Chapitre septième
JACOB ET LA LOI DE LA VIE (suite)
Jacob partit de Beer-Schéba, et s’en alla à Charan. Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.......
Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s’appelait auparavant Luz.(Genèse 28:10-12, 19)
Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude. (Jean 1:47)
Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance. (Genèse 31:13)
Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Esaü, ton frère.... Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel, dans le pays de Canaan. Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère. (Genèse 35:1, 6-7)
Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? (1 Corinthiens 1:20)
Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. (1 Corinthiens 2:14)
Nous considérons les sept opérations de la vie, telles qu'elles sont représentées dan le livre de la Genèse par sept personnes. Nous sommes arrivés, dans notre méditation précédente, à la sixième de ces personnes, c'est-à-dire à Jacob. Et c'est encore sur ce que représente Jacob, en ce qui concerne le chemin de la vie pour Dieu, que nous nous arrêterons dans ce chapitre-ci.
Nous considérons les sept opérations de la vie, telles qu'elles sont représentées dan le livre de la Genèse par sept personnes. Nous sommes arrivés, dans notre méditation précédente, à la sixième de ces personnes, c'est-à-dire à Jacob. Et c'est encore sur ce que représente Jacob, en ce qui concerne le chemin de la vie pour Dieu, que nous nous arrêterons dans ce chapitre-ci.
La Maison de Dieu, l’Église, Béthel, est l'objet particulier que nous avons en vue. Si nous prenons encore Jacob comme notre illustration, nous sommes amenés à voir que tout ce qui concerne l’Église doit commencer de son côté céleste, et non de son côté terrestre. C'est un fait qui gouverne la vie de Jacob, et nous verrons comment cela interprète sa vie.
La loi et le gouvernement des cieux
Il est significatif et impressionnant de voir, lorsque Jacob se met en route au commencement de son pèlerinage, non seulement de son pèlerinage sur cette terre, mais de cette histoire spirituelle qui se forme derrière toutes les expériences, et tous les événements et incidents de sa vie et de sa marche terrestres, que le premier point où il est arrêté, bien que pour une nuit seulement, c'est Béthel. Et Béthel paraît pour la première fois dans la Bible, comme venant des cieux. Nous avons là, la première référence qui soit faite à l’Église dans la Bible, et elle paraît avec Jacob. Elle paraît comme venant des cieux, c'est-à-dire de son côté céleste et cela devient une loi,qui gouverne et interprète toute la suite de la carrière de Jacob et de son pèlerinage spirituel. Ce qui est institué à ce point-là, c'est le gouvernement de ce qui est céleste. Lorsque ce gouvernement est introduit par Dieu, nous voyons que ce qui est simplement terrestre doit, à partir de ce point, passer sous la condamnation et la discipline de Dieu pour être détruit, afin que tout devienne céleste, selon son origine, sa source, son commencement. Il nous faut nous poser cette question qui embrasse tout : Où est-ce que tout commence, où est-ce que tout conduit ? La réponse est une. Tout commence dans les cieux, et tout conduit au ciel et s'accomplit dans les cieux. Ce n'est qu'une autre manière de dire que tout est de Christ. "Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui." (Colossiens 1:16-17) Bien que la vérité correspondante ne soit pas exprimée, il y a beaucoup de passage qui révèle aussi le fait qu'Il est après toutes choses, et non seulement avant toutes choses.
Tout cela, nous le voyons symboliquement représenté par l'échelle de Jacob : quelque chose venant du ciel et se posant sur la terre, l’Éternel se tenant au sommet et les anges de Dieu montant et descendant. Reportons cela au premier chapitre de Jean, et nous retrouvons le même principe à l’œuvre dans cette parole : "Voici un véritable Israélite dans lequel il n'y a point de fraude" (point de Jacob !). Et ensuite dans ces mots adressés à Nathanaël : "Tu verras de plus grandes choses que celle-ci !... vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l'homme" (Jean 1:47, 50-51). C'est Christ qui relie le ciel à la terre et la terre au ciel. Et c'est par Lui que toutes les communications divines sont faites à l'homme. C'est Christ qui accomplit cette parole, "où Dieu t'es apparu" (Genèse 35:1).
