mercredi 8 juillet 2015

Des hommes qui ont vu le Roi T. Austin-Sparks



Chapitre 1

TÉMOINS DE SA GRÂCE 

Lecture : Matthieu 17 : 1-21

Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne. Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs;  (2 Pierre 1: 16-19)

                    Courte citation, prise ans le cantique de M.E. Gates, et que nous chantons souvent, pourrait être le titre de notre méditation : "Des hommes qui ont vu le Roi." Des hommes dont les yeux ont vu le Roi ! Comme nous le suggère cet hymne, prions le Seigneur d'envoyer de tels hommes. Je suis sûr que nous tous, profondément et très fortement, nous ressentons que c'est là le grand besoin de notre temps. Le monde a besoin de tels hommes. L'Église en a besoin. Et de tout temps, quand le Seigneur a eu de tels hommes, et les a poussé de l'avant, les besoins ont été satisfaits. Son besoin et celui des autres.

                    Je pense que c'est cette "vision du Roi" qui est réellement au cœur de cet épisode de la Transfiguration. Le Seigneur a fait monter sur la montagne ces trois conducteurs, parmi les douze, pour que plus tard, avec cette vision devenue vivante et puissante dans ce qu'elle signifie, par le Saint-Esprit, ils puissent aller de l'avant comme des hommes qui ont vu le Roi. Et qu'est-il arrivé après cela ? Aujourd'hui encore, nous sommes placés au bénéfice de la signification, toujours croissante, de cette vision.

LE CONTEXTE DE LA TRANSFIGURATION

                    Les passages de la Parole qui parlent de la Transfiguration, sont très explicites et d'un grand secours. Comme vous le savez, trois des quatre évangiles : Matthieu, Marc et Luc, rappellent cet épisode de la Transfiguration, indiquant sûrement par là, que pour ces hommes, cette expérience revêtait une très grande importance. Si Jean ne rappelle pas textuellement cet événement, ce n'est pas parce qu'il le met de côté, ou qu'il ne l'avait pas gardé en mémoire. Nous pourrons y revenir quand nous aurons progressé. Mais, rappelez-vous que, lors de la Transfiguration, tout devenait de plus en plus difficile pour le Seigneur. L'hostilité croissante s'élevait de toutes parts et l'oppressait intérieurement, pesant lourdement dans Son esprit, rendant son ministère de plus en plus difficile, de plus en plus circonscrit. L'ombre de la Croix s'allongeait sur Son sentier. C'est de cette Croix dont Il parlait maintenant à Ses disciples pour la première fois. Il leur parlait franchement de la Croix. L'atmosphère était chargé d'un sentiment de crise latente, d'un événement qui allait arriver. C'est dans ce contexte-là, dans ces conditions précises, qu'Il prît à part trois hommes, parmi les douze, et qu'Il fut transfiguré devant eux. Cela avait un lien étroit avec la situation qui se développait alentour.

                    Dans son récit, Pierre, bien des années après cela, parle de la Transfiguration. Et nous connaissons, par ses lettres quelque chose de cet événement. Il commence sa première lettre en l'adressant aux saints "éparpillés à travers le Pont, la Galatie, la Cappadoce et la Bithynie" aux saints éparpillés. Peut-être savez-vous ce que veut dire ce peuple "éparpillé" du Seigneur, dans des endroits éloignés ou isolés. La distance et la solitude engendrent bien des chagrins et des problèmes. Mais combien les choses sont plus légères quand nous sommes ensemble ! Il y a une telle sensation de fraternité, un tel sentiment de vie et de joie, quand nous sommes tous ensemble. Ces saints avaient peu-être connu quelque chose de cette grande "solidarité" de Jérusalem ou d'ailleurs, mais ils étaient, à présent, éparpillés, avec tout ce que cela signifiait.

                    Pierre va leur parler à eux, de cette "épreuve de leur foi" : "l'épreuve de votre foi est plus précieuse que l'or périssable, bien qu'il soit éprouvé par le feu  (1 Pierre  : 7 traduction de l'anglais). Ces saints, éparpillés, connaissaient quelque chose du feu de la foi éprouvée. Dans ses lettres, il n'y a pas beaucoup de rappels désobligeants pour le peuple de Dieu. La clef de ses lettres c'est la grâce. Ils avaient besoin de connaître la grâce. Il y avait l'opposition, il y avait la persécution, il y avait de faux prophètes, il y avait de faux docteurs. Et dans ce contexte, Pierre écrivait et introduisait cette question de la Transfiguration. 

                    C'est significatif, car à travers cela, il y a assurément quelque chose pour le peuple de Dieu, dans les jours de difficulté et d'adversité, c'est ce dont ils avaient besoin. Ce besoin d'une nouvelle vision du Roi est aussi vraie pour nous tous, en tout temps. Parmi d'autres choses, c'est ce que le Seigneur voulait pour ce petit groupe d'hommes. Il leur avait commandé de ne rien dire à ce sujet, en ce temps-là, jusqu'à ce qu'il soit ressuscité des morts. Peut-être avons-nous imaginé combien il avait du être difficile pour ces trois hommes de tenir leur langue, de rien dévoiler à leur expérience, mais quand Il fut monté au ciel, ils ont pu raconter à beaucoup leur merveilleuse expérience. Cela nous mène au cœur de biens des choses. Si c'est vrai, c'est-à-dire, si la Transfiguration fut vraie, alors tout le reste dans la Bible est aussi vrai. Et à contrario, si cela n'avait pas été vrai, alors nous aurions pu douter de tout. Mais, c'était bien vrai!

LA SIGNIFICATION DE LA TRANSFIGURATION

                     Nous sommes conscients que la Transfiguration marquait un tournant dans la mission du Seigneur Jésus sur la terre. Il était parvenu, au cours de Son ministère, à l’extrémité nord du pays, au confins de cette contrée. Il a aussitôt fait demi-tour, dirigeant Son visage vers le sud, vers Jérusalem, vers la Croix. Une ferme résolution, une décision significative, avait été prise sur le mont. C'était une crise, un point de non retour. Nous pouvons dire que cela représentait ce qui était au cœur même de raison de Son passage ici-bas, sur cette terre. Mais qu'est-ce que tout cela a bien pu signifier pour lui ?

1) L'humanité, Humanité perfectionnée 

                    Je pense que cela signifiait plusieurs choses. Cela représentait certainement et établissait fondamentalement, l'absolue perfection de Son humanité. Dans cet épisode, Il avait atteint le stade de Son propre perfectionnement en tant qu'homme. Cette glorification, cette transfiguration était le témoignage du ciel à l'égard de Sa complète et parfaite perfection en tant qu'homme. L'affirmation que, dans tous les domaines, que ce soit les assauts de l'enfer, les tentations et toutes les subtilités, les efforts ou la haine des hommes, la malice, et pourquoi pas aussi la tromperie, dans tout cela, Il avait triomphé, entièrement triomphé. Si l'analyse en était nécessaire, nous considérerions de plus près ce qu'est le péché. De toute façon, nous pouvons dire que la nature du péché, depuis le commencement dans le jardin, et jusqu'à la fin, se caractérise essentiellement par une infidélité à l'égard de Dieu, par une brèche dans la communion avec Dieu, résultant d'un manque absolu de confiance. C'est le cœur même du péché. Dans tous les domaines tout était ligué contre Lui, et si sous quelque forme que ce soit une brèche avait pu être ouverte entre Lui et Dieu, le péché aurait été cela.

                    Mais dans Son cas, cela n'est jamais arrivé. Il a tout rencontré, Il a triomphé de tout. Le premier Adam a échoué. Toute sa descendance a été entraînée dans ce drame, mais, avec le Seigneur, nous avons un homme perfectionné. L'humanité voulue par Dieu s'est réalisée en Lui. C'est pourquoi, Il a été glorifié. En ce qui Le concernait, c'était ce que cela signifiait. Le péché, avec tout son horrible cortège a été mis complètement hors d'état de nuire, dans et par cet Homme. C'est pourquoi, la mort devait se retirer. Il ne pouvait pas y avoir de mort, car la mort est le fruit du péché. Si Adam n'avait pas péché, il ne serait jamais mort. Jésus n'a jamais péché. Il ne pouvait donc pas mourir. Il ne pouvait simplement qu'être glorifié!

2) Le retour de Sa gloire

                    Il y a un autre aspect qui trouve sa pleine signification en Lui. Je pense, et c'est assez clair, que le Seigneur Jésus avait dans Son cœur une forme d'impatience et aspirait à la gloire qu'Il avait possédée autrefois. C'est sur cet aspect, je pense que Jean met l'accent, dans le dix-septième chapitre de son Évangile. Il rappelle cette grande prière du Seigneur Jésus : "Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût." (Jean 17 : 5). Cela nous ouvre les yeux pour nous montrer que le Seigneur Jésus avait conscience de Son passé éternel glorieux. Il le portait en Lui, Il le connaissait (merveilleuse pensée!) et la conscience de cette gloire passée le poussait toujours à prier pour cela, à y aspirer, à tendre vers ce jour où Il retournerait vers elle et qu'elle reviendrait à Lui : Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.

                  La Montagne de la Transfiguration est présentée comme la réponse à la prière de Son cœur, à Son cri et à Son aspiration, du moins, comme une confirmation partielle. C'était une manifestation partielle certes, mais pour Lui, c'était une chose que vous connaissez aussi, peut-être, un petit peu dans votre vie chrétienne. Le Seigneur avait obtenu quelque chose de passager, il en est souvent de même pour nous, mais vous savez, par cette expérience, que vous avez été entendu. Vous savez qu'il y a de la sympathie dans le cœur du Père pour votre besoin et votre situation. Cela peut durer seulement un jour, une nuit, une heure ou parfois un court instant, puis cela passe car ce n'est pas encore la fin de notre route ici-bas. La gloire éternelle n'est pas encore venue. Oui, mais le fait de l'avoir rencontrée sur notre chemin, est une expérience qui nous pousse à continuer. Nous savons que le Seigneur a entendu. Nous savons que le Seigneur tient de cette aspiration, de ce cri intérieur, et nous recevons un témoignage de Sa sympathie.Il en était ainsi de notre Seigneur. Il a reçu la réponse à Son propre cri.

3) La contrepartie c'est la Croix

                    Maintenant, parvenu à ce point, le Seigneur Jésus introduit, franchement, directement, la question de Sa Croix. S'Il y avait parfois fait allusion avant cela, les apôtres, en leur représentant, Pierre, l'avaient complètement occultée, mais maintenant, à cette occasion, le Seigneur en parle de manière évidente, délibérément. Pierre s'était posé en porte-parole, alors qu'il contestait, et avait déclaré "cela n'aura pas lieu". Mais en cette occasion, la Croix est présentée. La Transfiguration devait être le moyen d'introduire la pleine pensée de la Croix pour ces hommes. Ils réalisèrent que la Croix n'était pas, comme ils le pensaient alors, la fin de tout, la honte et l'échec, la réprobation et le déshonneur, conduisant au désespoir. Plus tard, lorsqu'ils saisirent qu'elle était plutôt le contraire de toutes ces idées, alors la transfiguration prit une nouvelle dimension. Ils la virent comme Pierre a pu le déclarer dans sa lettre.

                    Si vous relisez sa première lettre, Pierre affirme que : " Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. (1 Pierre 1 : 10-11) Pierre est alors, et désormais, entré dans cela de la bonne manière. Avant, il répudiait les souffrances à cause de la gloire. Il la mettait en premier lieu. Les disciples aspiraient à la gloire, mais sans vouloir passer par les souffrances. La Croix était quelque chose qu'ils ne comprenaient ni n'acceptaient. La gloire oui, la souffrance non ! Après cela, Pierre l'a compris de la bonne manière : "les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies."

                    N'est-ce pas ce dont s'entretenaient Moïse et Elie avec le Seigneur Jésus sur la montagne : "le départ (l'exode) qu'il allait accomplir à Jérusalem" de la souffrance à la gloire ? La Transfiguration était la contrepartie de la souffrance, de la Croix. Elle n'était pas destinée pour le Seigneur seulement. Elle était aussi destinée à Ses leaders, parmi Ses serviteurs, car ils devaient avoir des fondations saines, un terrain sur lequel descendrait le Saint-Esprit pour leur permettre de voir que non seulement la Croix du Calvaire, mais aussi toute son oeuvre, était éclairée par la gloire et pour finalité cette gloire. Ces souffrances étaient en vue de la gloire. Ils devaient le comprendre plus tard.

                    Vous et moi avons besoin de ce message. Le message de la Transfiguration à ce stade de développement est celui-ci : tout n'est pas, maintenant "transfiguration". Il y a beaucoup de plaines et de vallées encore. Il y a la Croix ! Remarquez que le Seigneur Jésus en parlant de la croix dit "celui qui voudra sauver sa vie la perdra." Cela doit être expérimenté et nous passons par cela. Mais c'est pour dire que tout cela, la Croix, Sa Croix, et l’œuvre de Sa Croix dans l'expérience de Ses serviteurs, c'est pour une fin glorieuse : ils seront glorifiés ensemble avec Lui.

LA CONSÉQUENCE DE LA TRANSFIGURATION

                    Nous pouvons en voir l'incidence dans l'épisode qui survint après qu'ils furent redescendus de la montagne. C'est un enseignement certainement trop vaste pour vouloir l'épuiser en ce moment, mais considérons quelques principes. Ils sont en bas (les neuf) et rencontrent un père bouleversé par l'état de son garçon, qu'il nomme "mon seul fils engendré" (dans le texte original) son seul garçon. Il y a beaucoup d'éléments émotionnels dans cette situation, et nous pouvons, bien sûr, les ignorer. Mais ici, il y a ce père avec son garçon, angoissé par la situation, déçu par ces neuf représentants du Seigneur Jésus, la majorité des disciples qui étaient restés au bas de la montagne. Ce père décrit la situation concernant son garçon et ce qu'il endure. Il dit au Seigneur que, bien qu'il ait amené le garçon à Ses disciples, ils n'ont pu L'aider d'aucune façon pour Le sortir de là.

       1) Une Église impotente

                    Ici, sans doute, le Saint-Esprit, qui donne ces détails, suggère la pensée d'une Église impotente en présence de ce démon, qui domine l'humanité dans la plaine. C'est une situation représentative de la condition de ce monde et de l'humanité dans son ensemble. Est-ce aller trop loin de dire que la description du problème de ce garçon, et la manière dont il en était affecté, peut être vu comme la contrepartie de ce que nous avons dans le monde aujourd'hui ? Le monde est sous la domination d'un pouvoir qu'il ne peut pas vaincre, d'une force motrice le conduisant à sa perte, de plus en plus vers l'autodestruction. Il ne peut pas se porter secours, il est maîtrisé par un pouvoir néfaste qui conduit et domine cet univers, déjouant chaque tentative pour essayer d'en sortir. Et dans cette scène d'une humanité impuissante et dans le besoin, il y a une Église qui ne sait comment agir contre ce pouvoir, incapable de l'affronter. 
                    Cette même situation peut se rencontrer de mille et une manières. Car nous sommes tous confrontés à des situations que nous ne pouvons pas dénouer. Peut-être que dans votre assemblée, dans votre propre famille, ou même en vous-même, vous êtes confrontés à des forces qui vont beaucoup trop, et toujours dans le sens de l'auto- destruction, du mal, d'une perte, d'une blessure, vers le feu et vers l'eau pour détruire et pour éteindre. C'est une bonne description de l’œuvre néfaste du Malin dans la vie de l'homme en général, illustrée dans ce garçon. Sans nous livrer à une quelconque critique, et tenant compte du sacrifice, du noble service, du travail et de tout le labeur de serviteurs du Seigneur, nous devons malgré cela dire que le peuple du Seigneur, très largement et dans de nombreux domaines, est impotent en présence de ces forces. Les pouvoirs néfastes tiennent le terrain. Ils battent et défient chaque effort qui tente de les déloger.
  
                    Il semble évident que ces neuf disciples avaient fait de réels efforts : "Pourquoi est-ce que nous n'avons pas pu le jeter dehors ?" Ils avaient essayé et échoué. Leurs efforts et leur travail sont restés stériles, l'ennemi se moquait d'eux, occupant la place, et sans nul doute les témoins devaient être bien critiques autour d'eux, et sûrement très heureux car ces disciples étaient de piètres représentants de leur Seigneur, en L'ayant déçu ainsi.

                     Quel est le fruit de la Transfiguration ? C'est sûrement qu'il y est sur les situations un impact du Christ exalté et glorifié. C'est une question d'impact ! Quand j'emploie ce mot, je suis presque persuadé que vous direz : oui, c'est ce que nous voulons, c'est de cela dont l'Église a besoin. C'est cela que les assemblées locales  désirent. C'est ce dont j'ai besoin pour ma propre vie, d'un impact dans les situations et sur certains domaines. C'est ce qui arrivera plus tard, n'est-ce pas ? Ces hommes qui avaient saisi la signification de la Transfiguration, ces hommes qui avaient vu le Roi : Jésus, perfectionné, glorifié, exalté, reconnu par le ciel, des hommes qui l'avaient vu ainsi,sont allés partout, et quel impact il y eu alors ! A partir de ce moment-là, ces hommes ont souvent (pour ne pas dire toujours) introduit cette réalité sur terre, dans le royaume de Satan.

2) L'impact de la présence du Seigneur Jésus

                    Avez-vous remarqué comment Pierre écrit cela ? "Nous avons été témoins de sa majesté" : sa majesté. Ce monde n'a-t-il pas besoin de l'impact de la majesté du Seigneur Jésus ? Il devrait en être ainsi. Il écrit aussi : "Nous vous avons fait connaître la puissance et la présence de notre Seigneur Jésus-Christ....."  Je suis désolé que cela n'ait pas été traduit, pour ne pas dire jamais (traduit ainsi) par présence au lieu de venue. Ce terme de "parousie" est très fréquemment utilisé pour l'annonce du retour du Seigneur. Venue ou présence, c'est le même mot, sans que le sens de ce mot se limite à cela. Pierre décrit cela comme la "puissance et la présence" de Sa majesté. Oui, c'est de cela qu'il s'agit. La puissance non pas abstraite et sans rapport concret, mais la puissance de Sa présence dans Sa majesté. C'est cela, la sainte montagne !  C'est cela la position élevée, c'est cela le besoin du monde.

                    Permettez-moi d'employer encore ce mot "impact" ! S'il est vrai que nous devons voir le Roi dans Sa gloire, s'il est vrai que nous devons avoir un aperçu du Seigneur glorifié, ce sera en réponse à ce besoin. Et jamais il n'y aura d'impact sans que nous ne l'ayons vu comme le Seigneur glorifié. Il est la réponse pour satisfaire chaque besoin. La vision de Celui qui est exalté, et auquel le ciel rend témoignage, produira un nouvel impact dans nos vies, dans notre service, dans nos églises et dans nos situations. Votre cœur et le mien n'aspirent-ils pas à ce qu'il y est une restauration de l'impact de l'Église dans ce monde ? Et cet impact ne sera pas autre chose que la majesté de la présence du Seigneur Jésus-Christ.

                       Nous savons que cela sera pleinement manifesté lors de Son apparition, à la fin. Quand Il viendra : "l frappera la terre avec la verge de sa parole" (Esaïe 11 : 4 traduit de l'anglais. L'éclat de Sa présence sera dévastateur pour le mal. Il n'y a aucun doute que cette présence, cette parousie" (παρουσια signifie avènement, présence, arrivée, présent, retour, apparition) Nous désirons et prions pour cela. Mais cette expression n'est pas employée seulement pour ce temps-là, mais aussi pour d'autres situations, d'autres occasions. Ce même mot qui est employé pour le retour du Seigneur Jésus, est exactement le même qui est employé lorsque les apôtres parviennent dans un lieu (NT lire 1 Cor : 16-17, 2 Cor 7 : 6) ou qu'ils y sont présents. Il est aussi employé pour le Seigneur Jésus, dans ce même sens, sur le Mont de la Transfiguration. Il est venu, dans le sens de Sa présence dans la gloire. Maintes fois Il s'est présenté, Lui-même et chaque fois il y avait eu un impact, préfigurant Sa grande et finale présence dans la gloire. C'est saisissant, que Pierre lors de cette épisode du Mont de la Transfiguration emploie exactement ce même mot qui se rapporte à la fois à la présence du Seigneur et au retour du Seigneur.

LE BESOIN ACTUEL

                    Tout cela, se sont des déclarations, et je pense que vous admettrez ce qu'elles signifient et tout ce qui en découle. Mais nous avons besoin d'une anticipation du jour de Sa venue, aujourd'hui, dans l'Église. Nous avons besoin, maintenant, de connaître quelque chose de la signification de cet impact final, de Sa présence en majesté et en puissance. Qu'en est-il de tout cela ? Un des écrivains qui a consigné cet événement nous dit que Jésus alla sur la montagne pour prier. "Pendant qu'il priait l'aspect de son visage changea....." (Luc 9 : 29) Et quand Il redescendit, la clé qu'Il employa pour cette situation désespérée était la clé de la prière : "Il leur dit : cette espèce-là ne peut sortit que par la prière" (certains manuscrits ajoutent "et par le jeûne" Marc 9 : 29.) Pourquoi devons-nous prier ? Quel doit être le fardeau dans notre prière en relation avec cette question de l'impact, de cette puissance recouvrée ? Si vous avez la moindre appréciation de la pauvre condition de ce monde égaré, de ce besoin désespéré, vous ne contrôlerez pas vos prières. Vous ne régulerez pas votre prière. Vous ne ferez pas de la prière un système légaliste "vous devez", "il faut".... et ainsi de suite. Si vous êtes touchés comme le Seigneur a été touché par cette situation, ce besoin, dans un individu, dans un groupe, dans le monde ou dans l'Église entière, la seule chose que vous ferez (mais vous le ferez) c'est de prier. Et pour demander quoi ? Qu'est-ce qui répondra au besoin, à la situation du moment, qu'est-ce qui aura un impact ?

                    Maintenant, nous avons ici, un aspect important. Nous ressentons les besoins. Nous sommes conscients des situations ici et là, dans celle-ci et dans celle-là, en cet endroit ou dans un autre, et bien sûr nous prions le Seigneur, Lui demandant d'agir à ce sujet, oui nous faisons cela. Mais je crois, sans être dans l'erreur pour le dire, que trop souvent nos efforts sont comme ceux des neuf disciples : rien ne se produit ! Le problème se maintient, persiste, vous défie. Saisissons bien que le besoin actuel ne soit pas pour cette sorte de prière-là. Ce qui est nécessaire c'est la prière qui introduit la majesté et la puissance de Jésus, qui procède de la puissante perception de Sa gloire, de ce qu'Il est, de ce qu'Il a fait, de là où Il est maintenant, et de ce qu'Il y fait. C'est ce que nous devons absolument recouvrer. 

                    Nous aurions beaucoup à dire à ce propos, mais, reconnaissons-le, ce qui est primordial, c'est ce secret qui consiste à pouvoir introduire la majesté du Seigneur dans une situation, en remettant tout pouvoir entre Ses mains. C'est décisif, dynamique, c'est quelque chose qui est suivi d'effet : la chose se réalise. Ne consentirez-vous pas à dire avec moi que c'est de ce secret dont nous avons besoin ? Et pour cela, je le répète, nous devons avoir une nouvelle et puissante pénétration dans notre être intérieur, de la grandeur du Seigneur Jésus. Nous reconnaissons tous qu'Il est grand et nous chantons "Combien grand Tu es!" Nous ne tarissons pas de mots pour parler du Seigneur Jésus dans la gloire. Mais il y a un bien grand décalage entre le chant et Sa présence ! C'est là qu'est la tragédie, là qu'est le problème et l'explication de notre étonnement. Lui, Il est ainsi, mais les situations sont autrement, et ces deux ne sont pas reliées.

