mardi 17 mai 2016

(8) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre huitième

JOSEPH ET LA LOI DE LA VIE

 La loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. (Romains 8:2)

Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. (Romains 8:17)

Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, (Philippiens 3:10)

                    Nous arrivons maintenant à la septième expression de la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ. Nous avons suivi les stages différents de son opération illustrés pour nous par es hommes du livre de la Genèsedepuis Adam jusqu'à Jacob, et nous nous arrêtons à présent à Joseph, le septième et le dernier. Joseph rassemble en lui-même les six caractères précédents, et il les porte en sa personne jusqu'à la plénitude de la vie.

                  Demandons-nous si, en Joseph, se trouvait cette première attitude fondamentale où tout est pour le Père. Nous le voyons, c'est précisément ainsi qu'il nous est présenté. Le commencement de l'histoire de Joseph nous dit qu'Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils. pourquoi cela ? Parce que, comme cela nous sera démontré par la suite, Joseph avait un soin tout spécial pour les intérêts de son père. Il reprend en lui cette première chose : tout pour le plaisir du Père.

                    Est-ce que Joseph reprend cette question du discernement et de l'intelligence spirituels, à l'égard de ce qui peut plaire au Père ? N'est-ce pas là la cause du trouble qui existait entre lui est ses frères ? Ses frères agissaient contrairement à la pensée de leur père, et Joseph voyait et comprenait combien cela déshonorait le père. Il discernait ce qui était mal en ses frères. Cela causait un malaise, et il cherchait lui-même à ne pas suivre cette voie, mais à marcher de manière à plaire à son père selon l'esprit et non selon la chair. 

                    Ensuite, nous pouvons voir clairement comment ce principe de la résurrection opéra en Joseph. Sa vie fut largement basée sur ce principe. Est-ce qu'il entra dans la mort ? Oui, mais il connut la résurrection. C'est un grand facteur dans l'histoire de Joseph, ce principe de la résurrection.

                    
Quant à la foi -- si jamais une homme fut éprouvé dans sa foi, ce fut Joseph. Durant toutes les années qui passa dans la maison de Potiphar, puis en prison, dans le donjon, -- oh ! Combien grande fut l’épreuve de sa foi ! Le Psalmiste dit, que le fer entra dans son âmela parole de l’Éternel l'éprouva. Oui, il dut avoir la foi, et sa foi fut éprouvée et il est merveilleux de le voir se confier en Dieu. Nous ne trouvons pas trace d'amertume, de ressentiment, de rébellion. La foi est triomphante en Joseph !

                    Oui, il est un vrai fils. L'esprit du fils était en lui, dans le don qu'il fit lui-même au service de la Maison de Dieu, représentée par ses frères. Il avait le souci du bien-être de ses frères. Il alla voir comment ils se portaient. Il leur apporta du pain. Le grand but de sa vie, c'était le service à rendre à ses frères, ce que nous voyons plus tard en Égypte.

                    Oui, il est tout-à-fait clair que Joseph représente tous ces caractères précédents. Mais que trouvons-nous ensuite ? Ce que, en lui, le but est atteint pour tous. Par la souffrance au règne ; par l’abaissement à exaltation ; par l'humiliation au trône. Oh ! Bien-aimés si la vie du Seigneur Jésus a en nous la voie libre, elle produira toutes ces choses. Cette vie suivra le chemin où, spontanément, tout est pour le Seigneur. Elle suivra le chemin du discernement spirituel progressif, quant à ce qui est du Seigneur et ce qui ne l'est pas. Et l'on n'aura jamais besoin de nous dire, ou nous n'aurons jamais besoin de dire aux autres : il faut abandonner ceci et ne pas agir ainsi. La loi de l'Esprit de vie nous enseignera ce qui n'est pas selon la pensée du Seigneur. Elle nous séparera d'avec le monde, et nous saurons que nous sommes séparés. Ce ne sera pas que nous ayons à abandonner le monde, mais ce sera le monde qui nous laissera. Nous en sommes sortis. Nous sommes étrangers dans ce monde. C'est la loi de l'Esprit de vie qui produit cela. Éprouvons-nous nous mêmes par cette loi. Si nous pouvons être à l'aise, joyeux et satisfaits dans ce monde et dans notre propre vie naturelle, nous avons une raison sérieuse de nous demander si la vie du Seigneur Jésus est en nous. Nous verrons, à mesure que cette vie agit en nous, que nous sommes de plus en plus étrangers ici-bas. Nous nous trouvons de plus en plus, en esprit, en dehors de ces choses, et nous pouvons y avoir les expériences les plus terribles.          
                    Oui, nous réalisons combien nous nous éloignons de ce monde, tandis que nous avançons avec Dieu. Combien le monde nous deviens lointain ! C'est l'action de la vie. II en sera ainsi. Cela nous créera des difficultés, mais il ne peut en être autrement. La loi de l'Esprit de vie élargira de plus en plus la brèche qui s'est faite entre nous et le monde et cette vie d'ici-bas. Elle doit produire cela. Elle nous en fait inévitablement sortir. Et naturellement, quand nous sommes dans cette position, sur quoi pouvons-nous compter ? Quel appui avons-nous, autre que Dieu seul ? Il est devenu notre vie, notre ressource. Les plaisirs du monde se sont retirés, et Il est devenu, Lui, notre plaisir. Pour tout, nous avons à regarder à Lui. Et c'est une vie de foi. Notre satisfaction n'est plus ici-bas. Mais c'est la vie qui accomplit tout cela, et qui nous amène à la place où nous découvrons que Dieu est notre récompense infiniment plus grande, comme le fit Abraham en découvrant : Dieu, El Shaddaï, le Dieu Tout-Puissant, le Dieu qui répand de Sa plénitude 

Le trône et la véritable destinée

                   Il nous faut comprendre Joseph très intimement. Toute cette action de la vie, dans tous ces différents stages, amenant spontanément ces choses si variées à devenir pour l'enfant de Dieu des réalités, tout cela est dirigé vers une destinée, vers un but. La loi de la vie, lorqu'elle a la voie libre en nous, doit nous amener au trône. Elle doit nous amener au trône pour que nous régnions avec Lui. Mais comment ? Par la souffrance, par l'humiliation, par l'abaissement. C'est le chemin de cette vie, le chemin qui nous conduit au trône. C'est ce que représente Joseph.

La relation unique de l'instrument choisi 

                    Mais remarquons que Joseph avait une place très particulière dans l'affection de son père. Il est on de reconnaître cela, avant de commencer à relever les épreuves de Joseph. "L’Éternel châtie celui qu’il aime" -- et Satan conteste toujours cela. Lorsque nous sommes dans les difficultés dans les souffrances, dans les humiliations, dans les détresses, il y a toujours une voix qui vient murmurer à notre oreille pour nous dire que e Seigneur ne nous aime pas. Il est donc précieux de remarquer que Joseph avait une place de prédilection dans les affections de son père. Pourquoi ? Pour les raisons que nous avons déjà soulignées. Premièrement, il était le fruit de ce double labeur. Le père avait travaillé deux fois pour lui. Pour avoir Joseph, il en avait beaucoup coûté à son père...

                    Et l’Église, qui est le Corps de Christ, est le fruit de l'angoisse la plus profonde pour le cœur du Père. Dieu a été dans l'agonie pour assurer Son Église. Elle est l’Église de Dieu. Quelle merveilleuse déclaration ! Elle est appelée si souvent, l’Église ou le Corps de Christ, mais ici la désignation qui lui est donnée, c'est "l’Église de Dieu qu'il s'est acquise par son propre sang." (Actes 20:28). C'est pourquoi l’Église Lui est chère, d'une manière toute spéciale. Mais ce n'est pas seulement parce que l’Église est le résultat de Son double service, ou de Son agonie, ou de Son labeur, qu'elle Lui est chère, c'est aussi parce qu'elle est le fruit de Son Esprit, ce qui répond le plus profondément à Son Être le plus intime. C'est une chose merveilleuse ! C'est ainsi que Dieu considère l’Église. Il ne nous regarde pas en ce que nous sommes en nous-mêmes, mais Il nous voit en ce que nous sommes en Christ, et ce que nous serons dans l'éternité. Une chose merveilleuse !

                     L'une des illustrations, ou l'une des paraboles les plus remarquables de ce fait, nous la trouvons dans la sentence que Balaam fut obligé de rendre sur Israël, alors que Balaam n'eut pas la permission de prononcer ses propres paroles, et qu'il fut contraint d'exprimer ce que Dieu avait à dire. Alors que, sous une force à laquelle il ne put résister, tandis que, de la montagne il regardait la vallée où Jacob était dispersé, il dit : Il n'aperçoit point d'iniquité en Jacob." (Nombres 23:21). Souvenons-nous de Jacob. Pensons à sa vie dans le désert. Regardons sa rébellion, ses murmures, les cœurs tournés l’Égypte, son infidélité, et en présence de tout cela, nous entendons cette déclaration étonnante qui vient directement du cœur de Dieu et que doivent prononcer les lèvres récalcitrantes d'un prophète infidèle : "Il ne voit point de perversité en Israël". Quelle grâce!  

