Chapitre
1
TÉMOINS DE
SA GRÂCE
Lecture
: Matthieu 17 : 1-21
Ce
n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que
nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de
notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté
de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père
honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une
voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis
toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix
venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte
montagne. Et nous tenons pour d’autant plus certaine la
parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter
attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à
ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se
lève dans vos cœurs; (2 Pierre 1: 16-19)
Courte
citation, prise ans le cantique de M.E. Gates, et que nous chantons
souvent, pourrait être le titre de notre méditation : "Des
hommes qui ont vu le Roi." Des hommes dont les yeux ont vu le
Roi ! Comme nous le suggère cet hymne, prions le Seigneur d'envoyer
de tels hommes. Je suis sûr que nous tous, profondément et très
fortement, nous ressentons que c'est là le grand besoin de notre
temps. Le monde a besoin de tels hommes. L'Église en a besoin. Et de
tout temps, quand le Seigneur a eu de tels hommes, et les a poussé
de l'avant, les besoins ont été satisfaits. Son besoin et celui des
autres.
Je
pense que c'est cette "vision du Roi" qui est réellement
au cœur de cet épisode de la Transfiguration. Le Seigneur a fait
monter sur la montagne ces trois conducteurs, parmi les douze, pour
que plus tard, avec cette vision devenue vivante et puissante dans ce
qu'elle signifie, par le Saint-Esprit, ils puissent aller de l'avant
comme des hommes qui ont vu le Roi. Et qu'est-il arrivé après cela
? Aujourd'hui encore, nous sommes placés au bénéfice de la
signification, toujours croissante, de cette vision.
LE
CONTEXTE DE LA TRANSFIGURATION
Les
passages de la Parole qui parlent de la Transfiguration, sont très
explicites et d'un grand secours. Comme vous le savez, trois des
quatre évangiles : Matthieu, Marc et Luc, rappellent cet épisode de
la Transfiguration, indiquant sûrement par là, que pour ces hommes,
cette expérience revêtait une très grande importance. Si Jean ne
rappelle pas textuellement cet événement, ce n'est pas parce qu'il
le met de côté, ou qu'il ne l'avait pas gardé en mémoire. Nous
pourrons y revenir quand nous aurons progressé. Mais, rappelez-vous
que, lors de la Transfiguration, tout devenait de plus en plus
difficile pour le Seigneur. L'hostilité croissante s'élevait de
toutes parts et l'oppressait intérieurement, pesant lourdement dans
Son esprit, rendant son ministère de plus en plus difficile, de plus
en plus circonscrit. L'ombre de la Croix s'allongeait sur Son
sentier. C'est de cette Croix dont Il parlait maintenant à Ses
disciples pour la première fois. Il leur parlait franchement de la
Croix. L'atmosphère était chargé d'un sentiment de crise latente,
d'un événement qui allait arriver. C'est dans ce contexte-là, dans
ces conditions précises, qu'Il prît à part trois hommes, parmi les
douze, et qu'Il fut transfiguré devant eux. Cela avait un lien
étroit avec la situation qui se développait alentour.
Dans
son récit, Pierre, bien des années après cela, parle de la
Transfiguration. Et nous connaissons, par ses lettres quelque chose
de cet événement. Il commence sa première lettre en l'adressant
aux saints "éparpillés
à travers le Pont, la Galatie, la Cappadoce et la Bithynie" aux
saints éparpillés. Peut-être savez-vous ce que veut dire ce peuple
"éparpillé" du Seigneur, dans des endroits éloignés ou
isolés. La distance et la solitude engendrent bien des chagrins et
des problèmes. Mais combien les choses sont plus légères quand
nous sommes ensemble ! Il y a une telle sensation de fraternité, un
tel sentiment de vie et de joie, quand nous sommes tous ensemble. Ces
saints avaient peu-être connu quelque chose de cette grande
"solidarité" de Jérusalem ou d'ailleurs, mais ils
étaient, à présent, éparpillés, avec tout ce que cela
signifiait.
Pierre va leur parler à eux, de cette "épreuve de leur foi" : "l'épreuve de votre foi est plus précieuse que l'or périssable, bien qu'il soit éprouvé par le feu (1 Pierre : 7 traduction de l'anglais). Ces saints, éparpillés, connaissaient quelque chose du feu de la foi éprouvée. Dans ses lettres, il n'y a pas beaucoup de rappels désobligeants pour le peuple de Dieu. La clef de ses lettres c'est la grâce. Ils avaient besoin de connaître la grâce. Il y avait l'opposition, il y avait la persécution, il y avait de faux prophètes, il y avait de faux docteurs. Et dans ce contexte, Pierre écrivait et introduisait cette question de la Transfiguration.
C'est significatif, car à travers cela, il y a assurément quelque chose pour le peuple de Dieu, dans les jours de difficulté et d'adversité, c'est ce dont ils avaient besoin. Ce besoin d'une nouvelle vision du Roi est aussi vraie pour nous tous, en tout temps. Parmi d'autres choses, c'est ce que le Seigneur voulait pour ce petit groupe d'hommes. Il leur avait commandé de ne rien dire à ce sujet, en ce temps-là, jusqu'à ce qu'il soit ressuscité des morts. Peut-être avons-nous imaginé combien il avait du être difficile pour ces trois hommes de tenir leur langue, de rien dévoiler à leur expérience, mais quand Il fut monté au ciel, ils ont pu raconter à beaucoup leur merveilleuse expérience. Cela nous mène au cœur de biens des choses. Si c'est vrai, c'est-à-dire, si la Transfiguration fut vraie, alors tout le reste dans la Bible est aussi vrai. Et à contrario, si cela n'avait pas été vrai, alors nous aurions pu douter de tout. Mais, c'était bien vrai!
LA
SIGNIFICATION DE LA TRANSFIGURATION
Nous
sommes conscients que la Transfiguration marquait un tournant dans la
mission du Seigneur Jésus sur la terre. Il était parvenu, au cours
de Son ministère, à l’extrémité nord du pays,
au confins de cette contrée. Il a aussitôt fait
demi-tour, dirigeant Son visage vers le sud, vers Jérusalem, vers la
Croix. Une ferme résolution, une décision significative, avait été
prise sur le mont. C'était une crise, un point de non retour. Nous
pouvons dire que cela représentait ce qui était au cœur même de
raison de Son passage ici-bas, sur cette terre. Mais qu'est-ce que
tout cela a bien pu signifier pour lui ?
1)
L'humanité, Humanité perfectionnée
Je
pense que cela signifiait plusieurs choses. Cela représentait
certainement et établissait fondamentalement, l'absolue perfection
de Son humanité. Dans cet épisode, Il avait atteint le stade de Son
propre perfectionnement en tant qu'homme. Cette glorification, cette
transfiguration était le témoignage du ciel à l'égard de Sa
complète et parfaite perfection en tant qu'homme. L'affirmation que,
dans tous les domaines, que ce soit les assauts de l'enfer, les
tentations et toutes les subtilités, les efforts ou la haine des
hommes, la malice, et pourquoi pas aussi la tromperie, dans tout
cela, Il avait triomphé, entièrement triomphé. Si l'analyse en
était nécessaire, nous considérerions de plus près ce qu'est le
péché. De toute façon, nous pouvons dire que la nature du péché,
depuis le commencement dans le jardin, et jusqu'à la fin, se
caractérise essentiellement par une infidélité à l'égard de
Dieu, par une brèche dans la communion avec Dieu, résultant d'un
manque absolu de confiance. C'est le cœur même du péché. Dans
tous les domaines tout était ligué contre Lui, et si sous quelque
forme que ce soit une brèche avait pu être ouverte entre Lui et
Dieu, le péché aurait été cela.
Mais
dans Son cas, cela n'est jamais arrivé. Il a tout rencontré, Il a
triomphé de tout. Le premier Adam a échoué. Toute sa descendance a
été entraînée dans ce drame, mais, avec le Seigneur, nous avons
un homme perfectionné. L'humanité voulue par Dieu s'est réalisée
en Lui. C'est pourquoi, Il a été glorifié. En ce qui Le
concernait, c'était ce que cela signifiait. Le péché, avec tout
son horrible cortège a été mis complètement hors d'état de
nuire, dans et par cet Homme. C'est pourquoi, la mort devait se
retirer. Il ne pouvait pas y avoir de mort, car la mort est le fruit
du péché. Si Adam n'avait pas péché, il ne serait jamais mort.
Jésus n'a jamais péché. Il ne pouvait donc pas mourir. Il ne
pouvait simplement qu'être glorifié!
2)
Le retour de Sa gloire
Il
y a un autre aspect qui trouve sa pleine signification en Lui. Je
pense, et c'est assez clair, que le Seigneur Jésus avait dans Son
cœur une forme d'impatience et aspirait à la gloire qu'Il avait
possédée autrefois. C'est sur cet aspect, je pense que Jean met
l'accent, dans le dix-septième chapitre de son Évangile. Il
rappelle cette grande prière du Seigneur Jésus : "Et
maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire
que j’avais auprès de toi avant que le monde fût." (Jean 17
: 5). Cela
nous ouvre les yeux pour nous montrer que le Seigneur Jésus avait
conscience de Son passé éternel glorieux. Il le portait
en Lui, Il le connaissait (merveilleuse pensée!) et la conscience de
cette gloire passée le poussait toujours à prier pour cela, à y
aspirer, à tendre vers ce jour où Il retournerait vers elle et
qu'elle reviendrait à Lui : Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès
de toi avant que le monde fût.
La
Montagne de la Transfiguration est présentée comme la réponse à
la prière de Son cœur, à Son cri et à Son aspiration, du moins,
comme une confirmation partielle. C'était une manifestation
partielle certes, mais pour Lui, c'était une chose que vous
connaissez aussi, peut-être, un petit peu dans votre vie chrétienne.
Le Seigneur avait obtenu quelque chose de passager, il en est souvent
de même pour nous, mais vous savez, par cette expérience, que vous
avez été entendu. Vous savez qu'il y a de la sympathie dans le cœur
du Père pour votre besoin et votre situation. Cela peut durer
seulement un jour, une nuit, une heure ou parfois un court instant,
puis cela passe car ce n'est pas encore la fin de notre route
ici-bas. La gloire éternelle n'est pas encore venue. Oui, mais le
fait de l'avoir rencontrée sur notre chemin, est une expérience qui
nous pousse à continuer. Nous savons que le Seigneur a entendu. Nous
savons que le Seigneur tient de cette aspiration, de ce cri
intérieur, et nous recevons un témoignage de Sa sympathie.Il en
était ainsi de notre Seigneur. Il a reçu la réponse à Son propre
cri.
3)
La contrepartie c'est la Croix
Maintenant,
parvenu à ce point, le Seigneur Jésus introduit, franchement,
directement, la question de Sa Croix. S'Il y avait parfois fait
allusion avant cela, les apôtres, en leur représentant, Pierre,
l'avaient complètement occultée, mais maintenant, à cette
occasion, le Seigneur en parle de manière évidente,
délibérément. Pierre s'était posé en porte-parole, alors qu'il
contestait, et avait déclaré "cela n'aura pas lieu". Mais
en cette occasion, la Croix est présentée. La Transfiguration
devait être le moyen d'introduire la pleine pensée de la Croix pour
ces hommes. Ils réalisèrent que la Croix n'était pas, comme ils le
pensaient alors, la fin de tout, la honte et l'échec, la réprobation
et le déshonneur, conduisant au désespoir. Plus tard, lorsqu'ils
saisirent qu'elle était plutôt le contraire de toutes ces idées,
alors la transfiguration prit une nouvelle dimension. Ils la virent
comme Pierre a pu le déclarer dans sa lettre.
Si vous relisez sa première lettre, Pierre affirme que : " Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. (1 Pierre 1 : 10-11) Pierre est alors, et désormais, entré dans cela de la bonne manière. Avant, il répudiait les souffrances à cause de la gloire. Il la mettait en premier lieu. Les disciples aspiraient à la gloire, mais sans vouloir passer par les souffrances. La Croix était quelque chose qu'ils ne comprenaient ni n'acceptaient. La gloire oui, la souffrance non ! Après cela, Pierre l'a compris de la bonne manière : "les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies."
N'est-ce pas ce dont s'entretenaient Moïse et Elie avec le Seigneur Jésus sur la montagne : "le départ (l'exode) qu'il allait accomplir à Jérusalem" de la souffrance à la gloire ? La Transfiguration était la contrepartie de la souffrance, de la Croix. Elle n'était pas destinée pour le Seigneur seulement. Elle était aussi destinée à Ses leaders, parmi Ses serviteurs, car ils devaient avoir des fondations saines, un terrain sur lequel descendrait le Saint-Esprit pour leur permettre de voir que non seulement la Croix du Calvaire, mais aussi toute son oeuvre, était éclairée par la gloire et pour finalité cette gloire. Ces souffrances étaient en vue de la gloire. Ils devaient le comprendre plus tard.
Vous et moi avons besoin de ce message. Le message de la Transfiguration à ce stade de développement est celui-ci : tout n'est pas, maintenant "transfiguration". Il y a beaucoup de plaines et de vallées encore. Il y a la Croix ! Remarquez que le Seigneur Jésus en parlant de la croix dit "celui qui voudra sauver sa vie la perdra." Cela doit être expérimenté et nous passons par cela. Mais c'est pour dire que tout cela, la Croix, Sa Croix, et l’œuvre de Sa Croix dans l'expérience de Ses serviteurs, c'est pour une fin glorieuse : ils seront glorifiés ensemble avec Lui.
LA CONSÉQUENCE DE
LA TRANSFIGURATION
Nous
pouvons en voir l'incidence dans l'épisode qui survint après qu'ils
furent redescendus de la montagne. C'est un enseignement certainement
trop vaste pour vouloir l'épuiser en ce moment, mais considérons
quelques principes. Ils sont en bas (les neuf) et rencontrent un père
bouleversé par l'état de son garçon, qu'il nomme "mon
seul fils engendré" (dans
le texte original) son seul garçon. Il y a beaucoup d'éléments
émotionnels dans cette situation, et nous pouvons, bien sûr, les
ignorer. Mais ici, il y a ce père avec son garçon, angoissé par la
situation, déçu par ces neuf représentants du Seigneur Jésus, la
majorité des disciples qui étaient restés au bas de la montagne.
Ce père décrit la situation concernant son garçon et ce qu'il
endure. Il dit au Seigneur que, bien qu'il ait amené le garçon à
Ses disciples, ils n'ont pu L'aider d'aucune façon pour Le sortir de
là.
1)
Une Église impotente
Ici,
sans doute, le Saint-Esprit, qui donne ces détails, suggère la
pensée d'une Église impotente en présence de ce démon, qui domine
l'humanité dans la plaine. C'est une situation représentative de la
condition de ce monde et de l'humanité dans son ensemble. Est-ce
aller trop loin de dire que la description du problème de ce garçon,
et la manière dont il en était affecté, peut être vu comme la
contrepartie de ce que nous avons dans le monde aujourd'hui ? Le
monde est sous la domination d'un pouvoir qu'il ne peut pas vaincre,
d'une force motrice le conduisant à sa perte, de plus en plus vers
l'autodestruction. Il ne peut pas se porter secours, il est maîtrisé
par un pouvoir néfaste qui conduit et domine cet univers, déjouant
chaque tentative pour essayer d'en sortir. Et dans cette scène d'une
humanité impuissante et dans le besoin, il y a une Église qui ne
sait comment agir contre ce pouvoir, incapable de l'affronter.
Cette
même situation peut se rencontrer de mille et une manières. Car
nous sommes tous confrontés à des situations que nous ne pouvons
pas dénouer. Peut-être que dans votre assemblée, dans votre propre
famille, ou même en vous-même, vous êtes confrontés à des forces
qui vont beaucoup trop, et toujours dans le sens de l'auto-
destruction, du mal, d'une perte, d'une blessure, vers le feu et vers
l'eau pour détruire et pour éteindre. C'est une bonne description
de l’œuvre néfaste du Malin dans la vie de l'homme en général,
illustrée dans ce garçon. Sans nous livrer à une quelconque
critique, et tenant compte du sacrifice, du noble service, du travail
et de tout le labeur de serviteurs du Seigneur, nous devons malgré
cela dire que le peuple du Seigneur, très largement et dans de
nombreux domaines, est impotent en présence de ces forces. Les
pouvoirs néfastes tiennent le terrain. Ils battent et défient
chaque effort qui tente de les déloger.
Il
semble évident que ces neuf disciples avaient fait de réels efforts
: "Pourquoi est-ce que nous n'avons pas pu le jeter dehors ?"
Ils avaient essayé et échoué. Leurs efforts et leur travail sont
restés stériles, l'ennemi se moquait d'eux, occupant la place, et
sans nul doute les témoins devaient être bien critiques
autour d'eux, et sûrement très heureux car ces disciples étaient
de piètres représentants de leur Seigneur, en L'ayant déçu ainsi.
Quel est le fruit de la Transfiguration ? C'est sûrement qu'il y est sur les situations un impact du Christ exalté et glorifié. C'est une question d'impact ! Quand j'emploie ce mot, je suis presque persuadé que vous direz : oui, c'est ce que nous voulons, c'est de cela dont l'Église a besoin. C'est cela que les assemblées locales désirent. C'est ce dont j'ai besoin pour ma propre vie, d'un impact dans les situations et sur certains domaines. C'est ce qui arrivera plus tard, n'est-ce pas ? Ces hommes qui avaient saisi la signification de la Transfiguration, ces hommes qui avaient vu le Roi : Jésus, perfectionné, glorifié, exalté, reconnu par le ciel, des hommes qui l'avaient vu ainsi,sont allés partout, et quel impact il y eu alors ! A partir de ce moment-là, ces hommes ont souvent (pour ne pas dire toujours) introduit cette réalité sur terre, dans le royaume de Satan.
2)
L'impact de la présence du Seigneur Jésus
Avez-vous
remarqué comment Pierre écrit cela ? "Nous
avons été témoins de sa majesté" :
sa majesté. Ce monde n'a-t-il pas besoin de l'impact de la majesté
du Seigneur Jésus ? Il devrait en être ainsi. Il écrit aussi
: "Nous
vous avons fait connaître la puissance et la présence de
notre Seigneur Jésus-Christ....." Je
suis désolé que cela n'ait pas été traduit, pour ne pas dire
jamais (traduit ainsi) par présence au lieu de venue. Ce terme de
"parousie" est très fréquemment utilisé pour l'annonce
du retour du Seigneur. Venue ou présence, c'est le même mot, sans
que le sens de ce mot se limite à cela. Pierre décrit cela comme la
"puissance et la présence" de Sa majesté. Oui, c'est de
cela qu'il s'agit. La puissance non pas abstraite et sans rapport
concret, mais la puissance de Sa présence dans Sa majesté. C'est
cela, la sainte montagne ! C'est cela la position élevée,
c'est cela le besoin du monde.
Permettez-moi
d'employer encore ce mot "impact" ! S'il est vrai que nous
devons voir le Roi dans Sa gloire, s'il est vrai que nous devons
avoir un aperçu du Seigneur glorifié, ce sera en réponse à ce
besoin. Et jamais il n'y aura d'impact sans que nous ne l'ayons vu
comme le Seigneur glorifié. Il est la réponse pour satisfaire
chaque besoin. La vision de Celui qui est exalté, et auquel le ciel
rend témoignage, produira un nouvel impact dans nos vies, dans notre
service, dans nos églises et dans nos situations. Votre cœur et le
mien n'aspirent-ils pas à ce qu'il y est une restauration de
l'impact de l'Église dans ce monde ? Et cet impact ne sera pas autre
chose que la majesté de la présence du Seigneur Jésus-Christ.
Nous
savons que cela sera pleinement manifesté lors de Son apparition, à
la fin. Quand Il viendra : "l
frappera la terre avec la verge de sa parole" (Esaïe 11 : 4
traduit de l'anglais. L'éclat
de Sa présence sera dévastateur pour le mal. Il n'y a aucun doute
que cette présence, cette parousie" (παρουσια signifie
avènement, présence, arrivée, présent, retour, apparition) Nous
désirons et prions pour cela. Mais cette expression n'est pas
employée seulement pour ce temps-là, mais aussi pour d'autres
situations, d'autres occasions. Ce même mot qui est employé pour le
retour du Seigneur Jésus, est exactement le même qui est employé
lorsque les apôtres parviennent dans un lieu (NT
lire 1 Cor : 16-17, 2 Cor 7 : 6) ou
qu'ils y sont présents. Il est aussi employé pour le Seigneur
Jésus, dans ce même sens, sur le Mont de la Transfiguration. Il est
venu, dans le sens de Sa présence dans la gloire. Maintes fois Il
s'est présenté, Lui-même et chaque fois il y avait eu un impact,
préfigurant Sa grande et finale présence dans la gloire. C'est
saisissant, que Pierre lors de cette épisode du Mont de la
Transfiguration emploie exactement ce même mot qui se rapporte à la
fois à la présence du Seigneur et au retour du Seigneur.
LE
BESOIN ACTUEL
Tout
cela, se sont des déclarations, et je pense que vous admettrez
ce qu'elles signifient et tout ce qui en découle. Mais nous avons
besoin d'une anticipation du jour de Sa venue, aujourd'hui, dans
l'Église. Nous avons besoin, maintenant, de connaître quelque chose
de la signification de cet impact final, de Sa présence en majesté
et en puissance. Qu'en est-il de tout cela ? Un des écrivains qui a
consigné cet événement nous dit que Jésus alla sur la montagne
pour prier. "Pendant
qu'il priait l'aspect de son visage changea....." (Luc 9 :
29) Et
quand Il redescendit, la clé qu'Il employa pour cette situation
désespérée était la clé de la prière : "Il
leur dit : cette espèce-là ne peut sortit que par la
prière" (certains
manuscrits ajoutent "et
par le jeûne" Marc 9 : 29.) Pourquoi
devons-nous prier ? Quel doit être le fardeau dans notre prière en
relation avec cette question de l'impact, de cette puissance
recouvrée ? Si vous avez la moindre appréciation de la pauvre
condition de ce monde égaré, de ce besoin désespéré, vous ne
contrôlerez pas vos prières. Vous ne régulerez pas votre prière.
Vous ne ferez pas de la prière un système légaliste "vous
devez", "il faut".... et ainsi de suite. Si vous êtes
touchés comme le Seigneur a été touché par cette situation, ce
besoin, dans un individu, dans un groupe, dans le monde ou dans
l'Église entière, la seule chose que vous ferez (mais vous le
ferez) c'est de prier. Et pour demander quoi ? Qu'est-ce qui répondra
au besoin, à la situation du moment, qu'est-ce qui aura un impact ?
Maintenant, nous avons ici, un aspect important. Nous ressentons les besoins. Nous sommes conscients des situations ici et là, dans celle-ci et dans celle-là, en cet endroit ou dans un autre, et bien sûr nous prions le Seigneur, Lui demandant d'agir à ce sujet, oui nous faisons cela. Mais je crois, sans être dans l'erreur pour le dire, que trop souvent nos efforts sont comme ceux des neuf disciples : rien ne se produit ! Le problème se maintient, persiste, vous défie. Saisissons bien que le besoin actuel ne soit pas pour cette sorte de prière-là. Ce qui est nécessaire c'est la prière qui introduit la majesté et la puissance de Jésus, qui procède de la puissante perception de Sa gloire, de ce qu'Il est, de ce qu'Il a fait, de là où Il est maintenant, et de ce qu'Il y fait. C'est ce que nous devons absolument recouvrer.
Nous aurions beaucoup à dire à ce propos, mais, reconnaissons-le, ce qui est primordial, c'est ce secret qui consiste à pouvoir introduire la majesté du Seigneur dans une situation, en remettant tout pouvoir entre Ses mains. C'est décisif, dynamique, c'est quelque chose qui est suivi d'effet : la chose se réalise. Ne consentirez-vous pas à dire avec moi que c'est de ce secret dont nous avons besoin ? Et pour cela, je le répète, nous devons avoir une nouvelle et puissante pénétration dans notre être intérieur, de la grandeur du Seigneur Jésus. Nous reconnaissons tous qu'Il est grand et nous chantons "Combien grand Tu es!" Nous ne tarissons pas de mots pour parler du Seigneur Jésus dans la gloire. Mais il y a un bien grand décalage entre le chant et Sa présence ! C'est là qu'est la tragédie, là qu'est le problème et l'explication de notre étonnement. Lui, Il est ainsi, mais les situations sont autrement, et ces deux ne sont pas reliées.
Pourquoi a-t-Il pris ces trois disciples sur la montagne ? Ce n'est pas simplement parce qu'Il avait un cœur qui aspirait à la communion. Non ! Il savait qui ils étaient. Il connaissait leur avenir. Il connaissait la position que Pierre allait prendre. Et Il connaissait le ministère que Jean allait accomplir, en allant bien au-delà de la durée de la vie de tous les autres. Il les prenait avec Lui avec un seul but en vue, afin que, dans les jours à venir, quand ils rencontreraient ces situations sur terre, ils soient en possession du secret de Sa majesté, et en cela, ils devaient être un maillon entre Lui, dans la gloire, et la situation de honte et de défaite ici-bas.