                    Pourquoi a-t-Il pris ces trois disciples sur la montagne ? Ce n'est pas simplement parce qu'Il avait un cœur qui aspirait à la communion. Non ! Il savait qui ils étaient. Il connaissait leur avenir. Il connaissait la position que Pierre allait prendre. Et Il connaissait le ministère que Jean allait accomplir, en allant bien au-delà de la durée de la vie de tous les autres. Il les prenait avec Lui avec un seul but en vue, afin que, dans les jours à venir, quand ils rencontreraient ces situations sur terre, ils soient en possession du secret de Sa majesté, et en cela, ils devaient être un maillon entre Lui, dans la gloire, et la situation de honte et de défaite ici-bas.

                    Est-e que ce n'est pas cela, la vocation de l'Église ? Celle d'être Son maillon entre le ciel et la terre. D'être un instrument qui affirme que Son royaume est au-dessus de celui de Satan ? N'est-ce pas à cela que nous sommes appelés ? Si c'est faux, alors je ne sais pas ce que faisons ici-bas. Si nous échouons dans cela, nous pouvons cependant nous investir dans mille et une choses, mais l'ennemi se rira bien de nous. Malgré tous nos efforts mis en œuvre et nos ressources dépensées, il tiendra encore le terrain avec pugnacité. Oh ! Des hommes qui ont vu le roi ! Ce fait prit une immense signification dans la vie de ces hommes. Puissions-nous Le voir ! Mais sachons qu'il y a une préparation pour entrer dans cette voie.

                    Avant de commencer à prier pour des situations, prions pour une nouvelle vision de la majesté et de la gloire du Seigneur Jésus. Ainsi, rien ne sera impossible. Je crois que c'est ce qui était dans la pensée du Seigneur quand Il disait : "Si vous avez la foi comme un grain de semence de moutarde...." Ce n'est pas de croire psychologiquement. Si vous avez saisi la moindre signification de Sa majesté, tout est possible. C'est tellement grand !

Chapitre 2

LE POUVOIR ET LA PRÉSENCE DU SEIGNEUR JÉSUS


Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne. Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cours;     
(2 Pierre 1 : 16-19)

Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations,
 voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.
(1 Pierre 1 : 10-12)

                     Dans notre méditation précédente nous avons vu que le mot "présence", employé par Pierre et les autres écrivains, est un mot qui établit le rapport entre la Transfiguration et le retour du Seigneur Jésus. L'expression est très justement traduite par puissance et/ou présence". Ce mot, comme vous le lisez, s'applique à la Transfiguration et parle de la présence du Seigneur Jésus, en majesté, en puissance et en gloire. Ce même mot est employé, pareillement, concernant Son retour. Et nous savons, qu'alors, cette présence sera puissante, majestueuse et glorieuse. C'est là ce qui caractérise la présence du Seigneur Jésus. Et il semble évident d'affirmer qu'il en sera bien ainsi. Nous aborderons cela plusieurs fois quand nous progresserons. Si c'est donc ce qui caractérise Sa présence, alors chacune de Ses manifestations devront avoir un impact sur les situations, les circonstances et les lieu où Il est présent. 

L'IMPACT DE CETTE PRÉSENCE

                    Il y a ici, sur le Mont de la Transfiguration, un réel impact. Les trois hommes qui étaient là, dans Sa présence, tombèrent sur leur visage avec une grande crainte. Le Seigneur s'approchant et posant Sa main sur eux, leur dit : "Levez-vous, n'ayez pas peur !(Matthieu 17 : 7) Oui, la présence du Seigneur Jésus tarira toutes notre force, toute notre sagesse naturelle, notre fierté, notre impétuosité. Pierre et un autre évangéliste qui a  aussi consigné ce fait rapportent ceci : "Maître dit Pierre, il est bon pour nous d'être ici, nous permets-tu de faire trois tentes...." (Luc 9 : 33) Dans cette situation, sa nature impulsive et importune se manifeste à nouveau. Il avait toujours quelque chose à dire, prenant les situations à bras-le- corps, voulant organiser à sa manière les choses pour les perpétuer, en faire quelque chose de bien défini. Dans le récit de Matthieu, il est dit : "Je ferais.....trois tentes....", "je"! (Pierre) "ne sachant pas ce qu'il disait" , avec certainement les meilleures intentions. Mais le ciel devait le réprimander, le remettre à sa place, et ce fut une expérience dévastatrice et pur lui et pour ses compagnons.

                    D'un certain point de vue, c'était une chose glorieuse de voir Sa majesté, mais d'autre part, c'est très redoutable pour la chair, pour la vie naturelle. nous ne pouvons pas nous l'approprier, et en prendre quelque élément pour notre plaisir, ou satisfaction. Cet événement a un impact, c'est certain, et cela pose un problème. Si nous prions pour une nouvelle révélation du Seigneur exalté, et que nous Le recherchons, (et par Sa grâce, nous le ferons certainement), nous devons nous préparer à être conduit très bas, à voir notre propre énergie naturelle s'épuiser, et réaliser que cette majesté n'implique rien d'autre que nous retrouver sur nos faces. C'est la bonne attitude à adopter quand le Seigneur est devant nous.

                    C'est une chose immense quand Étienne vit son Seigneur dans la majesté et la gloire. Le saisissant à travers l'épreuve terrible du martyre, du brisement et de la mort, avec toute cette haine et cette malice qui se déversaient sur lui, de la part de tous ceux qui en grinçant des dents se ruaient sur lui. C'était une expérience glorieuse pour Étienne de voir le Seigneur dans la gloire, mais c'était terriblement dévastateur, du moins pour l'homme. Plus que cela ! Nous pourrions dire que c'était dévastateur pour toute cette nation, car à cause de cet acte, ils confirmaient ce qu'ils avaient fait à l'Homme dans la gloire. A nouveau, il y a eu un impact. Ce que j'essaie de dire ce n'est pas que telle ou telle chose caractérise une vision, une visitation, mais que nous pourrons jamais voir réellement le Seigneur, être en Sa présence, sans que quelque chose arrive, sans que cela soit formidablement concret.

                    Saul de Tarse vit le Seigneur glorifié, et personne ne discutera de l'impact sur celui-ci en cette occasion. Jean vit le Seigneur à Patmos, il Le vit glorifié et tomba sur le sol. Et peu importe les conséquences, nous devrions tous pouvoir dire qu'il en soit ainsi, plutôt que de vivre dans cet état d'impotence, d'impuissance, d'inefficacité, dans lequel nous sommes si souvent, nous-mêmes. L'impact de la Transfiguration, la vision du Seigneur glorifié, est toujours quelque chose de redoutablement concret.

LA RÉALITÉ DE LA TRANSFIGURATION

                   Maintenant, ici, dans sa lettre, Pierre affirme ce fait de la Transfiguration. Il prend position contre ce qu'il appelle : des fables astucieusement conçues", des récits habilement concoctés. Il déclare, à l'encontre de tout ce qui est simplement fictif ou imaginaire : c'est un fait ! Nous étions avec Lui, nous avons vu, nous avons entendu. Et il dit cela a été abondamment confirmé : "la parole prophétique a été confirmée". Il faisait probablement référence à ce qu'il disait dans le passage que nous lisons de sa première lettre. Tous les prophètes faisaient allusion à cette souffrance et cette gloire qui se rencontreraient sur le Mont de la Transfiguration, quand Moïse et Élie s'entretiendraient avec Lui de la Croix, de Son "exode", qu'Il accomplirait à Jérusalem. La souffrance et la gloire se rencontraient là, sur cette montagne. Pierre affirme que tous les prophètes disaient cela. Ils cherchaient à connaître avec soin quelle sorte de temps ce serait quand ils prophétisaient les souffrances et la gloire. Il couronne le tout en disant: "c'est quelque chose dans laquelle les anges désirent plonger leur regard !" Et il ajoute : "Nous l'avons saisi, nous l'avons vu s'accomplir. Nous étions sur le mont, nous l'avons vu agir. Et dès lors, nous vivons dans la lumière et la puissance de ce mélange de souffrance et de gloire, de gloire et de souffrance. La parole des prophètes est confirmée à la fois dans l'événement et au-delà de l'événement, dans notre histoire. Oui, cela a été confirmé 

                   Probablement que Pierre voulait dire plus que cela, mais il disait aussi cela. Ce n'est pas l'interprétation exhaustive, c'est une partie. Ce que j'essaie de souligner et que Pierre lui-même affirme, c'est que c'est bien arrivé. Et, quand Pierre ajoute cette expression : "d'autant plus certain", vous remarquerez que cela va au-delà de l'événement, de cette circonstance historique du mont de la transfiguration. Il y a bien une valeur ajoutée à cet "incident" (si nous pouvons le nommer ainsi). Quel puissant incident ! Mais qu'en est-il de nous ? Avons-nous cette confirmation intérieure qui nous permet d'affirmer, nous aussi : "d'autant plus certain" ?

UNE RÉALITÉ  INTÉRIEURE

                     Considérons, et c'est tellement vrai dans tous les autres cas, que ce n'était pas seulement perçu par les yeux de Pierre (et des autres). C'était une chose qui s'était présentée à lui, et qui ensuite est venue en lui. Oui, il y avait l'événement, l'incident dans le temps, dans un certain endroit. Mais après cela, quelque chose s'est passé en Pierre. Remarquez le contexte immédiat, Pierre parle ici, de son départ : "car je sais que je la quitterai subitement, ainsi que notre Seigneur Jésus-Christ me l’a fait connaître...... Mais j’aurai soin qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses." Il est au bout de sa vie, au terme de son ministère, mais ce qui est arrivé l'a porté à travers toutes ses expériences. Ce n'est pas un souvenir qui est resté dans sa mémoire, comme une expérience objective, c'est une chose qui s'est passée en lui.

                    C'est plus qu'une théorie, bien plus qu'une doctrine qui se trouverait dans les Saintes Écritures. Voir le Seigneur a une incidence. Nous pouvons saisir la vérité contenue dans de nombreux sujets. La vérité qui est à notre portée concernant le Seigneur Jésus Lui-même : Sa naissance, Sa vie, Ses œuvres, Ses paroles, Sa mort, Sa résurrection. Nous pouvons avoir eu toute la "vérité" relative à l'Église (et combien il y a de choses dont nous pouvons disposer à ce propos!) Nous pouvons savoir tout cela. (quelle que puisse être la fraîcheur de cette connaissance et de tout ce que vous pouvez mentionner dans les Écritures) et cependant, force de constater que rien ne s'est produit en nous par la suite. Je vous pose une question : Que signifie la connaissance que vous avez de l'Église, en termes concrets en vous, de quelque chose qui se soit accompli, qui vous mette dans une nouvelle position, avec une conception entièrement nouvelle, révolutionnant entièrement votre vie, de telle sorte qu'un ordre de chose soit rejeté, pour qu'un nouvel ordre, un ordre divin entre en vous ? C'est ainsi que cela devrait être.La véritable manière de saisir les choses spirituelles ne doit pas être seulement du domaine objectif, ou à venir, mais ce doit être quelque chose en nous. Il en était ainsi avec Pierre, et nous pouvons l'observer dans sa vie par la suite.

                    Considérons encore son grand contemporain, Paul. C'est un fait que, sur le chemin de Damas, Jésus lui est apparu dans la gloire : "une lumière......dont l'éclat surpassait celui du soleil." C'était un événement terriblement objectif, quelque chose était face à lui, qui du dehors le frappait. Mais, comme vous le savez, relatant cela des années plus tard, il écrit : "Quand il plut à Dieu......de révéler son Fils en moi" (Galates 1 : 15-16). Ce n'était pas seulement objectif pour lui, c'était en lui. La vie toute entière du ministère de l'apôtre Paul était fondée et issue de ce double événement, "par" et "en" (Christ). La majesté du Seigneur Jésus est donc devenue une chose intérieure pour lui ), une chose formidablement réelle. Certains critiques disent que Saul de Tarse avait été saisi de frénésie, que dans cet état d'hystérie terrible, il a commencé à avoir des hallucinations les croyant réelles, ce qui expliquerait sa conversion etc... Mais la réponse à cela, est sa vie d'endurance, de souffrance, de service et d'amour et sa mort même pour ce témoignage. Vous n'emprunterez pas cette voie à la suite d'un rêve, procédant de l'imagination ou du délire ! A contrario, je me permets de dire qu'une très petite parcelle de Paul a rencontré, durant les trente années de son ministère, suffirait à rendre hystériques la plupart des hommes. Non ! Quelque chose s'était fait à l'intérieur. La vision avait travaillé en lui. 

                    Nous aurions pu considérer d'autres personnes, comme Jean, par exemple, qui aussi ont vu le Seigneur dans Sa gloire, mais restons-en là. La chose était arrivée pour lui (pour eux), mais elle était arrivée aussi en lui (en eux). C'était un événement, mais aussi un processus durable. Car, à travers leur propre vie, cette merveilleuse grandeur du Seigneur Jésus  était une chose qui croissait. Ils ne l'ont pas saisi tout de suite, même confrontés à des événements merveilleux, mais à travers leur vie, un travail puissant s'accomplissait. Jésus, dans toute la grandeur de Sa Personne glorifiée et de Sa position, dominait leur horizon tout entier et dirigeait le cours de leurs vies.

     LE PRINCIPE DE LA VISION SPIRITUELLE

                    Maintenant nous allons considérer le principe qui régit tout cela, qui ouvre un vaste domaine et dans lequel nous pouvons nous mouvoir longuement. Ce principe  est celui de la véritable vision intérieure, spirituelle.  Non pas visionnaire, mais de la vision intérieure qui est spécifique et bien définie. Ce concept de la vision peut paraître très abstrait, mais ce que nous entendons par "vision", la vision spirituelle, est très concret et très spécifique. C'est une Personne qui est en vue, et cette puissante personne n'est pas une abstraction. Il n'y a rien d'irréel ou d'imaginaire quand nous voyons le Seigneur Jésus.

                    Examinons bien tout cela. Vous, moi et le peuple du Seigneur, comme nous le disions auparavant, dans nos divers lieux, nos diverses situations, nos diverses expériences, éparpillés, éprouvés et soumis à de multiples pressions, nous avons besoin de quelque chose de très puissant pour nous porter jusqu'au bout. Les choses deviennent sinistres, n'est-ce pas ? La plupart de nous, sommes conscients que nous sommes dans un terrible conflit spirituel, et que la vie chrétienne ne devient pas de plus en plus facile. Il est même extrêmement difficile de seulement tenir ferme, de veiller, et surtout de triompher. Il en était ainsi quand Paul écrivait sa lettre.

                    Actuellement, notre besoin, c'est d'avoir plus que des mots et d'être plus que des visionnaires, pour aller de l'avant. Notre vie chrétienne doit être basée sur cela : "J'ai vu le Seigneur." Nous irons plus loin si cela est vrai. Par l'action du Saint-Esprit, envoyé du ciel ici-bas, nous devons avoir la vision intérieure du Seigneur exalté. C'est essentiel, pour persévérer, comme pour tout service. Une vie qui doit aller de l'avant sans cela, s'est juste une vie qui se traîne, ce n'est qu'exister. Une œuvre ou un service, sans cette vision intérieure, n'a rien en lui-même pour nous élever, pour nous transporter. Car pour tout : pour vivre, travailler et persévérer, cette vision intérieure est indispensable : le Seigneur dans la majesté et dans la gloire, conservée fraîche, limpide et constamment ravivée. Avec une telle vision, tout ce qui est essentiel pour être inébranlable se trouve réuni.

LE SENS D'UN DESSEIN

                    Tout d'abord, ce dont nous avons tous besoin, l'Église ainsi que chaque partie qui la compose, c'est de ce sentiment d'un puissant dessein qui nous gouverne. C'est qu'il y ait quelque chose pour laquelle nous puissions vivre et travailler, persévérer, aller de l'avant. Ce besoin d'un réel "dessein originel" dans notre existence. Si vous considérez cette question dans le Nouveau Testament, vous trouverez que ces hommes et que l'Église, avaient été introduits dans ce "dessein originel." Nos sommes si familiarisés avec ces expressions : "le dessein éternel," "appelés selon son dessein" qu'elles ont perdu leur vrai sens dans nos cœurs. Ces croyants étaient gouvernés par cet objectif et vers ce but vers lesquels ils se dirigeaient. Ils étaient attirés, contraints, poussés et maintenus par ce dessein. Lorsqu'ils étaient au plus bas, que tout semblait désespéré, il se ravivait en eux et les relevait. Ce n'était ni mental, ni théorique, ni idéologique, mais ce que Paul nomme : "la puissance qui agit en nous,"  "selon la puissance qui agit en nous." Ce terme, en français, comme vous le savez, a donné le mot "énergie." On peut donc dire : "la puissance qui nous énergize." Quelle est donc cette puissance ? 

                    Cela se rapporte à cette finalité que Dieu avait prédéterminée concernant Son Fils : le Seigneur Jésus, dans la gloire, la majesté universelle, la plénitude. Ils avaient vu quelque chose de tout cela en Lui. Il était devenu le grand but qui déterminait leur vie, qui les poussait à aller de l'avant, car leur vie n'était plus vide et sans signification. Ils pouvaient affirmer : "Nous voyons ce qu'il en est, et cela concerne le Seigneur Jésus". Nous, aussi, nous devons avoir le sens d'une destinée, sans quoi, nous n'irons pas très loin. Mais ce n'était pas seulement un but. Cette vision spirituelle intérieure, motivait leur vie. A cause des jours et des années de haut et de bas, de lassitude en déception, à l'égard de bien des choses, de désillusions et de déchirures, il est facile d'être démotivés et de se demander : Cela en vaut-il la peine ? Est-ce que c'est justifié d'agir ainsi ? Ne dépensons-nous pas notre énergie pour rien ? Oui ! Nous avons besoin de motivation. Ils avaient saisi ce Christ qui avait suivi une route pavée de lassitude et de dévastations, et qui avait été glorifié. C'est pourquoi, étant dans la gloire, Il les motivait en donnant à leur vie du mouvement et de la puissance.

UN POUVOIR DE COHÉSION

                    Si nous allons plus loin, nous remarquerons qu'il y a dans cette vision un facteur de cohésion. La vision est une chose qui unit. C'est une chose qui a le pouvoir d'attirer les personnes pour qu'elles soient ensemble, les maintenir ensemble et en faire un "ensemble." Un peuple qui agisse conjointement, ayant une seule vision. La grande illustration de cela, c'est Néhémie avec les Israélites de son époque, qui partageaient cette vision commune. Considérons la diversité de ces personnes et de leurs professions, le nom et les qualifications de tous ces artisans mentionnés. Combien d'éléments différents dans ces vies ! Mais ils formaient un peuple solidaire, simplement parce qu'ils avaient joui de la même vision. La reconstruction de la muraille de la ville dominait chaque cœur et chaque pensée, et les introduisait dans une merveilleuse unité. Il n'y a, en réalité, aucune autre manière de parvenir à l'unité en dehors de la vision du Seigneur Jésus. De le voir comme Celui qui est sur le trône  au-dessus de tous et régnant sur toutes choses. 

                    J'ai dit que ce dont nous avions besoin, c'est la capacité à pouvoir endurer, et c'est justement dans ce contexte que Pierre introduit la transfiguration. Il parle de :  "l'épreuve de votre foi qui est plus précieuse que l'or périssable." L'épreuve de la foi, à cause des multiples tentations. Il introduit cette vision parce qu'elle permet d'endurer et d'aller de l'avant. Il nous est dit que Moïse : "endurait comme voyant celui qui est invisible" (Hébreux 11 :27 ASV). C'est cela qui donne ce pouvoir. Maintenant, on peut aussi le considérer du côté opposé, d'un point de vue négatif. Observons les effets dévastateurs de la perte de la vision ! Malgré les visions que le peuple de Dieu a pu recevoir, aussitôt qu'il perd la vision du Seigneur Lui-même, du Seigneur au-dessus de tout, de celui qui est sur le trône, qu'arrive-t-il ? Nous perdons alors le sens de notre destinée, nous perdons la conscience d'un véritable but dans notre existence.C'est alors qu'il faut des alternatives à cette vision pour aller de l'avant. Mais ces choses épuisent et déçoivent. La perte de la vision a toujours pour conséquence la perte de l'intérêt et d'une réelle motivation pour notre vie. 

                    De la même manière, cela est aussi vrai dans le domaine de la cohésion et de la coordination. Perdons la vision et le résultat sera toujours, la désintégration, la division, la séparation, la confusion, la perte de force et de stabilité. Ce n'est pas une affaire de théorie ou de technique, c'est absolument vrai. Certains parmi nous le savent. C'est pour cela que nous parlons ainsi maintenant. Nous savons que quand un peuple a réellement été saisi par la vision du trône, de la majesté du Seigneur Jésus, le merveilleux sens d'un but et d'une merveilleuse motivation, d'une merveilleuse unité, saisit ce peuple. Ils forment un peuple uni. C'est le trône qui le réalise et le fait d'avoir saisi ce que signifiait ce trône.  Mais quand certaines choses prennent la place du Seigneur (quoiqu'elles puissent signifier) alors le déclin commence. Et tôt ou tard, la désintégration agit, la confusion s'installe, il y a perte d'intérêt, de motivation, de but. Une réelle vision intérieure du Seigneur Jésus, occupant une position d'autorité, de gouvernement et de majesté, est la réponse à chacun de nos besoins, personnels ou collectifs. Il en fut ainsi autrefois, il en est de même aujourd'hui.

QUATRE ÉLÉMENTS MAJEURS

                    Avez-vous remarqué que la Transfiguration confirmait et complétait tout l'enseignement du Nouveau Testament ? Lisons encore le récit de la Transfiguration dans Matthieu 17. Qu'y trouvons-nous ? Nous avons les quatre éléments majeurs de la foi et de la vie chrétienne :

1) La Personne du Seigneur Jésus

 "Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme? Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean-Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
(Matthieu 16 : 13-17)

                   "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Je pense que certains auraient pu dire que Pierre , une fois de plus, ne savait pas de quoi il parlait ! Mais c'était une formidable déclaration : "Tu es le Messie ! Tu es le Messie ! " Les deux termes Christ et Messie signifient "Oint", et comme tel, le Fils du Dieu Vivant. Ici nous avons le fondement du Christianisme : la Personne du Seigneur Jésus. Pour un homme comme Pierre, imprégné de l'Ancien Testament et de l'histoire juive, dire cela, signifiait beaucoup plus que ce que nous pouvons imaginer. Réfléchissons à toutes ces grandes choses qui étaient liées à ce nom de "Messie" ! Il y avait trois grandes conceptions du Messie en Israël. La première nous la trouvons dans la première partie des prophéties d'Esaïe : "le fils de David", la descendance et le Fils de David. Souvenez-vous de la prophétie d'Esaïe au sujet du "rejeton de Jessé" (Esaïe 11 : 1) C'était la première conception de la venue du Messie, de l'Oint qui devait remonter sur le trône de David, avec tout ce que cela signifiait.

                    Dans la deuxième partie d'Esaïe, le Messie et le Serviteur Souffrant de  Yahvé, le Roi-Rédempteur, le Rédempteur-Roi. Esaïe 53 est au centre de cette conception du Messie. Nous voyons le trône et la rédemption, la manière dont Dieu va œuvrer pour accomplir cela.

                    Nous trouvons la troisième conception du Messie qui devait venir, dans le livre de Daniel au chapitre 7. C'est un merveilleux passage: "Je regardai, pendant que l’on plaçait des trônes. Et l’ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s’assirent, et les livres furent ouverts. Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme; il s’avança vers l’ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit."                (Daniel 7 :9,10,13,14)

                    C'était ce Messie qui devait venir : le Roi, le Sauveur, le Seigneur régnant pour toujours, avec une souveraineté universelle. Quand Pierre disait : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant," tout cela était présent dans cette déclaration. C'est pour cela que Jésus dit :"la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela à toi. Mon Père sait ce que signifient : le Christ, le Messie, le Fils."

                    Maintenant, je dis cela, seulement avec l'intention de raviver cette conception de la grandeur du Seigneur Jésus, comme une aide à la vision. J'aimerai que, alors que nous parlons de cela et que nous le lisons, nous puissions voir que le Seigneur Jésus n'est pas petit, ni un Seigneur défait et battu entre les mains du grand ennemi. C'est seulement avec une juste perception de Sa  Personne, et en le saisissant, que nous pourrons aller de l'avant et triompher.

