Chapitre 1 - L’Importance Capitale d’Avoir une Appréhension Adéquate de Christ
Lire
Matthieu 16 :13-15 « Qui dites-vous que je suis ? »
La
réponse que chacun d’entre nous donnera à cette question révélera
la mesure de notre propre vie spirituelle. Néanmoins, je voudrais
dire avant tout que bien que le Seigneur ait recherché la réponse
que lui a donnée Pierre – un témoignage et une affirmation de sa
divinité en tant que Fils de Dieu – nous ne voulons pas nous
engager dans une discussion concernant la divinité de Christ ; bien
que l’issue de ce qui suit ne fera que renforcer cette vérité.
Notre but est de contribuer à une plus grande réalisation de la
place et de la signification de Christ dans le propos éternel de
Dieu.
La
Connaissance de Christ est Fondamentale à la destinée de l’Homme
Nous
commençons par une déclaration élémentaire : tout ce qui touche à
la destinée de l’homme est lié à la connaissance de Christ. Pour
le chrétien en particulier, la connaissance de Christ gouverne tout.
Les Écritures nous éclairent explicitement quant à deux aspects de
cette vérité.
a)
Christ – le Fondement de la Vie Chrétienne
Premièrement,
la connaissance de Christ est le fondement et le commencement de la
vie chrétienne. «C’est ici la vie éternelle, qu’ils te
connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus
Christ. », Jean 17 :3. Bien que ceci soit reconnu et accepté
comme une vérité simple et élémentaire, il est évident que le
Nouveau Testament déclare que la vie chrétienne peut avoir soit un
bon ou un mauvais commencement. La suite dépendra, à plus ou moins
long terme, de ce commencement ; nous savons que ceci est vrai dans
la vie naturelle. Si un bébé a un mauvais commencement, ceci
provoquera beaucoup d’anxiété et demandera beaucoup d’attention
durant une période plus ou moins longue. Si néanmoins il a un bon
début, la suite se déroulera sans trop de problèmes pour lui-même
et ses proches.
Il
en est de même avec la vie chrétienne : le commencement peut être
bon, ou il peut-être mauvais, l’effet de ce commencement se fera
sentir peut être pour très longtemps. La force ou la faiblesse, la
croissance accélérée ou retardée, une vie fructueuse ou au
contraire stérile, dépendront très largement de notre appréhension
initiale de Christ ; c’est quelque chose qui doit nous interpeller.
Les apôtres savaient parfaitement ces choses, et en étaient très
conscients. C’est pour cette raison qu’ils s’appliquaient à
poser les fondements d’un bon commencement en présentant une
connaissance adéquate du Seigneur Jésus.
b)
Croissance dans la Connaissance de Christ
Une
seconde chose, toute aussi importante, est qu’après le
commencement de la vie chrétienne, les croyants devraient croître
sans cesse dans leur connaissance et appréhension de Christ ; ceci
est présenté très clairement dans les Écritures
Premièrement,
l’existence même de tous les enseignements présents dans le
Nouveau Testament et destinés aux croyants, démontre qu’il
devrait en être ainsi.
Secondement,
il est évident que nous pouvons observer une progression quant à
ces enseignements dans les Écritures. Pour le commencement de la vie
chrétienne, des mots comme « connaître » et « connaissance »
sont usités, comme dans le passage cité ci-après : « C’est
ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent… » Mais cette
croissance et ce progrès envers la maturité spirituelle sont
exprimés par un mot plus précis encore. Ceci n’est pas évident
dans nos traductions, néanmoins il est présent. Ce mot est dans le
grec epignosis, qui veut littéralement dire « pleine
connaissance ». Ce mot est utilisé vingt fois dans le Nouveau
Testament, et à peu près treize fois en référence directe avec la
croissance du croyant dans la vie chrétienne. Il serait utile de
noter et d’étudier tous les passages où nous trouvons ce mot,
avec l’aide d’un bon lexique. Il est tout à fait remarquable de
voir comment, après avoir présenté la connaissance de Jésus au
début du salut, les apôtres insistent sur la poursuite vers une
pleine connaissance du Seigneur.