                     Le Seigneur regarde donc Son Église comme le fruit de Sa grâce, le fruit de Son travail, et dans un certain sens, l’Église répond à Son cœur d'une manière qu'il nous est difficile d'exprimer. "Christ a aimé l'Église" (Éphésiens 5:25). Il a aimé et Il aime  l’Église, parce que, d'une manière mystérieuse, dans l’Église, Il a ce que Son  cœur  désire. Puissions-nous être inspirés plus profondément par le désir qu'Il ait en nous. C'est là, voyez-vous, la place de Joseph pour le père.

L'accomplissement de la vraie vision

                  Mais ensuite qu'est-ce qui suivra ? Souffrance, abaissement, humiliation ! Mais ceci ne sera pas une contradiction à ce que nous venons de dire. Ce ne sera pas un démenti à l'amour du Père. Le fait que le Seigneur Jésus dut suivre le chemin de la Croix n'a pas été un argument contre l'amour de Dieu pour Lui. Pas du tout ! Pourquoi Joseph souffrit-il ? Premièrement, il était haï par ses frères. Il souffrit à cause de leur haine. Pourquoi ? Il y a deux aspects à cela. Il souffrit d'un côté parce qu'ils étaient charnels et de l'autre côté, il souffrit parce qu'il s'opposa à ce qu'il comprenait être une cause de peine et de déshonneur pour son père. C'est quelque chose de difficile à exprimer sans risquer l'incompréhension : et cependant, c’est une ne vraie position.  Celui qui est réellement en accord avec la loi de l'Esprit de vie, et en qui peut opérer cette loi, aura un discernement spirituel à l'égard de ce qui est encore charnel, même dans les enfants de Dieu, dans la famille du Père. Et parce qu'il a ce discernement, il ne pourra pas l'accepter, il devra le répudier, il devra s'opposer à tout ce qui est charnel parmi le peuple de Dieu ... Et dès que l'on agira ainsi, on sera jugé et regardé comme se croyant supérieur. On sera retranché et mis de côté. On sera rejeté, on deviendra un objet de raillerie et de reproche. Ce sera la souffrance. L'esprit charnel n'aime pas se voir exposé. Voilà pourquoi Joseph eut à souffrir, et c'est le chemin de la souffrance. C'est vouloir pour Dieu l'accomplissement de Sa pensée la plus haute. Et c'est ce qui  signifiera toujours s'opposer à ce qui est moindre que la pensée la plus haute de Dieu. 

                    Il y avait donc cette autre chose chez Joseph. Ses aspirations étaient trop élevées. Son cœur voulait un trône. Il avait des rêves pour une vie de gouvernement. Mais ces principes sont enveloppés dans une histoire très humaine. Le Seigneur ne présente pas des peintures artificielles. Si nous écrivions cette méditation pour en faire ressortir les principes spirituels, nous l'écririons bien différemment. Le Seigneur, Lui, nous dit cette histoire en termes très humains, et Il permet que nous ayons tous les détails de la façon maladroite dont agit Joseph à l'égard de ses frères. Et cependant, caché  derrière  cette histoire très humaine, dans laquelle paraissent tous les défauts de Joseph, alors même qu'il désire les choses plus élevées -- cachés dans l'histoire humaine, il y a des principes. Derrière ces rêves et le récit qui en est fait, il y a un principe. Le trône est en vue.Et le trône est l'intention et le but de Dieu pour ceux qui veulent Le suivre jusqu'au bout. Le trône est la destinée que Dieu réserve à cette vie, qui est venue de Lui-même. Elle doit, si elle a sa propre voie, revenir à sa source. Elle doit retourner à Celui duquel elle est sortie. La seule chose qui puisse retourner à Dieu, c'est Sa propre vie, celle qui est de Lui-même et rien d'autre. Cette vie nous a été donnée pour nous faire parvenir par le chemin de la souffrance qui nous sanctifie, jusqu'au trône. C'est la destinée de cette vie, et c'est ce principe qui causa l'affliction de Joseph. Oh ! Cette vie régnante, cette vie du trône, cette vie triomphante, quelle hostilité, elle provoque ! Vous pensez évidemment être quelque chose de spécial, quelque chose de meilleur et de plus élevé que tout le reste ! -- c'est dans ces tenues que vous serez tourné en dérision. 

L'animosité de Satan contre l'instrument choisi

                    Je pense qu'il y a quelque chose de plus profond en tout cela. Si Joseph était une figure de Christ -- et il n'y a pas de doute à cela -- il était destiné comme Christ à arriver au trône. Mais il y a quelqu’un d'autre qui a aspiré à ce trône, quelqu'un d'autre qui rendra les choses impossibles pour celui à qui est destiné ce trône, quelqu'un d'autre qui ne s'embarrassera de rien pour faire de la vie de ceux qui sont appelés à ce trône, une vie de souffrance et d'agonie. Je pense que, aux aguets, dans l'ombre, derrière toute cette scène, se tenait quelqu'un qui voyait de loin Celui qu'illustrait Joseph, Celui qu'il préfigurait. Je pense que Satan sait toujours et partout discerner Christ même dans une ombre, dans une figure. Et Joseph était une figure, une ombre par laquelle Dieu déclarait que viendrait des plus certainement Celui auquel était destiné le trône. Satan est opposé à cela, et il emploiera tous les moyens charnels pour le rendre impossible et l'empêcher. Et il y avait près de Joseph des frères charnels qui donnaient à Satan la base nécessaire pour lutter contre celui dont les yeux étaient tournés vers le trône. Ses aspirations étaient trop hautes pour Satan. Si l'Église a des aspirations semblables, selon le dessein éternel de Dieu, l'Église aura à souffrir par la main de Satan, non seulement directement, mais de la part des chrétiens charnels. Le plus grand obstacle, l'entrave et la cause de souffrances, pour ceux qui veulent avancer avec Dieu, leur viendra de la part des chrétiens charnels. Nous souffrirons d'avantage de la part de l'Église professante que de celle du monde, si nous voulons marcher et avancer avec Dieu. C'est un chemin de souffrance, ce chemin qui mène au trône.

La préparation spirituelle par la souffrance

                  Mais nous le voyons, Dieu avait Sa place dans les souffrances de Joseph. Nous voyons la nécessité de la souffrance, sous la main souveraine de Dieu, comme le chemin qui le préparait pour le trône. Nous régnerons si nous souffrons, non pas par le simple fait de la souffrance, mais à cause de ce que souffrance accomplit en nous. Les souffrances de Joseph accomplissaient de grandes choses en le préparant pour le trône. 

                     Joseph devait apprendre à servir, parce que le service est la marque du trône. Lorsque, pour finir, il arriva au trône, ce fut pour servir ses frères. Ne pensons pas à notre destinée éternelle comme à une simple vie de loisir paresseux. Sa gloire sera le service : "Ses serviteurs le serviront." Joseph dut apprendre le service, et il l'apprit à une rude école. La maison de Potiphar fut pour Joseph l'école où il apprit à être un serviteur. Ce fut pour lui une école très dure et difficile -- être un serviteur, là dans la maison d'un Égyptien, lui, un enfant d'un prince avec Dieu, le fils du cœur d'Israël, qui apprend la soumission par le service dans la maison de Potiphar. Il est dépouillé de tout afin d'apprendre à régner et à avoir la plénitude sans orgueil. Dépouillé pour être enrichi ; humilié pour être exalté ; servant dans l'humiliation pour servir dans l'exaltation. Les souffrances accomplissent quelque chose. Nous ne pouvons pas reprendre toutes les souffrances de Joseph, mais elles nous sont montrées comme le chemin qui mène au trône.

                    Joseph représente donc la vraie Église spirituelle et sa destinée, qui est de régner avec Christ. Et pour le moment, le chemin qui l'amènera à cette position glorieuse, c'est le chemin de l'abaissement, de la souffrance, du mépris, de l'humiliation, et cela très largement par le moyen des éléments charnels qui se trouvent au sein du peuple de Dieu, de la part de ceux qui ne sont pas spirituels. 

                    Que pouvons-nous dire de plus ? Nous avons atteint le but lorsque nous sommes arrivés au trône. Nous voyons le chemin de la vie, nous voyons l'accomplissement de la vie. 