2) l'Église

                    La deuxième chose c'est l'Église. Car dans la chronologie divine la Personne conduit toujours à l'Église " Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle." (Matthieu 16 : 18) Pourquoi cela ? Pour cette même raison. C'est Son Église, l'Église de Celui qui est l'Unique auquel le Royaume est donné ainsi que le trône devant lequel toutes les nations se prosterneront. Et l'Église est l'incarnation de la vision du Seigneur exalté. Puisque c'est vrai, cela implique une Église grande, une Église puissante. Si c'est la vision de celui qui est unique, celui du mont de la Transfiguration, celui que Paul et Étienne ont vu, celui qui par l'Esprit Saint envoyé du Ciel s'est incarné dans l'Église, alors quelle Église ce sera ! Sommes-nous familiarisés avec cette Église ? Avons-nous réellement saisi que ce terme même d'Église signifie l'incarnation de celui qui est Seigneur sur toutes choses ?

3) La Croix

                    La troisième chose c'est la Croix. "Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. (Matthieu 16 : 21)

                    Sa merveilleuse croix ! J'aime cette pensée, cette idée, qu'un certain écrivain a exprimé quand, parlant de Christ, il déclare : "régnant et gouvernant par Sa Croix." Il n'y a aucun doute, c'est bien cela ! La Croix du Seigneur Jésus, considérée d'un point de vue humain comme signifiant : défaite et échec, perte et désespoir, faiblesse et impuissance, a été démontrée dans l'histoire comme le facteur le plus puissant de l'histoire. Paul, avant sa conversion, considérait la Croix comme le symbole même de l'ignominie et de la honte, quelque chose d'ignoble et de haïssable. Ensuite, il déclara : "....loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ" (Galates 6 : 14). De la honte à la gloire, la Transfiguration transfigure la Croix. Autrement dit, une vision de notre Seigneur glorifié transfigurera nos souffrances et transformera radicalement nos afflictions. Ainsi, nous comprenons ce que cette Croix signifie réellement dans la pensée de Dieu. 

4) La venue du Seigneur

                    La quatrième chose est la venue du Seigneur " Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres." (Matthieu 16 :27) Je voudrai attirer notre attention sur le fait que la Transfiguration était le couronnement, la confirmation et le complément de quatre choses :

     1 -- C'est le parachèvement de la Personne. Pierre avait dit : "Tu es le Christ!" mais le Mont de la Transfiguration avait transfiguré et confirmé cette déclaration.
   2 -- Le Seigneur avait pu lui déclarait : "Je bâtirai Mon Église."  Le Mont de la Transfiguration donnait de l'espérance à cette Église car Lui, l'Unique allait la bâtir.
    3 -- Le Seigneur avait annoncé la Croix, mais le Mont de la Transfiguration en donnait une interprétation complètement nouvelle.
      4 -- Parlant de Son retour dans la gloire du Père, le Mont de la Transfiguration expliquait cela et le démontrait

                    Oui, voir le Seigneur glorifié de cette manière, c'est la confirmation de notre foi toute entière, la base de notre position et l'assurance de notre triomphe final avec Lui. Que le Seigneur nous donne une nouvelle vision de Lui-même, de Son pouvoir, de Sa majesté et de Sa présence. 
  

Chapitre 3

NOTRE ANCRE
C'EST L'AMOUR DE DIEU EN JÉSUS-CHRIST

Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? Qui accusera les élus de Dieu? C’est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée?  selon qu’il est écrit: C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. (Romains 8: 31-39)

                    Nos cœurs ont été dirigés vers le Seigneur Jésus glorifié, objet et inspiration de la vie chrétienne, de la persévérance et du service. Nous l'avons vu sur le Mont de la Transfiguration, et nous avons quelque peu examiné ce que cela a pu signifier pour les hommes qui ont été avec Lui, pour le restant de leurs jours. Ce que le Christ glorifié a signifié pour tous les autres aussi, que ce soit Étienne, Paul et plus tard encore Jean, qui, en des temps différents, dans des circonstances différentes et en lieux différents, L'ont vu dans la gloire.

                    Jean parle plusieurs fois de l'impression unique qui demeurait en lui, après ce temps passé avec le Seigneur Jésus. Et beaucoup d'années après, il a résumé cela dans une merveilleuse expression. C'est une parenthèse dans son Évangile, mais y a-t-il jamais eu de plus importante et de plus merveilleuse parenthèse ? "Et la parole a été faite chair, et elle a tabernaclé parmi nous, ( et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.) pleine de grâce et de vérité;" (Jean 1 : 14, traduction d'après le texte en anglais). Ce qu'ils ont vu, quand ils ont contemplé le Seigneur Jésus dans Sa gloire, c'est la manifestation de la grâce de Dieu.

                    La portion de la lettre de Paul aux Romains, que nous avons lue, me semble être la manière de Paul de rapporter ce qu'il vit, lorsqu'il fut face à face avec Jésus-Christ. Après avoir beaucoup médité sur ce passage, j'ai eu le sentiment que l'apôtre travaillait, lors de toutes ses pérégrinations, pour parvenir à cela, c'était là, sa manière de se libérer. Il a réalisé une œuvre très profonde. Il a stupéfait les plus grands esprits, qui depuis lors et malgré leurs efforts, ont voulu sonder cette lettre et l'interpréter. Mais vous avez la sensation en la lisant, et en parvenant à ce passage, que l'apôtre déclare : "Maintenant, permettez-moi de dire ce que je cherche après tout ce temps, ce que j'ai réellement eu en esprit. Permettez-moi de soulager mon cœur." Et c'est ce qu'il fait ici, en parlant de ces "choses", "Que pouvons-nous dire de ces choses ?" A quoi fait-il allusion quand il écrit toutes ces choses ? A quoi se rapportent-elles ? Il pose cette question : "Quelle est la suprême signification et l'implication de tout ce que je viens d'écrire ? Et il va plus loin, désirant y répondre, libérant son cœur de cette chose qui s'y trouvait, qui décuplait et encourageait tous ses efforts. C'était cette grande et puissante révélation de l'amour de Dieu en Jésus-Christ.

                    Je dis qu'il travaillait pour parvenir à cela. C'est un processus douloureux. La première partie de la lettre, comme vous le savez, traite de cette douloureuse nécessité, de ce besoin peu agréable qui consiste à exposer le péché. Il le fait minutieusement. Il décrit le monde des Gentils, et il donne sans aucune exagération, une image terrible mais précise du péché. Dans la Bible, il n'y a pas d'autres passages, où le péché dans son atrocité, soit aussi bien décrit que dans la première partie de cette lettre. C'est une terrible image du péché de l'humanité à l'état naturel. Et il entreprend de faire cet exposé à partir du monde des Gentils, pour parvenir au monde Juif, Israël. Quoique élu, appelé, séparé, choisi, et malgré l'abondance du dépôt divin, de la vérité et des révélations dont il fut comblé, Israël devait recevoir la Loi. Vous n'avez pas besoin de forces de police dans un état parfait. Vous n'avez pas de loi si il n'y a pas d'anarchie. Paul déclare que le fait que Dieu ait donné la Loi, c'est seulement une autre manière de démontrer, que dans le domaine du péché, les Juifs n'étaient pas meilleurs que les autres peuples."Par la loi, le péché a té manifesté". J'ai parlé des forces de police car la seule présence d'un policier démontre qu'il y a le mal dans ce monde, que l'existence de la loi prouve qu'il y a désordre. Ainsi donc, Israël n'est un peuple meilleur que les autres peuples. Le péché est universel, le péché est en chaque créature. Le péché est la condition de la création entière. C'est une démonstration terrible, sans voile, mais nécessaire. Je suis presque sûr qu'en parvenant à la fin de son exposé, Paul a poussé un soupir de soulagement. Il était heureux de pouvoir passer à autre chose de mieux, car c'est vraiment à cela qu'il voulait en venir.  

                    Dieu doit nous faire connaître le péché, la réalité et l'horreur du péché. Il doit devenir une chose terrible pour nous, avant de pouvoir apprécier la grâce de Dieu. Nul ne peut apprécier cette grâce divine que s'il a vu peu ou prou tout le caractère immoral du péché dans son propre cœur. Cette lettre s'évertue à exposer la réalité du péché, la nature du péché et ses effets, non dans le but de condamner, ni de rendre les gens misérables, mais uniquement pour les conduire vers la grâce de Dieu, pour mettre en valeur la grâce divine. Ainsi, l'apôtre déclare : "là où le péché a abondé", abondé sur les Gentils et les Juifs, sur la race humaine, sur le monde tout entier, une grande vague est passée et inondé toute la création. Là où le péché s'est propagé comme grand océan, s'est propagée, a abondé, la grâce a surabondé ! La grâce a été plus grande que la grandeur du péché !

                    C'est ainsi qu'il déclare : "Que dirons-nous à l'égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?" C'est une merveilleuse vérité, et comme vous pouvez le voir, l'apôtre parle beaucoup de son histoire et de sa propre expérience, quand il parle de ces choses, qui sont une menace réelle contre l'espérance et les perspectives de vie. Des choses très réelles et terribles sont dites ici : "Sera-ce la tribulation...." Paul connaissait quelque chose de la tribulation. Elle était vraiment réelle dans son expérience. "Ou l'angoisse.....?"  Oui, nous voyons Paul plus d'une fois dans l'angoisse, angoisse au sujet de ses bien-aimés convertis, des églises. Aux Thessaloniciens, il leur parle deux fois de son travail" ou de son angoisse pour eux. "Ou la persécution...?" Paul savait cela par expérience! 
"La faim...? Il nous dit qu'il a eu faim ; "la nudité..." Oui, la nudité; "ou le péril, ou l'épée..."Et comme si cela n'était pas assez :"mort...vie...anges...dominations...choses présentes.. choses à venir... puissances...hauteur...profondeur..." et il termine, ne voulant pas continuer cette énumération par : "...ni aucune autre créature", ce qui comprend tout le reste !  Je suis persuadé que rien de tout cela ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus-Christ."  C'est la grâce !  

                    Il n'y a aucun doute au sujet de la dévotion de Paul pour le Seigneur. Il savait que dans son cœur il n'y avait aucune ombre entre le Seigneur et lui. Il n'était pas en révolte contre le Seigneur. Il n'agissait pas contre la volonté de Dieu. Tout son être était centré sur le plaisir de son Seigneur, avec le désir de Lui être agréable. Il savait cela, mais malgré ce qui était dans son cœur, il a dû faire face à bien des oppositions: son ministère a été discrédité son nom a été diffamé, il était suspecté où qu'il aille, se mouvant dans une atmosphère de défiance et d'ostracisme, venant non seulement de la part des gens du monde, mais aussi des chrétiens. Il n'était pas aimé de tous, pas même par les églises qui avaient dû leur existence à son ministère. Non, cette opposition s'était propagée de partout, comme une répugnante atmosphère pour détruire cet homme et son ministère. Nombreux auraient été contents qu'il soit mort.Il le savait. Ces formes d'oppositions, il les avait rencontrées quasi quotidiennement au cours de sa vie.

                     Un homme, un chrétien, qui rencontre des choses comme celles-là, a besoin d'un point d'ancrage. Quand les choses s'abattent sur vous, que le chagrin vous accable, vous avez besoin d'une solide attache. Votre ancre ne sera pas l'auto-justification, car vous n'irez pas bien loin en adoptant cette attitude, la seule ancre qui tiendra dans ces moments, ce sera l'amour de Dieu pour vous. Vous pouvez faire encore des fautes, car nous sommes toujours enclin à penser que Paul ou que les autres apôtres ne commettaient de fautes. J'avais l'habitude de le croire, lorsque j'étais plus jeune. Il était indigne de penser que Paul pouvait se tromper, ainsi que tout autre apôtre ou faire une erreur. Je pensais que ces hommes devaient être infaillibles. Or c'est nous qui nous trompons quand nous croyons cela. Paul fît des erreurs, et il se trouva en difficulté à cause de ses erreurs. Mais il n'est pas resté dans ces situations. L'amour de Dieu ne change pas quand je faute, l'amour de Dieu ne me délaisse pas quand je fais des erreurs. Quand je faillis, que je prends de mauvaises décisions, de fausses directions, quand je dis, peut-être des choses fausses, cela ne rompt pas le câble entre mon âme et l'ancre de Son amour. Il tient ! "Je suis persuadé.... persuadé qu'aucune de ces choses, rien de ce que vous puissiez mentionner dans la création, ne sera capable de nous séparer de l'amour de Dieu, qui est en Jésus-Christ notre Seigneur."

                    C'est ce que Paul vit sur la face de Christ. La parole de Jean pour décrire cela fut :"plein de grâce et de vérité". Paul, bien sûr, connaissait ce péché horrible, affreux, ignoble, méchant, cruel : cette infidélité de la la part d'Israël. Cet éloignement de l'intention divine (et vous savez qu'il y a une section de suite après le chapitre huit - les deux ou trois chapitres suivants - qui est l'illustration de son propos), mais il ne fait aucune restriction par rapport à l'amour divin. Méditons sur cette portion de la Bible qui prouve cela à l'égard d'Israël : "Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là !" (Romains 11 : 1). C'est un de ces neuf "Loin de là" dans cette lettre. Oui, mais regardons ce qu'a fait Israël. Considérons le Calvaire, voyons leurs œuvres, pensons à Étienne, regardons ce qu'Israël a continué de faire au cours de son histoire ! Oui, ils peuvent être sous le jugement, ils peuvent souffrir pour leur péché, à cause de la méchanceté, de leur iniquité. Ils peuvent avoir été mis de côté pour le temps de cette dispensation, en tant qu'instrument de Dieu à cause de leur infidélité, "Mais", dit l'apôtre "cela n'a pas mis un terme à l'amour de Dieu pour eux." Le jugement dans ce monde et dans cette vie, n'est jamais la preuve que l'amour de Dieu est parvenu à son terme. Cela peut être souvent la preuve de Son amour. Il est de loin préférable pour nous de souffrir quand nous causons du tort, car ainsi, nous pouvons découvrir quelque chose de nouveau de Son amour, par la souffrance. Mais j'ose dire que beaucoup parmi nous, nous constatons que nous saisissons bien peu l'amour divin à travers nos fautes, et ce vers quoi Il nous conduit. Israël en est une illustration, car malgré tout, une compagnie spirituelle composée de croyants de l'Israël naturel, se retrouvera dans le royaume et dans l’Église. En tant que peuple, Dieu ne s'est pas éternellement lavé les mains à leur égard, en disant, aucun Juif, aucun Israélite n'aura jamais encore cette grâce. Pas du tout ! Mauvais comme ils l'ont été, ayant agi comme ils ont agi, Il a étendu Son amour sur eux, et Son amour garde la porte ouverte. 

                   Saisissons bien ce message "Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Dieu"? "Que dirons-nous à l'égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous (et Il est pour nous par Son amour) que dirons-nous ?" Paul, après avoir fait cet immense survol de l'amour divin, en l'illustrant par Israël d'une manière impressionnante, répond à cette interrogation en disant : "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent." (Romains 12 :1 Darby) Cet amour incroyable, divin, réclame nos âmes, notre vie, notre tout."Seigneur, nous voudrions voir Jésus." Qu'est-ce que nous cherchons ? Quand nous voyons Jésus, nous devrions voir l'amour de Dieu sur la face de Christ.

Chapitre 4

VOIR....CHANGÉ....TRANSFORMÉ
                    

"Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection: écoutez-le! (Matthieu 17: 1-5)

"Or nous tous contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par le Seigneur l'Esprit." (2 Corinthiens 3: 18 Darby)

                    Le lien entre ces deux passages se trouve dans un mot, malencontreusement, légèrement obscur dans certaines traductions. Dans la version King James, nous lisons "sont changés en la même image", dans la version révisée : "sont transformés en la même image." Les réviseurs ont légèrement amélioré l'autre version, avec une sensibilité plus fine, mais ils évitent la bonne traduction par ce léger changement en "transformés". Le fait demeure que nous avons ici le même mot grec que celui qui est employé pour décrire ce qui est arrivé sur la montagne : "et il fut transformés devant eux". C'est exactement le même mot que celui qui est traduit ici alternativement par "changés" ou "transformés". L'exacte traduction serait plutôt : "transfigurés en la même image", indiquant ainsi que les enfants de Dieu doivent connaître une transfiguration, comme ce fut le cas pour notre Seigneur. Pour Lui, c'est un fait, un événement, pouvons-nous dire, qui se réalisa en un instant. Nous ne savons pas combien de temps cela dura, mais ce fut un laps de temps bien défini. Pour nous, bien sûr, cela implique un long processus, du début de notre vie chrétienne jusqu'à son apogée. C'est ce qui doit se passer en nous, nous sommes "transfigurés en la même image, de gloire en gloire."

 LA GLOIRE RADIEUSE DE L'HOMME PARFAIT

                    C'est un défi pour nous, pour l'histoire d'un chrétien, pour la vie et pour pouvoir progresser. Je suis toujours conscient que c'est un domaine très délicat  de comparer le Seigneur Jésus à nous-mêmes. Car il y a quelque chose de différent en ce qui Le concerne. Il a été dit que la transfiguration était le rayonnement extérieur de Sa déité. Je n'ai aucune envie de contester cela, mais si c'est la seule explication, alors cela n'aura rien à voir avec la question qui nous préoccupe. Nous avons donc des raisons de croire que ce fut aussi autre chose que seulement cela. Ce fut le perfectionnement de Son humanité et le rayonnement glorieux d'un homme parvenu à la perfection absolue. Nous croyons, et nous pensons que c'était l'intention de Dieu pour tous les hommes, quand Il dit "faisons l'homme à notre image,"' et ce qu'il y a dans cette expression, concernant la gloire et la glorification, dans la consommation de notre pèlerinage, sûrement quelque chose de la transfiguration de notre Seigneur Jésus qui est en rapport avec ce que le Seigneur nous destine.

                    C'est ce que nous aborderons dans notre propos et qui sera le sujet central. Dans une méditation précédente concernant cette question, nous disions que la gloire qui l'avait saisi, et qui émanait de Lui, le remplissait et le transfigurait. C'était la gloire de Sa personnalité comblant absolument Dieu. Car, où que vous regardiez dans la Bible, la satisfaction de Dieu est toujours en rapport avec la gloire. Là où vous voyez un état de choses qui satisfait Dieu, vous y trouverez la gloire. La gloire qui remplit et qui émane. C'était le cas pour le Seigneur Jésus, et c'est pour cela que la voix venant du ciel l'attestait et a mis l'accent sur Lui en déclarant : ....dans lequel j'ai trouvé tout mon plaisir", le Père était complètement satisfait en Lui.

                    Je répète que ce fut la gloire de Sa personnalité en tant que Fils de l'Homme, car, presque en association avec cela, Il parlait de Son retour comme étant "la venue du Fils de l'Homme dans la gloire de Son Père". Sa perfection ne s'exprimait pas seulement sur cette montagne. La montagne de la transfiguration était la marque de la consommation de Son perfectionnement. Cela n'a rien à voir avec le péché ou l'absence de péché, mais parle du perfectionnement de Son caractère, le perfectionnement de cet homme intérieur que nous nommons la personnalité. La personnalité est une chose étrange, une chose insaisissable, quelque chose que vous ne pouvez pas simuler, que vous ne pouvez pas tromper. C'est la personne intérieure, l'homme intérieur. Maintenant, Lui, dans cette vie intérieure qui était la Sienne, avait mis en évidence cette question du plaisir de Dieu, de la satisfaction de Dieu, par Sa vie. Il a eu l'approbation divine lors de Son baptême, en termes similaires, indiquant probablement que Ses trente années écoulées étaient approuvées. Il montrait certainement aussi que le nouveau pas qu'Il faisait, maintenant, publiquement, en acceptant la Croix, (car Son baptême, certainement impliquait cela) était approuvé. Cela avait introduit ces paroles venant du ciel :"Mon Fils Bien-aimé, dans lequel j'ai trouvé tout mon plaisir"

                    Mais désormais, cette période, entre le baptême et la Croix, était parvenue à son terme, et quelle période ! Un des écrivains du Nouveau Testament a dit qu'Il avait été "tenté en tous points comme nous." Cela s'est concentré dans une courte période de trois années et de quelques mois. Oui, l'enfer l'a testé, le monde l'a examiné, dans un certain sens, le ciel l'a éprouvé. Il est passé par chaque épreuve et Il en est ressorti vainqueur. Lui, pendant ce temps était "perfectionné par les souffrances", "apprenant l'obéissance par les choses qu'il souffrait." Tout ce temps avait conduit cette vie intérieure, cette personnalité intérieure à la perfection. Maintenant vous verrez pourquoi je disais cela au début. Ce n'est pas nouveau mais c'est fondamental pour tout le reste.

NOUS TOUS....SOMMES TRANSFIGURÉS

                    L'apôtre souligne ce mot et dit "Nous tous........sommes transformés en la même image."Je suis heureux qu'il emploie cette expression si compréhensive "nous tous.…" Il ne parle pas seulement de lui-même et de ses collaborateurs, ni de ses frères dans l’œuvre de Dieu. Il parle des Corinthiens et de tous les croyants. "Nous tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image." Il s'approprie ce terme, et se réfère à tous les saints, considérant que tout ce qui avait été perfectionné et complété, dans le Seigneur Jésus, est un processus continu dans la vie des croyants. Il est en train de dire : Ce qui était complété et perfectionné en Lui, doit à présent être reproduit en nous progressivement : cette perfection, ce caractère, cette personnalité, la personnalité du Seigneur Jésus perfectionnée introduite en nous, développé en nous, et manifestée parmi nous. Nous pourrions tout aussi bien remplacé ce mot "personnalité" par "caractère".  

                    Maintenant, la première chose à noter en rapport avec cela (et c'est, bien sûr, d'une telle aide et si encourageant) c'est que l'apôtre termine par cette déclaration :  "comme par l'Esprit qui est le Seigneur." Bien entendu, nous savons ce qui concerne la venue de l'Esprit-Saint, la Personne et l’œuvre de l'Esprit, tous les effets de l'avènement de l'Esprit, de son habitation en nous, mais reconnaissons comme étant au-dessus de tout cela, que le travail inclusif de l'Esprit-Saint, dans toutes ses activités multiples,consiste à reproduire le Seigneur Jésus dans une personne. Que vous priez à l'égard de l'Esprit-Saint, et que parlez de l'Esprit-Saint, rappelez-vous de cela. Son objectif suprême est de reproduire le Seigneur Jésus, Son caractère, Sa personnalité, Son humanité parfaite dans un peuple.

                     Cela peut servir de test pour vous et pour moi. Si nous le contemplons réellement (et Il m'a mis au défi au point que j'hésite en parler librement) la preuve que l'Esprit-Saint pourra avoir accès dans votre vie et dans la mienne, la preuve qu'Il est là et qu'Il fait son œuvre, ce sera notre transfiguration. Dit autrement, c'est tout ce que Christ est dans Son humanité parfaite qui deviendra de plus en plus vrai en nous, dans notre nature et notre cœur. Le véritable test d'une vie gouvernée par l'Esprit c'est l'accroissement progressif du caractère de Christ. Si nous nous rencontrons, l'un ou l'autre, comme des hommes et des femmes réellement gouvernés par l'Esprit, ce que nous devons rencontrer dans l'un ou dans l'autre, c'est le Seigneur Jésus. Cela ne doit pas être aujourd'hui seulement, ni durant une certaine période de nos vies, mais toujours  en constante progression.