Est-e que ce n'est pas cela, la vocation de l'Église ? Celle d'être Son maillon entre le ciel et la terre. D'être un instrument qui affirme que Son royaume est au-dessus de celui de Satan ? N'est-ce pas à cela que nous sommes appelés ? Si c'est faux, alors je ne sais pas ce que faisons ici-bas. Si nous échouons dans cela, nous pouvons cependant nous investir dans mille et une choses, mais l'ennemi se rira bien de nous. Malgré tous nos efforts mis en œuvre et nos ressources dépensées, il tiendra encore le terrain avec pugnacité. Oh ! Des hommes qui ont vu le roi ! Ce fait prit une immense signification dans la vie de ces hommes. Puissions-nous Le voir ! Mais sachons qu'il y a une préparation pour entrer dans cette voie.
Avant de commencer à prier pour des situations, prions pour une nouvelle vision de la majesté et de la gloire du Seigneur Jésus. Ainsi, rien ne sera impossible. Je crois que c'est ce qui était dans la pensée du Seigneur quand Il disait : "Si vous avez la foi comme un grain de semence de moutarde...." Ce n'est pas de croire psychologiquement. Si vous avez saisi la moindre signification de Sa majesté, tout est possible. C'est tellement grand !
Chapitre
2
LE
POUVOIR ET LA PRÉSENCE DU SEIGNEUR JÉSUS
Ce
n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que
nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de
notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté
de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père
honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une
voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis
toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix
venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte
montagne. Et nous tenons pour d’autant plus certaine la
parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter
attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à
ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se
lève dans vos cours;
(2
Pierre 1 : 16-19)
Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.
(1
Pierre 1 : 10-12)
Dans
notre méditation précédente nous avons vu que le mot "présence",
employé par Pierre et les autres écrivains, est un mot qui établit
le rapport entre la Transfiguration et le retour du
Seigneur Jésus. L'expression est très justement traduite par
puissance et/ou présence". Ce mot, comme vous le lisez,
s'applique à la Transfiguration et parle de la présence du Seigneur
Jésus, en majesté, en puissance et en gloire. Ce même mot est
employé, pareillement, concernant Son retour. Et nous savons,
qu'alors, cette présence sera puissante, majestueuse et glorieuse.
C'est là ce qui caractérise la présence du Seigneur Jésus. Et il
semble évident d'affirmer qu'il en sera bien ainsi. Nous aborderons
cela plusieurs fois quand nous progresserons. Si c'est donc ce qui
caractérise Sa présence, alors chacune de Ses manifestations
devront avoir un impact sur les situations, les circonstances et les
lieu où Il est présent.
L'IMPACT
DE CETTE PRÉSENCE
Il
y a ici, sur le Mont de la Transfiguration, un réel impact. Les
trois hommes qui étaient là, dans Sa présence, tombèrent sur leur
visage avec une grande crainte. Le Seigneur s'approchant et posant Sa
main sur eux, leur dit : "Levez-vous,
n'ayez pas peur !(Matthieu 17 : 7) Oui,
la présence du Seigneur Jésus tarira toutes notre force, toute
notre sagesse naturelle, notre fierté, notre impétuosité. Pierre
et un autre évangéliste qui a aussi consigné ce fait
rapportent ceci : "Maître
dit Pierre, il est bon pour nous d'être ici, nous permets-tu de
faire trois tentes...." (Luc
9 : 33) Dans cette situation, sa nature impulsive et importune se
manifeste à nouveau. Il avait toujours quelque chose à dire,
prenant les situations à bras-le- corps, voulant organiser à sa
manière les choses pour les perpétuer, en faire quelque chose
de bien défini. Dans le récit de Matthieu, il est dit : "Je
ferais.....trois tentes....", "je"! (Pierre) "ne
sachant pas ce qu'il disait" ,
avec certainement les meilleures intentions. Mais le ciel devait le
réprimander, le remettre à sa place, et ce fut une expérience
dévastatrice et pur lui et pour ses compagnons.
D'un
certain point de vue, c'était une chose glorieuse de voir Sa
majesté, mais d'autre part, c'est très redoutable pour la chair,
pour la vie naturelle. nous ne pouvons pas nous l'approprier, et en
prendre quelque élément pour notre plaisir, ou satisfaction.
Cet événement a un impact, c'est certain, et cela
pose un problème. Si nous prions pour une nouvelle révélation du
Seigneur exalté, et que nous Le recherchons, (et par Sa grâce, nous
le ferons certainement), nous devons nous préparer à être conduit
très bas, à voir notre propre énergie naturelle s'épuiser, et
réaliser que cette majesté n'implique rien d'autre que nous
retrouver sur nos faces. C'est la bonne attitude à adopter quand le
Seigneur est devant nous.
C'est
une chose immense quand Étienne vit son Seigneur dans la majesté et
la gloire. Le saisissant à travers l'épreuve terrible du martyre,
du brisement et de la mort, avec toute cette haine et cette malice
qui se déversaient sur lui, de la part de tous ceux qui en grinçant
des dents se ruaient sur lui. C'était une expérience glorieuse pour
Étienne de voir le Seigneur dans la gloire, mais c'était
terriblement dévastateur, du moins pour l'homme. Plus que cela !
Nous pourrions dire que c'était dévastateur pour toute cette
nation, car à cause de cet acte, ils confirmaient ce qu'ils avaient
fait à l'Homme dans la gloire. A nouveau, il y a eu un impact. Ce
que j'essaie de dire ce n'est pas que telle ou telle chose
caractérise une vision, une visitation, mais que nous pourrons
jamais voir réellement le Seigneur, être en Sa présence, sans que
quelque chose arrive, sans que cela soit formidablement concret.
Saul
de Tarse vit le Seigneur glorifié, et personne ne discutera de
l'impact sur celui-ci en cette occasion. Jean vit le Seigneur à
Patmos, il Le vit glorifié et tomba sur le sol. Et peu importe
les conséquences, nous devrions tous pouvoir dire qu'il en soit
ainsi, plutôt que de vivre dans cet état d'impotence,
d'impuissance, d'inefficacité, dans lequel nous sommes
si souvent, nous-mêmes. L'impact de la Transfiguration, la
vision du Seigneur glorifié, est toujours quelque chose de
redoutablement concret.
LA RÉALITÉ DE
LA TRANSFIGURATION
Maintenant,
ici, dans sa lettre, Pierre affirme ce fait de la Transfiguration. Il
prend position contre ce qu'il appelle : des
fables astucieusement conçues", des
récits habilement concoctés. Il déclare, à l'encontre de tout ce
qui est simplement fictif ou imaginaire : c'est un fait ! Nous étions
avec Lui, nous avons vu, nous avons entendu. Et il dit cela a été
abondamment confirmé : "la parole prophétique a été
confirmée". Il faisait probablement référence à ce qu'il
disait dans le passage que nous lisons de sa première lettre. Tous
les prophètes faisaient allusion à cette souffrance et cette gloire
qui se rencontreraient sur le Mont de la Transfiguration, quand Moïse
et Élie s'entretiendraient avec Lui de la Croix, de Son
"exode", qu'Il accomplirait à Jérusalem. La
souffrance et la gloire se rencontraient là, sur cette montagne.
Pierre affirme que tous les prophètes disaient cela. Ils cherchaient
à connaître avec soin quelle sorte de temps ce serait quand ils
prophétisaient les souffrances et la gloire. Il couronne le tout en
disant: "c'est quelque chose dans laquelle les anges désirent
plonger leur regard !" Et il ajoute : "Nous l'avons saisi,
nous l'avons vu s'accomplir. Nous étions sur le mont, nous l'avons
vu agir. Et dès lors, nous vivons dans la lumière et la puissance
de ce mélange de souffrance et de gloire, de gloire et de
souffrance. La parole des prophètes est confirmée à la fois dans
l'événement et au-delà de l'événement, dans notre histoire. Oui,
cela a été confirmé
Probablement
que Pierre voulait dire plus que cela, mais il disait aussi cela. Ce
n'est pas l'interprétation exhaustive, c'est une partie. Ce que
j'essaie de souligner et que Pierre lui-même affirme, c'est que
c'est bien arrivé. Et, quand Pierre ajoute cette expression
: "d'autant
plus certain", vous
remarquerez que cela va au-delà de l'événement, de cette
circonstance historique du mont de la transfiguration. Il y a bien
une valeur ajoutée à cet "incident" (si nous pouvons le
nommer ainsi). Quel puissant incident ! Mais qu'en est-il de nous ?
Avons-nous cette confirmation intérieure qui nous permet d'affirmer,
nous aussi : "d'autant
plus certain" ?
UNE RÉALITÉ
INTÉRIEURE
Considérons,
et c'est tellement vrai dans tous les autres cas, que ce n'était pas
seulement perçu par les yeux de Pierre (et des autres). C'était une
chose qui s'était présentée à lui, et qui ensuite est venue en
lui. Oui, il y avait l'événement, l'incident dans le temps, dans un
certain endroit. Mais après cela, quelque chose s'est passé en
Pierre. Remarquez le contexte immédiat, Pierre parle ici, de son
départ : "car
je sais que je la quitterai subitement, ainsi que notre Seigneur
Jésus-Christ me l’a fait connaître...... Mais j’aurai soin
qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces
choses." Il
est au bout de sa vie, au terme de son ministère, mais ce qui
est arrivé l'a porté à travers toutes ses expériences. Ce n'est
pas un souvenir qui est resté dans sa mémoire, comme une expérience
objective, c'est une chose qui s'est passée en lui.
C'est
plus qu'une théorie, bien plus qu'une doctrine qui se trouverait
dans les Saintes Écritures. Voir le Seigneur a une incidence.
Nous pouvons saisir la vérité contenue dans de nombreux
sujets. La vérité qui est à notre portée concernant le Seigneur
Jésus Lui-même : Sa naissance, Sa vie, Ses œuvres, Ses paroles, Sa
mort, Sa résurrection. Nous pouvons avoir eu toute la "vérité"
relative à l'Église (et combien il y a de choses dont nous pouvons
disposer à ce propos!) Nous pouvons savoir tout cela. (quelle que
puisse être la fraîcheur de cette connaissance et de tout ce que
vous pouvez mentionner dans les Écritures) et cependant, force de
constater que rien ne s'est produit en nous par la suite. Je vous
pose une question : Que signifie la connaissance que vous avez de
l'Église, en termes concrets en vous, de quelque chose qui se soit
accompli, qui vous mette dans une nouvelle position, avec une
conception entièrement nouvelle, révolutionnant entièrement votre
vie, de telle sorte qu'un ordre de chose soit rejeté, pour qu'un
nouvel ordre, un ordre divin entre en vous ? C'est ainsi que cela
devrait être.La véritable manière de saisir les choses
spirituelles ne doit pas être seulement du domaine objectif, ou à
venir, mais ce doit être quelque chose en nous. Il en était ainsi
avec Pierre, et nous pouvons l'observer dans sa vie par la suite.
Considérons
encore son grand contemporain, Paul. C'est un fait que, sur le chemin
de Damas, Jésus lui est apparu dans la gloire : "une
lumière......dont l'éclat surpassait celui du soleil." C'était
un événement terriblement objectif, quelque chose était face à
lui, qui du dehors le frappait. Mais, comme vous le savez, relatant
cela des années plus tard, il écrit : "Quand
il plut à Dieu......de révéler son Fils en moi" (Galates 1 :
15-16). Ce
n'était pas seulement objectif pour lui, c'était en lui. La vie
toute entière du ministère de l'apôtre Paul était fondée et
issue de ce double événement, "par" et "en"
(Christ). La majesté du Seigneur Jésus est donc devenue une chose
intérieure pour lui ), une chose formidablement réelle.
Certains critiques disent que Saul de Tarse avait été saisi de
frénésie, que dans cet état d'hystérie terrible, il a commencé à
avoir des hallucinations les croyant réelles, ce qui expliquerait sa
conversion etc... Mais la réponse à cela, est sa vie d'endurance,
de souffrance, de service et d'amour et sa mort même pour ce
témoignage. Vous n'emprunterez pas cette voie à la suite d'un rêve,
procédant de l'imagination ou du délire ! A contrario, je me
permets de dire qu'une très petite parcelle de Paul a rencontré,
durant les trente années de son ministère, suffirait à rendre
hystériques la plupart des hommes. Non ! Quelque chose s'était fait
à l'intérieur. La vision avait travaillé en lui.
Nous
aurions pu considérer d'autres personnes, comme Jean, par exemple,
qui aussi ont vu le Seigneur dans Sa gloire, mais restons-en là. La
chose était arrivée pour lui (pour eux), mais elle était arrivée
aussi en lui (en eux). C'était un événement, mais aussi un
processus durable. Car, à travers leur propre vie, cette
merveilleuse grandeur du Seigneur Jésus était une chose
qui croissait. Ils ne l'ont pas saisi tout de suite, même confrontés
à des événements merveilleux, mais à travers leur vie, un travail
puissant s'accomplissait. Jésus, dans toute la grandeur de Sa
Personne glorifiée et de Sa position, dominait leur horizon tout
entier et dirigeait le cours de leurs vies.
LE
PRINCIPE DE LA VISION SPIRITUELLE
Maintenant
nous allons considérer le principe qui régit tout cela, qui ouvre
un vaste domaine et dans lequel nous pouvons nous mouvoir longuement.
Ce principe est celui de la véritable vision intérieure,
spirituelle. Non pas visionnaire, mais de la vision
intérieure qui est spécifique et bien définie. Ce concept de
la vision peut paraître très abstrait, mais ce que nous entendons
par "vision", la vision spirituelle, est très concret et
très spécifique. C'est une Personne qui est en vue, et cette
puissante personne n'est pas une abstraction. Il n'y a rien d'irréel
ou d'imaginaire quand nous voyons le Seigneur Jésus.
Examinons bien tout cela. Vous, moi et le peuple du Seigneur, comme nous le disions auparavant, dans nos divers lieux, nos diverses situations, nos diverses expériences, éparpillés, éprouvés et soumis à de multiples pressions, nous avons besoin de quelque chose de très puissant pour nous porter jusqu'au bout. Les choses deviennent sinistres, n'est-ce pas ? La plupart de nous, sommes conscients que nous sommes dans un terrible conflit spirituel, et que la vie chrétienne ne devient pas de plus en plus facile. Il est même extrêmement difficile de seulement tenir ferme, de veiller, et surtout de triompher. Il en était ainsi quand Paul écrivait sa lettre.
Actuellement, notre besoin, c'est d'avoir plus que des mots et d'être plus que des visionnaires, pour aller de l'avant. Notre vie chrétienne doit être basée sur cela : "J'ai vu le Seigneur." Nous irons plus loin si cela est vrai. Par l'action du Saint-Esprit, envoyé du ciel ici-bas, nous devons avoir la vision intérieure du Seigneur exalté. C'est essentiel, pour persévérer, comme pour tout service. Une vie qui doit aller de l'avant sans cela, s'est juste une vie qui se traîne, ce n'est qu'exister. Une œuvre ou un service, sans cette vision intérieure, n'a rien en lui-même pour nous élever, pour nous transporter. Car pour tout : pour vivre, travailler et persévérer, cette vision intérieure est indispensable : le Seigneur dans la majesté et dans la gloire, conservée fraîche, limpide et constamment ravivée. Avec une telle vision, tout ce qui est essentiel pour être inébranlable se trouve réuni.
LE
SENS D'UN DESSEIN
Tout
d'abord, ce dont nous avons tous besoin, l'Église ainsi que chaque
partie qui la compose, c'est de ce sentiment d'un puissant dessein
qui nous gouverne. C'est qu'il y ait quelque chose pour laquelle nous
puissions vivre et travailler, persévérer, aller de l'avant. Ce
besoin d'un réel "dessein originel" dans notre existence.
Si vous considérez cette question dans le Nouveau Testament, vous
trouverez que ces hommes et que l'Église, avaient été introduits
dans ce "dessein originel." Nos sommes si familiarisés
avec ces expressions : "le dessein éternel," "appelés
selon son dessein" qu'elles ont perdu leur vrai sens dans nos
cœurs. Ces croyants étaient gouvernés par cet objectif et vers ce
but vers lesquels ils se dirigeaient. Ils étaient attirés,
contraints, poussés et maintenus par ce dessein. Lorsqu'ils étaient
au plus bas, que tout semblait désespéré, il se ravivait en eux et
les relevait. Ce n'était ni mental, ni théorique, ni idéologique,
mais ce que Paul nomme : "la
puissance qui agit en nous," "selon la puissance qui
agit en nous." Ce
terme, en français, comme vous le savez, a donné le mot
"énergie." On peut donc dire : "la puissance qui nous
énergize." Quelle est donc cette puissance ?
Cela
se rapporte à cette finalité que Dieu avait prédéterminée
concernant Son Fils : le Seigneur Jésus, dans la gloire, la majesté
universelle, la plénitude. Ils avaient vu quelque chose de tout cela
en Lui. Il était devenu le grand but qui déterminait leur vie, qui
les poussait à aller de l'avant, car leur vie n'était plus vide et
sans signification. Ils pouvaient affirmer : "Nous voyons ce
qu'il en est, et cela concerne le Seigneur Jésus". Nous, aussi,
nous devons avoir le sens d'une destinée, sans quoi, nous n'irons
pas très loin. Mais ce n'était pas seulement un but. Cette vision
spirituelle intérieure, motivait leur vie. A cause des jours et des
années de haut et de bas, de lassitude en déception, à l'égard de
bien des choses, de désillusions et de déchirures, il est facile
d'être démotivés et de se demander : Cela en vaut-il la peine ?
Est-ce que c'est justifié d'agir ainsi ? Ne dépensons-nous pas
notre énergie pour rien ? Oui ! Nous avons besoin de motivation. Ils
avaient saisi ce Christ qui avait suivi une route pavée de lassitude
et de dévastations, et qui avait été glorifié. C'est pourquoi,
étant dans la gloire, Il les motivait en donnant à leur vie du
mouvement et de la puissance.
UN
POUVOIR DE COHÉSION
Si
nous allons plus loin, nous remarquerons qu'il y a dans cette vision
un facteur de cohésion. La vision est une chose qui unit. C'est une
chose qui a le pouvoir d'attirer les personnes pour qu'elles soient
ensemble, les maintenir ensemble et en faire un "ensemble."
Un peuple qui agisse conjointement, ayant une seule vision. La grande
illustration de cela, c'est Néhémie avec les Israélites de son
époque, qui partageaient cette vision commune. Considérons la
diversité de ces personnes et de leurs professions, le nom et les
qualifications de tous ces artisans mentionnés. Combien d'éléments
différents dans ces vies ! Mais ils formaient un peuple solidaire,
simplement parce qu'ils avaient joui de la même vision. La
reconstruction de la muraille de la ville dominait chaque cœur et
chaque pensée, et les introduisait dans une merveilleuse unité. Il
n'y a, en réalité, aucune autre manière de parvenir à l'unité en
dehors de la vision du Seigneur Jésus. De le voir comme Celui qui
est sur le trône au-dessus de tous et régnant sur toutes
choses.
J'ai
dit que ce dont nous avions besoin, c'est la capacité à pouvoir
endurer, et c'est justement dans ce contexte que Pierre introduit la
transfiguration. Il parle de : "l'épreuve
de votre foi qui est plus précieuse que l'or périssable." L'épreuve
de la foi, à cause des multiples tentations. Il introduit cette
vision parce qu'elle permet d'endurer et d'aller de l'avant. Il nous
est dit que Moïse : "endurait
comme voyant celui qui est invisible" (Hébreux 11 :27
ASV). C'est
cela qui donne ce pouvoir. Maintenant, on peut aussi le considérer
du côté opposé, d'un point de vue négatif. Observons les effets
dévastateurs de la perte de la vision ! Malgré les visions que le
peuple de Dieu a pu recevoir, aussitôt qu'il perd la vision du
Seigneur Lui-même, du Seigneur au-dessus de tout, de celui qui est
sur le trône, qu'arrive-t-il ? Nous perdons alors le sens de notre
destinée, nous perdons la conscience d'un véritable but dans notre
existence.C'est alors qu'il faut des alternatives à cette vision
pour aller de l'avant. Mais ces choses épuisent et déçoivent. La
perte de la vision a toujours pour conséquence la perte de l'intérêt
et d'une réelle motivation pour notre vie.
De la même manière, cela est aussi vrai dans le domaine de la cohésion et de la coordination. Perdons la vision et le résultat sera toujours, la désintégration, la division, la séparation, la confusion, la perte de force et de stabilité. Ce n'est pas une affaire de théorie ou de technique, c'est absolument vrai. Certains parmi nous le savent. C'est pour cela que nous parlons ainsi maintenant. Nous savons que quand un peuple a réellement été saisi par la vision du trône, de la majesté du Seigneur Jésus, le merveilleux sens d'un but et d'une merveilleuse motivation, d'une merveilleuse unité, saisit ce peuple. Ils forment un peuple uni. C'est le trône qui le réalise et le fait d'avoir saisi ce que signifiait ce trône. Mais quand certaines choses prennent la place du Seigneur (quoiqu'elles puissent signifier) alors le déclin commence. Et tôt ou tard, la désintégration agit, la confusion s'installe, il y a perte d'intérêt, de motivation, de but. Une réelle vision intérieure du Seigneur Jésus, occupant une position d'autorité, de gouvernement et de majesté, est la réponse à chacun de nos besoins, personnels ou collectifs. Il en fut ainsi autrefois, il en est de même aujourd'hui.
QUATRE
ÉLÉMENTS MAJEURS
Avez-vous
remarqué que la Transfiguration confirmait et complétait tout
l'enseignement du Nouveau Testament ? Lisons encore le récit de la
Transfiguration dans Matthieu 17. Qu'y trouvons-nous ? Nous avons les
quatre éléments majeurs de la foi et de la vie chrétienne :
1)
La Personne du Seigneur Jésus
"Jésus,
étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à
ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme? Ils
répondirent: Les uns disent que tu es Jean-Baptiste; les
autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l’un des
prophètes. Et
vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon
Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus,
reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas;
car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
(Matthieu
16 : 13-17)
"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Je pense que certains auraient pu dire que Pierre , une fois de plus, ne savait pas de quoi il parlait ! Mais c'était une formidable déclaration : "Tu es le Messie ! Tu es le Messie ! " Les deux termes Christ et Messie signifient "Oint", et comme tel, le Fils du Dieu Vivant. Ici nous avons le fondement du Christianisme : la Personne du Seigneur Jésus. Pour un homme comme Pierre, imprégné de l'Ancien Testament et de l'histoire juive, dire cela, signifiait beaucoup plus que ce que nous pouvons imaginer. Réfléchissons à toutes ces grandes choses qui étaient liées à ce nom de "Messie" ! Il y avait trois grandes conceptions du Messie en Israël. La première nous la trouvons dans la première partie des prophéties d'Esaïe : "le fils de David", la descendance et le Fils de David. Souvenez-vous de la prophétie d'Esaïe au sujet du "rejeton de Jessé" (Esaïe 11 : 1) C'était la première conception de la venue du Messie, de l'Oint qui devait remonter sur le trône de David, avec tout ce que cela signifiait.
Dans la deuxième partie d'Esaïe, le Messie et le Serviteur Souffrant de Yahvé, le Roi-Rédempteur, le Rédempteur-Roi. Esaïe 53 est au centre de cette conception du Messie. Nous voyons le trône et la rédemption, la manière dont Dieu va œuvrer pour accomplir cela.
Nous trouvons la troisième conception du Messie qui devait venir, dans le livre de Daniel au chapitre 7. C'est un merveilleux passage: "Je regardai, pendant que l’on plaçait des trônes. Et l’ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s’assirent, et les livres furent ouverts. Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme; il s’avança vers l’ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit." (Daniel 7 :9,10,13,14)
C'était ce Messie qui devait venir : le Roi, le Sauveur, le Seigneur régnant pour toujours, avec une souveraineté universelle. Quand Pierre disait : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant," tout cela était présent dans cette déclaration. C'est pour cela que Jésus dit :"la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela à toi. Mon Père sait ce que signifient : le Christ, le Messie, le Fils."
Maintenant,
je dis cela, seulement avec l'intention de raviver cette conception
de la grandeur du Seigneur Jésus, comme une aide à la vision.
J'aimerai que, alors que nous parlons de cela et que nous le lisons,
nous puissions voir que le Seigneur Jésus n'est pas petit, ni un
Seigneur défait et battu entre les mains du grand ennemi. C'est
seulement avec une juste perception de Sa Personne, et en le
saisissant, que nous pourrons aller de l'avant et triompher.
2)
l'Église
La
deuxième chose c'est l'Église. Car dans la chronologie divine la
Personne conduit toujours à l'Église " Et
moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai
mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront
point contre elle." (Matthieu 16 : 18) Pourquoi
cela ? Pour cette même raison. C'est Son Église, l'Église de Celui
qui est l'Unique auquel le Royaume est donné ainsi que le trône
devant lequel toutes les nations se prosterneront. Et l'Église est
l'incarnation de la vision du Seigneur exalté. Puisque c'est vrai,
cela implique une Église grande, une Église puissante. Si c'est la
vision de celui qui est unique, celui du mont de la Transfiguration,
celui que Paul et Étienne ont vu, celui qui par l'Esprit Saint
envoyé du Ciel s'est incarné dans l'Église, alors quelle Église
ce sera ! Sommes-nous familiarisés avec cette Église ? Avons-nous
réellement saisi que ce terme même d'Église signifie
l'incarnation de celui qui est Seigneur sur toutes choses ?
