jeudi 18 octobre 2012

Ligne de vie par Etienne ATGER

Pour mieux comprendre. Peut-être. Étienne ATGER (Ancien responsable de jeunesse en mission à Saint-Paul-les-trois-Châteaux dans la Drôme en France) – Décembre 2011 

    À tous ceux qui me lisent depuis plusieurs années, à tous ceux qui me suivent de loin ou de près dans mes pérégrinations, à tous ceux qui m’ont perdu de vue ou qui ont perdu de vue ce que je suis devenu, voici quelques lignes qu’il me fallait écrire. Il me fallait les écrire pour vous, mais surtout pour moi. Pour mieux comprendre ce chemin, souvent de douleur, qui a été et qui est le mien. Si mon regard se porte vers ce qui est devant moi, je ne puis bien en saisir la portée que si je comprends ce que Père a fait dans ma vie, avec tant de précision, de gentillesse, de douceur, de pédagogie.
Je viens d’écouter un message qui m’a été envoyé, et c’est clairement l’expression de ce qui se joue en moi, au plus profond de mon être, de mon identité, de ma foi. Dieu a ébranlé toutes les fondations qui n’étaient pas Son fils. Pas à pas, Il a ôté, secoué, déchiré, bouleversé, émondé. Et là, au fond d’un puits de solitude et de douleur, je l’ai trouvé. La seule fondation qui puisse être et qui ne peut être ébranlée par quelque tempête que ce soit. Après tant d’années, et en particulier ces derniers mois, j’ai trouvé Jésus. Ce Jésus qui me révèle le Père. Ce Jésus qui en est la plénitude. Ce Jésus qui est enfin devenu mon tout. En me perdant, je me suis trouvé.
    En 1998, au tout début de l’année, je faisais, comme j’en avais pris l’habitude, mon bilan de l’année écoulée, et même des dernières années que je venais de vivre. Peu importe de quoi elles avaient été faites, elles me paraissaient pleines, riches, abondantes. Tout a mon action de grâce, dansant littéralement devant Dieu dans mon petit bureau de la place de la Tour Neuve, j’ai posé une question à Père : « Et toi Seigneur, que penses-tu de ces années ? ». Tout doucement, aimablement, la réponse paisible du St Esprit s’est faite entendre : « Il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Je comprenais ce que Père me disais. Tout d’un coup, mon regard sur ces années changeait et je savais que mon extrême richesse était devenue un fardeau pour le Seigneur. Trop de compétences, trop de savoir faire, trop de succès, trop d’autorité. Trop de tout faisait de moi un homme riche au point que la porte du Royaume des cieux en était devenue trop étroite… Non pas tant que je n’aimais plus le Seigneur ou que je ne lui obéissais plus, mais j’avais suffisamment en moi pour ne pas avoir besoin de lui pour accomplir ma tâche. Juste besoin de prier pour m’assurer de son assentiment !
    Quelques mois plus tard, tout à mes réflexions et à mon trouble que provoquaient ces mots de Dieu, j’entendais encore le St Esprit me chuchoter, sans aucune violence, sans aucun reproche, mais seulement de la tendresse : « Pourquoi crois-tu ce que tu crois ? » Quelle réponse allais-je donner ? Il me fallait y réfléchir, longuement, sans précipitation. Mais déjà, cette simple interrogation de Père me troublait, m’ébranlait. Il me fallait être honnête en cherchant la réponse : une grande partie de ce que je croyais, je l’avais entendu d’autres et je l’avais adopté, pleinement, parce que d’autres le croyaient. Ce que je croyais était acceptable et me donnait d’être accepté, parfois au prix de quelques compromis. Mais, me convainquais-je, c’était le système qui le voulait. Ce n’était pas forcément un mal, mais je voyais bien dans cette évidence, trop d’évidences justement et qu’il me faudrait, un jour ou l’autre, apprendre ailleurs, apprendre seul et confronter mon exégèse à celles des autres. Et finalement, apprendre à explorer des chemins nouveaux qui impliqueraient la solitude de l’aventurier spirituel qu’Il allait faire de moi.
    Puis vint ce mois d’août de la même année. Seul dans la montagne. À genoux dans les épines de pins, juste à côté d’une petite fleur des champs qui avait poussé là, seule et fragile au milieu des vieux arbres résistants à tous les vents. Mon coeur était dans le plus grand des troubles. Ma lassitude était à son comble. Il me fallait être honnête avec moi-même, je n’aimais plus ce que je faisais et ce que j’étais devenu. Ce qui m’avait paru si beau quelques mois auparavant, était devenu sans saveur et perdait de son sens. Étais-je vraiment en train de faire la volonté de Dieu ?, m’interrogeais-je. Quel avenir était le mien ? Un terrible sentiment m’habitait, je me sentais comme perdu, inutile, trop plein de mon histoire que je célébrais il y a peu. Dans le mistral violent, j’ai alors entendu une voix. Était-elle audible ? Je n’en suis plus très sûr, mais elle m’envahissait tant qu’il me semblait que celui qui me parlait était tout juste à mes côtés. Je venais d’interroger le Seigneur pour savoir si je devais m’impliquer dans un mouvement que Jeunesse en Mission embrassait depuis peu et qui était celui d’implanter des petites communautés missionnaires, ou en d’autres termes, l’implantation d’églises tournées vers le monde. Depuis plusieurs années, j’étais directeur de la mission pour la France, je consacrais tout mon temps à la vie de nos centres, à ses leaders, à son administration, à ses projets. Le reste de mon temps public était ensuite consacré à l’enseignement et à la prédication. Presque pas un week-end sans être invité à partager la parole de Dieu. Tout cela faisait mon succès et mon quotidien. Mais quid du monde du dehors ? J’étais venu à J.E.M. près de 20 années plus tôt pour le changer justement, du haut de mes 20 ans ! Je voulais prêcher l’Évangile et aller dans le monde « sauver les pécheurs ». Et cela faisait si longtemps que je n’avais plus marché dans ce monde, que je n’avais plus côtoyé ceux qui s’y perdaient. Le monde dans lequel j’évoluais m’était, quant à lui, devenu trop confortable pour demeurer honnête. Alors il y eu cette voix, qui, en anglais, sans doute pour mieux capter mon attention, me disait : « Je ne t’appelle pas à implanter des églises, mais à implanter des entreprises. Tu appelleras cette organisation Ethnic International ».Point final et début d’une folle et troublante aventure !
    Je ne peux pas raconter ici, en quelques lignes, les treize années qui suivirent cette rencontre de l’été 1998. Cela se fera peut-être un jour mais il me faudra prendre le temps. Relire tous mes journaux dans lesquels j’ai gardé précieusement les traces de cette étape de ma vie afin de n’en rien oublier. Plus tard. Un jour.
    Mais il me fallait commencer avec ces trois événements, ces trois rencontres de cette année 1998. Non pas que ce qui a précédé n’ait pas de sens. Au contraire, mais les souvenirs s’estompent et perdent un peu de leur intensité. Pourtant, si je m’arrête pour me souvenir bien au-delà de ces treize dernières années, j’y vois la trace de Dieu et sa longue préparation pour aujourd’hui. Et cela me bouleverse intensément. Il a été là à chaque instant, façonnant, préparant, insufflant, semant, pour me permettre la croix…
    J’aurais pu m’arrêter sur ma petite enfance et les soirées d’été dans la maison de « grand-papa et grand-maman » au cours desquelles mon grand-père, que je n’ai pas assez connu, lisait les Écritures et priait pour ses petits enfants.
    J’aurais pu m’arrêter sur mon enfance africaine, tellement formatrice de ma passion pour les nations. J’aurais ainsi pu vous parler de la promesse que j’ai faite à ce continent, sur la passerelle de l’avion qui m’emmènerait pour de nombreuses années loin des senteurs, des couleurs et des bruits africains.
    J’aurais pu vous parler de ces missionnaires au Dahomey avant que le Bénin ne passe par là, et qui m’ont instruit, aux cotés de mes parents, dans les voies du Seigneur Jésus. Quel amour ils m’ont montré !
    J’aurais pu vous parler de ma conversion à l’âge de 17 ans, à Viviers, en Ardèche, dans le cadre des premiers rassemblements charismatiques. Cette rencontre dont le thème central était Actes 1 :8, « Vous serez mes témoins… jusqu’au bout du monde. »
    J’aurais pu vous parler de mon arrivée à Jeunesse en Mission quelques années plus tard et de la formidable aventure qui allait m’être donnée de vivre pendant plus de vingt années incroyables et préparatrices. J.E.M. pour moi a été une précieuse pépinière dont la terre m’a nourrie de tant de richesses.
    J’aurais pu vous parler de la mort de mon meilleur ami, mon père. Cette mort si cruelle et pourtant porteuse de tant de fruits en moi.
    J’aurais pu vous parler de ces si nombreuses erreurs, morts, ruptures, défaites qui ont ponctué ma vie de missionnaire. Mais aussi, avec elles, ces formidables rencontres, victoires, visions.
J’aurais pu vous parler des sept années pionnières que notre petite équipe a vécues dans le vieux Mas de Provence qui deviendrait un centre de formation de J.E.M. Sept années de limites, de non reconnaissance, de rumeurs, puis une brèche fantastique et une croissance inespérée.
J’aurais pu vous parler aussi de l’année 2003 et déjà d’un trou noir de six mois au cours duquel mon seul cri était « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ! », puis un matin d’août et déjà une rencontre.
    J’aurais pu vous parler encore de ces nouveaux métiers que j’ai appris sur le terrain des mines d’or d’Afrique. Les confrontations avec un monde invisible et pourtant bien tangible. Les pertes et les séparations douloureuses.
    Mais je ne ferai que m’arrêter sur ces deux dernières années. Elles forment comme un tout avec les années précédentes depuis 98 et vous l’avez sans doute compris, avec toutes les années qui ont écrit mon histoire. Elles sont comme une conclusion et comme un nouveau départ. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
    Un jour de février 2010, je suis tombé dans un puits profond, sombre et froid. À moins que cela n’ait été comme le début d’un long exode qui m’a entraîné dans un étrange désert. Ou encore, et c’est sans doute plus proche de la vérité, un chemin de croix qui m’a mené à la croix, la mienne. Bien plus douce que celle du Seigneur, mais ô combien violente et douloureuse pour l’humain que je suis. Ces deux dernières années ont achevé un long travail d’ébranlement, dont la genèse réside dans les douces paroles de l’Esprit que je vous partage plus haut. Je crois, j’espère, je pense que ces années ont engagé une oeuvre essentielle dans ma vie afin de me faire naître de nouveau, à nouveau. J’ignorais qu’un tel ébranlement eut été nécessaire tant il m’apparaissait avoir marché dans les voies de Dieu. Suis-je plus pêcheur qu’un autre ? Me suis-je souvent interrogé. Peut-être ? En fait, si je me retourne, malgré mon coeur, malgré mon zèle, malgré ma vie, combien de fois me suis-je taillé un Jésus à mon image ? Combien de fois ai-je pris la place de Dieu afin de mieux contrôler ce qu’était ma vie ? Combien de fois ai-je cru en Dieu sans vraiment le croire ? Combien de fois ai-je été ce que l’on attendait de moi sans être moi ? Combien de fois ai-je été rempli de moi et ai-je prétendu marcher par l’Esprit ? Combien de fois ai-je pris des décisions parce que j’avais peur et que je ne connaissais pas vraiment Père ? Combien de fois ? Mais cela je ne l’ai su que parce qu’il y a eu dans ma vie de profondes ténèbres, comme un sommeil adamique, afin de m’éveiller à Christ. Il y eu un soir, et bientôt il y aura un matin ! C’est cela que je crois pour ma vie. Simplement. C’est une saison et je l’accueille plein d’espoir pour demain.
