Numérisation Yves PETRAKIAN Mars 2007 Nouvelle édition numérique Yves PETRAKIAN 2011 – France Correction d'OCR Mai 2013 Copie autorisée pour diffusion gratuite uniquement Obligation d'indiquer la source http://456-bible.123-bible.com
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Traduit de l'anglais par Mlle Jeanne EBERHARD
NOUVELLE SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS DE TOULOUSE — DIEULEFIT Drôme
III. SON COMBAT ACTUEL
Il faut que chacun décide pour soi-même
Nul ne peut choisir pour un autre. Nous pouvons quelquefois accepter le choix d'un autre, mais, dans ce cas, nous acceptons simplement qu'un autre nous aide à choisir. Encore faut-il que ce soit nous qui prenions la décision de faire nôtre son choix. Sans notre adhésion, un autre ne pourrait choisir pour nous. Ce n'est vrai, naturellement, que lorsque ni la force ni la contrainte n'entrent en jeu. Car Dieu veut que l'homme soit pleinement libre pour choisir, pour lutter et perdre ou gagner la bataille.
Dieu agit par nous. Et par la force qu'Il met à notre disposition, notre victoire devient aussi certaine, aussi écrasante que la sienne. C'est grâce à Sa force manifestée par notre libre décision que toute victoire est remportée.
Ainsi s'explique le pourquoi de cette lutte constante et toujours présente que mène Satan. De prime abord, il semble étrange qu'après avoir été défait, le Vaincu puisse encore avoir la liberté de recommencer le combat. Une défaite aussi radicale et décisive que celle infligée à Satan par notre Seigneur, devrait impliquer que le conflit a pris fin. Une victoire met généralement un terme aux hostilités. Satan fait exception à la règle. Quoique vaincu, il a poursuivi et poursuit encore ses attaques et avec des succès retentissants. Pourquoi cela ? Nous venons de le dire et c'est d'une importance capitale. C'est à cause de nous que la lutte continue. Si ce n'était nous et le rôle qui nous est échu dans l'affaire, il y a longtemps que l'activité de Satan aurait cessé. Prêtons attention au fait que Jésus a agi à notre place, et nous comprendrons immédiatement pourquoi la lutte continue. Il vécut et mourut en notre nom. C'est pour nous qu'Il descendit sur cette terre et vécut comme Il l'a fait, qu'Il endura la tentation, souffrit et mourut. Toute sa pensée a été de faire quelque chose à notre place. Mais à notre tour maintenant de refaire ce qu'Il a fait, avec toute la force que nous acquiert sa victoire.
Le champ de bataille
Nous voici conduits normalement à la sphère d'activité de Satan.
Remarquez que, dans la Parole de Dieu, cinq quartiers sont assignés à Satan pour déployer son activité. En premier lieu, en présence de Dieu (Ézéchiel 28 : 13-17). Puis, après sa chute, il fut rejeté en dehors de cette présence. Son quartier général fut alors transféré au-dessous du trône de Dieu, au-dessus de la terre (Ézéchiel 28 : 16; Luc 10 : 18 ; Éphésiens 2 : 2 ; 6 : 12).
Ce théâtre d'action est toujours le sien. Il le sera jusqu'à la fin du présent ordre de choses. Après un temps, Satan doit être précipité sur la terre. (Apocalypse 12 : 7-9). Puis viendra le moment où il sera jeté dans « l'abîme » (Apocalypse 20 : 2-3) et enfin sa demeure dernière sera un lieu nommé « l'étang de soufre et de feu. » (Apocalypse 20 : 10).
Mais c'est sa sphère d'activité et son quartier général actuels qui nous intéressent maintenant.
Son lieu de résidence, avons-nous dit, se trouve quelque part au-dessus de la terre. Sa sphère d'activité, c'est la terre et l'atmosphère qui l'enveloppe. Ses titres l'indiquent : « Prince de ce monde » (Jean 12 : 31 ; 14 : 30 ; 16 : 11), « Prince de la puissance de l'air » (Éphésiens 2 : 2), « dieu de ce siècle » (II Corinthiens 4 : 4). Les deux grandes tentations dont il fut l'auteur principal se situent sur la terre, en Eden et dans le Désert.
