Transcrit,
traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
Nous
vivons à une époque qui met l'âme humaine à l'épreuve. "L'Esprit
dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns
abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à
des doctrines de démons par l'hypocrisie de faux docteurs portant la
marque de la flétrissure dans leur propre conscience."
Nous
nous trouvons en plein dans ces jours et nous ne pouvons pas les
fuir. Nous devons remporter la victoire tout en vivant dans la mêlée,
car c'est là la volonté de Dieu à notre égard.
Aussi
curieux que cela paraisse, le danger aujourd'hui est plus grand pour
le chrétien fervent que pour celui qui est tiède et satisfait de
lui-même. Celui qui recherche les choses les meilleures de Dieu,
brûle d'entendre toute personne capable de lui offrir un moyen
permettant d'y accéder. Il soupire après quelque nouvelle
expérience, quelque aspect saillant de la vérité, quelque action
de l'Esprit qui puisse l'élever au-dessus du niveau mortel de la
médiocrité religieuse qui l'entoure et pour cette raison, il est
disposé à prêter une oreille favorable à tout ce qui est nouveau
et merveilleux dans la religion, surtout si cela est présenté par
quelqu'un doué d'une personnalité séduisante et réputé pour sa
très grande piété.
Or
notre Seigneur Jésus, ce grand Berger des brebis, n'a pas abandonné
son troupeau à la merci des loups. Il nous a donné les Écritures,
le Saint-Esprit et un don naturel d'observation. Il s'attend à ce
que nous nous appuyions constamment sur tout cela. "Examinez
toutes choses, retenez ce qui est bon" dit Paul (1
Thessaloniciens 5.21). "Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout
esprit, mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu,
car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde"" (1
Jean 4.1).
"Gardez-vous
des faux prophètes" dit Jésus en nous avertissant, "ils
viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des
loups ravisseurs" (Matthieu 7.15). Puis il a ajouté le critère
qui permettra de les éprouver: "Vous les reconnaîtrez à leurs
fruits".
Il
est donc clair, non seulement qu'il y aura des faux prophètes dans
le monde mettant en danger nos vies chrétiennes mais qu'il sera
aussi possible de les identifier, et de les connaître pour ce qu'ils
sont. Et bien sûr, dès lors que nous sommes conscients de leur
identité et que nous apprenons à connaître leur ruse, leur pouvoir
de nous faire du mal disparaît. "En vain jette-t-on le
filet devant les yeux de tout ce qui a des ailes" (Proverbes
1.17).
Mon
but est d'exposer ici une méthode capable d'éprouver les esprits et
de vérifier toute notion religieuse ou morale, proposée par qui que
ce soit. Et tandis que nous traitons ce sujet, nous devrions avoir à
l'esprit que toutes les lubies religieuses ne sont pas l'œuvre de
Satan. L'esprit humain est capable de beaucoup de méchanceté sans
l'aide du diable. Certaines personnes sont réellement douées pour
tout embrouiller et, en plein jour, prendront l'illusion pour la
réalité, tout en ayant la Bible ouverte devant elles.
Pierre
avait cela à l'esprit lorsqu'il écrivit: "Notre bien-aimé
frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été
donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes ses lettres, où il parle de
ces choses dans lesquelles il y a des points difficiles à
comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le
sens comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine"
(2 Pierre 3:15s).
Il
est peu probable que les apôtres chevronnés de la confusion lisent
ce qui est écrit ici ou qu'ils en profitent beaucoup s'ils le
faisaient mais il y a beaucoup de chrétiens sensés qui se sont
égarés et qui ont assez d'humilité pour admettre leurs erreurs et
sont prêts maintenant à revenir vers le Pasteur et le Gardien de
leur âme. Ces derniers peuvent être détournés de leur mauvaise
voie. Mais il y a plus important encore. Beaucoup de gens, c'est sûr,
n'ont pas quitté le droit chemin mais désireraient connaître une
règle capable de les aider à examiner toute chose et de mettre à
l'épreuve la qualité de l'expérience et de l'enseignement
chrétiens, alors qu'ils sont à leur contact jour après jour dans
leur vie active. C'est à eux précisément que je livre ce petit
secret. Il m'a permis d'examiner depuis de nombreuses années mes
expériences spirituelles et mes inspirations religieuses.
