lundi 18 avril 2016

(4) Prédominance, Proéminence et Prééminence Chip Brogden

PROÉMINENCE

Apocalypse 21:23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau. 
La proéminence c’est quand une chose se distingue ou est plus facilement reconnue ou distinguée par rapport à d'autres choses. Comme vous regardez les étoiles briller dans la noirceur de la nuit, vous pouvez remarquer qu’ à certains moments une lumière est beaucoup plus lumineuse que les autres. Cette lumière est la lune. Quand la lune est pleine, elle est une lumière de premier plan dans le ciel nocturne. Vous voyez toujours les étoiles, mais la lune est bien évidemment beaucoup plus brillante en comparaison. On peut donc dire que la lune est proéminente par rapport aux étoiles. Il est intéressant de noter que, bien que les étoiles soient prédominantes et que  la lune soit proéminente dans le ciel nocturne, toute la lumière qu'ils diffusent ne disperse pas encore l'obscurité.
De la même manière, par rapport au reste du monde, la plupart des chrétiens donnent à Jésus une place proéminente dans leur vie. Ils Lui donnent une place. Ils L'invitent dans leur vie et Il prend Sa place parmi de nombreuses autres choses. Ils l'appellent Seigneur, ils vont à l'église, ils Lui chantent des chants de louange, et Il est une partie importante de leur vie - mais seulement jusqu’à un certain point. Parce que le reste du temps, ils ont d'autres soucis,  inquiétudes, peurs,  priorités,  désirs, besoins, et "beaucoup de choses" qui accaparent constamment leur attention. Il est vraiment juste une chose importante parmi beaucoup d'autres choses importantes,  en lice pour leur temps et leur affection. Oh, ils sont tiraillés dans de nombreuses directions différentes. Et, comme la lune qui brille parmi les étoiles, vous pouvez voir que Jésus est une partie importante de leur vie, mais vous pouvez toujours voir d'autres choses qui sont là à coté. Il y a de  la lumière, mais la lumière n’est pas  suffisante pour repousser les ténèbres.
Chip Brogden : Prédominance, Proéminence et Prééminence

(8) La dispensation du mystère T. Austin-Sparks (volume 2)

Préface de la deuxième édition

                 Durant l'année 1939, nous avons publié deux volumes sur La dispensation du mystère. Le volume 1, le plus important des deux, a couvert un domaine plus large sous le titre Toutes choses en Christ. Ce dernier a été réimprimé et réédité et est toujours disponible. Le volume 2 fut plus spécifique en ce qui concerne le ministère de Paul et l’Église. Ce second volume était épuisé depuis un certain temps, et bien que nous ayons eu beaucoup de demande à son sujet, il y a eu une retenue inhabituelle à le réimprimer sous sa forme originale. Mais il y a eu un fardeau croissant de mettre par écrit l'essence de ce ministère particulier du "Mystère" et, sous cette pression que nous estimons de Dieu nous avons rédigé le présent volume qui, bien que modifié à plusieurs égards par rapport au précédent volume 2, est une focalisation de cette "Révélation" accordée à l'apôtre. Dans la présence irrésistible d'un si grand dévoilement, ce serait une chose impossible de donner une présentation adéquate et, bien que tellement chargés et pressés, nous éprouvons finalement un profond sentiment d'échec. Nous ne pouvons faire que "jeter à la surface des eaux" et croire qu'en tant que message de Dieu en un temps opportun, il peut toucher quelques cœurs préparés. Ce n'est pas une exposition dont on a besoin, mais d'une révolution semblable à celle qui a eu lieu chez l'apôtre quand "il plut à Dieu de révéler en lui son Fils." Que la prière contenue dans Ephésiens 1:17-21 soit exaucée dans la cas de beaucoup de lecteurs.

Forest Hill, Londres
T. Austin-Sparks  1966
Chapitre 8

LE "MYSTÈRE" RÉVÉLÉ

                    Dans l'étonnement et l'émerveillement de ce dévoilement, nous devons être clairs quant à sa nature et à sa signification exacte. Pour cela, nous devons mettre le doigt sur des expressions-clés qui l'incarnent et le définissent avec précision. Nous avons trouvé la déclaration qui indique l'issue finale et parfaite : elle se trouve dans Éphésiens chapitre un verset dix:. Pouvons-nous trouver dans cette même épitre une expression qui introduise ce but dans l'histoire, c'est-à-dire, l'opération conduisant à ce but ? Je pense que nous le pouvons. C'est une expression qui se trouve dans la section qui va du verset treize au verset vingt-deux du chapitre deux : "un seul homme nouveau". Toute cette section est un élargissement de cette expression et elle devrait être lue soigneusement comme telle. Il y a eu des allusions à ceci. Il y a eu des allusions à ceci dans d'autres épitres de Paul, cependant ici il rassemble tout ensemble, et non seulement il en est ainsi, mais -- comme nous l'espérions, si sa pensée était en train de parcourir les âges et le secret caché en eux -- toute la Bible y est comprise.

                    Quant aux autres allusions, nous avons des exemples classiques et impressionnants comme Romains cinq, du verset douze au verset dix-neuf. Ici, les deux souches génétiques et raciales sot mise en face l'une de l'autre -- le "seul homme" Adam et le seul "homme" Christ. Et le contexte montre ce que chacun représente. Un autre exemple formidable se trouve dans ce chapitre qui projette une lumière étonnante : un Corinthiens quinze. C'est au verset quarante-cinq: "Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un Esprit vivifiant" (voyez le contexte immédiat). Dans "Éphésiens", l'apôtre fait premièrement référence à la personne de Christ et puis passe à "un seul homme nouveau" corporatif. Dans un passage antérieur les deux aspects ont été mentionnés : Un Corinthiens douze au verset trois : "Jésus" et "Jésus est le Seigneur" est mentionné personnellement; au verset douze la proposition "ainsi en est-il de (le) Christ (l'article se trouve dans l'original) induit une identité entre les membres et la Tête en vue d'une expression pratique (contexte) : "Vous êtes le corps de Christ..." (verset 27). L'union se fait "par un seul Esprit" sur la Tête est les membres.

                   C'est dans les "Éphésiens" que ce "seul homme nouveau" est pleinement révélé. Si c'est le "mystère caché de tout temps et dans tous les âges", quoique toujours existant, nous pouvons maintenant voir, à la lumière de la "révélation", comment ceci a été la pensée maîtresse de toute la Bible, à savoir, l'humanité de Christ.