TRANSFIGURÉS PAR LA LIBÉRATION DE L'ESPRIT

                    La liberté que pourra avoir le Saint-Esprit de travailler en nous sera le test et la confirmation de Sa présence. Regardez ce que dit l'apôtre ici : "Où est l'Esprit du Seigneur, il y a la liberté." (2Corienthiens 3 : 17) Il fait, bien sûr, une comparaison en contraste avec l'ancienne dispensation de la Loi. Moïse contraint : "vous devez" ou "vous ne devez pas". Cela parle d'esclavage, de servitude, de limitation, de suppression, de répression, d'un anxieux et irritable effort. Maintenant, tout cela est mis de côté. L'Esprit est venu, Il a Sa méthode. Moïse, représentant cet ordre de choses, et cette dispensation, devait mettre un voile sur son visage (non pour cacher sa gloire, mais pour cacher le départ de la gloire et la simuler) car ce fut la dispensation de la simulation, de la dissimulation et de l'extériorisation. C'était ce que le Seigneur Jésus reprochait aux Scribes et aux Pharisiens. Il les appelait "hypocrites", ce qui signifie simuler quelque chose qui n'est pas vrai, car ils mettaient l'accent sur tout ce qui était extérieur. Mais force est de constater que la gloire n'était plus là, malgré le voile du faux-semblant.

                    Mais avec Christ, dit l'apôtre, tout cela est révolu. L'Esprit est venu et il est venu au dedans. A présent nous sommes libres vis-à-vis de toutes ces choses. Quand l'Esprit est Seigneur, il y a la liberté. Tout est spontané et cela se manifeste simplement. Vous ne devez pas le faire croire, vous efforcer, vous inquiéter ou le refouler. Si l'Esprit est là, cela se fait. Et qu'est-ce qui se produit ? La gloire du Seigneur qui est la perfection de Son état d'homme accompli se manifeste et s'exprime elle-même en nous spontanément. C'est "la vie de l'Esprit". C'est la vie chrétienne normale. Il y a anormalité si cela va au-delà ou en deçà de cela. Mais le "normal" c'est que l'Esprit-Saint en se frayant une voie, manifeste Christ de plus en plus dans nos corps mortels.

                    Ainsi, c'est le travail du Saint-Esprit qui est le cœur de tout cela. Le Saint-Esprit a pris entre Ses mains la responsabilité de tout cela. Vous ou moi, nous ne devons pas nous efforcer d'être comme Christ. Avec tout le respect dû à l'égard de Thomas Kempis, ce n'est pas une "imitation" de Christ dans le sens de quelque chose que nous nous devons nous efforcer de reproduire. Pour un véritable enfant de Dieu, qui se remet délibérément entre les mains du Saint-Esprit, il est aussi naturel de devenir, de plus en plus, comme Christ, que de respirer. Il ne s'agit de discuter si vous allez respirer, ni de savoir combien de fois vous allez reprendre votre haleine, ou si ce que vous allez respirer maintenant vous allez l'économiser pour plus tard et en faire une théorie. Non, vous respirez simplement sans y penser. C'est aussi naturel que cela, parce que le Saint-Esprit est notre souffle, notre vie. Appuyez-vous sur cela et vous surmonterez toutes les difficultés que les gens éprouvent à vouloir être comme Christ !

LA TRANSFIGURATION PAR LES ÉPREUVES

                    Maintenant nous pouvons affirmer deux choses. Tout d'abord, il y a le modèle à l'état parfait, accompli, Christ glorifié, et l'Esprit Saint qui vient pour former ce modèle progressivement dans les enfants de Dieu. Il est venu pour ce dessein et pour que nous soyons Sous contrôle et réaliser cela pour nous. Nous sommes incapables d'expliquer comment Il le fera. Il a Sa méthode. Mais cela nous amène à examiner le deuxième aspect. L'apôtre va plus loin : "Nous avons ce trésor dans des vases argileux, afin que l'excès de la puissance soit de Dieu, et non de nous." (2 Corinthiens 4 : 7 traduit de l'original). Comment cela va-t-il se réaliser ? Comment ces vaisseaux fragiles d'argile vont-ils contenir et manifester la gloire de Christ ? Certainement pas de la manière dont dont peut-être nous pensons, ou que nous choisirions : "Nous sommes pressés de toute manière.... dans la détresse.....persécutés.....abattus.....portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus....nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus....la mort agit en nous." (2 Corinthiens 4: 8-12)

                    C'est plutôt un aspect déconcertant, décourageant, mais c'est ainsi que l'Esprit agit. Le fait est là, que nous l'aimions ou pas. Étant pressés de toute manière veut dire que nous sommes pressés dans quelque chose de plus du Seigneur Jésus, et que quelque chose de plus du Seigneur Jésus est pressé en nous. Cela signifie que vous et moi nous ne parviendrons jamais à cette transfiguration sauf à travers ces épreuves et l'adversité. Ce sont les moyens que le Saint-Esprit utilise pour notre perfectionnement et pour notre croissance en Christ.

                    Ce serait dommage qu'il ne puisse en être ainsi, que nous ne soyons pas comme Christ, en évitant de passer par les difficultés, les problèmes les souffrances, car c'est ainsi que cela s'accomplit ! Donnez aux gens la possibilité d'éviter les difficultés et les problèmes, et vous voyez quelles sorte de gens ils sont devenus : égocentriques, auto suffisants, sûr d'eux. Les personnes qui n'ont jamais été malades ont de très grandes difficultés pour être compatissantes et compréhensives envers les malades. Elles doivent faire de grands efforts pour être patientes envers eux. C'est pourquoi j'aime que les docteurs puissent être malades parfois ! La sympathie, la compréhension, la patience viennent en nous en suivant cette voie faite d'expérience douloureuses. C'est une affaire de caractère n'est-ce pas ?

                    C'est la raison pour laquelle l'apôtre met en parallèle avec notre transfiguration toutes ces difficultés et ces adversités. En effet, il affirme que c'est la matière première utilisée par le Saint-Esprit. Ce sont les moyens du Saint-Esprit pour former Christ en nous. A condition de ne pas être rebelles, de ne pas laisser l'amertume se faufiler dans notre esprit, car Il agit de cette manière. Sous le gouvernement de l'Esprit-Saint, souffrances, épreuves, difficultés et adversité accompliront cette œuvre. 

POUR NOUS "CE MINISTÈRE"
C'EST UNE QUESTION DE CARACTÈRE 

                    Examinons dans quel contexte ces mots dans cette lettres 2 Corinthiens 4 : 1 et 5) ont été cités. L'apôtre ici est essentiellement soucieux de l'effet positif de la vie des croyants dans ce monde, sur cette terre. Il appelle cet effet "ce ministère". Remarquons que quand il écrit : "nous tous....contemplant", il inclut tout les croyants dans ce mot "ministère". C'est à tous les croyants qu'Il parle de ce ministère. Il y a là, quelque chose d'important. Notre conception technique et professionnelle de ce ministère revêt surtout un aspect extérieur. C'est ce qui vous donne un titre,. Vous avez plus ou moins endossé un uniforme et ainsi vous êtes le "ministre". C'est tourné vers le dehors et peut être donc artificiel. Mais ce que l'apôtre affirme, est que le ministère n'est pas ce que vous mettez ou endossez, mais une action qui se manifeste à partir de l'intérieur. Nous tous (et vous inclus mes frères et sœurs) nous sommes appelés à ce ministère. Toute application spécifique de ce mot, dans le Nouveau Testament, est seulement en relation avec sa mesure et non par rapport à sa nature. Il est vrai que certains ont un ministère spécial, et qu'ils sont ministres de Dieu d'une manière particulière et avec une mesure peu commune. Ce n'est pas qu'il y est une classe de "ministres" et une autre de "laïc". De telles conceptions sont étrangères au Nouveau Testament. "Nous tous contemplant"; ce ministère que nous avons est issu de cette contemplation. Ainsi, nous sommes tous appelés au ministère qui est seulement la conséquence de notre position en Christ.

                    Maintenant, que dit l'apôtre de tout cela ? Il dit clairement que la personnalité et le ministère doivent être un. Combien c'est pénétrant et significatif ! Le ministère ne doit pas être une certaine "chose" : la prédication, l'enseignement et tout ce qui peut se nommer  le "ministère." Une chose qui serait faite, tandis que l'homme lui-même serait différent, et qui laisserait la personne en dehors de cela. Ce que Paul dit catégoriquement ici, c'est quand vous rencontrez une femme ou un homme véritablement rempli de l'Esprit, gouverné par l'Esprit, ce qu'ils disent procèdent de leur vie, c'est une partie même de leur vie. Leur enseignement se voit en eux, car il a été forgé dans leur histoire et dans leur expérience. Quand cet homme ou cette femme cherche à enseigner, à exercer leur "ministère", à dire quelque chose concernant particulièrement le caractère chrétien, il est évident que cela provient de quelque histoire secrète avec Dieu, de quelque chose que l'Esprit Saint a créé en eux. Leur ministère et leur caractère sont identiques.


                    C'est très important et indispensable. Et c'est pour cette raison que l'Esprit-Saint est si méticuleux à l'égard du caractère, si soigneux concernant la personnalité de cet homme intérieur, de la vie intérieure. Donc, si nous sommes sous Son gouvernement (et cela ne s'applique pas seulement à ceux qui exercent un ministère ou qui sont dans le service chrétien) si nous sommes réellement sous le gouvernement du Saint-Esprit et si en paroles nous dépassons ce qui est vrai dans nos vies, l'Esprit-Saint nous reprendra et nous fera voir que nous devons correspondre à la mesure de notre enseignement et avoir sa contrepartie en nous pour être en harmonie. N'avez-vous jamais été repris par le Saint-Esprit : "Dis-moi, c'est vrai de toi ce que tu as dit là ?'' Cette sensibilité est très importante. Si nous sommes honnêtes nous ne désirons pas qu'il en soit autrement.

L'IMPACT DE LA GLOIRE

                   Il y a un événement qui est en rapport avec la puissance de l'Esprit-Saint et de la gloire. Nous parlions de cela, précédemment comme d'un "impact", l'impact de la transfiguration sur ces hommes, l'impact de la vision du Seigneur se percevant comme une puissance. Vous et moi, nous désirons qu'il y est ait un impact dans nos vies, qu'il y ait de la puissance, que nos vies puissent l'enregistrer, et que par notre présence les choses changent. Nous aspirons à ce que quelque chose s'imprime et subsiste par notre ministère.

                    L'impact est en lien direct avec la gloire. Cela s'enregistre, c'est quelque chose qui reste. Les choses peuvent cesser et pour un temps la gloire être voilée, mais il y a quelque chose qui subsiste. Je confesse que j'ai eu du mal à le comprendre, et qu'il y a encore bien d'autres choses à saisir, car nous sommes tous semblables. Comment peut-il se faire que ces trois hommes  (et l'un d'entre eux en particulier) aient pu être sur le Mont de la Transfiguration, et qu'à l'heure où Il était dans le besoin, ils L'ont tous abandonné et fui pour préserver leur vie. Et comment l'un d'eux, qui par une révélation du Père avait déclaré que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, comment cet homme a pu encore Le renier, avec des serments et des imprécations, quand Jésus vint à lui. C'est vrai, tout cela était voilé, la gloire devait se manifester plus tard. Elle vint vers Pierre à la fin. Bien des années après, il rappelle  : "nous étions avec Lui sur la sainte montagne". C'était resté. Il y avait eu une éclipse temporaire, mais ce fut un événement qu'ils n'oubliaient pas. Dieu fasse qu'une telle éclipse ne soit jamais vraie pour nous ! Peut-être que nous ne passerons jamais par la voie qu'ils ont suivie ! Mais il y a une constante, un effet qui demeure après la révélation de Christ dans le cœur, par cette révélation intérieure de Lui-même. Il y a une manifestation de Son caractère, de quelque chose qui reste.

                    Il est clair que nous ne pouvons pas dire que ceci ou que cela puisse être appelé le "ministère". C'est un sermon, un discours, quelque chose qui est donnée et qui passe. Et il va ainsi comme d'une routine, semaine après semaine, mois après mois. Mais, bien sûr, nous ne voulons pas qu'il en soit ainsi. Nous ne voulons pas de ce qui est éphémère et qui ne laisse pas de trace. Non, il doit y avoir un impact. Ainsi, le "ministère" n'est pas quelque chose d'extérieur. Le ministère, pour Paul, est ce qui vient de Christ, ce qui se manifeste dans la vie de Ses serviteurs et de Son peuple. Ce qui est formé au dedans et qui se manifeste au-dehors.

"C'est pourquoi, ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous.... rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n'avons point une conduit astucieuse, et nous n'altérons point la parole de Dieu. Mais en publiant la vérité (ou : par la manifestation de la vérité) nous nous recommandons à toute conscience d'homme devant Dieu"  (2 Corinthiens 4 : 1-2) 

Chapitre 5

 DE DIEU

" L’ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu." (Luc 1: 35)

"Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,  lesquels sont nés, 1-13 non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu." (Jean 1: 12-13)

"Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit." (Jean 3: 6)

"Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore  été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est." (1 Jean 3 : 1-2)
"car tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi."  (1Jean 5 : 4)

                    En citant ces divers passages de l’Écriture, qui parlent de la naissance de Jésus-Christ et de la (nouvelle) naissance des croyants, je reconnais que l'on ne peut pas les mettre sur le même plan. On doit toujours prendre garde à ce qui traite de la Personne du Seigneur Jésus. Il est le vrai Dieu, Dieu manifesté dans la chair : "Emmanuel, Dieu avec nous". En cela, Il demeure le seul, l'unique et il n'y en a pas d'autre comme Lui. Sa naissance était différente par rapport à la nouvelle naissance de chaque enfant de Dieu. Elle fut différente dans sa nature et aussi dans sa mesure.

LA SIMILITUDE ENTRE LA NAISSANCE
DE CHRIST ET LA NÔTRE

                    Il y a cependant des facteurs qui dans Sa propre naissance sont des éléments constitutifs de la nature de la nouvelle naissance de chaque croyant. La déité mise à part, (la divinité est son lot) il y a, dans ces passages, quelque chose qui concerne la nouvelle naissance du croyant, qui correspond à sa naissance d'en haut. C’est sur quelques-unes de ces caractéristiques que nous allons maintenant fixer notre attention. Ne confondons pas ces deux domaines, car je crois à tout ce qui touche à Son caractère unique, mais je pense, et vous le reconnaîtrez, que selon ce que dit Jean, ce qui est vrai en Lui est aussi vrai en nous, dans son propre domaine et selon sa propre nature (1 Jean 2 : 8). Si nous reconnaissons certaines de ces caractéristiques, dans la naissance même du Seigneur Jésus, nous comprendrons bien mieux, cette question de la naissance et de la nouvelle vie des enfants de Dieu. Car, dans Sa naissance, nous avons, comme je l'ai dit, tous les facteurs qui forment la constitution même d'un véritable enfant de Dieu.  

LA NOUVELLE NAISSANCE
EST UNE INTERVENTION DIVINE

La première chose qui semble évidente, c'est que la naissance du Seigneur Jésus a été le fait d'une intervention divine dans le domaine de la vie humaine. Cela est aussi vrai concernant la nouvelle naissance de chaque croyant, car ce n'est aussi rien de moins qu'une intervention divine dans la vie humaine. Nous ne voulons pas examiner le moindre détail de la naissance de Christ, mais il est parfaitement clair, de ce point de vue, qu'un visiteur céleste (un ange) est venu du ciel pour faire une déclaration. De ce même ciel est venu le Saint-Esprit dans une vie humaine pour accomplir quelque chose. C'est ce que nous allons voir dans un instant. Le fait est là. Il y a eu intrusion du ciel dans le cours naturel de la vie humaine (et sous cette forme représentative, dans l'humanité).

Peut-être vous demandez-vous pourquoi mettre l'accent sur tout cela ? Mais, permettez-moi de dire, que cette caractéristique n'est pas très largement enseignée, en relation avec la nouvelle naissance. Même avec les meilleures intentions la nouvelle naissance est souvent perçue du côté de l'homme. C'est ce que fait l'homme. Par exemple, l'homme a pu faire quelque chose : il a levé la main ou fait une déclaration, signé un certain document, ou pris une décision. Il a fait profession de foi, il a fait le pas et accepté certaines choses qui ont été dites et ainsi de suite. Peut-être que de telles actions veulent simplement dire qu'une voie est ouverte pour Dieu. Mais, même si nous comprenons cela, les gens sont souvent familiarisés avec ce concept qu'ils ont fait quelque chose. Ils ont accepté Christ, il ont accepté le christianisme, ils ont fait un geste, ils ont agi sont devenus des chrétiens à cause de la décision prise.

NON DE LA VOLONTÉ DE L'HOMME MAIS DE DIEU

Or, et sans vouloir tout récuser, il est important de reconnaître que la nouvelle naissance n'est jamais le fruit de ce que nous avons pu faire. En réalité, elle n'est jamais accomplie par un acte de notre propre volonté, de notre propre désir, ou de notre propre esprit, pas du tout ! La parole déclare : « lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de l'homme……. » de l'homme concerné ou de l'autre homme, de celui qui veut l'obtenir, non : « …..mais de Dieu » Si Dieu n'intervient pas dans la vie d'un homme ou dans l'humanité, en faisant intrusion, comme cela fut le cas, depuis le ciel, si l'Esprit-Saint ne « couvre » pas cela, et que Lui-même ne produise cette nouvelle vie, on ne peut pas parler de nouvelle naissance. Il y aura quelque chose qui manquera.

Vous vous demandez, peut-être, pourquoi ce message. Je vous en donne la raison. C'est un grand souci (et souci est un faible mot quand nous considérons les chrétiens et la chrétienté) pour que ceux qui portent le nom de « chrétiens » connaissent la réelle nature et ce que signifie être un enfant de Dieu. Cela pèse sur nos cœurs, parfois même de manière oppressante au point de nous bouleverser, car il semble que, parmi les croyants, beaucoup n'aient saisi cela que de manière externe, par leur volonté, leur propre choix, sans réellement saisir ce qu'est être ''né'' du ciel. Or, dans cette œuvre de restauration, du dessein divin dans notre temps, il faut qu'il y ait un authentique rétablissement de la compréhension de chaque partie qui le constitue. Il est donc aussi nécessaire, concernant la nouvelle naissance, de connaître ce que veut dire être né d'en haut, d'être un enfant de Dieu.

NOTRE POSITION SERA TESTÉE

Je me suis demandé, peut-être bien à tort, si parfois l'ennemi n'était pas heureux de mettre d'innombrables personnes dans une fausse position chrétienne. Car il sait que le jour viendra où le vent les emportera bien loin. Or, un des plus grands reproches que le Seigneur puisse faire à un chrétien, c'est bien celui d'avoir succombé. Oh ! Combien il est nécessaire d'avoir de profondes racines ! D'être fondés dans la vérité, particulièrement dans la volonté concernant notre nature alors même que nous sommes enfants de Dieu. C'est pourquoi, nous abordons, maintenant cet aspect, car le jour viendra où notre position de chrétien sera profondément et terriblement testée. Il y aura un grand ébranlement. Le prophète Ézéchiel était informé de ces chose et je crois que ses paroles auront un plus grand accomplissement, dans un proche avenir que quant il a proclamé « J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine » ; (version American Standard Version : « I will overturn » signifiant « je renverserai ») Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de celui à qui appartient le juement et à qui je le remettrai » (Ézéchiel 21:17). Cela va être le grand renversement de ce qui n'est pas vrai, de ce qui est faux. Ce jugement doit commencer par la maison de Dieu. Ainsi donc, vous comprendrez mon insistance à parler de ce sujet.

Mais, revenons à notre propos. Comme pour Christ, le commencement pour chaque enfant de Dieu, au tout début de sa vie chrétienne, doit être le fait d'une intervention divine, dans l'histoire humaine, dans sa propre histoire, dans sa vie même. C'est un grand fait fondamental. Remercions Dieu qu'il y en ait beaucoup qui comprennent cela, qui en sache la signification, et qu'ils puissent dire : « Dieu est intervenu dans ma vie, Dieu a fait intrusion dans ma vie, Dieu est venu du ciel même dans ma vie. » Si nous l'avons expérimenté, nous en connaissons la vérité. Mais c'est parfois utile que cela soit défini. C'est donc ainsi : Dieu est venu du ciel en vous et en moi. Ce n'est rien moins que cela. C'est comme si Dieu Lui-même venait de Son ciel dans une vie humaine, entrait dans son monde et interrompait le cours de son histoire. Après cela, les choses ne seront plus jamais les mêmes

C'EST UNE CHOSE NOUVELLE
MAIS QUI EST AUSSI DIFFÉRENTE

N'est-ce pas parfaitement clair concernant le Seigneur Jésus ? Un ange avait indiqué cette intervention céleste du Saint-Esprit. Dans son principe et dans les faits, ce n'est pas moins que cela pour chaque nouvelle naissance. Mais il est correct de dire que dans le cas du Seigneur Jésus c'était aussi quelque chose de différent. Ce fut, non seulement une chose nouvelle, dans ce sens que cela ne s'était jamais produit avant cela, mais ce fut aussi différent. Cette naissance est différente de toutes les autres naissances. Nous ne pouvons pas beaucoup insister sur les détails, mais c'est ce qui ressort de tout cela. L'ange l'a rendu parfaitement clair et Marie le savait, et c'était là le problème. C'est ce qui causait sa perplexité, son étonnement. Comment, comment ? Ce fut aussi la raison de la perplexité de Nicodème, de sa grande question : Comment cela peut-il se faire ? C'est un profond mystère qui résulte d'une profonde différence. Ce n'est pas une chose commune et ordinaire. Impossible de trouver cela ailleurs, sauf ici, car c'est différent.

Et ce qui découle de cette intervention se caractérise fondamentalement par cette différence dans sa constitution même. Oh, que tous ceux qui portent le nom de chrétien, qui revendiquent d'être enfants de Dieu, soient pleinement animés par cela. Car je pense que c'est là où réside la faiblesse pour beaucoup, mais, à force de se l'entendre rappeler et d'y être confrontés, cela ne nous frappe pas, bien que nous le sachions. C'est donc quelque chose que nous avons besoin de garder continuellement en nous, dans notre conscience. Notre nouvelle naissance est différente de toutes les autres naissances, et par celle-ci nous sommes fondamentalement, de manière constitutive, différents de tous les autres êtres. Vous le savez peut-être, dans une certaine mesure, par expérience. La naissance du Seigneur était, de toute évidence, une naissance très différente. Ce ne fut pas de manière naturelle, ordinaire. La nature n'avait rien à voir avec cela, ni la volonté, ni le choix, ni la capacité à pouvoir décider de l'homme. Et ''celui qui naîtra sera Saint''. Pouvez-vous trouver cela ailleurs dans la nature ? C'est d'une classe différente, d'un ordre différent, Saint dans Son essence même. C'est ce qui le différenciait fondamentalement des autres créatures et des autres naissances. Le Psalmiste pleure : « Je suis né dans le péché, formé dans l'iniquité. » Cela est tellement vrai pour nous.

LA NOUVELLE NAISSANCE
NOUS INTRODUIT DANS UN ROYAUME CÉLESTE

Maintenant, quand je dis que ce principe se rencontre dans chaque nouvelle naissance, cela demande quelques explications. Nous savons bien que ce n'est pas notre corps qui est né de nouveau. Il n'est donc pas saint. Nous savons que ce n'est pas notre âme qui est née de nouveau. Et si notre âme est constituée de nos pensées, de notre capacité à raisonner, de nos émotions, de notre capacité à choisir, alors, tout cela, il est vrai, n'est pas très différent (après la nouvelle naissance). Cela pose un réel problème pour notre vie chrétienne, que nos pensées notre cœur et notre volonté ne soient pas saints en nous. C'est le terrain de nos conflits, de nos batailles et de nos chagrins. Cependant, quelque chose qui n'est pas du tout de ce royaume, mais issu du royaume céleste s'est produit et a fait son entrée en nous. Or, ce qui est né de Dieu est saint. Est-ce que vous l'avez saisi ? Même si cela ne vous a jamais été expliqué, ou défini, vous le connaissez dans votre expérience. Vous savez bien qu'il y a quelque chose en vous qui se révolte contre le péché et le manque de sainteté. Savez-vous qu'une des grandes bénédictions, dans votre vie, c'est d'avoir cette capacité intérieure de réaction quand les choses ne sont ni droites ni bonnes ? En progressant, nous devenons de plus en plus sensibles au mal, au péché qui opère dans ce monde. Le danger c'est parfois d'accepter sa présence, de devoir simplement le prendre en compte parce qu'il est là.

