israël n'ont pas chassé leurs ennemis. Le résultat fut cette longue période de défaite, de faillite et de misère. Que s'était-il passé ? Ils étaient arrivés à un état de satisfaction coupable. Ils s'étaient dit : oui l'idéal, il est vrai, serait de posséder le pays entièrement, mais la mesure actuelle d'occupation semble être tout ce qu'il est possible de faire, nous devons accepter les choses comme elles sont !

                   Cela représente pour nous un très sérieux défi en relation avec le témoignage du Seigneur. Nous jetons un coup d’œil sur le monde aujourd'hui, sur ce que nous appelons le monde chrétien, et nous constatons son état, un état qui est très semblable à celui du temps des Juges. Nous voyons des divisions et des faillites dans ce que nous appelons l'Église. La question est donc celle-ci : Est-il possible d'avoir un témoignage authentique, un plein témoignage, une pleine expression de la pensée du Seigneur ? La réponse qui est si souvent donnée peut être énoncé ainsi : "Oui, cela est l'idéal, mais vous vous imposez une tâche impossible si vous essayez de l'entreprendre. Vous feriez mieux d’accepter la situation, de la considérer comme toute en ruines et de vous en accommoder !" Êtes-vous satisfait d'une telle réponse ? Moi, non, j'ai décidé que même si je meurs en essayant, je me donnerai pour obtenir une plus pleine expression de la pensée du Seigneur. Pour autant qu'il s'agisse de ma propre vie, elle sera répandue jusqu'au bout afin d'amener Son peuple dans la plénitude de Sa volonté, mais je n'accepte pas cette situation qui, jusqu'à présent, est une situation de pénurie. C'est une attitude coupable que de se contenter de la situation. C'est un manque de persévérance, en dépit de l'impossibilité apparente, qui a produit cette terrible paralysie et l'inefficacité spirituelle du peule de Dieu. Cet état de choses est presque mondialement répandu aujourd'hui.


La nécessité de la communion fraternelle

                    Nous arrivons au mot final que nous ressentons comme étant celui qui doit vraiment retenir notre attention par dessus tout. Nous voyons la réalité de la bataille et beaucoup de lois qui régissent cette bataille, mais de quoi avons-nous besoin si notre raison d'être est de vaincre ? Vous pouvez répondre de diverses manières, mais ce que je vois comme besoin dominant, si ce n'est la chose prédominante, est celui qui est au moins suggéré dans la première partie du premier chapitre des Juges. Là, la question est posée :  "Qui de nous montera le premier contre les Cananéens, pour les attaquer? L’Eternel répondit: Juda montera... Et Juda dit à Siméon, son frère: Monte avec moi dans le pays qui m’est échu par le sort, et nous combattrons les Cananéens; j’irai aussi avec toi dans celui qui t’est tombé en partage. Et Siméon alla avec lui. Juda monta, et l’Eternel livra entre leurs mains les Cananéens et les Phéréziens; ils battirent dix mille hommes à Bézek." Il y a ici un travail effectif, une réelle efficacité. Qu'y a-t-il derrière cela ? Il y a eu la communion fraternelle, la coopération. Ici, vous trouvez l'esprit de fraternité se manifestant par une serviabilité mutuelle, un soutien mutuel dans le combat. L'ennemi a maintenant sa possession et a résisté au peuple de Dieu à cause d'un manque dans ce domaine. L'une des stratégies par lesquelles il est parvenu à ses fins, a été de maintenir le peuple de Dieu loin d'un franche coopération spirituelle dans la bataille, de les disperser, de les diviser, de les désintégrer, de les amener à agir individuellement au lieu d'intervenir en tant qu'instrument corporatif et collectif pour Dieu et de traiter les problèmes ensemble de façon puissante. Nous ne dirons jamais assez l'importance de cela.

                    C'est le fardeau de mon cœur, que le grand besoin du Seigneur est d'avoir un instrument de prières qui s'assemble dans un seul but, celui de chasser l'ennemi du terrain qu'il occupe; non pas seulement dans le but de présenter des requêtes, ni simplement de répandre des paroles qui passent pour des prières, car, aussi bonnes et justes qu'elles puissent être, de telles prières ne parviennent pas à saisir d'une main puissante la propre victoire du Seigneur et amener cette victoire à opérer là où se trouve l'ennemi. La victoire est dans les mains du Seigneur. Il a dépouillé les dominations et les autorités. Il a dit "Je les chasserai". Que doit-il s'ensuivre ? Il faut que l'on s'assemble, et dans la foi, que l'on empoigne, en quelque sorte, cette victoire. Il doit y avoir une appropriation de cette victoire, et on doit l'amener à exercer une pression sur la situation spirituelle. A moins que nous obtenions cela, nous ne verrons pas la contre-partie spirituelle de cette puissante expérience de triomphe qu'ont connu Juda et Siméon. Là, le progrès est réel. Là nous voyons l'ennemi contraint de quitter le terrain