    Un jour de février donc. Le 16. Juste avant de prendre mon avion, tout un pan de ma vie s’est effondré. Quand ce qui avait été l’objet de mon rêve de vie semé un été de 1998 m’a été enlevé. Sans coup férir, en quelques minutes. Pas besoin de s’étaler. J’ai pardonné, sans pouvoir oublier ces heures sombres. Les deux entreprises que nous avions fondées à quelques-uns nous étaient reprises par des « partenaires », nous étions mis à la porte, la petite équipe de management et moi, chassés en réalité sans préavis et pour des prétextes qui resteront fallacieux à jamais.
   Dans l’avion qui me ramenait vers les miens, la nuit fût longue. Il m’était impossible de comprendre, ni de m’échapper. J’aurais tant voulu hurler ma peur, ma peine, ma mort. Mais rien. Un trou sombre seulement. Vingt jours durant. Abandonné de Dieu à nouveau. Oublié de Lui. Accusé de tout. Perdu. Sans un sou. Sans avenir. Sans vie. Je suis alors parti en Cévennes. Pour une retraite. La météo était exécrable, la neige, le vent, le froid ont été mes seuls compagnons pendant trois jours de tombeau. Je me souviens avoir marché longuement, sans même vraiment me rendre compte des morsures de l’hiver. J’ai même fini par me perdre. Mais peu m’importait de ce qu’il adviendrait de moi. Je criais mon désespoir, j’accusais Dieu et je le cherchais tout à la fois. Et il est venu, là dans cette petite chambre, froide elle aussi. Discrètement, gentiment, Il m’a repris par la main, comme on prend un enfant titubant après une mauvaise chute. Et depuis lors, Il ne m’a plus lâché. Nous faisons route et chaque jour est une surprise. Ô certes, il y a bien des moments de doute, mais ils nourrissent ma foi. Il y a des moments de lassitude, mais ils me poussent vers Dieu. Il y a encore de la peur, mais Lui me rassure vraiment.
    Un jour, je me suis vu comme une petite bouteille de verre dont on a profondément enfoncé un bouchon de liège dans le goulot afin qu’elle ne se remplisse pas de l’eau du grand océan dans lequel elle a été jetée. À perte de vue, de l’eau. Point de terre à l’horizon. Parfois la mer est d’huile et la petite bouteille surnage assez paisiblement. Mais plus souvent qu’à son goût, le vent se lève et la tempête s’acharne. Sans cesse les vagues la roulent, la secouent et la retournent. La petite bouteille a peur, terriblement peur de ce grand océan qui semble lui en vouloir. Elle a peur parce que son bouchon a tendance à se retirer du goulot et personne pour le renfoncer. Puis un jour, une tempête encore s’est levée, plus forte, plus violente, plus définitive. Le bouchon de la petite bouteille a sauté et a disparu dans les vagues. La bouteille encore une fois, roule, tourne et se perd. Finalement, l’eau du grand océan commence à la remplir. Elle le sait bien, la petit bouteille de verre, qu’elle va se noyer et disparaître à jamais. Oubliée d’un monde qui n’a plus vraiment besoin d’elle. Et l’eau de l’océan de la remplir encore et encore et de disparaître dans l’écume. Elle coule. Elle n’a plus rien à quoi s’accrocher pour sauver sa vie. Elle ne peut que la perdre, maintenant. Elle s’enfonce alors dans la mer déchaînée. Elle s’enfonce et s’interroge, la petite bouteille. Elle n’a pas vraiment coulé. L’eau est tout autour d’elle et aussi totalement en elle. Elle est, comme on le dit, entre deux eaux. Elle ne descend pas plus bas, mais à sa surprise, les vagues ne l’atteignent plus. Il fait calme, juste une paisible ondulation qui suit le mouvement de la tempête tout là-haut. La petite bouteille de verre est bien, là, perdue dans le grand océan…
    C’est ce que j’ai découvert pendant les mois qui ont suivi ma « mort ». J’ai trouvé l’amour d’un Père qui me rempli et m’entoure. J’ai rencontré Jésus comme jamais auparavant et j’ai appris à avoir conscience de sa douce et permanente présence. J’ai appris à demeurer en Lui et à ne plus être un sarment rattaché au Cep que de temps à autres. Mais il est vrai qu’il Lui a fallu ôter le bouchon de liège. Il a dû chasser les idoles en moi. Provoquer toutes mes peurs. Ôter tout sentiment d’utilité et finalement de dignité. Il m’a entraîné loin du lieu des hommes, loin des lumières de la vie et un matin, il m’a dit « je t’ai caché dans le creux du rocher ». Et je sais qu’un jour, et déjà maintenant en me retournant, je verrai la gloire de mon Père, juste de dos, car on ne pourrait pas voir Sa face incroyable et vivre.
    Pendant ces mois, j’ai marché, longtemps. Seul. J’ai parlé, beaucoup. J’ai répandu mon coeur au seul qui savait qu’en faire. J’ai pleuré et j’ai même ri. J’ai découvert le meilleur ami qu’un homme puisse avoir. J’ai entendu sa voix, douce, rassurante, instructive. J’ai appris à renoncer à tout. À lui dire encore et encore : « non pas ma volonté, mais la tienne ». À attendre son salut, sans que cela ne soit une proie à arracher, mais un don merveilleux que l’on reçoit en tremblant. J’ai aussi appris à me taire, à le croire, à le voir, à l’écouter. À savoir qu’il est là à tout moment. À l’aimer et à me laisser aimer. J’ai tellement mieux compris comment Paul pouvait avoir été saisi et que rien ne comptait plus alors. Une chose qui m’a surprise, si loin de ma religion, c’est que Père ne fait pas de reproches à celui qui le cherche et vient à Lui. Il ne le juge pas, ne le montre pas du doigt. Je l’ai même senti sourire devant mes imperfections et m’attirer à Lui. Il sait que je trépigne parfois et que je suis impatient. Il sait quelles sont encore parfois les craintes qui montent en moi. Les doutes qui m’écorchent l’âme. Mais Il reste là, aimablement pour me dire de ne pas m’inquiéter, de ne pas avoir peur. Et puis avec Lui, j’ai aussi beaucoup réfléchi et devisé sur le monde, les nations, le Royaume, la crise ambiante, l’Église et les églises, l’histoire des hommes.
    Par des livres, toujours à propos, j’ai encore découvert que beaucoup d’autres étaient sur mon chemin. Que je n’étais pas seul malgré mes solitudes. J’ai appris à me réjouir de peu, surtout quand je pars avec mon appareil photo. J’ai redécouvert le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, les couleurs, les senteurs, les traces des animaux dans la terre de Provence. Des moments de simple amitié avec Lui. Parfois, même en courant dans la forêt, pour me « maintenir » en forme, je l’ai entendu m’instruire. Au point de na pas avoir le souvenir du chemin que j’ai emprunté pour m’essouffler ainsi !
    Sur ce chemin d’exode, dans le grand désert de cette page de ma vie, Il a ébranlé mes fondations. Non pas parce qu’il était en colère, mais parce que c’est une saison qui vient. C’est un temps. C’est Son désir aimant pour moi. Et pour beaucoup d’autres qui viennent aussi vivre cet exil. Et quand Il m’a trouvé et que je l’ai trouvé, il ma dit d’aller. Et c’est alors que depuis plusieurs mois la passion, un temps éteinte, s’est rallumée. Les nations, le Royaume, l’économie, la communauté, tout ce qui était devenu mon passé m’est revenu comme un don de Père. Aujourd’hui, en écrivant ces lignes, je brûle d’aller. J’ai un rêve en moi, pour mon pays, ainsi que pour le continent de mon coeur. Pour l’Église, pour les nations. Je ne puis pas tout dire car Il a son temps et pour certains aspects, ce temps n’est pas encore venu. Mais Il a tracé un chemin, je n’en vois qu’un tout petit bout, mais il est là. C’est un chemin pour une nouvelle saison. Une saison pour moi et pour beaucoup d’autres. Une saison où les statues des hommes, qui ont pour noms politique, économie, religion et d’autres encore, vont être ébranlées et vont même s’effondrer. Une petite pierre roule du haut de la montagne… Aucune main d’homme ne peut saisir cette pierre, aucun homme ne peut aider Dieu à accomplir Son plan. Si ce n’est en mourant en Lui pour vivre encore.
    C’est une saison du Royaume. On en a tellement parlé que le temps est venu de le vivre et de se taire, sans doute. De briller et de saler le monde que Père aime tant. Un temps pour manifester l’Église cachée dans le cœur de Dieu. Un temps pour que soient révélés les mystères bénis du Seigneur. Un temps de salut. Un temps de rédemption.
    Je me suis perdu un moment de vie et Il ma retrouvé. Il y a du fils prodigue dans mon cheminement. Et c’est bien le mien, de chemin. Que nul ne pense que ce que j’ai vécu est universel et qu’il se doit de le vivre à son tour. Non, mais surtout que chacun Lui dise, comme un fils ou une fille aimante : « toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Et alors, peut-être, empruntera-t-il ce chemin à son tour. Qui sait ? Père le sait.
    Et puis, allez, je sais bien, moi, que je suis resté moi malgré tout ce que je partage. Je ne me suis pas désincarné pour devenir plus « spirituel ». Au contraire, je suis devenu plus que jamais moi et moi homme avec tant d’imperfections ! Mais des imperfections acceptées et en devenir. Je sais bien aussi, que la lumière de ces derniers mois a fait pâlir mon histoire d’hier. Mais comme je vous l’ai dit, je n’ai pas renié cette histoire, je l’ai réconciliée. Et maintenant, il me semble que tout forme un tout, une histoire de Dieu dans celle de l’homme. Je suis en route, et un peuple sans beaucoup de savoir, de puissance, de dignité ou de pouvoir, se lève et se met en route aussi.
    Ces lignes, je l’espère, ne seront pas lues, si elles le sont jamais, comme un testament, mais bien plutôt comme le liminaire de ce qui vient. Comme les premiers rais de lumière d’une aube naissante. Comme le prologue d’un livre, d’une épître écrite par Dieu Lui-même. La vie de chacun de ceux qui l’ont abandonnée entre Ses mains est un merveilleux humus, bien plus que la poussière dont nos pauvres traductions bibliques nous disent être formés, sur lequel pousse la graine infime du Royaume, qui un jour deviendra un arbre puissant. Alors le Royaume de Dieu sera manifesté et presque achevé, et Son Roi sera en chemin…