                    Au commencement Dieu a dit : "...faisons l'homme..." --L'HOMME. Le psalmiste s'est écrié : "Qu'est-ce que l'homme ?..." L'HOMME ? Dans l'incarnation, la désignation favorite de Christ, à propos de Lui-même, était "le Fils de l'homme". Dans la rédemption il y a : "...un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme" (1 Timothée 2:5) Dans la reconstitution, il y a le Modèle : "...le second homme..." (1 Corinthiens 15:47). Dans l'exaltation et la gloire, la question du psalmiste trouve sa réponse en Jésus : "...Qu'est-ce que l'homme ...? (Psaume 8:5, Hébreux 2:6). Dans la consommation il y a "un seul homme nouveau" -- L'HOMME. Dans l'Ancien Testament, il y a des personnes qui annoncent cela. Adam était : "la figure de celui qui doit venir" (Romains 5:14) "Et cet homme, Moïse..." (Nombres 12:13 selon la version Darby). David était "un homme selon le cœur de Dieu" (Actes 13:22). Ce sont seulement des exemples pris parmi tant d'autres, et leur caractère ou fonction présente respectivement des traits caractéristiques de Christ.

                     Ainsi, à travers toute l’histoire de la Bible, il y a l'ombre d'un homme, à la fois d'une manière individuelle et corporative. Le concept divin de L'HOMME gouverne toutes les voies de Dieu : dans la création, dans l'incarnation, dans la médiation, dans la Croix, en tant que mise de côté d'un type d'homme pour laisser la place à un autre type d'homme; lors de la résurrection comme l'homme nouveau -- "le premier-né d'entre les morts" -- accrédité; lors de l'exaltation de Jésus comme l'homme nouveau établi; lors du retour du "Fils de l'homme" pour ôter les restes de l'humanité rejetant Christ et établir le nouvel ordre; dans l’Église, en terme d’humanité corporative, le vase et le véhicule de l'état complet de la manifestation de Christ. Tout ceci représente ce que Paul a vu sur "la face de Jésus".

                    L’Église elle-même n'est pas le "mystère révélé à Paul, mais l’Église en tant que Corps de Christ -- le seul homme nouveau --  dans lequel toutes les distinctions autres que Christ sont inexistantes, fut la révélation. Elle dut être une révélation venant du ciel pour qu'un tel Juif farouche , engagé, fanatique, fier de ses ancêtres, de ses origines, de sa "naissance", de sa tradition, de sa formation et de son "sang" vienne sincèrement à la place où il pouvait dire avec conviction : qu'il n'y a plus ni Grec, ni Juif, etc; que tous les murs de séparation sont renversés; qu'il n'y a plus ni circoncision, ni incirconcision, qu'il n'y a plus des "ignorants, ni des "chiens", mais que "tous sont un en Christ" (dans le grec une personne en Christ Jésus" -- le genre masculin. )

                    Combien le Nouveau Testament se trouve éclairé par la lumière du concept de cet "homme nouveau" ! En effet, cela couvre toute la signification du véritable christianisme. Cela donne le véritable sens à la nouvelle naissance (Jean 3); Cela explique la Personne, le caractère de l’œuvre de Christ. C'est ce que l'apôtre a voulu affirmé quand il a dit : "Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création..." (2 Corinthiens 5:17). Et cela explique ces mots sublimes qui se trouvent dans Romains huit au verset vingt-neuf : "...prédestinés à être semblables à l'image de son Fils"; et dans Éphésiens chapitre un au verset cinq : (d'après l'indication en marge) : "...prédestinés dans son amour à être ses fils d'adoption par Jésus-Christ..." Tout ceci et bien d'autres choses encore indiquent ce que sont l'intention spécifique, l’œuvre et la nature de cette dispensation présente. L’œuvre dans la "création qui soupire", est en vue de la "révélation des fils de Dieu"  (Romains 8:19-23)

                     D'une manière étendue et en englobant beaucoup de choses, l'Esprit de Dieu, qui "planait sur la face des eaux" (Genèse 1:2) est maintenant à l’œuvre concernant "une nouvelle création en Christ", mais avec une différence profonde et significative. Dans l'ancienne création, tout a commencé et s'est poursuivi de l'extérieur vers le centre -- L'HOMME. Dans la nouvelle création, tout commence et se poursuit de l'intérieur. Et "l'homme extérieur", le corps, est la phase finale de la rédemption et de la nouvelle création : "...la rédemption de notre corps" (Romains 8:23; 1 Corinthiens 15 etc)

                   L’œuvre de l'Esprit de l'Esprit de Dieu dans cette dispensation a quatre aspects.

                  1.      S'assurer l'homme nouveau. Il s'agit de la prédication de l’Évangile aux individus et de les amener à saisir le but. Dans la prédication de l’Évangile, le but ultime doit toujours être ardé en pensée, autrement, l y aura chez les "convertis" de la faiblesse due à un mobile inadéquat.  

                    2.       La reconstitution de l'homme nouveau, tout en s'assurant l'objectif. Dans l'ancienne création, Dieu a constitué l'homme --"formé de la poussière de la terre" ("Le premier...tiré de la terre, est terrestre" -- 1 Corinthiens 15:47) Dans la nouvelle création, Dieu commence par l'esprit de l'homme, poursuit avec l'âme et finit par le corps. Tout dans la nouvelle création est fondamentalement et essentiellement spirituel. Voyez la première épitre aux Corinthiens, au chapitre deux. "L'homme intérieur" est l'esprit de l'homme renouvelé -- né de nouveau -- et il doit être "renouvelé de jour en jour". Ici vient tout l'enseignement sur le Saint-Esprit et la vie de l'Esprit du croyant, comme étant "né de l'Esprit" et "est esprit". (Jean 3:6)

                    3.        Puis suivent toute la discipline, la formation et la croissance de l'homme nouveau. L'Esprit de Dieu travaille selon un Modèle -- "l'image de Son Fils", "...jusqu'à ce que Christ soit (pleinement) formé en vous" (Galates 4:19); "...c'est comme des fils que Dieu vous traite..." (Hébreux 12:7). C'est une transition longue et difficile du "vieil homme" à "l'homme nouveau", mais le but gouverne toutes les actions et toutes les voies de Dieu à l'égard des Siens, à savoir, "l'image" ou la "ressemblance", lesquels étaient le concept originel dans la création de l'homme. "...Faisons l'homme à notre image selon notre ressemblance" (Genèse 1:26); "...Dès le réveil, je me rassasierai de Ton image" (Psaume 17:15)