Quand Satan s'attaqua à Job, deux des calamités qui fondirent sur lui furent la guerre — esprit du mal réveillé parmi les hommes — (Job 1 : 15 et 17) et deux autres furent causées par de violentes perturbations dans l'atmosphère (Job 1 : 16 et 19).
Dans la remarquable histoire de Daniel, au dixième chapitre, une créature animée de l'esprit malin s'opposa à la prière de Daniel, en voilant à ses regards le messager de Dieu descendu du Ciel sur la terre où se trouvait Daniel. Pendant que le vieillard priait à genoux dans les bois, près du Tigre, deux Esprits, l'un venant de Dieu, l'autre du camp de l'Ennemi, pour s'opposer au messager de Dieu, luttaient dans le royaume des esprits au-dessus de la terre. Et ce corps à corps acharné se livrait au sujet d'un événement terrestre (Daniel X).
Un passage très frappant dans Évangile de Marc (IV : 35-41) projette, sur cette sphère d'activité, de lumineuses clartés. Une grande tempête s'éleva pendant que notre Seigneur dormait à la poupe de la barque, la tête sur un coussin. Il fallait que cette tempête fût d'une exceptionnelle violence pour qu'elle terrorisât ainsi ces vieux marins. Dans leur détresse et leur frayeur, ils éveillèrent Jésus et implorèrent son aide. Remarquez son geste et les paroles qu'Il prononça : Il menaça le vent et dit avec autorité à la mer : « Silence ! tais-toi ! » Il employa la forme de langage dont on se sert pour parler à un chien qu'on reprend.
Ce passage tout entier est significatif. On ne parle pas de cette manière au vent et à la mer, surtout lorsqu'on est aussi calme que pouvait l'être Jésus. Cette tempête, d'une violence exceptionnelle, fait songer immédiatement à l'oeuvre d'un esprit malin ou même de plusieurs mauvais esprits.
Les paroles de Jésus obligent à admettre qu'il a reconnu, dans cette tempête, l'action d'une personne. Quelqu'un était à l’œuvre derrière le vent et l'eau, à qui Il ordonna de se tenir tranquille. Ce quelqu'un obéit. Un grand calme se fit. Ainsi, la sphère d'action du Malin s'étend, non seulement à la terre, mais à l'eau et au vent. Il en est ainsi parce que ces éléments sont aussi notre habitat. Là où nous sommes, Satan s'y trouve. C'est nous qu'il veut, et par nous, la domination de la terre.
Provision d'air pur
Nous vivons, vous et moi, en plein champ de bataille. Nous sommes au fort du combat qui se livre en ce moment. Il faut que nous prenions parti pour l'une ou l'autre des forces aux prises. Et notre décision déterminera le résultat final de la lutte puisque c'est à cause de nous qu'elle se poursuit.
Un scaphandrier qui travaille au fond des mers ou d'un fleuve, doit se munir d'une quantité d'air suffisante pour son séjour dans l'eau. Et cet air doit être constamment purifié. Ainsi, remarquez-le, il a besoin d'air, et d'air qui se renouvelle.
Le Prince de la puissance de l'air, par ses agissements, a corrompu l'atmosphère morale de la terre ; il l'a empoisonnée. Une atmosphère de doute, de compromis, de déloyauté envers Dieu nous entoure. Et pourtant, il nous y faut demeurer et combattre. Que la lutte est pénible dans cet air vicié ! Il nous faut une chambre à air intérieure, remplie d'un air qui soit celui qui nous convient, notre air natal. Et il faudra que cette chambre à air soit, non seulement remplie de cet air pur, mais que des conduites nous relient à la source d'air pur du Dieu du ciel. Voulez-vous la formule de cet air que devra contenir votre chambre à air intérieure ? Elle est simple. Elle se compose de cinq éléments qui ont chacun une importance égale. Voici le premier: « Le sang de Jésus purifie de tout péché » et le second : « Que votre vie tout entière et vos activités soient soumises à l'action du Saint-Esprit ». Et le troisième : « Obéissance ininterrompue à sa voix. » Le quatrième :
Étude quotidienne du Livre sacré » dans le calme et la solitude, afin que nos oreilles soient attentives à Sa parole et nos esprits portés à la connaissance de Sa volonté. Enfin, le cinquième « reconnaître l'Ennemi, lui résister énergiquement au nom de Jésus ».