La Maison de Dieu, c'est Christ. Mais souvenons-nous, tandis que cela est vrai de Christ personnellement, ce que nous devons voir comme étant la révélation du mystère, c'est que la Maison de Dieu, c'est Christ exprimé corporativement dans l’Église qui est Son Corps. Et c'est dans le Christ corporatif, dans le Corps dont Il est la Tête que se trouve la révélation et la communication de Dieu. C'est là, dans cette Maison de Dieu, l’Église, que nous avons ce que Jacob a appelé "la porte des cieux". L’Église est le Béthel de Dieu.
Ainsi, tandis que nous reconnaissons que tout doit être vu premièrement de son côté céleste, et comme venant des cieux en Christ, il nous faut voir cette autre chose : Jacob doit être mis de côté pour faire place à "Israël". C'est-à-dire que tout ce qui est de l'homme doit être mis de côté pour ouvrir la voie à un ordre des choses divin dans la Maison de Dieu. Jacob, en tant que Jacob, se heurte contre les choses divines, contre le droit d'aînesse, mais aucune élection divine ne peut être regardée comme n'ayant qu'un seul aspect. Il y a toujours deux côtés aux décisions divines. L'un, c'est l'acte souverain du choix. L'autre c'est la préparation de l'instrument élu, afin qu'il réponde à la tâche pour laquelle il a été choisi. Ainsi, bien que Jacob soit dans la ligne de la souveraineté et de l’élection divines, celui auquel est assuré le droit d'aînesse -- ce qui est aussi la position de l’Église qui est l’anti-type -- il y a une autre ligne que prend la souveraineté divine, c'est la mise de côté de tout ce qui est de Jacob. Car ce n'est pas Jacob en tant que Jacob qui pourra hériter. Ce sera "Israël" qui héritera.
Remarquons encore cette autre chose qui est à la fois importante et intéressante. C'est, d'une manière toute particulière, avec Jacob que la "maison" paraît. Abraham était le père de la nation juive, qui est toujours appelée "la postérité d'Abraham". Mais nous ne trouvons nulle part la "maison d'Abraham" bien qu'il ait été le père. Ensuite, bien que Dieu se présente comme "le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob", il ne nous est jamais parlé de "la maison d'Isaac". Mais nous avons "la maison d'Israël". Tout, ainsi, remonte à Jacob.
Je pense maintenant que nous voyons la signification de ce fait. Israël représente ce qui est céleste et divin, ce qui a supplanté, ce qui n'était pas terrestre et humain. Jacob symbolise ce qui est terrestre. Nous savons que, lorsque le peuple d'Israël sortait de la bonne voie, lorsqu'il était dans un déclin spirituel, l’Éternel s'adressait à lui comme étant "Jacob", mais lorsque le peuple marchait selon Sa pensée, Dieu l'appelait "Israël". C'est le côté céleste. De sorte que, et réellement, la Maison de Dieu paraît, non pas avec Jacob en tant que Jacob, mais avec Israël : le même homme, mais qui maintenant est du Ciel, qui est maintenant pour ainsi dire, l'homme céleste. "Voici un Israélite dans lequel il n'y a pas de fraude" (point de Jacob). Je pense que c'est là un témoignage formidable rendu à Nathanaël. Le Seigneur qui connaît toutes choses pouvait dire : Celui-ci est vraiment un homme spirituel, un homme qui a une vison et un jugement et une appréciation spirituels des choses. Il n'y a point de "Jacob" en lui. Je crois que c'est ce que le Seigneur a voulu exprimer.
Je pense que tout cela est suffisant pour établir le principe. La Maison de Dieu est ce qui demande la mise de côté de tout ce qui est de l'homme, et elle est l'expression de ce qui est selon Dieu, de ce qui est céleste.
Le caractère céleste est une part d'un Ordre divin
Nous trouvons ensuite que le caractère céleste n'est pas seulement quelque chose d'abstrait, mais qu'il est une part d'un ordre des choses, d'un ordre céleste : une vie ordonnée, une relation ordonnée, tout répondant à un ordre céleste. Ce qu'il nous est nécessaire de voir ensuite, c'est ce que signifie un ordre divin parfait. Je pense que nous avons là quelque chose à méditer, à contempler.