Etienne Atger 

dimanche 16 septembre 2012

LE CULTE RAISONNABLE

1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable (Romains 12)

                      C’est un sujet à la fois très profond et simple à comprendre que nous méditons d’après ce verset de Romains 12 : ‘’Le culte raisonnable’’. Il est important de poser cette question : ‘’Qu’est-ce que le culte dans la nouvelle alliance ? Comment rend-on ce culte à notre Dieu ? Est-ce à des moments bien précis comme la réunion dite du culte le dimanche ou les jours où nous nous retrouvons pour la prière, le partage, l’enseignement  ou autres motifs?’’

                   Si nous examinons cette exhortation de Paul pour la pratiquer, nous pouvons affirmer que le culte qui est décrit ici, l’offrande de notre corps, n’est pas un moment précis de réunions dans le temps. Ce sont les actes de la vie de chaque jour, à chaque instant et de chaque croyant qui sont et doivent être ce culte raisonnable. Les actions de notre corps deviennent donc ce culte raisonnable. Il y a, bien sûr, des temps de rencontres privilégiés, avec les membres de l’église, pour se tenir devant le Seigneur. Ces moments privilégiés font partis de ce culte raisonnable, mais ils n’en sont pas la seule manifestation.

                      Cet adjectif : raisonnable vient du grec logikos qui exprime l’idée de ce qui est : logique, raisonnable, éloquent. La racine primaire de ce mot est logos, la parole, mot repris par Jean dans le prologue de son Évangile pour qualifier notre Seigneur.  (Je ne suis pas un expert en Grec mais la ‘’Bible on line’’ m’est d’un secours efficace pour cette explication !)

