mardi 31 mai 2016

(7) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

VII – LA MANIFESTATION FINALE DE LA GLOIRE


« Des choses glorieuses sont dites sur toi, ô Cité de Dieu » (Psaume 87:3).
 

« Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la Cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, de Dieu le Juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection » (Hébreux 12:22-23).
 

« J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des Fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité – non de son propre gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Car, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » (Romains 8:18-22).
 

« Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais la gloire des choses célestes est différente de la gloire des choses terrestres ; autre est l’éclat du soleil, autre est l’éclat de la lune et autre est l’éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel… Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés en un instant, en un clin d’oeil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce sera le cas, alors s’accomplira la parole qui a été écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais, grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Corinthiens 15:40-44,50-57).
 

« Quand Christ, qui est notre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui dans la gloire » (Colossiens 3:4).
 

« … afin de faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Éphésiens 5:27). Nous avons été engagés avec la gloire dans l’Église et en Christ Jésus. 


                    Au chapitre 5, c’était la gloire dans les initiatives divines. Au chapitre 6, c’était la gloire en opération cachée. A présent, c’est la gloire dans sa manifestation ultime. Les passages que nous avons lus sont tous en rapport avec cette manifestation finale de gloire. Il existe encore bien d’autres passages de l’Écriture qui sont en rapport avec cela.

A - La Création soumise à la Vanité

                       Il nous faut tout d’abord revenir à cette déclaration de l’apôtre dans Romains 8. Il déclare que Dieu, par un acte souverain, a soumis jusqu’à un certain point, la création à la vanité : « La création a été soumise à la vanité, non de son plein gré… » (Romains 8:20). Dieu œuvrait contrairement à ce que la création voulait et désirait, « non de son plein gré, mais à cause de Celui qui l’y a soumise, avec l’espérance… ».

                        Mais ce qui est déclaré est que Dieu a agi souverainement pour soumettre la création à la vanité. Le mot « vanité » ici ne convient pas tout à fait au sens réel exprimé par le mot «déception » – pas seulement la déception, mais la misère et la désillusion qui accompagne cette déception profonde. Dieu a délibérément soumis la création à une misère de déception et de désillusion. Cette dernière a une raison d’exister ; elle cesse de répondre à ce but, à ce rendez-vous, qui était de manifester la nature de Dieu, car c’est dans l’expression de Sa nature que se trouve la gloire de Dieu. La gloire, c’est quand Dieu est satisfait dans l’essence de son existence et de Sa véritable nature. Et la création a cessé de fonctionner conformément à l’expression de la nature et de la satisfaction de Dieu pour Sa gloire. Ainsi Dieu a imposé son embargo sur la création et a mis sur elle l’empreinte d’une force de déception et de désillusion, une destination non seulement manquée mais impossible à réaliser dans son état d’existence.

                       Nul besoin d’argumenter longtemps pour prouver que cette déception repose sur toute cette création. Plus la création avance, plus grande est la déception, plus intense, plus terrible et plus grande est la misère. Mais le plus important est de savoir que c’est un acte souverain de Dieu d’amener la création à ce niveau de déception, de désillusion et de misère.


B - Le processus évolutif d’une création qui soupire

                     Le deuxième point souligné par l’apôtre ici est qu’il existe une œuvre évolutive dans cette création qui gémit. Tout d’abord, la création « souffre les douleurs de l’enfantement ». Et puis, il y a quelque chose qui se produit, qui évolue et qui cause toute cette douleur et ce trouble et qui est imputable à cette situation.

                    Ces gémissements et ces douleurs sont comme des prophéties annonciatrices de futurs événements  : « Toute la création éprouve les douleurs de l’enfantement ».

                        Ensuite, l’apôtre dit que « nous-mêmes aussi, qui sommes les prémisses de l’Esprit, nous gémissons en nous-mêmes ». « Les premiers fruits de l’Esprit », il s’agit d’une autre sorte de gémissement, celui qui est à l’intérieur du plus profond de la création.

                          La création ne gémit pas de la même manière dont nous gémissons. La création ne gémit pas pour la même raison que nous. Elle n’a pas les prémisses de l’Esprit. Nous, oui. Quels sont ces prémisses ou ces arrhes de l’Esprit ?

C - Les prémisses (ou premiers fruits) de l’Esprit

« L’Esprit de Dieu demeure en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8:9-10). 

                     Nous avons les prémisses de l’Esprit ; premièrement, l’Esprit demeure avec nous. Ensuite, « tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8:14). Les prémisses de l’Esprit – ceux chez qui l’Esprit demeure sont conduits par l’Esprit. Ensuite, «l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et co-héritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui » (Romains 8:16-17).

                    L’Esprit rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu. Les premiers fruits de l’Esprit – demeurant, conduisant, guidant et rendant témoignage. Nous, qui avons ces prémisses, nous découvrons par ces choses, par l’habitation de l’Esprit, par la conduite de l’Esprit, par le témoignage de l’Esprit, que nous sommes enfants de Dieu ; par ces choses nous nous voyons gémir. Pour quoi ?

                         Nous avons les premiers fruits de l’Esprit. Ce ne sont pas tous les fruits de l’Esprit. Ils ne sont simplement qu’une espèce d’indication de quelque chose de plus, de plus complet, et, par l’opération du Saint-Esprit en nous, il se produit une insatisfaction divine par rapport à notre état spirituel ; ou, pour le présenter autrement, une aspiration très forte pour quelque chose se fait jour.

                  Les premiers fruits montrent la direction de la pleine moisson et indiquent qu’il y a bien plus. Quoi ? Les prémisses indiquent la fin de l’œuvre du Saint-Esprit « que nous puissions être glorifiés avec Lui ». Et puis l’apôtre se tourne vers la création elle-même, et dit que toute la création est dans un état de dépendance par rapport à ce qui va se faire par l’opération du Saint-Esprit en nous : « La création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu » (Romains 8:19).

                    La création soupire et souffre les douleurs de l’enfantement, en attendant la révélation des fils de Dieu, en attendant que l’Esprit ait fait son œuvre et suscité quelque chose de glorieux en termes de filiation pour la satisfaction de Dieu.


D - La création doit être libérée de l’esclavage

                    Et lorsque Dieu eut achevé la création, l’apôtre continue en disant « la création elle-même sera aussi affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Romains 8:21) ; c’est la gloire et la liberté, la libération, des fils de Dieu. L’esclavage dans la création, la servitude en nous tous, dirigés vers une glorieuse manifestation, et ensuite, lorsque le rendez-vous de la création sera réalisé, la création toute entière sera délivrée, Dieu aura atteint son but, « Aussi la création attend elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu ».

                   L’expression « ardent désir » est utilisée ici avec force ; c’est l’image de quelqu’un qui est aux aguets, suspendu, dans une grande expectative, surveillant l’horizon, excité par ce qu’il attend, comme si tout dépendait de ce qui va apparaître bientôt. Les yeux, l’attention, l’être tout entier concentrés vers l’horizon, dans une grande attente de ce qui va venir. L’apôtre utilise cette image en disant qu’il en est ainsi de la création – attente fébrile, suspendue, concentrée sur la manifestation des fils de Dieu, parce que sa libération dépend de cette manifestation.