En
résumé, voici le test: cette nouvelle doctrine cette nouvelle
habitude religieuse, ce nouvel aperçu de la vérité, cette nouvelle
expérience spirituelle, de quelle manière ont-ils modifié mon
attitude et ma relation envers Dieu, Christ, les Écritures Saintes,
moi-même, les autres chrétiens, le monde et le péché. Grâce à
cet examen en sept points, nous pourrons vérifier tout ce qui est
religieux et nous saurons, sans l'ombre d'un doute, si cela vient de
Dieu ou non. C'est à ses fruits que l'on reconnaît un arbre. Ainsi,
face à toute doctrine ou expérience, il me suffit de savoir quel
effet cela a sur moi. Nous saurons immédiatement si cela vient
d'en-haut ou d'en-bas.
Relation
avec Dieu
L'un
des tests vitaux de toute expérience religieuse est le suivant. De
quelle manière modifie-t-il notre relation avec Dieu, notre concept
de Dieu ou notre attitude envers Lui ? Dieu, étant qui Il est, doit
toujours être l'arbitre suprême de toutes choses religieuses.
L'univers
a été créé afin de servir de moyen pour que tout être moral et
doué d'intellect puisse y déceler les perfections du Créateur. "Je
suis l'Éternel, c'est là mon nom. Et je ne donnerai pas ma gloire à
un autre" (Ésaïe 42:8). "Tu es digne, notre Seigneur et
notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance, car
tu as créé toutes choses et c'est par ta volonté qu'elles existent
et qu'elles ont été créées" (Apocalypse 4:11).
Il
est nécessaire pour la santé et l'équilibre de l'univers qu'en
toutes choses Dieu soit glorifié."L'Éternel est grand et très
digne de louanges et sa grandeur est insondable" (Psaumes
145:3). Dieu n'agit que pour Sa gloire et ce qui procède de Lui doit
être à son plus grand honneur. Il est vraisemblable que toute
doctrine, toute expérience qui tend à Le glorifier vienne de Dieu.
Par contre, toute chose voilant Sa gloire ou le faisant paraître
moins merveilleux est, à coup sûr, le produit de la chair ou du
diable.
Le
cœur de l'homme ressemble à un instrument de musique. Le
Saint-Esprit, un esprit mauvais ou l'esprit de l'homme lui-même
peuvent jouer de cet instrument. Les émotions religieuses sont plus
ou moins les mêmes quelque soit l'exécutant. Beaucoup de sentiments
agréables peuvent naître dans l'âme, provoqués par une adoration
impure et même idolâtre. Une sœur en religion, à genoux devant
une image de la Vierge, dans un état d'adoration éthéré, a une
expérience religieuse sincère. Elle éprouve de l'amour, de la
crainte et du respect. Ce sont des émotions dont elle peut jouir
tout comme si elle adorait Dieu. On ne balaie pas d'un simple coup de
manche les expériences mystiques des Hindous et des Soufis en
prétendant qu'elles ne sont qu'apparence. Pas plus que nous n'avons
le droit de traiter sommairement les envols des spirites et autres
occultistes comme étant un produit de l'imagination. Ces personnes
peuvent avoir et ont parfois d'authentiques rencontres avec quelque
chose ou quelqu'un venant par-delà d'eux-mêmes. De la même façon
des chrétiens sont entraînés parfois dans des expériences
émotionnelles qui se situent au-delà de leur capacité de
compréhension. J'en ai rencontré. Ces personnes demandaient avec
empressement si oui ou non leur expérience venait de Dieu .
Le
grand critère est: en quoi cela a-t-il affecté mes rapports avec le
Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ? Si cette nouvelle
manière de voir la vérité, cette nouvelle rencontre avec des
choses spirituelles, a augmenté mon amour envers Dieu, si cela a
rendu Dieu plus glorieux à mes yeux et que cela L'a amené à
paraître plus merveilleux qu'avant, alors je peux conclure que je ne
me suis pas égaré dans les voies de l'erreur, agréables, mais
dangereuses et défendues.