Oui, bien-aimés, il y a maintenant tant de choses à corriger, un tel état de confusion et de désordre. Il existait, au début, un bel ordre divin, un ordre dans tous les domaines, dans toutes les directions. Tout était bien à sa place, chaque chose dans sa propre relation ; tout fonctionnait dans un ordre parfait : pas de friction, pas de contradiction, pas d'inquiétude, pas de tension. Tout était plein de repos. Dieu avait déclaré que tout était très bon. Si Dieu a pu dire cela, c'est que, à la lumière de Sa mesure des choses, un tel ordre devait être très bon, car Sa mesure est tellement plus haute que la nôtre. Lorsque nous arrivons à obtenir une certaine mesure d'ordre, sans friction ni contradiction, sans effort ni tension, nous sommes conscients d'avoir quelque chose de très bon. Mais combien est plus élevé la mesure de Dieu ! Lorsque Dieu dit d'une chose : "Elle est très bonne", elle doit être vraiment bonne, en vérité.
Mais ensuite parut la confusion. Tout fut désordonné, l'harmonie fut détruite dans l'univers de Dieu. Il y a désormais de la tension, il existe un conflit, il n'y a plus de repos. Et dès ce moment, les choses ont été continuellement gouvernées par cet élément de désordre et de confusion. L'ordre divin ne s'est plus jamais rétabli dans le monde. Le désordre règne partout et en tout. Il est dans les éléments. Il est dans l'humanité. Il est dans toutes les relations. Il est partout. Et désormais, en ce qui concerne Dieu, tout doit être dans une ligne de correction, à cause de cette confusion.
Car avant tout, le désordre, la confusion règnent dans l'homme lui-même. L'homme n'est plus une harmonie, une unité. Il est entièrement dans le désordre. Puis le désordre se trouve dans les relations de l'homme. Toutes les relations de l’homme sont désordonnées et renversées. Ensuite il règne dans le monde que l'homme a fait. C'est l'homme qui a fait le monde tel qu'il est, et qui a établit l'ordre présent -- un ordre qui est un désordre aux yeux de Dieu. Partout, dans ce monde, il y a du désordre. Nous n'avons pas besoin de nous y arrêter pour prouver combien cela est vrai. Partout, dans ce monde, nous trouvons ce qui n'est pas de Dieu, contraire à ce que Dieu voulait. L'ordre a disparu et on ne le retrouve plus.
C'est pourquoi, lorsque nous ouvrons la première lettre aux Corinthiens, la première chose qui nous y est montrée, c'est le monde ; et la deuxième c'est l'homme, l'homme naturel, tandis que la troisième touche aux relations, ou à la vie des relations entre les hommes. Ensuite, nous reconnaissons que toute cette première lettre aux Corinthiens a pour but de corriger. Elle touche au monde, elle touche à l'homme. Elle touche aux relations entre les hommes. En tout, elle cherche à corriger. Ensuite, quel est son but en tout cela ? Son grand souci, c'est l’Église qui est le Corps de Christ. Est-ce que Christ est divisé ? C'est une question qui nous est posée, à nous, et elle répondra tout aussi directement que, en Christ, il n'y a point de schisme, point de désordre. Et si nous continuons la lecture de cette lettre, nous voyons qu'une vraie compréhension de l’Église, selon la pensée de Dieu, amène à la correction de tous les désordres qui ont été causés par Adam. La lettre reprend ces désordres les uns après les autres.