E - La manifestation de la Gloire

              Ainsi, nous sommes conduits vers la manifestation elle-même, la manifestation de gloire ultime et finale. Mais arrêtons-nous un moment sur le mot « manifestation ». Il n’est pas question ici de création de la gloire, mais de sa manifestation. Ce qui signifie que quelque chose s’est déjà passé, existe déjà, quelque chose est déjà à l’œuvre. Ce qui nous ramène au chapitre précédent – l’œuvre puissante de grâce, de gloire en termes de grâce, "Pour la gloire de sa grâce"

                   Une œuvre se produit en nous par l’Esprit, pour nous changer, nous transformer, nous faire participer à la ressemblance de Christ et à Sa nature divine, et pour l’exprimer au travers de l’épreuve, de l’adversité, de l’affliction et de la souffrance – oui, c’est toute cette grâce en termes de gloire, toute cette gloire en termes de grâce, qui sont produites. La gloire existe de manière cachée. Chaque victoire de la grâce de Dieu en nous est à Sa gloire, Sa gloire en essence agissant en nous. Et puis ce qui est caché s’est produit secrètement, toute cette formation de l’Esprit, toute cette transformation de l’Esprit, toute cette œuvre profonde de l’Esprit, tout ce qui constituait Christ par l’Esprit, se manifeste pleinement, la manifestation dans la gloire.


F - Quand la manifestation aura-t-elle lieu ?

                  Si c’est la gloire dans l’Église, si elle est l’élue, prédestinée, choisie en Christ, si ce sont ces fils qu’il a choisis en Christ avant la fondation du monde, la manifestation de gloire doit attendre et se synchroniser avec le moment où le nombre des élus et l’apport du dernier membre de cette Église seront achevés et complétés. La venue de Christ est en relation avec cela, en connexion avec la manifestation de cette gloire.

                    Bien que, bien sûr, elle dépende de nos progrès spirituels, le nombre d’élus dépend surtout de notre coopération avec le Saint-Esprit ; Dieu sait très bien qui ils sont, nous ne le savons pas. D’où la nécessité d’être conduit par l’Esprit, comme Philippe qui fut conduit dans le désert pour trouver un homme, un homme très stratégique.

                 Vous pourriez décider d’aller quelque part et de rassembler une grande foule, et parce que vous êtes en dehors du temps de Dieu ou pour une autre raison, vous ne rassemblerez aucun élu malgré vos efforts. Si le Saint-Esprit vous conduit réellement, soyez toujours sûr qu’Il est à la recherche d’un élu.

                    Il sait exactement où se trouvent les élus. Le point important est que nous soyons dans l’appel et dans l’urgence d’entrer dans les affaires de l’Esprit, pour chercher et trouver les élus, car la gloire attend la manifestation des fils de Dieu.

                    Mais il y a encore plus dans cette expression « manifestation des fils de Dieu ». Les fils ont tous été connus et choisis avant la fondation du monde, mais Il n’a jamais dit qui ils sont, à personne. Seul Lui le sait. C’est le secret de Dieu, Il connaît ceux qui font partie de Son Église. Ceux qui en font partie ne sont pas seulement ceux qui seront sauvés finalement, mais Lui seul sait qui ils sont.

                     Mais quand la manifestation se produira, ce sera une révélation de tout ce qu’Il a toujours su. De toute éternité, Il a connu Son secret, Ses élus, Ses choisis, et ils seront manifestés. Bien sûr, cela implique beaucoup de sujets difficiles.

                Pour être simple, tout d’abord, la manifestation des fils est en attente de l’assurance des fils. Il devrait y avoir une sérieuse conscience de responsabilité pour coopérer avec le Saint-Esprit dans le but de rassembler jusqu’au dernier membre parmi les élus.

                 Nous devrions voir au-delà s’il y a peut-être un élu en Christ avant la fondation du monde avec l’instrument du Saint-Esprit opérant au travers de nous ; il devrait y avoir sur nos cœurs une nouvelle passion pour atteindre les perdus, ceux qui n’ont pas encore été réunis, pas seulement des personnes sauvés de l’enfer, mais qui font le plaisir de Dieu et qui apportent une liberté de la création par la manifestation de ces fils. Ensuite, la manifestation des fils se produit quand l’oeuvre de la grâce est achevée en nous. Il nous faut penser à l’Église comme un tout.

                  Évidemment, je ne peux pas porter toute la souffrance qui existe, toute l’adversité et l’épreuve, c’est pourquoi je ne peux pas engloutir toute la grâce de Dieu. Mais, vous pouvez souffrir avec moi, vous pouvez la partager, et vous pouvez y ajouter quelque chose par votre souffrance, et je peux y ajouter quelque chose à la tienne, et nous pouvons tous ajouter quelque chose par nos souffrances mutuelles. J’ai besoin de vos souffrances pour atténuer les miennes. Tu souffres mais tu ne souffres pas seul. Tu souffres pour mon bien et je souffre pour ton bien, et tu vas partager mes souffrances comme je vais partager les tiennes, pour réaliser la somme de perfectionnement, non seulement d’individus mais d’individus faisant partie d’un tout. C’est l’Église qui sera perfectionnée. J’ai besoin de ta souffrance pour aider la mienne. J’ai besoin de ta grâce dans la souffrance pour aller avec la mienne et vice versa.

                    C’est l’Église qui doit arriver à la perfection, et un seul membre ne peut pas recevoir toute la gloire, c’est pourquoi un seul membre ne peut recevoir toute la souffrance. Il s’agit de quelque chose de mutuel, d’un partenariat dans la souffrance, pour que nous soyons ensemble dans la gloire. Nous serons glorifiés ensemble. C’est le perfectionnement de grâce dans l’Église. Que Sa grâce est immense ! Cela me coûterait tellement de connaître Sa grâce en totalité : nous la partageons entre nous, la grâce perfectionnée dans le Corps, dans une compagnie.

                      Ne serait-ce pas l’explication d’une intensification des tribulations à la fin des temps ? Pourquoi celles-ci doivent-elles s’intensifier à la fin ? Pourquoi ces choses terribles de l’Apocalypse où l’ennemi va vaincre les saints pour un temps ? Mais ce n’est pas la fin. Oui, à la fin, il y aura beaucoup de tribulation, mais aussi une augmentation de la grâce, de la victoire et de la gloire. Ainsi la gloire sera manifestée lorsqu’il y aura un nombre suffisant d’élus, qui connaîtront pour ainsi dire la grâce de Dieu au niveau le plus haut possible.

G - La Gloire de Son apparition

                    Arrive bien sûr l’évènement. Je ne crois pas que la venue du Seigneur ne soit qu’un incident isolé et factice, quelque chose comme un évènement dans un calendrier divin.

                    Ce fait est relié à toutes les choses dont nous avons parlées. L’apparition du Seigneur dépend de l’achèvement des élus. Elle dépend d’une œuvre de grâce qui a rendu possible la manifestation de gloire parce que c’est une base pour la glorification. La gloire ne va pas exister bon gré mal gré. Elle a ses exigences.