Un bon nombre d'années auparavant je voyageais par le train, avec une sœur aînée dans le Seigneur. Nous étions dans le wagon-restaurant et une jeune fille est entrée. Elle s'est assise à la table voisine et sortant une cigarette l'a allumée. Cela est couramment accepté maintenant. Mais pour ma chère sœur c'était, par contre, tout à fait nouveau. Un regard consterné a assombri son visage et ses yeux étaient exorbités ! Elle me regardait, et je peux vous affirmer que j'ai eu beaucoup de mal pour l'empêcher d'aller dire à cette personne d'éteindre sa cigarette et de cesser de fumer. Peut-être pensez-vous que j'ai eu tort de l'en dissuader. Étant un homme, qui côtoyait, un peu qu'elle-même, les gens du monde, je savais que cette attitude était devenue courante. Mais pour elle, le choc avait été profond. Maintenant nous sommes dans un monde comme celui-là. Peut-être que les effets de ces chocs se sont amoindris, mais malgré tout, et cela est vrai pour tous les enfants de Dieu, il y a ce même sentiment, quelque chose d'une forte réaction, d'une révolte intérieure concernant le péché, le mal, le manque de sainteté. Quelle garantie cela représente ! C'est un don de Dieu d'avoir ces réactions ! Dieu fasse que jamais nous ne perdions notre sensibilité dans ce domaine, au risque de ne plus être affecté par l'horreur du péché.

LE BESOIN D'ÊTRE SENSIBLES
A L'ÉGARD DE CETTE DIFFÉRENCE

Prenez garde jeunes gens, de ne pas émousser la sensibilité de votre nouvelle naissance en vous accommodant des manières de faire du monde, de ses habitude et de ses mœurs, les considérant comme quelque chose d'inévitable. Demandez au Saint-Esprit de vous garder très sensibles à l'égard du péché, pour conserver vivante cette différence, ce qui est partie intégrante de votre droit d'aînesse. Si vous êtes un véritable enfant de Dieu, vous connaissez quelque chose de cette différence quand vous allez dans le monde, et cela non seulement par rapport au péché, mais à l'égard d'un bon nombre de choses. Vous êtes différents, quelque chose vous est arrivé. Si tel n'est pas le cas, il est grand temps pour vous de bien examiner cette question, pour savoir si vous êtes un véritable enfant de Dieu.

D'une certaine manière, cette différence devrait être assez claire pour vous. Mais vous ne devez pas seulement saisir cette différence parce qu'on vous l'a dit, ni parce que vos parents sont chrétiens ou qu'ils n'aiment pas que vous fassiez certaines choses de telle sorte que vous avez pu acquérir une forme de bonne conscience (mais qui, en réalité, est celle de vos parents, et non la vôtre). Non, cela doit être dans votre propre cœur, dans votre propre fonds. Il est indispensable d'avoir conscience d'être différent, fondamentalement différent, de ceux qui ne sont pas au Seigneur. Si ce n'est pas le fruit d'une crise dans votre vie, car tous ne sont pas confrontés à une violente cassure comme dans le cas de Paul, quoi qu'il en soit, il doit y avoir, d'une certaine manière, ce sentiment que : Je suis un enfant de Dieu, je suis différent, quelque chose est arrivé, une grande et profonde différence existe quelque part. Je ne suis pas comme ceux qui ne sont pas des enfants de Dieu.
Après cela, la nature de la croissance spirituelle fera que, cette différence, s’accentuera de plus en plus. C'est ainsi que ce monde devient de plus en plus une terre « étrangère » pour nous. Ce n'est pas notre foyer, notre demeure, et inversement, cette différence nous introduit de plus en plus dans le ciel comme étant notre véritable demeure. Oui, mais où est le ciel ? Je ne peux pas vous le dire, mais je sais que, malgré tout ce que le ciel peut signifier,c'est à ce domaine que j'appartiens. Et de plus en plus je découvre que j'en fais partie et que je n'appartiens pas à ce qui est ici-bas.

LA NOUVELLE NAISSANCE SÉPARE

Je dis particulièrement aux jeunes chrétiens, que c'est ce qui caractérise la nature même de votre nouvelle naissance. Cela doit être ainsi de plus en plus. Mais que cela ne vous effraye pas. Ne vous rebellez pas contre ce fait, acceptez-le ! C'est la preuve que Dieu fait quelque chose de très grand dans l’histoire de votre humanité, faisant irruption pour introduire cette différence fondamentale. C'est sur cette base que le Grand Tribunal sera dressé. Nous avons nos propres images mentales à l'égard du Jugement ; bien, nous ne discuterons pas l'aspect matériel de tout cela. Mais je dois savoir que ce jugement a déjà commencé, qu'il continue et que la finalité, c'est qu'il y aura, d'une part, ceux qui appartiennent à ce monde-ci, et d'autre part, ceux qui ne lui appartiennent pas. Il n'y aura aucune méprise pour savoir auxquels des deux royaumes ces personnes appartiendront. Le grand partage aura déjà été fait. Le Seigneur cherche à manifester cela maintenant. Mais, la tragédie pour bien des chrétiens, et parmi eux, bon nombre de jeunes chrétiens, consiste à vouloir combler et réduire cet écart, à souhaiter faire cohabiter ces deux choses, au lieu de permettre que cet espace s'élargisse en se plaçant du côté qui se sépare de plus en plus d'un monde déjà jugé.

UNE PUISSANCE INHÉRENTE POUR VAINCRE

Une autre particularité de la naissance de Christ et de la nouvelle naissance des enfants de Dieu, c'est qu'une puissance immanente vient en nous. Le Seigneur Jésus a dit : ''….prenez courage j'ai vaincu le monde.'' (Jean 16 : 33b) Et Jean déclare aussi : ''…..tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde.'' (1 Jean 5:4) En Christ et dans l'enfant de Dieu né de nouveau, il y a une vertu, un pouvoir inhérent qui triomphe du monde. C'est là, dans la constitution même de la nouvelle vie. Il peut y avoir des échecs, de fréquents insuccès, des chutes dans la bataille, certaines pertes et de sombres passages. Il peut même y avoir certains débordements. Mais c'est une chose extraordinaire, et qui ravit notre cœur, de voir comment cette vie persiste.

Parfois, je ne peux que sourire.Les gens me disent qu'ils vont tout laisser tomber, qu'ils ne peuvent pas aller plus loin, qu'ils partent, et certes, vous ne les voyez plus durant un certain temps. Mais ils reviennent. Cela arrive bon nombre de fois. Combien de gens m'ont dit, et même assez récemment : ''J'envoie tout promener, je suis à bout, je m'en vais.'' Et se connaissant bien eux-mêmes, ils savent ce que cela signifie. Mais ils ne peuvent pas le faire. Ils sont semblables à l'éphémère autour d'une lampe, ils ne peuvent pas s'éloigner. Ils reviennent abattus et honteux. Vous savez, c'est si rationnel, ils ne le feraient pas et je ne le ferais pas. Pour sauver la face, je ne reviendrais pas. Mais il y a quelque chose d'autre, quelque chose de plus, qui est plus fort que notre honte, plus fort que notre amour propre, plus fort que notre désespoir, plus fort que notre coupable inconstance. Il y a une insistance qui nous ramène et qui nous conduit à aller plus loin. C'est l'histoire de la plupart des enfants de Dieu. ''Ce qui est né de Dieu triomphe du monde.''

Ce fut vrai de Jésus, car comment a-t-Il vaincu ? Non par force physique ni par la détermination de la volonté, ni par le pouvoir de la pensée, ou de l’argumentation. Il n'a jamais mis le monde sous Ses pieds de cette manière. C'est par la force de Son caractère pur et divin, par le genre d'Homme qu'Il était, par la nature divine en Lui, qu'Il a triomphé. Il en est de même pour chaque enfant de Dieu, à un moindre degré que Lui-même, dans son expression et sa manifestation, mais cependant c'est là. Chaque véritable enfant de Dieu sait que sans cette adhésion intérieure, ce quelque chose, ou ce quelqu'Un, et non grâce à lui-même, il ne serait pas là où il en est aujourd'hui, aspirant toujours aux choses de Dieu. Oui, ce qui est né de Dieu triomphe de manière inhérente.

L'ANTAGONISME INÉVITABLE ENVERS LE CÉLESTE

Ensuite, bien sûr, il y a inévitablement cet antagonisme. Il n'a pas tardé à se manifester sitôt après la naissance du Seigneur Jésus. Le royaume de Satan savait qui Il était, et ce que cela signifiait. Ce royaume avait beaucoup de moyens et de puissants instruments dans sa main. Hérode en était un. Nous ne savons pas ce qui s'est passé durant ces trente années écoulées, de Son enfance jusqu'à ce qu’Il soit plus âgé. Il n'aurait pas été surprenant d'apprendre, s'il y avait eu des récits, qu'Il l'avait souvent échappé belle. Mais nous savons que dès Sa sorite du Jourdain, dès Son onction pour accomplir Son œuvre, pour amener ''les autres brebis'', et conduire d’autres fils à la gloire, tout l'enfer était à Ses trousses. Où qu'Il aille, l'atmosphère était pesante à cause de cet antagonisme. Nous connaissons peut-être quelque chose de cet atmosphère, mais combien cela a dû être infiniment pire pour notre Seigneur, à cause de la sensibilité de Son esprit, de ressentir cette animosité, cette haine terrible de la part de ces puissances néfastes envers Lui agissant à travers les hommes. Oh ! La constante et presque monotone répétition : ''Ils cherchaient à le faire périr…. Ils cherchaient à le détruire… Ils cherchaient comment ils pourraient le faire mourir.'' C'était l'atmosphère dans laquelle Il vivait. Pourquoi tout cela ?

Bien, il y a certes plusieurs raisons, mais la cause fondamentale, c'est qu'Il appartenait au ciel et que la destinée du saint et céleste Fils de Dieu, c'est de posséder ce monde et de le gouverner en annihilant son prince et tout son royaume. Les démons savaient cela. Ils disaient : ''Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.'' (Marc 1:24) Et ils connaissaient ceux qui sont Saints dans ce sens-là. Il y a un antagonisme inévitable dans le royaume spirituel. Souvent il ne peut pas être démontré de façon physique, matériellement, ou lié à une cause temporelle, ni aux personnes, c'est uniquement là, dans l'air. Nous connaissons quelque chose de cet antagonisme spirituel que le chrétien rencontre dans ce monde, se manifestant sans provocation délibérée, par des paroles ou des actions concrètes. Quand vous êtes nés de nouveau, vous êtes conscients que vous êtes une femme ou un homme marqué. C'est pourquoi, Jean écrit à l'égard de ceux qui sont nés de Dieu : ''Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu.'' (1 Jean 3:1) Il ne nous connaît pas. Il y a une profonde signification dans ce ''connaître''. Ce n'est pas seulement avoir conscience de ce que nous sommes, ou de savoir qui nous sommes. Il est incapable de nous situer, d'expliquer ce que nous sommes et d'où nous venons. Pour le monde, il y a quelque chose en nous qui est énigmatique et qui constitue une opposition.

Permettez-moi, une fois de plus de m'adresser aux jeunes chrétiens. N'essayez pas de couper court à cette sorte d'antagonisme. Essayez de ne blesser personne. Efforcez-vos de vous : ''recommander à toute conscience d'hommes devant Dieu.'' (2 Corinthiens 4:2) ''Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes.'' (Romains 12:17) Ne leur donnez aucune occasion de vous accuser comme chrétien. Mais quand vous aurez agi ainsi, ne pensez pas que vous ne rencontrerez pas cet antagonisme Si vous êtes un enfant de Dieu vous y serez confrontés. Vous ne pouvez l'éviter. N'essayez pas de l'éliminer, mais reconnaissez que c'est une merveilleuse évidence que vous êtes dans la compagnie de Jésus-Christ. Le monde ne le connaissait pas et il ne nous connaîtra pas non plus.

LA NOUVELLE NAISSANCE EST ENTIÈREMENT UNE GRÂCE

Pour conclure, nous considérerons Marie, parce qu'elle caractérise, d'une certaine manière, ce qu'est un vase de la nouvelle naissance. Pour qui, pour quoi et sur quelle base a lieu la nouvelle naissance ? Ici, il y a une correspondance entre la naissance du Seigneur Jésus et la nouvelle naissance propre à chaque véritable enfant de Dieu. Nous devons, bien sûr, reconnaître la souveraineté divine de l'élection éternelle : ''choisis en Christ avant la fondation du monde.'' Acceptons cela et laissons-le de côté pour le moment. Mais venons-en à l'activité de Dieu dans le temps. Sur quelle base temporelle, dans notre propre vie, cette chose viendra à nous ? Y a-t-il une base, y a-t-il certaines occasions, certaines conditions qui permettront toujours que Dieu fasse Son entrée de cette manière-là?

La réponse est oui car une des belles choses concernant Marie, et caractérisant un vase de la nouvelle naissance, c'est que l'ange lui dit ''Je te salue toi à qui une grâce a été faite'' (Luc 1:28) (dans l'original le mot grec signifie favorisée) Nous avons peut-être la véritable signification : ''Salut, favorisée par la grâce...'' C'est ce qui est au commencement de chaque nouvelle naissance : favorisé par la grâce. S'il y avait une personne dans ce petit pays, en ces jours-là, qui était consciente (et cela se voit ici très clairement) de la merveilleuse condescendance de cette déclaration, et de la condition de sa propre indignité pour la recevoir, ce fut bien Marie. « Comment cette chose se fera ? Cela ne s'approche jamais des fiers, des autosuffisants, des sûrs d'eux-mêmes, qui seraient inconscients que Sa venue est l'expression de la grâce infinie. Avant que cette chose merveilleuse ne nous arrive, nos devons souvent être conduits, en toute conscience, à voir que le seul mot qui convienne à la situation, c'est la grâce. C'est la grâce de Dieu car tout vient de la grâce. ''Tu es favorisé par la grâce.''

C'est simple, je le sais bien, mais ce merveilleux miracle de Dieu, c'est le commencement de la vie chrétienne. Puissions-nous voir et être profondément impressionnés comme elle le fut, à cause de notre complète nullité dans cette affaire, sachant que cela n'aurait jamais pu être notre part, si nous-mêmes, dans notre état, nous avions été le facteur décisif. C'est uniquement par l'infini grâce de Dieu dans Sa miséricorde infinie. C'est cela un esprit humble et contrit, et Dieu est avec ceux-là. Mais la nouvelle naissance n'est seulement que le début. Ce qui est de Dieu et du ciel doit croître encore et encore. Il doit y avoir un accroissement de plus plus grand de Sa personne, mais tout est basé sur ce seul principe : vidés de nous-mêmes, mettre au-dehors tout ce qui vient de la chair, et ouvrir la voie par la grâce de Dieu.

DOCILITÉ ET SIMPLICITÉ

Une dernière caractéristique concernant Marie, c'est sa simplicité et sa docilité. Il y a quelque chose de très beau dans sa simplicité, n'est-ce pas ? Nous sommes souvent trop compliqués à l'égard de toutes ces choses. Nous faisons de la vie chrétienne quelque chose de trop complexe, projetant notre mentalité, nos arguments, nos controverses, et ce besoin que nous avons d’avoir sans cesse des explications. En agissant ainsi, nous percevons seulement les choses à travers de notre propre prisme. Mais le Seigneur ne peut pas progresser quand la voie est obstruée par tous ces déchets. Il veut un cœur comme celui de Marie (et je n'exalte pas Marie pour qu'elle soit adorée!), un cœur qui soit simple, dans ce sens-là, qu'il ne soit pas contestataire, querelleur, peu commode à l'égard de tout cela. Un cœur ouvert est, il est vrai, parfois perplexe, ne comprenant pas , demandant comment cela se fera, mais disant : qu'il en soit fait ainsi. Oui, à cause de la simplicité, de l'honnêteté, de la pureté de son cœur, elle a pu déclarer : ''Qu'il me soit fait selon ta parole !'' C'est la soumission absolue, même concernant ce mystère et tout ce qu'il allait entraîner. Le problème de beaucoup d'entre nous, c'est que nous sommes peu empressés à nous soumettre, à capituler à ouvrir généreusement une voie permettant d'aller plus loin. Nous discuterons, nous exigerons une explication. Nous allons faire le tour de la question, pour malgré tout et éternellement revenir au point de départ, n'aboutissant nulle part, parce que nous ne permettons pas d'aller plus loin, car nous ne le voulons tout simplement pas. Ainsi, nous revenons sans cesse au point de départ pour de nouvelles tentatives tout aussi stériles. Marie avait voué sa vie entière à ce qu 'elle avait vu : ''Qu'il me soit fait selon ta parole !'' Et l'ange la quitta. L’œuvre allait pouvoir se faire en elle.

Cela entraîna immédiatement Marie dans la souffrance. C'est alors que, quarante jours après la naissance, Siméon déclara : ''….une épée te transpercera l'âmeafin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées !'' (Luc 2:35) Je pense qu'il y a ici quelque chose qui peut nous aider. Quand la Croix est à l’œuvre dans une vie, les gens commencent à se trahir eux-mêmes. Leurs pensées commencent à porter des accusions et à dire : c'est à cause de ceci ou de cela. Quand quelqu'un passe par une mauvaise période, les pensées se manifestent en plein jour, les gens divulguent ce qu'ils pensent et ressentent au sujet d'un tel, d'une telle. Certains sont compatissants, d'autres sont querelleurs : ''….une épée te transpercera l'âmeafin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées !'' Il était nécessaire que les hommes se dévoilent eux-mêmes, et montrent où ils en étaient, en ce jour de la crucifixion. La souffrance de Marie fut aussi en partie, causée par ces réactions.

Parfois cela peut nous sembler quelque chose de mystérieux. Mais le fait que ces choses qui lui sont arrivées, et qui nous arrivent aussi, entraînent la souffrance. Cela nous implique dans le scandale (dans l'original ''scandale'' est la détente d'un piège ou un obstacle placé sur le chemin et faisant tomber) de la Croix. Cela nous entraîne dans le domaine de l'incompréhension et même de l'ostracisme. L'ange la quitta ! Elle savait alors ce que cela signifiait. Mais, plus tard, Siméon lui dit ce qui surviendrait à cet enfant. Être un enfant de Dieu n'est donc pas une chose ordinaire. C'est quelque chose de différent, quelque chose qui est de Dieu. C'est le résultat d'une intervention de Dieu, venant du ciel.


Chapitre 6

LA GLOIRE DU SEIGNEUR

« Au-dessus du ciel qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose de semblable à une pierre de saphir, en forme de trône; et sur cette forme de trône apparaissait comme une figure d’homme placé dessus en haut. (Ézéchiel 1 :26)

« et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église »(Ephésiens 1:19-22)

« Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous. » (Hébreux 2:9)

Pour l’instant, fixons nos eux sur Ézéchiel 1:28 ''Tel l’aspect de l’arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l’aspect de cette lumière éclatante, qui l’entourait: c’était une image de la gloire de l’Éternel.'' Ce passage me paraît bien résumer toutes ces prophéties. En effet, il ne s'applique pas seulement au premier chapitre de ce livre, mais il peut être vu à travers toutes ces prophéties, car tout y est déterminé en rapport avec la gloire du Seigneur.

Il y a une correspondance très pratique et immédiate, entre cette parole et nous-mêmes. Je suis sûr que parmi nous, pour la plupart, nous avons ce profond sentiment que le Seigneur veut faire une chose nouvelle. Je crois que c'est compris très largement. La nature de cette chose nouvelle peut donner lieu à différentes interprétations. Dans le monde évangélique, il y a beaucoup de prières et de discussions à propos du « renouveau ». C'est peut-être une autre manière d'exprimer qu 'il y a ce besoin d'une intervention du Seigneur, pour faire une chose nouvelle. D'autres l’exprimeront certainement différemment, mais c'est parmi les chrétiens partout où ils sont, que le Seigneur doit faire une nouvelle chose et qu'Il veut un nouveau départ.

LA FINALITÉ DE DIEU C'EST LA GLOIRE

Nous avons besoin d'être intelligents et de comprendre de quoi il est question. Le Seigneur a Ses manières d'agir avec Ses moyens. Nous devons les connaître si nous voulons être en harmonie avec Lui dans tout mouvement qu'Il se propose de réaliser. Quand Dieu intervient, pour aller plus loin dans le sens de Son divin dessein, Il fait précéder ce mouvement en introduisant premièrement un instrument, et par cet instrument Il donne à Son peuple une nouvelle compréhension de Sa gloire.

C'est une déclaration qui demande à être vérifiée et confirmée, mais la finalité de Dieu, dans toutes ces choses, c'est la gloire. Ne faites pas d'erreur dans ce domaine. Si vous voulez savoir, en chaque chose, ce que Dieu recherche et vers quoi Il tend (cela englobe d'innombrables détails dans tous les domaines, que ce soit dans la vie personnelle ou la vie corporative ; et même par rapport aux nations qui nous entourent) la réponse est que la finalité que Dieu veut c'est la gloire. Ceci étant, il doit être clair qu'Il établit toujours ce principe au début de chaque nouveau mouvement. Il l'établit comme ce qui gouvernera la mesure, ou le mouvement e ce qu'Il entreprendra. Tout va être gouverné par cette finalité et conduira chaque nouveau commencement ; Cela peut paraître un peu difficile à saisir pour l'instant, mais nous prendrons quelques exemples pour l'illustrer.

DES EXEMPLES DE L'ANCIEN TESTAMENT

1) Abraham

Nous serons tous d'accord pour dire que lorsque Dieu appela Abraham pour qu'il sorte d'Ur en Chaldée, et qu'Il le sépara pour qu'il soit à Lui, c'était un nouveau mouvement de Dieu. Il n'y a pas de doute à ce sujet. Ce fut une intrusion nette et définie, de la part de Dieu, dans l'histoire de l'humanité, un pas de plus dans le sens du programme divin. Étienne nous dit que : ''Le Dieu de gloire est apparu à notre père Abraham lorsqu'il était en Mésopotamie...'' (Actes 7:2) Pourquoi le ''le Dieu de gloire'' ? Le terme vers lequel Dieu se dirigeait, était la gloire. Sa propre gloire dans un peuple, afin qu'elle soit manifestée dans les nations. Il apparaissait donc à Abraham comme le Dieu de gloire. Il faisait de la gloire le principe, la loi, la base de toute Sa démarche en l'établissant comme la règle pour progresser par la suite

2) Moïse

Quelques siècles plus tard, (et Abraham en avait eu la révélation ; voir Genèse 15:13-16 et Aggée 7:6) le Seigneur avait conduit ce peuple hors d’Égypte. Il l'amena au Sinaï et là, Il changea une multitude désorganisée en une nation. A partir du Sinaï ce fut un nouveau départ. Par la loi, le témoignage et l a révélation, donnés sur la montagne, le peuple fut constitué en une nation. Et ce fut fait dans la gloire. Moïse monta sur la montagne et il vit le Dieu de Gloire et redescendit en ayant cette gloire sur son visage. De nouveau, Die avait mis ce principe en évidence, lors de cette nouvelle initiative. Il se mouvait sur le chemin de la gloire.

3) David et Salomon

Une nouvelle mesure du plan divin fut atteinte à l'époque de David et de Salomon. La gloire liée au temple était certainement sa représentation, le développement de la pensée divine. C'est la gloire qui était en vue : ''Les sacrificateurs ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée; car la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel.'' (1 Ri 8:11) Ce fut un temps glorieux, ce fut un lieu glorieux. C'est seulement pour illustrer et bien garder présent à l'esprit le principe de la gloire, car Dieu agit sans cesse avec cette pensée qui gouverne.

