mercredi 3 mai 2017

Éphésiens 2:21 T. Austin-Sparks*

C’est en lui que toute la construction s’élève harmonieusement, chaque pierre s’adaptant parfaitement à ses voisines, afin d’être un vrai temple consacré au Seigneur. (Éphésiens 2:21)

Chaque fois que vous trouverez un groupe ou des vies soudées par une unité indissoluble et indestructible, vous y découvrirez l’amour de Dieu profondément  enraciné dans le cœur. «Afin qu’ils soient tous un », un par l’amour que Dieu donne à travers le Fils . C’est vrai, ce sujet de l’amour de Dieu touche à tellement de points, et pourquoi y a t il une telle passion dans nos cœurs quand on parle de ce sujet ?

Pour la raison précise que,  douloureusement et tragiquement, sur cette terre, un grand nombre de ceux qui portent le nom de chrétiens attirent les choses à eux, cherchent à défendre leurs droits, sont jaloux, envieux et divisés. Et c’est en totale contradiction avec la pensée divine d’un peuple céleste vivant sur la terre; la reproduction de cette semence qui est Christ, qui est l’incarnation de cet amour qui cède et se donne, cet amour qui sait se soumettre, cet amour qui donne en tout temps. Voila ce que le Seigneur recherche ! Ce qui implique une œuvre intérieure de la Croix en profondeur, et nous ne pouvons accepter rien moins que cela....

 Nous avons tant besoin de cette grâce de notre Seigneur Jésus, de cet amour de Dieu, pour nous sortir de notre situation. Si souvent, lorsque vous considérez les gens, ils ne sont occupés que par eux-mêmes, tournés vers eux-mêmes. L’amour de Dieu pourrait les libérer de tant de choses, de tous les traits d’amertume, de critique et des paroles blessantes. L’amour de Dieu nous délivre de tout cela  et nous rend participants de cette semence  céleste, pour manifester l’amour de Dieu qui produit jusqu’à mille fois plus. Et ne faites rien pour ceci ou pour cela, mais pour glorifier le Seigneur. Que le Seigneur nous donne Sa grâce !

 Par T. Austin-Sparks de : Entrer dans la vision céleste – Chapitre 7

dimanche 30 avril 2017

La perte du salut selon Spurgeon

Si l’un des saints chers au cœur de Dieu pouvait périr, alors tous le pourraient. Si un seul membre de l’alliance pouvait se perdre, alors aucune promesse de l’Évangile n’est vraie, mais la Bible n’est que mensonge et il n’y a rien en elle qui soit digne de mon  acceptation… Si Dieu m’a aimé une fois, il m’aimera pour toujours.

Je ne peux croire ni prêcher un Évangile qui me sauve aujourd’hui et qui me rejette demain ; un Évangile qui m’ajoute à la famille de Christ pour une heure, et qui fait de moi un enfant du diable l’heure suivante ; un Évangile qui premièrement me justifie et qui ensuite me condamne ; un Évangile qui me pardonne, puis ensuite me jette en enfer. Si un tel évangile est répugnant à la raison, combien plus l’est-il à la pensée du Dieu que nous prenons plaisir à servir.

Chrétien, il ne dépend pas de vous que vous persévériez ou non -il ne s’agit pas d’une bénédiction optionnelle. Vous devez persévérer, autrement tout ce que vous avez connu ou ressenti ne vous aura servi à rien. Vous devez continuer votre chemin si vous êtes de ceux qui sont sauvés.

Spurgeon est cependant conscient de l’apostasie notoire de certains se donnant comme chrétiens, mais il est également au clair quant à leur condition spirituelle :
Les chrétiens temporaires ne sont pas des chrétiens. Seuls ceux qui continuent de croire rentreront dans le paradis.
ou encore :
Les saints prouvent leur conversion par leur persévérance, et cette persévérance provient d’un soutien continuel de la grâce dans leur âme.


C’est donc très clair dans l’esprit de Spurgeon : les vrais chrétiens, ceux qui sont réellement régénérés, démontrent l’authenticité de leur expérience du Saint Esprit par leur persévérance, tandis que les apostats démontrent dramatiquement que leur conversion n’a jamais été réelle

Nous croyons à la persévérance des saints, mais beaucoup ne sont pas des saints et par conséquent ne persévèrent pas. Ceux qui ne sont saints que de nom ne démontrent aucune persévérance finale.

Peut-être êtes vous en désaccord avec Spurgeon ? Si tel est le cas, c’est réellement triste, car vous vous privez d’une grande assurance et d’un puissant réconfort dans la foi.
Mais que vous le vouliez ou non, si vous êtes réellement à Christ, tôt ou tard vous démontrerez la véracité de cette doctrine.

Et c’est avec ces paroles de Spurgeon que nous concluons :
Comme je l’ai parfois dit à un frère rejetant la doctrine de la persévérance finale, après avoir constaté sa manière de vivre dans la sainteté : “Cela ne fait rien, frère, vous persévérerez jusqu’à la fin, et alors vous prouverez cette doctrine à laquelle vous ne croyez pas.”
Spurgeon (tiré du "bon combat")




vendredi 28 avril 2017

(5) Il Est le Seigneur de Tout par T. Austin-Sparks

Chapitre 5 - Le Parcours du Fils de Dieu


Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit; et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe; et il y eut une voix qui venait du ciel, Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j’ai trouvé mon plaisir.   (Luc 3 :21-22)

Et le diable lui dit, Si tu es Fils de Dieu.   (Luc 4 :3)

Et comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc et resplendissant comme un éclair; et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Élie, parlaient avec lui, lesquels, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem.  (Luc 9 :29-31)

Et il y eut une voix venant de la nuée, disant, Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le.  Luc 9 :35)

Et Jésus, criant à haute voix, dit, Père! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira.  (Luc 23 :46)

[Jésus Christ] déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’ Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus Christ, notre Seigneur.   (Romains 1 :4)

Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils.  Hébreux 1 :1-2 

Mais quant au Fils : ‘Ton trône, ô Dieu, demeure aux siècles des siècles; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne’.  (Hébreux 1 :8)

                   Ces passages nous conduisent rapidement dans le développement de la qualité du Fils de Dieu, dans la personne de Jésus Christ.

               Le premier passage renferme l'affirmation des cieux, la déclaration du Père, « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir .»

                  Le second passage introduit ce côté de la qualité du Fils, où elle est mise à l'épreuve, « Si tu es le Fils », un défi et une épreuve qui ne se borneront pas seulement aux quarante jours du désert.