Attitude
envers le Seigneur Jésus-Christ
Voici
le critère suivant: en quoi cette nouvelle expérience a-t-elle
modifié mon attitude envers le Seigneur Jésus-Christ ? Quelle que
soit la place que la religion actuelle puisse donner au Christ, Dieu
Lui donne la place suprême sur la terre et dans les cieux. "Celui-ci
est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection", dit
la voix de Dieu venant du ciel en désignant notre Seigneur Jésus.
Pierre rempli du Saint-Esprit déclara: "Dieu a fait Seigneur et
Christ ce Jésus que vous avez crucifié" (Actes 2:36). Jésus
a dit de Lui-même: "Je suis le Chemin, la Vérité et la
Vie, nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6).
Et
Pierre, dit encore de Lui: "Il n'y a de salut en aucun
autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné
parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés" (Actes
4:12). L'épître aux Hébreux dans sa totalité est consacrée à
l'idée que Christ est au-dessus de tous les autres. On le montre
comme étant au-dessus d'Aaron et de Moïse, les anges même sont
appelés à se prosterner devant Lui et à l'adorer. Paul dit qu'Il
est l'image du Dieu invisible, que la plénitude de la divinité
habite corporellement en Lui, et qu'en toutes choses Il doit avoir la
première place.
Mais
le temps me manque pour parler de la gloire que Lui ont attribué les
prophètes, les patriarches, les apôtres, les saints, les anciens,
les psalmistes, les rois et les séraphins. "Il a été
fait pour nous sagesse et justice, sanctification et rédemption"
(1 Corinthiens 1:30). Il est notre espérance, notre vie, notre
tout, maintenant et à jamais.
Tout
ceci étant vrai, il est évident qu'Il doit être au centre de toute
doctrine saine, de toute pratique acceptable et de toute expérience
chrétienne authentique. Tout ce qui tend à Le rendre inférieur à
ce que Dieu déclare qu'Il est, est une tromperie pure et simple
qu'il faut rejeter, quelque agréable et satisfaisante qu'elle puisse
paraître sur le moment.
Qu'il
existe un Christianisme sans Christ peut paraître contradictoire.
Pourtant ce phénomène existe réellement de nos jours. Beaucoup de
ce qui est fait au nom du Christ est un reniement de Christ parce que
conçu par la chair, comportant des méthodes charnelles et
poursuivant des fins charnelles. De temps en temps on fait mention de
Christ de la même façon et pour la même raison que le ferait un
homme politique intéressé en parlant de démocratie et de
patriotisme, afin d'ériger une façade respectable pour des
activités charnelles et d'induire en erreur des auditeurs crédules.
Mais on est pris au piège en ce que Christ n'est pas au centre. Il
n'est pas tout en tous.
Et
puis, je le répète. il y a des expériences psychiques qui
passionnent la personne en recherche et l'amènent à croire qu'elle
a effectivement rencontré le Seigneur et qu'elle est au septième
ciel. Mais on découvre plus tard la nature réelle du phénomène
lorsque "la face du Christ" commence à s'estomper de la
conscience de la victime et que celle-ci en vient à dépendre de
plus en plus d'effets émotionnels pour se convaincre de sa
spiritualité.
Par
contre, si la nouvelle expérience tend à rendre Christ
indispensable, si elle détourne notre attention de nos sentiments
pour la fixer sur Christ, nous sommes sur la bonne voie. Tout ce qui
rend Christ précieux à notre cœur vient à coup sûr de Dieu.
Attitude
a l'égard de la Parole de Dieu
Un
autre critère révélateur de la solidité de mon expérience
religieuse est de savoir en quoi elle modifie mon attitude à l'égard
des Saintes Écritures.