3)
La Croix
La
troisième chose c'est la Croix. "Dès
lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il
fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de
la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes,
qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.
(Matthieu 16 : 21)
Sa
merveilleuse croix ! J'aime cette pensée, cette idée, qu'un certain
écrivain a exprimé quand, parlant de Christ, il déclare : "régnant
et gouvernant par Sa Croix." Il n'y a aucun doute, c'est bien
cela ! La Croix du Seigneur Jésus, considérée d'un point de vue
humain comme signifiant : défaite et échec, perte et désespoir,
faiblesse et impuissance, a été démontrée dans l'histoire comme
le facteur le plus puissant de l'histoire. Paul, avant sa conversion,
considérait la Croix comme le symbole même de l'ignominie et de la
honte, quelque chose d'ignoble et de haïssable. Ensuite, il déclara
: "....loin
de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de
notre Seigneur Jésus-Christ" (Galates 6 : 14). De
la honte à la gloire, la Transfiguration transfigure la Croix.
Autrement dit, une vision de notre Seigneur glorifié transfigurera
nos souffrances et transformera radicalement nos afflictions. Ainsi,
nous comprenons ce que cette Croix signifie réellement dans la
pensée de Dieu.
4)
La venue du Seigneur
La
quatrième chose est la venue du Seigneur " Car
le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses
anges; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres."
(Matthieu 16 :27) Je
voudrai attirer notre attention sur le fait que la Transfiguration
était le couronnement, la confirmation et le complément de quatre
choses :
1
-- C'est le parachèvement de la Personne. Pierre avait dit : "Tu
es le Christ!" mais
le Mont de la Transfiguration avait transfiguré et confirmé cette
déclaration.
2
-- Le Seigneur avait pu lui déclarait : "Je
bâtirai Mon Église." Le
Mont de la Transfiguration donnait de l'espérance à cette Église
car Lui, l'Unique allait la bâtir.
3
-- Le Seigneur avait annoncé la Croix, mais le Mont de la
Transfiguration en donnait une interprétation complètement
nouvelle.
4
-- Parlant de Son retour dans la gloire du Père, le Mont de la
Transfiguration expliquait cela et le démontrait
Oui,
voir le Seigneur glorifié de cette manière, c'est la confirmation
de notre foi toute entière, la base de notre position et l'assurance
de notre triomphe final avec Lui. Que le Seigneur nous donne une
nouvelle vision de Lui-même, de Son pouvoir, de Sa majesté et de Sa
présence.
Chapitre
3
NOTRE
ANCRE
C'EST
L'AMOUR DE DIEU EN JÉSUS-CHRIST
Que
dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous,
qui sera contre nous? Lui, qui n’a point épargné son
propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous
donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? Qui
accusera les élus de Dieu? C’est Dieu qui justifie! Qui
les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il
est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui
nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou
l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le
péril, ou l’épée? selon qu’il est écrit:
C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on
nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais
dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui
nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni
la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni
les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni
la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de
l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
(Romains 8: 31-39)
Nos cœurs ont été dirigés vers le Seigneur Jésus glorifié, objet et inspiration de la vie chrétienne, de la persévérance et du service. Nous l'avons vu sur le Mont de la Transfiguration, et nous avons quelque peu examiné ce que cela a pu signifier pour les hommes qui ont été avec Lui, pour le restant de leurs jours. Ce que le Christ glorifié a signifié pour tous les autres aussi, que ce soit Étienne, Paul et plus tard encore Jean, qui, en des temps différents, dans des circonstances différentes et en lieux différents, L'ont vu dans la gloire.
Jean parle plusieurs fois de l'impression unique qui demeurait en lui, après ce temps passé avec le Seigneur Jésus. Et beaucoup d'années après, il a résumé cela dans une merveilleuse expression. C'est une parenthèse dans son Évangile, mais y a-t-il jamais eu de plus importante et de plus merveilleuse parenthèse ? "Et la parole a été faite chair, et elle a tabernaclé parmi nous, ( et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.) pleine de grâce et de vérité;" (Jean 1 : 14, traduction d'après le texte en anglais). Ce qu'ils ont vu, quand ils ont contemplé le Seigneur Jésus dans Sa gloire, c'est la manifestation de la grâce de Dieu.
La portion de la lettre de Paul aux Romains, que nous avons lue, me semble être la manière de Paul de rapporter ce qu'il vit, lorsqu'il fut face à face avec Jésus-Christ. Après avoir beaucoup médité sur ce passage, j'ai eu le sentiment que l'apôtre travaillait, lors de toutes ses pérégrinations, pour parvenir à cela, c'était là, sa manière de se libérer. Il a réalisé une œuvre très profonde. Il a stupéfait les plus grands esprits, qui depuis lors et malgré leurs efforts, ont voulu sonder cette lettre et l'interpréter. Mais vous avez la sensation en la lisant, et en parvenant à ce passage, que l'apôtre déclare : "Maintenant, permettez-moi de dire ce que je cherche après tout ce temps, ce que j'ai réellement eu en esprit. Permettez-moi de soulager mon cœur." Et c'est ce qu'il fait ici, en parlant de ces "choses", "Que pouvons-nous dire de ces choses ?" A quoi fait-il allusion quand il écrit toutes ces choses ? A quoi se rapportent-elles ? Il pose cette question : "Quelle est la suprême signification et l'implication de tout ce que je viens d'écrire ? Et il va plus loin, désirant y répondre, libérant son cœur de cette chose qui s'y trouvait, qui décuplait et encourageait tous ses efforts. C'était cette grande et puissante révélation de l'amour de Dieu en Jésus-Christ.
Je dis qu'il travaillait pour parvenir à cela. C'est un processus douloureux. La première partie de la lettre, comme vous le savez, traite de cette douloureuse nécessité, de ce besoin peu agréable qui consiste à exposer le péché. Il le fait minutieusement. Il décrit le monde des Gentils, et il donne sans aucune exagération, une image terrible mais précise du péché. Dans la Bible, il n'y a pas d'autres passages, où le péché dans son atrocité, soit aussi bien décrit que dans la première partie de cette lettre. C'est une terrible image du péché de l'humanité à l'état naturel. Et il entreprend de faire cet exposé à partir du monde des Gentils, pour parvenir au monde Juif, Israël. Quoique élu, appelé, séparé, choisi, et malgré l'abondance du dépôt divin, de la vérité et des révélations dont il fut comblé, Israël devait recevoir la Loi. Vous n'avez pas besoin de forces de police dans un état parfait. Vous n'avez pas de loi si il n'y a pas d'anarchie. Paul déclare que le fait que Dieu ait donné la Loi, c'est seulement une autre manière de démontrer, que dans le domaine du péché, les Juifs n'étaient pas meilleurs que les autres peuples."Par la loi, le péché a té manifesté". J'ai parlé des forces de police car la seule présence d'un policier démontre qu'il y a le mal dans ce monde, que l'existence de la loi prouve qu'il y a désordre. Ainsi donc, Israël n'est un peuple meilleur que les autres peuples. Le péché est universel, le péché est en chaque créature. Le péché est la condition de la création entière. C'est une démonstration terrible, sans voile, mais nécessaire. Je suis presque sûr qu'en parvenant à la fin de son exposé, Paul a poussé un soupir de soulagement. Il était heureux de pouvoir passer à autre chose de mieux, car c'est vraiment à cela qu'il voulait en venir.
Dieu doit nous faire connaître le péché, la réalité et l'horreur du péché. Il doit devenir une chose terrible pour nous, avant de pouvoir apprécier la grâce de Dieu. Nul ne peut apprécier cette grâce divine que s'il a vu peu ou prou tout le caractère immoral du péché dans son propre cœur. Cette lettre s'évertue à exposer la réalité du péché, la nature du péché et ses effets, non dans le but de condamner, ni de rendre les gens misérables, mais uniquement pour les conduire vers la grâce de Dieu, pour mettre en valeur la grâce divine. Ainsi, l'apôtre déclare : "là où le péché a abondé", abondé sur les Gentils et les Juifs, sur la race humaine, sur le monde tout entier, une grande vague est passée et inondé toute la création. Là où le péché s'est propagé comme grand océan, s'est propagée, a abondé, la grâce a surabondé ! La grâce a été plus grande que la grandeur du péché !
C'est ainsi qu'il déclare : "Que dirons-nous à l'égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?" C'est une merveilleuse vérité, et comme vous pouvez le voir, l'apôtre parle beaucoup de son histoire et de sa propre expérience, quand il parle de ces choses, qui sont une menace réelle contre l'espérance et les perspectives de vie. Des choses très réelles et terribles sont dites ici : "Sera-ce la tribulation...." Paul connaissait quelque chose de la tribulation. Elle était vraiment réelle dans son expérience. "Ou l'angoisse.....?" Oui, nous voyons Paul plus d'une fois dans l'angoisse, angoisse au sujet de ses bien-aimés convertis, des églises. Aux Thessaloniciens, il leur parle deux fois de son travail" ou de son angoisse pour eux. "Ou la persécution...?" Paul savait cela par expérience!
"La
faim...? Il nous dit qu'il a eu faim ; "la
nudité..." Oui, la nudité; "ou le péril,
ou l'épée..."Et comme si cela n'était pas assez
:"mort...vie...anges...dominations...choses présentes..
choses à venir... puissances...hauteur...profondeur..." et
il termine, ne voulant pas continuer cette énumération par : "...ni
aucune autre créature", ce qui comprend tout le reste
! Je suis persuadé que rien de tout cela ne pourra nous
séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus-Christ." C'est
la grâce !
Il n'y a aucun doute au sujet de la dévotion de Paul pour le Seigneur. Il savait que dans son cœur il n'y avait aucune ombre entre le Seigneur et lui. Il n'était pas en révolte contre le Seigneur. Il n'agissait pas contre la volonté de Dieu. Tout son être était centré sur le plaisir de son Seigneur, avec le désir de Lui être agréable. Il savait cela, mais malgré ce qui était dans son cœur, il a dû faire face à bien des oppositions: son ministère a été discrédité son nom a été diffamé, il était suspecté où qu'il aille, se mouvant dans une atmosphère de défiance et d'ostracisme, venant non seulement de la part des gens du monde, mais aussi des chrétiens. Il n'était pas aimé de tous, pas même par les églises qui avaient dû leur existence à son ministère. Non, cette opposition s'était propagée de partout, comme une répugnante atmosphère pour détruire cet homme et son ministère. Nombreux auraient été contents qu'il soit mort.Il le savait. Ces formes d'oppositions, il les avait rencontrées quasi quotidiennement au cours de sa vie.
Un homme, un chrétien, qui rencontre des choses comme celles-là, a besoin d'un point d'ancrage. Quand les choses s'abattent sur vous, que le chagrin vous accable, vous avez besoin d'une solide attache. Votre ancre ne sera pas l'auto-justification, car vous n'irez pas bien loin en adoptant cette attitude, la seule ancre qui tiendra dans ces moments, ce sera l'amour de Dieu pour vous. Vous pouvez faire encore des fautes, car nous sommes toujours enclin à penser que Paul ou que les autres apôtres ne commettaient de fautes. J'avais l'habitude de le croire, lorsque j'étais plus jeune. Il était indigne de penser que Paul pouvait se tromper, ainsi que tout autre apôtre ou faire une erreur. Je pensais que ces hommes devaient être infaillibles. Or c'est nous qui nous trompons quand nous croyons cela. Paul fît des erreurs, et il se trouva en difficulté à cause de ses erreurs. Mais il n'est pas resté dans ces situations. L'amour de Dieu ne change pas quand je faute, l'amour de Dieu ne me délaisse pas quand je fais des erreurs. Quand je faillis, que je prends de mauvaises décisions, de fausses directions, quand je dis, peut-être des choses fausses, cela ne rompt pas le câble entre mon âme et l'ancre de Son amour. Il tient ! "Je suis persuadé.... persuadé qu'aucune de ces choses, rien de ce que vous puissiez mentionner dans la création, ne sera capable de nous séparer de l'amour de Dieu, qui est en Jésus-Christ notre Seigneur."
C'est ce que Paul vit sur la face de Christ. La parole de Jean pour décrire cela fut :"plein de grâce et de vérité". Paul, bien sûr, connaissait ce péché horrible, affreux, ignoble, méchant, cruel : cette infidélité de la la part d'Israël. Cet éloignement de l'intention divine (et vous savez qu'il y a une section de suite après le chapitre huit - les deux ou trois chapitres suivants - qui est l'illustration de son propos), mais il ne fait aucune restriction par rapport à l'amour divin. Méditons sur cette portion de la Bible qui prouve cela à l'égard d'Israël : "Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là !" (Romains 11 : 1). C'est un de ces neuf "Loin de là" dans cette lettre. Oui, mais regardons ce qu'a fait Israël. Considérons le Calvaire, voyons leurs œuvres, pensons à Étienne, regardons ce qu'Israël a continué de faire au cours de son histoire ! Oui, ils peuvent être sous le jugement, ils peuvent souffrir pour leur péché, à cause de la méchanceté, de leur iniquité. Ils peuvent avoir été mis de côté pour le temps de cette dispensation, en tant qu'instrument de Dieu à cause de leur infidélité, "Mais", dit l'apôtre "cela n'a pas mis un terme à l'amour de Dieu pour eux." Le jugement dans ce monde et dans cette vie, n'est jamais la preuve que l'amour de Dieu est parvenu à son terme. Cela peut être souvent la preuve de Son amour. Il est de loin préférable pour nous de souffrir quand nous causons du tort, car ainsi, nous pouvons découvrir quelque chose de nouveau de Son amour, par la souffrance. Mais j'ose dire que beaucoup parmi nous, nous constatons que nous saisissons bien peu l'amour divin à travers nos fautes, et ce vers quoi Il nous conduit. Israël en est une illustration, car malgré tout, une compagnie spirituelle composée de croyants de l'Israël naturel, se retrouvera dans le royaume et dans l’Église. En tant que peuple, Dieu ne s'est pas éternellement lavé les mains à leur égard, en disant, aucun Juif, aucun Israélite n'aura jamais encore cette grâce. Pas du tout ! Mauvais comme ils l'ont été, ayant agi comme ils ont agi, Il a étendu Son amour sur eux, et Son amour garde la porte ouverte.
Saisissons bien ce message "Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Dieu"? "Que dirons-nous à l'égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous (et Il est pour nous par Son amour) que dirons-nous ?" Paul, après avoir fait cet immense survol de l'amour divin, en l'illustrant par Israël d'une manière impressionnante, répond à cette interrogation en disant : "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent." (Romains 12 :1 Darby) Cet amour incroyable, divin, réclame nos âmes, notre vie, notre tout."Seigneur, nous voudrions voir Jésus." Qu'est-ce que nous cherchons ? Quand nous voyons Jésus, nous devrions voir l'amour de Dieu sur la face de Christ.
Chapitre
4
VOIR....CHANGÉ....TRANSFORMÉ
"Six
jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son
frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il
fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil,
et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et
voici, Moïse et Elie leur apparurent, s’entretenant avec
lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Seigneur,
il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois
tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. Comme
il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une
voix fit entendre de la nuée ces paroles: Celui-ci est mon Fils
bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection: écoutez-le!
(Matthieu 17: 1-5)
"Or nous tous contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par le Seigneur l'Esprit." (2 Corinthiens 3: 18 Darby)
Le lien entre ces deux passages se trouve dans un mot, malencontreusement, légèrement obscur dans certaines traductions. Dans la version King James, nous lisons "sont changés en la même image", dans la version révisée : "sont transformés en la même image." Les réviseurs ont légèrement amélioré l'autre version, avec une sensibilité plus fine, mais ils évitent la bonne traduction par ce léger changement en "transformés". Le fait demeure que nous avons ici le même mot grec que celui qui est employé pour décrire ce qui est arrivé sur la montagne : "et il fut transformés devant eux". C'est exactement le même mot que celui qui est traduit ici alternativement par "changés" ou "transformés". L'exacte traduction serait plutôt : "transfigurés en la même image", indiquant ainsi que les enfants de Dieu doivent connaître une transfiguration, comme ce fut le cas pour notre Seigneur. Pour Lui, c'est un fait, un événement, pouvons-nous dire, qui se réalisa en un instant. Nous ne savons pas combien de temps cela dura, mais ce fut un laps de temps bien défini. Pour nous, bien sûr, cela implique un long processus, du début de notre vie chrétienne jusqu'à son apogée. C'est ce qui doit se passer en nous, nous sommes "transfigurés en la même image, de gloire en gloire."
LA
GLOIRE RADIEUSE DE L'HOMME PARFAIT
C'est
un défi pour nous, pour l'histoire d'un chrétien, pour la vie et
pour pouvoir progresser. Je suis toujours conscient que c'est un
domaine très délicat de comparer le Seigneur Jésus à
nous-mêmes. Car il y a quelque chose de différent en ce qui Le
concerne. Il a été dit que la transfiguration était le rayonnement
extérieur de Sa déité. Je n'ai aucune envie de contester cela,
mais si c'est la seule explication, alors cela n'aura rien à voir
avec la question qui nous préoccupe. Nous avons donc des raisons de
croire que ce fut aussi autre chose que seulement cela. Ce fut le
perfectionnement de Son humanité et le rayonnement glorieux d'un
homme parvenu à la perfection absolue. Nous croyons, et nous pensons
que c'était l'intention de Dieu pour tous les hommes, quand Il
dit "faisons
l'homme à notre image,"' et
ce qu'il y a dans cette expression, concernant la gloire et la
glorification, dans la consommation de notre pèlerinage, sûrement
quelque chose de la transfiguration de notre Seigneur Jésus qui est
en rapport avec ce que le Seigneur nous destine.
C'est
ce que nous aborderons dans notre propos et qui sera le sujet
central. Dans une méditation précédente concernant cette question,
nous disions que la gloire qui l'avait saisi, et qui émanait de Lui,
le remplissait et le transfigurait. C'était la gloire de Sa
personnalité comblant absolument Dieu. Car, où que vous regardiez
dans la Bible, la satisfaction de Dieu est toujours en rapport avec
la gloire. Là où vous voyez un état de choses qui satisfait Dieu,
vous y trouverez la gloire. La gloire qui remplit et qui émane.
C'était le cas pour le Seigneur Jésus, et c'est pour cela que la
voix venant du ciel l'attestait et a mis l'accent sur Lui en
déclarant : ....dans
lequel j'ai trouvé tout mon plaisir", le
Père était complètement satisfait en Lui.
Je
répète que ce fut la gloire de Sa personnalité en tant que Fils de
l'Homme, car, presque en association avec cela, Il parlait de Son
retour comme étant "la venue du Fils de l'Homme dans la gloire
de Son Père". Sa perfection ne s'exprimait pas seulement sur
cette montagne. La montagne de la transfiguration était la marque de
la consommation de Son perfectionnement. Cela n'a rien à voir avec
le péché ou l'absence de péché, mais parle du perfectionnement de
Son caractère, le perfectionnement de cet homme intérieur que nous
nommons la personnalité. La personnalité est une chose étrange,
une chose insaisissable, quelque chose que vous ne pouvez pas
simuler, que vous ne pouvez pas tromper. C'est la personne
intérieure, l'homme intérieur. Maintenant, Lui, dans cette vie
intérieure qui était la Sienne, avait mis en évidence cette
question du plaisir de Dieu, de la satisfaction de Dieu, par Sa vie.
Il a eu l'approbation divine lors de Son baptême, en termes
similaires, indiquant probablement que Ses trente années écoulées
étaient approuvées. Il montrait certainement aussi que le nouveau
pas qu'Il faisait, maintenant, publiquement, en acceptant la Croix,
(car Son baptême, certainement impliquait cela) était approuvé.
Cela avait introduit ces paroles venant du ciel :"Mon
Fils Bien-aimé, dans lequel j'ai trouvé tout mon plaisir"
Mais
désormais, cette période, entre le baptême et la Croix, était
parvenue à son terme, et quelle période ! Un des écrivains du
Nouveau Testament a dit qu'Il avait été "tenté
en tous points comme nous." Cela
s'est concentré dans une courte période de trois années et de
quelques mois. Oui, l'enfer l'a testé, le monde l'a examiné, dans
un certain sens, le ciel l'a éprouvé. Il est passé par chaque
épreuve et Il en est ressorti vainqueur. Lui, pendant ce temps
était "perfectionné
par les souffrances", "apprenant l'obéissance par les
choses qu'il souffrait." Tout
ce temps avait conduit cette vie intérieure, cette personnalité
intérieure à la perfection. Maintenant vous verrez pourquoi je
disais cela au début. Ce n'est pas nouveau mais c'est fondamental
pour tout le reste.
NOUS
TOUS....SOMMES TRANSFIGURÉS
L'apôtre
souligne ce mot et dit "Nous
tous........sommes transformés en la même image."Je
suis heureux qu'il emploie cette expression si compréhensive "nous
tous.…" Il
ne parle pas seulement de lui-même et de ses collaborateurs, ni de
ses frères dans l’œuvre de Dieu. Il parle des Corinthiens et de
tous les croyants. "Nous
tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous
sommes transformés en la même image." Il
s'approprie ce terme, et se réfère à tous les saints, considérant
que tout ce qui avait été perfectionné et complété, dans le
Seigneur Jésus, est un processus continu dans la vie des croyants.
Il est en train de dire : Ce qui était complété et perfectionné
en Lui, doit à présent être reproduit en nous progressivement :
cette perfection, ce caractère, cette personnalité, la personnalité
du Seigneur Jésus perfectionnée introduite en nous, développé en
nous, et manifestée parmi nous. Nous pourrions tout aussi bien
remplacé ce mot "personnalité" par "caractère".
Maintenant, la première chose à noter en rapport avec cela (et c'est, bien sûr, d'une telle aide et si encourageant) c'est que l'apôtre termine par cette déclaration : "comme par l'Esprit qui est le Seigneur." Bien entendu, nous savons ce qui concerne la venue de l'Esprit-Saint, la Personne et l’œuvre de l'Esprit, tous les effets de l'avènement de l'Esprit, de son habitation en nous, mais reconnaissons comme étant au-dessus de tout cela, que le travail inclusif de l'Esprit-Saint, dans toutes ses activités multiples,consiste à reproduire le Seigneur Jésus dans une personne. Que vous priez à l'égard de l'Esprit-Saint, et que parlez de l'Esprit-Saint, rappelez-vous de cela. Son objectif suprême est de reproduire le Seigneur Jésus, Son caractère, Sa personnalité, Son humanité parfaite dans un peuple.
Cela peut servir de test pour vous et pour moi. Si nous le contemplons réellement (et Il m'a mis au défi au point que j'hésite en parler librement) la preuve que l'Esprit-Saint pourra avoir accès dans votre vie et dans la mienne, la preuve qu'Il est là et qu'Il fait son œuvre, ce sera notre transfiguration. Dit autrement, c'est tout ce que Christ est dans Son humanité parfaite qui deviendra de plus en plus vrai en nous, dans notre nature et notre cœur. Le véritable test d'une vie gouvernée par l'Esprit c'est l'accroissement progressif du caractère de Christ. Si nous nous rencontrons, l'un ou l'autre, comme des hommes et des femmes réellement gouvernés par l'Esprit, ce que nous devons rencontrer dans l'un ou dans l'autre, c'est le Seigneur Jésus. Cela ne doit pas être aujourd'hui seulement, ni durant une certaine période de nos vies, mais toujours en constante progression.
TRANSFIGURÉS
PAR LA LIBÉRATION DE L'ESPRIT
La
liberté que pourra avoir le Saint-Esprit de travailler en nous sera
le test et la confirmation de Sa présence. Regardez ce que dit
l'apôtre ici : "Où
est l'Esprit du Seigneur, il y a la liberté." (2Corienthiens 3
: 17) Il
fait, bien sûr, une comparaison en contraste avec l'ancienne
dispensation de la Loi. Moïse contraint : "vous devez" ou
"vous ne devez pas". Cela parle d'esclavage, de servitude,
de limitation, de suppression, de répression, d'un anxieux et
irritable effort. Maintenant, tout cela est mis de côté. L'Esprit
est venu, Il a Sa méthode. Moïse, représentant cet ordre de
choses, et cette dispensation, devait mettre un voile sur son visage
(non pour cacher sa gloire, mais pour cacher le départ de la gloire
et la simuler) car ce fut la dispensation de la simulation, de la
dissimulation et de l'extériorisation. C'était ce que le Seigneur
Jésus reprochait aux Scribes et aux Pharisiens. Il les appelait
"hypocrites", ce qui signifie simuler quelque chose qui
n'est pas vrai, car ils mettaient l'accent sur tout ce qui était
extérieur. Mais force est de constater que la gloire n'était plus
là, malgré le voile du faux-semblant.