              Le troisième passage définit la qualité du Fils, « Il fut transfiguré », et encore une fois, en présence de cette transfiguration, la voix du Père proclame: « Celui-ci est mon Fils bien aimé. »

                 Le quatrième passage est le triomphe de la qualité du Fils, « Père » !

                 Le cinquième passage établit le Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par Sa résurrection d'entre les morts. Par l'attestation unique de Dieu, par l'exercice de Ses prérogatives dans la résurrection, la qualité du Fils est rendue unique en Christ, parce qu'Il est le Premier – la résurrection d'entre les morts.
Le sixième passage montre la qualité du Fils élevé : « Ton trône, ô Dieu, demeure aux siècles des siècles 

                 La qualité du Fils a une signification beaucoup plus profonde, beaucoup plus grande, beaucoup plus vaste que celle d'une simple relation. Jésus Christ est le Fils de Dieu de toute éternité. C'est un mystère que nous n'essaierons pas d'expliquer, mais nous croyons au fait.

                Cette qualité de fils nous est montrée comme embras¬sant le plan de Dieu dans toute sa grandeur, dans toute sa plénitude et dans toute sa gloire, en ce qui concerne la race créée. Cette qualité du Fils nous a été apportée, dans ce monde, d'une manière merveilleuse, et elle opère par des voies diverses, afin que soit réalisé le dessein de Dieu concernant l'homme, le dessein de faire de nous des fils.

                  Éphésiens 1 :5 : « Nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté 

                Galates 3 :26 : « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus . »

                   Romains 8 :19 : « Car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu .»

                   1 Jean 3 :2 : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est 
Hébreux 2 :10: « Car il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances. . »

              Il y a naturellement, dans la qualité du Fils en Jésus Christ, une des personnes de la Trinité divine, quelque chose à quoi nous n'arriverons pas, mais le Seigneur Jésus, descendu sur cette terre en Sa qualité de Fils, est venu pour amener à l'existence cette qualité de fils entre les hommes et Dieu, et cette qualité de fils se réalise en nous dans les mêmes lignes que Sa qualité de Fils, qui se développa par l'épreuve.

                 Ensuite, cette qualité de fils formée par l'épreuve doit s'exprimer d'une manière correspondante à cette qualité du Fils glorifié, lorsqu’Il parut sur la montagne de la Transfiguration ; alors ce corps d'humiliation sera changé et rendu semblable à Son corps de gloire, ce sera la consommation de la qualité de fils.

                Puis nous voyons que la qualité du Fils, après avoir été affirmée des cieux, est immédiatement soumise, par Dieu Lui-même, à une suite d'épreuves. Cette qualité du Fils est une chose qui doit être établie, et son but parfait est atteint par le moyen de l'épreuve. Le Nouveau Testament insiste là-dessus; bien que nous ayons été prédestinés d'avance à l'adoption de fils, que nous soyons nés de nouveau, que nous ayons été ramenés dans les relations initiales d'enfants avec le Père, bien que l'Esprit de Son Fils soit en nous, nous pouvons cependant ne pas arriver à la bénédiction tout entière contenue dans cette qualité de fils. Pour arriver à toute la bénédiction que contient cette qualité de fils, il faut que nous ayons: (1) les épreuves, (2) la victoire. Lorsque la qualité de fils se manifestera à la fin, elle sera le résultat mûri du triomphe à travers les épreuves. Cela s'adapte à notre vie de tous les jours. Le Seigneur est très patient. Malgré tout ce qu'il y a en nous, l'Esprit de la qualité du Fils est plus profond que nous-mêmes, et Il peut nous faire triompher.

               La Transfiguration est une chose qui Lui a été accordée, parce qu'Il l'a méritée à toutes les étapes de Sa vie; c'est à dire qu'il n'y avait pas besoin, en ce qui Le concerne, qu'Il aille à la Croix. Mais c'est pour nous qu'Il a dû descendre et prendre le chemin de la Croix; et de la montagne de la Trans¬figuration, nous regardons en avant pour voir l'issue de l'épreuve de notre foi, et nous entendons ces paroles: « Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance. », 1 Corinthiens 15 :43

                  Il semble que nous vivions en un temps où Dieu concentre Sa pensée sur les saints, sur Son propre peuple. Il ne nous demande pas de lâcher notre intérêt pour les perdus, mais le moment est venu où, d'une nouvelle manière, les saints sont conscients de leur besoin de connaître le Seigneur, où ce qui les avait satisfaits jusqu'ici ne leur suffit plus. Le cri d'un besoin s'élève parmi le peuple de Dieu, une faim nouvelle, mais II ne répond pas à ce besoin dans les grands mouvements publics. Il va plus profondément que cela, Il va vers ce qui est individuel ; vers les deux ou trois. Cette création soupire, elle attend la révélation des fils de Dieu, et ce soupir deviendra de plus en plus intense, à mesure que s'approche leur manifestation. « Car aussi, dans cette tente, nous gémissons. », en nous-mêmes. La montagne de la Transfiguration est la manifestation de la qualité du Fils. C'est pour arriver à cette fin que nous gémissons en nous-mêmes. 


T.A. Sparks

fin

mercredi 26 avril 2017

(4) Il Est le Seigneur de Tout par T. Austin-Sparks

Chapitre 4 - La Communion de Ses Souffrances

Lecture : 1 Pierre 1

Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort .  (Philippiens 3 :10)

Car notre légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas, car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles.  (2 Corinthiens 4 :17-18)

               L'épreuve de la foi devient de plus en plus rude. La fin de cette dispensation doit être marquée par une épreuve et une souffrance de plus en plus profondes pour les enfants de Dieu. Ils en sortiront pour entrer dans la gloire. Ce sera une aide pour nous de voir quelque chose de la signification de la communion de Ses souffrances.

                        Dans la grande victoire qu'Il remporta par la Croix, le Seigneur Jésus a vaincu le prince de ce monde et Il a détruit ses œuvres. Quelles étaient ces œuvres du Diable, pour la destruction desquelles le Fils de l'homme a été manifesté ? Quel était le point de mire de son œuvre maléfique ? Premièrement et avant tout, les œuvres du Diable étaient dans l'homme. Lorsque nous considérons l'homme, tel que Dieu l'avait voulu et qui nous est présenté dans la personne de Jésus Christ, et que nous regardons ensuite l'homme tel qu'il est en dehors de Christ, nous pouvons voir ce que sont les œuvres du Diable. L'homme est un être brisé; il est le sujet et le centre d'un conflit qui se livre en lui-même; il a été jeté entièrement hors de sa voie.
Nous voyons ensuite l'incapacité produite en l'homme par l’œuvre de Satan; l'homme ne peut pas accomplir ce à quoi il avait été destiné.