                     Tout cela est très intéressant et nous montre que ce culte ‘’raisonnable’’, l’offrande des actes de notre corps devient une parole vivante offerte à Dieu. Notre témoignage de vie devient ce culte raisonnable. Notre témoignage par la Parole devient ce culte raisonnable qui doit plaire et être agréé par Dieu et interpeller les hommes, non seulement par notre bouche mais aussi par les actes de notre vie. Notre vie devient ce culte raisonnable qui glorifie notre Dieu. Elle est la parole, une parole qui doit être lue et vue par tous les hommes. Paul écrit en Romains 8 cette vérité fondamentale :

10   Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice.
11  Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

                       Notre corps est mort à cause du péché. Il est impossible que les actes de ce corps décrété mort par la Parole, puissent être agréables à Dieu ! L’Esprit qui a ressuscité Christ habite dans tous ceux qui sont ‘’nés de nouveau.’’ C’est Lui qui nous donne la vie, celle d’En-Haut, à nos corps mortels et cette vie est agréable à Dieu et nous permet de vivre ce culte raisonnable…si nous obéissons à cet Esprit de Dieu qui habite en nous ! C’est un défi permanent pour notre nature terrestre qui ne peut être ce culte raisonnable que dans l’obéissance à cet ordre du Seigneur :

37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
38  celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.
39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera   (Mathieu 10)

                     SI nous obéissons à cet ordre qui paraît si dur, nous perdons notre vie ! … Mais nous la retrouvons ! Celle-ci vient directement du Seigneur et elle est en mesure d’être offerte comme un sacrifice vivant, culte raisonnable. Nous retrouvons nos parents, nos enfants, par notre vie avec le Seigneur et notre relation va changer radicalement avec eux. Elle sera le fruit de la croix et sera efficace pour toucher ceux qui ne sont pas encore au Seigneur. Le Seigneur met le doigt sur nos relations d’amour les plus fortes et les plus naturelles : nos proches. Nous devons faire passer l’amour pour le Seigneur avant notre vie affectueuse. Notre vie sera le parfum de Christ pour nos parents et nos enfants, nos proches et toutes les personnes que nous fréquentons. Il ne peut pas y avoir quelque chose de meilleur que ce parfum si nous obéissons ! (2Corinthiens 2.15) Le Seigneur doit avoir la première place !
     
Nous sommes dans la situation décrite par Paul dans Galates 2 :

20  J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui–même pour moi.

                    Si nous sommes crucifiés avec Christ, il est évident que le corps mort n’a plus aucune puissance sur nos vies et nous dépendons de la vie de Christ en nous par Son Esprit. Nous avons pris notre croix afin de suivre le Seigneur. Notre vie devient ce culte, un culte public et que chacun peut voir. Les actes de notre nouvelle création (2 Corinthiens 5.17) sont un acte d’adoration permanent envers le Seigneur et un témoignage, une interpellation efficace pour ceux qui ne connaissent pas encore ce ‘’si grand salut.’’ Ainsi, notre vie devient ce culte raisonnable agréable à Dieu.

                    Nous savons que le symbole de l’adoration et des prières dans l’Ancien Testament est ce parfum fabriqué pour l’usage exclusif de l’Éternel (Exode 30.34-38). Il était destiné pour le service au sein du tabernacle. Il était brûlé dans le lieu saint par les prêtres qui étaient désignés à cet effet. Il était aussi brûlé une fois par an dans le lieu très saint par le souverain sacrificateur, à l’occasion du jour des expiations le 10 du septième mois. C’est de ce parfum dont parle Paul qui devient le nôtre, à usage exclusif, pour le service du Seigneur, dans et par le temple que nous sommes.

                     Il est à remarquer que le feu pour ce parfum était pris sur l’autel des holocaustes. C’est très parlant pour chacun de nous ! Le parfum de notre adoration et de nos prières ne peut être enflammé que par le feu de la croix de notre Seigneur. Il est bon de réfléchir à ces choses. Cela nous éclaire sur le véritable sens de cette parole du Seigneur : ‘’celui qui ne prend pas sa croix….’’ Paul exprime très bien cela dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 2 :

15  Nous sommes, en effet, pour Dieu le parfum de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:
16  aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? –

                        Notre vie, ce culte raisonnable, est le parfum de Christ. La source de tout ce qui est agréable et agréé de Dieu est en Christ ! Rien de ce que nous présentons à Dieu ne peut être autre chose que notre appréciation de notre adorable Seigneur dans notre vie. C’est la vie de Christ en nous qui, par Son Esprit, fait mourir les actions du corps (Romains 8.13) C’est porter notre croix ! Ce n’est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi… Nous savons cela ! Vivons-le !
   
17 Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs ; mais c’est avec sincérité, mais c’est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu.

                     Le verset 17 est l’explication de cette vie parfum de Christ : ‘’Nous ne falsifions point la parole de Dieu.’’ La parole de Dieu qui est présentée par une vie en conformité avec celle-ci, devient un puissant moyen pour répandre le parfum de Christ qui est notre adoration, notre culte raisonnable. Ce culte raisonnable a des exemples dans la parole de Dieu. Regardons la lettre de Paul aux Romains :

9  Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous, (Romains 1)

                       Dieu que je sers en mon esprit peut être traduit : ‘’Dieu à qui je rends un culte en mon esprit (ou spirituel) en annonçant l’Évangile de Son Fils.’’ Le service que nous rendons à notre Dieu ne peut être compris que dans le sens de l’adoration afin de ne pas tomber dans l’activisme qui est le poison de la vie chrétienne et ou du ministère ! Pour Paul, l’annonce de l’Évangile est un acte d’adoration envers le Seigneur. Il est vrai qu’il prêche l’Évangile aux païens, mais il dévoile l’attitude de son cœur dans Romains 15 :

15  Cependant, à certains égards, je vous ai écrit avec une sorte de hardiesse, comme pour réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m’a faite
16 d'être ministre de Jésus–Christ parmi les païens, m'acquittant du divin service de l’Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, étant sanctifiée par l'Esprit–Saint.

                     Paul décrit son cœur en s’inspirant du sacerdoce des prêtres de l’Ancienne Alliance pour décrire la motivation profonde de son cœur. Darby traduit ainsi ce verset  :

‘’…pour que je sois ministre de Christ Jésus pour les nations exerçant la sacrificature (sacerdoce) dans l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifié par l’Esprit Saint.’’

                   La prédication de l’Évangile par Paul n’était pas une simple prédication mais un acte de grâce et d’adoration envers le Seigneur. Il ne parlait pas directement à ses auditeurs. Il les présentait à Dieu, comme  les prêtres devant l’autel d’airain offrant les victimes sacrifiées.

                       Ces personnes étaient présentées devant Dieu afin d’être agréées. Paul a la même attitude que le prêtre qui offre son sacrifice à l’Éternel. Il sait que sa parole (la sienne propre) ne peut pas les toucher. La parole inspirée par l’Esprit-Saint sanctifiait ces hommes et ces femmes présentés ainsi à Dieu. Elles pouvaient être touchées à salut par le Saint-Esprit qui pouvait les convaincre de péché, de justice et de jugement.

                     Paul faisait bien plus que prêcher ! Il offrait à Dieu par sa prédication ses auditeurs et le Saint-Esprit  les touchait à salut. L’apôtre rendait ce culte à Dieu en évangélisant. C’est une attitude de cœur qui prouve la dépendance de Paul à son Seigneur. Il savait que seul, le Seigneur, avait la puissance d’amour pour les sauver.

                 Nous avons d’autres passages qui expriment clairement ce culte raisonnable par les exhortations de Paul :

23  Tout ce que vous faites, faites–le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes,
24 sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur.

                      Cette exhortation nous donne la clé pour être ces adorateurs que le ‘Père recherche.’’ Tout ce que nous accomplissons dans notre vie doit être pour le Seigneur. Lorsque nous sommes à notre travail, nous travaillons pour le Seigneur et non pas pour le patron ou pour notre salaire. Le travail devient ainsi un acte d’adoration envers le Seigneur. Il doit être ce parfum allumé par le feu de la croix pour être le parfum de Christ qui monte vers le Père et touche ceux qui travaillent avec nous, ainsi que le patron.

                   Que chacun puisse aller plus loin dans cette méditation ! Il y a d’autres trésors cachés à découvrir dans ce Saint Livre sur ce thème du ''culte ''raisonnable !

 jcb







vendredi 14 septembre 2012

TÉMOIGNAGE, L'appel déchirant d'une chrétienne frustrée!

L’église.  Aujourd’hui je ne suis pas dans l'église. Pourquoi est-ce que je n’y trouve pas à ma place ?
     Après plusieurs tentatives et un arrêt de 5 ans dans l'une d'entre elles, je fais l'amer constat qu'elle ne répond pas à ce que je crois et voudrais tellement vivre.
    J'ai fais un rêve, une prière à Dieu, celle de trouver l'église des apôtres de la première assemblée, de croyants en Jésus Christ.
    Beaucoup me disent : n'abandonne pas ton assemblée... Il n'y a pas d'église parfaite car personne ne l'est...
    Mais quoi, devrais-je intégrer un système religieux, dans lequel je ne me retrouve pas ? Sous prétexte que l'on me dit de faire ainsi !
    On me dira, le principal, est de suivre le pasteur, et de prendre tous les enseignements qu'il te donnera, il est l'autorité spirituelle. De quelle autorité s'agit-il ? Ma seule autorité c'est Christ.
    En effet, 10 ans de conversion et toujours le même souci, désir de plaire à Celui qui s'est révélé à moi, Jésus mon Roi, Il me connaît si bien .
    Je ne peux plus prendre que du lait, j'ai grandi, merci au pasteur de m'avoir nourrit un temps, mais maintenant, je veux exercer ma propre réflexion, discernement, don de Dieu.
    Sans aucune prétention, je ne peux plus avaler des enseignements, des réunions bibliques, des activités de l'assemblée, je veux vivre Christ, seule et avec d'autres qui vivent le même désir.