De
plus, cette connaissance plus profonde est indiquée par les
enseignements spécifiques de la Parole. Nous ne citerons qu’un
seul exemple à cet égard. Dans Éphésiens 1 :17 nous lisons : «
que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire,
vous donne l' esprit de sagesse et de révélation dans sa [pleine]
connaissance. » Remarquons que ces paroles étaient adressées à
des croyants qui avaient déjà reçu ce que l’apôtre appelle «
tout le conseil de Dieu . », Actes 20 :27. C’était aux
anciens de l’assemblée qui était à Éphèse que Paul dit ces
paroles, pendant la longue période pendant laquelle il était
demeuré avec eux ; il n’avait pas hésité à leur déclarer tout
le conseil de Dieu. Néanmoins, nous le voyons plus tard prier pour
eux et pour toute l’assemblée afin qu’ils aient « l’esprit
de sagesse et de révélation dans la pleine connaissance de Christ
» ; ceci est à la fois très significatif et éloquent.
Ainsi,
nous avons très clairement exposé cette idée que les chrétiens
sont supposés avancés et sans cesse appelés à la progression
spirituelle dans leur connaissance et appréhension de Christ. La
Parole de Dieu rend ces choses très évidentes, et bien que ceci
n’ai peut-être pas besoin d’être un objet d’insistance, il
est essentiel que cette croissance soit reconnue. Toute fondation
quant à la vie chrétienne doit prendre en considération qu’une
connaissance progressive de Christ est fondamentale si les chrétiens
désirent atteindre la plénitude de leur vocation.
Ce
que la Bible Enseigne
Considérons la Bible et voyons ce qu’elle peut nous enseigner quant à la connaissance de Christ. Le croyant Bible en main a le panorama de toute l’histoire humaine. Sur la scène de ce monde, un merveilleux décor s’étale devant lui réparti dans toutes les branches de la science : la terre – la géologie, le ciel – l’astronomie, la biologie – la vie, le corps humain – la physiologie et l’âme – la psychologie. Toutes ces choses, le monde, l’homme et l’histoire, sont sur le devant de la scène. Mais avec les Ecritures entre ses mains, le chrétien est conduit au-delà de tout ceci, pour ainsi dire derrière la scène, dans les coulisses de toutes ces choses. Il est conduit en la présence-même de Dieu qui se tient derrière tout ce qui est apparent. De surcroît, avec toujours la Bible en main, le croyant est amené à voir que Dieu est un Dieu de propos, un Dieu de dessein, qu’Il planifie toutes choses selon le bon vouloir de sa volonté. C’est un Dieu qui a conçu et qui œuvre envers l’accomplissement de ce dessein. En outre, le chrétien est éclairé, toujours par les Ecritures, quant à la nature même de ce dessein. Dieu œuvre en mettant en marche toutes ses divines ressources afin de parvenir à son but, lequel est centré et dirigé vers une Personne qui n’est autre que le Fils de Dieu. Le propos tout entier de Dieu, la scène de l’univers dans sa totalité, ainsi que toutes les ressources divines, sont focalisés sur cette Personne merveilleuse : le Fils de Dieu. Tout s’opère pour Lui et Lui seul.
Les
Sept Sections de la Bible
Il
est apparent, par rapport à ce dessein éternel de Dieu, en ce qui
concerne ce plan divin pour le Fils, que la Bible est arrangée en
sept sections. La première – la création – tient
proportionnellement une petite place dans le livre divin. Néanmoins,
la Bible a beaucoup à dire à propos de la création en relation
avec le Fils de Dieu. En Lui, par Lui et pour Lui furent toutes
choses créées (Colossiens 1 :16), ceci embrasse tout !
La
seconde section, qui est appelée la période des patriarches,
s’étend du quatrième chapitre de la Genèse jusqu’à la fin de
ce livre. Nous méditerons sur cette section ci-dessous.
