Certains
refusent de faire des vœux, mais dans la Bible vous trouverez
beaucoup de grands hommes de Dieu dirigés par des engagements, des
promesses, et des vœux. Le roi David n'était pas opposé aux
vœux: « Ô Dieu ! Je dois accomplir les vœux que je t'ai
faits : » a-t-il dit, « je t'offrirai des actions
de grâce. » (Psaume 56:13)
Mon
conseil dans cette matière est que si vous voulez vraiment la
croissance spirituelle -- la puissance, la vie, la joie, la
renaissance personnelle dans votre cœur -- vous feriez bien de faire
des vœux et de tenter de les tenir. Si vous échouez, repentez-vous
en toute humilité et recommencez. Mais gardez toujours ces vœux
devant vous. Ils vous aideront à harmoniser votre cœur avec les
vastes puissances qui sortent du trône où le Christ s'assied à la
droite de Dieu.
Un
homme charnel refuse la discipline de tels engagements. Il dit : «
Je veux être libre. Je ne veux placer sur moi aucun vœu
Je n'y crois pas. C'est du légalisme. » Eh bien, permettez-moi de
dresser le portrait de deux hommes.
L'un
d'eux ne prend pas de vœux. Il n'accepte aucune responsabilité. Il
veut être libre. Et il est libre, dans une certaine mesure -- de la
même manière que le clochard. Le clochard est libre de se reposer
sur un banc public le jour, de dormir sur un journal la nuit, de se
faire chasser de la ville le jeudi matin, et de monter l'escalier
grinçant d'une auberge médiocre le jeudi soir. Un tel homme est
libre, mais il est également inutile. Il encombre le monde dont il
respire l'air.
Regardons
un autre homme -- peut-être un président ou un premier ministre ou
n'importe quel grand homme qui porte sur lui le poids du
gouvernement. De tels hommes ne sont pas libres. Mais par le
sacrifice de leur liberté ils obtiennent la puissance. S'ils exigent
d'être libres, ils peuvent l'être, comme le clochard. Mais ils
choisissent plutôt d'être liés.
Il
y a beaucoup de clochards religieux dans le monde qui refusent d'être
liés par quoi que ce soit. Ils ont transformé la grâce de Dieu en
un permis personnel. Mais les grandes âmes sont celles qui sont
allées à Dieu en révérence avec la compréhension qu'il ne
demeure rien de bon dans leur chair. Et ils savent que sans l'aide de
Dieu, tous les vœux pris seraient brisés avant la nuit. Néanmoins,
croyant en Dieu, ils ont pris certains vœux sacrés. C'est le chemin
vers la puissance spirituelle. Il
y a cinq vœux que j'ai à l'esprit que nous ferions bien de faire et
de garder ...
Le
premier est, donc : Ne laissez aucune place au péché.
On
dissimule le péché de nos jours et on lui donne de nouveaux noms et
de nouveaux visages. Vous êtes peut-être soumis à ce phénomène
dans les écoles. On désigne le péché par divers noms fantaisistes
-- tout sauf ce qu'il est vraiment. Par exemple, les hommes ne sont
plus convaincus d'être pécheurs ils ont un complexe de
culpabilité. Au lieu d'admettre leur culpabilité devant Dieu et de
s'en débarrasser, ils se couchent sur un divan et racontent à un
certain homme tout sur eux-mêmes. On apprend alors qu'ils ont été
profondément déçus quand ils avaient deux ans ou quelque chose
comme cela. Et c'est censé les rendre meilleurs.
Tout
cela est totalement ridicule, parce que le péché a toujours été
l'ennemi de l'âme. Cela n'a jamais changé. Nous devons traiter
fermement le péché dans nos vies. « Le royaume de Dieu, ce
n'est pas le manger et le boire, » a indiqué Paul, «
mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Romains
14:17). La justice se trouve à la porte du royaume de Dieu. «
L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4, 20).
Je
ne prêche pas la perfection absolue. Je dis seulement que chaque
péché connu doit être nommé, identifié et répudié, et que nous
devons faire confiance que Dieu nous en délivrera, pour qu'il n'y
ait plus de péché où que ce soit dans nos vies. Il est absolument
nécessaire que nous agissions ainsi, parce que Dieu est un Dieu
saint et le péché est sur le trône du monde.
