dimanche 9 décembre 2018

(16) Article tiré du livre LE COUT DE LA NEGLIGENCE A.W. TOZER

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Aucun chrétien ne devrait ressentir du mépris (chapitre 16)

                    L'une des paroles les plus dure du Nouveau Testament, c'est : "Je vous dis que [...] celui qui dira à son frère 'Raca' mérite d'être puni par le Sanhédrin; et que celui qui lui dira: 'Insensé' mérite d'être puni par le feu de la géhenne." (Matthieu 5:22).

                    Ce que dit ici le Seigneur, ce n'est pas qu'un homme sera puni par le feu de l'enfer pour avoir appelé son frère un insensé, mais qu'un homme capable d'insulter ainsi son frère révèle un état de cœur digne de l'enfer. Ce n'est pas tant le fait, relativement insignifiant, d'appeler son frère un insensé, qui mettra en péril l'avenir d'un homme, mais plutôt le péché du mépris. Ce qui est grave dans cette situation n'est pas que l'homme est capable de dire "Insensé!", mais qu'il ressente le mépris que ce mot exprime.

                   Le mépris d'un être humain est un péché presque aussi grave que l'idolâtrie, car tandis que l'idolâtrie est un manque de respect envers Dieu, le mépris, est un manque de respect envers l'être qu'Il a créé en Son image. Le mépris dit d'un homme : "Raca ! Cet homme ne vaut rien. Je n'attache aucune importance à sa personne." L'homme qui dévalue ainsi un autre être humain est entièrement en tort, pour de multiples raisons.

                 Le mépris est un sentiment qui ne peut exister que là où il y a beaucoup d'orgueil. L'erreur qui consiste à sous-évaluer un autre vient toujours de ce qu'on se sur-évalue soi-même. L'homme méprisant se sur-estime pour des raisons qui ne sont pas valides. S'il a une haute considération de lui-même, ce n'est pas par sa position d'être humain, créé à l'image de Dieu; c'est à cause de vertus imaginaires qu'il croit posséder. Son attitude envers lui-même est fausse, et son estimation de son prochain l'est doublement. L'erreur n'est pas intellectuelle mais morale.

                   C'est dans le sol fertile de la religion que le mépris pousse le mieux et fleurit le plus abondamment. On le voit dans le dédain de la femme d'église envers sa sœur mondaine, ou le dans mépris de la femme mariée pour sa voisine adultère. Le diacre sobre aura sans doute du mal à ne pas mépriser son voisin ivrogne, et le protestant évangélique peut être amené à attaquer le libéral avec une telle véhémence, qu'il est clair qu'il se sent supérieur en tous points. Toute religion qui n'est pas purifiée par la pénitence, l'humilité et l'amour, conduira inévitablement à un sentiment de supériorité et de mépris envers les irréligieux et ceux qui sont moralement pervertis. Et comme le mépris implique que l'on réduise à rien un frère humain, l'homme méprisant provoque la colère de Dieu, et se met en danger du feu de l'enfer.

                    Un chrétien ne peut fermer les yeux au bien ou au mal chez autrui. Il ne peut s'empêcher de rendre un jugement moral sur les actions des hommes; et, c'est en effet sa responsabilité. "C'est à leur fruits que vous les reconnaîtrez."  "Éloignez-vous de ces hommes-là." Mais sa désapprobation de leurs voies corrompues ne doit pas l'amener jusqu'au mépris de leur humanité. Il doit honorer l'humanité de chaque homme, si dégradée soit elle, par l'appréciation de son origine divine. Aucun homme pour qui Christ est mort ne peut être banal ni sans valeur. L'humanité elle-même mérite un certain respect dans la mesure où c'est le vêtement qu'a revêtu le Fils Éternel lors de son incarnation. Réduire à rien quelqu'un qui porte la forme d'un homme, c'est un manque de respect pour le Fils de l'Homme. Nous devons détester le péché en nous-mêmes et dans les autres, mais nous ne devrions jamais sous-évaluer l'homme en qui se trouve le péché.

à suivre... 
 

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