On
appelle souvent Jérémie le prophète qui pleure. Il avait le cœur
brisé parce que la menace du jugement de Dieu était sur son peuple.
Jérémie ne voyait pas seulement ce qui est visible, et n'entendait
pas seulement ce qui est audible, mais voyait prophétiquement par
l'esprit. Ainsi, non seulement tout ce qui était arrivé mais aussi
ce qui allait arriver, peinait le cœur de cet homme de Dieu.
«
Je voudrais soulager ma douleur; mon cœur souffre au-dedans de moi.
Voici les cris de la fille de mon peuple retentissent sur la terre
lointaine : L'Éternel n’est-il plus à Sion ? N'a-t-elle plus son
roi au milieu d'elle ? -- Pourquoi mont-ils irrité par leurs images
taillées, par des idoles étrangères ? -- La moisson est passée,
l'été est fini, et nous ne sommes par sauvés ! »
Il
allait y avoir une invasion en Israël; des troupes étrangères
allaient entrer et conquérir les Israélites, et les emmener captifs
dans une terre lointaine. Ils allaient briser leur vie et briser leur
nation -- voilà ce qu'ils allaient faire. Ce n'était pas le
résultat d'une erreur politique. C'était la conséquence directe de
leur vie mauvaise. Jérémie, un homme rempli du Saint Esprit, a été
très franc avec les enfants d'Israël.
Il
m'est arrivé d'entendre prêcher des gens qui n'avaient pas, à mon
sens, le droit de parler aux autres de leurs pêchés. Ils le
faisaient avec trop d'enthousiasme, trop peu de tendresse. Mais
Jérémie a dit : « Je suis blessé des blessures de la fille de mon
peuple ». Jérémie était un homme blessé et il était blessé non
à cause de choses le touchant directement. Il était blessé comme
une mère pourrait être blessée si son enfant mourrait dans ses
bras. Elle, physiquement, n'avait aucune blessure. L'enfant avait été
frappé, elle l'avait ramassé et, dans un paroxysme de douleur, elle
le serre contre son cœur. Elle est blessée de la blessure de son
enfant.
Jérémie
était blessé de la blessure de son peuple, et donc Jérémie peut
me parler, et il peut me parler avec autant de sévérité qu'il le
faut ; il peut être aussi franc et honnête que la situation
l'exige, je ne lui en voudrais pas, parce qu'un homme qui est blessé
de mes blessures, qui souffre de mes douleurs, et s'attriste de ma
tristesse, c'est un homme qui m'aime. Et un homme qui m'aime a le
droit de me prêcher. Et je ne demanderais pas qu'il me console ou
qu'il me parle amicalement ou gentiment. Je demanderais simplement à
ce qu'il me dise la vérité.
Jérémie
savait que c'étaient les pêchés du peuple d'Israël qui allaient
causer les choses à venir, la défaite, la division, l'invasion, la
captivité, la déportation. Il le savait et il a cité leurs pêchés
: il disait qu'il y avait de l'idolâtrie. Yahvé
avait été parmi eux mais dans leur cœur
mauvais, ils se sont détournés du Dieu qu'ils connaissaient pour
aller vers les idoles des païens. Ils étaient malhonnêtes entre
eux -- je n'invente rien, tout est écrit -- c'étaient des menteurs,
ils n'hésitaient pas à mentir tout en sachant que c'est mal.
C'étaient des voleurs, certains d'entre eux; ils commettaient même
parfois de meurtres. Il se trouvait parmi eux toutes espèces
d'impuretés. Il y avait de la désobéissance arrogante quant à la
voix de Dieu. Ils étaient têtus quand ils entendaient la voix de
Dieu, et refusaient la correction. Jérémie a prophétiquement
entendu ce cri de désolation : « La moisson est passée, l'été
est fini -- l'été de notre chance est passé -- et nous ne sommes
pas sauvés ! » Nous sommes loin dans une terre païenne avec nos
harpes sur les saules. Dans les pays lointains, ils choisissent la
mort plutôt que la vie, a dit l'homme de Dieu. Là, en captivité
dans le pays lointain, sans sacrifice, sans prêtres, sans autel,
sans prière, sans protection, sans rien .... A Babylone ils
n'avaient que d'amers souvenirs, des remords, des regrets inutiles.
La profonde détresse de l'âme perdue se retrouve dans ce cri : «
La moisson est passée, l'été est fini, et nous ne sommes pas
sauvés ! » C'est l'appel désespéré à l'aide. Ils vivaient, dans
la terre lointaine, les conséquences amères mais prévisibles de
leur style de vie, de leurs actes.
Vous
voyez mes amis, si un homme sait qu'un pont est tombé, et s'il y a
pancarte sur pancarte pour avertir que le pont est tombé, et si tout
au long de la route il y a des gendarmes faisant des signes de mains
avec des drapeaux rouges et qui crient « Attention, le pont est
tombé ! » et si un homme poursuit son chemin, délibérément, le
sourire aux lèvres, puis tombe jusqu'à la mort il aurait pu le
prévoir, parce que tout était là pour le prévenir. Sachez mes amis, que nul n'est en enfer par accident, et nul n'est au
paradis par accident !