Mais
avec Christ, dit l'apôtre, tout cela est révolu. L'Esprit est venu
et il est venu au dedans. A présent nous sommes libres vis-à-vis de
toutes ces choses. Quand l'Esprit est Seigneur, il y a la liberté.
Tout est spontané et cela se manifeste simplement. Vous ne devez pas
le faire croire, vous efforcer, vous inquiéter ou le refouler. Si
l'Esprit est là, cela se fait. Et qu'est-ce qui se produit ? La
gloire du Seigneur qui est la perfection de Son état d'homme
accompli se manifeste et s'exprime elle-même en nous spontanément.
C'est "la vie de l'Esprit". C'est la vie chrétienne
normale. Il y a anormalité si cela va au-delà ou en deçà de cela.
Mais le "normal" c'est que l'Esprit-Saint en se frayant une
voie, manifeste Christ de plus en plus dans nos corps mortels.
Ainsi,
c'est le travail du Saint-Esprit qui est le cœur de tout cela. Le
Saint-Esprit a pris entre Ses mains la responsabilité de tout cela.
Vous ou moi, nous ne devons pas nous efforcer d'être comme Christ.
Avec tout le respect dû à l'égard de Thomas Kempis, ce n'est pas
une "imitation" de Christ dans le sens de quelque chose que
nous nous devons nous efforcer de reproduire. Pour un véritable
enfant de Dieu, qui se remet délibérément entre les mains du
Saint-Esprit, il est aussi naturel de devenir, de plus en plus, comme
Christ, que de respirer. Il ne s'agit de discuter si vous allez
respirer, ni de savoir combien de fois vous allez reprendre votre
haleine, ou si ce que vous allez respirer maintenant vous allez
l'économiser pour plus tard et en faire une théorie. Non, vous
respirez simplement sans y penser. C'est aussi naturel que cela,
parce que le Saint-Esprit est notre souffle, notre vie. Appuyez-vous
sur cela et vous surmonterez toutes les difficultés que les gens
éprouvent à vouloir être comme Christ !
LA
TRANSFIGURATION PAR LES ÉPREUVES
Maintenant
nous pouvons affirmer deux choses. Tout d'abord, il y a le modèle à
l'état parfait, accompli, Christ glorifié, et l'Esprit Saint qui
vient pour former ce modèle progressivement dans les enfants de
Dieu. Il est venu pour ce dessein et pour que nous soyons Sous
contrôle et réaliser cela pour nous. Nous sommes incapables
d'expliquer comment Il le fera. Il a Sa méthode. Mais cela nous
amène à examiner le deuxième aspect. L'apôtre va plus loin
: "Nous
avons ce trésor dans des vases argileux, afin que l'excès de la
puissance soit de Dieu, et non de nous." (2 Corinthiens 4 : 7
traduit de l'original). Comment
cela va-t-il se réaliser ? Comment ces vaisseaux fragiles d'argile
vont-ils contenir et manifester la gloire de Christ ? Certainement
pas de la manière dont dont peut-être nous pensons, ou que nous
choisirions : "Nous
sommes pressés de toute manière.... dans la
détresse.....persécutés.....abattus.....portant toujours avec nous
dans notre corps la mort de Jésus....nous qui vivons, nous sommes
sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus....la mort agit en
nous." (2 Corinthiens 4: 8-12)
C'est
plutôt un aspect déconcertant, décourageant, mais c'est ainsi
que l'Esprit agit. Le fait est là, que nous l'aimions ou
pas. Étant pressés de toute manière veut dire que nous sommes
pressés dans quelque chose de plus du Seigneur Jésus, et que
quelque chose de plus du Seigneur Jésus est pressé en nous. Cela
signifie que vous et moi nous ne parviendrons jamais à
cette transfiguration sauf à travers ces épreuves et
l'adversité. Ce sont les moyens que le Saint-Esprit utilise pour
notre perfectionnement et pour notre croissance en Christ.
Ce
serait dommage qu'il ne puisse en être ainsi, que nous ne soyons pas
comme Christ, en évitant de passer par les difficultés, les
problèmes les souffrances, car c'est ainsi que cela s'accomplit !
Donnez aux gens la possibilité d'éviter les difficultés et les
problèmes, et vous voyez quelles sorte de gens ils sont devenus :
égocentriques, auto suffisants, sûr d'eux. Les personnes qui n'ont
jamais été malades ont de très grandes difficultés pour être
compatissantes et compréhensives envers les malades. Elles doivent
faire de grands efforts pour être patientes envers eux. C'est
pourquoi j'aime que les docteurs puissent être malades parfois ! La
sympathie, la compréhension, la patience viennent en nous en suivant
cette voie faite d'expérience douloureuses. C'est une affaire de
caractère n'est-ce pas ?
C'est la raison pour laquelle l'apôtre met en parallèle avec notre transfiguration toutes ces difficultés et ces adversités. En effet, il affirme que c'est la matière première utilisée par le Saint-Esprit. Ce sont les moyens du Saint-Esprit pour former Christ en nous. A condition de ne pas être rebelles, de ne pas laisser l'amertume se faufiler dans notre esprit, car Il agit de cette manière. Sous le gouvernement de l'Esprit-Saint, souffrances, épreuves, difficultés et adversité accompliront cette œuvre.
POUR
NOUS "CE MINISTÈRE"
C'EST
UNE QUESTION DE CARACTÈRE
Examinons
dans quel contexte ces mots dans cette lettres 2 Corinthiens 4 : 1 et
5) ont été cités. L'apôtre ici est essentiellement soucieux de
l'effet positif de la vie des croyants dans ce monde, sur cette
terre. Il appelle cet effet "ce ministère". Remarquons que
quand il écrit : "nous
tous....contemplant", il
inclut tout les croyants dans ce mot "ministère". C'est à
tous les croyants qu'Il parle de ce ministère. Il y a là, quelque
chose d'important. Notre conception technique et professionnelle de
ce ministère revêt surtout un aspect extérieur. C'est ce qui vous
donne un titre,. Vous avez plus ou moins endossé un uniforme et
ainsi vous êtes le "ministre". C'est tourné vers le
dehors et peut être donc artificiel. Mais ce que l'apôtre affirme,
est que le ministère n'est pas ce que vous mettez ou endossez, mais
une action qui se manifeste à partir de l'intérieur. Nous tous (et
vous inclus mes frères et sœurs) nous sommes appelés à ce
ministère. Toute application spécifique de ce mot, dans le Nouveau
Testament, est seulement en relation avec sa mesure et non par
rapport à sa nature. Il est vrai que certains ont un ministère
spécial, et qu'ils sont ministres de Dieu d'une manière
particulière et avec une mesure peu commune. Ce n'est pas qu'il y
est une classe de "ministres" et une autre de "laïc".
De telles conceptions sont étrangères au Nouveau Testament. "Nous
tous contemplant"; ce ministère que nous avons est issu de
cette contemplation. Ainsi, nous sommes tous appelés au ministère
qui est seulement la conséquence de notre position en Christ.
Maintenant,
que dit l'apôtre de tout cela ? Il dit clairement que la
personnalité et le ministère doivent être un. Combien c'est
pénétrant et significatif ! Le ministère ne doit pas être une
certaine "chose" : la prédication, l'enseignement et tout
ce qui peut se nommer le "ministère." Une chose qui
serait faite, tandis que l'homme lui-même serait différent, et qui
laisserait la personne en dehors de cela. Ce que Paul dit
catégoriquement ici, c'est quand vous rencontrez une femme ou un
homme véritablement rempli de l'Esprit, gouverné par l'Esprit, ce
qu'ils disent procèdent de leur vie, c'est une partie même de leur
vie. Leur enseignement se voit en eux, car il a été forgé dans
leur histoire et dans leur expérience. Quand cet homme ou cette
femme cherche à enseigner, à exercer leur "ministère", à
dire quelque chose concernant particulièrement le caractère
chrétien, il est évident que cela provient de quelque histoire
secrète avec Dieu, de quelque chose que l'Esprit Saint a créé en
eux. Leur ministère et leur caractère sont identiques.
C'est
très important et indispensable. Et c'est pour cette raison que
l'Esprit-Saint est si méticuleux à l'égard du caractère, si
soigneux concernant la personnalité de cet homme intérieur, de la
vie intérieure. Donc, si nous sommes sous Son gouvernement (et cela
ne s'applique pas seulement à ceux qui exercent un ministère ou qui
sont dans le service chrétien) si nous sommes réellement sous le
gouvernement du Saint-Esprit et si en paroles nous dépassons ce qui
est vrai dans nos vies, l'Esprit-Saint nous reprendra et nous fera
voir que nous devons correspondre à la mesure de notre enseignement
et avoir sa contrepartie en nous pour être en harmonie. N'avez-vous
jamais été repris par le Saint-Esprit : "Dis-moi, c'est
vrai de toi ce que tu as dit là ?'' Cette sensibilité est très
importante. Si nous sommes honnêtes nous ne désirons pas qu'il en
soit autrement.
L'IMPACT
DE LA GLOIRE
Il
y a un événement qui est en rapport avec la puissance de
l'Esprit-Saint et de la gloire. Nous parlions de cela, précédemment
comme d'un "impact", l'impact de la transfiguration sur ces
hommes, l'impact de la vision du Seigneur se percevant comme une
puissance. Vous et moi, nous désirons qu'il y est ait un impact dans
nos vies, qu'il y ait de la puissance, que nos vies puissent
l'enregistrer, et que par notre présence les choses changent. Nous
aspirons à ce que quelque chose s'imprime et subsiste par notre
ministère.
L'impact
est en lien direct avec la gloire. Cela s'enregistre, c'est quelque
chose qui reste. Les choses peuvent cesser et pour un temps la gloire
être voilée, mais il y a quelque chose qui subsiste. Je confesse
que j'ai eu du mal à le comprendre, et qu'il y a encore bien
d'autres choses à saisir, car nous sommes tous semblables. Comment
peut-il se faire que ces trois hommes (et l'un d'entre eux en
particulier) aient pu être sur le Mont de la Transfiguration, et
qu'à l'heure où Il était dans le besoin, ils L'ont tous abandonné
et fui pour préserver leur vie. Et comment l'un d'eux, qui par une
révélation du Père avait déclaré que Jésus est le Christ, le
Fils du Dieu vivant, comment cet homme a pu encore Le renier, avec
des serments et des imprécations, quand Jésus vint à lui. C'est
vrai, tout cela était voilé, la gloire devait se manifester plus
tard. Elle vint vers Pierre à la fin. Bien des années après, il
rappelle : "nous étions avec Lui sur la sainte montagne".
C'était resté. Il y avait eu une éclipse temporaire, mais ce fut
un événement qu'ils n'oubliaient pas. Dieu fasse qu'une telle
éclipse ne soit jamais vraie pour nous ! Peut-être que nous ne
passerons jamais par la voie qu'ils ont suivie ! Mais
il y a une constante, un effet qui demeure après la révélation de
Christ dans le cœur, par cette révélation intérieure de Lui-même.
Il y a une manifestation de Son caractère, de quelque chose qui
reste.
Il
est clair que nous ne pouvons pas dire que ceci ou que cela puisse
être appelé le "ministère". C'est un sermon, un
discours, quelque chose qui est donnée et qui passe. Et il va ainsi
comme d'une routine, semaine après semaine, mois après mois. Mais,
bien sûr, nous ne voulons pas qu'il en soit ainsi. Nous ne voulons
pas de ce qui est éphémère et qui ne laisse pas de trace. Non, il
doit y avoir un impact. Ainsi, le "ministère" n'est pas
quelque chose d'extérieur. Le ministère, pour Paul, est ce qui
vient de Christ, ce qui se manifeste dans la vie de Ses serviteurs et
de Son peuple. Ce qui est formé au dedans et qui se manifeste
au-dehors.
"C'est
pourquoi, ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été
faite, nous.... rejetons les choses honteuses qui se font en secret,
nous n'avons point une conduit astucieuse, et nous n'altérons point
la parole de Dieu. Mais en publiant la vérité (ou : par la
manifestation de la vérité) nous nous recommandons à toute
conscience d'homme devant Dieu" (2 Corinthiens 4 : 1-2)
Chapitre
5
NÉ DE
DIEU
" L’ange
lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du
Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant
qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu." (Luc 1: 35)
"Mais
à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle
a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont
nés, 1-13 non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la
volonté de l’homme, mais de Dieu." (Jean 1: 12-13)
"Ce
qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit
est esprit." (Jean 3: 6)
"Voyez
quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas,
c’est qu’il ne l’a pas connu.
Bien-aimés,
nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a
pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela
sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le
verrons tel qu’il est." (1 Jean 3 : 1-2)
"car
tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui
triomphe du monde, c’est notre foi." (1Jean 5 : 4)
En
citant ces divers passages de l’Écriture, qui parlent de la
naissance de Jésus-Christ et de la (nouvelle) naissance des
croyants, je reconnais que l'on ne peut pas les mettre sur le même
plan. On doit toujours prendre garde à ce qui traite de la Personne
du Seigneur Jésus. Il est le vrai Dieu, Dieu manifesté dans la
chair : "Emmanuel,
Dieu avec nous". En
cela, Il demeure le seul, l'unique et il n'y en a pas d'autre comme
Lui. Sa naissance était différente par rapport à la nouvelle
naissance de chaque enfant de Dieu. Elle fut différente dans sa
nature et aussi dans sa mesure.
LA
SIMILITUDE ENTRE LA NAISSANCE
DE
CHRIST ET LA NÔTRE
Il
y a cependant des facteurs qui dans Sa propre naissance sont des
éléments constitutifs de la nature de la nouvelle naissance de
chaque croyant. La déité mise à part, (la divinité est son lot)
il y a, dans ces passages, quelque chose qui concerne la nouvelle
naissance du croyant, qui correspond à sa naissance d'en haut. C’est
sur quelques-unes de ces caractéristiques que nous allons maintenant
fixer notre attention. Ne confondons pas ces deux domaines, car je
crois à tout ce qui touche à Son caractère unique, mais je pense,
et vous le reconnaîtrez, que selon ce que dit Jean, ce qui est vrai
en Lui est aussi vrai en nous, dans son propre domaine et selon sa
propre nature (1 Jean 2 : 8). Si nous reconnaissons certaines de
ces caractéristiques, dans la naissance même du Seigneur Jésus,
nous comprendrons bien mieux, cette question de la naissance et de la
nouvelle vie des enfants de Dieu. Car, dans Sa naissance, nous avons,
comme je l'ai dit, tous les facteurs qui forment la constitution même
d'un véritable enfant de Dieu.
LA
NOUVELLE NAISSANCE
EST
UNE INTERVENTION DIVINE
La
première chose qui semble évidente, c'est que la naissance du
Seigneur Jésus a été le fait d'une intervention divine dans le
domaine de la vie humaine. Cela est aussi vrai concernant la nouvelle
naissance de chaque croyant, car ce n'est aussi rien de moins qu'une
intervention divine dans la vie humaine. Nous ne voulons pas examiner
le moindre détail de la naissance de Christ, mais il est
parfaitement clair, de ce point de vue, qu'un visiteur céleste (un
ange) est venu du ciel pour faire une déclaration. De ce même ciel
est venu le Saint-Esprit dans une vie humaine pour accomplir quelque
chose. C'est ce que nous allons voir dans un instant. Le fait est là.
Il y a eu intrusion du ciel dans le cours naturel de la vie humaine
(et sous cette forme représentative, dans l'humanité).
Peut-être
vous demandez-vous pourquoi mettre l'accent sur tout cela ?
Mais, permettez-moi de dire, que cette caractéristique n'est pas
très largement enseignée, en relation avec la nouvelle naissance.
Même avec les meilleures intentions la nouvelle naissance est
souvent perçue du côté de l'homme. C'est ce que fait l'homme. Par
exemple, l'homme a pu faire quelque chose : il a levé la main
ou fait une déclaration, signé un certain document, ou pris une
décision. Il a fait profession de foi, il a fait le pas et accepté
certaines choses qui ont été dites et ainsi de suite. Peut-être
que de telles actions veulent simplement dire qu'une voie est ouverte
pour Dieu. Mais, même si nous comprenons cela, les gens sont souvent
familiarisés avec ce concept qu'ils ont fait quelque chose. Ils ont
accepté Christ, il ont accepté le christianisme, ils ont fait un
geste, ils ont agi sont devenus des chrétiens à cause de la
décision prise.
NON
DE LA VOLONTÉ DE L'HOMME MAIS DE DIEU
Or,
et sans vouloir tout récuser, il est important de reconnaître que
la nouvelle naissance n'est jamais le fruit de ce que nous avons pu
faire. En réalité, elle n'est jamais accomplie par un acte de notre
propre volonté, de notre propre désir, ou de notre propre esprit,
pas du tout ! La parole déclare : « lesquels
sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de
l'homme……. » de l'homme concerné ou de l'autre
homme, de celui qui veut l'obtenir, non : « …..mais
de Dieu » Si Dieu n'intervient pas dans la vie d'un
homme ou dans l'humanité, en faisant intrusion, comme cela fut le
cas, depuis le ciel, si l'Esprit-Saint ne « couvre » pas
cela, et que Lui-même ne produise cette nouvelle vie, on ne peut pas
parler de nouvelle naissance. Il y aura quelque chose qui manquera.
Vous
vous demandez, peut-être, pourquoi ce message. Je vous en donne la
raison. C'est un grand souci (et souci est un faible mot quand nous
considérons les chrétiens et la chrétienté) pour que ceux qui
portent le nom de « chrétiens » connaissent la réelle
nature et ce que signifie être un enfant de Dieu. Cela pèse sur nos
cœurs, parfois même de manière oppressante au point de nous
bouleverser, car il semble que, parmi les croyants, beaucoup n'aient
saisi cela que de manière externe, par leur volonté, leur propre
choix, sans réellement saisir ce qu'est être ''né'' du ciel. Or,
dans cette œuvre de restauration, du dessein divin dans notre temps,
il faut qu'il y ait un authentique rétablissement de la
compréhension de chaque partie qui le constitue. Il est donc aussi
nécessaire, concernant la nouvelle naissance, de connaître ce que
veut dire être né d'en haut, d'être un enfant de Dieu.
NOTRE
POSITION SERA TESTÉE
Je
me suis demandé, peut-être bien à tort, si parfois l'ennemi
n'était pas heureux de mettre d'innombrables personnes dans une
fausse position chrétienne. Car il sait que le jour viendra où le
vent les emportera bien loin. Or, un des plus grands reproches que le
Seigneur puisse faire à un chrétien, c'est bien celui d'avoir
succombé. Oh ! Combien il est nécessaire d'avoir de profondes
racines ! D'être fondés dans la vérité, particulièrement
dans la volonté concernant notre nature alors même que nous sommes
enfants de Dieu. C'est pourquoi, nous abordons, maintenant cet
aspect, car le jour viendra où notre position de chrétien sera
profondément et terriblement testée. Il y aura un grand
ébranlement. Le prophète Ézéchiel était informé de ces chose et
je crois que ses paroles auront un plus grand accomplissement, dans
un proche avenir que quant il a proclamé « J'en ferai une
ruine, une ruine, une ruine » ; (version American
Standard Version : « I will overturn » signifiant
« je renverserai ») Mais cela n'aura lieu qu'à
la venue de celui à qui appartient le juement et à qui je le
remettrai » (Ézéchiel 21:17). Cela va être le grand
renversement de ce qui n'est pas vrai, de ce qui est faux. Ce
jugement doit commencer par la maison de Dieu. Ainsi donc, vous
comprendrez mon insistance à parler de ce sujet.
Mais,
revenons à notre propos. Comme pour Christ, le commencement pour
chaque enfant de Dieu, au tout début de sa vie chrétienne, doit
être le fait d'une intervention divine, dans l'histoire humaine,
dans sa propre histoire, dans sa vie même. C'est un grand fait
fondamental. Remercions Dieu qu'il y en ait beaucoup qui comprennent
cela, qui en sache la signification, et qu'ils puissent dire :
« Dieu est intervenu dans ma vie, Dieu a fait intrusion dans ma
vie, Dieu est venu du ciel même dans ma vie. » Si nous l'avons
expérimenté, nous en connaissons la vérité. Mais c'est parfois
utile que cela soit défini. C'est donc ainsi : Dieu est venu du
ciel en vous et en moi. Ce n'est rien moins que cela. C'est comme si
Dieu Lui-même venait de Son ciel dans une vie humaine, entrait dans
son monde et interrompait le cours de son histoire. Après cela, les
choses ne seront plus jamais les mêmes
C'EST
UNE CHOSE NOUVELLE
MAIS
QUI EST AUSSI DIFFÉRENTE
N'est-ce
pas parfaitement clair concernant le Seigneur Jésus ? Un ange
avait indiqué cette intervention céleste du Saint-Esprit. Dans son
principe et dans les faits, ce n'est pas moins que cela pour chaque
nouvelle naissance. Mais il est correct de dire que dans le cas du
Seigneur Jésus c'était aussi quelque chose de différent. Ce fut,
non seulement une chose nouvelle, dans ce sens que cela ne s'était
jamais produit avant cela, mais ce fut aussi différent. Cette
naissance est différente de toutes les autres naissances. Nous ne
pouvons pas beaucoup insister sur les détails, mais c'est ce qui
ressort de tout cela. L'ange l'a rendu parfaitement clair et Marie le
savait, et c'était là le problème. C'est ce qui causait sa
perplexité, son étonnement. Comment, comment ? Ce fut aussi la
raison de la perplexité de Nicodème, de sa grande question :
Comment cela peut-il se faire ? C'est un profond mystère qui
résulte d'une profonde différence. Ce n'est pas une chose commune
et ordinaire. Impossible de trouver cela ailleurs, sauf ici, car
c'est différent.
Et
ce qui découle de cette intervention se caractérise
fondamentalement par cette différence dans sa constitution même.
Oh, que tous ceux qui portent le nom de chrétien, qui revendiquent
d'être enfants de Dieu, soient pleinement animés par cela. Car je
pense que c'est là où réside la faiblesse pour beaucoup, mais, à
force de se l'entendre rappeler et d'y être confrontés, cela ne
nous frappe pas, bien que nous le sachions. C'est donc quelque chose
que nous avons besoin de garder continuellement en nous, dans notre
conscience. Notre nouvelle naissance est différente de toutes les
autres naissances, et par celle-ci nous sommes fondamentalement, de
manière constitutive, différents de tous les autres êtres. Vous le
savez peut-être, dans une certaine mesure, par expérience. La
naissance du Seigneur était, de toute évidence, une naissance très
différente. Ce ne fut pas de manière naturelle, ordinaire. La
nature n'avait rien à voir avec cela, ni la volonté, ni le choix,
ni la capacité à pouvoir décider de l'homme. Et ''celui qui naîtra
sera Saint''. Pouvez-vous trouver cela ailleurs dans la nature ?
C'est d'une classe différente, d'un ordre différent, Saint dans Son
essence même. C'est ce qui le différenciait fondamentalement des
autres créatures et des autres naissances. Le Psalmiste
pleure : « Je suis né dans le péché, formé
dans l'iniquité. » Cela est tellement vrai pour nous.
LA
NOUVELLE NAISSANCE
NOUS
INTRODUIT DANS UN ROYAUME CÉLESTE
Maintenant,
quand je dis que ce principe se rencontre dans chaque nouvelle
naissance, cela demande quelques explications. Nous savons bien que
ce n'est pas notre corps qui est né de nouveau. Il n'est donc pas
saint. Nous savons que ce n'est pas notre âme qui est née de
nouveau. Et si notre âme est constituée de nos pensées, de notre
capacité à raisonner, de nos émotions, de notre capacité à
choisir, alors, tout cela, il est vrai, n'est pas très différent
(après la nouvelle naissance). Cela pose un réel problème pour
notre vie chrétienne, que nos pensées notre cœur et notre volonté
ne soient pas saints en nous. C'est le terrain de nos conflits, de
nos batailles et de nos chagrins. Cependant, quelque chose qui n'est
pas du tout de ce royaume, mais issu du royaume céleste s'est
produit et a fait son entrée en nous. Or, ce qui est né de Dieu est
saint. Est-ce que vous l'avez saisi ? Même si cela ne vous a
jamais été expliqué, ou défini, vous le connaissez dans votre
expérience. Vous savez bien qu'il y a quelque chose en vous qui se
révolte contre le péché et le manque de sainteté. Savez-vous
qu'une des grandes bénédictions, dans votre vie, c'est d'avoir
cette capacité intérieure de réaction quand les choses ne sont ni
droites ni bonnes ? En progressant, nous devenons de plus en
plus sensibles au mal, au péché qui opère dans ce monde. Le danger
c'est parfois d'accepter sa présence, de devoir simplement le
prendre en compte parce qu'il est là.