Veillez, mais priez aussi
« Étudiez l'ennemi » est l'une des maximes établies par l'Art militaire. Les gouvernements d'Europe, d'Amérique et, en ces derniers temps, ceux d'Orient, dépensent annuellement des millions dans ce seul but. Ils dépensent même de l'argent pour l'étude des forces militaires et la tactique des nations qui leur sont alliées, mais qui pourraient éventuellement devenir leurs ennemies.
Tout général qui s'engagerait dans un conflit sans avoir, au préalable, une connaissance approfondie de son ennemi serait considéré comme manquant de sagesse, s'il n'était carrément traité d'imbécile.
Notre Ennemi n'est pas un ennemi possible, c'est un Ennemi réel. La guerre est déclarée et il la mène. Il est évident que Dieu désire que nous le connaissions, puisque, dans Sa Parole, il nous a donné tant de renseignements sur lui et sur ses forces. Notre Seigneur nous a dit : « Veillez et priez afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. »
La tentation est là. Elle révèle le Tentateur et ses embuscades. « Prier » ne suffit pas. « Veiller » ne suffit pas. Il faut accomplir les deux. Les yeux et les genoux doivent accomplir ensemble leur labeur. « Veiller », c'est l'attitude devant l'Ennemi, « prier », l'attitude devant Dieu. Nous devons avoir, non seulement l’œil aux aguets, mais aussi les regards fixés En Haut. On n'a pas trop prié, mais on a trop négligé d'épier l'Ennemi. Tandis que certains d'entre nous, à genoux, se confinaient dans la prière, l'Ennemi s'est glissé en eux et les a fait trébucher. Nous devons apprendre à prier les yeux aux aguets et les oreilles aux écoutes, car notre Ennemi rôde autour de nous, avec ses ruses. La prière de celui qui ne veille pas est affaiblie. Les genoux ont besoin des yeux.
Plus nous veillerons, plus nous prierons. Nous réaliserons toujours mieux le danger qui nous menace et notre propre impuissance. En veillant davantage, en exerçant nos yeux à percer l'obscurité, notre prière s'élèvera plus fervente et plus assidue.
Cette surveillance harcèlera l''Ennemi. Il redoublera d'ardeur peut-être, mais notre prière sera plus précise et plus énergique. « Veiller » permet à la prière de nous révéler notre faiblesse. Nous nous sentons alors poussés à rendre les armes à notre Vainqueur, nous reposant entièrement sur Lui pour nous délivrer. Nous ne saurions mieux faire devant notre adversaire. Nous apprenons ainsi à nous appuyer sur Lui, dans nos difficultés les plus grandes. Et cet abandon complet de tout entre Ses mains assure et active les résultats.
L'importance de certains « pas »
Maintenant que nos yeux se sont exercés à veiller avec plus d'ardeur, je voudrais que nos entretiens recherchent mieux encore les traits distinctifs de la personne de notre Ennemi, le Tentateur. Nous voudrions le connaître davantage afin de mieux le dépister et de lui résister plus efficacement.
C'est un être doué d'une grande beauté physique. Il possède donc un charme incontestable. Et pourtant, remarquons-le, sa beauté est bien diminuée. Rien ne défigure comme l'égoïsme. Le visage le plus charmant devient le plus laid. Le péché rend laid. La beauté de Satan s'est dégradée, jusqu'à devenir la fausse beauté de poudre et de peinture, des vêtements somptueux et des vives couleurs. Il vient sous un déguisement de beauté et de fard.