Suggestion et réflexion :

    Pourquoi n'y aurait-il pas une forme de dynamique de groupe, dans l'église, une sorte de parrainage ? Celui qui est jeune dans sa foi serait accompagné et mis sous l'aile précieuse d'un plus ancien. Cet ancien dans la foi pourrait prendre soin de lui, supporterait ses épreuves et serait un puissant soutien dans la joie et dans l'affliction.
    Il prendrait un café chez lui, l'inviterait quelques fois à manger. Il userait de cette hospitalité chère au peuple nord-africain.
    Le téléphone sonnerait chez ce plus jeune ou faible dans la foi, lorsqu'il ne donnerait pas de nouvelles, non pas pour le surveiller mais pour lui dire : « Je suis là ! »
    Le dimanche après le culte il n'irait pas saluer le club des amis, mais il irait vers celui qu'il ne connaît pas encore et qu'il voit pour la première fois. Au repas communautaire il n'irait pas s'asseoir auprès d'un ami, mais inviterait quelqu'un qu’il ne connaît pas bien à ses côtés pour mieux le connaître. Non pas le culte du dimanche, ni les réunions à l'église, non pas la fête de Noël en préparation ou l'école du dimanche. 
    
Les enfants parlons-en….
   
    Que vivent-ils ? Toute la semaine l'école et le dimanche re belote ! J'ai un fils qui a grandi dans ce système là. Aujourd'hui il ne veut plus que je le mène à l'église car, voyez-vous, ce n'est pas là qu'il s'est fait des amis. Mais lui et les autres en ont-ils réellement le temps ? Ils sont instruits une heure ou deux, c'est bien me direz-vous…
    Mais n'est-ce pas aux parents d'instruire les enfants ? C’est ce que j'ai fais personnellement avec le mien. Ne serait-il pas bon de proposer à nos enfants des moments chez une personne qui ouvrirait sa maison pour accueillir pour favoriser des moments partage, de jeux de repas ensemble et des sorties pour développer leur propre amitié en Christ ?

J'ai soif et faim d'autre chose !

    Oh Seigneur conduit moi vers cette église, celle qui est authentique dans ses rapports les uns aux autres, celle qui est capable de s'humilier, de demander pardon, celle où il n'y pas de dirigeant mais des frères et sœurs qui se soutiennent et vivent réellement Ton amour. Celle qui reconnaît qui est son prochain. Comme ce Samaritain, il connaissait qui était son prochain il savait ce dont il avait besoin. Pourquoi n'est-ce pas aussi simple, pour nous aujourd'hui, de trouver Christ en celui qui a fait comme nous l’expérience de la conversion ? Si chacun pouvait prendre un peu de son temps pour s'intéresser à celui qui est dans sa propre assemblée, alors les gens du dehors verraient ce qui unit vraiment les croyants. Je crois que nos assemblées sont trop importantes en nombre et ne peuvent pas développer ce type de groupe. Il me semble que les cellules de maison pourraient être un élément de réponse pour moi, si elles ne s'enfermaient pas avec quelqu'un à sa tête , mais chercheraient à s’exhorter les uns les autres et à tout simplement s'aimer comme Dieu nous le demande.

Avril 2011 Fadila


mercredi 12 septembre 2012

ISRAËL ET L’ÉGLISE (2)

    Dans la première partie de notre méditation nous avons comparé le peuple de la première alliance avec l’Église. Nous avons vu, puisqu’il n’y a pas de différence entre les deux, que l’Église est le nouvel Israël, composée du Juif premièrement et du païen (les nations). Le païen (les nations) a été ajouté à ce peuple de Dieu de la première alliance. Les deux (Juifs et nations) sont le nouvel Israël.
    Dieu n’a pas rejeté Son peuple qu’Il a connu d’avance affirme Paul dans Romains 11.2. Le Seigneur a sauvé Son peuple, tous ceux qui ont accepté la grâce de Dieu en Christ, car il est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant. (Romains 10.4) Il compare ces Juifs aux sept mille qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal et que Dieu s’était réservés du temps du prophète Elie. Il y aura toujours ‘’ce reste’’ selon l’élection de la grâce, arraché du milieu du peuple désobéissant et rebelle, tous ceux que Dieu a connus d’avance. Il en est de même maintenant, il y a toujours ce reste fidèle que le Seigneur sauve chaque jour et auquel il ajoute les nations converties. Les nations ajoutées au peuple de Dieu de la première alliance deviennent, elles aussi, ce nouvel Israël. Le Seigneur ajoute à cet Israël-là (le Juif, les nations) chaque jour ceux qui sauvés. Toutes les nations viennent dans la Jérusalem céleste pour glorifier Dieu au milieu des Juifs déjà convertis. Les deux forment ce nouvel Israël, ce ‘’nouvel homme’’ ou nouvelle humanité composée du Juif premièrement et du païen. Paul le développe dans Ephésiens 2 et 3 en affirmant que c’était le mystère caché de toute éternité et maintenant révélé par l’Esprit à ses saints prophètes et apôtres.
    Ceci étant établi, nous allons voir la différence fondamentale qui existe entre l’Israël de la première alliance et celui de la deuxième alliance en Jésus-Christ. Cette différence se situe en ce qui concerne le temple de Dieu, le Lieu de la présence de Dieu et le fonctionnement de cet Israël de Dieu et du sacerdoce de tous les croyants. Israël avait un sanctuaire qui se situait à Jérusalem. L’Église n’a plus de sanctuaire car elle est, elle-même, le sanctuaire de Dieu. C’est la différence fondamentale entre les deux.
    Lorsque le Seigneur a chassé les marchands du Temple, il a répondu à ceux qui l’interrogeaient: "Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai." Mais Il parlais du Temple de Son corps. C'est Lui, le nouveau Temple de Dieu. Comme Il habite en nous par Son Esprit, nous sommes ce nouveau Temple par LUI en nous! 

    Dans la première alliance, celle de la loi, Dieu a tout d’abord habité dans le Tabernacle, dans le désert, en étant présent au milieu de Son peuple pour le guider, puis dans  le pays conquis, Canaan. Cette Tente appelée Tabernacle a existé jusqu’à la construction du Temple par Salomon. Dieu habitait dans un lieu mobile, transportable, qui pouvait aller de lieu en lieu, lors de la traversée du désert, la Tente d’assignation ou Tabernacle. Puis, Il a habité dans le Temple à Jérusalem dans lequel Il s’établit ainsi jusqu’à ce que le prophète Ézéchiel Le voie quitter ce Lieu, suite à l’idolâtrie du peuple et des sacrificateurs.
    Le peuple devait se présenter ‘’devant Sa Face’’ plusieurs fois par an pour les fêtes de l’Éternel décrites principalement dans Lévitique 23. Durant l’année une personne, une famille pouvait se présenter au Temple pour une offrande personnelle de remerciement. Ceux qui avaient péché devaient venir au Temple pour offrir un sacrifice afin de recevoir le pardon. Ils étaient soumis à des rites très précis sous l’autorité du sacrificateur.
    Il y a eu, aussi, ce culte nouveau dans la Tente dressée par David  sur le Mont Sion pour recevoir l’arche de l’alliance, le trône de Dieu. L’arche qui, normalement se trouvait cachée dans le Lieu Très-Saint du Tabernacle, (Lieu que le souverain-sacrificateur visitait une fois par an pour répandre le sang de la victime immolée servant à l’expiation des péchés du peuple) était visible par les prêtres exerçant leur sacerdoce dans cette Tente dressée par le roi David. La Tente n’était pas composée des trois parties comme dans le Tabernacle. Leur sacerdoce se pratiquait dans la présence même de Dieu, devant l’arche, sans les sacrifices sanglants qui étaient immolés à Gabaon dans le Tabernacle. Ce culte nouveau est l’ombre dont la réalité est le culte rendu à Dieu par l’Église. (1Chroniques 16 et 2Samuel 6.17-19)

    Dans la nouvelle alliance, il n’y a plus de Temple ou de construction en dur, pour se présenter devant Dieu. Le peuple de Dieu est devenu le Temple du Dieu vivant. Dieu habite par Son Esprit en chaque croyant. Nous sommes devenus le Temple en tant qu’individus et aussi en tant que communauté.