Devenir
chrétien sans le vouloir, c'est impossible ! On ne se réveille pas
un matin pour s'apercevoir tout-à-coup qu'on est célèbre, et on ne
se réveille pas non plus un beau matin pour se retrouver chrétien.
On choisit; on prévoit. On peut le savoir, avec la parole de Dieu.
Nous savons que deux plus deux font quatre, et donc, si nous voyons
deux et deux, nous pouvons prévoir le quatre. Ainsi Israël, dans
son cri de remords, de regret intense, aurait pu le prévoir. Ils ne
sont pas excusables; ils auraient pu le prévoir. Le chemin qu'ils
prenaient leur avait été clairement indiqué, et ils auraient pu
l'éviter.
Je
voudrais vous faire comprendre ceci : le type de christianisme qu'on
prêche aujourd'hui est un christianisme faible, indécis, et
efféminé ! Il dit au pêcheur qu'il n'est pas en faute, que c'est
une maladie. Aujourd'hui, on dit que l'alcoolisme est une maladie, un
alcoolique est un homme malade. C'est la seule maladie au monde que
je connaisse qu'on doit acheter avec de l'argent. On l'achète et on
la boit, volontairement. Mais on dit : « Ne dis pas à l'ivrogne
qu'il est coupable, il est malade »; d'une maladie qu'il a bue,
intentionnellement sachant quelle en serait la conséquence ! Il
aurait pu le prévoir et l'éviter. L'homme en enfer aura ceci à
ajouter au poids de sa détresse éternelle, qu'il aurait pu être
autre part; si son amour de pêcher ne l'avait pas empêché de
vouloir être autre part. Telle est l'ironie cynique du pêché.
Vous
voyez, on ne se rend plus compte de la gravité du pêcher
aujourd'hui. L'évangéliste moderne n'en parle guère. Il parle
beaucoup d'un sauveur pleurnichard, qui les excuse et leur dit « Ne
t'inquiète pas de tes pêchés, ne t'inquiète pas de tes pêchés,
je suis mort pour toi sur la croix, je suis mort pour toi sur la
croix. » Ce n'est pas là la religion du Nouveau Testament ! Ce
n'est pas la religion des prophètes, et ce n'est pas la religion des
pères de l'église, et ce n'est pas la religion des réformateurs,
et ce n'est pas la religion des missionnaires, ni la religion des
grands évangélistes. C'est un christianisme efféminé et coupé à
l'eau, et parfumé, qui affiche un Christ pitoyable face devant des
gens qui s'en moquent. J'ai entendu un homme dire qu'on passe notre
temps à faire manger aux gens ce qu'ils n'ont pas envie de manger.
Ce qu'on devrait dire aux gens, c'est que le péché, c'est de leur
faute. Vous, si vous péchez, c'est de votre faute. Et si je pêche,
moi, j'en suis responsable. Ce n'est pas une excuse que de dire «
c'est une maladie », ou « je ne l'ai pas fait exprès, c'est
héréditaire, je l'ai hérité de mon grand-père Adam; je n'y puis
rien, je suis un pauvre homme, faible. »
L'ironie
cynique du pêché, c'est que ceux qui nous soutiennent dans le pêché
ne peuvent plus nous aider quand nous en subissons les conséquences.
Ils nous empêchent de voir les conséquences. Ils nous mettent les
mains sur les yeux pour nous empêcher de voir le bourreau qui
arrive, pour qu'on ne voit pas le trou noir dans la colline qui mène
vers l'enfer. Les mauvais amis -- les mauvais désirs et passions de
la terre, les mauvais plaisirs -- nous empêchent d'obéir, nous
éloignent du droit chemin mais quand on est loin, ils ne peuvent
nous empêcher d'en subir les conséquences. C'est une affreuse
cruauté qui sent le dragon. Une trahison sans cœur de la confiance
du pêcheur.
Judas
Iscariot était dorloté et flatté par les juifs jusqu'à ce qu'il
ait vendu le Christ. Mais lorsqu'ils avaient mis les mains sur le
Christ, et l'avaient noué de cordes et lui avaient mis les menottes,
et que Judas avec un cœur brisé est revenu leur rendre l'argent,
ces mêmes pharisiens, hypocrites et flatteurs, qui l'avaient supplié
de vendre Jésus en lui offrant de l'or et de l'argent, ces mêmes
juifs répondirent : « Que nous importe ? Cela te regarde. » « Que
nous importe?
Dans
la prophétie de Jérémie, chapitre huit, versets dix-huit à
vingt-et-un l'homme de Dieu dit :
Souviens-toi jeune fille, « Que nous importe ? » sera leur réponse si tu pèche ! Souviens-toi jeune homme, ceux qui te mènent au pêché ne sauront pas t'en sortir. Et ceux qui t'y mènent, te diront, quand tu y sera, « Que nous importe ? » C'est la cynique méchanceté de l'enfer -- et j'y détecte le souffle du dragon !
Que Dieu vous aide ce soir à chercher sa face!
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