Une vraie fondation et son issue  
             
                     Je pense que la dernière chose à dire, et à répéter en la soulignant, c'est simplement celle-ci : Nous devons être sûrs d'avoir reçu Christ comme la vie, et notre vie. "Le don de Dieu, c'est la vie éternelle, en Jésus-Christ, notre Seigneur" (Romains 6:23) Sûrs d'avoir reçu le don, et ensuite, au fur et à mesure que nous avançons, nous souvenir de l'exhortation : "Saisis la vie éternelle" (1 Timothée 6:12). Car il y a une opposition si cruelle et si terrible contre cette vie, qu'il nous serait facile, à certains moments, d'accepter la mort -- j’entends littéralement. Il y a des périodes dans la vie des enfants de Dieu où Satan leur offre la mort, et où il les pousse à désirer quitter cette scène, à accepter la fin de tout, à dire : "Tout est fini !" Et à demander au Seigneur de les faire sortir de leur situation, parce qu'ils sont arrivés à un  grand point de désespoir. Quelque fois, on en arrive à ce point. Je ne sais si vous comprenez ce que je veux exprimer : Satan ne se laisse arrêter par rien. Il amène les enfants de Dieu dans un état de dépression, et il veut leur faire accepter la mort. C'est ainsi que, toujours et à nouveau, nous avons à nous saisir de la vie par un acte de foi. Et lorsque nous avons cette attitude de vie, que nous nous saisissons de la vie, que nous répondons à la loi de la vie, que nous avançons dans ce qui est lié à cette vie, cette vie nous portera à travers tous ces stages successifs de développement et de croissance. Cette vie même, qui est en nous, c'est Christ en nous. Elle prouvera être non seulement l'espérance de la gloire, mais la réalisation de la gloire du trône. Il y a, en vous et moi, ce qui est destiné à nous amener au trône, si nous le lui permettons.

                     Que le Seigneur nous apprenne à nous conformer à la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ !

T.A.S. 



samedi 14 mai 2016

(7) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre septième

JACOB ET LA LOI DE LA VIE (suite)

Jacob partit de Beer-Schéba, et s’en alla à Charan. Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.......
Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s’appelait auparavant Luz.(Genèse 28:10-12, 19)

Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude. (Jean 1:47)

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance. (Genèse 31:13)

Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Esaü, ton frère....  Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel, dans le pays de Canaan. Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère. (Genèse 35:1, 6-7)

Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? (1 Corinthiens 1:20)

Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. (1 Corinthiens 2:14)

                    
Nous considérons les sept opérations de la vie, telles qu'elles sont représentées dan le livre de la Genèse par sept personnes. Nous sommes arrivés, dans notre méditation précédente, à la sixième de ces personnes, c'est-à-dire à Jacob. Et c'est encore sur ce que représente Jacob, en ce qui concerne le chemin de la vie pour Dieu, que nous nous arrêterons dans ce chapitre-ci.

                    La Maison de Dieu, l’Église, Béthel, est l'objet particulier que nous avons en vue. Si nous prenons encore Jacob comme notre illustration, nous sommes amenés à voir que tout ce qui concerne l’Église doit commencer de son côté céleste, et non de son côté terrestre. C'est un fait qui gouverne la vie de Jacob, et nous verrons comment cela interprète sa vie.

La loi et le gouvernement des cieux

                    Il est significatif et impressionnant de voir, lorsque Jacob se met en route au commencement de son pèlerinage, non seulement de son pèlerinage sur cette terre, mais de cette histoire spirituelle qui se forme derrière toutes les expériences, et tous les événements et incidents de sa vie et de sa marche terrestres, que le premier point où il est arrêté, bien que pour une nuit seulement, c'est Béthel. Et Béthel paraît pour la première fois dans la Bible, comme venant des cieux. Nous avons là, la première référence qui soit faite à l’Église dans la Bible, et elle paraît avec Jacob. Elle paraît comme venant des cieux, c'est-à-dire de son côté céleste et cela devient une loi,qui gouverne et interprète toute la suite de la carrière de Jacob et de son pèlerinage spirituel. Ce qui est institué à ce point-là, c'est le gouvernement de ce qui est céleste. Lorsque ce gouvernement est introduit par Dieu, nous voyons que ce qui est simplement terrestre doit, à partir de ce point, passer sous la condamnation et la discipline de Dieu pour être détruit, afin que tout devienne céleste, selon son origine, sa source, son commencement. Il nous faut nous poser cette question qui embrasse tout : Où est-ce que tout commence, où est-ce que tout conduit ? La réponse est une. Tout commence dans les cieux, et tout conduit au ciel et s'accomplit dans les cieux. Ce n'est qu'une autre manière de dire que tout est de Christ. "Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui." (Colossiens 1:16-17) Bien que la vérité correspondante ne soit pas exprimée, il y a beaucoup de passage qui révèle aussi le fait qu'Il est après toutes choses, et non seulement avant toutes choses.

                     Tout cela, nous le voyons symboliquement représenté par l'échelle de Jacob : quelque chose venant du ciel et se posant sur la terre, l’Éternel se tenant au sommet et les anges de Dieu montant et descendant. Reportons cela au premier chapitre de Jean, et nous retrouvons le même principe à l’œuvre dans cette parole : "Voici un véritable Israélite dans lequel il n'y a point de fraude" (point de Jacob !). Et ensuite dans ces mots adressés à Nathanaël : "Tu verras de plus grandes choses que celle-ci !... vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l'homme" (Jean 1:47, 50-51). C'est Christ qui relie le ciel à la terre et la terre au ciel. Et c'est par Lui que toutes les communications divines sont faites à l'homme. C'est Christ qui accomplit cette parole, "où Dieu t'es apparu" (Genèse 35:1).

                    La Maison de Dieu, c'est Christ. Mais souvenons-nous, tandis que cela est vrai de Christ personnellement, ce que nous devons voir comme étant la révélation du mystère, c'est que la Maison de Dieu, c'est Christ exprimé corporativement dans l’Église qui est Son Corps. Et c'est dans le Christ corporatif, dans le Corps dont Il est la Tête que se trouve la révélation et la communication de Dieu. C'est là, dans cette Maison de Dieu, l’Église, que nous avons ce que Jacob a appelé "la porte des cieux". L’Église est le Béthel de Dieu.

                    Ainsi, tandis que nous reconnaissons que tout doit être vu premièrement de son côté céleste, et comme venant des cieux en Christ, il nous faut voir cette autre chose : Jacob doit être mis de côté pour faire place à "Israël". C'est-à-dire que tout ce qui est de l'homme doit être mis de côté pour ouvrir la voie à un ordre des choses divin dans la Maison de Dieu. Jacob, en tant que Jacob, se heurte contre les choses divines, contre le droit d'aînesse, mais aucune élection divine ne peut être regardée comme n'ayant qu'un seul aspect. Il y a toujours deux côtés aux décisions divines. L'un, c'est l'acte souverain du choix. L'autre c'est la préparation de l'instrument élu, afin qu'il réponde à la tâche pour laquelle il a été choisi. Ainsi, bien que Jacob soit dans la ligne de la souveraineté et de l’élection divines, celui auquel est assuré le droit d'aînesse -- ce qui est aussi la position de l’Église qui est l’anti-type -- il y a une autre ligne que prend la souveraineté divine, c'est la mise de côté de tout ce qui est de Jacob. Car ce n'est pas Jacob en tant que Jacob qui pourra hériter. Ce sera "Israël" qui héritera.

                    Remarquons encore cette autre chose qui est à la fois importante et intéressante. C'est, d'une manière toute particulière, avec Jacob que la "maison" paraît. Abraham était le père de la nation juive, qui est toujours appelée "la postérité d'Abraham". Mais nous ne trouvons nulle part la "maison d'Abraham" bien qu'il ait été le père. Ensuite, bien que Dieu se présente comme "le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob", il ne nous est jamais parlé de "la maison d'Isaac". Mais nous avons "la maison d'Israël". Tout, ainsi, remonte  à Jacob. 

                     Je pense maintenant que nous voyons la signification de ce fait. Israël représente ce qui est céleste et divin, ce qui a supplanté, ce qui n'était pas terrestre et humain. Jacob symbolise ce qui est terrestre. Nous savons que, lorsque le peuple d'Israël sortait de la bonne voie, lorsqu'il était dans un déclin spirituel,  l’Éternel s'adressait à lui comme étant "Jacob", mais lorsque le peuple marchait selon Sa pensée, Dieu l'appelait "Israël". C'est le côté céleste. De sorte que, et réellement, la Maison de Dieu paraît, non pas avec Jacob en tant que Jacob, mais avec Israël : le même homme, mais qui maintenant est du Ciel, qui est maintenant pour ainsi dire, l'homme céleste. "Voici un Israélite dans lequel il n'y a pas de fraude" (point de Jacob). Je pense que c'est là un témoignage formidable rendu à Nathanaël. Le Seigneur qui connaît toutes choses pouvait dire : Celui-ci est vraiment un homme spirituel, un homme qui a une vison et un jugement et une appréciation spirituels des choses. Il n'y a point de "Jacob" en lui. Je crois que c'est ce que le Seigneur a voulu exprimer. 

                      Je pense que tout cela est suffisant pour établir le principe. La Maison de Dieu est ce qui demande la mise de côté de tout ce qui est de l'homme, et elle est l'expression de ce qui est selon Dieu, de ce qui est céleste.