                     Puis, nous voyons la séparation, l'éloignement de l'homme d'avec Dieu.

                    Le Fils de Dieu a été manifesté pour détruire les œuvres du Diable dans l'homme. Christ, le Fils de l'Homme, de jour en jour dans Sa propre vie, a frustré et rendu sans effet ses œuvres. Il y a derrière la vie terrestre du Seigneur Jésus un drame spirituel. Satan n'a jamais trouvé une place où il ait pu s'ancrer dans cet Homme.

                En nous-mêmes, dans notre vie humaine, comme nous le savons bien, l'élément personnel, les désirs de la chair et de l'âme sont dominants. Nous sommes influencés par nos émotions, par nos sentiments, par nos raisonnements, par notre force de volonté et nos déterminations personnelles. C'est là que commence pour nous le conflit. Le Seigneur Jésus agissait comme l'homme que Dieu avait voulu, et non pas simplement sur le niveau de l'âme; Il disait, « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. » C'est de cette manière qu'Il remédia au déséquilibre humain et qu'Il triompha de ce désordre de l'humanité; Il rétablit l'ordre, et maintint l'ordre divin dans la nature de l'homme. Il le fit en refusant toute sorte de gouvernement autre que le gouvernement de Dieu par Son Esprit.

                  Le temps vient où nous aurons été rendus parfaits, et où nous aurons ces capacités spirituelles qu'Il possédait lorsqu'Il était ici-bas : une perception parfaite de la pensée de Dieu, une compréhension parfaite de la volonté de Dieu.

                 C'était pour Lui, une question morale, c'est à dire que le Seigneur Jésus, dans Son conflit avec l'ennemi, était engagé dans un conflit moral, dans le sens le plus large. C'est en Sa qualité d'être moral, d'être responsable devant Dieu, qu'Il dut, en toutes choses, satisfaire les exigences divines. S'il y avait eu en Lui une chute sur un seul point moral, le résultat en aurait été une paralysie de Son ministère. C'était ce que l'ennemi recherchait. Son ministère n'était pas simplement officiel. C'est là que les disciples se trompèrent, lorsqu'ils voulurent faire du ministère, du service du Seigneur, une chose officielle, publique et populaire. Lorsque le Seigneur se trouvait sur la montagne, un homme amena son fils aux neuf disciples, afin qu'ils en chassent le démon qui le possédait; ils ne le purent pas. Ils avaient fait une tentative et rien ne s'était produit; et lorsqu'ils en demandèrent la raison au Seigneur Jésus, il leur expliqua que c'était une question de position spirituelle, et non pas d’une position officielle, ni d’une fonction.

                 Si nous voulons porter du fruit, avoir de la valeur spirituelle envers les autres, connaître le service fructueux, ce sera précisément dans la mesure où nous entrons dans cette victoire du Seigneur Jésus sur les œuvres du Diable ; et nous y entrerons d'une manière spirituelle.

                 Ce ne fut pas seulement de jour en jour qu'Il détruisit les œuvres du Diable, mais Il leur fit face une dernière fois et suprêmement dans Sa Croix, pour leur destruction totale et finale. Ce fut un conflit moral.

                  Les saints héritent des valeurs de la victoire de Christ, c'est quelque chose qui est offert à la foi, dont la foi doit se saisir, une chose que les croyants doivent s'approprier. Christ et les Siens sont unis d’une telle façon, qu 'II doit les faire passer, en une certaine mesure, dans le chemin qu'Il a Lui-même pris. L'Église est si une avec sa Tête, qu'elle doit partager Ses souffrances, afin d'entrer de manière pratique dans les valeurs spirituelles de Sa victoire parfaite. C'est pour l'Église qu'Il a accompli une telle victoire. Dieu n'a jamais voulu que le Seigneur Jésus soit une entité isolée, mais Il a voulu qu'Il ait un peuple avec Lui. Ce n'était pas pour Lui qu'il était nécessaire de suivre ce chemin pour arriver à cette gloire, mais c'était pour qu'un peuple y soit amené. C'est dans la communion de Ses souffrances que sont produites les qualités nécessaires à Son peuple, pour être en communion avec Lui dans Son règne. Nous ne nous approprierons jamais par la foi aucune des richesses que le Seigneur Jésus a pour nous, sans que nous ne soyons mis à l'épreuve à son sujet; nous aurons à passer par un conflit terrible et à traverser le feu avec cette chose. Nous avons, pour chaque valeur et pour chaque vertu morales, à passer dans une certaine mesure par le chemin que le Maître a pris. Nous devons connaître la communion de Ses souffrances, parce que nous sommes appelés à être avec Lui dans la position qu'Il occupe, car Il ne veut pas être dans la gloire et nous laisser en arrière, Il ne veut pas être dans la gloire sans Son Église. Ces deux choses ne peuvent jamais être séparées dans la Parole de Dieu. La gloire sera la manifestation des richesses morales, l'éclat de la Perfection de Christ ; et lorsque nous serons glorifiés, l'œuvre finale de notre perfectionnement aura été achevée, et les excellences morales de Christ rayonneront de nous.

                    C’est cela qu’Il accomplit en nous. Nous ne le pressentons pas, mais le jour vient où le voile sera ôté et où Il montrera ce qu'Il a accompli dans la communion de Ses souffrances. Il est très facile pour nous de nous sentir pareils à Job, mais il y a ceci en Job – tandis que la main de l'ennemi était sur lui et que Dieu le permettait, tout le mal qui se trouvait en Job était ramené à la surface. Il semble devenir de plus en plus mauvais, mais tout à la fin Dieu peut dire de Job des choses merveilleuses.

                  Vous pouvez prêcher des milliers de sermons tout en faisant très peu de bien, et vous pouvez vivre une heure, dans un lieu de péché et de mal, en contact avec Dieu, et y faire quelque chose qui aura de la valeur pour l'éternité. Aucun ministère n'a de prix s'il n'a comme base cette valeur morale, les œuvres de Satan ayant été détruites.

                   Partout où Christ est présenté dans les Écritures comme quelqu'Un que nous devons imiter, Il l'est toujours en relation avec Ses souffrances. La phrase : « Vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces », a comme contexte, « Car aussi Christ a souffert. » Nous sommes donc appelés à entrer dans la communion de Ses souffrances en vue de la communion éternelle de Son service.