Nous exprimerons cela d'une autre manière, et peut-être un peu plus simplement. Là où l’Église, le Corps de Christ est exprimée spirituellement selon la pensée de Dieu, rien de toute cette confusion et de ce désordre causés par Adam, n'y a plus aucune place. Tout cela est exclu. Le monde n'y a plus de place, il est exclu. L'homme naturel en est exclu. Le désordre dans les relations humaines en est exclu. L’Église représente un ordre divin parfait, et cela signifie une responsabilité pour tous ceux qui prétendent en faire partie. Nous trouvons une demande fondamentale ici même, au début de cette lettre corrective : "je n'ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié." (1 Corinthiens 2:2) La demande fondamentale pour tous ceux qui prétendent faire partie de l’Église, qui est le Corps de Christ, c'est que, -- par la Croix du Seigneur Jésus, par laquelle le monde a été crucifié, et par laquelle l'homme spirituel à été crucifié, et par laquelle tout ce qui est désordre dans les relations humaines a été crucifié -- Christ soit seul vu, soit seul reconnu, car ici nous touchons au mystère même de l’Église. L’Église, c'est le Christ du ciel, sans rien de ce monde, Christ exprimé corporativement. C'est le Christ selon la pensée de Dieu, qui est l'Homme céleste, sans rien qui soit de l'homme ici-bas. C'est le Christ, la personnification d'un ordre céleste. Je n'aima pas le mot de système et l'emploie très souvent dans en sens péjoratif. Mais on peut aussi l'employer dans un sens juste et bon. Et si vous me le permettez, je dirai que Christ est la personnification d'un système céleste. Et lorsque nous rentrons dans l’Église qui est Son Corps, nous entrons dans un système de choses célestes, un ordre divin.La sphère de cet ordre de choses parfait et divin, c'est donc l’Église, le Corps de Christ, qui est appelée "le Christ". Cela nous amène à quelques applications pratiques de la vérité générale.
L'accroissement de Christ est le seul objet de l'ordre divin
La première de ces applications, c'est que cet ordre, cet ordre céleste et divin dans l’Église est gouverné par l'accroissement de Christ;
Tout ce qui existe, dans le dessein de Dieu, n'existe qu'en vue d'un seul objet, d'un seul but, l'accroissement de Christ. Tout ce que Dieu a institué, en tant que part de l'ordre céleste dans l’Église, a été institué en vue de ce but. Nous ne nous arrêterons pas sur tout ce que signifie une expression que nous allons citer, et certainement pas dans l'intention de la critiquer. Mais ceci dit comme illustration, l'on entend quelques fois désigner certains hommes par une phrase comme celle-ci : "ils ont pris les Ordres". On veut dire par cette expression qu'ils sont entrés dans un certain domaine ecclésiastique, ou qu'ils sont "prêtres dans les Saints Ordres". Mon point de vue est le suivant : lorsqu'il s'agit de l'ordre céleste de l’Église, tous les ministères, tous les services, toutes les relations existent uniquement pour l'accroissement de Christ. C'est cela qui gouverne tout. Personne n’occupe de position ou n'exerce de ministère qui soient simplement officiels. Qu’est-ce que notre position dans l’Église, au point de vue céleste ? Qu'est-ce que le ministère dans l’Église, au point de vue céleste ? Quelle est la signification qui s'attache à toutes les relations des enfants de Dieu ? Tout dans l'intention divine doit contribuer à l'accroissement de Christ.
Je suppose que nous acceptons cela en ce qui concerne les ministères spéciaux. Et cependant, cela demande à être vérifié. Ceux qui exercent ces ministères spéciaux n'ont pas pour tâche de faire des prédications ou de prêcher des sermons. Dans l'ordre céleste, il n'y a aucun ministère qui n'est pour but d'apporter Christ, en vue d'un accroissement de Christ, de sorte que l'Église devienne plus pleinement une expression de Christ. Et tout ministère qui ne contribue pas, ou qui ne peut amener à cela, n'est pas dans l'ordre divin. Le service dans l’Église est entièrement autre que ce qui est purement ecclésiastique et désigné par vote ou par voix humaine. La chose qui gouverne une charge ou une position dans l’Église, selon l'ordre céleste, c'est que ceux qui les ont reçues ont à donner quelque chose de Christ. Ils possèdent et donnent ce qui représente un accroissement de Christ. Car l’Église c'est Christ dans Son expression corporative.
Est-ce que nous désirons avoir une place, une position dans l’Église ? Je dirai comment nous pourrons y arriver. Aspirons à avoir une mesure plus grande de Christ que celle de nos frères. Le Saint-Esprit veillera à ce que, dans une Église gouvernée par le Saint-Esprit, nous ayons une place et un ministère. C'est la loi qui gouverne la position de chacun dans l'Église. Ce n'est pas par un vote à main levée que l’Église choisira ceux qui auront à servir. C'est le Saint-Esprit qui désigne les hommes qui ont une mesure de Christ plus grande que la moyenne qui pourront faire avancer l’Église dans une plus grande et plus pleine mesure de Christ.