                    4.       Puis, finalement et intégralement, l'Esprit de Dieu travaille pour constituer le "seul homme nouveau", Christ exprimé corporativement, le "Corps de Christ", "la plénitude (le complément) de Lui-même; "la mesure de la stature de Christ", "l'état d'homme fait"

                    Tout ceci se manifeste finalement dans une révélation complète et claire, dans cet épitre de la finalité : "les Éphésiens". C'est le concept de l'homme de l'éternité en éternité, et ce concept-là a couvert, comme une ombre, toute l'histoire de Dieu avec l'homme et toute l'histoire de l'homme avec Dieu. Caché aux yeux humains , à travers toutes les voies de Dieu étranges, inexplicables et mystérieuses dans des hommes de foi particuliers et un peuple et une nation particuliers, il est maintenant révélé aux fils des hommes, en Christ que :


                    "Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parviennent pas sans nous à la perfection (l'état complet)" (Hébreux 11:40)



dimanche 17 avril 2016

(3) Prédominance, Proéminence et Prééminence Chip Brogden

Colossiens 3:11 Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous. 

Donc, ce qui se passe, je crois, est que nous finissons par nous contenter de beaucoup moins que le but suprême de Dieu qui est que Christ ait la prééminence. Il semble que nous passons par une suite d’étapes avant de saisir la signification de Christ ayant la prééminence en nous - non pas comme une théorie, non pas comme une philosophie, non pas comme un enseignement, mais comme une question de vie ou de mort. Et je pense que ce processus est le mieux décrit en trois mots simples: la prédominance, la proéminence et la prééminence. Regardons chacun d'eux et illustrons les .

PRÉDOMINANCE

La prédominance est un état qui caractérise le fait d'être nombreux, très commun, et partout. Imaginez vous en train de marcher dehors par une nuit sombre sous un ciel clair et vous regardez  des milliards d'étoiles. Les étoiles sont prédominantes dans  une nuit sombre  - vous les voyez partout où vous regardez. De la même manière, le nom de Jésus est prédominant dans le monde. 93% de la population mondiale connaît  le nom de Jésus. Cela ne signifie pas qu'ils Le suivent ou l’appellent Seigneur, cela signifie juste qu’Il est très connu. Son Nom a la prédominance. Cela vaut mieux que rien, mais la prédominance est loin  de la prééminence.

la suite demain...

Chip Brogden : Prédominance, Proéminence et Prééminence

samedi 16 avril 2016

(2) Prédominance, Proéminence et Prééminence Chip Brogden

Mais grandissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit gloire maintenant, et pour toujours. Amen. 
 
Voilà pourquoi je dis que la véritable croissance spirituelle ce n’est pas plus de moi, mais c’est moins de moi et plus de Christ. Notez également que nous devons grandir dans la connaissance du Seigneur et Sauveur. Beaucoup le connaissent comme Sauveur quand ils entrent par la porte étroite, mais le connaître comme Seigneur nous oblige à marcher sur un Chemin Difficile. La croissance dépend des deux à la fois, et vous ne pouvez pas avoir l'un sans l'autre.
 
La vérité est que  Christ n’est tout simplement pas prééminent parmi beaucoup (la plupart?) de ceux qui L’appellent  Seigneur. Jésus montre cela en demandant: «Pourquoi m’appelez-vous 'Seigneur, Seigneur', mais ne faites-vous pas ce que je dis?» (Luc 6:46). Nous pouvons le servir de nos lèvres et L’appeler Seigneur et penser que nous Lui donnons vraiment la prééminence - mais le fait est que la plupart des gens font ce qu'ils veulent , demandent à Dieu de les bénir, et se demandent ensuite pourquoi ils ont tant de luttes. Nous pouvons participer à  des mouvements de prière et  sembler nous consacrer, mais dans les faits , Christ n'a tout simplement pas la prééminence en nous!

Je ne dis pas que le Christ n'a pas de place du tout en nous, parce que ce serait faux. Il a une place. Mais je dis que  Christ n'a pas la prééminence en nous - le premier mot, le dernier mot, le plus haut mot, le mot absolu. Nous pouvons L'aimer comme Sauveur, mais argumenter avec lui comme Seigneur. Il y a tout simplement trop de combats,de rationalisation, et toutes sortes de luttes. Dieu dit d’aller à gauche et nous voulons aller à droite. Dieu dit d’aller à droite et nous voulons aller à gauche. Dieu dit d’aller et nous voulons rester. Dieu dit de rester et nous voulons aller. Nous avons peur de donner la prééminence à Christ parce que nous voulons garder un peu de contrôle pour nous-mêmes. Cela prouve seulement que Jésus n'a pas la  prééminence en nous. Nous L’appelons Seigneur, mais nous ne faisons pas ce qu'Il dit. C’est pourquoi, Il n’est  Seigneur que dans un sens théorique en ce qui concerne nos vies. Il ne devrait pas en être ainsi.

Chip Brogden : Prédominance, Proéminence et Prééminence

(1) Prédominance, Proéminence et Prééminence Chip Brogden

Le soleil ne sera plus ta lumière pendant le jour, et la clarté de la lune ne t’éclairera plus; mais le SEIGNEUR sera pour toi une lumière perpétuelle, et ton Dieu, ta gloire.
"(Es. 60:19).

Dans mes messages écrits et parlés, je parle beaucoup de la prééminence de Christ. "Prééminence" est un mot noble. Cela signifie  la plus haute place d’ascendance, au dessus de tout, dépassant tout, au point que rien et personne d'autre ne peut même s’en  rapprocher.

Selon l’Écriture, l'intention et le but ultime de Dieu est «que Christ ait la prééminence en  toutes choses " (Colossiens 1:18) - pas seulement en vous et moi, pas seulement dans l'Ekklesia, mais dans toute la création. Et, si l'on retrace l'histoire des relations de Dieu avec l'homme tout au long de la Bible, nous voyons que Dieu a travaillé régulièrement et sûrement pour atteindre cet objectif. «Il doit grandir, mais je dois diminuer» (Jean 3:30). Il DOIT grandir, par conséquent, Il grandira, et il est en train de grandir. De même, vous devez diminuer, c’est pourquoi vous diminuerez, et vous diminuez. Ce n'est pas une chose dont il faut avoir peur. Avec moins de moi, il n'y a plus de Lui. Avec plus de Lui, il y a moins de moi. C’est une chose merveilleuse!