à suivre...

lundi 24 avril 2017

(3) Il Est le Seigneur de Tout par T. Austin-Sparks

Chapitre 3 - Le Dieu de gloire

Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.  (Romains 6 :4)

Jésus, l’ayant entendu, dit, Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.  (Jean 11:4)

Jésus lui dit, Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?   (Jean 11 :40)

Le Dieu de Gloire

                    Il y a un fait que le cœur de tout enfant de Dieu doit saisir définitivement, et qu'il doit retenir avec persistance: c'est que Dieu est le Dieu de gloire. Nous savons que si souvent une situation parait être sans espoir, qu'elle semble ne pouvoir aboutir qu'à une issue certaine de calamité et de honte, et que l'ennemi alors cherche inévitablement à nous faire accepter la certitude de notre défaite. Il se trouve donc que notre foi doit faire face à une demande, à la nécessité de croire sincèrement, fermement, avec persistance, que Dieu est le Dieu de gloire.

                 Dieu apparut à Abraham comme le Dieu de gloire, lorsqu'il était à Ur en Chaldée, et cela alors même qu'il était encore bien loin de la gloire. Tout ce qui se passa, entre cette première apparition de Dieu et l'issue suprême, fut une longue suite de choses qui n'étaient certainement pas la gloire; mais dès le commencement, Dieu était apparu comme le Dieu de gloire. Dieu n’entreprendrait jamais une chose, s'Il ne devait l'achever dans la gloire.

                 Jésus Christ fut ressuscité d'entre les morts à la gloire du Père. Lorsque Dieu ressuscitera d’entre les morts ceux qui sont en Christ, Il veillera à ce que, ceux qu’Il ressuscite soient prêts pour la gloire, prêts à être glorifiés. Lorsque le Seigneur Jésus était sur cette terre, Dieu accomplissait par Lui une chose qui annulait, qui renversait, qui répudiait, qui brisait tous les éléments qui s'étaient opposés à la gloire de Dieu. Le Fils de Dieu fut manifesté pour détruire les œuvres du Diable. Tous les éléments que l'ennemi chercha encore une fois à introduire dans le dernier Adam, comme il l'avait fait dans le premier, pour frustrer la gloire de Dieu, furent vaincus dans la Personne du Seigneur Jésus. Personne ne saura jamais ce que dut supporter l'âme du Fils de l'homme, lorsque durant ses dernières heures, pareilles à un déluge impitoyable, Il descendit dans la mort pour vaincre la somme totale du mal, c'est à dire la mort.

1. C'est la gloire de la sainteté

                   Dieu ne peut pas glorifier une chose qui ait en soi le péché. Le péché qui rendait impossible la gloire de Dieu, a été anéanti en la personne du Seigneur Jésus pour nous par Sa Croix; et Il a été fait pour nous de la part de Dieu justice, sanctification et rédemption. C'est pourquoi il y a pour nous, dans la résurrection du Seigneur Jésus, une justice grâce à laquelle nous pouvons arriver à la gloire et être glorifiés.

                Comment nous saisirons-nous du Dieu de gloire, comment croirons-nous au Dieu de gloire, et comment saurons-nous que le Dieu de gloire apporte Sa gloire dans nos vies? Ce sera tout premièrement sur la base que nous nous saisissons de Christ ressuscité, qui a été fait pour nous justice de la part de Dieu. Il n’y a pas de gloire lorsque nous nous contentons de ce que nous sommes.

2. C’est la gloire de la perfection

                  Le Seigneur Jésus a été rendu parfait par les souffrances; Il a donc été élevé à la gloire du Père, parce qu'Il est parfait. Dieu s'est donné de nous amener, par la foi, à la gloire ; après avoir rendu parfait l'Auteur de notre salut.

3. C'est la gloire d'une suprématie absolue

                  Dieu a permis que le Seigneur Jésus pénètre dans le royaume où furent déchaînées contre Lui toutes les puissances ennemies de Dieu. Il les a toutes rencontrées d'une manière morale; c’est à dire que la bataille s'est livrée dans Sa propre âme, et qu'Il a triomphé. Lorsque nous faisons une petite expérience de la malveillance du diable, c’est quelque chose de terrible; mais le Seigneur Jésus en a rencontré toute l’ardeur du diable et Il a vaincu. La suprématie de Dieu s’est exprimée dans un Homme – Jésus Christ Homme – dans Sa résurrection. Si nous souffrons avec Lui, nous serons aussi glorifiés avec Lui : « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu; et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui. », Romains 8 :16-17

4. C'est la gloire de la Vie

                 Le péché a été anéanti dans la mort de Christ. Il a été entièrement anéanti pour nous, lorsque nous avons pris par la foi notre position dans le baptême, « baptisés dans Sa mort » – « afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. », (Romains 6 :4). Et ainsi, nous arrivons au point suprême, au résultat glorieux: « Car les gages du péché, c'est la mort; mais le don de grâce de Dieu, c'est la vie éternelle. », (Romains 6 :23)

5. Les prémices

                 Les provisions spirituelles de tout cela ont deux facettes : (1) Christ élevé en la présence du Père est les prémices. (2) « Dieu nous a donné les arrhes de l'Esprit. », l'Esprit de gloire nous a été donné et habite dans nos cœurs.

 6. Le fondement et les moyens

                La base et les capacités de cette œuvre c'est la vie du Seigneur ressuscité en nous maintenant et c’est sur le fondement de cette vie qu’agit le Saint Esprit en nous. 

à suivre....

samedi 22 avril 2017

(2) Il Est le Seigneur de Tout par T. Austin-Sparks

Chapitre 2 - Christ – l’Homme selon Dieu


Lecture : Hébreux 2 ; 2 Corinthiens 3 :15-18

                    Dans tout ce qu'implique le fait que Jésus a paru comme un simple homme, il y a ceci : la constitution et la perfection de l'homme selon la pensée de Dieu. Il a appris l'obéissance par les choses qu’Il a souffertes, Lui qui était sans péché, et dont la nature était parfaite dans l'innocence. Il y avait une perfection qui devait être développée: « Il rendit parfait le chef de leur salut par des souffrances. » 

                  En Lui, Dieu a un Premier, un nouvel Homme ; le Premier d'une race nouvelle. Cet Homme selon la pensée de Dieu sera un Homme entièrement selon l'Esprit et non point selon la chair. La sainteté a une grande place dans la Parole de Dieu. La sainteté n'est pas pour les chrétiens avancés seule¬ment. La vie chrétienne, du commencement à la fin, est une question de sainteté. « Achevant la sainteté dans la crainte de Dieu. », 2 Corinthiens 7 :1. Avoir la crainte de l'Éternel, c'est simplement comprendre la pensée de Dieu et y obéir. « La crainte de l'Éternel est le commencement de la connaissance. », Proverbes 1 :7). La sainteté doit être développée en nous. Lui, Il est saint. Il est dit du Seigneur, dès avant Sa naissance : « La sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu ».