              Ensuite, la venue du Seigneur est une venue, un avènement et nous voyons beaucoup la gloire liée à Son apparition. Vous remarquerez que la venue du Seigneur revêt deux aspects. La première est Son apparition, une apparition en gloire. Lui-même posait la question « Qu’en sera-t-il quand vous verrez le Fils de l’Homme venir dans la gloire de Son Père avec Ses anges ? ». Son apparition dans la gloire.


H - La Gloire de l’Enlèvement

            Il y a d’un côté Son apparition, de l’autre côté, l’Enlèvement lors de Son apparition. « Voici je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés en un instant, en un clin d’œil… » (1 Corinthiens 15:51), que nous soyons ici bas ou ressuscité là haut. Voila l’Enlèvement qui coïncide avec Son apparition, et avec l’apparition, tous ces couronnements. C’est l’apogée de tous les couronnements. Ce merveilleux passage de 1 Corinthiens 15 parle des gloires de la résurrection : « Une gloire pour le soleil, une autre gloire pour la lune, et une autre pour les étoiles… Ainsi en est-il de la résurrection des morts » (1 Corinthiens 15:41-42). Cette résurrection est glorieuse, et l’apôtre met l’accent sur cela, sur le corps, bien sûr.

                      Mais « des choses glorieuses sont dites sur toi, O Cité de Dieu ! », et une des gloires est très attendue, cette corruption qui revêt l’incorruptibilité, ce corps mortel qui revêt l’immortalité ; ce corps naturel qui disparaît, ce corps psychique qui disparaît, et ce corps spirituel qui vient. L’apôtre dit ailleurs « nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de mains d’homme » (2 Corinthiens 5:1). Vous ne pouvez faire quelque chose de spirituel avec vos mains, et vous ne pouvez mettre en pièces quelque chose de spirituel.

                      C’est « éternel, dans les Cieux » et « non fait de mains d’homme ». C’est une des gloires de Son apparition et de notre changement, que tout ce que nous connaissons à présent d’affliction, de souffrance, de faiblesse et de limitation dans notre corps, tout ce qui survient sur nous par le moyen de notre humanité brisée, passera lors de Son avènement, et que le corps de gloire arrivera sans rien de pareil, «La mort a été engloutie dans la victoire» (1 Corinthiens 15:54).

                    Nous avons souvent repris ces paroles « Grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Corinthiens 15:57), comme si cela s’appliquait à notre vie spirituelle ; pourquoi pas ? Mais, ce n’est pas le cas dans ce contexte. Cela s’applique à nos corps. « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire » sur la mort dans nos corps lors de Son apparition. La victoire sur la mort. Oh la mort agit dans ces constitutions. Quelle souffrance et quelle limitation elles nous apportent ! Combien nous gémissons de triompher de ces œuvres de mort ! L’apôtre dit « O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? ». Nous sommes à présent devenus incorruptibles. Dieu merci, Il nous a donné la victoire ! Nous pourrions nous attarder sur ce sujet bien plus longtemps, mais nous ne le ferons pas.

                   Nous garderons simplement en vue ces « choses glorieuses qui sont dites sur toi, O cité de Dieu », et ce sont certaines des gloires. La fin est la gloire. Dieu va conformer chaque chose à Ses commencements. Il commença dans la gloire.

                    Le jour où nous sommes venus au Seigneur, la gloire fit irruption en nous. La gloire est passée en œuvre secrète et cachée, sous forme de grâce tout au long des années de notre vie chrétienne. Elle va percer à nouveau, non pas dans les  limites d’origine, mais à la fin, en plénitude, dans une œuvre de grâce complète et dans une gloire pleinement manifestée.

               Nous sommes appelés à la gloire. Quel est donc notre problème ? Nous pensons que ce sera tout sauf la gloire. Que nous sommes misérables, combien souvent nous montrons nos faiblesses, nos échecs et tout le reste ! Nous sommes appelés à entrer dans la gloire, mais nous n’y entrerons jamais à cause de nos propres vertus ou de nos propres valeurs.

                    Ce sera par Sa grâce ; à la fin, les personnes qui auront la plus grande mesure de gloire seront celles qui auront eu besoin de la plus grande mesure de grâce et qui le savaient. Si c’est vrai, il y a de l’espoir pour nous. Accrochons-nous à cela et croyons-le !

                    La gloire est à la fin, Dieu l’a fixée ainsi !


T.A.S.


fin


dimanche 29 mai 2016

(6) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

VI - LA GLOIRE EN OPÉRATION CACHÉE

« Des choses glorieuses sont dites sur toi, O Cité de Dieu » (Psaume 87:3). 

« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus de génération en génération pour toujours et à jamais » (Éphésiens 3:21).

« ... pour célébrer la gloire de Sa grâce qu’il nous a accordée en Son bien-aimé » (Ephésiens 1:6).

 « … afin que nous servions à célébrer Sa gloire, nous qui avons espéré en Christ » (Ephésiens 1:12).

                Notre sujet concerne les caractéristiques de Sion ; autrement dit, les caractéristiques de Christ transmises et placées en Son propre peuple. Nous en arrivons maintenant aux gloires de Sion, ou à la gloire en relation avec Sion.

                     Nous avons vu dans le chapitre précédent que ce thème de la gloire revêt trois aspects :

1- la gloire dans l’initiation divine,
2- la gloire en opération cachée,
3- la gloire dans la manifestation finale.

A - Dans la vie de Christ sur terre, la Gloire est cachée

                     Dans ce cas seulement, la gloire est dissimulée. Seul le Ciel la voit, mais elle est cachée. Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que les bergers et les mages ont pensé, ce que les autres gens ont pensé, eux qui devaient savoir que le Seigneur Jésus viendrait avec la gloire céleste quelques années après ? Bien sûr, nous ne savons pas si les bergers ont pris la peine de suivre l’évolution de ce bébé. Le bébé venait de Bethléem, changea de lieu et grandit pendant trente ans principalement dans l’isolement ; et, année après année, il est fort probable que ces bergers ont dit « Ce fut une nuit fantastique qui était porteuse de merveilleuses promesses, mais où cela a-t-il mené ? ».

                        Ceux de l’Orient ont sans doute posé la même question « Pourtant, nous ne nous sommes pas trompés, il y avait une étoile qui nous a conduit au lieu où se trouvait l’enfant. Nous avons ouvert nos trésors et déclaré qu’Il est le Roi – mais que lui est-il arrivé, nous n’avons plus entendu parler de Lui depuis 30 ans ? ».

                     C’est peut-être un produit de l’imagination, mais si c’est le cas, cela
nous aide à voir que non seulement durant 30 années, mais pendant les 33 années et demi, toute la gloire était cachée, ou cachée en grande partie, sauf pour des choses significatives ici ou là, comme un miracle quand Il manifesta Sa gloire, ou sur le Mont de la Transfiguration.

                     Mais pour ces évènements occasionnels, la gloire n’était pas vue par les hommes ; elle était cachée. Elle n’était pas partie, il n’y avait là pas moins de gloire qu’au commencement, mais elle était cachée. Elle n’était ni reconnue, ni discernée, ni perçue par le monde et par la grande majorité de ceux qui étaient en contact avec Lui ; la gloire était dissimulée.