Une
troisième section, commençant au livre de l’Exode, est ce qui est
appelée la période d’Israël ; elle court jusqu'à la fin de
l’Ancien Testament. Mais elle inclut des sous-sections, la section
de la sacrificature, du douzième chapitre de l’Exode jusqu’au
premier livre de Samuel. Suit la période de la monarchie, elle va
jusqu’à la fin des livres des Rois et des Chroniques. C’est à
ce moment que la monarchie est amenée à sa fin, et qu’Israël est
emmenée en captivité. Il y a enfin la dernière sous-section, celle
des prophètes qui occupe le dernier quart de l’Ancien Testament.
La
quatrième section de la Bible inclut l’Incarnation, la vie la mort
et la résurrection du Fils de Dieu.
La
cinquième section, très courte mais très importante, comprend les
quarante jours qui ont suivi la résurrection.
La
sixième section représente le ministère actuel du Seigneur Jésus
dans les cieux. Ceci comprend deux aspects, tout d’abord
l’avènement de l’Esprit Saint, ensuite nous avons la naissance,
la vocation et l’achèvement de l’Église.
La
septième et dernière section, celle qui touche l’avènement du
Fils dans sa gloire, a plusieurs aspects, implications et effets dans
trois domaines particuliers : premièrement en relation avec
l’Église, deuxièmement en relation avec les Nations et enfin en
relation avec Satan et son royaume.
Ces
sept sections comprennent la Bible tout entière. Pour le moment, je
vais me limiter aux seconde et troisième parties, celles qui
concernent la période des patriarches et Israël. Tout en gardant en
point de mire l’objet de notre méditation : découvrir la place et
la signification du Seigneur Jésus dans le dessein éternel de Dieu.
Ceci afin que nous parvenions à une connaissance adéquate du
Seigneur, ce qui est essentiel pour la plénitude spirituelle du
chrétien individuellement et de l’Église collectivement.
La
Période des Patriarches
Dans
cette section, nous avons sept personnes remarquables qui dominent
les évènements. Comme nous le savons, le chiffre sept représente
la plénitude spirituelle, ou ce qui est complet spirituellement.
Lorsque nous considérons ces sept hommes, qui furent divinement et
souverainement choisis afin de nous enseigner, nous voyons que Dieu a
incorporé sept caractéristiques qui nous parlent du Fils ; prises
toutes ensemble, celles-ci nous donnent une description complète du
Seigneur Jésus. Je n’ai pas l’intention d’étudier tous ces
traits maintenant, mais nous allons les considérer de façon
générale ; afin de servir au but de notre présente méditation. Ce
sont ici les sept personnes marquantes de cette section : Abel,
Hénoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et Joseph. Chacun d’entre eux
représente un trait caractéristique de la Personne de Christ.
Abel
– les portes des cieux se sont fermées à Adam mais se sont
rouvertes pour un homme qui était prêt à tout abandonner dans sa
vie afin de servir à la volonté de Dieu. Caïn, par ses propres
moyens, essaya d’entrer par la porte du jardin, mais la trouva
fermée et interdite à l’homme ; il n’y avait aucun accès
possible. Mais envers Abel cette porte des cieux fut rouverte. Abel
parvint à entrer car il était disposé à tout sacrifier dans sa
vie, la vie même, afin d’être conforme à la pensée de Dieu.
Aussi, nous voyons en lui un aspect remarquable du Seigneur.
Hénoch
– c’est l’homme qui marcha seul avec Dieu sur la terre alors
que tous les autres marchaient dans une direction opposée à Dieu et
contraire à Lui. C’est ce que fit le Seigneur Jésus, et Il fut
très certainement le seul homme à avoir marché ainsi de son temps.
Il marcha avec le Père comme nul autre. Aussi, lorsque tous
s’éloignaient de Dieu, Hénoch marcha avec Dieu.
Noé
– c’est celui qui vécut à la lumière d’un jugement à venir
et d’un jour de renouveau qui allait suivre ; Noé se dévoua à
marcher en vue d’un tel jour. Ceci est résumé très
succinctement, car la vie de Noé fut remplie de péripéties. Il fut
éprouvé par le temps et les apparences qui semblaient contredire et
discréditer la position qu’il avait adoptée. Il fut éprouvé
très sévèrement dans sa solitude, néanmoins il vécut et oeuvra
toute sa longue vie à la lumière d’un jour futur. Un jour de
jugement, et un jour de renouveau ; au-delà du jugement. N’est-ce
pas ici une figure marquante du Seigneur Jésus ?