Cette
nouvelle expérience religieuse, cette nouvelle optique de la vérité
jaillissent-elles de la Parole de Dieu elle-même ou sont-elles le
résultat de quelque stimulant étranger à la Bible? Des chrétiens
au cœur tendre sont souvent victimes de fortes pressions
psychologiques, résultat intentionnel ou inconscient d'un témoignage
personnel, ou encore d'un récit pittoresque raconté par un
prédicateur fervent à la voix tranchante de prophète mais n'ayant
pas vérifié son histoire avec les faits, ni examiné la justesse de
sa conclusion à la lumière de la Parole de Dieu.
C'est
pourquoi on devrait se méfier de tout ce qui prend son origine en
dehors des Saintes Écritures jusqu'à ce que l'on puisse prouver que
c'est en accord avec elles. Si l'on peut démontrer que c'est
contraire à la Parole de la vérité révélée, aucun chrétien
véritable ne l'acceptera comme venant de Dieu. Quelque grande que
soit la satisfaction émotionnelle, il n'est aucune expérience qui
puisse être considérée comme authentique à moins qu'elle ne
s'appuie sur l'autorité d'un chapitre ou d'un verset des
Écritures. "A la loi et au témoignage" (Ésaïe
8:20) doit toujours être la preuve dernière.
Tout
ce qui est nouveau ou singulier devrait également être examiné
avec beaucoup de prudence jusqu'à ce qu'on puisse apporter la preuve
scripturaire de sa validité. Depuis plus d'un demi-siècle un bon
nombre de conceptions non-scripturaires ont été accueillies par les
chrétiens. On a prétendu qu'elles étaient parmi les vérités
devant être révélées dans les derniers temps. Pour sûr, disent
les défenseurs de cette théorie des révélations des derniers
temps. Augustin n'en savait rien pas plus que Luther, John Knox et
Wesley; Finney et Spurgeon n'avaient pas compris cela; mais
maintenant une plus grande lumière a été donnée au peuple de Dieu
et nous qui vivons dans les temps de la fin nous bénéficions d'une
révélation plus complète. Nous ne devrions pas contester cette
nouvelle doctrine, ni nous dérober à cette expérience plus
profonde. Le Seigneur est en train de préparer son épouse pour le
festin des Noces de l'Agneau. Nous devrions tous nous abandonner à
ce nouveau mouvement de l'Esprit. C'est du moins ce que l'on nous
dit.
La
vérité est que la Bible ne nous enseigne pas que dans les derniers
temps il y aura des nouvelles lumières et des expériences
spirituelles avancées. Elle enseigne exactement le contraire. Rien
dans le livre de Daniel ni dans les épîtres néo-testamentaires ne
peut être déformé jusqu'au point de défendre l'idée que nous qui
vivons à la fin de l'ère chrétienne nous jouirions d'une lumière
inconnue au commencement des temps. Méfiez-vous de tout homme qui
prétend être plus sage que les apôtres et plus saint que les
martyrs de l'Église primitive. Le meilleur moyen d'agir avec cette
personne est de s'en séparer. Vous ne pouvez pas l'aider et elle ne
peut à coup sûr pas vous aider.
En
admettant cependant que les Écritures peuvent ne pas être toujours
claires et qu'il y a des différences d'interprétation parmi les
hommes tous également sincères, ce test apportera la preuve dont
toute manifestation religieuse a besoin, c'est-à-dire en quoi cela
affecte-t-il mon amour et mon appréciation de la Parole de Dieu ?
Bien
que la vraie puissance ne réside pas dans la lettre du texte mais
dans l'Esprit qui l'a inspiré, nous ne devrions jamais sous-estimer
la valeur de la lettre. Le texte de la vérité a le même rapport
avec la vérité que le rayon de miel avec le miel. L'un sert de
contenant à l'autre. Mais l'analogie s'arrête là. Car on peut
retirer le miel de son rayon de miel, mais l'Esprit de vérité ne
peut et ne doit agir indépendamment de la lettre des Écritures
Saintes. Pour cette raison, une connaissance grandissante du
Saint-Esprit sera toujours accompagnée d'un plus grand amour pour la
Bible. Les Écritures sont en page imprimée ce que Christ est en
personne. La Parole inspirée ressemble à un portrait fidèle de
Christ. Mais une fois de plus l'image manque de force. En effet,
Christ est dépeint dans la Bible comme aucune personne ne peut
l'être dans un simple portrait, car la Bible est un livre d'idées
saintes, et la Parole éternelle du Père peut résider et réside
réellement dans la pensée qu'Il a Lui-même inspirée. Les pensées
sont des choses et les pensées des Saintes Écritures constituent un
temple où Dieu demeure.
