jeudi 18 octobre 2018

(16) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Le prophète est un homme mis à part

                     L'église est le témoignage de Dieu envers chaque génération, et ses ministres en sont la voix. C'est par eux que l'église prend parole. C'est toujours par eux qu'elle a parlé au monde, et c'est par eux que Dieu a parlé à l'église elle-même. Le témoignage des pieux laïcs de l'église a toujours été une aide puissante dans l’œuvre qu'elle cherche à accomplir, mais les laïcs ne peuvent jamais faire, et ne sont en aucun cas appelés à faire, l’œuvre des ministres. Par ses dons et par sa vocation, le ministre est un homme mis à part.

                 Cependant, ce n'est pas assez que l'homme de Dieu prêche la vérité. Il n'a pas le droit de perdre le temps de quelqu'un en lui disant ce qui est seulement vrai. C'est un compliment douteux pour un prédicateur que de hocher la tête et dire, « C'est vrai. » On pourrait dire la même chose s'il récitait les tables de multiplications – cela aussi c'est vrai. Une église peut tout aussi bien dépérir sous le ministère de l'exposition biblique sans esprit que sous un ministère où l'enseignement biblique n'est pas donné du tout. Pour être efficace, le message du prédicateur doit être vivant – il doit alarmer, mettre au défi ; il doit représenter la voix de Dieu au moment présent pour un groupe de personnes en particulier.

                     Alors, et alors seulement, c'est une parole prophétique et l'homme lui-même est un prophète.

                     Pour parfaitement accomplir sa vocation, le prophète doit être en tous temps sous la direction du Saint Esprit. De plus, il doit être sensible aux conditions morales et spirituelles. Tout enseignement spirituel doit avoir un rapport avec la vie, et doit s'introduire dans les affaires quotidiennes et personnelles des auditeurs. Sans être pour autant personnel, le vrai prophète percera néanmoins la conscience de chaque auditeur comme si le message avait été adressé à lui seul.

                   Pour prêcher la vérité, il est souvent nécessaire que l'homme de Dieu connaisse les cœurs des autres mieux qu'ils ne les connaissent eux-mêmes. Les gens sont souvent confus intérieurement – le prophète oint doit s'adresser à cette confusion avec une sagesse illuminante. Il doit surprendre ses auditeurs avec sa connaissance inattendue de leurs pensées secrètes.

                    L’œuvre du ministre est bien trop difficile pour un homme. Nous sommes forcés de nous appuyer sur la sagesse de Dieu. Nous devons chercher la pensée de Christ et nous jeter sur le Saint Esprit pour fournir la perspicacité spirituelle et mentale suffisante pour la tâche.

(personnellement je ne crois pas qu'il y a des "laïcs" et des ministres. Je crois que nous sommes tous prêtres -Apocalypse 1:6- mais qu'il y a des ministères spécifiques comme celui de prophète ou pasteur etc... indiqués dans Éphésiens 4:6.  jcb )

Ce n'est pas une rue à sens unique

                   On entend beaucoup parler ces jours-ci du grand nombre de jeunes hommes, particulièrement les étudiants de séminaire, qui abandonnent leur foi dans les Écritures et se convertissent théologiquement à la position dite libérale. On ne peut pas nier que des centaines de jeunes hommes qui ont commencé en tant qu'évangéliques tièdes ont fini, après une année ou deux sous le tuteurage de professeurs non-croyants, par tourner le dos sur la foi de leurs pères. Et notre intention ici n'est pas de nier ce fait. Il vaut toujours mieux regarder la vérité en face, aussi déplaisante qu'elle puisse être. Le mouvement entre la foi et l'incrédulité est tragiquement lourd, comme les Écritures l'avaient prédit. Mais nous pouvons conforter nos cœurs par le fait que ce mouvement ne se fait pas toujours dans le sens de l'incrédulité – parfois, il se fait dans l'autre sens.