                    Il y a une différence entre l'innocence et la sainteté. L'innocence est une bonté passive et négative. La sainteté est une bonté positive et résultante. Adam avait été créé innocent, et non pas saint; mais il avait été créé avec une capacité de sainteté. Et, lorsque l'épreuve vint, c'est toute cette question de sainteté ou d'impiété dont il fut question.

                    La vie du Seigneur Jésus a été une suite continuelle d'épreuves, au sein de conditions adverses, et Il était appelé à exercer constamment Sa volonté qui résultait dans des choix, à l'égard de ce qu'Il savait être la volonté du Père. Et à mesure qu'Il le faisait, la sainteté devenait de plus en plus parfaite en Lui.

                 La sainteté vient de l'Esprit; elle s'oppose à la chair, et elle est à la base de tous les mouvements de notre âme. Pensez à la douceur du Seigneur Jésus. Paul écrit aux Corinthiens, dans sa seconde lettre: « Or moi-même, Paul, je vous exhorte par la douceur et la débonnaireté du Christ.. » Le Seigneur Jésus dit : « Je suis débonnaire et humble de cœur » . « Bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre ». La douceur est l'un des grands traits du Seigneur Jésus, et elle est étroite¬ment liée à la sainteté.

             La douceur, du côté négatif, c'est l'absence de tout désir de défense personnelle. Du côté positif, c'est l'esprit qui supporte l'injustice. Sous la provocation, la réaction de l'âme sera naturellement de se défendre. La douceur est juste l'opposé de la chair, elle est un fruit de l'Esprit. La douceur, c'est de la discrétion; elle n'affirmera pas le « moi ». La chair est orgueilleuse. La douceur est l'opposé de cela. La tentation conçue par le diable consistait à amener le Seigneur Jésus à montrer Sa puissance, à faire voir ce qu' Il peut faire. « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. », dit-Il. « Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs. . » La sainteté est très pratique. L'essence de la vraie douceur est positive.

                   « Les débonnaires hériteront de la terre. » Le Seigneur Jésus a hérité Sa place dans la gloire, à cause de la voie qu' Il a suivie, dans le perfectionnement de la sainteté. Il s’est anéanti Lui-même et Il a pris la forme d'un serviteur. C'est de la douceur, et c'est à cause de cela qu' Il a été souverainement élevé par Dieu.

                   Avez-vous vu Jésus, doux et humble de cœur? Quel effet ce trait de Son caractère a-t-il produit sur vous ? Peut-être, d'un côté, Vous êtes-vous senti très misérable. Il y a en nous une terrible compétitivité, qui est contraire au Seigneur, qui est de la chair, qui est impure. Une contemplation du Seigneur Jésus nous sera salutaire, et elle devrait produire son effet du côté positif, afin qu'il n'y ait plus en nous de cette impureté, et que nous puissions désormais chanter avec une conviction plus profonde, « Je voudrais être comme Jésus ». Il faut que nous Le voyions pour être changés.

                Le Seigneur Jésus a été rendu parfait, Il a atteint la maturité ; Il est devenu un Homme accompli dans cette sainteté. Maintenant, de l'Homme mature viendront des enfants : « Il verra du fruit du travail de son âme. » Il est intéressant de remarquer que, Adam ayant été créé en homme pleinement formé, le mariage est immédiatement institué, et que l'épreuve s'applique aussitôt à l'égard de la postérité attendue. Quelle sorte d'enfants y aurait-il eu, si Adam avait choisi la voie opposée à celle qu'il prit ? Les enfants auraient été positivement saints, Adam avait été créé avec des capacités de sainteté, mais il devait être soumis à une épreuve pour que ces capacités se développent; il succomba et devint impur, les enfants furent impurs, et la race tout entière est devenue une race impure. Le Seigneur Jésus Christ est un autre Adam; Il est saint, Il est soumis à l' épreuve durant des années, et Il rend parfaite la sainteté; la sainteté devient de plus en plus positive et triomphante en Lui. Et dans la dernière épreuve de la Croix, qu’Il sait être dans la volonté du Père. Il répond encore une fois positive-ment à cette volonté; Il est accompli, rendu parfait par les souffrances. « Il verra du fruit du travail de son âme »; « Amenant plusieurs fils à la gloire .» – Comment ? Par ce Fils parfait implanté en nous et formé en nous par l’Esprit Saint.

                Cette question de Sa souveraineté se pose dans des choses très simples; ce qui la manifestera, ce sera la douceur apportée sous la provocation, la douceur à travers les tentations ; la douceur alors que la chair aimerait tant faire respecter ses droits.

à suivre...


jeudi 20 avril 2017

(1) Il Est le Seigneur de Tout par T. Austin-Sparks

Chapitre 1 - Une Vision qui Gouverne Tout


« Jésus Christ – lui est Seigneur de tout. », Actes 10 :36
« Mais Pierre dit, non point, Seigneur. », Actes 10 :14

                   Pierre croit de tout son cœur que Jésus Christ est le Seigneur. Il a fait, le jour de la Pentecôte, cette déclaration définitive: « Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus ». Et cependant, Pierre n'en est pas encore arrivé à ne plus dire: « Non point, Seigneur. » Il y a une contradiction à mettre ce mot « Seigneur » juste après un « non » .

               La Seigneurie, la souveraineté de Jésus Christ entraîne des conséquences qui s'élèvent avec persistance, et qui défient même nos affirmations. Nous n'hésiterons pas à déclarer: « Il est le seigneur de tout » ; mais nous pourrons cependant, à certains moments et pour certaines raisons, discuter avec le Seigneur et aller jusqu'à Lui dire : « Non point, Seigneur ». Il est nécessaire que la souveraineté de Jésus Christ soit pour ainsi dire forgée en nous, pour que toute contestation soit anéantie, et que ce que nous croyons et affirmons comme un grand fait devienne dans nos cœurs la réalité la plus décisive.