16  Ne savez–vous pas que vous êtes le temple (le naos) de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
17 Si quelqu’un détruit le temple (le naos) de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. (1Corinthiens 3)

    Paul déclare que l’Église de Corinthe, les hommes et les femmes qui la composent, sont le Temple de Dieu car l’Esprit de Dieu habite en eux. Il emploie le mot ‘’naos’’ pour désigner, non tout l’édifice, mais la pièce, la salle la plus sacrée du bâtiment, celle dans laquelle était mise la statue de la divinité. Dans le Temple de Jérusalem, ce mot désigne le Saint des Saints, l’endroit où était entreposé l’arche de l’alliance, le trône de Dieu. C’était la partie la plus sacrée de l’édifice par la présence de la Divinité en ce lieu.
    Seul, le souverain sacrificateur entrait une fois par an pour la fête de Kippour. Personne ne pouvait pénétrer dans ce lieu Très-Saint. Le prêtre entrait dans ce lieu avec le sang du sacrifice et ‘’deux pleines poignées de parfum aromatique’’, un ‘’brasier plein de charbons ardents pris de dessus l’autel.’’ Il devait faire brûler ce parfum afin que la nuée couvre le propitiatoire (le couvercle de l’arche) ‘’et il ne mourra pas’’.  L’Église est le ‘’naos’’ de Dieu, ce lieu de Son habitation dans lequel il était impossible d’entrer, sauf pour Kippour. Nous avons une responsabilité très grande et avoir conscience de vivre une vie sainte pour respecter ce lieu que nous sommes, l’habitation de Dieu par Son Esprit !

19  Ne savez–vous pas que votre corps est le temple (le naos) du Saint–Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous–mêmes ?
20  Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. (1Corinthiens 6)

    Paul continue dans cette même lettre pour expliquer que chacun de nous, nous sommes  aussi ce Temple, (naos) de Dieu. Nous devons prendre garde de ne pas souiller ce ‘’naos’’ que nous sommes par une vie dissolue ou des actes ou pensées qui pourraient salir ce Lieu Très Saint que nous sommes par la grâce infinie de Dieu.
    Dans ce cas précis, Paul prend l’exemple de celui qui s’attache à une prostituée et qui fait un seul corps avec elle. C’est terrible ! Il conclut en écrivant : ‘’Celui qui s’attache au Seigneur est avec Lui un seul esprit.’’
    C’est ici que commence cette différence fondamentale entre Israël de la première alliance et l’Église, l’Israël de la nouvelle alliance, composée premièrement du Juif et des nations.
    Lisons cette prophétie de Zacharie 14 qui peut nous éclairer sur l’Église nouvel Israël :

20  En ce jour–là, il sera écrit sur les clochettes des chevaux : Sainteté à L’Éternel ! Et les chaudières dans la maison de l’Éternel seront comme les coupes devant l'autel.
21  Toute chaudière à Jérusalem et dans Juda sera consacrée à l’Éternel des armées ; Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront et s'en serviront pour cuire les viandes ; Et il n'y aura plus de marchands dans la maison de l’Éternel des armées, En ce jour–là.
 
    L’inscription : ‘’Sainteté à l’Éternel’’ était gravée sur une lame d’or pur et fixée sur le front d’Aaron et des souverains sacrificateurs qui l’ont suivi au fil des siècles dans le sacerdoce. (Exode 28.36 et 39.30)  Il est écrit que :

38  Elle sera sur le front d’Aaron ; et Aaron sera chargé des iniquités commises par les enfants d’Israël en faisant toutes leurs saintes offrandes ; Elle sera constamment sur son front devant l’Éternel, pour qu’il leur soit favorable. (Exode 28)

    Cette lame d’or pur permettait d’agréer les saintes offrandes apportées par les enfants d’Israël, offrandes qui pouvaient être souillées par les iniquités commises par ceux-ci. C’est un objet indispensable pour le sacerdoce du souverain sacrificateur, qui seul devait le porter sur son front. Cette lame sainte, dans cette prophétie, se retrouve sur les clochettes des chevaux ! Vraiment étrange !!
    Si nous transposons cette prophétie dans notre siècle, cette lame se trouve dans tous les véhicules conduits par des chrétiens. Chaque chrétien est un sacrificateur et le temple de Dieu en esprit. Cette prophétie s’applique actuellement à l’Église. Cette sainte inscription réservée seulement au vêtement liturgique du souverain sacrificateur pour le service dans le Temple, est répandue dans tous les pays, en toute nation ! Partout où se trouve un enfant de Dieu, qui vit dans la sainteté il y a cette lame d’or pour le sacerdoce de chaque croyant. C’est glorieux ! Il y a une multitude de sacerdoces exercés par les membres de l’Église ! Sainteté à l’Éternel ! C’est merveilleux… mais quelle responsabilité que la nôtre !
    De plus tous les ustensiles qui servent dans les maisons pour un usage profane seront consacrés exactement comme ceux qui sont dans le Temple pour le sacerdoce des prêtres. C’est-à-dire que dans chaque famille, chaque membre sera un sacrificateur capable de rendre le même culte à Dieu que dans le Temple…. Cela dans chaque foyer, dans chaque maison ! L’endroit où nous vivons devient saint, par la présence du Seigneur en nous !
    Je vois dans cette prophétie, le sacerdoce de tous les croyants. Nous sommes tous prêtres pour notre Dieu en Jésus-Christ et partout où nous sommes, nous pouvons servir notre Dieu. Il n’y a plus de frontières entre le profane et le sacré ! Chaque maison est un lieu consacré, un Temple de Dieu, car ceux qui y habitent sont ce Temple, ce ‘’naos’’ !
   
    Paul a reçu du Seigneur la révélation du fonctionnement de l’Église, l’Israël de Dieu. Il va expliquer comment nous devons vivre et manifester ce que nous sommes, savoir la lumière du monde et le sel de la terre. Il compare l’Église à un corps dont la Tête est notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes les membres de ce corps. La Tête est dans le Ciel, le corps est sur la terre. Les deux sont unis par la puissante Vie de l’Esprit de Dieu, en chacun des membres de ce corps spirituel que nous sommes.
    Nous savons ces choses ! Il est  bon de s’attarder sur ce sujet et de le développer un peu de méditer sur ce que nous sommes par la merveilleuse grâce de DIEU.

11  Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut.
12 Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est–il de Christ.
13  Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (1Corinthiens 12)

    Ainsi en est-il de Christ ! Paul compare l’Église dans sa fonction à un corps humain qui est composé de nombreuses parties avec pour chacune une attribution différente pour le bon fonctionnement de l’ensemble. Le corps, malgré la diversité des parties qui le composent est un, relié au cerveau qui dirige tout cela dans l’harmonie. Il en va de même de ceux qui sont unis au Christ. Dans ce passage des Saintes Écritures, l’Église et le Seigneur ne sont qu’un. Ce ‘’ainsi en est-il de Christ’’ identifie l’Église à Christ, elle est appelée Christ ! Il y  a d’autres passages qui montrent aussi cela comme dans Ephésiens, dans Colossiens, Romains.  
    Christ est la tête et les saints sont les membres de Son corps. Ce qui nous lie ensemble c’est le Saint-Esprit comme nous le montre le verset 13. Nous avons été baptisés dans un seul Esprit et abreuvés de ce même Esprit. Les races, les conditions de chacun ne sont plus des barrières pour nous tenir divisés. Nous sommes un en Christ. Le lien qui unit ce corps est par-dessus tout : l’amour !