                     De temps en temps, il nous vient la nouvelle réconfortante d'un « libéral » qui devient dégoûté à vomir de la philosophie épicurienne et du mélange de poésie superficielle et de psychologie appliquée dont les modernistes l'ont gavé, et qui rentre comme le prodigue à la maison du Père. J'ai entendu parler d'un certain nombre de telles personnes ces dernières années, et il y en a sans doute des centaines d'autres dont je n'ai pas entendu parler. Le témoignage suivant prouve que le trafic n'est pas à sens unique. C'est un extrait d'une lettre écrite à un ami par un pasteur d'une église dénominationnelle, récemment converti. Ce témoigne parle pour lui-même :

                    « Jusqu'à l'été dernier, je faisait partie des faux prophète « libéraux », orgueilleux et inconvertis, qui prêchent un évangile qui n'est pas l'évangile, mais le sentimentalisme superficiel que le monde appelle la religion.

                     Il y a trois mois, le Seigneur m'a sauvé et a fait de moi, même moi, une nouvelle création en Christ Jésus. L'été dernier, j'ai commencé à être dégoûté du panthéisme tout-inclusif que je prêchais au nom de Christ. Je me suis rebellé contre et j'ai commencé à prêcher — aveuglement encore — le péché et le salut par la foi, tout en étant moi-même confus et dérangé. C'est alors que j'ai trouvé un nouvel ami qui a commencé à m'aider de manière intellectuelle à me débarrasser des concepts du libéralisme.

                    Puis un jour, Dieu a ôté le voile de ma compréhension, et j'ai soudain compris que Jésus Christ était mort pour moi — qu'Il était mort de la mort qui m'est due à cause de mon péché — mais que si je L'acceptait comme Seigneur et Sauveur je n'aurais pas à mourir! Je me suis rendu et j'ai renoncé à tout afin de devenir son esclave. Et Jésus Christ m'a accepté et Il est venu en mon être vide et a pris ma vie pour Lui-même. Comme Il est gracieux et merveilleux !

                    Je voulais simplement que tu saches ce qui m'est arrivé par la grâce de Dieu en Christ. Chaque homme doit être né de l'Esprit, et quand par la foi Dieu lui donne ce don inexprimable, il le sait, car l'Esprit Lui-même porte témoignage avec notre esprit, et nous savons en qui nous avons cru.

                    Mon assemblée ici a besoin d'être sauvée. Certains d'entre eux connaissent réellement le Seigneur Jésus Christ, mais il y en a tellement qui ont besoin d'entendre le message de la bouche d'un nouveau témoin. Je prie que le Saint Esprit vienne avec le feu et la puissance sur ceux qui croiront. 

                   Une pensée encourageante pour le vrai chrétien, c'est que le mouvement depuis l'orthodoxie vers le libéralisme est généralement lent, presque trop lent pour qu'on s'en aperçoive, tandis que le mouvement de retour à la foi est soudain. L'incrédulité entre dans l'âme par une infiltration lente; la toxine entre dans les murs du chrétien par une sorte d'osmose spirituelle, de sorte que la victime est déjà bien empoisonnée avant de s'en apercevoir, et la condition pathologique qui en résulte rend généralement impossible à la personne de savoir ce qui ne va pas. Je n'ai jamais connu un seul cas où quelqu'un a accepté le modernisme suite à une expérience spirituelle. Au contraire, c'est plutôt le manque d'une telle expérience qui expose l'âme à l'infiltration du poison de l'incrédulité.

                    A l'inverse, le mouvement depuis le doute vers la foi est habituellement soudain, souvent explosif. Un homme se convertit à Christ par une rencontre soudaine et violente avec Dieu et les choses spirituelles. La voie de cette personne devient une illumination intérieure soudaine qui montre les certitudes de la vie spirituelle aussi clairement qu'un paysage de minuit lorsqu'il est illuminé par un éclair. Après des recherches de cœur longues et douloureuses, après ce qui peut être une agonie de lutte avec l'ange, l'aube se lève aussi soudainement qu'elle s'est levée sur Jacob. Il n'y a plus aucun doute. Le cœur peut dire « Qu'ai-je maintenant à faire des idoles ? Je l'ai entendu, et je l'ai observé ».

                    Le simple fait que le croyant « expérimente toujours » quelque-chose et le non-croyant « n'expérimente rien » devrait en dire long. Le libéral ne peut jamais être tout-à-fait sûr de quoi que ce soit – être certain est contraire à sa philosophie tout-entière. Seul le vrai chrétien est certain. Il a vu le soleil se lever, et il faut plus que les contentions des pseudo-instruits pour détruire la clarté de sa foi.

à suivre...


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