                       Une vision de Jésus Christ le Seigneur doit être fondamentale, mais elle est en même temps une chose qui va continuellement en augmentant. La base de toute la pensée de Dieu et de toute Sa volonté pour l'homme, c'est qu'il voie Jésus Christ comme le Seigneur. C'est pourquoi nous avons, avant toute nouvelle phase de l'activité divine, une présentation du Seigneur, qui gouvernera cette nouvelle activité de Dieu.

                    L'évangile selon Jean s'ouvre par une présentation incomparable, au commencement de Sa vie terrestre. « Au commencement... la Parole... avec Dieu... était Dieu ». . Et c'est ce qui gouvernera tout ce qui suit. Pour appréhender tout le sens de ce que contient Sa vie terrestre, il est nécessaire, non seulement de voir qui Il est, mais de Le voir, Lui. Il 'est la Parole, qui était avec Dieu au commencement, qui était Dieu, par qui toutes choses ont été créées.

                   L'ombre de la Croix est jetée immédiatement sur Son sentier; Il emmène donc Ses trois disciples intimes sur une montagne, et Il est transfiguré. Aussitôt après; Il parle d'une manière plus définitive et plus directe concernant Sa mort prochaine. Cette transfiguration produit sur Ses disciples une impression ineffaçable. Longtemps après, Pierre écrira: « Et nous, nous entendîmes cette voix... sur la sainte montagne ». C'est un mystère – qui nous est cependant expliqué à mesure que nous comprenons l'instabilité de nos propres cœurs – que, après une telle révélation, l'un des trois ait pu Le renier, et que tous L'aient abandonné. Cependant, Dieu avait fait là quelque chose sur la base de laquelle Il allait agir dans l'avenir.

                Durant les quarante jours qui suivent la résurrection, nous avons une présentation merveilleuse du Seigneur ressuscité. Nous en avons l'explication dans le fait que l'Église a été constituée en ces jours-là sur la base du Seigneur ressuscité et de tout ce qu'Il est. L'Église sera éventuellement semblable à Lui dans la résurrection; toute limitation terrestre et temporelle étant supprimée, elle sera rendue conforme à Son corps glorieux.

                   Le Saint Esprit viendra plus tard pour accomplir Son œuvre, et rendre les croyants conformes à cette image du Fils.

                   Puis c'est l'Ascension. Les disciples Le voient lorsqu’Il s'élève. Ils restent le regard fixé au ciel, un ange leur parle, expliquant que ce qui vient d’arriver est un événement qui doit gouverner l'avenir, c'est à dire que la vie et le caractère de l'Église, durant toute cette dispensation, seront essentiellement célestes. Sa Tête est dans les lieux célestes; l'Église elle-même y est assise avec Lui; sa vie, ses ressources, sa nature, toutes sont célestes.

                    Tout cela est une chose progressive dans le plan Divin, et chaque phase de son développement est préparée par une présentation du Seigneur.

               Le ministère de Ses serviteurs est fondé sur une révélation de Jésus Christ. C'est ainsi que l'apôtre Paul a été constitué Son serviteur.

                    Le livre de l'Apocalypse, dans ses grandes lignes, contient deux choses: le jugement de l'Église et le jugement des nations. Nous avons en vue, dans le premier chapitre de ce livre, la consommation de ces jugements, une nouvelle présentation de Jésus Christ, le Seigneur.

                 Tous ces faits sont liés à notre bien personnel et à la volonté de Dieu pour nous. Le Seigneur Jésus est la solution à tous les problèmes, la clef pour toutes les situations, la réponse à tous les besoins, la plénitude pour la vie, le chemin pour le service. Mais, en tout ce qu'Il est, il faut qu'Il soit vu; Il ne peut être saisi par notre puissance de conception naturelle. C’est le Saint Esprit qui doit nous initier à la signification et à la valeur cachées de Jésus, le Seigneur. Il embrasse toute l'étendue de nos besoins, en relation avec la volonté de Dieu, mais il faut que le Saint Esprit nous fasse entrer dans la signification infinie de Jésus Christ.

               Le Saint Esprit le fait en nous conduisant dans des situations, dans des circonstances et des expériences où nous sommes dépourvus de toute faculté naturelle d’entendement et de toute capacité naturelle d'agir; ce que le Seigneur est pour nous devient alors une question de vie ou de mort.

                  L'activité du Saint Esprit est fondée sur la base de la seigneurie de Christ, car toute nouvelle vision du Seigneur Jésus est suivie d'un défi, et beaucoup dépendra de l'attitude que nous prendrons à l'égard de la volonté de Dieu qui nous a été révélée. Sera-ce l'obéissance de la foi ? La souveraineté de Jésus Christ est spirituelle et non officieuse. Nous affirmons avec Pierre qu'Il est le Seigneur; mais le Seigneur dit en fait à Pierre: « Il y a derrière toute ta vie une vieille tradition, dans laquelle tu es né et as été nourri ; mets tout cela de côté, et fais une chose qui est apparemment en contradiction avec tout cela, « Non point, Seigneur. » La souveraineté de Jésus Christ est très pratique; elle scrute profondément et ne souffre aucun compromis.

           Le Seigneur Jésus était le Fils, mais Il devait cependant apprendre l'obéissance, et cela par les souffrances. C'est par ces souffrances qu'Il a été rendu parfait dans l'obéissance, parfait dans la foi, parfait comme l’Homme modèle de Dieu. L 'Homme de Dieu, tel qu'Il nous est révélé en Lui, porte un coup terrible et persistant à toute la pensée et à la mentalité de l'homme. Cela signifie pour nous qu'une vision de Christ nous soumettra toujours à la même épreuve, que Sa souveraineté dans nos cœurs sera toujours un défi qui s'élève avec persistance, car elle n'est pas une chose résolue une fois pour toutes ; bien qu’elle doive être acceptée une fois pour toutes.