Abraham
– l’homme dont la part était l’Éternel seul. « Abraham,
ne crains point; moi je suis… ta très-grande récompense .»
Il était un homme privé de son pays, un étranger dans le pays dans
lequel il séjournait, il vint et alla dans ce pays comme « Je
suis étranger, habitant parmi vous » ; mais son attribution
était l’Éternel. Il nous est dit qu’il cherchait la patrie
céleste, «car il attendait la cité qui a les fondements, de
laquelle Dieu est l’architecte et le créateur », (Hébreux 11:16,10). La seule part d’Abraham était l’Éternel. Cette vérité
contient beaucoup plus d’éléments, mais c’est ce qui résume
cette personne-clé de l’Ancien Testament. Ainsi était le Seigneur
Jésus. Combien solitaire était sa vie ici-bas, une vie de labeur et
de privations ! Mais le Père était sa part, et ceci était
pleinement suffisant.
Isaac
– il est la figure de la victoire de la vie sur la mort. Il
représente cette vie plus que conquérante, qui annule la mort et la
rend inefficace. C’est une image forte du Seigneur Jésus – une
vie qui déclare sans cesse que la mort a été vaincue. Une vie qui
ne cesse jamais, triomphante sur la mort !
Jacob
– comme il était difficile Jacob ! Néanmoins, lorsque nous
analysons sa vie, nous voyons qu’il parvint à faire l’expérience
de ce que le Seigneur Jésus a vécu : seule la vie dans l’Esprit
est la vie ascendante. Jacob fit l’expérience douloureuse
d’obtenir la victoire sur la chair. Un jour sa chair fut vaincue,
il en ressortit affaibli et brisé. Il découvrit alors que
l’ascendance spirituelle n’est pas obtenue par la perfidie, la
ruse ni la force de la chair, mais uniquement par l’Esprit. C’est
sur ce principe que vivait le Seigneur Jésus. L’Éternel amena
Jacob sur la base de son propre Fils – la base de l’ascendance
par l’Esprit.
Joseph
– il résume tous ceux qui l’ont précédé et contient toutes
les grandes caractéristiques du Seigneur : la souffrance et la
gloire.
Nous
avons donc, en ces hommes, un aperçu de la description du Fils par
le Père. Souvenons-nous qu’il est écrit que ce fut par le Fils
que toutes choses furent faites, (Jean 1 :3 ; Colossiens 1 :16).
Aussi, l’achèvement de la première phase de la création est
arrivé par le Fils. Que fait t-il après cela ? Il est vrai que le
Père est entré dans son repos. Mais qu’en est-il du Fils ? Le
Fils s’est-il assis en se disant « Ceci est la fin de tout » ? A
quoi a donc été occupé le Fils pendant tout ce temps ? Le fils est
à l’œuvre dans la vie de ces sept hommes. Il est occupé à se
manifester dans leur vie spirituelle. Il inculque ses traits de
caractère de cette septuple manière. La seule façon véritable et
profitable d’étudier les Patriarches, est de le faire à la
lumière de Jésus Christ. La vie de ces hommes est fascinante au
niveau humain, mais ceci ne nous conduira pas loin. Nous devons voir
ce à quoi Dieu travaille dans ces hommes, ce dans quoi Il s’investit
et le but de l’œuvre du Fils : Il est occupé à se reproduire
dans la vie spirituelle de ces hommes. Alors, l’étude de la vie de
ces hommes contribuera à l’acquisition d’une plus grande
connaissance de Christ. Ce sera une édifiante et utile connaissance ;
une connaissance qui produira de la puissance et de la vie.