Ainsi
n'appelez pas vos péchés par un autre nom. Si vous êtes jaloux,
appelez-le jalousie! Si vous avez tendance à vous apitoyer sur
vous-même et estimez que vous n'êtes pas apprécié, que vous êtes
comme une fleur née pour fleurir sans être remarquée et pour
gaspiller votre beauté sur l'air du désert, appelez-le ce que c'est
-- apitoiement de soi !
Il
y en a qui sont amers plein de ressentiment. Si vous êtes
rancunier, admettez-le. J'ai rencontré des personnes qui vivent dans
un état d'indignation la plupart du temps. J'ai entendu parler d'un
pasteur qui agit comme une poule jetée hors du nid. Il court sans
cesse dans toutes les directions caquetant et se plaignant --
quelqu'un lui fait toujours du mal. Eh bien, si vous avez cet esprit,
vous devez vous en occuper maintenant. Vous devez l'éliminer ! Le
sang de Jésus Christ nous lave de tout péché. Au lieu de le
recouvrir et d'essayer de trouver une note marginale grecque où le
cacher, il faut l'appeler par son nom, et s'en débarrasser par la
grâce de Dieu.
Puis,
il y a votre colère. Ne l'appelez pas indignation. N'essayez pas de
la baptiser d'un autre nom. Appelez-la ce qu'elle est. Car si vous
avez une colère ardente, soit vous vous en débarrasserez, soit elle
vous fera perdre beaucoup de votre spiritualité et de la majeure
partie de votre joie.
Ainsi
traitons le péché en totalité. Soyons parfaitement francs. Dieu
aime les personnes franches.
Maintenant
le deuxième vœu, c'est : Ne possédez jamais rien.
Je
ne veux pas dire par là que vous ne pouvez pas avoir aucun bien
matériel. Je veux dire que vous devez être délivré de ce sens de
possession. C'est le sens de possession qui vous gêne. Tous les
bébés naissent les poings fermés, et il me semble que cela
signifie: « C'est le mien! » Une des premières choses qu'ils
disent est « C'est à moi ! », d'une voix fâchée. Ce sens de
possession est une chose très nuisible à l'esprit. Si vous pouvez
vous en débarrasser de sorte que vous n'ayez pas le sentiment de
posséder quoi que ce soit, il viendra un grand sens de liberté dans
votre vie.
Ne
pensez pas que vous devez vendre tout ce que vous avez et en faire
don aux œuvres de charité. Non, Dieu vous autorise à avoir votre voiture et
votre entreprise, votre pratique et votre position, quelles qu'elles
soient, à condition que vous compreniez que toutes ces choses ne
vous appartiennent plus, elles sont à Lui, et tout ce que vous
faites c'est travailler pour Lui. Vous pouvez donc être en repos à
ce sujet, puisque nous n'avons pas à nous inquiéter de perdre ce
qui appartient à quelqu'un d'autre. S'il est à vous, vous regardez
toujours dans votre main pour voir s'il est encore là. Si c'est à
Dieu vous ne devez plus vous inquiéter à son sujet.
Il
y a certaines choses que vous devrez remettre à Dieu. La propriété
en est une. Certains enfants du Seigneur sont retenus parce qu'il y a
un boulet et une chaîne à leurs jambes. Si c'est un homme, c'est sa
grande voiture et sa belle maison. S'il s'agit d'une femme c'est sa
porcelaine et ses meubles Louis XIV et tout le reste. Prenez ce vase
par exemple. Si quelqu'un le renversait et le cassait le pauvre
propriétaire perdrait probablement cinq ans de sa vie !
Voici
le troisième vœu : Ne vous défendez jamais.
Nous
sommes tous nés avec un désir de se défendre. Et si vous exigez de
vous défendre, Dieu vous le laissera faire. Mais si vous remettez
votre défense à Dieu, Il vous défendra. Il a dit à Moïse,
dans Exode 23:22: « Je serai l'ennemi de tes ennemis et
l'adversaire de tes adversaires. »
Il
y a assez longtemps, le Seigneur et moi avons parcouru ensemble le
23ème chapitre de Exode et Il me l'a donné. Pendant trente ans
maintenant il a été une source insaisissable de bénédiction dans
ma vie. Je n'ai pas à me battre.