Qu'en est-il donc de tous les membres du Corps ? C'est la même loi qui gouverne. Nous pouvons laisser toute la responsabilité à ceux qui sont capables de prêcher la Parole, et dire : C'est leur devoir de nous apporter Christ, de nous édifier en Christ. Ils nous montreront le chemin. Ils nous apporteront la Parole de Dieu en vie. Mais ensuite, le fait même que nous sommes membres du Corps de Christ nous place sous une même loi. Nous sommes appelés, personnellement, à être dans le Corps des jointures et des articulations qui fonctionnent pour l'unir. Nous sommes tous engagés dans l’œuvre mutuelle de l’édification du Corps, et de l'accroissement de Christ. Le fait même que nous sommes participants de Christ, que nous sommes membres de Son Corps, est gouvernés par cette loi qui fait de nous un facteur contribuant à l'accroissement de Christ. Il faut nous éloigner de cette conception qui laisse à la prédication toute la responsabilité, et arriver à une mentalité toute nouvelle. L’Église s'édifie par le service mutuel de tous ses membres, et cette édification se fait par un accroissement de Christ. Bien-aimés, permettez-moi d'insister sur cela et de le souligner. Saisissons-nous de ce fait, si nous oublions le reste. Le fait que nous sommes dans l’Église qui est Son Corps, veut que notre présence y signifie un accroissement de Christ. Il faut que cela soit ! Y a-t-il quelque chose de plus de Christ à cause de notre présence ? C'est la loi qui gouverne. Prenons conscience de cela. Reconnaissons notre responsabilité individuelle et personnelle. L’Église c'est Christ dans son expression corporative. Nous somme l’Église. Combien y apportons-nous de Christ pour l'accroissement général et l'édification de Son peuple ? La loi qui gouverne tout dans l’Église -- ministère, position, relations -- c'est la loi de l'accroissement de Christ..
Nous avons employé ce mot "relations". Oui, nous voyons combien cela est loin d'être simplement technique, ecclésiastique, officiel ou légal, et combien tout se résout en une seule chose, c'est-à-dire la vie. Lorsque nous avons l’Église selon la pensée de Dieu, selon l'ordre céleste, lorsqu'elle est gouvernée par cette loi de l'accroissement de Christ, nous avons la vie, non pas des systèmes ou des ordres ecclésiastiques, mais la vie. C'est le chemin de la vie. C'est le cours de l'opération de la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ. Nous arriverons à cette question des relations par une nouvelle position, ou par une proposition nouvelle
Les traits divins de l'autorité et de la soumission
Il y a deux aspects essentiels dans l’Église, le Corps de Christ. Le premier de ces aspects est l'autorité, et le second est la soumission. Ce sont les deux choses qui, en tant que principes, gouvernent spécialement l’Église.
Maintenant, lorsque Jacob supplanta son frère par sa fraude, sa ruse et son astuce, il voulait l'autorité, la place de suprématie. Lui, qui était le plus jeune, cherchait à avoir l'ascendance sur son frère. Or, c'est ce que Dieu avait décidé, et Jacob n'aurait pas eu besoin d'avoir recours à la ruse ou à la fraude. Dieu aurait veillé à cela, si Jacob s'était confié à Lui. Cependant, c'est le désir qui était dans son cœur, d'avoir l'autorité, la prééminence. Ce qu'il dut apprendre au cours de ces vingt années, c'est que l'on arrive à l'autorité par le chemin de la soumission, et pour Jacob, qui deviendra un prince en Béthel, la Maison de Dieu, ces deux choses vont ensemble -- l'autorité et la soumission. Il est impossible de séparer ces deux choses, on ne doit pas. Dieu les a unies ensemble. L'autorité nous vient par la soumission. La soumission conduit à l'autorité. Je crois d'ailleurs que Dieu a choisi quelque chose de très beau pour nous montrer cela.