En
conclusion, nous pouvons dire tout naturellement que celui qui aime
véritablement Dieu aime aussi Sa parole. Tout ce qui nous vient du
Dieu de la Parole augmentera notre amour pour la Parole de Dieu. Ceci
en est une conséquence logique, mais nous en avons la confirmation
par un témoignage qui est bien plus digne de foi que la logique, à
savoir le témoignage concordant de la grande nuée des témoins,
morts et vivants. Ceux-ci déclarent d'une seule voix que leur amour
pour les Écritures grandit au fur et à mesure que leur foi augmente
et que leur obéissance devient plus conséquente et joyeuse.
Si
la nouvelle doctrine, l'influence de ce nouveau maître, la nouvelle
expérience émotionnelle remplissent mon cœur d'une plus grande
avidité pour méditer la Parole de Dieu jour et nuit, j'ai tout lieu
de croire que Dieu a parlé à mon cœur et que mon expérience est
authentique. Par contre, si mon amour pour la Parole de Dieu a baissé
un tant soit peu, si mon ardeur à manger et à boire de la Parole
inspirée a diminué ne serait-ce que d'un pouce, je devrai admettre
humblement que j'ai manqué quelque part le signal de Dieu et revenir
en arrière en toute honnêteté jusqu'à ce que je retrouve à
nouveau le bon chemin.
Effets
sur la nature égocentrique
De
plus, nous pouvons vérifier la qualité de notre expérience
religieuse grâce à ses effets sur notre nature égocentrique.
Le
Saint-Esprit et la personnalité humaine déchue sont diamétralement
opposés: "car la chair a des désirs contraires à ceux de
l'Esprit et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont
opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous
voudriez" (Galates 5:17). "Ceux en effet qui vivent selon
la chair s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui
vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. Car
l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne
se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas
(Romains 8:5,7).
Avant
que l'Esprit de Dieu puisse œuvrer de façon constructive dans notre
cœur, Il est obligé de condamner et de faire mourir la "chair"
en nous, en d'autres termes, l’Esprit doit avoir notre plein
consentement pour mettre à la place de notre moi naturel, la
personne du Christ. Ce remplacement est expliqué avec soin dans les
chapitres 6, 7 et 8 de l'épître aux Romains. Quand le chrétien en
quête est passé par l'expérience de crucifixion décrite aux
chapitres 6 et 7, il pénètre dans les vastes régions de liberté
du chapitre 8. Ici le "moi" est détrôné et Christ est
mis sur le trône pour toujours.
A
la lumière de ce qui vient d'être dit, il n'est pas difficile de
voir pourquoi l'attitude du chrétien vis-à-vis de sa nature
égocentrique est à ce point un excellent test pour vérifier ses
expériences religieuses. La plupart des grands hommes connus par la
profondeur de leur vie, tels que Fénelon, Molinos, Jean de la Croix,
Madame Guyon, et bien d'autres encore, ont mis le monde en garde
contre les expériences pseudo-religieuses qui donnent beaucoup de
satisfaction charnelle mais nourrissent la "chair" et
gonflent le cœur d'amour-propre.
Voici
une bonne règle: si cette expérience m'a rendu plus humble, m'a
rendu plus petit et sans valeur à mes propres yeux, elle vient de
Dieu; mais si elle a fait naître en moi un sentiment
d'auto-satisfaction, elle est fausse et devrait être rejetée comme
venant du moi ou du diable. Rien de ce qui vient de Dieu ne pourra
nourrir mon orgueil ou ma vanité. Si je suis tenté d'être content
de moi-même et de me sentir supérieur parce que j'ai eu une
expérience spirituelle plus avancée, je devrais me mettre
immédiatement à genoux et me repentir de toute cette affaire. Je
suis tombé entre les mains de l'ennemi.