L’Ère
d’Israël
La
section suivante, celle qui concerne Israël, de l’Exode à
Malachie, est elle-même divisée en plusieurs parties. Nous avons la
sacrificature, d’Exode douze au livre de Ruth. Ensuite, nous avons
la monarchie, du premier livre de Samuel jusqu’au second livre des
Chroniques. Enfin, nous avons les prophètes, d’Ésaïe à
Malachie.
a)
La Sacrificature
Afin
d’apprécier la signification de singularité de la sacrificature
de l’ère d’Israël, il est nécessaire de reconnaître la raison
du choix divin d’Israël. C'est-à-dire que nous devons apprécier,
à sa juste valeur, la place, la nature et la vocation d’Israël.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites à propos de la nation
juive, il est vraiment un peuple hors du commun. Ils ont été
appelés le plus merveilleux peuple de l’histoire. Bon nombre
d’études ont été conduites quant à ce qui a été appelé « le
génie de la religion juive ». Mais nous ne lisons aucune de ces
choses dans la Bible ! S'il y a eu quelque aspect merveilleux de ce
peuple, il ne pouvait pas s’en vanter ; car ce n’était dû qu’à
la grâce de Dieu.
Ce
que la Bible révèle concernant les enfants d’Israël n’est pas
leur « génie pour la religion », mais plutôt le fait qu’ils
n’étaient pas meilleurs, sinon pire, que les autres nations. En
fait, lorsque les intérêts d’Israël étaient menacés, ou
lorsque leurs ambitions étaient frustrées, il était alors dominé
par la cupidité, l’égoïsme, la dureté de cœur, l’entêtement
et le meurtre. Etienne avait, de son temps, adéquatement résumé
leur histoire lorsqu’il déclara à leurs conducteurs : « Lequel
des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué
ceux qui ont prédit la venue du Juste », (Actes 7 :52). «
Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? »
C’était un défi qui leur était lancé. Dans ce merveilleux
discours d’Etienne, toute l’histoire est annoncée et présentée
de manière très sombre. Aucun génie pour la religion – bien au
contraire ! La déclaration solennelle de Dieu à l’égard d’Israël
avait été :
« Ce n'est pas parce que vous étiez plus nombreux
que tous les peuples , que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il
vous a choisis. », (Deutéronome 7 :7).
Pourquoi
donc Dieu a-t’Il choisi un tel peuple ? Comment un tel peuple
pouvait-il être pleinement accepté par Dieu, être en communion
avec Lui, gardé dans Son amour, obtenir de Lui toutes les faveurs,
le provoquer à la jalousie pour leur cause – comment était-ce
possible avec un tel peuple ? Reconnaissons avant toute chose que
leur existence était fondée sur un système « médiatorial » :
une sainte sacrificature, un autel saint, des sacrifices et des
offrandes saints, des sacrifices d’animaux sans tache ni défaut,
des offrandes de gâteaux faits avec de la farine fine, des victimes
expiatoires inspectées scrupuleusement par les sacrificateurs.
Toutes ces choses proclamaient haut et fort qu’elles étaient ainsi
– non pas pour un grand peuple, pas pour un peuple ayant un certain
génie pour la religion et la bonté – mais pour les pires des
pécheurs, ceux qui n’ont aucune espérance, les plus
désobéissants, les plus provocateurs, les plus méprisables, le
peuple le plus infidèle de toute la terre – pour de tels gens,
Dieu a pourvu la plus intime relation entre eux et Lui-même ! Que
tous ceux qui se désespèrent lisent le Psaume 105, puis, une fois
lu, qu’ils lisent le Psaume qui le précède et celui qui le suit.
Dans le Psaume 105 nous avons la longue et monotone histoire de
l’infidélité et de l’inconstance de cette nation. Malgré tout,
Dieu pardonna, pardonna et pardonna encore. Pourquoi ?
L’histoire
d’Israël ne peut être lue et comprise qu’à la lumière de
Jésus Christ. Il est la seule explication. Pourquoi Dieu choisit-Il
Israël ? Quelle est leur place, la nature de ce peuple, leur
vocation ? Israël est l’objet de la grande leçon de la grâce.