Le problème, bien sûr, est que la religion nous a appris quelque chose de complètement différent. Elle dit que Dieu signifie pour vous que vous allez grandir ,  aller mieux, prospérer, vous développer, pour se lever et prendre la domination. En un sens, bien sûr, je crois que Dieu veut bénir et vous faire prospérer, et Il désire certainement que vous grandissiez. Mais cette croissance n’est pas une croissance centrée sur vous, égocentrique; il s’agit de «croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ» (II Pierre 3:18).

Chip Brogden : Prédominance, Proéminence et Prééminence

jeudi 14 avril 2016

Matthieu 5:10 Chip Brogden

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux! » (Matthieu 5:10)

Il est difficile à comprendre que des rois et des prêtres dans ce merveilleux Royaume de Dieu doivent souffrir alors qu'ils font simplement la Volonté de leur Roi et représentent fidèlement Son Royaume. Pourtant nous devons rappeler que le Roi des Rois Lui-même fut détesté, rejeté, et crucifié; il en découle donc que « Tous ceux qui veulent vivre une vie sainte en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3:12). La persécution ne doit pas être une surprise pour ceux qui recherchent avant tout le Royaume de Dieu, parce que cette sorte de quête qui a pour objet unique les choses d'En-Haut ne pourra que conduire à l'opposition des gens qui ont des pensées toutes terrestres et qui ne peuvent comprendre ce niveau de Justice où Jésus est vraiment Tout et Toute Choses.

La persécution à cause de cette Justice qui englobe tout, cette domination universelle de Christ sur Son Trône, est la meilleure preuve que nous puissions avoir de ce que nous sommes vraiment des rois et des prêtres. La profondeur de nos souffrances révèle la profondeur de notre relation avec Dieu, et si nos souffrances sont faibles alors notre relation est sûrement superficielle. Quand nous pouvons porter notre Croix chaque jour et suivre Christ alors les centurions de ce siècle seront en mesure de nous regarder et de dire, « Sûrement, cette personne est un fils ou une fille de Dieu. Ils ne Le représentent pas seulement à travers leur vie, mais ils Le représentent aussi à travers leur mort. »

Chip Brogden : Les béatitudes : un manifeste du royaume

(7) La dispensation du mystère T. Austin-Sparks (volume 2)

Préface de la deuxième édition


                 Durant l'année 1939, nous avons publié deux volumes sur La dispensation du mystère. Le volume 1, le plus important des deux, a couvert un domaine plus large sous le titre Toutes choses en Christ. Ce dernier a été réimprimé et réédité et est toujours disponible. Le volume 2 fut plus spécifique en ce qui concerne le ministère de Paul et l’Église. Ce second volume était épuisé depuis un certain temps, et bien que nous ayons eu beaucoup de demande à son sujet, il y a eu une retenue inhabituelle à le réimprimer sous sa forme originale. Mais il y a eu un fardeau croissant de mettre par écrit l'essence de ce ministère particulier du "Mystère" et, sous cette pression que nous estimons de Dieu nous avons rédigé le présent volume qui, bien que modifié à plusieurs égards par rapport au précédent volume 2, est une focalisation de cette "Révélation" accordée à l'apôtre. Dans la présence irrésistible d'un si grand dévoilement, ce serait une chose impossible de donner une présentation adéquate et, bien que tellement chargés et pressés, nous éprouvons finalement un profond sentiment d'échec. Nous ne pouvons faire que "jeter à la surface des eaux" et croire qu'en tant que message de Dieu en un temps opportun, il peut toucher quelques cœurs préparés. Ce n'est pas une exposition dont on a besoin, mais d'une révolution semblable à celle qui a eu lieu chez l'apôtre quand "il plut à Dieu de révéler en lui son Fils." Que la prière contenue dans Ephésiens 1:17-21 soit exaucée dans la cas de beaucoup de lecteurs.

Forest Hill, Londres
T. Austin-Sparks  1966


Chapitre 7

LE SECRET RÉVÉLÉ


3...Il a été révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes par l'Esprit";
"...selon le propos des siècles, lequel il a établi dans le christ Jésus notre Seigneur"  (Éphésiens 3:5, selon la version Darby)

                    Comme nous arrivons maintenant au cœur même de toute la question, il est nécessaire de répéter, premièrement, que l’apôtre Paul ne revendique pas l'exclusivité de la révélation du mystère longtemps caché. Tandis qu'il revendique assurément et positivement que cela lui fut révélé d'une manière spécifique et particulière, et que cette révélation a fait de lui un "dispensateur" particulier, et qu'il a été choisi et traité par le Seigneur d'une façon qui a spécialement trait à ce dessein, cependant il inclut "Ses saints apôtres et prophètes" dans la connaissance de ce secret longtemps caché mais maintenant dévoilé. Il est évident que Paul avait une plus pleine "compréhension" et peut-être une intelligence unique de ce secret, mais il n'est pas difficile de découvrir au moins des traces partielles de cette connaissance dans Pierre et Jean, comme cela est également vrai dans Étienne.

                    Nous devons souligner que l’Évangile de Paul n'est pas différent de celui prêché par les autres, et qu'assurément Paul n'avait pas deux Évangiles, un concernant le "salut" et l'autre concernant le "mystère. Combien souvent nous avons des chrétiens dire qu'ils étaient seulement intéressés par le "simple Évangile", "l'Évangile du salut", et qu'ils n'étaient pas intéressés par une "vérité ou un enseignement plus profond". Paul aurait été à la fois surpris et peiné d'entendre de telles paroles, car son Évangile était un. Et il aurait dit que la révélation la plus pleine et la plus profonde est l’Évangile. Il ne peut y avoir qu'une perte et une faiblesse tragique et grave comme résultat du fait de ne pas voir que "tout le conseil de Dieu" est l’Évangile. La position qui doit être tellement déplorée dans un grand nombre de chrétiens, est très largement due à une erreur : l'erreur de croire que ce n'est pas sage, sinon vain, de faire part de la grandeur et et de l'immensité de la révélation de Dieu en Christ à celui qui n'est pas sauvé ou aux jeunes chrétiens. Qu'ils soient mis au courant de la vaste étendue de ce à quoi ils sont appelés ! Un petit Christ et un petit christianisme produiront de petits chrétiens ! Quelques-uns des chrétiens les meilleurs et les plus forts que nous avons connus vinrent au Seigneur dans des rassemblements où la grandeur de Christ était exposé aux chrétiens, et des chrétiens placés dans des responsabilités. "Soutenir le simple Évangile" peut être un piège pour ceux qui ne sont pas réellement sérieux avec Dieu, et une concession pour leur plaire !