Relation
avec nos frères, avec l'Église
Notre
relation avec nos frères en Jésus-Christ et notre attitude envers
eux est un autre test sûr de toute expérience religieuse. Parfois,
après une expérience spirituelle remarquable, un chrétien sérieux
s'éloignera des autres croyants et nourrira un esprit critique. Il
peut être réellement convaincu que son expérience est plus
valable, qu'il est maintenant dans un état de grâce avancé et que
le "peuple ordinaire" de l'église qu'il fréquente n'est
qu'une foule hétéroclite et lui seul un vrai fils d'lsraël. Il
peut s'efforcer d'être patient avec ces mondains religieux, mais son
doux langage et son sourire condescendant révèlent ce qu'il pense
réellement d'eux et de lui-même. C'est un état d'esprit d'autant
plus dangereux qu'il peut se justifier lui-même par les faits. Ce
frère a eu une expérience remarquable; il a reçu quelque lumière
merveilleuse concernant les Écritures; il a pénétré dans un pays
joyeux et resté inconnu jusqu'à présent. Et il se peut que ceux
qu'il connaît et qui professent être chrétiens soient
effectivement mondains, tristes et sans enthousiasme spirituel.
L'erreur n'est pas qu'il se soit trompé dans les faits mais que sa
réaction aux faits vienne de la chair. Sa nouvelle spiritualité l'a
rendu moins charitable.
Lady
Julian nous relate dans son vieil anglais comment la vraie grâce
chrétienne affecte notre attitude envers les autres. "Par
dessus toutes choses, la contemplation et l'adoration du Créateur
font que l'âme semble plus petite à ses propres yeux, et la
remplissent plutôt d'une crainte révérencielle et une vraie
humilité avec beaucoup de charité pour ses semblables en Christ ".
Toute expérience religieuse qui n'arrive pas à approfondir notre
amour pour nos frères en Jésus-Christ peut être rayée de la liste
d'expériences valables, sans peur de se tromper.
Pour
l'apôtre Jean, L’amour que nous témoignons aux autres chrétiens
est un signe de foi authentique. "Petits enfants, n'aimons pas
en paroles et avec la langue, mais en action et avec vérité, et
nous rassurerons nos cœurs devant Lui". (1 Jean 3:18s). Et
il dit encore: "Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres
car l'amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît
Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour"
(1 Jean 4:7s).
Alors
que nous grandissons en grâce nous grandissons aussi en amour pour
tout le peuple de Dieu. "Quiconque aime celui qui l'a engendré
aime aussi celui qui est né de lui" (1 Jean 5:1). Cela
veut dire simplement que si nous aimons Dieu nous aimerons Ses
enfants. Toute expérience chrétienne authentique augmentera notre
amour pour les autres chrétiens.
C'est
pourquoi nous concluons que tout ce qui tend à séparer notre
personne ou notre cœur des autres frères en Jésus-Christ ne vient
pas de Dieu, mais de la chair ou du diable. Et par contre, tout ce
qui nous fait aimer les enfants de Dieu vient sans aucun doute de
Dieu. "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres"
(Jean 13:35).
Attitude
envers le monde
Un
autre test probant pour connaître l'origine de notre expérience
religieuse est d'observer comment elle modifie notre relation envers
le monde et notre attitude envers lui.
Par
"monde" je ne pense pas bien sûr au merveilleux ordre de
la nature que Dieu a créé afin que l'humanité en jouisse. Je ne
pense pas non plus au monde des hommes perdus dans le sens où
l'entendait notre Seigneur lorsqu'il a dit "Dieu a tant
aimé le monde, qu'il a donné son fils unique afin que quiconque
croit en Lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Dieu, en
effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'II juge le
monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui" (Jean 3.16,
17).