C’est la grâce qui procure tout ce qui manque à l’homme, mais
qui est essentiel pour la communion avec Dieu. Dieu la pourvoit
Lui-même. De la matrice d’Israël Jésus Christ est venu, mais Il
était déjà implicitement présent dans toutes ces choses qui
faisaient partie de la sacrificature. Ces figures déclaraient : «
Ce n’est pas votre mérite, ni votre bonté – c’est ma
perfection. » Ainsi, Israël démontre, non pas sa propre grandeur,
sa propre bonté, son propre génie, mais uniquement la grandeur de
Christ. Celui qui, pour des gens comme nous, a été fait « sagesse
de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption .»,
(1 Corinthiens 1 :30). Dans quel but ? « En sorte que nulle chair
ne se glorifie devant Dieu », (verset 29). Toute la gloire est à
Christ. Dieu, dans sa sagesse, a jugé utile de se servir de ce
peuple Israël, de le garder pendant tous ces siècles, afin de
démontrer au monde dans ce peuple et à travers lui, sa merveilleuse
grâce – cette grâce « de notre Seigneur a surabondé avec la
foi et l'amour qui est dans le Christ Jésus. », (cf. 1 Timothée
1 :14).
b)
La Monarchie
La
monarchie va du premier livre de Samuel au second livre des
Chroniques. L’aspect dominant de cette monarchie était la gloire :
la gloire de Dieu manifestée, savourée et manifestée par le peuple
de sa grâce – car, comme nous l’avons vu, c’est ce qu’il
est. Parce qu’il est le peuple de sa grâce, il est le peuple de sa
gloire. Le trône est un symbole d’ascendance, de puissance,
d’autorité et de primauté. Il devait être l’expression d’un
« trône de gloire » établi dans les cieux, (Jérémie 17 :12).
Alors
que nous avons considéré le peuple d’Israël quant à la
monarchie, nous devons maintenant nous attarder sur le père et le
fils dans lesquels la monarchie parvint à son apogée de gloire et
de puissance – David et Salomon.
Commençons
par David. Qui est David ? Que pense-t-il et dit-il de lui-même, à
propos de son passé et de son règne ? Il est écrit que David alla
se présenter dans la présence du Seigneur et lui dit : « Qui
suis-je, Éternel Dieu! et quelle est ma maison… ? » (1
Chroniques 17 :16). L'Eternel lui répondit : « Je t'ai pris des
parcs, d'auprès du menu bétail ». David était un homme de
souche humble, sans aucune réputation et sans aucune valeur aux yeux
de ses frères. Ses fautes et ses faiblesses sont écrites en larges
lettres et ne furent pas cachées par l’Eternel. Des choses que
nous aurions préféré ne pas savoir, que nous aurions souhaité
qu’elles ne fussent pas dans la Bible – des meurtres, des
trahisons, des passions – l’Esprit de Dieu a relaté et préservé
toutes ces choses. Ce n’est pas ici l’histoire d’un homme qui
est
exceptionnel pour sa perfection et ses excellences morales. Bien
entendu, il y a de très bonnes choses à propos de David, il y en a
de merveilleuses, mais Dieu nous a révélé cet autre coté. Il est
avant tout un homme, un homme épris de toutes les faiblesses
et passions de l’humanité. Il est tombé au plus profond du péché
– il a des péchés ignobles. Du fond du bourbier il a crié pour
être délivré, et loua Dieu pour l’avoir tiré de la fosse ;
l’horrible fosse – mais il en fit l’expérience.
Considérons
à présent Salomon. Observons ses débuts, le désavantage de sa
naissance – le péché dans lequel il fut conçu, l’iniquité qui
marquait sa venue au monde. N’avez-vous jamais éprouvé un grand
trouble en lisant le onzième chapitre du premier livre des rois ?
Nous y avons un homme pour lequel Dieu fit tout pour lui : Un homme
que Dieu avait gratifié de sagesse au-dessus de tous les hommes, qui
avait été doté d’une richesse et d’une considération et d’une
puissance sans précédent. Un homme démarqué de tous les hommes
quant aux bénédictions divines, lorsqu’il était au summum de sa
gloire. Mais malgré tout ce que Dieu fit pour lui, sa vraie nature
fut révélée au grand jour, comme par exemple dans ce chapitre du
premier livre des Rois : « Mais le roi Salomon aima beaucoup de
femmes étrangères ». Ceci marqua le commencement du déclin et
de la chute, la terrible tragédie d’un homme descendant dans le
bourbier et dans la fosse de l’iniquité humaine. Le résultat en
fut la division du royaume, une lignée de successeurs royaux
épouvantable et la déportation de tout le peuple en exil. C’est
l’histoire de Salomon. Il parait invraisemblable qu’un tel homme
puisse tomber si bas.