Le caractère céleste est une part d'un Ordre divin

 
                   Nous trouvons ensuite que le caractère céleste n'est pas seulement quelque chose d'abstrait, mais qu'il est une part d'un ordre des choses, d'un ordre céleste : une vie ordonnée, une relation ordonnée, tout répondant à un ordre céleste. Ce qu'il nous est nécessaire de voir ensuite, c'est ce que signifie un ordre divin parfait. Je pense que nous avons là quelque chose à méditer, à contempler.

                   Oui, bien-aimés, il y a maintenant tant de choses à corriger, un tel état de confusion et de désordre. Il existait, au début, un bel ordre divin, un ordre dans tous les domaines, dans toutes les directions. Tout était bien à sa place, chaque chose dans sa propre relation ; tout fonctionnait dans un ordre parfait : pas de friction, pas de contradiction, pas d'inquiétude, pas de tension. Tout était plein de repos. Dieu avait déclaré que tout était très bon. Si Dieu a pu dire cela, c'est que, à la lumière de Sa mesure des choses, un tel ordre devait être très bon, car Sa mesure est tellement plus haute que la nôtre. Lorsque nous arrivons à obtenir une certaine mesure d'ordre, sans friction ni contradiction, sans effort ni tension, nous sommes conscients d'avoir quelque chose de très bon. Mais combien est plus élevé la mesure de Dieu ! Lorsque Dieu dit d'une chose : "Elle est très bonne", elle doit être vraiment bonne, en vérité.

                   Mais ensuite parut la confusion. Tout fut désordonné, l'harmonie fut détruite dans l'univers de Dieu. Il y a désormais de la tension, il existe un conflit, il n'y a plus de repos. Et dès ce moment, les choses ont été continuellement gouvernées par cet élément de désordre et de confusion. L'ordre divin ne s'est plus jamais rétabli dans le monde. Le désordre règne partout et en tout. Il est dans les éléments. Il est dans l'humanité. Il est dans toutes les relations. Il est partout. Et désormais, en ce qui concerne Dieu, tout doit être dans une ligne de correction, à cause de cette confusion.

                    Car avant tout, le désordre, la confusion règnent dans l'homme lui-même. L'homme n'est plus une harmonie, une unité. Il est entièrement dans le désordre. Puis le désordre se trouve dans les relations de l'homme.  Toutes les  relations  de l’homme sont désordonnées et renversées. Ensuite il règne dans le monde que l'homme a fait. C'est l'homme qui a fait le monde tel qu'il est, et qui a établit l'ordre présent -- un ordre qui est un désordre aux yeux de Dieu. Partout, dans ce monde, il y a du désordre. Nous n'avons pas besoin de nous y arrêter pour prouver combien cela est vrai. Partout, dans ce monde, nous trouvons ce qui n'est pas de Dieu, contraire à ce que Dieu voulait. L'ordre a disparu et on ne le retrouve plus.

                     C'est pourquoi, lorsque nous ouvrons la première lettre aux Corinthiens, la première chose qui nous y est montrée, c'est le monde ; et la deuxième c'est l'homme, l'homme naturel, tandis que la troisième touche aux relations, ou à la vie des relations entre les hommes. Ensuite, nous reconnaissons que toute cette première lettre aux Corinthiens a pour but de corriger. Elle touche au monde, elle touche à l'homme. Elle touche aux relations entre les hommes. En tout, elle cherche à corriger. Ensuite, quel est son but en tout cela ? Son grand souci, c'est l’Église qui est le Corps de Christ. Est-ce que Christ est divisé ? C'est une question qui nous est posée, à nous, et elle répondra tout aussi directement que, en Christ, il n'y a point de schisme, point de désordre. Et si nous continuons la lecture de cette lettre, nous voyons qu'une vraie compréhension de l’Église, selon la pensée de Dieu, amène à la correction de tous les désordres qui ont été causés par Adam. La lettre reprend ces désordres les uns après les autres.

                    Nous exprimerons cela d'une autre manière, et peut-être un peu plus simplement. Là où l’Église, le Corps de Christ est exprimée spirituellement selon la pensée de Dieu, rien de toute cette confusion et de ce désordre causés par Adam, n'y a plus aucune place. Tout cela est exclu. Le monde n'y a plus de place, il est exclu. L'homme naturel en est exclu. Le désordre dans les relations humaines en est exclu. L’Église représente un ordre divin parfait, et cela signifie une responsabilité pour tous ceux qui prétendent en faire partie. Nous trouvons une demande fondamentale ici même, au début de cette lettre corrective : "je n'ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié." (1 Corinthiens 2:2) La demande fondamentale pour tous ceux qui prétendent faire partie de l’Église, qui est le Corps de Christ, c'est que, -- par la Croix du Seigneur Jésus, par laquelle le monde a été crucifié, et par laquelle l'homme spirituel à été crucifié, et par laquelle tout ce qui est désordre dans les relations humaines a été crucifié -- Christ soit seul vu, soit seul reconnu, car ici nous touchons au mystère même de l’Église. L’Église, c'est le Christ du ciel, sans rien de ce monde, Christ exprimé corporativement. C'est le Christ selon la pensée de Dieu, qui est l'Homme céleste, sans rien qui soit de l'homme ici-bas. C'est le Christ, la personnification d'un ordre céleste. Je n'aima pas le mot de système et l'emploie très souvent dans en sens péjoratif. Mais on peut aussi l'employer dans un sens juste et bon. Et si vous me le permettez, je dirai que Christ est la personnification d'un système céleste. Et lorsque nous rentrons dans l’Église qui est Son Corps, nous entrons dans un système de choses célestes, un ordre divin.La sphère de cet ordre de choses parfait et divin, c'est donc l’Église, le Corps de Christ, qui est appelée "le Christ". Cela nous amène à quelques applications pratiques de la vérité générale.

L'accroissement de Christ est le seul objet de l'ordre divin

                    La première de ces applications, c'est que  cet ordre, cet ordre céleste et divin dans l’Église est gouverné par l'accroissement de Christ;

                    Tout ce qui existe, dans le dessein de Dieu, n'existe qu'en vue d'un seul objet, d'un seul but, l'accroissement de Christ. Tout ce que Dieu a institué, en tant que part de l'ordre céleste dans l’Église, a été institué en vue de ce but. Nous ne nous arrêterons pas sur tout ce que signifie une expression que nous allons citer, et certainement pas dans l'intention de la critiquer. Mais ceci dit comme illustration, l'on entend quelques fois désigner certains hommes par une phrase comme celle-ci : "ils ont pris les Ordres". On veut dire par cette expression qu'ils sont entrés dans un certain domaine ecclésiastique, ou qu'ils sont "prêtres dans les Saints Ordres". Mon point de vue est le suivant : lorsqu'il s'agit de l'ordre céleste de l’Église, tous les ministères, tous les services, toutes les relations existent uniquement pour l'accroissement de Christ. C'est cela qui gouverne tout. Personne n’occupe de position ou n'exerce de ministère qui soient simplement officiels. Qu’est-ce que notre position dans l’Église, au point de vue céleste ? Qu'est-ce que le ministère dans l’Église, au point de vue céleste ? Quelle est la signification qui s'attache à toutes les relations des enfants de Dieu ? Tout dans l'intention divine doit contribuer à l'accroissement de Christ.

                     Je suppose que nous acceptons cela en ce qui concerne les ministères spéciaux. Et cependant, cela demande à être vérifié. Ceux qui exercent ces ministères spéciaux n'ont pas pour tâche de faire des prédications ou de prêcher des sermons. Dans l'ordre céleste, il n'y a aucun ministère qui n'est pour but d'apporter Christ, en vue d'un accroissement de Christ, de sorte que l'Église devienne plus pleinement une expression de Christ. Et tout ministère qui ne contribue pas, ou qui ne peut amener à cela, n'est pas dans l'ordre divin. Le service dans l’Église est entièrement autre que ce qui est purement ecclésiastique et désigné par vote ou par voix humaine. La chose qui gouverne une charge ou une position dans l’Église, selon l'ordre céleste, c'est que ceux qui les ont reçues ont à donner quelque chose de Christ. Ils possèdent et donnent ce qui représente un accroissement de Christ. Car l’Église c'est Christ dans Son expression corporative.               
                   Est-ce que nous désirons avoir une place, une position dans l’Église ? Je dirai comment nous pourrons y arriver. Aspirons à avoir une mesure plus grande de Christ que celle de nos frères. Le Saint-Esprit veillera à ce que, dans une Église gouvernée par le Saint-Esprit, nous ayons une place et un ministère. C'est la loi qui gouverne la position de chacun dans l'Église. Ce n'est pas par un vote à main levée que l’Église choisira ceux qui auront à servir. C'est le Saint-Esprit qui désigne les hommes qui ont une mesure de Christ plus grande que la moyenne qui pourront faire avancer l’Église dans une plus grande et plus pleine mesure de Christ.