Un
bon nombre d'années auparavant je voyageais par le train, avec une
sœur aînée dans le Seigneur. Nous étions dans le wagon-restaurant
et une jeune fille est entrée. Elle s'est assise à la table voisine
et sortant une cigarette l'a allumée. Cela est couramment accepté
maintenant. Mais pour ma chère sœur c'était, par contre, tout à
fait nouveau. Un regard consterné a assombri son visage et ses yeux
étaient exorbités ! Elle me regardait, et je peux vous
affirmer que j'ai eu beaucoup de mal pour l'empêcher d'aller dire à
cette personne d'éteindre sa cigarette et de cesser de fumer.
Peut-être pensez-vous que j'ai eu tort de l'en dissuader. Étant un
homme, qui côtoyait, un peu qu'elle-même, les gens du monde, je
savais que cette attitude était devenue courante. Mais pour elle, le
choc avait été profond. Maintenant nous sommes dans un monde comme
celui-là. Peut-être que les effets de ces chocs se sont amoindris,
mais malgré tout, et cela est vrai pour tous les enfants de Dieu, il
y a ce même sentiment, quelque chose d'une forte réaction, d'une
révolte intérieure concernant le péché, le mal, le manque de
sainteté. Quelle garantie cela représente ! C'est un don de
Dieu d'avoir ces réactions ! Dieu fasse que jamais nous ne
perdions notre sensibilité dans ce domaine, au risque de ne plus
être affecté par l'horreur du péché.
LE
BESOIN D'ÊTRE SENSIBLES
A
L'ÉGARD DE CETTE DIFFÉRENCE
Prenez
garde jeunes gens, de ne pas émousser la sensibilité de votre
nouvelle naissance en vous accommodant des manières de faire du
monde, de ses habitude et de ses mœurs, les considérant comme
quelque chose d'inévitable. Demandez au Saint-Esprit de vous garder
très sensibles à l'égard du péché, pour conserver vivante cette
différence, ce qui est partie intégrante de votre droit d'aînesse.
Si vous êtes un véritable enfant de Dieu, vous connaissez quelque
chose de cette différence quand vous allez dans le monde, et cela
non seulement par rapport au péché, mais à l'égard d'un bon
nombre de choses. Vous êtes différents, quelque chose vous est
arrivé. Si tel n'est pas le cas, il est grand temps pour vous de
bien examiner cette question, pour savoir si vous êtes un véritable
enfant de Dieu.
D'une
certaine manière, cette différence devrait être assez claire pour
vous. Mais vous ne devez pas seulement saisir cette différence parce
qu'on vous l'a dit, ni parce que vos parents sont chrétiens ou
qu'ils n'aiment pas que vous fassiez certaines choses de telle sorte
que vous avez pu acquérir une forme de bonne conscience (mais qui,
en réalité, est celle de vos parents, et non la vôtre). Non, cela
doit être dans votre propre cœur, dans votre propre fonds. Il est
indispensable d'avoir conscience d'être différent, fondamentalement
différent, de ceux qui ne sont pas au Seigneur. Si ce n'est pas le
fruit d'une crise dans votre vie, car tous ne sont pas confrontés à
une violente cassure comme dans le cas de Paul, quoi qu'il en soit,
il doit y avoir, d'une certaine manière, ce sentiment que : Je
suis un enfant de Dieu, je suis différent, quelque chose est arrivé,
une grande et profonde différence existe quelque part. Je ne suis
pas comme ceux qui ne sont pas des enfants de Dieu.
Après
cela, la nature de la croissance spirituelle fera que, cette
différence, s’accentuera de plus en plus. C'est ainsi que ce monde
devient de plus en plus une terre « étrangère » pour
nous. Ce n'est pas notre foyer, notre demeure, et inversement, cette
différence nous introduit de plus en plus dans le ciel comme étant
notre véritable demeure. Oui, mais où est le ciel ? Je ne peux
pas vous le dire, mais je sais que, malgré tout ce que le ciel peut
signifier,c'est à ce domaine que j'appartiens. Et de plus en plus je
découvre que j'en fais partie et que je n'appartiens pas à ce qui
est ici-bas.
LA
NOUVELLE NAISSANCE SÉPARE
Je
dis particulièrement aux jeunes chrétiens, que c'est ce qui
caractérise la nature même de votre nouvelle naissance. Cela doit
être ainsi de plus en plus. Mais que cela ne vous effraye pas. Ne
vous rebellez pas contre ce fait, acceptez-le ! C'est la preuve
que Dieu fait quelque chose de très grand dans l’histoire de votre
humanité, faisant irruption pour introduire cette différence
fondamentale. C'est sur cette base que le Grand Tribunal sera dressé.
Nous avons nos propres images mentales à l'égard du Jugement ;
bien, nous ne discuterons pas l'aspect matériel de tout cela. Mais
je dois savoir que ce jugement a déjà commencé, qu'il continue et
que la finalité, c'est qu'il y aura, d'une part, ceux qui
appartiennent à ce monde-ci, et d'autre part, ceux qui ne lui
appartiennent pas. Il n'y aura aucune méprise pour savoir auxquels
des deux royaumes ces personnes appartiendront. Le grand partage aura
déjà été fait. Le Seigneur cherche à manifester cela maintenant.
Mais, la tragédie pour bien des chrétiens, et parmi eux, bon nombre
de jeunes chrétiens, consiste à vouloir combler et réduire cet
écart, à souhaiter faire cohabiter ces deux choses, au lieu de
permettre que cet espace s'élargisse en se plaçant du côté qui se
sépare de plus en plus d'un monde déjà jugé.
UNE
PUISSANCE INHÉRENTE POUR VAINCRE
Une
autre particularité de la naissance de Christ et de la nouvelle
naissance des enfants de Dieu, c'est qu'une puissance immanente vient
en nous. Le Seigneur Jésus a dit : ''….prenez courage j'ai
vaincu le monde.'' (Jean 16 : 33b) Et
Jean déclare aussi : ''…..tout ce qui est né de Dieu
triomphe du monde.'' (1 Jean 5:4) En Christ et
dans l'enfant de Dieu né de nouveau, il y a une vertu, un pouvoir
inhérent qui triomphe du monde. C'est là, dans la constitution même
de la nouvelle vie. Il peut y avoir des échecs, de fréquents
insuccès, des chutes dans la bataille, certaines pertes et de
sombres passages. Il peut même y avoir certains débordements. Mais
c'est une chose extraordinaire, et qui ravit notre cœur, de voir
comment cette vie persiste.
Parfois,
je ne peux que sourire.Les gens me disent qu'ils vont tout laisser
tomber, qu'ils ne peuvent pas aller plus loin, qu'ils partent, et
certes, vous ne les voyez plus durant un certain temps. Mais ils
reviennent. Cela arrive bon nombre de fois. Combien de gens m'ont
dit, et même assez récemment : ''J'envoie tout promener, je
suis à bout, je m'en vais.'' Et se connaissant bien eux-mêmes, ils
savent ce que cela signifie. Mais ils ne peuvent pas le faire. Ils
sont semblables à l'éphémère autour d'une lampe, ils ne peuvent
pas s'éloigner. Ils reviennent abattus et honteux. Vous savez, c'est
si rationnel, ils ne le feraient pas et je ne le ferais pas. Pour
sauver la face, je ne reviendrais pas. Mais il y a quelque chose
d'autre, quelque chose de plus, qui est plus fort que notre honte,
plus fort que notre amour propre, plus fort que notre désespoir,
plus fort que notre coupable inconstance. Il y a une insistance qui
nous ramène et qui nous conduit à aller plus loin. C'est l'histoire
de la plupart des enfants de Dieu. ''Ce qui est né de Dieu
triomphe du monde.''
Ce
fut vrai de Jésus, car comment a-t-Il vaincu ? Non par force
physique ni par la détermination de la volonté, ni par le pouvoir
de la pensée, ou de l’argumentation. Il n'a jamais mis le monde
sous Ses pieds de cette manière. C'est par la force de Son caractère
pur et divin, par le genre d'Homme qu'Il était, par la nature divine
en Lui, qu'Il a triomphé. Il en est de même pour chaque enfant de
Dieu, à un moindre degré que Lui-même, dans son expression et sa
manifestation, mais cependant c'est là. Chaque véritable enfant de
Dieu sait que sans cette adhésion intérieure, ce quelque chose, ou
ce quelqu'Un, et non grâce à lui-même, il ne serait pas là où il
en est aujourd'hui, aspirant toujours aux choses de Dieu. Oui, ce qui
est né de Dieu triomphe de manière inhérente.
L'ANTAGONISME
INÉVITABLE ENVERS LE CÉLESTE
Ensuite,
bien sûr, il y a inévitablement cet antagonisme. Il n'a pas tardé
à se manifester sitôt après la naissance du Seigneur Jésus. Le
royaume de Satan savait qui Il était, et ce que cela signifiait. Ce
royaume avait beaucoup de moyens et de puissants instruments dans sa
main. Hérode en était un. Nous ne savons pas ce qui s'est passé
durant ces trente années écoulées, de Son enfance jusqu'à ce
qu’Il soit plus âgé. Il n'aurait pas été surprenant
d'apprendre, s'il y avait eu des récits, qu'Il l'avait souvent
échappé belle. Mais nous savons que dès Sa sorite du Jourdain, dès
Son onction pour accomplir Son œuvre, pour amener ''les autres
brebis'', et conduire d’autres fils à la gloire, tout l'enfer
était à Ses trousses. Où qu'Il aille, l'atmosphère était pesante
à cause de cet antagonisme. Nous connaissons peut-être quelque
chose de cet atmosphère, mais combien cela a dû être infiniment
pire pour notre Seigneur, à cause de la sensibilité de Son esprit,
de ressentir cette animosité, cette haine terrible de la part de ces
puissances néfastes envers Lui agissant à travers les hommes. Oh !
La constante et presque monotone répétition : ''Ils
cherchaient à le faire périr…. Ils cherchaient à le détruire…
Ils cherchaient comment ils pourraient le faire mourir.'' C'était
l'atmosphère dans laquelle Il vivait. Pourquoi tout cela ?
Bien,
il y a certes plusieurs raisons, mais la cause fondamentale, c'est
qu'Il appartenait au ciel et que la destinée du saint et céleste
Fils de Dieu, c'est de posséder ce monde et de le gouverner en
annihilant son prince et tout son royaume. Les démons savaient cela.
Ils disaient : ''Je sais qui tu es : le Saint de
Dieu.'' (Marc 1:24) Et ils connaissaient ceux
qui sont Saints dans ce sens-là. Il y a un antagonisme inévitable
dans le royaume spirituel. Souvent il ne peut pas être démontré de
façon physique, matériellement, ou lié à une cause temporelle, ni
aux personnes, c'est uniquement là, dans l'air. Nous connaissons
quelque chose de cet antagonisme spirituel que le chrétien rencontre
dans ce monde, se manifestant sans provocation délibérée, par des
paroles ou des actions concrètes. Quand vous êtes nés de nouveau,
vous êtes conscients que vous êtes une femme ou un homme marqué.
C'est pourquoi, Jean écrit à l'égard de ceux qui sont nés de
Dieu : ''Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il
ne l'a pas connu.'' (1 Jean 3:1) Il ne nous
connaît pas. Il y a une profonde signification dans ce
''connaître''. Ce n'est pas seulement avoir conscience de ce que
nous sommes, ou de savoir qui nous sommes. Il est incapable de nous
situer, d'expliquer ce que nous sommes et d'où nous venons. Pour le
monde, il y a quelque chose en nous qui est énigmatique et qui
constitue une opposition.
Permettez-moi,
une fois de plus de m'adresser aux jeunes chrétiens. N'essayez pas
de couper court à cette sorte d'antagonisme. Essayez de ne blesser
personne. Efforcez-vos de vous : ''recommander à toute
conscience d'hommes devant Dieu.'' (2 Corinthiens
4:2) ''Recherchez ce qui est bien devant tous les
hommes.'' (Romains 12:17) Ne leur donnez aucune
occasion de vous accuser comme chrétien. Mais quand vous aurez agi
ainsi, ne pensez pas que vous ne rencontrerez pas cet antagonisme Si
vous êtes un enfant de Dieu vous y serez confrontés. Vous ne pouvez
l'éviter. N'essayez pas de l'éliminer, mais reconnaissez que c'est
une merveilleuse évidence que vous êtes dans la compagnie de
Jésus-Christ. Le monde ne le connaissait pas et il ne nous connaîtra
pas non plus.
LA
NOUVELLE NAISSANCE EST ENTIÈREMENT UNE GRÂCE
Pour
conclure, nous considérerons Marie, parce qu'elle caractérise,
d'une certaine manière, ce qu'est un vase de la nouvelle naissance.
Pour qui, pour quoi et sur quelle base a lieu la nouvelle naissance ?
Ici, il y a une correspondance entre la naissance du Seigneur Jésus
et la nouvelle naissance propre à chaque véritable enfant de Dieu.
Nous devons, bien sûr, reconnaître la souveraineté divine de
l'élection éternelle : ''choisis en Christ avant la
fondation du monde.'' Acceptons cela et laissons-le de côté
pour le moment. Mais venons-en à l'activité de Dieu dans le temps.
Sur quelle base temporelle, dans notre propre vie, cette chose
viendra à nous ? Y a-t-il une base, y a-t-il certaines
occasions, certaines conditions qui permettront toujours que Dieu
fasse Son entrée de cette manière-là?
La
réponse est oui car une des belles choses concernant Marie, et
caractérisant un vase de la nouvelle naissance, c'est que l'ange lui
dit ''Je te salue toi à qui une grâce a été faite'' (Luc
1:28) (dans l'original le mot grec signifie favorisée) Nous
avons peut-être la véritable signification : ''Salut,
favorisée par la grâce...'' C'est ce qui est au commencement de
chaque nouvelle naissance : favorisé par la grâce. S'il y
avait une personne dans ce petit pays, en ces jours-là, qui était
consciente (et cela se voit ici très clairement) de la merveilleuse
condescendance de cette déclaration, et de la condition de sa propre
indignité pour la recevoir, ce fut bien Marie. « Comment
cette chose se fera ? Cela ne s'approche jamais des
fiers, des autosuffisants, des sûrs d'eux-mêmes, qui seraient
inconscients que Sa venue est l'expression de la grâce infinie.
Avant que cette chose merveilleuse ne nous arrive, nos devons souvent
être conduits, en toute conscience, à voir que le seul mot qui
convienne à la situation, c'est la grâce. C'est la grâce de Dieu
car tout vient de la grâce. ''Tu es favorisé par la grâce.''
C'est
simple, je le sais bien, mais ce merveilleux miracle de Dieu, c'est
le commencement de la vie chrétienne. Puissions-nous voir et être
profondément impressionnés comme elle le fut, à cause de notre
complète nullité dans cette affaire, sachant que cela n'aurait
jamais pu être notre part, si nous-mêmes, dans notre état, nous
avions été le facteur décisif. C'est uniquement par l'infini grâce
de Dieu dans Sa miséricorde infinie. C'est cela un esprit humble et
contrit, et Dieu est avec ceux-là. Mais la nouvelle naissance n'est
seulement que le début. Ce qui est de Dieu et du ciel doit croître
encore et encore. Il doit y avoir un accroissement de plus plus grand
de Sa personne, mais tout est basé sur ce seul principe : vidés
de nous-mêmes, mettre au-dehors tout ce qui vient de la chair, et
ouvrir la voie par la grâce de Dieu.
DOCILITÉ
ET SIMPLICITÉ
Une
dernière caractéristique concernant Marie, c'est sa simplicité et
sa docilité. Il y a quelque chose de très beau dans sa simplicité,
n'est-ce pas ? Nous sommes souvent trop compliqués à l'égard
de toutes ces choses. Nous faisons de la vie chrétienne quelque
chose de trop complexe, projetant notre mentalité, nos arguments,
nos controverses, et ce besoin que nous avons d’avoir sans cesse
des explications. En agissant ainsi, nous percevons seulement les
choses à travers de notre propre prisme. Mais le Seigneur ne peut
pas progresser quand la voie est obstruée par tous ces déchets. Il
veut un cœur comme celui de Marie (et je n'exalte pas Marie pour
qu'elle soit adorée!), un cœur qui soit simple, dans ce sens-là,
qu'il ne soit pas contestataire, querelleur, peu commode à l'égard
de tout cela. Un cœur ouvert est, il est vrai, parfois perplexe, ne
comprenant pas , demandant comment cela se fera, mais disant :
qu'il en soit fait ainsi. Oui, à cause de la simplicité, de
l'honnêteté, de la pureté de son cœur, elle a pu déclarer :
''Qu'il me soit fait selon ta parole !'' C'est la
soumission absolue, même concernant ce mystère et tout ce qu'il
allait entraîner. Le problème de beaucoup d'entre nous, c'est que
nous sommes peu empressés à nous soumettre, à capituler à ouvrir
généreusement une voie permettant d'aller plus loin. Nous
discuterons, nous exigerons une explication. Nous allons faire le
tour de la question, pour malgré tout et éternellement revenir au
point de départ, n'aboutissant nulle part, parce que nous ne
permettons pas d'aller plus loin, car nous ne le voulons tout
simplement pas. Ainsi, nous revenons sans cesse au point de départ
pour de nouvelles tentatives tout aussi stériles. Marie avait voué
sa vie entière à ce qu 'elle avait vu : ''Qu'il me
soit fait selon ta parole !'' Et l'ange la
quitta. L’œuvre allait pouvoir se faire en elle.
Cela
entraîna immédiatement Marie dans la souffrance. C'est alors que,
quarante jours après la naissance, Siméon déclara : ''….une
épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de
beaucoup de cœurs soient dévoilées !'' (Luc
2:35) Je pense qu'il y a ici quelque chose qui peut nous
aider. Quand la Croix est à l’œuvre dans une vie, les gens
commencent à se trahir eux-mêmes. Leurs pensées commencent à
porter des accusions et à dire : c'est à cause de ceci ou de
cela. Quand quelqu'un passe par une mauvaise période, les pensées
se manifestent en plein jour, les gens divulguent ce qu'ils pensent
et ressentent au sujet d'un tel, d'une telle. Certains sont
compatissants, d'autres sont querelleurs : ''….une épée
te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup
de cœurs soient dévoilées !'' Il était nécessaire
que les hommes se dévoilent eux-mêmes, et montrent où ils en
étaient, en ce jour de la crucifixion. La souffrance de Marie fut
aussi en partie, causée par ces réactions.
Parfois
cela peut nous sembler quelque chose de mystérieux. Mais le fait que
ces choses qui lui sont arrivées, et qui nous arrivent aussi,
entraînent la souffrance. Cela nous implique dans le scandale (dans
l'original ''scandale'' est la détente d'un piège ou un obstacle
placé sur le chemin et faisant tomber) de la Croix. Cela nous
entraîne dans le domaine de l'incompréhension et même de
l'ostracisme. L'ange la quitta ! Elle savait alors ce que cela
signifiait. Mais, plus tard, Siméon lui dit ce qui surviendrait à
cet enfant. Être un enfant de Dieu n'est donc pas une chose
ordinaire. C'est quelque chose de différent, quelque chose qui est
de Dieu. C'est le résultat d'une intervention de Dieu, venant du
ciel.
Chapitre
6
LA
GLOIRE DU SEIGNEUR
« Au-dessus
du ciel qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose de
semblable à une pierre de saphir, en forme de trône; et sur cette
forme de trône apparaissait comme une figure d’homme placé dessus
en haut. (Ézéchiel 1 :26)
« et
quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa
puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force.
Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le
faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de
toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute
dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le
siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis
sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à
l’Église »(Ephésiens 1:19-22)
« Mais
celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges,
Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de
la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il
souffrît la mort pour tous. » (Hébreux 2:9)
Pour
l’instant, fixons nos eux sur Ézéchiel 1:28 ''Tel l’aspect
de l’arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était
l’aspect de cette lumière éclatante, qui l’entourait: c’était
une image de la gloire de l’Éternel.'' Ce passage me
paraît bien résumer toutes ces prophéties. En effet, il ne
s'applique pas seulement au premier chapitre de ce livre, mais il
peut être vu à travers toutes ces prophéties, car tout y est
déterminé en rapport avec la gloire du Seigneur.
Il
y a une correspondance très pratique et immédiate, entre cette
parole et nous-mêmes. Je suis sûr que parmi nous, pour la plupart,
nous avons ce profond sentiment que le Seigneur veut faire une chose
nouvelle. Je crois que c'est compris très largement. La nature de
cette chose nouvelle peut donner lieu à différentes
interprétations. Dans le monde évangélique, il y a beaucoup de
prières et de discussions à propos du « renouveau ».
C'est peut-être une autre manière d'exprimer qu 'il y a ce
besoin d'une intervention du Seigneur, pour faire une chose nouvelle.
D'autres l’exprimeront certainement différemment, mais c'est parmi
les chrétiens partout où ils sont, que le Seigneur doit faire une
nouvelle chose et qu'Il veut un nouveau départ.
LA
FINALITÉ DE DIEU C'EST LA GLOIRE
Nous
avons besoin d'être intelligents et de comprendre de quoi il est
question. Le Seigneur a Ses manières d'agir avec Ses moyens. Nous
devons les connaître si nous voulons être en harmonie avec Lui dans
tout mouvement qu'Il se propose de réaliser. Quand Dieu intervient,
pour aller plus loin dans le sens de Son divin dessein, Il fait
précéder ce mouvement en introduisant premièrement un instrument,
et par cet instrument Il donne à Son peuple une nouvelle
compréhension de Sa gloire.
C'est
une déclaration qui demande à être vérifiée et confirmée, mais
la finalité de Dieu, dans toutes ces choses, c'est la gloire. Ne
faites pas d'erreur dans ce domaine. Si vous voulez savoir, en chaque
chose, ce que Dieu recherche et vers quoi Il tend (cela englobe
d'innombrables détails dans tous les domaines, que ce soit dans la
vie personnelle ou la vie corporative ; et même par rapport aux
nations qui nous entourent) la réponse est que la finalité que Dieu
veut c'est la gloire. Ceci étant, il doit être clair qu'Il établit
toujours ce principe au début de chaque nouveau mouvement. Il
l'établit comme ce qui gouvernera la mesure, ou le mouvement e ce
qu'Il entreprendra. Tout va être gouverné par cette finalité et
conduira chaque nouveau commencement ; Cela peut paraître un
peu difficile à saisir pour l'instant, mais nous prendrons quelques
exemples pour l'illustrer.
DES
EXEMPLES DE L'ANCIEN TESTAMENT
1)
Abraham
Nous
serons tous d'accord pour dire que lorsque Dieu appela Abraham pour
qu'il sorte d'Ur en Chaldée, et qu'Il le sépara pour qu'il soit à
Lui, c'était un nouveau mouvement de Dieu. Il n'y a pas de doute à
ce sujet. Ce fut une intrusion nette et définie, de la part de Dieu,
dans l'histoire de l'humanité, un pas de plus dans le sens du
programme divin. Étienne nous dit que : ''Le Dieu de
gloire est apparu à notre père Abraham lorsqu'il était en
Mésopotamie...'' (Actes 7:2) Pourquoi le ''le
Dieu de gloire'' ? Le terme vers lequel Dieu se dirigeait, était
la gloire. Sa propre gloire dans un peuple, afin qu'elle soit
manifestée dans les nations. Il apparaissait donc à Abraham comme
le Dieu de gloire. Il faisait de la gloire le principe, la loi, la
base de toute Sa démarche en l'établissant comme la règle pour
progresser par la suite
2)
Moïse
Quelques
siècles plus tard, (et Abraham en avait eu la révélation ;
voir Genèse 15:13-16 et Aggée 7:6) le Seigneur avait conduit ce
peuple hors d’Égypte. Il l'amena au Sinaï et là, Il changea une
multitude désorganisée en une nation. A partir du Sinaï ce fut un
nouveau départ. Par la loi, le témoignage et l a révélation,
donnés sur la montagne, le peuple fut constitué en une nation. Et
ce fut fait dans la gloire. Moïse monta sur la montagne et il vit le
Dieu de Gloire et redescendit en ayant cette gloire sur son visage.
De nouveau, Die avait mis ce principe en évidence, lors de cette
nouvelle initiative. Il se mouvait sur le chemin de la gloire.
3)
David et Salomon
Une
nouvelle mesure du plan divin fut atteinte à l'époque de David et
de Salomon. La gloire liée au temple était certainement sa
représentation, le développement de la pensée divine. C'est la
gloire qui était en vue : ''Les sacrificateurs ne purent pas
y rester pour faire le service, à cause de la nuée; car la gloire
de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel.'' (1 Ri
8:11) Ce fut un temps glorieux, ce fut un lieu glorieux.
C'est seulement pour illustrer et bien garder présent à l'esprit le
principe de la gloire, car Dieu agit sans cesse avec cette pensée
qui gouverne.
4)
Ézéchiel
Il
nous est dit que le jour vint où la gloire s'en alla de Jérusalem.
Nous savons pourquoi. Cela nous conduit vers les prophètes de la
restauration, et en particulier vers Ézéchiel le prophète. Au
début de ses prophéties, en ce jour où la gloire fut ôtée du
milieu du peuple, et qu'elle disparut de Jérusalem (9:3, 11:23) le
Seigneur de gloire apparut à Ézéchiel : ''Comme
l'aspect….la ressemblance de la gloire de l’Éternel'' (Ézéchiel
1:28 Darby). N'est-ce pas impressionnant que ce soit
présenté au début des prophéties ? Désormais, tout ce qui
suivra sera la manifestation de cette loi de la gloire. Dieu est
préoccupé par une seule chose, et dans ces diverses situations Il
montre Son désir pour que la gloire puisse être atteinte en
finalité.