Le
Seigneur mène le combat à ma place. Et il fera la même chose pour
vous. Il sera un ennemi à votre ennemi et un adversaire à votre
adversaire, et vous n'aurez jamais à vous défendre.
Que
défendons-nous? Eh bien, nous défendons notre service, et, tout
particulièrement, notre réputation. Votre réputation, c'est que
les gens pensent de vous, et si une rumeur se répand à votre sujet,
la grande tentation est d'essayer de l'étouffer. Mais vous savez,
empêcher un bruit de se répandre c'est impossible. Complètement
impossible! C'est comme essayer de retrouver l'oiseau dont vous avez
trouvé la plume sur votre pelouse. Vous ne pouvez pas le faire. Mais
si vous vous tournez totalement vers le Seigneur Il vous défendra et
assurera que nul ne vous fasse de mal. « Toute âme forgée
contre toi sera sans effet; et toute langue qui s'élèvera en
justice contre toi, tu la condamneras. » Isaïe 54:17).
Henry
Suso était un grand chrétien d'un autre temps. Une fois il
cherchait ce que certains chrétiens m'ont dit qu'ils cherchent --
mieux connaître Dieu. Vous cherchez un réveil religieux dans votre
esprit qui vous poussera plus loin dans les choses profondes de Dieu.
Eh bien, alors que Henry Suso cherchait Dieu, les gens ont commencé
à raconter des histoires sur lui, et il s'en est affligé, en
larmes, profondément attristé.
Puis
un jour il a regardé par la fenêtre et a vu un chien qui jouait sur
la pelouse. Le chien avait un tapis, qu'il prenait, jetait par-dessus
son épaule, puis courait le ramasser, le lançait à nouveau en
l'air. Dieu a dit à Henry Suso, « Ce tapis est ta réputation, et
je laisse les chiens du péché le déchirer en lambeaux, et jouer
avec sur la pelouse, pour ton bien. Un de ces jours les choses
changeront ».
Et
les choses ont changé. Peu de temps après, ceux qui déchiraient sa
réputation ont été confondus, et Suso a été élevé jusqu'à
être une puissance de son temps, et, une bénédiction, encore
aujourd'hui, pour ceux qui lisent ses travaux et chantent ses
cantiques.
Le vœu suivant
: Ne dites jamais sur quelqu'un
quelque chose qui puisse le blesser.
«
L'amour couvre une multitude de péchés » (1 Pierre 4:8). Le
rapporteur n'a pas sa place dans le royaume de Dieu. Si vous savez
quelque chose qui blesserait la réputation d'un enfant de Dieu,
enterrez-le pour toujours. Trouvez un petit jardin quelque part et
quand quelqu'un vient avec une histoire mauvaise, prenez-la et
enterrez-la, et dites, « Ici repose en paix l'histoire au sujet de
mon frère. » Dieu s'en occupera. « Car on vous jugera du
jugement dont vous jugez, on vous mesurera avec la mesure dont vous
mesurez » (Matthieu 7:2).
Si
vous voulez que Dieu soit bon avec vous, vous allez devoir être bon
avec ses enfants. Vous dites, « Ce n'est pas cela, la grâce. » Et
bien, la grâce vous fait entrer dans le royaume de Dieu. C'est une
faveur non-méritée. Mais une fois que vous êtes assis à la table
du Père, il compte vous apprendre à vous tenir à table. Et il ne
vous laissera pas manger si vous n'obéissez pas à l'étiquette de
sa table.
Et
qu'est-ce que c'est? L'étiquette de sa table est que vous ne
racontiez pas d'histoires au sujet d'un frère qui s'assied à table
avec vous -- quelle que soit sa dénomination, sa nationalité ou son
origine.
Et
notre dernier vœu c'est : N'acceptez jamais aucune gloire.
Dieu
est jaloux de sa gloire et il n'en donnera pas à un autre. Il ne
partagera même pas sa gloire avec d'autres. Il est tout à fait
naturel, d'ailleurs, qu'on espère que notre service chrétien nous
donnera peut-être une chance de montrer nos talents. Vrai, ils
veulent servir le Seigneur. Mais ils veulent aussi que d'autres
sachent qu'ils servent le Seigneur. Ils veulent avoir une réputation
parmi les saints. C'est là un terrain très dangereux ; chercher une
réputation parmi les saints. Il est mauvais de chercher une
réputation dans le monde, mais c'est pire encore de chercher une
réputation parmi le peuple de Dieu. Notre Seigneur a renoncé à sa
réputation, et nous devons faire de même.