Il possède une immense puissance et une grande dignité. Il nous est raconté que l'archange Michel, alors qu'il contestait avec le diable en une certaine circonstance, lui parla respectueusement, ainsi que l'on parle à quelqu'un qui occupe une très haute position (Jude, verset 9).
Il est à la tête d'une forte organisation d'esprits. La description de cette organisation par saint Paul nous révèle combien les forces dont il dispose sont parfaitement organisées et disciplinées (Éphésiens 6: 12). Et quoique, dans les rangs de son armée, souffle un fort vent d'indépendance et de mépris de toute autorité, elle jouit d'une discipline dans le mal qui l'emporte pour mieux aboutir au succès.
Paul dit que nous avons à lutter « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » Ces mondes si bien organisés, issus du cerveau de Satan, nous révèlent l'étendue de son génie.
Mais contre lui s'élèvent certaines négations que nous devons inscrire en grosses lettres et en encre indélébile. Nous serons immédiatement fixés sur ses limites. Il n'est pas omnipotent, bien que l'autorité qu'il détient soit plus grande que nous le réalisions. Il n'est pas omniprésent, bien que la superbe organisation dont il dispose puisse le laisser supposer. Il ne possède pas la prescience, bien qu'il devine avec sagacité. Et il n'est pas omniscient, c'est-à-dire qu'il n'a pas la connaissance de toutes choses, bien qu'à travers les siècles il ait accumulé un grand savoir. Ces traits sont le propre de Dieu seul.
Satan, lui, au contraire, rappelons-le, ne peut agir que si nous le lui permettons. Ceci est en partie la raison de sa faiblesse inhérente. Et une bonne partie de la puissance qu'il possède parmi les hommes, il la détient de leur ignorance de son existence ou de leur volonté de l'ignorer — ou enfin de leur active coopération avec lui.
Ses facultés mentales
On attribue à Satan une grande et puissante intelligence. Il passe pour un géant intellectuel. Il y a là certainement un fond de vérité. Le récit de sa création, son amitié avec Dieu, au début de son histoire, et l’œuvre qui lui fut confiée portent à conclure que ses ressources mentales devaient être immenses.
Et pourtant, en regardant les choses de plus près, on en tirera de toutes autres conclusions. Bien des traits de son intelligence nous forcent en effet à admettre qu'elle est nettement d'ordre secondaire. Il ne possède pas des facultés de premier plan. Souvenons-nous en lorsque nous aurons affaire à lui.
Remarquons que c'est la ruse et l'astuce qui dominent chez lui. Il a le don de s'acharner, d'insister sans se laisser abattre. Sa puissance de séduction est considérable. Ce sont là, en fait, ses remarquables facultés. Mais les animaux ne sont-ils pas malins, eux aussi, rusés, doués de pénétration et d'énergie ? Ce ne sont donc pas là des facultés de premier ordre. Et ce sont les traits dominants chez Satan !
Il ne possède certainement pas la sagesse. On ne peut, avec la meilleure volonté du monde, lui décerner cette qualité. Il est même curieux de découvrir combien son jugement est court. Il s'abuse fréquemment lui-même et va souvent à l'encontre de son but. Et cela nous laisse entendre que sa perspicacité n'est, au fond, que le résultat d'une longue et ancienne habitude de deviner. Il est passé maître dans cet art. Une grande partie de ce qui est attribué à sa clairvoyance, à ses connaissances étendues, voire même à sa prescience, n'est de sa part que ruse et finesse de sorcier !
Et puis, c'est par-dessus tout un plagiaire. On l'a dénommé le « singe de Dieu ». Relisez l'Apocalypse et vous remarquerez que, dans tout ce qu'il fait, il cherche tout simplement à copier Dieu. C'est ainsi que l'un de ses agents principaux se présente sous la forme d'un agneau (Apocalypse XIII : 11).