                     Qu'en est-il donc de tous les membres du Corps ? C'est la même loi qui gouverne. Nous pouvons laisser toute la responsabilité à ceux qui sont capables de prêcher la Parole, et dire : C'est leur devoir de nous apporter Christ, de nous édifier en Christ. Ils nous montreront le chemin. Ils nous apporteront la Parole de Dieu en vie. Mais ensuite, le fait même que nous sommes membres du Corps de Christ nous place sous une même loi. Nous sommes appelés, personnellement, à être dans le Corps des jointures et des articulations qui fonctionnent pour l'unir. Nous sommes tous engagés dans l’œuvre mutuelle de l’édification du Corps, et de l'accroissement de Christ. Le fait même que nous sommes participants de Christ, que nous sommes membres de Son Corps, est gouvernés par cette loi qui fait de nous un facteur contribuant à l'accroissement de Christ. Il faut nous éloigner de cette conception qui laisse à la prédication toute la responsabilité, et arriver à une mentalité toute nouvelle. L’Église s'édifie par le service mutuel de tous ses membres, et cette édification se fait par un accroissement de Christ. Bien-aimés, permettez-moi d'insister sur cela et de le souligner. Saisissons-nous de ce fait, si nous oublions le reste. Le fait que nous sommes dans l’Église qui est Son Corps, veut que notre présence y signifie un accroissement de Christ. Il faut que cela soit ! Y a-t-il quelque chose de plus de Christ à cause de notre présence ? C'est la loi qui gouverne. Prenons conscience de cela. Reconnaissons notre responsabilité individuelle et personnelle. L’Église c'est Christ dans son expression corporative. Nous somme l’Église. Combien y apportons-nous de Christ pour l'accroissement général  et l'édification de Son peuple ? La loi qui gouverne tout dans l’Église -- ministère, position, relations -- c'est la loi de l'accroissement de Christ..

                    Nous avons employé ce mot "relations". Oui, nous voyons combien cela est loin d'être simplement technique, ecclésiastique, officiel ou légal, et combien tout se résout en une seule chose, c'est-à-dire la vie. Lorsque nous avons l’Église selon la pensée de Dieu, selon l'ordre céleste, lorsqu'elle est gouvernée par cette loi de l'accroissement de Christ, nous avons la vie, non pas des systèmes ou des ordres ecclésiastiques, mais la vie. C'est le chemin de la vie. C'est le cours de l'opération de la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ. Nous arriverons à cette question des relations par une nouvelle position, ou par une proposition nouvelle

Les traits divins de l'autorité et de la soumission

                    Il y a deux aspects essentiels dans l’Église, le Corps de Christ. Le premier de ces aspects est l'autorité, et le second est la soumission. Ce sont les deux choses qui, en tant que principes, gouvernent spécialement l’Église.

                    Maintenant, lorsque Jacob supplanta son frère par sa fraude,  sa ruse et son astuce, il voulait l'autorité, la place de suprématie. Lui, qui était le plus jeune, cherchait à avoir l'ascendance sur son frère. Or, c'est ce que Dieu avait décidé, et Jacob n'aurait pas eu besoin d'avoir recours à la ruse ou à la fraude. Dieu aurait veillé à cela, si Jacob s'était confié à Lui. Cependant, c'est le désir qui était dans son cœur, d'avoir l'autorité, la prééminence. Ce qu'il dut apprendre au cours de ces vingt années, c'est que l'on arrive à l'autorité par le chemin de la soumission, et pour Jacob, qui deviendra un prince en Béthel, la Maison de Dieu, ces deux choses vont ensemble -- l'autorité et la soumission. Il est impossible de séparer ces deux choses, on ne doit pas. Dieu les a unies ensemble. L'autorité nous vient par la soumission. La soumission conduit à l'autorité. Je crois d'ailleurs que Dieu a choisi quelque chose de très beau pour nous montrer cela.

                    Dieu l'a institué -- nous dit Paul dans sa grande lettre aux Éphésiens -- dès les commencements, dans le jardin -- "Il les créa mâle et femelle" (Genèse 1:27 Darby) époux et épouse, l'homme et la femme. N'avons-nous pas reconnu que cela est avant tout un principe de l’Église ? Si nous faisons remonter cela au ciel, à la pensée et au cœur de Dieu, nous trouverons qu'Il a en vue l’Église : Christ et l’Église, Ses membres, le Fiancé et la fiancée, l’Époux et l'épouse. La relation, cette relation humaine du mari et de la femme, est donc, dans la pensée de Dieu, liée à quelque chose d'infiniment plus grand qu ce qui serait simplement personnel, individuel, parmi les hommes sur terre. Ce n'est que la présentation ou doit être la présentation, d'une conception grande et sublime de Christ et de l’Église. Et les deux lois qui gouvernent Christ et l’Église sont celles de l'autorité et de la soumission. Comment  l’Église  arrivera-t-elle à régner ? Par sa soumission à Christ. Comment Christ, la Tête, est-Il arrivé à régner ? Par Sa soumission au Père. L'autorité et la soumission sont inséparables. C'est une double loi établie dans le ciel. Ces deux choses, mâle et femelle, sont toutes les deux très sacrées aux yeux de Dieu. Et ni l'une ni l'autre ne doivent chercher à être l'autre. Si elles le font, elles renversent l'ordre divin. Elles existent pour représenter quelque chose de très saint, quelque chose de très sacré.

                     Si nous Le considérons plus intimement, nous verrons que ces deux traits se retrouvent dans la personne de Christ Lui-même. Oui, combien nous devons à la soumission de Christ au Père ! Que Lui devons-nous ? C'est à elle que, d'un côté, nous devons toute la révélation de Dieu en Lui. C'est par sa soumission au Père que la révélation de Dieu s'est manifestée en Lui. "Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père, car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement." (Jean 5:19) Sa soumission au Père signifiait qu'Il voyait ce que faisait le Père et faisait les œuvres du Père. Dans es œuvres de Christ, nous voyons les œuvres de Dieu, la pensée de Dieu, le désir de Dieu. 
                        C'est à Sa soumission que nous devons la révélation de l'amour du divin. La volonté du Père, c'était qu'Il donne Sa vie. Et le don de Sa vie fut l'expression du cœur du Père pour nous. Il donna Sa vie pour nos péchés afin de nous racheter pour Dieu. Tout l'amour de Dieu nous a été manifesté par la soumission du Seigneur Jésus. Souvenons- nous de cela.

                    Et puis, quel fruit a résulté de Sa soumission ! "Si le grain de blé ne meurt pas après être tombé dans la terre..." -- Est-ce que ce n'est pas la soumission ? Quel est l'opposé à cela ? -- Je refuse de mourir, je refuse de donner ma vie, je refuse de renoncer à mon âme, je m’attache et je m'en tiens à moi-même, à mes propres intérêts. "Si le grain de froment ne meurt pas après être tombé en terre, il reste seul ; mais s'il meurt (c'est-à-dire s'il se livre, s'il abandonne sa propre vie, s'il renonce à ses droits) il porte beaucoup de fruit". Ces paroles sont suivies immédiatement par la déclaration : "Celui qui aime sa vie (son âme) la perdra ; et celui qui hait sa vie (son âme) en ce monde, la conservera pour la vie éternelle." (Jean 12:24-25) Cela encore, en un mot, c'est la soumission.

                     Suivons cette question jusqu'au bout, avec cette parole : Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix." (Philippiens 2:8) Obéissant, c'est la soumission. C'est le côté de la femme, celui qui est représenté par la femme. Ce que nous devons à cela !

                    Oui, mais il y a ensuite l'autre côté. Oh ! Le pouvoir, le pouvoir puissant que nous trouvons en Christ ! Oh ! La vie, la vie positive, la vie de résurrection que nous avons en Christ ! Oh ! La délivrance qui est nôtre par le puissant Libérateur ! Oh ! La puissance qui est à nous, et qui nous garde à cause de la Croix ! C'est le côté de l'autorité. Le côté de la soumission, c'est Son amour pour nous. Le côté de l'autorité, c'est pour nous, Sa protection et Sa défense. Le côté de la soumission, c'est Sa tendre compassion, Sa bonté miséricordieuse pour les Siens. Son autorité, c'est la manifestation de Sa puissance contre les ennemis de Ses enfants. C'est l'homme et la femme.