Dieu l'a institué -- nous dit Paul dans sa grande lettre aux Éphésiens -- dès les commencements, dans le jardin -- "Il les créa mâle et femelle" (Genèse 1:27 Darby) époux et épouse, l'homme et la femme. N'avons-nous pas reconnu que cela est avant tout un principe de l’Église ? Si nous faisons remonter cela au ciel, à la pensée et au cœur de Dieu, nous trouverons qu'Il a en vue l’Église : Christ et l’Église, Ses membres, le Fiancé et la fiancée, l’Époux et l'épouse. La relation, cette relation humaine du mari et de la femme, est donc, dans la pensée de Dieu, liée à quelque chose d'infiniment plus grand qu ce qui serait simplement personnel, individuel, parmi les hommes sur terre. Ce n'est que la présentation ou doit être la présentation, d'une conception grande et sublime de Christ et de l’Église. Et les deux lois qui gouvernent Christ et l’Église sont celles de l'autorité et de la soumission. Comment l’Église arrivera-t-elle à régner ? Par sa soumission à Christ. Comment Christ, la Tête, est-Il arrivé à régner ? Par Sa soumission au Père. L'autorité et la soumission sont inséparables. C'est une double loi établie dans le ciel. Ces deux choses, mâle et femelle, sont toutes les deux très sacrées aux yeux de Dieu. Et ni l'une ni l'autre ne doivent chercher à être l'autre. Si elles le font, elles renversent l'ordre divin. Elles existent pour représenter quelque chose de très saint, quelque chose de très sacré.
Si nous Le considérons plus intimement, nous verrons que ces deux traits se retrouvent dans la personne de Christ Lui-même. Oui, combien nous devons à la soumission de Christ au Père ! Que Lui devons-nous ? C'est à elle que, d'un côté, nous devons toute la révélation de Dieu en Lui. C'est par sa soumission au Père que la révélation de Dieu s'est manifestée en Lui. "Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père, car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement." (Jean 5:19) Sa soumission au Père signifiait qu'Il voyait ce que faisait le Père et faisait les œuvres du Père. Dans es œuvres de Christ, nous voyons les œuvres de Dieu, la pensée de Dieu, le désir de Dieu.
C'est à Sa soumission que nous devons la révélation de l'amour du divin. La volonté du Père, c'était qu'Il donne Sa vie. Et le don de Sa vie fut l'expression du cœur du Père pour nous. Il donna Sa vie pour nos péchés afin de nous racheter pour Dieu. Tout l'amour de Dieu nous a été manifesté par la soumission du Seigneur Jésus. Souvenons- nous de cela.
Et puis, quel fruit a résulté de Sa soumission ! "Si le grain de blé ne meurt pas après être tombé dans la terre..." -- Est-ce que ce n'est pas la soumission ? Quel est l'opposé à cela ? -- Je refuse de mourir, je refuse de donner ma vie, je refuse de renoncer à mon âme, je m’attache et je m'en tiens à moi-même, à mes propres intérêts. "Si le grain de froment ne meurt pas après être tombé en terre, il reste seul ; mais s'il meurt (c'est-à-dire s'il se livre, s'il abandonne sa propre vie, s'il renonce à ses droits) il porte beaucoup de fruit". Ces paroles sont suivies immédiatement par la déclaration : "Celui qui aime sa vie (son âme) la perdra ; et celui qui hait sa vie (son âme) en ce monde, la conservera pour la vie éternelle." (Jean 12:24-25) Cela encore, en un mot, c'est la soumission.
Suivons cette question jusqu'au bout, avec cette parole : Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix." (Philippiens 2:8) Obéissant, c'est la soumission. C'est le côté de la femme, celui qui est représenté par la femme. Ce que nous devons à cela !
Oui, mais il y a ensuite l'autre côté. Oh ! Le pouvoir, le pouvoir puissant que nous trouvons en Christ ! Oh ! La vie, la vie positive, la vie de résurrection que nous avons en Christ ! Oh ! La délivrance qui est nôtre par le puissant Libérateur ! Oh ! La puissance qui est à nous, et qui nous garde à cause de la Croix ! C'est le côté de l'autorité. Le côté de la soumission, c'est Son amour pour nous. Le côté de l'autorité, c'est pour nous, Sa protection et Sa défense. Le côté de la soumission, c'est Sa tendre compassion, Sa bonté miséricordieuse pour les Siens. Son autorité, c'est la manifestation de Sa puissance contre les ennemis de Ses enfants. C'est l'homme et la femme.