Imiter est, à vrai dire, une des lois fondamentales de la vie. C'est la loi commune qui régit toute action depuis l'enfance jusqu'à la blanche vieillesse. L'originalité n'implique pas l'absence d'imitation. Elle consiste dans le goût, l'art et l'habileté d'arrangement des découvertes d'autrui. Le Prince-traître, lui, a plagié.
On ne découvre, en ses œuvres, aucune trace d'originalité. Là encore, ses facultés sont d'ordre secondaire.
Ce n'est pas étonnant, somme toute. Il s'est séparé de Dieu, source de vie et de sagesse. Toute vie physique, morale et spirituelle est en Dieu. Satan existe, mais par sa rupture avec Dieu, il ne peut user que de ce qu'il a reçu et ne produit plus rien de nouveau.
Considérable puissance de l'expérience
Et pourtant, tel qu'il est, nous ne sommes pas de taille à nous mesurer avec lui. C'est là peut-être une confession humiliante. Mais elle est aussi vraie qu'humiliante.
Voulez-vous savoir pourquoi ? C'est, tout d'abord, à cause de sa longue expérience. Dans la vie pratique, l'expérience a plus de valeur que tout autre chose. Un homme d'intelligence moyenne ou plus que moyenne, par exemple, mais qui a acquis une longue expérience, surpassera de beaucoup un autre dont l'intelligence sera de premier ordre, mais sans expérience.
Aucun talent, quelle qu'en soit l'exceptionnelle valeur, ni les avantages incalculables de la plus solide instruction, s'ils sont dépourvus d'expérience, ne peuvent résister un seul instant dans la vie à une expérience mûrie et utilisée avec savoir-faire.
L'expérience surpasse toute autre capacité inexpérimentée. Pour avoir traversé une fois des circonstances difficiles, nous acquerrons à l'instant plus de confiance en nous et de maîtrise lorsqu'une situation analogue se représentera. Toute situation nouvelle nous effraie. L'ignorance engendre la crainte mais nous prenons confiance en nous-même après avoir fait la même chose cent fois, mille fois. L'expérience est créatrice de hardiesse. L'expérience, c'est déjà la science.
Satan a une longue expérience. Il y a des milliers d'années qu'il est à l'oeuvre. Il nous connaît parfaitement. Nous ne sommes devant lui que des enfants, des débutants, des maladroits.
Voici une deuxième raison qui explique notre incapacité à lui résister ici-bas. Cette raison est humiliante, mais, une fois de plus, aussi vraie qu'humiliante : notre intelligence spirituelle n'est pas de premier plan non plus ; elle ne l'est, du moins, que lorsque l'Esprit de Dieu s'est emparé de nous. Le cerveau le mieux organisé, tant qu'il pense sans Dieu, est privé de son meilleur aliment.
Nous aussi, nous sommes séparés de Dieu par le péché. Et même, lorsque nous sommes revenus à Lui par la rédemption, tant que nous Lui refusons la suprématie sur notre intelligence, nous sommes au-dessous de notre vrai niveau. Nous ne possédons pas la plénitude des facultés qui nous étaient échues.
Aussi, sommes-nous tous d'accord pour reconnaître avec tristesse que ce compromis avec le mal et l'égoïsme a pris force de loi parmi nous, même si nous sommes considérés comme chrétiens. Et devant notre Ennemi, nous en sommes diminués.
Intelligence non livrée
On peut aller encore plus loin. Il existe des gens sincères et vraiment pieux qui se sont livrés au Seigneur Jésus, mais qui ne Lui ont pas consacré leur intelligence. C'est une faute. Non qu'il s'agisse d'annihiler sa raison et de suivre aveuglément un magister quelconque, ce que certains cependant considèrent comme une grâce. Mais quand le Saint-Esprit a saisi une âme, il se produit un renouvellement de l'intelligence aussi bien que du coeur. Il crée en nous une compréhension nouvelle des choses comme une nouvelle ardeur et une nouvelle force. Il faut une « nouvelle intelligence » pour comprendre les vérités révélées. Si nous ne la possédons pas, le Saint-Esprit ne peut entièrement régner sur nous. Cette défaillance est encore pour nous une cause de moindre résistance à Satan.