Malgré
cela, Dieu connaissait tout de Salomon avant même qu’Il ne le
gratifia de la première bénédiction. Dieu connaissait son homme,
Il savait tout ce qui pouvait et allait arriver. Que pensons-nous
donc de David et de Salomon ? Il s’agissait d’hommes ordinaires,
de la race d’Adam, parvenant au sommet de la puissance et de la
gloire – Pourquoi ? A cause de la grâce de Dieu. Dans quelle
intention Dieu agit-Il ainsi ? Pourquoi a t-Il donné à Salomon,
comme le déclarent les Ecritures, une sagesse, une puissance et une
gloire supérieures à ce qu’aucun n’avait jamais eu avant lui,
et qui n’a jamais été dépassée par aucun homme après lui (1
Rois 3 :12) ? Pourquoi a t-Il fait de la sagesse de Salomon quelque
chose d’exceptionnel ? Il est devenu lui-même un proverbe. Si nous
voulons évoquer la sagesse, les richesses et la gloire, nous parlons
de Salomon. Même le Seigneur Jésus le fit : « Salomon dans
toute sa gloire », (Matthieu 6 :29). Dans quel but Dieu
s’engagea t-Il avec ces hommes David et Salomon ?
Nous
avons la réponse claire et définitive dans le Nouveau Testament.
Lisez les passages du Nouveau Testament où David et Salomon sont
liés au Seigneur Jésus. Dieu a toujours eu son Fils en vue. En
David et Salomon, Dieu présentait symboliquement le royaume de son
Fils, avec toute la gloire et les bénédictions qui en découleraient
par la grâce en Christ Jésus. C’est ici l’explication de cette
période de la monarchie. Sans ceci elle n’a aucune raison d’être.
A travers ces hommes, Dieu a démontré à travers toute l’histoire,
les grandes vérités concernant son Fils. Tout d’abord, Il
présente, à travers la sacrificature, la grande vérité de la
grâce rédemptrice : tout est divinement pourvu afin d’amener le
peuple en Sa présence, qu’il puisse jouir d’une communion
impérissable. Ensuite, au moyen de la monarchie, Il met en évidence
ce à quoi conduira la grâce : elle conduit à la gloire par le
Christ Jésus.
c)
Les Prophètes
La
troisième partie, celle des prophètes, couvre deux périodes :
celle qui précède la captivité et celle qui lui succéda. Le
ministère prophétique avait pour but de re-présenter la pleine
pensée de Dieu concernant Son Fils et Son peuple et, à travers eux,
de le faire envers les Nations aussi. Les prophètes étaient un
rempart contre le déclin spirituel chronique du peuple de Dieu.
Cette tendance à la déchéance spirituelle est toujours présente,
même parmi le peuple de Dieu, les prophètes étaient un bouclier
contre cette inclination. Soit ils encourageaient les sacrificateurs
et les rois, soit ils s’opposaient à eux quant à cette question
de déclin. Ce faisant, ils maintenaient la pensée divine
relativement à la sacrificature et la royauté : la sainteté,
l’incorruptibilité, la justice et la vérité. Mais ils étaient
oppressés par les situations désespérées de leurs propres temps,
et ainsi ils parlèrent beaucoup de ce Jour à venir et de Celui qui
devait venir. La perspective de l’avènement de cette Personne
était leur force, leur espérance et leur inspiration. Pour eux, le
salut et la gloire étaient dans Celui qui devait arriver.
Lorsque
Jésus posa cette question à Ses disciples : « Qui dites-vous
que je suis? », ils proposèrent des réponses issues de
l’opinion publique qui exprimaient l’espérance prophétique.
Mais pour Lui ces réponses étaient inadéquates. Il était la
réponse à cette espérance, et ainsi Il insista auprès d’eux
pour voir s’ils parviendraient à cette conclusion.