                    Au moment d'écrire ceci, nous sommes en plein chantier dans notre demeure actuelle. Les marteaux et les perceuses font un bruit à nous rendre presque sourds. Les ouvriers déclarent : "Cette maison est bien bâtie. Les briques ne sont pas simplement bien liées entre elles par du ciment ordinaire à base de sable, mais il s'agit du béton, et faire un trou est une tâche très ardue." L'édifice de Dieu ressemble à cela, tandis que les hommes bâtissent -- non pas pour l'éternité -- mais pour le temps présent. Mais, remarquez, ce n'est pas simplement un enseignement profond que nous soutenons, mais un dévoilement de Christ par le Saint-Esprit.

                    Cela nous amène au message et à la substance de cette épitre en particulier. En nous tenant devant elle, nous nous trouvons confrontés à quelques-unes des plus grandes questions et à certains problèmes parmi les plus grands auxquels les hommes se sont attaqués, et se trouvent encore en face, dans le domaine du christianisme. Cette épitre leur apporte la réponse, mais combien peu sont ceux qui voient la réponse, et encore moins nombreux sont ceux qui -- s'ils l'ont entrevue -- sont prêts à la suivre. En un temps de guerre quasi mondiale, il y a ces pays qui ne prennent aucune part dans le conflit et ils ont raté les honneurs parce "qu'ils n'étaient pas libres d'y participer". Des complications, des divisions internes et des engagements ont lié leurs mains et les ont rendus neutres. La peur, l'intérêt personnel et le défaut de reconnaître les grands intérêts moraux les ont maintenus comme "isolationnistes". Affirmons immédiatement que "l'épitre aux Éphésiens" représente la plus grande crise religieuse de l'histoire de ce monde. Elle nous dit que : de l'éternité passée est sortie la révélation d'un secret que Dieu avait tenu caché pendant tous les âges précédents. La révélation a introduit et inauguré une dispensation d'une importance et d'une signification plus grandes que celles de n'importe quel âge auparavant. Elle nous informe que pour la transmission de cette révélation, Dieu a choisi, préparé et désigné un instrument d'un genre particulier : quelqu'un formé par Dieu d'une manière particulière. Cet instrument -- Paul -- n'a jamais été ordonné ou désigné pour cet œuvre par des hommes, quoiqu'il fût reconnu et "envoyé" par l’Église. Il n'a jamais été enseigné ou préparé pour cette œuvre, par l'homme. Il a tout reçu du ciel directement et de première main. Il a été traité par le Seigneur d'une manière qui correspondait entièrement au dessein pour lequel il a été choisi. L'épitre qui se trouve devant nous va au cœur d'une question qui a occupé de façon grandissante la plus sérieuse réflexion de toute la chrétienté, et qui est peut-être davantage au premier plan aujourd'hui qu'en tout autre temps. C'est une question d'une très réelle importance pour tous les chrétiens mais, malheureusement, elle a été amenée à un niveau au-dessus de la personne ordinaire par un terme savant qui est très largement employé. Le mot ou le terme qui a été tellement utilisé depuis 1900 environ est "œcuménique", un mot d'une autre langue. Bien sûr, quelque chose qui fait impression est perdu si sa signification, qui est "universel", est employée; et son instrument actuel est ce qui est connu comme "le Concile mondial". Ce "Concile" s'applique péniblement à découvrir une solution au chaos et aux complications des divisions dans la chrétienté. Pendant des siècles, les divers groupes de la chrétienté -- appelés dénominations ou églises -- sont restés, avec ténacité, attachés au point de vue qu'ils tiraient chacun de leur origine d'une base d'autorité scripturaire et qu'ils étaient fondés sur cette base. Chaque division a fait cette revendication et trouve sa force dans cette conviction. Maintenant le slogan du "Concile mondial", ou du mouvement œcuménique, est qu'il faut se débarrasser de "ces divisions produites par les hommes". Pour l'une de ces grandes convocations, le sujet choisi était : "L'ordre de Dieu, le désordre des hommes". Celui-ci, par la suite, fut changé en  : "le désordre de l'homme et le dessein de Dieu". Mais chaque tentative pour résoudre ce problème, qu'elle soit d'ordre général, ou même restreinte aux évangéliques,  rencontre des difficultés insolubles, et le seul recours est d'être tolérant ou de transiger sur des questions d'une grande importance. Ainsi un nombre de compromis doit être introduit dans un programme pour l'unité. Le grand problème des divisions au sein du christianisme, est aussi désespéré quant à le résoudre par des recours humains, que les nombreux problèmes entre des races différentes.

                    C'est donc, la situation terrible que cette épitre traite et à laquelle elle répond. Nous avons déjà vu que ce grand esprit de schisme a eu son origine bien loin en arrière, à un moment sans date, dans le ciel, en divisant les armées angéliques en deux camps irréconciliables. Plus tard, il a entraîné la terre et a eu une longue, très longue histoire, en gagnant de la force et en prenant de l'ampleur dans des guerres qui toujours se multiplient et s'intensifient. Puis il a envahit le christianisme et l'héritage inéluctable est vraiment affligeant. Ainsi, ce n'est pas une petite affaire que cette épitre traite et à laquelle elle donne la réponse.

                    Nous avons également vu que le cœur de toute cette affaire est atteint et touché par une seule phrase qui résume l'intention de Dieu à la fin. Cette phrase est : "...pour l'administration de la plénitude des temps (savoir) de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux, et les choses qui sur la terre, en lui..." (Éphésiens 1:10, version Darby) Mais, tandis que nous pouvons envisager cela comme la finalité, au-delà de cet âge, notre souci concerne cet âge. N'y a-t-il aucune issue ou aucun espoir pour au moins une approche de cela, maintenant ? L'épitre nous laisserait sûrement dans notre embarras si elle ne montrait du doigt qu'un âge futur sans aucune réponse à la tragédie présente. Mais, elle a la réponse. Cette réponse est fournie par différents moyens et de plusieurs manières. Peut-être la manière la plus simple, la plus directe et la plus utile sera de laisser Paul donner lui-même la réponse. Vu que l'apôtre fait de telles revendications fortes et catégoriques quant à sa propre révélation personnelle, le mieux sera d'examiner cette révélation et ce qu'elle produit dans la vie de cet homme. A la fin du chapitre quatre nous avons remarqué que le nom de la personne de Jésus-Christ est mentionné quelque quarante fois dans cette courte épitre, plus tous les pronoms et adjectifs possessifs : "Il", "Celui", "Lui", "Son". Ceci en soi, est une grande clef. Dans son épitre aux Galates, Paul a fait une déclaration en ces termes :

                    "...apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père...,"
                    "...je ne l'ai reçu... d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ",
                    "...lorsqu'il plut à celui  (Dieu)... de révéler en moi son Fils..."
(Galates 1:1, 12, 15, 16)

                    Dans l'épitre aux Éphésiens, qui est celle que nous considérons à présent, l'apôtre fait une très grande révélation : en effet, il base toute la "pleine connaissance" sur un "esprit de sagesse et de révélation". Très bien, donc la réponse à cette grande question qui est devant nous et qui est le sujet de toute cette discussion et cette délibération fébriles dans la chrétienté, se trouve dans la révélation et l’appréhension du Fils de Dieu. C'est entièrement une question de savoir si le Fils de Dieu a réellement été vu par une opération du Saint-Esprit ou non.