B - Le Ciel était en mesure de voir la Gloire

                     Mais le Ciel était très intéressé ; l’enfer également. L’intérêt manifesté par le Ciel lors de la naissance de Jésus est demeuré le même. Après la tentation dans le désert pendant 40 jours et 40 nuits, les anges vinrent Le servir. Les anges savent ce qu’il en est et sont très concernés. Ils ont proclamé « Gloire au plus haut des cieux ! ». Ils continuent à être attentifs. Et à la fin, les anges sont au tombeau. Ils sont toujours dans l’attente. Le Ciel voit ce que personne ne voit. Le Ciel sait ce que personne ne sait. Le Ciel observe et constate. Que voit et que constate le Ciel? La Gloire ! Mais comment ? La gloire agissait de manière cachée ; le Ciel pouvait voir cette gloire de plusieurs manières.

                     Chaque nouvelle tentation, chaque nouvelle épreuve, chaque nouveau piège tendu devant Lui, chaque nouvelle souffrance qui l’assaillait, chaque nouvelle crise, chaque fois que l’une ou l’autre alternative se déroulait, un triomphe ou un échec, chaque fois le Ciel observait pour voir comme la gloire remporterait la victoire et triompherait. La Gloire devenait quelque chose de bien plus intérieur, de bien plus réel, de bien plus important que des rayons dans un halo de lumière. Elle devenait une puissance, un facteur déterminant. J’oserais dire que toute la vie terrestre du Seigneur Jésus tournait autour de savoir si la gloire se maintiendrait ou si elle disparaîtrait, si elle serait voilé, s’il pouvait Lui arriver ce qui est arrivé à l’ancienne Jérusalem, quand, à cause d’une rupture et d’un échec, les prophètes virent la gloire s’élever au dessus de Jérusalem et disparaître. La question est de savoir comment la gloire va se manifester et se maintenir. Ce fut une œuvre intérieure, une œuvre secrète, qui fut testée et éprouvée dans Sa vie intime.

                    Tout est résumé dans le fait que, sur le Mont de la Transfiguration, le Seigneur Jésus n’a pas été glorifié mécaniquement et automatiquement, mais manifesté glorieusement dans la plénitude. A cause du triomphe de Sa foi jusqu’à ce point, Lui qui, au lieu de la joie qui lui était réservée, s’est humilié, a enduré la croix et supporté la honte. Cette glorification du Seigneur Jésus est survenue parce qu’Il avait atteint un tel niveau de perfection morale que la gloire a soudain éclaté. C’était l’état et la condition de Sa vie intime avec Dieu qui a émergé sur le Mont de la Transfiguration. Comme nous le verrons, c’est la base de toute glorification. 

C - La Gloire cachée dans l’Église

                    A propos de l’Église, quel jour fut le jour de la Pentecôte ! Les cieux se sont à nouveau ouverts, la gloire est descendue et a été proclamée. Combien cela a-t-il duré ? Peu de temps avant que la gloire ne se cache à nouveau. La gloire ne s’est pas éloignée, elle n’était pas partie, mais le jour de Pentecôte ne s’est pas prolongé longtemps dans ses caractéristiques extérieures. L’Église a perduré et beaucoup ont posé la question : Qu’en est-il de ces débuts si prometteurs ?

                     Pourquoi le jour de la Pentecôte a-t-il eu lieu ? Où en est-on ? Les choses ont changé, on ne voit plus ce qu’on voyait avant, on ne les discerne plus !

                    Un changement s’est opéré sur l’Église, la gloire est à l’intérieur et est cachée. Dîtes-moi, si le monde considère l’Église, peut-il voir la gloire de la même façon la nuit de la naissance du Christ et le jour de la Pentecôte ? Le monde est-il capable de voir cette sorte de manifestation de gloire extérieure ? Non ! Il verrait cette gloire s’il avait des yeux, mais il ne voit pas et c’est caché aux yeux du monde. N’est-ce pas vrai pour chaque chrétien individuellement ? Comme nous le disions, les initiatives de Dieu dans la vie de l’individu sont glorieuses.

                     A notre conversion, notre nouvelle naissance, nous venons au Seigneur, et les marques de la gloire sont bien présentes : joie, paix, satisfaction. Le seul mot qui exprime ces premiers jours de la vie chrétienne, c’est gloire. Mais cela ne continue pas ainsi. Loué soit Dieu que ça ne continue pas ainsi toute la vie. Bien sûr qu’il en reste des traces, mais ça ne dure pas comme ça. Les choses changent et les problèmes, les questions, les conflits, les accusations surgissent. Il nous dira que ce n’était qu’une illusion, une émotion, une contrefaçon ; ou que nous avons péché et attristé le Saint-Esprit, parce que les choses changent.

                    La gloire ne s’est pas éloignée car la gloire c’est Christ. Mais quelque chose a changé. La Gloire s’est cachée. Elle est présente, active, opérationnelle, mais elle opère de manière cachée.

D - La Gloire opère dans la grâce


                  Comment la gloire opère-t-elle dans cette phase de transition entre l’initiation dans la gloire et l’accomplissement qui va venir ?

                   La gloire est ici, mais comment opère-t-elle ? Les opérations cachées de gloire se font dans la grâce, « La gloire de sa grâce ». La grâce est la base des opérations de gloire. La Gloire est liée à la grâce. C’est bien clair dans cette parole d’Éphésiens « à la louange de la gloire de Sa grâce ». « Il nous a choisis en Lui… nous ayant prédestinés à être adoptés comme ses fils… à la louange de la gloire de Sa grâce… jusqu’à la fin afin que nous soyons une louange à Sa gloire », la gloire opérant dans la grâce.

E - La grâce, attitude divine envers nous

                     La grâce dans le Nouveau Testament revêt trois aspects. Premièrement, la grâce comme attitude divine envers nous ; c’est ce que nous pensons généralement quand nous parlons de grâce, la grâce de Dieu, l’attitude bienfaisante de Dieu à notre égard. Ici nous sommes en situation de perdre pied. Cette grâce de Dieu nous porte au-delà de nos forces et de ce que nous pouvons supporter : « Il nous a choisis en Lui depuis la fondation du monde », et « Il nous a prédestinés à être ses fils d’adoption par Jésus-Christ » (Éphésiens 1:5).

                     Le Psaume 139:16 nous dit « Sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux n’existe ». Il savait ce qui arriverait, le genre de vie que nous mènerions. Il connaissait chacune de nos journées avant qu’elles n’existent. Il connaissait d’avance les défaillances d’Israël, Il savait qu’un jour Israël se détournerait de Lui pour offrir de l’encens aux idoles et passer leurs fils par le feu pour adorer Moloch. Il savait tout, et Il a choisi Israël et Il a inscrit Israël dans Son livre avant son existence.

                    Comment expliquer tout cela ? Nous perdons pied, nous ne pouvons n l’expliquer ni le comprendre. Pourquoi m’a-t-Il choisi en Christ et puis, en nous donnant un corps, faire ce que nous avons fait et suivre notre chemin en Le déshonorant ? Ce sont des problèmes qui vont au-delà de notre mentalité, de nos pouvoirs mentaux. Il y a une réponse dans la Bible, et là, nous sentons nos genoux défaillir « … afin que soyons à la louange de Sa gloire, nous qui auparavant avions espéré en Christ ».