On pourrait faire ressortir d'autres traits encore. Satan est un menteur. On ne peut ajouter foi à ce qu'il dit. Il est d'une rare habileté à dissimuler. Il sait mélanger la vérité et le mensonge, le vrai et le faux avec tant d'adresse, tant de sagacité que même les élus s'y laissent prendre.
Seule la prière constante peut jeter de la lumière dans ces zones troubles. Seuls les yeux exercés par la lecture assidue de la Parole savent discerner le vrai du faux et ce qui est la réalité de l'invention.
Toutes sortes de mensonges viennent de Satan, grands et petits ; mensonges... noirs et blancs, de ce blanc sale, de ce blanc gris de fumée qui parait être sa couleur favorite, mensonges mondains, mensonges d'affaires, mensonges personnels, mensonges d'Église, mensonges pieux, mensonges de la vie et des actes, mensonges habillés. Tout vient de lui. Il se plaît dans les déguisements et s'en sert avec délices. Il est l'ennemi irréductible de la vérité.
L'arme d'un lâche
Et puis, il aime à employer la force. La violence est son arme favorite ; soit qu'il menace, soit qu'il se mette en action par l'intermédiaire d'une personne ou utilise des combinaisons de force.
Si un homme en tue un autre, cet acte s'appelle communément un meurtre. Si une masse considérable d'hommes savamment organisés accomplissent le même acte avec plus ou moins de science et de courage, cela s'appelle la guerre ! A cet égard, avant de pouvoir tirer de justes conclusions, il faudrait étudier cette question sous deux aspects. La plupart des grandes armées ne sont que de simples et vastes forces de police qui ont pour mission de maintenir l'ordre dans les rues où la masse de la nation défile et se bouscule dans ses allées et venues.
Mais l'emploi de la violence, de la force brutale pour régler les conflits internationaux, c'est la manière d'agir de Satan. Elle dépeint tout son caractère. Chercher une solution dans la simple force animale, c'est naturellement rabaisser toute affaire à son niveau le plus bas. C'est croire à la loi du plus fort qui, bien souvent, ramène le bien au niveau du mal, si même elle ne met le mal à la place du bien. Toutes les foi que l'on a recours à la violence pour arriver à ses fins, que ce soit entre individus ou entre peuples, c'est le Malin, le Prince usurpateur qui est l'inspirateur.
Dans la vie sociale, certaines classes se servent de leurs privilèges pour nuire aux autres et les écraser. Dans le monde des affaires, c'est la loi générale. Chacun se sert de tous les avantages dont il peut disposer pour écraser un rival et l'obliger à accepter ses conditions. En politique — et même dans Église ! —cette mentalité prévaut. Cela nous fait toucher du doigt l'étendue de la maligne influence de notre Ennemi sur tous nos milieux. Ainsi se précise le caractère du Malin. Il n'est rien de plus méprisable et de plus lâche que d'employer la force seule pour arriver à ses fins. Satan est donc un lâche, un misérable, un méprisable lâche. Lâche comme la plupart des violents. C'est un fanfaron et un vantard.
Il s'attaque aux plus faibles. Il s'approchera sournoisement, par exemple, du lit de maladie où est étendu, faible de corps et las d'esprit, quelque saint enfant de Dieu, cher à son Sauveur et lui insufflera ses misérables doutes ; il l'agacera, l'exaspérera, le tourmentera jusqu'à le jeter dans le désespoir. Quelle lâcheté ! Lâche, il a peur. Il redoute le Seigneur Jésus.