DES
EXEMPLES TIRÉS DU NOUVEAU TESTAMENT
1)
L'incarnation
Quand
nous considérons le Nouveau Testament, nous pouvons dire que
l'incarnation, la naissance du Seigneur Jésus dans ce monde, fut un
nouveau mouvement de Dieu, comme lors des diverses périodes de
l'Ancien Testament. C'était une bien grande avancée dans le
programme divin, qui fut présidée par la gloire divine :
''Gloire à Dieu dans les lieux très hauts'' (Luc
2:14) que nous chantons dans nos cantiques de Noël. Il y
eut donc encore la gloire au début de ce nouveau et puissant
mouvement de Dieu parce que la finalité de cette incarnation devait
être glorieuse. Il est venu pour le rétablissement de la gloire de
Dieu sur cette terre. C'est aussi l'objet d'un de nos cantiques.
2)
La Pentecôte
Ensuite,
nous serons d'accord pour dire que le jour de la Pentecôte fut un
grand pas en avant pour le déroulement du plan de Dieu. Dieu
progresse et c'est là encore une marque évidente de ce progrès de
Dieu à travers les âges. Le jour de la Pentecôte était une
avancée divine et céleste. Et quelle gloire ce fut alors !
Jean nous dit très clairement que la venue du Saint-Esprit fut sur
la base de Jésus glorifié. Il a déclaré : ''...l'Esprit
n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été
glorifié'' (Jean 7:39) démontrant donc que
l'Esprit fut donné lorsque Jésus fut glorifié. Ce fut encore sur
la base de la gloire que Dieu agissait.
3)
Pierre
Nous
pourrions aller encore plus loin, en considérant quelques-uns de
ceux qui furent des instruments individuels, à l'origine des
nouveaux mouvements de Dieu. Nous voyons qu'un nouveau mouvement de
Dieu s'accomplissait par le moyen de Pierre. Il n'y a aucun doute à
ce sujet. C'est réellement un nouveau mouvement. Quoique Paul fut
l'apôtre pour les Gentils, nous devons nous rappeler que Pierre
ouvrait la porte de la nouvelle dispensation à la fois pour les
Juifs et les Gentils, à Jérusalem et à Césarée. C'est un nouveau
et puissant mouvement. Le ministère de Pierre avait été déterminé
par cette gloire. Il nous est dit qu'il était avec Jésus sur la
sainte montagne et vit Sa gloire (2 Pierre 1 : 16-18). Cela
avait impulsé incontestablement une dynamique formidable dans la vie
de Pierre. L'Esprit Saint avait interprété tout cela, pour lui, le
jour de la Pentecôte. Il reçut une nouvelle compréhension de
l’Écriture et en saisissant le Seigneur de manière toute
nouvelle, le Ciel fut ouvert ! Ce grand principe de la gloire
avait eu une très grande influence sur le ministère, et sur
l’œuvre, afin que Pierre persévère jusqu'au bout.
4)
Jean
C'est
aussi clairement démontré dans le cas de Jean, qui fut avec Jésus
si longtemps comme Son co-ouvrier et Son apôtre, du moins dans
Jérusalem. Quand nous considérons le début du livre de
l'Apocalypse, une fois encore, nous reconnaissons que nous sommes en
présence d'un nouveau mouvement. Un nouveau mouvement pour la
restauration de cette gloire tellement obscurcie et si limitée dans
les églises, au cours de cette période. Le Seigneur vint vers Jean,
à Patmos, dans une vision. Mais c'était une chose si glorieuse, et
les visions étaient, elle aussi, tellement glorieuses, que plus
d'une fois, Jean fut complètement prostré devant le Seigneur.
Cependant il fut relevé grâce à l'impact irrésistible de la
vision de cette gloire. (Apocalypse 1:17 ; 19:10 ; 22:8)
5)
Paul
Que
pourrions-nous dire à l’égard de Paul ? Ce merveilleux
ministère, si riche et si glorieux, était né le jour où il vit la
gloire sur la route de Damas.
Je
voudrais attirer notre attention sur le fait que le Seigneur mettait
en évidence cette gloire en chaque occasion. Quand Il se déplaçait,
Il introduisait ainsi une nouvelle mesure de Son dessein. Toutes ces
choses que j'ai mentionnées étaient des étapes conduisant vers le
dessein de Dieu à travers les âges. Chaque étape était confortée
par une nouvelle vision de la gloire du Seigneur dans la vie de ceux
qui étaient les instruments de Dieu. C'est pourquoi, dans le cas des
prophètes et des apôtres, leur ministère était le ministère de
la grandeur et de la gloire du Seigneur. C'est aussi cette vision de
la gloire de Christ qui façonna le caractère et donna du sens et de
la force à la présence du peuple de Dieu ici-bas dans ce monde.
Tout cela avait alors une signification, car la finalité de Dieu et
l'objet de Dieu, c'est la gloire. Ainsi tout ce qu'Il fait est
gouverné par cela.
Dieu
désire que tout soit conduit par Sa main et pour Sa gloire. Cela
doit réellement prendre possession de nous, et nous devons nous
l'approprier. Est-ce que vous croyez cela ? Nul doute, vous le
croyez comme une déclaration est une vérité objective. Peut-être
le croyez-vous dans votre cœur, mais il n'est pas toujours facile de
le saisir parce que nous ne voyons pas toujours comment cela pourra
se réaliser. Bien au contraire ! Ce que nous voyons nous
persuade souvent du contraire. Oh ! Que le Seigneur nous
saisisse avec cela, individuellement, et comme faisant corps avec Son
peuple, là où nous en sommes. Oui, ce qu'Il fait, ce qu'Il permet,
est sous le contrôle de cette loi et de ce principe : tout doit
être pour Sa gloire. C'est ce qu'Il a pensé et c'est ce qu'Il fera,
car finalement, Il ne sera pas contrecarré dans la réalisation de
Son dessein.
ÉZÉCHIEL
ET LA GLOIRE
Il
est vrai qu'en considérant les prophéties d’Ézéchiel, nous
voyons suffisamment des choses qui semblent contredire cette gloire.
Mais vous ne pouvez pas ignorer le fait que cette gloire fut révélée
dès le premier chapitre. Certes, elle ne se retrouva qu'à la fin,
si bien que vous devez vous frayer un chemin à travers tous ces
récits de jugements et de malheurs, qui peuvent parfois nous lasser.
Mais pour finir, vous lisez que Dieu se manifeste en prenant les
choses en main. Il nous été dit que dès le commencement tout était
gouverné par la gloire. Dans tout ce qui arrive, tout ce qui doit
être dit, jusqu'au bout, c'est la gloire de Dieu qui gouvernera.
Elle est là comme le fondement même de tout. Nous devons bien
prendre garde à cela. Quelle est la finalité de Dieu ? Paul
l'a vu, et nous l'a transmis par une incomparable citation :
''...à lui soit la gloire dans l’Église et dans toutes les
générations, aux siècles des siècles !'' (Éphésiens 3:21) Vous
ne pouvez pas aller au-delà de cela ! C'est la suprême
finalité : ''dans toutes les générations, aux siècles des
siècles...en Jésus-Christ !''
Mais,
revenons à Ézéchiel, car il y a beaucoup de choses qui peuvent
nous permettre de saisir cette préoccupation de Dieu pour Sa gloire.
Nous pouvons avoir du souci pour la gloire du Seigneur, mais le
Seigneur a un bien plus grand souci que nous ne pouvons en avoir. Ce
livre est un livre qui parle du souci de Dieu pour Sa propre gloire.
Remarquez combien Ézéchiel est précis au point de citer l'année,
le mois, le jour du mois et même le lieu précis : ''la
parole de l’Éternel fut adressée à Ézéchiel,
fils de Buzi, le sacrificateur, dans le pays des Chaldéens, près du
fleuve du Kebar; et c’est là que la main de l’Éternel fut
sur lui.'' Nous savons où il était, quand c'était, et
comment c'était. C'est exactement comme si le Seigneur se déplaçait
minutieusement dans cette affaire, en posant Sa main sur cet homme.
Remarquons bien qu'il devait y avoir cette main sur lui, car c'était
la conséquence d'un complet changement par rapport à sa vocation.
Ézéchiel était Lévite. C'était un jeune homme qui s'attendit
toute sa vie à bien remplir le ministère d'un prêtre, mais cette
gloire fit irruption et bouleversa sa carrière toute entière et sa
vocation. Il dut changer sa manière d'être et passer de son train
de vie de prêtre à celui de prophète. Ce fut quelque chose de très
énergisant dans le cas de cet homme. Il est intéressant de
remarquer que son nom signifie ''Dieu fortifiera''. Concernant la
gloire de Dieu c'est très nécessaire, surtout dans les conditions
dans lesquelles vivait Ézéchiel.
Ainsi
donc, ce jeune homme Ézéchiel, avait été déporté au loin à
Babylone, il était ''parmi les captifs près du fleuve de
Kédar,'' nous est-il dit (1:1.3) . D'après ce que nous
savons et que nous lisons, ce fut bel et bien une situation
désespérée. Nous savons quelque chose de l'affreuse situation qui
régnait à Jérusalem, par les prophéties et le ministère de
Jérémie. Le pauvre Jérémie avait son cœur brisé, quand il
exerçait son ministère à Jérusalem. Mais il y a des raisons pour
dire, que malgré la situation dans Jérusalem, ce devait être
encore plus difficile à Babylone, et c'est à ce peuple que le
ministère d’Ézéchiel s'adressait. C'était un peuple
récalcitrant et difficile. Lisons les premiers chapitres.
Considérons la rencontre d’Ézéchiel avec ces gens, et les
mesures qu'il dut prendre.
UN
HOMME IMPOPULAIRE
Je
ne veux pas ici entrer dans trop de détail, mais il est nécessaire,
pour notre encouragement, de pouvoir considérer la magnificence de
la gloire du Seigneur. Ici, nous voyons Ézéchiel avec ces captifs.
C'est un homme qui doit rapporter au peuple la cause de leur
condition, annoncer les jugements de Dieu et parler fidèlement au
nom du Seigneur, sans aucun compromis à l'égard des principes en
demeurant entièrement fidèle. Cela mettra son avenir et même sa
propre vie en jeu, à cause de son ministère. Il ne devra pas
tolérer ce qui est mal, ni tergiverser sur les principes pour
essayer de conserver sa propre position ou pour gagner la faveur du
peuple. L'homme qui a réellement et à tout prix à cœur la gloire
de Dieu, sera un homme très impopulaire.
Et
Ézéchiel était un homme très impopulaire parmi les exilés, si
impopulaire qu'il devait recourir à toutes sortes d'astuces pour
attirer leur attention et avoir de l'audience. Considérons ce à
quoi il recourait, ce qu'il devait faire, toutes ces choses
spectaculaires, inhabituelles, insolites. Parfois, il semblait agir
comme un fou pour attirer l'attention, simplement pour que les gens
regardent dans sa direction. Ce fut un temps très dur simplement
pour attirer un peu l'attention, c'était peut-être, parmi son
propre peuple, l'homme le plus impopulaire dans ce pays. Il dut
affronter des situations très dures.
LE
CIEL OUVERT DANS LES SITUATIONS DIFFICILES
Je
ne pense pas exagérer en disant que cette situation était
apparemment désespérée, mais au milieu de cette situation nous
lisons que les cieux étaient ouverts, et qu’Ézéchiel vit les
visions de Dieu. Cela nous montre qu'il n'y a aucune situation, aussi
désespérée puisse-telle paraître, qui rende impossible la
manifestation de la gloire de Dieu. Aucune situation ne peut
interdire à Dieu d'avoir accès et rendre impossible une fraîche
manifestation de Sa gloire. Cela paraît incroyable, quand vous
considérez les circonstances et le manque de ressources pour
répondre aux besoins de ce temps-là, c'était sans espoir !
D'ailleurs, cela avait brisé le cœur de Jérémie, et Dieu, dans Sa
colère avait détruit Jérusalem et déporté son peuple au loin.
Que pouvons-nous espérer dans une elle situation ? Mais au
beau milieu de tout cela, Ézéchiel déclare : ''….j'eus
des visions divines.'' Et il les résume
ainsi : ''….c'était une image de la gloire
de l’Éternel.'' (Ézéchiel 1:1 et 28)
Maintenant,
aussi difficile que cela puisse être pour nous, de nous approprier
tout cela et de réellement y croire, il y a un enseignement pour
nous. Nous sommes parfois bien près de désespérer de la situation.
Permettons donc que ce soit pour nous comme un message du Seigneur.
Dans nos propres vies, ou dans les lieux où nous sommes, il y a
parfois de telles difficultés que nous sommes près de nous
résigner. Ézéchiel aurait bien pu avoir cette attitude, il avait
certainement beaucoup plus de raison de le faire que nous n'en avons.
Mais au cœur de tout cela : ''…..c'était une image de la
gloire de l’Éternel' et ''Les cieux étaient
ouverts !''
Nous
avons déjà beaucoup parlé ''des cieux ouverts.'' Tout ce que nous
dirons pour le moment, c'est que lorsque les Cieux sont ouverts,
c'est très encourageant, et cela malgré les situations. Vous pouvez
avoir des temps difficiles, dans votre lieu, avec le peuple du
Seigneur. Peut-être avez-vous des personnes difficiles, bien,
Ézéchiel avait aussi des personnes difficiles. Vous pouvez avoir
beaucoup de sujets de découragement. Il peut même y avoir des
situations que vous ressentez comme étant mal faites, et ainsi de
suite. Et, malgré cela, quand vous vous retrouvez pour l'adoration
du Seigneur, il y a un sens merveilleux de l'onction, car alors vous
vous préoccupez seulement du Seigneur ! Pendant ce temps-là,
en tout cas, vous permettez que le reste soit mis de côté et que le
Seigneur devienne votre Centre : les Cieux sont ouverts !
Tant que cela se manifeste, il y a de l'espoir pour votre assemblée.
Il y a de l'espoir et un avenir, car il n'y a rien de plus
désespérant qu'un Ciel fermé.
Regardons
au Calvaire ''... il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et
vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Eli,
Eli, lama sabachthani? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ?'' (Matthieu 27:45-46) Le
ciel était fermé car là, sur la Croix, Il prenait le péché du
monde tout entier. Ce fut la situation la plus désespérée qu'il y
ait jamais eu. Le désespoir de cette situation l'avait fait mourir.
Ce fut le choc final qui causa Sa mort. Ce ne furent ni les clous, ni
les épines, ni les actions des hommes, ce fut le brisement du cœur,
car Il avait vécu toute Sa vie terrestre avec un libre accès auprès
du Père, avec un Ciel ouvert. Tous Ses jours durant, Il avait été
en communication avec le ciel, avec le Père. Il n'avait jamais connu
un seul instant de ciel fermé. Alors que tout se terminait, il n'y
avait plus aucun accès, aucune réponse, aucune voix qui répondait.
Un Ciel fermé ! C'est désespérant !
Si
vous et moi nous avons une quelconque réponse à la prière, le
moindre témoignage ou la plus petite indication que le Seigneur ne
nous a pas abandonné, qui nous soit donné d'en haut, qui descende
sur nous, si nous avons quelque chose de cela, alors le Ciel est
encore ouvert et nous sommes plein d'espoir pour l'avenir. Chérissons
le Ciel ouvert dans nos temps d'adoration. Bien des ombres peuvent
perdurer, beaucoup des situations difficiles comme pour Ézéchiel
peuvent subsister, la perplexité ou les problèmes, les difficultés
ou les souffrances. Mais quand nous sommes ensemble et que nous
portons notre attention sur le Seigneur, nous sentons Sa,présence,
ce qui est notre Ciel ouvert. Un Ciel ouvert est toujours le signe
qu'il y a encore de l'espoir, qu'il y a encore un avenir pour la
gloire !
Que
le Seigneur nous préserve de demeurer sans cesse dans cette période
de ciel fermé, sans pouvoir dépasser ce stade. ''Je vis les
cieux ouverte...'' cela signifiait que Dieu n'avait pas
encore terminé, malgré la situation qui prévalait, Dieu n'avait
pas renoncé. Il pouvait y avoir des des jugements, comme les
chapitres suivants le montrent. Il peut y avoir la discipline. Il
peut y avoir des choses qui méritent réflexion. Il peut encore y
avoir beaucoup à accomplir, mais même si cela mérite de la remise
en ordre, (peut-être par le moyen de la jalouse colère de Dieu) et
quoique les situations soient dures, avec des souffrances, des
afflictions, cela doit être traversé, à cause du tort qui pourrait
être occasionné à Dieu. Malgré tout cela, si les Cieux restent
ouverts, tout peut être gouverné par l'espérance de la gloire, car
c'est une espérance GLORIEUSE.
LA
SUPRÉMATIE DU SEIGNEUR SUR LE TRÔNE
Que
vit Ézéchiel quand il déclare : ''...J'eus des
visions divines,'' c'est-à-dire des visions données par
Dieu ? Qu'y avait-il dans ces visions de Dieu ? Comme nous
avons pu voir dans le chapitre premier, il vit un trône et ensuite
il vit : ''...comme une figure d'homme'' (Ézéchiel
1:26) sur le trône, au-dessus. Il vit aussi une double
représentation symbolique de l'administration de ce trône :
les chérubins et les roues. (Nous espérons pouvoir revenir à cela
ultérieurement). Après cela, comme nous le savons, il vit une
''maison'', la Maison. Et il lui fut ordonné de la montrer au peuple
d'Israël. (43:10) Il vit la Maison dans la gloire future. Il vit le
fleuve venant de dessous le seuil, encerclant l'autel, passant par le
parvis et descendant au loin vers le bas, en s'élargissant et en
s’approfondissant, faisant tout vivre sr son passage. (47:1-9)
Ensuite il vit le pays et l'héritage à posséder (47:13-48:29) Pour
terminer, il vit la Ville et le nom de la Ville : ''le Seigneur
est là'' (48:30-35) C'est la finalité de tout : le Seigneur
est là, présent !
Ce
que je veux particulièrement souligner, c'est que tout ce que nous
voyons dans ce livre, est la conséquence et l'expression de ce trône
et de cet ''Homme qui est placé au-dessus''. Bien sûr, c'est très
simple à comprendre : tout émane et résulte du grand fait
qu'il y a ce quelqu'Un à cette place, à ce lieu de l'autorité et
du gouvernement suprême. A cause de cette déclaration éternelle de
Dieu, l'Unique, c'est le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, Il a été
exalté à la ''droite de la Majesté dans les cieux''
(Hébreux 1:3 ; 8:1) ''...nous le voyons couronné de gloire et
d'honneur'' (Hébreux 2:9) ''… Il(Dieu) l'a fait asseoir à sa
droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et
autorité et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme''
(Éphésiens 1:20-21 Darby 1991). Tout procède de là. Si
c'est réel, alors tout sera parfait en finalité.
Maintenant
cela peut nous paraître bien lointain n'est-ce pas ? Nous avons
parlé des circonstances dans lesquelles vivait Ézéchiel et
accomplissait son ministère : la période, le lieu et l'état
des choses. Oui, il était dans une situation très difficile.
L’Église est aussi dans une situation difficile. Les choses sont
loin d'être faciles aujourd'hui. Il y a maintenant comme alors,
beaucoup de choses qui sont fausses et qui sont néfastes. Qui dira
aujourd'hui que la gloire de Dieu imprègne Son peuple ?
L’époque d’Ézéchiel était difficile, mais ce fut en ce
temps-là et dans ces circonstances, que cet instrument, sous le
gouvernement du trône, fut introduit dans un nouveau mouvement de
Dieu. Cet instrument avait saisi la suprématie du trône et de
l'Homme qui s'y trouve, permettant ainsi qu'au temps marqué, toute
la situation soit changée et ainsi que Dieu est quelque chose pour
Sa gloire.
LA
VISION DE LA GLOIRE PRÉSERVE DU DÉSESPOIR
Cette
vision du Ciel ouvert, du trône et de l'Homme qui s'y trouvait, eut
un immense impact sur Ézéchiel. Il fut préservé du désespoir en
ces jours-là. Cela préserva son ministère, son témoignage et sa
vie même. Et c'est seulement ce qui peut nous préserver. Peut-être
que cela peut paraître pessimiste, mais vous ne pouvez pas avoir la
connaissance de l'état des choses sur cette terre, aujourd’hui,
même à l'égard de ce qui est appelé la chrétienté, sans
ressentir, parfois ce désespoir. Est-il possible que la grande
révélation de l’Église qui nous a été donnée, telle celle
décrite dans le Nouveau Testament, puisse se réaliser dans notre
temps ? Considérons les divisions, les querelles, cette
affreuse atmosphère qui s'est répandue. Aux États-Unis, par
exemple, il y a quelques années, il semblait y avoir une voie
ouverte pour un renouveau venant de la part du Seigneur. L'atmosphère
paraissait si limpide et les cœurs semblaient si ouverts !
Mais, dans ce pays, aujourd'hui, tout le monde soupçonne tout le
monde. L’esprit de critique s'est introduit, même parmi les
chrétiens les plus consacrés à l’égard des autres chrétiens,
et envers les choses de la chrétienté. Vous ne pouvez pas avoir une
demi-heure de conversation, même avec les plus consacrés pour le
Seigneur, sans que quelqu'un ne soit critiqué ou ne soit mentionné
comme suspect. C'est comme un affreux miasme, comme un brouillard qui
s'est introduit parmi les chrétiens, se répandant sur le monde
entier. Vous ne pouvez pas aller dans une librairie religieuse sans
voir des étagères pleines de brochures et de livres occupés à
dénoncer quelque chose. Certains hommes vouent leur vie entière,
pour accomplir un travail considérable, essayant d'exposer en
détail, ce qu'ils pensent être une erreur.
C'est
un constat dur, mais ce n'est pas exagéré. C'est l'état des
choses. Et vous pourriez désespérer et renoncer, car ce que vous
avez vu comme étant le dessein de Dieu ne se réalise pas. Malgré
cela, vous ne pouvez pas renoncer. Le Seigneur ne vous le permet pas.
Si vous avez réellement vu le Seigneur, vous ne renoncerez pas. Vous
pourrez dire comme Jérémie que vous n'en parlerez plus, car il
résolut qu'il ne parlerait plus jamais du Seigneur : mais ''Si
je dis: Je ne ferai plus mention de lui, Je ne parlerai plus en son
nom, Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est
renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, et je ne le
puis.'' (Jérémie20:9)
Vous
et moi, nous avons pu souvent nous décider d'arrêter de parler de
tout cela, d'y renoncer, parce que rien ne se faisait, et que les
choses allaient de mal en pis et de pis en pis. Cependant, nous
sommes encore là, ramenés sans cesse vers le plein dessein de Dieu.
Aussi mauvaise que puisse être la situation, l'Esprit Saint ne nous
abandonnera pas et ne nous permettra pas de renoncer. Non, le Ciel
n'est pas encore fermé, l'Homme sur le trône ne l'a pas quitté, il
y a encore de l'espoir. Nous avons saisi la grande vérité qu'Il y
est encore ! Il est là où Dieu L'a placé. Et si c'est vrai,
aussi difficile soit-il parfois de le croire, ou en tout cas de le
voir, Il est cependant ''...au dessus de toute principauté et
autorité, et puissance et domination, et de tout nom,'' des
dictateurs mondiaux ou de n'importe qui d'autre ''...non
seulement dans le siècle présent, mais dans le siècle à
venir.'' C'est seulement si cette vision a de l'emprise sur
nous, et que nous nous l'approprions en retour, qu'il y aura des
perspectives d'avenir pour nous, et quelles grandes perspectives !
LA
RÉVÉLATION DE LA GLOIRE EST STRATÉGIQUE
Révéler
la gloire est toujours un mouvement stratégique de Dieu, alors que
la situation peut être difficile et peu prometteuse. Je pense que
c'est la raison de la transfiguration. Les jours étaient alors
difficiles car les choses se refermaient autour du Seigneur et de Sa
petite compagnie d'hommes. L'atmosphère était imprégnée de haine
et la Croix se profilait au loin. Comment allaient-ils pouvoir faire
face ? Comment allaient pouvoir survivre ? La stratégie de Dieu
ce fut la transfiguration : ils ''virent sa gloire.'' Et
bien que par la suite, et pour un temps, elle parut s'être estompée,
cependant quand Il ressuscita, ils comprirent tout cela. A la lumière
de la résurrection, la transfiguration prenait sa pleine
signification.
De
même, l'hostilité croissait à l'égard de l’Église à
Jérusalem, le jour où ce jeune homme merveilleux, Étienne, fut
traîné et lapidé à mort. C'était à cause de cette haine si
brutale à l'encontre du Seigneur Jésus. Mais Étienne vit les Cieux
ouverts, et le Fils de l'Homme à la droite de Dieu. (Actes 5:56) Par
ce mouvement des cieux, Il le sauvait, l'élevait hors de la
situation, et je pense qu'il allait au-delà de lui-même. Je pense
que cela introduisait quelque chose. En tous les cas, un homme (Saul)
en cette circonstance, devint à jamais un très puissant élément
de l’Église. Il fut terriblement affecté par ce qu'il vit, sur la
face d’Étienne et par ce qu'il entendit des lèvres d’Étienne.