                     Qui voit cela sinon le Ciel et l’enfer ? Que voit le monde de tout cela ? Il est possible qu’il demeure des traces de l’œuvre de grâce divine, mais le monde ne peut apprécier la grâce de Dieu, ni la voir. Il nous faut Christ pour connaître la grâce de Dieu, et il faut Christ pour glorifier Dieu, et c’est aussi la gloire dans l’Église et en Christ Jésus dans toutes les générations et pour toujours.

                Oui, il s’agit bien de la gloire en termes de grâce comme attitude divine envers nous. Nous ne pouvons pas l’expliquer. Pourquoi nous a-t-Il choisis toi et moi ? Songez-y. Allons-nous dire quelque chose de ce genre « Je sais pourquoi Il m’a choisi, Il avait une bonne raison de me choisir ; il y avait cela me concernant qui a justifié son choix ? ». Si c’est votre cas, vous ne connaissez rien de la grâce de Dieu, et vous ne pouvez pas rendre gloire à Dieu. Plus vous êtes prêts à dire que c’est par cette attitude divine de grâce envers moi, plus vous pourrez le dire du fond de votre cœur, et plus vous pourrez glorifier Dieu.

                   N’est-il pas étrange de constater que nos personnes misérables, corrompues et défaillantes sont souvent un moyen de cacher Sa gloire plutôt que de la manifester ? Nous nous focalisons sur nos pauvres et misérables personnes, au lieu de dire tout le temps « Oh, pour moi, la grâce de Dieu est merveilleuse ! ».

                   La gloire, en termes de grâce, est inexplicable, insondable, mais pour cette raison, si merveilleuse.

F - La grâce, puissance divine

                  Le Nouveau Testament nous parle d’un deuxième aspect de la grâce, à un autre niveau : la grâce comme puissance divine. Non seulement, la faveur ou l’attitude divine, mais la puissance divine.

                Paul nous parle de sa faiblesse, de son infirmité, et comment il a apporté cela devant le Seigneur en l’interrogeant sur cette faiblesse et sur cette infirmité, qui lui causaient tant de soucis. Le Seigneur n’en a rien dit, mais Il a dit : « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12:19). Il y a beaucoup d’exemples dans le Nouveau Testament sur la force vitale et la puissance divine de la grâce.

G - La grâce de Dieu envers nous demande une mise à nu

                 Tous ces aspects sont liés à une certaine exigence. S’il s’agit de grâce comme une attitude divine à notre égard, alors nous devons être mis à nu. Nous n’apprécierons jamais cette attitude de la part de Dieu tant que nous ne serons pas nous-mêmes exposés. Pourquoi le cours de notre vie est, d’un certain point de vue, une histoire de dépouillement de nous-mêmes, en nous laissant stérile et en extirpant du plus profond de nous-mêmes la corruption au point de pouvoir dire « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair » (Romains 7:18) ? Pourquoi Dieu cherche-t-il tout le temps à nous condamner et à nous entraîner au plus profond sur le terrain de la condamnation ? Cherche-t-Il par notre propre état de péché à nous rendre misérables ?

             Non, la mise à nu est demandée pour que la gloire s’amplifie dans cette attitude divine à notre égard. Il nous dit « Tu vois ce qui est vrai en toi ; pourtant, je t’aime ; Tu vois la profondeur d’iniquité qui existe en toi ; pourtant, Mon attitude envers toi est grâce. Tu vois ce dont tu es capable ; pourtant, Je ne me détourne pas de toi, au contraire, Mon attitude est celle d’une compassion infinie, d’une patience infinie. Mon attitude reste remplie de grâce ».

                  La mise à nu est demandée et lorsque la grâce doit revêtir la forme d’une puissance divine, il y a une autre exigence qui est requise : l’épreuve, l’affliction et la souffrance.

H - La grâce, puissance divine requiert la souffrance

                 De nombreuses souffrances qui sont le lot des chrétiens, n’auraient jamais existé s’ils n’avaient pas été chrétiens. Nous connaissons des afflictions et des épreuves, simplement parce que nous appartenons au Seigneur, qu’Il nous a rachetés, nous a cherchés et parce que nous Lui appartenons ; alors, nous souffrons, nous sommes dans l’épreuve et l’affliction.

                    Nous connaissons la faiblesse et l’adversité et nous savons ce que signifie être au bout de nos moyens et de nos ressources, et c’est l’exigence pour connaître la gloire de Dieu en termes de grâce. J’espère pouvoir toujours le croire ; j’espère pouvoir garder cela en moi comme du cristal pendant les heures sombres de mon existence, ce temps terrible d’affliction. Mais, je le vois dans le Nouveau Testament, je le vois dans ces hommes, je le vois dans le Seigneur Jésus. Je vois que la gloire agit de manière cachée comme cela.

             Oh, ces personnes passent à travers, mais la grâce de Dieu est merveilleuse, la grâce de Dieu les élève constamment, les ramenant au point de départ et les gardant malgré tout. Vous pensez qu’ils ont disparu cette fois-ci mais ils reviennent. Il y a ce bouchon permanent qui saute toujours à nouveau ; la grâce, force de vie, puissance divine.

               Considérez le Seigneur Jésus et constatez si ce n’est pas une réalité. Considérez l’Église et voyez si ce n’est pas vrai. Regardez à notre histoire, examinez notre cœur et voyez si ce n’est pas vrai. C’est cela, la gloire. Elle est bien différente de l’idée que nous avons sur les anges qui chantent un chœur céleste sur la gloire. C’est quelque chose qui entre et qui perce, qui agit puissamment en sous terrain et qui nous voit victorieux.

I - La grâce liée à la nature divine

                Ensuite, le troisième aspect de la grâce est en relation avec la nature divine. Des choses concernant la grâce nous font penser à ce que nous appelons la bienveillance et la miséricorde, c’est-à-dire l’émergence de la nature divine et de la ressemblance divine sous l’effet de la provocation. Quel dommage que les traducteurs n’aient pas toujours été capables de traduire ces mots de Pierre « Si vous supportez la souffrance, en faisant ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu » (1 Pierre 2:20) !

                   Ne me dites pas que la gloire n’est pas derrière tout ça ! Lorsque vous souffrez injustement, indirectement, que vous êtes calomnié, persécuté, agressé sans vrai motif, en tant que chrétien et que vous n’êtes pas aimé pour une raison ou une autre, certainement pas parce que vous n’êtes pas aimable, vous savez bien qu’il y a quelque chose de plus qui permet de supporter patiemment la souffrance : la grâce reliée à la nature divine.

J - L’exigence d’une maîtrise de soi

« Lorsqu’Il fut injurié, Il ne rendit point d’injures ; lorsqu’il fut maltraité, il ne fit aucune menace » (1 Pierre 2:23).

                   C’est votre réaction à la souffrance, votre réaction à l’agression,
votre réponse au mauvais traitement des gens, sans aucune raison devant le Seigneur et certainement pas parce que vous avez fait une erreur ou que vous en êtes responsable. Est-ce que votre réaction est identique à la Sienne ? Il ne répondit ni aux injures ni aux menaces ; Il ne fit preuve d’aucun ressentiment, d’aucun esprit de revanche : « Seigneur, pardonne-leur » (Luc 23:34), «Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Actes 7:60). Ainsi en est-il de la grâce, qui glorifie Dieu : c’est la gloire de Dieu, la gloire de Christ.