    Tout en utilisant l’apologue classique qui compare la société à un corps uni dans ses membres divers, Paul ne lui doit pas son idée du Corps de Christ. Elle lui vient en effet, de sa conception de l’amour comme le fondement de l’existence chrétienne, (1Corinthiens 13.2) Il considérait ainsi les croyants comme les éléments d’une unité organique. Le corps humain fournit une parfaite image d’une diversité enracinée dans l’unité. Ici, il donne à cet homme nouveau (Galates 3.28) le nom de Christ. L’Église qui est Son Corps est la présence physique du Christ dans le monde, dans la mesure où elle prolonge Son ministère. Cette doctrine se retrouve dans les épître de la captivité et s’y développe. C’est bien toujours dans le corps du Christ crucifié selon la chair et vivifié par l’Esprit (Ephésiens 2.14-18, Colossiens 1. 22) que s’opère la réconciliation des hommes qui sont ses membres. (Ephésiens 5.30) Mais l’unité de ce corps, qui rassemble tous les chrétiens dans le même Esprit (Ephésiens 4.4, Colossiens 3.15) et son identification avec l’Église (Ephésiens 1.22s, 5.23 ; Colossiens 1.18, 24) sont plus accentuées. Ainsi personnalisé (Ephésiens 4.12s, Colossiens 2.19) il a désormais le Christ comme Tête (Ephésiens 1.22, 4.15, 5.23 ; Colossiens 1.18, 2.19)  (comparer 1Corinthiens 12.21), sans doute par influence de l’idée du Christ Tête des Puissances (Colossiens 2.20) Enfin, il va jusqu’à englober d’une certaine manière tout l’Univers rassemblé sous la domination du Seigneur. (Ephésiens 1.23+, Cf Jean 2.21)
( Note de la Bible de Jérusalem)

    La Tête céleste, Christ, et l’Église sur terre, mais dont l’origine est divine forment le Corps de Christ. Du temps du Seigneur, par Sa présence, le ministère de la réconciliation se trouvait exclusivement en et pour Israël, le pays de la promesse de Dieu. Actuellement ce ministère se retrouve dans le monde entier par le Christ corporatif dont chaque croyant, en est un membre. La vie de ce corps est une vie issue de la résurrection du Seigneur et elle est impérissable ! Ce ministère s’est étendu dans le monde entier !

(Pour la suite de cette méditation je me suis librement inspiré, (en partie seulement), d’un enseignement de Kenneth O’Hare)

Le corps est une unité indivisible.
   Dans les autres images comme celle du berger et ses brebis ou celle du roi et ses sujets cette affirmation est moins claire que dans la présentation de l’Église comme un corps. Dans un corps, dès qu’on touche à un de ses membres tout le corps est affecté, de manière plus ou moins grave, mais c’est ainsi. L’Église ne peut être vivante qu’à la condition d’avoir une communion intime avec la Tête. Si un membre agit sans cette dépendance, le corps est malade et son action est ralentie et le fruit est un fruit de la ‘’chair’’ parce qu’il n’a pas été engendré par la vie de la Tête (le Saint-Esprit). La vie d’une Église est dépendante de son union avec la Tête. Le fruit de cette Église peut être celui de l’Esprit ou de la chair. Nous savons cela !

Le corps est une unité complète en elle-même
    Si, bien sûr elle est rattachée à la Tête, l’Église est une unité complète en elle-même. Le Seigneur a dit que là où deux ou trois sont réunis en Son Nom, Il se trouve au milieu de ces deux ou trois. Avec Christ, l’unité est complète. Elle n’a besoin de rien d’autre. Nous avons tous reçus un don, un charisme, qui, en communion avec les autres permet la vie en harmonie dans la soumission à l’Esprit de Dieu et avec la présence RÉELLE de Christ. Pierre a écrit dans sa deuxième lettre :

3  Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,
4  lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,
5  à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,
6  à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,
7  à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité.
8  Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus–Christ.
9  Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.
10  C'est pourquoi, frères, appliquez–vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.
11  C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus–Christ vous sera pleinement accordée.

    Si nous vivons ce qui est affirmé dans ce passage, nous sommes l’Église du Dieu vivant, unité complète en elle-même et pouvant vivre selon la volonté de Dieu. Nous pouvons manifester, par cette vie soumise, le ministère de la réconciliation pour le monde perdu. Si l’Église est soumise, elle est forte et a la puissance d’En-Haut pour remplir son ministère : Le salut des nations.
    Nous lisons, également, dans 1Corinthiens 4.7 : ‘’Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu ? Ce que nous recevons sert à la manifestation de la vie commune. Ce que nous avons est un cadeau de Dieu pour l’utilité du corps de Christ. Nous n’avons rien en nous-même de bon. Tout nous vient de la Tête, pour l’autre.

Le corps est une unité dans la diversité
    Nous sommes issus de différentes nationalités du Juif premièrement et de toutes les nations. Les barrières, par la grâce qui vient de la croix, ont été abolies, détruites. Le mur  entre les Juifs et les nations a été détruit l’inimitié a été anéantie. Paul écrit cette vérité glorieuse dans Ephésiens 2 :

14  Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation,
15  l'inimitié,  ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui–même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix,
16  et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié.
17  Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ;
18  car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.

    Le mur a été détruit, les deux (Juif et nations) ne font plus qu’un et deviennent en Christ un seul homme nouveau, la nouvelle humanité en Christ, humanité née des souffrances de notre Seigneur à la croix. Cette nouvelle humanité a été engendrée hors le péché, à la croix, par ce sacrifice merveilleux, le sacrifice pour le péché, salut de toutes les nations.
    Nous sommes issus de différentes classes sociales. Du temps du Seigneur c’étaient les esclaves et ceux qui étaient libres. Actuellement ce sont les patrons et les employés, les travailleurs indépendants, les professions libérales etc... Toutes ces différences sociales tombent en Christ. Il n’y a plus de différentes sociales ou raciales. Lisons Galates 3 :

26  Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus–Christ ;
27  vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
28  Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus–Christ.
29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.

    Dans le spirituel il n’y a plus aucune différence. C’est le fondement de la vie du corps de Christ. Il n’y a même plus de différence entre un homme et une femme, non dans leur sexe, mais dans la capacité de vivre les choses spirituelles. Chacun reçoit un charisme différent pour l’édification commune. La source de ces charismes ou dons de l’Esprit ont tous, une origine commune : le Saint-Esprit. Si nous sommes soumis, il ne peut pas y avoir des sujets de divisions ou de disputes entre les membres de l’Église, car ce que nous avons reçu est pour l’utilité commune.
    Unité ne veut pas dire uniformité au sein de l’Église. Nous sommes tous différents et ce qui nous unit vient du Saint Esprit. Le Seigneur respecte nos personnalités, mais Il nous fait passer au creuset de Son Amour pour que notre personnalité reflète celle de Christ !
    Nous pouvons aussi ajouter que nous ne devons et ne pouvons plus nous diviser pour un sujet de ‘’doctrine’’ ou d’une interprétation différente d’un passage difficile de la Parole. :

15  Nous tous, donc, qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là–dessus.
16  Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.

     Restons attachés à Christ par le Saint-Esprit et nous serons unis. Pour le reste, Dieu nous éclairera. Il est dommage que pour une interprétation différente, l’Église se divise. Si c’est le cas, les membres qui se disputent ne sont plus soumis à l’autorité de l’Esprit. Hélas ! Cela arrive souvent et même, parfois fait naître un nouveau ‘’isme’’ qui morcelle le corps de Christ !