                    Le genre de vision auquel nous faisons allusion représente une époque, une rencontre, une révélation, une crise. Il n'y a aucun pouvoir sur cette terre, qui aurait pu changer ce Saul de Tarse violent, fanatique, sectaire, ce "pharisien, fils de pharisien", en "l'apôtre des Gentils" (Romains 11:13). Le persécuteur redoutable et intolérant et le destructeur de toutes choses et de toute personne liées à Jésus de Nazareth, fut changé en Son plus grand ami, avocat et dévoué ! Le raisonnement n'aurait pas pu produire cela. Ni la persuasion, ni la persécution, ni le martyr n'aurait pu réaliser cela ! Mais c’est arrivé ! Cette "conversion" a soutenu l'épreuve de toutes les persécutions, les souffrances et les adversités les plus terribles possibles à l'homme pour le restant de sa vie. Qui plus est, cela a fourni la substance du plus grand de tous les ministères apostoliques; d'une valeur intrinsèque telle que d'avoir poussé au maximum tous les efforts et de les avoir épuisés, à travers de nombreux siècles, pour sonder, expliquer, comprendre. Qu'est-ce qui a pu produire cela ? Paul répondrait : "...il plut à celui (Dieu) ... de révéler en moi son Fils..." , ou, en d'autres termes : "J'ai vu Jésus-Christ".

                    Juste à la base et à la source de la vie de cet homme s'est trouvée une "vision" qui a scindé sa vie en deux et l'a émancipé des chaînes étroitement serrées d'une puissante tradition. Il a dit : "Le Dieu de la grande parole créatrice, qui a dit : "Que la lumière soit, et la lumière fut, a brillé dans mon cœur, et par cet acte et cette lumière, j'ai vu la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ" (2 Corinthiens 4:6). Sur cette face, Paul a vu le dessein éternel de Dieu quant à l'homme. Il a vu la méthode de Dieu pour réaliser Son dessein. Il a vu l'immense importance du Fils de Dieu dans la création et dans l'univers. Il a vu -- en Celui-ci --  l’Église comme Son Corps.

                    Nous ne pouvons pas attacher trop d'importance à cette question de révélation, d'illumination, de vision. Elle est basique dans le salut (Actes 26:18). Elle est essentielle pour un ministère efficace (2 Corinthiens 4:6) et elle est indispensable pour une pleine connaissance et une peine croissance (Éphésiens 1:17). Jésus a attaché une immense valeur à la vue spirituelle , comme une lecture de l’Évangile de Jean nous le montrera. "Les yeux" ont été -- dans Son enseignement -- un critère de la vie ou de la mort. En effet, une œuvre fondamentale et prééminente du Saint-Esprit a un rapport avec une illumination spirituelle, et cela, de façon suprême quant à l'importance du Fils de Dieu, Jésus-Christ. Tout est contenu dans les Écritures, mais cependant nos yeux peuvent être retenus. Soyons tout à fait catégorique en affirmant que nous ne pourrons jamais voir l’Église jusqu'à ce que nous ayons vu le Fils de Dieu, et nous ne pouvons pas vraiment voir le Fils de Dieu sans voir l’Église. C'est bien de ceci qu'il s'agit dans l’incident qui se produisit à Césarée de Philippe (Matthieu 16:16-18). Oubliez tout votre débat, à savoir, si Pierre est le Roc sur lequel l’Église est bâtie et trouvez la véritable clé quant à ce que Jésus dit : "...ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux."  "Mon Père dans les cieux a révélé cela" ; a révélé quoi ? "...tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Puis quoi ? "...sur ce roc, je bâtirai mon Église, et ...les portes du séjour des morts ne prévaudront pont contre elle". Est-ce que quelque chose bâti sur Pierre, même Pierre converti, peut résister à la puissance de l'enfer et de la mort ? C'est ce que Jésus-Christ est, la Personne révélée du ciel qui est fondamental pour l’Église, et "...personne ne peut poser un autre fondement..." (1 Corinthiens 3:11)

                    L'épitre "aux Éphésiens" est formidablement contemporaine, c'est-à-dire actuelle. A notre époque, il est d'usage, de façon pratiquement instinctive, pour des chrétiens qui se rencontrent pour la première fois, de demander : "A quelle domination ou mission ou société appartenez-vous ?" Une question de ce genre est presque inévitable. L’Église (?) est désignée par un titre national, doctrinal, avec comme qualificatif une couleur de peau, une appartenance à un "État", le fait d'être "libre", d'être dotée d'un nom propre (ex Wesley, Luther, Calvin, Mennonite, etc, etc...) Si l'apôtre Paul devait revenir aujourd'hui au milieu de la chrétienté et que l'on devait lui poser une telle question quant à "l'association", "son adhésion en tant que membre", il ouvrirait de grands yeux et regarderait avec un étonnement  mêlé de tristesse. Je pense qu'il dirait : " Oh frères, j'ai vu Jésus le Fils de Dieu, et en le voyant j'ai vu l’Église, et dans cette unique Église véritable il n'y a pas cet embrouillement de nationalités, de couleurs de peau, de nom, de différence et de distinctions sociales ou culturelles". "En Jésus-Christ ...il n'y a ni Juif, ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ" (Galates 3:28) "Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre, mais Christ est tout et en tous" (Colossiens 3:11) Il ajouterait : 'il ne peut y avoir Paul, Apollos, Céphas ou quelque autre nom." La moindre vision de Christ comme telle, devrait révolutionner notre phraséologie, notre façon de parler.