4) Ézéchiel

Il nous est dit que le jour vint où la gloire s'en alla de Jérusalem. Nous savons pourquoi. Cela nous conduit vers les prophètes de la restauration, et en particulier vers Ézéchiel le prophète. Au début de ses prophéties, en ce jour où la gloire fut ôtée du milieu du peuple, et qu'elle disparut de Jérusalem (9:3, 11:23) le Seigneur de gloire apparut à Ézéchiel : ''Comme l'aspect….la ressemblance de la gloire de l’Éternel'' (Ézéchiel 1:28 Darby). N'est-ce pas impressionnant que ce soit présenté au début des prophéties ? Désormais, tout ce qui suivra sera la manifestation de cette loi de la gloire. Dieu est préoccupé par une seule chose, et dans ces diverses situations Il montre Son désir pour que la gloire puisse être atteinte en finalité.

DES EXEMPLES TIRÉS DU NOUVEAU TESTAMENT

1) L'incarnation

Quand nous considérons le Nouveau Testament, nous pouvons dire que l'incarnation, la naissance du Seigneur Jésus dans ce monde, fut un nouveau mouvement de Dieu, comme lors des diverses périodes de l'Ancien Testament. C'était une bien grande avancée dans le programme divin, qui fut présidée par la gloire divine : ''Gloire à Dieu dans les lieux très hauts'' (Luc 2:14) que nous chantons dans nos cantiques de Noël. Il y eut donc encore la gloire au début de ce nouveau et puissant mouvement de Dieu parce que la finalité de cette incarnation devait être glorieuse. Il est venu pour le rétablissement de la gloire de Dieu sur cette terre. C'est aussi l'objet d'un de nos cantiques.

2) La Pentecôte

Ensuite, nous serons d'accord pour dire que le jour de la Pentecôte fut un grand pas en avant pour le déroulement du plan de Dieu. Dieu progresse et c'est là encore une marque évidente de ce progrès de Dieu à travers les âges. Le jour de la Pentecôte était une avancée divine et céleste. Et quelle gloire ce fut alors ! Jean nous dit très clairement que la venue du Saint-Esprit fut sur la base de Jésus glorifié. Il a déclaré : ''...l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié'' (Jean 7:39) démontrant donc que l'Esprit fut donné lorsque Jésus fut glorifié. Ce fut encore sur la base de la gloire que Dieu agissait.

3) Pierre

Nous pourrions aller encore plus loin, en considérant quelques-uns de ceux qui furent des instruments individuels, à l'origine des nouveaux mouvements de Dieu. Nous voyons qu'un nouveau mouvement de Dieu s'accomplissait par le moyen de Pierre. Il n'y a aucun doute à ce sujet. C'est réellement un nouveau mouvement. Quoique Paul fut l'apôtre pour les Gentils, nous devons nous rappeler que Pierre ouvrait la porte de la nouvelle dispensation à la fois pour les Juifs et les Gentils, à Jérusalem et à Césarée. C'est un nouveau et puissant mouvement. Le ministère de Pierre avait été déterminé par cette gloire. Il nous est dit qu'il était avec Jésus sur la sainte montagne et vit Sa gloire (2 Pierre 1 : 16-18). Cela avait impulsé incontestablement une dynamique formidable dans la vie de Pierre. L'Esprit Saint avait interprété tout cela, pour lui, le jour de la Pentecôte. Il reçut une nouvelle compréhension de l’Écriture et en saisissant le Seigneur de manière toute nouvelle, le Ciel fut ouvert ! Ce grand principe de la gloire avait eu une très grande influence sur le ministère, et sur l’œuvre, afin que Pierre persévère jusqu'au bout.

4) Jean

C'est aussi clairement démontré dans le cas de Jean, qui fut avec Jésus si longtemps comme Son co-ouvrier et Son apôtre, du moins dans Jérusalem. Quand nous considérons le début du livre de l'Apocalypse, une fois encore, nous reconnaissons que nous sommes en présence d'un nouveau mouvement. Un nouveau mouvement pour la restauration de cette gloire tellement obscurcie et si limitée dans les églises, au cours de cette période. Le Seigneur vint vers Jean, à Patmos, dans une vision. Mais c'était une chose si glorieuse, et les visions étaient, elle aussi, tellement glorieuses, que plus d'une fois, Jean fut complètement prostré devant le Seigneur. Cependant il fut relevé grâce à l'impact irrésistible de la vision de cette gloire. (Apocalypse 1:17 ; 19:10 ; 22:8)

5) Paul

Que pourrions-nous dire à l’égard de Paul ? Ce merveilleux ministère, si riche et si glorieux, était né le jour où il vit la gloire sur la route de Damas.

Je voudrais attirer notre attention sur le fait que le Seigneur mettait en évidence cette gloire en chaque occasion. Quand Il se déplaçait, Il introduisait ainsi une nouvelle mesure de Son dessein. Toutes ces choses que j'ai mentionnées étaient des étapes conduisant vers le dessein de Dieu à travers les âges. Chaque étape était confortée par une nouvelle vision de la gloire du Seigneur dans la vie de ceux qui étaient les instruments de Dieu. C'est pourquoi, dans le cas des prophètes et des apôtres, leur ministère était le ministère de la grandeur et de la gloire du Seigneur. C'est aussi cette vision de la gloire de Christ qui façonna le caractère et donna du sens et de la force à la présence du peuple de Dieu ici-bas dans ce monde. Tout cela avait alors une signification, car la finalité de Dieu et l'objet de Dieu, c'est la gloire. Ainsi tout ce qu'Il fait est gouverné par cela.

Dieu désire que tout soit conduit par Sa main et pour Sa gloire. Cela doit réellement prendre possession de nous, et nous devons nous l'approprier. Est-ce que vous croyez cela ? Nul doute, vous le croyez comme une déclaration est une vérité objective. Peut-être le croyez-vous dans votre cœur, mais il n'est pas toujours facile de le saisir parce que nous ne voyons pas toujours comment cela pourra se réaliser. Bien au contraire ! Ce que nous voyons nous persuade souvent du contraire. Oh ! Que le Seigneur nous saisisse avec cela, individuellement, et comme faisant corps avec Son peuple, là où nous en sommes. Oui, ce qu'Il fait, ce qu'Il permet, est sous le contrôle de cette loi et de ce principe : tout doit être pour Sa gloire. C'est ce qu'Il a pensé et c'est ce qu'Il fera, car finalement, Il ne sera pas contrecarré dans la réalisation de Son dessein.

ÉZÉCHIEL ET LA GLOIRE

Il est vrai qu'en considérant les prophéties d’Ézéchiel, nous voyons suffisamment des choses qui semblent contredire cette gloire. Mais vous ne pouvez pas ignorer le fait que cette gloire fut révélée dès le premier chapitre. Certes, elle ne se retrouva qu'à la fin, si bien que vous devez vous frayer un chemin à travers tous ces récits de jugements et de malheurs, qui peuvent parfois nous lasser. Mais pour finir, vous lisez que Dieu se manifeste en prenant les choses en main. Il nous été dit que dès le commencement tout était gouverné par la gloire. Dans tout ce qui arrive, tout ce qui doit être dit, jusqu'au bout, c'est la gloire de Dieu qui gouvernera. Elle est là comme le fondement même de tout. Nous devons bien prendre garde à cela. Quelle est la finalité de Dieu ? Paul l'a vu, et nous l'a transmis par une incomparable citation : ''...à lui soit la gloire dans l’Église et dans toutes les générations, aux siècles des siècles !'' (Éphésiens 3:21) Vous ne pouvez pas aller au-delà de cela ! C'est la suprême finalité : ''dans toutes les générations, aux siècles des siècles...en Jésus-Christ !''

Mais, revenons à Ézéchiel, car il y a beaucoup de choses qui peuvent nous permettre de saisir cette préoccupation de Dieu pour Sa gloire. Nous pouvons avoir du souci pour la gloire du Seigneur, mais le Seigneur a un bien plus grand souci que nous ne pouvons en avoir. Ce livre est un livre qui parle du souci de Dieu pour Sa propre gloire. Remarquez combien Ézéchiel est précis au point de citer l'année, le mois, le jour du mois et même le lieu précis : ''la parole de l’Éternel fut adressée à Ézéchiel, fils de Buzi, le sacrificateur, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve du Kebar; et c’est là que la main de l’Éternel fut sur lui.'' Nous savons où il était, quand c'était, et comment c'était. C'est exactement comme si le Seigneur se déplaçait minutieusement dans cette affaire, en posant Sa main sur cet homme. Remarquons bien qu'il devait y avoir cette main sur lui, car c'était la conséquence d'un complet changement par rapport à sa vocation. Ézéchiel était Lévite. C'était un jeune homme qui s'attendit toute sa vie à bien remplir le ministère d'un prêtre, mais cette gloire fit irruption et bouleversa sa carrière toute entière et sa vocation. Il dut changer sa manière d'être et passer de son train de vie de prêtre à celui de prophète. Ce fut quelque chose de très énergisant dans le cas de cet homme. Il est intéressant de remarquer que son nom signifie ''Dieu fortifiera''. Concernant la gloire de Dieu c'est très nécessaire, surtout dans les conditions dans lesquelles vivait Ézéchiel.

Ainsi donc, ce jeune homme Ézéchiel, avait été déporté au loin à Babylone, il était ''parmi les captifs près du fleuve de Kédar,'' nous est-il dit (1:1.3) . D'après ce que nous savons et que nous lisons, ce fut bel et bien une situation désespérée. Nous savons quelque chose de l'affreuse situation qui régnait à Jérusalem, par les prophéties et le ministère de Jérémie. Le pauvre Jérémie avait son cœur brisé, quand il exerçait son ministère à Jérusalem. Mais il y a des raisons pour dire, que malgré la situation dans Jérusalem, ce devait être encore plus difficile à Babylone, et c'est à ce peuple que le ministère d’Ézéchiel s'adressait. C'était un peuple récalcitrant et difficile. Lisons les premiers chapitres. Considérons la rencontre d’Ézéchiel avec ces gens, et les mesures qu'il dut prendre.

UN HOMME IMPOPULAIRE

Je ne veux pas ici entrer dans trop de détail, mais il est nécessaire, pour notre encouragement, de pouvoir considérer la magnificence de la gloire du Seigneur. Ici, nous voyons Ézéchiel avec ces captifs. C'est un homme qui doit rapporter au peuple la cause de leur condition, annoncer les jugements de Dieu et parler fidèlement au nom du Seigneur, sans aucun compromis à l'égard des principes en demeurant entièrement fidèle. Cela mettra son avenir et même sa propre vie en jeu, à cause de son ministère. Il ne devra pas tolérer ce qui est mal, ni tergiverser sur les principes pour essayer de conserver sa propre position ou pour gagner la faveur du peuple. L'homme qui a réellement et à tout prix à cœur la gloire de Dieu, sera un homme très impopulaire.

Et Ézéchiel était un homme très impopulaire parmi les exilés, si impopulaire qu'il devait recourir à toutes sortes d'astuces pour attirer leur attention et avoir de l'audience. Considérons ce à quoi il recourait, ce qu'il devait faire, toutes ces choses spectaculaires, inhabituelles, insolites. Parfois, il semblait agir comme un fou pour attirer l'attention, simplement pour que les gens regardent dans sa direction. Ce fut un temps très dur simplement pour attirer un peu l'attention, c'était peut-être, parmi son propre peuple, l'homme le plus impopulaire dans ce pays. Il dut affronter des situations très dures.

LE CIEL OUVERT DANS LES SITUATIONS DIFFICILES

Je ne pense pas exagérer en disant que cette situation était apparemment désespérée, mais au milieu de cette situation nous lisons que les cieux étaient ouverts, et qu’Ézéchiel vit les visions de Dieu. Cela nous montre qu'il n'y a aucune situation, aussi désespérée puisse-telle paraître, qui rende impossible la manifestation de la gloire de Dieu. Aucune situation ne peut interdire à Dieu d'avoir accès et rendre impossible une fraîche manifestation de Sa gloire. Cela paraît incroyable, quand vous considérez les circonstances et le manque de ressources pour répondre aux besoins de ce temps-là, c'était sans espoir ! D'ailleurs, cela avait brisé le cœur de Jérémie, et Dieu, dans Sa colère avait détruit Jérusalem et déporté son peuple au loin. Que pouvons-nous espérer dans une elle situation ? Mais au beau milieu de tout cela, Ézéchiel  déclare : ''.j'eus des visions divines.'' Et il les résume ainsi : ''.c'était une image de la gloire de l’Éternel.'' (Ézéchiel 1:1 et 28)

Maintenant, aussi difficile que cela puisse être pour nous, de nous approprier tout cela et de réellement y croire, il y a un enseignement pour nous. Nous sommes parfois bien près de désespérer de la situation. Permettons donc que ce soit pour nous comme un message du Seigneur. Dans nos propres vies, ou dans les lieux où nous sommes, il y a parfois de telles difficultés que nous sommes près de nous résigner. Ézéchiel aurait bien pu avoir cette attitude, il avait certainement beaucoup plus de raison de le faire que nous n'en avons. Mais au cœur de tout cela : ''…..c'était une image de la gloire de l’Éternel' et ''Les cieux étaient ouverts !''

Nous avons déjà beaucoup parlé ''des cieux ouverts.'' Tout ce que nous dirons pour le moment, c'est que lorsque les Cieux sont ouverts, c'est très encourageant, et cela malgré les situations. Vous pouvez avoir des temps difficiles, dans votre lieu, avec le peuple du Seigneur. Peut-être avez-vous des personnes difficiles, bien, Ézéchiel avait aussi des personnes difficiles. Vous pouvez avoir beaucoup de sujets de découragement. Il peut même y avoir des situations que vous ressentez comme étant mal faites, et ainsi de suite. Et, malgré cela, quand vous vous retrouvez pour l'adoration du Seigneur, il y a un sens merveilleux de l'onction, car alors vous vous préoccupez seulement du Seigneur ! Pendant ce temps-là, en tout cas, vous permettez que le reste soit mis de côté et que le Seigneur devienne votre Centre : les Cieux sont ouverts ! Tant que cela se manifeste, il y a de l'espoir pour votre assemblée. Il y a de l'espoir et un avenir, car il n'y a rien de plus désespérant qu'un Ciel fermé.

Regardons au Calvaire ''... il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Eli, Eli, lama sabachthani? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?'' (Matthieu 27:45-46) Le ciel était fermé car là, sur la Croix, Il prenait le péché du monde tout entier. Ce fut la situation la plus désespérée qu'il y ait jamais eu. Le désespoir de cette situation l'avait fait mourir. Ce fut le choc final qui causa Sa mort. Ce ne furent ni les clous, ni les épines, ni les actions des hommes, ce fut le brisement du cœur, car Il avait vécu toute Sa vie terrestre avec un libre accès auprès du Père, avec un Ciel ouvert. Tous Ses jours durant, Il avait été en communication avec le ciel, avec le Père. Il n'avait jamais connu un seul instant de ciel fermé. Alors que tout se terminait, il n'y avait plus aucun accès, aucune réponse, aucune voix qui répondait. Un Ciel fermé ! C'est désespérant !

Si vous et moi nous avons une quelconque réponse à la prière, le moindre témoignage ou la plus petite indication que le Seigneur ne nous a pas abandonné, qui nous soit donné d'en haut, qui descende sur nous, si nous avons quelque chose de cela, alors le Ciel est encore ouvert et nous sommes plein d'espoir pour l'avenir. Chérissons le Ciel ouvert dans nos temps d'adoration. Bien des ombres peuvent perdurer, beaucoup des situations difficiles comme pour Ézéchiel peuvent subsister, la perplexité ou les problèmes, les difficultés ou les souffrances. Mais quand nous sommes ensemble et que nous portons notre attention sur le Seigneur, nous sentons Sa,présence, ce qui est notre Ciel ouvert. Un Ciel ouvert est toujours le signe qu'il y a encore de l'espoir, qu'il y a encore un avenir pour la gloire !

Que le Seigneur nous préserve de demeurer sans cesse dans cette période de ciel fermé, sans pouvoir dépasser ce stade. ''Je vis les cieux ouverte...'' cela signifiait que Dieu n'avait pas encore terminé, malgré la situation qui prévalait, Dieu n'avait pas renoncé. Il pouvait y avoir des des jugements, comme les chapitres suivants le montrent. Il peut y avoir la discipline. Il peut y avoir des choses qui méritent réflexion. Il peut encore y avoir beaucoup à accomplir, mais même si cela mérite de la remise en ordre, (peut-être par le moyen de la jalouse colère de Dieu) et quoique les situations soient dures, avec des souffrances, des afflictions, cela doit être traversé, à cause du tort qui pourrait être occasionné à Dieu. Malgré tout cela, si les Cieux restent ouverts, tout peut être gouverné par l'espérance de la gloire, car c'est une espérance GLORIEUSE.

LA SUPRÉMATIE DU SEIGNEUR SUR LE TRÔNE

Que vit Ézéchiel quand il déclare : ''...J'eus des visions divines,'' c'est-à-dire des visions données par Dieu ? Qu'y avait-il dans ces visions de Dieu ? Comme nous avons pu voir dans le chapitre premier, il vit un trône et ensuite il vit : ''...comme une figure d'homme'' (Ézéchiel 1:26) sur le trône, au-dessus. Il vit aussi une double représentation symbolique de l'administration de ce trône : les chérubins et les roues. (Nous espérons pouvoir revenir à cela ultérieurement). Après cela, comme nous le savons, il vit une ''maison'', la Maison. Et il lui fut ordonné de la montrer au peuple d'Israël. (43:10) Il vit la Maison dans la gloire future. Il vit le fleuve venant de dessous le seuil, encerclant l'autel, passant par le parvis et descendant au loin vers le bas, en s'élargissant et en s’approfondissant, faisant tout vivre sr son passage. (47:1-9) Ensuite il vit le pays et l'héritage à posséder (47:13-48:29) Pour terminer, il vit la Ville et le nom de la Ville : ''le Seigneur est là'' (48:30-35) C'est la finalité de tout : le Seigneur est là, présent !

Ce que je veux particulièrement souligner, c'est que tout ce que nous voyons dans ce livre, est la conséquence et l'expression de ce trône et de cet ''Homme qui est placé au-dessus''. Bien sûr, c'est très simple à comprendre : tout émane et résulte du grand fait qu'il y a ce quelqu'Un à cette place, à ce lieu de l'autorité et du gouvernement suprême. A cause de cette déclaration éternelle de Dieu, l'Unique, c'est le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, Il a été exalté à la ''droite de la Majesté dans les cieux'' (Hébreux 1:3 ; 8:1) ''...nous le voyons couronné de gloire et d'honneur'' (Hébreux 2:9) ''… Il(Dieu) l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme'' (Éphésiens 1:20-21 Darby 1991). Tout procède de là. Si c'est réel, alors tout sera parfait en finalité.

Maintenant cela peut nous paraître bien lointain n'est-ce pas ? Nous avons parlé des circonstances dans lesquelles vivait Ézéchiel et accomplissait son ministère : la période, le lieu et l'état des choses. Oui, il était dans une situation très difficile. L’Église est aussi dans une situation difficile. Les choses sont loin d'être faciles aujourd'hui. Il y a maintenant comme alors, beaucoup de choses qui sont fausses et qui sont néfastes. Qui dira aujourd'hui que la gloire de Dieu imprègne Son peuple ? L’époque d’Ézéchiel était difficile, mais ce fut en ce temps-là et dans ces circonstances, que cet instrument, sous le gouvernement du trône, fut introduit dans un nouveau mouvement de Dieu. Cet instrument avait saisi la suprématie du trône et de l'Homme qui s'y trouve, permettant ainsi qu'au temps marqué, toute la situation soit changée et ainsi que Dieu est quelque chose pour Sa gloire.

LA VISION DE LA GLOIRE PRÉSERVE DU DÉSESPOIR

Cette vision du Ciel ouvert, du trône et de l'Homme qui s'y trouvait, eut un immense impact sur Ézéchiel. Il fut préservé du désespoir en ces jours-là. Cela préserva son ministère, son témoignage et sa vie même. Et c'est seulement ce qui peut nous préserver. Peut-être que cela peut paraître pessimiste, mais vous ne pouvez pas avoir la connaissance de l'état des choses sur cette terre, aujourd’hui, même à l'égard de ce qui est appelé la chrétienté, sans ressentir, parfois ce désespoir. Est-il possible que la grande révélation de l’Église qui nous a été donnée, telle celle décrite dans le Nouveau Testament, puisse se réaliser dans notre temps ? Considérons les divisions, les querelles, cette affreuse atmosphère qui s'est répandue. Aux États-Unis, par exemple, il y a quelques années, il semblait y avoir une voie ouverte pour un renouveau venant de la part du Seigneur. L'atmosphère paraissait si limpide et les cœurs semblaient si ouverts ! Mais, dans ce pays, aujourd'hui, tout le monde soupçonne tout le monde. L’esprit de critique s'est introduit, même parmi les chrétiens les plus consacrés à l’égard des autres chrétiens, et envers les choses de la chrétienté. Vous ne pouvez pas avoir une demi-heure de conversation, même avec les plus consacrés pour le Seigneur, sans que quelqu'un ne soit critiqué ou ne soit mentionné comme suspect. C'est comme un affreux miasme, comme un brouillard qui s'est introduit parmi les chrétiens, se répandant sur le monde entier. Vous ne pouvez pas aller dans une librairie religieuse sans voir des étagères pleines de brochures et de livres occupés à dénoncer quelque chose. Certains hommes vouent leur vie entière, pour accomplir un travail considérable, essayant d'exposer en détail, ce qu'ils pensent être une erreur.

C'est un constat dur, mais ce n'est pas exagéré. C'est l'état des choses. Et vous pourriez désespérer et renoncer, car ce que vous avez vu comme étant le dessein de Dieu ne se réalise pas. Malgré cela, vous ne pouvez pas renoncer. Le Seigneur ne vous le permet pas. Si vous avez réellement vu le Seigneur, vous ne renoncerez pas. Vous pourrez dire comme Jérémie que vous n'en parlerez plus, car il résolut qu'il ne parlerait plus jamais du Seigneur : mais ''Si je dis: Je ne ferai plus mention de lui, Je ne parlerai plus en son nom, Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, et je ne le puis.'' (Jérémie20:9)

Vous et moi, nous avons pu souvent nous décider d'arrêter de parler de tout cela, d'y renoncer, parce que rien ne se faisait, et que les choses allaient de mal en pis et de pis en pis. Cependant, nous sommes encore là, ramenés sans cesse vers le plein dessein de Dieu. Aussi mauvaise que puisse être la situation, l'Esprit Saint ne nous abandonnera pas et ne nous permettra pas de renoncer. Non, le Ciel n'est pas encore fermé, l'Homme sur le trône ne l'a pas quitté, il y a encore de l'espoir. Nous avons saisi la grande vérité qu'Il y est encore ! Il est là où Dieu L'a placé. Et si c'est vrai, aussi difficile soit-il parfois de le croire, ou en tout cas de le voir, Il est cependant ''...au dessus de toute principauté et autorité, et puissance et domination, et de tout nom,'' des dictateurs mondiaux ou de n'importe qui d'autre ''...non seulement dans le siècle présent, mais dans le siècle à venir.'' C'est seulement si cette vision a de l'emprise sur nous, et que nous nous l'approprions en retour, qu'il y aura des perspectives d'avenir pour nous, et quelles grandes perspectives !

LA RÉVÉLATION DE LA GLOIRE EST STRATÉGIQUE

Révéler la gloire est toujours un mouvement stratégique de Dieu, alors que la situation peut être difficile et peu prometteuse. Je pense que c'est la raison de la transfiguration. Les jours étaient alors difficiles car les choses se refermaient autour du Seigneur et de Sa petite compagnie d'hommes. L'atmosphère était imprégnée de haine et la Croix se profilait au loin. Comment allaient-ils pouvoir faire face ? Comment allaient pouvoir survivre ? La stratégie de Dieu ce fut la transfiguration : ils ''virent sa gloire.'' Et bien que par la suite, et pour un temps, elle parut s'être estompée, cependant quand Il ressuscita, ils comprirent tout cela. A la lumière de la résurrection, la transfiguration prenait sa pleine signification.