                    C’est vrai que c’est quelque chose de caché. Nul ne sait la bataille qui est engagée. Combien cette cruauté, cette injustice, ce mal, a remué en vous ce qui est amer, et œuvre dans notre nature pour que nous disions des choses piquantes, et vous avez eu une vraie bataille intérieure dans la prière et le combat – et personne ne voit rien de tout cela.

                    Un esprit doux et tranquille où l’intérêt personnel a été soumis, toute cette vie propre a été soumise dans la bataille, et vous en sortez sans que quiconque puisse discerner quoique ce soit. C’est la grâce, la gloire, la gloire en terme de grâce. Mais c’est caché, une bataille secrète, l’histoire de quelque chose que personne ne connaît ; tout ce que le Seigneur Jésus a connu avec Son Père dans le secret derrière le voile.

                   Oui, la gloire du Seigneur Jésus se trouve dans la manifestation de la grâce divine au dessus de l’épreuve et de la persécution. Ainsi en est-il avec Ses saints, Ses serviteurs et son Église, avec toi et moi. « Des choses glorieuses sont dites sur toi, ô Cité de Dieu », mais c’est le genre de chose glorieuse que nous n’apprécions pas toujours, et pourtant il s’agit de la même gloire. La gloire des anges qui ont chanté le jour de Sa naissance n’est pas différente de celle que les cieux ont contemplé à Gethsémané. C’est la même gloire, mais Dieu œuvrait intérieurement afin qu’à la fin, cette gloire première puisse éclater comme quelque chose qui a été préparée par l’épreuve, par l’adversité, par l’affliction, par tous ces moyens en nous afin de participer à Sa gloire, de partager Sa gloire et que la Grâce soit nôtre. « L’Éternel donne la grâce et la gloire » (psaume 84:12), ils vont toujours ensemble, pour maintenant et de temps en temps, mais un jour ce sera toute la gloire.


T.A.S.

à suivre

vendredi 27 mai 2016

(5) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

V - LA GLOIRE DE L’INITIATION DIVINE

« Des choses glorieuses ont été dites sur toi, oh Cité de Dieu » (Psaume 87:3).

« Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant » (Hébreux 12:22).

« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus, dans toutes les générations, aux siècles des siècles » (Ephésiens 3:21).

                  Nous avons passé en revue Sion dans ces messages, en prenant en compte quelques-uns des aspects de cette postérité spirituelle céleste qu’est Christ et ce qui Lui appartient.

                   A présent, nous en venons à ce qui peut se concentrer en un mot : « gloire », la gloire de Christ et de Son peuple. Un simple tour d’horizon du Nouveau Testament avec ce mot de «gloire » en tête, nous fera une impression fantastique – et vous aurez à jeter un coup d’œil sur toutes les colonnes d’une concordance avec ce mot. L’impression fera que cette idée de gloire, ce thème de la gloire, semble dominer tout.

A - La Gloire domine tout

                   Si vous lisez les Évangiles en considérant la vie du Seigneur Jésus sur terre, vous serez impressionnés par le fait que dans Sa vie la note dominante et la motivation suprême était la gloire de Dieu, cette gloire manifestée en Lui-même et transmise à Ses disciples, Ses adeptes, Son Église. Toute personne familière avec le Nouveau Testament ou les Évangiles  trouvera des passages, des déclarations, jaillir de leurs mémoires d’un coup.

                   « Nous avons contemplé Sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14), et c’est une déclaration complète, car, sans aucun doute, Jean, qui avait écrit bien des années après le passage du Seigneur Jésus au ciel et la conclusion de toute Sa vie terrestre, avait pris toute la mesure des choses et des évènements.

                   Peut-être se rappelait-il d’un point particulier lors de Sa transfiguration où Pierre et lui, qui furent témoins, parlaient de contempler Sa gloire, qui couvrait toutes Ses actions depuis le commencement de ses signes à Cana en Galilée, quand Il manifesta Sa gloire (Jean 2:11), qui couvrait toutes Ses œuvres, tous Ses mouvements, tous Ses hauts faits et Son refus de faire, et Ses mouvements et Son refus de se déplacer, en montrant bien que la motivation de toutes choses dans la vie du Seigneur Jésus était la gloire de Dieu, celle manifestée en Lui-même.

                 Pensez-y. Rappelez-vous ces mots : gloire, glorifier, glorifié. Combien de fois ils apparaissent en relation avec Son temps ici-bas ? Et, bien que la croix paraissait être bien différente que revêtue de gloire, la chose sous-jacente et dominante de la croix et de l’œuvre qu’elle accomplit ici et là, c’est la gloire.

                   D’un côté, la mise à l’écart de tout ce qui ne pouvait être à la gloire de Dieu, l’homme, le type d’homme, le vieil Adam, le genre humain, le péché et toutes ses conséquences, toute l’œuvre d’expiation, le rejet de ce qui n’aurait jamais pu être à la gloire de Dieu et être glorifié, tout le terrain qui était absolument contre la gloire. De l’autre côté, préparer le terrain pour la gloire, dans le triomphe de la résurrection, la gloire qui domine l’œuvre de la croix.

                    En deuxième lieu, la gloire est l’idée dominante de tous les apôtres, dans les Actes. L’esprit de gloire descend dans Actes 2, l’Esprit de Celui qui est glorifié, et Il vient dans la gloire. L’Église fut remplie de gloire, emmenée dans la gloire, parce que Christ avait été glorifié, et c’était le point capital et triomphant de l’Église et de son message. Celui qu’ils avaient crucifié, Dieu l’avait glorifié ; toute l’instruction, toute la réprimande, toute l’exhortation, tout l’avertissement et tout le ministère de consolation dans les lettres des apôtres, ont un rapport avec ce thème de la gloire.

                   « Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17), c’est la gloire présente dans le ministère de consolation qui explique l’épreuve. S’il s’agit d’un avertissement, c’est qu’il y a un risque de perdre l’appel d’en haut, de perdre la gloire ; et ainsi, la deuxième grande partie du Nouveau Testament est vraiment dominée par cette pensée de la gloire.

                    Qu’en est-il alors du livre de l’Apocalypse ? Il commence par une présentation du Seigneur glorifié et glorieux, « A Celui qui nous aime, qui nous a lavés de nos péchés par son sang… à Lui soit la gloire » (Apocalypse 1:5).

                    Et depuis l’introduction, la présentation du Seigneur glorieux se trouve tout au long du livre, le sujet qui domine tout est le thème de la gloire. Tout y est compris, les nations, les forces du mal, parce que Dieu va remplir Son univers de Sa gloire, et tout ce qui n’est pas conforme à la gloire doit être traité et ôté, et à la fin ce livre de l’Apocalypse fait émerger la révélation de la cité glorieuse.

                    Ce qui est, en d’autres termes, l’Église unie avec Christ « ayant la gloire de Dieu » (Apocalypse 21:11).
                    Avons-nous besoin d’autres évidences que le Nouveau Testament est dirigée et inspirée par cette pensée de la gloire ? Ce sujet se divise en trois grandes sections, qui résume tout, même s’il y a beaucoup de détails à voir :

- la gloire initiée par Dieu,
- la gloire cachée,
- la gloire manifestée à la fin.