Il
est certain que toute influence véritable de Dieu dans notre âme
approfondira notre appréciation des beautés de la nature et
intensifiera notre amour pour les perdus. Mais je fais allusion ici à
quelque chose d'autre.
Laissons
un apôtre parler à notre place: "Car tout ce qui est dans
le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et
l'orgueil de la vie, ne vient point du Père mais vient du monde. Et
le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la
volonté de Dieu demeure éternellement" (1 Jean 2:16s).
C'est
de ce monde-là que nous devons examiner les esprits, ce monde des
jouissances charnelles, des plaisirs sans Dieu, de la poursuite des
richesses terrestres, de la renommée et de la satisfaction coupable.
Il se passe de Jésus-Christ en suivant le conseil du méchant (Psaume
1:1) et est animé par le Prince de la puissance de l'air, de
l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion
(Éphésiens 2:2). Sa rébellion contre Dieu est une forme de piété,
sans puissance, qui passe pour être vivante, mais qui est morte
(Apocalypse 3:1). En résumé, c'est la société des hommes
inconvertis gambadant sur le chemin qui mène à l'enfer, exactement
le contraire de la véritable Église de Dieu qui est une société
d'âmes régénérées marchant sans frivolité mais joyeusement vers
le ciel.
Toute
œuvre de Dieu authentique dans nos cœurs tend à nous rendre mal à
l'aise en compagnie du monde. "N'aimez pas le monde, ni les
choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, I'amour du
Père n'est point en lui". (1 Jean 2:15). "Ne vous mettez
pas avec les idolâtres sous un joug étranger. Car quel rapport y
a-t-il entre la justice et l'iniquité? Ou qu'y a-t-il de commun
entre la lumière et les ténèbres?" (2 Corinthiens 6:14). On
peut affirmer sans équivoque que tout esprit qui tolère un
compromis avec le monde est un faux esprit. Tout mouvement religieux
qui imite le monde dans l'une de ses manifestations trahit la Croix
de Jésus-Christ et est du côté du diable et ceci malgré tous les
"ronronnements" des dirigeants qui parlent "d'accepter
Christ" ou "de laisser Dieu diriger vos affaires".
Attitude
envers le péché
Voici
enfin le dernier test d'authenticité de toute expérience
chrétienne: en quoi modifie-t-elle notre attitude envers le péché?
L'action
de la grâce dans le cœur d'un croyant détournera ce cœur du péché
et le tournera vers la sainteté. "Car la grâce de Dieu, source
de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous
enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et
à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la
piété, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation
de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ".
(Tite 2:11,13).
Je
ne vois pas comment cela pourrait être plus clair. C'est la même
grâce de Dieu qui sauve l'homme et l'instruit dans son cœur; son
enseignement est à la fois positif et négatif. Négatif en ce
qu'elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises
mondaines. Positif en ce qu'elle nous enseigne à vivre dans le
siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété (Tite
2:12).
L'homme
au cœur droit ne verra là aucune difficulté. Il lui suffit de
vérifier sa propre inclinaison pour se rendre compte s'il voit le
péché dans sa vie avec un œil plus ou moins sévère depuis que
l'œuvre de grâce est supposée avoir agi en lui. Tout ce qui
affaiblit sa haine envers le péché peut immédiatement être
reconnu comme infidèle aux Écritures, au Sauveur et à sa propre
âme. Tout ce qui rend la sainteté plus attrayante et le péché
plus intolérable peut être considéré comme authentique: "Car
tu n'es point un Dieu qui prenne plaisir au mal, le méchant n'a pas
sa demeure auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas devant tes
yeux. Tu hais tous ceux qui commettent l'iniquité". (Psaume 5:5s).
Jésus
nous avertit "qu'il s'élèvera de faux christs et de faux
prophètes. Ils feront de grands prodiges et des miracles, au point
de séduire, s'il était possible, même les élus" (Matthieu
24:24).
Ces
paroles décrivent trop bien nos jours pour que nous n'y voyions
qu'une coïncidence. J'ai mis par écrit ces tests dans l'espoir que
les "élus" puissent en bénéficier. La suite est entre
les mains de Dieu.