L'expression pratique des traits divins dans l’Église

                   Maintenant, tout cela est repris juste au cœur de l’Église. Et nous le retrouvons ainsi dans la première lettre aux Corinthiens. Nous savons tout ce qui nous y est dit au sujet de l'homme et de la femmeet de leur place respective dans l’Église. Si cette relation céleste pour l'accroissement de Christ est établie, elle produira un enrichissement immense, et non pas un appauvrissement. Quelle est la place de la femme dans l’Église ? Elle doit exprimer ce côté du caractère de Christ, qui est toujours le côté gracieux, sympathique, le côté de l'aide. Pensons-nous que la femme doit être supprimée ? Je ne le pense pas, et je ne pense pas que la Parole de Dieu enseigne cela. C'est une question d'ordre pour l'épanouissement de la vie. Et si je voulais l'exprimer par un langage tout-à-fait ordinaire, simple, habituel, humain, je dirais ceci : L'homme est là pour représenter l'autorité de Christ, mais il ne saurait exercer cette autorité sans soumission. Sinon, qu'arriverait-il ? Il devient un maître dans la Maison de Dieu. Il fait ce dont parle l'apôtre : il "domine sur l'héritage de Dieu" (1 Pierre 5:3). Il a besoin que la femme, qui représente la soumission, vienne lui dire, -- "Non, mon ami, agis doucement ; ne fais pas de mal, ne nuis pas aux intérêts du Seigneur par cet esprit d'intolérance, par ce ton officiel. Souviens-toi que tu as besoin, toi aussi, d'être supporté par le Seigneur." Voyez-vous le principe de la soumission à l’œuvre ? Les deux ne peuvent pas être séparés. Le Seigneur a besoin de tous les deux. Et je crois que le Seigneur a exprimé cette relation dans l’Église pour son gain, et non pour sa perte ; pour son enrichissement et non pas pour son appauvrissement. Cela pour que soit toujours maintenus, selon ce principe de la soumission de Christ, cette tendresse, cette douceur, cet égard pour les susceptibilités, qui enlèvent au gouvernement toute roideur. Oh ! Il faut que nous gouvernions, que nous exercions l'autorité, si nous y sommes appelés, comme des hommes qui se souviennent toujours du besoin immense qu'ils ont eux-mêmes de la grâce de Dieu. "Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui avez l'Esprit, redressez-le dans un esprit de douceur; et prend garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois tenté" (Galates 6:1) Ne pouvons-nous pas entendre la voix d'une femme dans ces paroles ? C'est un aspect de Christ qui est nécessaire au gouvernement.

                    Nous ne pouvons que faire allusion à tout ce que cela signifie. Ce que j'ai tout le temps au fond de ma pensée, c'est que tout ce qui concerne la Maison de Dieu, -- les relations et toutes les autres choses,-- tout doit servir à l'accroissement de Christ. Vous, mes chères sœurs, ne pensez pas que le Nouveau Testament dise quelque part que vous devriez être supprimées et mises de côté. Vous avez un ministère très essentiel, car vous représentez dans la Maison de Dieu, ce qui doit contribuer à l'accroissement de Christ. Et les frères, qui en représentent un autre aspect, ont besoin de vous et ne sauraient accomplir leur ministère sans vous. Il n'est pas bon à l'homme d'être seul a dit l’Éternel, et cela a une signification beaucoup profonde que la simple idée d'une compagne humaine. Exprimons cela de manière positive : il serait très bon pour l'homme d'avoir une épouse qui soit réellement la femme selon la pensée de Dieu. Il faut maintenir l'équilibre.

                      Mais aucun d'eux ne doit chercher à être l'autre : sinon l'ordre céleste sera aussitôt renversé. C'est pourquoi la première lettre aux Corinthiens cherche à corriger le désordre qui existe dans tous les domaines. Nous le voyons le monde est mis de côté parce qu'il est dans le désordre. L'homme naturel est mis de côté parce qu'il est en désordre. Les relations qui sont selon ce royaume et qui ont pénétré dans l’Église doivent disparaître, et l'ordre céleste doit y être établi. Je ne crois pas que ce que dit Paul au sujet de la femme dans l’Église, doive être interprété comme signifiant que la femme ne peut y avoir aucune place. Je pense que c'est juste le contraire. Mais tout ce qu'il dit a pour but de rétablir l'ordre là où le désordre existe. Il s'agit de l'ordre céleste. Lorsque nous occupons la place qui est la nôtre, nous pouvons fonctionner pleinement. Mais il nous faut être à notre place et la garder. Sinon la vie disparaît. Peut-être nous ne serons pas satisfaits par ce qui vient d'être dit, mais nous nous occupons de principes. La loi de la vie opère dans la ligne d'un ordre céleste.

                    Nous pouvons voir ainsi que tout repose sur le dessein de Dieu concernant Son Fils, et que tout est gouverné par la manière dont Son dessein peut être réalisé. La méthode approuvée par Dieu est celle qui doit le plus contribuer à un accroissement de Christ, et tout le reste est mis de côté par Dieu. L'ordre n'est pas technique. Il n'est pas arbitraire. Il est une expression des principes célestes qui sont établis en vue de l'accroissement de Christ. Ou bien pour l'exprimer différemment -- l'ordre est le chemin de la vie, lorsqu'il est l'ordre divin. Le désordre est le chemin de la mort. 

                       Nous comprenons maintenant la vie de Jacob. Il avait commencé par le désordre naturel, qui est inhérent à l'homme naturel. Il avait commencé par la sagesse et l'astuce de ce monde. Il avait été choisi pour mettre en évidence la Maison de Dieu -- Béthel -- et pour demeurer à Béthel. C'est pourquoi cet homme a été mis sous une discipline sévère. Il faut que tout ce qui est de l'homme naturel disparaisse, parce qu'il est désordre. Il faut que tout l'élément du monde qui est en lui soit détruit. S'il doit y avoir une Maison de Dieu, ce ne peut pas être la maison de Jacob. Ce doit être la maison "d'Israël".

Une leçon vitale

                Je me demande jusqu'à quel pont nous reconnaîtrons la valeur vitale de tout cela. Nous pouvons avoir beaucoup de questions, mais je crois que nous avons été en présence d’une chose importante. Pour avancer vers la plénitude de la vie en Christ, il faut que le peuple de Dieu soit dans une relation spirituelle. Il doit y avoir entre les membres de Christ, cette communion fraternelle qui donne une occasion de l'accroissement de Christ, de manière ordonnée. C'est une question qui devrait grandement nous occuper. Je suis tout à fait certain que beaucoup d'enfants de Dieu souffrent infiniment plus qu'ils ne le devraient, parce qu'ils ne sont pas, de manière pratique et agissante, en relation avec l’Église, le Corps de Christ. Je crois qu'une vie et une action purement personnelles, indépendantes, sans relations, expose les enfants de Dieu à de très grands périls. Si seulement le peuple de Dieu s'unissait de manière vitale, ce serait le remède à beaucoup de maux, et la délivrance de beaucoup de souffrances inutiles. La parole qui avait été annoncée par Aggée est encore vraie aujourd'hui : l'argent est mis dans une bourse trouée, il y a de la disette, il y a de la stérilité, il y a un résultat tout à fait disproportionné avec les énergies spirituelles mises en mouvement. Tandis que le Seigneur questionne Son peuple à ce sujet, Il répond Lui-même : C'est à cause de ma Maison. Si ma Maison devient pour vous l'objet central, l'objet qui gouverne votre vie, vous verrez beaucoup de bénédictions là où maintenant il n'y en a aucune. Il y aura la vie là où règne maintenant la mort. Il y aura la délivrance là où règne en ce moment l'esclavage. Il y aura la lumière là où se trouvent les ténèbres. Il y aura assurance là où maintenant n'est que déception. Nous réalisons peu combien de souffrances de toutes sortes il y a aujourd'hui  parmi les chrétiens, à cause d'une action indépendante et d'un manque de relations de la part des enfants de Dieu. Laissons-nous sonder par le Seigneur sur ces sujets. Si c’est là Sa pensée et que nous Lui demandions sérieusement de la faire comprendre, Il nous montrera de quelle manière Il veut établir Son ordre.

T.A.S.


(6) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre sixième

Jacob et la loi de la vie

Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, l’Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux! Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s’appelait auparavant Luz. (Genèse 28:16-17, 19)

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance. (Genèse 31:13)

Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Esaü, ton frère. Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel, dans le pays de Canaan. Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère. 
(Genèse 35:1,6-7)

 Puis Laban dit à Jacob: Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour rien? Dis-moi quel sera ton salaire. Or, Laban avait deux filles: l’aînée s’appelait Léa, et la cadette Rachel. Léa avait les yeux délicats; mais Rachel était belle de taille et belle de figure. Jacob aimait Rachel, et il dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. (Genèse 29:15-18)

Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église.
(Colossiens 1:24)

                    
Nous arrivons maintenant à la sixième de ces opérations de la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ, et nous sommes amenés à Jacob. Nous verrons ici l'action de la loi de la vie sous un aspect différent et encore plus avancé ; car nous aurons reconnu déjà que chacun de ces pas est en avance sur le précédent. Nous avançons, nous entrons dans la pensée de Dieu, nous avons le but en vue. La plénitude de la vie est devant nous et nous arrivons à cette plénitude par ces degrés successifs, dont chacun nous rapproche du but et, en soit, est une part de cette plénitude. Nous avons donc à considérer ce qu'est cette nouvelle avance dans la vie, représentée par Jacob.