L'expression pratique des traits divins dans l’Église
Maintenant, tout cela est repris juste au cœur de l’Église. Et nous le retrouvons ainsi dans la première lettre aux Corinthiens. Nous savons tout ce qui nous y est dit au sujet de l'homme et de la femme, et de leur place respective dans l’Église. Si cette relation céleste pour l'accroissement de Christ est établie, elle produira un enrichissement immense, et non pas un appauvrissement. Quelle est la place de la femme dans l’Église ? Elle doit exprimer ce côté du caractère de Christ, qui est toujours le côté gracieux, sympathique, le côté de l'aide. Pensons-nous que la femme doit être supprimée ? Je ne le pense pas, et je ne pense pas que la Parole de Dieu enseigne cela. C'est une question d'ordre pour l'épanouissement de la vie. Et si je voulais l'exprimer par un langage tout-à-fait ordinaire, simple, habituel, humain, je dirais ceci : L'homme est là pour représenter l'autorité de Christ, mais il ne saurait exercer cette autorité sans soumission. Sinon, qu'arriverait-il ? Il devient un maître dans la Maison de Dieu. Il fait ce dont parle l'apôtre : il "domine sur l'héritage de Dieu" (1 Pierre 5:3). Il a besoin que la femme, qui représente la soumission, vienne lui dire, -- "Non, mon ami, agis doucement ; ne fais pas de mal, ne nuis pas aux intérêts du Seigneur par cet esprit d'intolérance, par ce ton officiel. Souviens-toi que tu as besoin, toi aussi, d'être supporté par le Seigneur." Voyez-vous le principe de la soumission à l’œuvre ? Les deux ne peuvent pas être séparés. Le Seigneur a besoin de tous les deux. Et je crois que le Seigneur a exprimé cette relation dans l’Église pour son gain, et non pour sa perte ; pour son enrichissement et non pas pour son appauvrissement. Cela pour que soit toujours maintenus, selon ce principe de la soumission de Christ, cette tendresse, cette douceur, cet égard pour les susceptibilités, qui enlèvent au gouvernement toute roideur. Oh ! Il faut que nous gouvernions, que nous exercions l'autorité, si nous y sommes appelés, comme des hommes qui se souviennent toujours du besoin immense qu'ils ont eux-mêmes de la grâce de Dieu. "Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui avez l'Esprit, redressez-le dans un esprit de douceur; et prend garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois tenté" (Galates 6:1) Ne pouvons-nous pas entendre la voix d'une femme dans ces paroles ? C'est un aspect de Christ qui est nécessaire au gouvernement.
Nous ne pouvons que faire allusion à tout ce que cela signifie. Ce que j'ai tout le temps au fond de ma pensée, c'est que tout ce qui concerne la Maison de Dieu, -- les relations et toutes les autres choses,-- tout doit servir à l'accroissement de Christ. Vous, mes chères sœurs, ne pensez pas que le Nouveau Testament dise quelque part que vous devriez être supprimées et mises de côté. Vous avez un ministère très essentiel, car vous représentez dans la Maison de Dieu, ce qui doit contribuer à l'accroissement de Christ. Et les frères, qui en représentent un autre aspect, ont besoin de vous et ne sauraient accomplir leur ministère sans vous. Il n'est pas bon à l'homme d'être seul a dit l’Éternel, et cela a une signification beaucoup profonde que la simple idée d'une compagne humaine. Exprimons cela de manière positive : il serait très bon pour l'homme d'avoir une épouse qui soit réellement la femme selon la pensée de Dieu. Il faut maintenir l'équilibre.