De même, l'hostilité croissait à l'égard de l’Église à Jérusalem, le jour où ce jeune homme merveilleux, Étienne, fut traîné et lapidé à mort. C'était à cause de cette haine si brutale à l'encontre du Seigneur Jésus. Mais Étienne vit les Cieux ouverts, et le Fils de l'Homme à la droite de Dieu. (Actes 5:56) Par ce mouvement des cieux, Il le sauvait, l'élevait hors de la situation, et je pense qu'il allait au-delà de lui-même. Je pense que cela introduisait quelque chose. En tous les cas, un homme (Saul) en cette circonstance, devint à jamais un très puissant élément de l’Église. Il fut terriblement affecté par ce qu'il vit, sur la face d’Étienne et par ce qu'il entendit des lèvres d’Étienne. Il ne put jamais reléguer cela dans le passé. Il ne l'oublia jamais. Il confessera plus tard : ''...j'étais moi-même présent, joignant mon approbation à celle des autres.'' (Actes 22:20) La vision de la gloire est une chose qui préserve dans les jours difficiles et sombres de notre vie.

Puis, nous voyons Paul en prison, Il est presque à la fin de sa vie et de son ministère. Il pense à toutes ces nombreuses églises (certainement beaucoup plus que celles que nos avons pu recenser à travers le épîtres) qu'il avait été appelé à lever ici et là. Il pense à tous ces nombreux convertis, et à tous ceux qui lui sont spirituellement redevables de son ministère. Il est prisonnier et il ne peut pas aller vers eux. Les églises sont dans un état de déclin, et beaucoup se dressent contre lui, s'éloignent de lui, alors qu'il est dans cette situation. C'est un homme seul : ''Luc seulement est avec moi.'' Quelle situation, quelle fin pour un homme comme lui ? Qu'est-ce qui pourra l'empêcher de sombrer ?

Il est incroyable qu'au milieu de tout cela, connaissant sa propre position, son sombre avenir, qui était peu enviable pour cette vie présente, connaissant l'état des choses au loin dans les églises, étant informé des dissensions qui se manifestaient, confronté avec l'arrêt apparent de son œuvre, déçu par l'attitude de bien des croyants et d'églises, c'est incroyable qu'au milieu de tout cela (qui était suffisant pour écraser un homme et le plonger dans le plus sombre désespoir), il demeure sous un Ciel ouvert, déclarant : ''A lui soit la gloire pour les siècles des siècles !'' (2 Timothée 4:18) Il fut préservé par la gloire et affranchi par la gloire. Sans cette gloire qu'il avait saisie, quelle triste fin cela aurait pu être pour lui !

Dans ce contexte il écrit, que cet Homme est dans la gloire au-dessus du trône, bien au-dessus de tout puissance et de toute autorité. César peut être tout proche, gouvernant en ayant à ses pieds puissants et malfaisants le monde entier, et paraissant capable de mettre à exécution tous ses sombres desseins contre l’Église de Jésus-Christ. Paul, défiant César, la ville de César, et ses forteresses déclarait : (Il est) au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, de tout nom qui peut être nommé (César ou un autre) non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. (Éphésiens 1:21-22) C'est la vision de la gloire qui nous protège.

Ce fut ce qui préserva Jean dans cette situation désespérée et très dure à Patmos, c'était quelque chose qui aurait pu lui briser le cœur et le plonger dans un sombre désespoir. En ce temps-là, Jean était le seul survivant parmi les apôtres. Il est seul, exilé, isolé, avec toutes les circonstances qui accompagnaient cet exil, coupé de son église bien-aimée. C'était assez pour désespérer un homme, pour lui faire croire qu'il avait œuvré en vain, et qu'il n'y avait plus aucun espoir. Mais il vit le Ciel ouvert. Il eut une vision. Ce fut le Ciel qui le préserva. Que le Seigneur nous aide à saisir de manière toute nouvelle le trône et l'Homme qui s'y trouve.

Chapitre 7

LE TRÔNE, LES ÊTRES VIVANTS, ET LES ROUES

Avec le premier chapitre des prophéties d’Ézéchiel ouvert devant nous, considérons les enseignements que nous pouvons en tirer, concernant les mouvements de Dieu, et la manière d'agir, en apport avec la gloire. Comme nous indiquions, lors de notre dernière méditation, l'expression clé de ce chapitre et du livre tout entier, se trouve dans la seconde partie du verset 8 : ''...c'était une image de la gloire de l’Éternel. A cette vue, je tombais sur ma face…'' (Ézéchiel 1:28)

Cela se réfère, comme je l'ai dit, à tout ce qui est dans ce chapitre, mais cela parle surtout de la vision du trône dans le Ciel et de ''la ressemblance de l'Homme qui est au-dessus du trône.'' C'est la gloire du trône du Dieu-Homme exalté, et tout et reste est issu de cela. Dans tout ce que nous voyons ici, dans tout ce qui sera cité, et jusqu'à la fin de ce livre, il y a l'expression de ce trône, de ce gouvernement, et de tout ce que représente cet Homme qui s'y trouve.

En résumant ce qu’Ézéchiel citait : ''je voyais les visions de Dieu'', nous avons dit qu'au-dessous du trône, il y avait une double symbolique de son expression représentée par les quatre êtres vivants (ou les chérubins, ces créatures sont identifiées aux chérubins d’Ézéchiel 10:20) et les roues. Une longue description nous en est donnée, mais remarquez que ce n'est pas simplement mentionné, mais que tout y est très minutieusement décrit. Nous devons nous arrêter sur cela, y prêter toute notre attention, car le prophète nous en donne chaque détail. Il est difficile de saisir cette vision dans sa totalité, et je ne prétends certainement pas la comprendre, mais nous aborderons certaines choses qui y sont décrites. Elles sont citées, ici, de manière bien définie, présentées très clairement tout au début de ces prophéties et des autres visions, et nous devons en tenir compte, car cela doit avoir une grande importance, compte tenu de la place qui leur est donnée.

LES CHÉRUBINS SYMBOLISENT LA SAINTETÉ ET LA VIE

Premièrement, considérons les chérubins. Nous n'avons pas besoin de les décrire, car il suffit de le lire, et les détails définissant leur caractère nous sont certainement familiers. Nous voulons simplement et directement en venir à la véritable fonction de ces êtres vivants. Tout d'abord, il doit être souligné que c'est un symbolisme oriental. C'est une représentation symbolique de quelque chose de spirituel. Les Orientaux sont sans doute mieux préparés que nous-mêmes qui lisons ces versets, à ce que la vérité soit présentée de cette manière. Quoiqu'il en soit, Dieu a choisi de transmettre Ses grandes vérités de manière illustrée et symbolique. Nous devons aller au-delà du symbolisme et de l'illustration (le cas échéant oublier les formes, et les caractéristiques décrites) pour aller au cœur même de cette affaire en nous posant deux questions : Quel est leur message ? Que veulent-ils nous transmettre ?

A partir d'une simple réflexion concernant l'apparence des chérubins décrite dans la Bible, il peut être noté qu'invariablement et en chaque occasion, ils sont en relation avec une seule et même chose. Leur fonction consiste à proclamer que le trône de Dieu est un trône saint, que Son règne est un règne de sainteté. Nous verrons aussitôt après, combien il est vital et utile de voir cela au début de l'énoncé des jugements qui sont prophétisés. Car tout ce qui suit, incluant la grande section des jugements, à la fois sur Israël et sur les nations, est en relation avec un état profane qui doit être jugé et rejeté au loin, à cause de ce trône suprême. La gloire implique cela. Elle nécessite toujours la sainteté, parce que c'est un trône de gloire, qui est glorieux à cause de la sainteté. Le règne de cette sainteté est donc représenté ici par ce trône et par l'Homme qui s'y trouve.

Mais ce n'est pas tout. Ces chérubins sont appelés des ''êtres vivants''. La pensée de la vie, de vivre, leur est donc toujours associée. Ils se manifestent plusieurs fois de cette manière. Dans ce symbolisme la vie et sainteté sont combinées en eux, car la vie nécessite la sainteté, la sainteté accroît la vie. Vous ne pouvez pas séparer ces deux choses. Vous ne pouvez pas avoir la vie sans la sainteté et vous ne pouvez pas avoir la sainteté sans qu'elle conduise à la vie. Cela agit toujours ainsi et vice-versa. Plus de sainteté, donc plus de vie ; plus de vie, donc plus de sainteté. Ces ''êtres vivants'' sont dans leur fonction les gardiens de la sainteté divine en rapport avec la vie divine. Car l'enjeu, tout au long de ce livre, c'est la vie et la mort. C'est dans ce domaine que le combat se manifeste. C'est une question de vie ou de mort pour Israël et pour les nations, car la sainteté est la question décisive et le facteur qui manifeste la vie.

LES CHÉRUBINS EN RELATION AVEC :
LE JARDIN, LE TABERNACLE ET LE TEMPLE

Si vous considérez brièvement les passages qui parlent des chérubins, vous verrez l'association qui peut être faite. Quand les choses allaient mal dans le Jardin, quand le péché est entré, quand la désobéissance, par l'orgueil, est entrée et a opéré, et quand l'homme a été expulsé de ce lieu de vie, là où était l'arbre de vie, les chérubins, avec des épées flamboyantes furent placés à la porte pour veiller. Leur présence voulait dire : Il y a ici une vie sainte et ce qui est perverti, pollué, corrompu et profane, ne peut pas y entrer, ne peut pas la toucher, ne peut pas s'approcher de ce lieu, c'est banni. Les chérubins pourraient nous déclarer : Nous sommes les gardiens non seulement de cette vie mais surtout de la sainteté qu'elle exige.

Ensuite, les faces des chérubins furent tissées sur un rideau, sur le voile qui était entre le lieu saint et le lieu très-saint. L'homme ne pouvait franchir ce voile qu'au péril de sa vie. Ils témoignaient encore par cela qu'ils étaient les gardiens de ce qui est saint, et en tant que tels, les profanateurs périraient s'ils franchissaient ce voile. Ils déclaraient, par ce voile, que les choses étaient altérés dans l'homme. Et, ils témoignaient, qu'à cause de l'état de fausseté de l'homme ils ne pouvaient pas venir dans la présence de la Gloire et de la Vie.

LES CHÉRUBINS DANS LES VISIONS PROPHÉTIQUES

Souvenons-nous d'Esaïe. Les caractéristiques des chérubins sont impressionnantes dans cet épisode de la vie de ce prophète. Esaïe ''vit le Seigneur assis sur un trône très élevé,'' et des ''séraphins (un autre mot pour les désigner je pense. Saraph, ce mot hébreux signifie ardent) criaient l'un à l'autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées !'' (Esaïe 6:2-3) Pourquoi cela ? Contrairement à la loi, le roi Ozias, l'encensoir à la main, avait pénétré dans le temple pour servir à l'autel. L'homme avait fait irruption dans la présence du Dieu saint et avait touché les choses saintes. Les prêtres l'ont supplié en criant : ''Va dehors, ce n'est pas ton domaine, roi Ozias !'' Mais Ozias, s'étant imposé lui-même, a été frappé de la lèpre, et il est resté lépreux jusqu'au jour de sa mort. Il mort comme un homme décadent et corrompu. Esaïe déclare : l'année de la mort Ozias, je vis le Seigneur, et j'entendis les séraphins crier Saint, sain, saint !'' Le trône est le trône de sainteté et de vie, mais là où il n'y pas de sainteté, cela signifie la mort, car la vie est fondée sur la sainteté.

Jérusalem était devenue terriblement et douloureusement souillée. Pour voir cela, lisons Jérémie. C'est un livre dramatique, nous avons là une révélation tragique de sa condition spirituelle. Conformément au jugement, ces gens ont été déportés au loin en captivité. Et là, nous trouvons Ézéchiel, avec les captifs du royaume de Juda, près du fleuve de Kebar. C'est une scène de désolation, une scène de mort. C'est une scène de jugement. Ils sont dans la même condition que Ozias : souillés. Le jugement et la mort sont tombés sur eux. Si vous avez quelque question à ce sujet ou si vous voulez en avoir une bonne mesure, lisez ce chapitre qui parle de la ''vallée des ossements desséchés'' (Ézéchiel 37). C'était la vision que Dieu avait de ces gens, en ce temps-là. Une vallée remplie d'os secs très nombreux, et éparpillés. C'était la condition d'Israël à Babylone, comme en captivité. Est-ce que ces gens seront sauvés de la mort et du jugement ? Et comment cela se fera-t-il ? Le Seigneur déclare qu'Il ôtera leurs cœurs souillés, impurs, de pierre et ajoute aussi : ''je vous donnerai un cœur nouveau''. Autrement dit, ils devront être nettoyés de leur iniquité, lavés de leur péché, pour redevenir encore le peuple saint de Dieu, et ils vivront. Les chérubins sont très actifs dans ce domaine particulier. Considérons leurs rapides envolées ! Ils sont caractérisés par la profond souci que ces gens soient sauvés de la mort, en étant délivrés de l'esclavage de la corruption.

LES CHÉRUBINS DANS L'APOCALYPSE

Nous en venons au livre de l'Apocalypse et ces merveilleux quatrième et cinquième chapitres. Ici, les Cieux sont encore ouverts (Apocalypse 4:1). Que vit Jean ? Nous voyons les vingt-quatre anciens ( grec : presbuteros -presbuterov- est le comparatif de presbus -plus âgé-traduit par ancien, vieillard) et les quatre êtres vivants, autour du trône, élevant leur cantique en l'honneur du Rédempteur avec les myriades d'anges, devant le trône de Dieu et de l'Agneau. Mais là, les quatre êtres vivants ne sont ni fébriles, ni anxieux, ni se dépêchant ici et là, préoccupés d’obtenir un peuple sauvé et juste. Non, leurs ailes recourbées se joignent dans l'adoration. Le travail est accompli. Leur travail es terminé, maintenant ils peuvent adorer et se joindre à tous les rachetés dans la louange. C'est ainsi que cela se termine. C'est l'image de la gloire et de la vie à travers la sainteté.

C'est un message pour l'époque d’Ézéchiel, et pour toutes les époques. C'est ce qui demeure. La vérité et le principe qui a cours du commencement des temps jusque dans les âges à venir. Ce trône exige que quelque chose soit fait en nous pour nous nettoyer de notre péché, pour nous délivrer de notre méchanceté, pour nous ramener vers Lui revêtus ''du vêtement blanc'' de Sa justice divine, et sanctifiés. Ce sont ceux qui marchent avec Lui dans la communion, et qui dans la mesure où ils en ont conscience, se détournent de toute mauvaise voie, se déclarent contre toute iniquité, n'ont rien à voir avec le mal, ne se compromettent pas, ne tolèrent d'aucune manière ce qui délétère et ne s'accommodent pas de ce qui est mensonger.

Je sais que tout ce qui a trait à la sainteté peut devenir oppressif. Cela peut devenir très légaliste et nous conduire vers une sorte d'esclavage. Mais ce fait demeure : le trône du Seigneur est un trône de sainteté. Son règne est un règne de sainteté. Sa vie est une vie sainte. Nous savons bien, par expérience, que si volontairement ou même involontairement, nous touchons quelque chose qui soit impur ou corrompu nous touchons ce monde en esprit, et que la gloire s'affadit. Nous savons en nous-mêmes que si nous disons quelque chose qui est faux, la gloire s'estompe. Nous le savons par l'occultation de la gloire dans nos cœurs. Une ombre, un nuage vient sur notre esprit, et y reste jusqu'à ce que nous allions laver cette souillure, dans la présence du Seigneur.


LES ROUES

Considérons maintenant l'autre aspect, l'intermédiaire symbolique du trône, typifié par les 'roues''. Vous remarquerez qu'elles sont de manière explicite en relation avec les ''êtres vivants'', se mouvant ensemble avec les chérubins. Ce sont, en réalité, seulement deux aspects d'une même chose, mais les roues ont leur propre signification et mettent l'accent sur une particularité qui leur est propre. Que signifient-elles donc ? Quelle impression vous fait la lecture des versets 15 à 21 ? Si vous vous asseyiez là sur ces roues, comment est-ce que vous vous sentiriez ? Parfois, il est bon de se mettre en situation, dans la Parole, et de se placer dans son contexte, dans son état d'esprit. J'ose suggérer que si vous lisez ces versets de cette manière et que vous vous asseyez, vous pousserez en disant : Mon texte bouge ! Il y a quelque chose qui s'agite ! Quelle que soit votre sensation, vous ne repartirez pas avec un sentiment de passivité ou de tranquillité. Nous savons qu'il se dégage de ces roues une immense énergie et un mouvement avec une réelle intention.

Les roues symbolisent donc le mouvement, la dynamique, la progression. Et ici, ''l'Esprit des êtres vivants '' était dans les ''roues''. L'énergie de l'Esprit est là. Il y a de l'énergie et du mouvement avec un dessein. N'est-ce pas ce que cela signifie ? Elles nous disent clairement et simplement que ce trône est un trône dynamique et actif en relation avec ce que Dieu désire. Toutes l'énergie et les activités contenues dans ces prophéties sont l'expression de ce trône, c'est la signification de ces roues. Le trône est en progression. Le trône n'est pas passif. Le trône est gouverné par une formidable énergie. Dieu est profondément désireux d'obtenir Sa grande finalité pour que tout soit glorieux, rempli de Sa gloire, pour Sa gloire.

SOUFFRANT EN CONSIDÉRANT LA GLOIRE DE DIEU

Avec le Seigneur, il n'y a rien de facile, ni de laisser-aller, pour parvenir à cette finalité de la gloire. Si nous pouvions seulement le voir et le comprendre, nous reconnaîtrions que beaucoup de choses sont permises par le Seigneur dans nos vies, pour que Son énergie agisse et fraye une voie pour Sa gloire. L'apôtre Jean nous dit, que tout son Évangile fut écrit avec un objet, et ce but c'était la gloire du Seigneur Jésus. En toutes circonstances, du commencement à la fin, elle gouverne tout.

Considérons seulement ce passage concernant Lazare. Après avoir entendu, Jésus dit : ''Cette maladie n'est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifiée par elle.'' (Jean 11:2) Étrange événement et étrange façon d'agir de la part de Dieu. Cela causa un profond chagrin, la détresse et la perplexité. Ce fut une chose angoissante pour ceux qui étaient concernésmais intentionnellement de la part du Seigneur Jésus. Son attitude, quand Il reçut la nouvelle, (verset 6) fut presque délibérée. Tout était dans Sa main, c'est pourquoi Il dit : ''Cette maladie n'est point à la mort ; mais elle est là pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.'' La finalité étrange de cette expérience si douloureuse, dans la vie de cet homme, ce fut la gloire de Dieu ! Puissions-nous toujours considérer ainsi nos souffrances et nos chagrins. Si seulement nous pourrions croire et tenir ferme, chaque fois que quelque inattendu et déconcertant brisement de cœur survient dans nos vies et dire : Dieu va obtenir une certaine mesure de gloire ! Il y a quelque part dans le ciel, une part de gloire, liée à tout cela ! Il travaille pour parvenir à Sa fin en toutes choses. Paul dit : ''nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon (son) propos'' (Romains 8:28 Darby 1991) et ce mot ''bien'' signifie la gloire, la gloire pour DieuC'est ainsi que nous verrons qu'il y a une énergie procédant de Dieu et du trône, chemine à travers la sainteté pour parvenir à la gloire.

L'INTELLIGENCE PARFAITE DU TRÔNE

Une autre caractéristique des roues, c'est qu'elles étaient : ''...remplies d'yeux tout autour'' (Ézéchiel 1;18 ; 10:12 NEG). Cela signifie que le trône opère avec une parfaite intelligence et une complète connaissance, saisissant les moindres éléments et les caractéristiques de tout ce qui doit être traité. Le trône de sainteté travaille avec une vision parfaite et une parfaite connaissance.

C'est un message solennel, qui peut être perçu comme un réel encouragement. Celui qui est sur le trône, et dont ''(les) yeux étaient comme une flamme de feu'' (Apocalypse 1:14), voit par-delà les choses, connaît tout les motifs et les actes cachés. Ce n'est pas ce que nous voyons ou que nous aimerions voir, mais ce qu'Il voit. Les yeux de Sa gloire nous sondent. Ils connaissent nos déceptions et toutes nos désillusions, les uns à l'égard des autres. Ils nous connaissent parfaitement, et le Seigneur agit avec nous selon cette connaissance, et nous ne pourrons pas ignorer cette réalité. Si le Seigneur décide de nous traiter sous la forme d'un jugement particulier, s'Il décide d'intervenir, c'est parce qu'Il a vu, ou qu'Il voit quelque chose. Quelque chose qui nous cause un préjudice, quelque chose qui limite ou qui entrave la gloire en nous, de façon personnelle ou individuelle, ou dans nos assemblées. Il a vu quelque chose qui est contre Sa gloire et Il la prendra en main énergiquement. Il la jugera. Il veut nous élargir en enlevant certaines choses, pour que la gloire puisse nous envahir et frayer une voie pour la nouvelle vie. Ainsi, nous irons plus loin dans une nouvelle phase de son dessein.

Peut-être aurions-nous aimé qu'il en soit autrement. Mais, voulons-nous nous tromper ? Voulons-nous perdre quelque chose, faute d'avoir reconnu nos torts ? Voulons-nous que tout soit clair ? La Bible se termine par la vision d'une ville qui est absolument transparente. Dieu cherche réellement cette transparence dans Son peuple sans duplicité, ni fraude, ni rien de douteux. Combien nous avons besoin de juger nos motifs ! Combien nous avons besoin de nous tenir dans la présence de ce ''...feu dévorant'' (Esaïe 33:14). Combien il est nécessaire de nous maintenir dans la lumière de Sa face, afin que rien ne prenne le dessus sur nous, inconsciemment peut-être, limitant Sa gloire dans notre vie. C'est un message d'une très grande importance !

Certes, prions pour une ''chose nouvelle'', prions pour une restauration, prions pour que Dieu agisse d'une manière puissance. Mais souvenons-nous que tous ces mouvements sont sur la base d'une sainteté qui correspond à Son trône. Il ne peut pas agir avant que cette sainteté ne soit confirmée dans Son peuple. Est-ce que cela n'expliquerait pas le fait que beaucoup de prières restent sans réponse ? Car la parole déclare : ''SI j'avais conçu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m'aurait pas exaucé '' (Psaume 66:18) C'est un très grand principe s'étendant à de nombreux domaines. Que le Seigneur nous donne d'examiner ce qui pourrait être une parole très solennelle. La gloire est encore en vue. Que le Seigneur nous donne de comprendre que l'énergie de Son trône est une énergie sainte. Son activité, et Ses constantes interventions, convergent pour que ce qui en accord avec l'Homme dans la gloire, puisse être trouvé en nous, et parmi le peuple du Seigneur.

LE TRÔNE EN RAPPORT AVEC CE MONDE

Pour terminer, considérons que ces roues se trouvaient entre le ciel et la terre. Elles ne sont pas totalement sur la terre. Elles ne demeurent pas rattachées à la terre, maintenues par des caractéristiques terrestres. Il y a une sorte d’apesanteur, elles touchent la terre sans être régies par son domaine. Elles se meuvent grâce à leur énergie en relation avec le ciel, mais elles sont aussi en contact avec la terre, comme l’incarnation des énergies divines. Cela nous dit, parmi bien d'autres choses, que les intérêts de Dieu, Ses activités ainsi que le trône de Dieu, ne sont pas à l'écart des choses qui sont ici sur cette terre. Il ne règne pas sur Son trône dans un recoin solitaire, quelque part au loin, dans des cieux indéfinis. Ses énergies sont en relation avec les choses ici-bas. Ses puissants intérêts sont proches, et attentifs à ce monde, à cette terre, à ce qui est en elle. Il veut que cette terre et tout ce qui s'y trouve, soit saint. Dans la vision d'Esaïe, il y a cette expression : ''….toute la terre est pleine de sa gloire !'' (Esaïe 6:3), c'est ce qu'Il a conçu. Ce ce que le Seigneur désire et Il y travaille. Et nous savons, d'après la description de la fin, qu'il en sera ainsi : ''car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme le fond des mers par les eaux qui le couvrent !'' (Habacuc 2:14) La sainteté sera partout !