Il n'a pas le courage de se mesurer avec Lui dans une lutte équitable et honnête, d'égal à égal. S'il y était contraint, il s'esquiverait rapidement. Il nous craint nous aussi, lorsque, nous cramponnant à Jésus, nous ne formons plus qu'un seul corps avec Lui. Résistez-lui, il s'en ira tête baissée et cherchera ailleurs quelqu'un de moins averti ou qui ne sera pas sur ses gardes. Attachez-vous donc au Maître. Ne vous écartez pas de Sa Présence. Résistez à ce grand lâche par le nom puissant de Jésus et vous serez en sécurité.
Mais souvenez-vous qu'il est pourtant tenace. Tenace, parce qu'il revient toujours à la charge. Il a la ténacité du bull-dogue. Il est crampon. Seule notre obstination à nous accrocher à Jésus peut en venir à bout. Il ne peut la supporter. Plus il s'obstinera, plus il faudra nous cramponner et tenir bon. Alors, il est battu d'avance et il le sait. La persistance de notre Tentateur n'est que fanfaronnade. Il rétrogradera devant notre ferme volonté.
Lorsqu'il est le plus fort, il n'est que faiblesse
Une amie me racontait qu'elle s'était chargée d'un neveu, pendant l'absence de ses parents, en séjour aux Indes. Or, la portion des Écritures à lire au culte de famille se trouvait dans l'Apocalypse. Elle avait longtemps hésité à entreprendre cette lecture de crainte que les enfants ne puissent comprendre. Finalement, elle résolut de faire un essai, estimant que les enfants, souvent, saisissent plus qu'on ne le pense.
Un jour, le jeune garçon, lui dit tout à coup : « Satan sera bien puni, n'est-ce pas ? » La tante, fort étonnée de la remarque, le questionna pour découvrir le fond de sa pensée. « Puisqu'il sera jeté dans l'abîme et ensuite dans l'étang de feu », poursuivit l'enfant. Il avait donc bien mieux compris la lecture biblique faite en famille qu'on n'aurait pu le supposer. Sa tante se mit en demeure de l'éclairer et de l'instruire sur ce point. La remarque que lui fit l'enfant, un soir qu'elle le couchait, prouve à quel point elle y réussit. Comme se parlant à lui-même, il dit : « Satan est très fort ; il nous est impossible de le vaincre », d'un ton qui révélait la détresse de son esprit. Puis son visage se rasséréna et c'est la voix complètement transformée qu'il reprit : « Mais avec Jésus, nous sommes cent fois plus forts que lui. » Et tandis que sa tante le bordait dans son lit, il se reprit et corrigea : « J'ai dit cent fois, mais c'est mille et mille fois plus fort que j'aurais dû dire !
La lecture biblique avait porté ses fruits chez cet enfant. Pour nous, les deux impressions qui doivent en ressortir : la grandeur de l'Ennemi et la puissance plus grande encore de notre Seigneur, puissance à notre disposition, nous seront d'un grand secours tandis que nous grandirons dans la vie chrétienne. « Avec Jésus, nous sommes mille fois plus forts » et combien plus encore ! Souvenons-nous-en. Cette certitude redoublera notre énergie dans la résistance et mettra notre ennemi en fuite.
Et maintenant, résumons-nous !
Satan vit sur un fond, toujours le même, et qui ne se renouvelle plus : ses richesses d'avant sa chute. Il garde le génie de l'organisation et de l'obstination. Il est très fort et a à sa disposition des armées bien disciplinées et innombrables. Il est menteur. Il est violent. Il est un puissant imitateur. Mais c'est tout. Dans cette grandeur même percent les marques de sa petitesse. La vérité prévaut toujours sur le mensonge. La violence est bestiale. Elle est sans intelligence. Elle engendre la lâcheté. L'imitation restreint les moyens d'action. Satan n'invente rien.
Ainsi, de notre côté, si nous sommes livrés au Seigneur, si notre intelligence elle-même est renouvelée par le Saint-Esprit, si nous nous cramponnons à la puissance d'En-Haut, nous obtenons une victoire facile. C'est la puissance de notre Dieu qui la remporte.
à suivre
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