                    Il y a trois choses qui ressortent plus clairement que d'autres chez Jacob. La première est le droit d'aînesse, la seconde est Béthel ou la maison de Dieu, et la troisième est le service.Toutes les trois ne sont réellement qu'une en essence, ou trois phases d'une seule et même chose. Le droit d'aînesse est la bénédiction, la plus grande bénédiction, la plus haute bénédiction, la première bénédiction. La Maison de Dieu, ou pour employer la désignation du Nouveau Testament, l’Église de Dieu, est ce qui reçoit la bénédiction suprême, et cette bénédiction signifie prééminence. Nous remarquons comment cela s'accomplit pour Jacob, ce que signifia pour lui, le droit d'aînesse. Ce n'est pas seulement qu'il ait reçu, de la part de son père, une certaine forme de paroles qui représentaient une bénédiction, ce n'est pas seulement qu'il ait reçu certaines choses mais cette bénédiction l'amena à la première place, de sorte que l'aîné servit le plus jeune. Elle lui donna la prééminence. La Maison de Dieu, l’Église qui est le Corps de Christ, est élue en vue de cela. "J'ai choisi Jacob" ; "j'ai aimé Jacob" (Malachie 1:2). Le service est toujours lié à la Maison de Dieu. Nous avons donc trois aspects d'une seule est même chose.

La fondation du service

                   Nous commençons par le troisième aspect. Je suppose que la chose qui nous frappe forcément, lorsque nous étudions Jacob, c'est sa nature intensément active. Elle est active en pensée, en intelligence, en ruse. Elle est aussi active en vouloir, en transaction, en exécution. Elle est active parce que toujours en alerte, en mouvement, toujours à guetter une opportunité, une occasion. Sa vie est réellement une vie d'activité. Et en plus, il a l’œil ouvert sur les choses élevées, oui, sur les choses divines. S'il n'en était pas ainsi, nous ne saurions trouver aucun trait favorable en Jacob. Ce fut sa perception de la valeur transcendante des choses divines qui lui valut sa place et qui permit à Dieu d'agir, pour autant qu'il y ait dans un homme quelque chose qui forme une base pour l'activité divine. Ce droit d'aînesse, Jacob en avait compris la nature et la portée. Il savait ce qu'il représentait, il savait où il l'amènerait. Il avait un sens de la valeur des choses divines, que ne possédait pas son frère Esaü. Lorsqu'il arriva à Béthel, et qu'il eut là sa vision, il ne dit pas simplement en se réveillant le matin : J'ai rêvé. Il dit : "Certainement, l’Éternel est présent dans ce lieu.... Combien ce lieu est redoutable !" (Genèse 28:16-17). Puis, il donna à son songe une expression très pratique et il érigea en monument la pierre où il avait reposé sa tête. Il l'oignit et donna à ce lieu le nom de Béthel, la Maison de Dieu. 

                     Si nous suivons Jacob, malgré tout ce que nous pouvons déplorer en lui, nous voyons que les grands pas de sa vie sont tous marqués par une perception des choses divines, par un discernement spirituel. De cœur, il est dans la vrai direction. Ses pensées sont droites. La difficulté, pour lui, c'est son esprit et sa volonté. La fin sera bonne, mais le chemin par lequel il cherche à y parvenir est, en tout, mauvais. Si nous analysons Jacob de cette manière, nous arriverons très vite à sa signification dans cette question de vie et de mort. Nous nous souviendrons que, bien qu'il se soit assuré le titre à la bénédiction par ruse, par son astuce oui, nous ne devons pas oublier le fait de sa perception spirituelle. Il n'entra cependant jamais dans la bénédiction avant que ce dont il s'était servi pour assurer son droit n'est été entièrement mis de côté et amené à une fin. C'est une chose que d'être dans le chemin de la bénédiction, que d'avoir un cœur tourné dans la direction du dessein de Dieu et de Sa volonté la plus haute, mais entre la perception de la valeur et notre entrée dans la voie qui y conduit, et le moment où nous y arriverons, il peut y avoir beaucoup de choses dont nous aurons à être débarrassées. Nous aurons à découvrir qu'il faut une action profonde de mort avant que nous puissions avoir la vie liée à ce que nous avions vu. Nous avons vu ce qui est vie, nous avons tendu vers elle, nous avons lutté pour l'atteindre, nous nous sommes donnés avec toutes nos ressources humaines pour y arriver, mais nous ne l'avons jamais pu. Il faut que quelque chose soit accompli en nous, avant que nous puissions arriver à ce qui, en soi, est la volonté de Dieu pour nous. Et c'est le "Jacob" en nous qui doit être mis de côté, pour que nous arrivions à la position de "Israël". Cette énergie personnelle, ce pouvoir, cette ressource personnelles doivent, en relation avec les choses divines, être immolés, et nous devons arrivés à la place où il nous est devenu parfaitement clair, et où nous savons plus que toute autre chose, que le but est atteint par la seule puissance de Dieu, que les ressources pour l'accomplissement des desseins divins ne se trouvent pas en nous, mais en Lui seul.

                     Nous pouvons voir maintenant ce qui ressort aussitôt comme étant l'opération de la loi de la vie, la première loi du service, car c'est ce que représentent l'activité et l'énergie de Jacob : œuvre, service, action, et tout cela en vue des choses divines. La première loi du service, c'est la soumission. Si quelque chose est mis en évidence en Jacob, c'est bien cela. Il est, d'un côté, l'homme qui représente plus que tout autre l'homme d'action, l'homme d'activité, l'homme de service. Il sert Laban durant deux longues périodes de sept ans. Cela représente toute une partie de sa vie, ce service. Jacob est un homme qui agit toujours, un homme actif dès le commencement de son histoire. Et cependant, il y a cette autre chose qui est tout aussi claire et évidente, c'est que la soumission est la leçon qu'il doit apprendre. C'est aussi simple à saisir que tout ce qui se trouve dans la Bible. La grande crise de sa vie, dont tout dépend, en ce qui concerne le dessein de Dieu, c'est cette heure où il arrive enfin à prendre sa place de soumission, sous le toucher du doigt de Dieu. Ce n'est pas avant qu'il ait accepté cela qu'il lui ait permis de retourner à Béthel pour y demeurer.

Le service inséparable de la Maison de Dieu

                   Nous le voyons ces deux choses vont ensemble. L’Éternel dit : "Lève-toi, monte à Béthel, établis là ta demeure." Genèse 35:1) Jacob n'avait jamais demeurer à Béthel. Il n'avait fait qu'une rapide visite à Béthel, et Béthel était devenu un fait établi. Béthel était là, la Maison de Dieu était là, mais Jacob ne pouvait pas y demeurer. Car personne ne peut demeurer dans la maison de Dieu avant d'avoir accepté la place de soumission. Ainsi Jacob avait à apprendre cette leçon, fondamentale pour la Maison de Dieu, et Dieu peut lui dire ensuite : "Lève-toi, monte à Béthel, établis là ta demeure." Il doit traverser cette crise, où sa force personnelle est épuisée et brisée, et dont il sort faible -- mais où Dieu devient sa force  -- un prince avec Dieu. C'est ainsi qu'il devient qualifié pour la Maison de Dieu. Nous devons voir combien tout cela est un tout. La Maison de Dieu est l'objet et la sphère du service de Dieu.

                    Maintenant, si jamais nous avons dit une chose qui soit vraie, c'est bien celle-là. J'aimerai vous questionner à ce sujet : je vous défie de pouvoir montrer ou prouver, par les Écritures, qu'il y ait un service pour Dieu qui ne soit pas lié à Sa Maison. Tout le service de Dieu est lié à Sa Maison et en est inséparable. L'Ancien Testament est rempli de ce fait. Le Nouveau Testament le souligne avec force. L’Église, qui est le Corps de Christ, est l'objet et la sphère de tout le service du peuple de Dieu. Il n'y a point de service qui en soit à part. Oh, Si le peuple de Dieu avait gardé l'objet du service en vue ! Il y a tant de service, dans le peuple de Dieu, qui n'est pas consciemment relié à la Maison de Dieu. Nous pouvons être spécialement appelé à servir le Seigneur dans la ligne du salut des âmes, mais souvenons-nous qu'un service comme celui-là est lié à la Maison de Dieu. Si nous en faisons quelque chose en soi, nous le rétrécissons, nous le limitons et nous le privons de tout ce à quoi il doit aboutir. Oh ! La tragédie des grands efforts d'évangélisation qui ne vont pas jusque dans le dessein tout entier de Dieu ! Les âmes sont sauvées et laissées. Elles sont introduites dans des missions évangéliques qui ne sont en aucune manière des église locales, telles que nous les voyons dans le Nouveau Testament. Et au bout de vingt ou trente ans, ou même cinquante ans passés dans ces missions évangéliques, nous trouverons que ces saints ne savent rien au-delà du fait qu'ils sont sauvés. Ils ont été sauvés il y a tant d'années, et elles n'ont pas progressé d'un seul pas au-delà de ce point.                