                 Il a pris sur Lui la forme d'un serviteur, Il a paru comme un simple homme; et sous cette forme de serviteur, Il a obtenu, par Son obéissance parfaite, la confirmation finale de Fils. Il est venu au Jourdain et a pris Sa place parmi les pécheurs, bien qu'Il ne fût pas un pécheur. C'est Son premier pas dans Sa vie publique, et Il est aussitôt conduit dans le désert pour y être tenté par le Diable. La tentation pour Lui, était de faire une entrée dramatique dans Sa vie et Son ministère publics, de faire usage de Sa qualité de Fils et de toutes les ressources qu'elle représente, afin que les hommes Le reconnaissent immédiatement, qu'ils Le reçoivent, accourent à Lui et Le suivent. Satan est le prince de ce monde. Mais le Fils de Dieu est entièrement autre. Son entrée-même dans l'œuvre de Sa vie est un coup porté à la pensée naturelle. Satan ne lui suggère pas la possibilité de ne pas accomplir l'œuvre de Dieu, mais celle d'entreprendre Sa mission d'une manière autre que celle de Dieu – ce qui aurait sûrement signifié une défaite.

               Il y a là un mystère – comment un être parfait peut-Il être tenté ? Et cependant, c'est une tentation. La lettre aux Hébreux dit qu'Il a été rendu semblable en toutes choses à Ses frères, et qu'll a été tenté en toutes choses, de même que nous.

                    Les tentations de Jésus Christ ont été les souffrances de Jésus Christ. Si nous savons réellement dans notre esprit, ce qu'est la tentation, alors nous connaissons la souffrance. Le Seigneur Jésus a été rendu parfait par les souffrances; et c'est une étape dans le perfectionnement du Fils de l'Homme, Il a été tenté afin de faire cette entrée dramatique dans le désert et par la suite d'attirer ainsi les hommes à Lui. Mais la pensée de Dieu est contre cela. « L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d'intelligence… son plaisir sera la crainte de l'Éternel.», (Esaïe 11 :2-3). Il reconnaît qu'une entrée de cette sorte ne serait pas selon la pensée du Père, et Il la refuse; mais c'est une tentation, une épreuve, un choix à faire, une souffrance; Il la repousse; Il refuse un accueil populaire; Il accepte d'être rejeté par le monde. Sommes-nous si complètement sous la souveraineté de Jésus Christ, que nous soyons prêts à consentir à être rejetés pour rester dans la volonté de Dieu ? Sommes-nous prêts à cela, alors que nous pourrions jouir de la faveur populaire ? Nous avons peine à comprendre combien nous sommes du monde avant d'avoir été soumis à une épreuve comme celle-là. II était voué à la défaite dans le monde par le premier pas qu'Il y a fait; Il n'y a pour Lui aucun espoir d'être accepté par le monde, s'Il suit cette voie. Il nous faut revenir au pied du Trône, pour mettre toutes choses devant le trône de Sa souveraineté. C'est le seul moyen d'arriver à un vrai gain spirituel.

                     Il renonce aux choses présentes pour celles qui sont éternelles, aux visibles pour les invisibles; Il en accepte tout le prix. « C'est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé. » Il nous met en présence de Sa souveraineté. Oh ! qu'Il ne nous entende pas Lui répondre, « Seigneur – non ! » C'est là qu'est le conflit. Il faut que ce soit : « le Seigneur de tout », Philippiens 2 :1-13.

                      Dieu agit spécialement en vue de ce moment futur, où Il aura ce qui est Son dessein tel qu’Il se l’était proposé dès le commencement. Tout ce qui existe, depuis la désobéissance d'Adam et durant tous ces âges, est quelque chose que Dieu ne peut pas accepter, et contre quoi Dieu agit. Tout ce qu'Il fait maintenant, Il l'accomplit en vue de la réalisation du dessein qui était dans Son cœur dès l'origine, c'est à dire un état spirituel, une condition morale.

                  Le fait que Christ a paru comme un simple homme implique deux choses. Il est venu premièrement, pour répudier un homme: deuxièmement, pour amener à la perfection un autre Homme. La pensée du Père, à l'égard de cet Homme selon Son propre cœur, est discernée par le Seigneur Jésus. Il Lui est imposé une responsabilité, une épreuve, car la révélation de la pensée du Père Lui vient à des moments et dans des circonstances qui en font réellement une épreuve.

                Voyez le coup porté à l’idée du Messie. Les pensées qui entouraient le Messie accepté étaient celles d’un pouvoir terrestre, de gloire, de triomphe temporel, de l'avènement d'une ère de prospérité, de la délivrance d'Israël mettant Israël au-dessus de toutes les nations de la terre. Il y aurait quelque chose de mystérieux au sujet du Messie, mais l'on prétendait savoir d'où Il viendrait. L'on disait que, lorsque Christ paraîtrait, ce serait pour demeurer à jamais: et Lui, en opposition à cela, Il parle d'un peu de temps après lequel on ne Le verra plus. L'on s'attendait à ce qu'Il prenne les rênes du gouvernement, lorsqu'Il viendrait, et à ce qu'Il établisse Son royaume par la force. Qu'en est-il réelle¬ment ? Non pas terrestre, mais céleste: non pas la gloire, mais la honte: non pas l'exaltation, mais l'humiliation: non pas une venue immédiate du Royaume, mais une longue patience: non pas l'honneur et la richesse, mais la pauvreté et la dépendance. C'est un coup porté à la mentalité universelle.

                Pour Lui, cela lignifie la souffrance. Une chose serait possible, mais le Père demande juste le contraire, dans chaque détail. Et c'est un des points sur lesquels Il est tenté. L'ennemi Le met en présence d'une popularité immédiate, et il y a toujours, de la part du Seigneur Jésus, une réaction de caractère délibéré. Il y a un moment où Sa renommée se répand dans tout le pays d'alentour. Quel moment favorable ! Il se retire dans le désert. Il y a un temps où on veut L'enlever de force pour Le faire Roi. Il repousse tout cela et se retire seul à l'écart. Et cependant, Il est véritablement Humain, Il a paru sous la forme d'un Homme. Et un homme ressent ces choses, surtout lorsqu'Il sait ce qu’il doit affronter. Il n'a jamais eu aucune querelle avec le Père, mais Il est tenté, assailli, éprouvé, exposé en toutes choses de même que nous. Il faut que l'homme naturel soit répudié dans les intérêts suprêmes de toute la pensée de Dieu, et que soit établi un autre Homme, selon un ordre nouveau.

                  Si Jésus Christ avait cédé à la tentation, Il serait descendu au niveau des choses temporelles. Cela aurait été pour un temps, un royaume temporel, une gloire temporelle. Ce n'était pas dans un tel royaume, ni dans un tel homme, que Dieu allait investir Sa domination. Il y en avait un autre, l'homme qu'aurait dû être Adam. Adam avait été créé pour avoir la domination, mais il ne l'obtint pas, parce qu'il ne fut pas l'homme que Dieu avait désiré qu’il soit. Mais ici, il y a l'Homme, le Fils de l'Homme, Jésus Christ – Homme, qui vient pour répudier ce premier homme et son faux royaume, Celui qui supporte l'épreuve morale et triomphe de la tentation et de la souffrance, et c'est Lui qui est investi de la domination et de l’autorité.