Meister
Eckhart a prêché un sermon une fois sur la purification du temple
pas Jésus. Il a dit, « Il n'y avait aucun mal en soi à acheter et
vendre dans le temple, ni à y échanger de l'argent: c'était même
nécessaire. Il n'y avait péché que dans la mesure où ils le
faisaient pour le profit. Ils s'enrichissaient à servir le Seigneur.
» Et ensuite il en a tiré la leçon: « Quiconque sert pour une
commission, pour le peu de gloire qu'il peut en tirer, c'est un
marchant et il doit être expulsé hors du temple ! »
Je
suis tout-à-fait de cet avis. Si vous servez le Seigneur, et
pourtant -- peut-être à peine consciemment -- vous espérez obtenir
une petite commission de cinq pour cent, méfiez-vous ! Cela
refroidira la puissance de Dieu dans votre esprit. Vous devez
résoudre en vous-même que vous ne prendrez jamais de gloire, mais
vous veillerez à ce que Dieu obtienne tout.
Donner
un message comme celui-ci, c'est tout ce qu'il y a de plus facile. Ce
qui est difficile, c'est de le faire marcher dans sa propre vie.
Rappelez-vous que ces cinq vœux ne sont pas quelque chose que vous
écrivez à l'arrière de votre Bible et que vous oubliez. Ils
doivent être écrits dans votre sang. Ils doivent être rendus
décisifs, irrévocables. Tant que cela demeure superficiel, c'est
inutile. Beaucoup de nos promesses restent superficielles. Non, non.
Il faut qu'elles sortent des profondeurs de votre cœur, des vastes
profondeurs de votre esprit.
Ces
engagements vont droit contre la vieille nature humaine. Ils
introduisent une croix dans votre vie. Et personne ne revient jamais
en arrière, après avoir porté sa croix -- personne, jamais ! Quand
un homme prend sa croix il a déjà dit au revoir. Il a rangé ses
affaires, et dit adieu à sa femme et ses enfants ; il ne reviendra
pas. L'homme avec la croix ne revient jamais. Quand vous faites ces
vœux, rappelez-vous: ils introduisent une croix dans votre vie, ils
frappent au cœur même votre vie égocentrique et il devient
impossible de faire demi-tour. Et moi, je dis, « Malheurs à qui se
jouent de l'Esprit ! »
Dans
notre pays -- et peut-être aussi dans d'autres pays -- il y a tant
de personnes qui disent, « Essayez Jésus, Essayez Dieu ! » Ce sont
des joueurs, des expérimentateurs. Comme un lapin avec une
demi-douzaine de trous de telle sorte que si l'un est bloqué, il
peut se réfugier dans un autre! Non ! De la croix on ne peut se
réfugier nulle-part. On ne peut pas "essayer" Jésus. Il
n'est pas là pour que nous expérimentions sur lui. Le Christ n'est
pas une expérience. C'est vous qui l'êtes. Je le suis, moi. Mais
pas Lui ! Dieu L'a ressuscité des morts et a confirmé pour toujours
Sa divinité et L'a scellé et L'a placé à sa propre main droite
comme Seigneur et Christ. Tournez tout à Lui et vous sentirez votre
vie qui commence à s'alléger. Vous fleurirez d'une manière
merveilleuse.
Si
vous vous trouvez être un de ceux sur qui Dieu a étendu sa main
pour une vie plus profonde, une vie plus puissante, une vie plus
pleine, je me demande si vous seriez disposé à prier une prière
comme la suivante : « Ô Dieu, glorifie-toi à mes dépends.
Envois-moi la facture -- quoi que ce soit, Seigneur. Je ne fixe aucun
prix. Je ne veux pas marchander. Glorifie-toi et j'en prendrai les
conséquences !
Une
telle prière est simple, mais elle est profonde et merveilleuse et
puissante. Je crois que si vous pouvez prier une prière comme cela,
ce sera la rampe d'où vous pourrez décoller vers des hauteurs plus
élevées et des cieux plus bleus dans les choses de l'esprit.