                    Un petit incident pourrait servir au sujet présent. L'auteur a entendu raconter cela par une servante de Dieu bien connue. Dans un des états du sud de l'Amérique (U.S.A.), les tramways étaient partagés en deux pour les voyageurs de "couleur" et les voyageurs "blancs". La réglementation au sujet de cette séparation était très stricte (cette loi n'existe plus). Un tramway allait partir de son point d'arrêt et le compartiment pour les gens de "couleur" était entièrement plein. Le compartiment pour les "blanc" était également plein, il ne restait qu'une place. Cette place se trouvait à côté d'une dame bien habillée et apparemment fortunée. Un vieil homme de couleur, infirme et très pauvre, s'approcha du tramway en boitillant et pria le conducteur de le laisser monter parce que son fils était sérieusement malade et il devait aller rapidement le visiter. Le conducteur repoussa le vieil homme, disant qu'il n'y avait pas de place. Le vieil homme supplia encore pour être admis et fut durement traité par le conducteur. La dame se tourna vers le conducteur et lui dit : "Laissez-le monter et prendre ce siège à côté de moi". Le conducteur objecta en disant que c'était contraire à la loi. Mais la dame insista et fit valoir son souhait. Quand le vieil homme descendit, une autre femme dit d'un ton indigné à la dame : "Pourquoi avez-vous permis à cet homme de couleur de venir dans notre compartiment ?" La dame répondit : "Je suis servante de Jésus-Christ et mon Maître est daltonien" (daltonien en anglais se dit : aveugle aux couleurs). Une histoire simple et touchante mais une profonde présentation de la doctrine du Corps de Christ du Nouveau Testament.

                    La révélation de Christ accordée à Paul est : "il ne peut y avoir..." Non, "tous ceux-ci sont dans le Corps quel qu'ils soient sur cette terre". Étant donné que tous sont nés de nouveau et "baptisés dans un seul Esprit pour former un seul Corps", il y a là le fondement pour se rassembler, surmontant les problèmes très réels liés à ce qui est naturel. Bien sûr, il n'y a réellement aucune autre Église véritable. Nous vous rappelons encore la très grande place que Christ tient dans l'être même de Paul et dans ses lettres, et, bien sûr, ceci déterminera tout.

                    Combien de choses auxquelles nous attachons une telle importance perdraient cette importance-là et descendraient précisément d'une première ou même d'une seconde place, si nous avions vraiment vu le Seigneur ! Quel changement dans la manière de parler et de se comporter, se produirait simplement et sans effort, si nous L'avions vraiment vu par l'Esprit  ! C'est coûteux, oui, ça l'est ! Toute lumière véritable coûte. Ce fut ce qu'éprouva l'homme dans Jean neuf, mais demandez-lui s'il échangerait sa vue récente pour l'ancienne situation. Lisez encore l'évaluation de Paul de sa révélation de Christ, dans Philippiens trois.

                    Mais insistons et soulignons très fortement que, bien que Christ, dans toute Sa plénitude, fut révélé et présenté dans le Nouveau Testament, ce même Nouveau Testament rend très clair que, par le moyen de la Parole, et par le Saint-Esprit, cette présentation objective doit avoir une contrepartie subjective dans le cœur -- l'esprit -- du croyant. Il veut nous dire que c'est en vue de cette intention que le Saint-Esprit est venu. Nous avons l'Esprit habitant en nous en vue de ce dessein même. Paul priait ardemment pour des croyants déjà bien enseignés, afin qu'ils leur soit donné un esprit de révélation dans la pleine connaissance de Christ. Ce don d'un ciel ouvert et d'une faculté spirituelle, est destiné à tous les croyants. Mais souvenez-vous, il faut un esprit absolument pur et honnête et être prêt à accepter d'aller jusqu'au bout et d'endurer tout ce qui y est impliqué. Ici, la Croix, c'est-à-dire Christ crucifié, dans sa plus profonde application à l'intérêt personnel, sous toutes ses formes, est le rocher de scandale, ou la pierre principale de l'angle : sur lequel on trébuche et on tombe ou sur lequel on bâtit et on s'élève. Tout orgueil tout préjugé ou toute réserve nous prendra en défaut tôt ou tard dans ce à quoi nous aurons été déviés de la plus pleine intention de Dieu en nous appelant. Ce sera une tragédie si, à la fin, on nous trouve dans une "décharge", un cul de sac. Peut-être nous serons à notre aise et libre de toutes les tensions de la bataille, mais -- du point de vue du ciel -- éliminé ! Une telle possibilité était une crainte de Paul toujours présente.  "...de peur d'être moi-même désapprouvé pour avoir prêché aux autres..." ; et il y a beaucoup plus de déclarations comme celle-là "...si je puis..." , dit-il.

                    Nous devons retourner à la grande question du "mystère", car il y a,dans notre épitre, des choses liées à cela, qui ont besoin d’être clarifiées. Dans toutes ses épitres, Paul utilise ce terme vingt fois :

                  1. Le mystère (le secret) de l'aveuglement qui est arrivé à Israël. Romains 12:25
                  2. Le mystère de la sagesse de Dieu 1 Corinthiens 2:7
                  3. Le mystère de Dieu 1 Corinthiens 4:1
                  4. Les mystères en parlant en langues 1 Corinthiens 14:2
                  5. Le mystère de l'enlèvement et du changement du corps 1 Corinthiens 15:51
                  6. "...le mystère de sa volonté.." Éphésiens 1:9
                  7. Le mystère révélé à Paul Éphésiens 3:3, 4              
                  8. La dispensation du mystère Éphésiens 3:9
                  9. Le mystère de l'union de Christ et de l’Église Éphésiens 5:32
                  10. Le mystère de l’Évangile Éphésiens 6:19
                  11. Le mystère caché Colossiens 1:26
                  12. Le mystère de Christ en nous ou au milieu de nous Colossiens 1:27
                  13. Le mystère de Dieu -- Christ Colossiens 2:2 ; 4:3
                  14. Le mystère de l'iniquité 2 Thessaloniciens 2:7
                  15. Le mystère de la foi 1 Timothée 3:9
                  16. Le mystère de la piété 1 Timothée 3:16
                  Quelques-uns de ces mystères qui se trouve ci-dessus sont en double

                  Il semble qu'il y ait beaucoup de mystères, mais si nous regardons de nouveau, nous constaterons que, au moins dans la plupart des cas, le mystère se rapporte -- en quelque manière -- à Christ et à l’Église. Il y a très peu d'exceptions à ceci, et lorsqu'il est question de la conception particulière de Paul, ce n'est pas au pluriel, mais "le mystère", et invariablement c'est en relation avec Christ en personne et Christ corporatif.