Ils
avaient été avec Lui pendant plus de trois ans, pendant cette
période ils virent Ses œuvres, entendirent Ses paroles ; l’avaient
connu comme une personne dans la chair. Son temps sur la terre arrive
à la fin, et dans cet endroit reculé du nord, alors que Sa face est
déjà tournée vers Jérusalem, Il sonde Ses disciples, Il les sonde
avec cette question : « Qui disent les hommes que je suis, moi,
le fils de l'homme? » (Matthieu 16 :13). Entendant une diversité
de réponses quant à ce que les hommes pensent de Lui, Il s’enquiert
de Ses disciples : « Qui dites-vous que je suis? ». Ce qu’Il
demande en fait est : « Quelle est donc la conclusion à laquelle
vous parvenez à mon sujet ? Vous avez tout vu, vous avez tout
entendu, vous avez touché : Quelle conclusion en tirez-vous ?
Comment me percevez-vous ? Quel résultat obtenez-vous ? Après tout,
quelle est donc votre perception de Moi ?
Alors
que Pierre donna une réponse qui satisfit le Seigneur, ce n’était
qu’une illumination momentanée et passagère, car peu après, ce
même homme renia Jésus. Les évangiles nous conduisent à une
triste conclusion : bien que les disciples fussent proches de Lui,
qu’ils entendirent tout ce qu’Il dit et virent tout ce qu’Il
fit ; bien qu’ils l’écoutèrent et l’observèrent, ils ne
l’avaient pas vraiment vu. Un tel constat peut nous paraître
injuste, mais les évangiles nous démontrent maintes fois qu’il en
était ainsi. Ce n’était pas la première fois qu’Il mettait en
évidence leur manque de discernement. Nous voyons ce qui arriva
juste après. Lorsqu’Il se manifeste à eux après la résurrection
en se montrant et en leur parlant, nous voyons leur profonde
incrédulité et ignorance. Ils n’avaient rien saisi, rien
appréhendé : la vision spirituelle leur faisait défaut. Ils
connaissaient leur Bible – ils connaissaient Moïse, les Psaumes,
les Prophètes – mais ils n’avaient pas saisi qui Il
était. C’est ce qu’Il met en avant sans cesse dans les évangiles
et parce qu’ils n’avaient pas compris qui Il était, les
disciples rencontrèrent d’énormes difficultés. C’est pour cela
qu’ils le désertèrent et s’enfuirent au moment le plus noir,
que le premier d’entre eux le renia trois fois avec véhémence.
C’est pour cette même raison que nous les voyons, après la
crucifixion, éparpillés, désillusionnés et désemparés. Ils
n’avaient pas compris qui Il était.
Revenons
à notre question principale : l’importance fondamentale d’une
appréhension et d’une connaissance appropriée et pertinente de
Christ révélé en nous par l’Esprit Saint. Nous pourrions résumer
ceci en disant que la Bible tout entière, de la Genèse à
l’Apocalypse n’a qu’un seul objet en vue : c’est de nous
révéler la pensée de Dieu quant à l’homme ; afin que l’homme
puisse savoir comment rendre toute la gloire à Dieu. Mais l’unique
moyen de parvenir à cette fin est le Fils de Dieu. Non seulement Il
nous révèle la pensée de Dieu, mais Il est la pensée
de Dieu pour nous. Il n’est pas seulement la Parole en tant que
message, Il est la Parole en tant que Personne. Il en découle que
toute la Bible est saturée et gouvernée par Christ. Il en est la
raison de son existence, qu’elle nous révèle le passé, le
présent, l’avenir ou l’éternité. Christ est central, Christ
est absolu, Christ est universel ; Christ domine toutes choses. La
vie chrétienne sera plus ou moins significative dépendamment de
notre appréhension et connaissance spirituelles de Christ. Ceci est
réalisé par ce que l’apôtre Paul appelle : « les yeux de
votre cœur étant éclairés », (Éphésiens 1 :18). Christ est
la somme de toutes choses, le genre de chrétien que nous serons et
la mesure de la plénitude spirituelle atteinte par chacun dépendra
exclusivement de notre connaissance de Christ, (cf. Éphésiens 4
:12-16).
à suivre...