Le corps est une unité de communion (ou relation)
     Nous établissons des relations entre les membres de l’Église afin de manifester la vie de Christ en nous qui est la véritable vie, l’éternelle issue de la résurrection de notre Seigneur. C’est de cette vie que nous devons vivre et par cette vie, cette communion-relation entre les membres être un témoignage pour ceux qui ne connaissent pas le Seigneur. Nous sommes capables, en vivant ainsi, de susciter une profonde envie de connaître le ‘’secret’’ de ce qui nous unit ainsi par ceux que le Seigneur cherche. ‘’C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on saura que vous êtes mes disciples !’’ a promis notre Seigneur. Parfois, notre témoignage est tel que les personnes se détournent du Seigneur et ‘’le Nom de Dieu, à cause  de vous est blasphémé parmi les nations !’’ (Romains 2.24)
    La vie ne peut se manifester que par une communion constante avec la Tête Christ. Ainsi, nous vivons une relation-communion sanctifiée pleine de l’amour de Dieu, déversé dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ! (Romains 5.5)

 Le corps est une unité organisée
   Le Seigneur a prévu une responsabilité à la tête de l’Église, les anciens avec divers ministère et les diacres, pour qu’elle puisse vivre en harmonie avec la Tête et les uns avec les autres. Ces personnes sont établies par le Seigneur Lui-même sur l’Église qu’Il s’est acquise au prix de Son Propre Sang (Actes 20.28) Ces personnes établies par le Seigneur sur Son Église pour en prendre soin doivent être eux aussi soumis les uns aux autres ainsi qu’aux membres de l’Église. Le Seigneur n’a pas établi des personnes sur Son Église pour en être des chefs au pouvoir absolu, mais qui ont des cœurs de berger pour soigner Son troupeau. Paul écrira à Timothée : ‘’Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins.’’ Les responsables de l’Église doivent être, eux aussi, soumis à ceux sur qui le Seigneur les a établis.
    Nous sommes commandés par la Tête, Christ, qui établit des responsables en leur donnant la capacité spirituelle de connaître Sa volonté pour ces Églises locales. Chacun reçoit un ministère spécifique pour la vie spirituelle de l’Église. Nous voyons, dans les Actes comment sont nommés ces anciens ou ces diacres. Le critère des critères est une vie sainte remplie de l’Esprit et de sagesse avec un bon témoignage au sein de la communauté. (Actes 6.3) Pour les anciens (ou évêques) ils doivent être irréprochables, maris d’une seule femme, sobres, sensés, sociables, hospitaliers, aptes à l’enseignement, non adonnés au vin, ni violents, mais conciliants, pacifiques, désintéressés, sachant diriger leur maison. (1Timothée 3) Il en est de même pour les diacres.
    Le propos de cette méditation n’est pas de développer toutes ces choses mais de les mentionner. Il y a de nombreux autres textes qui expliquent comment doivent être ceux que le Seigneur a établi sur Son troupeau.

Le corps est une unité de croissance
15  mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
16 C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui–même dans la charité. (Ephésiens 4)

    Notre propos n’est pas de développer comment grandit cette Église, mais de citer les deux vertus nommées par Paul. Il s’agit de la vérité et de la charité (amour) Ainsi, avec l’aide du Saint-Esprit et des ministères l’Église peut grandir. L’Église doit croître en Celui qui est le Chef : Christ. La maturité d’un chrétien est proportionnelle à la connaissance (Jean 17.3) que nous avons de Notre Seigneur et du Père.
    C’est un organisme vivant qui a ses lois et ses règles qui sont données par le Saint-Esprit à travers les ministères, pour son épanouissement et sa croissance en grâce et en puissance. L’Église n’est pas quelque chose de figé. Chaque moment de la vie de l’Église a cette dépendance de l’intelligence d’En-Haut, de la Tête, pour vivre et se développer. Même lorsqu’un(e) croyant(e) est seul(e), dans une occupation quelconque, il (elle) est uni(e) à tout le corps par le Saint-Esprit. Si cette personne se trouve dans une situation délicate, je suis persuadé que l’Esprit, par la volonté de la Tête, va toucher une personne ou une partie de l’Église qui va tenir cette personne dans la prière, ou même aller la visiter pour la soutenir.
    Il m’est personnellement arrivé de me trouver en grande difficulté et de voir venir vers moi un frère qui a pu m’aider à surmonter cette pénible situation et cela à plusieurs reprise. Le Seigneur connaît nos difficultés et Il saura nous donner le secours opportun ! Ces moments difficiles permettent de grandir.
    Les Églises persécutées sont souvent bien plus affermies et avec une maturité bien plus grande que les Églises qui n’ont pas d’opposition, de déboires. Le Corps de Christ grandit dans une vie manifestée sous la puissance de l’Esprit. Une Église qui n’a pas d’opposition devrait se mettre devant le Seigneur car ‘’c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.’’ (Actes 14.22) Une Église dont les membres n’ont pas de tribulations est une Église qui ne grandit pas.

    Je joins ces témoignages qui sont si édifiants pour nous, trouvés sur le net :

    Un jour, alors que j’assistais à une conférence avec le Docteur. V. Raymond Edman du Wheaton College, l’un des plus grands chrétiens érudits du pays, il nous raconta l’expérience qu’il vécut alors qu’il était missionnaire en Équateur. Il tomba gravement malade peu de temps après son arrivée. Il était si proche de la mort que déjà on avait creusé sa tombe. Il suait à grosses gouttes et les râles de la mort nouaient sa gorge. C’est alors que soudainement il se redressa et s’assit sur son lit, en disant à son épouse : « Apporte-moi mes vêtements ! » Personne ne savait ce qu’il s’était passé.
    Bien des années plus tard, il racontait la même histoire à Boston : « Plus tard, une petite femme âgée, tenant un petit livre écorné et en piteux état, s’approcha de moi et me demanda : quel jour, dites-vous avoir été mourant ? Quelle heure était-il en Équateur ? Quelle heure était-il à Boston ? » Après qu’il eut répondu à la vieille dame, son visage ridé s’éclaira. Pointant le doigt sur son livre, elle dit : « C’est ici, vous voyez ? A deux heures du matin, Dieu m’a demandé de me lever et de prier - le diable essaye de tuer Raymond Edman en Équateur. » Et elle s’était levée pour prier.
    Duncan Campbell raconte qu’il entendit un fermier qui priait dans son champ. Il priait pour la Grèce. Plus tard, il lui demanda pourquoi il avait prié. L’homme répondit : « Je ne sais pas. J’avais un fardeau en esprit et Dieu m’a dit : Prie, il y a quelqu’un en Grèce en situation difficile. J’ai prié jusqu’à ce que je sois soulagé de ce fardeau. » Deux ou trois années plus tard, le fermier assistait à une réunion, et écoutait un missionnaire parler. L’homme décrivait une période de sa vie lorsqu’il travaillait en Grèce. Il avait eu un grave problème. Quand ? Il y a deux ou trois ans. L’homme échangea ses impressions, et découvrit que c’est à ce moment précis que Dieu avait partagé son fardeau avec le fermier, sur une petite île au large de la côte écossaise, en lui demandant de prier pour un homme en Grèce dont il ne connaissait pas même le nom.
   
  Le Seigneur est fidèle et si nous sommes toujours en communion avec la Tête, notre merveilleux Seigneur, Il saura nous utiliser pour la bénédiction de ceux qui en ont besoin. Il connaît nos besoins et y pourvoie par Son Église qui est Son Corps ! Notre Seigneur est merveilleux ! Par la délivrance de ces situations difficiles, le Seigneur nous fait grandir par et dans la foi en nous permettant d’agir pour l’utilité commune. L’Église grandit à travers les épreuves de chacun de ses membres.
    L’Église grandit, aussi, par l’enseignement prophétique de ceux qui en ont reçu la capacité. Je ne parle pas de cet enseignement de base nécessaire pour être établi sur le Roc, notre Seigneur, par la saine doctrine. Je pense à cet enseignement donné par le Saint-Esprit pour le moment que l’Église locale traverse. Les deux sont nécessaires, le premier pour être établi sur le fondement solide, Christ. Le deuxième donne les armes nécessaires pour un moment précis que l’ Église est en train de vivre.

Le corps est une unité de vie
  Nous avons ébauché cette vérité durant cette méditation. L’Église est une, avec des membres différents, dans leur culture, dans leur rang social, dans leur race etc. Chacun de ses membres a une fonction bien définie et donnée par le Seigneur. Comme l’a si bien écrit Paul, l’œil est très important pour le corps. Si le corps n’est qu’un œil, il ne peut pas vivre. S’il n’est que bouche ou que ‘ouïe ou que bras, jambe, main etc, ce n’est pas un corps. Il est impossible de parler de la vie d’un œil, d’une bouche, etc d’une façon indépendante. Chaque partie du corps est utile pour tout le corps. Sinon, il n’y a ni corps, ni vie.
    Voilà un bref aperçu de la richesse de l’Église qui le Corps de Christ.

Pour conclure cette méditation deux versets de 1Pierre 2 :

9  Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,
10  vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

    Posons-nous cette question pour que chacun puisse y répondre : A qui Pierre fait allusion quand il écrit : ‘’Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple et qui maintenant êtes le peuple de Dieu’’ ? La pose-t-il aux seuls Juifs convertis, aux seuls païens convertis ou aux Juifs et aux païens convertis ?
   

Amen

jcb