Mais aucun d'eux ne doit chercher à être l'autre : sinon l'ordre céleste sera aussitôt renversé. C'est pourquoi la première lettre aux Corinthiens cherche à corriger le désordre qui existe dans tous les domaines. Nous le voyons le monde est mis de côté parce qu'il est dans le désordre. L'homme naturel est mis de côté parce qu'il est en désordre. Les relations qui sont selon ce royaume et qui ont pénétré dans l’Église doivent disparaître, et l'ordre céleste doit y être établi. Je ne crois pas que ce que dit Paul au sujet de la femme dans l’Église, doive être interprété comme signifiant que la femme ne peut y avoir aucune place. Je pense que c'est juste le contraire. Mais tout ce qu'il dit a pour but de rétablir l'ordre là où le désordre existe. Il s'agit de l'ordre céleste. Lorsque nous occupons la place qui est la nôtre, nous pouvons fonctionner pleinement. Mais il nous faut être à notre place et la garder. Sinon la vie disparaît. Peut-être nous ne serons pas satisfaits par ce qui vient d'être dit, mais nous nous occupons de principes. La loi de la vie opère dans la ligne d'un ordre céleste.
Nous pouvons voir ainsi que tout repose sur le dessein de Dieu concernant Son Fils, et que tout est gouverné par la manière dont Son dessein peut être réalisé. La méthode approuvée par Dieu est celle qui doit le plus contribuer à un accroissement de Christ, et tout le reste est mis de côté par Dieu. L'ordre n'est pas technique. Il n'est pas arbitraire. Il est une expression des principes célestes qui sont établis en vue de l'accroissement de Christ. Ou bien pour l'exprimer différemment -- l'ordre est le chemin de la vie, lorsqu'il est l'ordre divin. Le désordre est le chemin de la mort.
Nous comprenons maintenant la vie de Jacob. Il avait commencé par le désordre naturel, qui est inhérent à l'homme naturel. Il avait commencé par la sagesse et l'astuce de ce monde. Il avait été choisi pour mettre en évidence la Maison de Dieu -- Béthel -- et pour demeurer à Béthel. C'est pourquoi cet homme a été mis sous une discipline sévère. Il faut que tout ce qui est de l'homme naturel disparaisse, parce qu'il est désordre. Il faut que tout l'élément du monde qui est en lui soit détruit. S'il doit y avoir une Maison de Dieu, ce ne peut pas être la maison de Jacob. Ce doit être la maison "d'Israël".
Une leçon vitale
Je me demande jusqu'à quel pont nous reconnaîtrons la valeur vitale de tout cela. Nous pouvons avoir beaucoup de questions, mais je crois que nous avons été en présence d’une chose importante. Pour avancer vers la plénitude de la vie en Christ, il faut que le peuple de Dieu soit dans une relation spirituelle. Il doit y avoir entre les membres de Christ, cette communion fraternelle qui donne une occasion de l'accroissement de Christ, de manière ordonnée. C'est une question qui devrait grandement nous occuper. Je suis tout à fait certain que beaucoup d'enfants de Dieu souffrent infiniment plus qu'ils ne le devraient, parce qu'ils ne sont pas, de manière pratique et agissante, en relation avec l’Église, le Corps de Christ. Je crois qu'une vie et une action purement personnelles, indépendantes, sans relations, expose les enfants de Dieu à de très grands périls. Si seulement le peuple de Dieu s'unissait de manière vitale, ce serait le remède à beaucoup de maux, et la délivrance de beaucoup de souffrances inutiles. La parole qui avait été annoncée par Aggée est encore vraie aujourd'hui : l'argent est mis dans une bourse trouée, il y a de la disette, il y a de la stérilité, il y a un résultat tout à fait disproportionné avec les énergies spirituelles mises en mouvement. Tandis que le Seigneur questionne Son peuple à ce sujet, Il répond Lui-même : C'est à cause de ma Maison. Si ma Maison devient pour vous l'objet central, l'objet qui gouverne votre vie, vous verrez beaucoup de bénédictions là où maintenant il n'y en a aucune. Il y aura la vie là où règne maintenant la mort. Il y aura la délivrance là où règne en ce moment l'esclavage. Il y aura la lumière là où se trouvent les ténèbres. Il y aura assurance là où maintenant n'est que déception. Nous réalisons peu combien de souffrances de toutes sortes il y a aujourd'hui parmi les chrétiens, à cause d'une action indépendante et d'un manque de relations de la part des enfants de Dieu. Laissons-nous sonder par le Seigneur sur ces sujets. Si c’est là Sa pensée et que nous Lui demandions sérieusement de la faire comprendre, Il nous montrera de quelle manière Il veut établir Son ordre.
T.A.S.
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