Il ne put jamais reléguer cela dans le passé. Il ne l'oublia
jamais. Il confessera plus tard : ''...j'étais moi-même
présent, joignant mon approbation à celle des autres.'' (Actes
22:20) La vision de la gloire est une chose qui préserve
dans les jours difficiles et sombres de notre vie.
Puis,
nous voyons Paul en prison, Il est presque à la fin de sa vie et de
son ministère. Il pense à toutes ces nombreuses églises
(certainement beaucoup plus que celles que nos avons pu recenser à
travers le épîtres) qu'il avait été appelé à lever ici et là.
Il pense à tous ces nombreux convertis, et à tous ceux qui lui sont
spirituellement redevables de son ministère. Il est prisonnier et il
ne peut pas aller vers eux. Les églises sont dans un état de
déclin, et beaucoup se dressent contre lui, s'éloignent de lui,
alors qu'il est dans cette situation. C'est un homme seul :
''Luc seulement est avec moi.'' Quelle situation, quelle
fin pour un homme comme lui ? Qu'est-ce qui pourra l'empêcher
de sombrer ?
Il
est incroyable qu'au milieu de tout cela, connaissant sa propre
position, son sombre avenir, qui était peu enviable pour cette vie
présente, connaissant l'état des choses au loin dans les églises,
étant informé des dissensions qui se manifestaient, confronté avec
l'arrêt apparent de son œuvre, déçu par l'attitude de bien des
croyants et d'églises, c'est incroyable qu'au milieu de tout cela
(qui était suffisant pour écraser un homme et le plonger dans le
plus sombre désespoir), il demeure sous un Ciel ouvert,
déclarant : ''A lui soit la gloire pour les siècles
des siècles !'' (2 Timothée 4:18) Il fut préservé
par la gloire et affranchi par la gloire. Sans cette gloire qu'il
avait saisie, quelle triste fin cela aurait pu être pour lui !
Dans
ce contexte il écrit, que cet Homme est dans la gloire au-dessus du
trône, bien au-dessus de tout puissance et de toute autorité. César
peut être tout proche, gouvernant en ayant à ses pieds puissants et
malfaisants le monde entier, et paraissant capable de mettre à
exécution tous ses sombres desseins contre l’Église de
Jésus-Christ. Paul, défiant César, la ville de César, et ses
forteresses déclarait : (Il est) au-dessus de toute domination,
de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, de tout
nom qui peut être nommé (César ou un autre) non seulement dans le
siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. (Éphésiens
1:21-22) C'est la vision de la gloire qui nous protège.
Ce
fut ce qui préserva Jean dans cette situation désespérée et très
dure à Patmos, c'était quelque chose qui aurait pu lui briser le
cœur et le plonger dans un sombre désespoir. En ce temps-là, Jean
était le seul survivant parmi les apôtres. Il est seul, exilé,
isolé, avec toutes les circonstances qui accompagnaient cet exil,
coupé de son église bien-aimée. C'était assez pour désespérer
un homme, pour lui faire croire qu'il avait œuvré en vain, et qu'il
n'y avait plus aucun espoir. Mais il vit le Ciel ouvert. Il eut une
vision. Ce fut le Ciel qui le préserva. Que le Seigneur nous aide à
saisir de manière toute nouvelle le trône et l'Homme qui s'y
trouve.
Chapitre
7
LE
TRÔNE, LES ÊTRES VIVANTS, ET LES ROUES
Avec
le premier chapitre des prophéties d’Ézéchiel ouvert devant
nous, considérons les enseignements que nous pouvons en tirer,
concernant les mouvements de Dieu, et la manière d'agir, en apport
avec la gloire. Comme nous indiquions, lors de notre dernière
méditation, l'expression clé de ce chapitre et du livre tout
entier, se trouve dans la seconde partie du verset 8 : ''...c'était
une image de la gloire de l’Éternel. A cette vue, je tombais sur
ma face…'' (Ézéchiel 1:28)
Cela
se réfère, comme je l'ai dit, à tout ce qui est dans ce chapitre,
mais cela parle surtout de la vision du trône dans le Ciel et de
''la ressemblance de l'Homme qui est au-dessus du trône.'' C'est la
gloire du trône du Dieu-Homme exalté, et tout et reste est issu de
cela. Dans tout ce que nous voyons ici, dans tout ce qui sera cité,
et jusqu'à la fin de ce livre, il y a l'expression de ce trône, de
ce gouvernement, et de tout ce que représente cet Homme qui s'y
trouve.
En
résumant ce qu’Ézéchiel citait : ''je voyais les visions de
Dieu'', nous avons dit qu'au-dessous du trône, il y avait une double
symbolique de son expression représentée par les quatre êtres
vivants (ou les chérubins, ces créatures sont identifiées aux
chérubins d’Ézéchiel 10:20) et les roues. Une longue description
nous en est donnée, mais remarquez que ce n'est pas simplement
mentionné, mais que tout y est très minutieusement décrit. Nous
devons nous arrêter sur cela, y prêter toute notre attention, car
le prophète nous en donne chaque détail. Il est difficile de saisir
cette vision dans sa totalité, et je ne prétends certainement pas
la comprendre, mais nous aborderons certaines choses qui y sont
décrites. Elles sont citées, ici, de manière bien définie,
présentées très clairement tout au début de ces prophéties et
des autres visions, et nous devons en tenir compte, car cela doit
avoir une grande importance, compte tenu de la place qui leur est
donnée.
LES
CHÉRUBINS SYMBOLISENT LA SAINTETÉ ET LA VIE
Premièrement,
considérons les chérubins. Nous n'avons pas besoin de les décrire,
car il suffit de le lire, et les détails définissant leur caractère
nous sont certainement familiers. Nous voulons simplement et
directement en venir à la véritable fonction de ces êtres vivants.
Tout d'abord, il doit être souligné que c'est un symbolisme
oriental. C'est une représentation symbolique de quelque chose de
spirituel. Les Orientaux sont sans doute mieux préparés que
nous-mêmes qui lisons ces versets, à ce que la vérité soit
présentée de cette manière. Quoiqu'il en soit, Dieu a choisi de
transmettre Ses grandes vérités de manière illustrée et
symbolique. Nous devons aller au-delà du symbolisme et de
l'illustration (le cas échéant oublier les formes, et les
caractéristiques décrites) pour aller au cœur même de cette
affaire en nous posant deux questions : Quel est leur message ?
Que veulent-ils nous transmettre ?
A
partir d'une simple réflexion concernant l'apparence des chérubins
décrite dans la Bible, il peut être noté qu'invariablement et en
chaque occasion, ils sont en relation avec une seule et même chose.
Leur fonction consiste à proclamer que le trône de Dieu est un
trône saint, que Son règne est un règne de sainteté. Nous verrons
aussitôt après, combien il est vital et utile de voir cela au début
de l'énoncé des jugements qui sont prophétisés. Car tout ce qui
suit, incluant la grande section des jugements, à la fois sur Israël
et sur les nations, est en relation avec un état profane qui doit
être jugé et rejeté au loin, à cause de ce trône suprême. La
gloire implique cela. Elle nécessite toujours la sainteté, parce
que c'est un trône de gloire, qui est glorieux à cause de la
sainteté. Le règne de cette sainteté est donc représenté ici par
ce trône et par l'Homme qui s'y trouve.
Mais
ce n'est pas tout. Ces chérubins sont appelés des ''êtres
vivants''. La pensée de la vie, de vivre, leur est donc toujours
associée. Ils se manifestent plusieurs fois de cette manière. Dans
ce symbolisme la vie et sainteté sont combinées en eux, car la vie
nécessite la sainteté, la sainteté accroît la vie. Vous ne pouvez
pas séparer ces deux choses. Vous ne pouvez pas avoir la vie sans la
sainteté et vous ne pouvez pas avoir la sainteté sans qu'elle
conduise à la vie. Cela agit toujours ainsi et vice-versa. Plus de
sainteté, donc plus de vie ; plus de vie, donc plus de
sainteté. Ces ''êtres vivants'' sont dans leur fonction les
gardiens de la sainteté divine en rapport avec la vie divine. Car
l'enjeu, tout au long de ce livre, c'est la vie et la mort. C'est
dans ce domaine que le combat se manifeste. C'est une question de vie
ou de mort pour Israël et pour les nations, car la sainteté est la
question décisive et le facteur qui manifeste la vie.
LES
CHÉRUBINS EN RELATION AVEC :
LE
JARDIN, LE TABERNACLE ET LE TEMPLE
Si
vous considérez brièvement les passages qui parlent des chérubins,
vous verrez l'association qui peut être faite. Quand les choses
allaient mal dans le Jardin, quand le péché est entré, quand la
désobéissance, par l'orgueil, est entrée et a opéré, et quand
l'homme a été expulsé de ce lieu de vie, là où était l'arbre de
vie, les chérubins, avec des épées flamboyantes furent placés à
la porte pour veiller. Leur présence voulait dire : Il y a ici
une vie sainte et ce qui est perverti, pollué, corrompu et profane,
ne peut pas y entrer, ne peut pas la toucher, ne peut pas s'approcher
de ce lieu, c'est banni. Les chérubins pourraient nous déclarer :
Nous sommes les gardiens non seulement de cette vie mais surtout de
la sainteté qu'elle exige.
Ensuite,
les faces des chérubins furent tissées sur un rideau, sur le voile
qui était entre le lieu saint et le lieu très-saint. L'homme ne
pouvait franchir ce voile qu'au péril de sa vie. Ils témoignaient
encore par cela qu'ils étaient les gardiens de ce qui est saint, et
en tant que tels, les profanateurs périraient s'ils franchissaient
ce voile. Ils déclaraient, par ce voile, que les choses étaient
altérés dans l'homme. Et, ils témoignaient, qu'à cause de l'état
de fausseté de l'homme ils ne pouvaient pas venir dans la présence
de la Gloire et de la Vie.
LES
CHÉRUBINS DANS LES VISIONS PROPHÉTIQUES
Souvenons-nous
d'Esaïe. Les caractéristiques des chérubins sont impressionnantes
dans cet épisode de la vie de ce prophète. Esaïe ''vit le
Seigneur assis sur un trône très élevé,'' et des ''séraphins (un
autre mot pour les désigner je pense. Saraph, ce mot
hébreux signifie ardent) criaient l'un à l'autre, et
disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées !''
(Esaïe 6:2-3) Pourquoi cela ? Contrairement à la loi,
le roi Ozias, l'encensoir à la main, avait pénétré dans le temple
pour servir à l'autel. L'homme avait fait irruption dans la présence
du Dieu saint et avait touché les choses saintes. Les prêtres l'ont
supplié en criant : ''Va dehors, ce n'est pas ton domaine, roi
Ozias !'' Mais Ozias, s'étant imposé lui-même, a été frappé
de la lèpre, et il est resté lépreux jusqu'au jour de sa mort. Il
mort comme un homme décadent et corrompu. Esaïe déclare : l'année
de la mort Ozias, je vis le Seigneur, et j'entendis les séraphins
crier Saint, sain, saint !'' Le trône est le trône de
sainteté et de vie, mais là où il n'y pas de sainteté, cela
signifie la mort, car la vie est fondée sur la sainteté.
Jérusalem
était devenue terriblement et douloureusement souillée. Pour voir
cela, lisons Jérémie. C'est un livre dramatique, nous avons là une
révélation tragique de sa condition spirituelle. Conformément au
jugement, ces gens ont été déportés au loin en captivité. Et là,
nous trouvons Ézéchiel, avec les captifs du royaume de Juda, près
du fleuve de Kebar. C'est une scène de désolation, une scène de
mort. C'est une scène de jugement. Ils sont dans la même condition
que Ozias : souillés. Le jugement et la mort sont tombés sur
eux. Si vous avez quelque question à ce sujet ou si vous voulez en
avoir une bonne mesure, lisez ce chapitre qui parle de la ''vallée
des ossements desséchés'' (Ézéchiel 37). C'était
la vision que Dieu avait de ces gens, en ce temps-là. Une vallée
remplie d'os secs très nombreux, et éparpillés. C'était la
condition d'Israël à Babylone, comme en captivité. Est-ce que ces
gens seront sauvés de la mort et du jugement ? Et comment cela
se fera-t-il ? Le Seigneur déclare qu'Il ôtera leurs cœurs
souillés, impurs, de pierre et ajoute aussi : ''je vous
donnerai un cœur nouveau''. Autrement dit, ils devront être
nettoyés de leur iniquité, lavés de leur péché, pour redevenir
encore le peuple saint de Dieu, et ils vivront. Les chérubins sont
très actifs dans ce domaine particulier. Considérons leurs rapides
envolées ! Ils sont caractérisés par la profond souci que ces
gens soient sauvés de la mort, en étant délivrés de l'esclavage
de la corruption.
LES
CHÉRUBINS DANS L'APOCALYPSE
Nous
en venons au livre de l'Apocalypse et ces merveilleux quatrième et
cinquième chapitres. Ici, les Cieux sont encore ouverts (Apocalypse
4:1). Que vit Jean ? Nous voyons les vingt-quatre anciens (
grec : presbuteros -presbuterov- est le comparatif de presbus
-plus âgé-traduit par ancien, vieillard) et les quatre
êtres vivants, autour du trône, élevant leur cantique en l'honneur
du Rédempteur avec les myriades d'anges, devant le trône de Dieu et
de l'Agneau. Mais là, les quatre êtres vivants ne sont ni fébriles,
ni anxieux, ni se dépêchant ici et là, préoccupés d’obtenir un
peuple sauvé et juste. Non, leurs ailes recourbées se joignent dans
l'adoration. Le travail est accompli. Leur travail es terminé,
maintenant ils peuvent adorer et se joindre à tous les rachetés
dans la louange. C'est ainsi que cela se termine. C'est l'image de la
gloire et de la vie à travers la sainteté.
C'est
un message pour l'époque d’Ézéchiel, et pour toutes les époques.
C'est ce qui demeure. La vérité et le principe qui a cours du
commencement des temps jusque dans les âges à venir. Ce trône
exige que quelque chose soit fait en nous pour nous nettoyer de notre
péché, pour nous délivrer de notre méchanceté, pour nous ramener
vers Lui revêtus ''du vêtement blanc'' de Sa justice divine, et
sanctifiés. Ce sont ceux qui marchent avec Lui dans la communion, et
qui dans la mesure où ils en ont conscience, se détournent de toute
mauvaise voie, se déclarent contre toute iniquité, n'ont rien à
voir avec le mal, ne se compromettent pas, ne tolèrent d'aucune
manière ce qui délétère et ne s'accommodent pas de ce qui est
mensonger.
Je
sais que tout ce qui a trait à la sainteté peut devenir oppressif.
Cela peut devenir très légaliste et nous conduire vers une sorte
d'esclavage. Mais ce fait demeure : le trône du Seigneur est un
trône de sainteté. Son règne est un règne de sainteté. Sa vie
est une vie sainte. Nous savons bien, par expérience, que si
volontairement ou même involontairement, nous touchons quelque chose
qui soit impur ou corrompu nous touchons ce monde en esprit, et que
la gloire s'affadit. Nous savons en nous-mêmes que si nous disons
quelque chose qui est faux, la gloire s'estompe. Nous le savons par
l'occultation de la gloire dans nos cœurs. Une ombre, un nuage vient
sur notre esprit, et y reste jusqu'à ce que nous allions laver cette
souillure, dans la présence du Seigneur.
LES
ROUES
Considérons
maintenant l'autre aspect, l'intermédiaire symbolique du trône,
typifié par les 'roues''. Vous remarquerez qu'elles sont de manière
explicite en relation avec les ''êtres vivants'', se mouvant
ensemble avec les chérubins. Ce sont, en réalité, seulement deux
aspects d'une même chose, mais les roues ont leur propre
signification et mettent l'accent sur une particularité qui leur est
propre. Que signifient-elles donc ? Quelle impression vous fait
la lecture des versets 15 à 21 ? Si vous vous asseyiez là sur
ces roues, comment est-ce que vous vous sentiriez ? Parfois, il
est bon de se mettre en situation, dans la Parole, et de se placer
dans son contexte, dans son état d'esprit. J'ose suggérer que si
vous lisez ces versets de cette manière et que vous vous asseyez,
vous pousserez en disant : Mon texte bouge ! Il y a quelque
chose qui s'agite ! Quelle que soit votre sensation, vous ne
repartirez pas avec un sentiment de passivité ou de tranquillité.
Nous savons qu'il se dégage de ces roues une immense énergie et un
mouvement avec une réelle intention.
Les
roues symbolisent donc le mouvement, la dynamique, la progression. Et
ici, ''l'Esprit des êtres vivants '' était dans les ''roues''.
L'énergie de l'Esprit est là. Il y a de l'énergie et du mouvement
avec un dessein. N'est-ce pas ce que cela signifie ? Elles nous
disent clairement et simplement que ce trône est un trône dynamique
et actif en relation avec ce que Dieu désire. Toutes l'énergie et
les activités contenues dans ces prophéties sont l'expression de ce
trône, c'est la signification de ces roues. Le trône est en
progression. Le trône n'est pas passif. Le trône est gouverné par
une formidable énergie. Dieu est profondément désireux d'obtenir
Sa grande finalité pour que tout soit glorieux, rempli de Sa gloire,
pour Sa gloire.
SOUFFRANT
EN CONSIDÉRANT LA GLOIRE DE DIEU
Avec
le Seigneur, il n'y a rien de facile, ni de laisser-aller, pour
parvenir à cette finalité de la gloire. Si nous pouvions seulement
le voir et le comprendre, nous reconnaîtrions que beaucoup de choses
sont permises par le Seigneur dans nos vies, pour que Son énergie
agisse et fraye une voie pour Sa gloire. L'apôtre Jean nous dit, que
tout son Évangile fut écrit avec un objet, et ce but c'était la
gloire du Seigneur Jésus. En toutes circonstances, du commencement à
la fin, elle gouverne tout.
Considérons
seulement ce passage concernant Lazare. Après avoir entendu, Jésus
dit : ''Cette maladie n'est point à la mort ; mais
elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit
glorifiée par elle.'' (Jean 11:2) Étrange événement et
étrange façon d'agir de la part de Dieu. Cela causa un profond
chagrin, la détresse et la perplexité. Ce fut une chose angoissante
pour ceux qui étaient concernés, mais
intentionnellement de la part du Seigneur Jésus. Son attitude, quand
Il reçut la nouvelle, (verset 6) fut presque délibérée. Tout
était dans Sa main, c'est pourquoi Il dit : ''Cette
maladie n'est point à la mort ; mais elle est là pour la
gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par
elle.'' La finalité étrange de cette expérience si
douloureuse, dans la vie de cet homme, ce fut la gloire de Dieu !
Puissions-nous toujours considérer ainsi nos souffrances et nos
chagrins. Si seulement nous pourrions croire et tenir ferme, chaque
fois que quelque inattendu et déconcertant brisement de cœur
survient dans nos vies et dire : Dieu va obtenir une certaine
mesure de gloire ! Il y a quelque part dans le ciel, une part de
gloire, liée à tout cela ! Il travaille pour parvenir à Sa
fin en toutes choses. Paul dit : ''nous savons que
toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment
Dieu, de ceux qui sont appelés selon (son) propos'' (Romains 8:28
Darby 1991) et ce mot ''bien'' signifie la gloire, la gloire
pour Dieu. C'est ainsi que nous verrons qu'il y a une
énergie procédant de Dieu et du trône, chemine à travers la
sainteté pour parvenir à la gloire.
L'INTELLIGENCE
PARFAITE DU TRÔNE
Une
autre caractéristique des roues, c'est qu'elles
étaient : ''...remplies d'yeux tout autour'' (Ézéchiel
1;18 ; 10:12 NEG). Cela signifie que le trône opère
avec une parfaite intelligence et une complète connaissance,
saisissant les moindres éléments et les caractéristiques de tout
ce qui doit être traité. Le trône de sainteté travaille avec une
vision parfaite et une parfaite connaissance.
C'est
un message solennel, qui peut être perçu comme un réel
encouragement. Celui qui est sur le trône, et dont ''(les)
yeux étaient comme une flamme de feu'' (Apocalypse 1:14), voit
par-delà les choses, connaît tout les motifs et les actes cachés.
Ce n'est pas ce que nous voyons ou que nous aimerions voir, mais ce
qu'Il voit. Les yeux de Sa gloire nous sondent. Ils connaissent nos
déceptions et toutes nos désillusions, les uns à l'égard des
autres. Ils nous connaissent parfaitement, et le Seigneur agit avec
nous selon cette connaissance, et nous ne pourrons pas ignorer cette
réalité. Si le Seigneur décide de nous traiter sous la forme d'un
jugement particulier, s'Il décide d'intervenir, c'est parce qu'Il a
vu, ou qu'Il voit quelque chose. Quelque chose qui nous cause un
préjudice, quelque chose qui limite ou qui entrave la gloire en
nous, de façon personnelle ou individuelle, ou dans nos assemblées.
Il a vu quelque chose qui est contre Sa gloire et Il la prendra en
main énergiquement. Il la jugera. Il veut nous élargir en enlevant
certaines choses, pour que la gloire puisse nous envahir et frayer
une voie pour la nouvelle vie. Ainsi, nous irons plus loin dans une
nouvelle phase de son dessein.
Peut-être
aurions-nous aimé qu'il en soit autrement. Mais, voulons-nous nous
tromper ? Voulons-nous perdre quelque chose, faute d'avoir
reconnu nos torts ? Voulons-nous que tout soit clair ? La
Bible se termine par la vision d'une ville qui est absolument
transparente. Dieu cherche réellement cette transparence dans Son
peuple sans duplicité, ni fraude, ni rien de douteux. Combien nous
avons besoin de juger nos motifs ! Combien nous avons besoin de
nous tenir dans la présence de ce ''...feu dévorant'' (Esaïe
33:14). Combien il est nécessaire de nous maintenir dans la
lumière de Sa face, afin que rien ne prenne le dessus sur nous,
inconsciemment peut-être, limitant Sa gloire dans notre vie. C'est
un message d'une très grande importance !
Certes,
prions pour une ''chose nouvelle'', prions pour une restauration,
prions pour que Dieu agisse d'une manière puissance. Mais
souvenons-nous que tous ces mouvements sont sur la base d'une
sainteté qui correspond à Son trône. Il ne peut pas agir avant que
cette sainteté ne soit confirmée dans Son peuple. Est-ce que cela
n'expliquerait pas le fait que beaucoup de prières restent sans
réponse ? Car la parole déclare : ''SI j'avais
conçu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m'aurait pas
exaucé '' (Psaume 66:18) C'est un très grand
principe s'étendant à de nombreux domaines. Que le Seigneur nous
donne d'examiner ce qui pourrait être une parole très solennelle.
La gloire est encore en vue. Que le Seigneur nous donne de comprendre
que l'énergie de Son trône est une énergie sainte. Son activité,
et Ses constantes interventions, convergent pour que ce qui en accord
avec l'Homme dans la gloire, puisse être trouvé en nous, et parmi
le peuple du Seigneur.
LE
TRÔNE EN RAPPORT AVEC CE MONDE
Pour
terminer, considérons que ces roues se trouvaient entre le ciel et
la terre. Elles ne sont pas totalement sur la terre. Elles ne
demeurent pas rattachées à la terre, maintenues par des
caractéristiques terrestres. Il y a une sorte d’apesanteur, elles
touchent la terre sans être régies par son domaine. Elles se
meuvent grâce à leur énergie en relation avec le ciel, mais elles
sont aussi en contact avec la terre, comme l’incarnation des
énergies divines. Cela nous dit, parmi bien d'autres choses, que les
intérêts de Dieu, Ses activités ainsi que le trône de Dieu, ne
sont pas à l'écart des choses qui sont ici sur cette terre. Il ne
règne pas sur Son trône dans un recoin solitaire, quelque part au
loin, dans des cieux indéfinis. Ses énergies sont en relation avec
les choses ici-bas. Ses puissants intérêts sont proches, et
attentifs à ce monde, à cette terre, à ce qui est en elle. Il veut
que cette terre et tout ce qui s'y trouve, soit saint. Dans la vision
d'Esaïe, il y a cette expression : ''….toute la terre
est pleine de sa gloire !'' (Esaïe 6:3), c'est ce qu'Il a
conçu. Ce ce que le Seigneur désire et Il y travaille. Et nous
savons, d'après la description de la fin, qu'il en sera
ainsi : ''car la terre sera remplie de la
connaissance de la gloire de l’Éternel, comme le fond des
mers par les eaux qui le couvrent !'' (Habacuc 2:14) La
sainteté sera partout !