                  La chose suivante dont nous devons tenir compte, à ce propos, est le point de vue particulier de Paul. C'est d'en haut. Cinq fois dans cette épitre aux Éphésiens, il utilise l'expression "dans les lieux célestes"(1:3, 20; 2:6; 3:10; 6:12) et sous cette forme cela ne se trouve nulle par ailleurs. C'est l'une des expression de Paul les plus difficiles à comprendre pour quiconque d'entre nous. Nous ne sommes pas tout à fait aidés par d'autres expressions se rapportant au ciel, telle que : "...tout genou fléchisse dans les cieux..." (Philippiens 2:10). La traduction "dans les lieux célestes" n'est pas très heureuse. Mais examinons les diverses références :

                    1. Le domaine présent et la nature des bénédictions se trouvent dans les lieux célestes. 1:3
                   2. Christ est présentement assis dans les lieux célestes "au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité' et de tout nom. 1:20,21
                     3. La position de Christ est présentée comme étant celle aussi de l’Église. 2:6
                    4. Il y a des dominations et des autorités dans les lieux célestes, à qui il leur ait donné de connaître, par l’Église, la sagesse infiniment variée de Dieu. 3:10
                  5. La guerre de l'Église ne se situe pas présentement dans le domaine de la chair et du sang, mais dans les lieux célestes, contre des dominations et des autorités, etc 6:12

                    Très bien, alors, de quoi s'agit-il ? Simplement de ceci : il y a un domaine, ou une sphère, située au-dessus et autour du domaine matériel, sensible et tangible, où les intérêts spirituels sont suprêmes, où les activités rivales se poursuivent. De grandes forces sont à l’œuvre dans ce domaine, et elles son dotées d'une constitution, d'un système, ou d'une organisation appropriée à cette intention. C'est un domaine divisé entre des principautés célestes et d'autres démoniaques. D'un côté, il y a à la fois de l'intérêt pour ceux de Christ et une coopération avec les intérêts de Christ dans l’Église. De l'autre côté, il y a non seulement une hostilité aigüe et implacable à l'égard de ces intérêts, mais un impact sur ce monde, "ces ténèbres", dont l'intention est de détruire à la fois les gens et la terre, en tant qu'héritage du Fils de Dieu. Nous savons que les éléments naturels situés au-dessus de la terre ont une influence puissante sur la vie physique ici-bas. De la même façon, il y a des intelligences et des forces spirituelles qui exercent une influence terrible sur la vie morale et spirituelle de ce monde. C'est dans ce domaine que Paul voit plusieurs choses appartenant au "mystère". L'une étant, qu'au sein de la lutte, de la confusion et de tout ce qui semble le contraire, Dieu œuvre à la réalisation d'un "Dessein" qui, parce qu'Il est le Maître absolu, ne devra pas simplement combattre des forces adverses, mais qui, à la fois, manifestera Sa supériorité et amènera les forces adverses à servir à l'avancement de ce Dessein. C'est la perspective à long terme et la vue de dessus des lieux célestes.

                    Donc, parce que Christ ressuscité et exalté est "assis à la droite de Dieu", Il représente inclusivement l’Église dans cette position. L’Église, donc, "est assise ensemble avec Lui dans les lieux célestes", c'est-à-dire, pour le bien présent et final de Sa souveraineté.

                    D'ailleurs, les bénédictions des croyants sont présentement, non comme sous l'ancienne économie, temporelles, matérielles, sensibles mais "spirituelles". La "richesse de sa grâce", "la richesse de Son héritage", "la richesse de Sa gloire", "les richesses incompréhensible de Christ", etc -- ce sont toutes des expressions qui se trouvent dans "les Éphésiens". Ces bénédictions sont pour une Église et ses membres qui, --par l'union avec Christ dans Sa mort et Sa résurrection -- sont spirituellement délivrés et émancipés de "ce présent siècle mauvais", en tant que sphère de leur vie naturelle de leur ambition et de leurs ressources, et dont les cœurs "sont attachés aux choses d'en haut" (Colossiens 3:1-3). Si vous êtes réellement entré au bénéfice de telles "richesses", alors vous êtes entrés proportionnellement dans les lieux célestes. Tandis que nous avons raison de concevoir mentalement "les lieux célestes" comme un domaine, nous ne devons pas confiner l'idée à la géographie. Comme le "royaume des cieux", il s'agit d'une sphère ou d'un domaine dans lequel des facteurs spirituels, des principes ou des lois spirituels et des conditions spirituelles ont cours et prévalent. C'est pour cette raison que nous avons employé le mot "proportionnellement". Géographiquement parlant, nous sommes ou nous ne sommes pas dans un domaine, dans un pays. Mais spirituellement, nous pouvons être plus ou moins dans la nature, le caractère et au bénéfice de ce domaine-là. Ce n'est pas une question de définition de termes, mais d'accord, d'harmonie, d'ajustement, de conformités spirituels. Dans un temps de grande bénédiction nous pouvons simplement dire : "c'était comme si nous étions au ciel !" Il s'agit d'une position spirituelle en accord avec des réalités spirituelles. Bien que cela semble tellement difficile à expliquer, il ne s'agit réellement que du fait et du développement de ce que chaque croyant réellement né de nouveau connaît sans explication, à savoir, que quelque chose s'est produit par cette nouvelle naissance, qui a changé leur conscience d'appartenance et de gravitation, de sorte qu'une rupture a eu lieu en eux à l'égard d'un domaine et de ce qui lui appartient, et une union s'est produite avec un domaine entièrement nouveau et ce qu'il contient. Ils perçoivent qu'ils sont d'ailleurs et qu'il y a en eux un esprit qui gravite là et vers ces choses. Le Nouveau Testament possède tout le langage et tous les mots pour exprimer ceci, mais c'est la conscience intérieure qui est le terrain pour apprendre la signification. Le développement de cette "loi de 'Esprit de vie en Jésus-Christ" (Romains 8:2) par la discipline --l'épreuve peut-être ou l'erreur -- ou par le triomphe, est la voie de la "transformation par le renouvellement de l'intelligence (en la reformant)" (Romains 12:2) C'est l'évolution normale de l’Église et du croyant.

                    Mais nous n'avons pas encore mis en relief, d'une manière suffisamment claire, l'aspect présent de la révélation de Paul. Aussi, pour ne pas surcharger ce chapitre, nous le scinderons et nous continuerons dans un chapitre séparé.