B - La Gloire dans l’initiative divine

    Deux exemples peuvent être cités pour donner une indication suffisante :
- la naissance du Seigneur Jésus,
- la naissance de l’Église.

                    Il y a d’autres cas dans la Bible où Dieu initie la gloire ; On pourrait même dire qu’il existe autant d’initiations divines qu’il y a de saints. L’initiation divine marquée par l’incarnation, la venue en chair dans ce monde du Fils de Dieu, le Fils de l’Homme. Il n’est pas vraiment nécessaire de relire Luc chapitre 2.

                    L’annonce de l’ange, et puis soudain une multitude d’êtres célestes qui chante, qui loue en disant « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre parmi les hommes qu’Il agrée !» (Luc 2:14). C’était une scène de gloire descendant du ciel sur ce monde.

                    Quelque chose d’identique spirituellement parlant, s’est passé le jour de la Pentecôte. Nous ne pouvons que déduire que l’ascension du Seigneur Jésus fut une scène merveilleuse dans les cieux, « Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éternelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! Qui est ce roi de gloire ? » (Psaume 24:7-8).

                  Non seulement l’ascension, mais la réception du roi de gloire, est une scène d’extase céleste où s’exprime la joie tumultueuse du ciel, le Saint-Esprit qui descend, la joie céleste s’exprime sur la terre et dans l’Église et elle parle de gloire. Oh, quel jour cela a été lorsque l’Église est née au milieu de la gloire céleste et remplie de cette gloire !

C - La gloire, sujet de joie, de paix et de satisfaction

                   Dans les deux cas, l’initiation divine était accompagnée de gloire. Aucun doute là-dessus, les commencements de Dieu se font toujours dans la gloire.

                  Et si vous analysez la gloire au travers d’un prisme, elle n’est pas seulement une réflexion de la lumière extérieure, elle est joie étrange, inexplicable parfois ; elle est paix : le conflit s’arrête, la contrainte cesse, il y a une atmosphère merveilleuse de bien-être, de quiétude et de satisfaction. Ils sentent au plus profond de leur être qu’une réponse a été donnée aux problèmes et aux questions essentielles de leur existence.

                   Quand Dieu agit, vos problèmes et vos questionnements se transforment en satisfaction. Vous êtes heureux de ce que Dieu a réalisé, c’est tout ! Comment Il l’a réalisé,par quels moyens, peu importe… nous pensions qu’il fallait un miracle à déplacer des montagnes et ça s’est déroulé très simplement, très calmement. La satisfaction est entrée dans nos cœurs  Nous ne sommes pas comme Naaman,  dans sa vieillesse ; il demande à Dieu des choses extraordinaires, mais Dieu a réalisé les choses simplement dans 2 Rois 5. Il en est souvent ainsi avec Dieu.

                   Prenez par exemple la grande initiative divine de la naissance de Jésus.  Considérez les circonstances naturelles de cette naissance : aucun palais, aucun confort terrestre, rien de conforme aux conceptions humaines, aucune organisation spéciale ; bien au contraire : dénuement, simplicité, pauvreté, faiblesse, inconfort. Pourtant, c’est glorieux ; il n’y a rien de contraire à la gloire divine, merveille, profondeur, satisfaction. De l’extérieur, les choses ne semblent pas différentes lorsque le Seigneur Jésus opère une nouvelle naissance chez un être humain : le lieu, le contexte, le monde, les circonstances sont les mêmes, mais la gloire intérieure est identique, joie, paix, satisfaction.

                    Même ceux qui ont été élevés dans un foyer chrétien et qui pensent être entrés naturellement dans la vie chrétienne, ont connu une expérience du Seigneur entrant dans leur vie. Le Seigneur a agi de la même manière : l’oppression, la peur, la honte, l’insatisfaction, le mécontentement, la déception, ont disparu.

                   Une grande joie, une paix inexprimable, une satisfaction ont pris la place. Nous pourrions tous en parler et même souvent. Les nouveaux commencements de Dieu se passent toujours dans la gloire ; chaque naissance de Son Fils dans une vie et dans un lieu précis, est accompagnée de tous ces signes de gloire.

D - L’essence de la Gloire divine

                    Mais, quelle est l’essence de cette gloire, celle du jour où Jésus est né à Bethléem ? Ayons une mise au point importante pour éviter toute incompréhension : l’essence de la gloire de la naissance de Jésus à Bethléem, de la même manière que celle de chaque évènement et nouveau mouvement de Dieu, fut et est ceci : Dieu Lui-même qui amène à existence ce qui Lui fait plaisir, et le Seigneur Jésus est l’objet de la satisfaction du Père. S’Il n’est pas présent, rien ne peut faire plaisir et satisfaire le Père. Quand Il est là, il y a quelque chose de présent qui fait le plaisir du Père. Le plaisir, la satisfaction et la joie du Père sont focalisés sur Son Fils et là où est Son Fils.

                   Maintenant, le danger dans lequel tant de personnes sont tombés, est qu’ils ont pris en compte les effets de cela plutôt que la cause. Les effets – oui, joie, paix et satisfaction, et des émotions fortes, gratification et plaisir, et puis, pour en maintenir les effets, les résultats, les sentiments, ils ont essayé de les prolonger. Ils ont eu peur que ces effets disparaissent, ils sont entrés dans un état de crainte – combien de temps cela va-t-il durer ? Vais-je me réveiller demain matin et tout aura disparu ? Ils ont fait des efforts pour maintenir les effets et sont passés à côté de la réalité de base.

                  La réalité de base est Christ, et Christ est la satisfaction et le plaisir de Dieu ; pas des émotions, des sentiments, mais le fait. Combien essayent de restaurer les émotions, de les maintenir et d’en avoir les effets, pour atteindre une chose abstraite que vous appelez gloire ? Voilà l’erreur. Les faits demeurent, les sentiments peuvent changer ; la deuxième partie de tout ce thème de la gloire ce sont les opérations cachées de la gloire qui touchent à une autre dimension ; nous parlons des initiatives divines.

                  Mais, lorsque Dieu implique Son Fils, il n’est plus question de toute une palette d’émotions ou de sentiments ; Il est face à une puissante réalité, l’objet même  de la gloire divine ; et Christ en vous est l’espérance de la gloire (Colossiens 1:27), ce ne sont pas des émotions, des sentiments, mais la puissante réalité fondamentale. Dieu possède l’objet de Son plaisir ; Son plaisir n’est pas en nous, en ce que nous sommes, quelque soit nos sentiments.

                  Je ne crois pas que le Seigneur soit plus satisfait de nous lorsque nous sommes dans l’extase que lorsque nous nous sentons misérables. Ce ne sont que les variations de notre propre vie psychique. Nous pouvons vivre des bas comme des hauts ; le plaisir et la satisfaction de Dieu sont centrés sur Son Fils et il veut que notre foi soit basée sur cette réalité et non sur les variations de nos réactions. Il s’agit de la Vérité de Christ et non pas en priorité tous les effets de Christ.

                   Oh, les effets sont là, loué soit Dieu, mais vous savez si souvent que les effets sont l’aspect élémentaire des choses, qui correspond à la période de l’enfance ; vous entrez dans la maturité, et dans la maturité il nous faut apprendre à vivre sur Christ, pas sur nos sentiments.