Le
fait est que Dieu est intimement, étroitement, et de manière
intelligente associé à l'état des choses ici-bas, à la fois dans
l’Église et dans les églises. Il est au courant de tout ce que
nous ne voyons pas ou de ce que nous ne réalisons pas. Ses yeux le
voient, et Il est actif à l'égard de cet état de choses, pour que
tout soit saint, afin de pouvoir ramener Sa gloire.
Après
tout, le trône n'est pas loin. Il est ici dans sa représentation.
Si la première section (chapitres 1-3) du livre de l'Apocalypse a
une signification, c'est bien celle-là : le Dieu-Homme, cet
Homme de gloire est ici. Il est proche, marchant parmi les églises,
parmi les chandeliers. Le trône est pleinement instruit de tout. Il
n'est pas aveugle. Le trône est actif et son activité peut se voir
à travers toutes les expériences dans lesquelles nous entrons. Le
trône est déterminé pour avoir en finalité, partout et en toutes
choses, cette GLOIRE.
Ce
symbolisme merveilleux, des ''êtres vivants'' et des ''roues'' est
une manifestation de cette activité du trône. Ce trône n'a pas
renoncé parce que les choses sont mauvaises. Il poursuit toujours
son but, pour avoir un domaine qui puisse être rempli par la gloire.
Que le Seigneur interprète et écrive profondément tout cela dans
nos cœurs, et le garde chaque jour dans notre conscience. Ce message
n'est pas destiné ''pour la mort, mais….pour la gloire de Dieu !''
Chapitre
8
IL
DOIT RÉGNER
Car
il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il est mis tous ses ennemis sous
ses pieds (1 Corinthiens 15:25)
Dans
les messages précédents nos regards ont été tournés vers ce
trône, qu’Ézéchiel avait vu, à travers les cieux ouverts vers :
''la ressemblance de l'Homme qui est au-dessus du trône''. Et nous
avons vu, je crois, que tout ce qui suit est l'expression de la
manifestation de ce trône et de l'exaltation absolue du Seigneur
Jésus au-dessus de toutes choses.
Or,
quand Paul écrivit ces mots que nous avons cités, il ne pensait pas
au futur, à cette époque où Christ régnera et mettra tous Ses
ennemis sous Ses pieds. Il ne pensait pas à Jésus comme s'il
L'attendait pour un temps à venir, quand les événements arriveront
pour le placer dans cette position. Quand Paul ou l'un des apôtres
se réfère à l'exaltation de Christ et à Sa Seigneurie, ils le
considèrent toujours et ils en parlent, comme d'une chose présente.
Ils regardaient vers le futur et ils ont vu quelque chose de bien
plus grand en rapport avec Son œuvre, mais dès le début et dans la
réalité quotidienne ce n'était pas pour eux une chose du futur.
Pour eux, c'était présent. Et quand Paul écrit ''Il doit régner'',
cela signifie, ''il règne au présent, et doit continuer à régner,
jusqu'à ce qu'Il mette tous Ses ennemis sous ses pieds''.
C'est
quelque chose qui doit être recouvré dans notre conscience avec une
ferme conviction. C'est ce qui doit être continuellement restauré
dans la vie de l’Église et dans la conscience. Car, bien que de
manière générale, l’Église adhère à la doctrine de
l'exaltation de Christ, de Son autorité et de Sa Seigneurie, la
réalité, la force et la conscience de tout cela, dans une très
large mesure, a été perdu. L’Église, au début, vivait dans la
conscience et dans la réalité du fait, comme ce fut vrai pour eux,
que Jésus était sur le trône, indubitablement sans aucune
contestation. Pour eux, Il était sur le trône comme le Seigneur de
tous. Pierre affirmait : ''Il est le Seigneur de tous''
(Actes 10:36) Paul disait : ''...le faisant
asseoir ...au-dessus de toute domination …
de toute autorité'' (Éphésiens 1:20-21) C'était quelque
chose d'accompli. C'était leur vision et leur conviction. C'était
si puissant pour eux que cela touchait chaque aspect de leur vie.
A
moins que cela ne soit vrai, aujourd'hui, dans la vie et dans la
réalité de l’Église, comme ce fut le cas au commencement, les
réalisations et les effets de cette époque ne se manifesteront pas
dans l’Église ou par l’Église aujourd'hui. Si le puissant
impact de Christ, en ce temps-là, était quelque chose
d’incomparablement plus grand que ce que nous voyons aujourd'hui, à
cause de l'état déplorable de l’Église, c'est en raison de cette
seule chose. Si vous désirez retrouver le secret de leur force, de
leur influence, de leur progrès, de leur marche en avant, (car
malgré un monde terriblement hostile, la persécution, le martyre et
toute espèce de d'adversité, ils allaient de l'avant, ''terrible
comme une armée sous sa bannière'', et furent décrits comme les
gens qui avaient ''bouleversé le monde''), si vous désirez
découvrir ce secret, vous le trouverez dans cette affirmation :
''Il doit régner, Il doit régner, jusqu'à ce qu'Il est mis Ses
ennemis sous Ses pieds''. Et Il règne.
Nous
avons dit que, pour les apôtres, le règne de Christ avait déjà
commencé. Il se manifestait à leur époque. Comment sont-ils
parvenus à cette conviction et à cette connaissance ? Nous
considérerons pour notre illustration, Paul, cet homme dont nous
avons extrait quelques paroles. La connaissance que Paul avait de
Christ régnant, procédait de l'expérience personnelle qu'il avait
de cette réalité. Il avait eu une rencontre avec le Seigneur
glorifié qui règne, et le Seigneur du Ciel avait eu une rencontre
avec lui. C'était devenu réel dans sa propre expérience, dans son
histoire et dans sa vie personnelle. Ce fut quelque chose de très
personnel et il doit en être ainsi. S'il n'en est pas ainsi, cela
pourra rester très théorique. Mais cela doit être personnel et
expérimental. Il en fut ainsi avec Paul. Dans cette rencontre, sur
le chemin de Damas, deux mots très personnels furent employés, qui
sont centrés sur cette réalité.
DEUX
MOTS PERSONNELS
En
premier Lieu, Paul avait été interpellé par son nom :
''Saul ! Saul !'' Il avait été appelé deux fois par son
propre nom. Ce fut un appel personnel. Il ne pouvait pas transiger
avec cela. Il n'était pas possible de se méprendre dans ce qu'il
entendit. C'était dirigé vers cet homme et en son propre nom. Cela
ne fut pas dit dans la cohue de la foule. Ce n'était pas le fait
d'un enseignement. L'appel lui est venu en tant qu'homme,
individuellement : ''Saul ! Saul !'' Je ne suggère
pas que nous devons tous avoir la même forme de rencontre, mais que
nous devons tous passer par la même crise. C'est-à-dire que nous
devons tous avoir, et pouvons avoir, un stade dans notre vie où nous
serons confrontés, face à face, avec l'absolue Seigneurie de
Jésus-Christ. C'est de cette crise-là que dépendra tout notre
avenir. C'est une chose immense quand nous sommes face à face avec
la Seigneurie de Christ. C'est une grande chose que d'être confronté
avec le Sauveur. Il y a beaucoup de personnes qui sont sauvées par
le Sauveur, et qui l'ont reconnu comme Sauveur, mais dont les vies
sont sérieusement dénuées de la réalité de Sa Seigneurie. C'est
parfois une déclaration et nous en restons souvent là !
L'autre
mot très personnel adressé à Paul c'est quand il demanda : ''Qui
est-tu Seigneur ?'' La réponse vint : ''Je
suis Jésus…'', et Paul aurait pu essayer d'éluder la
réponse en disant, Oui, mais notre pays est plein d'hommes avec ce
même nom. De quel Jésus parles-tu ? Le Seigneur prévient cela
en ajoutant : ''...celui que tu persécutes'', le
Jésus que tu persécute c'est celui-là !'' Et Paul savait très
bien de qui il s'agissait. Il y avait un certain Jésus dans ses
pensées et dans tous ses projets, et ce Jésus-là, il était
déterminé à le rayer de la mémoire des hommes et du monde. Il
était sorti de Jérusalem pour éradiquer chaque trace laissée par
ce Jésus. ''Je suis Jésus celui que tu persécutes.'' Vous voyez
comment le Seigneur ramenait cette affaire à un domaine personnel.
Il le rattache directement à l'homme lui-même, et ensuite au
dessein même de sa vie, à l'objet même auquel il avait concentré
toute la force de son esprit et de son corps pour en causer la
perte : « Je suis Jésus.''
Quelque
chose de semblable à cela doit se répéter dans l’Église et en
nous, comme ce fut le cas dans la vie de Paul. Il doit y avoir un
stade où, au lieu d'être seulement parmi une multitude, nous venons
personnellement et individuellement, sous Sa domination et sous Sa
Seigneurie absolue. Notre vie particulière, nos ambitions, toutes
nos initiatives, tous nos engagements, seront désormais amenés sous
Sa Seigneurie. C'est une chose immense, mais la gloire de ce trône
dépend de l'acceptation de Son gouvernement et de Sa Seigneurie.
LA
BIBLE DE PAUL A ÉTÉ TRANSFORMÉE
A
partir de cette crise, de cette rencontre, de cette ''vision'' (de
cette transaction, si nous pouvons la nommer ainsi) tout prit une
autre dimension dans la vie de l'apôtre Paul. A partir de ce moment,
à la lumière de Jésus sur le trône, tout fut transfiguré,
transformé et perçu d'une manière entièrement nouvelle. Après
cela, Paul retourna pour un peu de temps à Damas, et se rendit
ensuite au loin, en Arabie. Je pense qu'il y alla avec sa Bible. Il y
a plein d'évidences pour attester cela. Là, il y séjourna beaucoup
de temps. Il avait d'un côté la Bible et de l'autre Jésus sur le
trône qui lui parlait. C'est la bonne manière de connaître votre
Bible, c'est la clé : Jésus sur le trône et la Bible. Ainsi,
Paul saisit d'une manière nouvelle, le contenu de sa Bible (de son
Ancien Testament avec lequel il avait été si familiarisé.) éclairé
par la vivante lumière de cette grande vérité de Jésus sur le
trône ! Et quand il lisait la Bible, il voyait de partout de
manière implicite, cette réalité. Il vit que la Bible était
réellement le livre qui exprimait l'intention de Dieu d'avoir un
Homme et Son expression (l’Église) dominer et régner dans la
gloire. Cette question de la gloire d'un Homme dans le ciel,
interprète le contenu de ce livre et explique tout ce qui s'y
trouve.
Quand
vous le saisissez, cela vous ouvre la Bible. Pourquoi toutes ces
affreuses situations que nous voyons ? Ce que nous voyons
ici-bas est contraire à ce que Dieu avait prévu. Et cela le met en
évidence. En considérant le monde et en voyant les situations
préoccupantes des nations, autour de nous, dans notre pays, les
terribles conditions de souffrance, de la misère et du mal, nous
pouvons nous demander, comme l'incrédule ou le railleur :
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Dieu le permet ?
La réponse est la suivante : Dieu permet à ce qui est
contraire à ce qu'Il veut puisse s'étaler devant les hommes,
prouvant ainsi que c'est antinomique, qu'Il n'a jamais voulu qu'il en
soit ainsi. Quand une chose va mal, Dieu ne l'esquive pas, Il ne
l’atténue pas, Il ne la met pas de côté, comme si elle n'avait
pas d'importance. Il la laisse se dévoiler en exposant ses tragiques
méfaits. Le monde fait entendre la plainte de son propre drame, la
tragédie d'avoir manqué le dessein de Dieu. Appliquez cela au
monde, et vous aurez un argument percutant pour apporter l’Évangile.
La
Bible devint vivante pour Paul, et il incroyable de voir comment à
partir de ce moment, il apporta la vision de la Bible partout où il
allait. La vérité qu'il prêchait c'était : ''Jésus est
Seigneur, Jésus-Christ est Seigneur !'' Son thème était le
Seigneur exalté, le Christ exalté, le Christ glorifié, et Paul le
prêchait à partir de la Bible. Cela avait changé sa conception de
la Bible. Ce fut la cause et l'explication de son travail et de sa
mission. Quelle fut la grande chose à laquelle il se consacra ?
Qu'est-ce qui fit de lui un apôtre ? Sa mission et son travail
était soumis au test de la gloire absolue du Seigneur Jésus, afin
que Jésus puisse recouvrer Sa juste place dans ce monde et dans le
cœur des hommes. Ce fut l'unique motif, le seul objet, et la chose
prédominante dans toute son œuvre, et dans sa mission. Ce fut ni
ceci ni cela, mais la passion exclusive et centrale que Jésus soit
Seigneur dans les vies. Son travail et sa mission furent assujettis à
cela et transfigurés, pour devenir son expérience.
Ses
souffrances et sa persévérance furent possibles à cause de cette
vision. Parfois, cela éclairait ses souffrances. Si jamais un homme
souffrit, je pense que ce fut cet homme-là. . Je ne pense pas qu'il
y eut beaucoup de souffrances qui lui furent épargnées. Il souffrit
énormément bon nombres de souffrances oppressantes. ''Car
nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au
delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous
regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont
invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les
invisibles sont éternelles. (2 Corinthiens 4:17-18) ; et
parmi ''ces choses….qui sont invisibles'', suprêmement,
et au-dessus de tout cela, il y avait Celui qui était exalté dans
la gloire, ''lequel'' dit Pierre : ''quoique vous ne
l'ayez point vu, vous aimez et vous croyez en lui, quoique maintenant
vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et
glorieuse'' (1 Pierre 1:8 Darby 1991). Mais la question est
la suivante, comment est-ce qu'il fut capable d'endurer et de
souffrir triomphalement ? Ce fut uniquement à cause de cette
conscience fondamentale et centrale, d'une forte et profonde
conviction que Jésus est sur le trône
LA
COMPRÉHENSION QUE PAUL AVAIT DE L'ÉGLISE,
ET
SON SOUCI POUR LES ÉGLISES
Je
crois que ce fut aussi pour Paul, la clé pour la compréhension de
l’Église. Paul, plus que nul autre peut-être avant lui, eut cette
grande compréhension et cette pleine intelligence de l’Église,
''d'éternité en éternité''. Il entra dans la compréhension des
conseils divins ''avant que le monde fut'' et vit
l’Église dans le cœur et dans la pensée de Dieu. Il entra dans
ces choses et la vit dans la consommation des âges et des âges à
venir. Il reçut une merveilleuse compréhension de l’Église. Mais
parmi toutes les choses qu'il déclara (les plus hautes et les plus
profondes) l'expression la plus complète de la signification et de
la vocation de l’Église est contenue et résumée dans ces
expressions : ''Or, à celui qui peut faire, par la
puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous
demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en
Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des
siècles! Amen!'' (Éphésiens 3:20-21) ''La gloire dans
l’Église'' ; quelle gloire ? La gloire du Christ
glorifié ! Nous devrions méditer plus longuement cette vision
de l’Église, de son élection, de sa vocation éternelle, pour
être le vase de la gloire de Christ. Jean l'a vue, à la fin,
caractérisée de manière symbolique par cette cité. C'est tout
simplement la gloire de Christ dans une ultime expression. C'est pour
cela que l’Église a été choisie. C'est pour cela qu'elle a été
appelée, pour être le vase, le siège de cette autorité, de ce
gouvernement et de cette gloire. Christ dans la gloire, donnait à
Paul la définition de l’Église, et une explication sans cesse
croissante de sa signification.
C'est
ce qui lui donnait ce souci pour les églises. Personne ne mettra en
Doute que Paul eût un immense souci pour les églises. Il dit qu'il
travaillait pour elles. Il pleurait jour et nuit pour elles. Il
espérait et languissait pour elles. Il se dépensait à fond pour
elles. Mais pourquoi ? Quel en était le motif ? Qu'est-ce
qui le poussait à faire cela ? Ce fut la gloire du Seigneur
Jésus ! Les églises existaient pour la gloire de Christ. Et
quand il y avait une quelconque déviation, dans les églises et
qu'il pouvait les aider, c'était motivé par cette seule pensée :
que le Seigneur Jésus puisse être glorifié en toutes choses .
Et
si nous allons au terme de tout cela , et que nous considérons ce
que Paul a écrit concernant le retour du Seigneur, qu'est-ce qu'il
désirait par-dessus toute choses en relation avec Son retour ?
Est-ce la fin de ses problèmes ? Est-ce son propre plaisir et
sa joie d'aller au ciel ? Oh, pas du tout ! C'était le
règne de Son Seigneur, que Son Seigneur prenne possession de ce qui
Lui appartenait, vienne dans Son royaume, exerce ses pleins droits,
soit à la place qu'Il devait avoir, universellement, c'est la grande
et la seule chose qui donnait naissance et de la croissance à tout
le reste : ''il faut qu'Il règne.''
CHRIST
RÈGNE ACTIVEMENT MAINTENANT
Christ
est actif et Il règne. Christ règne. En plusieurs occasions, il est
dit que lors de Son ascension Il s'est ''assis'' dans le ciel. ''Le
Fils… s'est assis à la droite de sa majesté divine dans les lieux
très hauts'' (Hébreux 1:3) Il ''s'est assis''. Mais si
vous remarquez, dans les passages où il est dit qu'Il est assis,
c'est invariablement lié à Son œuvre rédemptrice qui est
terminée, elle est accomplie. Mais, d'autre part, Il est debout. Il
n'y a aucune contradiction. Cela présuppose simplement qu'il y a une
signification différente. Étienne l'a vu :'' Et il dit:
Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à
la droite de Dieu.'' (Actes 7:56) Il est parlé de celui qui
est 'debout''. Quand il s'agit de l’œuvre de rachat, elle est
terminée et Il ne doit rien faire de plus. Il peut s'asseoir. Quand
cela concerne une affaire liée à l’œuvre de rachat ici dans ce
monde, c'est à Ses pieds, mais si un défi est lancé à l'égard e
ce qu'Il a fait, Il se lève. Étienne était en présence de ce
défi, et le Seigneur exalté s'est tenu debout, à cause de Son
témoignage. Il est actif. C'est une réalité. Il n'est pas
seulement assis attendant passivement que Ses ennemis soient mis sous
Ses pieds : C'est Lui-même qui les met sous Ses pieds ! Il
est debout pour mettre en évidence ce qui a été réalisé.
L'activité
du Seigneur qui règne peut être considérée de plusieurs manières.
Nous ne ferons seulement que le mentionner. Premièrement : ''Il
visite les nations pour en tirer un peuple pour son nom'' (Actes
15:14, Darby 1991) La grande illustration dans l'Ancien
Testament, bien sûr, c'est Israël en Égypte. Faire sortir un
peuple pour Son Nom, c'est une immense affaire , impossible de faire
cela en restant assis ! Il laisse s'étendre le prince de ce
monde, Il épuise toute sa puissance, ses ressources, son endurance,
et le met dehors. Il n'y a aucun doute que ce fut, dans l'Ancien
Testament, la démonstration du pouvoir suprême de Dieu. Il y a
seulement une autre démonstration qui dépasse celle-là, et qui se
trouve dans le Nouveau Testament c'est ''... l’infinie
grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la
vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant
des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux
célestes (Éphésiens 1:19-20) C'est cela l'infinie
grandeur de Sa puissance ! Mais ce fut colossal de faire sortir
Israël d’Égypte pour en faire un peuple qui porte Son Nom.
Et
il en est de même pour obtenir ce peuple hors des nations, pour Son
Nom. Le prince de ce monde défend ses positions et revendique chaque
parcelle de terrain. Aucune âme va être libérée de cet esclavage
et de ce royaume sans combat. Il est souvent fait allusion à une
trop grande facilité dans ce domaine. Et les gens se retrouvent dans
une fausse position à cause de cette facilité. Si nous avons
l'expérience de cela, nous savons que nous devons aller devant le
trône en faveur des âmes, pour les arracher à ce royaume.
Peut-être avez-vous une certaine expérience de ces endroits où le
prince de ce monde a une terrible emprise et bien des moyens à sa
disposition. Vous savez quel combat cela peut donner pour qu'une âme
soit libérée : la souffrance, le travail, l'angoisse, le coût
pour obtenir qu 'une âme sorte d'une nation pour Son Nom. Cela
nécessite l'intervention du trône, de ce puissant trône, mais
malgré toute l'opposition, Il le fait. Il est vrai qu'il y a
similitude avec Pharaon et l’Égypte, et parfois bien plus grand et
qui s'y oppose à cela. Malgré tout Il le fait.
La
seconde chose qu'Il fait, c'est de constituer la vie de ce peuple par
des principes divins. Nous aimerions qu'Il ait plus de latitude et
plus de liberté pour le faire. Mais Il le fait. C'est-à-dire qu'il
inculque une vie et des lois céleste dans ce peuple. Et de nouveau
l'illustration dans l'Ancien Testament, c'est Israël au Sinaï et
dans le désert. Là, les lois divines leur furent données, pour
qu'ils soient constitués selon des principes divins. Ils furent
testés et éprouvés selon les lois du ciel. Leur pain quotidien
venait du Ciel. Ils devaient vivre du Ciel et vivre dans le ciel.
Leur vie devait être une vie céleste. Rien d'autre ici-bas, ne
pouvait faire d'eux le peuple de Dieu. Ils devaient être constitués
sur une base céleste. Et c'est ce que le Seigneur exalté cherche à
faire avec Son peuple. Si seulement, nous comprenions de manière
nouvelle, nous pourrions voir que c'est l'explication et
l'interprétation de nos expériences. Il cherche à nous
reconstituer sur la base d'une vie céleste. Il essaie énergiquement
de le faire. C'est parce que nous ne comprenons pas ce qu'Il fait que
nous sommes si lents à changer. Reconnaissons-le et prenons-le à
cœur !
La
troisième chose qu'Il fait c'est de mettre tout Ses ennemis sous Ses
pieds. Et cela nous amène à Israël, passant le Jourdain et entrant
dans le pays de la promesse. Nous pouvons voir comment ces nations
avaient été mises sous les pieds de Josué par le peuple. A
présent, dans la nouvelle dispensation, c'est au moyen de Son Église
que le Seigneur Jésus amène Son ennemi sous Ses pieds. Oh,
puissions-nous être plus efficace dans cela ! Oh, que cela soit
aussi vrai de nous, mettons les ennemis de Josué sous Ses pieds !
C'est un défi, c'est vrai ! Mais Il le fait. Il met Ses ennemis
sous Ses pieds et le réalise par Son Église, de manière
imparfaite, avec beaucoup de limitations, certes, mais c'est Sa
manière d'agir. Le vieux William Gurnall, l'auteur du livre :
''Le chrétien dans son armure complète'' (en 1655), en parlant de
la tête du serpent qui est mise sous le talon du Seigneur, imagine
le Seigneur disant à Son Église : ''Je l'ai mis sous mon
talon, venez vous aussi mettez votre talon sur lui !'' Nous
devons coopérer avec le Seigneur Jésus dans cette affaire.
Considérons
comment Il l'a fait au cours des siècles, car c'est une histoire
merveilleuse ! Il est vrai que Son action, se déroulant sur une
très longue période peut sembler difficile à saisir, mais si nous
pouvions réunir l'histoire de tout ce qu'Il a fait, à travers les
siècles, quelle histoire céleste ce serait !
Israël
s'est vanté d'avoir œuvré contre Lui et Sa Seigneurie. Où est
Israël aujourd'hui ? Est-ce qu'Israël peut relever la tête ?
Au cours de ces siècles passés, il a été incapable de se relever,
impotent, paralysé, à cause de son opposition au trône de Christ
exalté. Rome est entré dans cette bataille pour faire la même
chose. Et César avec tout son pouvoir et ses ressources, était
déterminé à détruire ce Nom et cette puissance. Où est César ?
Où est Rome et toute sa grande puissance ? Ils sont tombés
dans la honte et dans la poussière, sans pouvoir se relever. Nous
pourrions encore en rajouter. Dans nos propres vies, certains parmi
nous, nous avons vu des hommes qui ont déclaré qu'ils posséderaient
le monde pour territoire, et le Ciel a dit : C'est réservé
pour Un seul ! Et qu'est-il arrivé ? Homme après homme,
tous ont terminé leur carrière dans l'ignominie, et pire que cela,
pour certains, car ils convoitaient la place du Fils de Dieu : le
trône. Il en sera de même pour tous ceux qu suivront. C'est réservé
pour Lui. ''Il doit régner jusqu'à ce qu' Il ait mis tous ses
ennemis sous Ses pieds.'' Et Il le fera.
Comment
Ézéchiel a-t-il dit cela ? Au cœur de ses prophéties, au
centre même du livre, avec Israël en captivité ; en captivité
lui-même, malgré le pouvoir de Babylone et tous ces pouvoirs
mondiaux, mais saisissant et cherchant cette place de l'absolue
suprématie, Dieu s'écrit par Ézéchiel : ''J'en ferai une
ruine, une ruine, une ruine !...jusqu'à ce que vienne celui
auquel appartient le juste jugement, (ici le texte anglais est le
suivant ''dont le droit est de porter la couronne'') et je le lui
donnerai'' (Ézéchiel 21:27, Darby 1991).
''Il
doit régner jusqu'à ce qu'Il ait mis tous Ses ennemis sous Ses
pieds''. Que cela transfigure notre marche !