Le fait est que Dieu est intimement, étroitement, et de manière intelligente associé à l'état des choses ici-bas, à la fois dans l’Église et dans les églises. Il est au courant de tout ce que nous ne voyons pas ou de ce que nous ne réalisons pas. Ses yeux le voient, et Il est actif à l'égard de cet état de choses, pour que tout soit saint, afin de pouvoir ramener Sa gloire.

Après tout, le trône n'est pas loin. Il est ici dans sa représentation. Si la première section (chapitres 1-3) du livre de l'Apocalypse a une signification, c'est bien celle-là : le Dieu-Homme, cet Homme de gloire est ici. Il est proche, marchant parmi les églises, parmi les chandeliers. Le trône est pleinement instruit de tout. Il n'est pas aveugle. Le trône est actif et son activité peut se voir à travers toutes les expériences dans lesquelles nous entrons. Le trône est déterminé pour avoir en finalité, partout et en toutes choses, cette GLOIRE.

Ce symbolisme merveilleux, des ''êtres vivants'' et des ''roues'' est une manifestation de cette activité du trône. Ce trône n'a pas renoncé parce que les choses sont mauvaises. Il poursuit toujours son but, pour avoir un domaine qui puisse être rempli par la gloire. Que le Seigneur interprète et écrive profondément tout cela dans nos cœurs, et le garde chaque jour dans notre conscience. Ce message n'est pas destiné ''pour la mort, mais….pour la gloire de Dieu !''


Chapitre 8

IL DOIT RÉGNER

Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il est mis tous ses ennemis sous ses pieds (1 Corinthiens 15:25)

Dans les messages précédents nos regards ont été tournés vers ce trône, qu’Ézéchiel avait vu, à travers les cieux ouverts vers : ''la ressemblance de l'Homme qui est au-dessus du trône''. Et nous avons vu, je crois, que tout ce qui suit est l'expression de la manifestation de ce trône et de l'exaltation absolue du Seigneur Jésus au-dessus de toutes choses.

Or, quand Paul écrivit ces mots que nous avons cités, il ne pensait pas au futur, à cette époque où Christ régnera et mettra tous Ses ennemis sous Ses pieds. Il ne pensait pas à Jésus comme s'il L'attendait pour un temps à venir, quand les événements arriveront pour le placer dans cette position. Quand Paul ou l'un des apôtres se réfère à l'exaltation de Christ et à Sa Seigneurie, ils le considèrent toujours et ils en parlent, comme d'une chose présente. Ils regardaient vers le futur et ils ont vu quelque chose de bien plus grand en rapport avec Son œuvre, mais dès le début et dans la réalité quotidienne ce n'était pas pour eux une chose du futur. Pour eux, c'était présent. Et quand Paul écrit ''Il doit régner'', cela signifie, ''il règne au présent, et doit continuer à régner, jusqu'à ce qu'Il mette tous Ses ennemis sous ses pieds''.

C'est quelque chose qui doit être recouvré dans notre conscience avec une ferme conviction. C'est ce qui doit être continuellement restauré dans la vie de l’Église et dans la conscience. Car, bien que de manière générale, l’Église adhère à la doctrine de l'exaltation de Christ, de Son autorité et de Sa Seigneurie, la réalité, la force et la conscience de tout cela, dans une très large mesure, a été perdu. L’Église, au début, vivait dans la conscience et dans la réalité du fait, comme ce fut vrai pour eux, que Jésus était sur le trône, indubitablement sans aucune contestation. Pour eux, Il était sur le trône comme le Seigneur de tous. Pierre affirmait : ''Il est le Seigneur de tous'' (Actes 10:36) Paul disait : ''...le faisant asseoir ...au-dessus de toute domination … de toute autorité'' (Éphésiens 1:20-21) C'était quelque chose d'accompli. C'était leur vision et leur conviction. C'était si puissant pour eux que cela touchait chaque aspect de leur vie.

A moins que cela ne soit vrai, aujourd'hui, dans la vie et dans la réalité de l’Église, comme ce fut le cas au commencement, les réalisations et les effets de cette époque ne se manifesteront pas dans l’Église ou par l’Église aujourd'hui. Si le puissant impact de Christ, en ce temps-là, était quelque chose d’incomparablement plus grand que ce que nous voyons aujourd'hui, à cause de l'état déplorable de l’Église, c'est en raison de cette seule chose. Si vous désirez retrouver le secret de leur force, de leur influence, de leur progrès, de leur marche en avant, (car malgré un monde terriblement hostile, la persécution, le martyre et toute espèce de d'adversité, ils allaient de l'avant, ''terrible comme une armée sous sa bannière'', et furent décrits comme les gens qui avaient ''bouleversé le monde''), si vous désirez découvrir ce secret, vous le trouverez dans cette affirmation : ''Il doit régner, Il doit régner, jusqu'à ce qu'Il est mis Ses ennemis sous Ses pieds''. Et Il règne.

Nous avons dit que, pour les apôtres, le règne de Christ avait déjà commencé. Il se manifestait à leur époque. Comment sont-ils parvenus à cette conviction et à cette connaissance ? Nous considérerons pour notre illustration, Paul, cet homme dont nous avons extrait quelques paroles. La connaissance que Paul avait de Christ régnant, procédait de l'expérience personnelle qu'il avait de cette réalité. Il avait eu une rencontre avec le Seigneur glorifié qui règne, et le Seigneur du Ciel avait eu une rencontre avec lui. C'était devenu réel dans sa propre expérience, dans son histoire et dans sa vie personnelle. Ce fut quelque chose de très personnel et il doit en être ainsi. S'il n'en est pas ainsi, cela pourra rester très théorique. Mais cela doit être personnel et expérimental. Il en fut ainsi avec Paul. Dans cette rencontre, sur le chemin de Damas, deux mots très personnels furent employés, qui sont centrés sur cette réalité.

DEUX MOTS PERSONNELS

En premier Lieu, Paul avait été interpellé par son nom : ''Saul ! Saul !'' Il avait été appelé deux fois par son propre nom. Ce fut un appel personnel. Il ne pouvait pas transiger avec cela. Il n'était pas possible de se méprendre dans ce qu'il entendit. C'était dirigé vers cet homme et en son propre nom. Cela ne fut pas dit dans la cohue de la foule. Ce n'était pas le fait d'un enseignement. L'appel lui est venu en tant qu'homme, individuellement : ''Saul ! Saul !'' Je ne suggère pas que nous devons tous avoir la même forme de rencontre, mais que nous devons tous passer par la même crise. C'est-à-dire que nous devons tous avoir, et pouvons avoir, un stade dans notre vie où nous serons confrontés, face à face, avec l'absolue Seigneurie de Jésus-Christ. C'est de cette crise-là que dépendra tout notre avenir. C'est une chose immense quand nous sommes face à face avec la Seigneurie de Christ. C'est une grande chose que d'être confronté avec le Sauveur. Il y a beaucoup de personnes qui sont sauvées par le Sauveur, et qui l'ont reconnu comme Sauveur, mais dont les vies sont sérieusement dénuées de la réalité de Sa Seigneurie. C'est parfois une déclaration et nous en restons souvent là !

L'autre mot très personnel adressé à Paul c'est quand il demanda : ''Qui est-tu Seigneur ?'' La réponse vint : ''Je suis Jésus…'', et Paul aurait pu essayer d'éluder la réponse en disant, Oui, mais notre pays est plein d'hommes avec ce même nom. De quel Jésus parles-tu ? Le Seigneur prévient cela en ajoutant : ''...celui que tu persécutes'', le Jésus que tu persécute c'est celui-là !'' Et Paul savait très bien de qui il s'agissait. Il y avait un certain Jésus dans ses pensées et dans tous ses projets, et ce Jésus-là, il était déterminé à le rayer de la mémoire des hommes et du monde. Il était sorti de Jérusalem pour éradiquer chaque trace laissée par ce Jésus. ''Je suis Jésus celui que tu persécutes.'' Vous voyez comment le Seigneur ramenait cette affaire à un domaine personnel. Il le rattache directement à l'homme lui-même, et ensuite au dessein même de sa vie, à l'objet même auquel il avait concentré toute la force de son esprit et de son corps pour en causer la perte : « Je suis Jésus.''

Quelque chose de semblable à cela doit se répéter dans l’Église et en nous, comme ce fut le cas dans la vie de Paul. Il doit y avoir un stade où, au lieu d'être seulement parmi une multitude, nous venons personnellement et individuellement, sous Sa domination et sous Sa Seigneurie absolue. Notre vie particulière, nos ambitions, toutes nos initiatives, tous nos engagements, seront désormais amenés sous Sa Seigneurie. C'est une chose immense, mais la gloire de ce trône dépend de l'acceptation de Son gouvernement et de Sa Seigneurie.

LA BIBLE DE PAUL A ÉTÉ TRANSFORMÉE

A partir de cette crise, de cette rencontre, de cette ''vision'' (de cette transaction, si nous pouvons la nommer ainsi) tout prit une autre dimension dans la vie de l'apôtre Paul. A partir de ce moment, à la lumière de Jésus sur le trône, tout fut transfiguré, transformé et perçu d'une manière entièrement nouvelle. Après cela, Paul retourna pour un peu de temps à Damas, et se rendit ensuite au loin, en Arabie. Je pense qu'il y alla avec sa Bible. Il y a plein d'évidences pour attester cela. Là, il y séjourna beaucoup de temps. Il avait d'un côté la Bible et de l'autre Jésus sur le trône qui lui parlait. C'est la bonne manière de connaître votre Bible, c'est la clé : Jésus sur le trône et la Bible. Ainsi, Paul saisit d'une manière nouvelle, le contenu de sa Bible (de son Ancien Testament avec lequel il avait été si familiarisé.) éclairé par la vivante lumière de cette grande vérité de Jésus sur le trône ! Et quand il lisait la Bible, il voyait de partout de manière implicite, cette réalité. Il vit que la Bible était réellement le livre qui exprimait l'intention de Dieu d'avoir un Homme et Son expression (l’Église) dominer et régner dans la gloire. Cette question de la gloire d'un Homme dans le ciel, interprète le contenu de ce livre et explique tout ce qui s'y trouve.

Quand vous le saisissez, cela vous ouvre la Bible. Pourquoi toutes ces affreuses situations que nous voyons ? Ce que nous voyons ici-bas est contraire à ce que Dieu avait prévu. Et cela le met en évidence. En considérant le monde et en voyant les situations préoccupantes des nations, autour de nous, dans notre pays, les terribles conditions de souffrance, de la misère et du mal, nous pouvons nous demander, comme l'incrédule ou le railleur : Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Dieu le permet ? La réponse est la suivante : Dieu permet à ce qui est contraire à ce qu'Il veut puisse s'étaler devant les hommes, prouvant ainsi que c'est antinomique, qu'Il n'a jamais voulu qu'il en soit ainsi. Quand une chose va mal, Dieu ne l'esquive pas, Il ne l’atténue pas, Il ne la met pas de côté, comme si elle n'avait pas d'importance. Il la laisse se dévoiler en exposant ses tragiques méfaits. Le monde fait entendre la plainte de son propre drame, la tragédie d'avoir manqué le dessein de Dieu. Appliquez cela au monde, et vous aurez un argument percutant pour apporter l’Évangile.

La Bible devint vivante pour Paul, et il incroyable de voir comment à partir de ce moment, il apporta la vision de la Bible partout où il allait. La vérité qu'il prêchait c'était : ''Jésus est Seigneur, Jésus-Christ est Seigneur !'' Son thème était le Seigneur exalté, le Christ exalté, le Christ glorifié, et Paul le prêchait à partir de la Bible. Cela avait changé sa conception de la Bible. Ce fut la cause et l'explication de son travail et de sa mission. Quelle fut la grande chose à laquelle il se consacra ? Qu'est-ce qui fit de lui un apôtre ? Sa mission et son travail était soumis au test de la gloire absolue du Seigneur Jésus, afin que Jésus puisse recouvrer Sa juste place dans ce monde et dans le cœur des hommes. Ce fut l'unique motif, le seul objet, et la chose prédominante dans toute son œuvre, et dans sa mission. Ce fut ni ceci ni cela, mais la passion exclusive et centrale que Jésus soit Seigneur dans les vies. Son travail et sa mission furent assujettis à cela et transfigurés, pour devenir son expérience.

Ses souffrances et sa persévérance furent possibles à cause de cette vision. Parfois, cela éclairait ses souffrances. Si jamais un homme souffrit, je pense que ce fut cet homme-là. . Je ne pense pas qu'il y eut beaucoup de souffrances qui lui furent épargnées. Il souffrit énormément bon nombres de souffrances oppressantes. ''Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. (2 Corinthiens 4:17-18) ; et parmi ''ces choses….qui sont invisibles'', suprêmement, et au-dessus de tout cela, il y avait Celui qui était exalté dans la gloire, ''lequel'' dit Pierre : ''quoique vous ne l'ayez point vu, vous aimez et vous croyez en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse'' (1 Pierre 1:8 Darby 1991). Mais la question est la suivante, comment est-ce qu'il fut capable d'endurer et de souffrir triomphalement ? Ce fut uniquement à cause de cette conscience fondamentale et centrale, d'une forte et profonde conviction que Jésus est sur le trône

LA COMPRÉHENSION QUE PAUL AVAIT DE L'ÉGLISE,
ET SON SOUCI POUR LES ÉGLISES

Je crois que ce fut aussi pour Paul, la clé pour la compréhension de l’Église. Paul, plus que nul autre peut-être avant lui, eut cette grande compréhension et cette pleine intelligence de l’Église, ''d'éternité en éternité''. Il entra dans la compréhension des conseils divins ''avant que le monde fut'' et vit l’Église dans le cœur et dans la pensée de Dieu. Il entra dans ces choses et la vit dans la consommation des âges et des âges à venir. Il reçut une merveilleuse compréhension de l’Église. Mais parmi toutes les choses qu'il déclara (les plus hautes et les plus profondes) l'expression la plus complète de la signification et de la vocation de l’Église est contenue et résumée dans ces expressions : ''Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!'' (Éphésiens 3:20-21) ''La gloire dans l’Église'' ; quelle gloire ? La gloire du Christ glorifié ! Nous devrions méditer plus longuement cette vision de l’Église, de son élection, de sa vocation éternelle, pour être le vase de la gloire de Christ. Jean l'a vue, à la fin, caractérisée de manière symbolique par cette cité. C'est tout simplement la gloire de Christ dans une ultime expression. C'est pour cela que l’Église a été choisie. C'est pour cela qu'elle a été appelée, pour être le vase, le siège de cette autorité, de ce gouvernement et de cette gloire. Christ dans la gloire, donnait à Paul la définition de l’Église, et une explication sans cesse croissante de sa signification.

C'est ce qui lui donnait ce souci pour les églises. Personne ne mettra en Doute que Paul eût un immense souci pour les églises. Il dit qu'il travaillait pour elles. Il pleurait jour et nuit pour elles. Il espérait et languissait pour elles. Il se dépensait à fond pour elles. Mais pourquoi ? Quel en était le motif ? Qu'est-ce qui le poussait à faire cela ? Ce fut la gloire du Seigneur Jésus ! Les églises existaient pour la gloire de Christ. Et quand il y avait une quelconque déviation, dans les églises et qu'il pouvait les aider, c'était motivé par cette seule pensée : que le Seigneur Jésus puisse être glorifié en toutes choses .

Et si nous allons au terme de tout cela , et que nous considérons ce que Paul a écrit concernant le retour du Seigneur, qu'est-ce qu'il désirait par-dessus toute choses en relation avec Son retour ? Est-ce la fin de ses problèmes ? Est-ce son propre plaisir et sa joie d'aller au ciel ? Oh, pas du tout ! C'était le règne de Son Seigneur, que Son Seigneur prenne possession de ce qui Lui appartenait, vienne dans Son royaume, exerce ses pleins droits, soit à la place qu'Il devait avoir, universellement, c'est la grande et la seule chose qui donnait naissance et de la croissance à tout le reste : ''il faut qu'Il règne.''

CHRIST RÈGNE ACTIVEMENT MAINTENANT

Christ est actif et Il règne. Christ règne. En plusieurs occasions, il est dit que lors de Son ascension Il s'est ''assis'' dans le ciel. ''Le Fils… s'est assis à la droite de sa majesté divine dans les lieux très hauts'' (Hébreux 1:3) Il ''s'est assis''. Mais si vous remarquez, dans les passages où il est dit qu'Il est assis, c'est invariablement lié à Son œuvre rédemptrice qui est terminée, elle est accomplie. Mais, d'autre part, Il est debout. Il n'y a aucune contradiction. Cela présuppose simplement qu'il y a une signification différente. Étienne l'a vu :'' Et il dit: Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.'' (Actes 7:56) Il est parlé de celui qui est 'debout''. Quand il s'agit de l’œuvre de rachat, elle est terminée et Il ne doit rien faire de plus. Il peut s'asseoir. Quand cela concerne une affaire liée à l’œuvre de rachat ici dans ce monde, c'est à Ses pieds, mais si un défi est lancé à l'égard e ce qu'Il a fait, Il se lève. Étienne était en présence de ce défi, et le Seigneur exalté s'est tenu debout, à cause de Son témoignage. Il est actif. C'est une réalité. Il n'est pas seulement assis attendant passivement que Ses ennemis soient mis sous Ses pieds : C'est Lui-même qui les met sous Ses pieds ! Il est debout pour mettre en évidence ce qui a été réalisé.

L'activité du Seigneur qui règne peut être considérée de plusieurs manières. Nous ne ferons seulement que le mentionner. Premièrement : ''Il visite les nations pour en tirer un peuple pour son nom'' (Actes 15:14, Darby 1991) La grande illustration dans l'Ancien Testament, bien sûr, c'est Israël en Égypte. Faire sortir un peuple pour Son Nom, c'est une immense affaire , impossible de faire cela en restant assis ! Il laisse s'étendre le prince de ce monde, Il épuise toute sa puissance, ses ressources, son endurance, et le met dehors. Il n'y a aucun doute que ce fut, dans l'Ancien Testament, la démonstration du pouvoir suprême de Dieu. Il y a seulement une autre démonstration qui dépasse celle-là, et qui se trouve dans le Nouveau Testament c'est ''... l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes (Éphésiens 1:19-20) C'est cela l'infinie grandeur de Sa puissance ! Mais ce fut colossal de faire sortir Israël d’Égypte pour en faire un peuple qui porte Son Nom.

Et il en est de même pour obtenir ce peuple hors des nations, pour Son Nom. Le prince de ce monde défend ses positions et revendique chaque parcelle de terrain. Aucune âme va être libérée de cet esclavage et de ce royaume sans combat. Il est souvent fait allusion à une trop grande facilité dans ce domaine. Et les gens se retrouvent dans une fausse position à cause de cette facilité. Si nous avons l'expérience de cela, nous savons que nous devons aller devant le trône en faveur des âmes, pour les arracher à ce royaume. Peut-être avez-vous une certaine expérience de ces endroits où le prince de ce monde a une terrible emprise et bien des moyens à sa disposition. Vous savez quel combat cela peut donner pour qu'une âme soit libérée : la souffrance, le travail, l'angoisse, le coût pour obtenir qu 'une âme sorte d'une nation pour Son Nom. Cela nécessite l'intervention du trône, de ce puissant trône, mais malgré toute l'opposition, Il le fait. Il est vrai qu'il y a similitude avec Pharaon et l’Égypte, et parfois bien plus grand et qui s'y oppose à cela. Malgré tout Il le fait.

La seconde chose qu'Il fait, c'est de constituer la vie de ce peuple par des principes divins. Nous aimerions qu'Il ait plus de latitude et plus de liberté pour le faire. Mais Il le fait. C'est-à-dire qu'il inculque une vie et des lois céleste dans ce peuple. Et de nouveau l'illustration dans l'Ancien Testament, c'est Israël au Sinaï et dans le désert. Là, les lois divines leur furent données, pour qu'ils soient constitués selon des principes divins. Ils furent testés et éprouvés selon les lois du ciel. Leur pain quotidien venait du Ciel. Ils devaient vivre du Ciel et vivre dans le ciel. Leur vie devait être une vie céleste. Rien d'autre ici-bas, ne pouvait faire d'eux le peuple de Dieu. Ils devaient être constitués sur une base céleste. Et c'est ce que le Seigneur exalté cherche à faire avec Son peuple. Si seulement, nous comprenions de manière nouvelle, nous pourrions voir que c'est l'explication et l'interprétation de nos expériences. Il cherche à nous reconstituer sur la base d'une vie céleste. Il essaie énergiquement de le faire. C'est parce que nous ne comprenons pas ce qu'Il fait que nous sommes si lents à changer. Reconnaissons-le et prenons-le à cœur !

La troisième chose qu'Il fait c'est de mettre tout Ses ennemis sous Ses pieds. Et cela nous amène à Israël, passant le Jourdain et entrant dans le pays de la promesse. Nous pouvons voir comment ces nations avaient été mises sous les pieds de Josué par le peuple. A présent, dans la nouvelle dispensation, c'est au moyen de Son Église que le Seigneur Jésus amène Son ennemi sous Ses pieds. Oh, puissions-nous être plus efficace dans cela ! Oh, que cela soit aussi vrai de nous, mettons les ennemis de Josué sous Ses pieds ! C'est un défi, c'est vrai ! Mais Il le fait. Il met Ses ennemis sous Ses pieds et le réalise par Son Église, de manière imparfaite, avec beaucoup de limitations, certes, mais c'est Sa manière d'agir. Le vieux William Gurnall, l'auteur du livre : ''Le chrétien dans son armure complète'' (en 1655), en parlant de la tête du serpent qui est mise sous le talon du Seigneur, imagine le Seigneur disant à Son Église : ''Je l'ai mis sous mon talon, venez vous aussi mettez votre talon sur lui !'' Nous devons coopérer avec le Seigneur Jésus dans cette affaire.

Considérons comment Il l'a fait au cours des siècles, car c'est une histoire merveilleuse ! Il est vrai que Son action, se déroulant sur une très longue période peut sembler difficile à saisir, mais si nous pouvions réunir l'histoire de tout ce qu'Il a fait, à travers les siècles, quelle histoire céleste ce serait !

Israël s'est vanté d'avoir œuvré contre Lui et Sa Seigneurie. Où est Israël aujourd'hui ? Est-ce qu'Israël peut relever la tête ? Au cours de ces siècles passés, il a été incapable de se relever, impotent, paralysé, à cause de son opposition au trône de Christ exalté. Rome est entré dans cette bataille pour faire la même chose. Et César avec tout son pouvoir et ses ressources, était déterminé à détruire ce Nom et cette puissance. Où est César ? Où est Rome et toute sa grande puissance ? Ils sont tombés dans la honte et dans la poussière, sans pouvoir se relever. Nous pourrions encore en rajouter. Dans nos propres vies, certains parmi nous, nous avons vu des hommes qui ont déclaré qu'ils posséderaient le monde pour territoire, et le Ciel a dit : C'est réservé pour Un seul ! Et qu'est-il arrivé ? Homme après homme, tous ont terminé leur carrière dans l'ignominie, et pire que cela, pour certains, car ils convoitaient la place du Fils de Dieu : le trône. Il en sera de même pour tous ceux qu suivront. C'est réservé pour Lui. ''Il doit régner jusqu'à ce qu' Il ait mis tous ses ennemis sous Ses pieds.'' Et Il le fera.

Comment Ézéchiel a-t-il dit cela ? Au cœur de ses prophéties, au centre même du livre, avec Israël en captivité ; en captivité lui-même, malgré le pouvoir de Babylone et tous ces pouvoirs mondiaux, mais saisissant et cherchant cette place de l'absolue suprématie, Dieu s'écrit par Ézéchiel : ''J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine !...jusqu'à ce que vienne celui auquel appartient le juste jugement, (ici le texte anglais est le suivant ''dont le droit est de porter la couronne'') et je le lui donnerai'' (Ézéchiel 21:27, Darby 1991).

''Il doit régner jusqu'à ce qu'Il ait mis tous Ses ennemis sous Ses pieds''. Que cela transfigure notre marche !


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