                 Dieu fait, en chacun des membres de Christ qui le Lui permet, exactement ce qu'Il a fait en Christ, Il nous fait entrer dans des situations spirituelles exactement semblables à celles par lesquelles Christ a passé, non pas que nous ayons la possibilité de devenir des messies, mais le principe sur lequel repose la gloire présente et la gloire à venir est le même. Les tentations sont parfois très intenses. N'avons-nous pas continuellement la tentation de posséder quelque chose maintenant ? La douleur ne consiste-t-elle pas dans le fait que nous ne possédons pas maintenant ? Nous avons à avancer, alors que tant de choses nous sont cachées, à marcher tellement par la foi, à croire que Dieu fait quelque chose même si nous ne voyons rien. Il y en a Un qui nous a précédés et qui est devenu notre force, et Sa victoire morale est, pour ainsi dire, mise à notre disposition par le Saint Esprit.

                  Nous pouvons non pas avoir vu le sens spirituel des paroles du Seigneur: « Suis-Moi » et « Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive », ces choses qui signifient passer par les mêmes expériences spirituelles pour arriver aux mêmes issues spirituelles. « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître ». C'est le chemin qu'a pris le Maître; le serviteur ne le prendrait-il pas non plus ?

                Nous voyons très Souvent que ce que le Seigneur demande de nous sera un coup porté à toute l'idée populaire; nous courons contre la pensée universelle. Ce n'est pas facile, mais Dieu accomplit quelque chose en nous. C'est le point où la souveraineté de Jésus ¬Christ devient à la fois expérimentale et pratique. Les vertus de Christ sont présentées comme les choses les plus puissantes qui soient dans cet univers. Il y a quelque chose, dans la patience de Jésus Christ, qui épuisera tout, détruira tout. L'ennemi est toujours pressé, soucieux d’avoir les choses faites rapidement. Cela est aussi vrai de l'amour. Oh ! la puissance de l'amour de Dieu ! Il vaincra tout. C'est l'autorité dans les traits moraux, dont la somme totale est Jésus glorifié; et nous avons à passer par ce même chemin. Nous savons qu'Il répudie en nous un certain homme; non seulement Il le répudie, mais Il le brise. Il l'abat en lui disant, Non ! – tout en nous appelant, nous aussi, à lui dire, Non !

                   Pierre doit être un instrument de la puissance de Pentecôte, mais il faut avant cela que son cœur soit brisé. Le Seigneur ressuscité devra faire une mention spéciale de Pierre: « Va vers mes frères, et vers Pierre et dis-leur... » Cet homme doit être brisé avant que la Souveraineté du Seigneur Jésus puisse être exprimée par lui. Paul est un homme fort, un homme indépendant, mais lorsqu'il est brisé, il dit: « Qui es-tu, Seigneur ? »; « Que veux-tu que je fasse? » Et, bien qu'il ait été fondamental, ce brisement se continuera durant toute sa vie, et de plus en plus profondément; c'est la répudiation du vieil homme. Le danger du « moi » accompagne toujours de très près ce qui est de Dieu.

                   Ainsi, il n'est pas facile pour le Seigneur Jésus d'accepter la marche qui doit Le caractériser comme Messie, dans le temps présent. Ce principe peut être suivi durant toute Sa vie. Son rôle messianique est tout autre que ce que les hommes avaient attendu. Il est un dépouillement fondamental, nécessaire pour que Dieu ait l'Homme qui puisse être investi, en Christ, de la domination, à travers lequel et par lequel la souveraineté de Christ puisse être exprimée.

               Il arriva un temps où Jésus commença à dire qu'Il devait monter à Jérusalem, qu'Il devait être livré entre les mains des méchants, et qu'Il devait être crucifié. Alors Pierre Le prend à part et se met à Lui faire des reproches. Et Jésus se tourne vers Pierre et lui dit : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. » Satan agit selon les choses de l'homme, et c'est contre celles-ci que s'élèvent les choses de Dieu. Les deux sont en opposition.

                La Seigneurie, la souveraineté de Jésus Christ, veut que nous nous abandonnions en tout point, chaque jour, aux choses qui sont de Dieu, et que nous répudions les choses qui sont de l'homme.

                Suivre le Seigneur jusqu'au bout, cela signifie que le monde ne nous remarquera pas, ne nous applaudira pas – pas même « le monde chrétien ». Nous sommes appelés à marcher avec Dieu, dans la foi et la solitude, et il n’y en aura pas beaucoup qui nous comprendront et qui iront avec nous. C'est pourquoi le Seigneur Jésus a été un Homme solitaire.

                Job avait dû suivre un chemin solitaire: il ne savait rien de ce que Dieu avait dit à Satan, il était donc dans l'obscurité quant au dessein de Dieu. Il savait seulement qu'il traversait un temps terrible, et il lui semblait que Dieu était contre lui.

                Il y a quelque chose qui se passe et que nous ne voyons pas, qui est en rapport avec un domaine spirituel. Nous souffrons avec Lui afin de régner avec Lui. La souffrance nous prépare pour le trône. Sommes-nous prêts à permettre que cela nous gouverne, ou bien allons-nous dire. « Non pas Seigneur ! ». Il ne peut pas être Seigneur, tant que nous Lui disons, « Non pas !»

              Dans Jean 7 :8, le Seigneur Jésus dit à Ses frères de monter à la fête à Jérusalem, Il ajoute que, pour Lui, Il n'y montera pas. Ses frères avaient auparavant cherché à Le persuader, toute la force de leurs arguments avait été celle de faire valoir la popularité de Sa mission. Son dessein à Lui est d'y monter en secret. C'est en cela qu'il y a conflit. Et c'est le conflit qui caractérise l’Église durant toute cette dispensation, ¬la popularité ou bien une œuvre que le monde ne peut pas voir. Il n'est pas facile de permettre à Dieu d'accomplir Sa propre œuvre tout en nous gardant de toute interférence. Cela signifie qu'il nous faut arriver où Il est, et accepter Sa pensée sans aucune controverse. Ce n'est pas « Non pas Seigneur » qu'il nous faut dire, mais : « Il est le Seigneur de tout .»

à suivre....

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