                    Que ne donnerais-je pour que le peuple de Dieu s'assemble pour travailler dans la prière, pour un travail effectif, venant dans un esprit en travail, avec une intelligence avisé, dans une pleine résolution de cœur et comme un seul homme dans un esprit de communion fraternelle, parce que c'est le témoignage du Seigneur qui est en jeu, qui se trouve impliqué, qui est lié à cela; pour cette venue ensemble et un règlement définitif des situations où foisonne l'influence satanique, afin de déblayer le terrain de l'ennemi. C'est le besoin du Seigneur aujourd'hui. Je ressens que le besoin prééminent du Seigneur. Nous ne prenons pas assez la chose à cœur. Nous n'avons pas suffisamment à cœur le témoignage du Seigneur. Si nous étions réellement en souci pour le témoignage du Seigneur sur cette terre, nous n'aurions besoin que d'être informés de l'impact de la mort et du fait qu'elle prévaut contre le peuple de Dieu dans une situation quelconque, pour que nous nous y engagions avec comme but de ne laisser aucun répit à l'ennemi jusqu'à ce qu'il se retire de la situation. Mais nous pouvons être informés de telles situations, d'un besoin, de nos frères dans le combat qui sont pressés au-delà de toute mesure, et être satisfaits avec une simple requête momentanée : "Oh,! Seigneur aide-les ; oh ! Seigneur , bénis-les ; oh ! Seigneur, viens à leur secours !" alors que le Seigneur est en train de nous dire très catégoriquement, si du moins nous avions des oreilles pour entendre : "Pourquoi ces cris ? Lève ta verge..." (Exode 14:15-16) Nous avons la verge de la victoire du Seigneur  en nos mains, ou nous devrions l'avoir. Nous avons la verge du non puissant de Jésus, et nous venons au Seigneur avec des cris, alors que le Seigneur dit en réalité : "Amenez cette victoire qui est pour vous, en Moi, à exercer sa pression sur cette situation !" C'est à cette venue ensemble dans la communion, dans la coopération , qu'appartient le rôle d'amener la grande victoire que le Seigneur possède en notre faveur, à exercer sa pression sur la situation.

                    Oh ! Puisse le Seigneur nous remuer par cettequestion  de la prière puissante au nom de Jésus, et obtenir un instrument, un vase dans lequel et à travers lequel la puissance de Son trône sera manifestée sur ces situations qui sont sous la domination de l'ennemi. C'est le grand besoin du Seigneur. Dans beaucoup de personnes, parmi le peuple de Dieu, comme dans beaucoup d'endroits dans ce monde, le témoignage du Seigneur est défait, arrêté, bloqué, étouffé, incapable de percer. Tout est paralysé, l'ennemi tient le terrain. Le peuple de Dieu a le plus grand mal à se défendre, à se maintenir. Il y a nécessité que quelque puissance parvienne à déblayer le terrain de l'ennemi. Cette puissance n'y parviendra que lorsque le peuple de Dieu se chargera de cette question dans une communion de prière tellement puissante que, par elle, le trône agira. 

                    Beaucoup savent qu'ils ne réussissent pas tout seuls dans leur vie de prière qu'ils ne peuvent traiter la situation par eux-mêmes. Beaucoup sont profondément et terriblement conscients que ce dont ils ont besoin pour réussir, est un puissant renforcement par une coopération dans la prière, mais leur problème est celui-ci : d'où un tel renforcement doit-il venir ? On ne trouve pas ceux qui sont suffisamment en souci pour cela, ceux qui savent comment prier de la sorte, dans la puissance du nom. Pardonnez-moi d'insister autant, mais les conditions qui prédominent, réclament des mots énergiques. Le besoin est de recouvrer un instrument de prière par le moyen duquel la puissance qui est dans la main du Seigneur Jésus, sera libérée à l'égard des situations bloquées du fait de la puissance de l'ennemi. Que le Seigneur nous réveille, nous remue profondément dans ce domaine, et fasse au moins de nous une partie d'un tel instrument de prière.

                   Prenons la résolution de venir ensemble pour prier. N'attendons pas d'être appelés. S'il est possible de se réunir, s'il y a autour de nous de ceux que nous pouvons appeler pour prier, faisons-le. N'attendez pas la réunion de prière établie. Si vous pouvez avoir de la communion dans la prière avec quelqu'un, prenez position ensemble en faveur des intérêts du Seigneur, et dépensez-vous dans cette question de délivrance des situations de la domination du pouvoir de l'ennemi.

T. AUSTIN-SPARKS