                    Il y a des multitudes de ces missions dans le monde tout entier. Elles sont pleines de zèle. Nous y rencontrons des âmes qui se réjouissent de leur salut, mais c'est une tragédie. "Oh, j'ai été sauvé par le moyen de Moody, il y a tant d'années, et je me réjouis encore dans le Seigneur aujourd'hui !" Ceci est un exemple de la position de beaucoup d'enfants de Dieu, mais lorsque ils ont rendu ce témoignage, ils n'ont plus rien à dire, ils n'ont que ça ! C'est très bon, naturellement, de connaître le Seigneur comme notre Sauveur et de se réjouir dans Son salut. Nous n'enlevons rien à cela. Mais c'est une expérience qui est devenue une fin en soi. Ils ne sont jamais allé plus loin. Pourquoi cela ? Parce que la révélation de l’Église n'a pas été enseignée. Nous ne parlons pas ici "d'aller à l'église". Nous ne parlons pas de congrégations qui en certain lieux, sont appelées "églises". Vous savez de quoi nous parlons. Nous parlons de la pensée toute entière de Dieu pour la Maison de Dieu. C'est l’Église qui est le Corps de Christ, avec tout ce que cela signifie et qui nous a été révélé spécialement par l'apôtre Paul. C'est le grand mystère du Corps spirituel de Christ et de sa destinée éternelle, qui avaient été cachés dans les desseins de Dieu. Tout service dans la pensée de Dieu, doit consciemment relié à l’Église, à la Maison de Dieu.

                     Nous pouvons être employés et bénis, si nous allons simplement consoler et encourager les saints, et faire toutes sortes de choses aimables pour les enfants de Dieu. Mais, sommes-nous tout à fait certains que cela les conduise à un réel accroissement spirituel, à l'accroissement de Christ, que cela les amène au but de Dieu ? Ce peut être une aide, ce peut être une bénédiction, mais qu'en est-il de la réelle édification de la Maison de Dieu ? Dans notre ministère d'aide, de consolation, de réconfort, il faut que nous puissions apporter un accroissement spirituel, et non seulement que nous aidions des paralytiques à franchir une barrière. Il nous faut avoir un but vers lequel tout converge, c'est-à-dire la Maison de Dieu.

                    Quelle que soit la forme du ministère ou du service, tout service, au point de vue de Dieu, est relié à la Maison de Dieu. C'est ce qui ressort nettement avec la vie de Jacob. Qu'est-ce que le service, après tout ? Un petit enfant, en toute bonne intention et en toute innocence, peut faire beaucoup de choses pour aider sa mère, et la mère est naturellement très patiente. La mère ne punit pas l'enfant. Elle sait très bien que son enfant a de bons désirs, et voudrait réellement l'aider, mais...pauvre mère ! L'on entendra la mère dire parfois : "Naturellement, ma fille veut m'aider, mais elle ne se doute pas du travail qu'elle me donne, de tout ce que j'ai à nettoyer après elle, et du peu d'aide qu’elle m'apporte réellement." Cela est pardonnable aux enfants. Mais lorsque nous considérons sérieusement la question du service, comment le comprenons-nous ? Nous dirons certainement que le service, en vérité et en réalité, est ce qui accomplit le but que nous avons en vue, et nous approuverons tous ceux qui y contribuent dans ce sens -- "Maintenant vous aidez réellement ; maintenant nous arrivons à quelque chose !"

                    Qu'est-ce que Dieu a vu ? Sur quoi Son cœur est-il fixé ? C'est sur Son Église. Le Seigneur Jésus a aimé l’Église et s'est donné pour elle. C'est pourquoi nous avons cité le passage qui concerne Rachel, et nous y reviendrons dans un instant. Le réel service est celui qui édifie l’Église. Oui, l’Église est Son Corps, et le réel service pour Dieu est celui qui contribue à édifier l’Église, et qui assure la pensée toute entière de Dieu dans l'Église. C'est le vrai service pour Dieu. Non pas les cent et une autres choses sans relation, bien que bonnes, et belles et aimables, mais qui n'atteignent jamais réellement le but de Dieu, qui ne servent pas réellement le dessein de Son cœur. En ce qui concerne Dieu, c'est dans cette ligne que la vie opère.

                     La loi de l'Esprit de vie opère dès que nous entrons activement en ligne avec le but de Dieu, le dessein de Dieu, avec les pensées de Dieu. Ces pensées sont toutes liées à Son Église. Car nous avons vu la foi d'Abraham aboutir au fils, en Isaac. Et maintenant en Jacob, l'état de fils est repris pour se poursuivre. Nous voyons donc en Jacob, le véritable esprit du fils dans le service, qui ne peut jamais être réellement satisfait par quelque chose de moindre qu'une Église selon l'Esprit.

                     Mais ensuite, Rachel ne peut pas avoir ce qui est possible à Léa. Nous avons dit que, pour Léa, la famille fut une chose tout à fait spontanée et facile. Mais, pour Rachel, il en fut tout autrement. Quel désappointement après tout ! Pour parler naturellement, aucun fruit n'est possible. Mais nous trouvons ici la merveille de la souveraineté de Dieu. Combien souvent la souveraineté de Dieu est représentée, dans les Écritures, par des choses naturelles, et si fréquemment par cette chose particulière. Nous la retrouvons avec Sarah, avec Anne et avec d'autres, et ici avec Rachel. Oui, Rachel aura des enfants pour finir, mais ils seront le résultat d'une intervention divine. Ils seront de Dieu dans un sens spécial, le résultat d'un acte de Dieu. 
                     Nous voyons combien Dieu s'en tient strictement à Ses principes. Ce service réel, le service réel du fils, ne peut jamais porter du fruit selon la nature. La vie naturelle ne peut produire aucun fruit spirituel, aucun fruit de Dieu. Ce n'est que ce qui vient de Dieu qui est un fruit spirituel, le fruit du service spirituel. Nous nous souvenons de ce que Paul dit dans sa lettre aux Galates : "Mes enfants, pour qui je souffre de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous." (Galates 4:19) Les Galates étaient des enfants de Dieu, et Paul aurait pu dire : "-- Vous êtes des enfants de Dieu, vous êtes sauvés, tout est bien. Je regrette qu'il y ait ces choses malheureuses qui ternissent votre marche. Je préfèrerai qu'elles n'y soient pas. Mais vous appartenez malgré tout au Seigneur et tout est bien ainsi." Oh non ! Ce serait trop semblable à Léa, c'est trop facile. Il faut quelque chose de plus, et c'est pour ce quelque chose de plus, de l'Esprit, -- nous avons ici la clé, comme nous le remarquons, de l'épître aux Galates, -- que Paul dit : "je souffre de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous." Voilà la pensée de Dieu pour Son peuple. Et nous trouverons Paul, ce grand Israélite dans le sens le plus accompli, le plus haut, dire encore : "Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église." (Colossiens 1:24). C'est le service, c'est l'état de fils, -- Ses souffrances en moi pour Son Église.

Un résumé des issues pratiques

                    C'est le chemin de la vie. C'est l'opération de la loi de la vie. Nous l'avons montré simplement, et sommes loin d'avoir épuisé ce sujet. La plénitude de Dieu doit être exprimée dans l’Église. C'est pour cela que la satisfaction de Dieu est concentrée dans l’Église. Tout réel service pour Dieu est celui qui cherche à assurer à Dieu ce qui Lui est le plus précieux, c'est à dire l’Église. Et tout service pour Dieu commence par la soumission. La soumission est une chose qu'on trouve dans la Maison de Dieu. C'est là que Dieu établit la loi de la soumission. Je dois être soumis dans la Maison de Dieu comme tout autre membre de la Maison de Dieu. Il ne s'agit pas de la soumission de l'un ou de l'autre des membres plutôt que de celles des autres. Mais dans la Maison de Dieu, nous avons à trouver notre place dans la soumission. Je ne puis pas, en tant que pasteur, agir plus indépendamment que les autres membres de la Maison de Dieu. Nous trouvons la vie à mesure que nous apprenons à nous soumettre. S'il n'est pas vrai que nous sommes soumis dans la Maison de Dieu, nous ne sommes pas dans le chemin de la vie, nous sommes dans celui de la mort. C'est la première loi du service. 

                    C'est en cela qu'est l'importance de l’Église, représentée localement. L'une des choses pour lesquelles une assemblée locale sert Dieu, c'est qu'elle est la sphère où ses membres peuvent apprendre à être soumis au Seigneur. Nous savons que, très souvent, cette soumission au Seigneur dans l’Église devient une chose très pratique, et aussi une chose très éprouvante .

                    Nous avons indiqué des faits, c'est tout. C'est le chemin de la vie. C'est là qu'est la bénédiction. Oui, c'est la Maison de Dieu, c'est la porte du ciel. "Jacob appela Béthel le lieu où Dieu lui avait parlé(Genèse 35:15). Car c'est là que Dieu s'est révélé à lui. C'est la vie, c'est la porte du ciel, lorsque Dieu se révèle. Que le Seigneur ouvre notre intelligence ! 

T.A.S.