E - Les initiatives de Dieu, base de ses opérations futures

                    Deuxièmement, Dieu ayant obtenu ce qui Lui fait plaisir, Ses initiatives, Ses commencements sont Ses modèles, et Sa base pour toute opération future. Après cela, tout sera conforme avec ce commencement, cette initiative. Je ne dis pas qu’il y aura toujours cette extase consciente, ce sens de la gloire ; mais je veux dire que Dieu fait de cette satisfaction le siège et le centre de Sa gloire. Et Il œuvrera toujours de telle sorte pour que ce qui est vrai en Son Fils soit aussi vrai en nous, afin que nous soyons, en conformité à Son Fils, en chemin vers la gloire nous-même, une gloire progressive par laquelle ce qui satisfait Dieu est placé en nous pour se répandre et se saisir de nous, et nous nous approchons de plus en plus près de ce que la Parole décrit : « Dieu… nous appelle à sa gloire éternelle » (1 Pierre 5:10).

               Les commencements divins guident la fin, qui doit correspondre a commencement, mais dans une mesure plus grande. En effet, les commencements  semblent insignifiants, en comparaison. Dans un sens, Bethléem est petit, Christ y est limité ; et pourtant toute la plénitude de la gloire s’ouvre dans cette petitesse. A la fin, la gloire ne sera pas additionnée. Ce sera cette gloire qui se répand et remplit l’univers. Donc, les commencements de Dieu sont la base de toutes les activités divines. Il en sera ainsi à la fin : la gloire dans l’Église en Christ-Jésus, de génération en génération, aux siècles des siècles (Éphésiens 3:21).

                   Ceci est pratique. Si le Seigneur a fait quelque chose, a introduit quelqu chose de lui-même, de Son Christ, en nous personnellement et individuellement sur cette terre, comme Son œuvre, ce commencement a été celui de Dieu, accompagné de manifestations de profondes joie et gratification, en ayant l’assurance que cela vient de Dieu et non de l’homme. Et lorsque Dieu réalise cela dans une vie, cet individu peut dire « Je ne l’ai pas choisi, c’est Lui qui m’a choisi, de sa propre initiative. Ce n’est pas mon œuvre, c’est la sienne ; si cela n’avait pas été l’initiative du Seigneur, je n’aurais jamais été là aujourd’hui ».

                   Beaucoup peuvent dire que ce qu’il a commencé à faire, Il l’a continué. J’ai erré, chuté même, mais je suis ici aujourd’hui parce que Dieu a tout commencé et ça va continuer parce que cela a démarré dans la gloire et la gloire n’est pas dépendante de ma nature variable. C’est son Fils, Il a planté Son Fils, Il a œuvré et œuvre encore tout au long de ma vie sur la base de Christ, pas du tout sur ma base à moi.

                 Quand à la fin, j’en arrive à la plénitude de Sa gloire à laquelle Il m’a appelé, je dirai : Il l’a fait, ce fut l’œuvre du Seigneur, pas la mienne ; Il l’a accompli ! Dieu travaille sur la base de Son initiation, c’est une des grandes vérités du Nouveau Testament. Dieu a pris l’initiative et Il agit à partir de cette initiative : « Ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de Son Fils… » (Romains 8:29).

                Tous nos efforts, notre détermination, seraient futiles si Dieu n’avait pas commencé cette chose Lui-même et établi une fondation pour elle. Si notre obéissance, notre conformité, notre réponse, notre détermination de cœur pour marcher avec Dieu, si tout cela n’était pas basé sur ce que Dieu a établi, ce serait totalement vain ; il s’agit simplement de venir au Roc. Loué soit Dieu, le Roc est là, ce Roc est Christ. Il l’a fait, et à cause de nos déviations, nous revenons vers Lui ; à cause de nos échecs, nous nous relevons.

              Nous sommes honteux, nous sommes peinés, nous subissons la discipline, mais nous ne sommes pas rejetés. Dieu a démarré ceci dans la gloire ; la gloire de Sa grâce. Dieu part sur la base de ses commencements pour développer ses activités futures jusqu’au bout, et parce que Christ est le commencement de tout, la fin sera Christ, et la fin est Christ parce qu’il fut au commencement. Dieu a commencé avec nous dans la gloire.

                   Combien d’entre nous peuvent dire « Oui, je sais bien cela. Je sais qu’à un certain point au début, quelque chose s’est passé et les conséquences en furent une grande joie, une grande paix, une grande satisfaction ». C’était tout simplement la gloire. J’ai commis souvent cette terrible erreur d’en perpétuer les effets, les belles émotions que j’avais à ce moment-là, et j’ai oublié le fait même de Christ, mais je connais quelque chose de la gloire, et chaque fois que Dieu essaye d’amener plus de la présence de Son Fils dans nos vies, cela se reproduit.

                  Peut-être que, à ce niveau, une controverse existe entre le Seigneur et nous, à cause de question sans réponse. Il y a comme une dispute entre le Saint-Esprit et nous. Nous temporisons, nous désobéissons, nous sommes lents, nous ne nous préparons pas à la bataille. Nous n’avons ni paix ni repos, ni satisfaction, nos vies sont déviées, la gloire quitte notre visage et notre témoignage. Et puis, le jour vient où, sous la contrainte insistante du Saint-Esprit, nous disons : je vais tenir ferme ! Nous entrons et fermons la porte, en disant : c’est fini, quelque chose d’autre doit se passer. Nous nous plaçons devant le Seigneur et il y a une bataille, dure parfois, mais on est vainqueur. Nous donnons sa vraie place au Seigneur, nous mettons de côté nos volontés, nos désirs, etc. Nous saisissons la main du Seigneur en disant : c’en est fini, maintenant Seigneur, Ta volonté, Ton chemin. La gloire est de retour, oui, gloire, paix, satisfaction.

                Toute nouvelle et plus grande plénitude du Seigneur Jésus dans un domaine  s’accompagne de gloire. Combien nous passons à côté de la gloire en laissant le combat se prolonger, lorsque nous ne prenons pas la situation à bras le corps !

                   Nous nous faisons voler la gloire. Nous sommes lents à apprendre. De Son Fils et de la place prise par Son Fils, dépend la gloire qui demeure. S’Il pouvait avoir toute la place, la mesure de gloire dans nos cœurs serait immense. Les circonstances ne changeront peut-être pas du tout. La dureté des situations, les difficultés sur notre chemin seront toujours là. Les choses, les gens, le travail ne changent pas, mais l’état intérieur est différent. Dieu ne fera peut-être même rien à l’extérieur tant qu’Il ne prendra pas sa position à l’intérieur ; ce délai d’attente vient peut-être du fait que nous ne nous glorifions pas encore de nos infirmités. Nous voulons la gloire en étant délivrés de ces choses, mais nous n’acceptons de nous glorifier en elles.

                   Le Seigneur nous amène dans la gloire et amène la gloire dans notre être intérieur, la gloire est Christ.

« Des choses glorieuses sont dites sur Toi, Cité de Dieu ».
« Nous montons sur le Mont Sion, vers la cité du Dieu vivant ».
« A Lui soit la gloire dans l’Église et en Christ Jésus dans toutes les générations pour
l’éternité ».

T.A.S.

à suivre